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Déclenchées dans les années 60, principalement par les firmes transnationales, les

délocalisations se sont développées d'abord dans les secteurs des produits de grande
consommation, demandant une forte main d'oeuvre (textile, habillement, composants
électroniques, jouets, horlogerie...). Par la suite, dans les secteurs technologiques complexes,
enfin dans le domaine des services. Après le transfert des usines et des industries, c'était au
tour des métiers de services de filer vers les pays en développement.
Ce Mouvement est dit Offshoring. Ce concept consiste à confier une partie d'un projet à des
prestataires à l'étranger pour bénéficier des coûts de main-d'œuvre extrêmement bas de
certains pays.

Les concepts clés :

De la famille de l'Offshoring
Selon la distance géographique, le phénomène de l'Offshoring a donné naissance aux termes
dérivés qui permettent de qualifier en un mot le niveau d'évolution du processus de
délocalisation d'un service entrepris par une firme étrangère.
Offshoring : L’offshoring : C’est lorsqu’une entreprise délocalise certaines de ses activités,
qu’il s’agisse de services informatiques, de processus commerciaux ou encore de réseaux
convergents, dans un autre pays, pour bénéficier, soit d’un savoir-faire très pointu, soit d’une
législation du travail plus avantageuse sur le plan fiscal ou salarial (ou les deux à la fois).
C’est donc ce processus d’externalisation, supposant le plus souvent un transfert de
responsabilité vers un tiers, qui correspond à la notion d’offshoring.
Nearshoring : il s'agit de délocaliser dans un pays ou une zone géographiquement proche. Ce
qui représente une solution intermédiaire des deux précédentes. Pour les entreprises
françaises, les pays du Maghreb font partie de la zone nearshore.
Backshoring : c'est une opération de retour vers le pays d'origine. Si les différences
culturelles ne sont pas maîtrisées, la délocalisation peut connaître l'échec et finir par la
fermeture de l'entité ou la cessation de l'activité à l'étranger pour retourner vers le pays
d'origine. On parle ici de relocalisation ou de Backshoring (L'Inde connaît un mouvement de
Backshoring de certaines firmes britanniques suite aux mauvaises qualités de services qu'ont
signalé des clients britanniques)

1- Présentation du secteur offshoring au maroc :


L’Offshoring (délocalisation de services à distance) notamment à destination des pays
francophones et hispanophones a été identifié comme l’une des plus importantes opportunités
de développement de l’économie marocaine dans les prochaines années.

Le Maroc disposant en effet de très nombreux atouts qui peuvent en faire une destination
crédible pour le Nearshoring francophone et hispanophone en particulier pour répondre à
l’accélération du mouvement de délocalisation des services.

Première destination offshore d’Afrique, le Maroc entend figurer en bonne place sur ce
marché toujours plus concurrentiel où les pays de l’Asie du Sud Est et de l’Europe de
l’Est notamment sont de plus en plus attractifs.

L’ « Offre offshoring Maroc » :


Dans la dynamique du plan Emergence, cette offre comprend une série de mesures
s’appliquant une dizaine de filières jugées les plus prometteuses et adaptées aux besoins des
entreprises internationales afin d’accroitre l’attractivité du Maroc par rapport aux destinations
concurrentes.

1. Principales branches d'activités :

Les activités concernées par l’offshoring relèvent principalement de deux grands domaines :

 Le domaine du BPO (Business Process Outsourcing ou externalisation des processus


métiers) :

- les activités/fonctions administratives générales ;


- les activités de gestion de la relation client ;
- les activités métiers spécifiques (banque et assurance);

 Le domaine de l’ITO (Information Technology Outsourcing ou externalisation des


processus liés aux technologies de l’information) :

- les activités de gestion d’infrastructure ;


- les activités de développement de logiciels ;
- les activités de maintenance applicative.

2. Structuration de l’offre offshoring :

L’offre proposée par le Maroc se découpe en trois grands axes :

Une aide à la formation:


- Un pool de ressources important avec des profils ciblés, notamment Bac+2, Bac+4
- Un Plan National de Formation axé sur les principales filières de l’offshoring (22 000
formations qualifiantes d’ici à 2009) réalisé en partenariat avec les universités, l’Office de
Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) et l’Agence Nationale de
Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) ;
- La pise en charge de 100% de la formation initiale et de 75% de la formation continue, à
hauteur de 65 000 DHS par employé marocain sur les trois premières années d’embauche ;
- Un contrat d’insertion prévoyant une exonération pour une durée de 24 mois des cotisations
patronales et salariales dues à la CNSS, de la taxe de la formation professionnelle et de
l’impôt sur le revenu.

Un cadre sectoriel incitatif:


- Une exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de 5 ans et une
réduction de 50% au delà de cette période ;
- Une contribution de l’Etat visant à ce que la charge fiscale au titre de l’impôt sur le revenu
n’excède pas 20% de la masse salariale ;
- Un régime administratif allégé (guichet unique, nouveau code du travail plus flexible,
simplifications administratives) ;
- Une prime aux pionniers pour les premières entreprises installées.
Des infrastructures et des services performants:
- 5 zones dédiées dotées d’infrastructures correspondant aux standards européens à des coûts
attractifs seront dédiées spécifiquement aux activités liées à l’offshoring ;
- Des services de télécommunications performants à un tarif aligné sur les destinations les
moins chères ;
- Vaste offre de bureaux opérationnels, aménagés et équipés.

Pourront profiter de ces avantages les entreprises qui se seront établies dans les zones
dédiées aux activités de l’offshoring (voir chapitre : les zones dédiées). Cependant, les
entreprises exerçant des activités liées à l’offshoring en dehors des zones dédiées auront
tout de même accès au dispositif de formation, au contrat d’insertion et à l’exonération
de l’IS.

Les atouts du maroc :

Le Maroc possède de nombreux atouts pour attirer les entreprises européennes:


 Sa proximité géographique et culturelle avec l’Europe,
 Sa proximitié linguistique : les langues (arabe, français, espagnol),
 le cadre de vie qu’il propose,
 la stabilité politique,
 ressources humaines (bac+2/bac+4) «qualifiées et disponibles», et
 des coûts bien moindres que dans les pays industrialisés notamment en termes de main
d’oeuvre, d’infrastructures et de fiscalité.

Mais également d’autres atouts, plus récents, issus de la volonté du pays de s’aligner sur les
meilleurs standards internationaux afin de séduire les investisseurs étrangers : des
infrastructures modernes, une offre télécom performante et diversifiée ainsi que des zones
spécialement dédiées aux activités liées aux technologies de l’information et à l’offshoring

Zones dédiées à l’offshore :

Dans le cadre de l’offre offshoring, le gouvernement a prévu la création de 5 zones spéciales,


dédiées aux entreprises du secteur. Ces zones proposeront des bureaux équipés, reliés à un
réseau en fibre optique ainsi que des services annexes (restaurants, guichet administratif) à
des coûts inférieurs à ceux pratiqués en dehors.
Deux sites gérés par une filiale de la CDG sont déjà en construction : Casashore, situé à
Casablanca, à proximité de l’aéroport international, et Rabat-Technopolis, dans la capitale
administrative. Plusieurs grandes multinationales comme TATA, BULL, Capgemini, AXA ou
BNP Paribas, y ont déjà réservé des locaux.
D’autres zones dédiées à l’offshoring sont prévues à Fès, Tanger et Marrakech

Centre d’appel :

Aujourd'hui, les services les plus délocalisés, comme au Maroc, restent ceux liés à « la gestion
de la relation clientèle ».
Le secteur des CRC (centres de relation clientèle ou centres d’appels) au Maroc, regroupait
près de 150 centres enregistrés à l’ANRT à fin 2006.
Les CRC travaillent aussi bien pour le marché domestique qu’à l’international. Première
destination de l’offshore francophone, le Maroc est également le premier employeur africain
dans les centres d’appels avec plus de 15 000 positions opérationnelles et environ 20 000
salariés en équivalent temps plein.
La majorité des centres est située sur l’axe Casablanca/Rabat. Cependant d’autres villes
attirent de plus en plus de centres d’appels, en particulier Tanger ou Tétouan pour le marché
hispanophone ainsi que Fès et Marrakech.
Les centres marocains proposent une large gamme de prestations : assistance technique,
relations clientèle, télévente, mais également des services à plus forte valeur ajoutée liés aux
télécommunications à la technologie ou aux services financiers.

Couts de production comparés

Perspectives
Cependant, face à la concurrence de plus en plus rude d’autres pays qui proposent une main
d’oeuvre toujours moins chère, le Maroc devra rapidement s’orienter vers des activités de
back office à plus forte valeur ajoutée.
Avantages et inconvénients de l’offshoring :

Avantages :
- Création de nouveaux emplois et diminution alors des taux de chômages, ( création d’environ
522.000 emplois en 2006 dont 215.000 dans les services)
- Pour les employés, travailler dans une multinationale leur permet d’acquérir l’expérience des
professionnels ,
- l’offshoring offre aussi aux pays en voie développement l’opportunité de faire connaître les aptitudes
de sa main d’œuvre et aide à développer d’autre secteurs en l’occurrence le tourisme.

Inconvénients :
-Volatilité des emplois :les emplois crées à travers l’OffShoring risquent d’être volatiles si
certaines mesures ne sont pas prise en parallèles. En effet, si l’un des piliers de l’Offshoring
au Maroc se déstabilise, on risquerait de voir certaines entreprises de services quitter le Maroc
vers d’autres destinations ou carrément revenir au pays d’origine. Par exemple, si un autre
pays émergent propose un package fiscal beaucoup plus attractif que celui proposé par le
Maroc actuellement, rien n’empêcherait ces entreprises d’en profiter en quittant le Maroc pour
aller s’y installer.

- Sur le plan social, nous devons admettre d’une part que les salaires ne doivent pas
suffisamment grimper afin de conserver l’écart par rapport aux salaires dans les autres pays
développés notamment européens ;

-Enfin, il faut que les ressources humaines en cours de formation fassent preuve de
compétence et de savoir faire irréprochable afin de rassurer les entreprises pour qu’elles ne
soient pas obligées d’aller les chercher en dehors du Maroc.

-la concurrence des pays pauvres pour recevoir les grandes sociétés réduira peu à peu les bénéfices,

-L’abandon des études par les jeunes. Exemple : les centres d’appels par exemple qui
assurent l’emploi de milliers de jeunes (ces derniers ont pour la plupart laissé tomber les
études) peuvent disparaître du jour au lendemain et laisser plusieurs employés sans science
exacte.

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