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Mesures de risque de marché

Cours de la chaire Risques Financiers de la fondation du Risque

Cours de Master 2ème année, 2012-2013


Master Recherche Probabilités et Applications (Université Paris 6 et Ecole Polytechnique)
Master Recherche Mathématiques et Applications (Université Marne La Vallée et ENPC)

Thomas GUIBERT

30 Janvier 2013

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SOMMAIRE
Introduction

Définition et typologie des risques


DEFINITION ET TYPOLOGIE DES RISQUES
FOCUS SUR LES RISQUES DE MARCHE : ORGANISATION TYPE D’UNE DIRECTION DES RISQUES DE MARCHE

La réglementation bancaire
LES OBJECTIFS ET LES DIFFÉRENTS INTERVENANTS
UN PEU D’HISTOIRE : FOCUS SUR LE COMITE DE BALE
UN PEU D’HISTOIRE : FOCUS SUR BALE ET LES RISQUES DE MARCHE

Les mesures de risque de marché


INTRODUCTION
LES SENSIBILITÉS
LA VALUE AT RISK (VAR)
L’EXPECTED SHORTFALL (ES)
LES STRESS TESTS (SCÉNARIOS DE CRISE)
LA STRESSED VAR (SVAR)
L’INCREMENTAL RISK CHARGE (IRC)
LA COMPREHENSIVE RISK MEASURE (CRM)
SYNTHESE

Le lien entre les mesures de risque de marché et le capital réglementaire

Synthèse et conclusion

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INTRODUCTION

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CHAPITRE 01

DEFINITION ET TYPOLOGIE DES RISQUES

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Définition et typologie des risques (1/3)

 Définition des risques


▫ Les banques sont exposées à des risques inhérents à leurs activités.
▫ Le risque est associé à la notion d’incertitude mais également aux pertes qu’il peut engendrer.
▫ Les mesures de risque ont pour objectif de quantifier ces pertes, selon les types de risque.

 Risque de crédit (y compris le risque pays)


▫ Risque que l’emprunteur (un particulier, une entreprise, un émetteur ou un Etat) ne rembourse pas sa dette
aux échéances fixées. Le risque de crédit inclut le risque de contrepartie afférent aux opérations de marché.
▫ Cas pratiques :
- Monsieur X a contracté un emprunt auprès de sa banque pour acheter un appartement. Monsieur X perd son emploi et n’est
plus en mesure de payer ses mensualités aux échéances fixées.
- Crise sur les emprunts russes 1998: spéculation sur les titres de créances négociables. L’Etat russe se déclare en cessation
de paiement en août 1998.

 Risque de marché
▫ Risque de pertes résultant de l’évolution des prix du marché (cours des actions, des matières premières, des
devises et des taux d’intérêt).
▫ Cas pratiques :
- Flash crash du 6 mai 2010, Etats-Unis : un fonds a vendu une quantité inhabituelle de contrats sur S&P500, les transactions
haute fréquence ont réagi de manière agressive.

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Définition et typologie des risques (2/3)

 Risque opérationnel
▫ Risque de pertes résultant d’une inadaptation ou d’une défaillance imputable à des procédures, personnels
et systèmes internes ou à des événements extérieurs.
▫ Cas pratiques :
- Des traders ont pris des positions spéculatives massives, en dehors de leurs attributions et non couvertes. Ils ont réussi à les
dissimuler à leurs hiérarchies et aux systèmes de contrôle des banques. Cela a notamment été le cas des banques
suivantes: la Barings (1995 – 1.3 GUSD), la Société Générale (2007 – 4.9 GEUR) et UBS (2011 – 2.3 GUSD).
- L’affaire Madoff : il s’agit d’une escroquerie connue sous le nom de « chaine de Ponzi ». Madoff proposait des rendements
très élevés, mais en fait payait les intérêts des premiers investisseurs avec le capital apporté par les derniers entrés.

 Risque de non-conformité
▫ Risque de sanction ou de perte financière découlant du non-respect de la réglementation bancaire et
financière ou des règles internes.
▫ Cas pratiques :
- Etablissement de crédit A, avertissement et sanction pécuniaire de 800KEUR, nov./déc. 2011. Selon l’article 1 du règlement
97-02, les dispositifs de contrôle interne d’une banque doivent être adaptés à la nature et au volume de ses activités, à sa
taille et aux risques auxquels elle est exposée. Une mission d’inspection de la Commission bancaire a montré que
l’établissement A n’avait pas fait évoluer l’architecture de son dispositif de surveillance des risques au même rythme que la
complexité de ses opérations de marché. http://www.acp.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/acp/publications/registre-
officiel/20111216-Decision-de-la-commission-des-sanctions.pdf
- « La banque britannique accepte de payer 1,9 milliard de dollars (1,5 milliards d’euros) pour clore les poursuites engagées
par les autorités américaines dans une affaire de blanchiment d'argent sale appartenant notamment à des cartels de la
drogue. « HSBC a conclu un accord avec les autorités américaines dans le cadre d'enquêtes concernant des infractions aux
lois sur les sanctions (frappant certaines entités criminelles ou assimilées) et la lutte contre le blanchiment d'argent », a
précisé la banque dans un communiqué. » Source : Les Echos - 11/12/2012

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Définition et typologie des risques (3/3)

 Risque de liquidité
▫ Risque que la banque ne puisse pas faire face à ses flux de trésorerie à un coût raisonnable.
▫ Cas pratique :
- Crise des subprimes en 2007: nationalisation de Northern Rock, solvable mais investi dans des crédits hypothécaires non
liquides.

 Risque structurel de taux d’intérêt et de change


▫ Risque de pertes ou de dépréciations sur les actifs en cas de variation sur les taux d’intérêt et de change.

 Risque stratégique
▫ Risque inhérent à la stratégie choisie ou résultant de l’incapacité à mettre en œuvre cette stratégie.

 Risque de réputation
▫ Risque résultant d’une perception négative de la part des clients, des contreparties, des actionnaires, des
investisseurs ou des régulateurs qui peut affecter défavorablement la capacité d’une banque à maintenir ou
engager des relations d’affaires et la continuité de l’accès aux sources de financement.

 Risque environnemental et social


▫ Risque résultant d’une prise en compte inadéquate des enjeux relatifs à la Responsabilité Sociale et
Environnementale des Entreprises. Il est à considérer dans les relations du secteur de la Finance avec toutes
ses parties prenantes : les clients, mais aussi les collaborateurs, les actionnaires, les fournisseurs et la
société civile.

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Focus sur les risques de marché : organisation type d’une Direction des Risques de Marché

 Organisation type d’une Direction des Risques de Marché


▫ Rôles et expertise des différentes fonctions par rapport aux mesures de risque de marché

Directeur des
Risques de
Marché

Analytics Marché

Méthodologies Validation des Gestion des


Gestion de Production des
des mesures de modèles de Risques de
projets indicateurs
risque de marché pricing Marché

Utilisation des
Définition des Validation Tests d’impacts,
Gestion de projets, indicateurs au
Rôle méthodologies, indépendante des analyse
implémentation, quotidien dans la
choix de mesures de risque quotidienne des
etc. gestion des
modélisation de marché indicateurs
risques

Expertise quantitative Expertise Système d’Information Expertise métier


Expertise (modèles de pricing) (implémentation IT, production, etc.) (marché et produits)

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CHAPITRE 02

LA REGLEMENTATION BANCAIRE

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La réglementation bancaire – les objectifs et les différents intervenants

 La réglementation bancaire a notamment pour objectifs :


▫ Adapter ou améliorer les règles de fonctionnement et ainsi participer à la modernisation et la stabilité du secteur bancaire,
▫ Limiter la prise de risques excessive,
▫ Prévenir le risque systémique,
▫ Assurer aux clients une information de qualité.

Réglementation prudentielle supranationale


G20 Le G20 fixe les orientations prioritaires.
FSB Le Financial Stability Board (FSB ou Comité de
Comité de stabilité financière) les décline opérationnellement et
Bâle émet des recommandations.
Le Comité de Bâle publie des recommandations, sous
Parlement européen l’égide de la BRI (Banque des Règlements
Internationaux).
Conseil européen
Commission européenne Convergence européenne
ABE Les instances européennes transposent ces
(Autorité Bancaire Européenne) recommandations en droit européen (directives).
Ces recommandations ont abouti, par exemple, à
Parlement français l'adoption de la Directive CRD (Capital Requirement
Directive).
ACP (Autorité de contrôle prudentiel)

CRBF (Comité de la réglementation bancaire) Au niveau national, implémentation des dispositions


communautaires et des lois nationales.
AMF (Autorité des marchés financiers)
Source: document interne Société Générale.

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La réglementation bancaire – un peu d’histoire : focus sur le Comité de Bâle

 Les « Principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace » publiés par le Comité de Bâle
constituent le standard le plus important dans le domaine de la réglementation et du contrôle
bancaire. Ces principes définissent le cadre d’ensemble du contrôle bancaire et couvrent :
▫ L’agrément des établissements, Dans la pratique : les étapes clés:
- Publication d’un document consultatif par le Comité de Bâle et réalisation d’études d’impacts,
▫ La réglementation prudentielle, - Lobbying et réponses des banques,
- Publication d’un document final intégrant ou non les retours des banques,
▫ Les techniques de contrôle, - Phase d’implémentation avec réalisation d’études d’impacts complémentaires,
▫ Les prérogatives des autorités. - Présentation d’un dossier de demande de validation de l’utilisation des modèles internes par
les banques à leur régulateur (ACP en France),
- Mission de validation de l’ACP sur place,
- Rapport de l’ACP, avec recommandations à mettre en œuvre selon un calendrier fixé.
 Les dates clés
1974 1988 1996 1999 2004 2009 2010 2012
Création Publication Publication Consultation
des accords d’amendements sur les Bâle 2 Bâle 2.5 Bâle 3 Bâle 4 ?
du Comité de Bâle I relatifs au risque accords de
de Bâle de marché Bâle 2

 Les recommandations de Bâle 2 s’articulent autour de 3 piliers :


▫ Pilier 1 : exigences minimales de fonds propres
- Exigences de fonds propres minimales afin de couvrir les risques de marché, de crédit et opérationnels.
▫ Pilier 2 : processus de surveillance prudentielle
- Principes de la surveillance prudentielle afin de garantir que le capital est suffisant afin de couvrir les risques encourus.
▫ Pilier 3 : discipline de marché
- Des règles de transparence sont établies quant à la discipline de marché et l’information mise à la disposition du public.

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La réglementation bancaire – un peu d’histoire : focus sur Bâle et les risques de marché (1/2)

 Focus sur les textes de Bâle relatifs aux risques de marché :


▫ Bâle 2 – Consultation juin 1999 / Document final 2004 / Implémentation fin 2006
- VaR et méthode standard avec limitation des bénéfices liés au netting.

▫ Bâle 2.5 – Consultation janvier 2009 / Document final juillet 2009 / Implémentation fin 2011
- Renforcement du cadre de Bâle II et objectif affiché d’augmenter le capital du portefeuille de trading.
- Réduction de la pro-cyclicité des exigences de fonds propres.
- Prise en compte de facteurs de risque autres que “marché” sur le trading book : le risque de crédit.
- Le dispositif de Bâle II (VaR et méthode standard) est complété par de nouveaux éléments :
 Les modèles internes : la VaR est complétée par 3 nouvelles mesures de risque de marché : la VaR stressée,
l’Incremental Risk Charge (IRC) et la Comprehensive Risk Measure (CRM);
 La méthode standard (taux, change, equity et matières premières) est complétée par une charge en capital en méthode
pour les positions de Titrisations, similaire à celle du banking book (ce qui adresse les arbitrages entre trading et banking).

▫ Bâle 4 ? – Fundamental Review of the Trading Book – Consultation de mai à septembre 2012 / ?
- Adresser les faiblesses mises en évidence par la crise, définir un cadre réglementaire unifié (en opposition au patchwork post
Bâle 2.5) qui puisse être appliqué à toutes les banques et qui permette les comparaisons entre banques.
- Le Comité de Bâle propose notamment:
 L’utilisation d’une mesure d’Expected Shortfall calculée sur une période stressée, à la place des VaR et VaR stressée.
 La prise en compte d’horizons de liquidité différenciés ainsi que la limitation des bénéfices de diversification et de hedge.
 La possibilité de réintégrer dans ce cadre unifié les risques de crédit actuellement captés par les mesures IRC et CRM.
 La mise en place d’un calcul en méthode standard qui pourrait servir de floor pour le capital réglementaire.

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La réglementation bancaire – un peu d’histoire : focus sur Bâle et les risques de marché (2/2)

 De Bâle 2 à Bâle 2.5 puis Bâle 4 ?

Bâle 2 Bâle 2.5 Bâle 4 ?

VaR VaR
Expected Shortfall

VaR spécifique VaR stressée - période stressée


Modèles internes - horizons de liquidité
IRC - limitation diversification
- réintégration IRC/CRM
- floor en standard
CRM

Méthode standard Méthode standard Méthode standard


(IR, FX, EQ et CTY) (IR, FX, EQ et CTY) (IR, FX, EQ et CTY)
Méthode standard
Méthode standard Méthode standard
Titrisation Titrisation

temps

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CHAPITRE 03

LES MESURES DE RISQUE DE MARCHE

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CHAPITRE 03

Introduction

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Les mesures de risque de marché – introduction (1/4)

 La valorisation d’un portefeuille de trading fait apparaître une dépendance aux :


▫ Eléments contractuels : nominal, qualité de la contrepartie, clauses particulières, etc.
▫ Eléments liés à son nom : qualité de crédit propre, accès à la liquidité (coût de refinancement), etc.
▫ Paramètres de marché explicites : cours des actions, taux de swaps, etc.
▫ Paramètres de marché implicites : volatilités, etc.
▫ Paramètres de marché plus exotiques : corrélations, etc.
▫ Paramètres de modèles : paramètres numériques (liés au calibrage des modèles), etc.

Dans la pratique :
 De la mesure à l’analyse des risques de marché
On considère une option sur un indice Equity dont le prix dépend
▫ Etapes préalables de plusieurs paramètres :

- Analyse économique des risques encourus P(S, K, r, T, σ, d, q)


- Identification des facteurs de risque
- Eléments contractuels : strike K, maturité T, etc.
- Collecte des données - Paramètres de marché explicites : cours de l’indice sous-jacent,
taux d’intérêt utilisé pour actualiser les flux,
▫ Etapes de modélisation
- Paramètres de marché implicites : la nappe de volatilités (à la
- Modélisation des facteurs de risque monnaie et smile), les dividendes et repos,
- Lien entre facteurs de risque et valeur du portefeuille - Paramètres de marché plus exotiques : les corrélations dans le
cas de produits multi sous-jacents,
- Evaluation de la distribution de P&L du portefeuille
- Paramètres de modèles : selon le modèle de pricing utilisé
- Evaluation de la robustesse des modèles (backtesting) (Black & Scholes, volatilité locale, volatilité stochastique).

▫ Etapes d’analyse, de synthèse et de pilotage du risque


- Calcul des indicateurs de risque
- Analyse du risque ex-ante
- Suivi et pilotage du risque
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Les mesures de risque de marché – introduction (2/4)

 Etapes préalables
▫ Analyse économique des risques encourus sur le portefeuille de négociation
- Actions & indices : les cours des actions et indices, leurs volatilités (à la monnaie et smile), les dividendes, etc.
- Taux : les taux de swaps, les taux Trésor, les volatilités des taux, etc. Dans la pratique :
- Change : les taux de change, les volatilités des taux de change, etc. Dans le cas de l’option sur indice Equity
précédente, quels facteurs de risque retenir parmi
- Crédit : les spreads de crédit, les volatilités, etc. l’ensemble des paramètres de marché ? spots,
taux, volatilités, dividendes, repos, corrélations, etc.
- Matières premières : les cours des matières premières, leurs volatilités, etc.

▫ Identification des facteurs de risques: quelques exemples de changements de dynamiques

Source : La formation des prix sur le marché des CDS : les enseignements de la
crise souveraine (2010 - ) - Christophe Bonnet - AMF, janvier 2012
Impacts de la faillite de
Lehman sur l’indice S&P500
Crise souveraine : élargissement des spreads de CDS

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Les mesures de risque de marché – introduction (3/4)

 Etapes préalables
▫ Identification des facteurs de risques: quelques exemples de changements de dynamiques

Risque spécifique
(ou idiosyncratique) :
variations du cours
d’une action en
raison d’événements
qui sont propres à
l’entreprise
indépendamment
des phénomènes qui
affectent l’ensemble
des actions (le
marché).

▫ Collecte des données

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Les mesures de risque de marché – introduction (4/4)

 Etapes de modélisation
▫ Modélisation des facteurs de risque
▫ Lien entre les facteurs de risque et la valeur du portefeuille
▫ Evaluation de la loi de probabilité des portefeuilles
▫ Evaluation de la robustesse des modèles (backtesting)

 Choix de mesures afin de gérer les risques de marché


- Modélisation non probabiliste
 Expositions en nominal
 Sensibilités du portefeuille aux paramètres de marché
- Modélisation probabiliste
 VaR
 Expected Shortfall
 Scénarios de stress
 Stressed VaR
 IRC
 CRM

 Etapes d’analyse, de synthèse et de pilotage du risque


▫ Calcul d’indicateurs de risque
▫ Analyse du risque ex-ante
▫ Suivi et pilotage du risque

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CHAPITRE 03

Les sensibilités

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Les mesures de risque de marché – les sensibilités

 Définition
▫ Les sensibilités permettent de mesurer la variation du prix d’un produit financier suite à la variation d’un
paramètre de marché.
▫ Mathématiquement, les sensibilités correspondent aux dérivées partielles du prix par rapport à un ou
plusieurs paramètres de marché.
Risque de modèle : selon le modèle de pricing utilisé afin de valoriser un produit
▫ Les sensibilités sont appelées les « grecques ».
financier, des prix différents peuvent être obtenus. Les sensibilités aux différents
paramètres de marché peuvent également avoir des valeurs différentes.
 Quelques exemples de sensibilités
dP
▫ Delta : sensibilité du prix du produit dérivé par rapport au cours du sous-jacent ∆=
dS
dP
▫ Vega : sensibilité du prix du produit dérivé par rapport à la volatilité implicite v =

dP
▫ Rho : sensibilité du prix du produit dérivé par rapport à une variation des taux d’intérêt ρ =
dr
dP
▫ Thêta : sensibilité du prix du produit dérivé à l’écoulement du temps θ =
dt
d 2P
▫ Gamma : sensibilité du delta par rapport au cours du sous-jacent Γ =
dS 2
Dans la pratique : les sensibilités sont calculées en appliquant un choc sur le paramètre de marché :
1 + 1%), , , , , , ) − , , , , , , )
Δ=
 Utilisation 1%

▫ Les sensibilités sont utilisées par les traders afin de gérer leurs positions ainsi que les risk managers.
▫ Les sensibilités sont reportées au responsable du trading, au responsable des risques, etc.
▫ Elles sont utilisées afin de décomposer et d’expliquer les variations du prix P:

2
dS  dS 
dP = ∆ + 0.5Γ   + v + ρ dr + ...
S  S  σ
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CHAPITRE 03

La Value at Risk

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Les mesures de risque de marché – la Value at Risk – définition (1/2)

 Définition
▫ La VaR est définie comme la perte potentielle maximale pouvant survenir pour un niveau de confiance donné
et pour un horizon temporel fixé. Mathématiquement, la VaR est définie comme le quantile de la distribution
des gains et pertes pour le niveau de confiance fixé.
Dans la pratique : si la VaR d’un portefeuille de trading est de 10 MEUR au seuil de 99% à un horizon1 jour, alors il y a 99% de chances
que la perte subie n’excède pas 10 MEUR à 1 jour.

▫ La VaR correspond à un montant de pertes; elle est fonction de trois paramètres :


- La distribution des gains et pertes du portefeuille (positions et facteurs de risque)
- Le niveau de confiance
 Plus le niveau de confiance est élevé, plus la VaR est élevée.
 Lorsque le niveau de confiance augmente, le nombre d’occurrences au-delà de la VaR diminue, ce qui réduit la qualité
de la mesure.
 La VaR est utile tant qu’elle peut être vérifiée, i.e. que l’on backteste le modèle en vérifiant si la fréquence des pertes
observées dépasse le niveau de confiance. Une valeur trop élevée du quantile, à 99.99% par exemple, conduirait à un
dépassement tous les 10,000 jours de trading, soit tous les 40 ans.
- L’horizon temporel
 Plus l’horizon temporel est long, plus la VaR est élevée.
 L’horizon temporel est défini en fonction de l’horizon de gestion.
 Il est dicté par la profondeur des données de marché et les régulateurs.

Dans la pratique : le changement d’horizon temporel est réalisé à partir


de la racine carrée du temps. Le passage d’une VaR à 1 jour à une VaR à
10 jours se fait :
VaR(10 j , 99%) = VaR (1 j , 99%) × 10
VaR

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Les mesures de risque de marché – la Value at Risk – définition (2/2)

 Un peu d’histoire
▫ La VaR a été popularisée par JP Morgan, elle est largement acceptée par les banques depuis 1993.
▫ La VaR a été adoptée par les accords de Bâle en 1996-1998.

Dans la pratique :
 La VaR est utilisée La réglementation impose, pour le calcul du capital réglementaire :
- Un seuil de confiance de 99%, de sorte que la perte observée ne
▫ En tant que mesure de risque de marché, devrait excéder statistiquement la VaR dans 1% des cas seulement;
▫ Mais aussi pour le calcul du capital réglementaire. - Un horizon temporel de 10 jours, qui suppose que toutes les positions
peuvent être liquidées ou couvertes sur cette durée.

 Les éléments d’un système de VaR


▫ Les positions du portefeuille
- Collecte des positions et identification des paramètres de marché.
▫ Les facteurs de risque Facteurs de Niveau de
- Choix des facteurs de risque (sous-ensemble des paramètres de marché). risque confiance

- Choix de la modélisation des facteurs de risque.


- Collecte des données de marché.
▫ La méthode d’estimation de la VaR Positions du
portefeuille de Horizon temporel
- L’approche paramétrique. négociation
- Les simulations historiques. Méthode
d’estimation
- Les simulations Monte Carlo. de la VaR

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Les mesures de risque de marché – la Value at Risk – méthode paramétrique (1/5)

 L’estimation de la VaR par la méthode paramétrique (variance-covariance) repose sur l’hypothèse


que la loi jointe des facteurs de risque suit une loi théorique. Les propriétés de cette loi théorique
sont alors utilisées pour estimer le quantile de la distribution de probabilité des gains et pertes du
portefeuille et donc la VaR.

 Dans la pratique : estimation de la VaR d’un portefeuille par la méthode paramétrique


▫ Présentation du modèle linéaire – approche delta normale *
- Les facteurs de risque suivent une distribution normale.
- Le risque du portefeuille est linéaire par rapport aux facteurs de risque.
- Cette méthode consiste à représenter la distribution des profits et des pertes potentielles selon une fonction de densité d’une
loi normale centrée réduite. La connaissance de la fonction de répartition permet déduire la VaR.
 La VaR du portefeuille est déterminée par la volatilité des facteurs de risque.

▫ Illustration : cas d’une position de 500,000 actions sur le titre A (cours : 10 EUR)
- On fait l’hypothèse que la moyenne des rendements des cours de l’action est nulle et que la volatilité annuelle est de 20%.
- Soit un portefeuille composé de 500,000 actions sur le titre A coté à 10 EUR.
- La valeur initiale du portefeuille est donc de 5 MEUR.
Niveau de Centile de la loi
- La volatilité à 10 jours est égale à 3.98% √10 confiance normale
10 = 1 ×
√252 99% 2.33

- La VaR à 99% à horizon 10 jours est de 0.46 MEUR. 97,5% 1,96


99%, 10 − ) = 3.98% × 2.33 × 5 95% 1.64
… …

* L’approche delta normale peut être étendue, il s’agit alors de l’approche delta-gamma.

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Les mesures de risque de marché – la Value at Risk – méthode de simulation historique (2/5)

 L’estimation de la VaR par la méthode de simulation historique consiste à déterminer la


distribution de probabilité des gains et pertes du portefeuille à partir des variations quotidiennes
des paramètres de marché pertinents (les facteurs de risque) sur une période de temps donnée.

 Dans la pratique : estimation de la VaR d’un portefeuille par la méthode de simulation historique
▫ Les facteurs de risque
- Choix des facteurs de risque parmi l’ensemble des paramètres de marché,
- Choix de la longueur de la période des scénarios historiques (en pratique de 1 à 2 ans, soit de 250 à 500 scénarios),
- Constitution d’une base de données des observations historiques des facteurs de risque,
- Fréquence de mise à jour de la période historique (de quotidienne à mensuelle),
- Choix de la modélisation des scénarios à appliquer à ces facteurs de risque et de l’horizon temporel,
- Génération de scénarios pour l’ensemble des facteurs de risque.
▫ Les approximations de modèles de pricing et de méthodes numériques
- Choix des approximations en adéquation avec la précision requise par la mesure.
▫ Détermination de la distribution des gains et pertes du portefeuille
- Les facteurs de risque sont choqués puis l’ensemble des positions revalorisées, sous chacun des scénarios historiques.
- On obtient ainsi autant de prix choqués du portefeuille que de scénarios, puis par différence avec la valeur initiale du
portefeuille, on obtient la distribution des gains et pertes du portefeuille.
▫ Détermination du quantile à 99% de la distribution des gains et pertes du portefeuille
- Le quantile à 99% est déterminé à partir de la distribution des gains et pertes du portefeuille.
▫ Changement d’horizon temporel : de 1 jour à 10 jours
- Le quantile à 99% à 1 jour est ramené à un quantile à 99% à 10 jours; en règle générale en utilisant la racine carrée du temps.

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Les mesures de risque de marché – la Value at Risk – méthode de simulation historique (3/5)

 Illustration : cas d’une option sur l’indice DJ Eurostoxx 50, de prix P(S, K, r, T, σ, d, q)
▫ Les facteurs de risque
- Choix des facteurs de risque : cours de l’indice, taux d’intérêt et volatilités à la monnaie.
- Choix de la longueur des scénarios historiques : 300 scénarios.
- Choix de la modélisation des scénarios :
 Cours de l’indice : chocs relatifs,
 Taux d’intérêt : chocs absolus,
 Volatilités à la monnaie : chocs relatifs.
- Choix de l’horizon temporel : 1 jour.
▫ Les approximations de modèles de pricing et de méthodes numériques
- Choix des approximations : aucune, revalorisation complète.
▫ Détermination de la distribution des gains et pertes du portefeuille
- Les facteurs de risque sont choqués puis l’ensemble des positions revalorisées,
sous chacun des scénarios historiques.
- On obtient ainsi autant de prix choqués du portefeuille que de scénarios,
puis par différence avec la valeur initiale du portefeuille (100 MEUR),
on obtient la distribution des gains et pertes du portefeuille.
▫ Détermination du quantile à 99% VaR = 3e pire perte
- Le quantile à 99% est déterminé sur les 300 scénarios

à partir de la distribution des gains et pertes du portefeuille.


▫ Changement d’horizon temporel : de 1 jour à 10 jours
- Le quantile à 99% à 1 jour est ramené à un quantile à 99% à 10 jours; en règle générale en utilisant la racine carrée du temps.
Mesures de risque de marché |
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Les mesures de risque de marché – la Value at Risk – méthode Monte Carlo (4/5)

 L’estimation de la VaR par la méthode de simulations Monte Carlo consiste à estimer la distribution
de probabilité des gains et pertes du portefeuille à partir d’un grand nombre de simulations des
comportements futurs possibles des facteurs de risque.

 Dans la pratique : estimation de la VaR d’un portefeuille par la méthode de Monte Carlo

▫ Les facteurs de risque


- Spécification de la distribution jointe des facteurs de risque (en pratique, la loi normale est utilisée),
- Simulation d’un très grand nombre de scénarios de variations possibles des facteurs de risque à partir de cette loi (en pratique,
10,000 simulations au minimum). Le nombre de tirages conditionne la précision de la mesure du quantile.

▫ Les approximations de modèles de pricing et de méthodes numériques


- La méthode Monte Carlo faisant appel à un très grand nombre de simulations des évolutions possibles des facteurs de risque,
l’utilisation de la revalorisation complète de l’ensemble du portefeuille pour chacun de ces scénarios est inenvisageable pour
des raisons de contraintes de temps/calculateurs. Dans la pratique, les impacts P&L sont calculés par les sensibilités.


2
dS  dS 
dP = ∆ + 0.5Γ   + v + ρ dr + ...
S  S  σ

▫ Détermination de la distribution des gains et pertes du portefeuille


- La distribution des gains et pertes du portefeuille est obtenue en appliquant les scénarios de déformation des facteurs de
risque simulés par la méthode Monte Carlo aux sensibilités du portefeuille.

▫ Détermination du quantile à 99% de la distribution des gains et pertes du portefeuille


- Le quantile à 99% est déterminé à partir de la distribution des gains et pertes du portefeuille.

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 28
Les mesures de risque de marché – la Value at Risk – méthode Monte Carlo (5/5)

 Illustration : cas d’une position de 500,000 actions sur le titre A (cours : 10 EUR)
▫ Les facteurs de risque
- Spécification de la distribution des facteurs de risque : cours de l’action
 σ2 
dS (t ) = µ S (t )dt + σ S (t )dW (t ) S (t + ∆t ) = S (t ) exp  ( µ − )∆t + σε ∆t 
 2 
- Les moyenne et écart-type sont estimés sur données historiques.
- Nombre de scénarios : 10,000
- Choix de l’horizon temporel : 1 jour (10 jours).

▫ Les approximations de pricing et de méthodes numériques


- Choix des approximations : la revalorisation complète étant impossible,
les impacts P&L sont calculés par les sensibilités.
- Dans le cas d’une action, la question ne se pose pas.
La valeur initiale du portefeuille est de 5 MEUR (500,000 x 10).

▫ Détermination de la distribution des gains et pertes du portefeuille


- La distribution des gains et pertes du portefeuille est obtenue
en appliquant les scénarios de déformation des facteurs de risque
simulés par la méthode Monte Carlo aux sensibilités du portefeuille.
- On obtient ainsi autant de prix choqués du portefeuille que de scénarios,
puis par différence avec la valeur initiale du portefeuille (100 MEUR),
on obtient la distribution des gains et pertes du portefeuille.

▫ Détermination du quantile à 99%


- La VaR correspond au quantile à 99% (100e pire sur 10,000), ie -595KEUR.
- Le choix de l’horizon temporel se fait lors de la simulation des scénarios.
Mesures de risque de marché |
30/01/2013 | 29
Les mesures de risque de marché – la Value at Risk – le backtesting (1/3)

 Définition
▫ Le backtesting de la VaR a comme double objectif de :
- Valider l’adéquation du modèle statistiquement, en vérifiant si le degré de couverture observé empiriquement correspond au
niveau de confiance théorique de 99%. Pour ce faire, on compte le nombre de dépassements de backtesting, i.e. le nombre de
fois où la perte observée dépasse la VaR.
- Valider le modèle de VaR en tant que mesure de capital réglementaire. La VaR permet-elle d’allouer des exigences de fonds
propres suffisantes afin de couvrir les pertes observées ?
▫ Le backtesting n’est donc pas une mesure de risque de marché, mais une procédure statistique permettant de
juger, a posteriori, de la qualité du modèle de VaR.

 Utilisation
▫ Le nombre de dépassements de backtesting observés sur l’année glissante intervient directement dans la
détermination des exigences de fonds propres réglementaires (cf. chapitre 4).
▫ La fréquence des dépassements et leur amplitude renseignent également sur la qualité du modèle de VaR.
▫ Le backtesting peut permettre d’identifier les facteurs de risque qu’il pourrait être nécessaire d’intégrer dans
le modèle de VaR. En effet, un nombre trop important de dépassements peut être expliqué par la non prise en
compte d’un risque important pour le portefeuille sur lequel la VaR est calculée.

 Illustration
▫ 2 dépassements sur l’année glissante :
- 22/03/2012 :
. P&L = -9.6MEUR
. VaR = -8.8MEUR
- 23/06/2012 :
. P&L = -9.1MEUR
. VaR = -7.2MEUR
Mesures de risque de marché | Source: données simulées.
30/01/2013 | 30
Les mesures de risque de marché – la Value at Risk – le backtesting (2/3)

 Utilisation du backtesting de la VaR pour déterminer les exigences de fonds propres


▫ Les exigences de fonds propres liées à la VaR sont calculées à partir de la formule suivante :

 m 60

K VaR = 10 × m ax  VaR t −1 ,
 60
∑ VaR
i =1
t − i −1 

où m représente le coefficient multiplicateur permettant de convertir la mesure de risque de marché (VaR) en capital réglementaire.

▫ Le coefficient multiplicateur se décompose de la façon suivante : m = 3 + mBanque + FCBacktesting


- Le coefficient multiplicateur est attribué à chaque banque par l’ACP en fonction de la qualité de son système de gestion des
risques, avec un minimum de 3.
- Le minimum de 3 est majoré par un coefficient additionnel, spécifique à chaque Banque (mBanque).
- Enfin, un facteur complémentaire variant entre 0 et 1 est ajouté, en fonction du nombre des dépassements de backtesting.

 Illustration Nombre de Facteur


dépassements complémentaire
▫ Banque A
- La VaR moyenne de la banque A sur le trimestre est de 10 MEUR. Moins de 5 0
- Lors de la validation de son modèle de VaR par l’ACP, la banque A a obtenu 5 0,4
un multiplicateur de 4 (3+1).
- Sur l’année glissante, 6 dépassements de backtesting ont été observés.
6 0,5
 Le coefficient multiplicateur total est donc de 4,5 (3 + 1 + 0,5). 7 0,65
 Le capital réglementaire lié à la VaR est de 142 MEUR.
8 0,75
▫ Banque B
9 0,85
- La VaR moyenne de la banque B sur le trimestre est également de 10 MEUR.
- Lors de la validation de son modèle de VaR par l’ACP, la banque B a obtenu 10 ou plus 1
- un multiplicateur de 3,5 (3 + 0,5).
Pour un même montant de VaR, la banque A
- Sur l’année glissante, seuls 2 dépassements de backtesting ont été observés.
alloue 32 MEUR de capital en plus que la banque
 Le coefficient multiplicateur total est donc de 3,5 (3 + 0,5 + 0). B. La qualité du modèle de VaR est donc
 Le capital réglementaire lié à la VaR est de 111 MEUR. primordiale non seulement pour la mesure des
risques mais aussi pour le capital !
Mesures de risque de marché |
30/01/2013 | 31
Les mesures de risque de marché – la Value at Risk – le backtesting (3/3)

 Credit Suisse First Boston (2000)  Deutsche Bank (2000)


▫ Les pertes sont rares et toujours très inférieures ▫ Les résultats quotidiens sont quasiment
à la VaR (en MUSD). systématiquement positifs (en MEUR).
▫ La distribution des gains et pertes ex-post est
très différente de la distribution ex-ante.

 ABN Amro (2000)


▫ Surestimation de la VaR, qui
est largement supérieure aux
pertes observées (en MEUR).

Source: exemples tirés du support de Jean-Paul Laurent.

Mesures de risque de marché | 30/01/2013 | 32


Les mesures de risque de marché – la Value at Risk – comparaison / inconvénients

 Comparaison des méthodes

Source: Portée et limites des VaR publiées par les grandes institutions financières. Banque de France.

 Inconvénients
▫ La VaR n’est pas une mesure sous-additive.
- Si un portefeuille est composé de 2 sous-portefeuilles A et B, alors la VaR du portefeuille total est inférieure à la somme des
VaR des portefeuilles qui le compose. Cette inégalité est notamment expliquée par la prise en compte de la diversification.
▫ La VaR correspond à un quantile donné, elle ne prend pas en compte les risques au-delà de ce quantile.

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 33
CHAPITRE 03

L’Expected Shortfall (ES)

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 34
Les mesures de risque de marché – Expected Shortfall (1/2)

 Définition
▫ L’Expected Shortfall (ES) est définie comme la moyenne des pertes au-delà d’un niveau de confiance donné.
▫ L’Expected Shortfall correspond à un montant de pertes; elle permet de capter l’épaisseur de la queue de
pertes de la distribution de P&L.
▫ Tout comme la VaR, l’Expected Shortfall est fonction de la distribution des gains et pertes du portefeuille
(positions et facteurs de risque), du niveau de confiance retenu et de l’horizon temporel.
▫ La qualité de l’estimation de l’Expected Shortfall dépend du nombre de scénarios utilisés afin de déterminer la
distribution de P&L.

- Cas d’un nombre limité de scénarios


 Pour 300 scénarios et un niveau de confiance de 99%, l’Expected Shortfall est déterminée en faisant la moyenne des
pertes au-delà de la 3ème pire perte observée.
 L’échantillon est faible, la qualité de l’estimation est donc limitée; on peut caler une loi théorique afin de fitter la queue de
la distribution de P&L empirique pour estimer l’ES.

- Cas d’un nombre important de scénarios


 Pour 100,000 scénarios et un même niveau de confiance de 99%,
l’ES est calculée en faisant la moyenne des 1,000 pires pertes.
 L’estimation est meilleure et ne repose pas sur l’hypothèse d’une loi
quelconque théorique.

VaR

Expected Shortfall

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 35
Les mesures de risque de marché – Expected Shortfall (2/2)

 Dans la pratique:
▫ Les étapes nécessaires à l’estimation de l’ES sont identiques à celles utilisées pour la VaR, à l’exception de la
dernière, qui consiste à déterminer la moyenne des pertes au-delà du quantile plutôt que le quantile lui-même.
- Les facteurs de risque.
- Les approximations de modèles de pricing et de méthodes numériques.
- Détermination de la distribution des gains et pertes du portefeuille.
- Détermination de la moyenne des pertes au-delà du niveau de confiance.
▫ Illustration: cas d’une position de 500,000 actions sur le titre A (cours : 10 EUR)
- L’ES à 99% est déterminée en faisant la moyenne des 100 pires pertes.

- L’ES peut également être déterminée en calant une loi théorique sur la queue de la distribution empirique.

 Choix de la loi théorique :


on pourra par exemple utiliser une loi puissance

y = α x−β Distribution théorique

 Les paramètres α et β sont estimés.

Distribution empirique
 L’estimation repose sur une hypothèse de modèle.

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 36
CHAPITRE 03

Les stress tests

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 37
Les mesures de risque de marché – les stress tests – définition

 La VaR est calculée à partir de scénarios historiques passés, elle repose donc sur un échantillon
historique de taille limitée et sur les événements observés sur cette période, ce qui ne permet pas
de capturer les événements extrêmes.

 La VaR est complétée par des stress tests (scénarios de crise) qui permettent d’estimer les pertes
résultant d’évolutions extrêmes des paramètres de marché (niveaux de confiance plus élevés) sur
des horizons temporels pouvant être supérieurs à celui de la VaR : 1 mois, 3 mois, etc.

 Les différents types de scénarios de stress


▫ Sensibilité

▫ Historiques

▫ Hypothétiques (ou théoriques)

▫ Adverses

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 38
Les mesures de risque de marché – les stress tests – les différents types de scénarios (1/3)

 Scénarios « sensibilité »: analyse du profil de risque d’un portefeuille de trading


▫ Ces scénarios de stress de type « sensibilité » permettent de quantifier la sensibilité du prix d’un portefeuille à
un paramètre de marché ou plusieurs simultanément. En particulier, ces scénarios permettent d’évaluer la
convexité du portefeuille pour des scénarios d’amplitude limitée mais aussi plus extrêmes.
▫ Ces scénarios reposent sur l’hypothèse que tous les sous-jacents actions et indices subissent le même
scénario de déformation simultanément (même sens et même amplitude). Tous les scénarios ne sont donc
pas équiprobables; en effet, sur les marchés actions par exemple, une baisse des spots combinée à une
hausse des volatilités est plus probable qu’une baisse des cours accompagnée par une baisse des volatilités.
▫ Exemple : sensibilité d’un portefeuille Equity en fonction des cours des actions/indices et de leurs volatilités
- La ligne horizontale représente l’évolution du prix du portefeuille pour différents scénarios de déformation des cours des
actions et indices.
- La ligne verticale représente l’évolution du prix du portefeuille pour différents scénarios de déformation des volatilités à la
monnaie des actions et indices.
- La case bleue représente l’évolution du prix du portefeuille (gain de 11.2MEUR) suite à l’application d’un scénario de baisse de
l’ensemble des cours de 10% accompagnée d’une hausse des volatilités de 15%.

dS/S
-20% -15% -10% -5% 0% 5% 10% 15% 20%
-20% 18,1 9,6 2,9 -1,5 0,3 10,1 24,4 44,8 69,8
-15% 20,6 12,0 4,4 -0,8 0,0 8,9 22,6 42,7 67,2
-10% 23,0 14,0 6,0 0,2 -0,2 7,6 21,1 40,6 64,9
-5% 24,8 15,6 7,3 1,0 0,0 6,8 19,6 38,7 62,8
dvol/vol 0% 26,1 17,1 8,5 1,8 0,0 6,0 18,4 37,1 60,8
5% 27,0 18,2 9,5 2,6 0,2 5,3 17,3 35,5 58,9
10% 27,6 19,1 10,4 3,3 0,3 4,8 16,3 34,1 57,1
15% 28,0 19,7 11,2 3,8 0,5 4,3 15,5 32,9 55,6
20% 27,9 20,2 11,9 4,4 0,6 4,0 14,8 31,8 54,1
Mesures de risque de marché | Source: données simulées.
30/01/2013 | 39
Les mesures de risque de marché – les stress tests – les différents types de scénarios (2/3)

 Scénarios historiques

▫ Les scénarios de stress historiques sont déterminés à partir de scénarios passés correspondant à des
événements extrêmes : Octobre 1987, Crise asiatique de 1997, 11 Septembre 2001, Crise des Subprimes, la
faillite de Lehman, etc.

▫ Ces scénarios de stress permettent d’évaluer les impacts sur le P&L d’une situation de crise passée sur les
positions actuelles du portefeuille de négociation de la Banque.
- Ces scénarios sont multi-variés : des chocs sont appliqués simultanément aux positions sur actions/indices et aux positions
sur taux d’intérêt.
- Ces scénarios permettent de capturer les risques idiosyncratiques : des chocs différenciés sont appliqués aux différentes
actions et indices ainsi qu’aux différentes courbes de taux.

▫ Quelques exemples de scénarios de stress historiques


- 1987 : le lundi noir, 19 octobre 1987
- 1997 : crise asiatique Dans la pratique, de nombreuses questions se posent :
- Quel horizon temporel retenir pour calculer les chocs ?
- 1998 : LTCM et le scénario de défaillance de la dette russe - Comment modéliser la propagation d’un marché à un autre ?
- 2001 : 11/09, attaques terroristes aux Etats-Unis - Etc.
- 2007-2008 : crise des Subprimes
- 2008 : faillite de Lehman
- 2011 : crise de la dette
- Etc.

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 40
Les mesures de risque de marché – les stress tests – les différents types de scénarios (3/3)

 Scénarios hypothétiques

▫ Contrairement aux stress historiques qui reposent sur des situations de crise observées par le passé, les
scénarios de stress hypothétiques reposent sur des scénarios probables compte tenu de la situation
économique actuelle et d’évolutions extrêmes qui pourraient survenir. Ces scénarios sont déterminés
conjointement avec des économistes.

▫ Quelques exemples de scénarios de stress hypothétiques


- Que se passerait-il en cas de sortie de la Grèce de l’Euro ?
- Que se passerait-il en cas d’éclatement de la zone Euro ?
- Etc.

 Scénarios adverses

▫ Les scénarios de stress adverses permettent de tenir compte des situations que l’établissement identifie
comme étant les plus défavorables, sur la base des caractéristiques de son portefeuille.

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 41
CHAPITRE 03

La Stressed VaR (SVaR)

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 42
Les mesures de risque de marché – la Stressed VaR – définition

 Définition
▫ La SVaR est une VaR calculée sur une période stressée d’un an, au niveau de confiance de 99% à horizon 10 jours.
▫ L’objectif est d’évaluer les impacts de scénarios stressés sur le portefeuille et les niveaux de marché actuels.
▫ Augmentation des exigences de fonds propres réglementaires / réduction de la pro-cyclicité.

 Méthodologie
▫ Méthodologie identique à celle de la VaR (historique ou Monte Carlo), même périmètre d’application (positions).
▫ Les facteurs de risque (choix et modélisation) et les approximations de modèles et méthodes numériques sont
identiques à ceux retenus pour la VaR.
▫ La méthode de détermination de la fenêtre stressée est naturellement spécifique à la SVaR.

 Les différences entre la VaR et la SVaR


▫ La fenêtre stressée doit correspondre à une période de stress de 12 mois continus représentative du portefeuille de la
banque. L’adéquation de cette fenêtre aux positions de la banque doit être revue au moins annuellement.
▫ La SVaR ne fait pas l’objet d’un backtesting, contrairement à la VaR.
▫ La SVaR doit être calculée au minimum de façon hebdomadaire.
▫ La fenêtre stressée pouvant être assez éloignée dans le passé, le calcul de la SVaR soulève d’autant plus la question
des historiques de données manquantes.
30/01/2013 – Portefeuille / Marché

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fenêtre stressée de SVaR Fenêtre historique de VaR

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 43
Les mesures de risque de marché – la Stressed VaR – la fenêtre stressée

 La méthode de détermination de la fenêtre stressée


▫ La fenêtre stressée doit correspondre à une période de stress de 12 mois continus représentative du portefeuille de la
banque. L’adéquation de cette fenêtre aux positions de la banque doit être revue au moins annuellement.
▫ La méthode de détermination de la fenêtre stressée peut faire appel à des critères qualitatifs que quantitatifs;
néanmoins, il n’existe pas de méthode standard. Cette information n’est pas publique.

 Illustration de choix possibles de fenêtre stressée

Les périodes stressées sont


différentes selon les classes d’actifs,
les zones géographiques, etc.

Source : Le marché obligataire et le marché des CDS face à la


Mesures de risque de marché | matérialisation du risque souverain - Banque de France, mai 2012

30/01/2013 | 44
CHAPITRE 03

L’Incremental Risk Charge (IRC)

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 45
Les mesures de risque de marché – l’Incremental Risk Charge (IRC) (1/2)

 Définition
▫ L’IRC est une mesure de risque de marché et de capital qui capte les risques liés aux variations défavorables
des migrations de ratings et de défauts des produits de crédit vanille (bonds et CDS : tant corporate,
financières que Souverains, hors produits de titrisation) du portefeuille de négociation.
▫ Il s’agit d’une VaR à l’horizon temporel 1 an (capital horizon), pour un niveau de confiance de 99.9% sur un
sous-ensemble de facteurs de risque (crédit) tenant compte des horizons de liquidité différents des différentes
positions. L’IRC correspond à un montant de pertes; fonction des paramètres suivants :
- La distribution des gains et pertes du portefeuille L’IRC et la VaR sont inconsistantes : la VaR est mesurée à 99% pour un
horizon 10 jours tandis que l’IRC correspond à un niveau de confiance de
- Le niveau de confiance 99.9% pour un horizon de 1 an.
 Le niveau de confiance est fixé à 99.9%. Rebalancing du portefeuille,
caractéristiques initiales
- L’horizon de capital
 L’horizon de capital correspond à l’horizon Valeur initiale
temporel auquel peuvent être observées les du portefeuille
pertes. Il est fixé à 1 an par le Comité de Bâle.

- L’horizon de liquidité
 L’horizon de liquidité représente le temps IRC
nécessaire pour vendre une position ou la
couvrir, dans des conditions de marché
stressées.
 Les positions peuvent être rebalancées à
chaque horizon de liquidité sous l’hypothèse temps
d’un niveau de risque constant. Dans la
Evolution de la
pratique, cela revient à considérer que le valeur du
portefeuille peut revenir dans son état initial à portefeuille
chaque horizon de liquidité.
 L’horizon de liquidité est minimum est fixé à 3 Horizon de Horizon de Horizon de Horizon de
mois par la réglementation. liquidité liquidité liquidité liquidité

Horizon de capital

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 46
Les mesures de risque de marché – l’Incremental Risk Charge (IRC) (2/2)

 L’estimation de l’IRC consiste à déterminer la distribution de probabilités des gains et pertes du


portefeuille à partir de scénarios de migrations de ratings et de défauts des émetteurs en position
dans le portefeuille de négociation.
La probabilité à 1 an
 Dans la pratique : de passer de BB à
AA est de 0.06%.
▫ Les facteurs de risque
- Choix des facteurs de risque parmi l’ensemble des
paramètres de marché : migrations de ratings et défauts.
- Horizon temporel : 1 an. Les éléments de la diagonale représentent les
Probabilités de
probabilités de rester au même rating à 1 an.
- Nombre de scénarios : 100,000. défaut à 1 an.

- Simulation par tirages Monte Carlo d’évolutions possibles du rating de chacune des positions selon l’horizon de capital.

▫ Les approximations de modèles de pricing et de méthodes numériques


Dans la pratique :
- Choix des approximations : la revalorisation complète étant impossible,
- l’horizon de liquidité peut être retenu égal à
les impacts P&L sont calculés par les sensibilités. l’horizon de capital pour simplifier la
modélisation et l’implémentation,
▫ Détermination de la distribution des gains et pertes du portefeuille -les migrations de ratings des émetteurs sont
retranscrites en chocs de spreads,
- Les facteurs de risque sont choqués puis l’ensemble des positions revalorisées, - quelle longueur d’historique utiliser pour les
sous chacun des scénarios historiques. Ainsi, pour chaque scénario, chaque simulations Monte Carlo ?
- à quelle fréquence faut-il réestimer les
émetteur peut être soit downgradé ou upgradé, voire aller au défaut. paramètres ?
- On obtient ainsi la distribution des gains et pertes du portefeuille. - comment estimer des transitions de ratings
pour les Souverains compte tenu de la taille de
▫ Détermination du quantile à 99.9% l’échantillon ? quid des défauts ?

- Le quantile à 99.9% est déterminé à partir de la distribution des gains et pertes du portefeuille.
Source: S&P, matrice de transition à 1 an.
Mesures de risque de marché |
30/01/2013 | 47
CHAPITRE 03

La Comprehensive Risk Measure (CRM)

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 48
Les mesures de risque de marché – la Comprehensive Risk Measure (CRM)

 Définition

▫ La CRM est une mesure de risque de marché et de capital qui, tout comme l’IRC, capte les risques liés aux
variations défavorables des migrations de ratings et de défauts des produits de crédit. La CRM s’applique au
portefeuille de corrélation crédit (CDOs, FtD, etc. – hors titrisation) du portefeuille de négociation.
▫ En complément des migrations de ratings et de défauts, la CRM capte également les risques de spreads de
crédit, le taux de recouvrement et les corrélations de base.
▫ Par ailleurs, la charge en capital CRM fait l’objet d’un floor défini par rapport à la méthode standard (cf.
chapitre 4).
▫ La CRM correspond à une VaR, fonction des mêmes paramètres de modèle que l’IRC :
- La distribution des gains et pertes du portefeuille
- Le niveau de confiance : 99.9%
- L’horizon de capital : 1 an
- L’horizon de liquidité : 1 an, flooré 3 mois

 Dans la pratique :
▫ Les facteurs de risque
- migrations de ratings et défauts, spreads de crédit, taux de recouvrement et corrélations de base.

▫ Les approximations de modèles de pricing et de méthodes numériques


- Choix des approximations en adéquation avec la précision requise par la mesure.

▫ Détermination de la distribution des gains et pertes du portefeuille

▫ Détermination du quantile à 99.9%

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 49
CHAPITRE 03

Synthèse

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 50
Les mesures de risque de marché – synthèse

Horizon
Mesure Périmètre Risques captés Quantile
temporel
Portefeuille de Tous risques de -
Sensibilités Instantané
trading marché
Portefeuille de Tous risques de
VaR 10 jours 99%
trading marché
Expected Portefeuille de Tous risques de
Variable >X%
Shortfall trading marché
Stress tests Portefeuille de Tous risques de ≥ X%
Variable
trading marché
Portefeuille de Tous risques de
SVaR 10 jours 99%
trading marché
Portefeuilles de Migrations de ratings 1 an 99.9%
IRC
trading crédit vanille et défaut
Portefeuilles de Migrations de ratings,
CRM trading crédit défaut et autres 1 an 99.9%
exotique risques de marché

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 51
CHAPITRE 04

LE LIEN ENTRE LES MESURES DE RISQUE


DE MARCHE ET LE CAPITAL
REGLEMENTAIRE

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 52
Le lien entre les mesures de risque de marché et le capital réglementaire (1/2)

 Les mesures de risque de marché ont deux objectifs


▫ La gestion des risques de marché
Les différentes mesures de risques de marché ont comme objectif premier la gestion des risques de marché du
portefeuille de négociation de la Banque. Les niveaux des différents indicateurs permettent de prendre des décisions
de gestion dynamique selon les anticipations d’évolutions des marchés financiers afin de couvrir le portefeuille contre
certains risques ou bien de prendre des positions plus risquées.
▫ La détermination des exigences de fonds propres réglementaires
Certaines mesures de risque de marché sont également utilisées afin de déterminer les exigences de fonds propres
réglementaires de la Banque; ces mesures sont également appelées modèles internes de risque de marché.

 Lien entre mesures de risque de marché et le capital réglementaire : les mesures de risque de
marché doivent être définies en ligne avec l’intention de gestion.

Mesures de risque de marché |


30/01/2013 | 53
Le lien entre les mesures de risque de marché et le capital réglementaire (2/2)

 La conversion des mesures de risque de marché en capital réglementaire


▫ Certaines mesures de risque de marché, appelées modèles internes, sont également utilisées afin de déterminer les
exigences de fonds propres réglementaires. Pour ce faire, les mesures de risque de marché doivent être converties en
capital, ainsi le Capital Réglementaire, noté CR, est défini comme étant la somme des exigences de fonds propres
liées à chacune des mesures suivantes :

CR = KVaR + K SVaR + K IRC + K CRM + K S tan dard

 m 60 
KVaR = 10 × max  VaRt −1 , ∑ VaRt −i −1 
 60 i =1 
 m 12 
Les banques qui ont reçu l’autorisation de leur Régulateur peuvent
déterminer leurs exigences de fonds propres réglementaires à
K SVaR = 10 × max  SVaRt −1 , ∑ SVaRt −i −1 
partir de modèles internes, définis par les banques elles-mêmes.  12 i =1 
 m 12 
= max  IRCt −1 , ∑ IRCt −i −1 
A l’inverse, la méthode standard est définie par les régulateurs afin
de déterminer des charges en capital; elle consiste à appliquer des K IRC
chocs forfaitaires, avec une prise en compte limitée des effets de  12 i =1 
diversification.
 m 12 
KCRM = max  CRM t floorée

−1 , ∑
12 i =1
CRM t floorée
− i −1 

CRM t floorée = max ( CRM t ,8% × K StdCRM )

KStandard = charge en capital en méthode standard.

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SYNTHESE ET CONCLUSION

SYNTHESE ET CONCLUSION

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Synthèse et conclusion

 La typologie des risques évolue


▫ Risque de crédit : crise de la dette souveraine, etc.
▫ Risque de marché : écartement des bases (3m/6m Euribor), spread BOR/OIS, etc.
▫ Risque de liquidité : coût de refinancement,
▫ Etc.

 La réglementation bancaire change et se décline autour de nombreuses évolutions réglementaires


qui dépassent largement le cadre des risques de marché
▫ Dodd-Frank (Volcker), Vickers, etc.
▫ Fundamental Review of the Trading Book, etc.
▫ Union Bancaire Européenne
▫ Etc.

 Les banques doivent s’adapter et faire évoluer leurs mesures de risque de marché et de capital
▫ afin de garantir l’adéquation de la modélisation aux risques portés
▫ à l’importance croissante de certains risques dans le portefeuille de négociation
▫ aux évolutions réglementaires nouvelles et à venir
- Entrée en vigueur de Bâle 2.5 (T4 2011) : SVaR, IRC, CRM et charge standard pour les positions de Titrisation.
- Entrée en vigueur de Bâle III : VaR sur CVA, etc. (risque de contrepartie).

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Merci de votre attention

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ANNEXES

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Références bibliographiques (1/2)

 Livres
▫ Market Risk Analysis – Volume IV – Value-at-Risk Models, Carol ALEXANDER – John Wiley & Sons Ltd – 2008.
▫ Options, futures et autres actifs dérivés, 6ème édition – John C. HULL – Prentice Hall – 2007.
▫ Financial Risk Manager, 2nd edition – Philippe JORION – John Wiley & Sons Inc – 2003.
▫ Value at risk : the new benchmark for managing financial risk, 2nd edition – Philippe JORION – McGraw-Hill – 2001.
▫ Market Models, A Guide to Financial Data Analysis – Carol ALEXANDER – John Wiley & Sons Ltd – 2001.
▫ Coherent Measures of Risk – ARTZNER, DELBAEN, EBER & HEATH – Mathematical Finance – 1999.
▫ Implementing Value at Risk – Philip BEST – John Wiley & Sons Ltd – 1998.

 Documents et supports de cours


▫ De la mesure à l’analyse des risques, Séminaire ISFA – B&W Deloitte, Jean-Paul LAURENT.
▫ Gestion des risques et risque de crédit, Vivien BRUNEL – 2009.
▫ Risque de défaut – risque de crédit, ENPC, Vivien BRUNEL et Benoit ROGER – 2009.
▫ IRC and CRM : Modelling Approaches for New Market Risk Measures, S. WILKENS, J-B BRUNAC & V. CHORNIY – 2011.

▫ http://laurent.jeanpaul.free.fr/de_la_mesure_a_l_analyse_des_risques.pdf
▫ http://info.worldbank.org/etools/docs/library/86266/jorion01.pdf

▫ Document de référence 2011 du Groupe Société Générale


▫ https://www.societegenerale.com/sites/default/files/documents/Document-De-Reference-2011.pdf

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Références bibliographiques (2/2)

 Textes réglementaires
▫ Basel II – Revisions to the Basel II market risk framework
- Document consultatif (janvier 2009) : http://www.bis.org/publ/bcbs148.pdf
- Document final (juillet 2009) : http://www.bis.org/publ/bcbs158.pdf
▫ Guidelines for computing capital for incremental risk in the trading book
- Document consultatif (janvier 2009) : http://www.bis.org/publ/bcbs149.pdf
- Document final (juillet 2009) : http://www.bis.org/publ/bcbs159.pdf
▫ Basel 2.5 – Revisions to the Basel II market risk framework
- Document consultatif (janvier 2009) : http://www.bis.org/publ/bcbs148.pdf
- Document final (février 2011) : http://www.bis.org/publ/bcbs193.pdf
▫ Fundamental review of the trading book
- Document consultatif (mai 2012) : http://www.bis.org/publ/bcbs219.pdf

▫ Portée et limites des VaR publiées par les grandes institutions financières – Banque de France – Guy LEVY-RUEFF
- http://www.banque-
france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/archipel/publications/bdf_rsf/etudes_bdf_rsf/bdf_rsf_07_etu_3.pdf

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