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Tout système asservi peut présenter des défaillances, telle une précision imparfaite, temps
de réponse lent, un dépassement important et une grande sensibilité aux perturbations. Ce qui
implique la nécessité de corriger ces anomalies à l’aide de l’asservissement. Le système asservi
doit comporter un correcteur ou bien un régulateur, qui a pour but de respecter les performances
du système.
Notre rôle consiste particulièrement de faire un dimensionnement d’un correcteur qui a une
fonction de transfert telle que son association avec celle du système à asservir nous garantit les
performances désirées. On a deux démarches principales à ce problème :La première consiste
d’utiliser des correcteurs disponibles dans l’industrie, leur composition est fixée, et notre rôle
est d’adapter les paramètres.
La deuxième démarche consiste de réaliser un correcteur bien précis, adapté au cahier de
charges posé, ce correcteur n’est pas disponible dans l’industrie, et il faut le concevoir.
Par la première ou la deuxième démarche, il existe de nombreuses techniques mathématiques,
graphiques et expérimentales pour bien réaliser un correcteur.
2. Structure d’un système asservi :
Un système asservi est un système stabilisé par rapport à sa consigne. Le principe général
est de comparer la consigne et l'état du système de manière à le corriger. On parle également
de système en boucle fermée, il est constitué de :
Chaine directe : C’est la partie opérative du système, généralement pourvue d'un gain en
puissance important (chaudière, moteur, amplificateur opérationnel, amplificateur de
puissance).
Chaine de retour : C’est un ensemble de capteurs et de circuits de conditionnement qui
fournissent une image de la valeur réellement obtenue en sortie du système.
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Un soustracteur : Il applique à la partie opérative une commande (le signal d'erreur) qui est la
différence entre la valeur de sortie que l'on souhaite obtenir et celle que l'on obtient réellement.
3. Fonction de transfert en boucle ouverte et fermée :
Une boucle d’asservissement répond à un besoin (garantir la position d’un mobile, sa vitesse
en toutes circonstances, reproduire aussi précisément que possible une consigne, etc.). Les
exigences permettant de quantifier ce besoin se traduisent par des performances attendues. Ces
performances et leurs niveaux sont consignés dans le cahier des charges fonctionnelles :
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Précision 𝜀𝑠 , Dépassement (D%) ou non, Rapidité (temps de montée et temps d’établissement).
Le concepteur intègre ces contraintes dans ses calculs d’avant-projet en évaluant dans un
premier temps les performances intrinsèques du système, puis en les améliorant par une
correction.
Cette dernière est effectuée dans le domaine fréquentiel en travaillant sur la réponse harmonique
en boucle ouverte dans le plan de Bode, de Nyquist ou de Black.
Dans la partie pratique on va utiliser le diagramme de Bode pour analyser la stabilité de notre
système et la réponse en échelon pour visualiser les critères de performances.
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Les critères de performance demandés dans le cahier des charges fonctionnelles, sont
généralement parmi ceux récapitulés dans le tableau suivant :
5. Les correcteurs :
Principe :
La relation entre la sortie u(t) et le signal d'erreur ε(t) est : 𝑢(𝑡) = 𝐾𝑝 . 𝜀(𝑡)
𝑈(𝑝)
C’est à dire : = 𝐾𝑝 avec 𝐾𝑝 est appelé « gain proportionnel »
𝜀(𝑝)
Effet :
L’action proportionnelle :
• Entraîne une augmentation du gain, d’où une diminution de l’erreur statique (amélioration de
la précision), mais
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• Augmente la bande passante du système, ce qui
• Améliore la rapidité du système et,
• Augmente l’instabilité du système.
Le correcteur proportionnel P n'est généralement pas utilisé seul. On verra que tout correcteur
possède au moins l’action proportionnelle.
L'augmentation de 𝑲𝒑 , entraîne :
Principe :
𝑑𝑢(𝑡)
La relation entre la sortie 𝑢(𝑡) et le signal d'erreur 𝜀(𝑡) est : = 𝐾𝑖 𝜀(𝑡)
𝑑𝑡
t
Ou encore : u (t ) Ki (t )dt
0
U ( p) Ki 1
C’est à dire :
( p) p Ti p
Avec : 𝐾𝑖 est appelé « gain intégral » et 𝑇𝑖 est appelé « constante de temps d’intégration »
Schéma fonctionnel du correcteur I :
Effet :
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L’action intégrale pure :
Principe :
t
La relation entre la sortie 𝑢(𝑡) et le signal d'erreur 𝜀(𝑡) est : u (t ) K p . (t ) Ki . (t )dt
0
U ( p) K K K
C’est à dire, Kp i p p i
( p) p
p Kp
U ( p) K 1
Ou encore, K p 1 i K p 1
( p)
pK p pTn
Effet :
Ce correcteur sera utilisé chaque fois qu’une erreur permanente doit être annulée ou
minimisée, c'est à dire une amélioration de la précision du système. En effet, il introduit une
augmentation du gain global du système aux basses fréquences.
Par ailleurs, le correcteur PI a un effet déstabilisant en raison du pôle à l’origine (déphasage
supplémentaire entre 0 et –90°). Mais, Le zéro supplémentaire introduit tend à minimiser cette
instabilité.
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𝐾𝑝 et 𝐾𝑖 sont tous deux réglables. 𝐾𝑖 ajuste l'action intégrale, tandis que 𝐾𝑝 affecte à la fois les
actions intégrale et proportionnelle.
L'augmentation de 𝑲𝒊 , entraîne :
Principe :
d (t )
La relation entre la sortie 𝑢(𝑡) et le signal d'erreur 𝜀(𝑡) est : u (t ) K d
dt
U ( p)
C’est à dire, K d . p Tp . p
( p)
Avec : 𝐾𝑑 gain dérivé, 𝑇𝑑 Constante de temps de dérivation.
Effet :
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• mais fait diminuer la précision du système,
• et amplifie les bruits de hautes fréquences.
Le correcteur à action exclusivement dérivée n’est pratiquement jamais utilisé. Il est en général
associé au correcteur Proportionnel.
Principe :
d (t )
La relation entre la sortie u(t) et le signal d'erreur ε(t) u (t ) K p . (t ) K d .
dt
U ( p)
C’est à dire, K p Kd . p
( p)
U ( p) K
K p (1 d . p) K p (1 Td p)
( p) Kp
Effet :
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II. Deuxième partie :
1. Introduction :
La machine étudiée est une machine à courant continu à aimant permanent. Elle peut être
modélisée par l’intermédiaire d’équations électrique définis par un circuit d’induit et un circuit
inducteur, l’induit de la MCC peut être considéré comme une résistance 𝑅 et une inductance 𝐿
en série avec une source de tension commandée 𝑒(𝑡) proportionnelle à la vitesse 𝜔(𝑡), et
d’équations mécanique qui représentent la MCC par l’inertie de l’induit augmentée de celui de
la charge entraînée.
Pour cet exemple, nous supposons que l'entrée du système est la source de tension 𝑉
appliquée à l’entrée du moteur, alors que la sortie est la vitesse de l'arbre 𝜔(𝑡). Le rotor et
l'arbre sont supposés être rigides. Nous supposons en outre un coefficient de frottement
visqueux 𝑏, qui est proportionnelle à la vitesse angulaire de l'arbre 𝜔(𝑡).
2. Mise en équation :
𝑇 = 𝐾𝑚 𝑖
𝑒 = 𝐾𝑒 𝜔
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Depuis la figure 9, nous pouvons extraire les équations suivantes :
𝑑𝑖
𝑉 = 𝑅. 𝑖 + 𝐿 +𝑒
𝑑𝑡
𝑑𝜔
𝐽 = 𝑇 − 𝑇𝑟
𝑑𝑡
3. Fonction de transfert :
𝑑𝑖
𝑉 = 𝑅. 𝑖 + 𝐿 +𝑒
𝑑𝑡
𝑑𝑖
𝐿 = 𝑉 − 𝑅. 𝑖 − 𝑒
𝑑𝑡
𝑑𝑖
𝐿 + 𝑅. 𝑖 = 𝑉 − 𝐾𝑒 𝜔
𝑑𝑡
𝑑𝜔
𝐽 = 𝑇 − 𝑇𝑟
𝑑𝑡
𝑑𝜔
𝐽 + 𝑇𝑟 = 𝑇
𝑑𝑡
𝑑𝜔
𝐽 + 𝑏𝜔 = 𝐾𝑚 𝑖
𝑑𝑡
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Nous arrivons à la fonction de transfert en boucle ouverte en éliminant 𝐼(𝑝) entre les deux
équations ci-dessus [1] et [2], où la vitesse de rotation est considérée comme la sortie et la
tension d'induit est considérée comme l'entrée.
Ω(𝑝)(𝐽𝑝 + 𝑏) 𝐾𝑚 𝐼(𝑝)
=
𝑉(𝑝) − 𝐾𝑒 Ω(𝑝) 𝐼(𝑝)(𝐿𝑝 + 𝑅)
Ω(𝑝) 𝐾𝑚
𝐹𝐵𝑂 = =
𝑉(𝑝) (𝐽𝑝 + 𝑏)(𝐿𝑝 + 𝑅)+𝐾𝑒 𝐾𝑚
Ω(𝑝) 0.01
𝐹𝐵𝑂 = =
𝑉(𝑝) (0.01𝑝 + 0.1)(0.5𝑝 + 1) + 10−4
Ω(𝑝) 0.01
𝐹𝐵𝑂 = = 2
𝑉(𝑝) 0.005𝑝 + 0.06𝑝 + 0.1001
Ω(𝑝) 0.01
𝐹𝐵𝐹 = =
𝑉(𝑝) 0.005𝑝2 + 0.06𝑝 + 0.1101
4. Cahier de charges :
Considérons d'abord que notre moteur non régulé tourne à 0,1 𝑟𝑎𝑑/𝑠 en régime
permanent pour une tension d'entrée de 1 𝑉𝑜𝑙𝑡. Puisque la condition de base d'un moteur, c'est
qu'il doit tourner à la vitesse désirée, nous demandons que l'erreur statique de la vitesse du
moteur soit moins de 1%, le temps d’établissement soit moins de 2 secondes, temps de montée
moins d’une seconde, aussi, un dépassement de moins de 5%. En résumé, pour une commande
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échelon unité de la vitesse du moteur, la sortie du système de contrôle doit répondre aux
conditions suivantes :
Asservissement de vitesse :
Ce système sera modélisé par la somme des couples agissant sur l'inertie du rotor et
l'intégration de la vitesse et les lois de Kirchoff appliquées au circuit induit.
Tout d'abord, nous allons modéliser les intégrales de la vitesse et du courant d'induit :
𝑑𝜔
𝐽 = 𝑇 − 𝑇𝑟
𝑑𝑡
𝑑𝜔 1
= (𝑇 − 𝑇𝑟)
𝑑𝑡 𝐽
𝑑𝜔 1
= 𝐽 (𝐾𝑚 𝑖 − 𝑏𝜔) [3]
𝑑𝑡
𝑑𝑖
𝑉 = 𝑅. 𝑖 + 𝐿 +𝑒
𝑑𝑡
𝑑𝑖
𝐿 = 𝑉 − 𝑅. 𝑖 − 𝑒
𝑑𝑡
𝑑𝑖 1
= 𝐿 (𝑉 − 𝑅. 𝑖 − 𝐾𝑒 𝜔) [4]
𝑑𝑡
Ainsi nous obtenons le circuit ci-dessous où les blocs en jaunes sont les intégrales de la vitesse
et du courant.
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Figure 10 Schéma bloc d'asservissement de vitesse du MCC.
Asservissement de position :
Pour le contrôle de la vitesse du MCC on va utiliser le correcteur PI, et on fait changer les
valeurs de 𝐾𝑖 et 𝐾𝑝 jusqu’à ce que les conditions du cahier de charges seront satisfaites.
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Rappelons que la commande de la vitesse est faite avec une entrée en échelon et que nous
voulons une erreur statique moins de 1%, un temps d’établissement moins de 2 secondes, temps
de montée moins d’une seconde, et un dépassement moins de 5%.
Le schéma de la réalisation sous Simulink ci-dessous regroupe le système en boucle fermée
sans correction et avec correction, avec la visualisation des trois signaux, la consigne (Orange),
la vitesse avec correction (Vert), et sans correction (Bleu).
Les valeurs de 𝐾𝑖 et 𝐾𝑝 avec lesquels nous avons obtenu la courbe en vert sont de 𝐾𝑖 = 38 et
𝐾𝑝 = 20.
Figure 13 Figure montrant les signaux, commande en échelon, réponse sans correction et avec correction PI.
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Pour analyser la réponse obtenue et voir si le cahier de charges est respecté ainsi que la
stabilité de notre système, on va calculer la fonction de transfert avec le correcteur et simuler le
résultat avec Matlab, pour en déduire les critères de performance et de stabilité du système :
38 0,01
𝐹𝐵𝑂(𝑃𝐼) = (20 + )×( 2
)
𝑝 0,005𝑝 + 0,06𝑝 + 0,1001
0,2𝑝 + 0,38
𝐹𝐵𝑂(𝑃𝐼) =
0,005𝑝3 + 0,06𝑝² + 0,1001𝑝
0,2𝑝 + 0,38
𝐹𝐵𝐹(𝑃𝐼) =
0,005𝑝3 + 0,06𝑝2 + 0,3001𝑝 + 0.38
Les commandes pour voir la réponse en échelon de la fonction de transfert et le diagramme de
Bode sont les suivantes :
Concernant la stabilité du système le diagramme de Bode ci-dessous montre bien que notre
fonction de transfert corrigée en boucle ouverte est stable.
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Figure 15 Diagramme de Bode en boucle ouverte montre que le système est stable.
Pour les critères de performance du système nous avons obtenu le résultat suivant :
Erreur statique : 0%
Dépassement : 0.506%
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Temps de rétablissement : 0.619 s
Temps de monté : 0.397 s
Résultat : Cahier de charges est respecté.
Dans cette partie on va utiliser le correcteur PD pour réguler la position du MCC, comme
le schéma précédent, celui-ci à son tour regroupe le système en boucle fermée sans correction
et avec correction, avec la visualisation des trois signaux.
Les valeurs de 𝐾𝑑 et 𝐾𝑝 avec lesquels nous avons obtenu la courbe en vert sont de 𝐾𝑑 = 30 et
𝐾𝑝 = 45.
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Figure 18 Figure montrant les signaux, commande en échelon, réponse sans correction et avec correction PD.
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Le diagramme de Bode ci-dessous montre que le système est stable.
Figure 20 Diagramme de Bode en boucle ouverte montre que le système est stable.
Pour les critères de performance du système nous avons obtenu le résultat suivant :
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Erreur statique : 0%
Dépassement : 0.851%
Temps de rétablissement : 1.24 s
Temps de monté : 0.281 s
Résultat : Cahier de charges est respecté.
III. Conclusion :
Ce travail nous a permis de voir comment un asservissement de vitesse et de position
peuvent être atteins avec des contrôleurs PI et PD.
Dans un premier temps nous avons choisi le moteur à courant continu comme exemple pour
notre travail, puis on a défini les équations électriques et mécaniques, et on a modélisé ce
système sous Simulink pour lui appliquer un contrôle de vitesse et de position avec des
correcteurs PI et PD.
A la fin de ce travail, nous espérons avoir répondu au cahier de charges tout en notant que le
sujet est intéressant et demande de plus amples recherches.
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Liste des figures
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Bibliographie et webographie
http://ctms.engin.umich.edu/CTMS/index.php?example=MotorSpeed§ion=SystemModeling
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