ALMADJIR MAHAMADOU Plan INTRODUCTION I- NOTION CONCEPTUELLE 1. DÉFINITION II- LES DÉTERMINANTS DE LA CULTURE D’ENTREPRISE 2. Les déterminants externes 3. Les déterminants internes III- LES MANIFESTATIONS DE LA CULTURE D’ENTREPRISE 4. Les symboles 5. Les croyances 6. Les rites 7. Les tabous 8. Les mythes IV- RÔLE DE LA CULTURE D’ENTREPRISE 1 – Un outil de la performance économique de l’entreprise 1.1 Un facteur d’intégration du personnel 1.2 Un code d’action 1.3 Un atout pour motiver et mobiliser le personnel 1.4 Un impact relatif à l’intensité concurrentielle du secteur 1.5 Concilier les parties prenantes 2. Les moyens de faire évoluer la culture d’entreprise V- LES PROBLÉMATIQUES ACTUELLES VI. Procédés pour développés sa culture d’entreprise VII- CONCLUSION INTRODUCTION Sans être confondu avec la société toute entière qu’elle dominait ou la façonnait, l’entreprise contemporaine ne peut trouver la voie de ses capacités d’autonomie stratégique sans perdre sérieusement en considération plus que la simple addition de ses ressources humaines, toute la réalité de la structure sociale interne et externe qui en dynamise le véritable potentiel d’acteur. Le présent module traitera sur la culture d’entreprise avec des sous thèmes comme la notion conceptuelle, les déterminant de la culture d’entreprise, les manifestations, le rôle de la culture d’entreprise, les problématiques actuelles et les procédés pour développés sa culture d’entreprise. Donc à cet effet, je vous invite à suivre avec attention le contenu du présent document. I- NOTION CONCEPTUELLE Qu’est ce qui distingue deux entreprises de même taille et de même forme juridique, qui œuvrent dans le même domaine, si ce n’est leur culture, leur identité ? En effet, toute entreprise a son histoire, son système de valeurs, ses habitudes, son aptitude à percevoir l’environnement et sa manière de réagir aux situations courantes de la vie professionnelle ou bien de surmonter les obstacles. Ainsi, l’illustration la plus concrète de la culture d’entreprise n’est-elle pas la manière spécifique qu’adopte une entreprise pour répondre à ses problèmes. 1. Définition Il s’agit d’un ensemble de connaissances, de valeurs, et de comportements partagés de façon implicite par les membres d’une entreprise. Selon E. Schein, la culture du groupe est l’ensemble des hypothèses principale qu’il a inventées, découvert, ou construit en cherchant à s’adapter à son environnement et à assurer la cohésion interne. Suite Définition D’après Maurice Thévenet c’est « un ensemble de références partagées dans l’entreprise consciemment ou pas, qui sont développées tout au long de son histoire » Suite Définition
Selon Elliot Jacques « la culture d’entreprise c’est son mode
de pensée et d’action habituel et traditionnel, plus ou moins partagé par tous ses membres, qui doit être appris et admis, au moins en partie, par les nouveaux membres pour être accepté dans l’entreprise. » Selon E. Enriquez, « il s’agit de l’élaboration d’un système à la fois culturel, symbolique et imaginaire » qui tend à se développer au fur et à mesure que l’entreprise se transforme en institution ». II- Les déterminants de la culture d’entreprise On peut parler d’une contingence culturelle de l’entreprise. 1 – Les déterminants externes La culture des régions et des pays dans lesquels l’entreprise est située influence ces salariés comme ses dirigeants. Les cultures particulières à chaque groupe professionnel, à chaque ethnie, à chaque métier composant l’entreprise, participent aussi à la définition de sa propre culture. 2 – Les déterminants internes L’histoire de l’entreprise joue un rôle important dans la constitution de sa culture. Cette histoire est composée de ses expériences, ses succès et échecs. Ils serviront de références aux décideurs et aux personnels de l’entreprise, pour apprécier une situation donnée. Le système de valeur de l’entreprise correspond à l’ensemble des règles et des références qui sont acceptés de façon générale par les membres de l’entreprise, qu’elles soient issues de la culture du milieu environnant ou de l’histoire de l’entreprise. Les dirigeants peuvent choisir d’utiliser certaines de ces valeurs pour faciliter le fonctionnement de l’entreprise et favoriser la mise en œuvre de sa stratégie. Cette idée à donner à la notion de culture d’entreprise un succès managérial dans les années 80. III – Les manifestations de la culture d’entreprise Un certain nombre de signes et de pratiques constituent les manifestations concrètes de l’identité et de la culture d’entreprise. suite les manifestations de la culture d’entreprise Ce sont les artefacts, c’est-à-dire les indicateurs visibles, tangibles qui permettent d’approcher les couches les plus profondes de la culture organisationnelle. Ces artefacts sont physiques, comportementaux et verbaux. Ils représentent la partie visible de l’iceberg culturel. Parmi celle-ci nous pouvons distingués : 1 – Les symboles Ce sont certains signes distinctifs, comme le logo de l’entreprise (image symbolique choisie par l’entreprise pour la représenter), le style vestimentaire (uniforme ou façon de se vêtir), le style architectural (type de bâtiment et d’aménagement), etc. Ils incarnent à la fois les objectifs et les caractéristiques de l’organisation et ont pour fonction de rallier les membres de l’organisation à celle – ci. 2 – Les croyances Ce sont des informations générales, des modes de raisonnement, des valeurs qui sont acceptés comme des évidences et qui détermine la façon de penser et d’agir des membres de l’organisation. Elle influence fortement les relations de l’entreprise avec ses partenaires (clients, fournisseurs, concurrents). 3 – Les rites Ce sont des pratiques systématiques et invariables qui peuvent concerner les activités quotidiennes, à travers la façon de communiquer (exemple le tutoiement), le langage utilisé (vocabulaire « maison »), etc. Ils ont pour fonction de développer le sentiment d’appartenance, de donner de l’importance aux événements qui véhiculent les valeurs pivots et de fixer la culture pour éviter qu’elle ne fluctue au gré des modes. Concrètement, ils se manifestent dans le comportement, tant verbal que gestuel, et s’expriment au travers de célébrations particulières. Ces pratiques ont souvent un caractère plus exceptionnel : rites liés à l’accueil d’un nouveau salarié, au départ en retraite, aux décès, célébration ou succès de l’entreprise. Suite rites Cet ensemble constitue le rituel de l’entreprise. Sa fonction est de rassurer les individus et de favoriser leur appartenance à l’institution. Le rituel permet également de diffuser aux membres de l’entreprise les comportements et les valeurs de référence qui facilitent leur cohésion. 4- Les tabous Il s’agit des sujets dont on ne doit pas parler et des actes que l’on ne doit pas commettre. Ils permettent d’éviter certains désordres et certaines tensions dans l’entreprise. 5- Les mythes Ce sont des faits passés qui ont étés amplifiés ou déformés. Leur but est de transmettre et de renforcer certaines valeurs de l’entreprise. Les personnages des mythes sont des héros de l’organisation, c’est-à-dire des modèles. Il peut s’agir des dirigeants qui ont été rendus légendaire par leur charisme et qui personnalise les valeurs fondamentales de l’entreprise. Il peut s’agir aussi de salarié méritant, que l’organisation donne un modèle autres. Suite mythes les mythes apportent une précieuse contribution dans la formation de la mémoire collective. Par exemple, chez McDonald’s, la légende de Ray Crock, fondateur de la société et auteur du slogan « aucun de nous ne nous vaut tous », est soigneusement entretenue. Suite mythes Les mythes contiennent un enseignement pour les membres de l’entreprise et autant plus facilement accepté qu’ils apparaissent . sans source identifiable et ont un caractère de permanence qui rassure les membres de l’organisation sur la pérennité de celle – ci. IV. LE RÔLE DE LA CULTURE D’ENTREPRISE En comparant la culture de l’entreprise à un banc de poissons, on observera des comportements homogènes et cohérents. Le banc se déplace de manière Compacte et harmonieuse. Il respecte la position, la vitesse, etc. Suite rôle un sentiment d’interdépendance, d’identité, de sécurité et de fierté est créé, ce qui pourrait rappeler une entreprise saine et soudée. Les collaborateurs seront enthousiastes et donneront à l’extérieur une image positive de l’entreprise. La culture d’entreprise permet de maintenir une cohésion, elle unit le personnel autour du nom, des produits, des services, des clients, de l’image de marque etc. En donnant à chacun une référence commune, elle peut être rappelée pour éviter ou apaiser des tensions au sein de l’entreprise 1. un outil de la performance économique de l’entreprise 1.1. Un facteur d’intégration du personnel La culture d’entreprise contient la mémoire collective de l’entreprise, qui donne aux individus qui la composent une certaine unité. Suite facteur d’intégration du personnel Une culture forte est celle dont les valeurs sont nombreuses et partagées par le personnel. Elle est pour l’entreprise un important facteur d’intégration du personnel dans l’organisation, en créant un sentiment d’appartenance pour ceux qui la partage. Elle peut devenir un facteur de motivation. 1.2. Un code d’action La culture d’entreprise génère certain comportement professionnel et exclu d’autres. Elle constitue un code permettant aux membres de l’entreprise d’interpréter l’environnement et d’agir pour préserver la cohérence supposée de l’organisation. Elle influence fortement la perception des membres de l’entreprise à l’égard de l’évolution de l’environnement et des problèmes qui peuvent se poser. Suite code d’action Elle indique dans quel sens agir, notamment en cas de décision exceptionnelle lorsque les règles de gestion habituelles deviennent inopérantes 1.3. Un atout pour motiver et mobiliser le personnel L’entreprise va chercher à contrôler sa propre culture en minimisant certains de ses éléments pour en renforcer d’autres, plus défavorable à sa stratégie et plus adapter aux caractéristiques de l’environnement. La culture devient ainsi un outil de motivation qu’il convient d’entretenir et de réactualiser en permanence tout au moins dans les grandes organisations enquête d’identité et d’unité. 1.4. Un impact relatif à l’intensité concurrentiel du secteur Selon une étude de deux professeurs de Harvard J.Kotter et J.Hesket il apparait que l’effet de la culture d’entreprise sur la performance économique d’une entreprise et d’autant plus important que les entreprises sont confrontés à un niveau de concurrence élevé et ou la différentiation est faible. A l’inverse, dans un secteur en plein développement peu compétitif, sont impact devient négligeable. 1.5. Concilier les parties prenantes L’entreprise met en présence des parties prenantes (salariés, syndicats, directions, actionnaire…) qui, malgré leur attachement à la même organisation ont des objectifs différents. L’entreprise apparait, paradoxalement, comme un lieu de conflits ou le consensus est indispensable. Par conséquent, la culture d’entreprise permet cette réconciliation entre les différentes parties prenantes autour d’un projet commun. 2. les moyens de faire évoluer la culture d’entreprise L’entreprise peut avoir recours aux politiques de communication interne et de relations publiques. Elle peut également faire évoluer sa culture en élaborant un projet d’entreprise. Néanmoins de telles actions ne peuvent se concevoir qu’à long terme et le management par la culture doit être pratiqué avec une grande modestie d’objectifs. VI_ Les problématiques actuelles La culture d’entreprise rencontre dans son application, de nombreux obstacles souvent liés à l’évolution de notre environnement économique international. A. Culture organisationnelle et crise économique Deux questionnements apparaissent : _ Les entreprises dans un souci de flexibilité accentuent leurs recours aux contrats « précaires » (CDD, intérim). Comment créer chez les salariés « précaires » un sentiment d’appartenance aux valeurs de cette entreprise qui a le pouvoir de mettre fin, unilatéralement, à leur contrat de travail ? Suite Culture organisationnelle et crise économique Comment faire partager aux salariés les valeurs de ces entreprises qui licencient ou décrètent la suspension momentanée des chaines de production ? B. Culture organisationnelle et fusion d’entreprise Deux entreprises qui fusionnent doivent unir, autres leurs ressources, leurs cultures organisationnelles. Toute la difficulté pour le management consiste à trouver une nouvelle entité à cette entité naissante, tout en faisant renoncé une des deux entreprises au moins à ses valeurs fondamentales. C. Culture organisationnelle et internalisation de la firme Les entreprises qui souhaitent se déployer à l’étranger se heurtent inévitablement aux spécifiés nationales. Le management multiculturel est un véritable défi à relever pour les entreprises transnationales. VII. Les Procédés pour développer sa culture d’entreprise - Communiquer de manière transparente sur sa culture d’entreprise Les valeurs de l’entreprise doivent être matérialisées et accessibles à tous les salariés. Journal de l’entreprise, règlement intérieur ou chartes peuvent être utilisés pour informer les collaborateurs. - Revendiquer sa culture d’entreprise Fierté et partage à travers la culture. Favoriser les échanges entre services et collaborateurs au sein de l’entreprise (échanges périodiques, cocktail de fin d’année etc.) VII. Conclusion Pour conclure, la culture d’entreprise est essentielle à la performance économique d’une entreprise évoluant dans un marché complexe, un environnement instable et sans cesse en mouvement. La dynamisation du potentiel humain permet d’atteindre les objectifs de performance économique. Mais, si la culture d’entreprise joue un rôle important, elle peut présenter des cotés négatifs lorsqu’elle est trop pesante et freine certains changements de pratique professionnelle, devenu indispensables du fait d’une évolution technologique par exemple. MERCI DE VOTRE AIMABLE ATTENTION