1 Intro À La Psychobio Part2

Exemple 1 : les émotions

Définition(s) du mot « émotion »
Littéraire 1: vif sentiment provoquant un trouble
Littéraire 2: réaction affective transitoire assez intense en réponse à un

stimulus extérieur
Littéraire 3: un état affectif intense, caractérisé par une brusque
perturbation physique et mentale où sont abolies, en
présence de certaines excitations ou représentations très
vives, les réactions appropriées d’adaptation à l’événement
Psycho 1: l’ensemble des réponses physiologiques induites par des objets

émotionnellement pertinents en provenance de l’environnement ou du milieu
interne de l’organisme (Antonio Damasio)
Etymo lat : e-movere = mouvoir au-delà (c’est plus fort que nous, ça ns emporte)
= transporter ailleurs, emmener au-delà, ébranler…
motio = mouvement, mouvoir (é-mouvoir => é-motion)
détours Raison Raison Raison
philosophiques :
Emotion Emotion Emotion
400 aJC Platon : les chevaux sauvages que la raison doit dompter (e-movere)
350 aJC Aristote : l’Homme ne subit pas ses états émotionnels, impuissant face à eux;
la raison lui permet d’en faire usage (à bon escient)
XVII° Descartes : les passions ou émotions sont, au même titre que les idées claires
et distinctes, des pensées

XVIII°
Kant : rien de grand ne peut s’accomplir sans passion (elles sont un moteur)
“L’émotion est le sentiment d’un plaisir ou d’un déplaisir actuel qui ne
laisse pas le sujet parvenir à la réflexion. Dans l’émotion, l’esprit surpris
par l’impression perd l’empire sur lui-même” (Platon)
détours philosophiques :
Raison
Emotion
XX° Alain : « L’émotion est un régime de mouvement qui s’établit dans le

cœur sans la permission de la volonté, et qui change
soudainement la couleur des pensées »
Raison
Emotion
Sartres : « L’émotion est la dégradation spontanée et vécue de la conscience
en face du monde, le corps n’étant étrangement, dans ce contexte,
rien d’autre que la croyance vécue de la conscience. » (e-movere)
« Nous appellerons émotion une chute brutale de la conscience

dans le magique. »
Emotion - raison
Une partie des idées qui précèdent n’est pas sans rapport (en accord ou en opposition)
avec la théorie des marqueurs somatiques d’Antonio Damasio :
Analyse rationnelle
d’une situation
Hypothèses
rationnelles
faire un ?
situation choix Projection dans
la sphère émotionnelle
Prise de décision
Nous avons besoin de nos émotions (du souvenir de nos émotions) pour
prendre une décision socialement adaptée en face d’une situation à choix multiples
Plateau de fruits de mer, intoxication alimentaire, nausées…

Exemple :
Un des collaborateurs de votre société ne vous donne pas satisfaction. Il est

rarement ponctuel, ses résultats commerciaux sont en dents de scie, il commet
de nombreuses bourdes dans l’établissement des contrats qu’il fait signer
aux clients, mais tout le monde le décrit comme sympathique.
La logique : le licencier (mais vous ne parvenez pas à décider)
Le marqueur somatique : une grosse colère après une boulette qui a fait perdre un
contra de 350 k€ à la société.
Jean-Pierre Changeux :
« … c’est ce qui fait la beauté de l’émotion au cours de l’évolution: elle confère

aux êtres vivants la possibilité d’agir intelligemment sans penser intelligemment .»
Définition plus psychologique (Armelle Nugier):
L’émotion est un phénomène "multicomponentiel" adaptatif

(avec plusieurs composantes) pouvant être caractérisé par :
• les réactions expressives, comme le sourire, le froncement de sourcil,

l’intonation de la voix, la posture ;
• les réactions physiologiques comme la fréquence cardiaque, le flux sanguin,

la production de larmes ;
• les tendances à l’action et les réactions comportementales, comme

l’attaque, l’évitement, la fuite, la recherche de support social ;
• les évaluations cognitives comme la pensée d’avoir été injustement traité par
une autre personne ;
• l’expérience subjective (ou sentiments subjectifs), c’est-à-dire ce qu’on pense

ou dit ressentir de la situation.
Exemple 1 : les émotions (très simplement)
Ex: peur
par ex. pétrification par ex. piloérection, mydriase, sudation…

ou fuite
Comportement Physiologie
déclencheur réaction
(Dualité corps/esprit )
action
Physique
(physiologique)
peur EMOTION
Psychique
(psychologique)
Cognition
évaluation
1er événement majeur dans l’étude des émotions :
"L’Expression des Emotions chez l’Homme et chez les Animaux "

(Charles Darwin, 1872) : universelles et adaptatives
1) l’expression des émotions est un produit de l’évolution (1809-1882)
2) les réponses émotionnelles à une situation sont partagées par tous les membres
d’une même espèce (au-delà des lieux, des périmètres culturels, des âges, du sexe…)
Pour Darwin :
3) l’expression des émotions évolue à partir de comportements permettant

à un animal d’indiquer à un autre membre de son espèce ce qu’il va faire
(fuir, s’approcher, attaquer…)
EXEMPLE : Dégoût : associé à un comportement d’expulsion de nourriture

par la bouche et l’évitement de l’inhalation de mauvaises odeurs par le
nez.
Dans le passé : fonction du dégoût = éviter aux individus d’ingérer des
substances dangereuses.
4) des signaux ayant une signification émotionnelle opposée s’appuient

souvent sur des mouvements ou des postures opposés (lève toute
ambiguïté, au minimum l’atténue)
180°
5) chaque type d’émotion est déclenché par un ensemble de signaux

dédiés (pas de chevauchement entre colère/joie, par ex.)
6) les émotions ont une fonction sociale essentielle au sens où elles

contribuent à réguler les comportements sociaux
(=> éléments majeurs de la communication non verbale)
En résumé :
• Sont des comportements adaptatifs (intra- et interspécifiques)
• Sont héréditaires (origine phylogénétique)
• Ont une fonction essentielle de communication intra-spécifique

Les différents points de vue théoriques :
Peur : réaction émotionnelle
Exemple 1 : les émotions déclenchée par la perception d’un
danger (réaliste ou irréaliste)
Les différentes points de vue théoriques :
1884
Sens commun James – Lange 1900
(série) (série) Cannon – Bard
(parallèle)
Ours Ours
Ours
Réactions
SNC
Peur
SNA
physiologiques
(PA, coeur…) Réactions
Peur
physiologiques
Réactions SNC (PA, coeur…)
SNA
physiologiques
SNA
SNC
(PA, coeur…) Peur
on est triste et on pleure on pleure donc on devient les pleurs accompagnent la

triste tristesse
Les différents points de vue théoriques :
Aujourd’hui
(série + parallèle)
environnement
Ours
Comportement Réactions
SNC Peur
(fuite, combat) physiologiques SNA
(PA, cœur,…)
Un peu d’histoire (Cavendish, Vermont) :
1,10 m x 3 cm (6,5 kg)
Un peu d’histoire : le cas de Phineas Gage
(1823-1860)
- Contremaître sur un chantier du

chemin de fer aux USA (artificier)
- 13 septembre 1848 : l’accident ! (pas de sable sur la

poudre: 1,1m, 3 cm, 6 kg)
Avant Après
Sociable
Poli Grossier
Fiable Capricieux
Constant Instable
Organisé Désorganisé
Ponctuel… Erratique
Irascible…
- Meurt en 1860 (épilepsie) ; exhumation 1867 (crâne conservé à Harvard)
par le Dr Harlow (son médecin)
Un peu d’histoire : le cas de Phineas Gage (1860 – 1867 – 1994)
Hanna et Antonio Damasio, 1994

(reconstitution à partir du crâne)
Un peu d’histoire : le cas de Phineas Gage (1860 : masque mortuaire)
Un peu d’histoire : le cas de Phineas Gage
Une atteinte, même unilatérale, du cortex préfrontal affecte durablement :
- le comportement personnel
- le comportement social
- le comportement émotionnel
bref, déstructure fortement la personnalité
Cerveau et personnalité ne font qu’un !

Exemple 1 : les émotions (on cherche le siège)
Un peu d’histoire : Philip Bard et les chats (1929)
Décortication chirurgicale Pseudo-rage :

Plus de rage chez le chat puis section
Réponses agressives
- anormalement sévères
- toutes cibles
Rage maintenue Conclusion :

cortex L’hypothalamus joue un rôle
critique dans l’expression
de l’agression ;
hypot. Le cortex inhibe tonique-
ment l’hypothalamus.
Rage Tronc
Un peu d’histoire : Klüver – Bucy et les singes (années 1930)
Tableau "clinique" :
- Hypersexualité
- Orientation sexuelle "déplacée«

(copulation avec objets et interspécifique)
Lésion de la région
antéromédiane du lobe - Absence totale de peur
temporal (bilatérale), dont
l’amygdale. - Hyperphagie sans discernement
(herbivore => carnivore)
Les émotions, mais combien sont-elles ?
Aristote :
- Les émotions affectent nos actes et nos jugements

(théorie des marqueurs somatiques; A. Damasio)
- On compte: colère, pitié, peur, désir, douleur
- Elles sont plaisantes ou douloureuses (valence)
Descartes :
- 6 passions (émotions) primitives (admiration, amour, désir,

haine, joie, tristesse) et > 30 passions déterminées par la
combinaison de ces primitives
“Is emotion a magic product or is it a physiological
Exemple 1 : les émotions process which depends on an anatomic mechanism?”
Papez, 1937
Le circuit de Papez (système limbique) : "centre des émotions ", "cerveau viscéral "
Emotions primaires
a peur a
James Papez
(1883-1958)
b dégoût b
hypothalamus
thalamus c colère c
d surprise d
Lobe
frontal e tristesse e
Bulbe
olfactif amygdale hippocampe
f joie f
Les émotions primaires (classification très proche de celle proposée par Hume en 1739, Traité de la Nature Humaine;
reprise quasi telle quelle par Antonio Damasio, par ex. en 2003)
Des expressions faciales, certes
mais aussi des attitudes, gestes, mouvements

Les émotions secondaires
• Appréhension, nostalgie, intérêt, curiosité, honte, stress, douleur …
• Démarrent du fait d’un processus cognitif ( = réaction à) qui passe par le

tamis de nos émotions primaires (inné, acquis)
• Mobilisent des mécanismes conscients à partir de réactions
• Pas forcément de schéma expressif ou physiologique spécifique et universel

Les émotions primaires & secondaires (autres classements)
D’après Robert Plutchik (qques exemples de combinaisons = dyades): 1927-2006

à partir de 8 émotions de base
(paires d’opposés)
Quelques dyades :
- Joie + Confiance (attirance) = Amour
- Joie + Espoir (anticipation) = Optimisme
- Confiance + Peur = Soumission
- Peur + Surprise = Crainte
- Surprise + Tristesse = Déception
- Tristesse + Dégoût = Remord
- Dégoût + Colère = Mépris (outrage)
- Colère + Espoir = Agressivité
Critique sur ‘anticipation’ et ‘attirance’ (processus intellectuel en plus)

Exemple 1 : les émotions (valence et intensité)
Valence et intensité
Intense
Positive Négative
Faible
Gros plan sur la peur
• Valence émotionnelle + intensité
faible faible
positive neutre négative
forte forte
• Durée d’une émotion
intensité
(transitoire)
Situation pathologique
(ne pas en finir)
Situation pathologique (ne pas en avoir)

temps
Les émotions chez l’animal
Joie (rire)
Peur
The Moment. - Yongqing Bao / Wildlife Photographer of the Year — CAPTURE TWITTER / Yongqing
Bao - Image venue du plateau tibétain du Qinghai
Dégoût
Surprise
Tristesse
Colère
- Pourquoi la peur, plus que les autres émotions ? Parce qu’elle est facilement
mesurable (y compris / critères physiologiques), qu’elle est graduelle et qu’elle a
une pertinence adaptative indéniable chez l’Homme comme chez l’animal!
Homme Animal (modéliser, mesurer)
peur oui Oui (sans nul problème)

dégoût oui ? (aversion gustative ?)
colère oui ????? (agression)
surprise oui ? (sursaut ?)

tristesse oui ????? (anhédonie ?)
joie oui ????? (manifestation ?
le singe, le rat rient)
- Comment mesurer la peur chez l’animal ? Par exemple, un rongeur !
SN (explicite)
Lumière
Haut-parleur
on/off on/off
Plancher grillagé SI
6 kHz
Son (SN) Son (SN) Son (SC)
Choc (SI) Choc (SI) Choc (SI)
temps
Témoins
Choc (SI) Choc (SI) Choc (SI)
son
12 kHz
Le rat explore, bouge, a une activité Le rat explore, bouge, a une activité
son son
e nt
t n emkHz
tes o n 12
délai
nditi
co
Le rat explore, bouge, a une activité, son

mais dès qu’on lui présente le son, il se choc tps
fige, cesse tout mouvement, à l’exception Le rat cherche une solution de fuite,
de la respiration (freezing = PEUR) vocalise, sursaute
(comportement de pétrification)
Cond: juste le SN
Cond: pas de SN
12 kHz
Test :
Cond: SN(SC)+SI
Temps d’immobilité (%)
100
80
[freezing]
60 12 kHz
40
20
0
pas peur peur

Gros plan sur la peur : pas de stimulus explicite – pas de peur?
Cond: Test:
A ? B
Test:

100
80
60 = peur du contexte !
A 40
20
0
A B
Gros plan sur la peur : l’amygdale dans le système limbique
(étude par lésion chez le rat)
Conditionnement Test
son son
12 kHz 12 kHz
son
choc tps
100 pas de choc La lésion de l’amygdale

80 choc empêche le conditionnement
60
de la peur !
40 L’amygdale est impliquée dans

20 l’établissement d’une peur.
0
pseudo lésés
Gros plan sur la peur : l’amygdale dans le système limbique (stimulus explicite)
thalamus
oreille
SON
corps
interne cortex
genouillés
médians auditif
hypothalamus amygdale
noyau gris
périaqueducal
o lo gie
hys i nt
P e m e
port
Com
SNA Freezing
(mydriase, hypertension,
tachychardie…)
Gros plan sur la peur : le circuit impliqué (stimulus explicite = prédicteur = son)
X
thalamus
X X
oreille
SON
corps
interne cortex
genouillés
médians auditif
hypothalamus
noyau gris
périacqueducal
Réponse
émotionnelle
Xamygdale
X : lésion efficace
X : lésion sans effet
SNA Freezing
tachychardie…)
Gros plan sur la peur : l’amygdale dans le système limbique (prédicteur = contexte)
thalamus
CONTEXTE
oreille
corps
interne
genouilléshippocampe cortex
médians auditif
Réponse
hypothalamus émotionnelle amygdale
noyau gris
périacqueducal
o lo gie
hys i nt
P e m e
port
Com
SNA Freezing
tachychardie…)
thalamus
CONTEXTE
X
oreille
corps
interne
genouilléshippocampe cortex
médians auditif
hypothalamus
noyau gris
périacqueducal
X
amygdale
Si lésion :
Avant conditionnement : pas de peur
Après conditionnement : pas de peur
SNA Freezing
(mydriase, hypertension, Mais conditionnement au stimulus explicite
tachychardie…)
(son, lum) intact après lésion hippocampique
CONTEXTE
hippocampe
(trace)
DANGER PEUR
amygdale
(trace)
Exemple 1 : l’amygdale chez l’Homme
La femme sans peur (hyalinose cutanéo-muqueuse)
Symptomes :
papules
La femme sans peur
• SM (45-50 ans) : Maladie génétique = syndrome d’Urbach-Wiethe (lipoprotéinose ou

hyalinose cutanéo-muqueuse)
• Mutation Chr 1 (récessive, n’affecte pas l’espérance de vie; pas de traitement;)
• 400 cas : 1/17,5 millions (presque autant qu’à l’euromillion : 1/19 millions)
• Dépôts lipoprotéiques sous-cutanés, voix rauque, langue épaisse
• Calcification bilatérale de l’amygdale (équivaut à une lésion) ou hypoperfusion amygd.
La femme sans peur
Sujet normal SM
La femme sans peur
Phobies
Distance personnelle
Distance intime
La femme sans peur
Tests neuropsychologiques
(POMP = % of maximum possible)
Films
Fear questionnaire
La femme sans peur
Mémoire
Items émotionnellement Items neutres

chargés
consolidation altérée consolidation normale
SM a été agressée au couteau, au pistolet, a fait l’objet de violences domestiques et

a été menacée de mort à plusieurs reprises : cela ne semble pas l’avoir affectée
outre mesure; mais aussi, elle traduit une piètre capacité à détecter le danger.
MAIS :
Prise de panique / suffocation due à la respiration de CO2 (mélange 35% : 9 x atmosph)
(agent nocif qui a des effets pharmacologiques à l’intérieur de l’organisme)
Autres voies de détection des dangers (internes) : insula

Gros plan sur la peur : … et l’humain, dans tout ça?
IRM fonctionnelle (sujets sains) :
P N P N P N P
ou des scènes présentant des situations de menace vs. neutres
Principe : soustraction des profils d’activation entre les 2 types d’image.
Gros plan sur la peur : … et l’humain, dans tout ça? IRMf (résonance magnétique
désoxyhémoglobine)
Stimulus neutre (sn)
activation
faible forte
Soustraction : (sm – sn)
Stimulus menaçant (sm)

amygdales cortex visuel

Cas ayant subi une lésion uni- ou bilatérale de l’amygdale (AVC, infection, épilepsie…)
comparés à d’autres types de dommages cérébraux (‘lésés’) ou à des sujets sains.
On montre aux sujets

des visages exprimant
une émotion complexe 1
(émotion sociale). Les (1 = 100% correct)
0.8
Performances
sujets doivent recon-

naître cette émotion 0.6 *
*
parmi une liste de 0.4
propositions 0.2
d’émotions complexes
0
qui leur est proposée.
CTRL CTRL AMY AMY Sujet
On compte les erreurs. sains lésés G D D+G
(n=1)
9 sujets
Lésion bilatérale
amygdale Témoins
16 sujets 6 visages
Cérébrolésés (amygdales X
intactes) 6 émotions Témoins
+ 3 neutres avec
7 sujets sains atteinte
(aucun antécédent cérébrale
6X
neurologique)
Pour chaque visage, évaluation

Lésions
Rating
0 1 2 3 4 5
pas max de l’amy-
par rapport à la catégorie émotionnelle gdale
Ex: peur (0, 0, 5, 0, 0, 0), joie (5, 0, 0, 0, 0, 0)

Adolphs et al., Neuropsychologia 37, 1999 Category
Le cas de Charles Whitman
- Ancien marine, études d’ingénieur à Austin (Texas) puis

réintègre l’armée (résultats académiques insuffisants)
- "… un gars sympathique… attentionné …"

1941-1966
- Dans une lettre en date du 31 juillet 1966, il écrit :

"voilà quelques jours que je ne comprends plus qui je suis. D’étranges pensées
m’habitent …"
- 1er août, peu après minuit : il étrangle sa mère

- Il rentre chez lui et poignarde sa femme en plein sommeil
- Dans son journal, il note :
"It was after much thought that I decided to kill my wife, Kathy, tonight....I love
her dearly, and she has been a fine wife to me as any man could ever hope to
have. I cannot rationally pinpoint any specific reason for doing this..."
Margaret Whitman, sa mère
étranglée avec un tuyau
1941-1966
Kathy Whitman, son épouse

poignardée dans son sommeil
- Le matin venu (1/8), il achète plusieurs fusils + des munitions
- Dans sa lettre d’adieu, il demande que son cerveau

fasse l’objet d’une autopsie qui montrera sans doute
le pourquoi de ce qu’il s’apprêtait à faire.
1941-1966
“I am prepared to die. After my death, I wish an autopsy on me to be performed to see if

there is any mental disorder… “
Le cas de Charles Whitman, 1er août 1966 …
- 32 personnes blessées
- 14 autres personnes tuées (+ ses 2 parentes)
- Abattu par la police (vers 13h)
Houston McCoy
Rapport d’autopsie :
“The ventricles are symetrical. In the middle part of the brain, above the red 1941-1966
nucleus, in the white matter below the gray center thalamus, is a fairly well-
outlined tumor about 2x1. 5x1 cm in dimensions, grayish-yellow with peripheral
areas of red as blood.”
Conclusion du rapport:
“… : a small brain tumor in the white matter above the brain stem, composed of
connective tissue elements of the brain, mixed with numerous enlarged blood
vessels: no evidence of malignantly fast growth, but that of partial tissue
death, necrosis. No evidence for correlation to psychosis or permanent pains. ”
Médecin légiste : cette tumeur très aggressive l’aurait tué avant la fin de l’année.
Le cas de Charles Whitman, 1er août 1966 …
Autopsie :
Un glioblastome
multiforme, de la taille
d’une grosse noix, logée
sous le thalamus,
envahissant l’hypothalamus
et le lobe temporal, et
comprimant l’amygdale.
En conclusion :
L’amygdale joue un rôle majeur dans la régulation des émotions.
Lorsque l’amygdale est endommagée, la régulation des émotions est perturbée,

parfois très gravement => troubles des comportements, notamment sociaux.
On compte dans les troubles de l’émotion :
La dépression majeure
- fréquente (10% de la population)
- causes inconnues, prédisposition génétique très probable (jumeaux vrais/faux)
- facteur biologique (70% soignées par une molécule = antidépresseur)
- implique les monoamines (noradrénaline et sérotonine)
L’anxiété
- fréquente (15 à 35% de la population)
- causes inconnues
- facteur biologique (traitements pharmacologiques efficaces)
- implique les systèmes GABAergiques et sérotoninergiques
Fin de la deuxième partie du cours

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Exemple 1 : les émotions

Exemple 1 : les émotions

Littéraire 1: vif sentiment provoquant un trouble

Littéraire 2: réaction affective transitoire assez intense en réponse à un

Psycho 1: l’ensemble des réponses physiologiques induites par des objets

et distinctes, des pensées

XX° Alain : « L’émotion est un régime de mouvement qui s’établit dans le

« Nous appellerons émotion une chute brutale de la conscience

Plateau de fruits de mer, intoxication alimentaire, nausées…

Un des collaborateurs de votre société ne vous donne pas satisfaction. Il est

La logique : le licencier (mais vous ne parvenez pas à décider)

« … c’est ce qui fait la beauté de l’émotion au cours de l’évolution: elle confère

L’émotion est un phénomène "multicomponentiel" adaptatif

• les réactions expressives, comme le sourire, le froncement de sourcil,

• les réactions physiologiques comme la fréquence cardiaque, le flux sanguin,

• les tendances à l’action et les réactions comportementales, comme

• l’expérience subjective (ou sentiments subjectifs), c’est-à-dire ce qu’on pense

par ex. pétrification par ex. piloérection, mydriase, sudation…

"L’Expression des Emotions chez l’Homme et chez les Animaux "

1) l’expression des émotions est un produit de l’évolution (1809-1882)

3) l’expression des émotions évolue à partir de comportements permettant

EXEMPLE : Dégoût : associé à un comportement d’expulsion de nourriture

4) des signaux ayant une signification émotionnelle opposée s’appuient

5) chaque type d’émotion est déclenché par un ensemble de signaux

6) les émotions ont une fonction sociale essentielle au sens où elles

• Sont des comportements adaptatifs (intra- et interspécifiques)

• Sont héréditaires (origine phylogénétique)

• Ont une fonction essentielle de communication intra-spécifique

(PA, coeur…) Peur

on est triste et on pleure on pleure donc on devient les pleurs accompagnent la

- Contremaître sur un chantier du

- 13 septembre 1848 : l’accident ! (pas de sable sur la

Hanna et Antonio Damasio, 1994

Une atteinte, même unilatérale, du cortex préfrontal affecte durablement :

bref, déstructure fortement la personnalité

Cerveau et personnalité ne font qu’un !

Décortication chirurgicale Pseudo-rage :

Rage maintenue Conclusion :

- Orientation sexuelle "déplacée«

- Les émotions affectent nos actes et nos jugements

- 6 passions (émotions) primitives (admiration, amour, désir,

Des expressions faciales, certes

mais aussi des attitudes, gestes, mouvements

• Appréhension, nostalgie, intérêt, curiosité, honte, stress, douleur …

• Démarrent du fait d’un processus cognitif ( = réaction à) qui passe par le

• Mobilisent des mécanismes conscients à partir de réactions

• Pas forcément de schéma expressif ou physiologique spécifique et universel

D’après Robert Plutchik (qques exemples de combinaisons = dyades): 1927-2006

Critique sur ‘anticipation’ et ‘attirance’ (processus intellectuel en plus)

• Valence émotionnelle + intensité

positive neutre négative

Situation pathologique (ne pas en avoir)

Homme Animal (modéliser, mesurer)

peur oui Oui (sans nul problème)

surprise oui ? (sursaut ?)

- Comment mesurer la peur chez l’animal ? Par exemple, un rongeur !

Le rat explore, bouge, a une activité, son

pas peur peur

Temps d’immobilité (%)

100 pas de choc La lésion de l’amygdale

40 L’amygdale est impliquée dans

• SM (45-50 ans) : Maladie génétique = syndrome d’Urbach-Wiethe (lipoprotéinose ou

(POMP = % of maximum possible)