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Mémoire de recherche

Réalisé par : Abid Youssef

Encadré par : prof. Christian Cadiou

Niveau : Master Ingénierie Financière

2012 - 2013

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Remerciements………………………………………………………………………...3
Introduction………………...........................................................................................4
1ère partie : Présentation de la PME…………………………………......................5-26
Chapitre 1 : Définition de la PME et sa contribution dans l’économie
National…………………………………………………………………...5-18
Section 1 : Définition de la PME…………………………………………….................5-8
Section 2 : Les forces et les faiblesses des PME marocaines………………...................8-13
Section 3 : Contribution de la PME dans l’économie…………………………………..13-18
Chapitre 2 : Types de financement des PME au Maroc………………………………...19-26
A- Le crédit bancaire……………………………………………………………………19 
B- Le crédit bail………………………………………………………………………...19-22 
C- Accès aux financements des PME : via le capital risque……………………………22-23
D- Le marché des actions……………………………………………………………….23-24
E- Le financement par microcrédit……………………………………………………...24-25
F- Les lignes de crédit internationales…………………………………………………..25-26
2ème partie : Contraintes de financement des PME marocaines et les mesures
destinées à Les atténuer………………………………………………..27-38
Chapitre 1 : Les contraintes de financement des PME au Maroc……………………….27-29
A- Financement des PME et Asymétrie d’information …………………………….......27-28
B- Les contraintes d’ordre interne………………………………………………………28
C- Les contraintes d’ordre externe……………………………………………………...29
Chapitre 2 : Les mesures nécessaires pour faire face aux contraintes de financement
des PME (Charte de la PME)……………………………………………..30-38
A- Mesures de la charte d’aide aux PME………………………………………………31-32
B- Rôles de l’agence nationale pour la promotion de la PME…………………………32-36
C- les associations de soutien à la PME………………………………………………..36-37
D- Moyen et programme d’appui à la PME……………………………………………37-38 

Conclusion……………………………………………………………………………..39-40

Remerciements

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Je tiens à adresser mes plus vifs remerciements au professeur monsieur Christian
Cadiou de l’Université de BREST pour sa précieuse collaboration, ses conseils
et ses remarques concernant la rédaction de mon mémoire de fin d’étude.
Qu’il me soit permis à cette occasion de lui exprimer toute mon admiration
pour ses qualités humaines et professionnelles et lui exprimer toute ma gratitude.

Enfin, je voudrais remercier tous les professeurs qui nous ont accompagnés
durant notre formation en Master Ingénierie financière, pour le déroulement de
celle-ci et pour leur soutien tout au long de leurs interventions.

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Introduction générale

Les petites et moyennes entreprises(PME) constituent la trame du tissu


économique du Maroc. Elles occupent une place de choix dans le
développement national et participent de manière positive à la croissance, à la
création d’emplois et au développement de l’économie nationale.

Cependant, cette catégorie d’entreprises reste largement en deçà des potentialités


qu’elles peuvent faire valoir. Le problème de financement constitue la principale
contrainte de développement des PME et un important élément de blocage de
leur croissance. Dans un contexte de concurrence accrue et en vue de
promouvoir la PME, composante principale du tissu économique, les pouvoirs
publics ont entrepris des efforts qui jusqu’à présent ont permis de consolider
l’environnement financier général des entreprises. Ils ont aussi favorisé le
renforcement des ressources financières dédiées à la PME grâce à la
diversification des produits bancaires, au recours aux lignes de crédits bilatérales
et à la mise en place de fonds de garanties. La mise en place du capital-risque et
du crédit bail, du marché financier et du micro crédit avait pour l’objectif la
satisfaction des besoins financiers des PME, selon leur niveau de
développement. Néanmoins la part es PME bénéficiant de ces sources de
financement reste faible et la satisfaction des PME en matière de financement
est insuffisante.

L’objectif de ce travail est de fournir quelques éléments à même de contribuer à


la réflexion sur une question aujourd’hui de grande actualité au Maroc à savoir,
le problème de financement des petites et moyennes entreprises. Le choix du
thème s’inscrit dans une perspective qui vise à apporter une contribution dans la
compréhension des problèmes de financement que connaissent les PME.

Notre réflexion portera sur les différents obstacles qui limitent les PME au
financement et l’impact des dispositions de la charte de la PME sur le plan de
financement.

Notre travail est structuré comme suit :

Dans la première partie nous allons présenter la PME marocaine, montrer son
importance dans l’économie, et traiter les différents types de financement qui lui
sont consacrés.

Dans la deuxième partie, on va traiter les contraintes de financement de la PME


et montrer l’apport de la Charte de la PME en matière de financement.

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Première partie : Présentation de la PME
Chapitre 1 : Définition de la PME et sa contribution dans l’économie

national

Section 1 : Définition de la PME

A. La petite et moyenne entreprise (PME) dans les pays industrialisés

La définition de la PME Petite et Moyenne Entreprise dans les pays industrialisés repose sur
un certain nombre de critères différents et très diversifiés. Ceci reflète la pluralité des objectifs
à réaliser compte tenu des spécificités nationales particulièrement sur les plans
démographiques, financiers et économiques.

Sur le plan européen :

Pour faire face à la divergence des définitions données par les différents pays européens aux
PME, la Commission Européenne est intervenue en 2003 pour modifier et standardiser cette
définition. Ainsi, est considérée comme PME toute entreprise ayant :

· Un effectif de moins de 250 personnes


· Un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 Millions d’euros ou un total bilan n’excédant
pas 43 millions d’euros
· L’indépendance : l’entreprise ne doit pas être contrôlée à plus de 25% par une autre
entreprise qui n’est pas elle-même PME. Trois cas de figure existent :

Le critère de l’effectif demeure l’un des plus significatifs et est imposé comme critère
principal selon la Commission européenne. Cependant, des critères financiers ont été
introduits dans le but d’appréhender la véritable importance d’une entreprise, sa performance
et sa situation par rapport à la concurrence. Il est important de noter, que le chiffre d’affaires,
ne pourrait pas être retenu comme le seul critère financier déterminant de la PME car il
pourrait varier largement selon la nature du secteur d’activité. C’est la raison pour laquelle la
Commission européenne a combiné ce critère avec celui du total bilan qui reflète l’ensemble
de la richesse de l’entreprise.

Le tableau ci-dessous résume les seuils quantitatifs fixés par la Commission européenne pour
définir les PME :

Type d’entreprise Effectif UTA* Chiffres d’affaires Ou Total du bilan


≤ 50 millions € ≤ 43 millions €
Petite entreprise < 250 UTA (auparavant 40 millions €) (auparavant 27 millions €)

≤ 10 millions € ≤ 10 millions €
Moyenne entreprise < 50 UTA (auparavant 7 millions €) (auparavant 5 millions €)

Micro entreprise < 10 UTA ≤ 2 millions € ≤ 2 millions €

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UTA* : unité de travail par an

Aux Etats-Unis :

Contrairement aux états européens, la définition donnée aux PME aux Etats-Unis diffère selon
le secteur d’activité de cette dernière. En effet, la PME est définie selon deux critères
cumulatifs :

· L’indépendance tant pour la détention du capital que pour la gestion


· L’absence de position dominante dans son marché.

Les autres critères purement qualitatifs varient selon les secteurs d’activité. Selon le Small
Business Act (SBA), le seuil de l’effectif global d’une PME est fixé à 500 salariés mais
pourrait être étendu à 1500 dans l’industrie manufacturière. Le chiffre d’affaires varie
également selon les secteurs : il doit être inférieur à 5 millions de dollars dans les services, à
13,5 millions dans les activités commerciales et ne doit pas excéder 17 millions de dollars
dans le secteur de construction.

Au Japon :

Le japon est doté d'un secteur de PME très actif dont les complémentarités avec celui des
grandes entreprises ont réussi. La puissance des PME dans le Japon réside dans sa flexibilité,
la souplesse de sa structure et sa capacité à cumuler une technologie.

La définition retenue se base uniquement sur des critères quantitatifs, et le secteur d'activité.

« Une entreprise industrielle est classée petite et moyenne si elle emploie moins de 300
personnes et dont le capital n'atteint pas 100 millions de yens ».

B. La PME dans les pays en voie de développement

A l'instar des pays développés, les PME dans les pays en voie de développement (PVD)
forment l'ossature du secteur privé. Leur contribution au processus du développement est
vitale car elles sont d'importantes pourvoyances d'emploi, 90% des entreprises sont des PME
et elles représentent entre 50% et 60% des emplois voire 80% dans certains pays. Elles
assurent une meilleure allocation des capacités productives, leur développement s'affirme
aussi comme un axe majeur de la lutte contre la pauvreté et permet la réduction des écarts et
disparités économiques entre les villes et les compagnes.

Il ressort des critères fixés par les pays en voie de développement (PVD) pour la délimitation
de la PME que la priorité est donnée à l'emploi. En effet, le maximum demandé dans les PVD,
ne dépasse pas 199 salariés, alors que dans les pays industrialisés où la main d'œuvre fait
défaut avance jusqu'à 1500, logiquement c'est l'inverse qui devrait se produire, ceci est
expliqué par le haut niveau d'industrialisation et de technologie de ces pays et par la faiblesse
des capitaux dans les pays en voie de développement.

Si on prend l'Afrique comme exemple, la PME est définie comme suit  «  Toute entreprise
agricole, commerciale, industrielle ou de service qui soit sortie du stade artisanal et d'une
structure d'entreprise individuelle pour avoir un certain nombre de salariés plus ou moins

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grand. Cette entreprise sera dirigée en général par un seul homme à savoir le patron
autour duquel tourne la PME »

C. La PME au Maroc

Le contexte marocain n’est pas très différent de celui des pays émergents et de la région
MENA (Middle East and North Africa : littéralement, «Moyen-Orient et Afrique du Nord»).
Au Maroc, la PME dispose d’une importance significative dans le tissu économique dans
lequel elles représentent 95% selon les statistiques de la confédération de la PME.
Les petites et moyennes entreprises constituent le centre névralgique de notre économie avec
40% de la production, et 31% des exportations. Elles sont présentes dans tous les secteurs de
l’activité économique marocaine : l’agriculture, l’industrie, l’artisanat, le BTP, les commerces
et enfin les services qui incluent le tourisme, les communications, les transports
et les services financiers.

Une des premières constatations que l’on pourrait relever lors de l’analyse des PME
marocaines, est l’ambigüité autour de leur définition. La charte PME élaborée en 2002, retient
deux familles de critères déterminant de la PME, le premier est le nombre d’employés
permanents (moins de 200) et le deuxième est le chiffre d’affaires ou total bilan.
Cependant, l’ANPME, et la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), ont
élaboré une nouvelle définition à l’échelle nationale qui a un objectif double. Il s’agit de
disposer d’une définition unifiée qui reflète la taille que les entreprises doivent avoir pour
affronter la globalisation et contribuer à la cohérence du fonctionnement du dispositif d’appui
aux PME.

Version légale de la PME

Jusqu’à la promulgation du nouveau code des investissements en Janvier 1983, il n’existait


pas de définition légale de la PME au Maroc.

Ledit code des investissements définit la PME Petite et Moyenne Entreprise dans son article 3
comme étant «l’entreprise dont les développements à la création ou à l’extension ne dépassent
pas 5 millions de Dhs et dont la valeur ajoutée en bien d’équipements par emploi stable créé
ne dépasse pas 70.000 Dhs est considérée comme une petite et moyenne entreprises».

La définition de la PME petite et moyenne entreprise fait appel à deux critères qualitatifs et
quantitatifs :

-La PME (petite et moyenne entreprise) est une entreprise gérée et/ou administrée directement
par le propriétaire.

-La PME (petite et moyenne entreprise) est indépendante de la société, ce qui veut dire que le
maximum de détention du capital de la PME est fixé à 25%.

-La PME n’a pas de position dominante dans son marché.

Les critères quantitatifs se rapportent à la taille de l’entreprise qui est mesurée, selon l’article,
par l’actif total et le montant de l’investissement initial, par l’effectif employé qui ne doit pas
dépasser 200 personnes, et par le chiffre d’affaire annuel qui ne doit pas dépasser 75 millions
Dhs.

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La nouvelle définition de l’ANPME (Agence Nationale pour la promotion de la petite et
moyenne entreprise)

La nouvelle définition de la PME élaborée par l’ANPME tient compte uniquement du critère
du chiffre d’affaires et fait abstraction de l’effectif de l’entreprise. Selon cette définition, trois
types d’entreprises sont distingués :

 La très petite entreprise : moins de 3 millions de Dhs.


 La petite entreprise : entre 3 et 10 millions de Dhs.

 La moyenne entreprise : entre 10 et 175 millions de Dhs.

Section 2 : Les forces et les faiblesses des PME marocaines


A. Les forces de la PME :

La PME ne peut être considérée comme un simple modèle réduit de l'entreprise ou pire encore
comme l'inverse de la grande entreprise .Elle est une entité propre qui possède des atouts
originaux, qui sont principalement au nombre de trois :

a)- La flexibilité

La flexibilité peut être définie comme la capacité de s'adapter rapidement aux variations
qualitatives et quantitatives de l'environnement. La capacité d'adaptation à la conjoncture est
essentielle, cette qualité se trouve en particulier chez les PME. Cela revient à dire que les
grandes entreprises se caractérisent par une certaine rigidité de structure défavorable à
l'adaptation rapide au changement, ils se sont souvent handicapés et paralysées par leur
bureaucratie interne et la longueur de leur communication. Le tissu de la PME réagit à un
déséquilibre économique de manières différentes selon des situations respectives des
entreprises.

b)- L'efficacité

Etant donné que les charges de structures sont plus faibles dans ce type d'entreprise, les PME
vont obtenir par conséquent un coût de revient plus faible que celui des grandes firmes. De ce
fait elles peuvent aisément maîtriser l'ensemble des données de leur environnement.

c)-La qualité et simplicité des relations sociales

La modestie de la taille des PME leur permet une gestion du personnel plus efficace et plus
économe : Plus efficace parce qu'elle se traduit souvent par une grande souplesse d'utilisation
de la main d'œuvre et par une meilleure implication de celle-ci, Plus économe parce que la
main d'œuvre y est en générale moins qualifiée et peu syndicalisée ce qui tend à réduire le
coût du travail.

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B. Les faiblesses de la PME :

a)- Le rôle de la personne du dirigeant

L'une des caractéristiques propres aux PME marocaines réside dans le rôle que joue la
personne du dirigeant. Non seulement il cumule les fonctions techniques commerciales et
financières mais en outre il assume le plus souvent seul la responsabilité de son affaire. Cette
concentration des tâches de gestion entre ses mains le rassure certainement dans la mesure où
il est informé de ce qui se passe à l'intérieur de l'entreprise, mais en contre partie, elle ne lui
permet pas d'optimiser la rentabilité de son temps et par conséquent il devient sous- informé
des réelles potentialités de son entreprise, et perd ses premiers objectifs et sa mission initiale
d'élaborer ses stratégies de conquête de nouveaux marchés et de développement de son
entreprise.

La grande majorité des dirigeants sont des hommes de production ou de commerce sans
grande expérience dans le domaine de Finance, Marketing, Comptabilité, Approvisionnement,
gestion de stocks. Or, il faut savoir gérer une entreprise dans son ensemble et saisir les
interrelations qui existent entre ses diverses fonctions.

Cependant, si actuellement on assiste à une accélération du taux d'échec au niveau des jeunes
PME, ceci n'est pas dû seulement à la conjoncture ou à l'environnement économique mais
également aux erreurs commises par leurs dirigeants à titre d'exemple :

- La stratégie de se limiter à un seul client alors qu'il faudrait mieux diversifier la clientèle.

- Par son style de management, le dirigent de la PME instaure inconsciemment un esprit


défavorable au développement de l'entreprise (perte de tout comportement créatif de son
personnel) et dont les conséquences se traduisent par l'alourdissement des charges, la baisse
de la productivité et de la rentabilité de l'entreprise et la détérioration du climat social.

- La négligence du besoin en fonds de roulement. En effet afin d'accrocher de nouveaux


clients, le dirigeant leur accorde des délais de paiement plus long, alors qu'il doit régler ses
fournisseurs dans un délai beaucoup plus court.

- La peur de travailler dans le « claire » situation qui l'expose au poids de la fiscalité et qu'il
qualifie de très pénalisante pour sa société.

-Pour l'amélioration du niveau de formation de son personnel, ni l'importance ni le besoin en


formation sont considérés à leur juste valeur.

-Pour des raisons culturelles (crainte de révéler le secret de son affaire), mais aussi
financières, le conseil externe sous toutes ses formes (études,  consultations pour les questions
techniques, financières, juridiques..) est considéré comme peu important et ne mérite pas le
prix demandé.

-La décision de recrutement d'un cadre, lorsqu'elle est prise, n'est que rarement accompagnée
des tâches qui lui seront confiées.

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-L'insuffisance des technologies locales et l'adoption de technologies avancées des pays
industrialisés inadaptées aux spécificités locales (fortes intensités capitalistiques, création
d'emploi coûteux, surcoûts, gaspillage de ressources).

b)-Absence de facteurs de compétitivité

1èreniveau  : Manque d'informations

Le contexte économique marocain se caractérise par le manque d'informations sur son


organisation et son fonctionnement.

Cependant Les PME n'ont pas les moyens (humains, financiers, matériels) d'avoir une
intelligence économique propre, elles ont pourtant un besoin crucial d'information qui diffère
suivant leur objectif : opportunités d'investissement, normes, nouveautés technologiques,
marchés et produits nouveaux, etc...  

Les statistiques sont faibles en dehors de celles de Bank al Maghreb et l'office de change. Le
créateur d'entreprise n'a pas d'informations précises sur les branches d'activités et plus
particulièrement sur les créneaux qui peuvent l'intéresser sans investigation personnelle. Ces
investigations sont généralement partielles, incomplètes et parfois erronées. Il n'existe pas
encore au Maroc de base de données informatisées et actualisées.

Très vite les données qui ont pu être collectées dans le cadre des études sectorielles
vieillissent et perdent leur intérêt en l'absence de cette actualisation nécessaire.

2èmeniveau  : Insuffisance d'accès aux nouvelles technologies et l'innovation

L'une des faiblesses aujourd'hui soulignées pour les PME marocaines est leur accès insuffisant
aux technologies nouvelles et à l'innovation, cette faiblesse sera d'autant plus handicapante
que l'économie marocaine s'ouvre à la concurrence internationale. Or, il est également établi
que le niveau de développement technologique et scientifique d'un pays est à l'image de son
progrès économique et que la volonté d'accroître ce dernier nécessite une intégration et une
gestion des technologies nouvelles importées puis régénérées sur place. L'exemple du Japon
des années 60 et plus récemment des pays d'Asie du Sud -Est est édifiant à cet égard.

Au Maroc, une déconnexion est évidente entre les quelques centres de recherche
universitaires et les PME, les moyens matériels et humains sont faibles, l'ouverture et la
coopération avec des centres étrangers plus développées sont limitées, les centres de
recherche privés ou de grandes entreprises demeurent peu nombreux et à portée réduite. Le
plus grave, semble être un certain désintérêt de la puissance publique et des décideurs des
entreprises à l'égard de la recherche et du développement technologique. Sans doute, le
manque des ressources humaines suffisamment formées et qualifiées, le faible niveau général
de qualification technique et bien sûr l'insuffisance des moyens financiers sont autant de
facteurs explicatifs de ce sous-développement technologique et technique de nos PME.

L'innovation, même relative est faible dans nos PME, le financement de cette dernière est
inexistant et les structures d'assistance aux innovateurs sont absentes. Il y a un manque de
canaux structurels et organisés d'alimentation en informatique et d'apport de connaissances en
provenance de l'étranger pouvant nous irriguer avec continuité et permettant aux entreprises
d'intégrer ce qui se passe ailleurs.

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3èmeniveau  : le manque de personnel qualifié

Les PME se plaignent d'une manière générale de manque de personnel qualifié notamment
dans les services, et surtout de ne pas trouver à l'embauche à presque tous les niveaux des
personnes spécialisées correspondant aux emplois offerts. Cette remarque vaut d'ailleurs
également pour les grandes entreprises, mais la situation se trouve aggravée chez les PME par
les méthodes même de caractère passif, qu'elles suivent en matière d'embauche , celles-ci sont
faites au coup par coup sous la pression des événements immédiats : par retenue d'une
candidature spontanée, recommandée par un membre de la famille, ce qui mène à des erreurs
nombreuses, multiples essais, coût et perte de temps.

c)-Les difficultés financières

Les principales difficultés dont souffrent les PME sont de caractère financières, allant
jusqu'au menacer leur existence. Ces difficultés trouvent leurs explications dans plusieurs
raisons, d'abord il y a une relative instabilité de leur autofinancement comparé à celui des plus
grandes entreprises.

Ensuite, en ce qui concerne les crédits, la banque intervient dans le financement des projets
des PME suivant une étude de faisabilité laquelle est fondée sur des données techniques et
économico-financières, si le projet est fiable la banque le finance. Certains promoteurs
estiment que la banque refuse de financer leurs projets mais occultent les raisons qui ont
motivé le refus.

d)-Contraintes d'accès aux marchés et aux zones et locaux d'implantation

1- Contraintes liées à l'accès aux marchés

Le soutien pour l'accès au marché constitue un des moyens pour pérenniser la PME, qu'il
s'agisse de l'accès au marché local où l'Etat mobilise des ressources budgétaires importantes
dans le cadre des marchés publics ou aux marchés extérieurs par l'accompagnement de la
PME à l'exportation. Mais très souvent les PME évitent d'accéder aux différents marchés
(publics, extérieurs) et ce pour plusieurs raisons :

- La plupart des gros donneurs d'ordre privilégient les grandes structures.

- Les dispositions réglementaires inadaptées aux PME.

- Le manque d'informations sur les organismes internationaux à contacter, les opportunités


d'affaires....

- Les difficultés d'accès au financement à l'exportation.

- L'insuffisance du concept d'ouverture sur l'extérieur.

L'analyse de l'état des lieux permet de constater globalement que par sa taille et sa structure,
la PME ne peut accéder facilement aux marchés publics et ne peut, à elle seule faire face à la
complexité et aux coûts d'approches des marchés extérieurs.

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2- Contraintes liées aux zones et locaux d'implantation

Le développement des PME nécessite la mise en place d'une logistique et des infrastructures
d'accueil nécessaires à l'importation des projets. En effet le montage de tout projet dépend,
dans une large mesure de la disponibilité de terrains, de parcs industriels entièrement
viabilisés et de locaux à des prix abordables. Le coût élevé de ces derniers présente un réel
frein au développement des PME marocaines par rapport à celles des pays concurrents
(Turquie, Jordanie, Tunisie..).

e)- Les obstacles d'ordre législatif, administratif et judiciaire 

L'expression « obstacles administratifs » est un terme générique qui recouvre une multitude
de cas de figures et de situations.

L'offre de service administratif est jugé en deçà des attentes des opérateurs, les remarques
récurrentes formulées à l'encontre des procédures administratives identifient des déficits dans
la gestion du temps, dans la démarche, dans les procédures et dans la communication, ceci se
manifeste par une complexité, lourdeur et retard dans le traitement des dossiers, et dans
l'insuffisance de l'information et le manque de coordination. En revanche, la réglementation
des entreprises est à l'origine de trois séries d'appréhension liées à la complexité,
l'éparpillement des textes, le manque de transparence et à la non prise en compte des
spécificités liées à la tailles des entreprises.

1-Le droit des sociétés

Les réformes entreprises par le code de commerce ont prévu la possibilité de la constitution de
la société unipersonnelle mais sans toutes fois déterminer la taille de la société considérée.
Ainsi des sanctions pénales ont été prescrites en cas du non accomplissement d'un certain
nombre de procédures en ce qui concerne les formalités à remplir lors de la constitution de la
société, ainsi que celles à établir au cours de leur fonctionnement ou lors de leur dissolution.
C'est la raison pour laquelle un nombre significatif de sociétés ont préféré prendre la forme de
SARL pour éviter les contraintes que leur exige le statut de sociétés anonymes.

2- le code des douanes

Les formalités douanières peuvent être raccourcies malgré le souci d'amélioration, car les
garanties exigées posent le problème des cautions dont l'obtention nécessite des procédures
très contraignantes.

Les exigences pour l'importation et l'exportation de certains produits fait que les importations
rencontrent souvent des problèmes avec les services douaniers concernant l'évaluation des
marchandises, la classification des produits et la préparation des formulaires.

3- la réglementation comptable et fiscale

Le plan comptable n'est pas adapté à toutes les formes des PME, les obligations en termes de
production d'information financière sont globalement lourdes.

L'ensemble des obligations déclaratives comptables, fiscales et sociales sont trop complexes
et trop nombreuses, il existe par exemple plus de 30 formulaires différents ayant trait impôts

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au niveau national. Ainsi les chefs des entreprises doivent soumettre de nombreux formulaires
contenant pratiquement les mêmes informations et devant être accompagnés des mêmes
pièces. Les investisseurs considèrent que la complexité du système fiscal marocain mène
souvent à la confusion et à de nombreuses erreurs dans les déclarations. Ce qui oblige souvent
les investisseurs de recourir aux services des fiduciaires et des cabinets de conseil. Pour les
PME, le coût des conseillers est très élevé, ceci incite un bon nombre d'entre elles à l'évasion
fiscale, engendrant ainsi de grosses pertes dans les recettes fiscales de l'Etat.

4- La législation sociale

Le droit du travail et de la sécurité sociale en cours, comporte de nombreuses dispositions


dont le respect des prescriptions dépasse à la fois les capacités matérielles de la PME (c'est le
cas de la représentation du personnel au sein de l'entreprise, du mode de règlement des
conflits collectifs, de la flexibilité dans les horaires du travail, de la couverture sociale des
salariés).

5- Les procédures administratives et judiciaires

Le problème le plus fréquent mentionné par les investisseurs au cours de chaque étape du
processus de démarrage de l'investissement est le manque de transparence des procédures.
Cette situation est due à la discordance entre les différentes administrations et parfois au sein
d'une même administration.

Le problème de l'enchevêtrement des compétences se manifeste bien clair lors de l'étude d'un
dossier ou l'octroi d'une autorisation pour la réalisation ou l'extension d'un projet de PME.

Malgré la volonté simplificatrice des hauts fonctionnaires de l'Etat, malgré les affirmations du
gouvernement voulant assister et encourager les créateurs d'entreprises, il semble qu'au niveau
exécutif et au niveau des échelons bas de l'administration, beaucoup d'efforts restent à réaliser
pour traduire le discours au niveau des actes.

f)- Faiblesse dans la commercialisation

La fonction commerciale des PME a présenté et présente encore, malgré une amélioration
notable dans les dernières années, des lacunes persistantes. On rapproche à un certain nombre
de PME un manque de connaissance de leurs marchés existants ou potentiels, la
programmation insuffisante d'une action commerciale menée au coup par coup, un effort trop
modéré de présentation des produits et services à écouler, mais aussi une qualité parfois
médiocre de l'accueil et du service après vente, et une assez forte résistance aux formes
modernes de la publicité et des médias.

Section 3 : Contribution de la PME dans l’économie


A. L’image de la PME dans l’économie marocaine :

La PME est présente dans tous les secteurs de l'activité économique marocaine : l'industrie,
l'artisanat et le BTP (Bâtiment et Travaux Publics), les commerces et enfin les services qui
englobent le tourisme, les communications, les transports, les services financiers...

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Dans le domaine industriel en particulier, parmi les 500.000 emplois que compte aujourd'hui
le secteur, la PMI représente près de la moitié répartie comme suit : textile et habillement
(35%), chimie et parachimie (26%), agro-alimentaire (24%), mécanique et la métallurgie
(12%), électrique et électronique (3%).

Dans le secteur artisanal, la PME prédomine encore plus dans la pêche, la sylviculture,
l'élevage, et surtout dans les métiers traditionnels à forte valeur ajoutée culturelle et sociale
(tapis, produits de terre, métaux, cuir, couture traditionnelle, etc.).

La PME accuse également une présence très remarquée dans le secteur du BTP où mis à part
la production des matériaux de construction (sidérurgie, cimenteries, fabrication de
conduites), la grande majorité des entreprises marocaines de construction entrent dans cette
catégorie. Ainsi, l'ensemble de ce secteur artisanal qui compte près de 2 millions d'emplois est
constitué dans sa plus grande majorité de PME.

Le secteur du commerce qui compte 888.000 emplois (hors informel) est constitué dans
presque son intégralité de PME. Dans le secteur des services, et tout d'abord dans le tourisme
qui compte près de 600.000 emplois, la PME constitue un outil privilégié dans la promotion
de l'hôtellerie, de la restauration et des agences de voyages.

Par ailleurs, les grandes mutations liées aux technologies de l'information qu'a connues le
secteur des communications, combinées à sa privatisation, ont engendré une apparition de
PME nouvelles dans les services de l'Internet, des publiphones, de la téléphonie sans fil, de
l'audio-visuel et de la réception par satellites, ...

La PME a également accusé une présence de plus en plus remarquée dans le domaine des
transports urbains et inter-urbains depuis leur privatisation au milieu des années 90.

Enfin, la réforme du marché financier et la dynamisation de la bourse ont, aussi, engendré la


création de PME nouvelles tel que intermédiaires boursiers, sociétés de crédit à la
consommation, intermédiaires d'assurances,...

B. Rôles de la PME dans le développement économique et social :

On assiste depuis un certain nombre d’années à une prise de conscience du rôle que joue la
petite et moyenne entreprise PME dans la stratégie de développement économique marocain.
Ainsi, L’importance des petites et moyennes entreprises PME nationales se manifeste par leur
place dans différents secteurs économiques.

a)- Au niveau de l’emploi

Les PME emploient une forte main d’œuvre. En sachant que plus de 50% de la population
active est en chômage, on note que c’est au niveau des PME que le nombre d’emplois créés
est le plus important. « En effet, selon les statistiques récentes du Ministère du commerce et
de l’Industrie, les PMI au Maroc représenteraient 94% des Etablissements industriels. Elles
emploient plus de 50% de la main d’œuvre, distribuent 43% des salaires et représentent 44%
du chiffre d’affaires.

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b)- Au niveau de l’investissement

Les PME contribuent pour 32% des exportations et créent 6 Milliards et 700 Million de Dhs
de valeur ajoutée industrielle : 37% du secteur.

En 1998, la formation brute de capital fixe (FBCF) a connu une augmentation importante de
13,7%, engendrant une amélioration du taux d’investissement en passant de 20,7% à 21,6%.
Cette croissance a néanmoins entraîné l’amélioration du PIB par habitant qui est passé de
11691 à 12492 Dhs entre 97 et 98. Cet investissement est promis en quasi-totalité par le
secteur privé dont 92 % est représenté par les petites et moyennes entreprises PME.

c)- Au niveau de l’exportation

Le rôle que les PME, les PMI en particulier, sont appelées à jouer à l’exportation a son
importance, et il tient compte de leurs caractéristiques spécifiques et générales à l’exportation
qui font des PME exportatrices une base des relations de sous-traitance internationale et un
facteur important d’équilibre extérieur.

Parmi ces caractéristiques nous pouvons citer :

-Diversité de leurs marchés et produits.


-Simplicité des procédés de production.
-Leur mobilité, souplesse et réaction rapide aux conditions des marchés.
-Capacité d’adaptation aux particularités de la région ou de la localité de leur implantation.
-Leur animation du tissu industriel.

Il est à signaler que l’exportation est la forme générale exclusive de l’implantation des petites
et moyennes entreprises marocaines sur les marchés étrangers. De ce fait, le centre marocain
de promotion des exportations a été créé par Dahir en 1976.

Le centre a pour fonction principale d’aider et d’orienter les industriels et plus


particulièrement les petites et moyennes entreprises qui exportent.

d)- La PME, moteur de développement régional et base d'équilibre

Un développement économique équilibré pour une nation n'est atteint que lorsque chaque
citoyen peut disposer des moyens de faire carrière dans sa région ou dans sa localité sans être
dans l'obligation de s'expatrier vers quelques grands centres urbains.

Cet objectif qui est celui de toute politique d'aménagement du territoire ne peut être atteint
qu'avec le concours actif des PME dont l'intégration à un tissu économique préexistant est
plus facile que celle de la grande entreprise.

L'implantation dans les différentes régions du Maroc contribuera efficacement à la


valorisation des richesses et des potentialités et à l'amélioration des conditions de vie des
populations locales. La direction des statistiques révèlent que Casablanca regroupe 41% des
PME-PMI, les régions de Tanger-Tétouan 9%, de Rabat-Salé-Khémisset 8%, de Meknès-Fès
9%  et que les 33% restantes se repartissent sur autres régions.
15
Casablanca Tanger-Tétouan Rabat-Salé-Khémisset Meknès-Fès Autres régions
41% 9% 8% 9% 33%

e)- La PME, facteur de promotion social

Si auparavant, le rôle de l'entreprise était limité à la simple production des biens et services
pour réaliser un profit et par conséquent participer à la croissance économique nationale, le
nouveau concept de développement durable met à sa charge des nouvelles responsabilités vis-
à-vis de son environnement notamment social et écologique.

En effet, pour s'inscrire efficacement dans le processus de développement, les entreprises


aujourd'hui, doivent prendre en compte d'autres objectifs, dans leurs stratégies, en plus de
l'efficacité économique pour être un " bon citoyen " qui est socialement responsable.

Le principe de responsabilité sociale définit l'entreprise comme une communauté de recherche


des profits qui ne doit pas occulter l'engagement social et environnemental. Ce principe
encourage une éthique et un souci que doit avoir l'entreprise volontairement et l'oriente aux
bonnes relations avec ses stakeholders (employés, clients, médias, Etat, société civile...) au-
delà de la législation existante.

Dans une économie en voie de développement comme celle du Maroc, la PME occupe
certainement une place de grande importance en vue de sa participation efficace à la
promotion de dimension sociale. On estime qu'actuellement les PME emploient plus de 80%
de la population active repartie comme suit :

Secteur d’activité Nombre d’employés

Secteur industriel 250 000


Secteur artisanal 2 000 000
Secteur du commerce 888 000
Secteur du tourisme 600 000

f)- La PME, facteur de souplesse et de renouvellement industriel

La souplesse d'une économie est jugée par sa capacité de faire face aux déséquilibres
(conjoncturels ou structurels) induits par l'évolution économique. Les déséquilibres sont
d'autant plus intensément ressentis qu'ils affectent des branches concentrées et lourdes et des
entreprises de grande taille .Ces dernières se caractérisent par une certaine rigidité de structure
à l'adaptation rapide au changement.

Le tissu des PME par contre réagit à un déséquilibre économique de manière inégale et
différente selon les situations respectives des entreprises, ainsi ce tissu joue un rôle
d'amortisseur qui ralentit les effets de la crise et qui dynamise la relance par sa capacité de
réaction rapide.

16
Au delà de cette souplesse, les PME sont sources de renouvellement industriel à travers le
processus de disparition et de création d'entreprises, c'est à dire que si les PME se
caractérisent par un certain degré de mortalité et par une plus grande sensibilité en phase de
récession, elles représentent le gros des troupes au niveau de la création des entreprises et
réagissent plus rapidement à toute politique de relance de l'activité économique.

Elles constituent ainsi un facteur de renouvellement et de vitalité industrielle par la diversité


de leur présence sectorielle.

L'essentiel pour le tissu économique est de maintenir un taux de naissance de ces entreprises
dit taux de rotation ou de renouvellement positif et de qualification progressive par la création
de nouvelles activités porteuses et à forte valeur ajoutée.

g)- La PME, base de la sous-traitance

« Nous appelons sous-traitance, tout travail dont la réalisation nécessite l'intervention d'un
agent extérieur à partir, soit de la définition du travail (en réalisant le document de définition
détaillée); soit de la définition des méthodes de travail (en réalisant le document méthode);
soit encore de l'exécution du travail (en exécutant la pièce ou le service), cette intervention se
faisant jusqu'à l'aboutissement complet du travail ».

De nombreuses PME évoluent dans le champ des grandes entreprises avec lesquelles des
relations financières, juridiques ou commerciales sont tissées et qui contribuent à
l'amélioration de leur compétition.

Les relations entre grandes entreprises et PME constituent un des éléments structurels
prépondérants du système productif qui sont au cours des dernières années particulièrement
renforcées. Il est certain que ce type de relations est plus structurant économiquement et plus
profitable à la croissance de la PME, l'exemple japonais est une illustration convaincante à cet
égard.

L'industrialisation ne provient pas seulement de la mise en place de nouvelles unités, mais


aussi et surtout, de la naissance de complémentarités intersectorielles et interentreprises de
dimensions inégales. La PME semble capable de survivre et de croître en compagnie de la
grande entreprise, non pas en concurrence directe et continue avec elle mais dans une sorte de
complémentarité :

- générée par l'évolution économique, la PME exploite des créneaux plus ou moins
permanents.

- tolérée ou souhaitée par la grande entreprise qui préfère bénéficier de la présence et des
services de la PME

- arrachée par la PME dynamique, plus productive et plus rentable dans certaines activités.

Cette complémentarité est source d'une grande efficacité industrielle et d'une meilleure
allocation des ressources, et en outre source de relations véhiculant la formation et
l'apprentissage techniques et organisationnels.

Or le tissage des relations PME-grande entreprise; se heurte à un triple obstacle :


17
- L'absence d'un tissu de PME performantes et potentiellement sous- traitantes.

- Les grandes entreprises ne font pas appel aux faibles potentialités locales existantes
appréhendant une mauvaise qualité, une faible compétitivité, une incertitude de délais de
livraisons etc.

- La grande entreprise recours à l'importation ou à l'intégration complète en fabriquant elle


même ce qu'elle aurait dû sous-traiter.

Il résulte de ce qui précède, une absence de modernisation du tissu de PME et un blocage des
éventuelles nouvelles initiatives de création. Le développement du tissu de PME est alors
freiné.

18
Chapitre 2 : Types de financement des PME au Maroc
A- Le crédit bancaire :

Analyse du contexte

Le financement du bas de bilan des entreprises, prend la forme de crédit auprès des banques et
des sociétés de financement. Le marché de financement marocain a tendance à prendre une
forme presque oligopole avec une offre concentrée par un nombre limité d’acteurs (les
grandes banques) et une demande composée de grandes entreprises et une large population de
PME et TPE.
Les PME et TPE marocaines privilégient les voies de financement bancaires car elles ne
peuvent pas recourir aux marchés des capitaux aussi facilement que les grandes entreprises.
Selon un rapport des Nations Unies élaboré en 2010, le total des crédits accordés par les
banques au secteur privé s’élève à 468 milliards, dont environ 300 milliards (soit les deux-
tiers) destinés aux entreprises. Selon la Direction de la Supervision Bancaire de Bank Al-
Maghreb, la quotte part des PME dans ces crédits est située à seulement 18% en 2008, soit un
montant global de 54 milliards de dirhams, le reste étant alloué aux grandes entreprises.

Eléments explicatifs

Du point de vue des banques, les PME ont des difficultés à trouver un financement adéquat
mais ces difficultés ne sont pas directement liées à la réticence ni une frilosité de la part des
fournisseurs de crédits. Les difficultés d’accès aux financements rencontrées sont
principalement dues, à la fragilité même des PME et au déséquilibre du couple Risque/
Rentabilité.
De plus, les PME marocaines se caractérisent généralement par une faiblesse des fonds
propres et une sous capitalisation qui est généralement due à un manque de réinvestissement
dans l’entreprise. De plus, il serait possible que le manque d’enthousiasme des banques envers
le financement des PME soit lié à l’organisation et au style de management de l’entreprise, le
manque de transparence dans les états financiers et aux défaillances au niveau du capital
humain.

B- Le crédit bail :

1-définition :

Le crédit-bail est un moyen de financement qui permet à l’entreprise de financer l’acquisition


aussi bien d’équipements mobiliers (machine, véhicule, outillage) qu’immobiliers. Il
comporte une option d’achat pour le locataire en fin de contrat.
Pendant la durée du contrat, l’entreprise n’est pas propriétaire du bien pris en crédit-bail mais
seulement locataire. A l’échéance du contrat, l’entreprise décide si elle achète définitivement
ou non le bien à un prix (valeur résiduelle) définie lors de la signature du contrat de crédit
bail.

2-Mécanisme :

On distingue traditionnellement le crédit bail mobilier du crédit bail immobilier.

19
Mécanisme 1 : crédit bail mobilier

Le crédit bail mobilier est la forme de crédit-bail qui concerne les biens d’équipement, de
matériel et d’outillage. Le client choisit généralement son matériel auprès du fournisseur. Il
s’adresse ensuite à une société de crédit-bail qui achète au fournisseur ce bien en lieu et place
de l’entreprise et le loue à cette dernière dans le cadre d’un engagement irrévocable sur une
période déterminée. Au terme de cette période, l’entreprise a la faculté de renoncer à la
location, ou d’acquérir le matériel pour un prix qui tient compte des versements effectués
durant la période de location.

Mécanisme 2 : crédit bail immobilier

S'il permet aux grandes entreprises de réaliser des montages financiers complexes, le crédit
bail immobilier concerne de plus en plus les PME/PMI représentant un poids de plus de 50%
aussi bien en termes d'encours que de production des sociétés de crédit bail. Le
développement de ce mode de financement a été favorisé par un cadre juridique et fiscal
incitatif.

3-le crédit bail d’un point juridique et comptable :

D’un point de vue juridique : Le crédit-bail est un contrat de location d'une durée déterminée,
passé entre une entreprise (industrielle ou commerciale) et une banque ou un établissement
spécialisé, et assorti d'une promesse de vente à l'échéance du contrat. L'utilisateur n'est donc
pas juridiquement propriétaire du bien mis à sa disposition pendant la durée du contrat.

D’un point de vue comptable : Compte tenu de la non-propriété juridique du bien mobilier ou
immobilier acquis en crédit-bail, celui-ci n’apparait pas au bilan de l’entreprise. On parle d’un
engagement hors bilan. Les informations sur les biens acquis en crédit bail apparaissent dans
les annexes de la liasse fiscale. Au niveau du Compte de Produits et de Charges (CPC),
apparait la redevance crédit bail payée, dans la rubrique ‘Autres Achats et Charges Externes.
Dans une vision économique de l'entreprise, qui est celle des comptes consolidés, les biens
loués en crédit-bail sont assimilés à des immobilisations. La contrepartie bilancielle est une
dette financière qui équivaut à la valeur actuelle des engagements de loyers et du prix de levée
de l'option d'achat dont dispose l'entreprise.

4-Facilité d’accès aux PME :

Cible : Le crédit-bail s'adresse à quasiment tous les secteurs d'activité : industrie extractive ;
bâtiment et travaux publics ; industrie agroalimentaire ; industrie textile, de l'habillement et du
cuir ; chimie et parachimie ; industrie métallique, mécanique et électrique ; distribution
d'électricité, de gaz et d'eau ; hôtellerie et restauration ; transport ; communication.

 Crédit bail mobilier

-Biens éligibles : ordinateurs et systèmes informatiques, mobilier et matériel de bureau,


systèmes téléphoniques, matériel de photographie et d'impression, matériel médical, matériel
de bâtiment et de travaux publics (BTP), équipements lourds (installations techniques,
matériel et outillage), matériel de transport et de manutention (véhicules, autobus, camions et
remorques), voitures de tourisme.

20
-Financement : La durée des opérations variant entre 30 et 60 mois, en fonction du type de
matériel financé :
- Matériel de production : 36 à 60 mois
- Matériel de BTP : 36 à 60 mois
- Matériel informatique et bureautique : 30 à 48 mois
- Matériel roulant : 30 à 60 mois.

-Remboursement : Loyers adaptés aux caractéristiques de l’activité professionnelle et de la


durée de vie du matériel à financer : Loyers constants, progressifs ou dégressifs, intégralement
déductibles.

-Valeur résiduelle : La valeur résiduelle ou option d’achat (en fin de location), est
généralement comprise entre 1% et 6% du prix d’origine de l’investissement hors taxe.

 Crédit bail immobilier

Biens éligibles : bâtiment d'entreprise ; plateau de bureau ; immeuble de bureau ; sièges


sociaux de sociétés ; entrepôt et centre de distribution.

-Financement : Financement à 100%, adapté à aux ressources actuelles et futures de la PME


sur une durée de 10ans.

-Remboursement : Loyers adaptés aux caractéristiques de l’activité professionnelle et de la


durée de vie du matériel à financer : Loyers constants, progressifs ou dégressifs, intégralement
déductibles.

-Valeur résiduelle : La valeur résiduelle ou option d’achat (en fin de location), est
généralement fixée à 10% de la valeur du bien immobilier.

5-les avantages et les inconvénients du crédit bail :

Les avantages du crédit bail

Le crédit bail ne manque pas d'avantage pour les entreprises qui recourent à ce moyen de
financer une immobilisation. Les avantages sont les suivants :

 La possibilité, pour l’entreprise « locatrice », d’assurer la totalité du financement de


l’investissement, sans pour autant avoir à fournir aucun apport personnel

 Le matériel « loué » dans le cadre du crédit-bail n’est pas inclut dans le bilan, ce qui
implique la possibilité, pour le « locataire » d’utiliser du matériel coûteux sans
altérer son niveau d'endettement

 Etant considérés comme des charges d’exploitation, les montants des loyers du crédit-
bail sont déductibles de l'impôt sur les bénéfices

 Chaque élément constitutif du contrat de crédit-bail demeure négociable, de la durée à


la périodicité, en passant par le montant des loyers.

Les inconvénients du dispositif

21
Cependant, bien qu'il permet à l'entreprise de disposer de nombreux avantages, le crédit-bail a
également quelques inconvénients, qu'il est utile de connaître avant d'en avoir recours :

 Généralement, le montant investi dans un crédit-bail est nettement supérieur à celui


engendré par un prêt bancaire puisque l'entreprise de crédit-bail retient sa
rémunération sur la marge du loyer de la location
 La palette de choix des biens/matériels : Elle n’est pas illimitée. Les entreprises de
crédit-bail peuvent refuser d’acquérir un bien/matériel si elle juge qu’il est obsolète ou
si elle estime qu’il sera difficile de le revendre au terme du contrat de location.

C- Accès aux financements des PME : via le capital risque :

Définition :

Le capital risque est une des formes que peut prendre le capital investissement. Il s’agit d’un
capital apporté par une société spécialisée à un projet innovant, au démarrage d’une société
nouvelle ou en accompagnement de l’expansion d’une entreprise à fort potentiel. Dans ce
type d’opérations, l’apporteur de capitaux accepte de prendre un risque important dans
l’espoir de réaliser à terme une plus-value proportionnelle au risque encouru.
Le choix des projets financés est motivé par des critères différents selon chaque structure.
Certaines sociétés de capital risque privilégient les projets créateurs d’emplois, d’autres se
concentrent sur la dimension régionale ou sur des secteurs spécifiques. Le capital risque ne
concerne malgré tout qu’un petit nombre d’entreprise.

Le capital risque est d’origine récente au Maroc. Néanmoins avec la loi relative aux
organismes de placement en capital risque (FPCR), cette méthode de financement commence
à se faire connaitre par les PME en croissance, d’autant plus dans un contexte de manque de
liquidité bancaire et de difficultés d’accès aux autres types de financements (bancaires et via
les marchés boursiers).
Le capital risque a été introduit au Maroc en 1989 par le biais de la Banque Européenne
d’Investissement (BEI) qui a accordé entre 1987 et 1996 un total de 40 millions d’euros sous
forme de concours sur capitaux à risque financés grâce aux ressources budgétaires de l’Union
Européenne. La première société de gestion de fonds d’investissement (MOUSAHAMA) a
été créée en 1993 par différents intervenants du monde financier. A la date d’aujourd’hui,
plusieurs sociétés se partagent le marché du capital risque marocain.

Le marché du capital investissement en général a connu deux phases de développement. La


première phase, entre 1993 et 1999, marquée par une timide pénétration du marché. La
deuxième entre 2000-2010, caractérisée par une hausse importante des fonds sous gestion et
des volumes investis. Actuellement, selon les données de l’AMIC (Association Marocaine
des Investisseurs en Capital), on compte 31 fonds de capital investissement affiliés,
appartenant à 19 sociétés de gestion, et malgré la conjoncture économique peu favorable, trois
nouveaux fonds ont été créés entre 2009 et 2010, dont deux sectoriels (Santé, et NTIC). Selon
le rapport annuel de l’AMIC, le montant des investissements cumulés s’élève à 2.6 milliards

22
de dirhams à fin 2010. Notons que le capital risque et le capital amorçage ont progressé et
représentent 8% des montants investis entre 2006 et 2010.

L’activité du capital risque au Maroc est encore à ses débuts. La majorité des intervenants
dans le marché ciblent principalement des entreprises existantes, à fort potentiel et souhaitant
se développer. Il s’agit donc essentiellement des activités de capital développement ; l’activité
du capital risque (la création et l’amorçage) est très marginale.
Ceci s’explique facilement du côté de l’investisseur, qui préfère avoir une meilleure visibilité
sur l’entreprise cible, des états financiers déjà établi et un potentiel de TRI (taux de rentabilité
interne) élevé

Du côté des PME, ce dispositif financier apparait peu adapté car :

 La part des PME éligibles pour l’obtention d’un financement capital – risque est très
faible. Ceci s’explique par l’insuffisance de leur encadrement financier et technique
qui limite leur accès à ce type de financement ; et
 Les critères d’éligibilité des sociétés de capital –risque sont rigides. Leur prise de
risque est limitée souvent à l’accompagnement du développement des PME ;

Les PME marocaines se caractérisent par une structure financière déséquilibrée, une
organisation centralisée et personnalisée, le manque de transparence, un très faible
encadrement ce qui n’encourage pas les investisseurs de capital risque. Face aux défis au
niveau national et international, la PME marocaine doit se mettre à niveau afin d’encourager
ce types d’investissements. Il est important de noter, que le capital risque ne pourrait pas se
substituer au financement bancaire, mais il vient en complément pour permettre de disposer
d’une structure bilancielle équilibrée.

Cependant, le secteur présente des perspectives globalement positives et à fort potentiel pour
l’avenir et plus particulièrement une économie qui a des opportunités pour une forte
croissance qui n’est pas encore réalisée. La mise en place d’un cadre juridique clair et efficace
pour définir le rôle des sociétés de capital investissement est essentielle au développement de
l’activité. De plus, les craintes relatives aux « sorties » des investisseurs sont un facteur
important qui contribue à la réticence des capital-risqueurs de s’engager dans des PME
modestes. La mise en place d’un marché alternatif visant à encourager les sociétés de taille
moyennes pourrait contribuer à l’essor de ce mode de financement.

D- le marché des actions :

La bourse des valeurs est composée de trois compartiments, chacun avec des caractéristiques et des
conditions d’admissions différentes. Le tableau suivant résume ces conditions :

compartiments boursiers

23
Ce compartiment comporte 47 valeurs et 95,5% de la capitalisation globale
-Société avec un capital entièrement libéré
Premier compartiment (marché principal) -Emission d’in montant minimal de 75 millions MAD
-Au moins 250.000 titres de capital
-Capitaux propres >= 50 millions MAD
Ce compartiment représente 1% de la capitalisation globale avec 13 sociétés
-Société avec un capital entièrement libéré
Deuxième compartiment (marché de -Un CA au cours des 2 derniers exercices >= 50 millions MAD
développement) -Emission d’un montant minimal de 25 millions MAD
-Au moins 100.000 titres de capital
Comporte 14 sociétés cotées avec environ 3,6% de la capitalisation globale
Troisième compartiment (marché de -Société avec un capital entièrement libéré
croissance) -Emission d’in montant minimal de 10 millions MAD
-Au moins 30.000 titres de capital

L’objectif de la création du deuxième et troisième compartiment est d’inciter les entreprises


moyennes à s’introduire en bourse. Actuellement, on compte 15 sociétés cotées appartenant
au marché de croissance qui représente environ 3.6% de la capitalisation globale. Il est clair
néanmoins, que la cotation des entreprises reste en général très faible par rapport aux autres
pays émergents. A part quelques exceptions, la grande majorité des PME marocaines ne
présentent pas les critères requis pour pouvoir accéder au troisième compartiment de la
bourse. De plus, la proportion des petites et moyennes entreprises qui peut faire appel public à
l’épargne pour un montant supérieur à 10 millions de dirhams demeure faible.

Hormis les seuils qui sont problématiques et très élevés pour une grande population
d’entreprises marocaines, les PME ne sont pas en mesure de respecter les implications de
l’introduction en bourse en termes de communication financières et de bonne gouvernance.

E- Le financement par Microcrédit :

Depuis son introduction par le professeur Muhammad Yunus et la création de la Gramen


Bank en 1980, il a connu un grand essor à travers le monde.

Le Maroc n’a pas donc échappé à cette tendance universelle, puisque la micro-finance s’est
développée à un rythme soutenu au cours de ces dernières années. La première expérience
dans ce domaine a lieu en 1993 par l’Association Marocaine de Solidarité et Développement

Au Maroc, comme dans de nombreux pays, la micro finance s’est imposée et à juste titre,
comme l’une des solutions au développement de nouveaux services financiers et à leur
élargissement à une plus grande partie de la population. En effet, la micro finance connait au
Maroc un essor remarquable et connu à s’affirmer en tant que nouveau instrument de
financement des petites et moyennes entreprises. Au début, les institutions de microcrédit
étaient essentiellement des ONG mais actuellement. On trouve es initiatives prises par des
banques (Fondation Banque Populaire du Maroc) qui ont choisi d’externaliser la gestion de ce
segment ou bien de créer en interne des départements spécialisés.

Au Maroc « le microcrédit est destiné à des microstructures exclues du système économique


normal donc privées d un financement bancaire classique. Il fournit à des personnes ne

24
possédant pas de garanties requises par le système de prêt les moyens de financer leurs
activités existantes ou en projet».

Le microcrédit est un levier pour l’insertion sociale car il permet aux personnes
économiquement faibles et exclues du système bancaire classique d’accéder aux ressources
financières indispensables à la création et le développement d’activités d’auto-emploi
génératrices de revenus. Ainsi les personnes pauvres qui travaillent dans des économies
stables ou en croissance, qui ont démontré leur capacité à conduire les activités proposées
dans un esprit d’entreprise et leur engagement à rembourser leurs dettes, sont les meilleurs
candidats pour le microcrédit.

F- Les lignes de crédit internationales :

Dans le cadre de coopération économique et financière internationale, le Maroc signe des


accords avec d'autres pays ou organismes internationaux, en vue d'accorder des crédits plus
avantageux (taux d'intérêt moins élevé, différés plus importants...).

Toutefois, ces lignes exigent des critères d'éligibilité, portant généralement sur la taille, le
secteur d'activité....

Le tableau ci-dessous présente quelques exemples de ces lignes

Intitulé et objet de la ligne de Critères d'éligibilité Contact


crédit
LIGNE DE CREDIT -Entreprise de droit marocain, à fort - crédit agricole,
FRANÇAISE potentiel de développement, notamment BCP, BMCE,
à l'exportation. BMCI, Crédit du
Crédits pour achat de biens et Maroc
services d'origine française - entreprises ayant réalisé au cours des
deux exercices soit un chiffre d'affaire - Ministère des
annuel HT n'excédant pas 75 millions de finances et de la
DH, soit un total bilan ne dépassant pas privatisation
50 millions de Dhs
LIGNE DE CREDIT - PME de droit marocain ou sociétés - Crédit Agricole,
ITALIENNE mixtes Maroco-italiennes ayant BCP, BMCE,
résidence au Maroc et qui ont réalisé au BMCI, Crédit du
Crédits finançant l'achat cours des deux derniers exercices soit un Maroc.
d'équipements productifs, le chiffre d'affaires annuel HT n'excédant
transfert de technologie, les pas 75 millions de DH, soit un total - Ministère des
licences et les brevets bilan ne dépassent pas 50 millions de finances et
industriels. Les biens et services DH ; privatisation
acquis doivent être d'origine
italienne - Université et centres de recherche -Unité de promotion
développant des projets pilotes dans le des Investissements
secteur de l'innovation technologique et - ONUDI
de la protection de l'environnement
LIGNE DE CREDIT - PME _ PMI privées marocaines ou - Crédit Agricole,

25
PORTUGAISE PME mixtes Maroc portugaises ayant BCP, BMCE,
réalisé au cours des deux derniers BMCI, Crédit du
Crédits ouverts à toutes les exercices soit un chiffre d'affaires annuel Maroc
entreprises mixtes Maroc HT n'excédant pas 75 Millions de DH,
portugaises en création ou en soit un total bilan ne dépassant pas 50 - Ministère des
développement, pour l'achat de millions de DH. finances et
biens et services d'origine Privatisation
portugaise.
LIGNE DE CREDIT - entreprise marocaine exportatrice - BMCE BANK
ALLEMANDE
(Direction
Ligne de crédit « acheteur » Financement des
dotée de 50 millions d'euros, Projets)
destinée à financer les
importations des biens
d'équipements d'origine
européenne

Ligne Ligne italienne Ligne Ligne


française portugaise allemande
Quantité Crédit max. 2.286.735,26 € 2.065.825 € 2.000.000 € 85%max du
finançable Crédit min. 152.449,09 € 52.000 € - montant du
contrat
Financement 15% HT 20% 15% d'exportation
Part local
conditions Taux d'intérêts 5,25%HT 5,25% HT 5,25% HT Libor ou Euribor
+ marge
de crédit (possibilité de
taux fixe).
Durée de 6 à 12 ans 6à 12 ans 8 à 16 ans 5 à 12 ans

Remboursement
Différé 4ans 4 ans 2 ans -
remboursement Trimestriel Trimestriel Semestriel -

ou semestriel, ou semestriel,
quadrimestriel quadrimestriel

26
Deuxième partie : Contraintes de financement des PME
marocaines et les mesures destinées à les
atténuer
Chapitre 1 : Les contraintes de financement des PME au Maroc
De nombreuses PME naissent d’une idée formulée par une ou deux personnes qui investissent
leur propre argent et, probablement, font appel dans un premier temps à leur famille et à leurs
amis pour qu’ils les aident financièrement pour concrétiser leur projet d’entreprenariat et des
fois en échange d’une part dans l’entreprise. Mais une belle fois la réussite au rendez-vous,
toutes les PME en croissance ont à un moment donné un besoin d’investir pour se développer
ou innover davantage.

C’est à ce moment-là que, souvent, se pose le problème de l’obtention de financement auprès


des banques, des marchés financiers ou d’autres bailleurs de crédits, qui sont beaucoup moins
ouverts à leurs demandes qu’à celles des entreprises de plus grande taille.

« Si les PME ne peuvent trouver les financements dont elles ont besoin, des idées brillantes
peuvent être abandonnées en cours de route, ce qui représente une déperdition de croissance
économique potentielle».

Au Maroc comme un peu partout ailleurs, les PME rencontrent de grandes difficultés pour
disposer de services financiers appropriés et adéquats. En effet, les enquêtes menées (Mourji
1998, Madi 1998, Boussetta 2002, etc.) ont démontré que le rôle du système bancaire dans le
financement de ce type d’entreprise est très modeste. Celles-ci recourent généralement à leurs
fonds propres et au secteur informel. La nature et les caractéristiques des banques marocaines,
l’asymétrie d’information, les méthodes d’évaluation des risques non appropriés à la situation
des PME, le peu d’expérience des banques marocaines dans les domaines des prêts à la PME,
l’existence de trop de garanties réelles et physiques au PME, la structure et l’organisation
interne des PME, le manque de transparence, un très faible encadrement,…sont entre autre les
contraintes qui sont à l’origine de la répugnance des banques d’accorder des crédits aux PME.

A- Financement des PME et Asymétrie d’information :

Il a été démontré que les marchés de capitaux destinés aux PME sont souvent caractérisés par
une étroitesse et un manque de ressources nécessaires stables pour répondre aux besoins
spécifiques de cette catégorie d’entreprise.

Selon Rigar (2003), «l’imperfection des marchés des capitaux renchérit les coûts de
transaction, ce qui accroit le coût du capital et approuve un déséquilibre de la structure
financière des entreprises et les oriente notamment vers le recours aux financements à
court terme les plus faciles à monter et moyennement accessibles».

D’un coté, la finance des PME présente certaines spécificités qui émanent de la dimension
informelle de la relation qui lie ces entreprises aux différents partenaires (Bellatante et

27
Levartto 1995). Cette dimension informelle, forte dans les entreprises familiales se traduit par
l’existence des relations de confiance et de réputation réduisant ainsi temporairement le
besoin de financement et la formalisation d’information financière.
Cette information financière est capitale pour les banques et les bailleurs de fonds d’autant
plus que c’est elle qui reflète l’image fidèle de l’entreprise passant soit par les états financiers,
soit par la voie contractuelle.

De même «L’importance du capital réputation peut aussi justifier le recours moins évident à
une formalisation stricte de l’information financière, élément sur lequel se base les
institutions financières pour étudier les dossiers de demande de crédit».

Cet usage intensif du capital réputation aboutit d’une part, a limiter les décisions de
financement à court terme et d’autre part, à concentrer le pouvoir autour du dirigeant, ce qui
limite le choix de l’entreprise en matière des sources de financement externe. L’ensemble de
ces caractéristiques remet en cause les possibilités offertes aux PME de se référencer aux
marchés de capitaux et à ses taux notamment dans le processus d’investissement.

B- Les Contraintes d’ordre interne :

La problématique de financement des PME a suscité beaucoup d’intérêt et une importante


réflexion un peu partout dans le monde. Leur taille relativement limitée, leur structure
financière déséquilibrée, une organisation centralisée et personnalisée, le manque de
transparence, un très faible encadrement, etc. leur confèrent certaines propriétés et se
traduisent par des contraintes spécifiques qui influencent largement leurs pratiques de
financement le plus souvent : une sous-performance des PME marocaines, un manque de
compétitivité et un taux d’échec élevé.

Les responsables de cette catégorie d’entreprises qualifient les informations comptables et


financières de confidentielles et accessibles seulement à une minorité de personnes
directement liées aux services comptables et financiers de l’entreprise. Selon l’étude réalisée
(Rigar 2003) sur l’échantillon retenue, les entreprises présentent un ratio d’indépendance
financière supérieur à 50% et 30% de ces entreprises n’ont pas de dettes à long et à moyen
terme. Cette réticence vis-à-vis de l’endettement peut s’expliquer par plusieurs facteurs
notamment ceux liées à la taille des entreprises et aux relations qu’entretiennent celles-ci avec
les banquiers. Il est donc évident que les PME recourent moins à l’endettement que les
grandes entreprises.
Plus de 80% des PME ont un ratio d’autonomie financière qui dépasse 50%. «Cette tendance
à la préférence pour l’autofinancement correspond à la persistance du vieux réflexe d’une
PME familiale ou les soucis d’indépendance financière passant avant les avantages que peut
engendrer un recours réfléchi au financement externe ». Ce manque à gagner n’est
malheureusement pas compensé par l’importance relative des crédits à courts terme dans
l’ensemble des dettes de ces entreprises.

Ce recours accru de PME au crédit à courts terme est dans la plupart des cas malheureusement
à l’origine des déséquilibres qu’on observe chez les PME (les dettes à court terme ne devaient
pas dépasser le tiers du passif ce qui garantirait une situation financière plus ou moins
équilibrée à court terme, ce qui n’est pas le cas.)

28
C- Les Contraintes d’Ordre externe :

Les établissements de crédit marocains évitent de prendre des risques excessifs en matière de
distribution de fonds. Cette préoccupation s’accentue bien entendu quand il s’agit de la PME.
Pour se prémunir contre ce risque qui est supposé être élevé, les banques exigent des garanties
réelles et physiques que la quasi-totalité des PME n’est pas capable d’offrir. Ce qui les exclut
tout naturellement des financements bancaires.

De plus, les établissements de crédits marocains ont très peu d’expérience dans le prêt à la
PME. Ils apparaissent souvent incapables et non outillés pour faire la distinction entre les
bons et les mauvais emprunteurs. Appliquant ainsi les mêmes conditions débitrices, les
banques sont amenées logiquement à financer d’abord et avant tous les clients moins risqués à
savoir les moyennes et surtout les grandes entreprises.

Pour contourner les difficultés qu’elles rencontrent pour évaluer les risques courus au niveau
de ces PME, les banques alourdissent les procédures et exigent d’elles d’importantes
garanties. Ainsi par exemple, les banques marocaines, exigent entre autres le nantissement du
fonds de commerce, du matériel de production, diverses assurances (incendie, vol, etc.) et
même souvent une garantie hypothécaire.

La méconnaissance du milieu de la PME par les banques ainsi que les frais élevés inhérents
aux crédits à ce type d’entreprise (faibles montants, coût de l’information…) font que le coût
de traitement, de gestion et de suivi des dossiers de crédit pour ces entreprises est
extrêmement onéreux.

29
Chapitre 2 : Les mesures nécessaires pour faire face aux contraintes de

financement des PME (Charte de la PME)


Au Maroc, l’accès au financement des PME constitue un facteur important de la compétitivité
de son économie. L’accès au financement est difficile tout particulièrement pour les PME
dont la principale source de financement externe est le prêt bancaire.

Dès lors, l’accès au financement des PME a besoin d’être soutenu par des ressources des
gouvernements et des institutions non gouvernementales afin de limiter les risques perçus par
les banques et autres créditeurs. Les fonds de long terme provenant des marchés des capitaux
sont des ressources financières dont les PME ont besoin. Les PME ont besoin de tout autant
d’une législation favorable à leur croissance, que d’instruments et d’intermédiaires qui
permettent un accès plus aisé aux sources de financement

Conscients de l’importance des PME, les pouvoirs publics, dans la pratique de tous les pays
du globe, ont misé sur cette catégorie d’entreprise et mis en place des dispositifs et des
programmes pour assurer un environnement juridique, fiscal, social, commercial et
administratif favorable au développement de cette catégorie d’entreprises.

Au Maroc, l’intérêt accordé à ce type d’entreprise a commencé avec la promulgation du code


des investissements industriels de 1983 qui a réservé une bonne partie d’avantages aux petites
et moyennes entreprises industrielles. L’encouragement du secteur ainsi que l’élimination des
contraintes qui entravent son développement ont amené les décideurs de politiques publiques
à mettre en place un arsenal de dispositifs juridiques, des structures d’accueil et des incitations
financières visant à soutenir et à accompagner ces entreprises pour assurer leur adaptation aux
nouvelles donnes de marché et à améliorer leurs performances commerciales et de gestion.
C’est dans ce cadre qu’il a été mis en place la Charte de la PME instituée par la loi 53-00,
publiée en date du 23 juillet 2002. Cette charte constitue le cadre de référence de l’action que
mène l’Etat, en partenariat avec les acteurs privés, pour apporter l’appui nécessaire aux PME
tant sur le plan du financement et de la formation que des infrastructures d’implantation et des
incitations fiscales à l’investissement.

A travers la Charte, l’Etat est engagé à favoriser la mise en place d’un cadre institutionnel de
promotion des PME basé sur des structures et des mécanismes de concertation, de dialogue et
de partenariat avec les opérateurs et les institutions représentatives des PME.

Cette orientation pour encourager le développement des PME a été concrétisée par la création
de l’Agence Nationale pour la Promotion de la PME en 2002 tel que cela est stipulé par
l’article 4 de la Charte des PME. Le rôle principal de l’ANPME est d’apporter son soutien et
son appui au PME d’autant plus que ces dernières sont considérées comme vecteur potentiel
de création de richesse et, partant, d’emplois au Maroc.
Les services proposés à la PME par l’agence sont variés et vont du diagnostic de l’entreprise
jusqu’ au coaching financier. L’ANPME assure également des interventions relatives à des
dimensions transversales ou sectorielles des tissus industriels menés en collaboration avec des
associations professionnelles en l’occurrence le GPBM (Groupement professionnel des
Banques du Maroc) à travers la signature des conventions de partenariat.

30
A- Mesures de la charte d’aide aux PME:

Les mesures d’aide prévues par la charte de la Pme portent aussi bien sur l’amélioration de
l’environnement des affaires que sur la mise en place des instruments pour l’appui direct aux
entreprises. Les principales mesures d’aide sont :

 L’aide de l’Etat au titre des prestations de services


 Les mesures d’ordre foncier
 Les mesures relatives au financement des PME
 Les mesures fiscales

1- Aide de l’Etat au titre des prestations

Pour accompagner la PME dans son processus de développement, l’Etat s’est engagé à
prendre en charge des dépenses afférentes aux prestations de services rendues (par les
organismes publics et privés), en matière d’information, de conseil, d’assistance technique,
d’expertise et de formation en gestion d’entreprise au profit de certaines entreprises.

2- Mesures d’ordre foncier

Prise en charge par l’Etat d’une partie des dépenses liées à l’aménagement, par les promoteurs
de terrains et locaux professionnels destinés aux PME, ainsi qu’à la création de pépinières
d’entreprises et de parc technologiques en vue d’accueillir les PME innovantes ou utilisant
des technologies avancées.

3- Mesures relatives au financement des PME

Des organismes ont été créés en vue du financement des PME : fonds collectifs
d’investissement en capital, sociétés d’investissement en capital, sociétés régionales de
financement des PME, organismes de crédit mutuel et coopératif, organismes de capital
risque, sociétés de capital risque. Des prêts sont accordés par les établissements bancaires et
financiers, aux jeunes ou des sociétés et coopératives constituées par ces derniers. Des crédits
sont accordés dans le cadre d’une extension, à tout nouvel associé ou détenteur de parts, à
condition que ces derniers remplissent les conditions nécessaires et que le cumul initial et du
nouveau crédit n’excède pas le plafond à savoir, 1 million de Dhs lorsqu’il s’agit d’un projet
d’investissement remplissant les critères suivants :

- Durée du prêt : 7 ans


- Différé de remboursement : 2 ans minimum
- Taux : Tient compte de la garantie

Les prêts sont couverts par un fonds de garantie (FOGAN, PAIGAM, FOGAFAM, FOMAN,
…) qui assure 85 % du remboursement du principal du prêt accordé, majoré des intérêts
normaux et le cas échéant des intérêts de retard.

31
Des fonds de garantie spécifiques aux besoins des PME notamment de très petites entreprises
et des entreprises innovantes ont été créés (FODEP I et II, RENOVOTEL, FORTEX, Fond de
garantie de la bourse et Fond de garantie des industries culturelles).

L’Etat participe, par le biais du « Fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes», au
financement de certaines actions au profit des jeunes entrepreneurs. Ces actions concernent :

 L’achat, la location et l’équipement des terrains pour accueillir des locaux à usage
professionnel, destinés à la vente ou à la location à des prix préférentiels ;
 L’achat, la location et l’équipement des locaux et ouvrages nécessaires à la promotion
des activités professionnelles ;
L’Etat par le biais du fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes accorde aussi des
subventions aux chambres professionnels, aux organismes de formation et autres organismes
publics ou privés en vue d’assurer aux jeunes entrepreneurs, des actions d’information et
d’assistance en matière de conception, d’évaluation et de suivi de projets d’investissement,
moyennant des subventions de l’Etat par le biais du fonds pour la promotion de l’emploi des
jeunes.

4- Mesures fiscales

Les dispositions fiscales inscrites dans la Charte de la PME accordent, dans les conditions
fixées par la loi des finances, des déductions, réductions ou exonérations de taxes :

 Des déductions de la base imposable à l’impôt sur le revenu, égales ou inférieures au


montant de leur souscription, peuvent être accordées aux personnes physiques ayan
souscrit en numéraire au capital d’une PME qui se trouve en liquidation dans les cinq
ans suivant sa constitution ou son redressement ;

 Une réduction de l’impôt sur le revenu est accordée aux personnes physiques qui
souscrivent en numéraire au capital initial ou aux augmentations de capital d’une PME
ainsi qu’à celles qui souscrivent en numéraire au capital initial ou aux augmentations
de capital d’une société d’investissement, d’une société régionale de financement des
PME ou à des parts d’un fonds collectif d’investissement en capital.

B- Rôle de l’agence nationale pour la promotion de la PME :

Le royaume du Maroc s’est engagé à favoriser la mise en place d’un cadre institutionnel de
promotion des PME basé sur les structures et des mécanismes de concertation, de dialogue et
de partenariat avec les opérateurs et des institutions représentatives des PME. Il encourage
leur participation, à côté des instances publiques à l’échelon local, provincial, régional et
national dans la mise en œuvre des mesures d’aide et de soutien qui sont prises dans différents
domaines intéressant la PME.

32
C’est dans cette logique rappelons le qu’il a été créée l’agence nationale pour la Promotion de
la PME qui a pour mission de répondre aux besoins d’évolution et de développement de la
petite et moyenne entreprise et de lui apporter un appui afin de promouvoir un nouveau
dynamisme des PME.

1- Missions de l’ANPME

L'agence est chargée de :

-Participer à la mise en œuvre, en coordination avec les départements ministériels concernés,


de la politique de l'Etat en matière de promotion et de soutien de la PME

-Encourager par son assistance technique, les programmes de promotion de création


d'entreprises initiés par les collectivités locales, les chambres et les organisations
professionnelles, les établissements d'éducation et de formation publics et privés et les
organisations privées à but non lucratif

-promouvoir au profit des PME la prestation de services d'information, de conseil, d'assistance


technique, d'expertise et de formation en matière de gestion et d'administration de l'entreprise,
par les organismes publics et privés spécialisés

-appliquer les orientations et les normes relatives aux programmes d'action en matière de
prestations de services et en matière d'aménagements fonciers ; conclure pour le compte de
l'Etat les conventions visées aux articles 23 et 24 de la présente loi et s'assurer de leur
exécution

-assister les PME, en relation avec l'administration et les organismes publics concernés, dans
les domaines de l'accès aux marchés extérieurs, de l'acquisition des nouvelles technologies et
du développement de l'innovation et de la qualité

-promouvoir au profit des PME la prestation de services d'expertise et de formation en matière


de management de l'environnement

-entreprendre toute action de sensibilisation, d'information et d'assistance auprès des


administrations, des collectivités locales et des organismes publics concernés, en vue de
promouvoir et faciliter l'accès des PME aux marchés publics, soutenir et appuyer l'action des
PME dans ce domaine

-apporter son assistance pour la constitution et le fonctionnement des associations,


groupements et réseaux de PME

-donner son avis sur les demandes de reconnaissance d'utilité publique présentées par les
associations

33
-entreprendre toute action de sensibilisation, d'information et d'assistance en matière de
simplification et d'allègement des règles juridiques et des procédures administratives
applicables aux PME ;

-diffuser par tous moyens appropriés, la législation et la réglementation applicables aux PME

-collecter et diffuser l'information relative au rôle de la PME, à sa contribution à l'économie


nationale et à l'évolution de son activité

-suivre et évaluer les actions et programmes visant la promotion de la PME

-établir un rapport annuel sur l'état de la PME

L'agence peut se faire communiquer par l'administration, les organismes publics, les
collectivités locales, les entreprises concessionnaires de services publics, les associations et
les PME, tous les documents ou informations nécessaires à la réalisation de ses missions

L'agence peut conclure toute convention dont l'objet est la promotion et le développement des
PME.

2- Les mesures de l’ANPME

L’ANPME a entrepris un certains nombre de mesures en mettant en place des programmes


d’appui à la compétitivité en faveur des PME marocaines. Les deux programmes phares de
l’ANPME sont : Imtiaz et Moussanada

IMTIAZ

Une des mesures prises par le pacte national de l’émergence industrielle (PNEI) est le
programme Imtiaz. Il s’agit d’une aide financière directe de l’Etat pour le soutien des projets
de PME à fort potentiel :

 Matérialisée par une prime à l’investissement allant jusqu’à 5 Millions de dirhams par
entreprise (don de l’Etat) et représentant 20 % du besoin en financement TTC

 Permettant à la PME d’accéder au crédit bancaire

 Permettant d’atteindre des paliers supérieurs en termes de taille, de rentabilité et de


valeur ajoutée

Le processus est transparent et rapide :

 Les PME bénéficiaires sont sélectionnées suite à une compétition nationale par un
comité public-privé

34
 Le dossier est d’abord validé par une banque partenaire du programme qui le transmet
à l’ANPME

 Le timing des réponses et décisions est annoncé dès le départ de chaque appel à projet

MOUSSANADA

L’objectif de Moussanada est d’améliorer la productivité de la PME, à travers une approche


innovante permettant à l’entreprise de sélectionner, à partir d’une liste de prestations
prédéfinies, celles qui répondent à ses besoins spécifiques. Ces offres de prestations, qui
incluent l’intégration des nouvelles technologies, consistent en un accompagnement :

 Visant à la fois les fonctions supports (stratégie, fonction commerciale, qualité,


organisation, …) et les activités cœur de métier (design, R&D, etc.)

 Matérialisé par une contribution de l’Etat pouvant atteindre 1 Million de dirhams

Autres produits

Ce dispositif a été enrichi par les produits destinés aux entreprises et aux jeunes
entrepreneurs :

-Création de TPE et J.E (très petite entreprise et jeune entreprise)

 Garantie des prêts à la création de la jeune entreprise


 Fonds d’appui à l’Auto-Emploi : Moukawalati
 Fonds d’appui à l’auto-emploi dans les provinces du sud :
 Moussanada

-Création de PME/Grande entreprise

 Garantie des crédits d’investissement


 Fonds de promotion de l’enseignement privé : FOPEP

-Développement

 Garantie des crédits d’investissement : extension


 Fonds national de mise à niveau
 Fonds de soutien à l’innovation dans le secteur NTIC

35
3- Portefeuille de l’ANPME

Le portefeuille des services proposés par l’ANPME est particulièrement étoffé et s’articule
autour de quatre grands types d’activité : les services génériques d’assistance, le soutien aux
structures d’appui des PME, l’appui direct aux PME et enfin l’accompagnement de la
démarche de mise à niveau.

-Les services d’assistance que l’ANPME propose aux PME sont nombreux et variés. Parmi
les principaux services on peut citer à titre d’exemple l’assistance en matière de :

 Diagnostic stratégiques et business plan

 Amélioration de la gestion de la production et introduction de nouvelles techniques de


production basées sur la technologie et l’innovation

 Développement des capacités de commercialisation et d’exploitation, Mise en place


des systèmes de management liés aux normes : ISO 9001 2000 ; ISO 14001 ; OHSAS
18001 ; SA800, HACCP, etc.

 Mise en place des systèmes d’information et renforcement de la capacité de maîtrise


des coûts

 Introduction des technologies de l’information, développement du potentiel de


l’internet et promotion du commerce électronique ; promotion des partenaires et des
alliances stratégiques entre PME au niveau national et international ; Promotion de
consortium et de regroupement d’entreprises

C- Les associations de soutien à la PME :

Peuvent être reconnues d'utilité publique, les associations régulièrement constituées,


fonctionnant conformément à leurs statuts pendant au moins un an après leur constitution
et ayant pour objet de promouvoir au niveau local, régional ou national, la création et le
développement des PME, notamment par :

1 - la mise à la disposition des PME, des services d'assistance technique, de conseil spécialisé,
d'information et de formation pour la création, le démarrage et le développement de
l'entreprise;

2 - le soutien à la constitution de groupements ou de réseaux de PME, en vue d'exploiter en


commun les moyens et d'améliorer les conditions d'accès des PME aux nouvelles technologies
et à de nouveaux marchés;

3 - la mise en œuvre des moyens pouvant faciliter le financement des PME, notamment sous
forme de fonds de garantie ou de cautionnement mutuel;

4 - la mise en œuvre des moyens pour l'aménagement de terrains et locaux professionnels, la


création de pépinières d'entreprises et de parcs technologiques.

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Les associations prévues à l'alinéa premier ci-dessus sont reconnues d'utilité publique
conformément aux dispositions du dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre
1958) réglementant le droit d'association, tel qu'il a été modifié et complété, sous réserve de la
consultation des chambres professionnelles concernées et de l'Agence nationale pour la
promotion de la P.M.E. dans les deux mois suivant le dépôt de la demande de reconnaissance
d'utilité publique.

D- Moyen et programme d’appui à la PME :

L’amélioration des conditions et des possibilités de financement des PME a été entreprise par
les pouvoirs publics afin d’alléger les contraintes d’investissement. Elle est assurée par le
renforcement de la modernisation du secteur financier, la promotion des instruments
financiers et l’apport d’une assistance technique

1- Le Fonds National de Mise à Niveau (FOMAN)

L’objectif de ce fonds est de financer partiellement les prestations de conseils et d’assistance


technique aux entreprises par des bureaux d’études marocains. Cependant cette assistance est
accordée aux entreprises qui remplissent des conditions préalables à savoir :

 Mise à part le fait d’être une entreprise de droit privé marocain, relevant du
secteur industriel ou de services liés à l’industrie, il faut également
 Avoir un total di bilan inférieur à 70.000.000 DH
 Disposer d’au moins 2 cadres
 Exercer depuis au moins 2 ans

Les consortiums ou regroupements de PME, issus d’entreprises exerçant depuis au moins


deux ans, peuvent être accompagnés à compter de leur première année d’activité.

Le FOMAN prends en charge à hauteur de 80 % le coût de l’opération d’assistance technique,


avec un plafond de 400.000 DH par entreprise.

2- Le Programme de modernisation des petites et moyennes entreprises (MPME)

Ce programme facilite aux entreprises l’accès aux services d’une expertise nationale et
internationale pour répondre à leurs besoins spécifiques en matière de mise à niveau. Sont
éligibles dans ce programme :

 Les entreprises de droit privé marocain, à l’exclusion des filiales de multinationales


 Les entreprises industrielles ayant un effectif de plus de 20 personnes et 3 cadres au
minimum, réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 2.500.000 DH dont plus de 50 %
découlant de la transformation

37
 Les entreprises de services liées à l’industrie ayant un effectif de 10 personnes et 3
cadres au minimum, réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 1.000.000 DH exerçant
depuis au moins 2 ans
 Les consortiums ou regroupements de PME, issus des entreprises exerçant depuis au
moins deux ans, peuvent être accompagnés à compter de leur première année
d’activité.

Ce programme prend en charge à hauteur de 90 % le cout de l’opération d’assistance


technique

3- La Coopération technique-Allemande TAAHIL AL MOUKAWALAT (TAM)

Cette coopération a pour objectif principal de soutenir le développement des prestations des
associations professionnelles en vue de leur permettre d’accompagner les entreprises dans
leurs efforts de mise à niveau. La gamme des prestations offertes est assez large, on peut citer
notamment :

- Les activités de formation, de sensibilisation et d’information.


- Le programme d’accompagnement des entreprises en matière de mise à niveau (diagnostic
stratégique, plan d’affaires et actions spécifiques de mise à niveau)
- La mise en place de systèmes d’information au profit des entrepreneurs dans le cadre des
associations professionnelles.
- Les activités favorisant le développement technologique et l’amélioration de la productivité
et de la rentabilité.
- La stimulation de l’innovation.
- Le soutien à l’entreprenariat féminin.

Certes, les efforts fournis par les pouvoirs publics jusqu’à alors pour accompagner les PME
dans leur processus de développement à travers la promotion des financements alternatifs
appropriés (capital-risque, microcrédit, etc.) ; la mise en place de divers organismes et fonds
de garanties (CCG, FOGAM, FOMAN, etc.) et les services variés proposés à la PME par
l’Agence Nationale pour la Promotion de la PME sont non négligeables mais des lacunes
subsistent toujours en l’occurrence l’impossibilité d’accéder au marché financier et la
complexité des règles boursières, la lourdeur des procédures administratives au niveau des
banques, l’insuffisance et l’inadaptation des structures d’appui non financier en terme de
conseil, d’assistance, de formation, etc. D’où la nécessité et l’urgence de renforcer et de
développer davantage les moyens de financement mis à la disposition de cette population
d’entreprises qui doivent faire face de plus en plus à une concurrence très vite tant sur le
marché national que sur les marchés étrangers.

38
Conclusion

Les PME marocaines peinent à se développer et font face à plusieurs difficultés


dont les raisons sont multiples et variées. Même si l’origine de leurs difficultés
n’est pas financière, elles se traduisent toutes par des symptômes financiers sous
forme de besoins supplémentaires de financement. Cependant, il n’est pas
possible de réduire les problèmes de croissance des PME à celui de l’accès au
financement.

En effet, contrairement aux pays riches où les PME sont associées à


l’innovation, le dynamisme et la création d’emplois, dans les économies en
transition comme le Maroc, les PME sont encore marquées par plusieurs défis
notamment la fragilité de la structure financière et managériale, et une sous
capitalisation importante. Ces faiblesses se traduisent par une faible contribution
à la croissance économique et des difficultés d’accès aux financements.

A l’instar des pays développés, le marché financier marocain dispose d’une


palette de produits financiers variés, allant des lignes bancaires aux
financements via le capital risque. Cependant, Il est clair que les PME
marocaines ne tirent pas suffisamment profit de la diversification de l’offre
disponible.

En effet, les banques demeurent la source de financement privilégiée des


entreprises marocaines et des PME en particulier. Ceci s’expliquerait par les
difficultés d’accès aux autres modes de financements disponibles.

Les marchés boursiers sont utilisés majoritairement par les banques, les
assurances, les sociétés de financement et les grandes entreprises marocaines.
L’étroitesse de ces marchés et l’incapacité des PME à respecter les conditions
exigées en termes de communication, taille et règles de bonne gouvernance sont
les facteurs principaux qui entravent l’accès des PME à ce mode de
financement. Toutefois, l’accès des PME au marché boursier demeure un
élément essentiel pour la croissance de ces entreprises. La création d’un marché
libre, plus souple et moins exigeant semble être une solution idéale pour les
PME ambitieuses ayant de bonnes opportunités de croissance. Ce nouveau
marché aura la vocation d’attirer les PME par un système de cotation plus
simplifié et un coût d’introduction plus faible. De plus, le marché boursier
permettrait aux PME d’avoir accès à des niveaux de financements plus
importants et leur offrirait l’opportunité de se faire connaitre au grand public.

39
D’une autre part, le capital risque ne pourrait pas se substituer aux financements
bancaires mais pourrait néanmoins les compléter. La réforme du cadre juridique
serait un grand début pour développer cette activité. Ceci devrait, cependant,
aller de pair avec le renforcement de la transparence et des règles de bonne
gouvernance de la part des PME marocaines.

Les programmes d’appui restent un très bon début et montrent l’importance des
PME dans notre pays. Cependant, ils ne sont pas suffisants. Le programme
Imtiaz ne couvre qu’une cinquantaine d’entreprises chaque année sur les milliers
existants.

L’accompagnement des entreprises dans le cadre du programme Moussanada


devrait être placé au cœur des actions d’appuis aux PME, et en prenant en
compte les besoins substantiels de ces entreprises, le seuil des 500 PME devrait
être considéré comme un seuil minimal.

Ces programmes d’appui et ceux qui vont suivre, n’auront un impact visible que
lorsque des mesures statistiques affinées seront prises. Tout d’abord il est très
important de figer une définition formelle et légale appliquée par tous les
intervenants et qui prend en compte la nature et le secteur de l’activité. Ceci
permettra de déterminer et visualiser le nombre réel de PME existantes dans le
secteur formel ce qui facilitera la tâche aux promoteurs des programmes d’appui
qui pourraient créer des méthodes d’aides ciblées et spécifique à chaque
catégorie d’entreprises.

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WEBOGRAPHIE

www.google.ma
www.memoireonline.com
www.doc-etudiant.fr

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