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EDL2013
EDL2013
LE SECTEUR DE L’ELECTRICITE
Octobre 2013
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Historique
Au début des années 90, l’Etat libanais a mis en œuvre un vaste programme de
réhabilitation des centrales électriques et d’extension du réseau. Les gros titres de la
remise en état du secteur électrique peuvent être groupés en trois activités :
Plus de 23 ans après la fin de la guerre civile, les citoyens sont toujours victimes de
fortes pénuries de courant car l’offre d’électricité est insuffisante par rapport à la
demande. En effet, le Liban a la capacité de couvrir seulement 63% de la demande
pendant les pics de consommation. Vingt-trois ans, donc, de paix civile précaire et 15
autres années passées dans le noir quasi-total. Durant ces années, l’Etat a dépensé,
en vain, des centaines de milliers de dollars dans le but d’améliorer la situation. De
nouvelles centrales électriques auraient dû voir le jour mais les gouvernements qui se
sont succédé n’ont pas effectué d’investissements réels, ce qui a conduit le pays à la
situation actuelle.
Tous les indicateurs de ce secteur vital révèlent la gravité des nombreux problèmes
chroniques qui entravent l’exécution des principaux travaux, menacent ce secteur et
portent de lourds préjudices à l’économie nationale.
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L’électricité est donc un des casse-tête permanents qui traîne depuis la première
période de reconstruction jusqu’à présent. Les années de guerre en ont fait un secteur
déficitaire et défaillant qui coûte au Trésor des milliards de livres libanaises chaque
année.
En moyenne pour l’ensemble du pays, la fourniture d’électricité est de 18h par jour
(75%), avec un chiffre moyen plus élevé pour la zone du Grand Beyrouth (21h par jour).
Le déficit de production s’aggrave par ailleurs en été, période de pointe.
- Le pourcentage des pertes techniques est élevé parce que l’installation du réseau de
220 kV est incomplète. Ces pertes varient cependant d’une région à l’autre, dépassant
dans certaines régions les 15 % et atteignant les 20 % dans des endroits comme la
Békaa.
- Des carences au niveau de l’entretien périodique, par des experts techniques, des
centrales principales, des sous-stations et des réseaux de distribution.
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secours, l’incapacité d’empêcher le vol de courant et d’effectuer des travaux d’entretien
préventifs, etc.
Ces problèmes sont également accentués par le fait que, depuis le déclenchement de
la guerre en Syrie, le Liban a vu un afflux de plus de 1 million de réfugiés, mettant
encore plus de pression sur le secteur.
D’un point de vue financier, l’électricité, qui est subventionnée par l’état, est un gouffre
pour le pays étant donné qu’elle constitue son troisième plus grand poste de dépenses
après le service de la dette et les salaires. En effet, le déficit chronique de l’EDL,
coûtent aujourd’hui au pays des millions de dollars par jour.
A cet égard, le Fonds Monétaire International (FMI) a estimé le coût des subventions à
l’électricité au Liban après impôts à 4,61 % du PIB en 2011, soit le sixième taux le plus
élevé parmi 175 pays dans le monde. Toujours selon la même source, ces coûts ont
absorbé 19,6 % du total des recettes de l’État durant la même année.
A cela s’ajoute les problèmes institutionnels: l’EDL est dans un état de délabrement
avancé, avec des structures de fonctionnement obsolètes et une politique tarifaire
structurellement déficitaire. Flanquée de salariés dont la moyenne d’âge se situe aux
alentours de 58 ans, il s’agit d'une institution qui fait ainsi figure d’abysse financier sans
nom, et surtout sans aspiration de réforme. S’ajoutent à cela 2 500 journaliers souvent
en grève et qui revendiquent d’être cadrés; ce qui entraîne une diminution de la collecte
des factures ainsi que l’insuffisance de personnel.
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lourd à Zouk, Jieh et Hraycheh (turbines à vapeur), deux turbines à gaz à cycle
combiné alimentées au diesel (CCGT) à Beddawi et Zahrani et deux turbines à gaz à
cycle ouvert (OCGT) à Tyr et Baalbeck.
Le problème réside dans le fait que ces centrales thermiques, nonobstant une
puissance installée combinée de 2 038 MW, produisent actuellement uniquement 1 685
MW. Ces installations sont dans un état vétuste et mal entretenues. Certaines ont plus
de 40 ans d’âge. En fait, le dernier projet d’électricité commissionné date de 2002 et
concernait l’expansion de l’usine de Beddawi.
- L’énergie importée (589 GWh de Syrie et 527 GWh d’Egypte) représentait 7,5% de la
production totale et était acheminée au Liban grâce à des interconnexions régionales.
Le déclenchement des révolutions dans ces pays a cependant interrompu cet
approvisionnement et ce, à partir de 2011.
Une des raisons de l'état déplorable du secteur de l'énergie réside dans l'accès limité
du Liban au gaz. Deux centrales au gaz construites en 1996, à un coût de 1,4 milliard
de dollars, fonctionnent avec un rendement inférieur à leur capacité étant donné
qu’elles utilisent le fioul plutôt que le gaz naturel, ce qui nécessite des révisions
périodiques des installations. En 2005, la construction du gazoduc qui relie la centrale
électrique de Beddawi au réseau de gaz syrien a été achevée mais les stations
restantes au Liban fonctionnant aux turbines à gaz (Baalbeck, Tyr et Zahrani) ne sont
pas encore connectées au gazoduc de Beddawi.
Tyre (Sour) 70 70 38
Baalbeck 70 70 38
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Zahrani 435 435 48
Deir Ammar
435 435 48
Beddawi
Hraycheh 75 na na
Plan de sauvetage
Du côté des ressources, la capacité additionnelle devrait inclure les sources d’énergie
conventionnelles qui sont les plus économiques, avec le moindre impact
environnemental, majoritairement le gaz naturel ; et les énergies renouvelables telles
que les éoliennes, le solaire, le traitement des déchets « waste to energy » ; etc. Les
nécessités de l’infrastructure pour le gaz naturel (station de gaz naturel liquéfié,
gazoduc le long du littoral, etc.) sont intégrées dans le plan. Du côté de la gestion de la
demande, le plan a pour but de développer plusieurs initiatives de « demand side
management » et efficacité énergétique (ex : CFL, SWH, etc.) pour aplanir
l’augmentation de la charge et améliorer son facteur, qui se traduisent par des
économies garanties. Afin d’augmenter la pénétration des compteurs d’énergie
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efficients, le plan appelle à l’adoption des standards et normes pour les promouvoir. De
plus, une restructuration tarifaire amenant à un équilibre financier graduel dans le
budget fiscal de EDL, est nécessaire pour, à la fois, augmenter la trésorerie et alléger la
charge financière sur l’économie et le consommateur, en éliminant le besoin des
générateurs privés et offrant un service fiable 24h/24
Le résultat de ce plan stratégique sera un secteur énergétique solide avec plus de 4000
MW de capacité de production en 2014 et 5 000 MW après 2015, des réseaux de
transport et de distribution fiables, et une fourniture d’électricité efficiente qui permet le
développement socio-économique global du Liban. Le plan cible une mise en œuvre
graduelle des initiatives à court et moyen termes avec un coût total de $ 4 870 millions
pour 4 000 MW (contribution du Gouvernement Libanais à hauteur de $ 1 550 millions,
du secteur privé $ 2 320 millions, et des organisations internationales jusqu’à $ 1 000
millions), et un montant additionnel de $ 1 650 millions pour le long terme.
L’implémentation complète de toutes les initiatives stratégiques dans ce plan réduiront
les pertes totales de $ 4,4 milliards en 2010 à zéro en 2014, avec un service continu
24/24, et la possibilité de gain à l’horizon 2015 ; alors que sans action engagée, les
pertes atteindront $ 8,1 milliards en 2014 ».
Le plan s’étale sur trois phases: à court terme (2010-2012), à moyen (2012-2014) et à
long terme (2015 et au-delà). Il prévoit de réhabiliter les centrales existantes et propose
la construction de nouvelles unités de production de 600-700 MW au total pour
compenser le manque d’énergie disponible.
La situation politique que connaît le Liban, les tiraillements entre opposants et loyalistes
et l’absence de vote des budgets au cours des dernières années ont retardé l’exécution
de programme, surtout en ce qui concerne la phase à court terme. Cependant, malgré
l’incertitude politique dans la région et la démission du gouvernement en mars 2013,
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Beyrouth a commencé à agir en 2013 et a attribué quelques contrats pour de grands
projets électriques.
■ Centrales flottantes
Ces deux bateaux turcs font partie intégrante du plan global pour l’énergie. Ensemble,
ils devraient alimenter le réseau électrique libanais de 270 MW jusqu’à ce que les
centrales de Zouk et de Jieh finissent d’être réhabilitées. Ils sont capables d’opérer au
carburant liquide comme au gaz naturel, fournissent une alimentation continue et fiable
et garantissant ainsi le courant sur tout le territoire et pas seulement à proximité de leur
point d’ancrage. Il s’agit donc d’un premier pas vers la résolution de la crise de
l’électricité et vers le rétablissement du courant 24h/24, en 2015.
La première pierre de la nouvelle centrale de Zouk a été posée en avril 2013. D’une
capacité de production de 194 mégawatts, la nouvelle centrale aura la capacité de
fonctionner au gaz naturel en plus du fuel. La première phase de ce projet sera
achevée durant l’été 2014 alors que sa totalité devrait être terminée à l’automne de la
même année.
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■ Centrale électrique de Deir Ammar 2
Cette décision intervient dans un climat tendu ; de nombreuses voix s’élevant contre le
ministre pour avoir demandé l’annulation, en raison d’un dépassement de budget, du
premier appel d’offres qui avait donné gagnante la joint-venture entre la société
espagnole Abener et la société libanaise Butec.
Quatre candidats avaient présenté une offre pour la construction de cette nouvelle
centrale. Il s’agit d’ESSAR (Inde), de J&P Avax (Chypre), de Sepco 3 (Chine) et d’Al
Ghanim/Metka (Koweït/Grèce). Ils étaient tous associés à un partenaire libanais. Les
trois derniers étaient déjà candidats lors de la première adjudication.
Energies renouvelables - ER
Le Liban dépend à 97% de carburants d’origine fossile pour combler son besoin
énergétique ; ce qui constitue un immense fardeau économique et environnemental. Le
pays dispose pourtant d’un bon potentiel en matière d’énergies renouvelables : solaire,
éolienne et hydraulique. Toutefois, un certain retard a été accumulé dans ce domaine
par rapport aux autres pays de la région. L’exploitation de ces ressources est à ses
débuts et se résume à une utilisation à titre personnel ou à très petite échelle. En effet,
en l’absence de vraie politique de soutien public, le secteur privé a pris la relève.
Energie solaire :
Malgré le fait que le Liban bénéficie de 3 000 heures de soleil par an, seulement 1% de
la consommation libanaise d’énergie électrique est obtenue par l’énergie solaire. Cette
énergie était cependant presque exclusivement utilisée pour le chauffage de l’eau et
non pour la production d’électricité par la technique photovoltaïque puisque cette
dernière nécessite de grands capitaux, de grands espaces et son rendement est plutôt
faible. Le chauffe-eau solaire se développe ainsi depuis quelques années avec une
croissance annuelle moyenne de 30% alors que le solaire thermique enregistre une
progression de l’ordre de 15% par an. Les initiatives de certaines banques locales
incitent le développement de ce secteur en offrant un chauffe-eau solaire individuel à
tout contractant d’un prêt immobilier et proposent des « prêts verts » à un taux d’intérêt
très bas pour les agriculteurs.
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Toutefois, afin de compenser la pénurie d’électricité, le secteur privé ainsi que semi
public commencent à se tourner vers de petits projets innovants d’énergie solaire pour
générer de l’électricité. Ainsi, le Centre Libanais pour la Conservation de l’Energie a
récemment lancé le « Beirut River Snake Project » ou projet du fleuve de Beyrouth qui
vise à couvrir une partie du fleuve de panneaux solaires qui seront reliés au réseau
électrique. A terme, ce projet devrait permettre de produire 10 MW d’électricité. D’autres
initiatives privées à petite échelles sont également envisagées.
L’objectif du projet est de soutenir la reconstruction du Liban ainsi que les activités de
réforme et de compléter la stratégie nationale de réforme du secteur de l’énergie à
travers la mise en œuvre de projets d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique.
Ceci englobe, entre autres, la suppression des obstacles à la promotion d’application
des énergies renouvelables au Liban. Le projet s’articule autour de trois axes : le
premier concerne la mise en place d’un modèle de démonstration concernant le
renforcement des installations et des infrastructures du secteur public, le deuxième
implique l’activation du processus de réplication, et le troisième comprend le
déclenchement d’une stratégie énergétique durable et d’un plan d’action au niveau
national.
Energie éolienne :
Quant à l’énergie éolienne, elle pourrait à long terme générer près de 20% de
l’électricité produite actuellement. Il s’agit pourtant d’une ressource encore très mal
exploitée au Liban. Le projet d' »Atlas national des vents du Liban » avait cependant
identifié les sites les plus venteux du pays et a permis d'estimer la capacité de
production d'énergie éolienne à 1 500 mégawatts, soit environ 90% de la capacité de
production électrique actuelle. Plusieurs régions avaient été repérées comme
prometteuses, notamment dans le Akkar et Jabal el-Cheikh. La carte des vents s'étend
aussi sur un espace maritime allant jusqu'à 20 km des lignes de base côtières.
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Initié il y a plusieurs années, le projet de constitution d'un atlas des vents a été reporté à
plusieurs reprises avant d'être repris « de zéro » en 2010. Il s’inscrit dans le cadre du
projet CEDRO.
De petits projets commencent cependant à voir le jour tel que le projet planifié Hawa
Akkar qui fournira l’électricité à environ 60 000 foyers dans la région défavorisée de
Akkar au nord du Liban avec une capacité de production de 60 MW. Quatre entreprises
internationales se sont qualifiées suite à l’appel d’offre lancé par le Ministère de
l’Energie.
Hydroélectricité :
Le Liban, surnommé par les pays arabes « le château d’eau du Moyen Orient »
possède une richesse inexploitée : l’eau. En effet, 15 fleuves traversent le pays. Le plus
important, le Litani, assure 70% d’hydroélectricité. En 1976, l’hydroélectricité
représentait 69 % de la production électrique totale, mais au cours des années elle a
diminué pour atteindre les 7% en 2006 et 4,5% aujourd’hui.
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En termes d’ER, le plan de réforme vise à :
a. Compléter l’atlas des vents pour le Liban et lancer l’installation des champs des
éoliennes via l’IPP avec le secteur privé,
b. Démarrer une pré-étude de faisabilité pour les champs photovoltaïques (PV),
c. Encourager les secteurs public et privé à adopter les technologies d’incinération afin
de produire l’électricité à partir des déchets,
d. Encourager toutes les initiatives individuelles et privées à produire l’énergie
hydraulique; même le « micro-hydro ».
D’après les experts, le plan de sauvetage n’a néanmoins pas précisé clairement si le
pourcentage indiqué couvrait l’énergie primaire, l’énergie finale ou seulement l’énergie
électrique. Même si seul l’approvisionnement en énergie électrique est visé, le
pourcentage de 12 % pour les ER est un objectif ambitieux surtout dans un pays qui a
encore des progrès considérables à réaliser pour réhabiliter un secteur d’électricité
défaillant. Selon eux, le développement des énergies renouvelables au Liban est freiné
par l’absence d’une véritable volonté étatique de mener une réforme du secteur et par
l’insuffisance des fonds et des investissements. Ils ajoutent que, « au cas où l’EDL reste
en monopole horizontal et vertical avec une tarification qui ne reflète pas les coûts de
production et qui n’a pas changé depuis 1994, il n’est pas sûr que la production
électrique à partir des énergies renouvelables se développe dans le pays (coût de
production plus élevé que les prix soutenus par l’EDL, pas de possibilité de connexions
au réseau,...) ». Le seul marché potentiellement prometteur reste celui des chauffe-eau
solaires (solaire thermique). Dans ce cas là, il faudrait que le parc de chauffe-eau
solaires (CES) atteigne, en 2020, le chiffre de 1 750 000 (à comparer avec le parc
actuel qui ne dépasse pas les 100 000 chauffe-eau), chiffre impossible à atteindre
compte-tenu du taux de pénétration annuelle des CES, des contraintes architecturales
et de l’urbanisation très forte du pays.
Conclusion
Bien que le Liban souffre d’une image d’instabilité compte tenu du contexte géopolitique
régional tendu et du fait qu’un nouveau gouvernement n’a pas encore été formé, le
secteur de l’énergie offre de nombreuses opportunités. En effet, étant donné le déficit
croissant entre l’offre et la demande d’électricité, le Liban a finalement pris la décision
de sortir de «l’obscurité » et le processus d’appels d’offres a été lancé.
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En restant fidèle au Liban malgré les difficultés, la Belgique est aujourd’hui idéalement
positionnée pour saisir les très nombreuses opportunités liées à la mise en valeur du
secteur. Elles se concrétisent notamment donc par les appels d’offre internationaux
émis par les instances officielles ainsi que par les demandes de fourniture de biens et
de services qui émaneront du secteur privé.
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