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acteurs de la

viescolaire
llee magazine
maa g azii n e des
d e s professionnels
p rofe s s i o n n e l s de
d e l’éducation
l ’ é d u c a t i o n et
e t ddes
e s ttemps
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Mensuel - Numéro 98 - Juin - Juillet 2018 - Prix au n° : 13 € TTC - ISSN : 1968-7958

Les Atsem,
un trésor dont personne
ne veut la charge

DÉBAT PATRIMOINE MÉTIER


Aider les parents à être parents : Vos écoles seront-elles Parents séparés mais non divorcés :
quel rôle pour l’école ? exemplaires ? qui peut procéder à l’inscription scolaire ?
Collection
DOSSIERS D’EXPERTS

La commune et l'école
Guide pratique de A à Z
Par Éric Landot, avocat fondateur du cabinet Landot & associés,
et Anaïs Fauglas, avocat, fondatrice du cabinet Fauglas Avocat.

Quels sont les impacts de la refonte des règles de la


commande publique ? Quels choix opérer en matière de
restauration scolaire ? Quelles sanctions pour le non-
respect des mises aux normes d'accessibilité ? Quelles
conditions de recrutement et d'emploi pour les AESH ?
Quelles sont les conséquences de la loi NOTRe sur la
gestion des transports scolaires ? Ces questions et des
centaines d'autres sont traitées au fil de cet ouvrage
pédagogique et vivant.

Connaître les responsabilités et les marges


de manœuvre des communes

Un abécédaire exhaustif et pédagogique


indispensable aux services éducation

Nouvelle édition

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ait un parcours éducatif
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Thoviste, 04 76 65 77 78, avs@territorial.fr. La construction d’une société au sein de laquelle chaque citoyen trouve sa place
Assistante de rédaction : Marie-Aurélie Colpin.
est au cœur de l’ambition politique de l’Unapei. L’avènement d’une telle société
RÉALISATION : Rédacteur en chef technique :
Laurent Brugièregarde. Graphiste : Stéphane Mimouni. implique que l’éducation soit rendue possible et accessible pour chaque élève,
Secrétaire de rédaction : Annie Lozac’h-Menez. quelle que soit sa singularité. Chaque élève handicapé intellectuel doit pouvoir
Web designer : Jenny Buttigieg.
Chef de fabrication : Hervé Charras.
bénéficier d’un programme éducatif et trouver sa place à l’école.
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Gilles Dubois, directeur de clientèle, Il faut en premier lieu, et ce, de toute urgence, prendre en compte la situation des
01 79 06 79 67 ou 06 67 15 78 67
20 000 enfants et adolescents handicapés intellectuels sans solution éducative
DIFFUSION : Directeur de la diffusion : Guillaume de
Corbière. Responsable de diffusion : Valérie Friedel. et celle des dizaines de milliers qui ne bénéficient que d’une éducation partielle.
IMPRESSION : Imprimerie du Pont-de-Claix, ZAE L’école doit procurer un enseignement accessible, évolutif et ambitieux à chaque
Les Bauches, 9 chemin de la Plaine, 38460 Claix élève handicapé intellectuel, grâce à des pédagogies adaptées. Il est essentiel
Origine du papier : Allemagne
de s’inspirer des nombreuses innovations sociales à l’œuvre sur les territoires,
Ce papier provient de forêts gérées durablement
et ne contient pas defibres recyclées. d’écouter les attentes des enfants handicapés et de leurs familles et de mettre
Certification : PEFC en synergie les différents acteurs concernés.
Impact sur l’eau (P tot) : 0,016 kg/tonne
ABONNEMENT : abonnement@territorial.fr
• Tél. : 04 76 65 93 78, Fax : 04 76 05 01 63 : Autorités publiques nationales et territoriales ; communautés éducative, scolaire et
Vente par abonnement (10 nos) : 121 €/an de soins ; monde associatif : chacun a un rôle à jouer. Le croisement des identités
• Prix de vente au numéro : 13 €.
professionnelles et des compétences est nécessaire pour concrétiser le projet
inclusif de chaque élève. Chacun peut y contribuer en organisant des projets
pédagogiques collaboratifs entre écoles et établissements spécialisés, en sensi-
bilisant les élèves aux réalités du handicap et du vivre ensemble, en organisant
COMITÉ DE RÉDACTION :
des échanges avec les parents d’élèves sur les bénéfices de l‘éducation de tous
• Anne-Sophie Benoit, directrice de l’enfance
et de la jeunesse, Dunkerque les élèves.
• Nathalie Blot, adjointe du directeur
de la communauté de communes du Val de Somme
Nos 550 associations présentes partout en France participent peut-être déjà à ces
• Alain Bocquet, secrétaire national de l’Andev,
ancien directeur de l’éducation de la ville de Nanterre actions à vos côtés sur le terrain. Nous sommes 900 000 porteurs de solidarité :
• Emmanuel Cattiau, directeur général des services parents, personnes en situation de handicap, professionnels, amis, bénévoles. Nous
de Magny-les-Hameaux
sommes 900 000 et notre engagement est permanent en faveur d’une société qui
• Francine Claude, conseillère municipale,
déléguée FCPE réserve une place à chacun. Une société qui garantit à chaque enfant un parcours
• Jean-Paul Stéphant, ingénieur en chef territorial éducatif adapté à ses besoins. Changeons ensemble la société !
• Jean-Dominique Delaveau, formateur et consultant
en éducation populaire
• Jean Ferrier, inspecteur général ■ Luc Gateau, président de l’Unapei,
de l’Éducation nationale première fédération française d’associations de représentation
• Patrick Haddad, adjoint au maire de Sarcelles,
délégué à l’éducation, à la formation et aux savoirs
et de défense des intérêts des personnes handicapées intellectuelles
• Sandra Imperiale, conseillère communautaire et de leurs familles
de Nantes Métropole
• Frédéric Jésu, consultant, vice-président
> www.unapei.org/
de DEI-France, ex-pédopsychiatre de service public
• Éric Landot, avocat au barreau de Paris
• Marie-Christine Le Tarnec, adjointe au maire
chargée de l’éducation, de la jeunesse et des finances
• Sophie Lopez, enseignante en école primaire
• Stéphane Menu, journaliste
• Pascal Pique, Directeur du département gestion
des projets à l’agence nationale Erasmus +
éducation formation.
• Franck Plasse, directeur de cabinet, Lieusaint • Bulletin d’abonnement p. 22.
• Alain Thirel, ancien coordonnateur du projet • Illustration de couverture : ©implementarfilms/AdobeStock ©implementarfilms/AdobeStock
éducatif global, conseil général du Nord
• Yves Touchard, consultant et président
des Éditions EP&S, inspecteur principal
honoraire de la jeunesse et des sports Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018 3
Sommaire

p.5 Actus

p.8 Dossier
p.11
• Les Atsem, un trésor dont personne
ne veut la charge

p.11 Pédagogie
• Écrire et rédiger : comment
améliorer les compétences des élèves ?

p.12 Initiatives
• Aix-en-Provence stimule
la scolarisation des enfants roms
p.16 p.18

p.14 Débat
• Aider les parents à être parents :
quel rôle pour l’école ?
p.13
p.16 Patrimoine
• Vos écoles seront-elles exemplaires ?

p.18 Juridique
• Laïcité : le ministère rappelle les règles

p.19 Questions/réponses

p.20 p.20 Métier


• Parents séparés mais non divorcés :
qui peut procéder à l’inscription scolaire ?

p.22 Là-bas

p.22

4 Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018


Actus ■ Par Michèle Foin et Laurent Thoviste

© Prod. Numérik/AdobeStock
Accueil du mercredi : Blanquer évoque
un assouplissement des taux d’encadrement
Bénédicte Peyrol, députée de l’Allier, a interpellé Jean-Michel et d’un adulte pour 12 enfants de 6 ans et plus. Elle a souhaité
Blanquer le 5 juin 2018 à l’occasion des questions orales à savoir si les financements du plan mercredi seraient ou non condi-
l’Assemblée, à propos du « Plan mercredi ». Prenant l’exemple tionnés à un conventionnement avec la Cnaf. Tout en éludant la
d’une commune de son territoire, Bellerive-sur-Allier, la députée question du conventionnement, le ministre s’est voulu rassurant.
a indiqué au ministre qu’il était actuellement plus avantageux « La réglementation pourrait faire l’objet d’un assouplissement
financièrement pour la ville de créer son « accueil de loisirs sans s’agissant des taux d’encadrement », a-t-il déclaré, annonçant
hébergement sans conventionner avec la Caisse nationale d’allo- une « démarche contractuelle profondément renouvelée ». Quant
cations familiales (CNAF) », c’est-à-dire sans se soumettre à la aux accueils du mercredi, ils « pourront faire l’objet d’un soutien
réglementation des accueils extrascolaires pour mineurs qui exige financier de la Cnaf dans le cadre de la convention d’objectifs et
un encadrement d’un adulte pour 8 enfants de moins de 6 ans de gestion 2018-2022 en cours de discussion », a-t-il ajouté.

Les Assises de la maternelle n’ont pas convaincu


Les Assises de l’école maternelle, qui se sont déroulées les 27 et 28 mars, devaient « repenser la maternelle pour en faire une véritable
école du langage et de l’épanouissement ». Au bout du compte, elles n’ont pas convaincu ses principaux acteurs. Dans un communiqué,
une quinzaine de syndicats, d’associations professionnelles, de mouvements pédagogiques et les parents d’élèves de la FCPE estiment
que « l’obligation d’instruction à 3 ans reconnaît la maternelle comme une école à part entière, mais elle génère de nombreuses interro-
gations qui sont restées sans réponses », notamment sur l’assiduité scolaire appliquée ou pas à tous les enfants en petite section « quels
que soient leurs besoins », sur l’accompagnement des communes, en termes d’infrastructures et de personnels, et sur leur obligation
de financement des écoles maternelles privées sous contrat « éventuellement en réduisant les moyens qu’elles consacrent aux écoles
maternelles publiques ». Le trop fort accent mis « sur la toute petite enfance et sur le développement neurologique des très jeunes
©m2k7/AdobeStock

enfants » plutôt que « sur les finalités de l’école maternelle » semble avoir été beaucoup trop clivant. « Tout ce qui se fait de grande
qualité dans les classes de maternelle au quotidien n’a pas été rendu visible ni valorisé », déplorent-ils encore, demandant la baisse des
effectifs, une amélioration de la formation initiale et continue, une Atsem dans chaque classe, ainsi qu’une meilleure complémentarité
entre ces dernières et les enseignants.

Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018 5


Actus
Laïcité à l’école : un vade-mecum
pour rappeler les règles
Le ministère de l’Éducation nationale vient de publier un vade-mecum de la laï-
cité à l’école. « L’objectif de ce vade-mecum
est de donner des outils aux personnels de
l’Éducation nationale pour que l’ensemble des
établissements scolaires publics de tous les
degrés d’enseignement reste à l’abri de toute
13
Le rapport de l’Inspection
générale de l’administration
manifestation de propagande », indique le de l’Éducation nationale et de
ministère. Sous forme de 22 fiches, enrichies la recherche (IGAENR), publié
d’exemples, de cas concrets et de « conseils le 11 mai 2018, n’est pas tendre
et pistes d’action », le ministère fait le tour de avec les régions académiques
toutes les questions qui peuvent se poser à la mises en place il y a deux
communauté éducative. Ainsi, en matière de ans pour correspondre au
restauration scolaire, le document rappelle que nouveau découpage régional.
la cantine scolaire « est un service public facul- « Le système actuel est arrivé
tatif », et que le fait d’accepter ou non de servir au bout des conséquences
des repas différenciés pour raisons religieuses qu’il pouvait produire alors
s’il « relève de la collectivité de rattachement même qu’il demande une
©momius/AdobeStock

de l’établissement »… « ne constitue ni un droit débauche d’énergie pour


pour les usagers ni une obligation pour les col- fonctionner imparfaitement »
lectivités ». Le vade-mecum précise en revanche diagnostiquent les inspecteurs
qu’il n’est pas permis de regrouper les élèves généraux, qui recommandent
au menu différencié, ni d’autoriser les familles de mettre en place treize
à préparer des paniers repas spécifiques, cette pratique n’étant possible que pour académies à l’horizon de la
« un motif médical légitime ». rentrée 2021 au plus tard.
> Voir notre analyse détaillée en page 18. > Le rapport : goo.gl/DA7jS8
> Le vade-mecum : goo.gl/DDQFAA

Information nutritionnelle à la cantine :


l’école peut mieux faire Un rapport conjoint de l’Inspection générale, du Conseil général de
l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, et de l’Ins-
pection générale des affaires sociales donne des recommandations
pour améliorer l’information nutritionnelle dans la restauration col-
lective. Publié fin mai, ce rapport constate que « l’information nutri-
tionnelle du convive est quasi inexistante mais que certains acteurs
ont des démarches pouvant être mises à profit », notamment à
l’école. Pour garantir la réussite d’une nouvelle politique natio-
nale de l’alimentation, le portage doit venir du plus haut niveau
de l’État, insistent les rapporteurs, qui identifient plusieurs leviers.
Le premier est « d’ouvrir l’école » pour faciliter l’éducation à l’ali-
mentation pour tous. Le projet d’école pourrait ainsi intégrer la
question de l’alimentation en utilisant les parcours éducatifs et en
y associant des actions périscolaires, en lien avec les collectivités
et les parents. Lorsqu’il s’agit de restauration concédée, le rapport
recommande d’enrichir les cahiers des charges des appels d’offres
de deux clauses. La première porte sur l’implication des cuisiniers
et préparateurs dans la transmission de messages accompagnant
le convive dans ses choix. La seconde a pour objectif d’expérimen-
ter l’adaptation de l’étiquetage nutritionnel simplifié Nutriscore
aux caractéristiques et aux publics de la restauration collective.
> Le rapport : goo.gl/Ys9iFD

6 Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018


Directive Travel : les associations en bref
agréées exonérées
• Le problème des enfants
Jean-Michel Blanquer a annoncé le 15 mai à l’Assemblée nationale que les obliga- précoces, c’est qu’ils n’ont
tions financières liées à la directive Travel ne s’appliqueraient pas, contrairement pas conscience de leur pré-
à ce qui était prévu, aux associations agréées (jeunesse et éducation populaire, cocité et se sentent décalés
sport, complémentaires de l’enseignement public) organisatrices d’ACM (accueils par rapport aux autres. Béa-
collectifs de mineurs). Les ACM sans hébergement, proposant des séjours de moins trice Millêtre a conçu spécia-
de 24 heures et n’offrant pas de nuitées, seront également exonérés, de même que lement pour les 8-10 ans un
les colonies de vacances organisées par les associations agréées. La transposition cahier de vacances pour
de la directive européenne Travel sur le tourisme dans le droit français prévoyait enfants précoces pour leur
notamment de renforcer les contraintes financières des associations d’éducation permettre de se sentir mieux
populaire et des mouvements de jeunesse, en les faisant entrer, au même titre avec les autres. Éditions
que des acteurs du secteur marchand, dans le champ du tourisme, via une imma- Payot ISBN 978-2-228-92106-0
triculation au registre de commerce et le financement d’un fonds de garantie à
hauteur de 10 % de leur produit d’exploitation.

Le CSEE plaide pour l’augmentation


des salaires des enseignant.e.s
Le Comité syndical européen de
l’éducation (CSEE), qui représente 132
syndicats de l’enseignement et 11 mil-
lions d’enseignants dans tous les pays
d’Europe, dont 4,2 millions dans l’UE, • Les Autonomes de solida-
© ©m2k7/AdobeStock

s’est joint à la campagne du mouve- rité laïque ont organisé un


ment syndical européen intitulée : « chat live » sur le thème
« L’Europe a besoin d’augmentations de la « Scolarisation des
salariales. C’est le tour des travailleurs. élèves en situation de
Le CSEE dénonce, entre autres, des investissements trop faibles dans le secteur et des salaires handicap : comment est-
trop précaires pour les enseignant·e·s et autres travailleur·euse·s de l’éducation. elle encadrée ? ». Vous pou-
vez retrouver les réponses
aux questions posées sur
goo.gl/KnHF6c

Balance • La ville de Grenoble a


organisé une conférence
ton site « Bien-être de l’enfant à
l’école, ensemble trou-
L’association Ennocence a lancé, vons le bon rythme ». Un
début juin, Balancetonsite.com, plaidoyer argumenté par des
une plateforme permettant de interventions d’experts en
signaler des contenus malveil- faveur de la semaine de 4,5
lants et dangereux pour les jours. La video est en ligne
enfants, qui vient mettre en pra- sur youtu.be/OcsEV_8B-9c
tique le projet du gouvernement
DR

de constituer une liste noire des • À l’occasion du 20 e


sites de streaming illégaux. Selon Gordon Choisel, président d’Ennocence : « La passivité congrès de l’Association
des acteurs du web, qui refusent la plupart du temps de déréférencer ou bloquer l’accès des parents d’élèves de
aux sites de streaming et de téléchargement illégaux, a marqué notre volonté d’agir ». l’Enseignement libre,
Parallèlement, Ennocence a engagé ses premières actions en justice contre les sites de Gilles Demarquet a été élu
streaming et de téléchargement illégaux détectés qui constituent la principale porte président national et Vincent
d’entrée vers des images choquantes pour les enfants. Goutines vice-président.

Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018 7


Dossier

Les Atsem,
un trésor dont personne
© ©implementarfilms/AdobeStock

ne veut la charge
C’
est un rapport de février 2017 du Conseil
supérieur de la fonction publique territoriale
Si le décret du 1er mars 2018* intègre enfin qui l’affirme : « Aujourd’hui, la reconnais-
sance du cadre d’emplois d’Atsem paraît en
les Atsem au sein de la communauté bonne voie et se manifeste par l’exigence d’un diplôme
sanctionnant les qualités requises ou une expérience
éducative, il reste en deçà de leurs attentes. professionnelle avérée. Mais l’exercice des fonctions
d’Atsem reste encore trop soumis à des pratiques
L’accès à la catégorie B, la double tutelle, locales ne permettant pas la meilleure évolution de
carrière ».
les conditions de travail avec en perspective
Fourre-tout
le retour aux quatre jours et la scolarisation Le constat reste malheureusement d’actualité. Depuis,
le gouvernement a tenté d’aplanir cette difficulté, ren-
des enfants de 2 ans sont autant de questions contrant l’intersyndical et le collectif des Atsem ainsi
que l’Association des maires de France pour corriger
qui restent à régler. La solution ne pourra le tir. Mais, si elles – cette profession est à 96 % fémi-
nine – reconnaissent une avancée liée à la publication
pas seulement venir des communes. du décret du 1er mars 2018, ce dernier laisse les Atsem

8 Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018


sur leur faim. S’il a pour vertu de les intégrer plei- contesté par les syndicats et l’opposition municipale,
nement à la communauté éducative (jusqu’ici beau- d’autant plus que l’obligation de scolarisation dès 3
coup étaient cantonnées à une fonction d’accueil et ans va obliger à renforcer l’encadrement des élèves.
de maintien de l’hygiène alors que, dans les faits et « Nous constatons de plus en plus que les profs et
depuis années, elles jouaient un rôle, certes indéfini, les parents d’élèves nous soutiennent sur le terrain »,
dans la sphère éducative), il ne suffit cependant pas poursuit Delphine Depay. « C’est un métier de polyva-
à atténuer le côté « fourre-tout » de la profession. Il lence à outrance, qui part un peu dans tous le sens et
rajoute même un peu de brouillard à une situation déjà qu’il faut canaliser », poursuit-elle.
assez complexe. Un seul exemple : avant le décret, les
Atsem avaient la possibilité d’assister les enseignants Usure
dans les classes accueillant des enfants handicapés. Or, Dans certaines écoles parisiennes, « il arrive souvent
le décret a « sorti » la notion d’« d’enfant handicapé » que l’Atsem forme un binôme avec l’enseignant, l’aidant
pour la remplacer par celle « d’enfant à besoins édu- à des tâches éducatives, le remplaçant même parfois
catifs particuliers » ; le risque est donc d’englober un quand il doit s’absenter. Ce sont des situations de ter-
ensemble assez disparate : élèves en grande difficulté rain face auxquelles nous ne rechignons pas. Mais de
d’apprentissage ou d’adaptation, malades, intellectuel- l’accueil des élèves le matin à la préparation des séances
lement précoces ou présentant donc un handicap. éducatives l’après-midi, avouez que les tâches sont très
diversifiées. Nous souhaitons que cette diversification
Concours des tâches soit reconnue. Nous revendiquons la pré-
Sud Éducation craint que cette évolution législative ne sence d’une Atsem par classe pour éviter que nos jour-
cache la volonté du gouvernement de remplacer les nées soient découpées d’une classe à l’autre », précise
auxiliaires de vie scolaire (AVS) par les Atsem, pour- Frédérique Laizé. À Lyon, les Asep (agents de service
tant moins qualifiées pour exercer ce métier. Or le de l’école primaire), les Atsem et les agents de restau-
manque de perspectives sur la carrière était aussi une rants scolaires contestent ainsi l’organisation prévue
des revendications de ces fonctionnaires de catégo- de la semaine de quatre jours pour la rentrée 2018. Ils
rie C. Avec le nouveau décret, un chemin s’ouvre vers mettent l’accent sur l’usure de ce métier et réclament
la catégorie B en passant par le cadre d’emplois des des formations pour pouvoir envisager suffisamment
animateurs territoriaux, après réussite à un concours en amont la possibilité d’une réorientation. À Toulouse,
interne spécial sur épreuves. Le concours sera ouvert on compte près de 1 000 Atsem. Ces personnels tra-
aux Atsem justifiant d’au moins quatre ans de services vaillent dans les 105 écoles maternelles, au côté de
et 15 % des postes offerts par concours interne pour-
ront leur être attribués. Une ouverture dont le collectif
Atsem de France cherche à comprendre le sens : « Cela
signifie-t-il que nous allons devenir des animatrices ? Rennes rédige une charte maternelle
C’est embêtant parce que, pour la plupart d’entre nous,
notre volonté est de rester Atsem », confie Virginie Ayant pris conscience que chaque jour, de la maternelle à
Jouanny, membre du collectif. la crèche en passant par toutes les structures accueillant
de jeunes enfants, les jeunes enfants pouvaient croiser
Shiva jusqu’à dix adultes différents, Nathalie Appéré, maire de
La double tutelle reste aussi problématique. En termes Rennes, et Christian Willhelm, inspecteur d’académie, ont
de hiérarchie, les Atsem ne savent à quel saint se co-rédigé une « charte maternelle ». Un document qui
vouer. Selon leurs occupations quotidiennes, elles concerne l’ensemble des professionnels qui accueillent les
dépendent du professeur (État) ou du maire (activités enfants d’âge maternel dans 230 classes dans les 42 écoles
périscolaires, entretien, cantine, etc.). « Nous sommes maternelles publiques de la ville, soit près de 6 000 élèves
des déesses Shiva », plaisante Frédérique Laizé, Atsem par an. Objectif clairement affiché : mieux situer le rôle des
à Paris. « Les collectivités sont étranglées financière- Atsem. « La lutte contre les inégalités et le renforcement
ment et ne veulent plus ou ne peuvent plus supporter de la continuité éducative sont deux enjeux forts du projet
un nouveau transfert de charges », regrette Delphine éducatif local (PEL) », précise la maire. Il s’inscrit dans
Depay, coordinatrice revendication médico-sociale à la le cadre du plan « maternelle » de la ville, lancé en 2015,
CGT. Avec le retour quasi-général de la semaine des associant l’Éducation nationale et la Caisse d’allocations
4 jours de classe et la fin des activités périscolaires, familiales, « dans le but de renforcer l’articulation des
certains maires envisagent une baisse des effectifs différents temps de l’enfant. Cet engagement tripartite
Atsem. À Chambéry, le maire LR, Michel Dantin, a est dans la continuité de la loi de refondation de l’école qui
décidé la suppression de 16 postes d’Atsem… tout en définit les missions et programmes de l’école maternelle »,
assurant que les personnes visées se verront proposer poursuit-elle. Trois grandes thématiques cimentent la
des reclassements dans le secteur de la petite enfance charte : les besoins de l’enfant, la place des parents ainsi que
et que cette mesure n’aura pas d’effets sur l’encadre- les métiers qui interviennent auprès des 3-6 ans. Un travail
ment des élèves, Chambéry se situant dans la moyenne collaboratif de fond qui a permis de recentrer la réflexion
d’autres villes de Savoie comme Aix-les-Bains ou la sur l’assistance éducative des enfants durant les temps
Motte-Servolex avec 0,8 Atsem par classe. Un calcul scolaires, périscolaires et extrascolaires.

Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018 9


Dossier

chaque enseignant, pour accompagner les enfants de 3 financièrement étranglées, provoquent des conflits
à 5 ans dans leur vie à l’école. Elles avouent, elles aussi, récurrents dans plusieurs villes mais qui réclament un
être débordées. « On se retrouve parfois seule face à arbitrage au plus haut niveau de l’État. Ça tombe bien,
une classe de 32 enfants, confient Carine, Laurence et lors des Assises de la maternelle le 27 mars dernier,
Lucile, toutes les trois enseignantes en classe de mater- Emmanuel Macron a déclaré « d’autres acteurs sont
nelle. Le temps périscolaire est privilégié, au détriment essentiels pour accomplir ce travail (Ndlr, éducatif),
du scolaire. C’est le bien-être et le développement de ce sont les Atsem […]. Nous aurons besoin de toutes
l’enfant qui sont en jeu ». leurs compétences, de tout leur savoir-faire, car leur
contact avec les enfants est dans la perspective que je
Trésor trace, un trésor dont nous ne saurions nous passer ».
Il est donc plus qu’urgent de clarifier les choses. Depuis La parole jupitérienne suffira-t-elle ? Les Atsem sont
plusieurs mois, l’AMF et le ministère de l’Intérieur tra- lassées d’attendre.
vaillent à l’élaboration d’une charte des Atsem. « Nous ■ Stéphane Menu
co-construisons le projet de charte avec la direction
générale des collectivités locales. Il y a une navette * goo.gl/SNqhnY
pour arriver à un texte commun », explique François
Deluga, président de la commission de l’AMF consacrée
à la fonction publique territoriale et aux ressources
humaines. Mais la démarche se heurte à la diversité En chiffres
des situations sur le terrain et pose une question à
laquelle personne ne répond : qui « dirige » les Atsem ? • On compte en France 52 000 Atsem
Autant d’éléments qui poussent les Atsem à pour- environ (fin 2016, source CNFPT).
suivre, localement, leur combat. Depuis le 16 avril, une • 1 Atsem s’occupe en moyenne de 50 élèves
grève illimitée a été lancée par une intersyndicale (CGT, (source ministère de l’Éducation nationale).
FA-FPT, FO, FSU, Sud Solidaires), visant notamment « la • 25,5, c’est le nombre moyen d’élèves en
revalorisation des grilles indiciaires, l’augmentation du classe maternelle en 2016, contre 30,1
point d’indice et l’amélioration de la carrière ». Des en 1980 (Source EN).
revendications qui, à l’heure où les communes sont • 96 % des Atsem sont des femmes.

Si elles jouent un rôle éducatif, elles doivent être payées


© Aurélien Faidy/AutoFocus-prod/AMF

par l’Éducation nationale, non par les mairies


Agnès Le Brun, maire de Morlaix, vice-présidente de l’AMF
en charge de l’éducation
DR

« Dans les discussions que les Atsem ont engagées avec le gouvernement, j’ai le
sentiment qu’elles ont été légèrement scotomisées. Je peux entendre qu’il soit valorisant
pour elles d’être partie prenante du continuum éducatif. Mais on ne peut nier la problématique hiérarchique.
Si elles jouent un rôle éducatif, elles doivent être payées par l’Éducation nationale, non par les mairies. La
règle doit être clairement édictée pour que le financeur soit plus facilement identifié. En fait, le gouvernement
continue de transférer de l’impopularité fiscale puisque nous n’aurons d’autres choix que celui d’augmenter
la taxe foncière. Chacun doit prendre en charge financièrement ce qui relève de sa responsabilité. Le dossier
Atsem ressemble à celui du numérique à l’école. Les maires ont fait des efforts pour équiper leurs écoles
mais ils découvrent après coup que de nombreuses tablettes sont restées dans les cartons, faute de
formation des enseignants. Nous en avons un peu marre de ces injonctions verticalisées ».
Agnès Le Brun a prévu de rencontrer prochainement les Atsem, pour leur proposer une règle du jeu interne.
« Il existe plusieurs profils d’agents : les Atsem polyvalentes, celles qui ne se consacrent qu’à des tâches
d’entretien et d’hygiène ou encore celles qui sont amenées à intervenir dans un continuum éducatif. Pourquoi
ne pas certifier ces profils-là en fonction de ces spécificités ? Le collectif souhaite un Atsem par classe.
Ok, mais qui paie ? Désolée d’en revenir toujours au même problème ». La solution existerait peut-être
du côté du fonds d’amorçage de l’État sur les temps d’activités périscolaires, qui ne sert plus à rien,
à réorienter vers la prise en compte des revendications des Atsem, qui font un métier difficile et dont le désir
de reconnaissance est compréhensible… Je souhaite que le PEDT (projet éducatif de territoire) soit le cadre
dans lequel la place et le rôle des Atsem soient clairement définis », conclut-elle.

10 Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018


Pédagogie

Écrire et rédiger : comment


améliorer les compétences des élèves ?
La conférence de consensus organisée en mars 2018 par le Cnesco et l’Institut
français de l’éducation a montré une faible appétence des élèves français pour
l’écriture. Dix recommandations ont été faites.

É
crire et rédiger sont des activités complexes. Natha- culièrement lorsque la réponse doit être longue (15 % de
lie Mons, professeur de sociologie et présidente du non-réponses alors que la moyenne des pays européens
Conseil national d’évaluation du système scolaire est de 9 %). Pour expliquer cette faiblesse, on peut citer
(Cnesco) en fait la description suivante : « écrire, la durée, insuffisante, des activités d’écriture au CP (en
c’est tout à la fois, maîtriser un geste physique et tech- moyenne 2 h 23 min par semaine, soit près de deux fois
nique (graphier), maîtriser une langue et sa construction moins que les activités de lecture) ainsi que le manque
(l’orthographe, la grammaire…), mobiliser des connais- de formation des enseignants. 40 % des enseignants de
sances, construire une pensée structurée, être créatif… ». CM2 déclarent ainsi n’avoir reçu aucune formation à la
langue française, son apprentissage et son enseignement
Évaluations standardisées (DEPP, 2013). Il y a bien sûr beaucoup d’autres facteurs
D’après Sandra Andreu de la Direction de l’évaluation, de d’explication.
la prospective et de la performance du ministère de l’Édu-
cation nationale (DEPP-MEN), si l’on connaît beaucoup de Dix recommandations
choses sur le niveau des élèves en lecture, c’est beaucoup Pour redonner aux élèves le goût de l’écriture, dix recom-
moins le cas en ce qui concerne les compétences en écri- mandations concrètes ont été faites à l’issue de la confé-
ture. En effet, les évaluations standardisées s’intéressent rence : « faire écrire les élèves dès l’école maternelle ;
peu à la capacité des élèves à écrire et à rédiger et elles former les élèves à l’usage du clavier, tout en continuant
se concentrent essentiellement sur les capacités ortho- d’écrire à la main ; entraîner fréquemment les élèves à
graphiques. La maîtrise de l’écrit est pourtant nécessaire rédiger ; utiliser le brouillon comme un outil permettant Bibliographie
à la réussite scolaire et indispensable à la construction de construire librement sa pensée ; faire de l’écriture une •Cnesco (2018).
d’un parcours social et professionnel. activité collective ; faire écrire les élèves sur des textesÉcrire et rédiger :
variés et dans toutes les matières ; équilibrer et articulercomment guider
Faible appétence l’enseignement de la production de textes avec l’étude les élèves
La conférence de consensus organisée par le Cnesco de la langue ; exploiter le numérique dans les séquences dans leurs
et l’Institut français de l’éducation (IFÉ-ENS de Lyon) a pédagogiques liées à l’activité d’écriture et, enfin, exploi-apprentissages.
mis en évidence le fait que les élèves « développent une ter les pratiques d’écriture des élèves à la maison et for- Dossier de
faible appétence pour rédiger dans le cadre scolaire et mer tous les enseignants ». synthèse
ont des difficultés orthographiques, tout au long de la www.cnesco.fr/fr/
scolarité obligatoire ». À l’appui de cette affirmation, par ■ Pascal Jean, psychologue scolaire ecrire
exemple, l’étude internationale PIRLS 2011 qui montre
que les élèves français sont parmi les plus nombreux à
ne pas répondre aux questions ouvertes en CM1, parti-
4 conférences de consensus
Selon le CNRS, une conférence de consensus est une « méthode
standardisée de conduite scientifique d’un processus de réflexion
collective visant à débattre de questions controversées et
à aboutir à des recommandations publiques ». Le Cnesco et
l’IFÉ-ENS de Lyon en ont organisé précédemment quatre :
« lutter contre les difficultés scolaires : le redoublement et ses
alternatives » (janvier 2015), « nombres et opérations : premiers
© Prod. Numérik/AdobeStock

apprentissages à l’école primaire » (novembre 2015), « lire,


comprendre, apprendre : comment soutenir le développement
de compétences en lecture ? » (mars 2016) et « différenciation
pédagogique : comment adapter l’enseignement pour la réussite
de tous les élèves ? » (mars 2017).

Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018 11


Initiatives
Aix-en-Provence stimule
la scolarisation des enfants roms
Un collectif associatif du Pays d’Aix multiplie depuis 2008 les actions
d’accompagnement à la scolarisation des enfants roms. En 2017,
deux services civiques ont été missionnées pour renforcer leur ouverture
au monde par des activités d’animation durant les vacances scolaires.

U
n premier programme d’animations a été proposé des vacances de printemps et sur deux semaines des
aux familles et aux enfants pour les vacances de congés d’été 2017, avec des animations supplémentaires :
février 2017. Comme pour les suivants, il a bénéfi- jardinage, céramique, street art, monde de l’opéra,
cié du soutien actif de la direction des musées et chasse au trésor, pique-nique, visites, piscine, Taï-chi…
du patrimoine et du centre social du Château de l’horloge. Non seulement le partage des activités avec des publics
d’origines différentes n’a pas posé de problèmes mais
Vaincre les réticences il a permis aux uns et aux autres de tisser des liens,
Les publics de ces structures et 6 à 14 enfants roms de se découvrir et de s’apprécier. Les volontaires, les
accompagnés par 3 à 6 adultes de leur entourage ont, bénévoles associatifs et les agents publics qui ont enca-
toute une semaine, partagé, successivement, une ani- dré l’opération en sont également sortis très satisfaits.
mation musicale au Musée des tapisseries, une décou- Depuis la rentrée 2017, l’opération a été renouvelée et
verte des métiers d’art au Pavillon de Vendôme, une accueille de plus en plus d’enfants et d’adultes.
initiation aux marionnettes au Musée du Vieil-Aix, un
spectacle sur l’astronomie, la découverte d’un médiabus Projection dans l’avenir
et de différentes bibliothèques, une visite du planéta- Pour Béatrice Guimard, référente du conseil dépar-
rium, un film de Tintin et, sur plusieurs après-midi, la temental auprès des populations roms et Catherine
réalisation d’une fresque au centre social. Au fil des Rouch, animatrice bidonvilles du Secours catholique
jours, les deux volontaires et les associations mobili- Aix-Arles, qui pilotaient les services civiques, « ce projet
sées autour du projet ont su vaincre les réticences des s’inscrit dans l’histoire. Il a permis sans aucun doute la
familles, gagner leur confiance et surtout enthousias- projection des familles roms dans l’avenir, malgré leur
mer les enfants. Les familles sont devenues porteuses instabilité liée à leur habitat. Elles ont compris que les
et heureuses que leurs enfants, toujours soigneusement équipements culturels leur étaient accessibles, que le
habillés, s’approprient la ville et des savoirs nouveaux. bidonville était au sein même de la ville et que cette
dernière leur appartenait autant qu’ils y appartiennent.
Ce projet est une réussite. Parents et enfants sont en
demande de sortir des bidonvilles ».

■ Jean-Dominique Delaveau

Ressources
©skynesher/iStockPhoto.com

Éducasources, la base nationale des ressources


numériques pour l’éducation du réseau Canopé
propose un ensemble de ressources sur la
scolarisation des enfants issus de familles
itinérantes et de voyageurs : textes officiels, outils
pour la classe ou la formation des enseignants,
Partage d’activités actes de colloques, témoignages, expériences
Avec jusqu’à une vingtaine d’enfants de 5 à 11 ans mais associatives, bibliographie, sitographie…
toujours assez peu d’adultes, davantage prisonniers de
leurs tâches et de leur position sociale dans leur commu- www.educasources.education.fr/
nauté, l’opération s’est renouvelée sur les deux semaines selection-detail-135724.html

12 Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018


Initiatives ■ Audrey Minart

Malaunay (76) : des panneaux solaires Dieppe (76) : Festi’Robot initie les élèves
sur le groupe scolaire grâce à la programmation et au codage
au financement participatif
Enseignées à tous les niveaux scolaires, de la maternelle au
Grâce aux 50 000 euros récoltés en dix jours seulement lycée, les nouvelles technologies sont également au cœur du
auprès de 129 prêteurs de la région, à l’occasion d’une festival « Festi’Robot », créé par le Bassin d’éducation et de
campagne de financement participatif, 157 m2 de pan- formation (BEF) Dieppe, Eu, Neufchâtel, qui vise la promotion
neaux photovoltaïques seront installés sur le groupe de l’enseignement des outils informatiques. L’occasion pour
scolaire Brassens. Un investissement intéressant pour les élèves de pratiquer la programmation et le codage, mais
les prêteurs, qui profitent d’un taux d’intérêt de 2,3 %. aussi de s’initier à deux jeux robotiques en anglais, ou de
Le coût total du projet est de 143 000 euros. tester des objets connectés. (Paris-Normandie)
> Mairie de Malaunay : 02 32 82 55 55 > Académie de Rouen : 02 32 08 90 00

Carrières-sous-Poissy (78) :
la mairie offre les fournitures
scolaires
Exception faite du cartable, de la trousse et des agendas,
la municipalité prendra en charge le coût des fourni-
tures à hauteur de 40 euros pour les 950 enfants des
écoles maternelles, et à hauteur de 126 euros pour les
1 385 élèves des écoles élémentaires. Toutes les familles
pourront profiter de cette prise en charge, quel que soit

©Vitalina Rybakova/AdobeStock
leur niveau de revenus. Des séances de « coaching »
sont également prévues pour les collégiens risquant un
décrochage scolaire. (La Gazette des Yvelines)
> Mairie de Carrières-sous-Poissy : 01 39 22 36 11

Bressols (82) : les CE2 se Strasbourg installe des ruches


forment aux gestes qui sauvent pédagogiques dans 2 écoles
Une centaine d’élèves de CE2 de l’école élé- Dans le cadre de l’accompagnement des écoles dans leurs pro-
mentaire Jacques Prévert ont, comme chaque jets d’éducation à l’environnement, la ville de Strasbourg va
année, bénéficié d’une initiation aux pre- installer 2 ruches pédagogiques dénommées « Apiscopes », à
miers secours et reçu un diplôme. Ce pro- l’école internationale Robert Schuman et à l’école élémentaire
gramme, qui vise à former les enfants aux Karine. Ces apiscopes constituent les premiers outils d’obser-
rudiments du secourisme, a été dispensé par vation d’une ruche active au quotidien au sein d’une école. Ce
la Croix-Rouge locale, partenaire de l’initiative. dispositif est le fruit du partenariat engagé par la ville avec le
(La Dépêche) concours d’une structure d’apiculture.
> École élémentaire Jacques Prévert : 05 63 02 97 79 > infoPresse@strasbourg.eu

Guipry-Messac (35) : les CM1-CM2 construisent une station spatiale


Sur l’initiative de leur professeur Erwan Vappreau, biologiste de formation, les élèves de CM1-CM2 de l’école publique de
La Roche des Grées, travaillent à un projet de construction d’une station spatiale, prévue pour vivre sur Mars. L’ensei-
gnant a d’abord sélectionné des informations venues de sites officiels et d’autres contenant de fausses informations,
afin de faire réfléchir ses élèves sur les fake news. Ils ont ensuite été invités à contacter des astrophysiciens, astro-
nautes et ingénieurs, un moyen de travailler aussi l’écrit, puis l’oral lorsque ceux-ci répondaient. Après la réalisation
d’un cahier des charges, la classe est passée à la pâte à modeler, puis à la modélisation sur ordinateur, permettant de
potasser à la fois les mathématiques et l’anglais, les logiciels étant dans la langue de Shakespeare… Prochaine étape :
la maquette, qui sera réalisée avec une imprimante 3D. (Libération)
> École de la Roche des Grées : 02 99 34 23 96

Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018 13


Débat

Aider les parents


à être parents :
quel rôle pour l’école ?
Les dispositifs de soutien à la parentalité sont aussi anciens que la montée des
exclusions et que l’éclatement du modèle familial traditionnel. Mais est-ce efficient
et comment le faire ? Les récentes propositions du plan Borloo interpellent l’École.

I
nformer, écouter, épauler les familles en « mettant comme le souligne le récent rapport Borloo, l’impact des
à leur disposition des services et des moyens leur crèches et des autres structures d’accompagnement des
permettant d’assumer pleinement, et en premier, jeunes enfants.
leur rôle éducatif » figurait déjà dans la circulaire
du 9 mars 1999 créant les Réseaux d’écoute, d’appui et Illisibilité
d’accompagnement des parents (REAAP). Ce premier Parallèles au monde scolaire mais rarement connectés
dispositif de soutien parental en a rapidement suscité avec lui, ces dispositifs ont été évalués plutôt positive-
d’autres : les lieux d’accueil enfants parents (LAEP), les ment (hormis les PIF trop noyés dans les structures les
contrats locaux d’accompagnement à la scolarité (CLAS), hébergeant) tant par la Cour des comptes (2008) que par
les mesures de médiation familiale (MF), les espaces de l’Unaf (2013), l’Inspection générale des affaires sociales
rencontre (ER), les Points info famille (PIF)… De nom- (2013) ou le Haut Conseil de la famille (2016). Pourtant, en
breuses actions familiales y contribuent, sans compter, dehors des caisses d’allocations familiales dont le soutien
aux parents demeure une priorité, et de certaines villes
et départements, ces actions manquent de financement.
Inspectrice générale des Affaires sociales, Bénédicte
Jacquey-Vazquez a une explication : « un des freins à
l’essor du soutien à la parentalité réside dans le décou-
plage entre financeurs et bénéficiaires. Les institutions qui
financent (aujourd’hui) des actions de soutien à la paren-
talité ne sont pas toujours celles qui récolteront (demain)
les dividendes de cet effort budgétaire. Cette illisibilité
collective sur les impacts entretient le statu quo ». Jean-
Louis Borloo va plus loin : « au nom de l’universalité, on
donne moins à ceux qui ont moins. Les enfants de familles
fragiles, ceux à qui on ne parle pas français à la maison,
sont accueillis moins que les autres dans les lieux de socia-
lisation, les crèches, les jardins d’enfants, les maternelles à
2 ans ». D’où les propositions, pour relayer les familles, de
multiplier les places en crèche, de généraliser la présco-
larisation des enfants de 2 ans ou de miser sur la préven-
tion avec un programme BASE (bonus d’accompagnement
social et éducatif) : « un investissement social précoce pour
des enfants identifiés par les services sociaux ».

Expertise d’usage
Demander à l’école maternelle de prendre en charge plus
tôt les enfants de milieux défavorisés ne va-t-il pas dans
le sens contre-productif de déresponsabiliser les parents ?
Au contraire. En 2015, le comité départemental de la paren-

14 Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018


talité et des projets éducatifs locaux du Rhône (CDPPEL) a
donné la parole à une soixantaine d’acteurs professionnels
de la parentalité. Jacqueline Costa-Lascoux, directrice de
recherche au CNRS, en a fait une synthèse qui montre
que « la réussite scolaire et les relations des parents à
l’école sont les premières préoccupations des parents. Les Changer la représentation
attentes sont fortes et les désillusions sont fréquentes du que les parents se font d’eux-mêmes
fait de la méconnaissance de certains parents des codes
sociaux, de la culture scolaire, du manque d’hospitalité
et de reconnaissance par l’institution scolaire, du peu de Frédéric Jésu, pédopsychiatre.

DR
lisibilité des réformes, de l’incompréhension des parents
à l’égard des systèmes d’orientation ». Pour le pédopsy-
chiatre Fédéric Jésu (cf. encadré), l’école doit se faire plus Inciter les parents à devenir et à s’assumer comme acteurs
inclusive et donner toute leur place aux parents pour les non seulement de leur « parentalité », non seulement de leur
informer mais tout autant pour les écouter et mener « condition parentale », mais aussi et plus largement des
avec eux des actions concertées : « les familles – parents modifications de leurs conditions et cadres de vie, induit
et enfants – doivent aujourd’hui être reconnues comme un changement radical de la représentation qu’ils peuvent
se faire d’eux-mêmes et qu’ils peuvent faire valoir autour
détentrices d’une véritable expertise d’usage sur leur ter-
d’eux. L’enjeu consiste dès lors à ce qu’ils puissent faire
ritoire de vie et donc comme sources de proposition sur
reconnaître leur légitimité et leur aptitude à partager
le devenir de celui-ci ». un pouvoir de décision sur leur environnement,
y compris institutionnel, et sur celui de leurs enfants.
Peurs réciproques
Que l’école doive mieux aider les parents à accompagner
le parcours scolaire de leurs enfants fait consensus. Mais possible », tous les enseignants devraient développer des
c’est rarement le cas tant il est difficile de dépasser les compétences spécifiques pour aider les parents. L’accueil
peurs réciproques des parents et des enseignants. Dans et le dialogue demandent une capacité d’écoute, de dis-
« Les relations parents-enseignants à l’école primaire », ponibilité, de souplesse, de décentration, un dialogue asy-
Mehdi Hatri, enseignant en Seine-Saint-Denis, décrit métrique à parité d’estime : faire alliance sans demander
ces peurs. Chez les parents : « peur du jugement des l’allégeance ». Le 22 mai dernier, à la fin de son « discours
enseignants, peur face au pouvoir tant des enseignants de la méthode » pour faire réussir les quartiers, Emma-
que de l’institution, peur de ce qu’ils vont entendre sur nuel Macron a célébré ostensiblement le rôle clé des
leur enfant, peur de l’avenir pour leur enfant, peur des « mamans » dans la politique de la ville. Même s’il n’a pas
« représailles » que leurs interventions pourraient entraî- annoncé les moyens supplémentaires que réclamait Jean-
ner, peur d’être dépossédés de leur rôle de parents… ». Louis Borloo pour la coéducation et ses « Cités éduca-
Chez les enseignants : peur d’être contestés, jugés, de se tives », n’a-t-il pas souligné ainsi à quel point il est essentiel
faire agresser, d’être pris au dépourvu, de manquer de et efficace de conjuguer aide aux familles, ouverture de
professionnalisme, de blesser les parents en énonçant l’École et accompagnement social ?
des choses difficiles à entendre…
■ Jean-Dominique Delaveau
Contre-productif
Au fil des expériences s’est portant dégagée une métho-
dologie efficace pour permettre aux parents et aux ensei-
gnants de se soutenir mutuellement. Elle recommande,
selon Frédéric Jésu, « de relativiser les responsabilités
individuelles des parents, de les déculpabiliser, d’identi-
fier et de mobiliser leurs talents occultés et leurs réseaux Inviter les parents à parler
sociaux, et de rechercher avec eux des modes de sortie de leur enfant
de l’isolement et du fatalisme ». Il est contre-productif
aussi de menacer des parents en difficulté, par exemple
de leur supprimer des allocations ou de les stigmatiser en Jean-Louis Auduc,
ancien directeur d’IUFM
DR

mélangeant réussite éducative et prévention de la délin-


quance. Il n’y a pratiquement pas de mauvais parents
mais beaucoup de parents désemparés qui n’ont pas pris La question de la construction de relations de confiance entre
conscience de leur pouvoir d’agir sur leurs enfants, de les parents et les enseignants est aujourd’hui centrale. Toutes
leur place et de leur rôle dans la scolarité. D’où l’utilité les recherches menées en France et à l’étranger montrent
d’aider les parents à s’exprimer, à échanger avec d’autres, qu’un dialogue constant entre parents et enseignants –
à adopter de nouvelles postures. ce qui implique de ne pas « convoquer » les parents
uniquement lorsqu’il y a une difficulté mais de les « inviter
à venir parler de leur enfant » – et une véritable coopération
Compétences spécifiques entre les familles et l’école, permettent un meilleur
« D’après les textes officiels, déclare Catherine Hurtig- apprentissage des jeunes et amplifient leur réussite.
Delattre, auteure de « La coéducation à l’école, c’est

Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018 15


Patrimoine

Vos écoles seront-elles


exemplaires ?

Un nouveau label pour les bâtiments


« exemplaires » permet de souligner
le respect des bonnes pratiques
énergétiques et environnementales
dans le cadre de la mise en application
de la loi sur la transition énergétique.
Il peut débloquer des aides
©Pictures news/AdobeStock

financières et permet l’obtention d’un


bonus de constructibilité. Les projets
d’écoles entrent dans ce cadre.

P
armi les objectifs majeurs formulés par la loi et de bâtiments publics si le PLU le prévoit. Au cours
relative à la transition énergétique pour la de la phase d’expérimentation dont la durée n’a pas été
croissance verte figure la volonté de rénover précisée par le gouvernement, des aides financières
l’ensemble du parc immobilier national d’ici à distribuées par l’Ademe (voir encadré) viennent com-
2050 pour que l’ensemble des bâtiments, publics ou pléter cet avantage afin de favoriser l’engagement des
privés, soient conformes aux normes BBC (Bâtiments maîtres d’ouvrage. Outre ce gain de constructibilité,
basse consommation). Il s’agit d’un enjeu majeur dans les constructions nouvelles doivent être exemplaires
la lutte contre le réchauffement climatique puisque le dans l’un de ces domaines :
secteur du bâtiment représente 45 % de la consom- - en termes d’efficacité énergétique : la consommation
mation énergétique nationale. Le label E+C- a été conventionnelle d’énergie (elle est calculée à partir
créé pour certifier les bâtiments à « énergie positive des éléments du projet) doit être reconnue « très
et réduction de carbone ». Il est délivré dans les « ter- faible » ;
ritoires à énergie positive pour la croissance verte » – sur le plan environnemental : il faut de faibles émis-
(TEPV) créés pour ne pas diluer les aides dispensées sions de gaz à effet de serre, une quantité impor-
par l’État. Un effet d’entraînement est ainsi recherché tante de déchets de chantier valorisés, une bonne
dans les territoires à fort développement. qualité d’air intérieur ou l’utilisation de matériaux
biosourcés ;
Aides financières – être à énergie positive : le projet est jugé au moment
Pourquoi une collectivité s’efforcerait-elle de réunir du dépôt de permis de construire sur la base d’un
les conditions nécessaires à l’obtention de ce label ? bilan énergétique conforme au référentiel « énergie
On pourrait imaginer que le simple fait de contribuer carbone » et réalisé à partir des éléments de concep-
à protéger la planète suffise, mais il y a plus. En effet, tion.
l’obtention du label emporte un avantage conséquent
au niveau du droit à construire. Depuis la loi relative à Conformité au référentiel
la transition énergétique et la croissance verte, c’est Après avoir respecté le référentiel définissant ce label
jusqu’à 30 % de surface constructible supplémentaire et atteint les niveaux de performance annoncés (1), les
qui peut être accordée aux constructeurs de logements maîtres d’ouvrage doivent procéder à une autoévaluation

16 Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018


des performances annoncées ou confier cette mission Indicateur carbone
à un organisme certificateur ayant conventionné avec Cet indicateur exprime la performance du bâtiment en
l’État. Mais le rôle de ces derniers ne doit pas se can- matière d’émission de gaz à effet de serre (Eges) éva-
tonner à un simple avis final. Sans être obligatoire, il est luée sur l’ensemble de son cycle de vie, de sa construc-
préférable que leur attache soit prise très en amont afin tion à sa déconstruction.
qu’ils puissent accompagner et conseiller dès la concep- Le niveau « Carbone 1 » concerne tous les modes
tion. L’évaluation (autoévaluation ou mission) de la constructifs et vecteurs énergétiques quelles que
conformité au référentiel doit aboutir à la détermination soient les contraintes particulières qui peuvent s’at-
d’un niveau d’évaluation qui détermine les aides consen- tacher au projet en fonction de sa situation (altitude,
ties par l’État. Ce niveau est déterminé par la mesure de climat, risques particuliers tels que sismiques, ava-
deux critères, « indicateur Bepos » et « carbone ». lanches, inondations, immersions, chimiques, etc.).
Tous les intervenants sur le bâtiment doivent être
Niveaux d’évaluation impliqués dans la démarche d’évaluation et de réduc-
Les critères définis pour l’obtention du label « Énergie tion de l’empreinte carbone tout au long du cycle de
positive & réduction carbone » (E+C-) ont été choi- vie de l’ouvrage.
sis pour s’adapter à la typologie du bâtiment et à son Le niveau « Carbone 2 » valorisera en plus les opéra-
usage. Le choix de ces différents niveaux est laissé au tions les plus performantes en renforçant la réduction
maître d’ouvrage comme des objectifs qu’il s’engage de l’empreinte carbone des matériaux et équipements
à atteindre, comme nous l’avons vu précédemment, mis en œuvre, ainsi que des consommations énergé-
et qui seront vérifiés, soit par autoévaluation, soit par tiques du bâtiment.
un organisme certificateur. Il lui appartient donc de
sélectionner les deux niveaux de performances qui ■ Jean-Paul Stéphant,
correspondent le mieux à son bâtiment, l’un « éner- ingénieur en chef territorial
gie » et l’autre « carbone » parmi ceux proposés par
le référentiel. > (1) goo.gl/vy7r7E
Il existe 4 niveaux de performance pour l’indicateur
énergie appelé « Bilan Bepos » (abréviation de bâti-
ment à énergie positive). L’impact carbone comprend
quant à lui 2 niveaux.
Les niveaux proposés présentant des contraintes crois-
santes, les aides obtenues seront fonction de l’engage-
ment des maîtres d’ouvrage et ceux s’engageant par
exemple sur un binôme « Énergie 4 » et « Carbone 2 »
(les plus performants) se verront attribuer les meil-
leures aides. Le Programme OBEC

Indicateur Bepos Afin d’accompagner l’expérimentation


Les deux premiers niveaux, « Énergie 1 » et « Énergie des bâtiments à énergie positive & réduction
2 », sont calculés par comparaisons avec les exigences carbone, l’Ademe a mis en place en 2017
de la réglementation thermique actuellement en le programme Obec (objectif bâtiment
vigueur (RT 2012). Le respect de ces exigences étant énergie carbone). Il s’agit d’un dispositif
obligatoire, « Énergie 1 » et « Énergie 2 » seront des de soutien financier à la réalisation d’études
seuils encore plus contraignants à atteindre. Ils seront d’évaluation des impacts environnementaux
le résultat des formules paramétriques définies par le des bâtiments neufs dans chaque
référentiel définissant le label E+C-. Les logiciels qui région de France métropolitaine. Ce
ont été agréés pour le calcul de la RT 2012 (méthode dispositif permettra ainsi de capitaliser
Th-BCE 2012) sont à même de réaliser l’évaluation un ensemble de données sur la base
énergétique nécessaire au calcul de l’indicateur Bilan d’un nombre conséquent d’évaluations
Bepos, ce qui peut grandement faciliter la tâche des réalisées conformément au référentiel
collectivités qui en sont équipés. « Énergie – Carbone ». 13 bureaux d’études
S’engager sur un niveau « Énergie 3 » se traduira par « référents » (1 par région), chargés
un effort particulier en termes d’efficacité énergétique d’assister ou de réaliser ces évaluations,
du bâti et des systèmes et un recours significatif aux ont été sélectionnés et des appels à projets
énergies renouvelables, qu’elles soient thermiques ou ont été lancés par les directions régionales
électriques. de l’Ademe, afin de sélectionner les projets
Quant au dernier niveau « Énergie 4 », il correspond qui pourront être accompagnés financièrement
à l’atteinte de l’équilibre entre consommation non et techniquement pour la réalisation
renouvelable et production d’électricité renouvelable de ces évaluations. Pour obtenir une aide,
injectée sur le réseau. En d’autres termes, le bâtiment les maîtres d’ouvrage doivent s’adresser
à construire est alors à énergie positive. aux directions régionales de l’Ademe.

Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018 17


Juridique
Laïcité : le ministère rappelle
les règles
Le ministère de l’Éducation nationale vient de rappeler dans un vade-mecum
les règles qui s’imposent en matière de laïcité à l’école. Restauration, utilisation
des locaux, port des signes religieux et même sapin de Noël sont passés en revue.

Restauration scolaire (fiches 11 à 13) en outre libres d’accepter une remise ou un rembourse-
Concernant les repas différenciés, et après avoir cité ment à raison d’une absence ponctuelle d’un élève à la
la circulaire du 16 août 2011, le guide rappelle qu’il ne cantine scolaire fondée sur une pratique religieuse (rama-
s’agit pas d’une obligation légale mais que les collec- dan, carême etc.) « si elle l’estime opportun » et dans « la
tivités « peuvent librement mettre en place des repas seule hypothèse où ce motif est prévu par le règlement
différenciés dans les établissements scolaires dont elles intérieur du service de restauration ».
ont la charge pour prendre en compte les prescriptions
alimentaires de certaines religions ». Le guide précise en Utilisation des locaux scolaires
revanche utilement que « cette disposition ne doit pas (fiche 14)
conduire à des regroupements d’élèves » par pratique Selon le principe énoncé à l’article L.141-2 du code de
alimentaire au risque de s’apparenter à de la discrimina- l’éducation, « l’État prend toutes dispositions utiles pour
tion. Il veille également à rappeler que, contrairement aux assurer aux élèves de l’enseignement public la liberté
menus différenciés, les demandes des familles relatives à des cultes et de l’instruction religieuse ». En pratique,
la préparation de paniers repas ne peuvent être justifiées les écoles élémentaires n’ont pas à mettre à disposition
par des pratiques confessionnelles mais exclusivement des locaux pour favoriser l’instruction religieuse dès lors
par un handicap ou une difficulté de santé et relever d’un que les parents bénéficient d’un jour par semaine en sus
projet d’accueil personnalisé (PAI). Les collectivités sont du dimanche pour donner une telle instruction à leurs
enfants s’ils le désirent en vertu de l’article L.141-3 du
code de l’éducation. Le cas est différent pour les établis-
sements du second degré qui peuvent instituer un service
d’aumônerie à la demande des parents d’élèves, mais
également mettre à disposition des élèves en internat
un lieu de prière afin de leur permettre d’exercer leur
culte « autrement que sous le regard de ses camarades ».

Le port de signes religieux


(fiches 18 à 22)
Le guide rappelle l’obligation de neutralité religieuse des
personnels du service public à peine de sanctions disci-
©Tomsickova - stock.adobe.com

plinaires. Il précise notamment que ce principe s’applique


également aux assistants d’éducation, aux Atsem « dans
toutes les activités menées durant la journée dans les
locaux […] doivent respecter les principes de laïcité, que
ce soit dans le cadre de la garderie, de la classe, de la res-
tauration scolaire ou des activités périscolaires ». Il en
est de même pour les AESH et AVS. Seuls les parents
Et le sapin de Noël ? d’élèves échappent à l’interdiction de port de signes
La fiche n° 16 revient sur le principe de neutralité des édifices publics religieux, notamment dans le cadre de l’accompagne-
à l’égard des cultes tiré de la loi de 1905 qui s’oppose « à l’installation ment de sorties scolaires, sous réserve que le directeur
dans un bâtiment affecté à un service public ou dans un emplacement de l’établissement ne considère pas que cela présente
public d’un signe ou emblème manifestant la reconnaissance d’un un risque pour l’ordre public et le bon fonctionnement
culte ou marquant une préférence religieuse (CE, 9 novembre 2016, du service public.
n° 395122) ». Le sapin de Noël, étonnement affilié aux citrouilles
d’Halloween, est épargné car associé à la célébration d’une fête ■ Anaïs Fauglas
sécularisée s’il est dénué de toute manifestation religieuse. avocat au barreau de Paris

18 Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018


Questions Réponses ■ Anaïs Fauglas - avocat au barreau de Paris

Un directeur d’établissement privé hors L’État doit-il prendre en charge


contrat qui ne met pas en œuvre un le financement des accompagnants
enseignement conforme à l’instruction des enfants en situation de handicap
obligatoire encourt-il une sanction pénale ? dans le cadre des activités
périscolaires ?
Oui, en vertu des dispositions du second alinéa de l’article
227-17-1 du code pénal. Le Conseil constitutionnel, récemment Non, même si les accompagnants sont initialement
saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité afférente recrutés par l’État pour exercer des fonctions d’aide
à cette règle, a bien précisé qu’il convient que le l’établisse- à l’inclusion scolaire des élèves en situation de handi-
ment d’enseignement privé ait préalablement fait l’objet d’une cap, conformément aux dispositions de l’article L.917-1
mise en demeure adressée à son directeur par l’autorité de du code de l’éducation. Ainsi, s’il incombe à l’État de
l’État compétente en matière d’éducation pour que le délit prendre en charge le financement des AESH au-delà du
soit caractérisé. La mise en demeure vise à exiger la mise en temps scolaire dès lors que le droit à l’éducation des
conformité de l’enseignement dispensé au regard du droit de élèves handicapés concernés dépend de l’effectivité de
l’enfant à l’instruction qui a pour objet, selon les dispositions de ces missions (CE, 20 avril 2011, n° 34543 et n° 345434
l’article L.131-1-1 du code de l’éducation, « de lui garantir, d’une – AESH permettant l’accès d’élèves handicapés à la
part, l’acquisition des instruments fondamentaux du savoir, des cantine scolaire), cette obligation ne s’étend pas aux
connaissances de base, des éléments de la culture générale et, activités périscolaires qui sont facultatives en vertu
selon les choix, de la formation professionnelle et technique et, des dispositions de l’article L.551-1 du code de l’éduca-
d’autre part, l’éducation lui permettant de développer sa person- tion. Ce faisant, l’article L.916-2 du code de l’éducation
nalité, son sens moral et son esprit critique, d’élever son niveau précise que « les assistants d’éducation peuvent être
de formation initiale et continue, de s’insérer dans la vie sociale mis à la disposition des collectivités territoriales pour
et professionnelle, de partager les valeurs de la République et participer aux activités complémentaires prévues à
d’exercer la citoyenneté ». Le directeur d’établissement qui ne l’article L.216-1 ou aux activités organisées en dehors
mettrait pas en conformité l’enseignement dispensé dans son du temps scolaire dans les écoles et les établissements
école après mise en demeure et qui n’aurait pas procédé à la d’enseignement ». Les communes organisatrices de ces
fermeture des classes concernées est puni de six mois d’empri- activités prennent alors à leur charge le financement
sonnement et de 7 500 euros d’amende. des AESH mis à leur disposition par l’État durant ces
> Source : Article 227-17-1 du code pénal. temps périscolaires.
> QPC n° 2018-71 du 1er juin 2018. > Source : Note DAJ A1 n° 2018-007 du 5 janvier 2018.

L’État doit-il souscrire une assurance pour couvrir la réparation Un PEDT


des dommages pouvant être causés aux établissements scolaires ? peut-il être
annulé ?
Non, dès lors qu’il n’a pas la qualité de proprié-
taire de ces locaux. Aux termes de l’article L.212-4 Oui, dès lors
du code de l’éducation « la commune a la charge qu’il s’agit d’un
des écoles publiques. Elle est propriétaire des « engagement
locaux et en assure la construction, la reconstruc- contractuel signé
tion, l’extension, les grosses réparations, l’équi- entre la collectivité
pement et le fonctionnement ». La propriété des porteuse, le préfet,
locaux et leur entretien incombant aux communes, le Dasen par
il appartient à celles-ci d’assurer les bâtiments délégation du
concernés en conséquence et d’en assumer la recteur et les autres
charge financière. Pour autant, les directeurs d’éta- partenaires »,
blissement restent responsables de la sécurité des suivant la définition
locaux occupés et doivent alerter les collectivités proposée dans la
propriétaires de toute défectuosité constatée ou circulaire n° 2013-
© Juhku/AdobeStock

tout danger que peut représenter un équipement 036 du 20 mars


ou une installation. En cas de manquement du chef 2013, de nature
d’établissement à ces obligations qu’il exerce au administrative.
nom de l’État, la responsabilité de ce dernier pourra > Source : circulaire
être recherchée pour les dommages qui résulteraient de ces manquements. n° 2013-036 du 20 mars
2013 relative au PEDT.
> Source : Note DAJ A1 n° 2017-0214 du 18 décembre 2017.

Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018 19


Métier

Parents séparés
mais non divorcés :
qui peut procéder
à l’inscription scolaire ?
Les collectivités sont de plus en plus fréquemment confrontées à des
situations où les parents sont séparés sans qu’un divorce ait été prononcé.
Pour l’inscription ou la radiation, doivent-elles s’adresser aux deux parents ?
Le Conseil d’État a tranché mais différentes situations peuvent se présenter.

E
n matière d’inscription scolaire, deux textes fonda- appelée à prendre, à la demande d’un des parents exer-
mentaux sont à prendre en considération : le code çant en commun l’autorité parentale avec l’autre parent,
civil qui, dans ses articles 371-1 et suivants, pose, une décision à l’égard d’un enfant doit apprécier si, eu
depuis 2002, le principe d’une autorité parentale égard à la nature de la demande et compte tenu de
conjointe (durant le mariage mais aussi hors mariage et l’ensemble des circonstances dont elle a connaissance,
souvent en cas de divorce) et la Convention internatio- cette demande peut être regardée comme relevant d’un
nale des droits de l’enfant, qui, dans ses articles 3 et 5, acte usuel de l’autorité parentale ; que, dans l’affirmative,
pose que dans toutes les décisions qui concernent les l’administration doit être regardée comme régulièrement
enfants l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une consi- saisie de la demande, alors même qu’elle ne se serait pas
dération primordiale. assurée que le parent qui la formule dispose de l’accord
exprès de l’autre parent ». Sauf cas particuliers, l’ins-
Un seul parent suffit cription doit être faite « soit dans la commune où ses
Il en résulte que chacun des parents peut légalement parents ont une résidence, soit dans celle du domicile
obtenir l’inscription ou la radiation d’une école d’un de la personne qui en a la garde » (3). Il en résulte que
enfant mineur, sans qu’il lui soit besoin d’établir qu’il l’enfant est inscrit dans la commune où ses parents ont
dispose de l’accord exprès de l’autre parent, dès lors une résidence, ou à défaut, c’est-à-dire notamment si la
qu’il justifie exercer, conjointement ou exclusivement, résidence des deux parents n’est pas au même endroit,
l’autorité parentale sur cet enfant et qu’aucun élément l’inscription aura lieu dans la commune du domicile de la
ne permet à l’administration de mettre en doute l’accord
réputé acquis de l’autre parent. Dès lors, en cas d’auto-
rité conjointe, une décision de changement d’école ou de
redoublement n’a pas à être signifiée aux deux parents, Et si l’un des deux parents
un seul suffit. Selon le juge, « chacun des parents peut refuse ?
légalement obtenir l’inscription ou la radiation d’une Cette inscription est-elle possible en cas
école d’un enfant mineur, sans qu’il lui soit besoin d’éta- de demande d’un des parents mais de refus
blir qu’il dispose de l’accord exprès de l’autre parent, dès de l’autre ? Ou serait-ce un cas d’illégalité ainsi
que de responsabilité comme l’avait posé un
lors qu’il justifie exercer, conjointement ou exclusivement,
tribunal administratif (TA Nice, 30 décembre
l’autorité parentale sur cet enfant et qu’aucun élément
2016, M. B, n° 1502131). Avec les nouvelles
ne permet à l’administration de mettre en doute l’accord formulations de cet arrêt n° 392949 du CE,
réputé acquis de l’autre parent » (1)… en date du 13 avril 2018, la question s’avère
un brin incertaine (mais selon nous la solution
Acte usuel de l’autorité parentale du TA de Nice resterait valable, en cas
C’est ce point qui vient d’être confirmé par le Conseil d’opposition manifeste d’un des parents :
d’État dans un arrêt important (2) « l’administration voir le considérant 4 de ce nouvel arrêt).

20 Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018


personne qui a la garde de l’enfant ; en l’absence d’accord d’établissement en cours de cycle (article L.212-8 der-
entre les parents divorcés, l’administration peut radier un nier alinéa du code de l’éducation). Si les deux parents
enfant de l’école qu’il a jusqu’alors fréquentée et l’inscrire n’ont pas l’autorité conjointe, alors celui qui a l’autorité
dans l’école de la commune de résidence de la mère chez conjointe sera celui compétent pour inscrire l’enfant.
laquelle il réside(4).
Article reproduit du blog de
Autorité conjointe ■ Maître Éric Landot,
Il faut donc, en cas de litige, demander un extrait du avocat au barreau de Paris
jugement de divorce ou tout document prouvant que http://blog.landot-avocats.net
le parent qui demande l’inscription a bien la garde de
l’enfant. La lecture de ce document suffit normalement à > (1) article 372-2 du code civil ; CAA Paris, 2 octobre 2007,
répondre à 90 % des difficultés. À la lecture du jugement M. X, nº 05PA04019.
de divorce, il importe de bien distinguer entre l’autorité > (2) n° 392949 ECLI : FR : CECHR : 2018:392949.20180413.
conjointe, qui est une question de pouvoir, et la résidence > (3) CE, 27 janvier 1988, ministère de l’Éducation nationale
alternée et la pension alimentaire, qui relèvent plus du c/Monsieur Giraud, req. nº 64076, rec. 39 ; articles L.131-2 et
L.131-5 du code de l’éducation.
lieu de vie, du mode de vie et des conditions de vie. Il
importe notamment de distinguer entre la pension ali- > (4) CAA Lyon, 28 février 2013, n° 12LY01224.
mentaire (destinée au paiement de frais pour l’enfant)
et la prestation compensatoire (destinée à l’ex-conjoint
en propre). Si les deux parents ont conjointement l’auto-
rité sur l’enfant, n’importe lequel peut inscrire l’enfant Résultats scolaires : les deux parents
à l’école ; en cas de litige (double inscription dans deux doivent être informés
communes différentes par les deux parents séparément), Ce point est à dissocier des questions sur les paiements
il faut les renvoyer à une nécessaire conciliation ou à une des droits divers, d’une part, et sur l’information des deux
saisine du juge aux affaires familiales (quitte à opérer parents quant aux résultats scolaires de leurs enfants en cas
de séparation ou de divorce (sur ce point, voir l’article L.111-4
une inscription à titre provisoire au moins pour celle des
du code de l’éducation et la circulaire nº 2006-137 du 25 août
communes où l’enfant était déjà antérieurement inscrit,
2006 relative au rôle et à la place des parents à l’école ; Lettre
surtout en cas de fratrie). À ce stade, il peut être utile du 13 octobre 1999 sur la transmission des résultats scolaires
de rappeler qu’en principe, on ne change pas un enfant aux familles – BOEN n° 38 du 28 octobre 1999).
© Syda Productions/AdobeStock

Acteurs de la vie scolaire • numéro 98 • Juin - juillet 2018 21


Là-bas ■ Audrey Minart

Royaume-Uni : un réseau d’enseignants


LGBT+ contre le harcèlement des élèves Afghanistan : 60 % des
filles ne vont pas à l’école
Lancé début juin par Daniel Gray, professeur de 32 ans, le réseau LGBTed a pour Selon un rapport de l’Unicef, 3,7 millions
objectif de rendre plus visible la communauté LGBT+ dans les écoles, collèges, d’enfants afghans âgés de 7 à 17 ans, dont
lycées et universités, et ainsi améliorer l’inclusion des jeunes concernés, du 60 % sont des filles, ne seraient pas sco-
moins éviter les situations de harcèlement. Ce réseau aurait notamment pour larisés. Un chiffre en hausse depuis 2002,
projet de partager les recherches existantes sur la manière dont les élèves vivent que l’agence explique par l’augmenta-
leur homosexualité, bisexualité ou transexualité à l’école, d’influencer la politique tion de l’insécurité, une dégradation de
d’inclusion et de soutenir les enseignants souhaitant faire leur coming out, afin la situation économique ou encore par
de devenir de nouveaux modèles pour leurs étudiants. (Slate/The Guardian) les mariages précoces. Dans certaines
régions, essentiellement au sud, ce sont
Le Vietnam s’inquiète de la santé mentale même 85 % des filles qui ne vont pas à
et du bien-être psychologique de ses élèves l’école. Une situation qui les expose au
risque d’être abusées, exploitées, ou bien
Un rapport de recherche réalisé par l’Unicef, l’Overseas Development Institute recrutées par des groupes armés.
(ODI) et l’Institut d’études de la famille et du genre de Hanoï vient de montrer
que les problèmes de santé mentale et de bien-être psychologique des enfants
sont de plus en plus problématiques. Ce travail doit servir de base pour l’élabo-
ration de programmes nationaux. Sont notamment pointés du doigt, d’un côté,
anxiété, dépression, solitude, et de l’autre, hyperactivité et déficit de l’attention.
En parallèle, le ministère de l’Éducation et de la Formation a produit une circu-
laire visant à guider la mise en œuvre de conseils d’ordre psychologique à l’atten-
tion des élèves de l’enseignement secondaire. Les écoles ont ainsi été invitées
à trouver les moyens techniques nécessaires pour la mise en place de salles
de psychologie scolaire, même si la consultation en tant que telle n’a toujours
pas été déployée dans les établissements. Le fait est que les écoles manquent
de personnel qualifié, tout comme de budget nécessaire pour le rémunérer, et
parfois même de salles dédiées. (Vietnam+)

États-Unis : des écoles interdisent le terme


de « meilleur ami »
Souhaitant éviter une exclusivité potentiellement excluante pour certains
enfants, plusieurs écoles ont interdit à leurs élèves l’utilisation du terme de
« meilleur ami ». Scandalisés, plusieurs parents sont montés au créneau. Pour le

©timsimages.uk/AdobeStock
pédopsychiatre français Stéphane Clerget, interrogé par Ouest-France, si aucune
mesure de ce type n’est encore apparue dans l’Hexagone, on défavoriserait
depuis une vingtaine d’années à l’école « cette notion d’amitié forte ». Pourtant,
celle-ci « aide à vivre, à se construire, offre un vrai soutien et aide à comprendre
que l’on n’est pas omnipotent ». (Ouest-France)

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Le dispositif intégré pour scolariser


les enfants handicapés
Un décret du 24 avril 2017 et une instruction du 2 juin déploient le fonctionnement
en dispositif intégré des instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques et services
d’éducation spéciale et de soins à domicile de l’article 91 de la loi Santé.

1enQu’est-ce qu’un
fonctionnement
dispositif intégré ?
l’agence régionale de santé (ARS), les
organismes de protection sociale, le recto-
rat et les gestionnaires d’Itep et de Sessad.
fiche d’indicateurs de suivi d’activité et un
document de suivi individuel des enfants
ou des jeunes. Il permet notamment de
Le fonctionnement en dispositif intégré Le fonctionnement en dispositif intégré justifier tant les combinaisons des moda-
(FDI) consiste en une organisation parti- est pris en compte dans le CPOM (CASF, lités d’accompagnement et de scolarisa-
culière des établissements et des services art. L.312-7-1, D.312-59-1, D.312-59-5). tion et les choix qui ont été effectués pour
d’enseignement assurant une éducation éviter crises et ruptures, que l’impact du
adaptée et un accompagnement social
ou médico-social aux mineurs ou jeunes
adultes handicapés ou présentant des dif-
3 Quelles sont les
conditions d’un
fonctionnement
FDI sur la file active de l’établissement au
regard du nombre de places autorisées
(CASF, art. L.312-7-1, D.312-59-3-1, annexe
ficultés d’adaptation. Il permet de propo- en dispositif intégré ? 2-13).
ser, directement ou en partenariat, toutes Le décret n° 2017-620 du 24 avril 2017 fixe
prestations pour les accompagner, à domi-
cile, en milieu de vie ordinaire, en accueil
familial ou dans une structure, les scola-
le cahier des charges du FDI. Ce document
traite les questions relatives au partena-
riat entre les signataires de la convention
5 Quel est l’objectif
d’un fonctionnement
en dispositif intégré ?
riser et les accueillir à titre permanent, qui traduit le FDI, au parcours de l’enfant Le FDI doit fluidifier le parcours des
temporaire ou selon un mode séquentiel, ou du jeune, à la place des titulaires de enfants, des adolescents et des jeunes
à temps complet ou partiel, avec ou sans l’autorité parentale, à la transmission des adultes, y compris par un accompagne-
hébergement, en internat, semi-internat informations entre partenaires et à la fiche ment médico-social, articulé autour de
ou externat (CASF, art. L.312-7-1). de liaison, au suivi de l’activité des Itep et l’inclusion scolaire et professionnelle, de
des Sessad et aux modalités de leur tarifi- l’accès à la citoyenneté et à la participation

2 Quels sont les


participants à un
dispositif intégré ?
cation et de leur facturation, au circuit de
gestion des prestations sociales. Il précise
en outre les conditions de modification du
sociale. Il favorise des modalités diversi-
fiées, modulables et évolutives en fonction
des besoins et vise à limiter les situations
Le FDI concerne les enfants, adolescents projet personnalisé de scolarisation d’un de crise et de rupture par la mise en œuvre
ou jeunes adultes sans atteinte à leurs élève par l’équipe de suivi de la scolarisa- de solutions rapides. Il assouplit en outre
potentialités intellectuelles et cognitives tion (CASF, art. D.312-59-3-1 annexe 2-12, l’organisation du parcours en limitant les
mais engagés dans un processus handi- code de l’éducation, art. D.351-10-1 à D.351- recours à la commission des droits et de
capant en raison de difficultés psycholo- 10-3). l’autonomie des personnes handicapées
giques perturbant gravement la sociali- (CDAPH) qu’il s’agisse de changement de
sation et l’accès aux apprentissages, et
orientés en institut thérapeutique éducatif
et pédagogique (Itep) ou vers un service
4 À quel contrôle
est soumis un
fonctionnement
modalités de scolarisation ou de passage
entre les modalités d’accompagnement
proposées par les Itep et les Sessad. La
d’éducation spéciale et de soins à domicile en dispositif intégré ? MDPH notifie ses décisions en « dispo-
(Sessad). Il s’inscrit dans la stratégie défi- Les Itep et les Sessad participant au dis- sitif Itep », et l’établissement ou le ser-
nie dans le projet régional de santé pour positif adressent, au plus tard le 30 juin vice accueillant l’enfant ou le jeune peut
accompagner les enfants et les jeunes de chaque année, à la MDPH, à l’ARS et au ensuite faire évoluer, sous certaines condi-
handicapés. Il est précédé d’une conven- rectorat les données nécessaires au suivi tions, la solution d’accompagnement sans
tion conclue entre la maison départemen- des enfants ou jeunes accueillis et au suivi nouvelle notification de la CDAPH (CASF,
tale des personnes handicapées (MDPH), de leur activité FDI. Ce bilan comporte une art. L.312-7-1).

Article extrait de la revue Gazette Santé Social n° 148 23

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