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ANURIE CALCULEUSE.

DEFINITION : l’AC se définit comme étant l’arrêt total ou presque de la


diurèse due à un obstacle lithiasique situé à un niveau quelconque de la voie
excrétrice supérieure ; méats urétéraux compris, pour obtenir une anurie
l’obstacle lithiasique doit être brutal ou survenir sur un rein anatomiquement
ou fonctionnellement unique.
Devant une anurie calculeuse deux problèmes se posent :
 Diagnostique étiologique : en cas de lithiase radio-transparente
 De tactique thérapeutique à adopter :
 Intervenir immédiatement
 Drainer les urines ou trter directement
l’obstacle(supérieur)
INTERET :
 C’est une urgence diagnostique
 Urgence thérapeutique ; la levée de l’obstacle est impérative.
CONSEQUENCES DE L’OBSTRUCTION :
L’obstacle aigu entraîne d’abord une hyperpression intrapyélique et
intratubulaire ; après une élévation transitoire la fonction rénale chute.
La fonction glomérulaire chute mais ne disparaît pas en raison d’une certaine
réabsorption par voie veineuse, lymphatique et tubulaire. Elle donc la
possibilité d’entraîner une élévation de la pression dans la voie excrétrice ; en
rétention en cas de perfusion hydrosaline
La réabsorption tubulaire de sel et d’eau diminuent
L’AEG et de la fonction rénale progressent avec la durée de l’obstruction
DIAGNOSTIC : Deux tableaux cliniques pvt se présenter :
 Anurie récente
 Anurie négligée
ANURIE RECENTE : Il s’agit d’un sujet jeune qui n’a pas uriner spontanément
depuis quelques heures.
L’interrogatoire retrouve une notion d’antécédents lithiasiques urinaires.
Il faut d’emblée penser à l’anurie calculeuse et de la confirmer.
 L’examen clinique est généralement pauvre, on ne retrouve pas de globe
vésical
 Le sondage vésical pratiqué avec toutes les règles d’asepsie ; ne ramène
que quelque cc d’urines qui serviront à l’ECBU.
 L’état général du malade est conservé ; muqueuses bien colorées avec
apyrexie.
 L’examen biologique à ce stade ne retrouve pas de syndrome infectieux et
une fonction rénale encore conservée.
 FNS : normale ; absence d’hyperleucocytose
 VS normale
 ECBU : absence d’infection urinaire
 Urée sanguine normale
 Créatinémie normale
Le diagnostic s’impose ; l’origine lithiasique sera confirmée par RX
Si le diagnostic n’a pas été fait ou que le malade n’a pas été vu à ce stade ; le
tableau clinique va évoluer vers le tableau d’anurie négligée.

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ANURIE NEGLIGEE :
 Infection et signes d’insuffisance rénale vont dominer le tableau clinique :
 AEG ; malade pâle, asthénique et fébrile.
 Troubles gastro-intestinaux à type de diarrhée et vomissements
 Les signes d’hyperhydratation sont visibles ; visage bouffi et OMI ;
qui gardent le godet avec une langue sèche.
 L’auscultation cardiaque retrouve une tachycardie avec HTA.
 L’examen pleuropulmonaire : peut être normale ou retrouver des râles
crépitants.
 Le malade se plaint de céphalées, parfois agité puis progressivement
va s’installer une torpeur et un état de prostration.
 SP :
 Inspection : rechercher une cicatrice de lombotomie ou pubienne ; car
ces sont des malades balafrés de l’abdomen.
 Palpation : rechercher une douleur provoquée à la palpation du flanc ou
sur le trajet de l’uretère
Rechercher l’absence d’un globe vésical.
 TR : Retrouve une prostate de calibre normale avec un plancher
vésical souple.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
 ASP :systématique (F+P) à la recherche de :
 D’images radio-opaques situées sur le trajet de la voie
excrétrice, en précisant la taille, les contours et les
ombres des reins qui sont augmentés de volume.
 Soit d’un rein hypertrophié en regard d’un petit rein ;
évoquant le rein unique fonctionnellement.
 Cet aspect peut ne pas montrer l’image radio-opaque ; ce
qui n’élimine pas le diagnostic d’anurie calculeuse car le
blocage peut être le fait d’un calcul radio-transparent.
 UIV sous perfusion : Examen de choix quand elle est possible,
permettant la localisation exacte de l'obstacle ; lorsque l’insuffisance
rénale n’est pas très importante, autrement il faudra prendre des
clichés tardifs ; ce qui retardera le trt de l’anurie.
 Echographie en urgence : Permet de visualiser les deux reins ou de
porter le diagnostic de rein unique anatomiquement, Montrant une
dilatation des cavités excrétrices tout en précisant le siège de
l’obstacle.
 UPR : Ne trouve son indication qu’en peropératoire.
 Elle affirme le siège de l’obstacle en cas de calcul radio-
transparent avec; au niveau urétéral une image lacunaire
arrondie , arrêt en cupule , soit élargissement de la voie
excrétrice d’aval , le produit opaque passe autour du calcul.
EVOLUTION :
En absence de trt efficace on note :
 L’apparition d’une dyspnée type CHEYNES et STOKES, puis d’un coma
irréversible avec myosis.

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 Les examens biologiques : Vont confirmer l’insuffisance rénale et le
syndrome infectieux ; urée sanguine élevée >0.40g/l pvt atteindre 2g voire
plus dans les formes gravissimes avec une Créatinémie dépassant 40mg/l
 FNS : hyperleucocytose et anémie
 VS accélérée
 Ionogramme sanguin : accumulation des électrolytes :
 hyponatrémie qui s’explique par la rétention d’eau et de
sodium
 hyperkaliémie :par hypercatabolisme protidique qui libère les
sels de potassium
 Réserves alcalines basses ; témoignant d’une acidose
métabolique.
 Hématocrite bas.
 Hypoprotidémie
 Hypocalcémie : attestant de l’ancienneté de l’insuffisance
rénale
Au terme de ce bilan clinique et biologique ; il faut confirmer la nature
lithiasique de cette anurie.
 Interrogatoire :revêt une grande importance ; il recherchera :
 Les antécédents urinaires : notion de colique
néphrétique, de douleurs lombaires, d’hématurie ou de
troubles mictionnels.
 Les antécédents médico-chirurgicaux :
 Médicaux : notion de goutte primitive,
d’hypocalcémie ou de hyperparathyroïdie.
 Chirurgicaux : : néphrectomie, ablation
chirurgicale ou endoscopique de calculs.
 Mode d’installation de l’anurie : S’il y a eu des coliques
néphrétiques ayant précédés cette anurie.
AU TOTAL : Le diagnostic d’anurie calculeuse est posé sur :
 Les données cliniques :
 Absence d’émission spontanée d’urines
 Absence de globe vésical
 Antécédents de lithiases
 Les données biologiques : Signes d’insuffisance rénale avec rétention
hydro-électrolytique
 Les données radiologiques : ASP , UIV et échographie confirment la nature
lithiasique de l’obstacle.

Trois éventualités pvt se présenter :


1. Lithiases bilatérales
2. Lithiase sur rein unique :
 RX :
 ASP : Absence d’ombre rénale d’un côté et lithiase de
l’autre côté
 UIV : Absence de néphrogramme d’un côté.
 Cystoscopie : Lors de l’UPR et la montée de sonde ne
retrouvent qu’un méat urétéral.

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 ECHOGRAPHIE : confirme le rein unique
3. Lithiase sur rein unique fonctionnel : La scintigraphie rénale confirme
l’absence fonctionnelle rénale d’un côté.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL : Ne se pose qu’en cas de lithiase radio-
transparente ; ainsi on pourra discuter :
 Une fibrose rétropéritonéale : UIV et UPR montrent l’aspect
classique d’une sténose extrinsèque des deux uretères en regard
des dernières vertèbres lombaires, Soit l’aspect d’une sténose
étendue asymétrique des uretères.
 Ligature d’un uretère sur rein unique fonctionnel lors d’une
intervention chirurgicale portant sur le petit bassin, soit chez la
femme lors d’une hystérectomie d’hémostase; en cas de rupture
utérine ou pour fibrome utérin.
 Tumeur de l’endothélium : Hématurie totale abondante.

TRAITEMENT :
A/- BUTS :
 Lever l’obstacle.
 Rétablir la diurèse.
1. LES BASES PHYSIOLOGIQUES DU SYNDROME DE LEVEE DE
L’OBSTACLE :
Lors de la levée de l’obstacle ; la pression intrapyélique diminue, le flux
sanguin rénal, le débit urinaire et la filtration glomérulaire s’élèvent.
La capacité de dilution et surtout de concentration du rein sont d’autant
plus altérées que l’obstacle a été plus prolongé et au début la
concentration d’urée et de sodium restent basses.
Ainsi les apports excessifs dans un but de compensation en cette
période critique en eau, électrolytes et en glucose ; risque d’entraîner le
mécanisme de polyurie et d’aggraver ainsi le déséquilibre que l’on veut
faire disparaître. D’ou un apport hydrique de base de deux litres est à
prévoir dans les 12 à 24 heures avec du sodium (70mEq) et potassium
(20mEq)
Cet apport restreint ne peut majorer la polyurie, tout en assurant une
protection contre la déshydratation.
La compensation hydrique doit tjs être menée avec un certain retard,
avec retour progressif à une diurèse normale.
L’hyponatrémie de dilution avec hyperkaliémie se corrigent rapidement
de façon générale.
L’apparition d’une hyponatrémie ferait soupçonner un excès d’apport
d’eau.
L’apparition d’une HTA peut traduire une hypovolémie qui doit être
corriger par l’apport de sang, de plasma ou d’albumine.
ELEMENTS DE SURVEILLANCE DE LA LEVEE DE L’OBSTACLE :
 Diurèse horaire.
 Etat d’hydratation et tension artérielle.
 Dosage biologique : urée, créatinémie, glycémie, ionogramme, hématocrite.
 Clairance à la créatinine .

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METHODES THERAPEUTIQUES :
1. ENDOSCOPIQUE : Montée de sonde
Elle constitue le moyen le plus simple de rétablissement de la diurèse
Il faut utiliser des sondes urétérales à bouts coupés , de gros calibres
Pratiquer cette montée de sonde avec grande asepsie et grande douceur
Ces sondes doivent se solidariser à des sondes vésicales
Lorsque le calcul siège dans la région intramurale ; l’endoscopie permet son
extraction grâce à une méatotomie.
L’avantage de la voie endoscopique est de lever l’obstacle rapidement mais ne
permet pas tjs l’évacuation du calcul, lorsque le passage de la sonde s’avère
impossible ; la voie chirurgicale s’impose.
2. CHIRURGICALE :
 Voie d’abord : est fonction du siège de l’obstacle
 Calcul lombo-iliaque : courte lombotomie.
 Calcul pelvien : voie iliaque sous-péritonéale ou voie
médiane hypogastrique.
 Calculs bilatéraux :
 Pelviens : médiane sous-péritonéale.
 Lombaires : On commence par le côté qui soufre le
plus.
 Méthodes : Pyélotomie ou uretèrotomie
Quand la montée de sonde s’avère impossible, on pratique en
fonction du siège lithiasique une pyélotomie ou uretèrotomie.
INDICATIONS : Le bilan préopératoire juge de la gravité de la situation ; ainsi
on notera ; l’âge, l’existence d’un terrain d’obésité , la gravité du syndrome
infectieux et le caractère du calcul.
La montée de sonde est tjs un premier temps thérapeutique et ce n’est qu’en
cas d’échec que la chirurgie s’impose.
 Calculs chirurgicaux : Montée de sonde pour permettre une diurèse
normale puis dans un deuxième temps quand la fonction rénale s’est
améliorer le trt chirurgical des calculs sera pratiquer .
 Calculs uriques : Parfois la simple injection de liquide dans l’uretère permet
d’obtenir une débâcle de boue urique et le rétablissement de la diurèse.
De toute façon la mise en place de sonde urétérale est indispensable
L’alcalinisation des urines par voie orale(bicarbonates et Piperazine) prises
réparties dans les 24 heures , elle permet de faire dissoudre les calculs en
quelques jours
Les sondes sont laissées en place pdt 5 à 8 jours avec UIV de contrôle.

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