Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
viescolaire
llee magazine
maa g azii n e des
d e s professionnels
p rofe s s i o n n e l s de
d e l’éducation
l ’ é d u c a t i o n et
e t ddes
e s ttemps
e m p s ddee ll’enfant
’e nffann t
Mensuel - Numéro 98 - Juin - Juillet 2018 - Prix au n° : 13 € TTC - ISSN : 1968-7958
Les Atsem,
un trésor dont personne
ne veut la charge
La commune et l'école
Guide pratique de A à Z
Par Éric Landot, avocat fondateur du cabinet Landot & associés,
et Anaïs Fauglas, avocat, fondatrice du cabinet Fauglas Avocat.
Nouvelle édition
www..
www.territorial-editions.fr
Édito
Mensuel édité par Territorial, SAS au capital
de 1 259 907 euros • Siège social : Antony Parc 2 –
10 place du Général de Gaulle – La Croix de Berny –
BP 20 156 – 92186 ANTONY CEDEX
• Bureaux : Espace Cévé, 58 cours Becquart Castelbon,
38500 Voiron • RCS Nanterre 404 926 958
• N° SIRET 404 926 958 00020 • Code APE : 5813Z
• N° TVA intracommunautaire FR 28 404 926 958
Pour que chaque enfant
Commission paritaire : 0121T89714 • ISSN : 1968-7958
• Dépôt légal : à parution • RIB : CIC Crédit Industriel
ait un parcours éducatif
et Commercial • Code Banque : 30066 - Code guichet :
10949 - Compte n° 00020062001 • Clé RIB : 26 • IBAN :
FR76 3006 6109 4900 0200 6200 126 - Bank identification
adapté à ses besoins
code (BIC) : CMCIFRPP
©Philippe Renault
PRINCIPAL ACTIONNAIRE : Info Services Holding
PRÉSIDENTE ET DIRECTRICE DE PUBLICATION :
Isabelle André.
DIRECTEUR DES RÉDACTIONS : Guillaume Doyen.
SITE INTERNET : www.territorial.fr
RÉDACTION : Directeur de la rédaction : Laurent
Thoviste, 04 76 65 77 78, avs@territorial.fr. La construction d’une société au sein de laquelle chaque citoyen trouve sa place
Assistante de rédaction : Marie-Aurélie Colpin.
est au cœur de l’ambition politique de l’Unapei. L’avènement d’une telle société
RÉALISATION : Rédacteur en chef technique :
Laurent Brugièregarde. Graphiste : Stéphane Mimouni. implique que l’éducation soit rendue possible et accessible pour chaque élève,
Secrétaire de rédaction : Annie Lozac’h-Menez. quelle que soit sa singularité. Chaque élève handicapé intellectuel doit pouvoir
Web designer : Jenny Buttigieg.
Chef de fabrication : Hervé Charras.
bénéficier d’un programme éducatif et trouver sa place à l’école.
PUBLICITÉ
Gilles Dubois, directeur de clientèle, Il faut en premier lieu, et ce, de toute urgence, prendre en compte la situation des
01 79 06 79 67 ou 06 67 15 78 67
20 000 enfants et adolescents handicapés intellectuels sans solution éducative
DIFFUSION : Directeur de la diffusion : Guillaume de
Corbière. Responsable de diffusion : Valérie Friedel. et celle des dizaines de milliers qui ne bénéficient que d’une éducation partielle.
IMPRESSION : Imprimerie du Pont-de-Claix, ZAE L’école doit procurer un enseignement accessible, évolutif et ambitieux à chaque
Les Bauches, 9 chemin de la Plaine, 38460 Claix élève handicapé intellectuel, grâce à des pédagogies adaptées. Il est essentiel
Origine du papier : Allemagne
de s’inspirer des nombreuses innovations sociales à l’œuvre sur les territoires,
Ce papier provient de forêts gérées durablement
et ne contient pas defibres recyclées. d’écouter les attentes des enfants handicapés et de leurs familles et de mettre
Certification : PEFC en synergie les différents acteurs concernés.
Impact sur l’eau (P tot) : 0,016 kg/tonne
ABONNEMENT : abonnement@territorial.fr
• Tél. : 04 76 65 93 78, Fax : 04 76 05 01 63 : Autorités publiques nationales et territoriales ; communautés éducative, scolaire et
Vente par abonnement (10 nos) : 121 €/an de soins ; monde associatif : chacun a un rôle à jouer. Le croisement des identités
• Prix de vente au numéro : 13 €.
professionnelles et des compétences est nécessaire pour concrétiser le projet
inclusif de chaque élève. Chacun peut y contribuer en organisant des projets
pédagogiques collaboratifs entre écoles et établissements spécialisés, en sensi-
bilisant les élèves aux réalités du handicap et du vivre ensemble, en organisant
COMITÉ DE RÉDACTION :
des échanges avec les parents d’élèves sur les bénéfices de l‘éducation de tous
• Anne-Sophie Benoit, directrice de l’enfance
et de la jeunesse, Dunkerque les élèves.
• Nathalie Blot, adjointe du directeur
de la communauté de communes du Val de Somme
Nos 550 associations présentes partout en France participent peut-être déjà à ces
• Alain Bocquet, secrétaire national de l’Andev,
ancien directeur de l’éducation de la ville de Nanterre actions à vos côtés sur le terrain. Nous sommes 900 000 porteurs de solidarité :
• Emmanuel Cattiau, directeur général des services parents, personnes en situation de handicap, professionnels, amis, bénévoles. Nous
de Magny-les-Hameaux
sommes 900 000 et notre engagement est permanent en faveur d’une société qui
• Francine Claude, conseillère municipale,
déléguée FCPE réserve une place à chacun. Une société qui garantit à chaque enfant un parcours
• Jean-Paul Stéphant, ingénieur en chef territorial éducatif adapté à ses besoins. Changeons ensemble la société !
• Jean-Dominique Delaveau, formateur et consultant
en éducation populaire
• Jean Ferrier, inspecteur général ■ Luc Gateau, président de l’Unapei,
de l’Éducation nationale première fédération française d’associations de représentation
• Patrick Haddad, adjoint au maire de Sarcelles,
délégué à l’éducation, à la formation et aux savoirs
et de défense des intérêts des personnes handicapées intellectuelles
• Sandra Imperiale, conseillère communautaire et de leurs familles
de Nantes Métropole
• Frédéric Jésu, consultant, vice-président
> www.unapei.org/
de DEI-France, ex-pédopsychiatre de service public
• Éric Landot, avocat au barreau de Paris
• Marie-Christine Le Tarnec, adjointe au maire
chargée de l’éducation, de la jeunesse et des finances
• Sophie Lopez, enseignante en école primaire
• Stéphane Menu, journaliste
• Pascal Pique, Directeur du département gestion
des projets à l’agence nationale Erasmus +
éducation formation.
• Franck Plasse, directeur de cabinet, Lieusaint • Bulletin d’abonnement p. 22.
• Alain Thirel, ancien coordonnateur du projet • Illustration de couverture : ©implementarfilms/AdobeStock ©implementarfilms/AdobeStock
éducatif global, conseil général du Nord
• Yves Touchard, consultant et président
des Éditions EP&S, inspecteur principal
honoraire de la jeunesse et des sports Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018 3
Sommaire
p.5 Actus
p.8 Dossier
p.11
• Les Atsem, un trésor dont personne
ne veut la charge
p.11 Pédagogie
• Écrire et rédiger : comment
améliorer les compétences des élèves ?
p.12 Initiatives
• Aix-en-Provence stimule
la scolarisation des enfants roms
p.16 p.18
p.14 Débat
• Aider les parents à être parents :
quel rôle pour l’école ?
p.13
p.16 Patrimoine
• Vos écoles seront-elles exemplaires ?
p.18 Juridique
• Laïcité : le ministère rappelle les règles
p.19 Questions/réponses
p.22 Là-bas
p.22
© Prod. Numérik/AdobeStock
Accueil du mercredi : Blanquer évoque
un assouplissement des taux d’encadrement
Bénédicte Peyrol, députée de l’Allier, a interpellé Jean-Michel et d’un adulte pour 12 enfants de 6 ans et plus. Elle a souhaité
Blanquer le 5 juin 2018 à l’occasion des questions orales à savoir si les financements du plan mercredi seraient ou non condi-
l’Assemblée, à propos du « Plan mercredi ». Prenant l’exemple tionnés à un conventionnement avec la Cnaf. Tout en éludant la
d’une commune de son territoire, Bellerive-sur-Allier, la députée question du conventionnement, le ministre s’est voulu rassurant.
a indiqué au ministre qu’il était actuellement plus avantageux « La réglementation pourrait faire l’objet d’un assouplissement
financièrement pour la ville de créer son « accueil de loisirs sans s’agissant des taux d’encadrement », a-t-il déclaré, annonçant
hébergement sans conventionner avec la Caisse nationale d’allo- une « démarche contractuelle profondément renouvelée ». Quant
cations familiales (CNAF) », c’est-à-dire sans se soumettre à la aux accueils du mercredi, ils « pourront faire l’objet d’un soutien
réglementation des accueils extrascolaires pour mineurs qui exige financier de la Cnaf dans le cadre de la convention d’objectifs et
un encadrement d’un adulte pour 8 enfants de moins de 6 ans de gestion 2018-2022 en cours de discussion », a-t-il ajouté.
enfants » plutôt que « sur les finalités de l’école maternelle » semble avoir été beaucoup trop clivant. « Tout ce qui se fait de grande
qualité dans les classes de maternelle au quotidien n’a pas été rendu visible ni valorisé », déplorent-ils encore, demandant la baisse des
effectifs, une amélioration de la formation initiale et continue, une Atsem dans chaque classe, ainsi qu’une meilleure complémentarité
entre ces dernières et les enseignants.
Les Atsem,
un trésor dont personne
© ©implementarfilms/AdobeStock
ne veut la charge
C’
est un rapport de février 2017 du Conseil
supérieur de la fonction publique territoriale
Si le décret du 1er mars 2018* intègre enfin qui l’affirme : « Aujourd’hui, la reconnais-
sance du cadre d’emplois d’Atsem paraît en
les Atsem au sein de la communauté bonne voie et se manifeste par l’exigence d’un diplôme
sanctionnant les qualités requises ou une expérience
éducative, il reste en deçà de leurs attentes. professionnelle avérée. Mais l’exercice des fonctions
d’Atsem reste encore trop soumis à des pratiques
L’accès à la catégorie B, la double tutelle, locales ne permettant pas la meilleure évolution de
carrière ».
les conditions de travail avec en perspective
Fourre-tout
le retour aux quatre jours et la scolarisation Le constat reste malheureusement d’actualité. Depuis,
le gouvernement a tenté d’aplanir cette difficulté, ren-
des enfants de 2 ans sont autant de questions contrant l’intersyndical et le collectif des Atsem ainsi
que l’Association des maires de France pour corriger
qui restent à régler. La solution ne pourra le tir. Mais, si elles – cette profession est à 96 % fémi-
nine – reconnaissent une avancée liée à la publication
pas seulement venir des communes. du décret du 1er mars 2018, ce dernier laisse les Atsem
chaque enseignant, pour accompagner les enfants de 3 financièrement étranglées, provoquent des conflits
à 5 ans dans leur vie à l’école. Elles avouent, elles aussi, récurrents dans plusieurs villes mais qui réclament un
être débordées. « On se retrouve parfois seule face à arbitrage au plus haut niveau de l’État. Ça tombe bien,
une classe de 32 enfants, confient Carine, Laurence et lors des Assises de la maternelle le 27 mars dernier,
Lucile, toutes les trois enseignantes en classe de mater- Emmanuel Macron a déclaré « d’autres acteurs sont
nelle. Le temps périscolaire est privilégié, au détriment essentiels pour accomplir ce travail (Ndlr, éducatif),
du scolaire. C’est le bien-être et le développement de ce sont les Atsem […]. Nous aurons besoin de toutes
l’enfant qui sont en jeu ». leurs compétences, de tout leur savoir-faire, car leur
contact avec les enfants est dans la perspective que je
Trésor trace, un trésor dont nous ne saurions nous passer ».
Il est donc plus qu’urgent de clarifier les choses. Depuis La parole jupitérienne suffira-t-elle ? Les Atsem sont
plusieurs mois, l’AMF et le ministère de l’Intérieur tra- lassées d’attendre.
vaillent à l’élaboration d’une charte des Atsem. « Nous ■ Stéphane Menu
co-construisons le projet de charte avec la direction
générale des collectivités locales. Il y a une navette * goo.gl/SNqhnY
pour arriver à un texte commun », explique François
Deluga, président de la commission de l’AMF consacrée
à la fonction publique territoriale et aux ressources
humaines. Mais la démarche se heurte à la diversité En chiffres
des situations sur le terrain et pose une question à
laquelle personne ne répond : qui « dirige » les Atsem ? • On compte en France 52 000 Atsem
Autant d’éléments qui poussent les Atsem à pour- environ (fin 2016, source CNFPT).
suivre, localement, leur combat. Depuis le 16 avril, une • 1 Atsem s’occupe en moyenne de 50 élèves
grève illimitée a été lancée par une intersyndicale (CGT, (source ministère de l’Éducation nationale).
FA-FPT, FO, FSU, Sud Solidaires), visant notamment « la • 25,5, c’est le nombre moyen d’élèves en
revalorisation des grilles indiciaires, l’augmentation du classe maternelle en 2016, contre 30,1
point d’indice et l’amélioration de la carrière ». Des en 1980 (Source EN).
revendications qui, à l’heure où les communes sont • 96 % des Atsem sont des femmes.
« Dans les discussions que les Atsem ont engagées avec le gouvernement, j’ai le
sentiment qu’elles ont été légèrement scotomisées. Je peux entendre qu’il soit valorisant
pour elles d’être partie prenante du continuum éducatif. Mais on ne peut nier la problématique hiérarchique.
Si elles jouent un rôle éducatif, elles doivent être payées par l’Éducation nationale, non par les mairies. La
règle doit être clairement édictée pour que le financeur soit plus facilement identifié. En fait, le gouvernement
continue de transférer de l’impopularité fiscale puisque nous n’aurons d’autres choix que celui d’augmenter
la taxe foncière. Chacun doit prendre en charge financièrement ce qui relève de sa responsabilité. Le dossier
Atsem ressemble à celui du numérique à l’école. Les maires ont fait des efforts pour équiper leurs écoles
mais ils découvrent après coup que de nombreuses tablettes sont restées dans les cartons, faute de
formation des enseignants. Nous en avons un peu marre de ces injonctions verticalisées ».
Agnès Le Brun a prévu de rencontrer prochainement les Atsem, pour leur proposer une règle du jeu interne.
« Il existe plusieurs profils d’agents : les Atsem polyvalentes, celles qui ne se consacrent qu’à des tâches
d’entretien et d’hygiène ou encore celles qui sont amenées à intervenir dans un continuum éducatif. Pourquoi
ne pas certifier ces profils-là en fonction de ces spécificités ? Le collectif souhaite un Atsem par classe.
Ok, mais qui paie ? Désolée d’en revenir toujours au même problème ». La solution existerait peut-être
du côté du fonds d’amorçage de l’État sur les temps d’activités périscolaires, qui ne sert plus à rien,
à réorienter vers la prise en compte des revendications des Atsem, qui font un métier difficile et dont le désir
de reconnaissance est compréhensible… Je souhaite que le PEDT (projet éducatif de territoire) soit le cadre
dans lequel la place et le rôle des Atsem soient clairement définis », conclut-elle.
É
crire et rédiger sont des activités complexes. Natha- culièrement lorsque la réponse doit être longue (15 % de
lie Mons, professeur de sociologie et présidente du non-réponses alors que la moyenne des pays européens
Conseil national d’évaluation du système scolaire est de 9 %). Pour expliquer cette faiblesse, on peut citer
(Cnesco) en fait la description suivante : « écrire, la durée, insuffisante, des activités d’écriture au CP (en
c’est tout à la fois, maîtriser un geste physique et tech- moyenne 2 h 23 min par semaine, soit près de deux fois
nique (graphier), maîtriser une langue et sa construction moins que les activités de lecture) ainsi que le manque
(l’orthographe, la grammaire…), mobiliser des connais- de formation des enseignants. 40 % des enseignants de
sances, construire une pensée structurée, être créatif… ». CM2 déclarent ainsi n’avoir reçu aucune formation à la
langue française, son apprentissage et son enseignement
Évaluations standardisées (DEPP, 2013). Il y a bien sûr beaucoup d’autres facteurs
D’après Sandra Andreu de la Direction de l’évaluation, de d’explication.
la prospective et de la performance du ministère de l’Édu-
cation nationale (DEPP-MEN), si l’on connaît beaucoup de Dix recommandations
choses sur le niveau des élèves en lecture, c’est beaucoup Pour redonner aux élèves le goût de l’écriture, dix recom-
moins le cas en ce qui concerne les compétences en écri- mandations concrètes ont été faites à l’issue de la confé-
ture. En effet, les évaluations standardisées s’intéressent rence : « faire écrire les élèves dès l’école maternelle ;
peu à la capacité des élèves à écrire et à rédiger et elles former les élèves à l’usage du clavier, tout en continuant
se concentrent essentiellement sur les capacités ortho- d’écrire à la main ; entraîner fréquemment les élèves à
graphiques. La maîtrise de l’écrit est pourtant nécessaire rédiger ; utiliser le brouillon comme un outil permettant Bibliographie
à la réussite scolaire et indispensable à la construction de construire librement sa pensée ; faire de l’écriture une •Cnesco (2018).
d’un parcours social et professionnel. activité collective ; faire écrire les élèves sur des textesÉcrire et rédiger :
variés et dans toutes les matières ; équilibrer et articulercomment guider
Faible appétence l’enseignement de la production de textes avec l’étude les élèves
La conférence de consensus organisée par le Cnesco de la langue ; exploiter le numérique dans les séquences dans leurs
et l’Institut français de l’éducation (IFÉ-ENS de Lyon) a pédagogiques liées à l’activité d’écriture et, enfin, exploi-apprentissages.
mis en évidence le fait que les élèves « développent une ter les pratiques d’écriture des élèves à la maison et for- Dossier de
faible appétence pour rédiger dans le cadre scolaire et mer tous les enseignants ». synthèse
ont des difficultés orthographiques, tout au long de la www.cnesco.fr/fr/
scolarité obligatoire ». À l’appui de cette affirmation, par ■ Pascal Jean, psychologue scolaire ecrire
exemple, l’étude internationale PIRLS 2011 qui montre
que les élèves français sont parmi les plus nombreux à
ne pas répondre aux questions ouvertes en CM1, parti-
4 conférences de consensus
Selon le CNRS, une conférence de consensus est une « méthode
standardisée de conduite scientifique d’un processus de réflexion
collective visant à débattre de questions controversées et
à aboutir à des recommandations publiques ». Le Cnesco et
l’IFÉ-ENS de Lyon en ont organisé précédemment quatre :
« lutter contre les difficultés scolaires : le redoublement et ses
alternatives » (janvier 2015), « nombres et opérations : premiers
© Prod. Numérik/AdobeStock
U
n premier programme d’animations a été proposé des vacances de printemps et sur deux semaines des
aux familles et aux enfants pour les vacances de congés d’été 2017, avec des animations supplémentaires :
février 2017. Comme pour les suivants, il a bénéfi- jardinage, céramique, street art, monde de l’opéra,
cié du soutien actif de la direction des musées et chasse au trésor, pique-nique, visites, piscine, Taï-chi…
du patrimoine et du centre social du Château de l’horloge. Non seulement le partage des activités avec des publics
d’origines différentes n’a pas posé de problèmes mais
Vaincre les réticences il a permis aux uns et aux autres de tisser des liens,
Les publics de ces structures et 6 à 14 enfants roms de se découvrir et de s’apprécier. Les volontaires, les
accompagnés par 3 à 6 adultes de leur entourage ont, bénévoles associatifs et les agents publics qui ont enca-
toute une semaine, partagé, successivement, une ani- dré l’opération en sont également sortis très satisfaits.
mation musicale au Musée des tapisseries, une décou- Depuis la rentrée 2017, l’opération a été renouvelée et
verte des métiers d’art au Pavillon de Vendôme, une accueille de plus en plus d’enfants et d’adultes.
initiation aux marionnettes au Musée du Vieil-Aix, un
spectacle sur l’astronomie, la découverte d’un médiabus Projection dans l’avenir
et de différentes bibliothèques, une visite du planéta- Pour Béatrice Guimard, référente du conseil dépar-
rium, un film de Tintin et, sur plusieurs après-midi, la temental auprès des populations roms et Catherine
réalisation d’une fresque au centre social. Au fil des Rouch, animatrice bidonvilles du Secours catholique
jours, les deux volontaires et les associations mobili- Aix-Arles, qui pilotaient les services civiques, « ce projet
sées autour du projet ont su vaincre les réticences des s’inscrit dans l’histoire. Il a permis sans aucun doute la
familles, gagner leur confiance et surtout enthousias- projection des familles roms dans l’avenir, malgré leur
mer les enfants. Les familles sont devenues porteuses instabilité liée à leur habitat. Elles ont compris que les
et heureuses que leurs enfants, toujours soigneusement équipements culturels leur étaient accessibles, que le
habillés, s’approprient la ville et des savoirs nouveaux. bidonville était au sein même de la ville et que cette
dernière leur appartenait autant qu’ils y appartiennent.
Ce projet est une réussite. Parents et enfants sont en
demande de sortir des bidonvilles ».
■ Jean-Dominique Delaveau
Ressources
©skynesher/iStockPhoto.com
Malaunay (76) : des panneaux solaires Dieppe (76) : Festi’Robot initie les élèves
sur le groupe scolaire grâce à la programmation et au codage
au financement participatif
Enseignées à tous les niveaux scolaires, de la maternelle au
Grâce aux 50 000 euros récoltés en dix jours seulement lycée, les nouvelles technologies sont également au cœur du
auprès de 129 prêteurs de la région, à l’occasion d’une festival « Festi’Robot », créé par le Bassin d’éducation et de
campagne de financement participatif, 157 m2 de pan- formation (BEF) Dieppe, Eu, Neufchâtel, qui vise la promotion
neaux photovoltaïques seront installés sur le groupe de l’enseignement des outils informatiques. L’occasion pour
scolaire Brassens. Un investissement intéressant pour les élèves de pratiquer la programmation et le codage, mais
les prêteurs, qui profitent d’un taux d’intérêt de 2,3 %. aussi de s’initier à deux jeux robotiques en anglais, ou de
Le coût total du projet est de 143 000 euros. tester des objets connectés. (Paris-Normandie)
> Mairie de Malaunay : 02 32 82 55 55 > Académie de Rouen : 02 32 08 90 00
Carrières-sous-Poissy (78) :
la mairie offre les fournitures
scolaires
Exception faite du cartable, de la trousse et des agendas,
la municipalité prendra en charge le coût des fourni-
tures à hauteur de 40 euros pour les 950 enfants des
écoles maternelles, et à hauteur de 126 euros pour les
1 385 élèves des écoles élémentaires. Toutes les familles
pourront profiter de cette prise en charge, quel que soit
©Vitalina Rybakova/AdobeStock
leur niveau de revenus. Des séances de « coaching »
sont également prévues pour les collégiens risquant un
décrochage scolaire. (La Gazette des Yvelines)
> Mairie de Carrières-sous-Poissy : 01 39 22 36 11
I
nformer, écouter, épauler les familles en « mettant comme le souligne le récent rapport Borloo, l’impact des
à leur disposition des services et des moyens leur crèches et des autres structures d’accompagnement des
permettant d’assumer pleinement, et en premier, jeunes enfants.
leur rôle éducatif » figurait déjà dans la circulaire
du 9 mars 1999 créant les Réseaux d’écoute, d’appui et Illisibilité
d’accompagnement des parents (REAAP). Ce premier Parallèles au monde scolaire mais rarement connectés
dispositif de soutien parental en a rapidement suscité avec lui, ces dispositifs ont été évalués plutôt positive-
d’autres : les lieux d’accueil enfants parents (LAEP), les ment (hormis les PIF trop noyés dans les structures les
contrats locaux d’accompagnement à la scolarité (CLAS), hébergeant) tant par la Cour des comptes (2008) que par
les mesures de médiation familiale (MF), les espaces de l’Unaf (2013), l’Inspection générale des affaires sociales
rencontre (ER), les Points info famille (PIF)… De nom- (2013) ou le Haut Conseil de la famille (2016). Pourtant, en
breuses actions familiales y contribuent, sans compter, dehors des caisses d’allocations familiales dont le soutien
aux parents demeure une priorité, et de certaines villes
et départements, ces actions manquent de financement.
Inspectrice générale des Affaires sociales, Bénédicte
Jacquey-Vazquez a une explication : « un des freins à
l’essor du soutien à la parentalité réside dans le décou-
plage entre financeurs et bénéficiaires. Les institutions qui
financent (aujourd’hui) des actions de soutien à la paren-
talité ne sont pas toujours celles qui récolteront (demain)
les dividendes de cet effort budgétaire. Cette illisibilité
collective sur les impacts entretient le statu quo ». Jean-
Louis Borloo va plus loin : « au nom de l’universalité, on
donne moins à ceux qui ont moins. Les enfants de familles
fragiles, ceux à qui on ne parle pas français à la maison,
sont accueillis moins que les autres dans les lieux de socia-
lisation, les crèches, les jardins d’enfants, les maternelles à
2 ans ». D’où les propositions, pour relayer les familles, de
multiplier les places en crèche, de généraliser la présco-
larisation des enfants de 2 ans ou de miser sur la préven-
tion avec un programme BASE (bonus d’accompagnement
social et éducatif) : « un investissement social précoce pour
des enfants identifiés par les services sociaux ».
Expertise d’usage
Demander à l’école maternelle de prendre en charge plus
tôt les enfants de milieux défavorisés ne va-t-il pas dans
le sens contre-productif de déresponsabiliser les parents ?
Au contraire. En 2015, le comité départemental de la paren-
DR
lisibilité des réformes, de l’incompréhension des parents
à l’égard des systèmes d’orientation ». Pour le pédopsy-
chiatre Fédéric Jésu (cf. encadré), l’école doit se faire plus Inciter les parents à devenir et à s’assumer comme acteurs
inclusive et donner toute leur place aux parents pour les non seulement de leur « parentalité », non seulement de leur
informer mais tout autant pour les écouter et mener « condition parentale », mais aussi et plus largement des
avec eux des actions concertées : « les familles – parents modifications de leurs conditions et cadres de vie, induit
et enfants – doivent aujourd’hui être reconnues comme un changement radical de la représentation qu’ils peuvent
se faire d’eux-mêmes et qu’ils peuvent faire valoir autour
détentrices d’une véritable expertise d’usage sur leur ter-
d’eux. L’enjeu consiste dès lors à ce qu’ils puissent faire
ritoire de vie et donc comme sources de proposition sur
reconnaître leur légitimité et leur aptitude à partager
le devenir de celui-ci ». un pouvoir de décision sur leur environnement,
y compris institutionnel, et sur celui de leurs enfants.
Peurs réciproques
Que l’école doive mieux aider les parents à accompagner
le parcours scolaire de leurs enfants fait consensus. Mais possible », tous les enseignants devraient développer des
c’est rarement le cas tant il est difficile de dépasser les compétences spécifiques pour aider les parents. L’accueil
peurs réciproques des parents et des enseignants. Dans et le dialogue demandent une capacité d’écoute, de dis-
« Les relations parents-enseignants à l’école primaire », ponibilité, de souplesse, de décentration, un dialogue asy-
Mehdi Hatri, enseignant en Seine-Saint-Denis, décrit métrique à parité d’estime : faire alliance sans demander
ces peurs. Chez les parents : « peur du jugement des l’allégeance ». Le 22 mai dernier, à la fin de son « discours
enseignants, peur face au pouvoir tant des enseignants de la méthode » pour faire réussir les quartiers, Emma-
que de l’institution, peur de ce qu’ils vont entendre sur nuel Macron a célébré ostensiblement le rôle clé des
leur enfant, peur de l’avenir pour leur enfant, peur des « mamans » dans la politique de la ville. Même s’il n’a pas
« représailles » que leurs interventions pourraient entraî- annoncé les moyens supplémentaires que réclamait Jean-
ner, peur d’être dépossédés de leur rôle de parents… ». Louis Borloo pour la coéducation et ses « Cités éduca-
Chez les enseignants : peur d’être contestés, jugés, de se tives », n’a-t-il pas souligné ainsi à quel point il est essentiel
faire agresser, d’être pris au dépourvu, de manquer de et efficace de conjuguer aide aux familles, ouverture de
professionnalisme, de blesser les parents en énonçant l’École et accompagnement social ?
des choses difficiles à entendre…
■ Jean-Dominique Delaveau
Contre-productif
Au fil des expériences s’est portant dégagée une métho-
dologie efficace pour permettre aux parents et aux ensei-
gnants de se soutenir mutuellement. Elle recommande,
selon Frédéric Jésu, « de relativiser les responsabilités
individuelles des parents, de les déculpabiliser, d’identi-
fier et de mobiliser leurs talents occultés et leurs réseaux Inviter les parents à parler
sociaux, et de rechercher avec eux des modes de sortie de leur enfant
de l’isolement et du fatalisme ». Il est contre-productif
aussi de menacer des parents en difficulté, par exemple
de leur supprimer des allocations ou de les stigmatiser en Jean-Louis Auduc,
ancien directeur d’IUFM
DR
P
armi les objectifs majeurs formulés par la loi et de bâtiments publics si le PLU le prévoit. Au cours
relative à la transition énergétique pour la de la phase d’expérimentation dont la durée n’a pas été
croissance verte figure la volonté de rénover précisée par le gouvernement, des aides financières
l’ensemble du parc immobilier national d’ici à distribuées par l’Ademe (voir encadré) viennent com-
2050 pour que l’ensemble des bâtiments, publics ou pléter cet avantage afin de favoriser l’engagement des
privés, soient conformes aux normes BBC (Bâtiments maîtres d’ouvrage. Outre ce gain de constructibilité,
basse consommation). Il s’agit d’un enjeu majeur dans les constructions nouvelles doivent être exemplaires
la lutte contre le réchauffement climatique puisque le dans l’un de ces domaines :
secteur du bâtiment représente 45 % de la consom- - en termes d’efficacité énergétique : la consommation
mation énergétique nationale. Le label E+C- a été conventionnelle d’énergie (elle est calculée à partir
créé pour certifier les bâtiments à « énergie positive des éléments du projet) doit être reconnue « très
et réduction de carbone ». Il est délivré dans les « ter- faible » ;
ritoires à énergie positive pour la croissance verte » – sur le plan environnemental : il faut de faibles émis-
(TEPV) créés pour ne pas diluer les aides dispensées sions de gaz à effet de serre, une quantité impor-
par l’État. Un effet d’entraînement est ainsi recherché tante de déchets de chantier valorisés, une bonne
dans les territoires à fort développement. qualité d’air intérieur ou l’utilisation de matériaux
biosourcés ;
Aides financières – être à énergie positive : le projet est jugé au moment
Pourquoi une collectivité s’efforcerait-elle de réunir du dépôt de permis de construire sur la base d’un
les conditions nécessaires à l’obtention de ce label ? bilan énergétique conforme au référentiel « énergie
On pourrait imaginer que le simple fait de contribuer carbone » et réalisé à partir des éléments de concep-
à protéger la planète suffise, mais il y a plus. En effet, tion.
l’obtention du label emporte un avantage conséquent
au niveau du droit à construire. Depuis la loi relative à Conformité au référentiel
la transition énergétique et la croissance verte, c’est Après avoir respecté le référentiel définissant ce label
jusqu’à 30 % de surface constructible supplémentaire et atteint les niveaux de performance annoncés (1), les
qui peut être accordée aux constructeurs de logements maîtres d’ouvrage doivent procéder à une autoévaluation
Restauration scolaire (fiches 11 à 13) en outre libres d’accepter une remise ou un rembourse-
Concernant les repas différenciés, et après avoir cité ment à raison d’une absence ponctuelle d’un élève à la
la circulaire du 16 août 2011, le guide rappelle qu’il ne cantine scolaire fondée sur une pratique religieuse (rama-
s’agit pas d’une obligation légale mais que les collec- dan, carême etc.) « si elle l’estime opportun » et dans « la
tivités « peuvent librement mettre en place des repas seule hypothèse où ce motif est prévu par le règlement
différenciés dans les établissements scolaires dont elles intérieur du service de restauration ».
ont la charge pour prendre en compte les prescriptions
alimentaires de certaines religions ». Le guide précise en Utilisation des locaux scolaires
revanche utilement que « cette disposition ne doit pas (fiche 14)
conduire à des regroupements d’élèves » par pratique Selon le principe énoncé à l’article L.141-2 du code de
alimentaire au risque de s’apparenter à de la discrimina- l’éducation, « l’État prend toutes dispositions utiles pour
tion. Il veille également à rappeler que, contrairement aux assurer aux élèves de l’enseignement public la liberté
menus différenciés, les demandes des familles relatives à des cultes et de l’instruction religieuse ». En pratique,
la préparation de paniers repas ne peuvent être justifiées les écoles élémentaires n’ont pas à mettre à disposition
par des pratiques confessionnelles mais exclusivement des locaux pour favoriser l’instruction religieuse dès lors
par un handicap ou une difficulté de santé et relever d’un que les parents bénéficient d’un jour par semaine en sus
projet d’accueil personnalisé (PAI). Les collectivités sont du dimanche pour donner une telle instruction à leurs
enfants s’ils le désirent en vertu de l’article L.141-3 du
code de l’éducation. Le cas est différent pour les établis-
sements du second degré qui peuvent instituer un service
d’aumônerie à la demande des parents d’élèves, mais
également mettre à disposition des élèves en internat
un lieu de prière afin de leur permettre d’exercer leur
culte « autrement que sous le regard de ses camarades ».
Parents séparés
mais non divorcés :
qui peut procéder
à l’inscription scolaire ?
Les collectivités sont de plus en plus fréquemment confrontées à des
situations où les parents sont séparés sans qu’un divorce ait été prononcé.
Pour l’inscription ou la radiation, doivent-elles s’adresser aux deux parents ?
Le Conseil d’État a tranché mais différentes situations peuvent se présenter.
E
n matière d’inscription scolaire, deux textes fonda- appelée à prendre, à la demande d’un des parents exer-
mentaux sont à prendre en considération : le code çant en commun l’autorité parentale avec l’autre parent,
civil qui, dans ses articles 371-1 et suivants, pose, une décision à l’égard d’un enfant doit apprécier si, eu
depuis 2002, le principe d’une autorité parentale égard à la nature de la demande et compte tenu de
conjointe (durant le mariage mais aussi hors mariage et l’ensemble des circonstances dont elle a connaissance,
souvent en cas de divorce) et la Convention internatio- cette demande peut être regardée comme relevant d’un
nale des droits de l’enfant, qui, dans ses articles 3 et 5, acte usuel de l’autorité parentale ; que, dans l’affirmative,
pose que dans toutes les décisions qui concernent les l’administration doit être regardée comme régulièrement
enfants l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une consi- saisie de la demande, alors même qu’elle ne se serait pas
dération primordiale. assurée que le parent qui la formule dispose de l’accord
exprès de l’autre parent ». Sauf cas particuliers, l’ins-
Un seul parent suffit cription doit être faite « soit dans la commune où ses
Il en résulte que chacun des parents peut légalement parents ont une résidence, soit dans celle du domicile
obtenir l’inscription ou la radiation d’une école d’un de la personne qui en a la garde » (3). Il en résulte que
enfant mineur, sans qu’il lui soit besoin d’établir qu’il l’enfant est inscrit dans la commune où ses parents ont
dispose de l’accord exprès de l’autre parent, dès lors une résidence, ou à défaut, c’est-à-dire notamment si la
qu’il justifie exercer, conjointement ou exclusivement, résidence des deux parents n’est pas au même endroit,
l’autorité parentale sur cet enfant et qu’aucun élément l’inscription aura lieu dans la commune du domicile de la
ne permet à l’administration de mettre en doute l’accord
réputé acquis de l’autre parent. Dès lors, en cas d’auto-
rité conjointe, une décision de changement d’école ou de
redoublement n’a pas à être signifiée aux deux parents, Et si l’un des deux parents
un seul suffit. Selon le juge, « chacun des parents peut refuse ?
légalement obtenir l’inscription ou la radiation d’une Cette inscription est-elle possible en cas
école d’un enfant mineur, sans qu’il lui soit besoin d’éta- de demande d’un des parents mais de refus
blir qu’il dispose de l’accord exprès de l’autre parent, dès de l’autre ? Ou serait-ce un cas d’illégalité ainsi
que de responsabilité comme l’avait posé un
lors qu’il justifie exercer, conjointement ou exclusivement,
tribunal administratif (TA Nice, 30 décembre
l’autorité parentale sur cet enfant et qu’aucun élément
2016, M. B, n° 1502131). Avec les nouvelles
ne permet à l’administration de mettre en doute l’accord formulations de cet arrêt n° 392949 du CE,
réputé acquis de l’autre parent » (1)… en date du 13 avril 2018, la question s’avère
un brin incertaine (mais selon nous la solution
Acte usuel de l’autorité parentale du TA de Nice resterait valable, en cas
C’est ce point qui vient d’être confirmé par le Conseil d’opposition manifeste d’un des parents :
d’État dans un arrêt important (2) « l’administration voir le considérant 4 de ce nouvel arrêt).
©timsimages.uk/AdobeStock
pédopsychiatre français Stéphane Clerget, interrogé par Ouest-France, si aucune
mesure de ce type n’est encore apparue dans l’Hexagone, on défavoriserait
depuis une vingtaine d’années à l’école « cette notion d’amitié forte ». Pourtant,
celle-ci « aide à vivre, à se construire, offre un vrai soutien et aide à comprendre
que l’on n’est pas omnipotent ». (Ouest-France)
■ OUI, je souhaite m’abonner à Acteurs de la vie scolaire pour une durée d’1 an
Offre valable jusqu’au 30/08/2018
(10 numéros) et profiter d’un accès illimité aux articles archivés en ligne
au tarif de 121 euros TTC/an.
Participation aux frais d’expédition en sus pour les DOM-TOM et l’étranger : 10 € par an
1enQu’est-ce qu’un
fonctionnement
dispositif intégré ?
l’agence régionale de santé (ARS), les
organismes de protection sociale, le recto-
rat et les gestionnaires d’Itep et de Sessad.
fiche d’indicateurs de suivi d’activité et un
document de suivi individuel des enfants
ou des jeunes. Il permet notamment de
Le fonctionnement en dispositif intégré Le fonctionnement en dispositif intégré justifier tant les combinaisons des moda-
(FDI) consiste en une organisation parti- est pris en compte dans le CPOM (CASF, lités d’accompagnement et de scolarisa-
culière des établissements et des services art. L.312-7-1, D.312-59-1, D.312-59-5). tion et les choix qui ont été effectués pour
d’enseignement assurant une éducation éviter crises et ruptures, que l’impact du
adaptée et un accompagnement social
ou médico-social aux mineurs ou jeunes
adultes handicapés ou présentant des dif-
3 Quelles sont les
conditions d’un
fonctionnement
FDI sur la file active de l’établissement au
regard du nombre de places autorisées
(CASF, art. L.312-7-1, D.312-59-3-1, annexe
ficultés d’adaptation. Il permet de propo- en dispositif intégré ? 2-13).
ser, directement ou en partenariat, toutes Le décret n° 2017-620 du 24 avril 2017 fixe
prestations pour les accompagner, à domi-
cile, en milieu de vie ordinaire, en accueil
familial ou dans une structure, les scola-
le cahier des charges du FDI. Ce document
traite les questions relatives au partena-
riat entre les signataires de la convention
5 Quel est l’objectif
d’un fonctionnement
en dispositif intégré ?
riser et les accueillir à titre permanent, qui traduit le FDI, au parcours de l’enfant Le FDI doit fluidifier le parcours des
temporaire ou selon un mode séquentiel, ou du jeune, à la place des titulaires de enfants, des adolescents et des jeunes
à temps complet ou partiel, avec ou sans l’autorité parentale, à la transmission des adultes, y compris par un accompagne-
hébergement, en internat, semi-internat informations entre partenaires et à la fiche ment médico-social, articulé autour de
ou externat (CASF, art. L.312-7-1). de liaison, au suivi de l’activité des Itep et l’inclusion scolaire et professionnelle, de
des Sessad et aux modalités de leur tarifi- l’accès à la citoyenneté et à la participation