Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
LING - Dominicy M., La Querelle Des Inversions, 1984 PDF
LING - Dominicy M., La Querelle Des Inversions, 1984 PDF
Abstract
Marc Dominicy : The problem of inversions.
The aim of this article is to describe d'Alembert's approach to the celebrated problem of word order and so-called "inversions". It
shows that his theory rests on four "axioms" which were generally accepted during the 18th Century : (i) words signify ideas ; (ii)
meaning is compositional ; (iii) thought proves to be nonlinear, at least to some extent ; (iv) it is possible to define a "natural"
ordering of ideas, in relation to a syntactic theory. D'Alembert's originality stems from his awareness of the limits of such an
analysis, and from the epistemological background of his grammatical reflections.
Dominicy Marc. La querelle des inversions. In: Dix-huitième Siècle, n°16, 1984. D'Alembert. pp. 109-122;
http://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1984_num_16_1_1487
fait
Delesalle
taires
essentiellement
bientôt,
Auroux
gique
au
quelques
problème
l'objet
structuré,
fournis
apeu
lignes
n'en
situé
d'aucune
pénétrants
de
par
parlent
mais
cet
de
paraphrastiques
l'inversion
Bakalar,
ses
écrit
étude
sespas
Éléments
réflexions
3.
par
approfondie.
Seul,
ou
Essar,
4.rapport
guère
de
et,
à ne
Scaglione
notre
philosophie
2touchent
nous
à, un
Ulrich
tandis
connaissance,
contexte
espérons
etque
Ricken
pratiquement
Venturi
1 n'a,
les
épistémolo-
leet
commen¬
jusqu'ici,
montrer
Simone
Sylvain
restent
pas
soucieuxvolontiers
rigueur
saisissants,
faiblesse d'explorer
demais
la dangereusement
Lettre
définitive
des sur
voiesles
d'un
nouvelles,
sourds
imprécis,
Beauzée,
etsans
qui
muets
ni verser
dans
font
6. le
les
Très
ni
prix
aperçus
dans
et la
vite,
« métathéorique
ment
philosophie
anodins,
du l'épistémologie
langage
» et rejoint,
qu'elle
pargénérale
sous-tend.
l'analyseded'exemples
notre auteur,
apparem¬
et la
aussi Du
dégager
pourtant
que
Beauzéede les
Marsais,
8.
renvoyer
conflictuelle
présupposés
Condillac,
à unde article
communs
l'inversion,
Batteux,
récent
qui
desunissent,
où
Diderot,
auteurs
nous avons
sur
aussi
d'Alembert
ladifférents
tenté
question
de
et
110 MARC DOMINICY
renfermée
Donnons-nous,
réunion
relation
«
a
(«
(p.être
livre,
+
Si155-156)
la
|3par
renfermée
réunion
=(ou
d'inclusion
là-même,
ydans
d'addition)
renvoie
O pour
de
yadans
et
l'idée
<
une
entre
clairement
commencer,
|3y»),
définie
interprétation
est
A
a idées
de
et
prenfermée
de
<telle
dans
à
l'idée
(rendue
y une
lamanière
l'ensemble
théorie
satisfaisante
(3opération
dans
égale
par y
que
des
«l'idée
des
».)
renfermer
9idées,
associative
idées,
:dey, l'axiome.
alors
etet»
nous
une
est
ou
de
LA QUERELLE DES INVERSIONS 111
choisit
rien
lequel
l'esprit
nos
comme
idées
temps
degré
par
d'Alexandre,
est
rapidité
(p.
de
donné,
restreint
en
langage
discours
je pense
ce
247).
la
idées
au
dire
Alexandre,
àsens
d'attention
les
pensée
nous
des
la
moins
de
on
n'est
dans
qui
possible,
qu'Alexandre
par
Cet
de
se
fois
idées
celui
l'a
qu'une
formules
succèdent
être
ne
plus,
ailleurs
pas
de
axiome,
déjà
lequel
;[...]
certain
et
qui
renfermées
permet
vaincu
totalement
présentes,
et
il
et
son
idée
remarqué,
de
l'énonce],
le
la
la
quef(ax
plus
me
la
qui
fixer
nombre
que
nature
acombinaison
analysabilité
;[...]
a
et
portée.
pas
vaincu
est
directes
de
affirme
paraît
sidans
et
d'observer
est
présente
il
Darius
indépendant
fl
que
des
elles
àde
est
de
...
Darius
Supposons
cause
plus
une
esprits
notre
ces
en
évident
même
H
: se
déterminer
«me
de
an)=
même
relativement
proposition
idées
ou
ilà
de
succèdent,
ou
l'ordre
mots
est
esprit
sont
mon
plus
»
la
moins
que
de
(p.
qui
que
très
rapidité
temps
présentes
esprit.
+...
ax
l'axiome
que
a
237-238),
Darius
cet
peuvent
qu'elles
souvent
j'aie
difficile,
(1
grand
ces
se
+
vraisemblable,
c'est
la
ordre
.à. avec
.S'il
an
présentent
simultanéité
une
un
aàII,
trois
û suivant
=
été
en
avec
plusieurs
suivent
existe
«
la
an
pour
laquelle
[suivant
pensée,
langage
a,
Quand
dont
vaincu
fois.
même
est
idées
alors
une
un
ne
le
Il
à
il
»
112 MARC DOMINICY
puisqu'il
de)
Dieu
relations,
mots
R3 est
s'agit
: la
ainsi,
bon.
seule
dpau
Pour
laqui
sein
précédence
Batteux,
se
de révèle
la phrase
séquentielle
la aisément
construction
Dieu estinterprétable
entre
bon,
naturelle
Dieu
(combinaisons
R3de
est
bonaiR3,
et
fi
imprimés
contiennent
donc
ordonnancements
idée.
expression
appartenant
ainsi
vaincu
Darius
idées
partir
psychologique,
piège
contraint
concevables.
recourt
Alexandre,
Darius,
La illustrer
la
L'ordre
dont
victoire,
défaite,
d'une
de
a
Darius,
première
tantôt
été
en
aussi
par
l'ordre
de
il toutes
à
vaincu
italiques
est
En
confusion
de
de
une
par
suivant
dénoter
Alexandre,
àsur
àtandis
en
victoire,
manière
question
Darius,
effet,
expression
ne
considérés.
Alexandre,
langue
Darius,
par
des
une
accord
pas
dans
lequel
que
au
Alexandre.
les
inversion
mots,
entre
tantôt
mentionner
intuitive
vainqueur
quelconque
se
moins
vaincu
le
séquences
la
d'Alexandre
avec
dénote,
définit
ils
texte
de
deuxième
langage
et
àsont
une
l'axiome
Darius
en
défaite,
l'équivalence
ne
Ilcité,
purement
entre
en
français,
phrase
deux
rangés
(possible
qui
possède
et
résulte
expriment
dénote,
c'est
suivent
métalangage
autres,
III.
des
(une
permet
et
qu'il
ou
que
ordres
absolue
aucune
Sisimplement
ne
entre
:Alexandre
proposition)
actualisée)
chacun
d'Alembert
l'ordre
est
pouvaient
à achaque
pris
autres,
des
réalité
qui
priori
une
des
six
au
le
a;
à
Alexandre
l'ordre
Toute
moins
Alexander
tical,
Alexandre,
chacune
construction,
phrase
du
d'autre
modificatifs
l'idée
supposent
précèdent
Les
Lamoins
et
que
disposition
mots
construction
quant
où
naturel
la
; de
en
l'on
dépendance
les
une
;nécessairement
vicit
vainquit
ces
sorte
des
cet
doivent
victoire,
mots
àvoudra,
quoique
idée
que
laordre
Darium,
phrases
mots
que
mutuelle
construction
précédents
les
Darius,
qui
complète
être
les
de
elle
qui
Darius
n'est
mots
s'éloignera
les
dans
mots,
est
construction
placés
présente,
les
l'idée
mots
de
et
d'une
donc
point
précèdent,
;expriment,
qui
Darius
la
àces
grammaticale.
mesure
que
en
dans
sont
première,
déterminée
n'en
phrase
déterminé
de
mots,
autant
effet
les
que
placés
fut
un
cet
suppose
qu'on
modificatifs
et
sans
ces
vaincu
tel
Alexandre
doivent
ordre
qu'il
on
par
dans
mots
ordre,
l'idée
par
que
les
est
dira
conséquent
par
est
point
prononce,
l'ordre
ont
le
ces
observer
la
possible,
une
qu'en
yAlexandre
d'Alexandre
rapport
également
nature
vainquit
mots
avec
ajoutent.
nécessairement
inversion,
naturel
ceux
finissant
précédents
un
entre
soient
supposent
des
gramma¬
Darius,
sens
;qui
Voilà
de
idées
bien,
dans
eux.
soit
des
les
ou
au
la
aime I passionnément
l'exemple
tion d'aucun
(ii), argument
dont l'analyse
syntaxique.
devrait s'effectuer sans l'interven¬
et
une
fonction
effet
reste
l'attribut.
fonction
seule
conçu
de la
qui
proposition,
tantôt
associe
En
qui termes
associe
comme
à chaque
tantôt
tandis
plus
à un
chaque
formels,
opérateur
comme
couple
que concept
l'opérateur
constitué
un
l'opérateur
d'assertion
opérateur
propositionnel
de
d'un
liaison
d'assertion
qui
portant
sujet
lie est
le
et
une
sur
sujet
d'un
une
est
et
le
LA QUERELLE DES INVERSIONS 117
bonté
sont
des
qui deux
serait
exclus
(toute-puissance)
idées,
absolument
parceavant
que, que
en
contraire
et y
Être,
d'avoir
recourant,
bonté
à montré
l'ordre
(toute
« onaucune
naturel
puissance),
montrerait
des
» (p.
deux
la
Dieu,
liaison
250).
; ce
ils
interlocuteur
j'énonce
constituant
avant d'avoir
Dieu
Dieu
ne
bon
pris
bon,
pourra
est,
acte
concevra
le même
de
concevoir
moninterlocuteur,
un assertion.
concept
le concept
propositionnel
Si,
confronté
propositionnel
au contraire,
au qu'il
seul
pourra asserter, affirmer par est ou nier par n'est pas (l'assertion
et l'affirmation étant généralement confondues à l'époque, cf.
note 13). Cette manœuvre, qui devance en quelque sorte ma
propre assertion, revient, pour Leibniz, à répondre affirmative¬
ment ou négativement à la question Dieu est-il bon ?
Le moment est venu de résumer les conclusions de Y Éclaircis¬
sement, de manière à en
incohérences. mesurer les prolongements et les
sociétés [...] ont cherché à se distinguer les unes des autres [...]
par les signes particuliers que chacune a imaginés pour que ses
membres communiquassent entre eux. Telle est la source de cette
diversité de langues [...] qui est devenue pour notre malheur un
objet considérable d'étude » (p. 37).
Avant de conclure cet article, nous voudrions évoquer une
question connexe, qui jette un éclairage complémentaire sur la
problématique dont nous venons de traiter. Dans les paragraphes
qu'il consacre à la logique (p. 33-34, 42-43, 152-156), d'Alembert
n'établit aucune différence systématique entre l'inclusion d'une
idée dans une autre, et ce que nous appellerions l'implication
d'une proposition par une autre. En cela, il n'est guère novateur.
Bernard Lamy, qui s'inspire pourtant de Port-Royal, ramène le
raisonnement au jugement (« Dans un jugement, dans un
raisonnement, l'esprit aperçoit un rapport, une liaison, et ensuite
il consent », p. 81), tandis que Leibniz place sur le même pied des
thèses telles que 15 :
l'idée
y
dans
a est
(a << ay)
renfermée
|3(3+<
et
»).
|3[(a
de
(«<
L'idée
l'idée
(3)
dans
+ que
a
((3
laest
<réunion
(3y)]
renfermée
est
(«renfermée
L'idée
de l'idée
dans
que la
que
a
dans
est
réunion
arenfermée
yest
»)• renfermée
de a et
dans
de
Université
Marclibre
Dominicy,
de Bruxelles.
NOTES
1. Nous citons d'Alembert d'après le vol. I de ses Œuvres (Paris. 1821 ; réimpression
Slatkine, Genève, 1967).
2. S. Delesalle, « L'évolution de la problématique de l'ordre des mots du 17e au 19e
siècle en France », DRLAV(1980), n° 22/23, p. 235. U. Ricken, Grammaire et philosophie au
siècle des lumières (Lille, 1978), p. 121, 131-132, et les références signalées dans cet ouvrage.
3. H. N. Bakalar, « Language and logic : Diderot and the grammairiens-philosophes »,
Studies on Voltaire (1975), vol. 132, p. 113. D. F. Essar, The language theory, epistemology,
and aesthetics of Jean Lerond d'Alembert, Studies on Voltaire (1976), vol. 159 p. 51-55. A.
Scaglione, The classical theory of composition (Chapel Hill, 1972), p. 263-264. F. Venturi,
Jeunesse de Diderot (Paris, 1939 ; réimpression Slatkine, Genève, 1967), p. 267-269.
4. S. Auroux, La sémiotique des encyclopédistes (Paris, 1979), p. 83-84, 198.
5. M. Paty, Théorie et pratique de la connaissance chez Jean d'Alembert (Strasbourg,
1977), p. 156-157, 367 : « En philosophie comme en mathématique ou en physique,
d'Alembert a faites siennes ou lancé lui-même des idées et des principes dont l'intérêt était
central par rapport aux problèmes qu'il abordait et que dessinait l'espace intellectuel de son
temps : mais même lorsqu'il leur donnait un développement original et important, il le faisait
sans les exploiter, les expliciter à fond, comme intimidé par les conséquences qu'ils ne
manqueraient pas d'entraîner, même sur un plan strictement intellectuel, ou comme freiné
par des conceptions-limites (l'effet de barrière). » Voir aussi R. Grimsley, Jean d'Alembert
(Oxford, 1963),
1970), p.p. 293-295,
63-64. T. L. Hankins, Jean d'Alembert. Science and the enlightenment
122 MARC DOMINICY
franzôsische
siècle,
Port-Royal
théorie
183-193,
14.VIII,
du
Leetverbe
»,texte
«(1981),
Sprache
dans
La de
chez
théorie
Stratégies
p.und
Leibniz
Condillac
95. Literatur,
du
P.sediscursives,
Le
verbe
trouve
»,Goffic,
dans
dans
XCI,
dansSgard,
« (Lyon,
la(1981),
L'assertion
les grammaire
Nouveaux
Condillac,
1978),
p. 357.
dans
p.
essais,
dep.la
235.
Port-Royal
257.
grammaire
IV,
J.-C.
Swiggers,
ii, 7.Pariente,
»,Pour
etZeitschrift
la lalogique
ouvr. tradition
« cité,
Surfur
de
p.
la