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Définition et caractérisation
A. Du point de vue syntaxique, le GN3 se définit par la position qu’il occupe dans l’indicateur
syntagmatique de base (le schéma arborescent) et par les relations d’interdépendance qu’il
entretient avec le verbe (membre verbal -MV) et avec le GN2 dans le contexte d’un verbe
transitif.
Le GN3 se laisse pronominaliser par les formes lui, leur tandis que les deux compléments
prépositionnel et circonstanciel se laissent pronominaliser par les formes à lui, à elle, à eux, à
elles, y et respectivement y:
GN3 GPrép. GAdv.
Pierre parle à Marie. Pierre pense à Marie. Pierre va à l’Université
Pierre lui parle. Pierre pense à elle. Pierre y va.
Le Datif du perdant - Source du procès. Cette relation est actualisée dans le cas des verbes
qui distribuent différemment les rôles, à savoir le Destinataire est actualisé par l’Agentif (le sujet
syntaxique) et la Source par le Datif. Ce sont les verbes du type: arracher, éviter, emprunter,
prendre, épargner, voler
Le Datif /-Cible concrète, spatiale le Datif locatif) est réalisé dans le contexte des verbes
présentant les traits [+ directionnel], [±mouvement], type: amener, revenir, arriver, venir,
parvenir.
La lettre lui est arrivée en temps utile. La lettre est arrivée à lui.
La nouvelle lui est parvenue à temps. La nouvelle est parvenue à lui.
On lui a amené le coupable. On a amené le coupable devant lui.
Le Datif de la personne affectée (qui ressent ou subit l’effet de l’action /l’état dénotés par le
verbe). Ce sont des verbes qui comportent les traits
[+ expérience subjective] [+ apparence],
1
Voir T. Cristea, Grammaire structurale du français contemporain, EDP, 1979, pag. 262-268 ; Al. Cunita, Le verbe
et ses arguments, CUMB, Bucuresti, 1979, pag. 112-139
agréer plaire paraître
convenir déplaire apparaître
coûter suffire sembler
Le Datif du Possesseur. Cette relation est actualisée dans le contexte de plusieurs sous-classes
de verbes et, dans certains cas, le datif entre en variation avec les constructions à prédéterminant
possessif ou à pronom réfléchi.
La construction à Datif possesseur est actualisée par les verbes comportant le trait
[+expérience subjective], type: attribuer, connaître, reconnaître, prêter, soupçonner,
supposer, trouver, voir.
On lui attribue des qualités exceptionnelles. On ne lui connaît pas d’amis parmi ses camarades.
On lui trouve un air bizarre.
Les verbes du type: blesser, casser, déchirer, prendre, tacher, toucher, salir, dans le
contexte d’un GN2, réalisé par un nom comportant le trait [+possession inaliénable], admettent la
construction à datif possessif en variation avec celle à prédéterminant possessif ou à pronom
réfléchi:
Il lui a blessé la jambe. Il a blessé sa jambe. (Pierre a blessé la jambe de son ami.)
Pierre lui a cassé le bras. Il a cassé son bras.
Le policier lui a touché l’épaule. Il a touché son épaule.
Pierre s’est cassé le bras.
Marie s’est taché la robe. Elle a taché sa (propre) robe.
Il en est de même lorsque le nominal- objet possédé est distribué en position de sujet, la
construction à datif possessif est en variation avec la construction à prédéterminant possessif:
Le Datif -Sujet monté dans des constructions complexes où le Datif peut être:
– Expérimentateur, dans le contexte des verbes [+expérience subjective]:
On lui a fait croire qu’il est coupable. Il croit qu’il est coupable.
– Agentif et Expérimentateur en même temps, dans le contexte des verbes [+dynamique] ou des
verbes factitifs faire, laisser, demander:
Réalisateurs du GN3
Le GN3 est réalisé par un GN introduit par la préposition à à GN) ou par un pronom personnel
au datif (lui, leur).
(1) le GN3 réalisé par un GN est placé toujours après le verbe: La maison appartient à mes
parents.
Il se laisse séparer du verbe par un adverbe modalisant ou par certains circonstants temporels:
(2) le GN3 réalisé par un pronom est placé devant le verbe: Pierre m’a parlé de son projet de
vacances.
Si le verbe est transitif et que les deux compléments d’objet direct (GN2) et d’objet
indirect au datif (GN3) sont placés devant le verbe, l’ordre des deux pronoms complément étant
déterminé par plusieurs facteurs:
– le type de phrase (assertive ou impérative)
– le statut de la phrase (affirmatif ou négatif)
– la personne du pronom qui réalise le GN3
Pierre me le donnera. Pierre ne me le donnera pas. Pierre m’en donnera. Pierre ne m’en
donnera pas.
Ne me le donne pas! Ne m’en donne pas! Ne te le demande plus! Ne nous le donnez pas!
Ne vous le reprochez plus!
– le GN3 est réalisé par un pronom de la 3-ème personne (lui, leur); Le GN2 est toujours
de la 3-ème personne (le, la , les);
– l’ordre des deux pronoms complément est inversé: GN2 + GN3 + V;
– la phrase a la structure: Ph = GN1 + GN2+ GN3 + V
Pierre le lui donnera. Pierre ne le lui donnera pas. Pierre le leur donnera. Pierre ne le leur
donnera pas.
L’objet prépositionnel accompagne, dans la plupart des cas, des verbes dont le sens
demande à être précisé dans le discours. Bien que de rection indirecte, il doit être distingué aussi
bien de l’objet indirect (objet au datif) que du complément circonstanciel. La rection est établie,
le plus souvent, par les prépositions à et de :
Pierre pense à Marie. Pierre parle de Marie.
Mais l’objet prépositionnel peut être introduit aussi par d’autres prépositions :
Appuyez sur la dernière syllabe. J’ai buté contre une pierre.
a) L’objet prépositionnel introduit par la préposition à
Le déterminant prépositionnel peut être pronominalisé par le pronom personnel précédé par
la préposition à si l’objet a le trait /+humain/ : Pierre pense à elle.
La pronominalisation peut se faire par y si l’objet porte le trait /-humain/ : Il s’attendait à cette
visite. → Il s’y attendait.
On peut quelquefois employer y comme substitut des déterminant /+humain/ surtout avec des
verbes comme : penser, se fier, croire, s’intéresser etc.
C’est un homme équivoque, ne vous y fiez pas.
Par contre, le tour à + pron. personnel pour le Dt /-animé/.
EXERCICES
I. Analysez les constituants des phrases suivantes :