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Comment pratiquer l’écoute active?

Pour simplifier, considérons qu’il s’agit de savoir écouter et de savoir activer


l’expression de l’interlocuteur.

SAVOIR ÉCOUTER

• bien écouter, c’est d’abord être en EMPATHIE, ce qui revient à isoler


soigneusement ce qu’exprime notre interlocuteur de ce que nous ressentons
nous-mêmes en l’écoutant (en particulier sympathie ou antipathie). Il ne faut pas
pour autant chercher à effacer ses sentiments (et tomber dans l’apathie).

• bien écouter, c’est aussi manifester une ATTITUDE COMPREHENSIVE . C’est ne


pas penser simultanément à interpréter, à juger, à notre réponse, à la question
suivante ....

• bien écouter, c’est AVANCER PROGRESSIVEMENT. C’est s’attacher à


comprendre, derrière le raisonnement ou les faits relatés, leur signification
intellectuelle et émotionnelle pour notre interlocuteur.

• bien écouter, c’est aussi OBSERVER ce qui est exprimé involontairement :


lapsus, ordre du discours, connotation affective de certains mots, gestes, regards.

SAVOIR ACTIVER

• C’est d’abord se taire lorsque votre interlocuteur parle ou lorsqu’il cherche la


suite de ses idées: la première technique d’écoute active est donc LE SILENCE. Il
existe des silences de réflexion, de conception, d’accoutumance, de prise de
conscience.

• C’est aussi poser des questions appropriées :


1 des questions ouvertes pour que votre interlocuteur puisse s’exprimer plus
librement,
2 des questions fermées ou alternatives pour dramatiser son discours, par moments
ou pour rechercher des informations précises,
3 des questions de relance, pour faire approfondir ce qui vient d’être dit, à ne pas
confondre avec les questions d’enchaînement, qui permettent de poursuivre la
narration des faits.

• C’est également éviter :


1 les questions négatives involontaires et, de façon générale, toutes les questions
inductives,
2 de poser deux questions en une,
3 le questionnaire rigide tout préparé : “collez au discours” par vos questions, restez
connecté à l’autre, faites venir vos questions à propos au risque sinon de créer
des résistances à vos questions.

Cours DialogUnil
Christophe Cherpit, Strategos
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SAVOIR REFORMULER CE QUI VOUS EST DIT

Si vous reformulez les propos de votre interlocuteur, il reconnaîtra comme dans un


miroir l’image de ce qu’il a dit ; cette image l’aidera à clarifier son point de vue et à
l’approfondir (la reformulation a un effet de “rebond”) : ainsi, il se sentira compris et
encouragé à s’exprimer.

• La reformulation-écho s’appuie sur un mot fort (qui vous semble avoir une
signification importante, à l’instant, pour votre interlocuteur ... et pas pour vous
nécessairement).

• La reformulation-résumé lui renvoie une image synthétique de son discours


désordonné parce que spontané ; elle aide l’interlocuteur à retrouver la
dynamique de sa propre attitude et à l’actualiser.

• La reformulation-élucidation renvoie à votre interlocuteur une vue de son


problème différente de ce qu’il a dit explicitement mais que vous sentez sous-
jacente chez lui. Elle le pousse à porter un nouveau regard sur l’objet de son
discours et ainsi à aller plus loin dans sa propre compréhension.

La reformulation est un outil privilégié de l’interview “en profondeur”. Entraînez-vous


sur un sujet personnel à interviewer (et non interroger) en ayant comme seules
interventions des reformulations (si elles sont exactes, vous vous en rendrez compte
aux “oui” de votre interlocuteur).
Poursuivez l’entraînement jusqu’à ce que vous obteniez manifestement des résultats
intéressants : richesse du discours, degré d’implication de votre interlocuteur,
découverte de traits personnels insoupçonnés chez des interlocuteurs habituels,
augmentation visible de la confiance ou meilleure compréhension des questions
traitées.

La Reformulation pour Carl Rogers, son fondateur

Reflet Pour vérifier qu’on a compris, et l’annoncer : on reprend,


en termes équivalents, l’essentiel de ce qui vient d’être
dit.

P.ex : Si je vous ai bien compris, vous voulez dire que…


Echo Pour connaître la signification donnée à ce qui paraît un
« mot clé » : on le reprend.

P.ex : « La psychologie, c’est dangereux. » C’est


dangereux, dîtes-vous ?

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Christophe Cherpit, Strategos
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Clarification Pour tenter de mettre en lumière ce qui est confus, épars,


inorganisé : on offre une traduction des différents
éléments d’information, en vue d’une idée essentielle.

P.ex : Le nœud du problème, dans tout ce que vous dîtes,


c’est peut-être que vous n’êtes plus d’accord avec notre
façon de travailler. Qu’en pensez-vous ?
Inversée Pour relever l’implicite d’une formulation et provoquer un
changement de point de vue : on réorganise les idées en
renversant figure et fond.

P.ex : Ce n’est pas possible de travailler comme ça selon


vous, ils ne disent jamais rien. Dans l’équipe vous êtes le
seul à donner vraiment de l’information, c’est ça ?
Déductive ou Pour vérifier une hypothèse, pour aider l’autre à expliquer
Inductive sa position : on reprend l’idée émise et on énonce
l’hypothèse.

P.ex : Vous me dîtes que vous voulez gagner plus. Est-ce


à dire que vous voulez plus de responsabilités ?
Appui Pour vérifier une hypothèse, pour aider l’autre à expliquer
sa position : on reprend l’idée émise et on énonce
l’hypothèse.

P.ex : Bon d’accord, vous manquez de moyens


techniques.
Biaisée Pour orienter la discussion en fonction d’un choix : on
valorise l’un ou l’autre des éléments énoncés par l’autre.
P.ex : Si quelqu’un mélange opinions et faits, on peut ne
formuler que les faits.
Interrogative Pour amener l’autre à trouver lui-même la solution à son
problème : on lui retourne sa question ou on transforme
son propos en question.
Si j’ai bien compris la question est de savoir si vs décidez
de …

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Christophe Cherpit, Strategos

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