Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
GESTION DE LA TRÉSORERIE
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
Les entreprises pour leur survie et leur développement, doivent faire face à un certain
nombre de besoins de financement en particulier les besoins de financement liés d'une part au
cycle d'exploitation et d'autre part ceux liés au cycle d'investissement.
1
Pour satisfaire ces besoins qui absorbent les capitaux et pèsent sur la trésorerie, les
entreprises ont à leur disposition des ressources (les fonds propres, les dettes à long et moyen
terme et les ressources liées au cycle d'exploitation).
Ces ressources sont destinées à financer :
les investissements matériels (terrains, équipements, locaux...) qui répondent à des
objectifs de constitution, de potentiels de production, de remplacement ou de
renouvellement, de capacité, de productivité et d'innovation ; ils apparaissent à l'actif du bilan
de l'entreprise et constituent des emplois stables.
Les investissements immatériels (recherche et développement, formation, logiciels
informatiques...) qui visent à optimiser le fonctionnement de l'entreprise ; ils n'apparaissent
pas toutes au bilan (à l'exception de certains actifs : le fonds de commerce, brevets...) mais
sont considérés comme des charges pour l'entreprise.
Et enfin, les investissements financiers qui sont les prises de participation financière
qui peuvent répondre à une stratégie de groupe (contrôle, croissance externe, recherche de
synergie). Ces investissements mis durablement à la disposition de l'entreprise doivent être
financés par des ressources durables et ne sont récupérés qu'après être amortis, sauf en cas de
cession (plus value).
Les besoins d'exploitation relèvent de la notion de besoin en fonds de roulement (BFR).
Les besoins de trésorerie évoluent avec le processus de production ou cycle d'exploitation. Le
cycle d'exploitation correspond à l'activité de l'entreprise. Ce cycle génère aussi des besoins
de financement et se traduit, d'une part en terme de création de richesse (excédent brut
d'exploitation) et d'autre part en terme de trésorerie (excédent de trésorerie d'exploitation).
Il convient de financer le décalage entre les décaissements et les encaissements.
L'entreprise doit financer ses actifs d'exploitation (stocks, créances) et elle est elle-même
financée en partie par ses dettes ou passif d'exploitation (dettes fournisseurs, fiscales,
sociales).
Le solde des actifs d'exploitation et du passif d'exploitation constitue le besoin de
financement de l'exploitation ou encore le besoin en fonds de roulement de l'exploitation.
La trésorerie d'une entreprise à une date donnée est alors la différence entre les
ressources mises en œuvre pour financer son activité et les besoins entraîner par cette activité.
Elle est aussi la différence entre les emplois de trésorerie (les placements financiers et
disponibles) et son endettement bancaire et financier à court terme. Il s'agit du cash dont
l'entreprise dispose quoiqu'il arrive et quasi immédiatement. Enfin, par construction, la
2
trésorerie est égale à la différence entre le fonds de roulement (FR) et le besoin en fonds de
roulement (BFR).
La gestion de la trésorerie permet d'évaluer la situation financière de l'entreprise
en temps réel et de gérer alternativement soit une encaisse disponible, soit des crédits à
court terme nécessaires pour combler un déficit.
L'objectif principal de l'entreprise est la rentabilité. La rentabilité de l'entreprise
est une combinaison de la rentabilité économique (la rentabilité de l'outil industriel) et la
rentabilité des capitaux propres.
Pour atteindre cet objectif, l'entreprise doit faire face aux risques financiers liés à la
gestion de la trésorerie, il s'agit principalement des risques de liquidité, de change et de
taux.
Pendant longtemps la fonction de trésorier a été confondue avec celle du service de caisse
de l'entreprise. La trésorerie était gérée de façon purement comptable, alors que la direction
s'intéressait avant tout à l'équilibre financier du bilan et du compte de résultat. La gestion
financière recommandait alors de conserver une encaisse « légèrement positive » afin de faire
face aux éventuels imprévus.
La fonction de trésorier a émergé en France vers les années 70 alors que les pressions
inflationnistes faisaient croître le coût du risque de change. Les encaisses oisives étaient
improductives, on recommandait aux entreprises une gestion en « trésorerie zéro », ce qui
correspondait à une encaisse zéro.
Avec le mouvement de déréglementation, le développement des marchés de capitaux et la
création de nouveaux produits financiers, la fonction de trésorerie a pris en charge par
exemple la gestion des risques de taux et de change. De caissier, le trésorier est devenu en
quelques années un technicien des marchés de capitaux.
Aujourd'hui, la gestion de trésorerie poursuit principalement deux objectifs :
Permettre à l'entreprise de faire face, au jour le jour, à ses engagements ; cet objectif
traditionnel est généralement appelé l'objectif de liquidité de l'entreprise, ou la gestion du
risque de liquidité ;
Mais avec l'évolution récente du système financier, caractérisé par l'essor des marchés
de capitaux et des échanges internationaux, et l'instabilité des changes et des taux d'intérêt qui
en ont résulté, une nouvelle mission a été confiée à la fonction de trésorerie : la gestion du
risque de taux et de change.
Dans de nombreuses entreprises, la fonction de trésorerie peut ainsi constituer un
véritable centre de profit autonome.
3
PARTIE I : LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA
GESTION DE TRESORERIE
CHAPITRE 1 : LA TRÉSORERIE
4
les ressources liées au cycle d'exploitation (les capitaux permanents), nous pouvons déduire
que :
Trésorerie Nette = Capitaux Permanents - Besoins d'Investissements - Besoins en
Fonds de Roulement
La partie des capitaux permanents qui n'a pas été absorbée par le financement des
besoins d'investissement est appelée Fonds de Roulement (FR) disponible pour financer les
Besoins en Fonds de Roulement (BFR). Ainsi on a :
Trésorerie Nette = Fonds de roulement (FR) - Besoins en Fonds de Roulement
(BFR)
5
règlements fournisseurs pour pouvoir financer le FR et là le BFR devient négatif à cause des
dettes fournisseurs qui augmentent.
Pour une meilleure stratégie de la gestion de trésorerie, l'entreprise doit accorder des
délais de règlements courts aux clients et négocier de plus longs délais chez les fournisseurs.
2. La notion d'encaisse
L'encaisse est l'ensemble des moyens de paiement détenus par l'entreprise et
disponibles pour les besoins de l'entreprise.
L'encaisse d'une entreprise comprend :
- La caisse ;
- Les différents comptes à vue : banques, CCP et autres organismes financiers ;
- Les valeurs à l'encaissement : chèques, effets à l'encaissement ou à l'escompte ;
- Les chèques reçus mais non encore remis à l'encaissement ;
- Pour les comptes bancaires, il s'agit des comptes ayant un solde débiteur
dans l'entreprise, c'est-à-dire créditeur pour la banque.
6
La notion d'encaisse correspond au solde journalier des encaissements et des
décaissements. Mais, il faut distinguer :
- Le solde comptable d'après les enregistrements comptables des opérations d'encaissements
et de décaissements ;
- Le solde en valeur, après application par la banque des dates de valeur.
7
Ce BFR structurellement défavorable pour l'équilibre de l'entreprise implique de
prendre des actions du haut du bilan afin de restaurer la trésorerie de l'entreprise
Ce sont des problèmes touchant le court terme, tels ceux qui résultent de fluctuations à
court terme de l'activité de l'entreprise et donc des mouvements de recettes (encaissements) et
de dépenses (décaissements).
Les principales causes identifiables sont les suivantes :
- Les variations saisonnières de l'activité qui peuvent conduire d'importants besoins de
trésorerie à certaines périodes de l'année ;
- Le gonflement accidentel des stocks par suite d'annulations de commandes ;
- Le retard ou la défaillance du règlement d'un client qui provoque un manque de
recettes et donc d'encaissement ;
- Des fluctuations de nature complètement aléatoire et donc par définition imprévisible
comme des guerres, des conflits sociaux, des grèves ...
Comme solutions aux problèmes conjoncturels nous avons soit le choix des modes de
financement appropriés soit le recours à des techniques telles que l'affacturage ou escompte
etc.
La gestion de trésorerie est aussi la prise en compte systématique de la démarche
prévisionnelle. Le trésorier doit penser à son insertion, son maintien et son développement en
environnement instable. Il doit prévoir les événements au lieu de les subir, se doter d'une
ligne d'action au lieu de procéder au coup par coup et passer d'un système de résultats
constatés à un système de résultats programmés.
8
Le trésorier doit donc bien utiliser et négocier les services financiers mis à sa
disposition par son banquier. Il doit négocier périodiquement, puisque les taux et les
conditions financières générales évoluent en permanence. Il ne doit pas hésiter à faire jouer la
concurrence entre les établissements financiers.
9
Avantages : le paiement est immédiat. Ce mode de paiement ne donne aucune
information sur la personne, il permet de conserver l'anonymat.
Inconvénient : le risque de perte, vol ou contrefaçon.
Le chèque est le moyen de paiement le plus utilisé dans les pays développés. C'est un
titre de paiement par lequel un tireur donne l'ordre à sa banque de payer au bénéficiaire une
somme déterminée. Cela implique que le compte bancaire qui sera débité soit préalablement
approvisionné. Pour être valable, un chèque doit comporter la date, le lieu de création et la
signature de l'émetteur.
C'est un mode de paiement qu'il convient de réserver à de gros montants. Il comporte
des avantages et des inconvénients :
Avantages : le chèque est facilement accepté. Il peut être utilisé pour le paiement à
distance. Il peut permettre à la personne qui émet des chèques de mieux gérer ses comptes s'il
remplit bien la souche du carnet de chèque. Le chèque est un document qui peut être une
preuve parfaite de paiement ;
Inconvénients : des règles de prudence sont nécessaires pour éviter les impayés. De
plus, le chèque nécessite de la part des banques un traitement lourd et très onéreux. Le délai
d'encaissement est parfois long.
3. Le virement ou transfert
Le virement permet le transfert de fonds d'un compte vers un autre compte. Il peut être
effectué entre deux banques différentes. Un ordre de virement comprenant les coordonnées
bancaires du bénéficiaire (banque, numéro de compte) doit être donné à la banque, qui
effectue ensuite la transaction. Ce mode de paiement comporte aussi des avantages et des
inconvénients.
Avantages : C'est un mode de transaction à distance très sûr. Le virement est disponible
plus facilement grâce aux outils télématiques proposés par les banques (possibilité d'effectuer
des virements par téléphone, Internet,...). Le virement est un moyen de paiement rapide (J+2)
grâce notamment au traitement informatique.
Inconvénients : le virement est payant.
4. Le prélèvement
Le prélèvement est un moyen de paiement à distance répétitif. Cet avis est adressé en
priorité aux grands créanciers devant toucher un nombre important de clients particuliers
(Exemple : SONABEL, ONEA, ONATEL...).
10
Avantages : le prélèvement est un moyen de paiement sûr. Il permet d'assurer
notamment les paiements réguliers. Le payeur est informé suffisamment tôt par le
créancier de la date du prélèvement et du montant exigible, ainsi le payeur peut s'assurer de
l'approvisionnement de son compte. L'accord de prélèvement est consenti une fois et n'a pas
besoin d'être systématiquement renouvelé. Il peut être rompu sur désaccord de la banque ou
du client, ou encore par la fin du contrat liant le client et le fournisseur.
1. La lettre de change
La lettre de change (appelé également traite) est un effet de commerce transmissible par
lequel l'exportateur (le tireur) donne l'ordre à l'importateur (le tiré) ou à son représentant (son
banquier) de lui payer une certaine somme, à une date déterminée. L'exportateur expédie la
traite à l'importateur pour que celui-ci la lui retourne acceptée, c'est-à-dire signée.
Au travers de la traite, l'exportateur octroie à son client un délai de paiement plus ou
moins long. Il peut lui-même mobiliser ce crédit auprès de la banque en lui demandant
l'escompte de cette traite. Le titulaire d'une traite peut également la conserver et l'encaisser à
l'échéance ou encore la remettre en règlement à un créancier par voie d'endossement.
L'aval d'un banquier de premier ordre assure le paiement à l'échéance. Il s'agit d'un
engagement par lequel un tiers ou un signataire de la lettre de change se porte garant en vertu
de la lettre de change. L'aval peut être donné pour le montant total de la lettre de change ou
pour une partie seulement. Sur la base de ce mécanisme, il est recommandé de demander à
l'acheteur dès la signature du contrat une promesse d'aval émanant de sa banque.
Avantages et inconvénients
La lettre de change dispose de nombreux avantages :
- Il matérialise une créance qui peut être négociée (escomptée) auprès d'une banque ;
- L'exportateur peut être assuré du paiement de sa créance en demandant l'aval de la banque
de l'importateur ; cette garantie n'est évidemment pas donnée automatiquement et
gratuitement ;
11
- La lettre de change peut être transmise par endossement pour régler une dette ;
- L'effet est émis sur l'initiative du vendeur et non de l'acheteur, ce qui est toujours plus
intéressant pour ce premier ;
- La traite détermine précisément la date de paiement.
La lettre de change présente néanmoins les inconvénients suivants :
- Elle ne supprime pas les risques d'impayés (sauf si elle bénéficie de l'aval d'une banque),
de perte et de vol ;
- Son recouvrement peut être long car elle est soumise à l'acceptation de l'importateur,
transmise par voie postale.
2. Le billet à ordre
Le billet à ordre est un effet de commerce émis sur l'initiative de l'acheteur (le
souscripteur), par lequel celui-ci promet le paiement d'une certaine somme, à vue où à une
certaine date, à son créancier, c'est-à-dire le vendeur (le bénéficiaire). Le règlement « à vue »
se fera sur présentation du billet à ordre à la banque qui y est indiquée.
Avantages et inconvénients
Le billet à ordre a quasiment les mêmes avantages et inconvénients que la lettre de
change (il peut être avalisé par une banque, endossé, négocié, ...) si ce n'est sur un point
essentiel, à savoir qu'il est émis sur l'initiative de l'acheteur et non du vendeur.
3. Le crédit documentaire
Le crédit documentaire est l'engagement écrit que prend une banque (émettrice) envers
le vendeur (bénéficiaire) d'effectuer, à la demande de l'acheteur (donneur d'ordre) et
conformément aux directives données par ce dernier, une prestation (paiement, acceptation)
pour un montant déterminé et sur présentation des documents exigés.
Le crédit est l'instrument de paiement qui offre la meilleure sécurité.
Les avantages et les inconvénients du crédit documentaire :
Pour l'acheteur
Avantage
Sécurité de ne payer le vendeur que s'il a rempli ses obligations ;
Inconvénients
12
- Coût : l'acheteur supporte les frais de la banque émettrice ;
- La procédure est longue et complexe.
Pour le vendeur
Avantages :
- Sécurité : il est couvert du risque commercial ;
- Gestion de trésorerie : il déclenche le paiement en présentant les documents requis.
Inconvénients :
Coût : il support les coûts de la banque qui lui a notifié le crédit ou qui l'a confirmé.
En l'absence de garantie hypothécaire et de leur caractère très court terme, ces crédits de
trésorerie sont particulièrement risqués pour les banques. Ainsi, les banques font recours aux
crédits de trésorerie à objet général (le découvert, le crédit spot, l'escompte d’effet de
commerce, l'avance en devises) et aux crédits de trésorerie à objet « spécifique » (le crédit de
campagne, l'avance sur marchandises).
13
- Le rendement du placement qui est le rapport entre ce que rapportent le placement et le
capital que l'entreprise a investi ;
- La liquidité de placement, c'est l'aptitude de l'entreprise à récupérer ses liquidités
rapidement sans perte de capital ;
- La sécurité ou le risque de placement qui peut soit protéger, soit altérer le capital investi
d'une perte éventuelle et donc faire en sorte que l'entreprise récupère au moins son capital
investi ;
- La fiscalité du placement qui est aussi un critère important
On a des instruments de placement non négociables et des instruments
de placement négociables.
Les instruments de placement non négociables : il s'agit des placements qui se
définissent comme des engagements de l'entreprise à laisser une somme en dépôts (bloquée)
sur un compte bancaire appelé compte à terme et cela pendant une durée déterminée en
échange d'une rémunération (un taux) qui est fonction d'un taux fixé d'avance, de la durée et
du montant choisi.
Les instruments de placement négociables, contrairement aux placements non
négociables, sont des placements très liquides, pouvant être à tout moment négocier si le
prêteur souhaite récupérer les fonds investis. Il existe, d'une part, des dispositions prévues
pour leur revente éventuelle et d'autre part, des marchés secondaires qui ne sont pas
systématiquement boursiers.
Ces produits se négocient aussi bien sur le marché financier (des actions et obligations)
que sur le marché monétaire (des titres de créances négociables).
Le marché monétaire est le marché des capitaux à court et moyen terme et le marché
financier est celui des emprunts et placements à long terme et des instruments dérivés.
En rappel
Les actions et les obligations sont des valeurs mobilières qui sont des titres remis par la
société en échange d'un apport (les actions) ou d'un prêt (obligations). Ces titres sont émis sur
le marché financier primaire et éventuellement renégociés à des prix d'occasion sur le marché
financier secondaire, plus connu sous le vocable de bourse.
L'action est un titre de propriété représentant une fraction du capital d'une société dont
la propriété avec tous les droits (prérogatives financières et juridiques) y sont attachés.
L'obligation est une créance d'un tiers (le prêteur) sur l'émetteur (l'emprunteur). Elle
prend la forme d'un titre négociable représentant une part de l'emprunt émis. Ce titre,
14
productif d'intérêts (coupon), est généralement remboursé au pair, c'est-à-dire à son nominal
d'émission.
Les titres de créances négociables (TCN, billets de trésorerie, certificat de dépôt et les
bons à moyen terme négociables) sont des titres émis au gré de l'émetteur, négociables sur un
marché réglementé (marché monétaire), qui représentent chacun un droit de créance pour une
durée déterminée. Il s'agit des valeurs mobilières puisque négociables et les effets de
commerce car représentant une somme d'argent à court terme et ils ne sont pas côtés en
bourse.
1. Principe de base
Le trésorier agit dans le cadre du plan de développement de l'entreprise. Face aux
objectifs stratégiques et opérationnels à moyen et long terme qui lui sont assignés, il
recherche l'utilisation optimale des fonds et la sécurisation des flux financiers. Ses variables
de décision sont la définition des moyens de règlements et d'encaissements, l'utilisation
ou non de crédits de court terme et le placement à court terme de liquidités.
15
Son objectif est donc de laisser à tout moment dans l'entreprise une situation de
disponibilité nulle ou faiblement négative.
16
C. Sur quelles données de base ?
Les différentes informations nécessaires à l'élaboration des prévisions sont recueillies
auprès des divers services de l'entreprise. Les informations comptables et budgétaires peuvent
avoir une place privilégiée. Mais les renseignements obtenus auprès des autres services
(ventes, achats et approvisionnements...) sont indispensables, notamment lorsqu'il s'agit
d'opérations déjà engagées.
+ Encaissement de la période
- Décaissements de la période
= Situation de trésorerie en fin de période
17
les différents compte à vue : banques, CCP, et autres organismes ;
les valeurs à l'encaissement : chèques, coupons à encaisser, effets remis à l'encaissement ou
à l'escompte ;
les chèques reçus mais non encore remis à l'encaissement.
Pour les comptes bancaires, il s'agit des comptes ayant un solde débiteur dans
l'entreprise, c'est-à-dire créditeur pour la banque.
Dans l'optique de la gestion de trésorerie, le trésorier aura pour but de réduire, autant
que faire se peut, le montant des actifs non rémunérés. L'objectif de la trésorerie zéro est donc
un objectif d'encaisse zéro (à l'exception du fonds de caisse nécessaire à l'exercice de
nombreux métiers dans le commerce).
Sur un plan opérationnel, le solde journalier des encaissements et des décaissements
correspond à la notion d'encaisse. Mais il faut distinguer :
le solde comptable d'après les enregistrements comptables des opérations d'encaissement
et de décaissements ;
le solde en valeur, après application par la banque des dates de valeur.
4. La trésorerie Nette
Présenté d'abord par les partisans de l'analyse fonctionnelle (TN = FR - BFR), elle a
été adoptée par de nombreux trésoriers.
18
La notion de trésorerie nette est une notion plus large que la notion d'encaisse, ou
d'actifs liquides, puisqu'elle représente la différence entre les valeurs de trésorerie actives et
passives. Elle peut être positive, nulle ou négative.
Les valeurs de trésorerie actives comprennent les disponibilités qui constituent une
notion plus large que la notion d'encaisse. Elles comprennent également l'ensemble des postes
de l'actif correspondant aux produits de placements de la trésorerie excédentaires, notamment
les valeurs mobilières de placement et les titres de créances négociables.
Les valeurs de trésorerie passives correspondent aux différents crédits auxquels
l'entreprise a pu avoir recours pour financer une partie de sa trésorerie. Les valeurs de
trésorerie passives comprennent notamment les soldes créditeurs des banques, correspondant
à la notion de découvert, et les concours bancaires courants, il faut ajouter les effets
escomptés non échus.
La notion de trésorerie nette peut être caractérisée comme une définition en terme
d'emplois et ressources, apparaissant au bilan, ou en terme de variations d'emplois et de
ressources, apparaissant dans le tableau de financement.
La notion de trésorerie nette est une définition obtenue par différence puisque :
Valeurs de trésorerie actives - Valeurs de trésorerie passives = Trésorerie
Nette TN (positive, nulle ou négative).
La notion de trésorerie nette est une définition résiduelle ; la TN est la différence entre
le FR et le BFR (FR - BFR = TN). La trésorerie est donc dépendante du montant du FR et du
BFR.
5. La trésorerie potentielle
La notion de trésorerie nette par son aspect résiduel risque d'appauvrir la conception
qu'on se fait du rôle de la trésorerie, notamment en masquant sa fonction comme source de
flexibilité, par exemple, pour saisir des opportunités d'investissement ou faire face à des
difficultés. La notion de trésorerie ne doit-elle pas retenir que les seules valeurs de trésorerie
actives ou passives existant réellement aujourd'hui ou, englober également les liquidités
potentielles et les capacités d'endettement inemployées ?
Une entreprise qui possède une trésorerie excédentaire peut accélérer le règlement de
ses fournisseurs pour bénéficier d'un escompte pour règlement comptant. Cette pratique qui
19
peut constituer un excellent placement de la trésorerie, a pour conséquence d'accroître les
BFR et de diminuer la trésorerie disponible. De même, une capacité d'endettement non
utilisée permettrait à l'entreprise d'obtenir des financements nouveaux en cas de besoin.
Si l'on tient compte de tous ces éléments, on peut présenter une notion de trésorerie
potentielle qui est définie comme la somme des actifs de trésorerie, des capacités non
utilisées au niveau de l'endettement à court, moyen et long terme, diminuée de l'ensemble des
ressources de trésorerie.
Si l'on adopte cette définition, la préoccupation de la gestion de la trésorerie n'est plus
seulement la liquidité au jour le jour ; elle devient l'un des éléments de la planification
financière.
20
L'horizon est habituellement de 12 mois ; le pas des prévisions peut être mensuel ou inférieur
;
le dernier correspond à la prévision en date de valeur qui repose sur un suivi de la
trésorerie elle-même en date de valeur. L'horizon peut être variable, mais il dépasse rarement
le mois. Le pas de la prévision est ici journalier.
21
L'ouverture de crédit de trésorerie est adaptée au financement de l'exploitation courante (la
couverture de besoins ponctuels de liquidité). Son objet est d'éviter le recours excessif à
l'emprunt long terme.
La ligne de trésorerie doit servir exclusivement à financer des dépenses d'exploitation
courantes dont les échéances ont été prévues dans le plan de trésorerie, et à pré financer un
investissement en attente de l'emprunt.
Le plan de trésorerie qui est un plan mensuel, est établi sur 12 mois et comprend les
rubriques suivantes :
le solde de trésorerie en début de mois ;
les flux de trésorerie d'exploitation ;
les flux de trésorerie hors exploitation ;
les flux financiers ;
le solde de trésorerie en fin de mois avant frais financiers (court terme), qui permet de
calculer le coût de financement de la trésorerie ;
le solde de trésorerie après frais financiers (court terme).
Le plan de trésorerie ou le budget de trésorerie est aussi la résultante de tous les budgets
(ventes, approvisionnements, investissements, de frais de production, de distribution et de
services généraux) qui se retrouvent dans les encaissements (entrées) et les décaissements
(sorties).
Les encaissements comprennent :
les règlements des clients (budgets des ventes) ;
les acomptes versés par le client ;
les réalisations d'actif immobilisé (budget des investissements).
Auxquels s'ajoutent des encaissements uniquement financiers :
les intérêts et dividendes reçus ;
l'augmentation de capital ;
les emprunts.
Les décaissements comprennent :
les achats (budgets des approvisionnements) ;
les frais (budget des frais de production, de distribution, de services généraux, etc.) ;
les acquisitions d'actifs (budgets des investissements).
Auxquels s'ajoutent également les décaissements uniquement financiers :
les intérêts et dividendes versés ;
les remboursements d'emprunt ;
22
les achats de participation, etc…
Ainsi, le budget de trésorerie peut être schématisé comme ci-dessous.
23
de fournisseurs, on peut avoir recours à des méthodes statistiques. Ces méthodes ont pour
objectif d'extrapoler les flux futurs à partir d'une étude des flux déjà réalisés.
24
permet, par exemple, d'apprécier la vulnérabilité de l'entreprise en cas de décalages des
paiements des clients, ou face à une demande d'accélération des règlements de la part des
fournisseurs. Elle peut révéler le cas des clients ou des fournisseurs qui occupent une place
importante et qui serait tenter d'en abuser.
Enfin, en intégrant l'ensemble des flux hors exploitation, la mensualisation fait
apparaître les périodes de tension dans la trésorerie qui peuvent révéler la fragilité des
structures financières de l'entreprise.
25
Les jours ouvrés (JO) sont les jours où la banque fonctionne normalement, il y'a 5 jours
ouvrés par semaine, sauf en cas de jours fériés. Certaines opérations de crédit font intervenir
les jours ouvrés, notamment les remises de chèques.
La différence entre jours ouvrés et jours calendaires n'est pas négligeable puisqu'on a pu
évaluer qu'un jour ouvré correspond approximativement à 1,4 jour calendaire.
c. L'heure de caisse
Pour gérer la trésorerie en date de valeur, il faut également tenir compte de l'heure de
caisse. L'heure de caisse est l'heure à partir de laquelle les opérations sont transférées au
lendemain, on peut parler du « minuit des banques ».
L'heure de caisse ne doit pas être confondue avec l'heure de fermeture des guichets. Les
banques qui, pour effectuer leur compensation s'adressent à d'autres banques, affichent des
heures de caisse matinales. Les banques appartenant à un réseau national peuvent avoir des
heures de caisses situées entre 15 et 16 heures.
Exemple
Un chèque de 100 000 euros remis à la banque le lundi matin sera enregistré à Jo + 2,
soit le mercredi. Supposons que l'entreprise effectue un virement de même montant ce même
jour le virement sera pris en compte à JC-1 soit le dimanche. Si le taux du découvert est de
15%, le coût de l'opération est de : 100 000 x 0,15 x 3/360 = 125 euros
Si le chèque a été remis après l'heure de caisse, la date de valeur est décalée d'un jour,
soit jusqu'au jeudi. L'entreprise paiera 4 jours de découvert : 100 000 x 0 ,15 x 4/360 =
166,67 euros
II existe des dates de valeur dites « standard » pour les opérations de débit et de crédit.
Ces dates de valeur ainsi que l'heure de caisse peuvent bien évidement faire l'objet de
négociation entre la banque et l'entreprise.
La liquidité est le premier objectif de la firme : faire face à ses engagements à leurs
échéances est fondamental pour sa survie. En effet, si l'entreprise est « dans l'impossibilité
d'assumer son passif exigible avec son actif mobilisable ». Si elle n'est plus liquide ; elle est
26
en état de cessation de paiements et puis faire l'objet d'une procédure de redressement
judiciaire.
En général, un actif liquide est un actif transformable en moyen de paiement de façon
quasi instantanée. En outre, la liquidité ne doit pas être confondue avec la solvabilité de
l'entreprise qui compare le moment de l'endettement avec la valeur des actifs de l'entreprise.
Parallèlement le risque d'illiquidité est le risque de ne pas faire face à ses engagements à
leurs échéances, alors que le risque d'insolvabilité est celui qui correspond à la situation d'une
entreprise dont l'évaluation de l'ensemble des éléments constituant le portefeuille d'actifs est
inférieure au montant des dettes inscrites au bilan.
Pour atteindre l'objectif de liquidité, la gestion de la trésorerie doit effectuer plusieurs
tâches :
En 1er lieu, elle doit assurer l'équilibre quotidien des flux de trésorerie. Dans ce but,
l'entreprise doit acquérir la maîtrise et le contrôle de ses flux d'encaissement et de
décaissement. Elle doit établir des prévisions et organiser le suivi de sa trésorerie en date de
valeur ; elle peut être ainsi en mesure de négocier, pour les améliorer, les conditions de
banques qui lui sont habituellement proposées.
La maîtrise des flux réalisés, l'entreprise doit prendre des décisions pour obtenir, jour
après jour, l'équilibre de ses flux d'entrée et de sorties de trésorerie. En conséquence, elle
devra placer ses flux de trésorerie excédentaires, ou emprunter des ressources financières en
cas de flux déficitaires.
Pour gérer la liquidité, la fonction de trésorerie doit remplir plusieurs missions :
d'abord prévoir les encaissements et décaissements ;
ensuite, optimiser la gestion des flux de trésorerie notamment en emprunter au meilleur
prix et en plaçant la trésorerie excédentaire à bon prix ;
enfin, exercer un contrôle sur la gestion des flux.
Pour optimiser les flux de trésorerie, il faut choisir les instruments de paiements
adéquats, emprunter au meilleur taux, obtenir les placements les plus rémunérateurs, réaliser
des arbitrages entre les différents moyens de financement, ou entre découvert et placement.
27
L'objectif à atteindre est celui de la trésorerie zéro qui est un objectif d'encaisse zéro.
Cet objectif est bien mise en lumière par l'examen des enjeux de la gestion de la trésorerie.
Comme on l'a vu précédemment, cette gestion repose sur un suivi et sur des prévisions
de la trésorerie en date de valeur.
A. L'erreur d'équilibrage
On pourrait définir l'erreur d'équilibrage comme l'existence simultanée de soldes
débiteurs en valeur générant des intérêts à payer, dans une banque, et, de soldes créditeurs en
valeur non rémunérés, dans une autre banque.
Ces erreurs d'équilibrage entraînent un coût égal aux intérêts débiteurs correspondants
aux sommes qui auraient pu être couvertes par les comptes créditeurs.
Une erreur d'équilibrage de 1.000.000 d'euros coûte, si le retient un taux de 12%
1 000 000 x 0,12 = 120.000 euros l'an ;
Soit 10.000 euros par mois, ou 333 euros par jour si l'on tient compte d'une année de 360
jours.
28
Une entreprise est en découvert de 1 million d'euros le premier jour du mois. Elle remet
1 million de traites à l'escompte à échéance du 30 du mois. Le 15 du même mois l'entreprise
reçoit en date de valeur un virement non prévu de 1 million d'euros qui rend le solde créditeur
jusqu'à la fin du mois. Si le taux de l'escompte est de 10,50%, on peut évaluer
approximativement le coût de cette surmobilisation à 1 000 000 x 0,105 x 15/360 = 4.375,00
euros.
29
Le rôle du trésorier consiste, en premier lieu, à gérer les flux d'encaissements et de
décaissements entre l'entreprise et l'extérieur. Pour désigner cette mission, on utilise parfois
l'expression « gestion du risque de flux ». Le trésorier doit connaître les différents
instruments de paiement utilisables dans les relations internationales. Il doit s'informer de leur
évolution et des progrès réalisés.
Les instruments de paiement utilisable dans les relations internationales, sont
nombreux. Le choix entre les différents instruments sera réalisé en fonction de plusieurs
critères, et notamment :
les délais d'encaissement et de décaissement ;
le coût de l'opération ;
le degré de sécurité, en particulier les risques d'impayés. Ce dernier critère joue un rôle
important dans le cas des relations internationales.
Le choix d'un instrument doit permettre de réduire au maximum les frais tout en
conservant un bon degré de sécurité. Il doit également permettre d'entretenir de bons rapports
avec les principaux partenaires de l'entreprise, notamment ses fournisseurs et ses clients, tout
en respectant les délais de paiement impartis, par exemple par les administrations.
Le critère concernant les délais ne sera pas utilisé de la même façon pour les
encaissements et les décaissements : l'entreprise s'efforcera de raccourcir les délais
d'encaissement ; elle tentera de profiter le plus possible des délais de décaissement.
1. Décaissements
En principe, l'entreprise peut choisir librement les instruments qu'elle utilise pour
réaliser ses paiements (chèque, lettre de change, billet à ordre...). Elle effectue ce choix en
fonction du coût qu'ils entraînent, et des exigences ou des souhaits de ses fournisseurs et
créanciers.
Pour profiter au maximum des délais de décaissements, l'entreprise aura tendance à
choisir le chèque comme moyen de décaissement. Plusieurs délais peuvent en effet s'ajouter :
acheminement postal, inertie du fournisseur qui n'adresse pas le chèque reçu le jour même à
sa banque, délai de compensation qui peut être augmenté par des jours fériés.
2. Encaissement
30
Normalement, le choix incombe aux clients et débiteurs. Toutefois, l'entreprise peut
tenter d'influencer ces choix afin d'accélérer les encaissements, et négocier avec ses
partenaires pour obtenir l'utilisation des instruments de paiement souhaités par l'entreprise.
Dans ces négociations, le rôle du service commercial, en contact avec la clientèle, est
primordial. Mais le service commercial a besoin d'être motivé. Il doit connaître les principaux
enjeux d'une bonne gestion de la trésorerie, notamment l'influence d'une réduction des délais
d'encaissement sur les frais financiers. Il doit être parfaitement au courant des avantages que
les modes de paiement proposés peuvent également apporter aux clients, et, des contreparties
qu'ils peuvent éventuellement offrir dans les discussions.
31
Il existe actuellement un large éventail de financement à court terme. Plusieurs sortes de
classement peuvent être proposés. On peut distinguer des financements d'origine bancaires,
comme par exemple l'escompte et le découvert, et les financements qui font appel
directement aux marchés des capitaux comme les billets de trésorerie. On peut également
opposer les financements objectifs, qui affectent le crédit à un objet particulier, stocks ou
créances, aux financements qui ne reposent pas sur un objet particulier et que l'on peut
qualifier de crédit global.
Actuellement, on peut déceler plusieurs tendances dans l'évolution du financement à
court terme des entreprises : le développement du crédit global d'exploitation, l'essor des
financements par le marché monétaire avec les billets de trésorerie, enfin, l'importance prise
par les financements internationaux.
32
du crédit au compte, et la date en valeur du débit. Le crédit en valeur est effectué, en général,
le lendemain du jour où le banquier réceptionne le support. Le débit à lieu, en général, la
veille de l'échéance du financement.
33
100.000/ (100.000-888,9) = 1,009
soit 10,67% x 1,009 = 10,76%
34
Le nombre de jours de mise à disposition est donc supérieur au nombre de jours d'agios
décomptés : l'entreprise bénéficie de 2 jours.
La date de paiement des agios coïncide avec la date de valeur du crédit au compte de
l'entreprise, c'est-à-dire la date de mise à disposition des fonds. Mais l'entreprise est
seulement créditée du net escompté correspondant au montant brut de la remise diminué des
agios.
Rappel de conditions
Le nombre de jours d'agios est égal au nombre de jours débiteurs sur l'échelle d'intérêts
trimestrielle, les dates de valeur coïncident donc avec les dates de mise à disposition réelle
35
des fonds. La date de paiement des agios se situe au dernier jour de l'arrêté des comptes. Les
intérêts ne sont pas précomptés et les fonds mis à la disposition correspondent exactement
avec le montant du crédit.
Mais il faut tenir compte de la commission de plus fort découvert qui s'élève à 0,05%
(soit 1/2000), et qui peut être calculée sur chacun des plus forts découverts mensuels du
trimestre. Le montant de cette commission est plafonné à la moitié des intérêts débiteurs du
trimestre.
Il est difficile de prévoir le montant de cette commission puisqu'elle dépendra de
l'évolution du découvert. L'entreprise sera-t-elle en découvert pendant les 3 mois du trimestre,
pendant 2 mois, ou un mois seulement. En fonction de ces situations, le coût total du
découvert peut varier entre le montant des agios, plus, selon le cas, une, deux ou trois
commissions du plus fort découvert.
36
ces dernières assure une grande flexibilité à la gestion des excédents puisqu'elles permettent
de placer des fonds pour quelques jours.
Bon de caisse Placement à terme par lequel, en contrepartie d’un dépôt effectué auprès de
votre banque, vous recevez un bon représentatif de votre créance. Sur ce document, la banque
reconnaît sa dette et s’engage à rembourser le capital et les intérêts à une date donnée au
déposant ou à tout bénéficiaire désigné par le souscripteur. Un Bon de caisse peut être soit
nominatif, soit au porteur (bon anonyme).
En plaçant une trésorerie excédentaire, le trésorier poursuit trois objectifs principaux :
la rentabilité du placement qui doit tenir compte à la fois des intérêts et des plus values
réalisées ;
la sécurité du placement qui dépend non seulement des risques de signatures et de
contreparties, mais également de l'évolution de la valeur des titres de placement, notamment
en fonction de l'évolution du taux d'intérêts ;
enfin, la liquidité des placements dans l'hypothèse où l'entreprise devrait retrouver
rapidement la disponibilité de ses fonds placés. Mais d'autres considérations devront
intervenir dans le choix du mode de placement.
le montant du placement.
Certains types de placement ne sont accessibles qu'à partir d'un montant minimum.
La durée du placement
Les dépôts à terme, par exemple, ne sont autorisés que pour une durée supérieure
à 1 mois.
La fiscalité des placements.
Les entreprises doivent évaluer à la fin de chaque exercice, les titres OPCVM qu'elles
détiennent à leur valeur liquidative, et intégrer, dans leur résultat imposable, l'écart entre cette
valeur et celle qui a été constatée à l'ouverture. Lorsque le trésorier doit choisir entre
plusieurs formules de placement de même durée, il s'attachera à compter les taux de
rendement effectifs qui résultent de la prise en compte des éléments suivants :
taux nominal ;
intérêts précomptés ou post comptés ;
commissions et frais divers à payer par le placement ;
nombre de jours d'immobilisation des fonds par rapport au nombre de jours sur lesquels les
intérêts reçus sont calculés ;
année de 360 ou 365 jours.
37
Lorsque l'on doit comparer les placements de durées différentes, il faut faire intervenir la
courbe des taux. En cas de courbe croissante, on préférera les placements à court terme ; en
cas de courbe décroissante, on s'efforcera de placer à plus longue échéance. D'une façon
générale, lorsqu'on anticipe une baisse des taux, on a intérêt à placer le plus long possible ; en
cas d'anticipation à la hausse, on place à très court terme renouvelable.
38
rémunération de la banque, et le « tarif » des diverses opérations bancaires. Elles peuvent être
analysées dans les différents documents adressés par la banque à l'entreprise, notamment :
les relevés bancaires qui permettent de vérifier les dates de valeur appliquées par la
banque ;
l'arrêté de compte trimestriel qui contient l'échelle d'intérêt et le ticket d'agios, ou calcul
des agios ;
les bordereaux d'escompte.
Après l'étude des jours de valeur, il faut maintenant présenter les conditions de taux, les
commissions, et le contenu des documents adressés par la banque. On étudiera ensuite
comment on peut contrôler des conditions appliquées par les banques.
39
La majoration propre au client qui s'ajoute en second lieu rémunère le risque que
représente l'entreprise. Les clients peuvent être classés en tenant compte, par exemple, de 3
critères :
l'endettement ;
la rentabilité ;
la taille.
La majoration est calculée en fonction de la catégorie à laquelle appartient l'entreprise.
Ainsi, le taux de l'escompte et le taux du découvert sont fréquemment établis de la
façon suivante :
Taux d'escompte = TBB + commission d'endos + commission de risque
Taux de découvert = taux d'escompte + Majoration
La majoration qui intervient dans le calcul du taux du découvert est variable selon la
catégorie à laquelle appartient l'entreprise
B. Les commissions
La plupart des comptes d'entreprise supportent deux commissions principales :
la commission de mouvement ;
la commission du plus fort découvert (CPFD).
Mais de nombreuses autres commissions sont susceptibles de s'appliquer.
1. La commission de mouvement
Elle est aussi appelée commission de compte. La banque entend, par cette commission,
rémunérer les services qu'elle rend à l'entreprise, sans se faire payer par des intérêts débiteurs.
Elle s'applique sur tous les mouvements débiteurs, qui correspondent donc à des
décaissements, enregistrés sur un compte au cours d'un trimestre.
Certains mouvements peuvent être exonérés de la commission ; il s'agit notamment :
des virements de compte à compte dans la même banque ;
des agios trimestriels ;
des remboursements d'emprunt ;
40
Elle est justifiée, pour la banque, dans la mesure où elle rémunère le risque maximum
qu'elle prend vis-à-vis d'une entreprise. Elle est calculée sur le plus fort découvert en valeur
de chaque mois. Elle s'applique donc aux pointes maximales d'utilisation des avances
bancaires. Elle peut être prélevée chaque trimestre avec les agios débiteurs.
41
être annuelle, trimestrielle, mensuelle, décadaire, hebdomadaire ou journalière. Il existe
même des envois de compte après chaque opération.
Le relevé de compte est indispensable pour contrôler des dates de valeur, et vérifier si
les exonérations de la commission de mouvement ont bien été appliquées.
Les informations contenues dans le relevé de compte sont :
la date de création du document ;
le solde précédent ;
pour chaque opération : la date, le libellé de l'opération, le montant en débit ou crédit,
l'exonération de la commission de mouvement s'il y'a lieu, ainsi que la date de valeur ;
la somme des débits et crédits ;
le solde à reporter au relevé suivant.
42
Avec le développement de l'informatique, la méthode des nombres peut paraître
archaïque.
3. Le ticket d'agios
Le ticket d'agios représente la facture trimestrielle adressée par la banque à l'entreprise.
Il fait paraître :
le calcul des intérêts débiteurs qui utilise les nombres calculés dans les échelles d'intérêts ;
la commission du plus fort découvert qui s'applique au plus fort découvert de chaque mois
;
la commission de mouvement, ou de compte, qui s'applique sur la plupart des mouvements
débiteurs.
43
Taux = Intérêts débiteurs x 36000 / Nombres débiteurs
Après avoir contrôlé le calcul du CPFD, on peut estimer le taux qu'elle représente, en
effectuant :
Taux = CPFD x 36000 / nombres débiteurs
Pour contrôler la commission de mouvement, il faut s'assurer que tous les mouvements
exonérés ont bien été déduits de l'assiette du calcul de la commission. On peut réaliser les
contrôles suivants :
Somme des mouvements débiteurs, données par l'échelle d'intérêts
- Mouvements exonérés, donnés par les extraits de compte
= Assiette de la commission de mouvement
2. Négociation des conditions bancaires
Le tableau de bord des conditions bancaires est un instrument précieux pour
aborder la négociation des conditions bancaires. Mais il ne faut jamais perdre de vue l'enjeu
financier de la négociation.
Exemple : une diminution de 0.40% d'un taux de financement représente pour un
financement de 1 000 000 euros, une économie journalière de :
1 000 000 x 0,0040/360 = 11,11 euros par jour
Pour une entreprise qui se finance à un taux moyen de 10%, une réduction en date de
valeur, d'un jour ouvré, estimé à 1,4 jour calendaire, pour un même montant d'un million,
entraîne un gain journalier de :
1 000 000 x 0,10 x 1,4/360 = 388,88 euros par jour
44
suivre les encaissements des ventes par produit ou gamme de produits, secteur ou air
géographique.
Méthodes de construction
Si les principes de bases demeurent identiques à ceux qui ont étés utilisés pour la
mensualisation des prévisions ou l'élaboration du budget mensuel de trésorerie, les sources
d'information sont différentes.
La source principale n'est pas le budget annuel de trésorerie, mais des éléments réels
tels que les commandes, livraisons ou facturations, retraitées en fonction des conditions de
paiement accordées ou obtenues. La nature extracomptable de ces informations exige la mise
en place d'un système d'information qui relie le service de la trésorerie aux autres services de
l'entreprise notamment la production, les services commerciaux et le marketing. On peut
recouper ces informations avec des données comptables, notamment l'analyse des comptes
clients et fournisseurs qui seront éclatés en différentes échéances, en fonction des délais de
règlement habituellement respectés.
45
le montant global des différentes commissions de plus fort découvert payées aux
différentes banques, CPFD, et la commissions de plus fort découvert calculée par la banque
fictive CPFD'.
C. Pré diagnostic
On peut également évaluer de façon approximative le coût de la gestion de la trésorerie
par rapport à une gestion zéro en tenant compte :
d'une part, du manque à gagner résultant de l'existence de soldes créditeurs non
rémunérés ;
d'autre part, des économies qu'on aurait pu réaliser en utilisant un crédit moins cher que le
découvert.
On peut évaluer le manque à gagner résultant des soldes créditeurs de la façon suivante
:
Nombre créditeurs xTp/ 36000
Avec Tp = taux moyen des placements
Les économies qui auraient pu être réalisées en utilisant un crédit moins cher que le
découvert peuvent être estimées ainsi :
Nombre débiteurs x (Td - Te) / 36000
Avec Td = taux du découvert
Et Te = taux moyen des crédits de mobilisation.
46