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ISBN : 978-2-89618-050-9
© ASSTSAS
Code : 370-0415 (GP73)
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ................................................................................................................................ 5
PLAN D’ACTION ................................................................................................................................ 7
Qu’est-ce qu’un plan d’action en prévention ? ........................................................................... 9
Comment préparer un plan d’action ? ...................................................................................... 10
Identification et évaluation des risques .................................................................................... 11
Durée d’un plan d’action ........................................................................................................... 11
But.............................................................................................................................................. 12
Objectifs généraux ..................................................................................................................... 12
Objectifs spécifiques.................................................................................................................. 13
Approbation............................................................................................................................... 16
Mise en œuvre ........................................................................................................................... 16
Suivi............................................................................................................................................ 17
Évaluation et mise à jour ........................................................................................................... 17
CONCLUSION .................................................................................................................................. 19
RÉFÉRENCES ................................................................................................................................... 21
ANNEXES......................................................................................................................................... 23
Exemple de plan d’action .......................................................................................................... 25
Identification et évaluation des risques ............................................................................... 26
Plan d’action en SST du CISSS de la Prévention .................................................................... 28
OUTILS ............................................................................................................................................ 43
Outil D : consignation des obligations et recommandations .................................................... 45
Outil E : portrait de la situation à l’interne................................................................................ 52
Outil G : fiche d’identification et d’évaluation des risques ....................................................... 54
INTRODUCTION
Ce guide s’adresse aux personnes responsables de la santé et de la sécurité du travail dans les
établissements du secteur de la santé et des services sociaux ainsi qu’aux membres de comités paritaires
de SST.
Partie intégrante d’une saine gestion, le plan d’action en prévention est un ensemble d’activités mises de
l’avant par la direction d’un établissement pour atteindre des objectifs mesurables afin d’améliorer la
santé et la sécurité du travail (SST).
Le plan d’action s’inscrit dans une démarche globale de la gestion de la SST (idéalement basé sur
un référentiel, tels la norme Z-1000, ILO-OSH 2001, le SMSST, etc.).
Après avoir identifié et évalué les risques dans l’étape « planifier », l’élaboration du plan
d’action permet de mettre en œuvre l’ensemble des actions concrètes qu’un établissement veut
mettre en place afin de maîtriser ses risques et améliorer la santé et la sécurité du travail. Il
s’agira donc d’un ensemble de projets élaborés en collaboration avec le CPSST, s’il y a lieu, et
mis de l’avant par la direction de l’établissement.
Cependant, il doit être révisé et mis à jour périodiquement pour s’ajuster à l’évolution des
projets et aux incontournables changements des situations de travail. Il peut être avantageux de
synchroniser le plan d’action et ses mises à jour avec la planification budgétaire (selon l’année
civile ou financière).
Par exemple
OBJECTIFS GÉNÉRAUX
Pour atteindre le but, les priorités d’action seront choisies à partir des problèmes prioritaires
dégagés lors de l’identification et de l’évaluation des risques (ex. : déplacement de la clientèle,
infections, santé psychologique, etc.).
Un objectif général est un énoncé qui rend compte d’un changement souhaité au regard du
problème et qui s’exprime sous forme d’un résultat attendu mesurable. Ce dernier doit être
réaliste, précis et comporter une échéance 1. Il importe de définir les objectifs généraux avec
l’ensemble des partenaires du projet (CPSST, gestionnaires, travailleurs). Cette consultation
favorise leur contribution et leur adhésion aux objectifs souhaités.
Les objectifs, tant généraux que spécifiques, devront idéalement être formulés de manière à ce
qu’ils respectent les critères SMART :
1 INSPQ (2010) Passer d’un diagnostic de sécurité à un plan d’action : un guide à l’intention des collectivités locales
OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
Un ou plusieurs objectifs spécifiques permettront d’atteindre chaque objectif général. Afin de
bien les choisir, une analyse des situations problématiques, des options d’action et des
ressources disponibles doit être effectuée.
Par exemple
1.1 Objectif spécifique : d’ici 20XX, rendre disponible en nombre suffisant pour l’ensemble
du personnel soignant, les équipements nécessaires au respect des règles de l’art d’un
déplacement sécuritaire.
Ressources/
Prévu Fait
Activités budget/ Responsable
le le
libérations
1. Définition des besoins en
équipements par service
2. Inventaire des équipements
manquants
3. Élaboration d’une procédure de
sélection, d’utilisation, d’entretien,
d’inspection et d’entreposage de
l’ensemble des équipements
4. Démarche de sélection et d’achat
des équipements manquants
5. Élaboration d’une fiche d’utilisation,
d’entretien, d’inspection et
d’entreposage de chaque
équipement
6. Formation du personnel à
l’utilisation des nouveaux
équipements et suivi
Livrables :
• Inventaire des besoins en équipement par service
• Liste des équipements manquants par service
• Procédure de sélection (grille d’évaluation des équipements à l’essai), d’utilisation,
d’entretien, d’inspection et d’entreposage des équipements
• Bons de commande des équipements à acquérir
• Modules de formation sur les équipements
Indicateurs :
• % des services ayant fait la démarche
• % d’équipements acquis (nombre d’équipements achetés / nombre d’équipements
manquants)
• % de fiches disponibles (nombre de fiches d’utilisation, d’entretien, d’inspection et
d’entreposage d’équipement élaboré / quantité d’équipements disponibles)
• % de travailleurs formés (nombre de travailleurs formés / nombre de travailleurs à
former)
Pour élaborer un plan d’action, il est judicieux de recueillir les commentaires et suggestions de
travailleurs et de gestionnaires concernés par le risque et l’activité de prévention à mettre en
place.
Comme le plan d’action aura une incidence sur les pratiques usuelles et les méthodes de travail,
la consultation des parties prenantes ne peut que faciliter leur adhésion.
Ainsi, outre les membres du CPSST, les autres personnes consultées peuvent être :
• des travailleurs, des intervenants en prévention, des représentants syndicaux et des cadres
de l'établissement ;
• des personnes d'autres établissements ;
• un conseiller de l'ASSTSAS.
Il faut toutefois s’assurer de préciser qu’il s'agit d'une consultation et non d'une approbation.
APPROBATION
Lorsqu'elle est finalisée, la proposition du plan d’action recommandée par le CPSST, si ce comité
a été formé, est soumise au comité de direction pour approbation. La proposition présente :
MISE EN ŒUVRE
Le comité de direction s’assure que chaque directeur concerné désigne les personnes
responsables des activités de prévention et alloue les ressources humaines et financières
nécessaires. Les responsables des activités réalisent celles-ci selon les échéanciers prévus et
font état de leur avancement à leur directeur respectif ainsi qu’au responsable de la prévention
Par la suite, il est important de bien faire connaître le plan d’action. On prendra soin de mettre
en place un plan de communication pour en faire la promotion et informer le plus grand
nombre de personnes concernées des tenants et aboutissants des objectifs et des contributions
attendues.
SUIVI
La personne responsable du dossier de la prévention en SST collige les indicateurs de suivi,
valide la production des livrables et s’assure que les activités se déroulent comme prévu. Elle
informe le CPSST du déroulement des projets et s’assure qu’il est consulté au besoin. Si le
déroulement d’un projet présente des difficultés particulières, des modifications peuvent être
proposées.
préparé par
Une révision des obligations et recommandations en SST a été effectuée. Une vingtaine
d’éléments s’appliquant au CISSS de la Prévention ont été recensés dans l’outil D (voir en
annexe). De façon générale, plusieurs installations de l’établissement ne respectent pas le
Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST) en ce qui concerne le cadenassage, la
sécurité des machines et l’amiante. En plus d’être soumis à des obligations réglementaires, ces
risques ont un niveau de criticité élevé. De plus, l’établissement devra revoir l’ensemble de sa
gestion des produits dangereux pour se conformer au Règlement sur l’information concernant
les produits dangereux et au SIMDUT 2015.
• Les déplacements de client représentent, de loin, la première cause d’accident avec perte
de temps. Le parc d’équipements de transfert est désuet et insuffisant. Les employés ne
sont pas tous formés aux PDSB et les chambres des unités de soins de longue durée sont
encombrées, créant un environnement propice aux accidents.
• Les chutes et glissades sont la 2e cause d’accident et les plaintes concernant le
stationnement glissant persistent encore cette année. Ces accidents sont souvent graves.
• Les agressions représentent la troisième cause d’accidents sur le plan de la gravité et les
interventions « code blanc » ont augmenté de 33 % cette année. Les agressions sont de 2
types : soit les agressions provenant de la clientèle démente ou celles provenant de la
clientèle agressive à l’urgence.
• Les machines-outils aux installations matérielles ne sont pas conformes au RSST et doivent
être modifiées pour que la zone dangereuse soit protégée (avis de dérogation de la
CNESST). De plus, des travaux de réparation et d’entretien se font sur des machines sans
que toutes les sources d’énergie ne soient neutralisées.
• Avec l’adoption du Système général harmonisé, la gestion locale des produits dangereux ne
répond plus à la nouvelle règlementation du SIMDUT 2015.
• L’établissement ne possède pas de programme de gestion de l’amiante (avis de dérogation
de la CNESST). Les travaux effectués tant par le personnel des installations matérielles pour
l’entretien que par les sous-traitants lors de rénovations risquent de produire des émissions
de poussières dangereuses pour eux et pour le reste des employés.
Une identification et une évaluation des risques permettant de dresser le portrait de l’ensemble
des risques en SST ont été réalisées (voir outil G en annexe). Cette fiche a permis de repérer
neuf risques prioritaires en fonction des critères de probabilité, gravité, nombre de personnes
exposées, fréquence d’exposition, obligations réglementaires, mesures préventives déjà en
place, etc. Ces neuf priorités sont :
Sur la base de ces informations, un plan d’action pour les 3 prochaines années a été élaboré. En
fonction des ressources humaines, matérielles et financières disponibles et du niveau de priorité
des différentes problématiques, il a été décidé d’inclure au plan d’action uniquement les 6
premiers risques. Le niveau de priorité des 3 autres risques sera mis à jour lors de l’élaboration
du prochain plan d’action.
But :
Rendre le milieu de travail du CISSS de la Prévention sécuritaire pour l’ensemble des travailleurs
d’ici le 31 mars 20XX (échéancier de 3 ans)
Objectif général 1 :
Être conforme à 100 % au RSST en matière de sécurité des machines afin d’améliorer la sécurité des
travailleurs qui utilisent des machines ou qui les réparent, d’ici le 31 mars 20XX (échéancier de 1 an).
4.1 Objectif spécifique : Comportements agressifs et violents chez la clientèle âgée des soins
prolongés
D’ici 2 ans, outiller l’ensemble du personnel de soins de longue durée à l’utilisation de stratégies
d’intervention sécuritaire pour réduire la probabilité de comportements agressifs chez la clientèle âgée
Ressources/
Prévu Fait
Activités budget/ Responsable
le le
libérations
4.1.1 Déterminer les clientèles et les
situations à risques
4.1.2 Établir les besoins de formation
4.1.3 Sélectionner la formation appropriée
4.1.4 Déterminer le personnel visé par la
formation
4.1.5 Planifier et organiser la tenue des
formations
Livrables :
− Syllabus de la formation sélectionnée
− Liste du personnel à former
− Calendrier des formations
Indicateurs :
− Nombre de soignants formés / nombre de soignants exposés
− Nombre de déclarations de comportements agressifs post-formation vs préformation
43
Guide de prévention – Plan d’action en SST 44
OUTIL D : CONSIGNATION DES OBLIGATIONS ET RECOMMANDATIONS
Voici le recensement des obligations et recommandations en SST qui s’appliquent aux situations de travail retrouvées dans le CISSS
de la Prévention. Cet exercice a été fait au meilleur de la connaissance du comité d’identification des risques de l’établissement.
Loi, règlement,
Élément Commentaires
autre
RSST Plancher Tout plancher doit :
Article 14 1. Être maintenu en bon état, propre et dégagé
2. Être pourvu de voies de circulation conformes à l'article 15
3. Être pourvu de drains, s'ils sont nécessaires à son entretien et à l'évacuation des
liquides
4. Ne comporter aucune ouverture susceptible de causer un accident, à moins
qu'elle ne soit ceinturée d'un garde-corps ou fermée par un couvercle résistant
aux charges auxquelles il peut être exposé
RSST Voies de circulation Les voies de circulation à l'intérieur d'un bâtiment doivent
Article 15 1. Être tenues en bon état et dégagées
2. Être entretenues de façon à ne pas être glissantes, même par usure ou humidité
3. Être d'une largeur suffisante pour permettre la manipulation sécuritaire du
matériel et d'au moins 600 mm
4. Si elles servent d'accès direct à une issue, être d'une largeur d'au moins 1 100 mm
5. Être délimitées par des lignes sur le plancher ou être autrement balisées à l'aide
notamment d'installations, d'équipements, de murs ou de dépôts de matériaux ou
de marchandises, de manière à permettre la circulation sécuritaire des personnes
6. Comporter un espace libre d'au moins 2 m au-dessus du plancher à moins que le
danger ne soit annoncé au moyen d'un signal visuel
Registre des événements 226 événements avec perte de temps sont survenus l’année
accidentels dernière et ont entraîné 6046 jours perdus (soit 2260 jours
d’absence et 3786 jours d’assignation temporaire). On
compte aussi 421 événements sans perte de temps.
Registre de premiers secours et de 12 utilisations des trousses de premiers soins pour des
premiers soins coupures aux doigts dans le secteur de la cuisine et des
ateliers.
Violence
L’analyse des accidents reliés à des cas d’agression
démontre 2 types d’événements : les agressions commises
par la clientèle à l’urgence et les agressions commises par la
clientèle démente (surtout en soins de longue durée).
Statistiques des accidents du Catégorie d’événements Fréquence % Gravité % JP
travail - Déplacement de
42 51
client
- Chute et glissade 15 20
- Déplacement de
10 7
charge
- TMS autre 8 6
- Agression 8 10
- Accident de la
5 4
route
- Autres 12 2
En ce qui concerne le déplacement de client, deux
installations de courte durée et trois de soins prolongés ont
une augmentation importante en fréquence et trois
installations ont de très fortes hausses en gravité.
Registre d’assurance salaire Nombreuses absences reliées à des troubles
musculosquelettiques aux membres supérieurs
Registre d’interventions du Le service de sécurité a participé à 23 « code blanc » cette
service de sécurité de année, soit une hausse de 33 % par rapport à l’an dernier.
l’établissement
Établissement : CISSS de la Prévention Poste/ Titre d’emploi/ Service/ Secteur/ Ensemble de l’établissement
Mesures de Priorité
Identification des risques Évaluation du risque correction et
de prévention
Risques identifiés 1
Mesures Nombre de Obligations et
dans l’ensemble Fréquence Mesures à mettre 2
préventives déjà en P G C personnes recommandations
des situations de d’exposition en place 3
place exposées (no de référence)
travail …
Sécurité des Personnel formé à 4 4 16 Ensemble des 4 RSST : Sécurisation des 1
machines l’utilisation des employés des 19. Disposition machines et
machines. installations des machines contrôle de leur
Cependant, matérielles 54. Nettoyage zone dangereuse.
plusieurs points de préventif Mettre en place
non-conformité 182. Contrôle de une procédure de
par rapport au la zone dangereuse cadenassage
RSST. Absence de 185. Cadenassage
garde, nettoyage 190. Dispositif de
des poussières mise en marche et
déficient, absence d'arrêt
de procédure de
cadenassage