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Université Chouaïb Doukkali

Faculté des Sciences Juridiques Economiques et


Sociales (FSJES) – El Jadida

PROJET DE FIN D’ETUDES


En vue de l’obtention du diplôme de
Licence d’Etudes Fondamentales (LEF) en
Sciences Economiques et Gestion (SEG)
SOUS LE THÈME

LA GESTION DE LA TRÉSORERIE
DE L’ENTREPRISE

Présenté le 00/07/2020 par


BALÔBE Amine
Etudiant à la FSJES d’El Jadida

Sous la direction de
Mr. Abdelghani BACHAR – Docteur en SEG et
Enseignant Chercheur à la FSJES-El Jadida – Encadrant
universitaire

Année universitaire 2019/2020


Projet de fin d’Études

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 2


Projet de fin d’Études

DÉDICACE

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Projet de fin d’Études

REMERCIEMENTS
Au terme de la rédaction de ce mémoire, après Allah Subhanah …, je tiens à
exprimer ma gratitude et mes remerciements à tous ceux qui, par leurs
enseignements, leurs soutiens et leurs conseils, m’ont aidé à sa réalisation.

Il m’est particulièrement agréable de témoigner en tout premier lieu mon


immense gratitude à mon encadrant, le docteur et professeur ABDELGHANI
BACHAR, de m’avoir soutenu durant toute cette période, et je voudrais
également lui témoigner ma profonde reconnaissance, notamment pour sa
qualité d’encadrement et sa patience qui m’a été précieuse afin de mener mon
travail à bon port. Je vous remercie infiniment pour la disponibilité et le suivi
permanent de ce travail, ainsi que le corps professoral de la Faculté des
Sciences Juridiques Economiques et Sociales d’El Jadida, pour leur
encadrement et leur soutien durant mon cursus de formation.

Enfin, tous mes remerciements vont à ma famille. Je remercie mon père, mon
correcteur de langue française, pour tous ses sacrifices avec moi et ses
accompagnements. Sa bénédiction je la considère comme sacrée pour
compléter n'importe quel de mes succès. Je remercie ma mère, sa présence, sa
tendresse, ses encouragements sont pour moi les piliers fondateurs de ce que
je suis et de ce que je fais, elle est mon inspiratrice et sa bénédiction m'est
d'autant beaucoup sacrée : Mon paradis est sous ses pieds.

Que ceux que j’ai omis me pardonnent… ! À tous, toutes mes


reconnaissances.
Amine BALÔBE
Juillet 2020

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Projet de fin d’Études

LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET


ANNEXES
Tableau 1 : Interprétation des différents soldes du FR

Tableau 2 : interprétation des différents soldes du BFR

Tableau 3 : interprétation de la trésorerie nette

Tableau 4 : Comparaison entre les SICAV et les FCP

Tableau 5 : plan de financement prévisionnel 2017 en KDH

Figure 1 : les fonctions essentielles d’un trésorier

Figure 2 : étapes à suivre pour l’élaboration du budget de trésorerie

Figure 3 : synthèse de la construction du budget de trésorerie

Figure 4 : Quelques exemples de situation de trésorerie

Figure 5 : Le crédit inter-entreprises dans le bilan des entreprises

Annexe 1 : Tableau des encaissements sur ventes.

Annexe 2 : Tableau des décaissements sur achats.

Annexe 3 : Tableau de la TVA.

Annexe 4 : Tableau des autres décaissements.

Annexe 5 : Plan de trésorerie

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LISTE DES ABRÉVIATIONS


ASM : Avance sur marchandises

BC : Bon de caisse

BFR : Besoin en fond de roulement

BFRG : Besoin en fond de roulement global

BFRE : Besoin en fond de roulement d’exploitation

BFRHE : Besoin en fond de roulement hors exploitation

BO : Billet à ordre

Bq : Banque

CA : Chiffre d’affaire

CNSS : Caisse nationale de sécurité sociale

CP : Capitaux propres

CP : Cessation des paiements

CT : Court terme

DAT : Dépôt à terme

DG : Direction générale

E.C : Effet de commerce

FC : Facilité de caisse

FCP : Fonds communs de placement

FR : Fonds de roulement

FRNG : Fond de roulement net global

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Frs : Fournisseurs

HT : Hors taxes

KDH : Kilo dirham

LMT : Long et moyen terme

Mses : Marchandises

Mt : Montant

OPCVM : Organismes de placement collectif en valeurs mobilières

Rces : Ressources

SICAV : Société d’investissement à capital variable

SWIFT : Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication

T : Trésorerie

TA : Trésorerie active

TCN : Titre de créance négociable

TN : Trésorerie nette

TP : Trésorerie passive

TTC : Toute taxe comprise

TVA : Taxe sur la valeur ajoutée

VMP : Valeur mobilière de placement

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SOMMAIRE
Dédicace

Remerciements

Liste des tableaux, figures et annexes

Liste des sigles et abréviations

Introduction générale

Chapitre I : Approche théorique sur la gestion de trésorerie

Section 1 : Évolution de la notion de trésorerie

Section 2 : Missions des gestionnaires de trésorerie dans l'entreprise

Chapitre II : Gestion prévisionnelle de trésorerie

Section 1 : Définition et utilité du budget de trésorerie

Section 2 : Étapes à suivre pour l'élaboration du budget de trésorerie

Chapitre III : Différents états de la trésorerie

Section 1 : Analyse de la trésorerie de l’entreprise

Section 2 : Les solutions disponibles pour gérer la trésorerie

Conclusion générale

Bibliographie

Annexes

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

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’entreprise sait gérer ses immobilisations, ses stocks, ses ressources


L humaines, etc. Mais gère-t-elle sainement sa trésorerie ?

Au cours des dernières années, la gestion de la trésorerie de l’entreprise a bel et


bien connu des évolutions. Reléguée aux derniers rangs des préoccupations,
souvent rattachée à la comptabilité, elle a été ignorée dans les enseignements de
gestion jusqu’en 1985. Depuis cette date, la fonction ne cesse de prendre
importance même si on ne la trouve véritablement que dans les groupes de sociétés
d’une certaine taille.

La gestion de la trésorerie se définit comme l'ensemble des décisions, règles et


procédures qui permettent d'assurer à moindre coût, le maintien de l'équilibre
financier instantané de la firme. La gestion optimale de la trésorerie consiste donc à
prévoir, contrôler et maîtriser la dimension et la date d'exigibilité et celle des
disponibilités spontanées résultant du fonctionnement de l'entreprise, et à procurer
en temps voulu et aux moindres coûts les disponibilités complémentaires qui sont
éventuellement nécessaires.

La gestion de trésorerie consiste à gérer les fonds à court terme, à assurer la


solvabilité de l'entreprise dans les meilleures conditions. Elle est devenue plus
active et constitue une fonction vitale dans l'entreprise, avec la mission d'apporter
un surcroit de rentabilité à l'ensemble des activités.

L'objectif est bien évidemment de ressortir la problématique qui préside aujourd'hui


à la gestion de la trésorerie, pour permettre de mieux appréhender sa formation au
cours d'une période, et de saisir les clés de son optimisation.

Le trésorier réalise l'ajustement entre les flux des encaissements et des


décaissements, en recherchant une utilisation optimale des liquidités. En cas de
déficit, il va choisir la combinaison de crédit à court terme la plus avantageuse, et
en cas d’excédent, il place les liquidités au meilleur taux de rendement. Le métier

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de trésorier est également passionnant à titre personnel. C’est une fonction très
opérationnelle, nécessitant des prises de décisions rapides et dont les effets se
mesurent concrètement. L’enchainement des tâches de la gestion quotidienne
requiert une bonne organisation personnelle. Ce métier procure une vue sur toute
l’entreprise au travers des flux de trésorerie, de l’établissement et de l’actualisation
des prévisions.

Le trésorier n'est pas toujours étranger aux décisions de politique financière (niveau
de fond de roulement et répartition entre les capitaux propres et les dettes) mais ces
décisions constituent des contraintes. Il agit dans le cadre fixé par le plan
d'investissement et de financement, et dont le complément est le budget de
trésorerie.

En dépit des contraintes que représentent les décisions de politique financière, le


trésorier a un rôle important à jouer, en particulier lié aux domaines suivants qui lui
sont propres :

‐ la négociation des crédits à CT et des conditions relatives à toutes les


opérations bancaires
‐ les décisions de financement et de placement.

Préalablement à toute décision de financement ou de placement, le trésorier peut


éventuellement intervenir pour modifier le terme d'une opération (retarder le
paiement d'un acompte par exemple), en fonction de son pouvoir d'action sur les
opérations qui se situent en amont de la trésorerie.

Il est à noter que la manière dont le problème financier se pose dans une entreprise
entraîne toute sorte de conséquences dans la gestion. Bon nombre d'entreprises
rencontrent des difficultés en matière de gestion financière et plus précisément dans
la gestion de la trésorerie. D’où proviennent alors les problèmes de la trésorerie ?

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Projet de fin d’Études

Dans le cadre de notre travail qui a pour principale mission la gestion de la


trésorerie dans les sociétés, nous allons décrypter certains de ces problèmes et les
solutions à apporter.

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Projet de fin d’Études

CHAPITRE I : Approche théorique sur la


gestion de trésorerie

 Section 1 : Évolution de la notion de


trésorerie
 Section 2 : Missions des gestionnaires de
trésorerie dans l'entreprise

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Projet de fin d’Études

CHAPITRE I : Approche théorique sur la


gestion de trésorerie
La gestion de trésorerie, domaine de la gestion financière longtemps délaissé,
commence à prendre ses véritables dimensions.

L’objectif de ce chapitre est de définir ce que l’on entend dire par le concept de
trésorerie dans l’ensemble de la gestion financière et selon les auteurs, selon la
doctrine. Certains l’ont définie comme étant l’encaisse disponible, d’autres la
jugent comme un résultat.

Puis après, on va mettre l’accent sur l’évolution du rôle de la trésorerie vers la fin
des années soixante-dix, ainsi que l’évolution historique du métier de trésorier dans
les années soixante et soixante-dix.

Dans les années soixante, la mission du trésorier-comptable se résumait dans un


suivi quotidien des valeurs et de la position des comptes bancaires de l’entreprise,
alors que dans les années soixante-dix, cette dernière connaissait une certaine
évolution. Le souci du trésorier est alors, constamment et entièrement, dominé par
la recherche de l’économie des moyens de financement. Les missions des
gestionnaires de trésorerie dans l’entreprise sont multiples et nombreuses, et dont la
finalité capitale et phare est l’optimisation du résultat financier. Parmi ces missions
on cite le fait de :

 Assurer la liquidité pour l’entreprise


 Réduire le coût des services bancaires
 Contenir les risques financiers à court terme

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Projet de fin d’Études

Section 1 : Evolution de la notion de trésorerie

Paragraphe – 1 – Définition de la trésorerie


La trésorerie d’une entreprise est définie comme étant l’ensemble des liquidités
disponibles en caisse ou en banque et calculée sur la base du solde de la caisse des
comptes bancaires et chèques postaux1.

La notion de trésorerie est une notion fort utilisée en gestion d’entreprise mais le
concept qu’elle recouvre n’est pas toujours le même selon les auteurs.

Pour certains auteurs, la trésorerie représente l’encaisse de l’entreprise, c'est-à-dire


ses disponibilités : cette conception est la plus étroite.

Pour VERNIMMEN, la trésorerie d'une entreprise à un instant donné est égale à la


différence entre ses emplois de trésorerie (placements financiers et disponibles) et
son endettement bancaire et financier à court terme. Il s'agit donc du cash dont elle
dispose quoiqu'il arrive, même si sa banque décidait de cesser ses prêts à court
terme, et quasi immédiatement (le temps seulement de débloquer ses placements à
court terme). Il la définit comme étant le solde de l’ensemble des ressources et des
besoins de la trésorerie. Quant à PILVERDIER-LATREYTI la trésorerie nette ou la
trésorerie à un moment donné est égale à la différence entre les valeurs disponibles
(à l'actif) et les dettes à court terme bancaire (au passif)2. La trésorerie de
l'entreprise peut être positive, négative ou nulle. Enfin pour les auteurs Gérard
ALFONSI et Paul GRAND JEAN parlent plutôt de l’encaisse. Pour eux, la
trésorerie d’une entreprise est la somme de son encaisse monétaire et de ses
comptes en banque, titres et effets immédiatement négociables. Ils ajoutent que la

1
Hubert DE LA BRUSLERIE, Trésorerie de l'entreprise, Gestion des liquidités et des risques, 2012, 3e éd.,
éditions DUNOD, p. 4
2
Josette PILVERDIER-LATREYTI, Finance d'entreprise, Paris, 1990, 5e éd., éditions ECONOMICA, p. 232

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Projet de fin d’Études

trésorerie est un flux permanent, ce flux résulte des conséquences en termes


d’encaissements ou décaissements des opérations menées par l’entreprise.

Le concept de trésorerie selon LEVASSEUR3 est l'un des plus difficiles à définir
dans le domaine financier. Il apparaît pourtant important d'essayer de cerner cette
notion car la trésorerie joue un rôle fondamental dans la gestion financière d'un
organisme qu'il s'agisse du secteur privé ou du secteur public et que les
considérations dans la pratique puissent varier d'un secteur à un autre.

La trésorerie d'une firme est la somme de son encaisse monétaire et de ses comptes
en banques, titres et effets immédiatement négociables. Pour le comité de
réglementation comptable, la trésorerie correspond aux disponibilités et leurs
équivalents.

Pour d’autres, tels les auteurs du plan comptable général, la trésorerie représente la
différence entre le fond de roulement de l’entreprise et le besoin en fond de
roulement : ce solde peut être positif ou négatif.

Bruno POLONIATO et Didier VOYENNE énoncent que le niveau de fonds de


roulement et celui du besoin en fonds de roulement déterminent l’excédent ou
l’insuffisance de trésorerie. Quant à Armand DAYAN et Alliés, ils présentent les
composantes de la trésorerie, à savoir le fonds de roulement (FR) et le besoin en
fonds de roulement (BFR), et concluent que la trésorerie équilibre ces deux
éléments précédents.

Paragraphe – 2 – Importance de la gestion de trésorerie


Le système financier d’une entreprise contient un sous-système « gestion de
trésorerie ». Ce dernier est assuré, selon la structure organisationnelle de

3
Michel LEVASSEUR, Gestion de trésorerie, Paris, 1979, éditions ECONOMICA, p. 7

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Projet de fin d’Études

l’entreprise, soit naturellement par le trésorier dans les entreprises fortement


structurées, soit par le directeur financier si les moyens humains de l’entreprises
sont limités, ou enfin, par le chef comptable, dans le cas où les fonctions de
comptabilité et de trésorerie sont intimement mêlées.

La gestion de trésorerie d’une entreprise peut être influencée par des facteurs
internes et externes dont les conséquences n’ont pas été anticipées de façon
quantifiable, tant par les entreprises que par les banquiers. Ces facteurs peuvent être
résumés dans les points suivants :
- La hausse généralisée des taux d’intérêt et ce depuis une dizaine d’années,
hausse qui se traduit par un gonflement des frais financiers
- Les fluctuations économiques ressenties par un grand nombre d’entreprises, ont
une influence sur l’amélioration de la gestion de trésorerie, et ont conduit à une
prise de conscience quant à l’importance de la gestion des liquidités. Chaque
entreprise a sa politique (elle se meut dans un univers aléatoire), elle est, de
surcroît, sensible aux cycles conjoncturels (expansion, inflation, récession) qui
affectent sa trésorerie ou qui provoquent une détérioration de la trésorerie
- L’insuffisance des fonds propres : Le trésorier est de plus en plus sollicité pour
prévoir, et pouvoir gérer rationnellement les flux financiers, et surtout à assurer
la liquidité et la solvabilité de l’entreprise au moindre coût et ce, d’une manière
permanente.
La combinaison entre ces facteurs a entraîné des conséquences. En fait la gestion
financière est devenue un des axes stratégiques de la politique générale de
l’entreprise.

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Projet de fin d’Études

Section 2 : Missions des gestionnaires de la


trésorerie dans l'entreprise
Parvenir à définir les missions du trésorier revient à se poser la question suivante :
Pourquoi, un beau jour, la direction générale décide-t-elle de créer la fonction
de trésorier, quels bénéfices en attend-elle dans l’intérêt de l’entreprise ?

La fonction du trésorier est une fonction relativement récente, même dans les
entreprises d’une certaine dimension. Dans la majorité des entreprises, la fonction
du trésorier est confiée aux services comptables. Le trésorier doit avoir, non
seulement, des qualités techniques, mais aussi des qualités de contact. Ses relations
avec les services comptables sont importantes malgré l’indépendance des fonctions
; le développement de bonnes relations avec les banques partenaires, avec les
fournisseurs et avec les clients de l’entreprise sont aussi nécessaires pour mener à
bien sa mission.

Pour mieux situer le personnage du trésorier, nous pouvons affirmer que son
comportement est, entièrement, dominé par la recherche de l’économie des moyens
de financement.

Paragraphe – 1 – Evolution historique du métier de


trésorier
Le rappel des principales étapes de l’évolution du métier de trésorier est le moyen
le plus simple pour appréhender la mutation rapide de la fonction trésorerie dans
l’entreprise.

 Les années soixante et le trésorier-comptable :

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Projet de fin d’Études

À l’origine, dans les années soixante, la fonction trésorerie fait preuve d’une grande
discrétion dans l’entreprise : il est alors rare qu’il existe un service ou un
responsable portant ce nom.

En revanche, la nécessité de confier la surveillance des relations bancaires à


quelqu’un qui puisse contrôler l’évolution des comptes est reconnue. Il s'agit, en
fait, d'une fonction classique de caissier adaptée à l'utilisation généralisée de
moyens de paiement bancaires. Le trésorier est donc d'abord un comptable qui suit
au jour le jour et en date de valeur la position des comptes bancaires de l'entreprise.
Il confronte l'information comptable interne avec l'information externe transmise
par les banques. Son rôle d’interface privilégie la notion de date de
comptabilisation ou celle de date d’opération, alors que le solde bancaire à
surveiller est le solde en valeur dans les livres de la banque.

Au sein de l'entreprise, le trésorier est dépendant des services comptables d'où il


tire toute l'information dont il a besoin. La philosophie générale qui guide son
action est simple : il est le « gardien de la liquidité de l’entreprise ». Il doit
s’assurer de l’existence d’une encaisse positive suffisante pour pouvoir faire face
aux aléas. Il doit dans ce but prévoir la mise en place de lignes de crédits de
trésorerie suffisantes pour faire face aux besoins qui se présenteraient.

 Les années soixante-dix et la trésorerie zéro :

Contrôleur des comptes bancaires, gardien de la liquidité, la fonction du trésorier


était jusque-là un peu statique. Il ne participait pas aux décisions de gestion car il
ne disposait pas de stratégie d'action claire. Cette situation va changer au début des
années soixante-dix avec la reconnaissance du principe de « trésorerie zéro » . Le
trésorier a un objectif opérationnel clair : maintenir le solde bancaire global aussi
proche que possible de zéro afin de minimiser les frais financiers et les coûts

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Projet de fin d’Études

d'opportunité liés à des soldes respectivement débiteurs et créditeurs. Le trésorier,


en charge de la gestion des flux et des relations bancaires, devient le « garant de la
solvabilité de l'entreprise ».

Paragraphe – 2 – Missions du gestionnaire de trésorerie


Les fonctions du trésorier, sont résumées sur le schéma suivant :

Figure 1 : Les fonctions essentielles d’un trésorier

Le terme liquidité désigne la capacité de l’entreprise à faire face à ses échéances.


La liquidité constitue la condition de base de la survie même de l’entreprise, une
entreprise ne respectant pas ses échéances sera déclarée en cessation de paiements
(CP) ; elle devra déposer son bilan et sera éventuellement liquidée.

Le trésorier est la personne la mieux placée pour suivre l’évolution de la trésorerie,


il est en charge du respect permanent de la contrainte de solvabilité de l’entreprise.
Il doit assurer que l’entreprise peut faire face à ses engagements, qu’elle dispose
des financements suffisants à des conditions conformes à sa position financière :
paiement des salaires, respect des échéances fournisseurs. Le trésorier va tout

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Projet de fin d’Études

d’abord réaliser un budget de trésorerie afin de mesurer le besoin de financement à


court terme de l’entreprise sur l’année suivante. Une fois ce besoin de financement
estimé, le gestionnaire de trésorerie fera le tour des différents banquiers pour
négocier les lignes de crédit correspondantes.

Ensuite, il vérifiera régulièrement la liquidité à terme de l’entreprise grâce à la


prévision glissante de la trésorerie, à un horizon compris entre un mois et six mois.
Il sera ainsi en mesure de détecter à l’avance une dégradation éventuelle de la
trésorerie et d’y remédier en déclenchant un plan d’actions correctives.

La direction générale (DG) attend toutefois du trésorier qu’il réduise le coût de la


relation bancaire. Le trésorier, qui est le principal responsable de l’utilisation des
services bancaires, est tout naturellement désigné pour réduire les coûts bancaires à
travers la négociation. Le trésorier commencera par faire l’inventaire détaillé des
conditions existantes : le catalogue des conditions bancaires. Ensuite, il définira les
priorités de négociation, c’est-à-dire les améliorations de conditions procurant un
maximum d’économies à l’entreprise.

Une fois les conditions négociées, il contrôlera quotidiennement leur application.

La réduction du coût de la relation bancaire passe également par d’autres voies que
la négociation, notamment par l’innovation4.

La trésorerie est un domaine technique utilisant de plus en plus l’informatique et la


télématique, ce qui permet de travailler à moindre coût. Une entreprise émettant un
grand nombre de virements internationaux aura intérêt à télétransmettre les ordres
de virement à la banque. Elle réduira ainsi le montant des commissions d’opération
de façon significative.

4
Michel SION, Gérer la trésorerie et la relation bancaire, 2015, 6e éd., éditions DUNOD, pp. 28-29

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Projet de fin d’Études

Les trésoriers de groupe exploitent aujourd’hui Internet et les réseaux SWIFT pour
centraliser les paiements émis par les filiales afin de réduire les coûts.

La gestion des risques financiers est apparue plus récemment. Il s’agit


essentiellement des risques de change et parfois du risque de taux ainsi que du
risque de contrepartie.

D’un point de vue économique, la réflexion doit cependant rester ouverte. Réduire
les risques signifie augmenter les coûts.

L’objectif de la gestion du risque de change est d’éviter les pertes de change. Elle
vise à figer un cours de change garantissant un taux de marge commerciale entre
des ventes et des achats libellés dans des devises différentes. Le trésorier fera
valider par la direction générale une politique de gestion du risque de change. Il
suivra la position de change par devise afin de mettre en place les couvertures
adaptées.

La gestion du risque de taux vise à figer un taux d’emprunt ou de placement sur


une période future. Le trésorier mettra en œuvre des couvertures en fonction de
l’évolution prévue des taux.

Les couvertures de taux seront mises en place à partir d’un budget annuel de
trésorerie ou d’une prévision glissante à quelques mois.

Le risque de taux résulte des changements, dans le temps, du niveau des taux
d’intérêt. Le risque de taux peut se traduire par des plus-values ou moins-value
et/ou une meilleure ou moindre rémunération d’une créance ou d’un placement,
ainsi que par une augmentation ou une diminution du coût d’une dette. C’est le
risque des prêts-emprunts où les taux de crédit évoluent défavorablement. Ainsi, un
emprunteur à taux variable subit un risque de taux lorsque les taux augmentent car

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Projet de fin d’Études

il doit payer plus cher. À l'inverse, un prêteur subit un risque lorsque les taux
baissent car il perd des revenus.

Pour une banque, c'est le risque que l'évolution des taux du marché conduise à un
coût de rémunération des dépôts supérieur aux gains générés par les intérêts des
prêts accordés.

Alors que le risque de contrepartie résulte dans le non-respect des engagements de


la contrepartie, il s’agit d’un risque de livraison ou de règlement. Le risque de
contrepartie est le risque qu'une contrepartie, par sa défaillance consommée, ne
puisse plus respecter ses engagements. Il correspond à la perte potentielle réalisée
par la banque dans l’hypothèse d’une défaillance future de sa contrepartie. Ce
risque regroupe deux risques de natures différentes : le risque de livraison et le
risque de crédit.

Le trésorier négociera les conditions de financement. Pour cela, il doit maîtriser le


calcul du taux effectif global, seule méthode de comparaison des différentes
propositions de crédit. Il attachera un soin particulier l’élaboration d’une prévision
à deux jusqu’à trois mois fiables afin de prendre les décisions de financement ou de
placement les plus justes. Pour placer les excédents de trésorerie au meilleur taux,
plusieurs banques seront mises en concurrence. Il mettra en place une procédure de
gestion quotidienne en date de valeur avec comme objectif la trésorerie zéro. Par
des équilibrages journaliers, il réduira les découverts coûteux et les soldes
créditeurs non rémunérés. En sensibilisant les responsables opérationnels à la
bonne gestion des flux d’exploitation, il les incitera à améliorer la trésorerie.

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Projet de fin d’Études

CHAPITRE I : Gestion prévisionnelle de


trésorerie

 Section 1 : Définition et utilité du budget


de trésorerie
 Section 2 : Etapes à suivre pour
l’amélioration du budget de trésorerie

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Projet de fin d’Études

CHAPITRE II : Gestion prévisionnelle de


trésorerie
La gestion est par nature prévisionnelle. Elle est perçue alors comme une attitude
d’esprit qui consiste à raisonner en fonction de l’avenir en utilisant, si besoin, les
données du passé.

Un nombre important d’entreprises s’oriente vers l’utilisation de plus en plus


systématique de la gestion budgétaire.

La gestion de la trésorerie est un pilier de la fonction financière de l'entreprise. Elle


est considérée comme le bras armé de l'entreprise et consiste essentiellement à
gérer soit des encaisses disponibles soit des crédits à court terme nécessaires pour
combler un déficit au sein de l'entreprise.

L’élaboration des plans de trésorerie nécessite la mise en place d’un système


d’information et de prévision.

Pour établir le budget de trésorerie et les plans à court terme, il faut un grand
nombre d’informations puisque ces plans ont pour objet de recevoir l’ensemble des
prévisions d’encaissements et de décaissements. La gestion budgétaire
prévisionnelle consiste donc dans l’établissement d’un ensemble d’opérations
comprenant de ce fait une prévision de recettes et de dépenses, de revenus et de
coûts pour une période déterminée, généralement un semestre ou une année.

Le budget de trésorerie est défini comme étant un document qui consiste en


l’établissement des prévisions de trésorerie pour une période pouvant aller de
quelques mois à plusieurs années. Son élaboration permet à l’entreprise de mieux
appréhender l’évolution des flux monétaires provenant de son activité.

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 25


Projet de fin d’Études

Pour une bonne gestion de trésorerie, l'entreprise devra accélérer son encaissement
et retarder ses décaissements de manière à disposer d’une encaisse maximale en
vue de faire face à toutes ses dettes.

Ce chapitre a pour objectif de définir le budget de trésorerie, présenter son utilité


ainsi que les différentes étapes pour l’élaboration du budget de trésorerie
prévisionnel.

Section 2 : Définition et utilité du concept budget


de trésorerie

Paragraphe – 1 – Définition du budget de trésorerie


Le budget de trésorerie constitue la synthèse de tous les flux de fonds projetés pour
l’année budgétaire. C’est un budget très important pour l’entreprise, car il constitue
l’outil majeur du suivi à priori de sa liquidité et de sa solvabilité. C’est aussi un
levier utilisé de plus en plus pour améliorer la rentabilité globale de l’entreprise en
utilisant les différents instruments de placement et de levée de fonds offerts par les
marchés financiers

Pour ces raisons, il est considéré comme étant une pièce maîtresse du système
budgétaire et doit par conséquent recevoir une attention particulière à tous les
niveaux.

Le budget de trésorerie est généralement établi sur une durée de six à douze mois
selon un découpage mensuel, et comprend trois grandes parties à savoir les
encaissements, les décaissements et les soldes (le solde du mois et le solde cumulé
à la fin de chaque mois).

Le budget de trésorerie est un tableau de bord prévisionnel de l’offre et de la


demande de liquidités de l’entreprise dans lequel sont présentés tous les

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Projet de fin d’Études

encaissements et les décaissements prévus ventilés, semaine par semaine ou mois


par mois. Il permet au trésorier d’optimiser le résultat financier de la société, en
mettant en concurrence les différentes banques ainsi que les marchés financiers.

Paragraphe – 1 – Utilité du budget de trésorerie


Dans le contexte de la gestion budgétaire, le budget de trésorerie doit répondre
obligatoirement à certaines obligations :

Le budget de trésorerie donne l’état prévisionnel de la trésorerie mois par mois. Il


permet donc d’anticiper les difficultés de trésorerie à venir et à essayer de les éviter
en trouvant des solutions adéquates. Le budget de trésorerie permet de faire une
analyse globale sur la cohérence entre le fonds de roulement et le besoin en fonds
de roulement.

Un budget constamment déficitaire (ou constamment excédentaire) exprime une


désadaptation du FR au BFR, laquelle doit inciter à revoir les hypothèses sur
lesquelles ont été établis les budgets en amont et, notamment les budgets de ventes,
des achats, des approvisionnements…

Si le budget de trésorerie est alternativement excédentaire et déficitaire, il traduit


une situation qui peut être qualifiée de « normale ».

Le budget de trésorerie permet également de déterminer les dates optimales


auxquelles doivent avoir lieu certaines opérations exceptionnelles (pour lesquelles
l’entreprise dispose d’une marge de manœuvre) de manière à éviter de trop grands
déséquilibres.

Le budget consiste à évaluer les produits et charges prévus, en s'appuyant sur les
résultats de l'année précédente à la même période.

Chaque élément est évalué comme un pourcentage d'une variation prévue.

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 27


Projet de fin d’Études

Plus l'entreprise est de grande dimension, plus il sera difficile de créer avec des
moyens simples une image de tous les événements qui affecteront l'exercice
comptable.

Les coûts sont généralement calculés sur la base des résultats de l'année précédente
car les coûts sont plus facilement prévisibles de cette manière.

Souvent, le revenu et les charges sont pris en compte dans chaque budget avant de
créer une vue générale du budget total.

Section 2 : Étapes à suivre pour l’élaboration du


budget de trésorerie :
Dans un premier temps, on commence par s’appuyer sur la situation du compte
bancaire en début du mois et des encaissements du même mois.

Si par exemple l’entreprise effectue des achats en Janvier mais le règlement n’a été
réellement effectué qu’en Mars, c’est en mois de Mars que les enregistrements des
décaissements sont réalisés.

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 28


Projet de fin d’Études

Figure 2 : étapes d’élaboration du budget de trésorerie

Les montants sont enregistrés en TTC (lorsque les opérations sont soumises à la
TVA). L’entreprise règle et se fait payer en TTC. Elle rembourse ensuite aux
impôts l’excédent de TVA collectée ou dans le cas contraire récupère le crédit de
TVA.

Les encaissements correspondent aux entrées d'argent. Elles sont la contrepartie des
produits réalisés par l'entreprise. Mais encaissements et produits ne sont pas
toujours simultanés.

Ainsi, on a des encaissements liés à des produits réalisés lors de périodes


précédentes. (Voir annexe 1)

Le tableau des encaissements comprend deux parties.


La partie haute du tableau permet le calcul du chiffre d’affaire TTC et du montant
de la TVA collectée du mois (reprise dans le budget de TVA).

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 29


Projet de fin d’Études

La partie basse du tableau tient en compte des décalages d’encaissements introduits


par les modes de règlement, elle intègre les créances clients figurant au bilan de
l’année précédente.

Comme pour les encaissements, les décaissements seront la contrepartie de deux


types d'opérations : des opérations réalisées lors des périodes précédentes et des
opérations nées durant cette période. Il prend en compte les décaissements liés à
l’exploitation tels que les achats et les décaissements hors exploitation
(investissements, emprunts...) qu’on va essayer de traiter dans le tableau général
des décaissements. Les achats sont enregistrés en TTC.

Les décaissements correspondent aux divers achats ou paiements effectués par


l'entreprise : les achats de biens et services payés au comptant ; des règlements des
dettes aux fournisseurs avec paiement différé à 30 j, 60 j, 90 j d’échéance des effets
de commerce domiciliés ; des salaires nets, impôts et frais payés ; des
remboursements des emprunts et règlement des intérêts ; règlement de la TVA
nette due au titre du mois précédent. (Voir annexe 2 et annexe 4)

Notons cependant que toutes les dépenses et toutes les recettes assujetties à la TVA
doivent être considérées pour leur montant TTC. Or, dans le cadre de cet impôt,
l’entreprise agit pour le compte du Trésor public. En effet, elle perçoit la TVA sur
les ventes (TVA collectée) pour la reverser ensuite à l’Etat, déduction faite de la
TVA qu’elle a supportée sur ses achats et investissements (TVA déductible). Il faut
donc établir un budget prévisionnel des opérations de TVA de façon à intégrer dans
les dépenses les sorties dues à la TVA à payer. (Voir annexe 3)

Une fois rassemblées, les prévisions de recettes et des dépenses sont portées dans
un tableau appelé budget ou plan de trésorerie. Il fait apparaître, en outre, la
position bancaire au début et à la fin de chaque mois. (Voir annexe 5).

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 30


Projet de fin d’Études

Figure 3 : Synthèse de la construction du budget de trésorerie


(Source : Les techniques de gestion de trésorerie, El Miloud GUERMATHA5)

5
El Miloud GUERMATHA, Les techniques de gestion de trésorerie, Rabat, 1993, éditions Guessous, Collection
entreprise, pp. 36-87

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 31


Projet de fin d’Études

CHAPITRE III : Différents états de la


trésorerie

 Section 1 : Analyse de la trésorerie de


l’entreprise
 Section 2 : Les solutions disponibles pour
gérer la trésorerie

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 32


Projet de fin d’Études

CHAPITRE III : Différents états de la


trésorerie
Toute entreprise peut se trouver dans deux situations quant à l’état de sa trésorerie.
Une situation plutôt confortable lorsque sa trésorerie est positive et une situation
peu enviable dans le cas contraire.

A l’origine des problèmes de trésorerie que peut rencontrer toute entreprise, on


trouve des problèmes soit de naturelle structurelle ou conjoncturelle. Il faut en effet
nuancer l’analyse en fonction de la gravité présumée des problèmes. Ces derniers
peuvent impliquer le haut du bilan (FR) ou le bas du bilan (BFR), voire dans
certains cas, les deux.

Une baisse du chiffre d’affaire conduit directement à une dégradation de la


trésorerie. Les encaissements, moins nombreux, ne peuvent plus couvrir les
décaissements restés plus ou moins stables. Moins de trésorerie entraine moins
d’achats et moins d’actions commerciales, donc entraîne une tendance à la baisse.
Elle-même nourrie par une baisse continue des dépenses qui conduisent à une
nouvelle diminution de l’activité.

Les problèmes structurels de trésorerie sont à MLT et tiennent essentiellement à


des difficultés telles qu’une insuffisance de FR qui peut amener des problèmes de
trésorerie, à titre d’exemple: un fort montant d’investissement réalisés sous la
forme d’acquisition d’immobilisations corporelles et incorporelles ; une
insuffisance de capitaux permanents notamment au sous-endettement à MLT de
l’entreprise.

Il existe une deuxième série de problèmes structurels liés au BFR à financer et donc
aux décalages induits par le fonctionnement de l’activité de l’entreprise. On peut

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 33


Projet de fin d’Études

citer les niveaux de stocks trop importants, les crédits consentis aux clients sont
trop longs et les crédits accordés par les fournisseurs sont trop courts.

Alors que les problèmes conjoncturels sont des problèmes touchant le CT, tels ceux
résultant des fluctuations à CT de l’activité de l’entreprise et donc les mouvements
de recettes et des dépenses. Les principales causes identifiables sont : la variation
saisonnière de l’activité qui peut conduire à d’importants besoins de trésorerie à
certaines périodes de l’année ; le gonflement accidentel des stocks par suite à
l’annulation des commandes ; le retard ou la défaillance du règlement d’un client
qui provoque un manque de recettes et donc d’encaissements.

Section 1 : Analyse de la trésorerie de l’entreprise


Les solutions à des problèmes conjoncturels ne sont pas aisées à trouver. Il peut
s’agir soit de choisir des modes de financements, soit de recourir à des techniques
qui seront détaillés dans la section suivante.

Paragraphe – 1 – Analyse à partir du FR et du BFR de


l’entreprise
On entend par le fonds de roulement (FR), également appelé fonds de roulement
net global (FRNG) dans l’approche fonctionnelle, l’excédent de ressources stables
sur les emplois stables d’une entreprise. C’est un élément essentiel de la bonne
gestion financière de l’entreprise, outil permettant d’analyser la stabilité de
l’entreprise en étudiant le haut du bilan. Le FR correspond donc à un surplus
monétaire : il s’agit d’une marge de sécurité qui montre que la société a mobilisé
suffisamment de ressources pour financer ses investissements.

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 34


Projet de fin d’Études

Ces investissements engagent l’entreprise tout entière sur le long terme. Toute
erreur de financement des investissements peut la déstabiliser car il y’a un risque de
ne pas pouvoir faire face à un endettement excessif.

Le FR constitue une grande liquidité de l’entreprise. Plus il est important, plus


grande est cette garantie.

Le FR se calcule comme suit :


FRNG = Capitaux permanents ou stables – Emplois durables

Tableau 1 : interprétation des différents soldes du FR

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 35


Projet de fin d’Études

Le besoin en fonds de roulement, également appelé besoin en fonds de roulement


global (BFRG) se calcule comme suit :

BFRG = Actif circulant – passif circulant

Le BFRG renvoie à la fois au besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE)


et au besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE).

Le BFRE résulte des décalages entre les besoins de financement (ou emplois :
stocks, créances) et les ressources (dettes fournisseurs, dettes fiscales et sociales), il
est la principale caractéristique du financement de l’entreprise. Il représente le
besoin de financement à caractère permanent lié aux conditions d’exploitation de
l’entreprise. Il se calcule comme suit :

BFRE = Stocks + Créances d’exploitation − Dettes d’exploitation

Le BFRHE est un besoin de financement qui n’a pas un lien direct avec
l’exploitation et présente alors un caractère instable. Il se calcule comme suit :

BFRHE = créances hors exploitation – Dettes hors exploitation

Donc le BFRG est la somme des besoins d’exploitation et des besoins hors
exploitation : BFRG = BFRE + BFRHE

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 36


Projet de fin d’Études

Tableau 2 : interprétation des différents soldes de BFR

Paragraphe – 2 – Analyse et calcul de la trésorerie nette


La trésorerie nette (TN) est un indicateur comptable et financier fondamental pour
une entreprise. Sa détermination, son analyse et son suivi permettent de pratiquer
une gestion efficace des affaires. Qu’est-ce que c’est donc la trésorerie nette ?
Comment la calculer ? Comment l’interpréter ?

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 37


Projet de fin d’Études

La trésorerie nette est la différence entre l’actif de trésorerie (VMP +


Disponibilités) et le passif de trésorerie (constitué des crédits de trésorerie :
concours bancaires courants + soldes créditeurs de banque + effets escompté non
échus)

On peut également dire que la trésorerie nette est l’ensemble des sommes d’argent
mobilisables à court terme (on parle d’ailleurs de disponibilités à vue). Elle est un
indicateur de santé financière d’une entreprise puisqu’elle permet de vérifier
l’équilibre (ou l’absence d’équilibre) de sa structure financière.

TN = Actif de trésorerie – Passif de trésorerie

D’un point de vue financier, la trésorerie nette est étroitement liée à deux notions
fondamentales que sont le FR et le BFR. Elle est perçue comme un reliquat et plus
précisément le résultat de la différence entre le FRNG et le BFR. Voici donc la
formule de calcul de trésorerie nette la plus utilisée en pratique (c’est l’approche
par le haut du bilan comptable) :

TN = Fonds de roulement – Besoins en fonds de roulement

La trésorerie est aujourd’hui au cœur des préoccupations des entreprises. Les


dirigeants sont généralement très attentifs à leur niveau de trésorerie car les
problèmes surviennent lorsqu’il est insuffisant pour couvrir les dépenses de
l’entreprise. Elle peut toutefois être calculée directement à partir du bas du bilan
comptable, selon la formule suivante :

TN = Disponibilités – Dettes financières à CT

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 38


Projet de fin d’Études

Les disponibilités représentent l’ensemble des postes d’actifs monétaires du bilan


mobilisables à court terme. Les principaux sont les avoirs détenus en banque
(compte créditeur chez l’établissement bancaire) ainsi que les sommes présentes en
caisse et les valeurs mobilières de placement (VMP). Les dettes financières à court
terme sont généralement constituées des concours bancaires courants, ou autrement
dit des découverts bancaires et des comptes courants d’associés lorsqu’ils sont
remboursables à tout moment.

Figure 4 : Quelques exemples de situation de trésorerie


(Source : Finance d’entreprise, Etienne G. HARB6)

6
Etienne G. HARB, Iryna VERYZHENKO, Astrid MASSET & Philippe Murat, Finance, 2014, éditions DUNOD,
pp. 66-73

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 39


Projet de fin d’Études

Commentaires

Lorsque le montant de la TN est supérieur à 0, les Ressources financières


d’une entreprise permettent de couvrir l’intégralité de ses besoins.
Autrement dit le fond de roulement est supérieur au besoin en fonds de
TN
roulement (FR>BFR). La situation financière de l'entreprise est saine car
positive
elle est à mesure de financer un surcroît de dépenses sans recourir à un
emprunt.

L’entreprise ne dispose pas des ressources suffisantes pour faire face à ses
besoins. Sa situation financière est déficitaire et elle doit absolument avoir
recours à des modes de financements à court terme pour pallier cette
TN
situation (découvert bancaire). Cette situation ne peut être que temporaire
négative
et représente un réel danger pour l’entreprise si elle devient structurelle :
elle laisse présager un risque de faillite.

Dans ce cas, les ressources financières de l'entreprise suffisent juste à


satisfaire ses besoins. Autrement dit le fond de roulement est égal au
besoin en fonds de roulement (FR = BFR). La situation financière de
l'entreprise est équilibrée. Cependant, celle-ci ne dispose d'aucune réserve
TN nulle
pour financer un surplus de dépense que ce soit en termes
d'investissement ou d'exploitation. Une telle entreprise ne peut ni faire
face aux risques (retard des encaissements...), ni saisir des opportunités.

Tableau 3 : Interprétation des soldes de la TN

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 40


Projet de fin d’Études

Section 2 : Les solutions disponibles pour gérer la


trésorerie
Nombreuses sont les entreprises qui recourent à des financements à CT pour
financer une partie de leur cycle d’exploitation. Il y’a deux lignes importantes dans
l’analyse (solde mensuel et solde cumulé). Ces soldes peuvent être positifs ou
négatifs. Ainsi, dans l’interprétation des soldes, il faut penser au placement et au
crédit (excédent/déficit), par conséquent il faut penser à la rémunération et au coût.

Mais avant d’aboutir au crédit pour financer un déficit, ou au placement pour


utiliser un excédent, il est nécessaire que le responsable de la trésorerie fasse un
maximum d’efforts et d’imagination pour coïncider les montants des recettes et les
montants des dépenses pour chacun des mois du plan de trésorerie.

Paragraphe – 1 – Les instruments de gestion de


trésorerie excédentaire (les placements de trésorerie)
En cas d’excédent de trésorerie, l’entreprise doit chercher les meilleurs placements
pour accroître la rentabilité des capitaux investis.

Le placement à terme est donc un contrat de placement entre la banque et son client
pour une somme d’argent et une période bien déterminée. Les placements à terme
concernent essentiellement : les dépôts à terme, notamment l’acquisition des bons
de caisse émis par la banque...

Parmi les placements sur produits bancaires on trouve le dépôt à terme (DAT) ou le
compte bloqué perçu comme un compte à échéance qui enregistre deux opérations,
l’une le jour de blocage et l'autre le jour de déblocage. Les dépôts à terme portent
sur des durées qui sont déterminées à l’avance, produisent des intérêts qui
augmentent en fonction de la durée choisie. Les DAT sont des dépôts rémunérés
sur des durées variables 3 mois, 6 mois, 12 mois et plus de 12 mois à des taux

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 41


Projet de fin d’Études

croissants et ne sont remboursés qu’à l’expiration du délai fixé par le déposant lui-
même, alors que le bon de caisse (BC) est un bon que le client reçoit en
contrepartie de la somme bloquée et qui correspond à une reconnaissance de dette.
Le bon de caisse est un titre de créance représentatif d’une dette à court ou moyen
terme. Il est à ordre ou au porteur et généralement émis par les banques, il peut être
anonyme ou nominatif et transmissible par endossement s’il est nominatif et de
main en main s’il est anonyme. Les intérêts peuvent être précomptés ou
postcomptés.

Dorénavant, les trésoriers d’entreprises et les agents économiques vont faire appel
aux Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) pour
placer leur liquidité.

L’épargne privée s’est développée depuis quelques années et la gestion individuelle


est par conséquent devenue coûteuse.

Pour y remédier, la loi du 21-09-93 (Cf. annexe 16 : Extrait du Dahir portant loi N°
1-93-213 relatif aux OPCVM, permet de créer au Maroc des Fonds Communs de
Placement (FCP) et des Sociétés d’Investissement à Capital Variable (SICAV).

SICAV FCP

 Société anonyme (SA)  Copropriété


 Emet des actions  Emet des parts
 Capital min départ de 5Mdh  Capital min départ d’1 MDH
 Personne morale  N’a pas de personnalité morale
 Peut déléguer ou assurer elle-même  Doit déléguer sa gestion
sa gestion
Tableau 4 : Comparaison entre les SICAV et les FCP

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 42


Projet de fin d’Études

Paragraphe – 2 – Les instruments de gestion de


trésorerie déficitaire (les financements bancaires des
besoins de trésorerie)
Parmi les instruments de gestion de trésorerie déficitaire on trouve le Financement
par circuit bancaire par lequel les crédits de trésorerie sont mis en place par les
banques à la disposition des entreprises dont le BFR excède de façon plus ou moins
permanente les possibilités du FR. Donc, ces crédits sont contractés par une
entreprise lorsque l’actif circulant du bilan n’est pas intégralement financé par les
délais de paiement dont elle bénéficie auprès de ses fournisseurs et de ses divers
créanciers d’une part et lorsque cette insuffisance n’est pas couverte par le FR
d’autre part.

Si le BFR est inférieur au FR, l’entreprise aura la capacité de se financer sans


recourir au crédit bancaire. Si par contre le FR s’avère insuffisant pour couvrir ce
BFR, l’entreprise devra faire appel aux concours extérieurs pour survivre.

Ces concours couvrant toujours le même besoin s’inscrivent par différentes formes
dans la gamme des crédits de fonctionnement comme précisé par ailleurs.

Les crédits de trésorerie, au sens large, font partie de la panoplie des crédits de
fonctionnement qu’une entreprise utilise dans certains cas à titre plus ou moins
permanent, selon sa structure financière.

Parmi les crédits par caisse, on cite la facilité de caisse, le découvert, le crédit spot
etc.

On évoquera aussi dans cette partie, des concours qui contribuent à la satisfaction
des besoins de crédit de fonctionnement tels que l’escompte des effets de
commerce, l’avance de fonds, avance sur marchandises etc.

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 43


Projet de fin d’Études

Les facilités de caisse (FC) : Sont des avances qui permettent de combler les
décalages de trésorerie d’une entreprise. Si elle est utilisée de façon orthodoxe, la
FC se traduira par des périodes débitrices de courtes durées occasionnées par
l’achat de matière premières, paiement des salaires, amortissement du matériel
etc….
L’autorisation en facilité de caisse est déterminée en fonction des besoins d’une
entreprise, mais n’excède généralement pas un mois de son CA ou un mois de son
mouvement crédit.

Le découvert en compte : Le découvert en compte ne peut en aucun cas être


destiné à compenser une insuffisance structurelle de trésorerie, celle-ci devant bien
entendu être couverte par des ressources permanentes.
Il est donc mis à la disposition d’une entreprise dont les BFR dépassent les
possibilités du FR mais ne doit pas viser la couverture d’une insuffisance chronique
de ce FR.
C’est donc une opération du crédit par laquelle une banque autorise son client à
prélever sur son compte des fonds pour un temps et moyennant un taux d’intérêt
déterminé à l’avance.
Le découvert est destiné soit à pallier des insuffisances de trésorerie passagères ou
à compléter le financement d’opérations exceptionnelles ou accidentelles.

Les crédits spot : Il s’agit d’une forme de crédit accordé au jour le jour avec
néanmoins un taux préférentiel aux grandes entreprises. Une banque comme
n’importe quelle entreprise peut parfois avoir des excédents de trésorerie qu’elle ne
désire par placer sur le marché monétaire, mais plutôt les prêter à un client solvable
pour une durée déterminée, tout en appliquant un taux intermédiaire entre le taux
du découvert et celui du marché monétaire.

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 44


Projet de fin d’Études

L’escompte des effets de commerce : En dépit des avantages qu’il représente aux
clients, l’escompte n’assure pas toujours à l’entreprise la souplesse désirée.
L’escompte est relativement peu onéreux : l’escompte est techniquement facile à
suivre, c’est l’opération par laquelle l’entreprise cède cet effet avant son échéance à
sa banque. La créance est représentée par un effet de commerce (lettre de change,
billet à ordre).
Cette opération permet à l’entreprise de disposer du montant de la créance
représentée par l’effet (diminuée des agios) avant sa date d’échéance. Elle
s’analyse donc comme un crédit accordé par la banque à l’entreprise.

L’avance de fonds : L’avance de fonds est une forme particulière du découvert qui
consiste à mettre à la disposition d’un client une somme déterminée en la lui
versant en compte, après signature du ou des billets de mobilisation correspondants
aux échéances retenues.

L’avance sur marchandises (ASM) : Appelées également financement sur stocks,


les avances sur marchandises peuvent être définies comme les crédits bancaires qui
ont pour objet de procurer à certaines entreprises industrielles ou commerciales les
capitaux complémentaires nécessaires au financement de leurs besoins importants
en stockage : Approvisionnement en matières premières, achat de marchandises,
constitution de stocks de produits fabriqués, maintien de stockage de sécurité,
etc…. Les A.S.M sont réalisées et réajustées à l’appui des états de stocks mensuels
ou bimensuels établis par le client.
Les banques font généralement appel aux services d’experts ou de sociétés de
surveillance pour apprécier, contrôler ou juger de la valeur des marchandises
gagées.

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 45


Projet de fin d’Études

Une technique spécifique : le Warrant. C’est un instrument de crédit spécialement


conçu pour le financement des stocks. C’est un billet à ordre par lequel le
souscripteur s’engage à payer une somme d’argent à une certaine échéance. Les
marchandises déposées dans un magasin général constituent un gage. Le certificat
de gage circule et peut être remis à l’escompte comme effet de commerce. Il existe
aussi des warrants sans dépôts des marchandises au magasin général (atelier,
agricole…)

On trouve également le Financement hors circuit bancaire. Il comprend : le crédit


inter-entreprises, l’affacturage, et les obligations cautionnées.

Le crédit inter-entreprises : Il est défini comme un crédit que les entreprises


fournisseurs accordent aux entreprises clientes et qui est lié à la livraison d’un bien
ou d’un service. Il est une alternative au paiement au comptant. C’est un délai de
paiement que les entreprises s’accordent mutuellement. Les effets de commerce
sont les supports les plus fréquents du crédit inter-entreprises.
Le crédit inter-entreprises varie en fonction des secteurs et de la taille de
l’entreprise. Les PME disposent d’un pouvoir de négociation plus faible aussi bien
auprès de leurs fournisseurs que de leurs clients.

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 46


Projet de fin d’Études

Figure 5 : Le crédit inter-entreprises dans le bilan des entreprises


(Source : Langlois et Mollet, Gestion financière7)

L’Affacturage ou le (Factoring) : Au Maroc, le factoring est défini par la loi


bancaire (loi du 14 Février 2006) qui le considère comme une opération de crédit :
« L’affacturage, au sens du présent Dahir, est la convention par laquelle un
établissement de crédit s’engage à effectuer le recouvrement et, éventuellement la
mobilisation des créances commerciales, soit en acquérant lesdites créances, soit
en se portant mandataire du créancier avec, dans ce dernier cas, une garantie de
bonne fin »
Connu dans les pays anglo-saxons depuis très longtemps, il prend droit au Maroc
depuis quelques années, l’affacturage est une activité à la fois commerciale et
financière qui consiste avant tout, pour le factor à acheter ferme les créances de
l’entreprise sur ses clients. Le rôle essentiel de ces sociétés est donc de se substituer
à l’entreprise dans toutes les opérations qui ne sont pas, exclusivement du domaine

7
Georges LANGLOIS & Michèle MOLLET, Gestion financière, 2000, 3e éd., éditions FOUCHER, p. 231

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 47


Projet de fin d’Études

commercial (elles ne couvrent pas, par exemple, les risques provenant des
contestations commerciales ou techniques).
Le coût de financement est calculé séparément du coût des autres services rendus
par le factor. La rémunération totale se compose des éléments suivants : Un intérêt
calculé au prorata temporis sur les sommes effectivement utilisées par l’entreprise.
Il varie selon les conditions bancaires (taux débiteur).

Les Obligations cautionnées : elles sont souscrites généralement à la suite d’un


crédit d’enlèvement, elles permettent aux importateurs de différer à 60 jours le
règlement des droits et taxes, dont ils sont redevables. Elles se présentent sous
forme d’un billet à ordre payable auprès de la trésorerie générale du Royaume. Il
s’agit d’une reconnaissance de dettes de l’entreprise envers l’État, elle prend la
forme d’un billet à ordre souscrit à l’ordre du Trésor public et cautionné par une
banque. Le taux d’intérêt est fixé par l’Etat et est assez élevé. Ce type de crédit est
peu utilisé.

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 48


Projet de fin d’Études

CONCLUSION GÉNÉRALE
La trésorerie est au centre de toutes les opérations menées par l'entreprise. Elle est
donc la traduction en termes monétaires de toutes les décisions et opérations de
l'entreprise.

La gestion de trésorerie consiste à veiller à maintenir une liquidité suffisante pour


faire face aux échéances, tout en optimisant la rentabilité des fonds. La liquidité
dans une entreprise est un facteur de solvabilité et un moyen de faire face aux
conjonctures défavorables, qu'il faut gérer de façon quotidienne en se basant sur des
outils et surtout une véritable stratégie. Gérer la trésorerie, c'est contrôler et
surveiller en permanence les flux réels, encaissements et décaissements, et avec ses
banques, pour pouvoir effectuer rapidement les ajustements nécessaires, gérer est
avant tout anticiper. Maîtriser la gestion de la trésorerie, c'est se donner les
moyens d'améliorer le résultat de l'entreprise pour placer les excédents
(sélectionner les placements les plus rémunérateurs) ou pour combler un déficit
(Sélectionner les financements les plus adaptés).

Toute entreprise doit disposer en permanence des ressources suffisantes pour


remplir ses engagements financiers, à savoir : le paiement des salaires,
fournisseurs, charges sociales et fiscales.... A défaut, elle serait déclarée en
cessation de paiement et serait éventuellement liquidée. C'est ce qui arrive trop
souvent aux jeunes entreprises, faute de prévisions réalistes. C’est là où la gestion
des excédents et déficits de trésorerie (cœur de la gestion de trésorerie), intervient
pour trouver des financements de faibles coûts pour les déficits.

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 49


Projet de fin d’Études

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Pierre VERNIMMEN, Finance d'entreprise, Paris, 2010, éditions DALLOZ, 1186


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Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 50


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-Alain-Charles MARTINET, Lexique de Gestion, 2005, 7e éd., éditions


DALLOZ, 184 pages

Rachid M’RABET, Les clés de la Gestion, techniques, outils et pratiques à l’usage


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Philippe ROUSSELOT & Jean-François VERDIÉ, Gestion de trésorerie, 2004, 2e


éd., éditions DUNOD, Collection Management sup - Gestion, finance, 432 pages

El Miloud GUERMATHA, Les techniques de gestion de trésorerie, Rabat, 1993,


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Jean BARREAU & Jacqueline DELAHAYE, Gestion financière, 1996, 5e éd.,


éditions DUNOD, Tome 4, 438 pages

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 51


Projet de fin d’Études

ANNEXES

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Projet de fin d’Études

ANNEXE 1 : BUDGET D’ENCAISSEMENTS SUR VENTES

ANNEXE 2 : BUDGET DE DÉCAISSEMENTS SUR ACHATS

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Projet de fin d’Études

ANNEXE 3 : BUDGET DE LA TVA

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Projet de fin d’Études

ANNEXE 4 : BUDGET DE DECAISSEMENTS GENERAL

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Projet de fin d’Études

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Projet de fin d’Études

ANNEXE 5 : MODELE DE PLAN DE TRESORERIE

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Projet de fin d’Études

TABLE DES MATIÈRES


DÉDICACE ............................................................................................................................................................... 3

REMERCIEMENTS ................................................................................................................................................... 4

LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET ANNEXES ........................................................................................................... 5

LISTE DES ABRÉVIATIONS ....................................................................................................................................... 6

SOMMAIRE ............................................................................................................................................................ 8

INTRODUCTION GÉNÉRALE .................................................................................................................................... 9

CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE SUR LA GESTION DE TRESORERIE ................................................................ 14

SECTION 1 : EVOLUTION DE LA NOTION DE TRESORERIE ....................................................................................................... 15


Paragraphe – 1 – Définition de la trésorerie ..................................................................................................... 15
Paragraphe – 2 – Importance de la gestion de trésorerie ................................................................................. 16
SECTION 2 : MISSIONS DES GESTIONNAIRES DE LA TRESORERIE DANS L'ENTREPRISE ................................................................... 18
Paragraphe – 1 – Evolution historique du métier de trésorier .......................................................................... 18
Paragraphe – 2 – Missions du gestionnaire de trésorerie ................................................................................. 20

CHAPITRE II : GESTION PREVISIONNELLE DE TRESORERIE ..................................................................................... 25

SECTION 2 : DEFINITION ET UTILITE DU CONCEPT BUDGET DE TRESORERIE ............................................................................... 26


Paragraphe – 1 – Définition du budget de trésorerie ........................................................................................ 26
Paragraphe – 1 – Utilité du budget de trésorerie ............................................................................................. 27
SECTION 2 : ÉTAPES A SUIVRE POUR L’ELABORATION DU BUDGET DE TRESORERIE : .................................................................... 28

CHAPITRE III : DIFFERENTS ETATS DE LA TRESORERIE ........................................................................................... 33

SECTION 1 : ANALYSE DE LA TRESORERIE DE L’ENTREPRISE.................................................................................................... 34


Paragraphe – 1 – Analyse à partir du FR et du BFR de l’entreprise ................................................................... 34
Paragraphe – 2 – Analyse et calcul de la trésorerie nette ................................................................................. 37
Commentaires .................................................................................................................................................. 40
TN positive ........................................................................................................................................................ 40
TN négative ...................................................................................................................................................... 40
TN nulle ............................................................................................................................................................. 40
Dans ce cas, les ressources financières de l'entreprise suffisent juste à satisfaire ses besoins. Autrement dit le
fond de roulement est égal au besoin en fonds de roulement (FR = BFR). La situation financière de l'entreprise
est équilibrée. Cependant, celle-ci ne dispose d'aucune réserve pour financer un surplus de dépense que ce

Licence d’études fondamentales La gestion de la trésorerie de l’entreprise 58


Projet de fin d’Études

soit en termes d'investissement ou d'exploitation. Une telle entreprise ne peut ni faire face aux risques
(retard des encaissements...), ni saisir des opportunités. ................................................................................. 40
SECTION 2 : LES SOLUTIONS DISPONIBLES POUR GERER LA TRESORERIE ................................................................................... 41
Paragraphe – 1 – Les instruments de gestion de trésorerie excédentaire (les placements de trésorerie) ........ 41
Paragraphe – 2 – Les instruments de gestion de trésorerie déficitaire (les financements bancaires des besoins
de trésorerie) ..................................................................................................................................................... 43

CONCLUSION GÉNÉRALE ...................................................................................................................................... 49

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................................... 50

ANNEXES .............................................................................................................................................................. 52

TABLE DES MATIÈRES ........................................................................................................................................... 58

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