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NDLR : Un document exceptionnel en ces temps de terrorisme. La fiche technique des services
secrets français sur le Hizbollah. Voilà ce qu’est réellement le Hisbollah.
QUI EST-IL ?
L'appellation "Hizbollah" a été utilisé dans un verset du Coran, où il est dit "Le Parti de Dieu
(Hizbollah) est vainqueur". Durant les cérémonies organisées pour fêter le retour de
Khomeini à Téhéran, le ler février 1979, ce verset est apparu sur beaucoup des banderoles
brandies par la foule. Après cette date, fut fondé à Téhéran le Hizbollah, sous la direction du
Mullatullah Hadi GHAFARI, devenu ultérieurement Hujjatullah GHAFARI.
Pour réaliser leur volonté maintes fois déclarée d'exporter "la Révolution Islamique", les
responsables iraniens procédèrent à la diffusion de leur idée de fonder "Hizbollah" dans les
pays où vivaient des membres de la communauté chiite.
A cause de sa situation historique et de son instauration sur une formule sociale et politique
particulière, le Liban fut le pays le plus réceptif à la pensée iranienne qui prit forme sous le
slogan de la libération de Jérusalem". Ce slogan fut lancé par les leaders iraniens en 1979,
et se répandit avec force au Liban, en réaction à l'invasion israélienne de l'été 1982.
Cependant les origines du Hizbollah au Liban remontent à l'année 1970, quand les futurs
chefs de la République Islamique n'étaient que des réfugiés politiques cachés et protégés
par l'organisation palestinienne FATH, dans ses camps tablis au Sud Liban.
Cette activité sociale profita au Hizbollah beaucoup plus que ne lui profitèrent les
conférences et les combats politiques, et lui donnèrent la force suffisante pour affronter les
forces syriennes présentes dans la région.
C'est ainsi que plusieurs affrontements opposèrent les deux forces dans la Békaa et le Sud,
surtout que la Syrie désapprouva l'aide qu'apporta Hizbollah aux Forces Palestiniennes
encerclées par "Amal", l'allié de la Syrie, dans les camps de Beyrouth puis dans le sud. Le
pouvoir syrien réprouva également la prisé d'otages allemands, alors que la Syrie était en
butte aux accusations d'actions terroristes que lui lançait l'Allemagne fédérale et les Etats
du Marché commun, à la suite des attentats de novembre 1986.
Cette situation conduisit naturellement à des affrontements entre Amal, dirigé par Nabih
Berri, et Hizbollah. C'est alors que Nabih Berri décourvrit. étonné, que la majorité des
responsables militaires de son mouvement (DIRANI, Hamzah, Hamiya) étaient pro-iraniens
et qu ils étaient chargés de faire éclater de l'intérieur "Amal" ; il décida en Avril 1988 de
chasser momentanément du sud les éléments du Hizbollah. Ce dernier parti tout en
affirmant que "la guerre entre les frères, c'est à dire la guerre chiito-chiite, n'aura pas lieu"
répondit à l'expulsion de ses éléments du Sud par une attaque féroce menée contre Amal
dans la balieue sud de Beyrouth Ouest où Amal avait cru avoir affermi ses positions grâce à
l'aide syrienne. Mais Amal se rendit compte qu'il risquait l'anéantissement et réclama l'aide
des forces syriennes. Ces dernières intervinrent à pas prudents, pour tenir compte des
pressions pour ne pas dire des menaces iraniennes. La Syrie déploya ses forces dans quatre
points de contrôle sans pénétrer dans la banlieue Sud qui se transforma depuis lors en une
vraie poudrière toujours prête à exploser.
En même temps, le 4 mai 1988 eut lieu la libération des otages français après des
pourparlers avec Hizbollah, via Téhéran, qui voulait exprimer sa volonté de reprendre des
relations normales avec la France. Quant aux autres otages (Terry Waite, Anderson,
Thomas Southerland, John Mac Carthy et les autres), ils demeurèrent prisonniers dans la
banlieue sud de Beyrouth.
Depuis avril, Hizbollah avait donc perdu ses positions dans le sud Liban, mais il réussit par
contre à intensifier ses opérations contre les forces israéliennes et contre l'Armée du Sud
Liban (allié d'Israël) sous la direction du général Antoine Sahad. Cette réactivation du Front
Sud déplut à Amal qui recherche à instaurer la sécurité dans la région frontalière en y
installant principalement ses éléments. Il était évident que le Hezbollah allait tenter de
déserrer l'étau par lequel Amal cherchait à verouiller le sud. C'est ainsi que l'assassinat de
Daoud Daoud, responsable du Mouvement Amal dans le sud, fut considéré comme une
expression de la volonté du Hizbollah d'aller dans ce sens, bien que ce parti ne
revendique jamais l'assassinat.
La question demeure : est-ce là une position que dictent des considérations tactiques ou
est-ce une stratégie ? I1 est évident que Hizbollah connaîtra des difficultés qui resteront
cependant bien limitées et qu'il pourra surmonter grâce à la dynamique qui est sienne au
Liban, et grâce à ses positions acquises au sein des groupes libanais, et des blocs socio-
économiques.
UN ENSEMBLE D'ORGANISATIONS
1 - SECTION POLITIQUE
• JUND ALLAH (Les soldats d'Allah)... AL HARAS ATH THAWRI AL IRANI (les gardiens
de la Révolution iranienne) (Hafqar)
• KIFAH AL UMMA (Le combat de la communauté)
2 - SECTION SPIRITUELLE
• Front Islamique pour les forces et les chefs musulmans (cheikh mahram EL ARIFI,
cheikh maher HAMMOUD)
• Rassemblement des ULAMA de Jabal Amel (Cheikh Abdel Karim OBEID, Cheikh Abdel
Mouhsin FADLALLAH)
3. - SECTION SOCIALE
Si nous passons en revue les appellations que se donnent les factions actives du Hizbollah,
nous recensons pas moins de 20 organisations ou groupes qui constituent la partie active du
Hezbollah libanais et du réseau de ses relations à l'extérieur, en Irak, au Koweit, et en
Arabie Saoudite. Il est possible que toutes ces appellations soient des couvertures derrière
lesquelles se cachent deux organisations qui existent réellement, à savoir, le JIHAD
ISLAMIQUE (Houssayn MOUSSAWI) et l'ORGANISATION DE LA JUSTICE REVOLUTIONNAIRE
(Hajj Imad MOUGHLIYA)..Certaines de ces organisations sont liées à des noms de meneurs
bien précis tels que
• "Le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes détenus en France et
en Europe" qui a revendiqué la série des attentats sanglants perpétrés en France en
décembre 1985, puis en février, mars et septembre 1986.
Lorsque Hizbollah promulgua son programme, le 16 février 1985, il apparut qu'il était un
parti parfaitement organisé avec une structure pyramidale, mais qui laissait aux membres
ordinaires une liberté d'action certaine, de sorte que l'initiative demeure possible du moins
telle que le déclarait le programme publié jusqu'aux responsables de Sème degré.
Un conseil consultatif, l'organe le plus élevé du parti, décide et donne les ordres, trace les
relations avec Téhéran, bien que ses éléments constitutifs n'aient pas tous le même type de
relations avec ce pays qu'entretiennent d'autres personnes du Parti.
Un conseil exécutif, 2ème pouvoir du Parti, comprend 7 sections dans les rangs desquelles
on trouve des éléments choisis dans le rang du peuple. Ce conseil constitue le pilier de
l'action du Parti. Ce conseil admet trois directions régionales pour le Parti la direction
régionale pour le Sud Liban, la direction régionale pour Beyrouth et la Banlieue Sud, et la
direction régionale pour la Bekaa.
On peut relever que le mouvement Amal et les organisations palestiniennes avaient adopté
la même division régionale, avant 1982. Chacune de ces régions est divisée en trois
secteurs présidés par un des membres du bureau régional. Chaque secteur est divisé en
centres.
Beyrouth Ouest à son tour est divisée en 2 centres : Moussaytbé et Bourj Abi Haydar.
Chaque centre surveille plusieurs quartiers. Par exemple le centre de Moussaytbé surveille
le quartier Saint Elie.
Ce qui se dit de la région de Beyrouth Ouest, s'applique à l'organisation des autres régions.
Chaque quartier comprend des cellules, exactement comme c'est le cas pour tous les partis
à travers le monde.
LE CONSEIL CONSULTATIF
La plus haute autorité du Parti. Il est composé de 12 membres et présidé par l'Imam
Khomeini. Cette présidence n'est pas seulement honorifique. Les ordres viennent
effectivement d'Iran et de Khomeini en personne ; c'est lui qui décide en dernier les
grandes lignes de l'action du Parti. Après des changements survenus dernièrement, le
conseil consultatif se compose depuis juillet 1988, comme suit :
LE CONSEIL EXÉCUTIF
• Section Financière
Les chefs et les responsables du Hizbollah assument, au sein de leurs régions, plusieurs
responsabilités. La seule différence réside jusqu'à présent dans le degré de compétences
accordées à 'un ou à l'autre, ou à tel ou tel groupement au sein du Parti (Le meilleur
exemple en est le cas du Hajj Abdel Hadi HAMADE et celui du Hajj Imad MAGHNIYE La
prépondérance du nombre des religieux, depuis le premier jour de la création du Parti, est
la caractéristique constante du Hizbollah. Les ler, 2ème et Sème degrés des responsables
sont assumés jusqu'alors par des religieux. Quant aux civils, ils constituent la base tel que
les combattants et les éléments de la Résistance Islamique. Cependant, dans le cadre des
remaniements causés surtout par les derniers combats qui ont eu lieu surtout au sud Liban,
des changements importants eurent lieu dans le rang de ce qu'on peut nommer "le noyau
essentiel" du Parti.
Il semble que le Hizbollah est en voie de devenir un parti organisé à l'instar des autres
partis libanais. L'ancienne structure que l'Occident avait qualifiée de nébuleuse et de vague,
commence à devenir plus claire. La conséquence n'est pas dans un nouveau partage des
responsabilités, mais bien dans la limitation des libertés accordées par le passé à certains
chefs militaires, devenus maintenant responsables devant la direction du Parti. I1 en
résulte qu'ils ne peuvent plus comme par le passé procéder à des actions spontanées. Par
exemple, un homme comme HAMADE ne pourrait plus aujourd'hui recommencer l'action
qu'il imposa à la direction du Parti et à l'Iran, en prenant les otages allemands pour aider à
la libération de son frère.
De même le Parti ne peut plus permettre des opérations comme celle entreprise par
Maghanyé, qui ayant obtenu l'aide de certains responsables iraniens, détourna un avion
koweitien pour imposer à cet état de libérer un de ses parents retenus dans les prisons du
Koweit.
Du point de vue théorique, toutes ces opérations qui ont des raisons personnelles ou
familiales" ne peuvent plus se reproduire", parce que la République Islamique d'Iran
s'oriente vers la paix, et qu'elle vit au Liban une période de "flirt politique" avec la Syrie. Si
on n'a pas constaté de profonds changements au plan des dirigeants - ces changements
s'étant limités à une valse des responsabilités - il n'en va pas de même sur les plans
politique et financier.
De fait les chefs du Hizbollah doivent en référer à Téhéran avant.toute décision ou adoption
de mesures. La baisse de l'aide financière aura une influence nulle sur les opérations contre
Israël, mais elle vise surtout à rassembler ses centres au sud et dans Beyrouth où il a subi
des échecs face aux forc es syriennes. Seule la région de la Békaa a gardé la même
organisation que précédemment..
• Cheikh Ibrahim EL AMINE, porte parole officiel du Parti (était le représentant officiel
du Mouvement Amal à Téhéran jusqu'en 1982). Contrôle tous les services de
renseignements du Parti.
• Hajj Abdel Hadi HAMADE, responsable militaire des deux secteurs de Beyrouth Ouest
et de la banlieue sud. Est par conséquent l'interlocuteur principal du Colonel Ghazi
KANAAN, surtout durant les affrontements du Parti avec le mouvement Amal ou avec
les syriens.
4ème secteur . Basta, Bourj Abi Haidar Khandaq El Ghamiq responsable Hassane E1
HASSANE
Ces nouvelles divisions administratives ne changent en rien les compétences et les fonctions
des responsables militaires ou de la sécurité de Beyrouth Ouest ; elles sont seulement la
conséquence des affrontements avec Amal, et du déploiement syrien sur les limites de la
banlieue sud. Ces divisions visent à fortifier les postes de défense en cas de
renouvellement des affrontements.
• Mahmoud EL QACHI (iranien, de son vrai nom Khourchid Hamou Ali BADR, vit au
Liban depuis 1986 et parle l'arabe), responsable général de la ville de Tyr (sour)
• Cheikh Afif NABELSI, Imam des deux localités ghaziyé et Suksukiyé ; responsable du
parti dans les deux localités.
• Cheikh Mahmoud YAZBEK, porte parole officiel du Parti dans la Bekaa; responsable
de l'Ecole Islamique de Baalbeck ou il a remplacé cheikh TOUFAYLI.
Hizbollah a fondé ce mouvement vers le milieu de 1986 quand il fut convaincu qu'il était
impossible de mettre la main sur le mouvement scout d'Amal"AR RISALA AL ISLAMIYA". Ce
mouvement se développa de manière étonnante sur le plan du nombre (1 000 membres) et
sur le plan financier (Budget prévu annuellement . un million de dollards américain).
LES COURANTS
Mountazeri : Cheikh Abbas Moussawi, cheikh Irbahim EL AMINE, cheikh Hassan TRAD,
cheikh Maher Hammound, Cheikh Mouhammad MEQDAD, cheikh Zouhagrkini, Hajj Imad
Maghniyé
Rafsanjani Cheikh Mouhammad Houssayn Fadlallah, cheikh Soubhi Toufayli, cheikh Hassan
Naszallah, cheikh Mouhammad Yazbeck
C'est le courant qui collabore avec le directeur des renseignements syriens au Liban, le
Colonel Ghazi KANAAN. Pour certains on ne peut parler de "fidélité" à la Syrie, mais plutôt à
des "contacts imposés par les circonstances".
Pour certains autres il ne fait point de doute qu'ils sont liés par une double ou une triple
fidélité. Tel est le cas de Houssayn Moussawi (Iran, Syrie) sans oublier la Libye. La 2ème
fidelité peut ne pas être évidente, mais incluse dans la première essentielle (Iran) . En tout
état de cause, ceux qui sont connus pour être liés par leur fidélité à la Syrie, sont
essentiellement Houssayn MOUSSAWI, Moustapha SHEHADE, Mousen KANDIL, Cheikh
Houssayn KHALIL, Hassam RAAD, Ahmad HOUSSAYN OUNAYSSI, cheikh Ibrahim EL AMINE,
Hajj Abdel Hadi HAMADE.
3 - COURANT PRO PALESTINIEN
Moins important que les autres courants. Est représenté par cheikh Mouhammad AMINE,
cheikh Soubhi TOUFAYLI et Houssayn MOUSSWI.
Dans la base du parti, dans les milieux des miliciens et des membres ordinaires, on
rencontre des éléments liés avec les services de renseignements irakiens, qui reçoivent de
ces derniers des salaires réguliers en contrepartie des renseignements qu'ils fournissent.
Cependant l'argent n'explique pas à lui seul ce phénomène, étant donné que les éléments
du parti qui n'ont pas d'autres activités perçoivent des salaires conséquents payés par la
direction du parti. I1 semble que des relations existent toujours entre certains éléments du
parti qui avaient de la sympathie pour le Baath irakien ou qui se mouvaient dans son
courant. On cite à titre d'exemple le nom du cheikh Mouhammad EL AMINE.
Il n'y a aucun homme qui peut être considéré comme un symbole de ce courant au sein du
HIzbollah. En parlant de ce courant, nous voulons désigner certains ULEMAS (docteurs) du
Jabal Amel, qui avaient établi des relations, quelquefois d'ailleurs, sur un plan personnel,
avec des agents israéliens, et ce avant la fondation du Hizbollah, et l'invasion israélienne.
Ce courant s'est fortifié après le scandale de l'Iran-gate qui a prouvé qu'Israel vendait des
armes à l'Iran et avait des accords militaires avec ce pays.
I1 n'y a pas de relations organiques entre le Parti et Abou Nidal, et cela parce qu'il n'y a pas
un courant fondamentaliste qui ait des sympathies pour lui (hizbollah réserve ses
sympathies palestiniennes à l'organisation Fath) Abou Nidal a des contacts directs avec
Téhéran. Cependant ceci n'empêche pas qu'une coordination puisse s'établir entre les
éléments du parti ceux du groupe Abou Nidal, pour des actions bien précises au sud Liban
et dans la Békaa. Mais cette coordination résulterait de décisions prises à Téhéran et non
d'une sympathie du Hizbollah pour Abou Nidal.
ALLIANCES LIBANAISES
On pourrait penser de prime abord que Hizbollah est isolé au sein des autres formations
politiques libanaises, à cause de son extrémisme , de ses méthodes et de sa politique qui
vise à l'instauration d'une République Islamique au Liban. Mais en fait, la situation n'est pas
aussi simple. Nous voyons par exemple, que HIzbollah qui combat le Parti Communiste
Libanais, comprend des membres communistes en son sein ; tout comme il a des contacts
avec le camp conservateur (dans la région Est), alors que le "dialogue" officie se fait par
l'explosion de voitures piégées. I1 n'est pas rare de voir une coordination d'actions menées
conjointement par Hizbollah et "l'organisation d'action communiste".
On constate la même coordination entre HIzbollah et d'autres forces dans le sud pour des
actions contre les israéliens. I1 est acquis, par exemple, qu'il mène des actions communes
avec "l'Organisation Populaire Nassérienne" (commandée par Mustapha SAAD) à Saida.
Cette organisation est à la fois, fondamentaliste, arafatiste et nassérienne, et
particulièrement hostile à Damas.
Avec d'autres partis, auxquels quelquefois HIzbollah, a mené ou continue de mener des
combats, ce parti entretient des contacts et à des liens réels. Les plus naturels, à cause de
la communauté de rite, existent avec le mouvement Amal. Ces liens sont très forts en dépit
de la différence du choix politique, du fondamentalisme du hizbollah et de la laicité du
mouvement Amal. Avant qu'Amal n'ait expulsé un grand nombre de ses responsables qui
appartenaient en même temps au Hizbollah, les relations entre les deux parties étaient très
étroites . A titre d'exemple : cheikh Hassan TRAD était lié à ZAKARIYA HAMIYE, NOuhad
ECHMANE à Moustapha DIRANI, cheikh Mouhammad EL AMINE à AU HAMIYE.
Début 1987 commencèrent les relations de Téhéran avec le parti progressiste socialiste
(présidé par Walid Joumblat). Les responsables des deux partis se rencontrèrent souvent au
chouf et dans la Békaa. L'ambassadeur d'Iran visita Walid Joumblat qui lui rendit sa visite.
Cette relation apparut sur le terrain à l'occasion d'une faute commise par le responsable du
Jihad Islamique dans le sud (Mouhammad BEJJAJI) tué le 13 juillet 1988. „Hizbollah se lia
également avec le Parti Populaire syrien (courant Joubrane IREJI). Téhéran imposa au
commandement du hizbollah de travailler avec ce parti à condition que les contacts soient
pris par Hussayn TRAD (un des responsables des renseignements du Hizbollah) afin de
coordonner leurs actions contre les forces politiques de la région Est.
Les axes des forces politiques en Iran étant fortement diversifiés, Hizbollah a différents
canaux par lesquels il entre en relation avec ce Pays. En voici les plus importants
• EKHTARI, ambassadeur d'Iran en Syrie qui a passé plus de temps à Baalbeck qu'en
Syrie.
• Mohammad CHirazi.
I1 faudrait ajouter à toux ceux-ci d'autres canaux rattachés dans leur majorité à
Rafsanjani dont Cheikh Mahdi EL HARROUBI, directeur de la fondation ACH CHAHID, en
Iran, également Mouhammad Jawad LARIJANE, Houssayn CHEIKH AL ISLAM (tous deux
vices ministres des affaires étrangères) ; Mouhammad Ali BECHARTI, directeur du
ministère des affaires étrangères iranien.
La liste des "visiteurs" du Liban ne se limite pas à ceux là. A plusieurs reprises, ont visité
la Békaa, Mouhsin Rafiq DOST (quant il est Ministre) et Ali Akbar WILAYATI, pour un
jour ou deux, à l'occasion d'une visite à DAMAS. Parmi les responsables iraniens qui ont
visité le liban, pour de longues durées, en mai 1988 : Houssayn CHEIKH AL ISLAM, qui
a passé trois semaines au Liban. D'autres.personnes se rendent en visite au Liban de
manière discrète.
On sait que l'Iran a envoyé à BEYROUTH deux .délégués auxquels elle a confié une
mission de coordination avec Hizbollah à Baalbeck, et ce pour une durée indéterminée
qui pourrait durer trois mois. Les deux élégués sont QUAI, chef d'Etat Major de la garde
révolutionnaire au Liban de 1984 à 1987, et Jagged YAMANI, représentant de l'IMAM
KHOMEINI près de la garde révolutionnaire, rattaché momentanément au groupe de la
garde révolutionnaire iranienne qui se trouve au Liban . Les deux hommes sont connus
pour entretenir des relations étroites avec Rafsanjani.
EFFECTIFS ET BUDGET
Si nous comptons le nombre des éléments enrolés dans les organisations para militaires qui
constituent l'infra structure du Hizbollah (HIzbollah, Amal Islamique, Innd Allah (soldats de
dieu) Jamaa Islamiya (goupe islamique) etc ...) il apparait qu'il approcherait de 15 mille
(quinze mille) hommes chiites et sunnites. Le noyau central c'est à dire Hizbollah en lui-
même, compte sept mille éléments dont cinq mille entièrement consacrés à l'action au sein
du parti, de manière perma nente, avec un salaire mensuel, et ce dans les domaines
militaire, administratif, de la propagande, ainsi que les opérations ponctuelles et les autres
activités.
le salaire d'un militaire célibataire du Hizbollah s'élève actuellement à 125 dollars par mois ;
c'est une somme importante en livres libanaises; si nous considérons le dollar à 600 livres
libanaises, le salaire s'élève à 75 mille livres libanaises.
Le salaire d'un militaire marié varie entre 150 et 175 dollars par mois, selon le nombre
d'enfants dont il a la charge. Un grand responsable dans le parti peut toucher entre 300 et
500 dollars par mois, sans parler des autres dépenses afférentes à son action.
Les pertes en vie humaine qu'a subi hizbollah durant ses affrontements avec Amal, ont été
compensées par l'adhésion des éléments qui ont lâché Amal après son échec face au
hizbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth. On peut dire, que de manière générale,
hizbollah a toujours profité des problèmes d'Amal, par l'adhésion de nouveaux éléments en
son sein.
Quant au budget social du Hizbollah, c'est-à-dire des sommes consacrées aux familles des
martyrs, aux bourses d'étudiants, et à l'aide au pélerinage, il s'élève à dix millions de dollars
par an, alors que les sommes prévues pour la construction des mosquées, des hôpitaux et
des dispensaires, à Beyrouth Ouest, dans la Banlieue. Sud de Beyrouth, et à Baalbeck, elles
s'élèvent à 25 millions de dollars.
Le budget militaire, le coût du matériel et des provisions nécessaires aux batailles du Sud
liban qui ont occasionné un exode massif des partisans du parti après les affrontements
avec Amal... tout cela constitue un poids financier très lourd.
Les rentrées les plus importantes du parti viennent d'Iran par le biais de la Fondation ACH
CHAHID, sous forme de virement à Beyrouth. L'autre source de financement sont les dons
des émigrés chiites en afrique Noire et en Amérique du Nord. Hizbollah exige en outre aux
sociétés établies dans les régions ou il se trouve de payer de très fortes sommes. Refuser
de payer cet "impot révolutionnaire" occasionne l'explosion des locaux des sociétés et des
magasins de commerce. Cet impèt révolutionnaire est payé par tous, même par les familles
au revenu limité, chacune selon ses rentrées. Bien que minime, cet impôt est un moyen très
sûr de ramasser des fonds, étant donné le nombre très élevé des chiites.
Il faut citer parmi les revenus du Hizbollah les sommes payées par les gouvernements
étrangers à titre de rançon pour la libération de leurs citoyens, sans compter les rançons
payés par les familles aisées pour obtenir la libération de leurs enfants pris en otage.
Dans le passé, il fallait ajouter à cela des aides accordées par FATH et par la Libye. Il ne
faut pas oublier les revenus obtenus par le commerce de la drogue (surtout après 1986).
Quant aux établissements bancaires libanais où Hizbollah a ses comptes, quelquefois
plusieurs dans la même banque, ils se trouvent sur tout le territoire libanais. Les comptes
les plus importants sont à Beyrouth, et les autres dans le sud et la Bekaaa.
Les établissements les plus importants sont : la banque du Liban et de l'Imigration, Banque
Audé, la Banque de Syrie et du Liban, la Banque Arabe et la Banque Iranienne -Sadera Iran,
que dirige un iranien nommé BURHANI. Cette dernière banque vient d'ouvrir en septembre
1987 une agence dans le sud au milieu d'une cérémonie fastueuse à laquelle assista un
représentant personnel de Khomeini, une autre agence vient d'ouvrir ses portes dans la
Bekaa.
DGSE, 2002