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1. Généralités................................................................................................. B 3 012 - 2
1.1 Définitions .................................................................................................... — 2
1.2 Voie d’entrée ................................................................................................ — 2
1.3 Énergie d’excitation..................................................................................... — 3
1.4 Fragments et produits de fission................................................................ — 3
2. Éléments de théorie de la fission ........................................................ — 4
2.1 Énergie de fission. Barrière de fission ....................................................... — 4
2.2 Modèle de la goutte liquide ........................................................................ — 4
2.3 Théorie des voies de fission de A. Bohr .................................................... — 5
2.4 Calcul précis de la barrière de fission. Barrière à double
et triple bosses............................................................................................. — 5
2.5 Conséquences du dédoublement de la barrière ....................................... — 6
2.5.1 Isomères de fission............................................................................. — 6
2.5.2 États vibrationnels du deuxième puits ............................................. — 7
2.5.3 Structure intermédiaire dans le mécanisme de la fission............... — 7
2.6 Dynamique de la fission. Du point-selle à la scission .............................. — 7
2.6.1 Inertie. Barrière dynamique de fission.............................................. — 7
2.6.2 Dissipation d’énergie du point-selle à la scission............................ — 7
3. Probabilités de production de la fission ........................................... — 8
3.1 Fission spontanée........................................................................................ — 8
3.2 Photofission ................................................................................................. — 8
3.3 Fission induite par réaction avec des particules chargées énergiques... — 8
3.4 Fission induite par réaction avec des neutrons ........................................ — 9
4. Énergie libérée dans la fission ............................................................. — 11
5. Neutrons produits dans la fission ....................................................... — 12
5.1 Spectre en énergie....................................................................................... — 12
5.2 Neutrons instantanés. Nombre moyen par fission................................... — 12
5.3 Neutrons retardés........................................................................................ — 13
6. Fragments et produits de fission......................................................... — 14
6.1 Poisons ......................................................................................................... — 14
6.2 Distribution des masses des fragments de fission ................................... — 15
6.3 Distribution des charges des fragments de fission .................................. — 15
7. Rayonnements gamma instantanés.................................................... — 16
2 - 1970
matière qui ne sont habituellement pas atteints dans les réactions nucléaires
ordinaires ; en effet, les conditions d’études sont telles, en général, que l’on
s’éloigne assez peu des caractéristiques de l’état fondamental du noyau : les
excitations collectives ne concernent que de faibles écarts à la forme du noyau
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1.1 Définitions Par définition , la fission d’un noyau lourd L est représentée par
la réaction L → F 1 + F 2 + R, où F 1 et F 2 sont les deux fragments
La fission est une réaction nucléaire dont l’intérêt particulier vient de masse moyenne et où R englobe ce qui reste : neutrons émis,
des propriétés spéciales qu’elle présente, mais aussi des applications rayonnement γ immédiat. L’énergie libérée se retrouve essentiel-
qu’il peut en être fait. lement sous la forme d’énergie cinétique des deux fragments.
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Z 2e 2
E = ----------------------------------------------
-
4 × 2R 0 ( A / 2 ) 1/ 3
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2.3 Théorie des voies de fission de A. Bohr À l’aide de ce modèle, on parvient notamment à rendre compte :
— de la variation, d’une résonance de neutrons à l’autre, du
rapport des probabilités relatives de la fission par neutron et de la
L’observation des propriétés de la fission induite par des neutrons capture d’un neutron sans fission ;
lents, qui correspond à des énergies d’activation à peu près égales — des corrélations angulaires entre la direction d’incidence de la
à l’énergie de liaison d’un neutron, donc de l’ordre de 6,5 MeV pour particule projectile et les directions d’émission des fragments de
la fission de 236 U par exemple, devrait faire ressortir le très grand fission ;
nombre de degrés de liberté du système nucléaire porté à un niveau — de certaines irrégularités apparaissant, dans la région des
élevé d’excitation et se scindant selon une grande variété de énergies de neutron de 100 keV à 1 MeV, pour les sections efficaces
combinaisons des deux fragments. Or les faits expérimentaux de la fission induite par des neutrons rapides : la section efficace
indiquent des régularités inattendues. C’est qu’en réalité, selon la de fission augmente ou décroît lorsque s’ouvrent respectivement
théorie de A. Bohr, on peut décrire les états excités, dont est une nouvelle voie de fission ou une voie de diffusion inélastique des
susceptible le noyau parvenu au point-selle, comme s’il s’agissait neutrons, qui entrent en compétition.
des premiers états d’excitation d’un noyau stable déformé . À ce On parvient aussi à prévoir l’allure des probabilités de fission
point, la quasi-totalité de l’énergie disponible a été consacrée à la consécutive à une réaction (d, p), par exemple sur les isotopes de
déformation, et le noyau peut être considéré comme froid ; il l’uranium et du plutonium, suivant l’énergie des deutérons incidents,
présente des états collectifs de rotation et de vibration dont seuls mettant ainsi en évidence les propriétés des divers domaines
certains seront accessibles selon les caractéristiques de la voie d’excitation du noyau composé.
d’entrée (article Physique du noyau de l’atome [AF 3 520] dans le
traité Sciences fondamentales). On suppose que l’évolution depuis Il convient cependant de ne pas considérer toutes les corrélations
le point-selle jusqu’à la scission est très rapide, et que les propriétés observées comme interprétées par ce modèle. Ainsi, on a pu montrer
de l’état final sont dominées par les états de transition qui se le rôle que joue la réaction (n, γ f), c’est-à-dire l’émission d’un rayon-
présentent au point-selle. Les voies de sortie de la fission sont nement γ par le noyau composé préalablement à la scission, pour
définies par les états collectifs au point-selle (figure 2). le noyau cible 239 Pu. Si l’on tient compte de cette voie de sortie
particulière, certains effets que l’on avait cru pouvoir attribuer au
Par exemple, dans le cas de la réaction de neutrons s (de moment rôle des voies de sortie correspondant respectivement aux états 0 +
orbital = 0) sur 239 Pu, noyau cible de spin et parité 1/2+ , les états et 1 + disparaissent.
possibles du noyau composé ont les caractéristiques 0+ ou 1+ . Ainsi, la Mais la théorie de A. Bohr, de même que les formes les plus
voie de sortie 0+ se présente dans la bande fondamentale des niveaux élaborées du modèle de la goutte liquide, laissent inexpliqués bien
de rotation au point-selle (et éventuellement dans la bande quadru- des faits expérimentaux : dans la fission induite dans 235 U par des
polaire édifiée sur une vibration β). Au contraire, la voie de sortie 1+ ne neutrons lents, la théorie de Bohr prédit (à partir du noyau cible (7/2)–
pourra se manifester qu’à une excitation nettement plus élevée (de qui, avec des neutrons s , donne des états résonnants 3 – et 4 – que
l’ordre d’un MeV de plus) où des états à deux particules apparaissent. l’on peut trouver dans les bandes octupolaires K = 0 – , K = 1 – et K = 2 –
Cela se traduit dans la distribution des largeurs de fission dans les au point-selle) un nombre de voies de fission nettement plus grand
résonances (article Physique des neutrons et interaction rayonnements- que l’analyse statistique des largeurs de fission des résonances ne
matière [B 3 010]). le donne ; la décroissance des hauteurs des barrières de fission en
fonction de Z 2 /A , prédite par le modèle de la goutte liquide (§ 2.2),
n’est pas non plus bien vérifiée. Mais surtout des effets entièrement
originaux, comme l’existence d’isomères de fission et l’apparition
de structures intermédiaires dans les sections efficaces de la fission
sous le seuil, n’ont trouvé leur explication que grâce à des progrès
théoriques décisifs qui ont introduit l’influence des couches pour le
calcul des barrières de fission dans des états très déformés.
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l’atome [AF 3 520] dans le traité Sciences fondamentales). Ce second Le premier exemple a été 242 Am de 14 ms de durée de vie, formé
terme est évalué à partir de la densité des niveaux à une particule historiquement dans la réaction 238 U + Ne, mais aussi dans
au voisinage de l’état fondamental déformé. Le premier terme seul 243 Am (n, 2n), qui a permis de mesurer l’énergie d’excitation de
donne une barrière à une seule bosse, mais le second terme présente l’isomère : 2,9 ± 0,4 MeV.
un caractère oscillatoire en fonction de la déformation. Pour les
On connaît actuellement environ 35 isomères de fission, de U à Cf.
noyaux dont le nombre de neutrons est voisin de 146, le second
Dans le cas de l’isomère de fission, de 4 ns de période, de 240 Pu formé
terme prend une valeur fortement négative pour une déformation
par la réaction 238 U (α, 2n), on a pu mettre en évidence la bande
correspondant au maximum du premier terme. Il apparaît donc une
barrière de fission présentant deux bosses séparées par un second de rotation correspondante en détectant les électrons de conversion
puits profond (figure 3). Les valeurs négatives du second terme se précédant la fission ; le grand moment d’inertie de cette bande
manifestent pour des déformations d’autant plus grandes que le montre bien qu’il s’agit d’un état très déformé.
nombre de masse est plus grand. Donc la barrière interne A est plus
haute que la barrière externe B pour les plus lourds des noyaux
fissiles, alors qu’elle est plus basse que B pour les plus légers.
Les calculs les plus raffinés se distinguent par la complexité de
leur description de la déformation du noyau. C’est ainsi que l’on a
pu, par exemple, considérer le système formé par deux sphéroïdes
de volumes inégaux et de déformations différentes raccordés par
un étroit col. De même, on a essayé de mieux représenter l’allure
du processus en calculant le second terme à partir d’un potentiel
de modèle en couches à deux centres.
Une conséquence de l’introduction d’asymétries dans la déforma-
tion se retrouve dans la hauteur des barrières : la barrière interne
est abaissée par une asymétrie des axes de l’ellipsoïde de déforma-
tion, alors que la barrière externe est abaissée par une asymétrie
en masse (figure 4). Ce dernier fait explique l’asymétrie de la dis-
tribution des masses des fragments dans la fission à basse énergie
des actinides, effet bien connu, mais qui était resté inexpliqué bien
que manifestement lié au modèle en couches, comme en témoigne
la fixité du groupe des fragments autour des valeurs Z = 50 et N = 82
pour les divers noyaux, et la structure fine de la distribution en masse
favorisant les fragments à couche saturée de nucléons (figure 15).
Un calcul particulièrement précis de l’énergie potentielle dans la
région du deuxième point-selle, avec un potentiel du modèle en
couches qui s’annule pour de grandes valeurs du rayon, montre que
cette barrière est en réalité, dans certains cas, et notamment pour Figure 3 – Barrière de fission calculée avec la correction
les isotopes pairs du thorium, séparée en deux par un troisième liée aux couches
minimum assez peu marqué correspondant à une distorsion
asymétrique. Ainsi, avec une déformation encore plus grande que
dans le second puits, une nouvelle famille d’états vibrationnels
métastables (dits de classe III) existera dans le troisième puits. C’est
sans doute l’explication de la structure fine observée dans la section
efficace de fission induite par des neutrons rapides d’énergie E n dans
les isotopes 230 Th (autour de E n = 720 keV) et 232 Th (autour de
E n = 1,4 et 1,6 MeV).
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2.5.2 États vibrationnels du deuxième puits 2.6.1 Inertie. Barrière dynamique de fission
Ces états, dits de classe II, présentent une grande déformation. Si l’on calcule le moment d’inertie du système nucléaire fission-
Si l’énergie disponible est à peu près égale à celle qui correspond nant en fonction de la déformation, on obtient une expression de
à l’excitation d’un de ces états, la probabilité de pénétration de la la barrière qui dépend de ce paramètre variable d’inertie. Lorsqu’on
barrière de fission augmente fortement, ce qui se traduit par une considérait cette inertie comme constante, la trajectoire de fission
résonance dans la courbe représentant les variations de la section suivait les valeurs extrémales de la surface de potentiel, on avait une
efficace de fission en fonction de l’énergie. barrière statique . Ici, la trajectoire de fission, déterminée par le
Un bon exemple en est le pic observé pour une énergie de neutrons principe de moindre action, ne passe plus par le point-selle de la
de 720 keV dans la réaction 230 Th (n, f). barrière statique, et l’on franchit une nouvelle barrière, dite barrière
dynamique. Le calcul a été tenté pour la fission spontanée de 240 Pu.
L’étude de ces états de classe II comporte également la mise en On peut, pour ce noyau comme pour d’autres, retrouver les valeurs
évidence, dans les cas où elles ne sont pas trop faibles, de transitions expérimentales des périodes de fission spontanée en adaptant
γ vers les états de classe I, donc en particulier pour les noyaux les convenablement le jeu des paramètres introduits dans la théorie.
moins lourds, car la barrière interne est moins épaisse.
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3.2 Photofission
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3.4 Fission induite par réaction Le tableau 2 rassemble des données relatives non seulement aux
trois principaux noyaux, mais à un grand nombre de transuraniens.
avec des neutrons
La variation des sections efficaces avec l’énergie des neutrons (ou
leur vitesse v ) est, en premiere approximation, décrite par la loi
Le cas le plus remarquable est celui des noyaux à nombre de
σ E = Cte (ou σ v = Cte ) pour les neutrons très lents. Mais, en
masse impair qui, sous l’action des neutrons lents, conduisent
avec une grande probabilité à des processus de fission. Les trois réalité, dès la région thermique, l’influence des résonances, très
plus importants sont 233 U, 235 U et 239Pu correspondant aux denses, se fait sentir. On peut rendre compte des principales
noyaux fissionnant 234 U, 236 U et 240 Pu. résonances par des formules de Breit et Wigner, perfectionnées
parfois par des termes d’interférence. Les mesures des sections
Les valeurs de référence, déterminées avec beaucoup de précision, efficaces de résonance ont été poussées à un très haut degré de
sont les sections efficaces de fission σ f pour les neutrons mono- précision, et l’on trouvera les valeurs des paramètres de centaines
cinétiques dont la vitesse est égale à 2 200 m · s –1 . Dans les applica- de ces résonances soigneusement tabulées [4].
tions aux réacteurs nucléaires, il est commode d’avoir dans la même
table les valeurs des sections efficaces d’absorption σa (comprenant Nous extrayons, sur les figures 7, 8 et 9 des pages du volume II
de l’atlas BNL 325 donnant les sections efficaces de fission
aussi la capture radiative sans fission σa = σf + σc ) et le rapport
α = σc /σf de la section efficace de capture à celle de fission. respectivement de 233 U, 235 U, 239 Pu sous l’action de neutrons
d’énergies comprises entre 10 –3 eV et 30 MeV, certaines courbes
En fait, dès la région thermique se fait sentir l’influence des très moyennes donnant une idée de l’allure des variations avec l’énergie.
nombreuses résonances que les sections efficaces présentent pour
les neutrons en ralentissement et dont la prise en considération est Dans la région des neutrons thermiques, on peut préciser ces
essentielle pour la théorie des réacteurs nucléaires, en particulier en caractères pour les trois principaux noyaux.
utilisant les intégrales de résonance (article Physique des neutrons ■ 233 U + n : la loi en 1/v est sensiblement applicable dans la région
et interaction rayonnements-matière [B 3 010]) de fission : thermique ; une très faible résonance existe à 0,17 eV ; la section
efficace thermique s’explique par une forte résonance négative
If = ∞
0,5
dE
σ f ---------
E
assez lointaine ; de très nombreuses résonances sont observées
au-dessus de 1 eV, dont les quatre premières sont à 1,55 eV, 1,79 eV,
2,17 eV (faible) et 2,29 eV.
et de capture radiative :
■ 235 U + n : la loi en 1 /v n’est pas applicable dans la région
Ic =
0,5
∞ dE
σ c ---------
E
thermique, mais l’écart reste faible ; une ou deux résonances
négatives, la première très voisine de l’origine, sont nécessaires pour
rendre compte des résultats ; la première résonance positive est à
ou parfois d’absorption : 0,285 eV, suivie d’une autre à 1,135 eV.
■ 239 Pu + n : la loi en 1/v ne s’applique pas du tout, car une réso-
Ia = ∞
0,5
dE
σ a --------- = I f + I c
E
nance très intense existe à 0,296 eV ; elle gouverne la section efficace
thermique, avec la contribution d’une résonance négative proche de
l’origine ; les paramètres de cette résonance à 0,296 eV sont (pour
où E est l’énergie du neutron incident et où l’énergie de départ a l’interprétation, article Physique des neutrons et interaction rayon-
été par convention fixée à 0,5 eV (proche de la coupure d’un écran nements-matière [B 3 010]) J = 1 ; 2g Γn = 0,110 ± 0,005 eV :
de cadmium).
Γ = 99 ± 4 meV ; Γγ = 39 ± 3 meV ; Γf = 60 ± 4 meV
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(0)
233 U 1,553 × 105 ans 531,1 ± 1,3 578,8 ± 2,0 0,089 9 ± 0,004 764 ± 13 140 ± 6
235 U 7,13 × 108 ans 582,2 ± 1,3 680,8 ± 1,3 0,169 ± 0,002 275 ± 5 144 ± 6
239 Pu 2,439 × 104 ans 742,5 ± 3 1 011,3 ± 4,2 0,362 ± 0,004 301 ± 10 200 ± 20
238 Pu 87,8 ans 16,5 ± 0,5 564 ± 20 24 ± 4 141 ± 15
[σc = 547 ± 20]
240 Pu 6 540 ans 0,030 ± 0,045 [σc = 289,5 ± 1,4] 8 013 ± 960
241 Pu 15 ans 1 009 ± 8 1 377 ± 10 0,365 ± 0,009 570 ± 15 162 ± 8
[σc = 368 ± 10]
242 Pu 3,87 × 105 ans < 0,2 18,5 ± 0,4 5 1 130 ± 60
243 Pu 4,96 h 196 ± 16 [σc = 60 ± 30]
202 ± 20 (1)
241 Am 433 ans 3,15 ± 0,10 [σc = 832 ± 20] 21 ± 2 1 275 ± 120
242 Am* (1) 152 ans 6 600 ± 300 8 000 ± 800 1 570 ± 110 7 000 ± 2 000
[σc = 1 400 ± 860]
243 Am 7 370 ans < 0,07 [σc = 79,3 ± 0,2] (2) 1 820 ± 70
244 Am 10,1 h 2 300 ± 300
244 Am*(2) 26 min 1 600 ± 300
243 Cm 28 ans 600 ± 50 825 ± 125 1 860 ± 400 2 345 ± 470 = Ia
244 Cm 17,9 ans 1,2 ± 0,1 [σc = 13,9 ± 1,0] 12,5 ± 2,5 650 ± 50
245 Cm 8 500 ans 2 020 ± 40 [σc = 345 ± 20] 750 ± 50 101 ± 8
(1) 242 Am*
(152 ans) est un état excité de 242 Am. L’état fondamental a une période de 16,02 h et une section efficace de fission pour les neutrons de 2 200 ms–1 :
σf = 2 900 ± 1 000 b. Il est formé par capture radiative d’un neutron dans 241Am avec une section efficace σc = 748 ± 20 b associée à une intégrale de résonance
Ιc = 1 275 ± 120 b, alors que l’intégrale de résonance pour 241Am, Ιc = 202 ± 20 b, est relative à la formation de 242Am* (152 ans) ainsi que la section efficace
σc = 83,8 ± 2,6 b.
(2) La répartition des cas de capture radiative s’effectue suivant σc = 75,2 b pour la formation de 244Am dans l’état excité (26 min) et σc = 4,1 ± 0,2 b pour la formation
de 244 Am dans l’état fondamental (10,1 h).
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5. Neutrons produits
dans la fission
5.1 Spectre en énergie
La répartition en énergie des neutrons prompts est décrite par des
formules semi-empiriques. Par exemple, pour 235 U + n, les résultats
s’accordent bien avec la formule :
N (E ) = E exp(– E /T )
On trouve, pour les neutrons thermiques, les températures
suivantes en MeV : (0)
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(0)
6. Fragments et produits
Tableau 8 – Neutrons pour la fission spontanée
de 252 Cf de fission
Période 6.1 Poisons
Abondance relative Total (1)
(s)
Un des aspects les plus curieux de l’étude des produits de fission
26,8 ± 1,1 0,31 ± 0,01 est l’apparition, malgré le grand excès de neutrons qu’ils présentent
6,1 ± 1,4 0,22 ± 0,02 en général, de quelques noyaux extrêmement absorbants pour les
2,0 ± 0,3 0,30 ± 0,03 0,008 6 ± 0,001 0
neutrons et qui jouent le rôle de poisons pour les réacteurs
0,5 ± 0,1 0,17 ± 0,05 nucléaires.
(1) nombre de neutrons retardés par fission.
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Neutrons thermiques
227 Th
229 Th
89
88
138,5
140
12
12
20
18
0,035
0,017
230
500
7. Rayonnements gamma
233 U
235 U
93,5
95
138
138,5
15
15
23
22
0,015
0,010 5
440
620
instantanés
239 Pu 99,5 137,5 15 25 0,04 150
241 Pu 101 138 15 24 0,029 230 C’est par des rayons γ que se dissipe l’énergie d’excitation
245 Cm 104,5 137,5 13 26,5 0,045 155 résiduelle des fragments primaires, après l’expulsion des neutrons
249 Cf 106 139 16 28 < 0,2 > 30 instantanés. Comme ces fragments ont souvent été formés avec une
forte valeur de moment angulaire, la désexcitation par émission de
Neutrons ayant le spectre de fission neutrons est difficile, et cela favorise la désexcitation par des transi-
232 Th 91 139,5 14 20 0,045 170 tions électromagnétiques. C’est ce qui explique l’énergie émise sous
231 Pa 91 139 13 22 0,07 100 forme de rayonnements γ instantanés pour une fission dépasse
233 U nettement l’énergie moyenne de liaison d’un neutron.
93 138 14 21 0,06 110
235 U 95 138,5 15 23 0,032 205 Le spectre d’énergie de l’émission γ, mesuré pour la fission de 235 U
238 U 97 138,5 16 24 0,04 160 par neutrons thermiques, est donné sur la figure 17. Celui relatif à
237 Np 97 137 14 22 0,04 175 la fission spontanée de 252 Cf est semblable. Pour 235 U (n, f), il y a
239 Pu 100 137,5 15 24,5 0,06 115 7,45 ± 0,3 photons émis par fission, et l’énergie totale correspondant
à tous les photons de 0,14 MeV à 10 MeV est de 7,2 ± 0,3 MeV. Pour
Neutrons de 14 MeV la fission spontanée de 252 Cf, on obtient avec une moindre précision
les valeurs de 10 photons et 8,6 MeV. On voit que l’énergie moyenne
232 Th 91,5 138 13 .. 1,3 5 d’un photon γ est de l’ordre du MeV. La principale difficulté expéri-
235 U 95,5 137 16 .. 1,0 6 mentale rencontrée dans ces mesures est la confusion qui s’établit
238 U 97 137,5 16 .. 0,8 7 avec les rayonnements γ de diffusion inélastique des neutrons
instantanés.
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___________________________________________________________________________________________________________________ FISSION NUCLÉAIRE
Références
bibliographiques
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