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La Tragédie

RÉALISÉ PAR: CHAHINAZ ZEKRI


SALMA EL HANNOUDI
Sommaire
 Définition de la tragédie
 Ses caractéristiques
 Ses règles
 Sa structure
 Ses thèmes
 Ses fonctions
 La tragédie classique et la tragédie moderne
Définition:
La tragédie a souvent été considérée comme le plus grand genre dramatique, le plus noble, par
opposition à la comédie. Ce jugement un peu facile et injuste peut s'expliquer par une impression
que la tragédie donne toujours au spectateur (et au lecteur), celle d'un éloignement. Il s'agit d'un des
traits fondamentaux de la tragédie: elle élabore en effet un monde textuel (" s'incarnant " par la suite
dans une mise en scène) qui crée une distance par rapport à la réalité quotidienne, prosaïque. Cet
effet de distance s'obtient de plusieurs façons: par le choix du sujet, emprunté soit à l'Histoire, soit à
la légende (mythologie grécoromaine ou chrétienne); par le choix des personnages (lié évidemment
à celui du sujet), qui sont toujours illustres, nobles (rois, princes, héros, etc.); par le choix de grands
thèmes: le pouvoir (problème de sa légitimité), la justice, l'honneur, l'amour-passion, etc.; par le
recours à un langage châtié, à un style élevé (noblesse de l'alexandrin, beauté des images, etc.). Le
fait que la tragédie se joue à distance a pour conséquence d'agrandir, d'amplifier, de sacraliser même
ce qui y est représenté.
Aristote
l’imitation d’une action de caractère
élevé et complète(...) dans un langage
relevé d’assaisonnements(...),
imitation qui est faite par des
personnages en action,(....) et qui,
suscitant pitié et crainte, opère la
purgation propre à pareilles émotions
représentant la terreur et la pitié(...)
Les caractéristiques de la tragédie
La tragédie renaît au XVIIe siècle pour connaître son apogée.

Des gens célèbres : La tragédie met en scène des personnages illustres et de rang élevé. La tragédie se

situe dans des temps reculés ou mythiques, dans l’Antiquité grecque ou romaine (Horace de Corneille 1640), à

l’époque biblique (Esther, de Racine 1689).

Des personnages heroïques : Les personnages tragiques prouvent leur héroïsme dans un combat

contre la fatalité. Placés devant des choix difficiles (le dilemme tragique), ces héros ne peuvent éviter un

dénouement malheureux. Lorsque le dénouement est heureux, on parle de tragicomédie (Le Cid de Corneille,

1637).

Un style élevé et enlevé : Au XVIIe siècle, la tragédie est écrite en alexandrins, dans un style élevé (le
style «sublime»). Elle présente une action en cinq actes. L’action respecte la règle des trois unités. Les registres

privilégiés sont le tragique et le pathétique. La gravité et la tension n’empêchent pas l’ironie tragique.
Les règles de la tragédie
1, La règle des trois unités

Unité d'action : elle est la moins controversée. Elle stipule que l'intérêt doit être centré sur une
seule intrigue, dépouillée de tout épisode secondaire. Cette règle a pour corollaire l'unité de ton :
le dramaturge évite tout mélange des genres, d'où l'absence d'intermèdes comiques dans la
tragédie

Unité de lieu : l'action doit se dérouler dans un lieu unique. Il s'agit de la règle d'unité la plus
difficile à respecter et, parfois, les auteurs la déjouer en étendant le cadre de l'action à une ville
entière

Unité de temps : l'action doit se dérouler en un jour, en 24 heures, certains ajoutent du lever au
coucher du soleil. Des 3 unités, celle-ci est, sans conteste, la plus invraisemblable et, par
conséquent, la plus controversée.
Les règles de la tragédie
2. Le vraisemblable:

« Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable », dit très justement


Boileau. La tragédie, pour avoir sur le public l’effet recherché qui est de lui
inspirer pitié et peur, doit offrir aux spectateurs une histoire crédible, qui
pourrait avoir lieu en réalité. Mais cela ne suffit pas: non seulement on doit
bannir de l’intrigue des éléments fantastiques ou impossibles, mais l’on doit
même éviter de présenter des situations qui, bien que théoriquement possibles
dans la vie réelle, sont trop rares et extraordinaires. Il faut, en d’autres termes,
que le public puisse d’identifier aux personnages et se reconnaître dans les
situations qu’ils vivent. Il faut donc que ces événements apparaissent non
seulement possibles, mais probables et courants.
Les règles de la tragédie
3. Les bienséances

La tragédie met en scène des héros et des rois. Le ton doit donc
constamment y être empreint de dignité, de gravité, de noble discrétion
et de solennité. Sont exclus de la tragédie tout réalisme vulgaire, tout
mot familier. On privilégie l'usage de la litote et de la périphrase. Le
respect des bienséances va plus loin encore puisqu'il interdit que le sang
soit versé sur scène. Sont donc prohibés la représentation de combats, de
duels et de suicides.
La structure de la tragédie
La tragédie est constituée d'une part de chants choraux, d'autre part de
dialogues versifiés. La plupart du temps, elle est écrite en trimètres
iambiques. Les chants et les dialogues peuvent être séparés ou mêlés.

La tragédie est composée de 5 épisodes ; l'épisode 1 correspond à


l'exposition, les épisodes 2, 3 et 4 traitent du déroulement de l'intrigue et
le dernier épisode met en place le dénouement.
Une pièce classique se découpe traditionnellement en trois parties.

• l'exposition:

Elle doit être courte et ne pas dépasser les limites du premier acte. Éclairant le spectateur sur
l'identité des personnages et la situation initiale, elle lui permet d'entrer d'emblée dans l'action.
Elle peut se pré­senter sous la forme :
d'un dialogue entre un personnage principal et un personnage secondaire, de deux personnages
principaux ou de deux personnages secondaires ;du monologue d'un personnage.
Dans le théâtre contemporain, elle peut être précé­dée d'un prologue adressé au public, insistant
sou­vent sur le rôle de la fatalité dans les destinées humaines.

• le nœud :

Les conflits se mettent en place et les personnages se révèlent dans les actes qui suivent
l'exposition jusqu'à un moment de crise appelé « nœud ».La progression dramatique vers le
noeud résulte de la rencontre des forces en présence. Son rythme varie en fonction du nombre
de péripéties.Une péripétie est un renversement de situation pro­voqué par des éléments
extérieurs. Elle produit un effet de surprise et pousse les personnages à prendre des décisions.
Si ce renversement est brutal, on parle de coup de théâtre ; s'il sert seulement à relancer l'action,
on parle de rebondissement.
Plus les péri­péties sont nombreuses, plus l'intrigue est complexe.
le dénouement:
doit être complet et rapide. Inscrit dans le dernier acte, il résout le conflit de façon
définitive.
Il est le plus souvent malheureux et funeste. Il consiste en la résolution ou des
obstacles qui constituaient le nœud
La tragédie antique était composée de plusieurs parties présentées ci-dessous.
Le prologue:
qui désigne un monologue ou un dialogue, qui annonce l'entrée du choeur et introduit le
sujet et le contexte de la tragédie. Cependant, il n'est apparu qu'après les premières tragédies
qui, elles, commençaient directement par l'entrée du choeur.
Le parados:
qui correspond au premier chant du choeur. Ce dernier reste normalement sur scène d'un
bout à l'autre de la pièce.
Les épisodes:
Ceux-ci sont composés de plusieurs scènes.
- Les stasima (un stasimon) sont liés aux sentiments et événements. Il s'agit des chants du
choeur.
L'exodos:
désigne la scène finale ainsi que le dernier chant du choeur qui succède au dernier stasimon
Les thèmes de la tragédie
Les thèmes tragiques sont souvent:

L’héroisme

L’homme face
à son destin L’honneur

La fatalité vengeance

L’amour

Le dénouement d’une tragédie est souvent malheureux (par exemple: la


mort).
Les fonctions de la tragédie
La tragédie a un double objectif : plaire et instruire (placere et docere), mais avec
d’autres moyens.

 crainte et pitié: La tragédie suscite, selon Aristote, «la pitié et la crainte», la


crainte pour soi-même, la pitié pour autrui. (Crainte devant la fureur de Cléopâtre
abandonnée par ses fils dans Rodogune de Corneille, pitié devant la souffrance de
Phèdre). Paradoxalement, ces sentiments sont source de plaisir.

 une fonction morale: La tragédie a aussi une fonction morale.


S’identifiant aux héros, le spectateur éprouve, en même temps qu’il les rejette, des
passions génératrices de souffrance : c’est ce qu’on appelle la catharsis (ou
purgation des passions).
Différence en tragédie classique et
moderne
TRAGÉDIE MODERNE TRAGÉDIE CLASSIQUE
La tragédie moderne s’écrit en
prose , dans un langage courant La Tragédie classique peut se
parfois dans un langage définir comme la narration, dans
familier. Elle comporte souvent des formes artistiques multiples
des passages satiriques ou (mots, images, mise en scène etc.),
ironique. Elle mêle davantage de la disparition des civilisations
comique et tragique afin de humaines et de la mort des
dénoncer la démesure la hommes
violence.
La tragédie moderne A suivi l'évolution La tragédie classique: en dehors du
du théâtre en général. Elle a hérité de tout ce fait d'obéir à des règles contraignantes,
que le drame romantique, au XIXème siècle, a comme celles des trois unités ( un lieu, un
conquis. Les règles classiques sont disloquées. moment, une action), est consacrée aux sujets
Le temps et le lieu reflètent les états d'âme de "nobles", tels le Devoir, l'Honneur, la raison
personnages un peu perdus, préoccupés d'Etat, pour Corneille, ou à la Passion et à ses
beaucoup plus par leurs drames intérieurs et ravages, comme pour Racine. Elle est souvent
leurs angoisses existentielles que par le sort écrite en vers, dans un style soutenu, et ses
politique des chefs ou des nations. Elle mélange références mythologiques gréco-romaines sont
allègrement les genres : comment mettre dans la nombreuses. Ses personnages principaux sont
même case Montherlant, Sartre, Beckett ou des représentants de l'aristocratie. Elle
Giraudoux ? Elle veut montrer la condition de s'adressait particulièrement à la Cour, à la
l'homme, pris entre ce qu'il ressent, et la noblesse.
difficulté d'exprimer ce qu'il ressent.
Exemple :
Antigone de Jean Anouilh

La pièce de Jean Anouilh se démarque de la tragédie classique car elle ne respecte pas certaines
règles :

Tragédie classique Tragédie de Jean Anouilh

3 ou 5 actes Aucun acte

En vers En prose

Personnages nobles Personnages nobles+ gardes+ nourrice

Unité du ton Mélange des genres

Bienséance Vulgarité des gardes

Niveau de langue soutenu, littéraire Niveau de langue courant et familier


FIN

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