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RHAZOUANI Rachid
Enseignant-Chercheur
Faculté de Sciences Juridiques, Economiques et Sociales d‟El Jadida
e-mail : rhazouani.r@gmail.com
Résumé
La fraude fiscale s‟avère un des handicaps sérieux pour les décideurs politiques et
pour les opérateurs économiques, qui semblent accorder peu d‟attention aux dits problèmes.
Elle a un impact considérable sur l‟aggravation du déficit budgétaire et sur la stabilité macro-
économique dans son ensemble. Les économistes de l‟offre soutiennent l‟idée qu‟une fiscalité
accrue décourage l‟activité économique.
Cette thèse a pour ambition de contribuer au développement des recherches
empiriques en économie publique, en testant la présence d‟asymétrie d‟information dans la
relation d‟agence, liant l‟administration fiscale aux contribuables, afin d‟aboutir à une forme
de contrat optimal entre les deux contractants.
Les résultats théoriques soulignent le bien fondé des contrats dichotomiques dans la
renonciation à des comportements opportunistes. Le premier résultat du modèle, conclut à
l‟existence d‟une relation entre l‟amende, et la probabilité de la fraude et de la déviance. Le
deuxième résultat, nous enseigne qu‟il est possible d‟agir sur la psychologie des contribuables
par l‟information (effet de réputation), et par l‟instauration des mesures de communication
visant à modifier les croyances des individus en ce qui concerne la fraude, notamment leur
perception de la moralité de cet acte.
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ABSTRACT
Fiscal deviance is a serious problem for the government as well as economic agents
who seems to pay less attention to this problems, it has on important influence in increasing
budgetary deficit and stability in the whole macro-economic area. The economists of supply
model support the idea that an increasing tax policy discourage economic activity.
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Sommaire
Bibliographie
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INTRODUCTION
Plusieurs auteurs ont particulièrement mis l‟accent sur l‟aggravation du déficit
budgétaire, et sur les risques qu‟il présente sur la croissance, et sur la stabilité macro-
économique dans son ensemble. Pour accroître les marges de manœuvre en matière de
finances publiques, les économistes et les spécialistes centrent leurs réflexions sur les
mesures permettant de réduire le déficit budgétaire dans le cadre d‟une bonne
„‟gouvernance‟‟.
Ces mesures devraient toucher les dépenses par leur rationalisation, et les
recettes fiscales par la réduction de leur déficit. Cette dernière est donc au cœur des
programmes de stabilisation et d‟ajustement préconisés par le F.M.I et la banque
mondiale. Pour ces deux institutions, cette réduction est bénéfique pour la croissance
de l‟économie à long terme. En général, le déficit fiscal est supposé avoir un impact
négatif sur la croissance. Un déficit fiscal élevé peut être le signe d‟une forte pression
fiscale à venir. Cette anticipation peut décourager l‟investissement privé, ce qui
pourrait avoir des effets négatifs sur la croissance.
« La variable fiscale exerce un impact négatif à court terme et à long terme sur
l‟investissement privé. A court terme, une hausse de la fiscalité sur les entreprises,
d‟un point de pourcentage du PIB, entraînerait une chute de l‟investissement privé de
1,16 point de pourcentage du PIB. A long terme, elle induirait une dépression de
l‟investissement privé de 1,98 point de pourcentage du PIB, suggérant que la fiscalité
imposée aux entreprises évince l‟investissement privé, supportant peut être le point de
vue des économistes de l‟offre qui soutiennent qu‟une fiscalité accrue décourage
l‟activité économique »1.
Il ne s‟agit pas d‟augmenter les taux d‟imposition qui sont déjà élevés, mais
d‟élargir certaines bases d‟imposition, et de lutter contre la fraude fiscale.
Aujourd‟hui, alors que l‟économie marocaine se prépare à intégrer la zone de
libre échange en 2012, la fraude s‟avère être un des handicaps sérieux pour les
décideurs politiques et pour les opérateurs économiques, qui ne semblent pas accorder
l‟attention requise auxdits problèmes.
1
MANSOURI.B, « Déséquilibres financiers publics, investissement privé et croissance économique au Maroc »,
Projet de communication aux journées scientifiques du réseau -Marrakech- mars (2003) p : 11.
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2
ELINOR.O et OLIVER.W lauréats prix Nobel (2009).
3
QUIZY.R et CAMPENHOUDT L.V, «Manuel de recherches en sciences sociales», éd. Dunod, (1988) p : 33.
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BROUSSEAU.E, « Les théories des contrats une revue », Revue d‟Economie Politique, Vol 103, janvier-février
(1993), p : 25.
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La confusion terminologique, notamment en ce qui concerne les notions de fraude et d‟évasion fiscale, nous
amènera à adopter une définition large de la fraude, intégrant alors à notre analyse ces deux concepts. Plusieurs
critères peuvent permettre de délimiter les divers compléments de fraude : le critère juridique, le critère moral,
ou bien le critère financier. L‟approche économique du phénomène de la fraude fiscale nous amènera alors à
adopter la définition la plus large sur la base d‟un principe de coût, en terme de pertes de recettes pour le
gouvernement. Les considérations juridiques ne seront pas prises en compte dans cette étude, car elles
permettront d‟adapter les cadres analytiques propres à chaque comportement.
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H1 H1
Sanctionner la fraude
Rémunérer l‟honnêteté H2
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7- L’architecture de la thèse :
La recherche s‟articule en deux parties. Chaque partie contient deux chapitres
dont l‟enchaînement suit une logique déductive.
La première partie portant intitulé : Les fondements théoriques de la relation
conflictuelle administration fiscale-contribuable traite des soubassements théoriques
de la recherche. Elle sera d‟abord initiée par une présentation de la théorie
économique, afin de voir comment cette dernière a traité le problème de coordination
entre agents économiques en présence de conflit d‟intérêts.
Dans ce contexte où s‟inscrit notre travail, nous avons défini plusieurs notions
et concepts tels que contrat, jeu, aléa moral, sélection adverse, incitation…Ceci a pour
but de bien comprendre la problématique objet de notre recherche.
Une fois le champ théorique de notre problématique est précisé (chapitre1),
nous nous sommes intéressé aux différentes applications de la théorie des contrats, est
plus précisément celle liant l‟administration fiscale au contribuable (chapitre2). Cette
lecture synthétique de la littérature économique nous a conduit, à déduire nos
hypothèses de travail à valider dans notre investigation empirique.
La deuxième partie portant intitulé : Etude empirique de la relation
administration fiscale-contribuable : état des lieux et enseignements de la politique
fiscale sera initiée par un exposé sur l‟état d‟existant entre l‟administration fiscale et le
contribuable (chapitre 3). Il s‟ensuivra par une présentation des préalables à l‟étude
empirique. La description des résultats de l‟enquête et les enseignements de la
politique fiscale, y seront également développés (chapitre 4).
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problématique abordées, nous portons notre attention sur le cas qui nous intéresse
principalement : la relation administration fiscale-contribuable (chapitre 2).
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Les économistes se sont, depuis longtemps, interrogés sur la manière dont les
agents coordonnent leurs activités. Les possibilités de trouver un accord fait référence
aux interactions opportunistes : motivation, incitation…
Quand deux individus ou plus sont en présence d‟un contexte conflictuel, ils se
réservent inévitablement une part de l‟information, et cherchent à manipuler les
perceptions et les décisions des autres. Tout le problème serait donc de trouver un
comportement stratégique, stable, dans lequel les protagonistes n‟ont pas intérêt à
changer de décision en présence d‟un contexte conflictuel, et en interactions
potentiellement opportunistes.
Parmi les voies de recherche explorées, certains courants se sont consacrés à
l‟analyse des contrats. «Un contrat est un accord entre deux (ou plusieurs) agents
économiques par lequel ils s‟obligent envers un ou plusieurs autres à céder ou
s‟approprier, faire ou ne pas faire certaines choses»7.
Bien que très souvent centrées sur l‟analyse des relations bilatérales, les
analyses économiques des contrats s‟intéressent également aux contrats «sociaux»,
c‟est à dire, aux contrats passés, plus au moins explicitement, entre deux catégories
d‟agents économiques (les employeurs et les travailleurs, les gestionnaires et les
actionnaires, les clients et les producteurs…). Les analyses économiques des contrats
tentent d‟éclaircir deux questions importantes. D‟abord, elles cherchent à déterminer
les modalités d‟émergence des règles qui régulent les systèmes sociaux.
6
BROUSSEAU.E, « Les théories des contrats une revue », Revue d‟Economie Politique, janvier-février (1993),
vol 103 P : 25.
7
Idem p : 28.
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Ensuite, elles analysent la nature de ces règles. Elles les décrivent et en évaluent
l‟efficacité, pour les agents qui les utilisent (les participants aux contrats) et pour la
société dans son ensemble.
La dénomination de «théorie des contrats», regroupe différents courants
théoriques : théorie des conventions, théorie des coûts de transaction, théorie de
l‟agence et théorie des jeux.
En ce qui concerne la suite de notre travail, nous allons retenir la théorie de
l‟agence et celle des jeux comme outils d‟analyse, puisqu‟elles s‟intéressent à la mise
au point de contrats bilatéraux, destinés à résoudre les nombreux problèmes de
coordination : risque moral, sélection adverse…
Ce chapitre a pour but primordial, de présenter une revue de la littérature sur la
théorie de l‟agence et celle des jeux, dont le concept de contrat est notre fil conducteur.
Pour mener à bien notre travail, le présent chapitre se structure de la manière
suivante :
Dans une première section, nous essayerons de voir comment la théorie
économique a traité le problème de coordination entre agents économiques en
présence d‟un conflit d‟objectifs. Ensuite, nous metterons l‟accent sur certains
concepts et notions de base tels que contrat, jeu, et incitation. Ceci, constituera un
important apport méthodologique et conceptuel, quant à la compréhension de la
problématique objet de notre recherche.
Enfin, nous aborderons dans le détail, le modèle du principal-agent, (aléa moral
et sélection adverse), ainsi que des expériences récentes sur ce dernier.
1-1-Conflit et structure des marchés :
8
LAKHDAR. B, « Les processus de coordination prix, normes et ordre social », thèse pour le
doctorat en sciences économiques, Université d‟Aix Marseille (1985).
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prendre en compte non seulement la relation sujets/objets9, mais également celle liant
les agents économiques entre eux. Ces derniers se rencontrent souvent dans un univers
marchand, pour réaliser leurs transactions.
Certes, la représentation traditionnelle de l’univers marchand a nourri diverses
oppositions et donc de nombreuses hétérodoxies, qui toutes, ont souligné l‟indigence
de la vision économique de la société marchande. Celle-ci, en évacuait les conflits
d‟intérêts entre les sujets, par le biais de l‟intervention magique du démon walrasien
(dans le modèle de l‟équilibre économique général).
Nous ne présenterons pas toutes les formes de marché. Notre propos est autre.
Nous voudrions mettre le doigt sur les formes de marché, sur lesquelles le conflit
d‟intérêts se manifeste, et voir comment l‟équilibre s‟établit entre les agents.
En effet, le conflit, au sens économique, n‟existe que lorsqu‟il y a des relations
interindividuelles. Donc nous analyserons uniquement le marché concurrentiel, le
marché de l‟oligopole et enfin le marché de monopole bilatéral. Les autres formes ne
vont pas être traitées, parce qu‟elles se caractérisent par un seul centre de décision :
monopole, monopsone.
1-1-1-Le marché concurrentiel et l’équilibre économique général :
La théorie de l‟équilibre économique général, trouve son origine dans les
oeuvres de WALRAS (1874). Elle a fait ensuite l‟objet d‟importants développements
mathématiques, notamment par les deux lauréats du prix Nobel ARROW (1972) et
DEBREU (1983). Cette théorie a pour objectif d‟expliquer la détermination des prix
qui s‟établissent sur les marchés concurrentiels. Pour clarifier l‟étude de l‟équilibre
économique général, il est, à priori, indispensable de rappeler ses principales
hypothèses.
1-1-1-1-Les hypothèses du modèle de l’équilibre économique général :
Pour simplifier le raisonnement, nous choisissons une économie d‟échange
marchand. Pour avoir un bien ou un service, il faut offrir un bien ou un service.
Ensuite, nous nous situerons dans un marché de concurrence. Ce dernier repose
sur six axiomes10.
9
Nous désignons par sujets les agents économiques, et par objets les biens économiques.
10
MUNIER.B, « Introduction à la microéconomie », éd PUF, Paris, (1974) p : 47-48
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3-Exogénéité des prix : les prix sont donnés aux agents économiques;
4- Une libre entrée sur le marché.
-Les axiomes de comportement :
5-Chaque consommateur maximise une fonction d‟utilité;
6-Chaque producteur maximise une fonction de profit.
Ainsi, ces deux derniers axiomes constituent ensemble, la pierre d‟achoppement
de toute l‟analyse walrasiènne. L‟hypothèse de rationalité individualiste, selon laquelle
les agents agissent en vue de réaliser au mieux leurs intérêts particuliers ou personnels,
et l‟hypothèse de marchés parfaitement concurrentiels, qui d‟ailleurs vient contraindre
les agents à une rationalité de type paramétrique TRICOU (1994)11. Celle-ci fait de
l‟individu marchand un atome social, sans relation personnelle avec les autres, puisque
son lien aux autres, est alors totalitairement filtré par les prix anonymes des marchés.
Une fois ces hypothèses définies, nous sommes en mesure d‟étudier le
processus d‟équilibre.
1-1-1-2-L’équilibre du marché concurrentiel :
Dans un marché de concurrence parfaite, l‟équilibre est atteint lorsque l‟offre et
la demande sont égales. Mais comment parvenir à un tel équilibre général de
concurrence? La réponse imaginée12 par WALRAS (1874), consiste à faire appel à un
agent “commissaire priseur”, dont la fonction consiste à proposer une série de prix, et
11
Dans la mesure où les individus sont des price-takers: ils reçoivent les prix criés. Les prix
d‟équilibre émergent de la collectivité des agents, mais l‟opacité de cette collectivité pour
chaque agent, rend nécessaire l‟intervention du secrétaire de marché pour déterminer le
vecteur des prix d‟équilibre. Cette intervention est d‟autant nécessaire que la concurrence pure
et parfaite repose sur l’hypothèse d‟atomicité, c‟est à dire d‟influence négligeable de chaque
individu dans la détermination des prix de marché. Cf. TRICOU.F « Rationalité du
comportement des marchands et règles d‟organisation des marchés » Cahiers d‟Economie
Politique, n°24-25, (1994).
12
LECAILLON. J, « Analyse micro-économique » éd CUJAS, (1987), p : 118.
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à recenser tous les excès d‟offre ou de demande qui, à ces prix, se manifestent sur
chaque marché. Si l‟équilibre n‟est pas atteint, le commissaire-priseur propose une
autre série de prix, en relevant les prix des biens pour lesquels il existe un excès de
demande, et en réduisant ceux pour lesquels il y a un excès d‟offre. En procédant par
“tâtonnement” successif, il finit par trouver la série de prix pour laquelle les offres et
les demandes sont égales sur tous les marchés. C‟est seulement lorsque tous les prix
d‟équilibre sont déterminés, que les échanges sont réalisés. Aussi, le rôle du crieur
walrasien est-il important en tant qu‟organisateur. Il assure la convergence des
objectifs (et donc la réduction des conflits d‟intérêts) des concurrents en leur
fournissant de l‟information par l‟intermédiaire des mouvements des prix relatifs.
En effet, il convient de noter que le crieur walrasien n‟est qu‟une fiction, mais
dans la réalité, et quand les marchés concurrentiels existent, ils fonctionnent comme si
le crieur était présent et opérationnel.
En résumé, nous pouvons dire que chez WALRAS (1874) le seul moyen pour
résoudre les conflits d‟intérêts) et rendre compatibles les décisions d‟action, réside en
l‟échange d‟informations -supporté par le prix- entre les agents économiques. Ainsi
dans le marché walrasien, tout désaccord est épuré grâce à son commissaire qui veille
à ce que le conflit d‟intérêts disparaisse, et que l‟équilibre se confonde avec un et un
seul point sur la courbe des contrats, symbole du consensus walrasien.
Cependant, le marché concurrentiel n‟est pas le seul marché dans lequel se
manifeste le conflit d‟intérêts. Le marché de l‟oligopole l‟est également.
1-1-2-Le modèle du duopole de Cournot13 :
Le marché du duopole n‟est qu‟un cas particulier du marché de l‟oligopole.
Lorsque deux vendeurs font face à plusieurs acheteurs, nous sommes en présence d‟un
duopole.
1-1-2-1-La présentation du modèle :
Considérons un duopole où les deux entreprises indicées par j 1,2 , produisent
un bien homogène. Chacun choisi indépendamment de l‟autre, la quantité à produire.
13
Pour l‟exposé de ce modèle, nous nous inspirons primo de PICARD.P, “Eléments de micro-
économie, éd Monchrestien, (1992), p : 365-369 ; secundo, de LAKHDAR B, op cit. p : 77-
78.
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Dans ce cas, le mot indépendamment veut dire que les duopoleurs ne peuvent pas
communiquer.
yj
Notons la production de la firme j. Le coût total de production de cette
CT ( y j ). P P( y)
entreprise noté représente la fonction de demande inverse à laquelle
Ces préalables étant définis, nous sommes en mesure d‟étudier l‟équilibre du duopole.
1-1-2-2-L’équilibre de Cournot :
Dans le cadre de l‟équilibre de Coumot, on suppose que chaque firme considère
la production de son concurrent, comme une donnée. Chaque firme anticipe donc, que
son concurrent maintiendra son volume de production, indépendamment de la quantité
qu‟elle décide de produire.
La résolution des deux conditions (1) et (2), permet de déterminer les fonctions
de réaction des deux firmes.
Ces fonctions de réactions sont représentées sur la figure 2 ci-dessus.
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y2
A2 C
Fonction de réaction de la firme 2
y1
concurrent. La situation initiale est au point A0 où seule l‟entreprise 2 est présente sur
à modifier son volume de production. On est alors conduit au point A2 pour une
production inchangée de l‟entreprise 1. Ceci, conduira l‟entreprise 1 à modifier de
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GUYOT.F « Eléments de micro-économie », éd, Technip, (1985), p : 225.
15
Si l‟on prend l‟exemple typique d‟un vendeur et un revendeur, la quantité échangée peut être
déterminée en égalisant le coût marginal et la recette marginale. Quant au prix, il se situera
dans une marge d‟indétermination, délimitée par le coût de production du vendeur, et le prix
de revente du revendeur, chacun cherchant à maximiser son profit.
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chaque acteur à imposer son point de vue. Deux types de conditions, caractérisent
l‟ensemble des contrats auquel peut conduire une situation de monopole bilatéral.
Tout d‟abord, on peut accepter l‟idée que la négociation ne conduira pas à
entériner un contrat, qui serait dominé par un autre pouvant améliorer la satisfaction
(ou le profit) de l‟un, sans pour autant nuire à l‟autre .En d‟autres termes, il semble
raisonnable de poser, à priori, que la négociation devrait conduire à un contrat tel qu‟il
n‟existe pas d‟autres conditions d‟échanges mutuellement avantageuses. Si cette
négociation n‟était pas vérifiée, les protagonistes poursuivraient vraisemblablement la
négociation, pour s‟entendre sur un contrat qui soit meilleur pour au moins l‟un des
deux, et qui ne nuise à aucun d‟entre eux.
Ensuite, le contrat doit être tel que les deux parties aient effectivement intérêt à
réaliser la transaction.
Pour une certaine quantité échangée, le prix ne doit pas être trop élevé, faute de
quoi, l‟acheteur préférerait s‟abstenir de toute transaction; mais il ne doit pas être trop
bas, pour ne pas décourager le vendeur. Lorsque chaque partie a effectivement intérêt
à réaliser la transaction, plutôt que ne rien échanger sur le marché, on dit que le contrat
est individuellement rationnel.
En résumé, l‟ensemble des contrats à priori possibles, est défini par les deux
conditions suivantes:
-il n‟existe pas d‟autres contrats mutuellement avantageux;
Ces deux conditions, ne suffisent pas à définir de manière unique, le contrat sur
lequel les deux parties vont s‟entendre. Elles ne définissent qu‟un ensemble de contrats
possibles. Cet ensemble est appelé, le “noyau” du monopole bilatéral, une expression
qui est empruntée à la théorie des jeux. C‟est la force respective de l‟acheteur et du
vendeur, qui définira l‟issue finale de la négociation, mais le contrat retenu
appartiendra nécessairement au noyau.
L‟équilibre du monopole bilatéral :
Supposons par exemple, qu‟une firme (firme 1) produit un bien X. Ce bien étant
acheté et utilisé comme consommation intermédiaire par une autre firme (firme 2). On
note x la quantité du bien X échangée sur ce marché; par hypothèse, le coût de
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production de la firme 1 est égal à ax , de sorte que le profit de cette firme, noté
2
s‟écrit:
1 Px ax2 lorsque la quantité x est vendue au prix P
Supposons d‟autre part que la firme 2 utilise le bien X comme unique facteur de
production dans une technologie à rendements constants. On suppose également
qu‟une unité de facteur X, permet de produire une unité d‟un certain bien. Ce bien
étant vendu sur un marché de concurrence à un prix unitaire égal à b. Le profit de la
firme 2 est définit comme suit:
2 (b P) x
Un contrat entre les deux firmes correspond à un couple (X,P), qui spécifie la
quantité échangée et le prix unitaire pour caractériser l‟ensemble des contrats auxquels
peut conduire la négociation entre les deux firmes, c’est à dire le noyau.
Représentons les courbes d‟isoprofit de chaque firme (figure 3), c‟est à dire les
ensembles des contrats (X, P) qui donnent le même profit à l‟une ou à l‟autre firme:
P 1 / x ax
figure 4. La flèche indique que l‟on passe à des niveaux de profit élevés pour la firme
1. Les courbes situées au dessus de la droite de l‟équation P ax , correspondent à des
profits positifs 1 , et le profit est négatif pour les courbes au dessous de la droite 1 .
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1 > 0 P ax
1 < 0
Elles sont représentées sur la figure 4. Ici encore, la flèche indique le sens .de
profit croissant, les courbes situées au dessus de l‟horizontale P b , correspondent à
des profits négatifs 2 . Les autres courbes correspondent à des profits positifs 2 .
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2 < 0
2 > 0
figure 5.
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P=ax
A
b
D
B /2a b/a X
consommateur qui a une fonction d‟utilité U (q) m , avec une utilité marginale de la
monnaie constante. Sa courbe de demande est la courbe d‟utilité marginale, et en
aucun cas, il n‟accepte d‟échanger à un prix ne lui assurant pas un surplus positif. Si
nous portons sur le graphique, ci-dessus, d‟abord la droite d‟offre du producteur, puis
la droite de demande du consommateur, nous pouvons faire apparaître l‟équilibre
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walrasien, qui est le point E de leur rencontre. Ici, le conflit a disparu sous la houlette
bienveillante du commissaire-priseur. Mais, dès que nous restituons le pouvoir aux
agents, d‟autres équilibres s‟annoncent, selon la distribution du pouvoir, avec deux cas
polaires. Celui où le pouvoir est entre les mains du producteur alors monopoleur,
représenté par le point M, et celui inverse du monopsoneur représenté par le point N.
En ajoutant la droite du surplus nul et celle du coût moyen, nous pouvons résumer les
situations intermédiaires. En effet, si les échangistes décident de s‟entendre, et selon le
pouvoir respectif de l‟un ou de l‟autre, l‟échange entre eux se situera quelque part sur
la courbe des contrats, qui prend ici la forme de «droite d‟Edgeworth», représentée par
le segment[
Figure1.5 : La géographie du conflit marchand dans le marché du monopole bilatéral
P
Offre
M Coût moyen
P* E
q**
q**
N Surplus nul
A
Demande
q q
Tout le problème de conflit d‟intérêts émane ainsi du fait qu‟étant donné leur
entente sur la quantité (q*), les deux agents économiques s‟opposent sur le prix
d‟échange: le producteur n‟a pas intérêt à descendre en dessous du point A, ni le
consommateur à monter au-dessus du point B.
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Pour ne pas surestimer les apports de la théorie classique de l‟agence par rapport à certains travaux novateurs qui
la complètent, nous emploierons désormais, l‟expression de « perspective de l‟agence » pour désigner le cadre
d‟analyse dans son ensemble.
17
ROSS.S.A, «The economic theory of agency : the principal-agent problems », American Economic Review,, vol
53 (1973) p : 1357-1368.
50
ISSN 2605-6496. Journal of the Geopolitics and Geostrategic Intelligence, Vol. 2, No. 2, pp. 18-236, Jul 2019
18
EISENHARDT, K.M, « Agency theory: an assessment and review », Academy of Management Review,
(1989), p : 1, 14, 57-74.
19
JENSEN M.C et MECKLING W.H, « Theory of the firm : managerial behavior, agency costs and ownership
structure», Journal of Financial Economics, (1976), p : 3, 4, 305-360.
20
JONES T.M , «Instrumental stakeholder theory : a synthesis of ethics and economics », Academy of
Management Review, (1995) p : 2, 20,404-437.
21
CHARREAUX.G, « Le gouvernement des entreprises », éd Economica, Paris (1997), p: 35.
51
ISSN 2605-6496. Journal of the Geopolitics and Geostrategic Intelligence, Vol. 2, No. 2, pp. 18-236, Jul 2019
22
RAIMBOURG.P « Asymétrie d‟information, théorie de l‟agence et gestion de l‟entreprise », Encyclopédie de
gestion, éd.p.Joffre et Y.Simon, Economica, Paris, (1989), p : 181-192.
23
BAUDRY.B, « L‟économie des relations interentreprises », éd la découverte, Paris (1995).
52
ISSN 2605-6496. Journal of the Geopolitics and Geostrategic Intelligence, Vol. 2, No. 2, pp. 18-236, Jul 2019
24
Pour plus de détail sur ces deux modèles cf section 2.
25
Idem.
26
Op cit p : 320.
27
Op cit p : 53.
53
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28
BROUSSEAU. E, « L‟économie des contrats , technologies de l‟information et coordination interentreprises »,
éd P.U.F, Paris (1993).
29
Op cit p : 322.
30
JENSEN M.C, « Organisation theory and methodology », Accounting Review, (1983), p : 2,319-339.
31
WILLIAMSON O.E, « The economic institutions of capitalism », New York, the Free Press (1985).
54
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32
CHARREAUX G, « La théorie positive de l‟agence : une synthèse de la littérature in CHARREAUX .G
COURET A , JOFFRE P , KOENIG G et DE MONTMORILLON B , « De nouvelles théories pour gérer
l‟entreprise », Economica, Paris (1987) , p : 23-55.
33
Op cit p : 345.
55
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34
Op cit p. : 26.
35
OLSEN T.E, « Agency costs and the limits of integration rand » Journal of Economics, (1996), p: 3, 27,479.
56
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36
Cité par BAUDRY.B in, « Partenariat et sous traitance : une approche par la théorie des incitations », Revue
d‟Economie Industrielle, (1993), p : 4.
37
Op cit p : 52.
57
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Tableau 1.2 : Les formes et les dispositifs de coordination dans les relations
interentreprises :
Incitations Autorité Confiance
- Contrat à moyen terme - Contrat à court terme - Relations personnelles
explicite. - Directives. - Contexte (social)
- Incitation à l‟innovation - Contrôles. - Réciprocité.
- Mise en concurrence à - Sanctions.
chaque contrat.
- Dispositif d‟assurance- qualité
Source : BAUDRY (1995, p : 99)
Principalement axés sur la l‟analyse des dispositifs autoritaires, et incitatifs de
nature à limiter l‟opportunisme des acteurs, les courants positif et normatif
développent peu l‟influence que peuvent avoir les comportements coopératifs et non
marchands sur la dynamique de la relation. En revanche, le courant coopératif
recherche les mécanismes déterminants de la coopération dans la relation
interindividuelle. Plusieurs travaux approfondissent en particulier l‟influence de la
confiance, présentée comme une rente, mais également comme une forme
d‟engagement CHARREAUX38 (1990).
D‟autres chercheurs analysent les conséquences des rapports de pouvoir entre
l‟agent et le principal, sur l‟engagement et l‟implication des acteurs au cours du temps
HILL et JONES39(1995). Finalement, avec le courant coopératif, les acteurs ne se
comportent plus (et ne contractent plus) uniquement en fonction des opportunités des
marchés.
Les efforts de nature à instaurer le sentiment de confiance, constituent un
objectif critique pour aboutir à une relation performante et durable, où les partenaires
collaborent intensément au projet commun. La confiance dont dépend, selon
MORGAN et HUNT40(1994), la possibilité de coopérer, repose sur deux dimensions
à savoir, une composante bilatérale et une composante contextuelle. Cette distinction
38
CHARREAUX G, « La théorie des transactions informelles : une synthèse », Economie et Sociétés, série
sciences de gestion, (1990) p : 15, 137-161.
39
Op cit p : 442.
40
MORGAN.R.M et HUNT.S.D, « The commitment-trust theory of relationship marketing », Journal of
Marketing, (1994), p : 3,20, 58.
58
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41
Op cit p : 123.
42
Op cit p : 112.
43
KIM.K et FRAZIER.G.L, « A Typology of distribution channel systems : a contextual approach »,
International Marketing Review (1996), p : 19-32.
59
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Tableau 1.3 : Les hypothèses communes aux courants positif, normatif, et coopératif.
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Dans ce qui suit, nous essayons de voir comment la théorie des jeux peut nous
être utile dans l‟étude de la relation d‟agence, entre l‟administration fiscale et le
contribuable.
1.2.3-Le rôle de la théorie des jeux dans l’étude des relations conflictuelles :
La théorie des jeux joue un rôle important dans les développements
économiques récents, tant en microéconomie qu‟en macroéconomie. Elle permet de
prédire des comportements stratégiques des individus et par conséquent, résoudre des
problèmes dans différentes branches de l‟économie. Si les économistes ont été les
premiers à exploiter cet outil, ils ont été par la suite rejoints par les sociologues, les
biologistes, et les chercheurs en sciences politiques.
La théorie des jeux est un instrument de prévision, d‟aide à la décision dans des
situations d‟interaction stratégique, caractérisées par des conflits d‟intérêt et par une
asymétrie d‟information.
Nous nous intéresserons, dans ce qui suit, à ce qui nous parait important quant
au cheminement de notre problématique. Nous présenterons le modèle de base de la
théorie des jeux à savoir, le dilemme de prisonnier et son application à la relation
bilatérale et asymétrique, liant l‟administration fiscale au contribuable, que nous
jugeons important pour notre problématique. Notre but consiste à expliquer comment
la théorie des jeux, a permis de mieux saisir la relation d‟agence liant les deux
contractants.
1.2.3.1-Le dilemme du prisonnier : modèle de base
Le dilemme du prisonnier, est incontestablement le jeu de base le plus utilisé
pour décrire des situations économiques plus au moins compliquées. Il représente des
situations où deux agents économiques cherchent à coordonner leurs actions, bien
qu‟ils aient des préférences opposées.
Il est l‟exemple célèbre de la théorie des jeux. Dans ce jeu, comme dans bien
d‟autres, il est fait l‟hypothèse que chaque joueur, ici appelé « prisonnier », essaye de
maximiser ses bénéfices, sans tenter d‟en faire autant avec ceux de l‟autre joueur.
La forme habituelle de ce dilemme, est celle de deux prisonniers retenus dans
des cellules séparées, et qui ne peuvent pas communiquer.
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Ce jeu décrit une situation dans laquelle les joueurs ont intérêt collectivement à
adopter un comportement coopératif (se taire), mais sont incités individuellement à
adopter un comportement opportuniste44 (dénoncer).
Schématisons ce dilemme par la matrice suivante :
Si aucun n‟avoue : 1ans ;
Si les 2 avouent : 4 ans ;
Si un seul avoue : il est libre et l‟autre a 6 ans.
Si les deux prisonniers coopèrent, ils auront une peine minimale, soit un an de
prison. Cet équilibre correspond à l‟optimum de Paréto.
Dans le cas contraire, c'est-à-dire, quand les deux ne se font point confiance (ne
coopèrent pas), ils auront une peine de prison de 4 ans, et nous aurons ainsi un
équilibre de Nash45.
Joueur 2
Se taire Dénonce
Se taire (-1,-1) (-6,0)
Joueur 1
Dénonce (0,-6) (-4,-4)
Quels sont les enseignements majeurs à tirer pour notre cas, liés à la relation
d‟agence entre l‟administration fiscale et le contribuable ? telle est la question à
laquelle on apportera des éléments de réponse dans ce qui suit.
1.2.3.2-Le dilemme du prisonnier : la relation administration fiscale-
contribuable
Si on reprend le même exemple, et on l'applique à la relation conflictuelle
administration fiscale et contribuable, nous aurons la matrice suivante :
44
Les jeux non coopératifs, correspondent à des situations dans lesquelles chaque joueur arrête
seul ses choix stratégiques sans consulter ses rivaux. Ils sont caractérisés par l‟absence de
communication (ex : relation entre l‟administration fiscale et le contribuable).
45
L‟équilibre de Nash, est un concept important en théorie des jeux, il décrit le résultat d‟un
jeu non coopératif, dans lequel aucun joueur ne souhaite modifier sa stratégie vis à vis des
autres.
63
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Contribuable
Coopération Non coopération
Coopération Optimum de Pareto46 fraude fiscale
Administration Non N‟a pas de N‟a pas de
fiscale coopération signification signification
46
Un optimum de Pareto est une allocation telle qu‟il n‟est pas possible d‟en trouver une autre qui donne plus de
bien à tous les agents.
47
Cité par LAFFONT J-J, « A propos de l‟émergence de la théorie des incitations », Revue Française de Gestion,
novembre-décembre, (1993), p : 13-19.
64
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48
PERROT.A, « Asymétries d‟information et contrats », Problèmes Economiques, n°2291, (1992).
49
MENARD C, « L‟économie des organisations », éd la découverte, (1993).
65
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50
QUIERS-VALETTE.S « Un nouveau concept de politique économique : l‟incitation », éd Hachette, Paris
(1978).
66
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de la monnaie, est a priori tout à fait réaliste. Ainsi, dans le cas de participation des
salariés au capital de l‟entreprise, ils sont conduits à envisager l‟impact de leurs
décisions sur le profit de l‟entreprise.
Pour FAGART51(1991), « inciter c‟est donc pouvoir récompenser l‟agent de
telle sorte que son objectif coïncide avec celui de la personne qui incite, afin qu‟il
adopte spontanément le comportement souhaité ».
Apparaît la notion d‟accord préliminaire à la décision, le contrat, que les deux
parties s‟engagent à respecter. Le contrat peut être la donnée d‟une règle de
rémunération contingente à la décision de l‟agent. Mais de façon générale, il spécifie
que si l‟une des deux parties décide d‟une façon donnée, l‟autre partie s‟engage à
adopter un comportement déterminé.
De ce point de vue, la théorie des incitations s‟apparente à une simplification de
la théorie des jeux non coopératifs, qui a éliminé le problème de marchandage, en
attribuant à une unité économique (le principal), tout le pouvoir de concevoir les règles
du jeu, et la capacité de s‟engager à les respecter.
Si inciter un agent quand tous les paramètres dont dépendent les règles de
comportement, sont vérifiables et observables peut paraître simple, il n‟en est pas de
même quand l‟un des agents est plus informé que l‟autre, c‟est à dire lorsqu‟on est
en présence d‟asymétrie d‟information. Cette asymétrie d‟information incite
fortement les agents à en profiter pour améliorer leurs positions relatives. Cela va se
traduire par la présence de participants beaucoup plus actifs que dans la représentation
traditionnelle, par la présence d‟organisations issues de la possibilité de dégager des
rentes informationnelles, et par la mise en place des règles régulatrices, c‟est à dire
des contraintes institutionnelles pour limiter les effets de l‟asymétrie d‟information.
D‟après l‟argumentaire développé ci-dessus, on s‟aperçoit que deux aspects
reviennent en permanence : la révélation sincère de l‟information, et l‟induction de
comportement optimal. PONDAVEN52 (1994) avait tout à fait compris, que les
51
FAGART M.C, « Concurrence, asymétrie d‟information et théorie des incitations : quelques développements
du modèle principal-agent », thèse de doctorat d‟Etat en sciences économiques, Paris 1, (1991).
52
PONDAVEN C, « Economie des décisions publiques, décentralisation, déréglementation, fiscalité », éd
Vuibert, Paris, janvier (1994).
67
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les plus âgés sont plus productifs que les jeunes. D‟autres raisons sont à l‟origine de
cette pratique : d‟abord ça permet de maintenir les employés dans leurs firmes pour
une longue période, car la rotation du personnel est coûteuse. Ensuite, cela offre à la
firme suffisamment de temps pour apprécier la productivité des employés à sa juste
valeur.
1.2.4.3-L’action collective :
En général, les individus composant une économie sont différents. Cette
différence provient entre autres de l‟asymétrie d‟information entre agents
économiques. Chaque agent possède une information différente de l‟autre. Il cherche à
réaliser un ensemble d‟objectifs propre à lui. Ainsi, pour parvenir à satisfaire le
maximum de besoins possible, il a intérêt que s‟établissent entre les membres d‟une
collectivité, certaines formes d‟interactions et d‟interdépendances, qui permettront à
chaque participant d‟échanger ses surplus, contre les excédents des autres propres à le
satisfaire.
S‟interrogeant sur l‟utilité de l‟action collective, ARROW(1963) s‟est posé la
question suivante : pourquoi une action collective ?
« L‟action collective est un moyen de puissance, un moyen par lequel les
individus peuvent réaliser complètement leurs valeurs ». En effet l‟effort joint, est plus
productif que l‟effort individuel. La complémentarité des tâches, des savoirs et des
positions, telle qu‟elle est produite et intensifiée par le lent développement de la
division du travail, constitue la force objective qui ferait tenir ensemble les hommes au
sein d‟un ordre social stable. Car, chacun a besoin de l‟autre, et c‟est la
complémentarité inscrite objectivement dans les structures des activités, qui constitue
le ciment social. ARROW53 (1963) avance que les individus ont des talents différents,
cependant l‟effort collectif augmente leur efficacité si les tâches sont exécutées
collectivement. Donc l‟action collective procure des gains pour la collectivité.
A l‟origine de l‟action collective, il y a les différentes décisions individuelles. Il
convient de préciser à cet égard qu‟un individu, dans son processus de prise de
53
ARROW.J.K , « Uncertainty and the welfare economics of medical care », American Economic Review (1963)
p : 5, 941-969.
69
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décision, doit recourir à la recherche de l‟information qui est en mesure d‟orienter son
action. Pour pouvoir décider, il faut d‟abord s‟informer.
Les agents économiques rationnels coordonnent leurs actions, dans le but de
tirer parti de la productivité des actions jointes. L‟action collective est l‟instrument de
concordance des différences, qui permet aux individus d‟atteindre leurs objectifs. Elle
est également le moyen de combler le manque d‟information qui augmente l‟utilité
collective.
Ce manque d‟information engendre souvent une asymétrie d‟information. Cette
dernière à deux formes bien distinctes, que nous essayerons de découvrir dans la
prochaine section.
1.3-L’asymétrie d’information dans le modèle principal-agent :
La relation principal–agent, que les juristes traduisent par une relation entre "un
commettant" et un "préposé", se définit, comme tout type de contrat par lequel le
Principal engage un agent en vue de réaliser une tâche pour son compte, impliquant
une certaine délégation de pouvoir, en échange d‟une rémunération fixe ou
contingente. Or, si les deux parties du contrat maximisent leur utilité respective, il
existe de bonnes raisons de croire que l‟agent n‟agira pas au mieux des intérêts du
Principal, vu l‟existence de l‟asymétrie d‟information.
Les asymétries d‟information, peuvent prendre la forme soit d‟informations
cachées (sélection adverse), soit d‟actions cachées (aléa moral).
1.3.1-L’asymétrie d’information et l’aléa moral :
1.3.1.1 Origine et définition :
70
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maladie. Or, ses choix sont en partie dictés par les relations personnelles que le
médecin entretient avec son patient, et par l‟assurance dont ce dernier dispose. Ainsi,
lorsque l‟assuré possède une assurance complète, il est fréquemment observé, que le
médecin propose plus de soins que lorsque son patient ne dispose que d‟une assurance
partielle. La moralité du médecin est alors mise en doute, car il propose des soins de
confort à ses patients les mieux assurés pour accroître leur satisfaction, d‟ou le nom de
risque moral, reflétant le comportement opportuniste du médecin.
Même si ARROW (1963) est le premier auteur à appeler ce phénomène «moral
hasard», ce type de comportement avait été identifié depuis longtemps.
D‟après ce qu‟on a développé ci-dessus, nous pouvons dire que le risque moral
(ou hasard moral) concerne l‟observabilité de l‟action ex-post, et donc la capacité de
contrôle de l‟agent. En effet, le hasard moral apparaît lorsque c‟est une action de
l‟agent qui demeure inobservable pour le principal.
Le risque moral est ainsi un problème très vaste, qui s‟applique à de nombreux
domaines (assurance, relations client-avocat, médecin-patient…). En fait, on peut
difficilement imaginer une relation économique conflictuelle qui ne soit pas affectée
par ce problème.
Pour illustrer ceci, nous allons emprunter l‟exemple54 d‟un individu qui fait
appel à un avocat pour le défendre au cours d‟un procès.
Dans cet exemple, l‟aléa moral peut dépendre de l‟intensité du travail fourni par
l‟avocat pour défendre le dossier. Si le principal (le client) peut observer l‟effort mis
en oeuvre par l‟agent (l‟avocat), un contrat efficient relie directement les honoraires de
l‟agent à l‟intensité de son effort. Mais si seul le résultat de l‟effort est observable, et
non l‟effort lui même, le contrat précédent ne peut être mis en oeuvre, et l‟on doit donc
à nouveau rechercher la forme des contrats optimaux ; ceux-ci sont destinés à fournir
à l‟agent les incitations nécessaires à fournir l‟effort optimal.
Toutefois, l‟inobservabilité peut toucher non seulement l‟action, mais aussi
l‟information. C‟est ce qu‟on appelle communément, la sélection adverse.
54
C'est un exemple tiré de l'article PERROT.A " Asymétrie d'information et contrat", Problèmes Economiques n°
2291, (1992).
71
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72
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55
Cité par CLAUDIA.K et WILLINGER.M, « La théorie des contrats dans un contexte
expérimental : un survol des expériences dans les relations principal-agent », Revue
d‟Economie Industrielle, n° 92 2éme trimestre (2000), p : 237-252.
56
Op cit p : 251.
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57
Op cit p : 252.
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L‟impôt est au centre des rapports qui lient une société à l‟Etat qui la gouverne.
L‟impôt contribution au financement des charges de l‟Etat a comme particularités
principales le caractère obligatoire et l‟absence de charges de contrepartie directe. De
même, le contribuable ne peut pas avoir une connaissance précise de l‟utilisation faite
de ces fonds. La tentation est alors grande de se soustraire au paiement des sommes
dues, reportant ainsi la charge de l‟imposition sur les autres contribuables.
La fraude59 apparaît comme une limite au pouvoir d‟imposer et implique dès
lors, la confrontation de l'administration fiscale et les contribuables.
Elle traduit aussi les lacunes du contrôle fiscal qu‟exercent les pouvoirs publics
sur les agents privés.
L‟information60 est au cœur de la problématique du contrôle fiscal. La
demande de l‟information peut être adressée directement au contribuable concerné :
Ce sont les demandes de renseignements, d‟éclaircissements et de justifications. Ces
trois types de demande, sont respectivement empreints d‟un degré croissant de
contrainte sur le contribuable. Néanmoins, du fait d‟une asymétrie d‟information61 en
faveur du contribuable, ainsi que d‟une incitation réduite à révéler ses carences, un
pouvoir de recoupement s‟exerce grâce au droit de communication qui véhicule les
informations recueillies auprès des tiers, et permet de vérifier la véracité des réponses
en matière fiscale.
58
Cité in, « Fraude, corruption et détournement de fonds publics », Revue Marocaine d‟Audit et de
Développement n°11 janvier (2000).
59
La confusion terminologique, notamment ce qui concerne les notions de fraude et d‟évasion fiscale, nous
amènera à adopter une définition large de la fraude, intégrant alors à notre analyse ces deux concepts. Cf
introduction.
60
L‟administration fiscale exploitera dans ce but l‟information comprise dans les déclarations d‟imposition, afin
de rationaliser le contrôle fiscal.
61
Le contribuable dispose d‟une opportunité de fraude, notamment on ne dévoilant qu‟une partie de ses revenus.
77
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62
SIMON H, « Reason in human affairs », Oxford, (1983).
78
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63
Op cit p : 100.
82
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64
LELAND.H et PYLE.D.H, « Informational asymmetries, financial structure, and financial
intermediation », the Journal of Finance Vol XXXII n°2 may (1990), p : 371-387.
65
ROSS.S.A, « The determination of financial structure : the incentive signaling approach »,
Bell Journal of Economics vo : 8, n°1 spring (1977) p : 23-40.
66FLANNERY M.J, «Asymmetric information and risky debet maturity choise », the Journal of Finance vol XLI
n°1, march (1986), p : 19-37.
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Ici, la note et son contenu informationnel n‟ont en eux- même aucune utilité : seul le
paiement effectué à l‟agence (qui est observable par tous les investisseurs) est
important.
Les partenaires externes, peuvent également prendre l‟initiative de la
discrimination, en utilisant des contrats séparants. L‟exemple des fournisseurs est
particulièrement instructif. Ces derniers, offrent souvent des tarifs dégressifs en
fonction de la rapidité de règlement. Ce système de tarification permet, dans une
certaine mesure, d‟appréhender la situation de trésorerie de l‟entreprise-cliente. Ainsi,
le choix d‟un règlement comptant, montre que le client a accès à des sources de
financement moins onéreuses (notamment à des financements bancaires), et présente
donc, un risque de défaut limité. Au contraire, l‟incapacité à saisir les rabais pour
paiement rapide, traduit le risque de défaillance élevé du client. Le recours au crédit-
fournisseur, considéré comme plus coûteux que le crédit bancaire, indique en effet,
que le client est rationné par ces banques (SMITH67 1987).
2.1.2.2-Les modes de résolution des problèmes d’aléa moral :
Les partenaires externes, et en particulier les créanciers, disposent de toute une
panoplie d‟arrangements contractuels, permettant de réduire les problèmes de
substitution d‟actifs et de sous-investissement.
MYERS68 (1977) a ainsi montré que la mise en place d‟un contrat de prêt à
court terme, permettait de contrôler le problème de sous-investissement. Pour
comprendre cette idée, prenant l‟exemple suivant :
Une entreprise détient en t=0 une opportunité d‟investissement (exerçable en
t=1) qui nécessite une mise de fonds de 100 en t=1.
Supposons que la dette (montant du remboursement = 150) arrive à échéance
après que la valeur actuelle de l‟opportunité d‟investissement (Vs) ait été révélée, mais
avant que la décision ait été prise, deux cas de figure se présentent alors :
1. Soit Vs>250, auquel cas, le créancier sait que l‟investissement sera réalisé par les
actionnaires, et renouvelle son crédit,
67
SMITH, K.W., KINSEY, K.A., « Understanding taxpayer behavior : a conceptual framework with implications
for research », Law and Society Review, vol.21, n°4, (1987), p : 639-663.
68
MYERS S.C, « Determinants of corporate borrowing », Journal of Financial Economics,
(1977) p: 147-175.
84
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2. Soit Vs<250. Le prêteur sait alors que les actionnaires ne réaliseront pas
l‟investissement, même si le projet est rentable (Vs>100). Dans ce dernier cas
(100<Vs<250), le créancier peut prendre le contrôle de la firme (en provoquant la
faillite), et réaliser lui –même l‟investissement.
Plus généralement, les partenaires peuvent se prémunir contre un comportement
opportuniste, en adoptant des contrats limitant la liberté d‟action des dirigeants-
actionnaires.
Comme le soulignent SMITH et WARNER69 (1979), les contrats obligataires
contiennent de nombreuses clauses permettant de contrôler les sources de conflits
entre actionnaires et créanciers. Ces clauses peuvent prendre plusieurs formes :
certaines clauses imposent à l‟emprunteur des obligations d‟information et de
transparence (clause d‟audit) ; d‟autres (clauses restrictives) limitent la liberté d‟action
des dirigeants-actionnaires (Tableau 1).
69
SMITH C.W et WARNER J.B, « On financial contracting : an analysis of bond covenants », Journal of
Financial Economics, (1979) p : 117-161.
85
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86
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70
BENEISH.M.D et PRESS.E, « The resolution of technical default », the Accounting Review vol 70 n° 2 april
(1995) p : 337-353.
71
CAREY M, PROWSE S, REA J et UDELL G, « The economics of private placements : a new look »,
Financial Markets, Institutions and Instruments V2 n°3 August (1993).
87
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72
Op cit p : 1-67.
73
BESTER.H, « Screening rationing in credit markets with imperfect information », the American, Economic
Review vol 75, n° 4 (1985), p : 850-855.
88
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fortement sur ses biens personnels. L‟emprunteur sûr est moins sensible au niveau des
garanties, étant donné son faible risque de faillite. Il peut donc signaler sa qualité en
proposant d‟importantes garanties, et bénéficier ainsi de taux d‟intérêt plus favorables.
L‟aptitude de ce modèle à expliquer la réalité, semble cependant limitée. D‟une
part, rien ne dit que les emprunteurs sûrs, peuvent fournir un niveau de garantie
suffisant pour se différencier des emprunteurs risqués. D‟autre part, le modèle prédit
une relation contre-intuitive entre le montant des garanties, et le risque ex ante de
l‟emprunteur. En effet, pour BESTER, les prêts devraient être d‟autant plus
garantis, que les emprunteurs sont peu risqués.
2.1.3.2-La résolution des problèmes d’aléa moral :
Les garanties peuvent également dissuader l‟emprunteur, d‟augmenter
délibérément le risque de ses actifs, ou d‟économiser sur son effort une fois le
financement obtenu.
Cet effet dissuasif des garanties apparaît dans le modèle de CHAN et
THAKOR74 , dans lequel la distribution ex post des revenus du projet dépend, de
l‟effort fourni par l‟emprunteur. L‟existence de sûretés augmente les pertes subies par
l‟emprunteur en cas de faillite. Plus les garanties sont élevées, plus l‟emprunteur aura
intérêt à intensifier son effort, afin d‟éviter une faillite coûteuse.
Sachant que les emprunteurs les plus risqués ex ante sont ceux pour lesquels les
problèmes d‟aléa moral sont les plus forts, en déduit que les banques devraient
demander des garanties plus importantes, lorsque la qualité de crédit de l‟emprunteur
est faible (Voir le tableau 2.2 ci–après).
74
CHAN Y.S et Thakor A.V, « Collateral and competitive equilibria with moral hazard and
private information », the Journal of Finance Vol XLII n°2 june (1987) p : 243-253.
89
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Tableau 2.2: Le rôle des garanties externes dans la résolution des problèmes
informationnels.
Type de problème informationnel Rôle des garanties
Sélection adverse Les emprunteurs révèlent leur type
(BESTER 1985, CHAN et KANATAS par le montant des garanties proposé
1985, BESANKO et THAKOR 1987) au prêteur.
Aléa moral Les garanties permettent
CHAN et THAKOR 1987 d‟augmenter l‟effort des
emprunteurs, et de réduire
l‟incitation à augmenter le risque.
75
RICHAUDEAU.D, « Contrat d‟assurance automobile et risque routier : analyse théorique et
empirique sur données individuelles françaises 1991-1995 », thèse pour le doctorat en
sciences économiques, Université de Paris I Panthéon Sorbonne décembre (1997).
90
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nature des risques qu‟il en court. Une manière simple d‟introduire dans le contrat
d‟assurance une telle pénalité, est de ne pas rembourser intégralement les dommages.
L‟exemple le plus pertinent est sans doute le cas de l‟assurance automobile,
dans lequel le fait même d‟être assuré, modifie le comportement des conducteurs à
l‟égard du risque, un conducteur à qui on garantit un remboursement intégral des
dommages subis en cas d‟accident, prendra sans doute plus de risques, parce que la
prudence est coûteuse en effort, en attention, etc. On est bien en présence d‟aléa moral,
puisque le principal (c‟est à dire la compagnie d‟assurances), n‟observe pas le
comportement des assurés au volant. Dés lors, si l‟assurance est «complète» et ne
comporte pas de franchise, les assurés peuvent exploiter l‟avantage informationnel
dont ils disposent, en ne prenant aucune précaution au volant.
C‟est là l‟origine des clauses «bonus-malus» qui pallient ce problème d‟aléa. Si
un conducteur cause un accident, il en subit une partie du coût, puisqu‟il n‟est pas
remboursé intégralement. Il s‟agit donc bien d‟une procédure incitative, destinée à
l‟encourager à fournir le bon niveau d‟effort (c‟est à dire une conduite prudente ; en
l‟absence d‟une information symétrique sur son comportement au volant.
Quelles propriétés présentent ces contrats ? En l‟absence d‟asymétrie
d‟information (c‟est à dire si la compagnie d‟assurance pouvait observer sans erreur
les risques d‟accidents encourus par ses souscripteurs), l‟assurance complète serait
optimale du point de vue individuel, comme du point de vue collectif ; et il
conviendrait de dédommager entièrement les assurés, en leur faisant payer une prime
d‟assurance correspondant à leur niveau de risque observable. Cette situation de
référence est appelée « contrats optimaux de premier rang». Appliquer ces mêmes
contrats d‟assurance complète, dans un contexte d‟information asymétrique,
permettrait aux agents disposant d‟un avantage informationnel, d‟exploiter entièrement
le bénéfice de leur information privée, au détriment de l‟efficacité économique. Les
conducteurs ne recevraient alors aucune incitation à conduire prudemment, ce qui est
coûteux du point de vue collectif. Dans ce cas il faut définir des contrats optimaux
de «second rang». Ces contrats intègrent des pénalités (comme le système de bonus-
malus), qui encouragent l‟annonce du véritable niveau de risque encouru, ou bien
encore, qui incitent les assurés à entreprendre les actions adéquates (conduite prudente,
93
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pose d‟une porte blindée, etc.). Ces contrats permettent au principal, mal informé, de
capter une partie de la rente d‟information dont disposent initialement les agents
(puisque le principal ne garantit plus une assurance totale), et améliorent de ce fait,
l‟efficacité économique.
Nous essaierons à travers la deuxième section de voir quelle forme prend ces
contrats, quand il s‟agit d‟un face à face Etat-contribuables.
2-2-La relation administration fiscale-contribuable : approche par la
théorie des jeux
Depuis les années 70, G. Becker avait établi les bases d‟une théorie économique
de la criminalité qui considère l‟activité criminelle comme une décision individuelle
rationnelle qui dépend des probabilités de détection et des montants de pénalités.
Becker avait suggéré que cette approche est parfaitement transposable aux
comportements de fraude et d‟évasion fiscale. Après tout l‟évasion et la fraude fiscale
est un crime économique. Toutefois, l‟approche de Becker et des modèles s‟en
inspirant réside dans leur focalisation sur un seul côté de l‟interaction, à savoir le
comportement du contribuable. Ils ignorent complètement l‟impact des choix de
l‟administration fiscale (politique de contrôle, lois, réglementations, incitations, etc.)
sur les choix des contribuables. L‟approche beckerienne a été essentiellement
normative dans le sens où elle avait pour but uniquement la détermination de la
stratégie optimale de sanction des comportements criminels, c‟est-à-dire combien de
ressources a-t-on besoin de mobiliser pour faire appliquer la loi fiscale. Cela a conduit
à négliger le rôle des variables institutionnelles, notamment les facteurs politiques,
législatifs et institutionnels. Toutefois, pour une analyse complète du comportement
fiscal, on a besoin d‟une approche positive pour décrire le comportement des
contribuables qui tient compte de l‟autre partie prenante de l‟interaction, à savoir
l‟administration fiscale.
Dans la littérature existante, le choix de l‟administration fiscale a été considéré
comme un paramètre complètement exogène ou au mieux on considérait
l‟administration fiscale comme contrainte de contrôler tous les contribuables avec la
même fréquence. La littérature existante ignore une caractéristique centrale du
processus de collecte des impôts, à savoir l‟échange d‟information entre le
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L‟administration fiscale est supposée maximiser son revenu net espéré qui est
égal à la somme du résultat espéré du contrôle du contribuable net de ses coûts et le
revenu certain reçu, lorsqu‟il n‟y a pas de procédure de contrôle. L‟administration
fiscale est supposée être neutre vis-à-vis du risque.
Le contribuable malhonnête est supposé maximiser son utilité espérée
correspondant à la somme de l‟utilité espéré de reporter un faible revenu et l‟utilité
certaine relative à la déclaration d‟un revenu élevé.
Ainsi, qu‟il s‟agisse de l‟administration fiscale ou du contribuable, chacun
cherche à adopter la meilleure stratégie étant donné la stratégie de l‟autre joueur.
L‟équilibre de Nash est atteint lorsque chacun a choisi la meilleure stratégie compte
tenu du choix de l‟autre et n‟est pas incité à changer de stratégie, c‟est-à-dire lorsque
ni l‟administration fiscale ne pourrait augmenter son gain espéré ni le contribuable ne
pourrait augmenter son utilité espérée.
2-2-2-Le fonctionnement du modèle :
Le modèle76 de Graetz et al (1986) a pour but de déterminer les niveaux
optimaux du contrôle et de fraude comme le point d‟équilibre de l‟interaction entre les
contribuables et l‟administration fiscale.
La déclaration d‟un faible revenu par le contribuable envoie à l‟administration
fiscale un signal qui peut être interprété de deux manières : soit le contribuable est
honnête, soit il est malhonnête. Par conséquent, le comportement rationnel exige de
l‟administration fiscale de maximiser son gain net espéré qui correspond à la somme
du résultat espéré du contrôle du contribuable, net de ses coûts, et le revenu certain
reçu, lorsqu‟il n‟y a pas de procédure de contrôle.
Le bénéfice marginal du contrôle fiscal des contribuables déclarant de faibles
revenus est une fonction croissante de la probabilité conditionnelle que les
contribuables aient un revenu élevé sachant qu‟ils ont déclaré un revenu faible, de
l‟impôt dû par les contribuables à revenu élevé, et de la pénalité. Par ailleurs, cette
76
Il convient ici de préciser le caractère statique du modèle de Graetz et al (1986) où le comportement du
contribuable et de l'administration fiscale n'est pas analysé dans le temps. Les auteurs éludent de leur analyse la
préférence des contribuables et l'administration fiscale pour le présent, d'où un taux d'actualisation supposé être
nul. Ainsi, parmi les extensions intéressantes de ce modèle serait justement d'intégrer la préférence pour le
présent des différents acteurs du jeu et voir son incidence sur leurs comportements, notamment à travers la
répétition du jeu fiscal.
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chaque contribuable déclare honnêtement son revenu est élevée car la crainte de la
détection est aussi plus élevée. Aucune modification n‟affecte le nouvel équilibre, car
chacun des contribuables malhonnêtes, applique ce raisonnement au niveau agrégé de
manière à ce que le nombre de contribuables qui fraudent reste inchangé. De la même
manière, les probabilités de contrôle des contribuables déclarant de faibles revenus au
niveau individuel et global restent inchangées.
En plus de ne pas affecter le niveau de contrôle ni le niveau global de fraude,
les changements dans la proportion des contribuables malhonnêtes n‟a pas d‟effet sur
le revenu espéré. Cela peut sembler aussi contre intuitif, mais s‟explique aisément :
une augmentation exogène dans la proportion des contribuables malhonnêtes
n‟a pas d‟impact sur le niveau agrégé des recettes ou de la conformité et de ce fait ne
devrait pas avoir d‟effet sur la politique de contrôle fiscal. Non seulement, il n‟est pas
besoin de changement dans la politique de contrôle pour répondre à l‟augmentation de
la proportion des contribuables malhonnêtes, mais aussi longtemps qu‟une large
fraction des contribuables raisonnent de manière stratégique, l‟augmentation de la
proportion des contribuables malhonnêtes ne se traduit pas forcément par un déclin de
la conformité et des recettes fiscales.
2-2-5-Les extensions du modèle :
Afin de tester le robustesse des résultats de leur modèle de base, Graetz et
al.(1986) ont procédé à des extensions en relâchant certaines de leurs hypothèses
initiales, notamment en intégrant des pénalités et des impôts proportionnels, les coûts
de contrôle pour le contribuable et la contrainte budgétaire de l‟administration fiscale,
plus des tranches de revenu et une nouvelle fonction objectif de l‟administration
fiscale. Quels en étaient les effets ?
- Impôts et pénalités proportionnels :
Les effets des variations du taux de pénalité, offrent des résultats similaires à
ceux fournis lors de l‟étude des impacts de la pénalité. Ainsi, aussi bien au niveau
individuel, qu‟agrégé, la fraude à l‟équilibre et la fréquence du contrôle, baissent. De
manière semblable, les résultats affichés en vue d‟une augmentation du taux de
l‟impôt, sont équivalents aux résultats de l‟analyse de la réaction des plus riches, face à
l‟accroissement de l‟impôt (progressivité accrue), et poussent vers une baisse de la
103
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77
Voir à ce propos BAZART.C.
104
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78
Pour plus de détail sur ce point cf chapitre 3.
107
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représentent la contre partie d‟un acte de délit, leur mise en œuvre, ne necessite donc
pas obligatoirement la réalisation de ce dernier.
D‟une façon globale, l‟appel à la consience part du postulat qui veut que la
fraude fiscale a un coût moral. Il faut donc se servir de cette réalité et accentuer ce coût
chez les fraudeurs, afin d‟atteindre l‟objectif final : limiter l‟éttendue de la fraude
fiscale.
Cependant, pour pouvoir vraiment y parvenir, il est prémordial d‟accentuer la
notion de la ligitimité de l‟imposition fiscale aux yeux du contribuable. Il faut en effet,
que ce dernier soit persuadé de la fiabilité de l‟échange qui le lie à l‟administartion
fiscale.
Pour parvenir à concrétiser cet objectif indispensable pour fidiliser le
contribuable à l‟imposition fiscale, l‟Etat doit impérativement faire valoir, et préserver
l‟image de l‟utilisation efficace et ciblée des recettes fiscales, si non, il mettera en
cause la ligitimité de l‟imposition fiscale.
Dans cette perspective, l‟administration fiscale, par le bais des formulaires
d‟information, ou en faisant appel aux médias, doit mettre la lumière sur les objectifs
sociaux ou économiques réalisés grâce aux ressources de la fiscalité. Ceci est
susceptible d‟effacer le sentiment d‟iniquité, qui motive le comportement frauduleux
chez certains contribuables.
Toutefois, le sentiment d‟iniquité, bien qu‟il motive la fraude, n‟en est pas le
seul générateur. Effectivement, l‟effet d‟imitation génére, de son côté, un taux non
négligeable d‟actions de fraude. Et pour cause, le contribuable honnête, ressent dans
un entourage malhonnête, le sentiment d‟être un cas d‟honnêteté isolé. Le sentiment
d‟isolation peut, par un simple processus de contamination et d‟imitation, pousser le
contribuable honnête à frauder. Les appels moraux sont donc fondés sur l‟information
des contribuables. Ils impliquent alors des comunications qui portent le plus souvent
sur l‟empleur de la fraude fiscale, et sur ses méfaits au plan économique et social.
Cependant, dans le jeu psychologique qui régit la relation administartion
fiscale\ contribuables, l‟appel moral risque d‟être mal interprété par le fraudeur, qui
pourrait y voir un signe de faiblesse de la part des services fiscaux. . Le contribuable
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peut en effet, penser que ce type d‟action de l‟autorité fiscale, est le reflet de l‟absence
des moyens efficace pour combattre la tendance à la fraude.
2.3.2-Le rôle des conseillers fiscaux et des centres de comptabilité agrées
dans la lutte contre la fraude fiscale :
2.3.2.1-Le rôle des conseillers fiscaux :
A côté de l‟administration fiscale et du contribuable, les conseillers fiscaux
constituent une partie tierce, mais non négligeable du système fiscal. Historiquement
parlant, leur rôle dans ce système n‟est pas de longue date. Ce n‟est que relativement
tard dans le développement de la littérature sur la fraude, que ce rôle fût envisagé. De
même, l‟unanimité n‟est pas toujours faite quant au vrai rôle qu‟ils jouent au sein du
jeu fiscal. Effectivement, une certaine ambiguité entoure leur activité ; ce qui pousse à
poser des questions paraissant légitimes :
Les conseillers fiscaux contribuent-ils à une bonne collecte fiscale ? ou bien au
contraire, encouragent-ils leurs clients à la fraude ?
Effectivement, l‟analyse du problème de la fraude fiscale doit impérativement
prendre en compte l‟activité du corps des conseillers fiscaux. En effet, ces derniers
occupent désormais, une place importante au sein du problème. Ils jouent le rôle
d‟intermédiaire entre l‟Etat et le contribuable.
Le problème d‟information est au centre du conflit qui existe entre l‟Etat et le
contribuable. Or, le rôle principal des conseillers fiscaux consiste à informer et à
conseiller ce dernier ; d‟où la grande necessité de la prise en considération de leur
fonction.
Par ailleurs, nul doute que les lacunes que présente la législation fiscale,
encouragent l‟irrégularité des déclarations, de même que la tendance à la fraude. C‟est
ce que souligne la littérature, tant empirique que théorique, de la fraude fiscale.
Donc, sans aller jusqu'à considérer tout contribuable informé comme un
fraudeur en force, on peut affirmer que si le contribuable connaît les lacunes fiscales, il
penchera plus vers la fraude, que vers l‟honnêteté.
Le tout donc, est de savoir si les contribuables contractent les conseillers
fiscaux dans le but de frauder, au bien au contraire, les conseillers de ces derniers, les
encouragent à rester toujours honnêtes.
111
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Les conclusions sur ce débat, dans une problèmatique visant à réduire les pertes
en recettes fiscales qui aggravant le déficit budgétaire de l‟Etat, sont cruciales.
D‟une façon générale, trois causes principales poussent les contribuables à
consulter un conseiller fiscal.
La première de ses causes, est la complexité du système fiscal. En effet, pour la
plupart des contribuables, la loi fiscale est beaucoup trop compliquée pour être
comprise. De même, la modéstie des informations fournies par l‟Etat, n‟est pas d‟un
grand secours. Il est donc préférable,voir même obligatoire, de solliciter l‟aide d‟un
expert en fiscalité, si l‟on veut s‟acquitter parfaitement de son devoir fiscal.
La deuxième cause est le gain du temps : effectivement le gain du temps est un
souci majeur pour ceux qui n‟en disposent pas. Ceci, pousse les contribuables en
manque de temps, à solliciter l‟aide des conseillers fiscaux, en vue de s‟aquitter dans le
plus bref délais, de leurs impôts fiscaux.
La troisième et dérnière raison, est l‟aversion qu‟éprouvent certains
contribuables pour le contrôle fiscal. En effet, et comme nous l‟avons déjà signalé, il
y‟a une tranche des contribuables qui, par leur sentiment d‟iniquité du système ou par
simple imitation pour les autres, éprouvent un véritable sentiment d‟aversion quant au
système fiscal. Ils cherchent alors, par le bais des conseillers fiscaux, à trouver les
lacunes de la loi fiscale, afin de mieux y échapper.
Il est à signaler ici, que contrairement aux deux premières raisons qui sont tout
à fait ligitimes et honnêtes, cette troisième raison a des fondements malhonnête, et
mérite la pénalisation.
Quoi qu‟il en soit, les effets de l‟assistance fiscale sur les comportements
fiscaux déviants, devient un sujet de recherche. Deux point essentiels sont souvent
abordés. Le premier, conserne le niveau de régularité des déclarations remplies par les
conseillers. Le second, quant à lui, analyse précisément la nature de la relation que ces
derniers, entretiennent avec leurs clients.
La relation d‟interdépendance entre les conseillers fiscaux et les contribuables,
peut être expliquée par le facteur clientèle, et le facteur conseil :
112
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79
Cf notre étude de cas chapitre 3 section 3.
113
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Passer par ce centre, donne aux contribuables qui tiennent une comptabilité
sincère et régulière un double avantage :
Un abattement de 15% applicable à la base imposable ;
80
Cf chapitre 4 section 2.
81
Voir résultats de l‟enquête chapitre 4, section 2
114
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82
Pour plus amples détails sur les normes Cf LAKHDAR.B « Les processus de coordination prix, normes et
ordre social », thèse pour le doctorat d‟Etat en sciences économiques, Université d‟Aix Marseille III, (1985).
116
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Sans doute, c‟est au cours de cette étape des procédures fiscales, que les
contacts entre administration et contribuables sont les plus fréquents. En effet, si la
détermination de l‟assiette est faite dans les meilleures conditions, les rapports qui
suivent seront les plus aisés. Par contre les déclarations mal faites et les erreurs
d‟émission, exposeront le contribuable aux menaces d‟être contrôlé par
l‟administration.
3.1.1-Les déclarations fiscales : le premier contact administration fiscale et
contribuable
83
GROSCLANDE.J et MARCHESSOU.P, « Procédures fiscales », éd Dalloz, (2001), p : 50.
121
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surtout qu‟elles doivent s‟effectuer chaque mois, voire chaque trimestre, en fonction
du chiffre d‟affaires réalisé.
Si le problème ne se pose pas tellement pour les entreprises modernes dotées de
moyens informatiques et humains nécessaires, les petites entreprises et les particuliers,
quant à eux, éprouvent beaucoup de difficultés à établir leurs déclarations. En effet,
dans ces petites entreprises c‟est le propriétaire qui est, en même temps, directeur qui
s‟en charge. Cherchant à minimiser ses coûts, il préfère tenir lui-même sa comptabilité
et établir ses déclarations. En ce faisant, il commet généralement des fautes qui auront,
par la suite, des conséquences graves sur sa situation vis-à-vis du fisc.
Concernant l‟organisation de la profession des comptables et des conseillers
fiscaux au Maroc, celle-ci fait ressortir beaucoup de lacunes. A côté du métier des
experts comptables, se sont développés des petits bureaux de comptabilité, dirigés par
des gens qui n‟ont pas beaucoup d‟expérience, et dont le travail est loin d‟être sans
erreurs. Les contribuables cherchant le moindre prix, tombent dans leur piège, et
subissent de graves conséquences, surtout que la réglementation marocaine n‟engage
pas la responsabilité de ces professionnels en cas d‟erreurs dans l‟établissement de la
déclaration.
Les autorités fiscales, quant à elles, ont le soin de veiller sur le respect par le
contribuable de ses obligations, et doivent gérer cette complicité, et leur confiance
dans la sincérité et l‟exhaustivité des déclarations, connaissent des limites. Tout
manquement aux obligations déclaratives ou de versement, expose ses sujets à des
sanctions. Nul contribuable n‟est donc censé ignorer la première étape de ses
obligations fiscales, qui est la sienne, les étapes ultérieures seront de la compétence de
l‟administration.
En plus des sanctions, les défaillants s‟exposeront à des impositions, dont les
bases sont évaluées directement par l‟administration, dans le cadre de la procédure de
l‟imposition d‟office.
3.1.1.2-Les différents types de déclarations :
premier acte qui le rend soumis à un impôt, de même qu‟il doit déclarer, par la suite,
ses bases d‟impositions, et dans certains cas, il doit même liquider l‟impôt et verser
les sommes dues, ou même déclarer les impôts d‟autrui.
1-La déclaration d‟existence : elle constitue le premier contact avec l‟administration.
C‟est pour cela d‟ailleurs, que la D.G.I lui accorde beaucoup d‟importance, et cherche
toujours à la simplifier, et rendre ce premier contact plus agréable, ne serait-ce que
pour que le contribuable garde de bons souvenirs, et soit encouragé à mieux agir dans
l‟avenir.
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- Retenue à la source sur les produits perçus par les personnes physiques ou
morales non résidentes,
- Retenue à la source sur les droits d‟auteurs perçus par des personnes physiques
résidentes,
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Le cas de figure qui illustre le plus cette méthode, est celui des régimes du
résultat net réel (R.N.R) et du résultat net simplifié (R.N.S), en matière d‟impôt
général sur le revenu.
Ces deux régimes, s‟appliquent pour la déclaration des revenus professionnels.
Le premier est le régime de droit commun, où le contribuable est tenu d‟avoir une
vraie comptabilité, dont les éléments doivent être joints à sa déclaration ; le second est,
par contre, un régime optionnel qui ne nécessite, comme son non l‟indique, qu‟une
comptabilité simplifiée.
Pour établir l‟impôt, l‟administration fiscale doit se contenter de ce que le
contribuable lui a déclaré, c‟est-à-dire, qu‟elle doit appliquer le taux correspondant, en
opérant bien sur les abattements et les exonérations prévues par la loi. Le législateur
interdit aux autorités fiscales, d‟intégrer tout élément qui ne figure pas sur la
déclaration, elle ne peut le faire que dans le cadre d‟une procédure contradictoire.
Même si le fisc découvre qu‟une minoration du chiffre d‟affaires a été opérée, ou
qu‟une charge a été indûment déduite, elle doit se contenter d‟émettre l‟impôt sur les
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Cependant, le contrôle fiscal exercé par les inspecteurs, est réglementé et obéit à
des règles de procédures pour sauvegarder les intérêts des contribuables, et sanctionner
les infractions aux lois et aux règlements fiscaux.
A ce titre, les règles de procédure du contrôle fiscal concernent :
Les modalités du droit de communication, les dispositions régissant le droit à la
vérification des comptabilités des entreprises.
Les livres et les documents dont la tenue est rendue obligatoire par les lois en
vigueur, pour les personnes physiques ou morales, exerçant une activité passible des
impôts directs.
Dans tous les cas, le droit de communication ne peut pas porter sur la
communication globale du dossier en ce qui concerne les professions libérales, dont
l‟exercice implique le respect du secret professionnel, et qui comportent des
prestations de services à caractère juridique, fiscal ou comptable.
Sont soumis au droit de communication :
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Les livres et les documents dont la tenue est prescrite par le dahir formant code de
commerce, pour les personnes physiques ou morales exerçant une activité passible des
impôts directs ( livre journal, livres des inventaires, correspondances reçues et copies
des lettres envoyées) ;
Ainsi que les livres et documents annexes, les pièces des recettes et des dépenses :
les journaux auxiliaires, le grand livre, les pièces justificatives des dépenses et des
investissements, les doubles des factures de vente et tickets de caisse, les fiches des
clients et des fournisseurs.
84
La vérification de comptabilité est la technique par laquelle le fisc procède, soit par intervention sur place, à
l‟examen et au rapprochement des écritures comptables avec les pièces justificatives correspondantes, ou avec
les données parvenues à l‟administration fiscale de sources extérieures, en vue de juger de la sincérité de la
déclaration souscrite, et d‟en redresser les résultats, le cas échéant.
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Le contrôle sur pièces, exercé par les inspecteurs d‟assiette, qui a pour objet de
procéder à un contrôle critique des déclarations : le contrôle interne
1- Le contrôle interne : Le premier acte du contrôle fiscal effectué par les agents des
services d‟assiette de l‟administration, pour s‟assurer de la sincérité des déclarations
des contribuables, est appelé contrôle sur pièces.
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Visiter les locaux de l‟entreprise pour connaître les divers circuits de production,
l‟organisation du service comptable, les moyens par lesquels la comptabilité est tenue,
et vérifier l‟existence matérielle des biens d‟investissement inscrits à l‟actif …
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titre des impôts et taxes précités, ne doivent avoir aucune influence sur les bases
arrêtées lors du premier contrôle à l‟impôt sur les sociétés.
les garanties implicites : les garanties offertes par l‟administration aux
contribuables vérifiés, leur donnent le droit de se faire assister par un conseil de leur
choix durant le déroulement des opérations de contrôle, ou lors de la discussion des
propositions de redressement. Mais cette assistance ne va pas sans poser de problèmes
eu égard aux dispositions relatives au secret professionnel, et à l‟introduction des
réclamations par les contribuables.
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- L‟examen formel des documents comptables : Son objectif est de découvrir les
inexactitudes matérielles provenant des transcriptions, des additions ou des reports. Il
s‟agit de s‟assurer de l‟exactitude des opérations, et de mesurer à quel point sont
respectées les règles d‟imputation.
Le principe fondamental d‟un système fiscal moderne, réside dans le fait que la
déclaration souscrite par l‟entreprise, est jugée exacte jusqu‟à preuve du contraire.
Autrement dit, l‟administration fiscale ne peut remettre en cause les résultats déclarés
par le contribuable, qu‟en apportant la preuve tangible de l‟insuffisance. Dans ce
cadre, le contrôle fiscal constitue le moyen d‟action approprié pour administrer la
preuve et contester, par voie de conséquence, la déclaration du contribuable.
L‟inefficacité du contrôle, et due à des facteurs internes c‟est à dire propres au
système de contrôle lui-même, et à des facteurs externes.
1- Facteurs internes : La performance du contrôle fiscal, est tributaire de certaines
difficultés et insuffisances liées directement aux conditions d‟exercice du droit de
vérification des comptabilités par les inspecteurs vérificateurs, et concernant tout
particulièrement :
Nul besoin de démontrer que le système fiscal doit tenir compte des
caractéristiques et des spécificités du système social. En retour, les mesures fiscales
doivent aussi rétroagir sur le système social, pour répondre aux objectifs et aux
exigences des systèmes économiques, financiers et politiques. C‟est cette dynamique
des systèmes, qui devra présider à l‟effort de réforme, et d‟adaptation du système
fiscal à son environnement.
En matière de contrôle fiscal, l‟évolution d‟amélioration des structures
financières et organisationnelle des entreprises, impose à l‟administration fiscale une
dynamique d‟adaptation des règles et des techniques de contrôle aux finalités d‟équité
et d‟efficacité du système fiscal. Au Maroc, la non adaptation progressive du cadre
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Les critères basés sur le chiffre d‟affaires et sur le résultat fiscal, ainsi que l‟analyse
financière en termes de ratios, sont insuffisants dans le choix d‟une entreprise pour la
vérification de sa comptabilité ;
Ces critères se sont avérés insuffisants pour la sélection des entreprises sur
lesquelles pèse une présomption de fraude fiscale, pour les raisons suivantes :
La défaillance du système d‟information de l‟économie marocaine ;
Au Maroc, les organes de contrôle de gestion, tels que la Cour des comptes,
l‟inspection générale des finances (I.G.F), le contrôleur financier des établissements
publics à caractère industriel et commercial, souffrent de problèmes structurels, entre
autres, le manque des moyens adéquats pour exercer leur attributions, en particulier les
ressources humaines qualifiées.
Le contrôle fiscal s‟intègre parfaitement dans cette logique. L‟évolution de
l‟effectif des vérificateurs sur la période allant de 1989 au 2002, par rapport à
l‟évolution de la population des entreprises soumises au régime de la comptabilité,
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1989, est une année de référence, du fait qu‟elle constitue le début de la mise en
œuvre de la réforme fiscale (T.V.A 1986, I.S 1987, et l‟I.G.R en 1990). Nous
constatons qu‟avec 156 dossiers, la charge potentielle par vérificateur est deux fois
moins lourde que celle de 2002, qui est de 307.
85
La direction générale des impôts dispose seulement des statistiques relatives à la vérification jusqu‟en 2002.
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Lorsque le litige porte sur une imposition déjà établie, sans qu‟une procédure
contradictoire ait été préalablement engagée pour cause de vice de procédure.
Le contribuable dispose d‟un délai de soixante jours, à compter de la réception
de la deuxième notification, pour se pourvoir, en cas de contestation, devant la
commission locale de taxation.
Trois situations peuvent se présenter :
Le fait que l‟imposition soit établie sans que le litige ait été au préalable soumis
à la commission, n‟est pas de nature à entacher d‟irrégularité la procédure, dès lors
qu‟aucune disposition législative ou réglementaire n‟oblige l‟inspecteur, en cas de
persistance du désaccord, à recourir à la Commission locale de taxation sans que les
contribuables en aient manifesté expressément le désir.
Il s‟ensuit que la continuité de la procédure contradictoire, après la deuxième
notification, est fondamentalement subordonnée à la condition que le contribuable ait
exprimé d‟une manière expresse sa décision de porter le litige devant la commission
locale de taxation
Les décisions de la commission locale de taxation peuvent faire l‟objet, soit par
le contribuable soit par l‟administration, d‟un recours devant la commission nationale
du recours fiscal.
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La commission nationale de recours fiscal, juge toutes affaires dont elle est
saisie suite aux décisions de la commission locale de taxation dés lors que, les recours
sont exercés dans les conditions de forme et de délai prévues par la loi.
Les compétences de la commission nationale de recours fiscal, sont identiques à
celles de la commission locale de taxation, puisqu‟elle connaît des litiges relatifs à la
détermination des bases d‟impôts, mais se déclare incompétente sur les questions
qu‟elle estime portant sur l‟interprétation des dispositions légales ou réglementaires,
sans être tenue par les appréciations émises par les commissions locales. C‟est pour
cette raison d‟ailleurs, que certains estiment que la commission locale de taxation et la
commission nationale de recours fiscal, font presque le même travail, et qu‟il faut
revoir le partage de compétences entre elles, ou même penser à les fusionner.
La commission nationale de recours fiscal est complètement indépendante de
l‟administration des finances, elle est placée sous l‟autorité directe du Premier
Ministre, et siège en permanence à Rabat.
Le recours du contribuable est présenté sous forme de requête adressée à la dite
commission, par lettre recommandée avec accusé de réception, dans un délai
maximum de soixante jours, suivant la date de la notification de la décision de la
commission locale de taxation.
La requête du contribuable définit l‟objet du désaccord et contient un exposé
des arguments invoqués.
Le recours de l‟administration fiscale est présenté par le directeur des impôts,
dans le même délai fixé et dans les conditions imposées au contribuable.
Le défaut de recours dans le délai prévu de 60 jours, est considéré comme une
acceptation tacite de la décision de la commission locale de taxation.
Lorsque le contribuable ou l‟administration saisit la commission nationale de
recours fiscal, celle-ci d‟une part, en informe l‟autre partie dans un délai d‟un mois
suivant la date de réception du recours, en lui communiquant la copie de la requête
dont elle à été saisie ; et d‟autre part, demande à l‟administration, par lettre
recommandée avec accusé de réception, de lui transmettre le dossier fiscal afférent à la
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période litigieuse dans le délai d‟un mois, suivant la date de réception de la dite
demande.
A défaut de communication du dossier fiscal dans le délai prescrit, les bases
d‟imposition ne peuvent être supérieures à :
Soit celles déclarées ou acceptées par le contribuable, s‟il a présenté son recours
devant la commission nationale du recours fiscal dans le délai légal ;
Soit celles fixées par la commission locale de taxation, dans le cas contraire.
Après l‟accord partiel ou total conclu par écrit entre les parties au cours de la
procédure de rectification ;
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charges qu‟il n‟a pas pu supporter pour des raisons qui le dépassent, et que
l‟administration préfère annuler, en tout ou en partie, au lieu d‟être confrontée avec lui
devant les tribunaux.
La réclamation doit être directement adressée au directeur général des impôts, et
doit respecter des conditions de forme et de fond très précises.
La réclamation doit être écrite, et ne pas être présentée avant la mise en
recouvrement des rôles relatifs aux impôts contestés. Elle doit, en outre, respecter les
conditions de formes suivantes :
Indiquer avec précision l‟objet de la réclamation, la nature et le montant des
impôts contestés, et préciser les numéros des impositions objet de la réclamation ;
Des titres représentatifs de droits de créances prévus par la loi n°35-94 relative à
certains titres de créances négociables promulgués par le dahir n° 1-95-3 du 24
chaâbane 1415 (26 janvier 1995).
Un warrant ;
87
Loi 15-97 formant code de recouvrement des créances publiques, promulguée par le dahir n°1-00-175 du 27
moharrem 1414 ( 3 mai 2000).
149
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Les tribunaux administratifs sont institués par la loi 41-90 du 10-12-1993, qui a
crée les sept tribunaux, respectivement dans les villes de : Rabat, Casablanca, Fès,
Marrakech, Meknès, Agadir et Oujda.
Ils sont compétents pour trancher dans les affaires qui ont trait à l‟application
d‟un texte de loi ou de règlement, où dans le cas d‟opposition relative à la procédure
de recouvrement des droits dus au profit du Trésor.
Le contribuable ne peut se présenter en justice contre l‟administration, qu‟après
présentation au préalable d‟une réclamation auprès du directeur général des impôts,
dans les conditions présentées au paragraphe ci-dessus. S‟il n‟accepte pas la décision
rendue par celui-ci, il doit, dans un délai de 30 jours à compter de la notification de
cette décision, provoquer une solution judiciaire de l‟affaire, devant le tribunal
compétent.
Le tribunal administratif est composé d‟un magistrat président, d‟autres
magistrats, d‟un secrétaire rapporteur, et d‟un ou plusieurs substituts du procureur du
Roi, désignés par le tribunal pour deux ans.
La requête présentée doit respecter certaines conditions :
Elle doit être présentée, conformément aux dispositions de l‟article 3 de la loi 41-
90 instituant les tribunaux administratifs, par un avocat sous forme d‟un mémoire
écrit et contenant toute information nécessaire, et exposant l‟objet de la requête ;
151
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Un greffe.
88
Cf section 3,le contentieux judiciaire : analyse des cas réels.
89
Pour plus de détail sur la création des Cours d‟appel administratives cf B.O n°5400 du premier Safar 1427 (2-
3-2006)
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Les règles du code de procédure civile et de la loi 41-90 instituant les tribunaux
administratifs, sont applicables devant les cours d‟appel administratives, sauf
dispositions contraires prévues par la loi.
Les décisions rendues par les cours d‟appel administratives, sont susceptibles de
pourvoi en cassation devant la Cour suprême, sauf les décisions rendues en matière de
contentieux électoral, ainsi qu‟en matière d‟appréciation de la légalité des décisions
administratives.
3.2.2.3-L’appel devant la Cour suprême :
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Ainsi, dans le cadre des mesures tendant à renforcer les moyens de lutte contre
la fraude fiscale, la loi de finances pour l‟année budgétaire 1996-1997, a introduit un
dispositif de sanctions pénales, contre les auteurs de certaines infractions commises au
titre de l‟I.S , I.G.R, et de la T.V.A.
Le système fiscal marocain repose, pour l‟essentiel, sur le principe de la
déclaration qui bénéficie de la présomption de sincérité.
En contrepartie, l‟administration dispose d‟un pouvoir de contrôle, qui assure
des garanties au contribuable, puisque tout redressement fiscal n‟est définitif qu‟après
l‟épuisement de la procédure contradictoire concrétisée en fin de parcours, par une
156
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Affaire : A
Nom de la société : Société X91
Raison sociale : S.A.R.L
Activité : Industrielle et commerciale
3.3.1.1-Les faits :
D‟après le rapport d‟ouverture inscrit au secrétariat–greffe du tribunal
administratif, au 17 mai 2004, par lequel la société plaignante, a eu recours contre la
décision de la commission nationale de recours fiscal paru le 12 novembre 2003. La
société se base sur trois éléments :
1. Elle a déjà fait recours devant la commission locale de taxation pour estimer le
montant de l‟impôt sur les sociétés, et celui de la taxe sur la valeur ajoutée des années
1998,1999, lors du contrôle fiscal. La commission a donné sa décision le 14 novembre
90
Les cas présentés sont des jugements intentés auprès d‟un tribunal administratif marocain traduits de l‟arabe au
français.
91
Nous avons choisi de ne pas relever les noms de sociétés pour des raisons confidentielles propres à la société
en question.
157
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2002. L‟administration l‟a alors rejetée, et a fait recours devant la commission nationale
le 06 mars 2003. Cependant, elle devait le faire dès la parution de la décision, au
contraire des contribuables à qui la loi a donné un délai de 60 jours, dés la notification
de la décision de la commission.
2. La commission nationale était, lors de la prise de décision, constituée d‟un
président et de trois autres membres, or la loi la régissant exige que chaque commission
locale de taxation soit constituée de cinq membres.
3. Les rectifications qui se trouvent dans la décision rejetée, présentent une erreur
dans leur comptabilité, comme suit :
Les rectifications non disputées :
158
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92
C‟est le représentant de la loi et du droit (parquet). Le premier président de la Cour d‟appel ou le président du
tribunal administratif désignent sur proposition de l‟assemblée générale, pour une période de deux ans
renouvelable parmi les conseillers ou les juges, un ou plusieurs commissaires royaux.
160
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d‟un président et de trois membres, l‟un représente les contribuables, les deux autres
représentent l‟administration. La décision est donc légale, et cet élément est non fondé
légalement.
En ce qui concerne le troisième élément, en plus du manque de clarté, la société
n‟a pas définit les erreurs conférées aux rectifications de la commission nationale. Et
comme cité dans la réponse de l‟administration fiscale, certaines rectifications faites
par la commission nationale, restent en faveur de la société. Ceci nous amène à rejeter
cet élément aussi.
Et comme, suivant tout ça, la décision sujet du rejet est légale et le recours est
refusé.
3.3.1.3- Le prononcé :
Conformément aux exigences du code, et de la loi n° 41-90 créant les tribunaux
administratifs, et la loi n° 24-86 régissant les impôts sur les sociétés, et la loi n° 30-85
concernant la T.V.A et pour ces raisons, le tribunal administratif déclare :
A-Dans la forme : la recevabilité de l‟action.
B-Dans le fond : le refus du rejet (recours).
3.3.2-Le cas où le contribuable gagne le procès :
Affaire : B
Nom de la société : Société Y
Raison sociale : S.A.R.L
Activité : Industrielle et commerciale
3.3.2.1-Les faits :
D‟après le rapport de l‟action intentée au 24-06-2002 selon lequel, la société
plaignante, rejette le rapport de la commission nationale pour l‟étude des recours
concernant les impôts sur les sociétés, sorti le 14-06-2001, qui fixe le montant de
123.770,00 dhs comme base d‟impôt sur les sociétés, et celui de 101.393,20 DHS
comme taxe sur la valeur ajoutée, pour l‟année 1998.
La société s‟est basée dans son rejet sur ce qui suit :
1. En ce qui concerne la matière première utilisée au cours de l‟année 1998, la société
la reçoit régulièrement, l‟enregistre dans les livres comptables par des pièces
justificatives.
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93
C‟est un ordre par lequel le juge rapporteur informe les autres magistrats qu‟il a terminé sa expertise.
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l‟accepter et estimer le montant total des deux impôts à 10.412,75 dhs, à savoir
7.033,55 dhs pour l‟I.S, et 3.379,20dhs pour la T.V.A.
Avec la répartition des charges entre les deux parties.
3.3.2.3- Le prononcé :
Conformément à la loi n° 41/90, régissant les tribunaux administratifs.
Et pour ces raisons, le tribunal administratif, déclare :
A-Dans la forme : la recevabilité de l‟action intentée.
B-Dans le fond : la réduction du montant des deux impôts, sujets de la dispute, à la
somme de 10.412,75 dhs comme précisé ci-dessus, avec la répartition des charges
entre les deux parties.
Ainsi fut la sentence du jour, et année, ci- haut.
3.3.3- La synthèse des résultats :
Dans notre étude de cas, nous nous sommes intéressés à deux actions intentées
auprès d‟un tribunal administratif. Notre objectif est de monter l‟absence de système
de récompense dans le système fiscal marocain.
Notre choix n‟est pas fortuit ! Il repose sur le fait que ce sont là deux affaires
typiques, qui ont la similitude de mettre en conflit, l‟administration fiscale et une
société sujet à l‟impôt ; mais qui ne connaissent cependant pas, le même
aboutissement.
Effectivement, dans l‟affaire ‟‟A‟‟ la société n‟aura enfin de compte pas gain de
cause, et verra sa requête, pour les raisons citées, refusée.
Alors que dans l‟affaire „‟B‟‟ la société bénéficiera d‟une sentence favorable,
qui aboutira à une déduction de ses impôts.
Cependant, est c‟est là un des points faibles du système fiscal, la société en
question, qui a fait preuve d‟honnêteté dans ses déclarations, ne bénéficiera que de son
droit légitime, et rien d‟autre. Alors qu‟a notre avis, une rémunération de l‟honnêteté
s‟impose dans tel cas. Car, logiquement parlant, si le fraudeur mérite une pénalisation,
l‟honnêteté exige une récompense.
C‟est là un point très important que néglige le système fiscal marocain, alors
qu‟il peut, une fois appliqué, avoir des répercutions bénéfiques, sur la trésorerie de
l‟Etat, car voyant son honnêteté gratifiée, le contribuable sera encore plus motivé à
166
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rester honnête. Nous devons donc continuer à pénaliser la fraude, mais sans omettre de
gratifier l‟honnêteté.
167
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168
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94
ZEMRANI.A.S, « La fiscalité face au développement économique et sociale du Maroc », thèse pour
l‟obtention du doctorat d‟Etat en droit, F.S.J.E.S Marrakech (1982).
169
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95
WEINBERGER.A, « Comment faire une recherche », Sciences Humaines n°11, (1991), p : 26.
96
EVRARD.Y, PRAS.B, ROUX.E, « Marché, études et recherches en marketing », éd Nathan (1997), p : 58.
170
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Induction Déduction
Construction de la théorie Application de la théorie
THEORIE
Théorique Théorique
Empirique Empirique
OBSERVATION
Induction Déduction
97
WACHEUX.F, « Méthodes qualitatives et recherches en gestion »,éd Economica(1996), p : 50-51.
171
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recherche est d‟explorer et de décrire un phénomène relevant d‟un domaine neuf très
peu défriché, la démarche inductive est appropriée. Par contre quand, il s‟agit de
vérifier et de prédire dans un domaine bien-connu, la méthode déductive est
recommandée.
Dés lors, c‟est l‟état d‟avancement des connaissances théoriques et des concepts
relatifs au phénomène à étudier, et surtout du type d‟objectifs assignés à la recherche,
qui détermine le choix à préconiser.
Nous devons cependant faire une mise en garde, les deux démarches ne sont pas
exclusives, autrement dit, le chercheur n‟est pas tenu de s‟enfermer dans la dualité. La
pensée scientifique est un cheminement entre induction et déduction.
Du fait que le domaine de notre recherche a fait objet de multiples travaux à
l‟échelle nationale et internationale, et compte tenu de notre intention de décrire, et
d‟expliquer, en partant d‟abord d‟un référentiel théorique, et ensuite de faits réels,
nous optons pour une démarche hypothético-déductive.
Pour l‟aboutissement de notre recherche, le choix opéré nous a contraint à
respecter minutieusement, le processus suivant, emprunté à BOHEM99.
98
IGALENS.J et ROUSSEL. P, « Méthode de recherche en gestion des ressources humaines », éd Economica
(1998) p : 17.
99
Cité par .IGALENS.J et ROUSSEL.P, op cit, p : 20.
172
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Détermination du
domaine de recherche
Revue de la littérature
sur les recherches
antérieures
Formulation des
hypothèses
Conduite de l‟étude
100
IGALENS.J, ROUSSEL.P, op cit, p : 16.
173
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174
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175
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Scénario en Scénario
cours souhaité
Comportement Comportement
Contribuable
de fraude civique
101
IGALENS.J.ROUSSEL, .P op cit p : 36
176
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177
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peut conduire à des résultats fâcheux, et à des conclusions biaisées. Dans ce chapitre,
nous nous sommes particulièrement inspirés de la démarche proposée par EVRAD et
al (Figure 4.4).
Figure 4.4 : Processus d’élaboration du questionnaire
Identification du problème
Mode de recueil :
Face à face – Informatique –Téléphone –Postal
Développement mesure
Modifications
Rédaction finale
178
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179
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102
Les questions qui portent sur la problématique du questionnaire viennent en dernier lieu. Les questions les
plus simples consistent à expliquer la réalité de la relation d‟agence administration fiscale–contribuable.
180
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181
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Secteur
secondaire
25%
Secteur
Secteur primaire
tertaire 9%
66%
Autres
33% Grand Casa
41%
Région de
Tanger-
Région de Région de
Tétouan
Rabat-Salé- Meknès-Fès
9%
Khémisset 9%
8%
D‟après la figure présentée ci dessus, nous remarquons que plus de la moitié des
P.M.E, sont concentrées dans l‟axe Casa- Kenitra.
L‟importance du marché que représente le grand nombre d‟habitants de la
région, l‟importance des économies résultant de la proximité de certaines sources de
matières premières, l‟existence sur place d‟une infrastructure favorable nécessaire à
l‟installation et au fonctionnement des unités industrielles, et surtout la proximité de la
capitale, présentant de nombreux avantages pour les dirigeants ne basant pas toujours
leur activité sur les potentialités locales, sont autant de facteurs à même d‟expliquer la
forte concentration des P.M.E dans la région, avec comme, conséquence l‟émigration
massive des habitants à la recherche d‟emploi, la délocalisation de certaines
entreprises, etc. D‟où la politique de développement régional, et le programme
d‟aménagement des zones industrielles.
103
La Direction des statistiques dispose des statistiques allant seulement jusqu‟au 2004.
104
Direction des statistiques 2004.
182
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105
Cf chapitre 3, Section 3.
183
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185
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107
Le lieu de l‟enquête qu‟on va mener sera le même, que ce soit pour les P.M.E, ou pour l‟administration fiscale.
186
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Pour des raisons de commodité, nous avons été amenés à construire des classes
d‟effectifs homogènes et surtout, pertinentes au regard des objectifs poursuivis.
Dans notre recherche, nous avons estimé judicieux d‟en retenir trois, pour
mieux visualiser l‟effectif de la taille.
[1-10] employés : Très petites entreprises (T.P.E) ;
[11-50] employés : Petites entreprises (P.E.) ;
[51-199] employés : Moyennes entreprises (M.E).
Ce classement appliqué à notre échantillon, nous obtenons la distribution
suivante :
Tableau 4.5 : La répartition de l’échantillon selon la variable taille organisationnelle
1-10 11-50 51-199
T.P.E 27
P.E 26
M.E 13
L‟échantillon de l‟étude est constitué pour l‟essentiel, de très petites et petites
entreprises qui représentent, à elles seules, près de 80 %, contre 22 % pour les
moyennes entreprises.
Tableau 4.6 : La répartition de l’échantillon selon la variable région
187
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3- Le déroulement de l‟enquête : L‟accent sera mis ici, sur les motifs ayant présidé au
choix de notre média de recueil d‟informations. L‟identification de la qualité du
destinataire du questionnaire, qui constitue rarement une préoccupation sérieuse pour
les chercheurs, la mise en place d‟une stratégie de prise de contact avec les sujets
concernés, l‟accueil réservé à l‟enquête et la condition de sa réalisation, sont
également des éléments qui ont retenu notre attention.
La Méthode de recueil d‟informations : Plus généralement, on distingue quatre
modes d‟administration d‟un questionnaire : l‟envoi postal, distribution de main à
main (auto-administration), l‟entretien face à face), le questionnaire par téléphone108.
Le choix d‟un média particulier de recueil d‟informations dépend, de l‟arbitrage
entre le coût et la valeur de l‟information qu‟il permet de recueillir, du temps de
réalisation de l‟enquête, de la taille de la population qu‟il permet de toucher, ou mieux
encore de son aptitude à assurer la collaboration et l‟adhésion d‟un grand nombre de
sujets à l‟étude réalisée.
Pour notre cas, c‟est surtout le contexte de la recherche qui a déterminé notre
choix du mode d‟administration du questionnaire.
Les chercheurs s‟accordent sur le fait que l‟envoi et la distribution des
questionnaires, donnent lieu à de nombreuses incohérences; il en résulte également des
taux de non-réponses élevés. Les chercheurs affirment, par ailleurs, que la qualité des
données recueillies, dépend également de l‟intensité de l‟échange qui aura lieu avec
l‟interlocuteur interviewé.
Notre choix de l‟administration directe du questionnaire de l‟enquête, repose
également sur les éléments suivants :
La complexité et la sensibilité des thèmes choisis ;
La volonté de réduire le taux de non-réponses ;
La rapidité dans la réalisation de l‟enquête.
Il est à signaler que, certains de nos interlocuteurs, faute de disponibilité, ont
préféré remplir individuellement le questionnaire que nous avons récupéré plus tard.
108
SHIPMAN.M, « Le sondage », in recherche sociale, de la problématique à la collecte des données, sous la
direction de GHIER.B, Presses de l‟université de Québec, (1984), p : 335-336.
188
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Nous avons aussi établi des contacts téléphoniques, afin de corriger certains autres
questionnaires. En effet, les différents modes d‟administration du questionnaire, sont
loin d‟être mutuellement exclusifs, ils sont plutôt complémentaires.
Questionnaires distribués 26 12
Total 66 33
Ainsi, dans leur grande majorité, les entrevues se sont déroulées dans les heures
de travail, dans un intervalle, allant d‟un quart d‟heure, à une demi-heure. Les
premières minutes de l‟entretien, ont été consacrées à expliquer l‟objet de la recherche,
à présenter les thèmes à aborder et à rassurer l‟interviewé répondant sur la sauvegarde
de l‟anonymat et de la confidentialité de leurs réponses.
L‟enquête proprement dite : Il est admis dans les milieux académiques, que la
fiabilité des résultats d‟une recherche réalisée via une enquête par questionnaire, est
tributaire de la sincérité des réponses, qui dépend elle-même de la qualité et de la
rigueur de l‟interviewé.
Forts de ce constat, nous avons accordé une attention particulière au choix de
l‟interlocuteur qui répondra à nos questions. Quatre critères déterminant, en quelque
sorte, les qualités attendues des interviewés, devaient être vérifiés109 : la compétence,
la compréhension, la sincérité et la fidélité.
Faute d‟avoir identifié le répondant crédible, des personnes peu compétentes
peuvent, par bonne volonté, remplir le questionnaire.
Placé du côté des contribuables, et comme notre terrain d‟investigation est
celui des P.M.E, il a été convenu à ce que soient les dirigeants ou les directeurs
financiers eux-mêmes, qui répondent à nos questions.
109
JAVEAU.C.op cit, « l‟enquête par questionnaire », éditions d‟organisations, (1992), P : 41.
189
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Pour circonscrire le champ de notre étude, nous avons contacté les chambres de
commerce et d‟industrie des régions visitées. Elles nous ont été d‟une grande utilité à
ce niveau, via la remise des listes actualisées des entreprises formant le tissu productif
marocain.
190
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110
Le site Internet du Ministère des finances et d‟économie : www.mfie.gov.ma.
191
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Nombre de
citations
Entreprises 72
favorables
Entreprises non 20
favorables
Total 92
192
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D‟autres questionnaires distribués n‟ont pas été exploités, car nous n‟avons pas
pu les récupérer à la date prédéterminée de dépouillement, ils nous sont parvenus
tardivement.
Le taux de remplissage des questionnaires pour l‟enquête auprès des P.M.E est
de 78 %, il est particulièrement élevé pour les questionnaires administrés directement,
et relativement faibles pour les questionnaires distribués.
Ce taux est obtenu après avoir recontacté certains répondants, pour corriger, et
parfois compléter, un questionnaire.
193
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Tableau 4.13 : Mode d’administration et sort des questionnaires rendus auprès des PME
Questionnaires distribués 26 05
Total 66 06
Exploités
Questionnaires administrés directement 21
Questionnaires distribués 12
Total 33
111
JAVEAU.C, op cit, p : 19.
194
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195
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112
On a uniquement exploité l‟analyse univariée, puisque les données sont qualitatives, et ils n‟ont pas donné lieu
à une analyse bivariée (cf annexes).
196
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informations complémentaires notées sur un bloc note, nous leur avons fait subir un
traitement spécial (analyse du contenu).
Cette analyse consiste à examiner une variable et la distribution des modalités
de réponses. Il s‟agit d‟un tri à plat, c'est-à-dire, le dénombrement des observations
correspondant à chaque modalité de la variable.
Pour EVRARD et al (1997)113 les méthodes statistiques applicables au niveau
de l‟analyse unidimensionnelle, dépendent des propriétés de mesure de la variable
objet de l‟étude. L‟analyse unidimensionnelle, constitue la première étape du
traitement des données. Dont les résultats, sont présentés en annexe.
A côté des traitements statistiques appliqués aux données recueillies par le biais
du questionnaire, nous avons également fait appel à la méthode dite de l‟analyse de
contenu ; d‟abord pour structurer les réponses aux questions ouvertes, ensuite, pour
analyser les déclarations verbales des répondants.
Il s‟agit là en fait, des deux raisons théoriques qui sous tendent le recours à une
analyse de contenu : Transformer les réponses aux questions ouvertes en variables
quantitative, dégager des données peu structurées.
Rappelons qu‟à coté du questionnaire qui constitue la source d‟informations
principale et officielle dans notre étude, nous avons utilisé une seconde source
d‟informations complémentaire et officieuse, représentée par l‟ensemble des
explications supplémentaires fournies par les répondants lors de l‟entretien,
explications que nous avons constamment consignées.
L‟analyse du contenu appliquée dans cette perspective, est définie comme étant
une technique de recherche visant la description objective, systématique et
quantitative du contenu manifeste des communications. Elle est souvent employée, soit
pour ajouter des informations à une étude ayant déjà appliquée des techniques
d‟observations directes (sondage, observation participante…), soit pour permettre une
validation supplémentaire des résultats déjà obtenus par d‟autres techniques, ou pour
se substituer à diverses méthodes dans le cas où leur utilisation pourrait affecter la
fiabilité des résultats. Elle repose sur trois critères fondamentaux : l‟objectivité, le
systématisme et la généralité.
113
EVRARD.Y , PRAS.B et ROUX.E, « Marché, études et recherche en marketing »,éd Nathan (1997), p : 58.
197
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Une fois les données sont traitées, nous passons à l‟interprétation des résultats.
L‟analyse et l‟interprétation, se font à partir des résultats du traitement des
données. Elles consistent essentiellement à faire ressortir le sens des données. Ce n‟est
pas un exercice mécanique. Le chercheur doit faire preuve, à la fois de jugement,
d‟intuition d‟esprit analytique, de rigueur et de créativité114. L‟esprit de synthèse est
également important.
Dans l‟effort de description et d‟explication de la relation conflictuelle
administration fiscale–contribuable et en particulier les P.M.E, nous nous sommes
servis, en plus des données de l‟enquête, des travaux académiques disponibles sur la
fiscalité et la finance publique, des publications officielles, des revues et articles de la
presse nationale, et des rapports des professionnels et des spécialistes dans le domaine.
Les informations recueillies à partir de l‟enquête ne rendent compte que
partiellement du phénomène étudié. Le questionnaire ne contient en effet, que des
questions clés, il serait indispensable de compléter l‟enquête par d‟autres sources
d‟informations, pour enrichir notre étude.
Une fois nous avons exposé les différents choix méthodologique sous-jacent à
notre étude, nous continuons le présent chapitre par une présentation des résultats de
l‟enquête, et nous terminerons par des recommandations stratégiques en matière de
politique fiscale.
4.2-Les résultats de l’analyse unidimensionnelle :
Les résultats obtenus au niveau de l‟analyse unidimensionnelle, concernent
l‟enquête auprès de l‟administration fiscale, et celle auprès des P.M.E.
Nous souhaitons à ce niveau de recherche, apporter quelques réponses et
quelques justifications, à certaines interrogations et exclamations qui pourraient être
soulevées par le lecteur.
Les traitements statistiques effectués sur les données collectées, ont pour
objectif d‟apporter une validation statistique aux hypothèses qui ont été formulées
précédemment.
114
DESORMEUX. R, « La recherche marketing », Gestion du Marketing, Geaton morin éditeur, (1990).
198
ISSN 2605-6496. Journal of the Geopolitics and Geostrategic Intelligence, Vol. 2, No. 2, pp. 18-236, Jul 2019
115
Le thème 1 est consacré à l‟identification des répondants (voir chapitre 4).
199
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Parmi les contribuables qui ont tendance à frauder, on trouve au premier rang
ceux ayant le sentiment d‟être surtaxés ; ceux qui sont insatisfaits de la qualité des
prestations publiques, viennent en deuxième rang ; alors que ceux qui connaissent
parfaitement les lacunes de la législation fiscale, arrivent en troisième rang (cf
annexes).
Les délits les plus fréquents chez les fraudeurs sont la production, soit
d‟écritures comptables fausses, soit de factures fictives (cf annexes).
4.2.2-Thème 3 : Les moyens pour contrer la fraude fiscale :
4.2.2.1-La position du contribuable :
Toujours d‟après l‟enquête, plus de 57 % des responsables des P.M.E, estiment
que le contrôle fiscal au Maroc, est sans utilité.
Et pour cause, plus de 60 % des entreprises enquêtées, déclarent qu‟elles n‟ont
jamais été contrôlées par des vérificateurs. Ceci trouve son explication dans la
faiblesse de fréquence du contrôle fiscal.
Cependant, la majorité des entreprises enquêtées affirme, que le contrôle fiscal
est un acte normal et légal, mais les moyens déployés par l‟administration fiscale pour
maîtriser la fraude fiscale, restent insuffisants ; et même ceux qui les trouvent
suffisants, estiment que ce contrôle reste très approximatif.
4.2.2.2-La position de l’administration fiscale :
Nul que, le contrôle fiscal connaît au Maroc, une grande difficulté.
Effectivement, 57% des responsables de l‟administration fiscale, affirment que le
contrôle fiscal est peut fréquent, et que les moyens utilisés par l‟administration fiscale
à cette fin, ne sont pas suffisants, à cause de la faiblesse du nombre de vérificateurs par
société, et de l‟insuffisance du personnel en général.
Les moyens de contrôle dont dispose l‟administration fiscale, ne sont donc pas
en mesure de détecter la fraude fiscale.
Et l‟effectif des vérificateurs dont elle dispose, est très insuffisant pour vérifier
et contrôler les entreprises.
Par ailleurs, plus de 84 % des responsables de l‟administration fiscale
appartenant aux différents services de vérification, de contentieux, et d‟assiette,
200
ISSN 2605-6496. Journal of the Geopolitics and Geostrategic Intelligence, Vol. 2, No. 2, pp. 18-236, Jul 2019
estiment que les sanctions utilisées par l'administration fiscale, sont insuffisantes pour
dissuader la fraude fiscale.
En conséquence, et d‟après ces mêmes responsables, le manque à gagner pour
le trésor reste important, ce qui explique la lourdeur du déficit budgétaire.
Il est confirmé donc, que la fraude fiscale constitue un manque à gagner
important pour le trésor public.
4.2.3-Thème 4 : Les propositions pour une nouvelle relation administration
fiscale-contribuable :
4.2.3.1-La position du contribuable :
La totalité des responsables des P.M.E, estiment que l'amélioration de la dite
relation est nécessaire (cf annexes).
Sur les 30 entreprises qui ont estimé que la généralisation du système de
rémunération est efficace, 26 sont pour la généralisation, et 4 sont contre. Les 36 qui
restent, déclarent l'inefficacité du système de rémunération.
Pour les entreprises, 44 % seulement des interviewés, ont accepté de proposer
des solutions pour assurer une bonne relation entre les deux contractants.
Tableau : 4.15 Les suggestions pour assurer un bon rapport Etat-contribuables : Point
de vue des P.M.E
Nombres des
Suggestions
répondants
Diminution des taux d‟impôt 16
Plus de transparence au niveau de l‟utilisation des recettes fiscales 15
Améliorer la qualité de service : politique de communication 12
Révision des textes : Suppression de certains impôts 9
Sensibiliser les contribuables de la légitimité de l‟impôt et leur 7
apprendre la culture de citoyenneté
Instaurer un climat de confiance 5
Contrôle juste et légal 3
Rémunération de l‟honnêteté 2
201
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Nous constatons que les propositions des responsables des P.M.E, cherchent
premièrement, à diminuer le taux d'imposition, deuxièmement, à instaurer la
transparence au niveau de l'utilisation des fonds publics, et enfin, à améliorer la qualité
du service.
Tableau 4.16 : La synthèse des résultats de l’analyse unidimensionnelle : Enquête
auprès des P.M.E
1-Le pourquoi de la fraude fiscale :
Variables Conclusions de l’analyse
Nature et contenu de la La législation fiscale marocaine est rigide et contraignante,
législation son contenu est flou.
1-Contribuable ayant le sentiment d‟être sur-taxé ;
Type des fraudeurs 2-Contribuable connaissant parfaitement les lacunes de la
législation ;
3-Contribuable insatisfait de la qualité des prestations
publiques.
2-Moyens pour contrer la fraude fiscale :
Variables Conclusions de l’analyse
Visite des contrôleurs Plus que la moitié des entreprises, déclarent qu‟elles n‟ont
jamais été contrôlées.
Moyens de contrôle - Insuffisance des moyens de contrôle.
3-Propositions pour une meilleure relation administration fiscale –contribuable :
Variables Conclusions de l’analyse
Efficacité du système de Plus que la moitié des entreprises interviewées, déclarent
rémunération que le système de rémunération est inefficace.
Les suggestions pour 1- Diminuer les taux d‟impôts ;
améliorer la dite relation 2-Plus de transparence au niveau d’utilisation
des recettes fiscales ;
3-Améliorer la qualité de service ;
4- Révision des textes.
202
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203
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116
BOUVIER M, « Introduction au droit fiscal Marocain », L.G.D.J. Paris (2004), p : 163.
205
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206
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117
PNUD, « La gouvernance et le développement humain durable », document de politique générale du PNUD
(1994).
207
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Ce plan doit intégrer plusieurs types d'actions, dont notamment deux à qui nous nous
intéresserons plus particulièrement dans ce qui suit, à savoir :
1. Les actions à mener par l‟Etat et les administrations, en vue de renforcer la
coordination, la communication et l'échange des informations utiles à la répression de
la fraude fiscale;
2. Les actions de sensibilisation des contribuables, de la légitimité de payer l‟impôt…
4. 3. 2 –La lutte contre la fraude fiscale : la démarche contractuelle
Au Maroc, les relations administration-administrés, animent tout un discours
réformateur, mais sans actions concrètes, au moment même où l'administration est
critiquée par les différents courants d'opinions. En effet, il n'existe à notre
connaissance, aucun texte législatif ou réglementaire qui définit ces relations. Dans
notre pays les autorités fiscales ont pris conscience de la gravité de la fraude fiscale, et
du manque à gagner qu‟elle occasionne pour le trésor, elles ont ainsi multiplié les
efforts afin de lutter contre ce phénomène.
Nous présenterons dans ce qui suit, les actions sur le contribuable et celle sur
l‟administration fiscale.
4. 3. 2.1- Les actions sur le contribuable :
Le contribuable ne reconnaît pas l‟Etat comme législateur, mais le considère
comme un créancier assez puissant pour imposer sa loi, il s‟estime en droit d‟y
échapper.
Or pour être légitime, la fiscalité doit être acceptée et non subie. La frustration
due à l‟obligation de se dessaisir de son bien au profit de l‟administration fiscale, doit
être compensée par l‟assurance que cette charge est supportée par tous, chacun selon
sa capacité contributive.
Il apparaît cependant, que la charge fiscale est répartie de façon inéquitable.
Toute la classe moyenne formée essentiellement de salariés et de fonctionnaires,
payent l‟impôt, ne fraudent pas, car leurs revenus sont taxés à la source, alors que les
véritables riches échappent à l‟impôt.
Il faut assurer les contribuables, que les recettes fiscales seront utilisées à bon
escient, et les pousser ainsi à prendre conscience, que par l‟accomplissement de leurs
obligations fiscales, ils vont permettre à l‟Etat de financer de grands projets d‟intérêts
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générales, et de créer des emplois pour résorber le chômage. C‟est pourquoi, les
résultats d‟une bonne utilisation de l‟argent public doivent être perceptibles par le
contribuable. C‟est à ce prix là seulement, qu‟on peut s‟assurer de son adhésion au
système fiscal.
La sensibilisation est importante, mais tant que l‟impôt est géré au niveau
central le problème subsiste. Pour que les citoyens puissent mieux accepter l‟impôt, il
faudrait leur montrer où va l‟argent. Chose qui ne peut être réalisée efficacement qu‟au
niveau local. Par conséquent, il est impératif de changer de cap vers une gestion
décentralisée des impôts. Par exemple, au lieu de collecter les impôts pour le compte
du Trésor public pur les redistribuer par la suite aux collectivités locales, il vaudrait
mieux faire l‟inverse, c‟est-à-dire collecter et utiliser les impôts au niveau local et s‟il
y a un surplus, on pourrait le transférer à l‟Etat pour le redistribuer au profit des
collectivités nécessiteuses. Bref, la transparence et la responsabilisation passent par
une vraie décentralisation fiscale.
Une vaste opération de sensibilisation de la société civile aux problèmes
d‟intérêt général, et plus particulièrement aux conséquences graves de la fraude
fiscale, sera certainement d‟une grande efficacité pour réduire la masse des
contribuables fraudeurs. Il faudrait que tous les contribuables, soient animés par
l‟esprit de sauvegarde des intérêts de l‟Etat, qui doit présider à toute action fiscale.
Très souvent, le manquement aux obligations fiscales, provient de l‟ignorance des
finalités du système fiscal dans son ensemble, et du comportement de l‟administration
qui en a la charge.
Ainsi, développer le sens civique chez le contribuable, et lui rendre confiance
dans le système, est certainement la meilleure solution pour parvenir à son acceptation
de la fiscalité, en dépit des contraintes psychologiques, morales et financières qu‟elle
fait peser sur lui. La fraude fiscale n‟est en définitive, que le fruit le plus immédiat
d‟une fiscalité mal perçue.
Enfin, il faut surtout utiliser tous les moyens pour sensibiliser le contribuable, et
lui faire admettre l‟idée que frauder c‟est voler, et qu‟en se soustrayant à l‟obligation
fiscale, on puise directement dans les caisses publiques, faisant ainsi défaut à
l‟honorable obligation de contribuer aux charges publiques de notre pays.
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Dans cette perspective, L'Etat doit pouvoir posséder les moyens d'agir
favorablement sur l'environnement économique et social. Car, la conjoncture
économique est un facteur de lutte contre la fuite devant l'impôt.
En effet, le contribuable qui se trouve dans une situation économique prospère,
ne cherchera pas à frauder, le paiement des charges fiscales ne risquant pas de
l'affecter. Par contre, lorsqu'il se trouve dans une situation économique difficile, il est
souvent obligé de frauder le paiement intégral de ses contributions, afin de ne pas
ruiner son entreprise.
La lutte contre la fraude fiscale ne concerne pas seulement les contribuables,
mais elle concerne également l‟administration fiscale.
4. 3. 2.2- Les actions sur l'administration fiscale :
L‟efficacité de la démarche contractuelle de lutte contre la fraude fiscale, doit
être consolidée tout d‟abord par une réforme du système fiscal, ensuite par un
renforcement du contrôle fiscal et enfin par l‟amélioration du rapport administration
fiscale et contribuable.
Notre droit fiscal est indiscutablement trop complexe, pour être bien compris
par les contribuables. Il convient d‟urgence, de simplifier les textes fiscaux, en
particulier celui de la norme fiscale, c'est-à-dire, l‟ensemble des règles à respecter pour
fonder légitimement l‟imposition. L‟administration fiscale doit avoir un système fiscal
techniquement simple, économiquement incitatif et socialement mieux réparti,
confronté par une administration fiscale moins conflictuelle et plus performante, plus
opératoire et plus efficiente vis à vis d‟une entreprise citoyenne et transparente en
général de citoyens contribuables responsabilisés et responsables.
L‟adaptation de la loi fiscale, dans le sens de la simplification et de la recherche
d‟un niveau de prélèvement et de modalité de répartition, maintenant un large
consensus. Par exemple, par l‟élargissement de la base imposable (en soumettant à
l‟impôt les contribuables qui en échappent). Cette extension de la base imposable, est
la seule possibilité permettant de réduire les taux d‟imposition, (celui de la tranche
supérieure 44% et l‟élargissement des tranches surtout inférieures), car on ne peut plus
se permettre d‟aggraver davantage la fiscalité actuelle et, par conséquent, la
conjoncture économique de notre pays. Il faut également réduire la pression fiscale
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impôts n‟a pas suffisamment d‟effectifs118. Cette situation alarmante, aura tendance à
s‟aggraver durant les prochaines années.
En exécution des recommandations de ces assises et face à cette situation
alarmante, la Direction Générale des Impôts, s‟est engagée effectivement dans la voie
de recrutement d‟inspecteurs divisionnaires, et la réalisation d‟une étude sur ses
différents besoins, exprimés en termes des cadres par l‟approbation d‟un plan de
recrutement pluriannuel pour la période 2004-2010, qui permettra de compenser les
départs à la retraite, les départs volontaires, et d‟améliorer l‟effectif des vérificateurs.
Enfin, la lutte contre la fraude fiscale passe par le rééquilibrage des relations
entre les contribuables et l‟administration, sur la base de la culture du dialogue, pour
plus d‟efficacité, d‟équité et de transparence. C‟est en quelque sorte, développer une
culture de consentement au contrôle, qui complète celle du consentement à l‟impôt.
Aussi, instaurer un climat de confiance et de sérénité dans les rapports du
contribuable avec l‟administration fiscale, est-il un travail de longue haleine, qui
interpelle à la fois, la mobilisation des moyens humains et logistiques, la consolidation
du dispositif juridique actuel, et la définition de nouveaux rapports administration
fiscale-contribuable. En effet le comportement des contribuables connaît des
changements. Plus informés et moins soumis, les contribuables deviennent plus
exigeants, mais aussi plus conscients de la nécessité d'être traités par l'administration
en tant que partenaire, l‟administration fiscale, doit améliorer l'accueil réservé au
public et être à l‟écoute de ses usagers.
Dans cette optique, l‟administration fiscale, tout en s‟attelant à protéger les
deniers de l‟Etat, ne devrait pas manquer au respect des garanties consenties aux
contribuables par la législation fiscale en vigueur.
Il est fortement indiqué à cet égard, de prévoir un dispositif approprié pour
l'assainissement et la moralisation de l'administration fiscale, en lançant une large
opération de lutte contre la corruption qui explique pour une part importante, l'ampleur
de la fraude fiscale.
Le dernier rapport de la banque mondiale sur le fonctionnement de
l'administration au Maroc, en fait également un constat négatif. Il préconise un certain
118
Cf la vie économique du 11-03-2005.
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nombre de mesures, dont la plus intéressante à ce propos, est celle relative à la création
d'un système de recueils périodiques de l'opinion des contribuables.
Ceci revient à dire, que la réforme de l'administration fiscale, doit être marquée
par une plus grande ouverture, une large communication envers le contribuable, et une
utilisation de plus en plus généralisée de l'outil informatique. L‟amélioration de la
relation contractuelle administration fiscale-contribuable passe également par le
développement de la technologie de l‟information : faciliter tous les rapports entre
l‟administration fiscale et contribuable par l‟internet.
Au total, on peut dire que la lutte contre ce fléau, doit passer avant tout, par le
développement du sens civique et du sentiment nationaliste chez les contribuables, et
chez la société civile en générale.
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PROPOS D’ETAPE
Toute étude, quelque soit son degré d‟aboutissement, n‟est jamais achevée.
Aussi, sans doute préférons-nous le terme « propos d‟étape », au lieu de conclusion.
La fin de cet essai n‟est que le début d‟une ligne de recherche très prometteuse. Dans
ce propos d‟étape, nous voudrons présenter une vue d‟ensemble de ce travail, après
quoi nous soulèverons certaines limites, ainsi que les voies envisageables pour de
futurs travaux.
1-Synopsis :
Notre recherche avait premièrement pour objectif d‟étudier la relation
interindividuelle, administration fiscale-contribuable en présence d‟un conflit
d‟objectifs, et de voir comment peut-on aboutir à une forme de contrat optimal ?
Nous avons également testé deux hypothèses qui sont déduites des résultats
théoriques :
La première hypothèse est liée au réajustement du contribuable malhonnête par
le système de sanction.
La deuxième hypothèse concerne la rémunération du contribuable honnête.
1.1- Résultats théoriques :
Les résultats théoriques, soulignent le bien fondé des contrats dichotomiques
dans la dissuasion des comportements opportunistes.
Le principal résultat du modèle conclut à l‟existence d‟une relation entre
l‟amende et la probabilité de fraude et de déviance. Le deuxième résultat, nous
enseigne qu‟il est possible d‟agir sur la psychologie des contribuables, par
l‟information (effet de réputation), et par le sentiment de culpabilité des individus. (Par
exemple, la publication des noms des fraudeurs dans des journaux, afin de décourager
la fraude). Un autre moyen pourrait être efficace c‟est l‟instauration des mesures de
communication, visant à modifier les croyances des individus en ce qui concerne la
fraude, notamment leur perception de la moralité de cet acte.
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Les contrats réels, ont rarement les caractéristiques des contrats théoriques et
les contrats optimaux proposés par la théorie, ne répondent pas aux problèmes de
coordination. Ces différences portent sur deux points essentiels :
- Les systèmes d‟incitation sont très imparfaits ;
- De nombreux contrats sont largement tacites (non exécutoires). En ce
sens que ces derniers, laissent une grande marge de manœuvre à
l‟opportunisme. Cette imperfection des mécanismes d‟incitation, conduit
de nombreux auteurs à souligner, que la confiance joue un rôle
primordial dans la coordination entre agents.
Ce travail, qui souligne la diversité des terrains d‟analyse, et des sujets de
recherche adjacents à la fraude, ouvre la voie à tout un champ de recherches.
4-Les perspectives de la recherche :
Quatre perspectives de recherches retiennent toute notre attention :
Une première voie d‟élargissement de la validité et de la pertinence du modèle
principal-agent, consiste à introduire la notion de confiance dans le modèle.
Une deuxième piste de recherche, consiste à élargir le champ de la recherche,
pour qu‟il touche également les contribuables en tant qu‟électeurs (aspect dual du
contribual). Cette problématique qui n‟est encore que très peu développée dans la
littérature, mérite une plus grande attention.
Une troisième piste de recherche, nous mène à étudier la relation entre
l‟administration fiscale et le contribuable, en se basant sur l‟observation et
l‟expérience en laboratoire.
Le dernier axe de recherche, consiste à introduire la variable rémunération dans
le modèle de recherche, et de voir son impact sur la lutte contre les actes frauduleux.
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Introduction :
1-L‟intérêt de la recherche
2-La problématique de la recherche
3-Les objectifs de la recherche
4-Les hypothèses de la recherche
5-Le modèle de la recherche
6-La méthodologie générale
7-L‟architecture de la thèse
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