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CHAPITRE III

LA GESTION BUDGETAIRE DE LA PRODUCTION

Comme on le sait, l’entreprise industrielle a beaucoup de contraintes. Elle doit


affronter un environnement incertain, une concurrence, des marches difficiles à pénétrer.
Mais une grande difficulté reside dans le fait qu’elle doive fabriquer des produits avec des
ressources et des contraintes de temps limitées.

La gestion de production a pour objet la recherche d’une organisation efficace de


la fabrication des biens et service. Sa mission est de prévoir, d’optimiser et de contrôler
les flux de matière, de sous-ensembles ou de composants qui traversent le système de
production pour y être transformés en produits intermédiaires et finis. Ce chapitre a deux
objectifs principaux :

- Apprendre à déterminer un programme de production compte tenu de la limitation des


ressources ;
- Apprendre à élaborer un budget de production.

SECTION I- QU’EST - CE QUE LA PRODUCTION


A) Définition
Le budget de production est la représentation finale et chiffrée de l'activité productive
annuelle. Il est la résultante des décisions prises au niveau du budget des ventes et de la
politique de stockage de l’entreprise. Ce budget est contraint ou alors limité par les capacités
productives actuelles de l’entreprise et leurs possibilités physiques d’évolution à court terme.
Il recense et combine les moyens humains, matériels et organisationnels disponibles.
L’établissement des programmes de production passe par la résolution de problèmes
d’allocations optimales des ressources.

L’élaboration des programmes de production fait appel à de nombreux outils souvent très
techniques, on peut citer par exemple :

- La programmation linéaire;
- L'ordonnancement des tâches;
- Les nomenclatures et les gammes de production ;
- La gestion de la main d’œuvre ;

- L'élaboration des standards ;

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- etc…

Le budget de production est donc un outil de contrôle et d’optimisation des ressources


productives ; c’est à travers lui que sera mesurée une partie importante de la performance de
l’entreprise.

B) L’organisation administrative de la production


La fonction production est constituée par un ensemble de services qui préparent et contrôlent
le travail effectué dans les ateliers, ceux-ci peuvent être les suivants :

 Service des études et recherche


Dont le rôle est d’établir les dessins caractéristiques et signification des produits
nouveaux ou modifiés que l’entreprise propose de fabriquer, ce travail est effectué à
partir d’idées recueillies auprès de la clientèle ou au sein du dit service.

 Service des méthodes ou bureau du temps


Le rôle est de rechercher le processus de fabrication ou les modes opératoires permettant
la réalisation la plus économique du produit, d’étudier des mouvements élémentaires, de
calculer le temps correspondant, de mettre en place une liste détaillée de matière,
opération, instruction etc… nécessaire pour la fabrication des différents produits.

 Service planning

Il regroupe traditionnellement deux services : ordonnancement et lancement, son rôle est de


traduire dans les faits les programmes de production de l’entreprise

- Ordonnancement : repartis le programme de travail dans le temps en prenant


les contraintes (main d’œuvre, capacité machine …).

- Lancement : distribue les charges de travail par atelier ou par poste au moyen
des bons de travail et des bons de matière qui peuvent permettent l’approvisionnement
au magasin.

 Service entretien

Il maintient en état de marche et de conservation, les bâtiments les machines, etc…


appartenant à l’entreprise.

L’organisation administrative du travail a trois phrases :


- La préparation du travail (avant la production).
- L’exécution du travail (pendant la production …)
- Le contrôle du travail (qui consiste à vérifier l’harmonie entre les prévisions et
les réalisations quant à ce qui concerne les objectifs et les moyens).
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Le contrôle des objectifs porte sur les quantités produites que sur la qualité, il s’agit de voir si
les spécifications (volume, poids, résidence, etc.…) ont été respectées.

Le contrôle des moyens permet de savoir si les intrants des matières ou de main d’œuvre
prévue ont été alloués.

C) LA PREVISION OU PROGRAMMATION DE LA PRODUCTION

1. Les différents systèmes de production


La gestion de la production doit rechercher l'organisation la plus efficace pour
réaliser la production de biens et services nécessaires à la réalisation du budget des
ventes et de la politique de stockage, dans le cadre des choix stratégiques.

La logistique (gestion des flux de matières et d'informations) est au cœur de la


gestion de production. Sa mission est de prévoir et d’optimiser les flux de matières et de
composants qui vont irriguer les unités de production en tenant compte des contraintes
propres à ces unités (capacités installées, délais, coûts, ressources humaines disponibles.).
L’utilisation de logiciels de GPAO (Gestion de production assistée par ordinateur) est très
répandue. Le choix du mode de gestion des flux conditionne de fait, l'organisation du
système de production et la logistique.

Le processus productif peut être piloté par l'amont ou par l'aval.

 Pilotage par l'amont.

La production est guidée par les prévisions faites sur la demande finale. A partir
de ces prévisions, une planification des ressources en hommes, en matières premières et
en machine est établie (voir en annexe 1 le schéma de passage du programme des
ventes au programme de production). L'optimisation se fait en régulant les flux par les
stocks et en jouant éventuellement sur les délais (on parle aussi de « flux poussés »).

Beaucoup d'entreprises utilisent des méthodes de type MRP pour évaluer les
besoins en matières et composants nécessaires (MRP traduit en français par Management
des Ressources de Production). Il s'agit d'une méthode mise au point aux États-Unis vers
1965 et qui permet de calculer les besoins nets en matières à fabriquer ou à acheter en
fonction du carnet de commande, de l'état des stocks et des en-cours, des gammes de
production.

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 Pilotage par l'aval (Juste à temps).

Connue aussi sous le nom de méthode des "kanban" ou méthode des flux tendus.
Développé chez Toyota (par Taiichi Ohno). Un poste amont ne doit produire que les
quantités demandées par le poste aval pour son fonctionnement immédiat, et ainsi de
suite tout au long du processus productif.
L'aval tire l'amont (on parle de « flux tirés »). Il s'agit de livrer les produits finis juste à
temps pour être vendus, de fabriquer les produits intermédiaires juste à temps pour être
transformés en produits finis, de recevoir les livraisons de matières premières juste à
temps pour la fabrication. Le but étant de supprimer totalement les stocks, (méthode
parfois appelée "zéro stock"). Procéder ainsi, suppose que les fournisseurs et les clients
adhèrent aussi à ce système ou à tout le moins acceptent d'en supporter les contraintes.

Flux Flux
d'informations d'informations
POSTE 1 POSTE 2 POSTE 3
Flux physiques Flux physiques

2. Ordonnancement de la production
Le programme des ventes peut être traduit en programme de fabrication et
d’approvisionnement de façon quasi automatique, sous forme d’un enchaînement de
matrices qui représentent les liens complexes qui régissent les cycles de fabrication des
produits associant de multiples composants et parfois eux-mêmes interdépendants.

 Nomenclatures et gammes de fabrication.

Ce procédé s’applique aux fabrications par lots. Un produit peut associer de nombreux
composants élémentaires ou assemblages de composants. Il est donc nécessaire pour
établir leurs programmes d'approvisionnement ou de mise en fabrication de s’appuyer sur
des documents techniques qui décrivent cette composition et ces cycles d’assemblage.

 Les nomenclatures : La nomenclature est la liste des articles directement


constitutifs de l’article considéré (norme AFNOR NF X50-310). Elle est associée
à chaque article, elle permet de déterminer les quantités théoriques nécessaires à

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sa fabrication. La nomenclature est dite à tiroirs ou arborescente lorsque seuls les
composants immédiats d'un ensemble ou d'un produit sont indiqués.

Dans la plupart des entreprises, les nomenclatures sont arborescentes, un ensemble


étant réalisé à partir de sous-ensembles, eux-mêmes réalisés à partir de produits
intermédiaires jusqu'à parvenir au niveau des matières premières ou des articles
achetés. La nomenclature est totale.

 Les gammes de fabrication. Il s'agit d'un document qui indique les composants à
utiliser et le mode opératoire à suivre pour fabriquer un produit (temps machine,
temps homme, quantité économique de stockage et de lancement de fabrication).

C'est le support d'information essentiel car il assure la coordination entre les différents
services concernés par la réalisation du produit.

Gamme pour la production d'un P


1- composants Elémentaires M1 0,5 kg
M2 1 barre
semi-finis Libellé Code Quantité
SF1 B312 2
SF8 G320 4
SF24 G350 2
2- opérations
Numéro Libellé Nombre Temps Temps Type
ouvriers machine machine
réglage
100 Approvisionnement 1
200 Moulage 1 5 mn 1 mn BMX1
300 Assemblage 2 2 mn GERK05
400 Finition 1 10 mn 2 mn POL2

-L'ordonnancement
Il s'agit d'organiser la production de façon à minimiser la durée totale du projet tout en
assurant un plein emploi équilibré des hommes et des machines et pour le coût le plus bas.

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Il convient aussi d’identifier les tâches critiques pour l’entreprise (celles pour lesquelles
un retard se répercute automatiquement au niveau de la livraison finale de la production).
Il existe différentes techniques de modélisation de ce genre de problème (méthode
PERT, méthode des potentiels Metra : MPM...).

3. Optimisation du programme de production


Lors de l’élaboration du budget de production la première tâche consiste à déterminer les
programmes de production, c’est à dire ce que l’on va produire et à quelle quantité. A cet
effet programmer la production c’est établir à partir de la nomenclature des biens et
service produit par l’entreprise, les quantités prévisionnelles à produire compte tenu de la
limitation des ressources.

(Ces quantités prévisionnelles doivent maximiser le résultat ou minimiser les coûts en


assurant le plein - emploi des capacités productives).

C. Optimisation du programme de production


Lors de l’élaboration du budget de production la première tâche consiste à déterminer les
programmes de production, c’est à dire ce que l’on va produire et à quelle quantité. A cet
effet programmer la production c’est établir à partir de la nomenclature des biens et
service produit par l’entreprise, les quantités prévisionnelles à produire compte tenu de la
limitation des ressources.

(Ces quantités prévisionnelles doivent maximiser le résultat ou minimiser les coûts en


assurant le plein - emploi des capacités productives).

Détermination d’un programme de production


Les prévisions de la production représentent l’estimation de la production en quantité et en
valeur à partir de l’objectif définie par le budget de vente et en fonction de la capacité de
production de l’entreprise, elle doit rechercher l’équilibre de production et optimiser sa
production.

La détermination d’un programme de production est moins ou plus complexe, selon le nombre
de produits concernés et selon les contraintes à prendre en considération.

Déterminer le programme optimal de production, c’est combiner au mieux tous les facteurs
de production en vue de maximiser la rentabilité de l’entreprise. Le programme de production
peut être fonction d’une ou de plusieurs contraintes.

Au niveau de la production, on peut avoir trois possibilités:

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- Les capacités surpassent les moyens (sous –emploi)

- Les capacités sont égales aux moyens (plein – emploi).

- Les capacités sont inférieures aux moyens (sur – emploi).

L’élaboration des programmes de production fait appel à de nombreux outils souvent très
techniques, Des méthodes mathématiques, telles que la programmation linéaire, aident à
déterminer le programme optimal. Dans ce cours seule la programmation linéaire sera
examinée.

La programmation linéaire

La programmation linéaire est une des méthodes pour déterminer le programme optimal de
production. C’est une technique de recherche opérationnelle qui permet de déterminer les
valeurs à affecter à des variables (quantités à produire par exemple) pour atteindre un objectif
qui peut être soit :

- La maximisation d’une marge ou d’un résultat.


- La minimisation d’un coût de déterminer l’optimum d’une fonction
économique en tenant compte des contraintes.

La programmation linéaire atteint ces objectifs en respectant un certain nombre de contraintes


traduites généralement par un système d’inéquations, les différentes contraintes sont :

Les contraintes techniques : Elles sont dues soit à l’existence des ressources rares ou
limitées d’où la limitation pour les possibilités productives et visent la saturation des moyens
matériels et humains de la production.

Les contraintes logiques ou formelles : elles sont relatives aux quantités à produire
(représentées par des variables) ; elles ne peuvent être que positives ou nulles.

Les contraintes de marché (contraintes commerciales) : elles sont relatives aux quantités à
vendre ; elles résultent des possibilités d’absorption limité du marché.

Les contraintes économiques : il s’agit de la fonction objective.

La résolution du programme linéaire consiste donc à calculer la valeur des variables qui
optimise (rend optimale) la fonction économique. Deux résolutions sont possibles :

- La résolution graphique lorsque le programme ne comporte que deux variable ;


- La résolution par la méthode du simplexe qui s’applique quel que soit le
nombre de variables

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Les étapes de programmation linaire

La programmation linéaire suit deux étapes essentielles :

- Etape 1 : Elaboration d’un programme de production pour assurer le plein


emploi des capacités productives (c’est-à-dire les équipements et la majeure
partie de la main-d’œuvre ;
- Etape 2 : Recherche de la solution optimale (une combinaison productive de
produits) qui maximise la rentabilité.

Ainsi, le problème à résoudre se présente dans les termes suivants :


Trouver : y1  0 ; y 2  0………..yn  0 (contraintes logiques) tel que :
a11 y1 + a12 y2+………+ a1i yi +…...…+a1n yn ≤ q1 ( contraintes économiques ou

a21 y1 +a22 y2 2 +…..…+ a2i yi +……..a2n yn ≤ q2 techniques ou de marché )

am1yn + am2 y2 ............+ ami yi +............amn yn ≤ qm

Tel que : z1y1 + z2 y2 …………+ zi yi +……….. zn yn fonction économique ou fonction objectif

( selon l’objectif MAX Z ou MIN D)

soit optimum.

- Les variables y1, y2, …, yn représentent les quantités à produire des produits P1, P2, …, Pn.

- Les paramètres z1, z2, …, zn sont les marges unitaires sur couts variables des produits P1,
P2, …, Pn.

- Les paramètres aij sont des coefficients techniques, et q1, q2, …, qn sont des constantes.

- i c'est le nombre des contraintes, j c'est le nombre des variables.

Tout ensemble de nombres (y1, y2, …yn ) vérifiant les contraintes formelles et techniques
est une solution possible. Par ailleurs si un tel ensemble maximise ou minimise la
fonction objectif a dit qu’il s’agit d’une solution optimale.

Application

Un restaurateur prépare et vend deux menus A et B sur lesquels il réalise une marge unitaire
de 75f et 100f. Il utilise deux foyers M1, et M2 pour la cuisson de ses menus :

La cuisson de A nécessite une heure au foyer M 1, et une heure au foyer de M 2. La


cuisson de B nécessite 2 h au foyer M 1, et une heure au foyer M2. La cuisine est équipée

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de 5 foyers de types M 1, et de trois foyers de types M 2, pouvant fonctionner chaque jour
huit heures.

TAF : rechercher le programme optimal de production.


Pour résoudre ce programme complexe, il faut suivre plusieurs étapes en formalisant
mathématiquement les problèmes concrets c’est-à-dire : choisir les inconnues. définir les
contraintes. définir la fin d’objectif.

1) Choix des inconnues :

C’est le nombre de produits A et B préparé chaque jour, avec x le nombre de plat de A et y le


nombre de plat de B (x et y ≥ 0).

2) Définition des contraintes :

Il n’y a pas de contrainte commerciale, ni logique. Par contre, le nombre de foyers et leur
temps de marche limité constitue une contrainte technique. Le nombre d’heures d’utilisation
de chaque type de machine qui ne peut dépasser le nombre d’heures disponibles, constitue une
autre contrainte technique. Les contraintes peuvent donc s’écrire :

Pour les foyers M1 : 1 x + 2y ≤ 5 × 8


M2 : 1x + 1y ≤ 3 × 8

3) Définition de la fonction économique :

Il existe aussi une fonction économique dans ce cas. Il s’agit de maximiser la marge
journalière globale, qui peut s’écrire : Max Z = 75x + 100y.

Le programme linéaire se pressente sous la forme


Max Z = 75x + 100y.
x> 0 , y >0 Cette présentation
Sachant
x +2y <40 Sous une forme
que
x + y <24 standard dite forme canonique

Résolution:

 méthode graphique ou méthode des sommets

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Cette méthode est basée sur deux théorèmes :
1- L’optimum étant le point pour lequel on ne peut augmenter le profit ou
diminuer le coût, tout point intérieur au domaine de point acceptable ne peut
être une solution.

2- Le point représentatif de la solution optimal se trouve sur l’un des sommets


de la ligne polygonale qui délimite le domaine de points acceptables.

Il suffit de calculer le profit correspondant à chacun des sommets et de retenir le sommet dont
le profit et le plus élevé.

∆’ 40

30
C (0,24)
∆ 20 H (8,16)
A (0,20

10
B (40,0)

0 10 D (24,0)
20 30 40 x

Si on suppose le plein – emploi,

x + 2y = 40 (1)
x + y = 24 (2)
- (1) A(0,20) et B (40,0)
- (2) C (0,24) et D (24,0)
- le croisement (1) et (2) donne le point H (8,16)
Le point H maximise la marge Z
Pour A : z = o x 75+ 100 x 20 = 2000
B : z = 40 x 75 + 100 x 0 = 3000
C : z = 0 x 75 +100 x 24 = 2400
D : z = 24 x 75 + 100 x 0 = 1800
H : z = 8 x 75 + 100 x 16 = 2200 optimum
Le polygone O A H D délimite la zone d’acceptabilité.
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 la méthode du balayage :
Il s’agit de déplacer à partir de l’origine la droite ∆ représentative de la fonction économique
à optimiser jusqu’à la droite ∆’ qui est la plus éloignée possible de l’origine. Il faut plisser la
droite représentant la fonction économique le plus haut possible jusqu'au dernier point de
contact avec le polygone, ce dernier point représente le programme de production optimale en
l’occurrence 8 x et 16y pour une marge journalière de 2200 f.

 Autre méthode : le calcul matriciel (cf. mathématique).


La méthode matricielle est une méthode mathématique qui consiste à construire des matrices
à partir des différentes variables. Elle ne sera pas examinée dans ce cours

II. ELABORATION DU BUDGET DE PRODUCTION

Le point de départ de toute budgétisation est le programme de production. Ce


programme sera le plus souvent détaillé par période (en l’occurrence le mois...) et par
centre de responsabilité (atelier ou service).

La valorisation des programmes de production pour les transformer en budgets


passe par l’identification et le calcul d’un certain nombre de charges que l’on peut classer
sommairement en deux catégories.

o Les charges directes qu’il est possible d’affecter sans ambiguïté à un objet de coût
(produit ou service). Ce sont essentiellement des coûts concernant les matières
consommées, la main d’œuvre directe ou les coûts d’utilisation et d’amortissement de
certains matériels spécifiques.
o Les charges indirectes qui concernent plusieurs objets de coût et dont la répartition
entre ces objets nécessite des calculs plus ou moins complexes et plus ou moins
arbitraires. (Frais généraux de fonctionnement, frais financiers...).

Il convient compte tenu de moyens nécessaires de production existant, de valoriser ce budget


en utilisant des coûts standards de production.

1- Données prévisionnelles spécifiques à la production : (Définition et variété des coûts


prévisionnels)
Le coût préétabli est défini comme « un coût évalué à priori, soit pour faciliter certains
traitements analytiques, soit pour permettre le contrôle de gestion par l’analyse des écarts ».

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Les coûts préétablis peuvent être déterminés de diverses manières et suivant les cas, leur
appellation va changer.

 Le coût standard : c’est un coût prévisionnel obtenu après analyse ou étude technico-
économique de l’objet et du travail nécessaire à son obtention.
 Le coût budgété : c’est un coût prévisionnel dont les éléments sont tirés d’un budget
d’exploitation.
 Le coût moyen prévisionnel : les éléments du coût sont dégagés de périodes
comptables antérieurs (réalisation passée).
 Le coût préétabli : est un coût obtenu au moment du réajustement des prévisions
sur la base de la production réelle.

2- La notion de budget standard (calcul des coûts standards)

La base de tous les calculs de coûts prévisionnels en matière de production est


l’établissement des standards. Leur mise en place traduit une volonté de maîtriser la
productivité de la main d’œuvre, un moyen de contrôle des ressources.

Un standard est une norme définie comme un rendement : l’expérience montre que le standard
est une norme sur laquelle la main d’œuvre a tendance à ajuster son rendement.

Pour déterminer les standards relatifs à un produit, il faut pratiquer une analyse fine du
produit afin de reconstituer les standards de charges directes (matière et main d’œuvre) et
ceux de charges indirectes (A .C, centres).

Les coûts préétablis dans les matières incorporées dans les produits et la main d’œuvre sont
généralement des coûts standards établis en deux temps :

- Une définition des quantités standard


- Un établissement des coûts à appliquer aux quantités
standards Ainsi pour les charges directes et indirectes la
structure sera :

qs x cus par produit (charge directe). qs = quantité standard)


As x cuos (charge indirecte). As = activité standard

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Application
Un restaurateur prépare deux menus A, et B à l’aide des appareils 1 et 2. Les capacités
d’utilisation de machines pendant un mois sont les suivantes :

Appareil Capacité (heures)


Appareil 1 1500 h
Appareil 2 1200 h

Par ailleurs le nombre d’heures d’utilisation de chaque appareil nécessaire à la cuisson


d’un plat de chaque menu est de :
x1 : 3h pour appareil 1, 4 h pour appareil 2.
x2 : 5h pour appareil 1, 3h pour appareil 2.
La vente d’un plat x1, procure au restaurant un bénéfice de 1000f et celle de x 2, 500f. Compte
tenu de l’étroitesse du marché du menu A, sa production ne doit pas excéder 250 plats par
mois.

Le restaurant communique les informations suivantes relatives aux coûts standard de


production pour les menus A, et B.

Fiche de coût standard de x1


Eléments Quantité P.U Montant
Matière 4 1500 6000
Appareil 1 3 600 3000
Appareil 2 4 400 1600
Centre de production 7 200 1400

Fiche de coût standard de x2


Eléments Quantité P.U. Montant
Matière 3 1500 4500
Appareil 1 5 600 3000
Appareil 2 3 400 1200
Centre de production 8 200 1800

Compte tenu des obstacles à la production, le niveau de production standard est de 250
par plat pour x1, et 160 par plat pour x2.

Les charges de structure du centre de production (cuisine) s’élèvent à 119 000 soit 59 000
pour x1, et 60 000 pour x2.

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TAF

-Trouver les quantités de x1, et x2 qui maximisent le projet du restaurant.

- Déterminer la capacité maximale des deux appareils.

- Etablir le budget de production de cette activité comptes tenu des quantités optimales ci-
dessus.

Solution
Quantités de x et y maximum
Max. P =1000x1, + 500x2
3x1 +5 x2 ≤ 1500
4x1+3x2 ≤ 1200
x1 ≤ 250
x1, x2 ≥ 0

Le polygone O ABCD délimite la zone d’acceptation avec : A (0 ; 300), B (136,36 ; 218,18),


C (200 ; 133,33), D (300 ; 0).

A B C D
π 1, 0 136360 200 000 200 000
π2 150000 109090 66665 0
π3 150000 245450 266665 200 000
*optimum
Quantités optimales
x1= 200 ; x2 =133,33

Capacités maximales des appareils 1 et 2


Capacité maximale de l’appareil 1 : M1 = 3x1 +5 x2 = 250x3 + 160 x 5 = 1550
Capacité Maximale de l’appareil 2 : M2 = 4x1+3x2 = 250 x 4 + 160 x 3 = 1480.
Les capacités productives sont supérieures aux contraintes économiques émises en début de
cet exercice telles que : 3x1 +5 x2 ≤ 1500

4x1+3x2 ≤ 1200

On constate qu’il y’a 50 heures oisives pour l’appareil 1 et 280 heures pour l’appareil 2.
L’explication est qu’il y’a sous-utilisation des appareils (sous-emploi).

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Etablir les budgets de production

Budget de production de x1 (x1 = 200)


Eléments Quantités P.U Montants
Matière (200 x 4) 800 1500 1.200.000
Appareil 1 (200 x 3) 600 600 3.600.000
Appareil 2 (200 x 4) 800 400 320.000
Centre de production
Frais var (200 x 7) 1400 157,86 221.000
Frais fixe - - 59.000
Coût total 200 2.160.000

Centre de production : (200 x 7) x 200 = 280000


Frais variables = 280000 – 59000 = 221000
Coût Variable Unitaire = 221000 = 157, 86
7 x 200

Budget de production de x2 (x2 = 133,33)

Eléments Quantités P.U Montants


Matière (133,33 x3) 399,99 1500 599985
Appareil 1 (133,33 x 5) 666,65 600 399990
Appareil 2 (133,33 x 3) 399,99 400 159996
Centre de production
frais var (133,33 x 8) 1066,68 143,75 1553328
frais fixe - - 60000
Coût total 133,33 1373299

Centre de production (133,33x8) x 200 = 213328


Frais variables = 213328 – 60000 =153328
Coût Variable Unitaire = 153328 =143,75
1066,64

NB : les notions de production et d’activité nécessitent d’être distinguées car elles ne sont
pas synonymes.

La production : correspond à ce que fabrique ou fournit une entreprise en vue de la


vente ; elle est mesurée en unités physique et caractérise le « résultat » obtenu grâce à la
mise en œuvre des moyens propres à l’activité (poids, longueur, etc…).

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L’activité : est une donnée interne à l’entreprise attachée à un ensemble de charges. Elle
est mesurée en unités d’œuvre et caractérise les « moyens » utilisés. (Heures de MOD,
heures machines, quantité de Mat utilisées).

Des deux notions citées plus haut dérivent plusieurs expressions :


a) La production normale : c’est la quantité de produit fabriqué à partir d’une activité
normale.
b) L’activité normale : elle correspond à un niveau de fonctionnement normal de
l’entreprise sans tenir compte des obstacles de fonction tels que : les pannes, les coupures
d’électricité, l’absence du personnel.

c) La production préétablie : elle représente la production théorique qui aurait due être
fabriqué pendant l’activité réelle si les standards avaient été respectés.

d) L’activité préétablie : elle représente le nombre d’unité d’œuvre correspondant à la


production réelle.

e) Le rendement standard : c’est une quantité de facteurs de produit pour une unité de
produit.
f) L’activité standard : c’est un ensemble d’ordre de fabrication qu’un centre peut effectuer
dans le cadre de la prévision.

- La notion de budget flexible

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