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Anatomie et structure de la

bactérie
Ibrehima Guindo

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Objectifs

1) Définir une bactérie

2) Expliquer la difference entre la paroi des bactéries à Gram positif et


celle des bactéries à Gram négatif

3) Citer les propriétés de 2 sructrures constantes des bactéries

4) Citer les propriétés de 2 structures non constantes des bactéries

5) Citer 2 applications
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Plan

Introduction

I. Moyens d’étude des bactéries

II. Eléments de la strcuture bactérienne

III. Applications

Conclusion

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INTRODUCTION

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1) Définition

Les bactéries sont les plus petits organismes unicellulaires connus

douées de métabolisme appartenant au groupe des procaryotes,

retrouvées dans l’environnement mais aussi chez les humains et les

animaux sous forme commensale et/ou pathogène

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2) Intéret

• Épidémiologique : cause de morbidité et mortalité (infections et


souvent à caractère épidémique)

• Diagnostique : identification bactérienne

• Thérapeutique : cible d’antibiotiques

• Préventif : mise au point de vaccin

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I. Moyens d’étude des bactéries

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I.1. La microscopie

I.1.1- La microscipie optique

• Mise au point en 1683 par Anthony van Leeuwenhoek


Décrit les “Animalcules”

Permet un grossisement de 500 à 1500x

• Contraste de phase ou à champ sombre (certains cas)

• Taille de 1 à 10 µm
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I.1. La microscopie
I.1.1- La microscipie optique

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I.1. La microscopie

I.1.1- La microscipie optique

• Etat frais
Réalisation de préparations vivantes sans fixation

Observation de la forme et et la mobilité

• Coloration
 Réalisation de préparations tuées et fixation nécessaire

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I.1. La microscopie

I.1.1- La microscipie optique

• La coloration simple
Un seul colorant est utilisé dans ce cas (bleu de méthyhlène, Giemsa)

Technique :
 couler une solution de bleu de méthylène sur un frottis fixé

 rincé au bout d’une minute à l’eau

 Sécher et observer à l’immersion

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I.1. La microscopie

I.1.1- La microscipie optique

• La coloration de différenciation
Mettre en évidence l’affinité différente des bactéries

Morphologie

Modes de regroupement

Exemples : Coloration de Gram, au Ziehl-Neelsen

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I.1. La microscopie

I.1.1- La microscipie optique

• La coloration de différenciation : Coloration de Gram


 Christian Gram en 1884

4 réactifs : violet de gentiane, fuchsine, lugol, alcool

Colore les bactéries en bleu violacée (Gram positif), rose (Gram négatif)

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I.1. La microscopie

I.1.1- La microscipie optique

• La coloration de différenciation

Coloration au Gram

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I.1. La microscopie

I.1.1- La microscipie optique

• La coloration de différenciation : Coloration de Ziehl-Neelsen


 Christian Gram en 1884

4 réactifs : fuchsine, acide, alcool, bleu de méthylène

Bacille acido-alcoolo-resistant (BAAR)

Bacille tuberculeux apparait rose sur un fond bleu

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I.1. La microscopie

I.1.1- La microscipie optique

• La coloration de différenciation

Coloration de Ziehl-Neelsen

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I.1. La microscopie

I.1.1- La microscipie optique

• Formes et mode de regroupement :


Sphériques : cocci (Staphylococcus aureus)

Allongées : bacilles (Escherichia coli)


 Extrémités pointues rappelant une fusée : Fusobacterium

 Spirilles : Leptospira, Treponema

 Incurvés : Vibrio cholerae

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I.1. La microscopie

I.1.1- La microscipie optique

• Formes et mode de regroupement :


Paire : diplobacilles ou diplocoques (Neisseria)

Amas régulier : staphylocoques

Paquet de quatre ou trois : tétrades ou triades

En chaine ou filament : streptocoques

Pallissade : Corynebacterium diphteriae


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I.1. La microscopie

Modes de regroupement
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I.1. La microscopie

I.1.2- Microscipie électronique : ultrastructure des bactéries (X10.000)

• Microscopie à balayage
Observation des structures externes des bactéries, la forme

Pili et fimbriae, flagelles

Résulotion de 1nm

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I.1. La microscopie

I.1.2- Microscipie électronique : ultrastructure des bactéries (X10.000)

• Microscopie à tranmission
 Observation des éléments internes de la structure

Résolution de 0,1nm

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I.1. La microscopie
I.1.2- Microscipie électronique

Microscope électronique
à balayage

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I.1. La microscopie
I.1.2- Microscipie électronique

Microscope électronique
à transmission

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I.2. Autres méthodes

I.2.1. Fractionnement

• Procédés physiques
 Broyage et sonication

• Procédés chimiques
 Disgestion enzymatique et utilisation de détergents

• Révélation
 Électrophorèse, spectrometrie de masse, ultracentifugation
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I.2. Autres méthodes

I.2.2. Méthode moléculaire

• Amplification génique (PCR)

• Hybridation

• Séquençage
Ciblée (Sanger)

Génome entier (nouvelle générations de séquençage)

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II. Eléments de la structure bactérienne

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Structure de la bactérie 27
II.1. Structures constantes

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II.1.1. La paroi

• Définition : enveloppe rigide assurant l'intégrité de la bactérie.


responsable de la forme des cellules.

• Protège des variations de pression osmotique

• Absente chez les Mollicutes (Mycoplasma).

• Partie commune aux bactéries : peptidoglycane.

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II.1.1. La paroi

• Chez les bactéries à Gram positif


Peptidoglycane épaisse 20-80nm

Acide téichoïque, acide lipotéichoïque, protéines

• Chez les bactéries à Gram négatif


Peptidoglycane mince : 3nm

Membrane externe, lipopolysaccharide, protéine, espace périplasmique

• Partie commune aux bactéries : peptidoglycane.


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II.1.1. La paroi

Paroi des bactéries à Gram positif Paroi des bactéries à Gram négtif
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II.1.1. La paroi

Le peptidoglycane

• Hétéropolymère : chaînes glucidiques reliées les unes aux autres par


des chaînons peptidiques (pentapeptide).

• Sa solidité dépend de l'importance des interconnexions.

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II.1.1. La paroi

Le peptidoglycane

• Alternance : N-Acétyl Glucosamine acide et Acide N-Acétyl Muramique acide.

• Chaînes peptidiques formées de quatre aminoacides (tétrapeptides)


toujours fixées sur l'acide muramique

Exemple L-Alanine - D-Glycine - L-Lysine - D-Alanine

• Reliés par un peptide de 5 acides amines : pentapeptide « interpeptidique» .

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II.1.1. La paroi
Le peptidoglycane

Tétrapeptide

Pentapeptide, pont
interpeptidique

Structure du petidoglycane 34
II.1.1. La paroi

Le peptidoglycane

• Site d’action des antibiotiques pendant sa biosynthèse


Bêta-lactamines ; Glycopeptides , fosfomycine, bacitracine

Lysozyme.

• Rôle antigénique

• Activation du complement
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II.1.1. La paroi

Paroi chez les bactéries à Gram positif

• Acides téichoïques et acides lipoteichoïques

N’existent que chez les bactéries à Gram positif

Rôle dans l’adhesion des bactéries.

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II.1.1. La paroi

Paroi chez les bactéries à Gram négatif

• Lipopolysaccharide ou endotoxine
Composé de 3 parties : lipide A, core central et antigène O (AgO)

Lipide A : proinflammatoire, choc endotoxinique

Antigène O : polymère de 3 à 8 sucres, imunogène, diagnostic

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II.1.1. La paroi

Paroi chez les bactéries à Gram négatif

• Lipopolysaccharide ou endotoxine

Structure du lipopolysaccharide
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II.1.1. La paroi

Paroi chez les bactéries à Gram négatif

• Protéines majeures : porines de transport des molecules hydrphiles

• Espace périplasmique :
Site du peptidoglycane, des enzymes et des proteines de transport

Périplasme interne et periplasme externe

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II.1.2. Membrane cytoplasmique

• Membrane trilamellaire formée de phospholipids, pôles hydrophobes


entourant des protéines.

• Interface entre cytoplasme et structures externes.

• Mesosome :
Invagination de la membrane

Site de fixation du chromosome, intervient dans la regulation de la multiplication

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II.1.2. Membrane cytoplasmique

• Rôle métabolique majeur :

Enzymes respiratoires ou impliquées dans la production d'énergie (ATPase).

Enzymes de synthèse de la paroi, permease, pompe d’efflux, système de

secretion, protein signal

• Détruite par les polypeptidesdes (antibiotiques).


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II.1.3. Cytoplasmique

• Espace délimité par la membrane cytoplasmique

• Contient les éléments internes

Chromosomes, ribosomes, granules, protéines de signal

Eau et sels minéraux

Réserves (glycogènes)
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II.1.4. Génome bactérien
• Composition :
 80% AND, 10% ARN, 10% protéines

• Chromosome généralement en boucle et 1 copie :


 corpuscule compact, nucléoïde sans membrane

 1,3mm de long chez E. coli, 580 à 5220 kpb

• Chromosome linéaire : Borrelia burgdorferi

• Deux molecules d’ADN : Vibrio cholerae, Burkholderia pseudomallei, Brucella


melitensis
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II.1.4. Génome bactérien

• Rôle
Support de l’information génétique

Permet de classer les bactéries (C+G%),

Diagnostic de precision

Marqueurs épidémiologiques (MLST)

Surveillance génomique

• Cible d’antibiotiques : fluroquinolones


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II.1.5. Ribosomes bactérien
• Constitués d'ARN et de proteines (proximité de la membrane cytoplasmique)

• Comportent deux sous-unités


 30S : 16S + 21 proteins, site de lecture de l’ARNm

 50S : 23S + 5S + 34 protéines

• Deux sites pour la synthèse des protéines :


 Site aminoacyl qui accueille l'acyl-tARN : recoit l’ARNt

 Site peptidyl qui accueille la chaîne d'aminoacides en cours de constitution.

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II.1.5. Ribosomes bactérien

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II.1.5. Ribosomes bactérien

• Cible d’antibiotiques perturbant la synthèse des proteins :

Tétracyclines, chloramphénicol, aminosides

• Spécificité des ribosomes bactériens :

Identification de référence (ARN 16S)

Amélioration des laclassification des bactéries


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II.2. Structures non constantes

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II.2.1. Capsule
• Élément le plus superficiel.

• Sa mise en évidence s'effectue par coloration négative :

• Colorant (encre de Chine) ou


• Repoussé par la capsule qui apparaît en clair sur fond noir

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II.2.1. Capsule

• Constituée de polysaccharides acides

• Sucres
• sous forme d'acides uroniques tel l'acide galacturonique, l'acide
glucuronique, mais
• sous forme de sucres phosphorés

• liée à certains pouvoirs pathogènes (empêche la phagocytose).


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II.2.1. Capsule

• Utilsée dans le diagnostic pour la recherche d'antigènes solubles

• Typage : identification d’espèces épidémiques ;

• Vaccin : polymères capsulaires purifiés


Streptococcus pneumoniae
Haemophilus influenzae

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II.2.2. Glycocalyx

• Exopolysaccharide, polymère de momosacharides glucidiques en


réseau (biofilm)

• Biofilm
ensemble structuré de bactéries enveloppées

sur les surfaces inertes ou sur les tissus vivants

• Protège les bactéries : du système immunitaire, des antibiotiques et


des antiseptiques 52
II.2.3. Flagelles
• Constitutés de protéines linéaires : flagéllines

• Ancrage : paroi et mebrane cytoplasmique

• Dispositon : monotriche, amphitriche, lophotriche, peritriche

• Rôles
Déplacement

Mouvement de chimotactisme directionnel attractif ou repulsif

• Chez les enterobactéries : AgH


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II.2.3. Flagelles

A : amphitriche B : Monotriche
C : Lophotriche D : Péritriche

Disposition des flagelles chez les bactéries 54


II.2.3. Flagelles

Types déplacement selon la disposition des flagelles

• Ciliature monotriche : déplacement fléchant (Pseudomonas


aeruginosa)

• Ciliature lophotriche : déplacement fléchant et oscillant (spirochètes)

• Ciliature amphitriche : déplacement oscillant (spirochètes)

• Ciliature péritriche : déplacement fléchant et hélicoïdal (Proteus)


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II.2.4. Fimbriae d’adhésion et pili sexuels

• Fines microfibrilles
Taille : 0,1-1,5nm d’épaisseur et 4-8nm de longueur)

Constituées de protéines : pilines

• Fimbriae : structures d’adhésion aux surfaces, fixation des phages

• Pili sexuels ou pili conjugatif :


processus de conjugaison bactérienne

transfert des éléments génétiques mobiles comme les plasmides


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II.2.5. Spores bactériennes

• Formes de survie de certaines bactéries (Clostridium et Bacillus)

• Formes végétative métaboliquement active et potentiellement


pathogènes

• Formes sporulée métaboliquement inactive et non pathogène

• Sporulation : transformation de la forme végétative en spore

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II.2.5. Spores bactériennes

• Conditions de déclenchement : épuisement de matières nutritives.

• Temps de sporulation : 6 à 8 heures à 37°C pour Bacillus subtilis.

• Etapes :
déshydratation progressive du cytoplasme,

apparition de composés (dipicolinate de calcium), densification nucléaire

synthèse d'une paroi sporale épaisse et imperméable, donc hautement


résistante (chaleur).
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II.2.5. Spores bactériennes
• Spore centrale

• Spore sub-terminale
(déformante)

• Spore terminale

• (déformante)

Schéma d’une spore


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II.2.5. Eléments génétiques mobiles

• Plasmides
• ADN circulaire autoplicable,

• Codant pour des facteurs de virulence : pili, resistance aux antibiotiques,


toxines
• Transferable chez les bactéries de même espèces, d’espèces et de genres
différents

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II.2.5. Eléments génétiques mobiles

• Transposons
Struture : encadrés par des sequences d’insertions codant la transposase
(déplace la sequence (transposition)
Codent pour des facteurs de virulences

• Intégrons
Ne sont retrouvés que chez les bactéries

Codent généralement pour la resistance aux antibiotiques (multi-résistance)


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III. Applications

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III.1. Dans le diagnostic
• Eléments de la structure comme cibles diagnostic
Paroi : propriété tinctoriales (Coloration de Gram)

Capsule : groupage/typage des espèces (cas de Haemophilus influenzae)

Flagelle : recherche d’Ag flagellaire (Salmonella)

AgO : sérotypage E. coli (souche O157)

Protéine de la porine : sous-typage : cas de Neisseria meningitidis

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III.1. Dans le diagnostic

• Génome

Diagnostic moléculaire : PCR, RT-PCR, Hybridation, ribotypage

Support moléculaire de résistance aux antibiotiques

Séquençage : MLST, génome entier, séquençage ARN 16S

Phylogénie : classification des bactéries

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III.2. Dans le traitement

• Eléments de la structure cibles des antibiotiques

• Mise en évidence des mécanismes des résistance


• Efflux : avec les porine

• Diminution de la perméabilité : porines

• Enzymes : inactivation, diminution d’affinité

• Modification de la cible

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III.3. Dans la prévention

• Mise au point de vaccins sur la base de la capsule


Neisseria miningitidis : vaccin tétravalent A-C-Y-W

Streptococcus pneumoniae : vaccin PEV à 13 valences (PCV-13)

Haemopilus influenzae : vaccin Hib

• Amélioration de la réponse vaccinale


Utilisation de toxine : vaccin conjugué MenAfrivac

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III.4. Autres applications

• Biotechnologie
Génie-génétique : synthèse de protéines (insuline)

Industrie alimentaire : fermentation, production de yaourt

Agronomie : amélioration de la germination

• Bioterrorisme
Toxine et spore bactérienne

Double usage en biosécurité


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Conclusion

Bactéries, bien que commensales et pathogènes, la connaissance de


leur structure permet non seulement de comprendre leur interaction
avec l’environnement et leur hôte, mais aussi développer des moyens
de traitement et de prévention.

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