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BASTIDA BETRIU, Maria

Dossier: Les textes dans Lolita et Histoire d’une grecque moderne

1. Introduction

Dans ce dossier on va essayer de mettre en relief les textes qu’il ya dans les romans,
livres et lettres dans les deux et publicité, magazines, pièces de théâtre, poèmes… dans
Lolita. Loin d’une pratique encyclopédique ou on pourrait créer une longue liste des textes
qu’on trouve dans les romans, ici on va essayer de faire une pratique comparatiste et se
centrer aux textes de Lolita de Nabokov et Histoire d’une grecque moderne de Prévost qui
ont quelque chose a dialoguer. Malheureusement on va laisser beaucoup des textes de côté,
surtout dans le cas de Lolita car il est une oeuvre du XXème siècle où l’intersexualité, la
parodie et aussi l’autoreferencialité entre les textes qu’on trouve dans le roman jouent un
papier très important comme par exemple Who’s who in the Limelight.

D’autre côté, le fait que le narrateur décide d’introduire des textes dans le roman a
aussi des fonctions qu’on pourrait classifier de plus structurales ou pragmatiques comme par
exemple donner un effet du réel. Puisque ce n'est pas une spécificité dans ces deux livres,
c'est un fait qui s'étend à la majeure partie de la littérature on ne va pas s’y centrer dans ce
travail, on va essayer de voir le spécificité des textes dans le texte en mettant de côté les
deux romans.

2. Les livres dans le roman comme projet paternel et pédagogique

Dans les deux oeuvres on trouve des hommes adultes qui tombent amoureux d’une
jeune fille, d’environ 12 ans dans le cas de Lolita et 15 dans le cas de Théophé. Donc,
Humbert et le diplomate, seulement pour son âge, pourraient être les parents de les filles en
question. Le rapport père-fille en les deux romans va plus loin de la dimension émotionnelle
ou de protection, il inclut la volonté de transmission d’une formation et un héritage à la fille
en question. Cette volonté sort de la différence culturelle entre le père et la fille: c’est une
question sociale, de différence d’âge et aussi culturelle. Néanmoins, il s’établi un rapport de
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domination, le diplomate et Humbert viennent d’une culture dominante comme l’Europe,
son plus âges que les filles et ont des études. Ainsi, il y a un mépris des connaissances des
jeunes filles et une volonté de changer ce-là. Un autre point en commun, très intéressant, est
que comme cette relation paternelle a une volonté pédagogique elle se réalise a travers le
monde du livre.

Dans Lolita, le narrateur nous montre la culture de l’époque où la jeune fille habite à
travers les journaux, la publicité, les magazines qu’elle lit… Tous ces textes de la basse-
culture s’opposent aux citations et allusions aux grands auteurs de la littérature occidental
que Humbert fait tout au long du roman (Baudelaire, Rimbaud, Ronsard… ) . Par exemple,
dans la page 173 Humbert veut qu’elle lit Woerners Treatis mais elle lit seulement des
magazines. Humbert veut que Lolita lit aussi The Girl of the Limberlost, Arabic nights ou
Little woman. Avec la citation des magazines que Lolita lit, Humbert est en train de définir
les standards culturels de la nymphette ( et de les mépriser) comme il dit dans la page 155:
“Mentally, I found her to be a disgustingly conventional little girl. Sweet hot jazz, square
dancing, gooey fudge sundaes, musicals, movie magazines and so forth”.

Dans le cas d’Histoire d’une grecque moderne, on trouve que le diplomate utilise les
livres pour se rapprocher à Théophé. Dans un premier moment il lui montre la langue pour
pouvoir se communiquer: “Ce fut de moi-même qu’elle reçut les premières leçons de notre
langue. Elle y fit des progrès surprenants. Je lui avais vanté les fruits qu’elle en pourrait tirer
par la lecture, et son impatience était de se voir à la main un livre français qu’elle pût
entendre”. En transmettant sa langue materne à Théophé, on peut dire qu’il la marque
comme figure maternelle, cela contribue a resserrer les liens d’une relation mère-fils ou
père-fille. Le diplomate n’utilise seulement les livres pour transmettre la langue, il y a aussi
une dimension d’éducation morale, Théophé même le reconnaît “Vous m’avez répété mille
fois vous-même, continua-t-elle, et j’apprends tous les jours dans les livres que vous me
mettez entre les mains, qu’il faut s’accommoder aux faiblesses d’autrui, se rendre propre à
la société, passer avec indulgence sur les défauts et les passions de ses amis ; j’exécute vos
idées et les maximes que je puise continuellement dans mes livres”. Néanmoins, le livre
dans ce rapport paternel, ne rapproche seulement les personnages, sinon qu’il y met de la
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distance. C’est un rapport ironique: le monde du livre sert comme excuse pour se rapprocher
à Théophé mais au même temps l’éloigne d’être un objet de plaisir pour le diplomate.

3. Les textes dans les romans comme reflet des motifs orientaux

Dans les deux romans on y trouve des références a l’Orient, dans un niveau plus
général et structural et d’une façon plus concrète à travers des textes. Dans Lolita on y
trouve les citations de Quilty extraites de le Rubayat, et les références d’Humert à Arabian
Nights. Dans Histoire d’une grecque moderne. on trouve beaucoup des références plus
générales au monde oriental, dans le cas des livres, le diplomate offre à Théophé Cléopâtre
et la Princesse de Clèves. Maintenant on va voir quelle vision de l’Orient offrent les livres
qu’on trouve dans chaque roman.

Dans Lolita l’obsession d’Humbert par la jeune fille est souvent formulé en termes
d’imaginaire orientale mais selon l’imaginaire européen. C’est aussi le cas dans Histoire
d’une grecque moderne: l’Orient est associe par l’Occident, com un espace de liberté
sexuelle. Cette idée l’exprime Erik Leborgne dans L'Orient vu par Prévost dans l'Histoire
d'une Grecque moderne : ”Mille et Une Nuits et des Lettres persanes dans la première
moitié du 18e siècle est sans doute révélateur d'une double attente du public : l'attrait
érotique pour les mœurs orientales (la polygamie et son corollaire, le fantasme du sérail)
mais aussi une fascination trouble pour les pratiques cruelles, et plus particulièrement pour
les relations de maître à esclave, exacerbées dans l'espace clos du Harem”. Donc, on peut
dire que les références orientales sont mises pour essayer de justifier ou de normaliser le
rapport maître esclave qu’on trouve dans les deux romans.

Le diplomate et Humbert pourraient se comparer avec le sultan parce qu’ils ont une
sorte de pouvoir vers les jeunes filles, mais on peut aussi regarder cela de l’autre côté. En
rapport avec le livre, on peut comparer le diplomate et Humbert avec Sheherazade parce
qu’ils sont en train d’offrir des livres, d’offrir des histoires, à Lolita et Théophé, pour les
amuser et permettre qu’elles restent près d’eux.
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4. Les textes comme critique

Dans Lolita on y trouve beaucoup des jeux intermediaux et intertextuels qui la situent
dans deux positions paradoxales: d’un côté elle est la consommatrice idéale, comme dit
Humbert dans la page 148 “She it was to whom ads were dedicated : the ideal consumer, the
subject and object of every foul poster”. Mais, d’autre côté, elle même est un objet de
consommation pour Humbert, qui la consomme sexuellement. On peut lire cette
objectivation de Lolita, par exemple, dans les citations d’Humbert de la publicité des
motels, qui sont gratuits pour les enfants de moins de 14 ans, une publicité qui nie la
condition de consommateur qui doit payer pour dormir dans le motel et le réduit à un bien
de consume amortissable. On peut lire cette figure de Lolita comme une sorte d’allégorie de
la société américaine à la qu’elle appartient: des gens obsédés par consommer mais qui au
même temps sont des outils pour le système capitaliste qui les consomme

La critique dans une grecque moderne se fait plus concrètement aux livres, on pourrait
dire qu’est moins poignante et est faite de point de vue utilitaire du diplomate, mais elle est
très intéressante parce qu’elle s’effectue à travers l’univers des livres. Quand le diplomate
donne des livres à Théophé il le fait avec l’intention de construire sa morale. Donc, tous les
livres dont la moral n’intéresse pas au diplomate pour accomplir ce propos perdent tout le
prestige. “La logique de Port-Royal était un autre livre que j’avais cru propre à lui former le
jugement. Elle l’avait lu avec la même application et le même goût. Je m’imaginai que des
ouvrages de cette nature avaient pu causer plus de mal que de bien dans une imagination
vive, et qu’en un mot ils n’avaient fait que lui gâter l’esprit.” Comme dit Elisabeth Lavezzi
dans L’Odalisque au livre : livre et lecture dans Histoire d’une Grecque moderne il y a
deux types de livres: ceux qui favorisent le désir amoureux et ces qui ne le font pas. Donc,
le critère des livres qui sont outils ou non, par le diplomate est forme à travers cette
prémisse.
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Une autre forme de critique à un secteur de la société on le voit dans le passage ou le
diplomate parle avec le caloyer. On peut voir comme on le met dans une posture dégrade à
cause de son rapport avec les livres: “Il semblait même qu’on eût respecté jusqu’à la
poussière dont elle était couverte. Mais jetant en même temps les yeux sur les livres qui en
étaient voisins, je m’aperçus qu’ils n’étaient pas moins poudreux. Cette remarque me fit
naître une idée plaisante, qui fut de mesurer l’épaisseur de la poussière qui était sur les
livres et sur la chaise ; et la trouvant à peu près égale, j’offris au caloger de parier que
depuis trente-cinq ans la chaise n’avait pas été plus immobile que les livres.” Donc on voit
qu’à travers l’objet du livre le diplomate nous fait voir que le caloyer n’a pas un rapport très
recourant avec le savoir, fait qui pose le diplomate dans un position supérieure.

5. Les lettres d’amour dans les romans

Curieusement, on voit que les deux romans s’adhèrent à la longue tradition épistolaire
qui utilise la lettre comme un moyen de communiquer le désir amoureux ou même de le
générer. Dans les deux romans on y trouve surtout lettres d’amour du genre féminin
destinées aux hommes, comme on va voir, la différence réside dans l’intentionnalité de
l’émettrice.

Dans le cas de Lolita, dans la page 67 on y trouve la lettre de Charlotte à Humbert, ou


elle déclare son amour à lui. Cette lettre fonctionne comme un façon d’anticiper des faits
futurs par exemple elle dit que si l’amour qu’elle sent pour Humbert n’est pas réciproque
cela serait pire qu’un un kidnappeur qui viole un enfant. Et précisément c’est Humbert, qui
n’étant pas réciproque de l’amour de Charlotte pour lui, va voler Lolita après la mort de
Charlotte. Cette lettre sert aussi pour caractériser le personnage de Charlotte, avec des
citations de la lettre comme “Départez!” on voit bien qu’elle est un femme avec pas
beaucoup de culture qui ne maîtrise le français et qui recourt souvent a des motifs amoureux
surexploités.

D’autré côté, dans Histoire d’une grecque moderne la lettre produit l’effet contraire.
Le diplomate est surprise du niveau d’écriture de Théophé, et ce-là contribue à elever le
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regard qu’il a sur la jeune fille et à faire qu’il tombe amoureux d’elle, justement le contraire
qu’on trouve chez Humbert. C’est le diplomate même qui l’exprimer après la lecture de la
lettre: “ J’admirai même que sans autre maître que la nature, elle eût arrangé ses aventures
avec tant d’ordre, et qu’en expliquant ses rêveries ou ses méditations, elle eût donné un tour
philosophique à la plupart de ses idées. Le développement en était sensible, et je ne pouvais
le soupçonner de les avoir empruntées d’autrui, dans un pays où l’esprit ne se tourne pas
communément à cette sorte d’exercice. Je crus donc lui découvrir un riche naturel, qui étant
accompagné d’une figure extrêmement touchante, en faisait sans doute une femme
extraordinaire.”

Conclusion

Jusqu’à ici on a essayer de montrer un éventail des principaux textes qu’on trouve dans
les romans et de souligner les aspects qu’on peut trouver en commun entre les deux
ouvrages au programme. Bien sûr qu’il a beaucoup des textes que ne sont pas mentionnées
ici, mais l’étude de tous les textes qu’il y a dans les romans mériterait un étude plus
approfondi.

Pour conclure, on peut dire que les textes que les narrateurs mettent dans les romans
n’ont un bout unique. Un texte peut accomplir beaucoup des créer l’aspect de réel à faire
une critique de cette réalité. On a vu aussi que les textes dans les romans ne résident
seulement dans un aspect metatextuel, de faire référence seulement au texte, sinon qu’il a
un jeux d’intertextualité et aussi d’intermedialité surtout dans Lolita avec la publicité, les
magazines… Les textes dans le roman peuvent nous parler, par exemple, des relations entre
les personnages ou des autres mondes, comme on le trouve dans les références aux motifs
orientaux. Donc on voit, que mettre des textes dans les roman est une façon d’enrichir
l’oeuvre littéraire.
BASTIDA BETRIU, Maria

BIBLIOGRAPHIE
Alfred Appel « The annotated Lolita » Penguin books. London. 2000.

Marie Bouchet, « Publicités, magazines, et autres textes non littéraires dans Lolita : pour
une autre poétique intertextuelle », Miranda [En ligne], 15 | 2017, mis en ligne le 06 octobre
2017, consulté le 22 mars 2018. URL : http://miranda.revues.org/11145

Elisabeth Lavezzi, « L’Odalisque au livre : livre et lecture dans Histoire d’une Grecque
moderne », L’Épreuve du lecteur : livres et lectures dans le roman d’Ancien Régime,
Louvain, Peeters, 1995, p. 251-60.

Erik Leborgne « L'Orient vu par Prévost dans l'Histoire d'une Grecque moderne :
l'ambassadeur et l’eunuque» Dix-huitième Siècle, n°29, 1997. Le vin. pp. 449-464.

Monica Manolescu, « Voiles et caravansérails : l’Orient dans Lolita », Sillages critiques [En
ligne], 11 | 2010, mis en ligne le 18 janvier 2010, consulté le 28 mars 2018. URL : http://
sillagescritiques.revues.org/1657

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