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Origine : DGSE, France


Date : 2002
Objet : HIZBOLLAH : LA STRUCTURE ET LES HOMMES

NDLR : Un document exceptionnel en ces temps de terrorisme. La fiche technique des services
secrets français sur le Hizbollah. Voilà ce qu’est réellement le Hisbollah.

Hizbollah au Liban n'est pas seulement un mouvement politique et religieux, c'est un


évènement historique, relié directement à la Révolution iranienne et au recul du sentiment
national simultanément dans les pays du Machreq et du Maghreb. Hizbollah (dans ses
racines iraniennes et ses prolongements arabes, africains et européens) fait l'objet de cette
étude qui porte sur le mouvement, vu de l'intérieur, dans sa structure interne, ses hommes
et ses ambitions.

QUI EST-IL ?

L'appellation "Hizbollah" a été utilisé dans un verset du Coran, où il est dit "Le Parti de Dieu
(Hizbollah) est vainqueur". Durant les cérémonies organisées pour fêter le retour de
Khomeini à Téhéran, le ler février 1979, ce verset est apparu sur beaucoup des banderoles
brandies par la foule. Après cette date, fut fondé à Téhéran le Hizbollah, sous la direction du
Mullatullah Hadi GHAFARI, devenu ultérieurement Hujjatullah GHAFARI.

Pour réaliser leur volonté maintes fois déclarée d'exporter "la Révolution Islamique", les
responsables iraniens procédèrent à la diffusion de leur idée de fonder "Hizbollah" dans les
pays où vivaient des membres de la communauté chiite.

A cause de sa situation historique et de son instauration sur une formule sociale et politique
particulière, le Liban fut le pays le plus réceptif à la pensée iranienne qui prit forme sous le
slogan de la libération de Jérusalem". Ce slogan fut lancé par les leaders iraniens en 1979,
et se répandit avec force au Liban, en réaction à l'invasion israélienne de l'été 1982.
Cependant les origines du Hizbollah au Liban remontent à l'année 1970, quand les futurs
chefs de la République Islamique n'étaient que des réfugiés politiques cachés et protégés
par l'organisation palestinienne FATH, dans ses camps tablis au Sud Liban.

A partir de 1980, l'étape d'enracinement idéologique et politique connut une extension


notable lorsque la Syrie accepta d'introduire au Liban, via Damas, des centaines de
volontaires iraniens, hommes et femmes, pour accomplir leur "Devoir Sacré contre Israël".
Se conformant aux directives iraniennes, le hizbollah libanais demeura, dans une relative
léthargie, en dépit du mouvement sépératiste qui surgit au sein d "'Amal" de Nabih Berri
suite à la fondation "d "'Amal Islamique" par Houssayn MOUSSAWI, dans le sens que les
fondamentalistes sunnites et chiites du Hizbollah, ne réussirent pas à instaurer une
structure indépendante et des cadres capables de prendre des initiatives ou à étendre le
mouvement.
Les ordres de création de cette structure sous l'appellation de "Hizbollah" fut donnée durant
le printemps 1984. Avant cette fondation, les fondamentalistes libanais inaugurèrent leurs
activités publiques par l'explosion du siège des Forces multinationales (Marines et français)
et ce en février 1984, et par le "nettoyage qu ils firent dans la partie Ouest de Beyrouth de
tous les mécréants, les corrompus et les espions". Ceci se fit sous forme de raids sur les
bars, les épiceries et les hôtels qui symbolisent la présence occidentale; puis Hizbollah
procéda par le biais du Jihad Islamique, et ce après avoir affermi sa présence dans certaines
régions du Liban, au kidnapping de certains citoyens occidentaux établis à Beyrouth, tentant
par là d'exercer des pressions sur leurs gouvernements afin qu'ils changent leurs politiques
dans le golfe.

La première opération de prise d'otage visa le vice Président de l'Université Américaine de


Beyrouth David DODGE, et ce en Juillet 1982 ; il fut libéré un an plus tard. Cette première
prise d'otage fut tentée à titre de test, puis adoptée, sur l'instigation des autorités
iraniennes, et pratiquée systématiquement. C'est ainsi qu'en 1984 on kidnappa William
BAKLEY, chef du bureau américain des renseignements au Liban, qui avait occupé ce poste
au temps du Chah, et qui mourut sous la torture..A partir de 1985, HIZBOLLAH devint une
des forces politiques les plus fortes sur la scène politique libanaise à Beyrouth-Ouest, au
sud et dans la Bekaa. I1 procédait à l'arrestation des "suspects", les jugeait et les
condamnait à mort. I1 réussit également à s'infiltrer dans la majrotié des milieux et des
institutions de l'Etat y compris l'Armée et les Forces de Sécurité Intérieure. Il kidnappa et
tua des citoyens libanais ou autres, spécialeme nt au cours de ses affrontements armés avec
certaines factions libanaises, en particulier le Parti Communiste libanais. C'est ainsi qu'au
cours de l'année 1986, onze grands responsables de ce Parti furent kidnappés ou
assassinés, et leurs corps jetés criblés de balles. Durant l'année 1985 eurent lieu de
nombreuses prises d'otages américains, anglais et français diplomates ou journalistes le
tout sur fond d'actions suicidaires, par camions piégés, perpétrées par des éléments du
Hizbollah contre des positions isréaliennes au Sud Liban. Ces opérations ajoutées aux
actions de la Résistance Nationale Libanaise amenèrent l'Armée israélienne à se retirer
jusqu'à une région proche de ses frontières connue sous le nom de "zone de sécurité".

Cependant la force du Hizbollah ne tient pas seulement à sa participation à la résistance


contre Israël mais également au soutien financier iranien. Grâce à ce soutien énorme il a
réussi à étendre sa domination sur une région non frontalière (Casa de Baalbeek dans la
Békaa) Dans cette région il installa des centres de service social, des hopitaux, des écoles,
des dispensaires, il ouvrit des magasins d'approvisionnement qui vendent au prix de
revient, les viandes, les légumes et les autres matières alimentaires. C'est là également que
les iraniens (des éléments des gardiens iraniens de la Révolution) ont donnés des aides
pour creuser des puits artésiens et installer l'électricité.

Cette activité sociale profita au Hizbollah beaucoup plus que ne lui profitèrent les
conférences et les combats politiques, et lui donnèrent la force suffisante pour affronter les
forces syriennes présentes dans la région.

C'est ainsi que plusieurs affrontements opposèrent les deux forces dans la Békaa et le Sud,
surtout que la Syrie désapprouva l'aide qu'apporta Hizbollah aux Forces Palestiniennes
encerclées par "Amal", l'allié de la Syrie, dans les camps de Beyrouth puis dans le sud. Le
pouvoir syrien réprouva également la prisé d'otages allemands, alors que la Syrie était en
butte aux accusations d'actions terroristes que lui lançait l'Allemagne fédérale et les Etats
du Marché commun, à la suite des attentats de novembre 1986.

Cette situation conduisit naturellement à des affrontements entre Amal, dirigé par Nabih
Berri, et Hizbollah. C'est alors que Nabih Berri décourvrit. étonné, que la majorité des
responsables militaires de son mouvement (DIRANI, Hamzah, Hamiya) étaient pro-iraniens
et qu ils étaient chargés de faire éclater de l'intérieur "Amal" ; il décida en Avril 1988 de
chasser momentanément du sud les éléments du Hizbollah. Ce dernier parti tout en
affirmant que "la guerre entre les frères, c'est à dire la guerre chiito-chiite, n'aura pas lieu"
répondit à l'expulsion de ses éléments du Sud par une attaque féroce menée contre Amal
dans la balieue sud de Beyrouth Ouest où Amal avait cru avoir affermi ses positions grâce à
l'aide syrienne. Mais Amal se rendit compte qu'il risquait l'anéantissement et réclama l'aide
des forces syriennes. Ces dernières intervinrent à pas prudents, pour tenir compte des
pressions pour ne pas dire des menaces iraniennes. La Syrie déploya ses forces dans quatre
points de contrôle sans pénétrer dans la banlieue Sud qui se transforma depuis lors en une
vraie poudrière toujours prête à exploser.

En même temps, le 4 mai 1988 eut lieu la libération des otages français après des
pourparlers avec Hizbollah, via Téhéran, qui voulait exprimer sa volonté de reprendre des
relations normales avec la France. Quant aux autres otages (Terry Waite, Anderson,
Thomas Southerland, John Mac Carthy et les autres), ils demeurèrent prisonniers dans la
banlieue sud de Beyrouth.

Depuis avril, Hizbollah avait donc perdu ses positions dans le sud Liban, mais il réussit par
contre à intensifier ses opérations contre les forces israéliennes et contre l'Armée du Sud
Liban (allié d'Israël) sous la direction du général Antoine Sahad. Cette réactivation du Front
Sud déplut à Amal qui recherche à instaurer la sécurité dans la région frontalière en y
installant principalement ses éléments. Il était évident que le Hezbollah allait tenter de
déserrer l'étau par lequel Amal cherchait à verouiller le sud. C'est ainsi que l'assassinat de
Daoud Daoud, responsable du Mouvement Amal dans le sud, fut considéré comme une
expression de la volonté du Hizbollah d'aller dans ce sens, bien que ce parti ne
revendique jamais l'assassinat.

Plus tard, les développements de la guerre irano irakienne, et la situation de l'économie


iranienne conduisirent à la diminution de l'aide financière iranienne au Hizbollah; libanais, et
à renoncer aux "actions extérieures", puisque l'Iran cherchait à sortir de l'isolement
international qu'elle connaissait.

La question demeure : est-ce là une position que dictent des considérations tactiques ou
est-ce une stratégie ? I1 est évident que Hizbollah connaîtra des difficultés qui resteront
cependant bien limitées et qu'il pourra surmonter grâce à la dynamique qui est sienne au
Liban, et grâce à ses positions acquises au sein des groupes libanais, et des blocs socio-
économiques.

UN ENSEMBLE D'ORGANISATIONS

Le Hizbollah libanais groupe des organisations, des rassemblements et des associations


différentes, chacune d'elle ayant un objectif bien défini au sein de l'ensemble, mais
concernées toutes à des degrés différents par des actions violentes. Nous avons pensé les
grouper dans 4 groupes principaux

1 - SECTION POLITIQUE

Comprend 15 organes indépendants, qui s'entraident tous en se groupant autour du noyau


central que conduit Cheikh Mohammad Houssagu FADLALLAH, le directeur spirituel. Sans
compter

• AMAL ISLAMIQUE et AL HARAKA AL ISLAMIYA (Mouvement Islamique (Sadeq EL


MOUSSAWI) HARAKAT AT TAWHID AL ISLAMIYA (Mouvement de l'unité islamique)
(Cheikh Said Chaabane)

• HURRAS ATH THAWRA AL ISLAMIYA (gardiens de la Révolution Islamique) (Cheikh-


Subhi TOUFAYLI)

• AL JAMAA AL ISLAMIYA (Le Groupement islamique) (Abdallah BABTI dans le nord,


Salah eddine ARQDANE, dans le sud)

• JUND ALLAH (Les soldats d'Allah)... AL HARAS ATH THAWRI AL IRANI (les gardiens
de la Révolution iranienne) (Hafqar)
• KIFAH AL UMMA (Le combat de la communauté)

• ANSAR AL IMAM (les partisans du Imam)

2 - SECTION SPIRITUELLE

Composée de mouvements suivants

• Rassemblement des Ulama (Docteurs) musulmans (Cheikh Maher HAMMOUD)

• Front Islamique pour les forces et les chefs musulmans (cheikh mahram EL ARIFI,
cheikh maher HAMMOUD)

• Rassemblement des ULAMA de Jabal Amel (Cheikh Abdel Karim OBEID, Cheikh Abdel
Mouhsin FADLALLAH)

• Rassemblement Islamique libanais.

3. - SECTION SOCIALE

En plus de l'UNION LIBANAISE DES ETUDIANTS MUSULMANS et de l'UNION FEMININE


ISLAMIQUE, cette section comprend les institutions de bienfaisance telles que

• La Famille de la fraternité (cheikh Mouhammad Houssayn FADLALLAH)

• L'Association de bienfaisance Islamique (Cheick Zouhair KENJ)

• L'Association du Renouveau Social Islamique (Cheikh Mouhammad EL BAKHOUR)

• Les Scouts du Mehdi (Cheikh Naïm KASSEM)

• L'Association de l'Enseignement religieux Islamique

• L'Institut de la doctrine Islamique

4 - SECTION DES ACTIVITES MILITAIRES ET POLITIQUES

Si nous passons en revue les appellations que se donnent les factions actives du Hizbollah,
nous recensons pas moins de 20 organisations ou groupes qui constituent la partie active du
Hezbollah libanais et du réseau de ses relations à l'extérieur, en Irak, au Koweit, et en
Arabie Saoudite. Il est possible que toutes ces appellations soient des couvertures derrière
lesquelles se cachent deux organisations qui existent réellement, à savoir, le JIHAD
ISLAMIQUE (Houssayn MOUSSAWI) et l'ORGANISATION DE LA JUSTICE REVOLUTIONNAIRE
(Hajj Imad MOUGHLIYA)..Certaines de ces organisations sont liées à des noms de meneurs
bien précis tels que

• Liwàà al-Islam (La Brigade de l'Islam) (Cheikh Abbas MOUSSAWI)

• Fida'iyan al-Imam al Hussayn (les Fida'iyun du Imam Hussayn) 'Cheikh Abdallah


MOUSSAWI)

D'autres n'ont pas de chefs connus

• "Les Brigades secrètes de Houssayn"


• “Les Forces de Siffine" (Hizbollah)

• "Le mouvement indépendant pour la libération des otages" (Hizbollah, organistions


palestiniennes)

• "Organisation de la justice divine"

• "Les partisans de Mouhammad"

• "Les Partisans d'Allah"

• "Le Mouvement des méprisés de la terre" (Mouhammad CHOUKR, Houssayn


SABLINI)

• "Organisation de la Vérité contre le mensonge"

• "Organisation de la Défense du peuple libre" "Organisation de la Vengeance


islamique"

• "Le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes détenus en France et
en Europe" qui a revendiqué la série des attentats sanglants perpétrés en France en
décembre 1985, puis en février, mars et septembre 1986.

UNE ORGANISATION PYRAMIDALE

Lorsque Hizbollah promulgua son programme, le 16 février 1985, il apparut qu'il était un
parti parfaitement organisé avec une structure pyramidale, mais qui laissait aux membres
ordinaires une liberté d'action certaine, de sorte que l'initiative demeure possible du moins
telle que le déclarait le programme publié jusqu'aux responsables de Sème degré.

Cette structure est conçue comme suit :

Un conseil consultatif, l'organe le plus élevé du parti, décide et donne les ordres, trace les
relations avec Téhéran, bien que ses éléments constitutifs n'aient pas tous le même type de
relations avec ce pays qu'entretiennent d'autres personnes du Parti.

Un conseil exécutif, 2ème pouvoir du Parti, comprend 7 sections dans les rangs desquelles
on trouve des éléments choisis dans le rang du peuple. Ce conseil constitue le pilier de
l'action du Parti. Ce conseil admet trois directions régionales pour le Parti la direction
régionale pour le Sud Liban, la direction régionale pour Beyrouth et la Banlieue Sud, et la
direction régionale pour la Bekaa.

On peut relever que le mouvement Amal et les organisations palestiniennes avaient adopté
la même division régionale, avant 1982. Chacune de ces régions est divisée en trois
secteurs présidés par un des membres du bureau régional. Chaque secteur est divisé en
centres.

A titre d'exemple, la région de Beyrouth est divisée en 2 secteurs : le secteur de Beyrouth


Ouest, et le secteur de la banlieue sud.

Beyrouth Ouest à son tour est divisée en 2 centres : Moussaytbé et Bourj Abi Haydar.
Chaque centre surveille plusieurs quartiers. Par exemple le centre de Moussaytbé surveille
le quartier Saint Elie.

Ce qui se dit de la région de Beyrouth Ouest, s'applique à l'organisation des autres régions.
Chaque quartier comprend des cellules, exactement comme c'est le cas pour tous les partis
à travers le monde.

LES ORGANES DE L'ORGANISATION

-un conseil consultatif


-un conseil exécutif
Les directions régionales : Sud Liban, Beyrouth et Banlieue sud, Békaa
Les secteurs
Les Centres
Les quartiers
Les cellules

LE CONSEIL CONSULTATIF

La plus haute autorité du Parti. Il est composé de 12 membres et présidé par l'Imam
Khomeini. Cette présidence n'est pas seulement honorifique. Les ordres viennent
effectivement d'Iran et de Khomeini en personne ; c'est lui qui décide en dernier les
grandes lignes de l'action du Parti. Après des changements survenus dernièrement, le
conseil consultatif se compose depuis juillet 1988, comme suit :

• Cheikh Mouhammad Houssayn FADLALLAH : directeur spirituel général


• Cheikh Sobhi TOUFAYLI : directeur spirituel et chef de la région de la Bekaa
• Cheikh Abbas MOUSSAWI : chef de la région du Sud
• Cheikh Ibrahim EL AMINE : porte parole officiel du Parti et chef des services de
Renseignements
• Cheikh Hassan TRAD : responsable du conseil consultatif de Beyrouth
• Houssayn EL MOUSSAWI : chef d'Amal Islamique et responsable du Jihad Islamique
• Cheikh Mouhammad MEQDAD : responsable général de la région de Beyrouth
• Cheikh Saïd CHAABANE : chef du mouvement de l'Unité islamique
• Cheikh Maher HAMMOUD : chef du rassemblement des Ulamaa (docteurs)
musulmans
• Cheikh mouhammad AL AMINE : directeur spirituel de la région de la Békaa-ouest.
• Cheikh Mouhammad KANAANE (Le Martyre) responsable de la fondation ACH-Chahid
section Liban
• Tabal Houssayn HAMIYA responsable de la sécurité à BEYROUTH.

LE CONSEIL EXÉCUTIF

Deuxième autorité au sein du Parti. Composé de plusieurs sections comportant chacune


plusieurs bureaux.

• Section la Doctrine (cheikh Mouhammad Houssayn FADLALLAH), publie un me nsuel


AS SABIL, à usage interne, et un hebdomadaire politique, organe officiel du Parti :
AL AHAD.

• Section Politique (Cheikh Soubhi TOUFAYLI et Abbas MOUSSAWI)

• Section Sécurité (Hajj Houssayn A1 Khalil A1 MOUSSAWI)

• Section information et relations extérieures(Cheikh Ibrahim EL AMINE)


• Section Éducation et scoutisme (Cheikh Naïm KASSEM)

• Section Financière

• Section juridique Houssayn MOUSSAWI Cheikh FADLAL AH

• Fondation ACH CHAHID, une des principales sources de financement de Hizbollah,


qui assure les relations permanentes avec le conseil constitutionnel (Cheikh
Mouhammad KANAAN).
QUI SONT LES HOMMES DU HIZBOLLAH

Les chefs et les responsables du Hizbollah assument, au sein de leurs régions, plusieurs
responsabilités. La seule différence réside jusqu'à présent dans le degré de compétences
accordées à 'un ou à l'autre, ou à tel ou tel groupement au sein du Parti (Le meilleur
exemple en est le cas du Hajj Abdel Hadi HAMADE et celui du Hajj Imad MAGHNIYE La
prépondérance du nombre des religieux, depuis le premier jour de la création du Parti, est
la caractéristique constante du Hizbollah. Les ler, 2ème et Sème degrés des responsables
sont assumés jusqu'alors par des religieux. Quant aux civils, ils constituent la base tel que
les combattants et les éléments de la Résistance Islamique. Cependant, dans le cadre des
remaniements causés surtout par les derniers combats qui ont eu lieu surtout au sud Liban,
des changements importants eurent lieu dans le rang de ce qu'on peut nommer "le noyau
essentiel" du Parti.

Il semble que le Hizbollah est en voie de devenir un parti organisé à l'instar des autres
partis libanais. L'ancienne structure que l'Occident avait qualifiée de nébuleuse et de vague,
commence à devenir plus claire. La conséquence n'est pas dans un nouveau partage des
responsabilités, mais bien dans la limitation des libertés accordées par le passé à certains
chefs militaires, devenus maintenant responsables devant la direction du Parti. I1 en
résulte qu'ils ne peuvent plus comme par le passé procéder à des actions spontanées. Par
exemple, un homme comme HAMADE ne pourrait plus aujourd'hui recommencer l'action
qu'il imposa à la direction du Parti et à l'Iran, en prenant les otages allemands pour aider à
la libération de son frère.

De même le Parti ne peut plus permettre des opérations comme celle entreprise par
Maghanyé, qui ayant obtenu l'aide de certains responsables iraniens, détourna un avion
koweitien pour imposer à cet état de libérer un de ses parents retenus dans les prisons du
Koweit.

Du point de vue théorique, toutes ces opérations qui ont des raisons personnelles ou
familiales" ne peuvent plus se reproduire", parce que la République Islamique d'Iran
s'oriente vers la paix, et qu'elle vit au Liban une période de "flirt politique" avec la Syrie. Si
on n'a pas constaté de profonds changements au plan des dirigeants - ces changements
s'étant limités à une valse des responsabilités - il n'en va pas de même sur les plans
politique et financier.

De fait les chefs du Hizbollah doivent en référer à Téhéran avant.toute décision ou adoption
de mesures. La baisse de l'aide financière aura une influence nulle sur les opérations contre
Israël, mais elle vise surtout à rassembler ses centres au sud et dans Beyrouth où il a subi
des échecs face aux forc es syriennes. Seule la région de la Békaa a gardé la même
organisation que précédemment..

LES DIRIGEANTS IMPORTANTS DU HIZBOLLAH

1. - La région et les secteurs de Beyrouth et de la Banlieue sud

• Cheikh Mouhammad Houssayn FADLALLAH, directeur spirituel du Hizbollah, Imam de


la Mosquée du Imam ar-Rida sis dans le quartier Bir E1 Abd, et responsable de la
section doctrinale théologique, et du comité social du Parti.

• Cheikh Mouhammad chafiq E1 MEQDAD, responsable de la Banlieue sud et officier de


liaisons avec les iraniens

• Cheikh Ibrahim EL AMINE, porte parole officiel du Parti (était le représentant officiel
du Mouvement Amal à Téhéran jusqu'en 1982). Contrôle tous les services de
renseignements du Parti.
• Hajj Abdel Hadi HAMADE, responsable militaire des deux secteurs de Beyrouth Ouest
et de la banlieue sud. Est par conséquent l'interlocuteur principal du Colonel Ghazi
KANAAN, surtout durant les affrontements du Parti avec le mouvement Amal ou avec
les syriens.

• Houssayn SABRA, adjoint au Hajj Abdel Hadi HAMADE

• Cheikh Ali YASSINE, responsable militaire de Beyrouth Ouest

• Hajj Imad MAGHNIYE, responsable de la sécurité au niveau régional, chargé de


préparer les opérations extérieures (terrorisme)

• Cheikh Hassan NASRALLAH, responsable militaire et politique dans le quartier Bir-El-


Abd, chef du comité de la sécurité pour la banlieue Sud.

• Cheikh Hassan TRAD, adjoint au Cheikh NASRALLAH dans la banlieue sud.

• Hajj Moustapha CHEHADE, responsjable militaire de Beyrouth Ouest (précèdement


dans le quartier de Basta)

• Talal Houssayn HAMIYE, responsable de la sécurité à Beyrouth Ouest

• Hajj Houssayn EL KHALIL, adjoint à Talal Houssayn HAMIYE

• Cheikh Ibrahim EL KBAYSSE, un des grands responsables militaires de Beyrouth


Ouest, en coordination avec Hajj Moustapha CHEHADE

• Cheikh Mouhammad KANAAN, directeur de la fondation ACH CHOUHADA

• Cheikh Zouhayr KINJ, association de la FOI ISLAMIQUE (IMANE), membre du


rassemblement des docteurs musulmans de Beyrouth et l'un des responsables des
relations extérieures et de la commission des Finances du Parti.

• Cheikh Houssayn EL GHABRISSI, chef du rassemblement des docteurs musulmans


de Beyrouth

• Mouhsen AL KINDIL, responsable du quartier de Bourj E1 Barajneh

• Cheikh Naïm KASSEM chef de l'association de l'enseignement religieux islamique, de


l'Union des Etudiants musulmans, et de l'association des Scouts du Mehdi.

• Cheikh Mouhammad Ismail EL KHALIQ, représentant au Liban de l'Ayatollah


MONTAZERI, chef du secteur musulman fortifié sur la route de l'aéroport.

• Ahmad Hassan OUNAYSSI, et Hassan RAAD, tous deux responsables du problème


des otages étrangers détenus par Hizbollah

• Cheikh Ali EL AMINE responsable du quartier Es Selloum, et de l'Ecole islamique de


ce quartier

• Cheikh Mohammad EL BAKHOUR (sunnite) directeur du mouvement social islamique

• Moustapha JOUMAA, responsable militaire de l'association des scouts "El Mehdi".

• Akram AL YATIM, responsible militaire du quartier khandaq E1 Ghamiq

• Ali JELOUANE, cheikh Ibrahim EL KHAZMI, et Cheikh Ali CHAAR, responsables du


quartier Ouzaï
En ce qui concerne les nouvelles modifications de la division administrative du secteur de
Beyrouth Ouest qui constitue une partie de la région de Beyrouth, les dernières informations
font part de la situation suivante

1er secteur : Moussaytbé, quartier A1 Lija : responsable Ali HAMDANE

2éme secteur : QOUNTARI, Hamra : responsable Hajj DIB

3ème secteur : La Corniche de Mazraa ; Ain Mreyssé . responsable Mahmoud ZEITOUNE

4ème secteur . Basta, Bourj Abi Haidar Khandaq El Ghamiq responsable Hassane E1
HASSANE

Ces nouvelles divisions administratives ne changent en rien les compétences et les fonctions
des responsables militaires ou de la sécurité de Beyrouth Ouest ; elles sont seulement la
conséquence des affrontements avec Amal, et du déploiement syrien sur les limites de la
banlieue sud. Ces divisions visent à fortifier les postes de défense en cas de
renouvellement des affrontements.

2 - LA REGION ET LES SECTEURS DU LIBAN SUD

• Cheikh Abbas MOUSSAWI, membre du conseil exécutif, a été nommé depuis


plusieurs mois, dans le sud où il est devenu le premier coordinateur de toutes les
opérations de Résistance Islamique, demeure en contact direct avec les services
iraniens (diplomates et renseignements) ; à une place prédominante dans le
ouvement islamique.

• Cheikh Maher HAMMOUD chef du Rassemblement des ULAMA (docteurs) musulmans


de Saida, porte parole officiel du Front Islamique des Forces et chefs musulmans.

• Cheikh Ali YASSINE, responsable de la Résistance Islamique dans le secteur de


Majdel Silm

• Mahmoud EL QACHI (iranien, de son vrai nom Khourchid Hamou Ali BADR, vit au
Liban depuis 1986 et parle l'arabe), responsable général de la ville de Tyr (sour)

• Cheikh Abdel Karim OUBEYD, Imam de la localité de Jibchit, responsable du Parti


dans la localité (et ce depuis l'assassinat du cheikh Ragheb HARB en février 1984
considéré comme un pilier du Parti dans le secteur)

• Cheikh Afif NABELSI, Imam des deux localités ghaziyé et Suksukiyé ; responsable du
parti dans les deux localités.

• Cheikh Abdel Mounem MOUHANNA, Iman de la localité de Siddigine ; responsable de


l'école musulmane de la localité

• Cheikh Abdallah EL HALLAQ, un des grands responsables du Rassemblement des


ULMA (docteurs) usulmans

• Cheikh Hassan El-HARIRI, responsable de la localité Deir QANUN EN NAHR

• Cheikh Houssayn SROUR, responsable politique du sud et de l'école musulmane de


Tyr

• Ali MEQDAD, responsable politique du secteur de Jibehit Nabatich


• Cheikh Soubhi TOUFAYLI, directeur spirituel général de la région de la Békaa,
nommé dernièrement responsable de la Békaa Ouest, afin d'intensifier la résistance
Islamique contre les israéliens ; il est également chef de la commission militaire du
parti.

• Houssayn MOUSSAWI, chef d'Amal Islamique, responsable du Jihad Islamique et du


camp du Hizbollah dans la Békaa

• Cheikh Mouhammad AL AMINE, responsable politique général, et directeur spirituel


du secteur de la Bekaa Ouest

• Cheikh Mahmoud YAZBEK, porte parole officiel du Parti dans la Bekaa; responsable
de l'Ecole Islamique de Baalbeck ou il a remplacé cheikh TOUFAYLI.

• Soulagman YAGHI, responsable général du secteur Ras E1-Ayn Hermel

• Mouhammad TARRAF, un des responsables de la caserne "Cheikh Abdallah", ancien


adjoint du Cheikh TOUFAYLI et adjoint actuel de Cheikh YAZBEK

• Cheikh Mouhammad YAGHI, responsable général de l'information dans la Békaa, est


en contact permanent avec les responsables iraniens.

• Cheikh Hassan El AMINE, un des responsables de la Békaa

• Hassan SALHAB, responsable de la sécurité de la ville de Baalbeck

• Cheikh Ahmad TOUFAYLI, responsable du commandement général à l'hôtel Khaouam


(ville de Baalbeck)

• Cheikh Abbas NASRALLAH, un des responsables militaires à la caserne "cheikh


abdallah".

• Cheikh Ali NOUN, directeur spirituel de la région de la Békaa Nord

• Salah NOUN, principal responsable du commandement général de la localité "Nabi


chit", ou se trouvent en permanence 3000 hommes armés. Il est également chargé
d'organiser certaines opérations importantes au Liban et à l'extérieur.

• Cheikh Ali MOUSFI, responsable politique dans la Békaa

• Houssayn Youssef SBAT, responsable du secteur E1-Ayn, secrétaire général et


coordinateur des commissions du Parti pour la région (financière, sécurité,
organisation, etc... )

• Cheikh Hassane TALEB, responsable du secteur de la localité Ali Nahri

• Ali MOUSSAWI, un des responsables militaires de la Békaa

• CHeikh Ali YAZBEK, directeur de l'Ecole Islamique à Haouche Rafga.

• Cheikh Mouhammad MOUSSAWI, responsable région des Saouths "E1-Mehdi".

• Cheikh Khodr TLAYSS, responsable à Brital

• Cheikh Issam CHAMASS, Imam de la localité de Machghara

3 - LA BEKAA ET LES SECTEURS DE LA BEKAA


La Békaa est la région pour laquelle les iraniens ont prévu le budget le plus élevé, et sur
laquelle ils fondent les plus grands espoirs pour l'instauration d'une petite république
islamique au Liban. Quand le sud Liban et la banlieue Sud ont été le théâtre d'un
développement du parti Hizbollah", on considéra Baalbeck comme la ligne de défense
ultime du Parti ; c'est pourquoi elle constitue une ligne rouge qu'il n'est pas permis de
traverser. Si le déploiement du Parti dans la balieue sud peut faire l'objet de négociations, il
ne peut être question d'attaquer la ville de Baalbeck. La gêne qu'éprouve la Syrie devant
Hizbollah n'apparaît guère à.Baalbeck, sinon de manière légère. La ville est sous le
commandement total du Hizbollah, qui soigne et enseigne gratuitement. D'autre part, le
Parti maintient des postes militaires fortifiés en ville, et s'il advenait que la Syrie attaquât
Baalbeck, avec ou sans l'aide d'Amal, cela signifierait que les.relation syro iraniennes se
soient détériorées de manière irrévocable

LE COUTS D'EL MEHDI

Hizbollah a fondé ce mouvement vers le milieu de 1986 quand il fut convaincu qu'il était
impossible de mettre la main sur le mouvement scout d'Amal"AR RISALA AL ISLAMIYA". Ce
mouvement se développa de manière étonnante sur le plan du nombre (1 000 membres) et
sur le plan financier (Budget prévu annuellement . un million de dollards américain).

LES COURANTS

On ne remarque pas une grande homogénéité ni au sein du noyau qui forme le


commandement central, ni au niveau des différentes factions proches d'Iran : il y a la
fidélité à la personne de l'Imam Khomeini et au principe de la République Islamique, qui
forme le dénominateur commun qui cimente l'ensemble. Mais le Parti contient différents
courants alliés à différentes autres forces libanaises.

1 - UN COURANT PRO IRANIEN

Ce courant est partagé par la fidelité à deux personnalités iraniennes : Mountazeri et


Rafsanjani.

Mountazeri : Cheikh Abbas Moussawi, cheikh Irbahim EL AMINE, cheikh Hassan TRAD,
cheikh Maher Hammound, Cheikh Mouhammad MEQDAD, cheikh Zouhagrkini, Hajj Imad
Maghniyé

Rafsanjani Cheikh Mouhammad Houssayn Fadlallah, cheikh Soubhi Toufayli, cheikh Hassan
Naszallah, cheikh Mouhammad Yazbeck

2 - UN COURANT PRO SYRIEN

C'est le courant qui collabore avec le directeur des renseignements syriens au Liban, le
Colonel Ghazi KANAAN. Pour certains on ne peut parler de "fidélité" à la Syrie, mais plutôt à
des "contacts imposés par les circonstances".

Pour certains autres il ne fait point de doute qu'ils sont liés par une double ou une triple
fidélité. Tel est le cas de Houssayn Moussawi (Iran, Syrie) sans oublier la Libye. La 2ème
fidelité peut ne pas être évidente, mais incluse dans la première essentielle (Iran) . En tout
état de cause, ceux qui sont connus pour être liés par leur fidélité à la Syrie, sont
essentiellement Houssayn MOUSSAWI, Moustapha SHEHADE, Mousen KANDIL, Cheikh
Houssayn KHALIL, Hassam RAAD, Ahmad HOUSSAYN OUNAYSSI, cheikh Ibrahim EL AMINE,
Hajj Abdel Hadi HAMADE.
3 - COURANT PRO PALESTINIEN

La fidélité de ce courant va essentiellement vers l'organisation de FATH, sous le


commandement de Yasser ARAFAT. I1 est représenté à Beyrouth par Imad MEGHNIYE et
Hajj Abdel Hadi HAMADE (qui faisait partie précédemment de FATH), Hajj Moustapha
HAMADE (précédemment membre d'Amal et en relation avec Fath). On peut citer
également Amin KHALIFE (un des responsables de la résistance Islamique dans le sud
Liban), cheikh Maher HAMMOUD (en relation avec Fath à Saïda), Cheikh Mouhammad
AMINE, cheikh Salim LABABIDI et cheikh ABdallah KHALLAQ.

4 - COURANT PRO LIBYEN

Moins important que les autres courants. Est représenté par cheikh Mouhammad AMINE,
cheikh Soubhi TOUFAYLI et Houssayn MOUSSWI.

5 - COURANT PRO IRAKIEN

Dans la base du parti, dans les milieux des miliciens et des membres ordinaires, on
rencontre des éléments liés avec les services de renseignements irakiens, qui reçoivent de
ces derniers des salaires réguliers en contrepartie des renseignements qu'ils fournissent.
Cependant l'argent n'explique pas à lui seul ce phénomène, étant donné que les éléments
du parti qui n'ont pas d'autres activités perçoivent des salaires conséquents payés par la
direction du parti. I1 semble que des relations existent toujours entre certains éléments du
parti qui avaient de la sympathie pour le Baath irakien ou qui se mouvaient dans son
courant. On cite à titre d'exemple le nom du cheikh Mouhammad EL AMINE.

6 - UN COURANT QUI TRAVAILLE AU PROFIT D'ISRAEL

Il n'y a aucun homme qui peut être considéré comme un symbole de ce courant au sein du
HIzbollah. En parlant de ce courant, nous voulons désigner certains ULEMAS (docteurs) du
Jabal Amel, qui avaient établi des relations, quelquefois d'ailleurs, sur un plan personnel,
avec des agents israéliens, et ce avant la fondation du Hizbollah, et l'invasion israélienne.
Ce courant s'est fortifié après le scandale de l'Iran-gate qui a prouvé qu'Israel vendait des
armes à l'Iran et avait des accords militaires avec ce pays.

7 - HIZBOLLAH ET ABOU NIDAL

I1 n'y a pas de relations organiques entre le Parti et Abou Nidal, et cela parce qu'il n'y a pas
un courant fondamentaliste qui ait des sympathies pour lui (hizbollah réserve ses
sympathies palestiniennes à l'organisation Fath) Abou Nidal a des contacts directs avec
Téhéran. Cependant ceci n'empêche pas qu'une coordination puisse s'établir entre les
éléments du parti ceux du groupe Abou Nidal, pour des actions bien précises au sud Liban
et dans la Békaa. Mais cette coordination résulterait de décisions prises à Téhéran et non
d'une sympathie du Hizbollah pour Abou Nidal.

ALLIANCES LIBANAISES

On pourrait penser de prime abord que Hizbollah est isolé au sein des autres formations
politiques libanaises, à cause de son extrémisme , de ses méthodes et de sa politique qui
vise à l'instauration d'une République Islamique au Liban. Mais en fait, la situation n'est pas
aussi simple. Nous voyons par exemple, que HIzbollah qui combat le Parti Communiste
Libanais, comprend des membres communistes en son sein ; tout comme il a des contacts
avec le camp conservateur (dans la région Est), alors que le "dialogue" officie se fait par
l'explosion de voitures piégées. I1 n'est pas rare de voir une coordination d'actions menées
conjointement par Hizbollah et "l'organisation d'action communiste".

On constate la même coordination entre HIzbollah et d'autres forces dans le sud pour des
actions contre les israéliens. I1 est acquis, par exemple, qu'il mène des actions communes
avec "l'Organisation Populaire Nassérienne" (commandée par Mustapha SAAD) à Saida.
Cette organisation est à la fois, fondamentaliste, arafatiste et nassérienne, et
particulièrement hostile à Damas.

Avec d'autres partis, auxquels quelquefois HIzbollah, a mené ou continue de mener des
combats, ce parti entretient des contacts et à des liens réels. Les plus naturels, à cause de
la communauté de rite, existent avec le mouvement Amal. Ces liens sont très forts en dépit
de la différence du choix politique, du fondamentalisme du hizbollah et de la laicité du
mouvement Amal. Avant qu'Amal n'ait expulsé un grand nombre de ses responsables qui
appartenaient en même temps au Hizbollah, les relations entre les deux parties étaient très
étroites . A titre d'exemple : cheikh Hassan TRAD était lié à ZAKARIYA HAMIYE, NOuhad
ECHMANE à Moustapha DIRANI, cheikh Mouhammad EL AMINE à AU HAMIYE.

Début 1987 commencèrent les relations de Téhéran avec le parti progressiste socialiste
(présidé par Walid Joumblat). Les responsables des deux partis se rencontrèrent souvent au
chouf et dans la Békaa. L'ambassadeur d'Iran visita Walid Joumblat qui lui rendit sa visite.
Cette relation apparut sur le terrain à l'occasion d'une faute commise par le responsable du
Jihad Islamique dans le sud (Mouhammad BEJJAJI) tué le 13 juillet 1988. „Hizbollah se lia
également avec le Parti Populaire syrien (courant Joubrane IREJI). Téhéran imposa au
commandement du hizbollah de travailler avec ce parti à condition que les contacts soient
pris par Hussayn TRAD (un des responsables des renseignements du Hizbollah) afin de
coordonner leurs actions contre les forces politiques de la région Est.

LES CANAUX DES CONTACTS

Les axes des forces politiques en Iran étant fortement diversifiés, Hizbollah a différents
canaux par lesquels il entre en relation avec ce Pays. En voici les plus importants

• KHOMEINY : par Ahmad DATSALMEJIAN, ambassadeur d'Iran au Liban, ou Hassam

• EKHTARI, ambassadeur d'Iran en Syrie qui a passé plus de temps à Baalbeck qu'en
Syrie.

• MONTAZERI, par des représentants du successeur désigné de Khomeini, dont les


plus importants sont Cheikh MOhammad Ismail KHALEQ, et Cheikh Ahmad E1
FAHDI. Dernièrement on a constaté un rapprochement des directives de Monteziri
avec celles du Président Iranien KHAMENAY.

• RAFSANGANI et MOUHAMMAD Rafiq DOST (à une période donnée). Leurs directives


étaient unifiées (Dost occupait le poste de Ministre de la garde révolutionnaire). Ces
contacts avaient lieu par le biais de plusieurs personnes :

• Le Commandant KHASKAR responsable du "Basardane" (gardiens de la


révolution au Liban).

• Sagged MOURTADA, chef d'état major de la garde révolutionnaire au Liban


(2ème homme dans le Commandement)

• Hassan ASSAKIRI, chef des renseignements de la garde révolutionnaire au


Liban

• Cheikh ISSA TABATBAI, délégué permanent de l'Iran au Liban


• Ali DOUITI, responsable de la sécurité à l'Ambassade iranienne de Beyrouth

• Mouhammad RAYACHAHRI, ministre de l'information iranien (des


renseignements) ses directives sont transmises par le chef des organes de
renseignements au Liban (SAVAMA).

• Mohammad CHirazi.

I1 faudrait ajouter à toux ceux-ci d'autres canaux rattachés dans leur majorité à
Rafsanjani dont Cheikh Mahdi EL HARROUBI, directeur de la fondation ACH CHAHID, en
Iran, également Mouhammad Jawad LARIJANE, Houssayn CHEIKH AL ISLAM (tous deux
vices ministres des affaires étrangères) ; Mouhammad Ali BECHARTI, directeur du
ministère des affaires étrangères iranien.

La liste des "visiteurs" du Liban ne se limite pas à ceux là. A plusieurs reprises, ont visité
la Békaa, Mouhsin Rafiq DOST (quant il est Ministre) et Ali Akbar WILAYATI, pour un
jour ou deux, à l'occasion d'une visite à DAMAS. Parmi les responsables iraniens qui ont
visité le liban, pour de longues durées, en mai 1988 : Houssayn CHEIKH AL ISLAM, qui
a passé trois semaines au Liban. D'autres.personnes se rendent en visite au Liban de
manière discrète.
On sait que l'Iran a envoyé à BEYROUTH deux .délégués auxquels elle a confié une
mission de coordination avec Hizbollah à Baalbeck, et ce pour une durée indéterminée
qui pourrait durer trois mois. Les deux élégués sont QUAI, chef d'Etat Major de la garde
révolutionnaire au Liban de 1984 à 1987, et Jagged YAMANI, représentant de l'IMAM
KHOMEINI près de la garde révolutionnaire, rattaché momentanément au groupe de la
garde révolutionnaire iranienne qui se trouve au Liban . Les deux hommes sont connus
pour entretenir des relations étroites avec Rafsanjani.

• Sayyed Ali Akbar MOHTACHEMI, ministre de l'Intérieur iranien . Ce canal est


d'apparition récente.

EFFECTIFS ET BUDGET

Si nous comptons le nombre des éléments enrolés dans les organisations para militaires qui
constituent l'infra structure du Hizbollah (HIzbollah, Amal Islamique, Innd Allah (soldats de
dieu) Jamaa Islamiya (goupe islamique) etc ...) il apparait qu'il approcherait de 15 mille
(quinze mille) hommes chiites et sunnites. Le noyau central c'est à dire Hizbollah en lui-
même, compte sept mille éléments dont cinq mille entièrement consacrés à l'action au sein
du parti, de manière perma nente, avec un salaire mensuel, et ce dans les domaines
militaire, administratif, de la propagande, ainsi que les opérations ponctuelles et les autres
activités.

le salaire d'un militaire célibataire du Hizbollah s'élève actuellement à 125 dollars par mois ;
c'est une somme importante en livres libanaises; si nous considérons le dollar à 600 livres
libanaises, le salaire s'élève à 75 mille livres libanaises.

Le salaire d'un militaire marié varie entre 150 et 175 dollars par mois, selon le nombre
d'enfants dont il a la charge. Un grand responsable dans le parti peut toucher entre 300 et
500 dollars par mois, sans parler des autres dépenses afférentes à son action.

Les pertes en vie humaine qu'a subi hizbollah durant ses affrontements avec Amal, ont été
compensées par l'adhésion des éléments qui ont lâché Amal après son échec face au
hizbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth. On peut dire, que de manière générale,
hizbollah a toujours profité des problèmes d'Amal, par l'adhésion de nouveaux éléments en
son sein.

Quant au budget social du Hizbollah, c'est-à-dire des sommes consacrées aux familles des
martyrs, aux bourses d'étudiants, et à l'aide au pélerinage, il s'élève à dix millions de dollars
par an, alors que les sommes prévues pour la construction des mosquées, des hôpitaux et
des dispensaires, à Beyrouth Ouest, dans la Banlieue. Sud de Beyrouth, et à Baalbeck, elles
s'élèvent à 25 millions de dollars.

Le budget militaire, le coût du matériel et des provisions nécessaires aux batailles du Sud
liban qui ont occasionné un exode massif des partisans du parti après les affrontements
avec Amal... tout cela constitue un poids financier très lourd.

En conséquence, les connaisseurs estiment que le budget annuel du Hizbollah au Liban


approche des 100 millions de dollars. Certaines sources affirment que le Parti a réussi à
acquérir dernièrement les missiles américains Stingher et les missiles français Milan.

Les rentrées les plus importantes du parti viennent d'Iran par le biais de la Fondation ACH
CHAHID, sous forme de virement à Beyrouth. L'autre source de financement sont les dons
des émigrés chiites en afrique Noire et en Amérique du Nord. Hizbollah exige en outre aux
sociétés établies dans les régions ou il se trouve de payer de très fortes sommes. Refuser
de payer cet "impot révolutionnaire" occasionne l'explosion des locaux des sociétés et des
magasins de commerce. Cet impèt révolutionnaire est payé par tous, même par les familles
au revenu limité, chacune selon ses rentrées. Bien que minime, cet impôt est un moyen très
sûr de ramasser des fonds, étant donné le nombre très élevé des chiites.

Il faut citer parmi les revenus du Hizbollah les sommes payées par les gouvernements
étrangers à titre de rançon pour la libération de leurs citoyens, sans compter les rançons
payés par les familles aisées pour obtenir la libération de leurs enfants pris en otage.

Dans le passé, il fallait ajouter à cela des aides accordées par FATH et par la Libye. Il ne
faut pas oublier les revenus obtenus par le commerce de la drogue (surtout après 1986).
Quant aux établissements bancaires libanais où Hizbollah a ses comptes, quelquefois
plusieurs dans la même banque, ils se trouvent sur tout le territoire libanais. Les comptes
les plus importants sont à Beyrouth, et les autres dans le sud et la Bekaaa.

Les établissements les plus importants sont : la banque du Liban et de l'Imigration, Banque
Audé, la Banque de Syrie et du Liban, la Banque Arabe et la Banque Iranienne -Sadera Iran,
que dirige un iranien nommé BURHANI. Cette dernière banque vient d'ouvrir en septembre
1987 une agence dans le sud au milieu d'une cérémonie fastueuse à laquelle assista un
représentant personnel de Khomeini, une autre agence vient d'ouvrir ses portes dans la
Bekaa.

DGSE, 2002

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