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SELON
LE SENS SPIRITUEL
où sont révélés
OUVRAGE POSTHUME
D'EMMANUEL SWEDENBORG
TR.'DUIT DU LATIN
TOME CINQUIÈME.
CH APITRES XII 1.'1' XIII.
SAINT-AMAND (CHER),
ilia librairie de LA NOUVELLE JÉRUSALEM, chez PORTE, r.ibrain. •
PARIS,
M. MINOT, rue du four-S'-Germain, 40.
TREUTIEL el WURTZ, Libraires, rue de Lille, 17.
LONDRES,
SWEDEl\OORG SOCIETY, 36 Bloomsbul'Y street, Oxford Street.
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SELON
où sout révélés
OUVRAGE POSTHUME
D'EMMANUEL SWEDENBORG
TRADUIT DU LATIN
TOME CINQUIÈME.
CHAPITRES XII Pol' XIII.
N°s 705 il 8t;.
SAINT-AMAND (CHER),
A. la librairie de LA NOUVELU1: JÉRUSALEM, che.z POnTE, Librain. •
PARIS,
M. MINOT, rue du Four-S'-Germain, M.
TREUTIEL et WURTZ, Ubraires, rue de Lille, 1.7.
LONDRES,
SWEDENBORG SOCIETY, 36 BloomsbUl'Y Street, Oxford Street.
1 8~) 8.
L'.A.POCALYPSE.
CHAPITRE DOUZIÈME.
EXPLICATION.
une nation du milieu d'une nation pm' des miracles> par des
signes> et par des p7'odiges? 1) - DeuL IV. 3!J. - Dans David:
Il Ils ne se sont point souvenus du jour où J é/zovah a mis en
t-il point en Moi, après tous les signes que j' ai (ait.ç au milieu
de lui? Tous les hommes qui ont vu ma gloire, et les signes
que j'ai (aits en Égypte et dans le désert, ne verront point
celle terre.. Il - Nomb. XIV. 11., 22; - pareillement ici, les
miracles sont appelés sigues, parce qu'il est dit croire, car ainSi
qu'il a été expliqué, les miracles sont appelés signes parce qu'ils
sont pour pel'suader et inlt'oduil'e la foi; et comme chez ceux qui
par crainte n'ont point voulu entrer dans la terre de Canaan les
signes n'ont point introduit la foi, c'est pour cela qu'il est dit d'eux
qu'ils ne verront point cette terre. Des choses semblables sont si
gniliées par les signes, - Exod. IV. 17, et X. 1, 2. - Dans les
Évangélistes: (1 Des Scribes et des Pharisiens di.çaient: Mai
tre, nous voulons de Toi voir un signe. Et, répondant, il leur
dit: Une génération méchante et adultère reclw·che un signe,
mais de signe il ne lui sera point donné, sinon le signe de lonas
le prophète: de m~me que 10nl1.s (ut dans le ventre de la ba
leine tl·oisjours et trois nuits, de m~me sera le Fils de l'homme
dans le cœur de la terre trois jours et trois nuits. Il - Matth.
XII. 38,39, liO. Luc, XI. 16,29,30;- qne pal' le signe il soit en
tendu un témoignage, afin.qn'ils en fllssent persuadés et qu'ils crus
sent que le Seigneur étaitle'Messie et le Fils de Dieu, qui devait venir,
cela est évic!ent; car les Miracles que le Seigneur avait faits en abon
dance, et qu'ils avaient vus, n'étaient. point pour eux ùes signes;
et cela, parce que les Mil'acles, comme il a été dit ci-dessus, ne
sont des signes que chez les bons: si Jonas a été dans le ventre de
la baleine trois jours et trois nuits, et si cela a été pris pour signe,
c'était parce que cela signifiait la sépultlll'e et la l'éSlIrl'ection du
Seigneur, ainsi la glOrification de son Humain jusqu'au plein; trois
.imtrs et trois nuits signifient aussi jusqu'au plein. Dans Matthieu:
l'ers. t. CHAPITRE DOUZIÈME. 'i
(1 Les Pharisiens et les Sadducéens, pour tenter Jésu~, de
mandèrent qu'il leur fit voir un signe du Ciel; mais Lui, ré
pondant, leur dit: Quand le soir est venu, vous dites: Beau
temp3, car le ciel est rouge; et le matin: Aujourd'hui, tem
pête., car rouge et sombre eslle ciel. Hypocrites! l'apparence'
du ciel, vous savez la dùcerner, mais leI> signes des temps, ne
le pouvez-vous pas? Une nation méchante et adultère rec/ler
che un signe, mais de signe il ne lui sera point donné, sinon
le signe de Jonas le prophète. Il - XVI. 1, 2, 3, la; - pal' le
signe qu'ils demandèrent du ciel, il est aussi entendu ici un témoi
gnage,· afin d'être persuadés et de croire que le Seigneur était le
Fils de Dieu, quoiqu'il ait été fait des miracles qu'ils n'appelaient
pas des signes; si le Seigneur a parlé alors du soir et du matin,
c'est parce que pal' le soir et le matin il est signifié l'avénement du
Seigneur, ici quand l'Église chez les Juifs eut été dévastée; pOUl'
eux alors il y avait beau temps, parce qu'ils ne Le connaissaient
point, et vivaient en sécurité dans les faux d'après le mal, r,'est
là le soir'; mais quand ils L'eurent connu, et qu'en raison des faux
d'après les maux, dans lesquels ils étaient, ils L'eUl'ent nié et atta
qué, ce fut là le matin quand il y a tempête: de là vient que le
Seigneur a dit :. « Hypocrites! ('apparence du ciel, \'OUS savez la
discerner, mais les signes des temps, Il li savoir, son avénement,
(1 ne le pouvez-vous pas? Il comme c'était une nation méchante et
une voix du Ciel, disant: Cl Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écou-
tez-Le. l) - Malth. XV. 5. Mal'c, IX. 7. Luc, IX. 35. - Dans le
Même: « Quand Jésus eut chassé du Temple ceux qui vendaient,
les Jui(.~ di'rent : Quel si,qne nous montres-tu, que tu (aBses
ces choses, Jésus répondit et leur dit: Détruisez ce Temple,
et en trois jours je le relèverai. Il -II. 16,18,19; - qu'ici,
,pal' montrer un signe, il soit signifié donner' un témoignage par
quelque chose d'étonnant ou pal' une voix du Ciel, cela est évident;
mais comme un tel témoignage les eû.t damnés plutM que sauvés,
ainsi qu'il vient d'être dit, c'est pOllr cela que le Seigneur leul' ré-
pondit en disant du Temple, pal' lequel il entendait son COl'PS, qu'il
ser'ait dHruit, c'est-à-dire, qu'il mourrait, et que glol'ifié il ressus-
citerait le tl'oisième jour; c'est aussi cela que le Seigneur entendait
pal'Ie signe de Jonas dans le ventre de la baleine pendant tl'ois jours
et tl'ois lIuits. Que par le Temple, dans le sens suprême, il soit
signifié le corps du Seigneur, on le voit dans Jean, - Il. 21. -
Dans Luc: (1 L'Ange dit aux bergers: l! vous est né aujour-
d'hui un Sauveur, lequel est Christ Seigneur, dans la ville
de David. Et voici pour vous le signe: Vous trow:érez un
petit enfant enveüJppé de langes, couché dans une crèche. ll--:"
II. 11,12,16; -comme par'le signe il est entendu un témoignage
pOUl' qu'ils crussent que le SauveUl' du Monde était né, c'est pour
cela qu'il est dit qu'ils Le trouveraient C()uché dans une cl'èche enve-
loppé de langes; mais on ne peut pas savoir que c'était là un témoi-
gnage, à moins qu'on ne sache ce qui est entendu par la crèche, et
ce qui est entendu par les langes; par la crèc.he est entendue la doc-
teine du vrai d'après la Parole, pal' la raison que les chevaux si-
gnifient l'entendement de la Parole, comme on peut le voir par ce
qui a été montl'é ci-dessus, No' 355, 36ft, et dans l'Opuscule DU
CHEVAL BLANC, N°' 2, 3, a; de IiI, pal' la crèche, où est le man-
ger des chevaux, il est signifié la doctrine du vrai d'après la Pa-
ro[e. 1\ est dit aussi dans le Vel's. 7 de ce Chapitre que cela arriva,
pal'ce qu'il n'y avait point de r.lace dans l'hôtellerie, car par l'hô-
tellerie il est signifié un lieu d'instruction; cela aussi est signifié
pal' l'hôtellerie, - Luc, X. M. XXII. 11. Marc, XIV. 1lt, et
ailleurs; - et c'était chez les Juifs, qui alors étaient dans de purs'
faux pal' l'adultération de la Parole; c'est donc là c.e qui était si-
10 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 7p6.
gnifié par Il il n'y avait pas de place dans l'hÔtellerie; Il car s'il eQt
plu au Seigneur, il aUl'ait pu nattre dans la cour la plus brillante
et être mis dans un lit orné de pierres pl'écieuses; mais ç'aur'ait été
chez ceux qui n'étaient pas dans quelque doctrine du vrai, ni dans
quelque repl'ésentation céleste: il est dit aussi « enveloppé de lan
ges, Il parce que les langes signifient les premiers vrais, qui sont
les vrais de l'innocence, lesquels sont aussi les vrais du Divin
Amour, cal' la nudité, lorsqu'elle se dit de l'enfant, signifie la pri
vation du vrai: d'après ces explications, on peut voir d'où vient
qu'il a été dit par les Anges (1 voici pour vous le signe: Vous trou
verez un petit enfant enveloppé de langes, couché dans une crèche. Il
Dans les Évangélistes : « Les disciples dirent à Jésus: Quel
sera le signe de ton arénement et de la 'consommatiOn du
siecle? Il - Matlh. XXIV. 3. Marc, XIII. li. Luc, XXI. 7;
par l'avénement du Seigneur et par la~onsommation du siècle, il
est signifié le commencement de l'Église nouvelle et la fin de
l'Église précédente, pal' l'avénement du SeigneUl' le commence
ment de l'Église nouvelle, et par la consommation du siècle la fin
de la vieille Église; c'est pourquoi, dans ces Chapitres, le Sei
gneur instruit les disciples sur la vastation sltCcessive de l'Église
précédente ,et SUI' l'instauration de l'Église nouvelle à la fin de
celle-là; mais il les instruit et les enseigne pal' de pures correspon-'
dallces, qui ne peuvent être développées et connues que pal' le sens
spirituel, et comme c'était pal' des cOlTespondances que le Seigneur
pat'Iail, c'est pOUl' cela qu'elles étaient toutes des signes, ainsi des
témoignages; elles sont aussi appelées signes par le Seigneur; par
exemple, dans Luc: « Il y aura des choses épouvantables et de
grands signes venant du Ciel. Il y aura des signes dans le
Soleil et dans la Lune et dans les Étoiles, et sur la terre an
gois$e de ntltions en dése.5poir, mer et (lots,retentis.5ant.. Il
:XXI. 11,25. -Dans Matthieu: « Et alors apparaitra le signe
du Fils de l'homme, et alors se lamenteront toutes les Tribus
de la terre, et elles verront le Fils de l'homme l'enant dans
les nuées du Ciel avec puissance et gloire. Il - XXIV. 30;
mais ce qui est signifié dans le sens spirituel par ces paroles et par
les autres du Chapitre XXIV, dans Matthieu, a été expliqué dans
les AncANEs CÉLESTES; et ce qui est signifié par l'apparition du
VHS. 1. CHAPITRE DOUZIÈME. 11
signe du Fils de l'homme dans les nuées du Ciel a été expliqué
dans le Tl'aité DU CIEL ET ·DE L' 8NFER, N° 1 ; c'est pourquoi, il
n'est pas nécessail'~ de l'expliquel' davantage ici. Dans Mar'c : Il J é
sus dit flUX disciples: Ce,ç signes suhront ceux qui croiront:
En mon Nom les llémons ils chasseront, des langues nouvelles
ils par/eront; des serpents ils saisiront; quand même quelque
chose de mortel ils auraient bu, re/a ne leur nuira point; à
des malades les mains ils imposeront, et bien ils se porteront.
Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur opé
rallt arec eux pàr les signes qui suivaient. II - XVI. 17,18,
20; - ces choses, quoiqu'elles fussent des miracles, ont cependant
été appeltle9 signes, parte qu'elles LémoignaienL de la Divine Puis
sance du Seigneur qui les opérait, c'est pourquoi il est èit Il le Sei
gneur opérant avec eux pal' ces signes; II elles aUl'aient été appelées
mir:lcles, si elles eussent été appliquées aux méchants, car chez
ceux-ci ces choses donnent senll:ment de l'étonnement et frappent
le menla 1 (animu,~), et néanmoins ne persnadent pas de croire; il
en estautl'ement chez les hons, car pnur eux elles sont des témoi
gnages qui persuadent de cl'oire; c'est même pour cela qu'elles sont
appelées signes, et' qu'il est dit Il ces signes suilTont ceux qui
croiront; mais comment ces signes ont pu persuader de croire,
1)
c'est aussi ce qui sera dit en peu de mots: Ces signes miraculeux,
à savoir, qu'ils chassel'aient [es démons, parleraient de nouvelles
langues, saisiraient des serpents, n'éproU\'eraient aucun mal s'ils
buvaient quelque chose de mOI'teI, et qu'on- se porterait bien par
suite de l'imposition des mains, étaient dans leur essence, et dans
leur origine, des spirituels d'où ces choses protllJaient et arrivaient
comme effets, car c'étaient des correspondances qui'til'ent du Monde
spirituel, pal' l'influx proeédant du Seigneur, tout ce qui leur ap
partient; ainsi chasser les démons au Nom du Seigneur tire son
effet de ce que le Nom du Seigneur, entendu spirituellement, est le
tout de la doctrine d'après la Pamle par le Seigneur, et de ce que
les démons sont les faux de tout gelll'e, qui ainsi sont chassés, c'est
à-dire, éloignés au moyen de la doctrine d'après la Parole pal' le
Sf\igneul'; pal'lel'de nouvelles langues til'e son effet de ce que les
Iloü\'elles langues sont les doctl'inaux pour la nouvelle Église; sai
sil' de:; serpents, c'était parce que les serpents signilic:nt les enrer~
12 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 706.
ceux qui sont dans les faux par ignorance, car la ville signifie la
doctrine du vrai, et la captivité les faux de l'ignorance, dans les
quels étaient les nations, et par ces faux elles étaient dans la capti
vité spirituelle; Il sans rançon ni présent, Il signifie gl'atuilement
d'après l'Amour Divin. Dans le M.ème: Il Qu'ils vous annoncent
les choses qui arriveront; celles qui étaient auparavant, indl....
qu.ez-les; et mettons-.y notre cœur, et sachons-en la fin; ou
les chos~s il venir (aites-nous el/tendre; indiquez un signe pour
ce qui doit arriver, afin que nous sachions que (vous êtes) des
dieux, vous. J) - XLI. 22, 23; -- qu'il appartienne au Seigneur
Seul, et non à aucun homme ou à aucun esprit, de dire les choses
passées antérieurement et les choses futm'es, cela est exprimé pal'
indiquer un signe pour ce qui doit arriver, afin que nous sachions
que vous êtes des dieux; c'est la conclusion des choses qui précé
deRt; c'est pourquoi indiquer un signe, c'est donner un témoignage
pour persuader de cl'oire. Dans Ézéchiel: Il Prends une plaque de
(el', et (ais-en unè muraille de (el' enlretoi et laville, et dresse
tes (aces contre elle, afin qu'elle soit assi~gée, et que lu la serres
de prè8; signe, cela, pour la maison d'Israël.)) - IV. 3; - ces
choses, et toutes les autres dans ce Chapitl'e, sont des représentatifs
de l'état de l'Eglise chez la Nation J ui.v.e, signifiant que chez eux il
n'y avait d'autre vrai que le vrai falsifié et adultéré, qui en soi est
le faux; un tel vrai est signifié pal' la plaque de fer, dont il devait
faire une muraille entre lui et la ville; et parce que ce vrai est dur
1ti L' APOCALYPSE EXPLlQIJÉE. N"706.
, dans les Cieux sous le Seigneur comme Lune, car la lueur, d'où
procède leur intelligence, est comme la lueur de la Lune pendant
la nuit; mais la Lumière, d'où procède l'intelligence de ceux qui
sont dans les Cieux sous le Seignelll' comme Soleil, est comme
la lumière du jour; quelle est la diffél'ence, on peut le voir par la
différence des lueurs du soleil pendant le jour et de la lune pen
dant la nuit: telle est même la différence, que ceux qui sont sous
le Seigneur comme .lune ne peuvent rien voir dans la lumière
de ceux qui sont sous le Seigneur comme Soleil, et cela, parce
que chez ceux-là il n'y a point une lumière réelle, mais il y a une
lumière réfléchie qui peut recevoir les faux également comme les
nais, pourvu qu'il y appar'aisse du bien. Puisque ceux qui sont
dans les Cieux sous le SeigncUI' comme Lune sont lous natlll'els
et sensuels, et n'ont rien de commun avec ceux qui sont dans les
Cieux sous le Seigneul' comme Soleil, et qu'aussi ils sont dans des
faux, dans lesquels cependant il yale bieao de là viellt que la
Lune fut vue sous les pieds de la Femme, et' par là il est entendu
la foi chez cellx qui sont naturels. Ces choses concernent la foi
chez ceux qui sont dans le Ciel sous le Seigneur comme Lune;
il sel'a dit aussi quelques mots de leur affection d'où la foi tire sa
vie: Leur affectio.n de savoir le \Tai et de faire le bien est, comme
eux-mêmes, naturelle, tirant ainsi plus ou moins de la gloire de
l'érudition, et- de la réputation concernant les honneurs et les pro
fits comme récompenses, tout autrement que l'affection spirituelle
de savoir le vrai et de faire le bien, telle qu'elle est chez ceux qui
sont dans Ciel sous le Seigneur comme Soleil; celle affection chez
ceux-ci a été séparée de ['affection naturelle, tellement que l'affec
tion natul'elle est sous les pieds; de là vient aussi que la Lune, par
laquelle il est signifié, non-seulement la foi, mais encore l'affection
de la foi, a été vue ici sous·les pieds, Mais on' peut acquérir une
idée plus complète de ces choses d'après celles qui ont été dites et
exposées dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER; par exemple, que
le Ciel a été distingué en deux royaumes, N°' ~O à 28 : SUI' le So
leil et SUI' la Lune dans le Ciel, et SUI' la Lumière et la Chaleur
dans les Cieux, N°' 116 à 1fJ0 : sur la cOl'l'espondance du Ciel
avec toutes les choses de l'homme, N°' 87 à 101 : et, dans la
DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, sur ceux qui sont dans
Vers. 1. CHAPJTHE DOUZIÈME. 23
les faux. d'après le bien, N° 21. Que le Soleil signifie le Seigneul'
quant au Divin Amour, et par suite l'Amour en~ers le Seigneur
d'après le Seigneur, el. la Lune le vrai de la foi, on le voit ci
dessus, N° !lOt. Et, en outre, sur les Cieux qui sont sous le Sei
gneur comme Soleil, et sur les Cieux qui sont sous le Seignem'
comme Lune, voir aussi ci-dessus, N°,' aH, a22, 527. A cela, il
faut ajouter que ces Cieux, qui sont sous le Seigneur comme Lune,
sont aussi distingués en trois, les Supél'ieurs, les moyens elles in
fél'ieurs, ou, ce qui est la même chose, les intél'ieUl's, les moyens
et les extérieurs; mais néanmoins tous, dans ces Cieux, sont na
turels; la l'aisoq pour laquelle ils sont intérieurs, moyens et exté
rieurs,' c'est que le naturel est distingué en tl'Ois ~egrés de même
que le spirituel; l'exlérieur-naturel communique avec le Monde,
l'intérieur avec le Ciel, elle moyen conjoint; mais toujours est-il
que ceux qui sont dans les Cieux sous le SeigneUl' comme Lune ne
peuvent entre!' dans les Cieux qui sont sous le Seignelll' comme
Soleil, parce que lel!: vue intérieure, ou leur entendement, a été
formée pOUl' y recevoir la lumièl'e lunaire, el non pOUl' y rècevoil'
la lumière solal're; ils sont par comparaison assez semblables à ces
oiseaux. qui voient peudant la nuit et non pendant le jour; c'est
pourquoi, lorsqu'ils viennent dans la lumière solaire, qui est pOUl'
ceux qui sont sous le Seigneur comme Soleil, lem' vue est couverte
de ténèbl'es. Mais dans ces Cieux sont ceux qui ont été dans la
charité selon leur religiosité ou selon leur foi: quant à ceux qtli
sont tels, à savoil', naturels, et non dans la foi de la chal'ité, ils sont
dans les enfers sous ces Cieux. D'après ces explications, on peut
voir que par la Lune, ici, il est entendu la foi chez ceux qui sont
naturels el dans la charité; el que la Lune fut vue sous les pieds,
parce CJ.ue ceux qui sont dans les Cieux sous le SeigneUl' comme
Lune n'ont rien de commun avec ceux qui sont dans les Cieux sous
le Seigneur' comme Soleil,·tellement qu'ils ne peuvent s'élever vers
eux.
709. Et sur sa Tête une couronne de douze étoiles, signifie
la sagesse et t'intelligence de ceux qui SOllt de celle Églùe,
au moyen des doctrinaux et des connaissances de toutes les
choses dit vrai et da bien d'apl'ès la Parole: on le voÎ.t par la si
gnification de la T(1te, en cc qu'elle est la sagesse ell'intelligellce,
24 L' APOr.ALYPSE EXPLIQUÉE. N" 709.
comme ci-dessus, N°' 553, 577; ici, de ceux qui sont de celle
Église signifiée par la Femme e~yeloppée du Soleil et ayant la Lune
sous ses pieds; pa'r la signification de la couronne, en ce qu'elle
est aussi la sagesse etl'intel\igence, comme aussi ci-dessus, N°'126,
218, 272; par la signification des étoiles, en ce qu'elles sont les
doctrinaux et les connaissances du vrai et du bien d'après 'Ia Pa
role, N°' 72, a02, 535; et pal' la signification de douze, en ce
que ce sontloules choses, et que ce nombre se dit des vrais et des
biens, comme ci-dessus, N° 430 : de là, on peut voir que par une
coul'onne de douze étoiles sur la Tête de la Femme, il est. signifié la
sagesse et l'intelligence de ceux qui sont:de cette &glise, au moyen
des doctrinaux et des connaissances de toutes les choses du 'vl'ai et
du hien d'après la Parole. Si çes paroles sont ajoutées, apl'ès qu'il
a été dit,de la Femme,.qu'el\e était enveloppée du Soleil, et qu'elle
avait la Lune sous ses pieds, c'est parce que par le Soleil il est.si
gnifié l'amour céleste et spirituel, "et pal' la Lune la foi de la cha
l'ité, et que de cet amour et de cette foi découlent toute sagesse kt
toute intel\igence, car du Seigneur comme Soleil procèdent une
chaleur et une lumière; or, celte chaleur' est le bien de l'amour, et
celle lumière est le vrai d'aprèS ce. bien, et ces deux constituent
chez les Anges et chez les hommes la sagesse et l'intelligence; cal'
le bien de l'amour entre dans leur volonté, elle vrai d'après ce bien
entl'e d.ans leur entendement, et c'est dans la volonté et en même
temps dans l'entendement que réside la sagesse.
710. Et étant enceinte, ûgnifie ,la doctrine qui nait du
bien de l'amour céleste: on le voit par la signification d'être
enceinte, quand il s'agit de l'Église qui est signifiée par la Femme,
en ce que c'est la doctrine dû vrai, laquelle lIaît du bien de l'amour
céleste; cal' par l'Utél'US il est signifié l'amour conjugal intime, et
par suite l'amour céleste dans tout le complexe, et par l'embryon
qui 'est dans l'utérus le vrai de la doctrine d'après le bien de l'a
mour céleste, car par lui il est signifié la même chose que par le
fils mâle qu'elle enfanta, Vel's. 5, par lequel est signïfiée la doctt'ine
du vrai d'après le bien de l'amour, avec la différence, que l'embryon,
pal'ce qu'il est encore dans ['utérus, lient davantage du bien de l'in
nocence qu'uprès ql1'ilest né; de là, pal' lui est signifiée également..
la doctrine du vrai de même que par le fils, mais par celui-ci est
, Vers, 2, CHAPITRE DOUZIÈME, 25
signifiée la doctrine elle-même, et par celui-là la doctrine naissante:
d'après ces explications, il est évident que par être en8einte, il est
signifié la doctrine du vl'ai, laquelle nait du bien de l'amour cé:
leste, Si l'Utérus signifie le bien inLime de l'amO'UI', c'est parce que
tous les membres destinés à la génél'ation, tant chez les mAles que
chez les femelles, signifient l'amour conjugal, et l'utérus en signi
fie l'intime, parce que le fœtus y est conçu, et y prend de l'accrois
sement jusqu'à ce qu'il naisse; il est aussi l'intime des membres
génitaux~ de lui aussi est dérivé l'ArnoUl' maternel, qui est appelé
storge. Comme l'homme, qui est régénéré, est aussi conçu et
pour ainsi dire porté dans un utérus et nait, et comme la l'égéné
ration se fait par, les vrais d'après le b.ien de l'amoul', il s'ensui
que par être porté dans l'utérus il est signifié, dans le sens spiri
tuel, la doctrine du vrai d'après le bien de l'amour; il Ya aussi
corl'espondance de l'utél'US avec le bien intime de l'amour; en effet,
le Ciel tout entier correspond ,à toutes les choses de l'homme;
sur celte correspondance, voù' dans le Traité nu CIEL ET DE L'EN
FER, N°' 87 à 102; de même aussi les membres destinés à la gé
nération, ceux-ci y correspondent à l'amour céleste; cet amour in
flue même d\! Ciel chez les mères qui sont enceintes, et aussi chez
les embryons; par suite chez les mères existe l'amour de l'enfant,
et chez les enfants l'innocence, D'apl'ès ces considél'ations, on peut
voir d'où vient que l'utérus signifie le bien intime de l'amour, et
qu'être enceinte (ou porter dans l'utérus) signifie la doctrine du
vrai, laquelle nait du bien de l'amour. Que de telles choses soient
signifiées par l'utérus et par portel' dans l'utérus, on peut le voir
par les passages suivants dans la Parole; dans Ésaie : « Écoutez
Moi, maison de Jacob, et 1)OUS tous les restes de la maison
d'Israël, parth dès l'utérus, soutenus dès la matrice; jusqu' li
la vieillesse, Moi, le même; et jusqu'à la blanche vieillesse,
Moi, je porterai. Moi, j'ai fait, Mai je portérai, et Moi je
supporterai et délivrerai. 1) - XLVI. 3, h; - ces choses con
cernent la Réformation de l'Église, et la régénération des hommes
de l'Église pal' le Seigneur; l'Église est signifiée par la maison de
Jacob et par la maison d'Israêl, l'externe par la maison de Jacob,
et l'interne par la maison d'Israêl; par c( portés dès l'utérus Il sont
signifiés ceux qui sont régénérés par le SClgneul', el pal' « soutenus
26 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ~. 710,
dès la matl'ice Il sont signifiés ceux qui ont ét~ régénérés: comme
l'homme qui est \'égénéré est d'abord conçu pal' le Seigneur, et
ensuite natt~ et enlin est élevé èt perfect~onné, et comme la régéné
ration est semblable en cela à l.lI génération naturelle de l'homme,
c'est pour cela que pal' « portés dès l'utérus,» il est signifié l'état
de l'homme à régénérer, depuis la conception jnsqu'à la naissance;
la naissance elle-même, et ensuite l'éducation et le perfectionne
ment, sont signifiés par soutenus dès la matrice; jusqu'à la vieil
«(
point, Il signifie aucun bien, cal' où ne sont pas les vrais, là n'est
pas le bien; Il même quand ils engendreraient, je tuel'ai les désil's
de leur ventre, 1) signifie que s'ils s'acquerraient des vrais, néan
moins ces vrais pél'iraient, les désirs du ventre signifient les vrais
acquis; il est dit le ventre au lieu de J'utér'us, d'après l'apparence
du ven.tre qui se gonfle chez les femmes enceintes, mais toulefois il
est dit le ventre quand il s'agit des vrais, et l'utérus quand il s'agit
du bien. Dans David: Il Car c'est Toi qui m'a.y tiré de l'utéru.y,
qui fais mon assurance dès les mamelles de ma mère; sur
Toi j'ai été jeté dès l'utérus, dès le ventre de ma mère, mon
Dieu, Toi. Il Ps. ,XXII. 10,11; -là aussi la régénération spi
rituelle de l'homme est décrite par des choses qui appartiennent il
la génération naturelle de la pal'! de la mèl'e; ainsi, pal' Il c'est Toi
qui m'as tiré de l'utérus, Il il est signifié que par le Seigneur il a été
régénéré el est devenu homme de l'Église; par li qui fais mon assu
rance dè.<; les mamelles de ma mère, Il il esl signifié qu'il a été conduit
ensuite, et spirituellement élevé, les mamelles de la mère signifient
la nutrition spirituelle dans les choses qui sont de l'Église, la mère
est l'I~glise; pal' (1 sur Toi j'ai été jeté dès l'utérus, li il est signifié
que le Seigneur a tout fait d'après le bien de l'amour; et par « dès
le ventre de ma mère, mon Dieu, Toi, l) il est signifié qu'il a tout
28 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 710.
fait par les vrag; car, ainsi qu'il a été dit Ci-dessus, il est dit l'u
térus quand il s'agit du bien de l'amour, et le ventre quand il s'a
git des vrais d'après ce bien; de là, il est dit (1 mon Dieu, Toi, \1
car lorsqu'il s'agit du hien de l'amour, le Seigneur est appelé Jého
vah, et lorsqu'ils'agit des vrais, il est appelé"Dieu. Dans les Évan~
gétistes : Cl Malheur à celles qui seront enceintes et il celles
qui allaiteront en. ces jou7"S-là! 1) - Mallh. XXIV. 19. Marc,
XIII. 17. Luc, XXI. 23; - dans ces Chapilt'es, il s'agit de la
consommation du siècle, par laquelle est entendue la fin de l'Église,
quand il y a Jugement Demie.'; de là, par celles qui sont enceintes
et par celles qui allaitent en ces joul's..;là, au sujet desquelles il y a
lamentation, il est entendu ceux qui alors reçoivent le "bien de l'a
mour et les vrais de ce bien; celles qui sont enceintes signifient ceux
qui J'eçoivent le bien de l'amour, et celles qui allaitent signifient
ceux qui reçoivent les vrais de ce bien, car le lait qui allaite signifie
le vJ'ai d'après le bien de Tamoul'; s'il est dit «( malheur à elles! J)
c'est parce que ceux qui reçoivent ne peuvent garder les biens et
les vrais, car alol's l'enfel' pJ'évaut et les enlève, de là résulte la
profanation; si alors l'cnfel' prévaut, c'est parce qu'à la fin de l'É
glise les faux du mal règnent et enlèvent les vrais du bien; en
effet, l'homme est tenu dans un milieu entre le Ciel et l'EnfeJ', et
avant le Jugement Del'l1ier ce qui s'élève de l'EnfeJ' prévaut sur ce
qui descend du Ciel; sur ce sujet, voir dans le Traité DU CIEL ET
DE L'ENFER, N°' 538, 5fJO, Mi, 546, 589 à 596, et dans l'O
puscule DU JUGEMENT DERNIER, No' 73, 711. Dans Luc: Cl Voici,
viendr?nt les jours où l'on dira: Heureuses les stériles, et
les ventres qui n'ont point enfanté, et les mamelles qui n'ont
point allaité! 1) - XXIII. 29; - ces paroles signifient des choses
semblables, parce qu'elles ont aussi été dites du dernier temps de
l'Église, et par les stériles et les ventres qui n'ont point enfanté sont
signifiés ceux qui n'ont pas reçu les vrais réels, c'est-à-dire, les
vrais d'après le bien de l'amour, et par les mamelles qui n'ont point
allaité sont signifiés ceux qui n'ont pas reçu les vrais réels d'après
le bien de la charité; en effet, tous les vrais viennent du hien, et
les biens sont de deux genres, le bien céleste, qui est lé bien de
l'amour envers le Seigneur, et le bien spirituel, qui est le bien de
la charité il. l'égard du prochain; par les mamelles, il est signifié
Vers. 2. CHAPITRE DOUZIÈME. 29
la meme chose que par le lait, à savoir, le vrai d'après le bien.
Dans le Meme: (( Une femme d'entre le peuple, élevant la voix,
(lit à Jésus: Heureux le ventre qui t'a porté, et les mamelles
que tu as sucées! Mai,ç Jésus dit : Heureux plut6t ceux qui
écoutent la Parole de Dieu, et qui la gardent! 1) - Xl. 27,
28; - puisque porter dans le ventre et sucer les mamelles signifie
la régénération de l'homme, comme il a été dit ci-dessus, c'est pour
cela que le Seigneur répondit: Heureux ceux qui écoutent la Pa-
l'ole de Dieu, et qui la gardent 1 paroles pal' lesquelles est décrite
la régénération qui se fait par les vrais 'd'après la Parole et par la
vie selon ces vl'ais; pal' écouter la Parole de Dieu, il est signifié
apprendre les vrais d'après la Parole, et par la garder, il est signi-
fié vivre selon ces vrais. Dans Jean: Il Nicodème dit: Comment
un homme peut-il atre engendré étant vieux? peut-il dans
l'utérus de sa mère une ser.'onde fois entrer? Jésus T'épondit:
En 1Jérité, je te dis: Si quelqu'un n'est engendré d'eau et
d'esprit, il ne peut entrer dans le Royaume des Cieux. Ce qui
est né de la chair est chair, mais ce qui a été engendré de l'es-
prit est esprit.)) -1ll.lt,5,6;-que Nicodème, au lieu de la géné-
ration spil'ituelle dont le Seigneur pal'lait, ait entendu la génération
naturelle, cela est évident; c'est pourquoi le Seigneur lui enseigne,
au sujet de la régénél'ation, qu'elle se fait par les vrais d'apl'ès la
Parole, et pal' la vie selon ces vrais, ce qui est signifié par etl'e en-
gendré d'eau et d'esprit, cal' dans le sens spirituel l'eau est le vrai
d'après la Pal'ole, et l'esprit est la vie selon les vrais; que l'homme
naisse naturel, et devienne spil'ituel par la vie selon les vrais d'a-
près la Parole, cela est signifié par Il ce qui est né de la chail' est
chair, mais 'ce qui est engendré de l'esprit est esprit; Il que l'homme
natUl'el, il moins qu'il ne devienne spirituel, ne puisse etre sauvé,
cela est entendu par h si qnelqu'un n'èst engendré d'eau et d'esprit,
il ne peut entrel' dans le Royaume des Cieux. 1) Comme le SeigneUl'
Seul réforme et régénère l'homme, c'est pOUl' cela que dans la Pa.,
l'ole il est appelé Formateur dès l'utérus, comme dans Ésaïe :
Il Jéhovah, ton Facteur et ton Formateur dès t'utérus, qui
(être) son serviteur, pour ramener Jacob à Lui, et pour qu' Is
raël soit rassemblé auprès de Lui. II - XLIX. 1, 5; - dans
beaucoup de passages de la Parole, Jéhovah est appelé Créateur,
Facteur et Formateur dés l'utérus, et aussi Rédempteul', pal'ce que
de
\
1I0uveau il crée l'homme, le ['éforme, le régénère et le rachète;
on peut croire que le Seigneur est appelé ainsi, parce qu'il a créé
l'homme, et qu'il le forme dans l'utérus., mais néanmoins c'est la
création et la formation spirjtuelles qui y sont entendues, cal' la Pa
role est non-seulement naturelle, mais aussi spil'ituelle, naturelle
pour les hommes qui sont naturels, mais spirituelle pOUl' les Auges
qui sont spirituels, comme on peut aussi le voir en ce que ces choses
qui ont été dites ont été dites d'Israel, et, dans le sens suprême,
du Seigneu1'; pal' Israël, il est entendu l'Église, ainsi tout homme
de l' I~glise; et comme le Seigneur connait la qualité de chacun quant
au bien de l'amour et au vrai de la foi, c'est pour cela qu'il est dit
« Jéhovah dès ['utérus m'a appelé, dès les entl'ailles de ma mère il
s'est souvenu de mon nom; )) pat' appeler quelqu'un et savoir son
nom, il est signifié connaitre quel il est; quant au bien de l'amour,
c'est « dès l'utél'US, )) et quant aux vrais de ce bien, c'est « dès les
entrailles de ma mère; par Jacob qui sera ramené à Lui, et pal'
1)
Israël qui sera rassemblé aupr~ de Lui, il est signifié l'Église, par
Jacob l'~~glise extel'De, et pal' Israël l'Église interne; celle-ci est dans
J'homme spil'ituel, et celle-là dans l'homme naturel. Dans Jérémie:
Il Awnt qu~ je te formasse dans l'utérus, je te connaissais;
tre signifie qu'ils. se SOllt pareillement retil'és des vrais pour les
faux; proférer le mensonge signifie aussi croire des.faux : qu'ils se
soient retirés dès le pl'emier jour. quand ils pouvaient être l'éfor
més, c'est parce que le Seigneur s'efforce de réfOl'mer tous les
hommes, quels qu'ils soient, en cbmmençant deputs l'enfance et en
continuant à tl'llvers l'adolescence dans la jeunesse, mais qu'eux se
sont lIussilût retirés, ne se laissant pas réformer. Dans Basée:
Cl Liée a été l'iniquité d'Éphraïm, caché a été son péché; les
douleurs de celle qui enfante viendront sur lui; lui, fils non
sage, parce que le temps (prescrit) il ne se tient pas dans l'u
térus des fils. 1: - XIII. 12,13; - par Éphraïm est signifié l'en
tendement du.vrai, ici l'entendement pel'verti, c'est-à-dire, du faux
au lieu du vrai; son faux est signifié pal' l'iniquité, et le mal du
faux par son péché; de là, il est appelé llls non sage; par u les dou·
leur!l de celle qui enfante viendront sur lui, 1) il est signifié 'lu'il ne
reçoit pas la l'éformalioJ;l; et'par u le lemps prescrit il ne se tient
pas dans l'utérus des fils, l) il est signifié qu'il ne reste pas dalis
l'état de réformation. Dans Ésaïe: J'ai connu que perfidement
(1
de Joseph par son 'père Israël; elle a aussi été expliquée dans les
ARCANES CÉLESTES, N°' 61128 à 6la3la; et il y a été montré que les
bénédictions des mamelles signifient les sffec.tions du bi~n et du
vrai, et les bénédictions de ['utéms la conjonction du bien et du
vrai, par conséquent la régénération. Dans le Même: (( J éhoVllh
t'aimera, et il te bénira, et il te multl'pliera; il bénira le fruit
de ton ventre, et le fruit de ta terre, ton froment et ton moût, .
ton .huile, le produit de 'tes bœufs et des bêtes de ton menu
bttail. Il - Deutél'. VII. 13 :-- et ailleUl'S : « Béni (sera) le
fruit de ton ventre, et le fruit de ta terre, le produit de tes
bœufs et des bêtes de ton menu bétail. n - Deutér. XXVIII.
la; - ces choses ont été dites aux fils de Jacob, qui ne les ont pas
entendues aull'ement que naturellement; c'est-à-dil'e, selon le sens
de la lettre, parce qu'ils étaient entièrement naturels et nullement .
spil'ituels; mais par ces bénédictions sont signifiées des bénédic
tions spirituelles, par'ce qu'elles appal'tiennent au Ciel et par suite
à la vie étel'nelle; car par le fruit du venll'e, il est signifié le bien
de l'amour et le -VI'ai de ce bien; pal' le fruit de la terre, le tout de
l'Église; par le fl'oment et le moat, tout bien et tout vrai dans
l'homme naturel; pal' le produit des bœufs et des bêtes du menu
bétail, leut's affections extérieures et leul's affections intérieul'es; en
général, par toutes ces choses, leur fl'uctification et leur multipli
cation. Dans Ésaie : (( Voici, je vais exciter contre eux les Mè
des, qui de l'argent ne feront aucune estime, et de l'or ne se
réjouiront point, dont les arcs les jeunes gens briseront, et
du fruit du ventre ils n'auront point pitié; les fils n'épm'
gnera point leur œil. Il - XllI. 17, 18; - par les Mèdes sont
entendus ceux qui l'egardent comme rien le vrai et le bien de l'É
glise, et détruisent les choses qui par suite appartiennent à l'enten
dement eL à ('amour; par "argent dont ils ne feront aucune estime,
et par 1'01' dont ils ne se réjouiront point, il est signifié le vrai et le
bien du Ciel et de l'Église, pal' l'argent le vrai, et pal' l'orle bien;
( leut's arcs les jeunes gens brisel'ont, et du fl'uit du ventre ils n'au
Vers. 2. CHAPITRE DOUZlÈME. 35
ront point pitié, Il signifie que le~ faux de la doctrine détl'lliroiJt
tout entendement du vrai et tout bien de l'amoUl'; par l'arc, il est
signifié le faux <.le la doctrine, pal' les jeunes gens l'intelligence du
vrai, et pal' Ie"frnit du ventre le bien de l'amour; «( les fils n'épar'
nel'a point leur œil, » signllie que leur entendement perverti et leUl'
folie dévasteront tout vrai de l'Église, les fils sont les nais, et l'œil
est l'entendement perverti qui est une folie: il faut qu'on sache que
pal' les Mèdes il est entendu, non les Mèdes, mais de tels hommes
et de telles choses dans l'Église, qui la dévastent. Dans Matthieu:
l( Le.y Pharisiens, disaient: Est-il permis .à un homme de
Dans les Cieux, il y a des mariages de même que dans les terres,
rpais dans les Cieux, mariages de semblables avec semhlables, car
l'homme est né pour agir d'apl'ès l'entendement, mais la femme
pour agir d'apl'ès l'affection, et l'entendement chez les hommes est
l'entendement du vl'ai et du bien, et l'a,ffection chez les femmes est
l'affection du Vl'ai et du bien, et comme tout entendement tire sa
. vie de l'affection, c'est pour cela qu'on y est uni selon que l'affec
tion, qui appartient à la volonté, est unie avec la pensée conespon
dante qui appartient·à l'entendement; en effet, l'entendement chez
chacun est différent, de même que les vl'ais, dont se compose l'en
tendement, sont différents; en général, il y a les vrais célestes, il
ya les vrais spil'ituels, il y a les \Tais moraux, il y a les vrais ci
vils, et de plus il y a les vrais naturels, et chaque Vl'ai a des espèces
et des variétés innombrables; et comme il résulte de là que jam~is
l'entendement de l'un n'est semblable à l'entendement de l'autre,
ni l'affection de l'une semblable à l'affection de l'autl'e; c'est pour- .
quoi, afin que cepen.dant ['affection et l'entendement fassent tou
jours un, ils sont unis dans le Ciel de telle sorte que l'affection COl'
l'espondante qui appartient à la femme soit conjointe avec l'enten
dement corl'espondant qui appartient à l'homme, d'où il résulte que
]}Olll' l'un et pour l'autre il y a d'après la correspondance une vie
pleine d'amour. 01', comme deux affections différentes ne peuvent
correspondl'e à un même entendement, il s'ensuit que dans le Ciel
jamais il n'al'l'ive, et jamais il ne peut alTiver que plusieurs épouses
soient à un seul mari; d'apl'ès ces considérations, on peut voir et
conclure ce qui est entendu spirituellement aussi par ces paroles du
Seigneur; par exemple, ce qui est entendu par li l'homme quittel'a
son père et sa 'mère, et s'attachera à son épouse, et les deux seront
, en une seule chair, Il à saVOil', que l'homme laissera ce mal et ce
faux qu'il tient de religion, et qui souille son entendement, ainsi
qu'il tient du père et de [a mère, et que son entendement sépal'é de
ce mal et de ce faux sera conjoint av~ l'affection correspondante
qui appartient à 'l'épouse; de là, les deux deviendront une même
affection du vrai et rlu bien; cela est entendu pal' une seule chair,
dans laquelle seront les deux, cal' la chair, dans le sens spirituel,
signifie le bien qui appartient à l'amour ou à l'affection; c~est pour
quoi ne plus être deux, mais une seule chair, signifie qu'ainsi l'en
Vers. 2. CHAPITlŒ DOUZIÈME. 37
tendement du bien et du vrai et l'affection du bien et du vrai ne
sont point deux mais sont un, de même que la volonté et l'enten
dement sont deux, il est vrai, mais néanmoins sont un, de même
que le vrai et le bien, puis aussi la foi et la charité, qui sont deux,
il est vrai, mais qui néanmoins sont un, à savoir, quand le vrai
appartient au bien et que le bien appaI'tient au vrai, et aussi quand
la foi appartient à la charité, et que la charité appal'tient à la foi;
de là aussi vient l'amour conjugal: que Moïse, à cause de la dureté
de leur cœur, leur ait permis de répudier leurs épouses, pour quel
que sujet'que ce ffit, c'était parce que les Israélites eL les Juifs étaie~lt
naturels et non spirituels, et que ceux qui sont purement natUl'els
sont dms aussi de cœur? parce qu'ils ne sont dans aucun amour
conjugal, mais ils sont dans un amollI' lascif tel qu'est celui de l'a
dultère : que quiconque répudie son épous~, si ce n'est pour cause
de fornication, et se marie à une autre, commette adultère, c'est
parce que la fornication signifie le faux, et chez la femme l'affection
du mal et du faux, ainsi une affection qui ne concorde en aucune
manière avec l'entendement du vrai et dU bien, et parce que d'apl'ès
cette discordance l'amour conjugal, qui est l'amour du vrai et du
bien, et par suite le Ciel et l'Église chez l'homme, est entièl'ement
détruit, car lorsque la conjonction intérieure, qui est celle des men
tais (mente$) et des mentais (animi). est nulle, le mariage est
dissout : que celui qui se mal'Îe à une l'épudiée commette aussi
adultère, c'est parce que par la répudiée pour cause de fOI'nica
tion, il est entendu l'affection du mal et du faux, comme ci-dessus,
laquelle ne doit être unie avec aucun entendement du vl'ai et du
bien, cal' par suite l'entendement est perverti, et même devient
l'entendement du faux et du mal, et la conjonction du faux et du
mal est un adullèl'e spirituel, comme la conjenction du vrai et dil
bien est un mariage spirituel. Si ensuite le Seigneur' a parlé des
eunuques, c'était parce que les disciples avaient dit « si telle est la
condition de l'homme avec son épouse, il ne com'ient pas de. se ma
riel'; )l et comme les mariages chez la Nation Juive, qui était dure
de cœur par la raison que les Juifs étaient dans les faux d'après
le mal, n'étaient pas des mariages, mais étaient des adultères en
tendus dans le sens spirituel, ce qui fit même que cette nation fut
appelée par le Seigneur nation adultère, c'est pOUl' cela que le Sei
38 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 710.
gneur pal'la des eunuques, par lesquels ont été entendus ceux qui
ne veulent pas contracter mariage, c'est-à-dire, être conjoints avec
l'affection du mal, parce qu'ainsi llentendement du vl'ai et du bien
serait perverti et dissipé; ainsi pal' les eunuques sont entendus,
tant ceux qui sont ,mariés que ceux qui ne sont pas mariés, chez
qui l'entendement du vrai et du bien,a été conjoint avec l'affection
du vrai et du bien; s'ils sont dits eunuques, c'est parce que chez
eux il n'y a pas le lascif, tel qu'il est chez ceux qui d'après la du
relé de cœur, dans laquelle étaient les Juifs, ont pds plusienrs
épouses, et les ont répudiées pOUl' un sujet quelconque: il faut
d'abord savoir que le mal'iage de l'entendement du vrai et du bien
avec 1'1Iffection du vrai et du bien est en général d'une triple ori
gine, et par suite dans un triple degré; le mal'iage de ceux qui sont
appelés célestes est dans le suprême degré; il est dans un degré
inférieur pal'mi ceu'x qiJi sont spirituels, et dans le degré le plus
bas parmi ceux qui sont naturels, car il y a tout autant de degrés
des intérieul's de l'homme; par suite, il y a trois Cieux; sont appe
lés célestes ceux qui sont.(}ans le Ciel suprême, spil'ituels ceux qui
sent dans le Ciel inférieur, et naturels ceux qui sont dans le Ciel
le plus bas j le mariage de l'entendement du vrai et du bien avec
l'affection du vrai et du bien chez :les célestes est entendu par les
eunuques qui dans l'utérus de la mère sont nés eunuques; et cela,
parce que ceux-ci, quand ils sont régénérés, reçoivent à l'instant
les vrais dans la vie par l'amour des vrais; c'est de là qu'ils savent
les vrais d'après les vrais eux-mêmes;, leur l'égénél'ation par le
Seigneur au mOyen de l'amour envers Lui est signifiée par devenir
eunuque dans l'utérus, ainsi sans le lascif de l'adultère: le mariage
de l'entendement du vl~ai et du bien avec l'affection du vrai et du
bien chez les spirituels est entendu par les eunuques qui ont été
faits eunuques pal' les- hommes; car ceux-ci ne sont pas l'égénérés
dans l'utérus, c'est-à-dire, par l'amour, mais ils le sont par les
'vrais reçus d'abord dans la mémoire, et ensuite intellectUf~l\ement
dans la pensée, et enfin clans la vie pal' une certaine affection spi
rituelle; ils sont dits être faits eunuques par les hommes, parce
qu'ils sont réformés pal' l'entendement d'apl'ès la mémoire, et que
l'hom~ne signifie cet entendement, comme aussi ci-dessus, où il est
dit l'homme et l'épouse: mais le mariage de l'entendement du vrai
Vers. 2. CHAPITRE DOUZIÈME. 3g
et du bien avec l'affection du vrai et du bien chez ffis naturels est
entendu par les eunuques qui se sont faits eunuques eux-mêmes;
car par les connaissances et par les sciences, les naturels s'acquiè-
rent une lueur naturelle, et par le bien de la vie selon ces connais-
sances et ces sciences ils s'acquièrent l'affection, et par suite la
conscience; et comme il~ ne savent autre chose, sinon qu'ils font cela
eux-mêmes, car l'homme naturel ne jouit pas de l'intelligence dont
jouit l'homme spirituel; ni de la perception dont jouit J'homme cé-
leste, de là vient qu'ils sont ceux qui se font eunuques eux-mêmes;
mais il est dit ainsi d'après l'apparence et d'après la foi obscure
chez eux, Ce sont donc là les choses qui sont entendues pal' être fait
eunuque pour le royaume de Dieu: et comme il en est peu qui com-
prennent ces choses, il est dit par le Seigneur: Il Qui peut compren-
dre, qu'il comprenne.» Mais, pour l'illustration de ce sujet, voir ùans
le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, ce qui a été dit et montré sur les
deux Royaumes dans lesquels les Cieux ont été distingués; puis,
SUi' les trois Cieux selon les trois degrés des intérieUl's de l'homme,
N°' '20 à hO; et SUI' les mariages dans le Ciel, N°' 366 à 386. Il
est dit de Jean-Baptiste, qu'il (ut rempli d'esprit saint dans
(1
du Ciel, mais seulement par les externes et non par les internes,
puisqu'il est dit que ce dragon fut vu dans le Ciel, car ceux qui n'ont
, aucune communication avec le Ciel ne peuvent y être vus, parce
qu'ils sont dans l'enfer; ceux-ci sont ceux qui nient Dieu, princi
palement le Seigneur, (Jui ne font aucune estime de la Parole et la
blasphèment, et qui n'ont aucune-foi concernant la vie éternelle, en
un mot, tous ceux qui s'aiment eux-mêmes et aiment le monde par
dessus toutes choses, et qui passent leur vie dans les inimitiés, les
haines, les vengeances et les fourberies, et sentent en elles du plaisir.
Ces choses ont été dites, afin qu'on sache que par le dragon ce ne
sont point ceux-ci qui sont entendus, mais que ce sont ceux qui,
pendant qu'ils vivent dans le Monde, ont une communication ex
terne avec le Ciel, communication qui leur vient de la lecture de la
Parole, de la prédication qui en est tirée, et du culle ex terne selon
les statuls de leur t~glise, mais qui ne sont néanmoins dans aucune
vie sel~n les préceptes du Seigneur; c'est de là que de tels hommes
, ont, il est Hai, une communic3tion avec le Ciel, mais non une com
munication intel'lle: dans ce qui suit, il sel'a aussi dit pourquoi ils
sont appelés le diable et satan.
71la. Et voici, un Dragon grand, roux, signifie tous ceux
qui, d'après l'amour de soi et du mo'nde, sont purement na
turels etsensuels, et néanmoins savent plus ou moins de choses
d'aprés la Parole, d'après la doctrine qui en est tirée, et d'a
près la prédication, et s'imaginent être sauvés par la science
seule sans la l>Ïe: on le voit par la signification du Dragon, en ce
que c'est l'homme purement naturel et sensuel, et cependant dans
la science" des choses en elles-mêmes spirj[uelles, soit qu'il ait cette
science d'api'ès la Parole, ou d'après la prédication, ou d'après la
religion, ainsi qu'il va être expliqué; et par la signification de grand,
roux, en ce que c'es,t être dans l'amour de soi et dans les maux de
cet amour, car le gl'and dans la Parole se dit du bien, et dans le sens
opposé il se dit du mal, de même que beaucoup se dit des vrais, et dans
le sens opposé se dit des faux j voir ci-dessus, N°' 336, 337, b2b ;
et l'OUX se dit de l'amour dans l'un et dans l'autre sens, à savoir,
de l'amour céleste qui est l'amour envers le Seigneur, et, dans le
sens opposé, de l'amour'diabolique qui est l'amour de soi; sur ce
~ujet, t'OÙ' aussi ci-dessus, N° 36b; d'après cela, 'on peut voir que
Vers. 3. CHAPiTRE DOUZiÈME. 45
par le dragon grand, roux, il est entendu tous ceux qui d'après l'a
moul' de soi sont purement naturels et sensuels, et néanmoins savent
plus ou mo1ns de choses d'après la Rarole, ou d'après la doctrine
qui en est tirée, ou d'après la prédication, et s'imaginent être sauvés
par la science seule Sans la vie de la charité; si ces mêmes hommes
s'ima,ginent être sauvés par la science seule sans la vie de la cha
rité, c'est parce que tous ceux-là, qui villent pOUl' le corps et pour
le monde, et no~ pour Dieu ni pOUl' lé Ciel, sont purement natu
rels et sensuels, {laI' chacun est formé intérieurement selon savi~,
et vivre pour le corps et ·pour le monde, c'est vivre naturel et sen
suel, tandis que vivl'e pOUl' Dieu et pour le Ciel, c'est vivl'e spil'i
tuel : chaque homme d'après ses parents naît sensuel, et pal' la vie
dans le Monde il devient naturel de plus en plus intérieurement,
c'est-il-dire, ralionnel, selon la vie mOI'ale et civile et la luelll' que
par là il a acquise; mais plus tard cet homme devient spirituel par
les vrais d'après la Parole, ou d'après la doctrine tirée de la Parole,
et par [a vie selon ces vrais; de là, OlI"peut voir que celui qui sait
les choses que la Pal'ole, ou que la doctrine, ou que le prédicateur
enseigne, et ne vit pas selon ces choses, quelque savant et érudit
qu'il pal'aisse, n'est pas cependant spil'ituel, mais est naturel et même
sensuel, car la science et la faculté de l'aisonner ne font pas l'homme
spirituel, mais la vie elle-même le fait spil'ituel; s'il en est ainsi, c'est
par~ que la science, et pal' suite la faculté de raisonnel', sont seule
ment naturelles, c'est même pOUl' cela qu'elles peuvent être chez tes
méchants, et même ch~z les plus méchant3, muis les vrais d'après
la Parole, conjointement avec Ijl vie selon ces vl'ais, font l'homme
spiritpel, car la vie est de v{lutoir Jes vrais et de les fail'e pal' amour
des vl'ais; cela ne peut pas avoir lieu d~après l'homme naturel seul,
mais vient du spirituel et de son influx dans l'homme naturel; car
aimer les vrais, et d'après l'amour les vouloir.~l et d'après cette vo
lonté les faire, cela vient. du Ciel, c'est-à-dil'e, du Seigneur, par le
Ciel, et dans sa nature est céleste et Divin; cela ne peut pas in
fluer immédiatement dans le mental naturel, mais influe médiaLe
ment pal' le mental spil'i tuel, qui peut êtl'e ouvert et être formé pOUl'
la réception de la lumière et de la chaleur célestes, c'est-à-dire,
pOUl' la réception du Di\lin Vrai et du Divin Bien : la l'aison pour
laquelle ces choses ne peut'ent pas influel' immédiatement dans Je
J lit> L'APOCALYPSE }<~XPLIQUÉE. . N" 7:1.l!.
mental naturel, c'est que dans ce mental ['ésident les maux hél'édi..
taires de j'homme, qui sont les maux de l'amour de soi el du monde;
pal' suite l'homme natm'el, cQnsiMl'é en lili-même, n'âime que soi
et le monde, et d'apl'ès cet amour il veut ces maux, et d'après le
vouloir il les fait, et c'est là ce qui s'oppose à ce que quelque chose
y puisse influel' dn Ciel, et y être reçu; c'est pourquoi, il a été ppiJrvu
par le Seigneur à ce que ces maux puissent être él~ignés, et qu'ainsi
i1 puisse y avoil' de la place' pour les vrais et les biens de l'amour
spirituel, à savoir, par l'ouyertul'e et la fOl'mation du mental spiri
tuel, qui est.a~-dessus do mental naturel, et par l'influx du Ciel
ç" venant du Seigneur à travel:s ce mental dans le mental naturel. Ces
choses ont été dites, afin qu'on sache que connalll'e les vrais qui
appartiennent à la Parole et à la dOCll'ine de l'église ne fail pas
l'homme spirituel, mais que la vie selon les choses que le Sr.igneur
a commandées dans la Parole le fait spirituel; que pal' conséquent,
, quoiqu'ils sachent beaucoup d'e choses d'après la Parole, néanmoins
ils restent naturels et sens.;J,ds, Ce sont donc ceux-là qui sont signi
fiés pal' le dragon dans la Pa l'ole ; que ce soient eux qui sont signi
fiés pal'Ie dl'agon, c'est parce que le dl'agon est un genre de sel'pent,
qui, non-seulement rampe sur l'humu'S', mais aussi vole, et pal'
suite apparalt dans le Ciel; c'est à cause de ce vol et de celte appa
renee que ceux qui sont dans la science des vérités d'après la Pa
role, et non dans la vie conforme à ces vérités, sont entendus pal'
le dragon: en effet, par Id serpents en général sont signifiés les
sensuels de l'homme; voir ci-dessus, N° 581; c'est aussi de là que
le dl'agon, dans le' Vers. 9 de ce Chapitre, et Chap. XX, Vers. 2,
est appelé le serpent ancien. Commé dans k1 suite de ce Chapitre,
et aussi plus loin, il s'agit du dl'agon, il sera dit qui sont èeux qui,
en général et en particulier, sont signifiés par lui: En général, par
lui sont signifiés cellX qui sont plus ou moins nal4Jrels, erqui sont
néanmoins dans la science des choses spirituelles d'après la Parole:
en pal'ticuliel', sont signifiés ceux qui, par la doctrine et par la vie,
se sont confirmés dans la foi séparée de la charité; ceux-ci consti
tuent la tête du dragon; ceux qui pal' leur propl'c intelligence se sont
forgés des dogmes d'après la Parole fonlle COl'pS du dragon; et ceux
qui étudient la Parole sans doctrine forment les externes du dra
gon; tous ceux-là aussi falsifient et adultèrent la Parole, puisqu'ils
.
Vers,3. CHAPI'rnE DOUZIÈME, !J7
sont dans l'amour de soi et pal' suite da;s le faste de la propre in
telligence, ce qui les a rendus purement naturels et ~ême sensuels;
et l'nomme sensuel ne peut voir les vrais réels de la Pal'ole, à (lause
des illusions, à cause de l'obscurité de la perception, et à cause des
maux du corps qui y résident, car le sensuel est adhérent au corpc;,
d'où proviennent ces choses. I. Qlie par le dragon"en général soient
entendus ceux qui sont plus ou moins naturels, et néanmdins dans
la science des choses spirituelles d'après la Parol~, c'est parce q~e
par les serpents en général sont signifiés les sensuels de l'homme,
et pal' suite les hommes sensuels; c'est pourquoi pal' le dragon, qui
est un sel'pent volant, est signifié l'homme sensuel, qui néanmoins
vole du cOté du Ciel, par cela qu'il parle et pense d'après la Parole,
ou d'après une doctrine til'ée de la Parole, cal' la P-'I'ole elle-même
est spirituelle, parce qu'elle est en elle-même Divine, et que par
suite elle est dans le Ciel; mais comme ce n'est pas la science seule
des spirituels d'après la Parole qui fait l'homme spirituel, mais que
c'est la vie selon les choses qui sont dans la Parole, il en résulte que
tous ceux-là qui sont dans la science d'après la Parole, et non dans
la vie selon cette science, sont naturels et même sensuèls. ~s sen
suels qui sont entendus par le dragon sont ceux qui ne voit:IlL rien
d'après la lumière du Ciel, mais qui voient seulement d'ap"rès la lu
mière du Monde, et qui d'après cette lumière seule peuvent parler
des Divins, et même raisonner avec adresse et vivacité, excités qu'ils
sont par le feu de l'amour de soi et par le faste qui en provient; mais
néanmoins ils ne peuvent voil' si les choses qu'ils disent sont des
vrais ou ne sont point des vrais, appelant vrai ce que dès ['enfance
ils ont puisé chez le maître ou.le prédicateur, et ensuite, dans la
doctrine, et que plus tal'd ils ont confirmé par quelques passages de
la Parole non compris intérieurement: comme ceux-ci ne voient
rien d'après la lumière du Ciel, ils ne voient point les vrais, mais
au lieu des vrais ils voient des faux, qu'ils appellent des vrais, car
les vrais eux-mêmes ne peuvent être vus que dans la lumière du
Ciel, et non dans la lumière du monde, à moins que celle-ci n'ait
été illustrée par celle-là: ceux qui sont tels n'aiment pas une vie
autre que la vie corporelle et mondaine; et comme les voluptés et
les convoitises de cette vie-ci résident dans l'homme naturel, il eIl
résulte queleUl's intérieurs sont sales, et obstrués par des maux de
li8 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 7:14.
telligence d'après le 'Seigneur ~st chez tous Ceux qui sont dans
l'affection spirituelle du vl'ai, c'est-à-dil'e, qui aiment le vrai parce
qulil est le vrai, et pat'ce qu'il sert à la vie éternelle et à la vie des
âmes des hommes; il est dit qqe leul' intelligence vient, Ron pas du
propl'e, mais du ,SeigneUl', parce qu'ils sont élevés hors de leur
propre quand ils lisent la Parole, et cela jusque dans la lumière
du. Ciel, et sont illustrés; dans cette lumière le vrai apparaît d'a
ptès.levrai lui-même, parce que 1& lumière du Ciel est' le Divin
Vl'ai : mais ceux qui sont dans l'amour de lioi, et par suite dans le
faste de la propre intelligence, ne peuvent pas être élevés hors de \
leur propl'e, cal' ils se regardent contiuuellement, ainsi dans èha
cune des choses qu'ils font: de là ~ient même que ceux..-ci placent
dans la foi de leul's dogmes le tonf du salut, ainsi dans savoir et
penser, et'Illon en même tempS' dans la vie, ainsi, non en même
temps dans \'ouloir et faire; ceux-là donc constituent le corps du
dragon, Le cœur de ce corps est l'amoul' de soi, et l'âme de sa
l'espiration' ou son esprit esl le. fast~de la pl'opre intelligence; ci'a
près ces deux choses, le dragon a été appelé grand, roux; et roux
dans le texte original grec se dit de l'enflammé, pal' conséquent d.e
l'amour et du faste. IV. Ceux qui étudient la Pal'ole sans doctrine,
et sont en même.lemps dans l'amour de soi, constituent les ex ter...
neS du corps du dragon: les extel'nes sont les choses qui procèdent
des intérieurs et qui les enveloppent, les fer'ment et les contiennent,
comme sont les peaux, les écaill~, qui font saillie de tout côté;
si ces hommes font les externes du corps du dragon, c'est parce
qu'ils sont sans intelligence des spirituels de la Parole, cal' ils sa
vent l~ Parole quant au sells de sa lettre, el ce sens est tel, que si
la doctrine ne l'éclaire pas, il cenduit dans des erreurs el des faux
.
52 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 7lft.
j''',
·
·,fi
. .
signifié la même éhose"à savo,ir,.re.n:,l.turel de l'homme en géné-
rai, qui est le sensuel; c'est pourquoi, daosj le second pass1\ge, on
peut aussi interpréter.cc ils Qnt hUlIIé le v~nt comme,les baleines;»
pareillement, dans Ésaïe, Ll,9: da1l5 Jél'émie, LI. 3lJ; dans Ézé...•
, ehiel, XXIX. 3, b; et dnns Davi(I, Ps. LXXIV: 33, 3h, Il Ya
aussi des hommes purement sensuels, qui sont, bons.
715. Ayanl sepUêles, .sigJll'/it: la science des choses. s{dn~
fes de la Parole, qu'ils ont adultérées, et' par suite la (olie,
Vers. 3. CHAPITRE DOUZIÈME. 59
mais toujours l'astuce: on le voit par la signification de la,tête~
en ce qu'elle est Fintelligence et la sagesse, et dans le sens opposé
la sotti~e et la folie, comme ci-dessus, N°' 553, 577; et ausSrl'as-
tuce, N° 577; et par la signircation de sept, en ce que ce sont tous
et toutes choses, et qu'il se dit des choses saintes, comme ci-dessus,
N° 257, ici donc de~ choses saintes de la Parole, qu'ils ont adultérées;
sept, parce qu'il se dit des choses saintes; se dit aussi, da:ns le sens
opposé, de ces mêmes choses adulWées et profanées; chaque ex pres
sion dans la flarole a aussi un sens opposé, et l'opposé d~ saint est
le profane; d'ap~s cela, il est évident qu'epar les sept tetes, qui fu- ,.
re,nt vues SUI' redragon, il n'est (}otendu ni{\es têtes, ni sep~,Qlais la.
scie~ce des choses ,saintes de la Parole,qu'i1s Oll~ a4ultérée~,,~t par
suite la folie, mais toujours)'astuce. Si la foli,eest signifiéeparla.l~\e
du d,nllgon, c'est parce que l'homme de I:Église a,l'inte'ligence par
!'es vl'ais réels qu'iltir'e de la Parole; l'entend,ement yraiment h~main
est fOl'mé et perfectionné par les vrais na~urels, civils; mO,l'aux et
spirituels, l'entendement intérieur 1
par les vrais spil'iluels, mais l'en-
lendement extérieur par les vrais moraux, et civils; de là, tels sont
les vrais, tel est.. l'entendement qui el) est formé; tous les vrais spiri-
tuels viennent.'Ie la Parole, et font un avec le bien de l'amour et de
la charité: si donc l'homme pIace le tout de l'Église et, du Ciel dans
la foi, et qu'il en sépare le bien de la charité et de j'amour, comme
font ceux qui constituent la tête du dragon, ainsi qu'il ,vient d'être
dit, dans l'Article, qui préc.ède im,mé<:liatement" alors l'entendement
intérieur ne p.eut pas être formé; de là pOUl' eux, au,lieu de l'intel..'
ligence dans les choses spirituelles, il y a la folie, car d'un principe
faux découlent des faux .en série continue ; et, àC!luse rie la sépa-
ration du bien de la charité, il ne pellt leur être donné; aucol} vrai
réel, puisque tout vrai appartient au bien, et mê[l'\e ~stle hien dans
une forme; d'après cela, il est·évident que par 1" têl,e du dl'agon,
il est signifié la folie dans les-ehoses spirituelles. Si par la. tète du
d! agon il est aussi signi~é l~astuce,c'est parce que tous celJX qui
constituen~sa tête sont purement naturels et sensuels; si ceux-ci
en même temps ont ·étudié la Parole et la doctrine de l'Église, et
qu'au lieu des vrais ils aient saisi les faux, et les aient aussi cOllfir-
més scientifiquement, ·ils sont pIns astucieux que tous les autres;
mais cette astuce ne se manifeste pas dans, le Monde, de même
60 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. 1\' 715.
qu'eHese manifeste Illus tard qUllnd ils sont devenus esprits, car
dans le Monde ils ont voilé l'astuce par'une piété externe et une mo·
l'alité, feinte qui cachent l'astuce; mais comme ellé réside dans leur
esprit, elle est clairement mise en évidence quand les externes sont
éloignés, comme H arrive dans le Monde spirituel: toutefois, il faut
qu'on sache que l'astuce, qui est signifiée par'ia tête du dragon,
est l'astuce de perv6l'tir les vrais et les biens de la Parole par des
raisonnerrlents fondés sur des illusions et des subtilités, puis 'sur
des persuesifs par lesquels l'entende'ment est fascil)é, hinsi en revê
tant de faux les appal'ences comme si elles étaiera des vrais: qu'il
en soit ainsi, on peut encol'e le voir d'après le serpent, par lequel
nos premiers parents orit 'été séduits, et de qui il est dit, (l,qu'il
était fin plus que Wilt miimatdu,champ,1l - Gen. lIt 1..;
par ce serpent, il est entendu la rMme èhOse que par le dragon;
c'est pourquoi celui-ci est aussi appelé ièi le serpent ancien, qui sé
duit tout le globe, Vers.. 9 de ce Cl1apifre. '
716. Et di:r: cornes, signifie b~aucoup de puissance: on le
voit par' la signification de la corne, en ce qu'elle est la puissance
du vrai contre le faux et le mal, et dans le sens 0Jlpo~é la puissance
du faux contre le vrai et le bien, comme ci-dessus,,No, 31.6, 567;
et par la signification de dix, en ce que c'est tous et toutes cho~est
puis aussi beaucoup de personnes et beaucoup"de choses, comme
aussi ci-dessus, N° 675; deià, on voit que par les 'dix cornes il
est signifié beaucoup de puissance. Que le dragon ait eu beaucoUp
de puissance, on le voit par ce qui est àit ensuite, à savoir, qU'à
caûse de cette puissance le fils, mâle, que la femme avait enfanté,
fut enlevé vers Dieu; que sa queue 'etltrll,tna du oiel la tl'oisièi1le
partie des étoiles; qu'il combattit Contre Michaël et contre ses An'
ges, et qu'ensuite"pour la guerre contre lès saints Hexcita Gog 'et
Magog et,des nations en grand nombre. Si le dragon a eu line telle
puissance, c'est 'parce que par lui sont entendus ceux qui ont sé
pal'é la foi d'avec les biens de la chal'ité, qui sont les œuvres, et ont
confirmé cela par le sens de la lettre de la Parole, qu'ils ont ainsi dé·
tourné de son sens réel et pour ainsi dire arraché du ciel; et comme
,à la On de l'Église, dont il s'agit dans le Livre de l'Apocalypse, il
n'y a aucune charité, par suite alors le dragon a de la puissance;
en effet, à la fin de l'Église, chacun veut vivre pOl1l' soi, pour le
~ll
Vers. 3. CHAPITRE DOUZIÈME. , 6i
monde et à sa guise, et peu de personnes veulent vivre pour le Sei.,..
gneur, pour.le Ciel et pOOl' la vie éternelle; or, le principe concerT"
nant la foi seule, qui est la foi sépal'ée d'avec la charité, est favo,..
rable à cetle vie, et, comme le courant d'un fleuve, il entraîne. tous
à cl'oire ainsi et à vivre ainsi: c'est de là que le dragon, par qui de
telles personnes et de telles choses sont entendues, apparut avec dix
cornes. Il a été dit précédemment que les faux d'après le mal n'ont
absolument aucune puissance, mais il faut qu'on sache que les faux
d'après les maux n'ont aucune puissance contl'e le vrai d'apl'ès le
bien, car le vl'ai.d'après le bien vient du Seigneur, et le Seigneur
a toute' puissance par son Divin Vrai; or, si les faux d'apl'ès le mal
ol\l une puissance, qui est signifiée par les dix cornes du dl'agon,
c'est pal'ce que les faux d'après le mal ont de la force contre ceux
qui sont dans les Jaux d'après le mal, car ils font un, et l'homme
est dans le ~al et 'pal' suite dans les faux par l'héréditaire .qu'il
tient des pal'ents, et ensuite pal' la vie actuelle, principalement à la
fin de l'Église; et ces faux d'après le mal ne peuvent être chassés
àe l'homme.en un moment, mais ils le sont peu à peu, car si c'é
lait. en un moment, l'homme expirerait, pal'ce qu'ils constituent sa
vie; et comme lei est l'état de l'homme à la fin de l'Église, c'est
pour cela que les faux du mal ont de la force, quoiqu'ils ne puis
sent absolument rien contre le, vrai d'apl'ès le bien: le Seigneur
par son Divin Vrai pourrait rejeter sur-le-champ les faux du mal
qui sont chez l'homme, mais ce serail jeter sur-le-champ l'homme
en enfer, car ils doivent êtl'e auparavant éloignés,.et autant ils sont
éloigilés, aulant il y a place pour implanter les vrais d'après le
bien, et l'hOmme est réformé. Les mêmes qui sont entendus ici par
le dragon, le sont aussi par le bouc, qtli combattit contre le bélier,
dans Daniel, Chap. VIII, et aussi pal' les boucs, dans Matthieu,
Chap. XXV; car là par, les boucs sont signifiés ceux qui sont dans
la foi séparée d'avec la charité, et" par le bélier et les brebis ceux
.
qui sont'dans la·chari.té.
,
717. Et sur ses têtes sept diadèmes, signifie les Divins.
Vrais dans le dernier de l'ordre, qui sont les t'rais dl/- sens
de Id lettre de la Pal'ole, ici ces vrais adultérés et profanés:
'on le voit par' la signification des têtes du dragon, en ce qu'eUes
sont les vrais scientifiques de la Parole, qui ont été adultérés et
62 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 717.
bus d'Israel, et les douze pierres SUI' leurs noms: quant à ce qui
CODcerue Ahal'On lui-même, il représentait le Seigneur quant au
sacerdoce, qui est son Royaume céleste; mais ses habits en géné
ral repl'ésentaient le Royaume spirituel, cal' ce l'oyaume dans les
Cieu! couvre de vêtements le Royaume céleste: en effet, il y a
deux Royaumes, dans lesquels les Cieux ont été distingués, le
Hoyaume céleste et le Royaume spirituel; est appelé Royaume cé
leste celui où est reçu le Divin Bien pl'Océdant du Seigneul', et
Royaume spirituel celui où est reçu le Divin Vrai, c'est pourquoi
le Divin Vrai est signifié pal' les habits d'Ahal'on en général, et le
Divin Vrai'dans les derniers par l'Éphod, puisque c'était le vête
ment dernier; que les vêtements en général signifient les vrais, et
que les vêtements du Seigneur, qui apparurent blancs comme la
lumière quand il fut transfiguré devant les trois disciples, aient si
gnifié le Divin Vrai procédant de Lui, et qu'il en ait été de même
des vêtements du Seigneur partagés pal' les soldats, on le voit ci
dessus, No' M, 65, 195, 27'l, 395, !J75, !J7ô, 637 : de là, il de
vient évident que par les douze piel'l'es dans le Pectoral de l'Éphod
il a été signifié les Divins Vra.is dans les del'l1iers, de"même que pal'
les douze fils. d'Israel et par les douze Tribus; "que pal' les uns et
les autres dans la Pal'Ole il soit signifié les vrais de l'Église dans
" tout le complexe, on le voit ci-dessus, N.o, !J31, 657. Si ce Pec
toral a été composé de pierres pl'écieuses sous 1esquelles étaient
les noms des ùouze fils d'Israël, c'était afin que pal' là on reçût
du Ciel des réponses, qui se présentaient dans le Pectoral et d'a
près le Pectoral pal' les nuances des couleurs resplendissantes de
ces pierres; selon les l'eprésentations des Divins Vrais dans les
Cieux, où les Divins Vrais, qui' découlent du Seigneul' à tl'avers
les Cieux vers les lieux inférieurs, se présentent pal' les nuances
des couleurs; d'apl'ès ces considérations, on peut voil' que pal'
ces piel'l'es précleuses il a aussi été signifié les Divins Vrais dans
les derniel's; mais ces choses ont ~té pleinement expliquées dans
les ARCANES CÉLESTES; voir N°s 9856 à 9909; et, au sujet des
deu/( piel'fes de Schoham qui étaient sur les épaules de l'Éphod,
N°s 9~31 à 9855. Voir au~si, que l'Éphod signifiait l'externe
du Royaume Spil'ituel, qui est le Divin Vrai dans les derniers,
N° 982!J; puis, ce que signifiaient en particuliel' le Rubis, la To
Vers. 3, CHAPlTIŒ DOUZIÈME. 67
paze et ('Escarboucle, N° 9865; la Chl'ysoprase, le Saphit' eL le
Diamant, N° 9868; le Lazo'li, l'Agathe eL l'Améthiste, N° 9870;
et la Thal'schisch, le Schoham et le Jaspe, N° 9872. Des choses
semblables sont aussi signifiées pal' les pienes pl'écieuses, pal' les
quelles esL décl'ite la science des connaissances du vrai eL du bien,
eL pal' suite l'intelligence du Roi de Tyr, dans ÉZéchiel: (( Roi de
Tyr, toi, plein de sqgesse, et parfait en. beauté, en Éden le
jardin de Dieu tu as été, toute pien'e précieuse (était) ta cou
verture, Rubis, Topaze tt Diamant, l'harschisch, Sardonyx
et Jaspe, Saphir, Chrysoprase et Émeraude, et Or. Toi, Ché
rubin, expansion de qui protége, et je t'ai placé, en la mOn
tagne de sainteté de Dieu tu as été, -au milieu des pierres de
feu tu as marché, )) - XXVIlI. 1.2, 1.3; - comme pal' le Roi
de Tyr sont signifiées les connaissances du vrai de l'Église d'apl'ès
la Parole, et même d'après son sens tillél'al, c'est pOUl' cela qu'il
est dit qu'il a été en Éden le jardin de Dieu, pal' Éden le jardin de
Dieu est signifiée 'l'intelligence pal' la Pal'Oie d'apl'ès le Seigneur,
, car Éden comme orienL est le Seigneur, et le jardin de Dieu est
l'intelligence qui vient de Lui; et comme la véritable intelligence
est uniquement acquise, c'est-à-dire, donnée pal' les connaissances
du vrai et du bien d'après la Parole comprises selon son sens réel,
c'est pour cela qu'il est dit (1 toute piel'l'e IJI'écieuse était ta couver
ture; II toute pierre précieuse signifie les connaissances du vrai et
du bien, et la coul'ertlll'é signifie l'externe de la Pal'ole qui couvre
son inteme;l'externe de la Parole est le sens de s~ lettl'e protégeant
l'interne qui est son S01lS spirituel: comme la sagesse et l'intelli
gence qui en provient sont il l'homme, c'est pour cela qu'il est dit
(\ Roi de Tyr, toi, plein de sagesse, et parfajt en beauté,» la beauté
,signifie l'intelligence, parce que toute beauté ùans les Cieux est se
lon l'intelligence: le sens de la letll'e de la Parole est aussi entendu
pal' li le Chérubin, expansion de qui Iwotége,» cal' les Chérubins
signifienL la défense afin que le Seigneur ne soit app,'oché que pal'
le bien de l'amour, et le sens de la lettre de la Parole en dérend les
intérieurs, parce qu'il les cache: la montagne de sainteté signilie l'É
glise quant à la docll'ine de l'amOlli' et de la charité, et les piel'l'es
de feu, au milieu desquelles il a marché, signilicnt les vrais d'après
le bien de l'amour selon lesquels est la vie: qu'ici pal' les piel'res
ü8 L'APOCALYPSE EXPLIQU~E. N" 'l7.
précieuses soient signifiés les vrais l'esplendissantspar la l~mière du
Ciel, qui est le Divin Vrai, on peut le voil' manifestement en ce que
par Tyr dans la Parole sont signifiées les connaissances du Vl'ai et du
bien, connaissances qui sont les vl'ais derniel's, tels que sont ceux du
sens de la lettre de la Parole; .que Ty,' signifie les connaissances du
vrai et du bien, on le voit ci-dessus, N° 5il1. Dans le Même: «( La
Syrie fut ta commerçante pour la multitude de tes ouvrages
avec chrysoprase, pourpre et broderie; et fin lin, et corail et
escarboucle, ils ont fourni à tes marchés: les négociants de
Schébah el de Raamah, eux tes' négociants dans le meilleur
de tout aromate, et en toute pierre précieu,se, et en or. Il
XXVII. 16,22; -ces.choses aussi sont dites de Tyr, par laquelle
sont signifiées les connaissances du vrai et du bien de l'Église-d'a
près la Parole, comme ci- dessus; parce que pal'· la Syrie, par
Schébah et par Raamah sont pareillement signifiées les connais
sances du vrai.et du bien, et que pal' les mal'chés sont signifiées
les acquisitions de ces connaissances, il est dit que ees régions ont .
rempli de pierres précieuses ses marchés; les connaissances du vrai
et du bien sont les vrais dans les derniel's, tels que sont les vrais du
sens littéral de la Parole. Dans Job: Cl Le lieu du saphir, ce sont
ses pierres, et les poudres d'or Y sont; la sagesse, où est-elle
trouvée, et quel est le lieu de l'intelligence? on ne donne pas
de l'or pour elle, et en argent n'est point pesé son prix; on
ne l'échange point avec l'or d'Ophir, ni avec l'onyx pré
cieux, ni avec le saphù'; avec elle ne combatl1'a ni l'or, ni
le diamant; du .corail et du béril il ne sera point fait men
tion, et le choix de la sagesse est préférable aux perles; avec
elle ne combattra point la topaze d'Éthiopie: voici, la crainte
du Seigneur est la sagesse, et se retirer du mal est l'intelli
gence. Il - XXVlII. 6, 12, 13, 15 à 19, 28; - puisque par
les Divins Vrais derniers, spirituellement compris, il y a toute sa
gesse el toute intelligence, et parce que par les pierres précieuses
nommées dans ce passage, onyx, saphir, diamant, topaze, et par
les' perles, ees Vl'ais sont signifiés, et que ces pierres, en tant que
pierres de matière terrestre et considérées comme précieus~:) dans
le Monde, 'Sont comme rien relativement à l'intelligence et à la sa
,gesse, c'est pOUl' cela qu'il est dit que ces pierres ne doivent pas
Vers. 3. CHAPITRE DÜUZlÈME. 69 •
être comparées à l'intelligence et à la sagesse, et ni l'or ni l'argent
non plus; des comparaisons sont faites avec elles, parce qu'elles
signifient aussi, et qu'autrement elles ne sont rien relativement.
Dans David: Il Toi, Jéhovah, tu te lèver(l$, et tu auras ·com-
p(l$sion de Sion, parce que tes serviteurs désirent .~es pierres..ll
- Ps. cn. H, 15; - 'par les piel'res de Sion, que les serviteurs
de Jéhovah désirent, sont entendus les Divins Vrais; cal' par Sion,
dont Jéhovah aura compassion, il est entendu l'Église qui est dans
l'amour céleste. Dans Zacharie: Il Voici, la pierre que j'ai mise
devant le grand prêtre Jehoschua, sur une même pierre sept
yeux; voici, je vais graver sa gravure: en ce jour-là, vous
crierez, i'homme à son compagnon, sous le cep el sous le fi-
guier. Il - III. 9,10; - ces choses sont .dites de l'avénement du
Seigneur, et par la pierre mise devant le grand prêtre Jehoschua est
signifié le Divin Vrai, qui est la Parole; sept yeux sur une même
pierre signifient la Divine sagesse et la Divine intelligence, qui
appal'tiennent au Divin Vrai, ainsi à la Parole, sept se dit des cho-
ses saintes de la Parole et de l'Église, et lès yeux signifient l'intel-
ligence et la sagesse; gravel' sa gravure signifie son repl'ésentatif
et son significatir'; par le cep et par le figuier, sous lesquels ils vien-
dront, il est signifié l'Église et ta doctrine d'après les vrais internes
et d'après les vrais externes, les vrais internes sont les choses qui
sont'appel~es les spirituels, et les vrais extemes sont celles qui sont
appelées les naturels, ceux-ci sont signifiés par le figuier, et ceux-
là par le cep, Dans MoIse: Il Ils virent le Dieu d'Israël, et sous
ses pieds comme un ouvrage de 'pierre de saphir, comme la
substance du ciel quant à la pureté. Il - Exod. XXIV. 10; -
pal' le Dieu d'Israël, il est entendu le Seigneur; par l'ouvrage de
piel're de saphir sous ses pieds est entendu le Divin Vrai dans les
del'niers, tel qu'est la Pal'ole dans la lettre, car la plante du pied
signifie le derniel', que seulement la Nation Juive pouvait voir, car
les Juifs étaient dans les externes de la Parole, de l'Église et du
culte, et non dans les internes; le saphir .signille ce qui est tl'ans-
parent d'après les vrais intemes; Il comme la substance du ciel quant
à la pureté, )) signifie la tl'ansparence du Ciel Angélique; mais èes
choses ont été expliquées dans les ARCANES CÉLESTES, N°' 9lt06,
9ft 07 ,9ltOS. Comme ta pierl'e précieuse signifie le Divin Vl'ai dans
•
détruisent pas ainsi les vrais, parce. qu'en eux et près d'eux ils don
pent quelque place aux vrais: par les faux d'une autre origine sont
entendus pl'incipalement les faux pl'Ovenant de l'ignOl'ance, des il
lusions e~ de la religion chez ceux qui n'ont pas la Parole. 11 faut
qu'on sache que ceux qui vivent wal, et cependant disent qu'ils
sont sauvés parce qu'ils ont la foi, ont à peine quelque vrai réel,
quoiqu'ils sachent et tirent ungl'and nombre de vrais du sens de la
lettre; car le sens de la lettre de la Parole est tel, que s'il n'est pas
compris intérieul'ement il peut être expliqué de diverses manières, et
Iii ce sens n'est pas considéré d'après les vrais réels il est cru selon la
lettre et il est falsifié, ainsi qn'i1 a été montrédanS l'Articlepréeédent
par la comparaison sur la mal'che du soleil et sur son immobilité:
qu'ils aient à peine quelque vrai réel, cela a été découvert dans le
Monde spirituel chez quelques-uns, qui avaient confirmé la foi seule
pal' la doctrine et par la vie, en ce qu'ils n'avaient pas même su ni
reconnu un seul vrai' réel; 1es Anges en firent l'épreuve, et ils en
furent étonnés; par là, il fut évident qu'ils avaient éteint et détruit
chez eux les vrais de la Parole: cela donc'est signifié en ce que le
dragon .enh'aina avec sa queue la troisième partie des étoiles da
Ciel, et les jeta en la terre, comme fit aussi le bouc de chèvres, .
dans Daniel: (1 La corne du bouc de chèvres grandit jusqu'a
l'armée des cieux, et elle jeta li terre (une partie) de l'armée,
et des étoiles, et elle les l'oula; .et elle jeta la vérité à terre. Il
- VIIl. 10, i2; - par l'armée des cieux sont entendus tous les
vrais et tous les biens du Ciel et de l'Église. Il est signifié la même
chose par «les étoiles qui tomberont du Ciel, 1) -Matth. XXIV, 29.
721. Et le Dragon se tint devant la Femme qu.i allait en
fanter, signifie la haine de ceux qui sont entendus par le
Dragon, contre l'Église chez ceux qui seront par le Seigneur
dans la doctrine et par suite dans la vie de l'amour et de la
charité: on le voit par la signification du Dragon, en ce que ce
sont ceux qui sont dans la science des connaissances du vrai d'a
près le sens de la lettre de la Parole, et non dans la vie selon cette
science, comme ci-dessus, N° 71h; par la signification de la
Femme, en ce qu'elle est l'Église qui est dans la doctl'ine et par
suite dans la vie de l'amour env~rs le Seigneur et de la chal'ité à
l'égard du pl'ochain, comme ci-dessus, N° 707; la haine de ceux
Vers. 4, CHAPITRE DOUZIÈM}t~. 77
qui sont signifiés par le dragon contre celle Église, et contre sa
doctrine, est entendue par se tenir devant la femme qui allait en
fanter, et vouloir dévorer son enfant; et par la signification d'en
{anter, en ce que c'est produire des choses qui appartiennent à l'É
glise, leSquelles sont les doctrinaux, ici sur l'amour envers le Sei
gneur et sur la charité à l'égard du prochain; cal' par le fils mâle,
que la femme a enfanté, est signifiée la doctrine de cette Église:
que de telles choses soient signifiées par enfantel', c'est parce que
par les générations, les enfantements et les naissances dans la Pa
role, il est entendu des générations, des enfantements et des nais
sances spirituels qui ont lieu par les vrais et par la vie selon ces
vrais; de là vient que dans la Parole, lorsqu'il s'agit de la génél'a
tion spiJ'ituelle, qui est appelée l'égénération, elle est décrite par
une génération et un enfantement naturels, comme dans Jean: Cl J é
SilS dit à Nicodème:. Si quelqu'un n'est engendré de nouneau,
il ne peut'voir le royaume de Dieu, Nicodeme dit: Comment
un homme peut-il Ure _engendré, étant m'eux? peut-il dans
le ventre de sa mère une seconde fois entrer el ~t1'e engen
dré? Jésus répondit: En vérité, en vérité,;"e te dis: Si quel
qu'un n'est engen.dré d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dam
le Royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, mais
ce qui a été engendré de l'esprit est esprit. Il - III, 3 à 6;
comme Nicodème ne comprenait pas le sens spirituel de ces paro
les du 8eigneUl', qu'il fallait que l'homme fOt engendl'é de nouveau,
le Seigneur expliqua que par être engendré il est entendu être en.. .
gendré d'eau et d'espl'it, ainsi être régénéré, à savoil', pal' les vrais
d'apr'ès la Parole et par la vie selon ces vrais, car l'eau signifie les
vrais, et l'esprit la vie selon les vl'ais, ~ais ailleurs, dans la Parole,
lorsqu'il est dit êtl'e en travail, enfanter, donner naissance et en
gendrer, il n'y a pas d'explication, et néanmoins, par ces expres
sions, il est entendu un tr'avail d'enfanl, un enfantement, une nais
sance et une génération spirituels, puisque la Parole dans sa lettre
est natul'elle, inais que dans son sein elle est spirituelle; si enfan
ter signifie enfanter spirituellement, c'est pal'ce que l'homme, qui
est régénéré, pOUl' ainsi dil'e est conçu, porté dans un utérus, naft
et est élevé, de la même manière que l'homme a été conçu de son
père, a été porté pal' sa mère, est né et a ensuite été élevé. POUl'
78 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 721.
enfante; 1) l'aveugle est eelui qui n'est pas dans les vrais, et le hoi
teux celui qui n'est pas dans les biens, la femme eneeinte celui qui
reçoit les vrais, et la femme qui enfante est celui qui les fait; que
pal' eux doive êtl'e instaurée l'Eglise, cela est signifié par Cl' voici,
je vais les ra!R.~r, je les rassemblerai, et une assemblée gl'ande
retournel'a id:\II'Dans Ésaïe: Il Regardez. vers le roeller dont
vous trVez. été taillés, et vers la fouille de la fosse dont vous
avez. été tirés; regardez vers Abraham votre père, et vers
Sarah qui vou,~ a enfantés; car lui seul, je l'ai appelé, et je le
bénirai, et je le multiplierai;.car Jéhovah consolera Sion, il
consolera toutes ses dévastatiom, il transformera son dés.ert
en Éden, et sa solitude en jardin de Jéhovah. 11- LI. 1, 2, 3;
- ces choses aussi sont dites du SeigneUl' et de la· Nouvelle Église
par Lui; le Seigneur quant au Divin Vrai et quant à la doctrine
du vl'ai est entendu par le rocher dont ils ont été taillés, et par la
fosse dont ils o'Ot été tirés; voir ei-dessus, N° !lU; mais le Sei
gneur quant au Divin, d'après leq,uel il y a réformatiotlj est en
tendu par Ahraham ver;; lequel ils regardel'ont, et par Sarah qui
les a enfantés; car, dans laP.arole, par Abraham, Isaac eL,Jacob,
il est entendu, non pas Abraham, Isaae et Jacoh, mais le Seigneur
quant au Divin Mème et au Divin Humain, comme on le voit dans
v, Ô.
82 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 721.
lante est mon dme à cause des tueürs. Il -'IV. 31; - par la
fille de Sion, il est entendu l'Église qui est dans les vrais de la doc
86 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 721.
trine d'après le bien de l'amour; celle-ci est dite soupil'er, étendre
les mains, pal'ce que défaillante est son âme à cause des tueurs; les
tueurs sont ceux qui détruisent la vie spirituelle de l'homme par
les faux eL par les maux; et comme, à cause de cela, les vl'ais et
les biens spirittteis ne peuvent être-reçus qu'avec angoisse et dilfi
cuité, voilà pourquoi il y a lamentation comme de qui souffre,' et
comme de celle qui est en travail pour sop premier-né; pa1"le pl'e
mier-né est signifié le premier de l'Église d'où toutes les autres
choses découlent comme de leur principe. Dans le Même: (1 Nous
avons appris la renommée d'un peuple qui vient de ia'terre
du septentrion; lâches sont nos mains, une angoisse nous a
saisis, une douleur comme de celle qui est en travail: ne sor
tez point dans le champ, et dans le chemin ne vous en allez
point, parce que épée de l'ennemi, terreur de tout c~té. l l
VI. 2h, 25; - par le peuple qui vient de la terre du septentl'ion
sont entendus ceux qui sont dans les faux du mal, et abstrllctive
ment les faux du mal qui sont dans l'Église alors dévastée; par
«( lâches sont les mains, une angoisse nous a 'saisis" une douleur
comme de celle qui est en lI'avail, II il est signifié qU'li'lors les vrais
sont très-difficilement reçus par la foi et l'amou!' il cause 'de l'op
position des faux du mal, et que par suite il y a tOUl'ment et dou-.
leur du mental ( animus) et du cœur; par (1 ne sortez point dans le
champ, et dans le chemin ne vous en allez point, )) il est signifié
qu'alors il ne faut pas consultel' les choses qui appartiennent à l'É
glise ni celles qui appartiennent à la doctl'ine, le champ est l'Église,
et le chemin est la_ doctrine; la raison de cela, à savait', parce que
le faux de l'enfer;, Jar lequel le vrai est falsifié et éteint, a fait inva":
sion, est signifiée pal' « paree que épée de l'ennemi, terreul' de
tout côté; II l'épée est le faux qui détruit le vl'ai, l'ennemi est .1·~I1
fer, et la teneur ~t la mort spirituelle. D~après ces explications,
on peut voir ce qui est entendu par les paroles du Seigneur, dans
Matth, )J. : (1 Alors que celui qui (sera) sur le toit ne descende
pas pour emporter quelque chose de la maison, et .que celui
qui (sera) dans le champ ne r>etourlIe pas en arrière: Mal
heur à celles qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en
ces jours-là! Il y aura alors une affliction grande, telle que
point il n'yen eut depuis le commencement du monde jus
\'el's.4. CHAPITRE DOUZIÈME. 8ï
qu'à présent. II-XXIV. 17, 1.8,19, 21;-ces choses aussi
ont été dites de l'état de l'Église vers sa fin, quand les faux du mal
et les maux du' faux règnent, et que les vrais de la Plirole ne sont
reçus que falsifiés et adultérés; cela est entendu, par II malheUI' à
celles qui seront enceintes et à cetles qui allaiter'ont en' ces jolll's
là! JI et aussi pal' "affliction gl'ande; mais ces choses et toutes celles
de ce Chapitre ont été expliquées en ordre dans les ARCANES CÉ ,
LESTES. Dans Jérémie: (1 Interrogez et voy~z si UT~ mâle en
fante; pourquoi vois-je tout hom:me ses maim sur ses reins
comme celle qui enfante? et changées ont été toutes les faces
en pilleur, parce que grand (est) ce jour, et il n'yen aura
point comme lui. ) - XXX. 6, 7; - cela aussi concerne le der
nier état de l'Église; quand il y a jugement dernier; le grand jouI'
est l'avénement du Seigneur, et alors jugement par Lui; par inter
l'oger et voir si un mâle enfante, il 'est signifié sUe vl'ai de la Pa
role sans le bien de la vie peut pl'oduil'e quelque chose de l'Église,
puisque le tout de l'Église est produit par le mariage du bien et du
vrai, le mâle signifie le vl'ai de l'Église, et l'épouse le hien de l'É
glise; l( pourquoi vois-je tout homme ses mains sur ses reins comme
celle qui enfante? » signifie pourquoi s'imagine-t-on que le vrai
sans le bien. produit des choses qui appal'tiennent à l'Église? les
l'eins signifient le mariage, dans le senS spirituelle mal'iage du
vl'ai et du bien, mais les reins d'un homme comme de celle qui en
fante signifient comme serait le mariage du vl'ai seul sans le bien;
(1 changées ont été toutes les faces en pâleur, 1) signifie qu'il n'y a
une horreur l'a saisie, une angoisse et des douleurs l'ont priSIJ
comme celle qui est en travail d'en{ant. Il - XLIX. 2h. -
Dans le Même : « Le Roi de Babel a appris la renommée du
peuple qui vient du septentrion; lâches en sont devenues ses
mains, une angoiss~ l'a saisi, une douleur comme de celle qui
est e1li travaild'en{ant. Il ~ L., h3. ~ Dans Moïse: li Lc,s peu-
ples l'ont entendu, la douleur de celles qui sont en travail
d'en{ant a saisi les habitants de la Philisthée. Il - Exod. XV.
th; - dans ces passages, par les douleurs de celle qui est en tra-
vail d'enfant sont signifiées les mêmes choses que çi-dessus.: Dans
Dosée: (( Les douleurs de celle qui est en travail d'en{ant vien-
dront sur Éphraïm ; lui, fils non sage. pal'ce 1 que le temps
(prescrit) il ne,se tient pas dans l'utérus des fils. Il -XIll'. 1.3;
- ces paroles ont été ,expliquées ci-dessus; voir N° 710. Dans
Moïse: Il Jéhovah Dieu dit il IAz {emme : MultipliantJe mul-
tiplie/'ai ta douleur et ta conception; dans la douleur tu en-
{anteras des fils, et à ton mari tu obéiras, et lui dominera sur
toi. Il - Gen. III. 16; - par ces pal'oles, il n'est pas entendu que
les femmes enfantel'ont des fils dans la douleur, mais par la femme
il est entendu l'Église qui de céleste est ,devenue naturelle, cela est
signifié par lI.voir mangé ne l'arbl'e de la- science; que l'homme de
l'Église puisse difficilement être régénéré par les vrais et par la vie
selon les vrais, et qu'il doive subir des tentations pour que les vrais
soient implantés et soient conjoints au bien, cela est signifié en ce
que la douleur et la conception Sel'ont multipliées, et en ce qu'elle en-
fantera des fils dans la douleur; la conception signifie la réception
du vrai qui provient du bien, et enfantel' des fils signifie produire les
vrais d'après le mariage du vrai et du bien; comme les convoitises
qui sont chez l'homme naturel viennent de l'amour de soi et du
monde, et qu'elles ne peuv~nt être éloignées que par les,vrais, c'est
pour cela,qu'i1 est dit (là ton mal'i tu obéiras, et.lui dominera sur
toi; Il pal' le mari il est signifié ici, comme ailleurs dans la, Parole,
le vl'ai de l'Église; ,que l'homme soit réformé et l'égénéré par les
vrais et, par, la vie selon les vrais, cela a été montré ci-dessus.
Maintenant, d'après ces considérations, on peut voil' que pal' les
90 L' APOCALYPSB EXPLIQUÉE. Nn 721.
l'ole: et ènlevé (ut son'en(ant vers Dieu et vers son Trône, si
dain. soient sortis vers 1ean, et aient été baptisés par lui
dans le lourdain. confessant leurs péchés. Il on peut le voir
,
dans Matthieu, Chap. Ill. 5,6; et en ce qu'il leur disait: Il Ra
ces de vipères, qui vous a montré à fuir la colère à venir? 1)
- Luc, 1lI. 7; - que la conjonction du Ciel avec les Juifs et les
Israélites ait eu lieu par les représentatifs, on le voit dans la
DocTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, N° 2!l8. Ce fut donc là
la ,raison pour laquelle Jean fut envoyé devallt pOUl' pl'épare!' le
chemin au Seigneur, et pour Luipréparer un peuple. De ces ex
plications on peut conclure ce qui est signifié par tourner le cœur
des pères vers les fils, et le cœur des fils vers les pères, à savoil',
que c'est revêtir la représentaLioJl de la conjonction des hiens spi
rituels avec les vrais, et vice ver~â. ainsi la représentation de la
régénération par la Parole d'après le Seigneur, car la régénél'a
tion en est la conjonction, et c'est le Seigneur qui régénèl'e, et la
Parole qui enseigne. S'il est dit de ce Jean~ qu'il irait devant le
Seigneur en esprit et en puissance d'Élie, et qu'il était Élie, c'é
tait pal'ce que ce Jean, de même qu'Élie, représentait le Seignem'
Vers. 5. CHAPITRE DOUZIÈME. 97
quant à la Parole, el par suite signifiait la Parole qui procède du
Seigneur, et comme dans la Parole ily a la Divine sagesse et la
Divine puissance, ce sont elles qui sont entendues pal' l'esprit et la
puissance d'Éli"e; que telle soit la Parole, on le voit dans le Tl'aité
DU CIEL ET DE L'ENFER, Nos 303 à 310, et dans l'Opuscule ou
CHEVAL BLANC: Que les fils signifient les vrais d'après la Parole,
on peut aussi le voir par les passages suivants; dans David: « Voici,
héritage de J éh01Jah. les fils; récompense, le/rl/il du ventl'e;
comme des flèches dans la main d'un puissant, de même les
fils de la jeunesse; heureux /'homme qui en a rempli son car
qzwis! Ils ne seront point confus. lor'sqz(i.ls parler.ont avec des
ennemis à la porte. Il - Ps. CXXVII. 3, h, 1); - par les lits
qui sont l'héritage de Jéhovah, et pal',ie fl'uit du ventre qui est la
récompense, il est entendu les vrais et les biens de l'Église, par les
fils les vrais. et par le fruit du ventre les biens, cal' les biens et les
vrais sont la l'écompense et l'héritage de Jéhovah, c'est-à-dire, Je
Ciel, qui consiste en vrais et en biens. à savoir, dans la réception
des vrais et des biens; par les fils de la jeunesse, qui sont comme
des flèches dans la main d'un puissant, sont signifiés les vrais de
l'Église ancienne, qui étaient les vrais naturels d'après le spiri
tuel, celle Église est entendue par la jeunesse; et comme toute
puissance est à ces vl'ais cOlltl'e les faux et les maux, c'est pour
cela qu'il est dit (1 comme des fièGhes dans la main d'un puissant, Il
les flèches signifient les vrais qui détl'uisen~ les faux; la doctrine
d'apl'ès les vl'ais est signifiée pal'le cllrquois, parce qu'elle est si
gnifiée par l'arc; et comme ceux qui sont dans.la doctrine d'après
ces nais ne cl'aignent rien de la part des faux, il est dit «(heureux
l'homme qui en a rempli son carquois! Ils ne seront point confbs,
lorsqu'ils parleront avec des ennemis à la porte; Il ne point" être
confus, c'est ne point étl'e vaincu, et les enn.emis à la porte sont les
faux du mal qui proviennent de l'enfer. Dans le Même: «' Déli
vre-moi lte la main des fils de l'étranger, dont la bouche
prononce la 1Jani(é, et dont la droite. (est) une çiroite de men
songe; car nos fils (sont) Comme des plants devenus grands
dans lell1'jeunesse; nos filles, comnie des angles taillés en fi
gure de palais.)) - Ps. CXLIV. H, 12; - qu'ici par les lils
de ('étranger il ~oit entendu des faux; cela est évident, car il est .
v. 7.
98 L'APOCALYPSE EXPLlQUJ~.E. N· 724.
dit Il dont la bouche prononce la vanité, et dont la droite est une
dl'oHe de menlionge; Il et que par nos fils il soit signifié des vrais,
cela est enCOl'e évident, car il est dit Il ils sont comme des plants
devenus grands dans lepr. jeunesse; )1 les plants sont aussi des
vl'ais, et la jeunesse est ici, comme ci-dessus, l'Église ancienne
qui avait les vl'ais réels; par nos filles sont signiûées les affections
du vrai, et pOUl' cela elles sont comparées à des angles taillés en
figure de palais, parce que le palais est le représentatif de l'enten
dement, dans lequel les vérités sont dans un~ forme belle, etelles
sont dans une forme belle quand elles viennent de l'affection du
V1'ai. Dans Michée: Il A la calvitie réduis-toi. et tonds-toi,
.à cause des fils de tes délices; élargis ta calvitie. comme
l'aigle. parce qu'ils ont émigré loin de toi. )1 - I. l.ô;
le deuil il cause des vrais de l'Église perdus e...t décrit pal' s.e
l'éduire à la calvitie et l'élal'gir, et par se tondl'e, cal' les che
veux signifient les vrais dans les derniers, et ceux qui sont sans
les vrais dans les derniers sont aussi sans les vrais i.nternes; c'est
de là que dans le Monde spÏl'ituel ceux qui ne sont dans aucun
vl'ai d'après le bien apparaissent chauves; que les vrais soient
perdus, cela est signifié pal' Il les fils de tes délices ont émigré loin
de toi;)) ils sont dits fils des délices d'apl'ès l'amour qu'on a pour
eux, et d'apl'ès les plaisirs qui en proviennent. Dans Zacharie:
Cl Il vit deux oliviers près de la droitl/ du chandelier et près
Yastés; Il que ce soit par les faux du mat, cela est signifié pal'
n parce que l'ennemi a été le plus fort; Il l'ennemi est le faux du
mal et l'enfer d'où vient le mal. Dans Ésaie : Réveille-toi, ré
(1
gnifient loin de la lumière du "l'ai, parce qu'ils sont dans les faux
pal' ignorance, en ce qu'ils n'ont flas eu la Parole, ou pal'ce que le
sens de la Parole n'a point été compris. Dans le Même: Il Ils ren·
ve'Tont promptement tes fils; tes dest,.,,,cteurs et tes dévas
tateurs de toi s'en iront; voici, ie lèverai vers les nations ma
main, et vers les peuples j'élèverai mon enseigne, afin qu'ils
apportent tes fils dans leur sein, et que tes filles sur l'épaule
ils transportent. Il - XLIX. 17, 22; - ces cboses aussi ollt
été dites de l'instauration de La Nouvelle Église par le Seigneur,
ct par les fils qu'ils renverront promptement, et qu'ils apportel'ont
dans leul' sein, et par les filles qu'ils transporteront sur l'épaule, il
est entendu tous ceux qui sont dans les vrais et dans l'a,ffection des
vrais, et en faisant abstraction des pevsonnes les ,vrais eux-mêmes
et les affections des vrais chez ceux qui seront de la Nouvelle Égli.;.
se; les destructeurs et les dévastateurs signifient les faux du mal;
qùe ces faux doi\'ent être éloignés, cela est signifié par « de toi ils
s'en il'ont. Il Dans le Même: Il A Moi les t'les se confieront, et
les navires de Tharschisch en premier lieu, pOUT' amener tes
fils de loin, leur argent et leur or Ot'ec eux. Il - LX. 9;
ces choses aussi concernent l'Église des nations, et par les fils
qui seront amenés sont signifiés ceux qui l'ecevront les vrais; le
reste a été expliqué ci-dessus;'voir N°" 50, aOô, SU. Dans Ro
sée : (1 Je ne détruirai point Éphraïm; après Jéhovah' ils
, t'rant, qui comme un lion rugira, car Lui rugira, et avec
honneur s'approcheront des 'fils (venus) de la mer; tiJvec hon
neur "IlS arriveront, comme l'oiseau de l'Égypte, et comme
la colombe,·de la terre d'Assyrie, et ie les ferai habit"er dans
leurs maisons. II - XI. 9, 1$>, 1.1 ; ~ pal' les fils venus de la
mer sont signifiés les vrais scientifiques et les vrais rationnels;
c'est pourquoi il est dit qu'ils arriveront, comme l'oiseau, de l'É
gypte, et comme ln colombe, de. la tene' d'Assyrie; par l'Égypte
est signifié le natul-el, et par l'Assyrie le rationnel, l'un et Fau,f,re
quant aux vrais; mais ces cboses aussi ont été expliquées ci-des
dessus, N°' 275, 601., 6M. Dans Da~id :J « ÉcOtttez ceci, (vous)
tous, peuples! par l'oreille percevez, (vous) tous, habitan~s
du siècle! tant fils der homme (bominis) que' fils d' homme
(viri), ensemble le riche et le paUVTi'e.· Ma bouche pronOllctra
Vers. 5. CHAPITRE DOUZIÈME. :\:03
des sagesses, et la méditation de mon l'œur, de.~ intelligen-
ces. Il - Ps. XLIX. 2, 3, h; - par les fils de l'homme (homi-
nz's) sont signifiés les vrais spil'ituels qui pl'ocèdent du Seigneur
par la Pal'ole, ce sontles doctl'inaux, et pa,r les fils d'homme' (l'iri)
sont signifiéS les vrais rationnels et naturels, qui viennent de l'en-
tendement, ainsi l'ente"ndement de la Parole; par le l'iche et pal' le
pauvre sorit signifiés ceux qui en goû.tent beaucoup, eL ceux qui
en goo.tenl peu. Dans le Même: l( Jéhovah! reviens, 1'egarde
des Cieux, el" vois, et visite ce cep, et le plant qu'a planté
ta4roite, et le fils sur lequel tu t'étais (ortifié; que ta main
soit pour l'homme de ta droite, pour le fils de l'homme sur
lequel tu t'es (ol·tifié. li - Ps. LXXX. t6, :1.6, 1.8; - David a
dit ces choses de ['Église et de [u"i.. même, ce qui est le sens de la
lettre, car il s'entendait lui-même par le plant et par le fils; ma,is,
dans le sens spirituel, par le cep et par le plant que Jéhovah a
planté, il est signifié l'Église spirituelle représentée pal' les fils
d'Israël j par le fils, sur lequel il s'étaitforlifié, il est signi fié le
vrai de la doctrine d'après [a Parole;, par l'homme de la droite
. pour leque[ est sa main, et par [e fils de l'homme sur lequel il
s'est fortifié, il est signifié le vrai- de la Rarole dans le sens naturel
qui est le sens de la leul'e" et là vrai de la Parole dalls le sens
spirituel qui est le sens iniel'ne.. Dans Ézéchiel,: l( Voici, je vais
pro(aner .mon sanctuaire, la magnificence de ma (oree, le
désir de vos yeuœ et l'indulgence de votre ûme; et vos fils et
vos filles, que "Vous avez délaissés, par l'épée" tomberont, Il -
XXIV, 21, 25; - ainsi est décl'ile la dévastation de tout vrai;,
qui est chez ceux de I~Église j paf le sanctuaire qu'il profanera est
signifiée la Parole par laquelle existe'11Église, cal' elle est lé sanc-
tuaire même, parce qu'elle est le Divin Vrai; d'après.sa puissance
contre les faux et les maux qui viennent' de )'enfer, elle est appelée
la magnificence de la· force' de Jéhovah j d'apl'ès l'intelligèil~e et la
vie céleste qui an provient, elle est appelée le déSir de vos yeux
et l'indulg~nce de votl'e âme; que' tous les vrais a'vée lMt a'tfeelion'
dOÏ\'ent êtredéll'uits plfr les faux, cela est signilié par le vas fils et
vos fiUes par l'épée tombel'ont; li les fils Sont les vl'ais, les filles
les affections du vI'ai" et l'épée le faux qui détl'uit le Vl'ai, Dans
MoIse: l( Lorsque le Trés-Rau't donna l' héritage aux nations',
f04 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' 724.
lorsqu'iL sépara les fils de l'homme, il établit les bornes des
peuples seLcm le 1l0mb,'e des fiLs d'IsraëL. )1 - Deutér. XXXIJ.
8; - ces choses ont été di~s des Anciennes Églises, qui ont
existé avant l'Église Israélite,' et de leU!' instauration par le Sei
gneUl' ;.par ~es nations sont entendus ceux qui étaient dans le bien
de l'amour, et pal' les fils de l'homme ceux qui étaient dans les
vrais de la doctl'.ne d'après ce bien; pal' li il établit les bornes des
peuples selon le nombre des lils d'Israel,» il est signifié qu'elles
onreu tous les vl'ais et tous les biens; que les douze fils d'Israel,
ou les douze Tribus, aient représenté et pal' suite signifié l'Église
quant 4 tous les vrais et à tous les biens, on le- voit ci-dessus,
NOl 39, !t30, 657, Dans Jérémi&: li La' honte a consumé Le
travail de nos pères. dh notre jeunesse, leur menu bétail
et leur gro,~ bétail, leurs fils et ~eurs filles; nous sommes cou
chés dans notre hante, et notre ignominie nI/us couvre. » ,
I1I.-2!t,25; - et dans le Même: li Voici, je vais amener sur
vous une nation de Loin, maison d'Israël, qui 1'J:iangera ta
moisson et ton pain; elle mangera tes fils et tes filles, elle
mangera ton menu bétail et. ton gros bétail, elle mangera
ton cep et ton figuier, epe apP(luvrira"tes villes de rempq.rts,
sur lesquels tu te confies, par l'épée. » - V. 15, 17; - par
ces paroles, dans le' sens spirituel, est' décrite la dévastation de
toute!: les choses de l'Église chez les Israélites; par la nation de
loin, il est entendu .Ie faux du mal, qqi est le faux de l'homme
sensuel, détruisant le Hai; par la moisson" le pain, les fils, les
filles, le menu bétail, le gros bétail, le cep et le figuier, que cette
nation mangera, il e,st signifié toutes les choses de l'Église; par
la moisson et le pain, ses vrais et ses biens quant à la nutrition;
par les fils et les filles, ses vrais et ses biens quant à la généra
lion; par le "menu bétail et ~e gros bélJiil, les vrais et les oiens
spirituels et naturels; par le cep et le figuier, l'Église spirituelle
interne et externe d'après ces choses, Dans Ézéchiel: Quand (1
,J
Vers. 5. CHAPITRE DOUZIÈME. 105
pal'oles aussi est décrite. la dévastation de l'Église quant à tous les'
vrais du bien et à tous les biens du vrai, excepté chez ceux qui sont
réformés par les vrais d'après la Parole et par les tentatiolYS, ceux
ci sont signifiés par Noach, Daniel et Job; que chez les autres tous
les vrais du bien et t.gus les biens du vrai doivent être détruits,
cela est signifié en ce que ni fils ni filles ils ne délivrel'aient, mais
qu'eux seuls seraient délivrés; la dévastation de l'Église pa~ les
faux est signifiée par « la terre deviendra, une désolation, et par
1)
'passer par le feu; par les scortations, là -et ailleurs dans ce Cba
pitl'e, il est signifié qu'ils ont détruit les vrais et les biens de la
Parole par les falsifications et'lJar les adultérations. Dans le Mê
me: Cl Je les souillerai avec leurs dons, parce qu'r'ls ont fait
passer (par le feu) toute ouvertul'e d'utJrus, afin que je le,ç
dévaste; pourquoi 0ffteZ-tIOlts de.ç dons, quand vous faites
passer vos fils przr le feu, vous, souillés par toutes vos idoles?"
- XX. 26, 31; - détruire les vrais par les maux de l'amour
de soi, et parles cupidités d'après le .propl'e, est signifié pal' faire
passer les fils par le feu; et les détruil'e par les faux est signifié
par êtl'e souil~ par les idoles: que les idoles signifient les faux de
la doctrine et ~u culte qui proviennent de la pl'opl'e iDteliigenoo,
on le voit ci-dessus, N° 587. Dans le Même: li Oholah et Oholi·
bah ont commis scortation, et,. il Y a du sang dans leurs
mains, et avec leurs idoles elles ont commis scortation; et
mime leurs fils, qu'elles M'ont engendrés, elles les leur ont·
donnés en nourriture. II - XXIII. 37; - pal' Oholab et Obo
Iibab, il est entendu Samarie et Jérusalem, et par Samal'ie l'É
glise spirituelle, et par Jérusalem l'Église céleste" l'une et l'autre
quant à la doctJ'in~; les falsifications et les adultérations de la Pa
l'ole sont signiltées en ce qu'elles ,ont commis scortatiollj et qu'il y,'
a GU sang dans leurs mains; par suite les faux d'apl'ès la propre intel
ligence sont signifiéS en ce qu'elles ont eommi~ scortation avec leurs
idoles; de là, on voit clairement ce qui est signifié en ce qu'elles
ont livré leurs fils en nourriture aux idoles, à savoil', qu'elles ont
détruit par les faux les \Tais pl16Venant de la Parole. Comme les
fils signifiént les vrais, c'est pour cela que les semenc~ qui sont
tombées dans une bonne terr~ sont 81lPelées par le Seigneur FIlS
DU ROYAUME, et que l'ivraie, qui est le faux, est appelée FILS DU
MÉCHANT, - Mallb, XIII. 38; - puis âussi, ceux qui s'ont dans
les vrais sont appelés FILS DE LUMLÈ'RE, - . Jean, XlI. 36;
ceux qui sont par le Seigneur dafts le mariage du vrai el du bien,
FILS DES NOCES, - Marc, n. 19; -:- et ceux qui ont été .-égéné
rés, FLLS DE DIEU, - Jeal\, I. 1'1,. 12, 13. - Parce que par les
pierrtes dans la Parole sont signifiéS les vrais, Jean-Baptiste dit que
fC Dieu peut, de ces pierres, susci~er des fils à A,braham. )1
,.... Luc, Ul. 8; - que par les pierres soient signifiés les vl'ais,
Vers. 5. CHAPITRE DOUZIÈME•. 107
sur lesq,uels sont fondés les vrais inté~ieurs, on le voit dans les
ARGANES CÉLESTES, N°s 6l&3, 1298, 3720, 6lt26·, 8609~, 10376,
. De même que par les fils sont signifiés les vrais, de même aussi
pal' eux dans le sens opposé sont signifiés les faux, cornnie dans
certains passages l'apportés plus haut; dans Ésaie: (( PréfX11rez
pour ses fils ltl tuerie, à cause de l'iniquité de leU1's peres;
que P9inl ils ne se relèvent et ne possèdent la terre, et que
,~oient remplies les faces de la terre de villes, Je me lèverai
contre eux, et je l'etranche7rai à Babel nom et reste, et fils
et petit-fils, et je la réduirai en héritage du canard, et en
étangs d'eaux, et jf/ la balaierai avec un balai en détrui
sant~;)l - XIV, 21 ~ 22, 23; - ces choses ont été dites de :Ba.~
bel, par laquelle il est signifié l'adultération de la Pal'ole et la
profanation ; ici, il s'agit de la déVastation totale du vrai chez ceux
qui sont entendus pal' Babel j pal' If plléparez pour ses fils la tue
rie; que point ils ne se I~elèvent et ne possèdent la terre, et que
soient remplies les faces de la terre de villes, )l il. est signifié que
pal' l'adultération de la Parole les vrais chez eux ont été entière
ment détmÎlsj plU' la terre est ent€ndue l'Église dans laquelle Sont
les vrais, et par les villes sont entendus les doctrinaux d'apl'ès de
pUl's faux; que tous les vrais doivent périr depuis les premiers
jusqu'aux derniers, cela est signifié eg, ce qu'il sera: retranché à
Babel nom et l'este, fils ~t petit-fils; qu'il ne restel'a absolument
rien du vrai est signifié pal' (( je la balaierai avec un balai eD dé
truisant. Il II faut qu'on sache. que par les fils, dans les passages
ci-dessus rapportés, il est signifié ceux qui spnt dans les vrais ou
ceux qui sont dans les faux; mais comme· le sens spil'ituel de la
Parole n'a rien de commun av~c les personnes, c'est pour cela que
dans ce sens par les fils sont signiliésdes vrais ou les faux absttac"
tivement de l'idée de la personne;· si tel est le sens spirituel de la
\ Parole, c'est parce que l'idée de la personne,lil'nite la: pensée et l'ex
tension de la pensée dam le Ciel. de tout côté j cal' [toute pensée, qui
1
procède de l'affection du vrai, va par le Ciel de tout côté,'et n'est tel'+
1nin~e que comme la lumière dans l'ombre; ma,is quand on pense
en même temps à la personne, alors l'idée est terminée là où esllia
pe(~sonne, et a,vec elle aussi l'intelligence: c'est pour cetteI:lliSOn
que par les, fils, dans le sens spirituel, il est signifi~ lesl vrais QU
les faux abstt'activement,
108 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 725.
domination sur les faux du mal qui viennent de l'enfer; les verges
de fOl'ce signifient le Divin Vrai quant à la puissance, et les scep
tres le Divin Vrai quant à la domination; en effet, les sceptl'es des
rois étaient de courts bâtons provenant d'un arbre significatif, ici
d'un cep; (( mais sa taille s'est élevée au-dessus d'entre les bl"an
ches touffues, Il signifie le faste de la propre intelligence d'après les
scien\ifiques de l'homme naturel, ce faste est signifié par Il sa taille
s'est élevée, Il et les.scienti,fiques de l'homme naturel sont signifiés
par les branches touffues; (( il a été arraché dans la colère, à terre
il a été jeté, Il signifie sa destruction par les faux du mal; Cl le vent
'~
bien; Il tellement qu'il n'y a pas en lut une verge de force, un scep
lte pour dominer, Il signifie la désolation du Divin Vrai quant à la
puissance et quant à la domination, comme ci-dessus. Dans Jéré
mie: (1 Dites: Comment a-t-il été brisé, le bâton de forre, le
. bâton d~honneur? Descends de la gloire, et assieds-toi dans
la soif, habitante fille de Dibon, parce que le dévastateur de
Moab est monté contre toi, et ila détruit tes '·emparts. Il
XLVIll. 17, 18; - par la fille de Dibon, il est signifié l'externe.
d'honneur, qui a' été bl'isé, à savoir, qu'ils n'ont point le Divin
~.
'\
1\
Vers. 5. CHAPITRE DOUZIÈME. 125
Tente de convention de1)ant le Témoignage, ce qui ayant éd
fait, le bâton d'Aharon fleurit et produisit des amandes, Il
- Nomb. XVII. 17 à 25; - cela est al'rivé, parce qu'ils avaient
murmuré coutre Jéhovah, c'est-à-dire, contre le Seigneur, et
même contre le Divin VI'ai qui procède de Lui, car Moïse et
Ahal'on représentaient le Seigneur quant à la Loi, qui est la
Parole; c'est pour cela qn'i1 fut commandé que les princes des
douze Tribus missent leurs bâtons dans la Tente de convention
devant le Témoignage; car pal' les douze Tribus, et spéciale
ment par leurs princes, étaient signifiés les vrais de l'Église dans
tout le com plexe, parelllemen t par leurs douze bâtons; et par
la Tente de convention il a été repl'ésenté et par suUe signifié le
Ciel, d'ob proviennent les vrais de l'Église, et pal' le Témoignage
le Seigneur Lui-Même: si le bâton d'Aharon a fleuri et pl'Oduit des
amandes, c'est 'pal'ce que son bâton r'eprésentait.et par suite signi
fiait le vrai d'après le bien de l'amour; et comme le vl'ai d'après le
bien de l'amour produit uniquement le fruit qui est le bien de la
charité, c'est pOUl' cela que son bâton fleurit et produisit des aman
des,' les amandes signifient ce bien, pareillement la Tribu de Lévi;
?)@ir ci-dessus, N° hM. Il faut qu'on sache que la Tribu est dési
gnée par le même mot que le bâton; par exemple,- Nomb. I. 16.
II. 5, 7;--de là, par les douze bâtons, il est signifié les mêmes cho
ses que par les douze Tribus, à savoir, les Divins Vrais de .l'Église
dans tout le complexe; sur les douze Trihus, voir ci-dessus, Nos 39,
430, 431, 657. Puisque le bâton signifie la puissance du Divin
Vrai, il signifie aus~i la puissance de résister aux faux el aux maux;
dans Ésare : « Voici, le Seigneur, Jéhovah Séhaoth, va éloigner
de Jérusalem et de.Jehudah hâton et bâton Yi'appui, tout bâ
ton de pain, et tout bâton d'eau, hé~'os et homme de guerre,
juge et prop/zete. li-Ill. i, 2;-ici, par éloignel' tout bâton ùe
pain et tout bâton d'eau, il est signifié enlever tout hien et tout vl'ai
de l'Église, lesquels étant enlevés il n'y a plus aucune puissance de
résister aux maux et aux faux ni d'empêcher qu'ils n'entrent libre
ment, le pain signifie le bien de l'Église~ l'eau son· vrai, et le bâton
ce bien et ce vl'ai quant à la puissance de résister aux maux et aux
faux; pal' conséquent il est dit ensuite li hél'oS et homme de guel'l'e,
juge et pl'Ophète, » qui aussi seront éloignés; pal' héros ct homme
126 L' APOCALYPSE EXPLiQUÉE. N' 727.
son 'frOne le Ciel; que ce soit vers le Seigneur et vel's le Ciel, c'est
parce que cette doctrine vient du Seigneur. et qUA le Ciel est dans
cette doctrine, La même chose qui est dite ici de l'enfant engendré
par la femme, il. savoil', qu'il fut enlevé vers Dieu, est dite aussi de
Chanoch, fils de Jared, mais en ces termes: ft C/zanoch marcha
avec Dieu, et pLus iL ne fut, pm'ce-que Dieu le prit. Il - Gen.
V. 2ft. - Qui étaient ceux qui sont enténdus par ce Chanoch, et
ce qui a été sig'nifié par ces pal'oles, cela m'a été dévoilé du· Ciel,
à savoir, que c'étaient ceux d'entre les hommes de la Très-An
cienne Église qui avaient fait une collection des l'eprésentatifs et des
correspondances des choses naturelles avec les choses spil'i\uelles;
car les hommes de la TI'ès-Ancienne Église étaient dans l'entende
ment et la perception spirituels de toutes les choses qu'ils voyaient
des yeux, et par suite d'apl'ès les objets dans le Monde ils voyaient
clail'ement les spil'ituels qui cOITe~pondaient à ces objets; et comme le
Seigneul' pl'évoyaitque celle perception spirituelle pél'irait chez leurs
descendants, et qu'avec cette perception pél'irait aussi la connais
sance des correspondances par lesquelles il y a pOUl' le genre hu
main conjonction avec le Ciel, c'est pour cela que le SeigneuI' POUI'
vut à ce que quelques-uns de ceux qui vivaient chez les TI'ès-Anciens
fissent une collection des correspondances,et en formassent un Code;
ce sont ceux-là qui sont entendus par Chanoch, et c'est ce Code qui
est signifié: comme ce Code devait servir de science et de connais,..
, J<:glises futur'es
sance des choses spiriluelles dans les naturelles.aux
qui devaient êtrè instaurées par le Seigneul' après le déluge, il a été
conservé pour leur usage pal' le SeigneuI', et aussi mis en süreté.
afin que la del'nièl'e postérité de la Très-Ancienne Ég~ise, qui était
mauvaise, ne porlât aucun dommllge à ce Code: c'est donc là ce
qui, dans le sens spirituel, est signifié pal' ces mots (1 Chanoch plus
ne fut, parce que Dieu le pl'it. II D'après cela, on peut voir ce qui
est signifié par (1 l'enfant de la femme fut enlevé vers Dieu et vers
son TrOne. Il
729. Vers, 6, Et la Femme s'enfuit dans le désert, où elle
a Urt lieu préparé par Dieu, afin qu'on l'y nourrisse mille
deux cent soixante jours. - Et la Femme s' en fuit dans le
désert, signifie l'Église parmi un petit nombre, parce qu'elle est
chez ceux qui ne sont pas clan~ le hien, et par suite ne sonl pas
,
Vers. 6, CHAPITRE DOUZIJ~ME. i3t
non plus dans les vrais: ou elle a un lieu préparé par Dieu,
signifie son état afin que, pendant ce temps, il soit POUI'VU à ce
qu'elle soit parmi un plus grand nombre: afin qu'on l'y 1l0Ul'
~isse mille deux cent soixante jours, signifie jusqu'à ce qu'elle
Croisse à plénitude, 01
d'après le bien. Dans Ésaie : II Elle est dam le deuil, elle lan
guit, la terre; il a été confus, le Liban, il s'est flétri; Scha
l'on est devenu comme un désert; secoués ont été Baschan et
Carmel. Il - XXXIII. 9; - par ces pal'oles aussi sont décrites
la dévastation du bien et la désolation du vrai dans l'Église; par le
Liban est signifiée l'Église quant à l'entendement rationnel du
bien et du vrai; par Scharon, Baschan et Carmel est signifiée la
même chose quant aux connaissances du bien et du vrai d'après le
sens naturel de la Parole; leur dévastation et leur désolation sont
signifiées par être dans le deuil, languir, se flétril' et devenircom
me un déser't; le désert, c'est où il n'y a pas le vrai, parce qu'il
n'y a pas le bien. Dans Jérémie: li Parce que d'adultères pleine
est la terre, parce que, à cause de la malédiction, dans le
deuil est la terre, desséchés ont été les pâturages du désert. li
- XXIII. 10; - pal' la terre pleine d'adultères est signifiée l'É
. glise, dans laquelle ses biens et ses vrais d'après la Par91e ont été
adultérés; par la malédiction, à caU3e de laquelle la terre est dans
le deuil, il est signifié tout mal de la vie et tout faux de la doc
trine; et par les pâturages du désert, qui ont été desséchés, sont si
gnifiées les connaissances du hien et du vrai d'après la Parole, les
pâturages sont ces connaissances parce qu'elles nourl'Ïssent le men
tal (animus), et le désert est la Par'ole quand elle a été adultérée.
Dans David: II Jéhovah réduit les fleuves en désert, et les sour
ces d'eaux en sécheresse, la terre à fruit en salin~, à cause
de la malice de ceux qui y habitent. 1) - Ps. ~VII. 33, 3h;
par les fleuves qui sont réduils en désert, il est signifié l'intelli
gence d'après l'entendement du vrai, et aussi de la Parole qual)t à
son s~ns intérieur, intelligence dévastée pal' les faux d'après le
mal; les fleuves sont des choses qui appartiennent à l'intelligence,
et le désert, c'est où ne sont pas ces choses, mais où, à leur place,
il y a des faux d'après le mal; par les sources d'eauX qui sont ré
duites en sécher'csse, il est signifié que les derniers de l'entende··
138 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N° 730,
souillée; sur les chemins tu t'es assise pour eux comme l'A
rabe dans le désert, et tu as profané la terre par te,s scorta
tions et par ta malice, Il - III. 2; - pal' ces paroles aussi sont
décrites l'adultération et la falsification de la Parole, elles sont si
gnifiées pal' être souillée et commetlre scortation; pa~' suite Il lè\'e
tes yeux vers les collines, et vois où tu n'aie... pas été souillée, si
J)
II. 31; - que tout bien de la vie et tout vrai de la doctrine soient
enseignés dans la .Pal'ole, et non le mal de la vie ni le faux, c'est
ce qui' est entendu pal' Il voyez la Parole de Jéhovah; ai-je été un
désert à Israël, ou une terre de ténèbl'es? Il Dans JOêl: Il L'É- :.i
gypte sera en dévastation, et Édom en désert de dérastation,
Vers. 6. CHAPITRE DOUZIÈME. 139
ft cause de la violence envers les fils de J ehudah, dont ils ont
répandu le sang innocent dans leur terre. 1) - IV. 19; -
par l'Égypte et pal' t:;dom est signifié l'homme naturel, qui avait
pel'vel'li les Hais et les biens de la PUI'ole; par l'Égypte sera en
dévastation"et Édom endésert de dévastation, Il il est signifié que
cet homme doit être détruit, afin qu'on ne voie que d'es choses par
lesquelles on confirme les vl'ais et les biens; par « à cause de la
violence envers les fils de Jehudah, dont ils ont l'épandu le sang
innocent, II il est signifié à cause de l'adultél'ation de tout bien et
de tout VI'ai dans la Parole, par la violence envel's les fils de Jehu-
dah est signifiée l'adultél'ation de la Parole quant au bien, et pal'
l'effusion du sang innocent est signifiée l'adultération de la Parole
quant à ses vrais;' que Jehudah signifie l'Église céleste, et aussi la
Parole, on le voit ci-dessus, N°' 211,1133 j et que répandre le sang
innocent signifie faire violence lJ.U Di'vin Vrai, ainsi adultérer le Vrai
de la Parole, on le voit, N° 329 j l'adultération de la Parole se fait
par les scientiliques de l'homme naturel, quand ils sont appliqués à
confirmer les faux èt les maux, et cet homme devient une dévasta-
tion et un dësert, tluand ses scientifiques deviennent des confirma-
tions du faux et du mal, l'Égypte signifie ces scientifiques, et Édom
le faste qui pal' eux falsifie. Dans Malachie: « Pour Ésaüj'ai eu
de la haine, et j'ai mis ses montagnes endéva.~tation, et son
héritage pour les dragons du désert. II - L 3; - par Ésaü est
signifié l'amolli' de l'homme naturel, par ses montagnes sontsigni-
fiés les maux d'après cet amOUI" par l'héritage les faux d'apl'ès ces
maux, et par les dragons du désert les pures falsifications d'où
pl'oviennent ces choses. Comme chez la Nation Juive toutes les
choses de la Parole avaient été adultérées, et qu'il n'y avait plus
le, vrai parce qu'il n'y avait pas le hien, voilà pourquoi Jean-Bap-
tiste a été dans un désert, ce qui représentait l'état de cette église;'
il en est parlé aiusi dans lesJ~vangélistes : « Jean-Baptiste (ut
dans les désertsjusqu'l1ujour de sa mani/estation à Israël. JI
- Luc, J. 80. - « li prêcha dans le désert de Judée. Il -
Matth. Ill. 1, 2, 3. Mam, I. 2, 3, h. Luc, Ill. 2, h, 5 : - et
dans Ésaïe: « Voix de qui crie dans Le désert: Préparez le
chemin à Jéhovah, aplanissez dans la solitude un chemin à
notre Dieu. 1) - XL. 3. - ç'est meme,poul' cela que le Sei-
HO L' APOCALYPSE EXPLlQIJÉE. N· 730.
qui n'a pas été vivifié par les vrais, ainsi chez les nations la reli
giosité qui était presque vide et vague, parce qu'elles n'avaient pas
la Parole où sont les vrais, èt pal' suite ne connaissaient pas le Sei
gneur qui les enseigne; et comme elles n'avaient pas les vrais,
c'est pOUl' cela que leur bien ne pouvait être que comme était le
vrai chez elles, car le bien est semblable à son vrai, paree que l'un
appartient à l'autre. D'après ces considérations, on peut voir ce
qui est signiOé par le désert, lorsqu'il s'agit des nations, à savoil',
leur ignol'ance du vrai, et cependant le désir de le connattre pour
vivifiel' leur bien. Ill. Par le dise1·t est aussi signifié L'état de
ceux qui sont dans les tentations. parce qu'en eu:r: les.vrais
et les biem ont été couperts par les faux et les maux qui sur
nagent et obsMent le mental (animus) : on peut le voir pal' la
mal'che errante des fils d'lsr'aël dans le désel't pendant quarante ans;
pal' elle a été l'eprésenté tout état des tentations dans lequel vien
nent ceux qui sont régénérés, et dont l'Église doit êtl'e composée:
tout homme naît naturel, et aussi vit naturel jusqu'à ce qu'il de
vienne rationnel, et quand il est devenu rationnel, il peut alors être
conduit par le Seigneur et devenir spÏl'ituel, ce qui a lieu pal'l'im
plantation des connaissances du vrai d'apl'ès la Parole, ct en même
temps alors par l'ouverture du mental spirituel qui reçoit les choses
qui sont du ciel, et par l'évocation et l'élévation de ces connais
sances hOl'S de l'homme natul'el et .Ia conjonction avec l'affection
spirituelle du vrai: cette ouverture elle-même et la conjonction ne
peuven~ être données qu'au moyen des tentations, parce que dans
les tentations l'homme combat intél'ieurement contl'e les faux et les
maux qui son't dans l'homme naturel: en un mot, l'homme est in
troduit ùans l'Église, et devient Église par les tentations. Ces choses
ont été représentées par la marche errante et les tOUl'S et détours
d:ls fils d'Israël dans le désert: l'état de l'homme naturel, avant
qu'il soit régénéré, a été représenté pal' leur demeure dans la telTe
d'Égypte, car la terre d'Égypte signifiait l'homme natOl'el avec les
scientifiques et les connaissances, conjointement avec les cupidités
et les appétits qui résident en lui, comme on peut le voir d'après
ce qui a été dit et montré sur l'Égypte, ci-dessus, N° 65la : mais
l'état spirituel, qui est l'état de l'Église chez l'homme, a été repl'é
. senté par l'introduction ùes fils d'Israël dans la terre de Canaan,
l' t.
Vers. 6. CHAPITRE DOUZIÈME. 1.!J5
car la terre de Canaan signifiait l'Église avec ses vl'ais et ses Iliens
conjointement avec ses affections et ses plaisirs, qui résident en lui;
mais la réformation et la r-égénération· de l'homme, avant que de
naturel il devienne spirituel, et ainsi Église, fUl'ent représenlées
pal' leurs détours et leurs marches errantes dans le désert pendant
quaranle ans. Qu'i! en soit ainsi, et que ce désert ait signifié l'état
des tentations, on peut le voir dans Moise: ( Tu te souviendras
de tout le chemin par lequel t'a conduit Jéhovah ton Dieu
pendant ces quarante ans dans le désert, afin de t'affliger, et
de te tenter, et de connaître ce qui était dans ton cœur, si tu
garderais ses préceptes, ou non; et il t'a affligé, et il t'a {ait
lWO!:r {aim, et il t'a nourri de la manne, que tu ne connais
sais pas, et que ne connurent point tes pères, afin de t'ap:'
prendre' que non pas de pain seulement vit l'homme, mais que
de tout énoncé de la bouche de J ~hovah vit l'homme: ton
vêtement ne s'est point usé sur toi, et ton pied ne s'est point
gonflé pendant ces quarante ans. 11:"'- Deutér. VIII. 2, 3, h.
- Dans le Ménie: (1 Dans le désert, tu as vu que t'avait porté
Jéhovah ton Dieu, çomme pOl'te un homme son fils; il allait
devant vous dans le chemin, pour l'OUS chercher un lieu où
vous campiez, dans le feu, de nuit, pour vous montrer le che
min, et dans la nuée, dejow,,·»-Deulér. I. 31, 33. -Dans
le Même : « Jéhovah qui t'a conduit par le désert grand et
formidable, de serpent, de dipsade et de scorpion et de soif,
où point d'eaux, qui a tiré pour toi des eaux du rocher de
caillou, el t'a nourri de manne dans le désert, afin de t'affli
ger et de te tenter, pour te faù'e du bien dans ta postérité. Il
- Deutél', VIII. 15, 16. - Dans le Même: (( Jéhovah a trouvé
Jacob dans une terre de désert, dans l'inanité, la lamenta
tion, la solitude; il l'a conduit de tout c6té, il l'a instruit, il
l'a gardé comme la pupille de son œil. »- Deutél'. XXXII.
1.0; - par chacune des choses qui sont dites ici, puis pal' chacune
de celles qui sont rapportées dans le Livre de l'Exode SUl' les mar
ches des fils d'Israël dans le désel't, depuis leur sortie d'Égypte jus
qU'à leUl' entrée dans la terre de Canaan, sont décrites les tentations
dans lesquelles sont les fidèles avant qu'ils deviennent spirituels,
ainsi avant que soient implantés les biens de l'amour et de la cha
v. 1.0.
1lI6 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 730.
fité avec leurs vrais, qui font l'Église chez l'homme. Celui qui con
nait quelles sont les Tentations spirituelles, celui-là sait que l'homme,
quand il est dans, ces tentations, est infesté pal' les maux et les faux,
tellement qu'il sait à peine autre chose, sinon qu'il est dans l'enfer;
puis aussi, que le Seigneur chez l'homme combat contre les maux
et ~es l'aux par l'intérieuI'; comme encore, que pendant ce temps-là
jlle nOUl'i'it d'aliment et de breuvage spirituels, qui sonlles biens
Cl les vrais du Ciel; que l'homme naturelles dédaigne; que l'homme
naturel néanmoins est ainsi dompté et meurt pOUl' ainsi dire avec
ses convoitises, et de celte manièl'e cet homme est soumis à
l'homme Spil'ituel; et que l'homme e~t ainsi réformé et régénéré,
el intl'Oduit dans l'Église: ce sont là les choses qu'enveloppent
toutes celles qui sont l'apportées SUI' les !ils d'Israel dans le désert.
Que de telles choses soient enveloppées, c'est ce que je vais exposer
CD pal'ticu\ier d'après les pa,ssages ci-dessus cités. 1° L'homme
dans les tentations est infesté par les maux et les faux, tel
lement qu'il sait il peine autre ChOM, sinon qu'il est dalls
l'enfer: cela est entendu pal' Il Jéhovah t'a conduit par le déscl't
grand et formJJl;lble, de serpent, de dipsade, de scorpion, et de soif,
oi! point d'eatrx'; 1) par le désert,gl'and et fOl'luidahle ,sont signifiées
de graves tentations; pal' le serpent, le dipsade, le sCOl'pion, sont
,signifiés les maux et les faux avec leurs pél'suasions sortant de
l'homme sensuel et naturel, les serpents sont les maux, les dipsades
sont les faux, et les scorpions SOllt les persuasions; par la soif, là
où point d'eaux, il est signifié le manque et l'emprehement du vl'ai.
Ces choses aussi sont entenùues pal' Il Jéhovah t'a alfligé et t'a tenté,
afin de connaitre ce qui était dans ton cœur. )12° Le Seigneur chez
l' homme combat contre les maux et les faux qui proviennent
de l'en fer: cela est signifié pal' Il Jéhovah a trouvé Jacob dans le dé
sert, dans l'inanité, la lamentation, la solilude; il l'a gardé comme
la pupille de son œil; il l'a pOl'té comme porte un homme son fils;
il allait devant eux dans le feu, de nuit, et dans la nuée, de jour. Il
3° Le Seigneur, pendant èe temps-là, nourrit l'homme d'a
liment el de breuvage .~pirituels. qui sont les biens et les?)rais
du Ciel: cela est signifié pal' il les a nourris de manne; il a til'é
(1
lat; que les espaces, les lieux et les distances, dans leur origine,
soient des états, et que par suite dans la Parole ils signifient des
, états, on le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N0119!
à 199, où il est question de l'espace dans le Ciel: c'est de là aussi
que dans notre monde il est reçu d'appeler lieu (ou situation) l'état,
par exempte, de dire qu'on a été constitué dans une situation éle
vée, dans une situation éminente, et dans une situation iIlustl'e,
pOUl' dire dans un état élevé, éminent, et illustre. D'après ces con
sidérations, on peut voir ce qui est entendu en ce que le Seigneur
a dit à ses disciples, cc que dans la maison de son Père il y a
beaucoup de demeures, et qu'il va p1'éparer un lie!/. pour eux,
et que, quand il s'en sera allé et aura préparé pour eux un
lieu, il viendra de nouveau et les prendra près de Lui. Il
Jean, XIV. 2, 3; - par préparer pOUl' eux un lieu, il est signi
fié pourvoil' pour chacun à ce qu'il ait le Ciel selon l'état de sa vie,
cal' pal" les disciples sont entendus tous ceux qui sel'ont de son
Église. Et dans Luc: cc Quand l'esprit immonde sort de
l'homme, il parcourt des lieux arides, cherchant du repos. li
- XI. 2!1; - par l'esprit immonde sortant de l'homme, il est
entendu les maux et par suite les faux éloignés de l'homme qui
fait pénitence; par les lieux arides qu'il parcourt chel'chant du re
pos so~t signifiés les états du mal et d'u faux qui appartiennent à
sa vie. Et en outre ailleurs dans la Parole, où il est dit le lieu et
les lieux.
732. Afin qu'on 'l'y nourrisse mille deux cent soixante
jours, signifie jusqu'à ce qu'elle croi'sse à plénitude : on le
voit par la signification de mille deux cent soixante jours, en
ce que c'est depuis le commencement jusqu'à la fin, et ainsi la plé
nitude, comme ci-dessus, N° 636; en effet, ce nombre enveloppe
trois années et demie, et trois et demi, soit années, soit jours, si
gnifient le plein; voir ci-dessus, Nol 53f, 658; si la nourrir tant
de jours signifie jusqu'à ce qu'elle croisse à plénitude, c'est parce
que cela résulte des choses pl'écédentes, qui sont, que la femme
s'enfuit dans le désert où elle a un lieu préparé par Dieu, par les
quelles' il est signifié que la Nouvelle Église, qui est entendue pal'
la femmej est d'abOl'd chez un pelit nomhre, afin que pendant ce
temps il soit pourvu à cc qu'clle soit [larmi un plus grand nombre,
Vers. 6. CHAPITRE DOUZIÈME. 155
d'où il suit maintenant, Il jusqu'à ce qu'elle croisse à plénitude; Il
et, outre cela, par nourrir il e$t signifié sustenter la vie et croitre.
Si celte Nouvelle Église, qui est appelée la Sainte Jél'usalem, doit
d'abord commencer ohez un petit nombre, puis être chez un plus
grand nombre, et enfin venir à plénitude, il ya pour cela plusielll's
causes; la premièPe, c'est que sa doctrine, qui est la d0ctrine de
l'amour envel'S le Seigneur et de la charité à l'égard du pl'ochain,
ne peut être reconnue, ni par suite être reçue, que par ceux qui
sont intérieurement affectés des vrais, lesquels ne sont autres que
ceux qui peuvent les voir, et ceux-là seulement voient, qui ont
cultivé leur faculté intellectuelle, et ne l'ont pas détl'uite chèz eux
pal' les amours de soi CL Liu mOIlJe. Une seconde cause, c'est que
la doctrine de cette Église ne peut être reconnue, ni par suite être
l'eçue, que par ceux qui par la doctrine et en même temps pal' la
vie ne se sont pas confil'més dans la foi seule; si c'est seulement
par la doctrine, il n'y a pas obstacle, mais si c'est en même temps
pal' la vie, il y a~sta~le, car ceux-ci ne savent pas ce que c'est
que l'amOlli' envers le Seigneur, ni ce que c'est que la charité il l'é
gal'd du prochain, et ils ne veulent pas le savoir. Une tl'oisièmc
cause, c'est que la Nouvelle Église dans les terres s'accl'oH selon
son accroissement dans le Alonde des esprits, car des espl'ils de
là sont chez les hommes, et ils sont de ceux qui ont été dans la foi
de leur Église quand ils vivaient dans les terres, et il n'yen a point
d'autres qui reç.oivent la doctrine, que ceux qui ont été dans l'af
feotion spirituelle du vrai; ceux-ci :;eulement ont été conjoints au
Ciel, où est cette doctrine, et conjoignent le Ciel à l'homme: leul'
nombre dans(e Monde des esprits s'accroit maintenant de jour en
jour; c'est pourquoi, selon leur accroissement s'accroit dans les
tems cette Église, qui est appelée la Nouvelle Jérusalem. Ce fu
l'ent aussI là les causes pour lesquelles l'Église Cill'étrenne, après
que le Seigneür eut quitté le l\'londe, s'accro.t si lentement dans le
Monde Européell, et n'est venue à sa pléniludo qu'après un sièr,le.
733. Vers. 7,8. Et ily eut une guerre dans le Ciel; iJ.li
chaël et ses anges combattirent contre le Dragon, et le Dra
gon combattit el us anges. - Et ils ne {urent pas les plus
{ort,y, et leui' lieu ne {ut plus trouvé dan.y le Ciel. - Et il Y
eulunc (jueI'I'e dans te Cicl, signilie un colIllJal du faux r.OllII'C
156 LiAPOCALYPSE EXPLIQUÉE. N· 733.
.par « il nous instruira de ses chemins, pour que nous allions dans
ses sentiers, )) il est signifié qu'ils doivent être enseignés dans les
Vl'ais, par lesquels ils s~ront: conduits, les chemins sont les vrais,
et les sentiers sont les préceptes de la vie; par Cl de Sion sortira la
Loi, et la Parole, de Jél'Usalem, Il il est signifié par la doctrine du
bien de l'amour et par la doctrine du vrai d'après ce bien, qui sont
pour l'Église d'apl'ès le Ciel par le Seigneur, la Loi est la doc
tl'ine du bien de l'amour, et la Parole est le vrai d'après ce bien;
par (1 il jugera parmi les' naÜons et il réprimera les peuples, li il est
signifié qu'alors seront dissipés les maux de la vie et les faux de la
doctrine, par les nations sont signifiés ceux qui sont dans les maux,
ct pal' les peuples ceux qui sont dans les faux, ainsi abstractive
ment les maux de la vie et les faux de la doctrine; par « ils fOl'ge
l'ont leurs épées en hoyaux, et leurs lances en serpes, Il il est si
gnifié qu'alors du consentement de tous devront cesser les combats,
l'épée et la lance sont les faux d'après le m'al qui combattent contre
les vrais d'après le bien, et vice verslÎ; les hoyaux sont les biens
de l'Église qui sont cultivés par les vl'ais, car le champ qui est cul
tivé par les hoyaux est l'Église quant aux biens de la vie, et les
sel'pes sont les vrais de la doctrine, parce que les arbres dans
les jal'dins signifient les perceptions et les connaissances du vrai;
de semblàbles choses sont signifiées par «·on ne lèvera point l'é
pée nation contre nation, et on n'apprendra plus la guelTe; Il la
guerre signrtie les combats dans tout le complexe; par « allez, et
nous irons à la lumière de Jéhovah, Il il est signifié qu'ils mène-
i l'ont la vie de la sagesse, la lumière de Jéhovah est te Divin Vrai,
et aller à cette lumière, c'est vivre selon ce vrai, ainsi dans la vie
de la sagesse : qu'ici la guerre signifie la guerre spirituelle, qui est
celle des faux contre les vrais et les biens, et vir.e versd, et que les
épées et les lances, qui sont des armes de guerre, .signifient des
choses par lesquelles se font les combats spirituels, on le voit ma
nifestement, cal' là il s'agit du Séigneur et de l'Église qui doit être
instaurée par Lui, et aussi de la doctrine pour cette Église, et il
est dit « il nom~ instruira de ses chemins, pour que nous allions
dans ses sentiers; Il puis, « allez, et nous irons à la lumière de
J~hovah. Il Dans Bosée : «Je traiterai pour eux alliance, en ce
jour-M, avec l'anima! du champ, et avec l'oiseau des cie'l-lx,
Vel's.7. CHAPITRE DOUZIÈME. 159
et le reptile de la terre; et arc, épée ct guerre je briserai de
dessus la terre, et je les ferai coucher en sécurité. J ) - II. 18;
-ce qui est signifié par l'animal du champ, l'oiseau des cieux et
le l'eptile de la tùre, avec lesquels Jéhovah en ce jOUl'-là traitera
alliance, on le voit expliqué ci-dessus, No' 388, 70'1; et pal' briser
arc, épée et guelTe, il est signifié faire cesser tout comhat du faux
ct du vl'ai; c'est même pour cela qu'il est ajouté «( et je les ferai
coucher en sécurité, Il à savoir, à l'abri des infestations des maux
et dcs faux qui viennent de l'cnfel'. Dans Zacharie: 1\ Je retran-
dwrai le char hors d'Éphraïm, et le cheval hors de J érusa-
lem, et sera 7"etranché l'arc de guerre; au contraire, il par-
lera de paix au.x nations. ») -IX. 10; - ces choses aussi out
été expliquées ci-dessus, N° 357; d'après elles, il est évident que
par l'arc de guelTe est signifiée la doctrine du vrai combattant'
conh'e les faux, cal' elles onl été dites du Seigneur. Dans David:
Jéfto'vaft qui met des solitudes dans la terre; il fait cesser les
guerres jusqu'à t'extrémité de la terre, t'arc il brise, et il
coupe Ul lançe, les chars il brûle au feu. JI - PSt XLVI. g,
10;-ici aussi pal'Jéhovah qui féra cesser les guerres jusqu'à l'ex-
trémité de la terre, il est signifié qu'il fera cessel' les combats en-
tendus daus uu sens spirituel, c'est-à-dire, les combats .des faux
contl'e les vrais et les biens de l'Église; voir ci-dessus, N° 357.
Dans le M.ême : (l Dieu brise les étincelles de l'arc, le bouclier,
et t'épée et la guerre. )) - Ps. LXXVI. li; - de semblables
choses sont signifiées ici; voir ci-dessus, N°s 357 et 365. Dans
Ésaïe: «Devant des épées ils seront errants, devant épée le-
vée, et devant arc tendu, à cause du poids de la guerre. ) 1 -
XXI. 15 ô-ce qui est signifié par ces pal'oles, on le voit ci-dessus,
N°' 131, 357; «( à cause du poids de la guerre, )\ c'est à· cause de
la Jorle attaque lies faussetés contre les connaissances du bien, qui
sont signili6es là par l'Arabie ou Kédar. Dans David: « Jéhovah
qui enseigne à mes mains la guerre, pour mettre un arc d'ai-
rain en mes bras. )) - Ps. XVIII. 35; - par enseigner aux
mains la guerre, il est entendu la guerre, non contre des ennemis
dans le monde, mais contre les ennemis dans l;enfcr, ce qui a lieu
par les comhats du vl'ai colltl'e les faux et contre les maux; il sem- ,
ble, il est vl'ai, que là pal' la guerre il soit entendu une guerre telle
160 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 734,
que David en faisait conh'e ses ennemis, ct qli'ainsi Jéhovah lui en
seignait UDe telle guel'l'e, et commellt il mettrait un arc d'airain en
ses bras; mais néanmoins il est entendu une guel'l'e spirituelle, et
aussi un arc spirituel, qui est la doctrine du Vl'ai, et l'arc d'airain
est la doctrine du bien de la vie; et cela, parce que la Pal'ole, con
sidérée dans son essence, est spirituelle; mais, SUI' ce sujet, voir
aussi ci-dessus, N° 357. Dans le Même: (1 Jéhovah! plltide con·
tre ceux qui plaident contre moi; combats contre ceux qui
m'at taquent; prends l'écu et le bouclier~ et lève-toi à mon se
cours; mets en avant la lance~ et oppose-toi à ceux quime
poursuivent; dis à mon âme: Ton salut~ Moi. J) - Ps. XXXV.
1, 2, 3; - qu'ici par combattre, prendre l'écu et le bouclier, et
mettre en avant la lance, il ne soit pas signifié prendl'e ces armes
de guerre, puisque ces choses sont dites de Jéhovah, cela est évi
dent; mais il est dit ainsi, parce que toutes ~es armes de guel'l'e si
gnifient des choses qui appartiennent à la guel'l'e spirituelle; par
l'écu, patce qu'ri protége la tête, il est signifié la défense contre les
faux qui détruisent l'entendement" 'du vrai; pal' le ~ouclier, parce
qu'il protége la poitl'ine, il est'signifié la défense contre les faux
qui détl'Uisent la chal'ité, laquelle est la volonté du bien; et par la
lance, parce qu'elle protége toutes les parties du corps, il est si
gnifié la défense dans le commun. Comme de telles choses sont si
gnifiées, c'est pour cela qu'il est ajouté (1 dis à mon âme: Ton
salut, Moi. )1 Puisque Jéhovah, .c'est-à-dire, le Seigneur, protége
l'homme contre les enfers, c'est-à-dire, contre les maux et les faux
qui s'en élèvent continuellement, voilà pomquoi le Seigneur est ap
pelé Jéhovah Sébaoth~ c'est-à-dire, Jéhovah des Armées; ct par
les Armées sont signifiés les vrais et les biens du Ciel, et pal' suite
aussi de l'Église, dans tout le complexe, pal' lesquels le Seigneur
éloigne les enfers dans le commun, et chez chacun dans le particu
liel'; c'est de là ~'il est dit de Jéhovah qu'il combat et fait la
guerre Lui-Même comme un héros et un homme de guerre dans
les hatailles, ainsi qu'on peut le voir pal' les passages suivants; dans
Ésaïe : (.Jéhovah Sébaoth descend pour soutenir la guerre
sur la montagne de Sion et sur sa colline. Il - XXXI. h.
Dans Zacharie: (( Jéhovah sortira et combattra contre ces na
tions~ comme lejow' de son combat au jour de la bataille. Il
Vers. 7. CHAPITRE DOUZIÈME. 161
XIV. 3. - Dans Ésaïe: Il Jéhovah comme un Héros S(n'lira,
comme un homme de guerres il éveillera son zèle; sur ces en
nemis ill'emporlera. II-XLII. 13.-Dans Moïse: l( GUC1re
(sera) li Jéhovah contre Arnaleek de génération en généra
. lion. II-Exod. XVlI. 16; -cela a été dit,'parce que pal' Ama
lek sont signifiés ces faux du mal,qui infestent continuellement les
vrais et les biens de l'Église. En outre, pal' les guerres dans .Ies
Historiques de la Parole, lant celles ql.li sont l'apportées dans les Li
vres de Moïse que celles qui le sont dans les Livres de Josué, des
.Jtiges, de Samuel et des Rois, il Post signifié aussi (Je!; guerres spiri
tuelles; pal' exemple, les guerres contre les Assyriens, les SYI'iens,
les f;gyptiens, les Philistins, et au commencement Ie.~ guen'es
contre les nations idolâtl'es dans' la terre de Canaan au-delà et eo
deçà du Jourdain; quant à ce qu'elles signillent, on le voit claire
ment, 10l'squ'on sait ce qui est signifié, et quel faux et quel mal
sont signifiés parles ASSYI'iet'ls, les:Bahyloniens el les Chaldéens;
puis aussi, par, les Égyptiens, les Syriens, Ie.c; Philistins, et t011S les
autres; œl' toutes le'\ nations et'tous les peuples, qui ont fait la
guerre contre les fils d'Israël, repl~ésentaient les enfel's qui voulaient
faire .violence à l'Église représentée' par les fils d'Ismël : les
guel'res, cependant, ont été failes en actualité comme elles ont été
d~,criles, mais néanmoins elles représentaient et pal' suite signi
fiaient des guerres spirituelles; paisque dans la Parole il n'est l'ien
dit qui ne soit intél'ieUl'ement spirituel, cal' elle est Divine, et ce
qui procède du Divin estspirïtllel et se tel'mine dans le naturel.
~ue' les Anciens aient eu aussi une Pal'ole, tant Prophétique
qu'Historique, aujourd'hui perdue, on le voit dans ~oïse,-Nomb.
XXI, - où il est rapporté des Prophétiques qui y sont appe
lés ÉNONCÉS, et des Histol'iques qui y sont appelés GUERRES DE
JÉHOVAH, -.:.... Vers. 1.h et 27; --:- ces Historiques ont, été 'appelés
Guerl'es de Jéhovah, parce que les guerres du Seignelll' conlre les
enfers sont signifiées pal' elles, comme aussi par les guerres dans
les Historiques de notre Parole. C'est donc de là que les enne
mis, les' advel'saires, ceux qui altaquenl~ ceux qui poursuivent,
ceux qui s'insurgent, et de plus, les armes de guerre, comme
lance , bouclier, écu, épée ,arc, flèches, chal', signifient dans
la Parole les choses qui appartiennent au combat et à la déftlDse
v. H.
162 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N" 73h.
Cl Ils seront com'm(! des puissants qùi (oule'nUa houe dès 'rItes
dans la guerre, et Us combattront, parce que Jéhovah avec
eux sera, ·et CO'1lfus seront oeux quz"ch~vauchent sur des che~
lXlUX.' II - - X. 1); -'là, il s'agit tle l'avénement du Seigneur'et
de ceux qui sont par Lui dans les \Irais d'après'le bien;' il est :dit
de ceux-ci qu'ils seront comme des puissants qui foulent la boùe
des rues dans la guerre,'ce qui signifie qu'ils dissiperont et détrui
ront entièrement les faux' de la doctrine; la boue des l'Ues signifie
ces fau'X, parce que,la ville signifie, la doctrine, les rues d'ùne ville
en sont· les vrais, et hi boue y est le faux d'apl'ès le vrài fa!siM;
(1 et ils comhattrollt"parce que-Jéhovah avec eux sera, signifie
)1
du bien de la Parole, jusqu'à ce qu'i! n'y ait que le faux.ct pal' suite
le mal; pal' ceux qui viendront sous son Nom, et qui se di
ront le Christ et en séduit'ont plusieurs, il est signifié qu'il en vien
dra qui dit'o~t,que telle chose est un:Divin Vrai, lorsque cependant
c'est un vrai falsifié, qui en soi est un' faux; car par Cht'ist il est ell
tendu le Seigneur quant au Div.n Vrai" mais là dans le,sens opposé
le falsifié; II vous allez entendre'des guerl'es et' des lll'uits de guel'~
l'es, Il signifie qu'i! y, aura des discussions et ·des contestations sur
les vrais, et de là des falsifications; lise lèvera nation contl'e nation,
et royaume contre royaume, Il signifie que le mal combattra contre
le mal, et le faux contre le faux, cal' enll'e eux les maux ne sont
jamais.d'ar"cOlid, ni les fanx non,plus ; c'est ce qui fait que les Églises
entre .elles-sont divisées~ et qu~i1 en est sorti tant d'hérésies; la na
tion signifie ceux qui sont dans les maux, et le royaume ceux qui
sont dans les fau~ et dont eSt composée l'Église; Il il yaUl'a des fa
mines;' et des pestes, et des tremblements de terre, Il signifie, qu'il
n'y aur.a plus ~lUcune connaissance du vrai et du bien, et qu'en rai.
S01\ de l'infection 'que pro<!uiront les faùx, fétat de l'Église sera
changé; la famine est la privation des connaissances du vrai et du
bien, les pestes sont les infections prGduites par l(Os faux, et les
lI'emhlements de tert'e sont les changements de l'Église, Comme
les. guel'res dans la Pal'ote signifient les guerres spirituelles, qui
sont des combats du faux contl'e le vrai, et du vl'ai contre le faux;
c'est poUl' cela que ces combats sont décrits, par II la Guerre du
Roi du septentrion contre le Roi du' midi; Il et par Il le combat
du Bouc de enèvres contre le Bélier, Il dans Daniel; la Guerre
entre le Roi du septentrion et le Roi du midi, Chap. XI; et le
combat du Bouc de chè,'res' con~re le Bélier, Chap. 'VIII; etià
par le roi du septentrion sont entendus ceux qui 'sont dans les faux"
et pal' ,le l'Qi du'midi ceux qui sont dans les vl'ais; pal' le noue, SOllt
signifiés çcux qui SQlJt dans les faux de la doctrine parce qu'ils.sont
dans le mal de la vie, el pal'le Béli6l' ceux qui sont dans ,les VRais
de la doctrine parcequ'i/s sont dans le bien de la vie; D'après ces
eX(1'licalions, on peUl voil'ce qui esl signifié pal' la Guerre aussi ail·
leurs dans l'Apocalypse, par exemple, dans les passages sQivants:
Il Lorsque les témoins lluront ru:hem: Imr tbnoignage, la Bête
qu'intériCUl'ement ils sont dans les maux et dans les faux qui pro
viennent ùe l'enfer: qui séduit tout le globe, siguilic qui perver
tissent toutes les choses de l'Église: précipité il (ut en la terre,
el ses anges avec luz'furent p"écipilé$, sig..wlie que ces maux et
les fa~ qui en dérivent furent condamnés à l'enfer.
739, Et précipité fut ce Dragon grand, ce Sèrllent ancien,
signifie que furent sépares du Ciel el jetés dans l'en(er ecu;!;
qui sont dans les tnaux de la vie, et par suit_e sont tlevenu,~
sensuels, par lesquels toutes les ChOSfS ~e la Pm:ole et par
conséquent de l'Église ont été perverties: on le voit par la si
gnification d'être précipité, quand il s'agit du dragon, eu ce que
c'est être séparé du Ciel et jeté dans l'enfer; qu'ils aient été con
joints au Ciel, mais ensuite sépal'és, cèla vient d'être montré dans
l'Article précédent, N° 737; qu'ils aient été chassés et condamnés
à l'enfer, cela esl entendu par (1 précipité il fut en la terre, Il ainsi
qu'il est dit ~Ius loin; par la signification du D1'agon g1'and, en
ce que ce sont ceux qui sont dans les maux de la vie, el cependant
qui confessenl de bouche Dieu et le Seigneul', disent que la Parole
est sainte, et parlent en faveul' de l'Église; que ce soient ccux
ci qui sont entendus pal' le dragon, cela a été montré ci-dessus,
N°' 71LJ, 7i5, 7i6, 718, 737; de là aus."i il est dit (1 ce Dl'agon
grand, Il car grand dans la Parole se dit du bien, et dans le sens
opposé, comme ici, il se dit du mal, mais leurs faux sont sigl1iti~s
par ses Anges \iont il est ensuite parlé; et pal' la signification de Ser
pent &ncien, en ce que ce sont les sensuels, ici ceux qui par suite
sonldevenus sensuels, par lesquels toutes les choses de laPat'ole et de
l' F.glise ont étépel'verties; que par le serpent il soit signifié le sensuol,
on le voit ci-dessus, N°'58i,715, f.; il est appelé Ancien, parte qu'il
y avait cu aussi autrefois de tels hommes, pal' qui toutes les choses
ùe la Parole et de l'Église avaient été Ilel'vel'ties. Selon le sens his
torique de la lelLl'e, pal' le serpent Ancien il-est entendu le serpent
qui séduisit Chaivah et Adam dans' le parad'is, mais par 'ce ser
pent, comme par celui-ci, sont entendus tous ceux qui sont tels et
qui séduisent tout le globe, comme on pel.l,t le voil' par ce qui suil
ùans ce Paragraphe, D'après ces explications, on peut voir que par
« lll'écipité fut ce Dl'agon grand, ce Serpent ancien, Il il est signifié
que fUl'ent séparés du Ciel et jelés dans l'cnfel' ceux qui sont dans
Vers. 9. CHAPITRE DOUZIÈME. 179
les maux de la vie, et par lest/uels toutes les choses de la Parole ct
par conséquent de l'Église ont 'été pervepties. Que tous ceux qui sont
dans les maux de la vie devien.nent sensuels, et que ceux qui par
suite sont devenus sensuels pel'vertissent toutes les choses de l'É-
,glise, on peut le voir en ce que chez les hommes il y a trois degrés
de la vie, l'intime, le moyen et le,dernier, et que ces degrés chez
l'homme sont ~uccessivement ouverts, à mesure qu'il devient sage:
tout homme nait entièrement sénsuel,. au point que même les cinq
sens de son corps doivent ~tre ouverts pal' l'usage, ensuite il de-
vient sensuel.quant à la pensée, car il pense d'après les objets qui
sont entrés par les sens de son (,orps, puis il devient intérieure-
ment sensuel; mais autant il s'acquiert la lueUf naturelle pal' les
expériences "isuelles et par les sciences, principalement pal.' les
usages de la vie morale, autant il devient homme intérieure-
ment natul'el; c'est là le pl'emier· ou del'nier degré de la vie de
l'homme. Comme alol's d'après les parents et d'après les maH,es
et les pl'édicateurs, puis aussi d'après la lecture de la Parole et des
livres qui en traitent, il puise Jcs connaissance du vrai et du bien
spil'ituels, et res confie à la mémoire- comme les auUes scientifi-
ques; il fonde l'Église chez lui; mais toutefois s'il ne va pas plus
loin, il reste naturel; cependant, s'il va plus loin, à savoir, s'il
vit selon ces connaissances d'après la Pal'ole, le degré intél'ieur
est ouvert chez lui, et il devient spirituel, l!1ais non pas plus
qu'il n'est affecté des vrais, ne les cQmprend, ne .Ies veut et ne les
fail; et cela, parce qu'ainsi, et non autrement, sont éloignés.et
}lOUr ainsi dire dissipés les maux et pal' suite les faux qui l'ési-
dent d'après l'hél'éditaire dâns l'homme naturel et dans l'homme
sensuel; cal' l'homme spil'Huel est dans le Ciel, et l'homme na-
turel dans le monde, et autant le Ciel, c'est-à-dil'e, le Seigneur
par le Ciel, peut inOuer au moyen de l'homme spirituèl dans
l'homme naturel, autant sont éloignés lés maux et pal' suite les
faux qui résident, comme il a été dit, dans l'homme naturel; le
SeigneUl' les éloigne comme il éloigne du Ciel l'enfe!'; ·si le degré
intérieur chez l'homme ne pellt être ouvert ault'ement, c'est parce
que les maux et les faux qui sont (Jans l'homme naturel le tiennent
fermé; car le degré spirituel, ou le mental spirituel, se contracte à
chaque mal et à chaqtle faux dn mal, comme une Iibrille du COI'pS
180 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. Nn 739,
,,\
\ ~rs, 9. CHAPITRE DOUZIÈME. 183
et aux. sim pics de cl'oir'e ces eh oses selon la lellre historique, puis
qu'elles conjoignent, cOl}lme toutes les autl'es choses de la Parole,
les mentais humains aux mentais angéliques, cal' les Anges sont
dans le sens spirituel q,lIand,les hommes sont dans le sens natul'el.
Quant à ce que ces Historiques enveloppent dans le sens spirituel,
cela va être dit en -peu de mots: Dans le Premier Chapitre, il s'a
git dé la nouvelle création ou de l'instaUl'ation de l'Église, qui a été
la Tl'ès-Anèienne Église SUI' cette Terre, et aussi la ,plus excellente
de toutes, car c'était une Église céleste, parce qu'elle était dans
l'amour envers le Seigneur; par., suite les. hommes de cette Église
étaient très-sages, ayant une communication presqu'immédiate
avec les Anges du Ciel, pal' lesquels ils recevaient du Seigneur la
sagesse; et comme ils étaient dans l'amolli' envel's le SeigneUl', et
avaient des révélations venant du Ciel, et qu'ils confiaient immé
diatement à la vie les Vl'ais Divins révélés', ils étaient par suite
dans un état semblable à celui dans lequel sont les Anges du tl'oi
sième Ciel; c'est pourquoi ce Ciel fut principalement composé
d'hommes de cette Église, Par Adam et SOIl épouse, il'est entendu
cette Église; mais par le jardin en Éden,ïl est signifié l'intelligence
et la sagesse des hommes de' l'Église, et elles sont aussi décrites
par toutes les choses qui sont dites' de ce jal'diu, entendues dans le
sellS spil'ituel; et pal' l'action de mange!' de l'arbl'e de la science, il
est décrit comment la sagesse a été entièrement perdue chez leUl's
descendants: en effet, pal' les deux. arl.ll'es mis dans le milieu du
jardin, il est entendu la per~l~ption vellant ~u SeigneuJ' et la percep
tion vena~t du Monde, par l'arbl'e de vies la perception venant du
Seignem', et pal'l'arbre de la science du bien et du mal la per'ception
venant du Monde, laquelle cependant n'est en elle-même qu'une
connaissance et une science; par le serpent qui les séduisit, il est si
gnifié le sensuel de l'homme, qui communique immédiatement avec
le Monde, c'est pourquoi leur séduction par le sêrpent signifie la sé
duction pal' le sens.uelqlli til'e du Monde tout ce qui lui appartient,
et ne tire rientlu Ciel: en effet, les hommes de l'Église céleste sont
tels, qu'ils pel'çoivent par le SeigneUl' tous les vrais,et to';s les hiens
du Ciel au moyen d'un influx dans leurs intérieUl's; par sui te i 15 l'oien t
les l'l'ais et les biens comme insilés inlél'iclll'cmènt en eux ,ct ils n'ont
pas heseill de l'cs'apprellC!re fiai' le chi'lIlin poslérieur, ni d'I~n eilll
18h L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N"739.
chir leur mémoire; par conséquent ils ne raisonnent pas non plus
sur les vl'ais pour savoit' s'ils sout des vrais ou s'ils n'en sont pas;
cn effet, celui qui voit les vrais en soi ne raisonne pas, cal' raison
ner enveloppe le doute si la chose est. ainsi; celà fait aussi qu'Us
ne nomment jamais la foi, car la foi enveloppe quelque chose d'in
connu, qu'il faut néanmoins croire quoiqu'on ne le voie pas. Que
teis aient été les hommes de la Très-Ancienne Église, cela m'a été
révélé du Ciel, car il m'a été donné de pal'ler avec eux, et d'en
être informé, comme on peut le voir par plusieurs particularités
qui ont été rapportées sur les hommes de cette Église, dans les
ARCANES CÉLESTES. Toutefois, il faut qu'on sache qu'il ne leur,a
jamais été défendu d'acquél'il' du Ciel les connaissances du bien et
du mal, car par elles étaient perfectionnéis leul' intelligence et leur
sagesse; et il ne leur a pas été défendu d'acquérir du Monde l~s
connaissances du bien et du mal, car par là leur homme naturel
availla science; mais il leur a été défendu d'examiner les connais
sances pal' le chemin postérieur, parce qu'il leur avait été donn~ de
voir par le chemin antérieur toutes les choses qui, dans le Monde,
apparaissaient devant leurs yeux; examiner par le chemin anté
rieur le Monde et toutes les choses qui y sont, et par suite puiser
des connaissances, c'est examinel' ces connaissances d'après la lu
mière du Ciel, et ainsi en connattre la qualité; c'est pourquoi ils
ont pu aussi par les connaissances puisées dans le Monde confirmer
les célestes, et ainsi corl'oborer leur sagesse; mais il leur a été dé
fendu d'examinel' par le cherJin postérieur les connaissances pui
sées dans le Monde, ce qui ,arl'ive quana d'après elles on conclut au
sujet des célestes, ainsi en ordre inveI'se, tll'dre qui est appelé par
les Érudits Ordre de l'influx physique, ou de l'influx naturel, qui n'a
lieu en aucune manière dans les célestes: tels devinrent les hommes
~e la TI'ès-Ancienne Église, quand ils eurenl commencé à aimer
les choses mondaines plus que les célestes, et à s'enol'gueillir et
se glorifiel' de leur sagesse; pal' suite leul's descendanls devinrent
sensuels, et alors leUl' sensuel, qui est entendu par le serpent, les
séduisit; el le sensuel ne veut pas marcher par un autre chemin
que le chemin postérieur: t'est donc là ce qui esl signifié pal' l'ar
hre de la science du bien el du mal, dont il leur avait été défendu
de manger. Qu'illeul' ait été permis d'acquérir dès connaissances
· Vers. 9. CHAPITRE DOUZIÈME. 185
venant du Monde, et de les examiner par le chemin antérieur, cela
est signifié par « Jéhovah Dieu fit germer de l'humus tout arbre
désirable à la vue et'bon.pour la nourriture,; li car par les arbres
sont signifiées les connaissances et les perceptions, par désirable" à
la vue est signifié ce que l'entendement désire, et par bon pour la
nOUl'riture est signifié ce qui convient à la nutrition du mental: les
connaissances du bien et du mal venant du Seigneul', par lesquelles
il y a la sagesse, et'Ies connaissances du bien et du mal venant du
Monde, par lesquelles il y a la science, étaient représentées pal'
l'arbre de vies et par l'al'ilre dè la science du bien et du mal dans
le milieu du jardin,: qu'il lem' ait été pel'mis de s'approprier les
connaissances.de l'un et de l'autre côté, tant du Ciel que du Monde,
pourvu qu'ils ne procédassent pas dans rordre inverse, en raison
nant d'après elles sU\' les célestes, et en ne pensant pas d'apl'ès les
célestes sur les choses mondaines, eela est signifié en ce que Jého
vah Dieu commanda de manger de tout arbre du jardin, mais de
ne pas mangel' de l'arbre de la science du bien et du mal; par «( au
jour que tu en mangeras, en mourant tu mourras, il est signifié
)1
faites sont recensées dans les Versets pI:écédents, cal' 10l'sque les
bonnes sont méprisées, les mauvaises sont aimées. (( Judas 1sella:.
rioth est appelé diable pm'le Seigneur, )l -Jean, VI. 70;
et il est dit Il que le diable avait mis dans son (ŒUr, 1) - Jean~
XlIl. 2; - et cc qu'après qu'il put pris le morceau, satan e1i
tra en lui, ))---'-Jean,Xlll. 27. Luc, XXIl. 3; -s'il est dit ainsi,
c'est parce que-par Judas Ischarioth ont été repl:ésentés les Juifs;
et comnle ils étaient dans les faux d'après le mal, il est appelé dia
ble' d'après le mal, et satan d'après les fa Ill' ; c'est pOUFquoi, il est
dit que l~_ diable avait mi? dans son cœur, mettre dans lè" cœur,
c'est dans l'anlour qui appartenait à sa volonté; el, qu'après qu'il eut
l)l'is le mOl'ceau satan entra en lui, entrel' en lui avec le morceau,
c'est entrel' dans le ventre, et entrel' dans le ventre, c'est dans la pe;:}
sée, et les faux d'apl'ès le mal appal:tiennentà la pensée. Dans Jean:
(( Jésus dit aux Juifs: Vous, du pére (qui est) le diable, vous
êtes; et les désirs de votre pére vous voulez faire;llli, homicide
il a été dès le comnîencement, et dans la vél"ité il ne s'est point
tenu, parce qu'il n'y a poittt vérité en lui; quand il énon(:p.le
menson,qe, de son propre il énonce. » -VlII. h!J; - ici est dé
crite la nation Juive, telle qu'elle avait été. dès le comJl1~ncement,
à savoir, dans le mal et pal' suite dans les faux; par le père qui est
le diable, il est entendu le mal d'après l'enfer, dans lequel avaient
été-lems pères en Égyptç et plus tard dans le désert; par (( les dé
sil's de votre père.voos voulez faire, II il est entendu qu'ils voulaient'
êtl'e dans les maux de leurs cupIdités, par (( homicide il a été dès
le commencement, et dans la vérité il ne s'est point tenu, parce
qu'il n'y a point vérité en lui, )l il est signifié qu'ils ont détruit tout
1 vrai de l'entendement; l'homme signifie le ''l'ai ·de l'intelligence,
par suite l'hoRli~ide signifie la destruction de ce vrai; les fau.x de
leur mal sont signifiés par Ct quand il énonce le mensonge, de son
propre il énonce, » le prolll'e ~gnifie le mal de la volonté, et le
. mensonge signifie le faux.qui en provient. Dans Matthieu: IC Les
Pllarisiens dirent de Jésus: Il ne chasse les démons que par
B éelzébub prince des démons ; Jésus, connaissant leurs pen
sées, lew' dit: Si satan chasse satan, contre-lui-même il est
divisé, comment son, royau'1!ll<C subsistera'- t - il? Si, Moi,.
par esprit de Vieuje chasse (es démons, cel'tesjllsqu't'L vous
Vers. 9. CHAPITRE ,DOUZn~ME, 191.
est venu le Royaume de, Dieu. 1) - XII. '2", 26, 28; - s'il
est dit ici satan et non le diable, c'est parce que par Béelzébub,
qui avait été le dieu d'Ékron, ii est' entendu le dieu de tous les
faux, car Béelzébub, si on en fait la tl'aduclion, est le seigneur des
mouches, et les mouches si80i~ent les faux de ['homme sensuel,
ainsi les faux dc Cout genre; de là vient qué Béelzébub est appelé
satan; c'est pourqu'oi le Seigncor a dit aussi Cl si, Moi, par esprit de
Dieu je chasse les démons, certes jusqu'à vous est venu le Royaume
de Dieu; Il par l'esprit de Dieu, il est entendu le Divin Vrai pro
cédant du Seigneur, et par le Royaume de Dieu, il est pal' suite
signifié le Ciel et l'Église qui sont dans les Di~ins Vrais. Dans les
Évangélistes: (l Pierre réprimandait Jésus de ce qu'il voulait
souffrir, et Jésus s'étant retourné dit à Pierre: Retire-loi
en arrière de Moi~ satan, tu es p(mr Moi un scandale, parce
que tu as rintelligence, non des choses de Dieu, mais de celles
des hommes. Il - Matth. XV I. 22, 23. Marc, VII1. 33; - si
ces paroles ont éié dites à Piel'lt par le Seigneur', c'est parce que
Pierre dans le sens repl't~sentatif signifiait la foi; et comme la foi
appal'tientau vrai, et aussi au faux, comme ici, c'esl pOUl' cela que
Piel'l'c.est appelé salan; ca'.., ainsi qu'il a été dit, satan est l'enfer
d'où dél'ivent les faux: Pierre représentail la foi dans l'un ct dans
1),1 l'autre sens, à savaiI', la foi d'après la charité et la foi sans la cha
l'ité, et la foi sans )a chal'ilé est.la fot du faux;, ceux-là aussi qui
sont dans la foi sans la charité se scandalisent de ce que le Seigneur
s'est laissé crucifier, pOUl' cette raison aussi Cela est appelé un scan
dale; conlme la passion, de la croix a élé la dernière len.tation du
SeigneUl', el la pleine victoiro sur tous les .enfers, et aussi la pleine
union du Diwin Même avec le Drvin Humain, et quc'ceux,qui sont
dans la foi du faux ignorent cela, voilà pourquoi le Seigneur a dit
Il tu as l'intelligence, non des ehoses de Dieu, nlais dc celles des
192
cela que le Seigneur dit « Moi, j'ai prié pOUl' toi, afin que ta foI
Ile défaille pas; ») qu'il ait repl'ésenté la foi du faux, on le voit en
ce que le Seigneur a dit (1 toi donc, quand Itu seras converti, affer
mis tes frères; la foi du faux étant comme de la paille devant le
1)
yent, c'est pour cela qu'il est dit que. satan les a demandés pour •
,1 •
, les cllibler comme le blé; le blé est le bien de hl charité séparé de
la paille; ;de là, on voit clail'ement pourquoi il est dit satan. Dans
le Même: (1 J'ai vu satan,' comme un éclair, tombant du
Ciel. ) - X. 18; - pal' satan, iCi,.il est signilié la même chose
que pal' le dragon, qui aussi fut vu dans le Ciel et t'récipité du Ciel;
mais le dragon est çelui qui est pl'oprement entendu par le diable,
et ses anges ceux qui sont entendus par satan; que par les anges
ùu dmgon il soit entendp. les faux du mal, on le verra dans le Pa
ragraphe subséquent; par s.atan, qui est tombé du Ciel, il est si
gnifié que le Seigneur pal' le Divin Vrai, qui alors était Lui-Même,
a chassé du' Ciel tous les faux, et a subjugué ces enfers qui sont
appelés satan, comme lorsque Miehaêl a précipité le dragon et ses
anges, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, N° 737. Dans Job ,:«( Il
arriva un jour que vinrent les fils de Dieu pour se tenir de
vant Jéhovah, et vint salan au milieu d' eux; et dit J élwvah
à salan: D'où viens-tu? et répondit salan à Jéhovah, et fi
dit: De parcourir la terre~ et de m'y promener. Et donna
Jéhovah à satan en sa main t~utes lçs choses de Job, mais de
de ne point mettre sur luila,main; et plus tard, de" toucher
ses os et sa chair.:ll-I. 6à1.2.1I.1. à 7;-que ces choses soient
des Historiques factices, on peut le voir par plusieurs particulari
tés de ce Livre; le Livre de Job est un Livre de l'Église Ancienne,
plein de corrèspondances selon la manière d'écrire de ce temps,
mais toujours est-il que c'est un Iivl'e excellent et utile: les Anges
dans ce temps étaient appelés fils de Dieu, parce que par les fils de
Dieu, de même que par les Anges, il était entendu les Divins Vrais,
et par satan les faux ,infernaux; et comme les enfers ':entent les
hommes par les faux, de même que plus tardi!s ont tenté Job, et
comme les faux infernaux sont dissipés pal' les Divins 'Vrais, c'est
pour cela qu'il est dit que satan se tint au milieu ,des fils de Dieu:
ce que signifient les autres pa'ttïes du passage ne saurait être ex
pliqué ici, par~e qu'il faudrait les examiner dans leur série. Dans
Vers. 9. CHAPITRE DOUZIÈME. lÇ13
David: Il Ils mettent sm' moi le mal pour le bien, et la haine
pour mon amour; établis sur lui le méchant, et que satan se
tienne à sa droite, 1) - Ps. CIX. 5, 6; - ceci, comme la plu
part des choses, dans les Psaumes de David, est un prophétique sur
le Seigneur, et SUi' ses tentations qui, en c0m~araison de toutes les
antres, ont ét-é les plus cruelles; et comme ,le Seigneurj dans ses
tentations, a combattu d'après le Divin Amour contre les enfers
qui étaient tllès - achamés contre Lui, il est dit l( ils mettent sur
moi le mal pour le bien, et la haine pour mon amoul'; )) et comme
le mal infernal et le faux internaI ont de la fOl'ce chez eux, ,jJ est
dit l( établis sur lui le méchant, et que satan se tienne àsa droite; Il
se tenir à la droite signifie être entièrement envahi, et satan signi.
fie le faux infernat pal' lequel il serait envahi. 'Dans Zacharie:
Il Ensuite il me montra J ehoschua le grand prftre qui 'se
pl'ès la Parole, qui a 6té falsifié, it est dit (( Jéhovah qui choisit
.Jérusalem; n'est-elle pas un tison arraché du feu? ) pal' Jérusa
lem est signifiée la doctrine de l'Église, ct par le tison arraché du
feu !l est signifié qu'il ya peu de vrai de l'este, Dans ces passages,
dans l'Ancien. TestaRlent, satan seule!llent est nommé, et il n'est
dit nulle part le diable, mais au lieu du diable il est dit l'ennemi
(hostis j,l'ennemi (inimicus j, celui qui ~ait, l'advel'saire, l'accu
sateur, le démon, puis aussi la mort et l'enfer. D'après ces expli
cations, onpeut'voir que par le Diable est signifié l'enfer d'où pro
viennent les maux, et par Satan l'cofer d'où proviennent les faux,
comme aussi dans les passages suivants de l'Apocalypse: Il En
.~uite ie vis un Ange descendant du Ciel, ayant la clef de l'a
bf1ne. et une chaîne grande sur sa main; et il saisit le dra
gon, ,le serpent ancien. qui est diable et satan, et il le lia
pour mille ans. Quand seront accomplis les mille an,ç, satan
sera délié de sa'pnison, et il séduira les nat i07lY; et le çiiable."
qui les séduisait, lut 'jeté dans l'étang de feu et de soufre. JI
'- t'x. 1., 2, 7, 8, 1.0. - Quant à ce que signifient le démon,
les démons et les esprits de démons, voir ci-dessus, N° 5'136.
7fl1.. Qui séduit tout le globe, signifie qui pervertissent
tout;s les choses de l'Église: on le "oit pal' la signification de
tout le globe, en ëe que c'est toutes les choses de l'Église, ainsi
qu'li va être montré; et comme toutes.)es.choses de l'Église sont
signifiées par tout le globe, par le séduire il est signifié les pel'
vertil'; car toutes les choses de l'Église sont perverties, qBandl le
bien de la charité, qui est le bien de la vie, est séparé do la foi et
éloigné comme ne contribuant en rien au salut et ne faisant rien
p~Ul' le salut, par là sont falsifiées' toutes les choseS' de la Pal'ole, et
pal' suite toules ce!~ de l'Église; en elfet, 11 est dit pal' le Sei
gneur que la Loi et les Prophètes dépendent de deux commande
ments, qui sont: Aimer Dieu par dessus toutes choses, et aimer le
prochain comme soi-même; ces deux commanùements signifient
vivre et faire selon les préceptes de la Parole; cal' aimer, c'est vou
loil' et faire, puisque' ce que l'homme aime intérieurement il le veut,
et ce qu'il veut Hie fait; pal' la Loi et les Pl'ophètes sont signifiées
Loures les choses de la Parole. Il y a deux principes du mal et du
faux, dans lesquels tombe successivemehtl'Églisc, il savoil', clans
{
Vers. 9, CHAPITlm ])OUZll~MK H)5
la domination SUI' toutes les choses ùe l'Église et du Ciel, domina
.I.ion. qui est entendue dans la Parole par Babel QU la Babylonie,
dans ce princirre tombe I~Église d'après le mal; l'a,utre principe est
la sé(1aration c1è la foi d'avec la charité, séparation par laquelle
périt tout bien de la 'vic, ce principe est entendu dans la Parole par
la Phili~thée, et est signiUé par le bouc dans Danietl et llar le dra
gon dan~ "Apocalypse; dans cc pl1ncipe tombe l'É~lise d'apl'èS le
faux. Mais comme dans cc.Chapitre il s'agit du dl'agon, par lequel
est prinoipalement signifiée la religion de la foi' sépal'ée d'avec la
charité;.je 'vais rapporter quelques passages, au moyen desquels les
défensCliI:~ de la foi séparée séduiseflt le globe : Ils séduisent prin
Ci(lalement en ce qu'ils enseignent que, personnè Ile po,uvant faire
pal' soi-même le bien qui en soi est le lolien sans y placer le mél:ite,
les bonnes œuvrés' ne peuvent contribuer en rien au salut, mais que
néanm<Jins il faut faire de bonnes œuvres pour les usages de la chose
publique; et que ce sont çes bonnes œuvres qui sont entendues dans
la Parole, et par suite dans les prédications et dans quelques prièl'es
·de l'Église; maiS"combien ils se trompent, c'est ce qui sera dit
.maintenant: L'homme fàit le bien, non par lui-même mais d'après
le Seigneur, quand il fait le bien d'après 'I~ Parole, c'est-à-dil'e,
parce qu'il a étéconimandé pal' le Seigneur dans la Parole, car le
:Seigneur est la Parole,-Jean, J. 1, 1"4,"':""etle Seigneul' est dans
les choses qui d~après la Par.ole sont ·chez l'homme~ COTBme le Sei
gneUl'l'enseigne aussi dans Jean: «·Celui qui gm-de ma ParOle,
vers lui Je viendrai, et demeure citez, lui le ferai. )1....,.. XIV.
23; ~de là vient que leSeignew'commande si SalIvent de faire
ses paroles et ses préCeptes, et dit que·ceux qui les feront aUl'ont la
'vil} éternelle; puis aussi, que chacun sera jugé selon s~ œuvres; il
s'enstiit donc que ceux qui font 16 bien d'aprèi la Parole font le bien
<l'après le 'Seigneur, et le· bien' d'après le Seigneur est véritable
e.
mentie bien~. autant il vient du Seigneur, autant en lui il n'y a
pvint le mérite. Que le bien d'apIlès la Parole, 'ainsi d'après le Sei
gneur, soit véritablemenlle bien, on le'voit même pal' ces paroles
dans l'Apocalypse: «( Je me tiens à la porte, el le fleuru; si
quelqu'v,n enlend ma tJoi:.c et ouvre la.porte, j' entl"crai citez
lui, el je souperui avec lui el lui avec Aloi. )) -11 r. 20;:
de là, il est ~viùen~ qwc le SeigneuT est. perpétuellement et conli
1
196 L' APOCALYPSE EXIlLlQUÉE. N" 741.
l'Église qui sont dans les vrais, là tous cellX qui sont dans les faux.
Dans Ésaïe: l( Je visiterai sur le globe la malice, et sur les
impies leur iniquité. Il - XIII. il; - ici aussi, par le globe
sont entendus ceux de l'Église qui sonf dans les maux, et par les
impies. cool qui sont dans(J~ faux; c~t pourquoi 11 est dit (cje
visiterai sur le globe la malice, et sur les illl>ies leur iniquité; Il lai
malice est le mal, et l'iniquité se dit des faux. Dans Job: « On le
chassera de la lumière dans les ~én;bres, et du globe on l'ex
terminera. .Il - XVIlI. 18 ;1- comme par la lumière il est si
gni6é le vrai, et par le globe le bien de l'Église, et que l'impie,
quand il se Jeue du vrai' dans le faux, Se jette aussi da bien dans
le mal, c'est pour cela qu'il est dit (\1 on le chassera de la lumière
dans les'ténèbres, et du globe on l'exterminera; Il les ténèbres sont
les faux, et exterminer du globe, c'est chasser hors du bieu de
l'Église. l])alDs,L~ :~ll Des hommes expirant de crainte et d'at
tente des choses qui arriveront sur le, globe, cap lei puissances
des Cieux seront ébranlées; et alors on verra le Fils de
l'homme venant dans. une nuée des Cieux avec puissance et
beaucoup. de gloire. II - XXI. 26, 27; - ces choses ont été
dites de la consommation du siècle, qui est le dernier temps de
l'Église, quand il n'y a plus aucun vrai, parce qu'il n'y a pas ie
hien; l'élat àu Ciel alors est déctit pal' ces paroles, à sa·\IOir, que
des hommes expireront de crainte et dlattente des ehoses qui al:ri
veront sur le globe; par elles est décrite la crainte de ceux qui sont
dans les Cieux, de ce que doit peril' Je tout de l'Église quant à son
bien et paI' suite quant à ses vrais, et est décl'ite, aussi l'attente du
secours de la part du Seigneur; par ~'ébranlemeDt des puissances'
des Cieux, il est signilié que la puissanee du Divin Vrai a été
ébl'anlée; les puissances des Cieux sont les Divins Vrais quant à
la puissance; paru,alo~ on vel'raJe Fils de l'homme venant dans
une DUée des Cieux a'Vec puissance. et beaucoup de gloire, Il il est
signifié qu~aIOl'S le Seign,eur dQit manifester le Divin Vra~, qui am'a
la puissance, et d'oo procédera l'intelligence. Des choses sembla
bles sont signifiées par la terl'e et par le globe dans les passages
suivants, dans l'Apocalypse :' Il Ce 80n~ des'esprits de démons,
qui {mil des signes pour s'en ,tl/el' vers les rois de la terre et
de tout le globe, afin de les assembler pour la (Juen'c. Il
Vers. 9. CIIA.PITRE 'nOUZn~ME. ,.,., 205
XVL i4; - il est ditvel's les rois de la Len'e ct de tout le globe,
pal'ce que autre chose de l'Église <85t signifiée pal' la terre, et autre
chose par le globe. Gomme pal' le globe il est signifié l'Église qumt
au liten, c'est pour cela que par lui sont signifiées toutes les choses
de l'Église, car l'esse,nHel de l'Égrise est le bien; c'est pourquoi
où est le bien, là ausSi est le vrai, ear tout bien dffih'e le vrai, et
veut être conjoint au vrai, et en &l1'e spil'ituellement nourri, par
conséquent alssi réciproquement. .
7&2. Précipité il fut en la terre, et ses anges avec lui fu
rent précipités, signifi~ que ces maux et les faux qui déri en
vent furent ('Qndllmné~ à l'enfer: on le voit par la signification
d'être précipité en la terre, en ce que c'est être séparé du Ciel,
et être Condamné à l'enfer, ainsi qu'il va être montré ;-et pal' la si
gnification des anges du dl'agon, en ce qu'ils sont les faux d'après
le mal qui est signifIé parle dragon ; car, dans la Parole, par les
anges du Ciel sont signifiés le9 Divins Vrais, parce qu'ils en sont
les réceptions; voir ci-dessus, N"" 1:30, 302; de là, par les anges
lIu dragon sont signifiés les fanx infernaux procédant du mal qui
est signifié par le dragon; ces faux qui sont signifiés par les anges
du dragon sont, pour la plupart, des Ivrais falsifiés, Qui en eux
mêmes sont des faux, comme il a été dit- cI-dessus. Si être préci
pité en terre signifie être condamné à l'enfer, c'est parce que cela
est signifié" quand il est dit être précipité du Ciel; dans le Monde
spirituel, il y a., comme dans le Monde naturel, des terres pleines de
montagnes et de collines, puis de vallées, et aussi de fleuves; quand
ces choses, prises ensémhle, sont appelées la terre, alol'5 par la
terre est signifiée l'Église; mais quand les parties basses de la terre
sont entendues, ainsi qu'il est entendu par ~tre -précipité du Ciel en
la teI're, alors par la terre est signifié ce qui est damné, parce que
sous ces parties basses sont les enfers; et aussi dans les enfers il y
a des terres, mais des terres damnées; c'est pour cette raison qu'au
cun ange n'a coutume d'aller la tête penchée ou illclinée et de re
garder la terre, ni de s'étendre sur la terre dans ses parties basses,
ct d'en prendre de la pOl1s&ière; de là vient que ceux qui dans le'
monde ont conda.né les autres à l'enfer, ont coutume de jeter de
/1
la pousslèl'c prise de ceUe terre contre autrui, car cela cotrespond
à cette damnation; 'bien plus, il n'est permis il personne de mar
206 L'APOCAL YPS\~ l~XPLIQUÉE. N; 7[12.
cher nu-pietls sur ces terres: ces terrcs,.qui ont été damnées, sont
très-bien discernées des terres qui n'ont pas été damnées, en cc
qu'une teITe damnée est abselument stél'ilè. et: n'a que de la pous··
sière, 'Ct est couverte çà et. là d'épines et de bui~sons épiI1CUX 1
tandis qu'une tel'fe non damnée est fertile, pleine d;herbcs, d'al'
bl'is.seaux, d'arbres, e~ ausside champs' de ftlé. De:lù" dans l'Église
-représentative·Juive, c'étiiit un rite cômmun de se jeter sur la
terre, de s'y rouler, et de se répandre de la poussièlle sur·la tête,
quand ils étaient dans une grande douleur pour une défaite par les
. ennemis, et pOUl' une violence ·faite à IÇJ.lrs sanctuaires; par là ils
représentaient qu'ils se reconnaissilient damnés d'apl'ès eux-mêmes,
sollicitant ain:li par une attitude très-humble la rémission de leurs
péchés. Que ceux qui sont entendus par le dragon ,et par ses anges
aient été sépal'éspu Ciel, et condamnés à l'enfer, lorsque le J uge
ment Dernier se faisait, et aussi ,plus tard, il m'a été donM de le
voir de mes propres yeux; sur 00 sujet, cependant, il sera dit
heaucoup de choses à la fin de ce 'fi'ailé. D'après ces explications,
on peut voiI' que par être précipité ùu Ciel en la tene, il est si
gnifié être condamné à l'enfer.
74S. Vers. 1~, 1:\" 12. Et j'entendis une vm:x grande qui
disait dans le ~"iel : Maintenant a été {ait le salut, et la puis
sance, et le royaume de notre Dieu, et le pou'I)oir de son
Chl"ist, parce que précipz'té a été ,l'accusateur de nos {rères,
qui les accusait devant nol1'e Dieujour et nz${t. - Et eua;
l'ont vaincu par le sang de l'Agneau, et par La parole de leu l'
témoig'IUlge, et ils n'ont point aimé leui'âmejusqu'à la mort.
- C'est pourquoi, réjouissez-vous, Cieux, 'et céux qui y ha
bitent. MaLheur à (vous) qui habitez La ter.re et la mer, parce
qu'es,t descendu le diable vers vous, ayant une colère grande,
fiaclumt que peu de temps il al - Et i'ente~dis une voix
grande qui, disait dans le Ciel, signifie la joie des Anges dupel
d'après la !umièl'e et la sagesse alors chez eux: maintenant a été
{ail le salut, et la puis$ance, et le royaume de notre Dieu, et
li p.ouvoir de son Christ, signifie que maintenant le Seigneul' a
la puissance, par son Divin Vrai, de sauver qiOx qui, sont de,soD
JJ;glise, 'Ct qui de cœul' et d'flme reçoivent ce vrai: parce que pré
d'pité a été l'accustlt('ul' de nOS frère.s, signifie après qu'ont été
Vers. 10. CHAPITHE DOUZIÈME. 207
séparés du Ciel et condamnés à l'enrel' ceux qui avaient impç.ouv~
la vie de la foi, qui est la charité: qui le.~ accusait devant notre
Dieujow;. et nuit, signifie et les avaient réprimandés et avaient
continuellement discuté avec eux d'après la Parole: et eux l'ont
vaincu par le sang de l'Agneau, signifie la r4sistance et la vic
Loire pal' le Divin Vrai procédapt du Divin Humain du Seigneur:
ct par la parole de leur témo;gnage,. sig~-ifie et par la confes
sion et la reconnaissance du Divin dans son Humain: et ils n'ont
1Joint aimé leur /lme jusqu'à la mort, signifie les fidèles qui, à
cause de ce~ vrais, ont supporté les tentations, et ont considéré
comme rien la vie du monde en comparaison de la vie du Ciel: c'est
pourquoi, réjouissez-vous, Cieux, et ceux qui y habitent, si
gnifie la salvation, et par suite la joie de ceux qui deviennent spi
rituels pal' la réception du Divin Vrai: malheur à (vous) qui ha
bitez la terre et la mer, signifie la lamentation sur ceux qui
deviennent purement naturels et sensuels: parce qu'est descendu
le diable vers vous, signifie parce qu'ils re,çoivent de l'enfer les
maux: ayant une colère grande, signifie la haine contre les vrais
et l~s biens 'spirituels, qui appartiennent à la foi et à la vie d'après
la Parole, par conséquent contre ceux qui sont dans ces vrais et
dans' ces biens: sachant que peu dé temps il a, signifie parce
que l'état a été'changé.
744. Et j:entendis une voix grande qui disait( dan.~ le
" Ciel, signifie lajoie des Anges du Ciel d'apr'br la lumière et
,1 la sagesse alors chez eux: on le voit par la signification d'une
voix grande qui disait, en ~e que c'est l'attestation de' la joie du
cœur, ainsi qu'il va êtl'e montl'é;et par la signification de dans
le Ciel, en ce que c'est chez lès Angès du Ciel; que ce soit d'a
près la lumière et la sagesse alors chèz eux, c'en est, la consé
quence; car lorsque les dl'agons, -:- par lesquels ont été entendus
ceux qui, il est vrai, sont dans quelque science des connaissances
du vrai et du bien d~près la Parole, mais n~'iimoins ne sont ni
dans les vrais ni dans les biens, parce qu'ils ne sont pas ùans la vle
de ces vrais et de ces biens, - eurent été précipités, et ainsi ne fu
rent plus en conjonction avec le Ciel, alors les Allges vinrent dans
'Ia lumièl'e et dans la sagesse; de là leur joie: si les Anges vinrent
alol's dans la lumière et clans la sagesse, cc fut parœ que dans les
208 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉB. N° 744,
appelée son esprit, c'est pourquoi il est dit animel' pour respit'el',
puis' aussi rendre l'âme el l'esprit, quand l'homme meurt; si l'âme
signifie pal'eillement la foi, comme aussi rentendement, et si le
cœursignifie l'amour, comme aussi la \"OIO~ilé, c'est d'apl'ès la cor
respondance, cal' la foi et l'enlendement correspondent à l'anima
tion ou à la respiration des poumons, et l'amoul' et la volonté cor
respondent au mouvement et au pouls du cœut'; sur celle corres
pondance, voir ci-dessus, N° 167, et dans les ARCANES CÉLESTES,
No' 2930, 3883 à 3896, 9050. Si (c maintenant a été fait le salut,
ct la puissance de notre Dieu, Il signifie que le Seigneur peut main
tenant sauver, de sorte que la puissance y signifie qu'il peut, ainsi
la possibilité, c'est parce que le Seigneur n'aurait pas pu sauver
ceux qui étaient de son Église, avant que le dragon avec ses anges
etH été chassé, c'est-à-dire, séparé du Ciel: celui qui ne connait
pas les lois de"l'ordl'e Divin peut croil'e que le Seigneur peut sau
ver qui il lui plaU, ainsi les méchants de même que les bons; de là
vient l'opinion de quelques-uns, qu'à la fin tous ceux qui sont dans
l'enfel' sel'ont aussi sauvés; mais que personne ne puisse élt'e sauvé
par Miséricorde immédiate, mais qu'on soit salivé par une Misél'i
corde médiate; et que ce soit néanmoins par pU,re Misél'icorde que
sont sauvés ceux qui d'âme et de cœur reçoivent du Seigneur le
Divin VI'ai, on le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER,
NOl 521 à 527 : cela au~i est entenpu par ces paroles dans Jean:
Cl Les siens ne L'ont point reçue, mais il tous ceux qui L'ont
l'eçue, elle leur II donné pouvoir de devenir enfants de Dieu,
li ceux qui croient en son Nom; 'Qui, non de S{mgs, ni de vo
(onU de chair, ni de volonté d'homme, mais de Dieu, sont
nés. 1) - 1. H, 12, 13 j - pal' les siens qui n'ont point reçu, il
est entendu ceux qui ,sont de l'Église où ~t la Parole, et où pal'
elle le SQ~neur a pu êtI'e connu d'eux; c'est pourquoi, ceux qui
étaient de l'Église Juive sont entendus là par les siens; le Seigneur
a donné à ceux qui croient en son Nom pouvoit' de devenir enfants
de Dieu, signifie qu'il a donné le Ciel à ceux qui, d'âme et de
cœlU', ou par la foi et par la vie, ont reçu de Lui les Divins Vrais;
pal' croire en son Nom, il est signifié recevoir le Seigneur pal' la
foi et par la vie, CéH' pal' le nom du Seigneut' est signifié tout ce pal'
quoi il est adol'éj pal' enfants de Dieu sont en~endus ceux qui sont
Vers. '\.0. CHAPITRE DOUZIÈME. 2H
régénérés pal' le Seigneu1'; II qui non de sangs, Il signifie qui n'ont
ni falsifié ni adultéré la Parole; II qui non de volonté de chail', Il
signifie qui ne sont pas dans les maux de leur propre; (1 qui non de
volonté d'homme, Il signifie qui ne sont pas dans les faux de leur
propre; car la volonté signifie le propre de l'homme, la chair si
gnifie le mal, et ·Jlhomme (vir) signifie le faux; « mais de Dieu
sont nés, )l signifie qui ont été régénél'és par les vl'ais d'après la
Parole et par la vie selon ces vrais. D'après ces considérations,. on
peut aussi voil' que ceux qui ne veulent pas être réformés et régé
néréspar "le Seigneur ne peuvent être sauvés, ce qui est'etfectué par
la réception du Divin Vrai par la foi et par la vie.
766. Parce que précipité a été l'accusateur de nos {l'èl'es,
signifie après qu'ont été séparés du Ciel et condamnéS li l'en
fer ceux qui avaient improuvé la vie de la roi, qui est la cha
rité: on le voit par la signification d'avoir été précipité, quand
il s'agit du dragon, en ce que c'est, que ceux qui sont entendus par
le dragon ont été séparés du Ciel et condamnés à l'enfer, comme
ci-dessus, N°' 739, 7!l2; par la signification de l'accusateur de
nOs frères, en ce que ce sont ceux qui ont improuvé la vie de la
foi, qui est la charité; en effet, pal' l'accusateUl', il est signifié ce
lui qui improuve, qui réprimande, qui blâme, cal' celui qui accuse
improuve, réprimande et blâme; cemême mot dans la Langue ori
ginale signifie l'adversaire et celui qui blâme; et, ce qui est étoA
nanl, ceux qui sont des dragons, quoiqu'ils regardent comme l'ien
la vie, accusent néanmoins les fidèles dans le Monde spi1'Ïtuel, s'ils
remarquent quelque mal d'ignorance, car ils s'enquièrent de leur vie,
alin de déshonorer et de condamner, de là ils sont appelés accusa·
teurs; mais pa~ les frères, qu'ils accusent, sont entendus tous ceux
qui sont dans les Cieux, puis aussi tous ceux qui dans les terl'eS sont
dans le bien de la charité; s'ils. sont appelés frères, c'est parce que
pOUl' eux lous il y a un seul Père, à savoir, le Seigneur, et que
ceux qui sont dans le bien de l'amour envel's le Seigneur, et dans
le bien de la charité à l'égard du p,'ochain, sont ses fils, et aussi
sont appelés fils de Dieu, fils du royaume, et héritiers, d'où il suit
que, comme ils sont fils d'ul1 m~me Père. ils sont aussi frères; et
même le principal commandement du Seigneur leur Pèl'e, c'est
qu'ils s'aiment mutuellement, c'est donc d'apl'ès l'amour qu'ils
21.2 L' APOCALYPSE EXPLlQU ÉE. NQ 7f1G.
chaine, qu'ils descendaient tous de Jacob, qui était leul' père com
mun, et pour cause' éloignée, que le frèl'e signrtle te bien de la
charité, lequel bien, étant l'essentiel de l'Église, conjoint spirituel
lement tous les hommes., et qu'en outre Israël dans le sens su
prême signifie le Seigneur, et que par suite les fils d'Israël signi
fient l'Église. II. Ils se .~ont dits homme 'et frère, puis aussi
compagnon et frère, comme dans les passages suivants; dans
Ésaie : (1 Obscurcie a été la terre, et est devenu le peuple
comme.un aliment du feu; l'hom~e son frère, ils n'épargne
~ont point; l'homme la Chail' de son bras, ils ma,!geront;
Ménascheh Éphraïm, 'et Éphraïm Ménaschelt. Il -IX. 18,
20; - pal' l'homme et son frèl'e, il est signifié le vrai et le bien, et
dans le sens opposé le faux et le mal; c'est aussi pour cela qll'il
,est dit: Ménascheh mangera ÉphraïRl, et Éphraïm mangera Mé
nascheh; car par Ménascheh il est signifié le bien- volontaire, et par
Éphraïm le vrai intellectuel, l'un et l'autl'e de l'Église externe, et
dans le stms opposé fe mal et le faux; mais ces paroles.ont été ex
pliquées ci-dessus; voir NOl 386, AllO, 600, 617. Dans le Même:
(,Je mettrai aux prises l'Égypte avec l'Égypte, en sorte
qu'ils combattent, l' homme contre son frère, et l'homme
contre son compagnon, ville contre ville, et royaume (,:ontre
royaume. 11- XIX. 2; - ici, par l'Égypte est signifié l'homme
naturel séparé de l'homme spirituel; et comme cet homme Il'est
dans aucune lumièl'e du vrai, il conteste continuellement sur le
, bien et le mal, et sur le vrai et le faux; cette contestation est signi
fiée par (1 je mettrai aux pl'ises l'Égypte avec l'Égypte, en sorte
qu'ils combattent, l'homm~ contl'e son frèl'e, et l'homme contre son
compagnon; Il par le frère et le compagnon il est signifié le bien
d'où procède le vrai, et le vrai d'après le bien, et dans le sens op
posé le mal d'où procède le faux, et le faux d'après le mal; c'est
aussi pour cela qu'il est dit (1 ville contre ville, et royaume contre
l'oyaume; Il par la ville est signifiée la docll'ine, et par le royaume
l'Église d'après la doctrine, lesquelles pareillement doivent com
battre. Dans le Même: « L'homme son compagnon ils aident,
et à son frère il dit: Fortifie-toi. Il ~XLI. 6; ~ ici, par le
compagnon et le fl'ère sont signiliées les mêmes choses que ci-des
sus. Dan~ Jél'émie : Il L' fWJrtme de SOli r:ompagnon fJflrdc~-
21ft L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. NU 746.
gnem' appelle f.'èl'e le bien même de la charité chez eux, lequel est le
sien, pal'conséquent aussi les anges et les hommes, parce qu'i[s.
sont [es sujets récipients de ce bien: en un mot, [e Divin procé
dant, qui est le Divin du Seigneur dans [es Cieux, est [e Divin né
du Seigneul dans le Cie[; c'est pOUl'quoi, d'après ce Divin, les
i
Anges qui en sont [es récipients sont appelés fils de Dieu, et parce
. que ceux-ci, d'après ce Divin reçu chez eux, sont frères, c'est [e
SeigneUl' en eux qui est appelé frère, car c'est d'après [e Seigneur
et non d'après eux-mêmes que parlent les Anges, quand c'est d'a
pl'ès [e bien de [a charité; de là vient donc que [e ~igneur dit (( en
tant que vous l'avez l'ail à ['un de ces plus petits de mes frères, à
Moi vous l'avez fait; II ce sont donc les biens de [a charité, énumérés
dans les Versets précédents, qui dans le sens spirituel sont [es frèl'cs
du Seigneur, et qui pOUl' le motif précédemment -donné sont appe
lés frèl'es par le Seigneur: pal' le -Roi aussi, qui les appelle ainsi,
est signifié [e Divin procédant qui d'un mot est appelé Divin Vrai
ou Divin spirituel, lequel dans son essence eslle bien de [a chat'Hé.
11 faut donc tenir pOUl' certain que [e SeigneUl' ne les a pas appelés
frères par celte raison que Lui-Mêm~ a été Homme comme eux,
selon l'opinion reçue dans [e Monde chrétien; il suit de là qu'il n'est
pel'mis pOUl' cela à aucun homme d'appeler le Seigneur l'l'ère, car
il est Dieu aussi quant à l'Humain, et Dieu n'est point notre frèl'e,
mais il est notre Père: si [e Seigneur est appelé frère dans les
Églises dans les terres, c'est parce que de son Humain on n'a pas
saisi d'autl'e idée que celle de ['Humain d'un autre homme, lorsque
cependant ['Humain du Seigneur est Divin. Comme autrefois les
Rois représentaient [e Seigneur quant au Divin Vrai, et comme le
Divin Vrai reçu par les Anges dans le Royaume spirituel du Sei
gneUl' est le même que [e Divin Bien spirituel, et que le Bien spi
rituel est le Bien de la charité, c'est auSsi pour ce[a que [es Rois
mis SUI' [es fils d'Israël appe[a1ent leurs sujets frères, quoiqu'il ne
fût pas réciproquement permis aux sujets d'appeler frère leur Roi,
à plus forte raison le Seigneur, qui est [e Roi des rois et [e Sei
gneul' des seigneurs 1 par exemple, dans David: Il Je dirai ton
IVom li mes {rcl'es, au ml.tieu de t'assemblée je Te louerai. JI
- ·Ps. XXII. 23. - Dans [e Même: (cb'tranger je suis de
l'I'IW' li mes li-ères., et de de/lOrs au:): /ils de ma mère.f'I!I--· Ps.
Vel's.10. CHAPITRE DOUZIÈME. 217
LXIX. 9~ - Dans le Même ~ Il A cause de mes frères, et de meS
compagnons, je proclamerai la paix en Toi. )-Ps.CXXII.8;
- David a prononcé ces paroles comme de lui:-même, mais néan
moins par David, là, dans le sens représentatif spil'ituel, il est en
tendu le Seigneur. Dans Moïse: (1 Du milieu. de tes frères tu
mettras sur toi un Roi; tu ne pourras pas mettre sur toi un
homme étranger, qui ne soit paS ton frère: mais que ne s'é
lb)c point son cœur au-dessus de ses frères.) -Deutér. XVII.
1.5,20; - par les frères, du milieu desquels serait mis le Roi,
sont signifiés tous ceux qui sont de l'Église, car il est dit II tu ne
pourras pas mettre sur toi un homme étranger; » par un homme
étl'anger et par l'étranger il est signifié celui qui n'est pas d.e l'É
glise. Dans le Même: (1 Un Prophète du milieu c(e toi, d'entre
tes frères, comme moi, te suscitera Jéhavah. ton Dieu; vous
Lui obéirez,. ) - Deutér. XVIII. 15, 18; - c'est une ~I'ophé
tie SUl' le Seigneur, qui est entendu pal'le Prophète, que Jéhovah
Dieu suscitera d'entre les frères, qui sont appelés tes frères, ainsi
les frères de Moïse, en raison de ce que par Moïse -dans le sens re
présentatif il est entendu le Seigneur quant à la Parole, et par le
Prophète celui qui enseigne la Parole, par conséquent aussi la Pa
role 'et ladoctrine d'après la Parole; c'est de làf qu'il est dit « un
Pl'ophète comme moi il to suscitera. »' Que Moïse ait représenté le
Seigneur quant, à la Loi, ainsi quant.à la Parole, on ·le voit dans
Jes ARCANES CÉLESTES, N°' !l859, {., 5922, 6723, 6752, 6771,
6827, 7010, 701!l, 7089, 7382, 9372, i023!l. IV. Sont ap
pelés frères par le Seigneur tous ceux qui Le reconnaissent
et qui sont dans le bien de la charité d'après Lui: c'est une
suite de ce que le Seigneur est le Père de Lous, et le Docteur de
tous, et que de Lui comme Père vient tout Bien de la charité, et
de Lui comme Docteur tout Vrai d.e ce bien; c'est pourquoi le Sei
gneur dit dans Matthieu: Il Vous, ne soyez, poz:nt appelés doc
teur, car un seul e.~t votre Docteur, le Christ; mais tous,
vous, frères vous etes;· et votre père n'appelez, qui què ce
soit sur la terre, car un ~eut est votre Père, Celui qui est
dans les Cieux. " - XXIII. 8, 0; - d'apl'ès cela, il est bien
évident que les pal'oles du Seignel\l' doivent être entendues spil'i
1uellement; cal' e:lt-ee que eelui qui est docteur ne peut pas ~tl'C ap
218 L'APOCALYPSg EXPLIQUÉE, N" 746,
pelé docteUl'? et est-ce que celui qui est père ne peut pas être ap
pelé pèl'e? mais comme par le père il est signifié le bien, et par le
Père dans les Cieux le Divin Bien, et que par docteUl', ou rabbi, il
est signifié le vrai, et par DocteUl' Christ, le Divin Vrai, c'est pour
cela qu'en vue du sens spil'ituel, dans toutes les choses de la Parole,
il est dit de n'appeler père qui que ce soit SUI' la tel're, ni personne
docteur, à savoir, dans le sens spirituel, mais non dans le sens na
tlirel; dans le sens naturel ils peuvent êtfe appelés docteurs et pères,
mais repl'ésentativement, c'est-à-dire, que les docteurs du monde
doivent enseigner le vrai, mais d'après le Seigneur et non d'après
eux-mêmes, et que les pères du monde doivént être bons et conduire
les enfants au bien, mais d'après le Seigneur et non d'apl'ès eux
mêmes; d'où il, suit que, quoiqu'ils soient appelés docteurs et pè
res, cependant eux ne sont ni docteurs ni pères~ mais le Seigneul'
seulement; appelel' et appeler par le nom quelqu'un signifie aussi,
dans la Parole, reconnaître la qualité de quelqu'un: comme tous,
dans le Ciel et dans l'Église, sont disciples et fils du SeigneUl'
comme Docteur et comme Père, c'est pour cela que le Seigneur'
dit Il tous, vous, frères vous êtes; ) cal' tous, dans le Ciel et dans
l'Église, le Seigneur les appelle fils et héritiers, d'après la consocia
tion par l'amourfl,rocMant de Lui et pal' suite par l'amour mutuel
qui est la charité; de là vient qu'ils ont été appelés frères par le
Seigneur; ainsi doit être entendu ce qui est ordinairement dit, que
tous sont fl'ères dans le Seigneur, D'après ces considérations, bn
l)eut encore voir qui sont ceux qui sont entendus pal' frèl'es pal'
le Seigneur, à savoir, tous ceux qui Le reconnaissent et sont dans
le bien de la charité d'après Lui, p~l' conséquent qui son t de
son Église, Ceux-ci aussi sont entendus par frères par le SeigneUl'
dans les passages suivants; dans Luc': Il Jésus dit à Pierre:
Toi, quand tu seras converti, affermis tes frères, » - XXII.'
32;- par les frères, ici, ne sont pas entendus les Juifs, mais il est
entendu tous ceux qui reconnaissent le Seigneul' et sont dans le
bien ù'après la chal'ité et la foi, ainsi tous ceux qui par Pierre l'e
cevront l'Évangile, tant les Juifs que les gentils; car par Pierre,
dans la Parole des Évangélistes, il est entendu le vrai d'après le
bien, par conséquent aussi la foi d'apl'ès la chal'ité; mais là pal'
Pierre il est entendu la foi séparée d'avec la chal'ité, ear peu aupa
vera, iD, CHAPITRE DOUZIÈME, 219
ravant il es,t dit de lui: Il Simon, voici, satan vous a demandés pOUl'
vous cribler comme le blé, mais Moi j'ai prié pour toi, afin que ne
défaille point ta foi; et ensuite ililli est dit: ([ Je te dis, Piene,
1)
{rere, tandis que de cette poutre qui est dans ton œil tu ne
t'aperçois pas? ou commelîl diras-tu à ton {l'ère: Laisse,
que i' ôte la paille de ton œil, quand cependant la poutre est
dans ton œil? Hypocrite! ôte premièrement la poutre de ton
œil, et alors tu aViseras à ôter la paille de l'œil de ton (l'ère. 1)
- VII. '3, 4, 5; - ici aussi, parce qu'il s'agit de la 'charité, il est
dit le frère, car par ôter la paille de l'œil du frère~ il est signifié
donner des informations sur le faux et le mal, et l'éformer : s'il est
.dit par le Seigneur «( la paille de l'œil de ton frèl'e, et la poutre
dans ton œil, l) c'est à cause du sens spirituel dans chacune des
choses que le Seigneur a prononcées, cal' sans ce sens qu'est-ce
que ce serait de voir une paille dans l'œil d'un autre et de ne pas
s'apercevoil' de la poutl'e dans son œil; puis, d'ôter la poutre de
son œil avant d'Olel' la paille de l'œil de ['autre? car par la pai,lIe il
220 L'APOCALYPSE EXPLlQUl~E. ~o 746;
charité, car dire raka signifie tenir pour vide, ainsi pOUl' vil, et le
fl'èl'e est le bien de la chal'ité;par Il celui qui lui aUl'a dit: Fou, sel'a
sujet à la géhenne du feu, Il il est signifié que celui qui a de la
haine contre le prochain, ainsi celui qui a absolument en aversion
le bien de la charité, est condamné à l'enfer; dil'e fou, c'est avoir
absolument en aversion, le frère est le bien de la charité, et la
géhenne du feu est l'enfel', où sont ceux qui ont de la haine contre
ce bien, et par suite contre le prochain: trois degrés de haine sont
décrits par ces trois choses; le premier appartient à la pensée per
verse, c'est se mettre en colèl'e; le second à l'intention perverse
qui en résulte, c'est dil'e raka; et le troisième à la volonté perverse,
c'est dire fou; tous ces degrés sont les degl'és de la haine contre le
bien de la charité, car la haine es! opposée au bien de la charité;
et les trois degrés de punition sont signifiés par le jugement, le
conseil et la géhenne du feu; les punitions pOUl" les, maux légers
sont signifiées par le jugement; les punitions pour les maux plus
graves, par le conseil; et les punitions pOUl~ les maux très-gl'aves,
par la géhenne du feu. Comme le Ciel tout entier est dans le hien
de la charité à l'égard du prochain, et l'enfer tout entier dans la
colère, l'inimitié et la haine contre le pl'ochain, et que par suite ces
choses sont opposées à ce bien, et comme le culle du Seigneur est
le culte d'après le Ciel, ,culte qui est interne, et qu'il n'y a point
de culte si quelque chose du culte vient de l'enfer, et cependant de
l'enfer vient le culte externe sans le culte intel'lle; c'est pour cela
qu'il est dit (1 si tu présentes ton offrande SUl' l'Autel, et que là f+l
te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, va-t'en; ré
concilie-toi premièrement avec ton frère, et alors viens, présente
ton offrande; )1 pal' l'offrande sur l'autel, il est signifié le culte du
Seigneur d'après l'amour et la chaloité; par le frère, il est entendU
le prochain, et abstractivement il est signifié le hien de la charité;
par avoir quelque chose contre toi, il est signifié la colère, l'inimi
tié ou-la haine; et par se réconcilier, il est signifié leur dissipation,
et pal' suite la conjonction par l'amour, D'après ces explications,
on peut VOir que par le frère, il est entendu pal' le Seigneur Ja
même chose que par le prochain, et par le prochain, dans le sens
spirituel, il est signifié le biep dans tout le complexe, et le bien
dans tout le complexe est le bien de la charité. La même chose est
\
Vers. :10. CHAPITRE DOUZIÈME. 223
entendue dans le sens spirituel par le frère' dans "Ancien Testa
ment en beaucoup d'endroits, par exemple, dans Morse: Il Tu ne
haïras point ton frère en ton cœur. Il - Lévit. XIX. 1.7.
Dans David: Il Voici, qu'il est bon et qu'il est agréable d' ha
biter, les frères, ensemble! 1) - PSt CXXXIII. 1.. - Dans ce
sens aussi « Loth appela frères les habitants de Sodome, Il - .
or, comme les états de leur vie en général sont changés quant à
l'entendement clair et à l'entendement obscur, et ainsi succèdent
l'un,à l'autre continuellement, de là par ,jour et nuit il est signifié .
continuellement. Si accuser devant Diel1 signifie réprimander et
discuter d'après la Parole, c'est parce· que ceux qui sont entendus
parle dragon, lesquels sont ceux qui séparent'la foi d'avec la vie,
raisonnent et discutent d'après la Pllrole, et que discuter d'après
la Parole, c'est devant Dieu, car Dieu est dans la Parole, parce
que la Parole est de Dieu, et est le' Divin Vrai procédant du Sei
gneur; o'est d~ là qu'il est dit dans Jea!\.,: «( Au commencemen't
était la Parole, et la Parole était chez Dieu, et Dieu elle
était, la Parole! 1) - 1.1 : - s'ils discutent sur la foi séparée
d'avec la vie de la c~arité, c'est parce qu'ils confirment leur héré
sie par quelques passages de la Parole entendus seulement selon la
lettre, et quand ils l'ont confirmée ils croient que c'est le vrai
même de l'Église, quoique ce soit le faux. En général, par accliser
jour et nuit' il est signifié l'influx continuel du faux venant de c'éux
qui sont entendus par le dragon, et comme leurs faux vie~nent de
la Parole falsifiée, cela est par suite signifié par accusel' devant
Diel1.
7!l8. Et eux l'ont vaincu par le sang de l'Agneau, signi
fie la résistante et la victoire par le Divin Vrai procMant du
Divin Humain du Seigneur: on le voit pal' la signification dl1
sang, quand il s'agit du Seigneur, en ce que c'est le Divin Vrai
procédant, comme ci-dessus, N°' 328, 329; par la signification
de rAgneau, en ce qu'il est le Seigneur quant au Divin Humain,
comme ci-dessus, N° 3U; d'après cela, on peut voir que par vaincre
le dragon par le sang de l'Agneau, il est signifié le vaincre, c'-est
àt.dil'e, vaincre par le Divin Vrai pl'océdant du Divi'n Humain dl1
SeigneUl' ceux qui sont signifiés par le dragon et ses anges. Il est
dit le Divin Vrai procédant du Di\'in Humain dl1 Seigneur, et cela,
parce que tout Divin VI'ai, qui remplit les Cieux et fait la sagesse
des Anges dans les Cieux, procède du Divin Humain du Seigneur,
car le Divin Humain dl1 Seignel1r a été uni au Divin Même qui
était en Lui par conception, tellement" qu'ils sont un; le Divin
Même qui était en Lui par conception est ce qu'il a appelé le Père,
ce Divin a élé uni avec son Humain comme l'âmé avec le corps;
Vers. U. CIlAPITHE DOUZIÈME. 225
c'est de là que le Seigneur dit qu'il est un avec le Pèl'e, - Jean,
X. 30, 38; - et que Lui est dans le Père et le Père en Lui,
Jean, XIV. 7 à 11; - et comme telle est l'union, c'est pOUl' cela
que depuis la glorification de son HumaiIlle Divin Vrai pl'ocède de
son Divin Humain; le Divin Vrai procédant du Divin Humain du
Seigneur est ce qui est appelé l'Espl'it Saint; que l'Esprit Saint pro
cède de l'Humain glorifié du Seigneur, Lui-Même l'enseigne dans
Jean; (Ill n'y avait pas e'ncore Esprit Saint, parce que Jhus
n'était pas encore glorifié. II - VII. 39; - l'Humain glorifié
est le Divin Humain: mais, sur ce sujet, voir de plus grands d~
l'ails dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, No' 280 à
SiO; et aussi, dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, du com
mencement à la fin : que par le sang de l'Agneau il soit entendu
le Divin procédant du Divin Humain du Seigneur, on le voit ci
dessus, N° fJ76. D'après ces considérations, on peut voir combien le
sens de la lettre de la Pal'ole diffèl'e de son sens spirituel, .et aussi
comment est falsifiée la Parole, si on la considère seulement ex té
rieurement 'et non en même temps intérieurement: combien diffè
l'en t les deux sens, on peut le voir en ce que par le sallg de l'A
gneau, dans le sens de la lettre, il est entendu la Passion de la
croix du Seigneur, landis que dans le sens spirituel il est entendu
le Divin Vrai procédant du Divin Humain du Seignem; c'est pOUl'.
quoi, si au lieu de ce vrai, on prend que Michaël a vaincu le dra
gon par la passion de la croix du SeigneUl', il s'ensuit que le Sei
gneur par celle passioo a Oté tous les péchés du Monde, et a aussi
par elle porté son Père à la miséricorde pour le Genre Humain,
lorsque cependant ces deux points ne conc(,)rdent pas avec le Divin
Vrai qui est chez les Anges dans le Ciel, et sont aussi en désac
cord avec l'en,tendement réel du Vrai; qui est-ce qui peut jamais
comprendre que le Seigneur par la passion de la cl'oix ait Oté tous les
péchés du Monde, lorsque cependant chaque homme après la mort
devient lei qu'a été sa vie daQs le Monde, et que dans l'Enfer vien
nent ceux qui font \.es maux, et dans le Ciel ceux qui font les biens?
Qui est-ce qui peut comprendre que Dieu le Père ait été porlé à la
miséricorde par le sang du Fils sur la croi~, et qu'il ait eu besoin
d'un tel moyen, lorsque cependant il est en Soi la Miséricorde
Même, l'Amoul' Même et le Bien Même? D'apl'ès ces considéra-·
v. 15.
226 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 768.
- Gen. XIV. 21.. - «Toutes les ,âmes des fils et 'des fille., de
LtJah, trente-trois. )1 - Gen. XLVI. 15. - Il Les fils de Jo
sep'h, deux f1mes; toutes le.ç âmes de la maison de Jacob, qui
vinrent en Égypte, soixante-dix. J) - Gen. XLVI. 27.
Il TOllte âme, qui aura mangé cadavre ou déchiré, impure
dans ces passages, il est dit l'âme au lieu de l'homme. H. [.. Ame
spécialement signifie la vie du corps: on le voit pal' ces passages ;
dans Luc: c( Le "iche pensait en lui-même: Je dirai à mon
âme: Ame, tu as beaucoup de biens en résn've pour beau-
coup d'années, rep9se-toi, mange, bois, réjouis-toi. 11:1 ais
Dieu lui dit: Insensé, cette nuit ton âme on te l'edeman-
dera. JI -XII. 19,20. -Dans Moïse: Cl Comme sortait l'âme
de Rachel, elle appela son nom Bénoni: 1) -Gen. XXXV. 18.
- (c Ils sont 1ilOrts, tous les hommes qui cherchaient ton
lui qui se rendra aux Chaldéens, vivra; et sa1'/. âme lui sera
en butin. Il - Jérém. XXI. 9. - ce Je te donnerai ton âme
en butin. » - Jét'ém. XLV. 5. - <1 Sera-ce là le jeûne que je
... , (
Moi, je suis le bon Berger; le bon Berger dépose son tîme pou,'
les brebis. Moi, je dépose mon Ome afin que de nouveau je la
reprenne; personne ne me la ravit, mais Moi je la dépose de
Moi-Mlme; pouvoir j'ai de la déposer, et pouvoir j'ai de la
reprendre de nouveau. J) - Jean, X. H. 1.2, t5, t7, 1.8.
Ill. L'Ame signifie la vie de l'esprit de l'homme, qui est appelée
sa vie spirituelle: on le voit par ces passages; dans les Évangé
listes: Jésus dit: N'ayez point de crainte de ceux qui peu
(1
dit du vl'ai de semblables choses, qui sont signifiées pal' <1 quand
songe l'Çl.ltéré comme s'il buvait, mais quand il se réveille, voici, il
est fatigué, et son âme est avide; Il par l'altéré et comme s'il bu
vait quand il songe, il est signifié l'opinion et la foi.. comme du
;vrai; Il mais quand il se réveille, voici, il est fatigué, et son âme
est avide, 1) signifie que néanmoins ce n'est point le vrai, mais c'est
le faux; là, pal' l'âme est signifiée la foi du faux d'après le vrai
non compris, car le mal et le faux, de même que le bien et le vrai,
appartiennent à la foi 'et à ('.entendement quand ils appartiennent
à la pensée seule; car l'homme peut penser, comme il peut com~
pl'endre et par 'suite croire, que le mal est le bien, et que le faux
est le vrai; tels sont tous ceux qui sont dans les faux de la doc
trine et ont seulement foi aux maUres et aux livres, et qui ne
pensent pas si ce sont des faux et des maux, croyant que ce sont
des vrais et des biens parce qu'ils peuvent être confirmés, ne sa
chant pas que le faux et le mal peuvent être également confirmés
comme le vrai et le hien. Dans le Même: <1 Si tu déploies devant
l'affamé ton âme, et que l'âme aflligée tu rassasies, se lèvera
dans les ténèbres ta lumière, et ton obscurité (sera) comme le
midi. )) - LVIII. 10; - déployer devant ;l'affamé son âme, et
rassasier l'âme affiigée, signifie enseigner ce que c'est qne le bien,
et ce que c'est que le vl'ai à celui qui désire; par l'affamé est signi
fié celui qui désire le bien, et pal' l'affiigé celui qui désire le nai,
et pal' déployer l~me, il est signifié enseigner le bien et le vrai,
ainsi d'après l'entendement, la doctrine et ,la foi; pal' Il se lèvera
dans les ténèhres ta lumière, et ton obscurité sera comme le midi,1)
il est signifié qU'à ceux qui sont dans l'ignorance, mais cependant
dans le désir, il sera donné l'entendement du vl'ai et du bien; les
ténèbres et l'obscurité sont l'ignorance du vrai et du bien, la lu
mière et midi sont l'entendement du vrai et du bien, Dans les La
mentations : '(( Tout le peuple, ' . gémissent, cherchant du
pain; ils ont donné leurs choses dhirab!cs POUf' de. ta nourri
Vers. H. CHAPITRE DOUZIÈME. 235
ture, afin de restaurer leur âme. Il est loin de moi, celui qui
console, celui qui restaure mon dme; mes fils sont désolés,
parce que l'ennemi a été le plus (ort. Mes pr~tres et mes an
ciens dans la ville ont expiré, car ils ont cherché de la nour
riture pour eux, afin-de restaurer leur âme. Il - I. 11, 16,
19; - ces choses ont été dites de l'Église dans laquelle il n'y a
plus ni le vl'ai ni le bien de la doctrine; par suite les hommes qui les
désirent sont défaillants; le manque de hien et de vrai dans la doc·
trine, et le désir de ce bien et de ce vrai pour nourrir la vie de la
foi et de l'entendement, sont signifiés par Il tout le peuple, ils gé
missent, cherchant du pain; ils ont donné leurs choses désirables
pour de la nourl'iture, afin de restaurer leur Ame; Il le manque est
signifié par ils gémissent; le désir du bien, pal' cherchant du pain;
le désir du \Tai, par donner les choses désil'ables pour la nourri
ture; la nutrition de la foi et de l'entendement, par pour restaureJ,'
l'âme; par « il est loin de moi, celui qui console, celui qui restaure
mon âme; mes fils sont désolés, parce que l'ennemi a été le plus
fOI't, Il il est signifié qu'il n'y a aucune nutrition de la foi et de
l'entendement, parce qu'il n'y a plus de vrais à cause des maux de
la vie; les fils désolés signifient qu'il n'y a plus de vrais, l'ennemi
qui a été le plus fort signifie le mal pro~enant de l'enfer, ainsi le
mal de la vie; par li mes prêtres et mes anciens dans la ville onl
expiré, Il il est signifié qu'il n'y a plus personne qui enseigne le
bien et le vrai, les prêtres signifient ceux qui enseignent le bien,
les. anciens ceux qui enseignent le vrai, la ville signifie la doctrine,
et expirer signifie qu'il n'yen a plus; par li car ils ont cherché de
la nourriture pour eux, afin de restaurer leur âme, Il il est signifié
qu'il n'y a plus pOUl' eux aucune nutrition spirituelle. Dans les La
mentations : (1 A leurs mères il.~ disent: Où y a-t-il du blé .et
du vin, quand ils tombent en défaiLlance comme un trans
percé dans la place de la ville, q.uand Us rendent leur lÎme
sur le sein de leurs mères? Il - II. 12; - par ces paroles sont
signifiées les mêmes choses que ci-dessus, à savoir, que par le
manque de bien "et de vrai dans la doctrine il y a une telle désola
tion de l'Église, que la vic spirituelle y tombe en défaillance et pé
-rit; par les mères sont signitiés les vrais de l'Église; Il ils leur di
sent: Où y a-t-il du blé et dn "in? Il signifie où est maintenant le
236 L' APOCALYPSE EXPLIQUI~E. N" 750.
sont faite d'abord les érudits, et par suite le vulgaire, SUI' I~Arue
de l'homme, à savoil', que c'est quelque être (ens) indivisible, l'é
sidant dans quelque lieu du COl'PS; soit dans le cerveau, soit dans
le cœur, soit ailleul's, et qui est séparé de l'homme par la mort;
qu'elle est sans un C01'PS, et sans des organes de sens et de mou
vement tels qu'il y en a pour le corps, et que ces choses lui seront
données comme acc.essoires ail jouI' du Jugement Derniel'; que jus
qU'à ce jour-là elle est une sorte d'être voltigeant dans l'éther', ou
résidant dans un On ne sait où, allendant son accessoït'e, qui est le
corps: c'est là maintenant l'id6e du Monde sur l'Ame de l'homme,
et cependant par l'Ame dans la Parole il n'est entendu rien de
tel, mais il est entendu la vic de l'homme, laquelle n'existe ja
mais séparée d'un corps, mais est dans un corps, car le corps est
la forme extel'lle de celle vie qui est appelée l'âme, exécutant ses
décisions et ses capl'ices dans l'un et dans l'autre Monde, lant dans
le Monde naturel où vivent les hommes que dans le Monde spirituel
où vivent les Espl'its et les Anges: et comme le Divin pl'océdant
du Seigneul' fait la vie de tous, c'est pour cela que dans le sens cé
leste ce nai est signifié par j'Ame. Puisque le Divin Procédant,
partout où il vient, forme une image du Seigneur, ainsi forme des
Anges et des ESJll'Ïts, pOUl' qu'ils soient des formes humaines selon
la réception, il suit donc de là que par l'Ame vivante après la mort
il faut entendre l'esprit de l'homme, qui est un homme tant avec
une Ame qu'avec un COI'pS, a\'ec une âme pal' laquelle il domine SUI'
le corps, et avec un COl'pS par lequel l'âme exécute ses décisions
dans le Monde où elle est.
751. C'est pourquoi, réjouissez-vous, Cieux, et ceux qui
y habitent, signifie la salvation, et par suite lajoie de ceux
qui deviennent spirituels par la réception du Divin Vrai: on
le voit pal' la signification de se réjouir, en ce que c'est la joie à
cause de la salvation; par la signification des Cieux, en ce que ce
sont les spirituels, ainsi qu'il va être expliqué; et par lasignification
de ceux qui habitent, en ce que ce sont ceux qui vivent, ici spiri
tuellement; qu'habiler signifie v'vre; on le voit ci-dessus, Nu'133,
1179,662. Si les Cieux signilient les spil'ituels, c'est pa l'ce que tous
ceux qbi sont dans les Cieux sont spirituels, el parce que les hom
mes, qui sonl clè\'tlllUS spirituels, sonl pareillemenl dans les Cieux,
Vers. i2. CHAPITHE DOUZIÈME. 2h3
quoique quant au corps ils soient dans le Monde; c'est pOUl' cela
que par ceux qui habitent dans les Cieux il est entendu, non-seu
lement les Anges, mais aussi les hommes: en effet, tout homnle
chez qui le mental intérieur, qui est appelé menlal spirituel, a été
ouvert, est dans les Cieux, et même parfois il apparail parmi les
Anges dans les Cieux; qu'il en soit ainsi, cela est encore ignol'é
dans le Monde; c'est poul'quoi, il faut qu'on sache que l'bomme,
quant à son esprit, est parmi les Esprits et les Anges, et même
dans celte société d'Esprits ou d'Anges, dans laquelle il doit venir'
après la RlOl't; la raison de cela, c'est que' le mental spirituel de
l'homme a été ahsolument formé il l'image du Ciel, au point que
c'est un Ciel dans la pins petite forme, c'est pourquoi il n'est pas
ailleurs qu'où est sa forme, et cela, quoique ce mental soit encore
dans le COI'pS; mais ce sujet a été plus complètement illustré dans
le Traité DU ClEL ET DE L'ENFER, N°' 51 à 58, où il a été montl'é
que chaque Ange et aussi chaque homme, quant à ses intél'ieurs,
s'il est spil'ituel, est un Ciel dans la plus petite forme, correspon
dant au Ciel dans la forme la plus grande. C'est de là que, dans la
Parole, lorsqu'il s'agit de la création du Ciel et de la tene, il est
entendu dans le commun l'Église interne et l'Église externe, puis
dans le particulier l'homme intel'l1e et l'homme extel'l1e, ou l'homme
spirituel et l'homme naturel. D'après ces explications, on peut VOil'
que par les Cieux et ceux qui y habitent il est signifié tons ceux
qui y sont, puis aussi les hommes qui deviennent spirituels pal' la
récePtion du Divin Vrai pal' la doctrine et par la vie,
752. Malheur à vous qui habitez la terre et la mer, sig'H.i
fie la lamentation sur ceux qui d(miennent purement naturels
et sensuels: on le voit par la signification, de malheur! en ce que
c'est la lamentation, .N° 53'1; par la signification de ceux qui ha
bitent la terre et la mer~ en ce que ce sont ceux qui sont pure
ment naturels et sensuels, car lorsque pal' ceux qui hahitent dans
les Cieux il est signifié lC$ spirituels, pal' ceux qui habitent la terre
et la mer il est signifié les naturels et les sensuels, p'uisque le men
tal naturel et sensuel est au-dessous du mental spil'ituel, comme la
terre et la mer' sont au-dessous des Cieux; et aussi, dans le Monde
spirituel, les Cieux apparaissent dans les lieux élevés, et loin au
dessous d'eux apparaissent les terl'es et les mers, et dans les Cieux.
2MJ L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. l.'l' 752.
habitent les spil'ituels, et SUI' les tert'es loin au-dessous d'eux ha
bitent les naturels, et dans les mers les sensuels; cal' chacun ha
bite des lieux hauts ou bas, selon que ses intérieUl's, qui sont ap
pelés les intél'ienrs du mental, ont été ouvel'ts ou ant été fel'més :
c'est de là que, dans la Pal'ole, pal' le Ciel et la terre dans quelques
passages il est signifié l'Église interne et l'Église externe, ou l'É
glise spirituelle et l'Église natUJ'elle; puis.aussi, dans l'homme en
particulieJ', ['homme spirituel et l'homme naturel; et cela, pal'ce que
l'Égl~e es~ dans l'homme, et que par suire l'homme qui est sp}ri
tuel est Église. Si par la terre et la mer il e~t signifié ici ceux qui
sont pUl'ement natlll'eis et sensuels, c'est parce qu'ici par la ter/'e
il est entendu cet./.e terr'e'sur laquelle le dragon a èté précipité et
SUI' laquelle le diable est descendu, comme il est dit plus loin, et
parce que là ~st l'homme purement naturel ou exteme, car l'homme
naturel sans l'homme spirituel, ou l'homme externe sans l'homme
interne, est sur la terre damnée, sous laquelle est l'enfer; en effet,
l'homme naU sensuel et naturel, ainsi comme dans l'enfer, parce
qu'il nait dans les maux de tout genre; mais par la régénération il
devient spirituel, et par elle l'homme est retiré de l'enfer et élevé
dans le Ciel pal' III SeigneUl'; de là vient que celte lamentation est
faite SUI' ceux qui sont purement naturels et sensuels. Que la lamen
tation soit faite sur eux, c'est parce qu'il est entendu ceux qui sont
dans hi foi séparée d'avec lâ charité, ainsi ceux qui disent être dans la
foi, quoiqu'ils Ile soient dans :l"ocllne vie de la foi; que ceux-là de
viennent purement natul'els et sefJsuels, on le voit expliqué ci-des·
sus, N°' i1lt, 739 j ceux-là aussi sont entendus par le dragon et
ses anges, et pal' le serpent ancien, mais ici ce sont ceux qui se
lais~nt facilement séduil'e par le dragon et par ses anges: c'est
donc de ceux-ci' qu'il est dit (1 malheur à ceux qui habiten't la terre
ct ia mer! ., Que pal' le Çiel et la terre .\ soit signifié r:f~glise in
teme qui est spirituelle et l'ltglise ex terne qui est naturelle, on
le \'oil èi-dessus, N° 30lt ; 1.loi,. aussi que p,a/' la terre il est signi
fié la damnatiôn, N° 7lt2; pal' les mers les extrêmes de la vie de
l'homme, qllÎ sont appelés les sensuels, N°' 275, 3!J2, 51.1.; et
aussi les enfers, N°s 537', 538.
753. Pm'ce qu'e,st deSl!cndu le diable ver,~ vous, signifie
'!Jarre 'lu'ifs reçoi7'fllt dt! l'enfer lu maux " on le voit par III
Vers. 12. CHAPITIŒ DOUZIÈME. 2115
signification du diable, en ce (lue c'est l'enfer d'où \'iennéul les
maux, comme ci-d~ssus, N° i!JO; pal' la signification de descendre
('l! '\
.,.
266 l' APOCALYPSE EXPLlQUf:E. N" 754.
luelle du vl'ai; par ceux-la et non pal' d'autres est reçue la lumière
spirituelle, qui influe continuellement du SeigneUJ' pal' le Ciel chez
lous ceux qui lisent la Parole; de là leur illustl'ation. Il sera dit
aussi comment se fait l'illustration: Chaque homme est dans· le
Monde spirituel quant à ses pensées et ii ses affections, par consé
quent quant à son esprit, car c'est l'esprit de l'homme qui pense
et qui est affecté; l'homme qui est devenu spirituel au moyen de la
l'égénération par le Seig~elll' est quant à ~on espl'it dans une soci~té .
céleste; mais l'homme naturel, c'est-à-dil'e, qui n'a pas été- régé
néré, est quant à son esprit dans une société infel'nale; chez celui...
ci influent continuellement de l'enfer les maux, et aussi avec plai
sir ils sont reçus, mais chez celui-là influent continuellement du
Ciel les biens, et aussi ils sont reçus; et comme les biens influent
dans son affection, et pal' l'affection dans la pensée, de là lui vient
l'illustraliot'J; c'esi celle illustl'ation qui est entendue par l'intelli
gence et la circonspection spirituelles, qui sont signifiées pal' les
ailes de l'aigle, qui ont été données à la femme, afin qu'elle' s'en
voHl.! dans le désert; ceux-ci, à savoir, les spirituels, sont aussi
pal' comparaison comme des aigles qui volent haut, tandis que ceux
qui sont purement naturels sont par comparaison comme des sel'
pents, qui rampent sur le sol, et voient au-dessus d'eux les aigles;
c'est aussi pOUl' cela que dans le Verset qui va suivl'e le dl'agon est
appelé ·sel'pent. Outre cela, par les ailes de l'aigle, qui ont été
données à la femme, il est signifié l'entendement du vl'ai, car teus
ceux qui sont de ceIJe Église ont un entendement illustré, par le
quel ils peuvent voir le vrai 'd'après la lumièl'e dU\'I'ai, c'est-à
dire, voil' si c'est le vrai ou si ce n'est pas le vrai, et comme ils
voient· ainsi le vl'ai, ils le reconnaissent, et ils le reçoivent avec
l'affection qui appal'tient il la volonté; par là les vl'ais cbez eux
deviennent spirituels, conséquemment le mental spi\'ituel, qui 'est
au-dessus du' hlental natlll'el, est chez eux ouvert; et, ouvert,.il
reçoit la vue angélique, qui est la vue du vrai lui-même d'après
sa lumière; au contraire', ceux lIui ne sont pas de cette Église,
et ce sonl ceux qui ne reconnaissent pas le Divin dans l'Humain
du SeigneUl', et qui n'aiment pas le vrai pal'ce qù'i! est le vl'ai,
ainsi spirituellement, ceux-là ne peuvent pas avoir un entende
lnentillust'I'é, pal' lequel ils puissent voir si une chose est un vrai
vel's,'i4, CHAPITRE DOUZIÈME. 253
ou non, mais ils voient les appal'ences du V1'ai comme des n'ais
réels, et ils les 'confirment comme des vrais réels d'apl'ès le sens
de la lettre de la Parole, dans lequel sens cependant la plupart des
choses de la Parole sont des apparences du vrai, qui, si elles s'ont
confil'méHs comme vl'ais réels, sont falsifi.ées, et les vrais falsifiés
sont des faux; comme ceux-là ne peuvent voir les vrais d'après la
lumière du vrai, ni pal' conséquent les saisir par l'entendement, ils
sont, au sUJet des choses qu'ils faut cl'oire, dans une foi obscul'e et
même dans nne foi aveugle, et la foi ,aveugle est comme un œil qui
voil peu ou qui ne voit rien; bien plus, la foi aveugle n'est point la
foi, mais elle est seulement une persuasion, et cOijlme cette persua
sion vient d'un autre, soit d'un maître, soit d'un prédicateur, soit
de la Parole non comprise, elle est une foi historique, qui es~ natu
l'elle et non spirituelle; ceux-ci aussi, parce qu'ils ne voient pas les
vrais, pl'étendent et veulent que les doctrinaux de l'Église ne soient
pas parcourus et examinés par Fentendement, mais qu'ils soient
reçus avec une obéissance qui est appelée foi, et les choses qui SOllt
reçues avec l'obéissance aveugle de la foi, on ne sait p8~~3i ce sont
des vrais ou si ce sont des faux, et ces choses ne peuvent pas ou
vril' un chemin vers le Ciel; car dans le Ciel aucune chose n'est re
connue comme un V1'ai, si on ne la voit pas~ c'est-à-dire, si on ne
la compl'end pas; et même la lumièl'e du Ciel est telle, que d'apl'ès
elle les vl'ais appal'aissent devant ['entendement du mental comme
IlPP3l'aissent les objets du Monde devant la vue de l'œil; c'est POUI'
qui ceux qui dans le Monde n'ont vu les vl'ais que d'après la vue
aveugle de la foi, ceux-là, quand ils sont transpOI'lés dans le Ciel
vers les Anges, ne voient absolument rien, pas même les Anges
qui ~ sont, ni à plus forte raison lès magnillcences du Ciel, et alOl'S
Us SOlll dans l'engoUl'dissement quant à l'entendement, et dans les
ténèy.res quant aux yeux, et par conséquent ils se retil'ent. Mais il
faut qu'on sache que tels sont tous ceux qui ont sépal'é la cbal'ité
d'avec la foi, tandis que ceux qui ne l'.ont pas séparée, mais ont vécu
la vie de la foi, qui est appelée charité, sont tous dans le désir de
voir' les vrais; c'ést pourquoi, 10l'squ'il& viennent dans le Monde
spirituel, ce qui arrive après la mOI't, il ieur est donné de les voi!',
et cela pal'ce que chez eux le mental spirituel a élé ouvert, et que
par suite ils sont dans la lumière uu Ciel, dans laquelle après la
254 L' APOCAL YPSE EXPLIQUÉE. 1\. 7511.
sortie du Monde naturel ils sont mis en actualité. D'après ces con
sidérations, on peut voir ce qui est signifié par les ailes de l'aigle, à
savoir, l'entendement du vrai, et que, comme pal' la femme il est
entendu la Nou~elle Jérusalem, il est signifié que l'entendement du
vrai a été donné, et qu'il sel'a donné à ceux qui seront de celle
Église.
760. Afin qu'elle s'envolât dans le désert, en son lieu, si
gnifie jusqu'il présent chez un petit nombre, parce qu'elle est
parmi ceux qui ne sont pas dans la vie de la charité, afin que
pendant ce temps il soit pourvu il ce que l' Église soit chez
un plus grand nombre: on le voit d'après ce qui a été expliqué
ci-dessus, N°' 730, 731, où il est dit la même chose, avec cette
senle différence, que là il est dit de la femme, qu'elle s'enfuit dans
le désert, où elle a un lieu préRare pal' Dieu, tandis qu'ici il est dit
qu'elle s'envola dans le désel'l en son lieu.
761. Où elle serait nourrie un temps, des temps, et la
moitié d'un temps, hors de la {'ace du serpent, signifie jus
qu'à ce que l' Église s'acC1"oisse et parvienne à son plein: on
le voit pal' la signification de un temps, des temps, et la moi
tié d'un temps, en ce que c'est l'état d'accroissement de l'Église
jusqu'à son plein, cal' par là il est signifié la même chose que ci
dessus, Vers. 6, pal' mille deux cent soixante JOUl'S, car là il est
dit la même chose de la femme, à savoir, qu'elle s'enfuit dans le
désel't, où elle aun lieu préparé I)al' Dieu, afin qu'on l'y nourl'isse
mille deux cent soixante jours; que pal' ce nombre il soit signifté
la même chose que pal' le nombre trois et demi et par le nombre
sept, à savoit', jusqu'à ce qu'elle s'accroisse dans son plein, on le
voit 'ci-dessus, N° 732; mais S'il' est dit ici un temps; des temps,
et la moitié d'un temps, c'est parce que ces nombres ci-dessus
nommés, dans leul's places, signifient aussi des temps, et que pal'
les temps sont signifiés les états de la vie qui procèdent; voù' ci
dessus, N°' 571,610,664,673, 7h7, ici donc qui procèdent el
croissent jusqu'au plein: s'il est dit un temps, des temps, et la
moitié d'un temps, c'est pal'ce que le temps au singulier signifie
l'état du bien, que les temps au pluriel signifient l'état du vrai,
l'un et l'autre quant à leul' implantation, et que la moitié d'un
temps signifie le Saint de l'Itglise; la raison de ces significations,
,\,ers. ifl. CHAPITRE DOUZIÈME. 255
c'est qu'une chose au singulier' enveloppe le bien, au pluriel Je VI'ai,
ct à la moitié, le saint; si la moitié enveloppe le saint, c'est par'cc
que trois signifie le plein, pareillement trois et demi et sept; mais
sept signifie le plein lorsqu'il s'agit des choses saintes, et. cette
moitié après trois l'emplit et fait le nombl'e sept, car trois et demi
étant dotlblé fait sept, et le 1I0mbre doublé ou mulliplié signifie la
même chose que le nombre qui a été doublé ou multiplié, comme
ici trois et demi la même chose que sept: que sept signifie le plein
et le tout, et se dise des cho~es saintes, on le voit ci-dessus, N°' 20,
2ll, 257. Que pal' (1 un temps, des temps, et la moitié d'un temps,))
il soit sIgnifié de telles choses, on peut levoir par ces paroles, dans
Daniel: « L'Homme vêtu de lin éleva sa droite et sa gauche
l)erS les Cieux, et jura pm- Celui qui vit il éternité, qu'à un
temps fixé, des ternps fixés et une moitié, et quand ils au
raient achet'é la dispersion de main du peuple de sainteté,
toutes ces choses-là .çeraient consommées. 1) - XII. 7; - d'a
près ces pal'oles il est évident que pal' ces temps il est signifié la
consommation, car il est dit jusqu'à ce que toules ces choses soient
consommées; par la consommation il est entendu l'emplition, ainsi
jusqu'au plein.
762. Vers. 15, 16. Et jeta le serpent après la Femme, de
sa bouche, de l'eau comme un fleuve, afin que par le fle;.tve
il la (it emporter. - Et la terre secoU/'ut la Femme; et la
terre ouvrit sa bouche, et elle engloutit le fleuve que le dra
gon avait jeté de sa bouche. - Et jeta le serpent apri:s la
Femme, de sa bouche, de l'eau comme un fleuve, signifie des
raisonnements astucieux en abondance sur la justification pal' la foi
seule de la part de ceux qui pensent sensuellement et non spiri
tuellement : afin que par le fleuve il la (it emporter, signiHe
afin que cette Église fnt aveuglée et dissipée par les raisollnements :
et la terre secourut la Femme, et la te1Te ouvrit sa bouche,
et fille engloutit le fleuve que le dragon avait jeté de sa bou
che, signifie que ceux de l'Église qui n'est pas dans les vrais ont
prêté assist;nce, et n'ont pas reçu les \'aisonnements astucieux de
ceux qui étaient de la foi séparée.
763, Et jeta le serpent après la Femme, de sa bouche, de
l'eau cO/l/me un fleuve, si,qllifie deI> raisc.mllelllell{s astucieux
25.6 L' APOCALYPSE EXPLIQU1<~E. NU 763.
tendu pal' les pal'oles du Seigneul' dans Luc: (1 Les filli de ce siè
de sont plus prudents que les fils de la lumière pour leur
propre génération. Il - XVI: 8; - et par celles-ci sur le se~
pent, dans Moïse: (1 Le serpent était fia plus que tout animal
dit champ qu'm'ait (ait Jéhovah Dieu. ') - Gen. Ul. 1;
pal' le serpent est signifié le sensuel de l'homme.
7G!1. Et la terre secourut la Femme et la terre ouvrit sa
J
sa bouche, ,~ignifie que ceux de l'Église qui n'est pas dan.~ les
vrais ont prêté assistance, et n'ont pas reçu les raisonne
ments astucieux de ceux qui étaient de la l'oi séparée: on le
voit par la signification de la terre qui secourut la {emme en ce J
que c'es~ l'Église qui n'est pas dans les \rl'ais, car pô,lr la terre, ici,
il est entendu la terre du désert, dans· laquelle la femme s'enfuit,
et où elle avait un lieu prépal'é par Dieu, et la tel're du déser~ si
gnifie l'Église qui n'est pas dans les vrais parce qu'elle n'est pas
dans le hien, ainsi qu'il résulte de la signification de la terre, en ce
qu'elle est l'Église, comme il a été montré ci-dessus, No' 29, SOh,
H7, 697, lM., 7!12, 752; et de la signification du désert, en ce
que c'est oü il n'y a pas le vrai, comme aussi ci-dessus, N° 7S0;
par la signification de secourir la Femme, en ce que c'est IJI'êteI'
assistance à la Nouvelle Église, qui est appelée la Sainte Jérusalem;
et pal' la signification d'ouvrir labouche et engloutir le fleuve
J
1
~ô2 L'APOCALYPSE EXPLIQUt<:E. N" 768.
spil'Îtllel que moral et civil; c'es! pourquoi ceux qui sont d~!l.~ces
biens aimeut ceux qui sont dans ces mêmes biens; c'est donc là ai
mer le prochain comme soi-même. D'apl'ès ces considél'ations, 011
peut voir que par les restes de sa semence, à savoir, de la semence
de la femme, par laqueile est signifiée l'Église, il est entendu ceux
qui sont dans les vrais de la docll'ine de cette Église, et dans le
sens abstl'ait des personnes, qui est le sens spiriluel réel, les Vl'ais
de la doctrine de celle Église :pal'eillement dans la Paroie ailleurs,
comme dans les passages suivants; dans Moïse: li Inimitié je
mettrai entre toi el la femme, et entre ta semence et la 'se-,
mence de la femme; Lui t'écrasera la tête; et tOI~ tu le bles
seras au talon, li - Gen. Ill. 15; - prophétie sur le Seigneur;
là, par le serpent est signifié le sensuel de l'homme, où est le pro
pl'e de l'homme, qui en soi n'est que mal, et par la femme est si
gnifiée l'Église spirituelle, ou l'Église qui est dans les Divins Vrais;
et comme le sensuel de l'homme a été corrompu, et que l'homme
de l'Église est élevé du sensuel, quand il devient spirituel, c'est
pOUl' cela'qu'il est dit (1 inimitié il y aura entl'e toi et la femme; Il
pal' la semence du serpent il est signifié tout faux d'apl'ès le_ mal,
et par la semence de la femme tout vrai d'après le bien, et dans le
suprême degl'é le D:vin Vrai; et comme tout Divin VI'ai vient du
Seigneur, etque le Seigneur pal' ce vrai détruit le faux d'apl'ès le
mal, c'est pour cela qu'il est dit « Lui t'écrasera l,a tête; )) !:?J3.i,
gnifie le Seigll~ur_, et 1~.~~t~)OU~ faux d'après le mal; par « toi,
tu le blesseras au talon, )) il est signifié que néanmoins le sensuel
nuira au Divin Vrai dans ses derniers, qui est la Pal'ole dans le
sens de I~ lettre, le talon signifie ce derniel' et ce sens; qu'ils bles
sent et aient blessé, on peut le voir par ce seu\-.exemple, que !~~
<';~holiques-R~.ains pal' la femme entendent Made, et le cuIle de
Marie, c'est pourquoi dans leurs Bibles on lit, n~n pas Lui, mais
cela et elle; de même dans mille autl'es passages. Dans Jérémie:
« Voici, les jours viendront, où j'ensemenarai la maison
d'Israël et la maison de Jehudah de semence d'homme et de
semence de bête. }) - XXXI. 27; ,- ceci concerne le Seigneur
et la Nouvelle Église qui vient de Lui; son avénement est signifié
par li voici, les jours viendront;)) par j'ensemencerai la maison
(1
cela, parce que pal' Abraham, Isac, Jacob et Israël, dans ce sens,
leUl' semence seront bénies toutes les nations; car elles n'ont pas
pu être bénies dans leUl' postérité, à savoir, dans la nation Juive et
ISI'aélite, mais elles le seront dans le Seigneur et par le Seigneur
au moyen de la réception du Divin Vrai pl'océdant de Lui. Que
pal' la semence d'Abraham il n'ait pas été entendu les Juifs, on le
. voit-pal' les paroles du Seigneur dans Jean: Il Les hUIs répon
dirent: Semence d' Abraham nOll,~ sommes, et à personne
nous n'avons été asservis jamais. Jésus répondit: Je sais que
semence d'Abraham vous ête.~; mais vous cherchez li Me
tuer, parce que ma parole n'a point de place en l)OUS; vous
du père, (qui est) le diable, vous êtes. Il - Jean, VIII. 33,37,
hh; -d'après ces paroles, il est évident que ce ne sont pas eux qui
ont été entendus par la semence d'Abraham, mais que pal' Abraham
il est entendu le Seigneur, et par la semence d'Abraham le Divin
Vrai par le Seigneur, qui est la Parole, car' il est dit (( je sais que
semence d'Abraham vous êtes, mais vous cherchez il Me tuer,
parce que ma parole n'a point de place en vous; 1) de ce que le Sei
gneur a dit (( je sais que semence d'Abraham vous êtes, Il cela si
gnifie qu'il savait que le vrai de l'Église, qui est la Parole, était
chez eux; mais .par Il vous chèr'chez à Me tuel', )) il est signifié que
néanmoins ils l'ejelaient le Seignèlll'; pal' (( pal'ce que ma parole n'a
p'oint de place en vous, Il il est signifié qu'ils n'étaient pas dans les
Divins. Vrais d'après le Seigneur; et pal' ( vous, du père, qui est le
diable, vous êtes, et il n'y a point vél'ité en lui, 1) et plus loin Il quand
il énonce le mensonge, de son propre il énonce, il est signifié
1)
qu'il n'y avait chez eux que mal et que faux; par le mensonge il
est signifié le Divin Vrai, ou la Parole, adultéré: si. le Seigneul'
a dit: Il Je sais que semence d'Abraham vous êtes, l~ c'était aussi
parce que par Jehudah est signifié le Seigneur quant à la Parole;
t'ail' ci-dessus, No, 119, h33. Dans David: «Pour les (aire tom
ber dans le désert, et pour (aire tmnbel' leur semence parmi
les nations, et pour les disperser dans les terres, )l -Ps. CVI.
26, 27; - par f2.:I'e tomber leUl' semence parmi les nations, et les
disperser dans les terres, il est signifié que le Di\',in Vrai chez eux
périrait par les mau~ et par les faux. Semblable chose est signifiée
par la semence d'Israêl, dans ces passages: l( Toi, Israël, mon
.serviteur, Jacob que j'ai élu., semence d'Abmham mon ami,
l ,
Vers, i7. CHAPITIŒ DüUZlEME. 269
que j'ai prÏ$ des extl'émités de La terre. JI - Ésaïe, XLI. 8,9.
- « Je répandrai mon esprit sur La semence d'u1YIëL et de
Jacob, et ma bénédiction sur Leur.~ enfants. ) - Ésaie, XLIV.
3. - « En Jéhovah iLs seront justifiés et seront gLorifiés,
toule semence d'IsraëL. 1) - Ésaie, XLV. 25. -«Jéhovah quia
fait monter, et a ramené La semence de La mai,~on d'IsraëL,
de La terre du septentrion, et de toutes Les terres où je Les
avais chassés, afin qu'iLs habitent sur Leur terre. Il - Jél'ém.
XXIll. 8; - pal' ISI'aël, dans le sens supl'eme, il est entendu le
Seigneur quant à l'interne de l'Église, c'est pourquoi par sa se-
mence il est pareillemen't entendu le Divin Vrai, lequel est chez
ceux qui sont de l'Église signifiée pal' ISI'ael; pal' Israel est enten-
due l'Église chez ceux qui sont intérieurement natul'els et dans les
vrais, là, d'origine Spil'ituelle; c'est pourquoi par Israel est signifiée
l'Église spil'ituelle-natureUe. Comme par David, dans la Parole, il
est entendu le Seigneur quant à la royauté, et que pal' la royauté du
Seigneur il est signifié le Divin Vrai dans l'Église, de là aussi pal'
sa semence sont entendus ceux qui sont dans les vrais de l'Église
d'apl'ès la Parole, lesquels aussi sont appelés fils du roi et fils du
royaume, pal' conséquent aussi ce Divin Vrai chez eux, dans ces
passages sui\'ants : De m~me que ne sera point comptée L'ar-
(1
CHAPITRE TREIZIÈME.
si quelqu'un pal' épée tue, il faut que par épée il soit tué. Ici est la
patience et la foi des saints.
H. Et je vis une autre Bête qui montait de la Terre, et elle
avait deux comes semblables à l'Agneau, et elle parlait comme le
dragon. ,
12. Et le pouvoir de la pl'emière bête, tout entier elle l'exerce
devant lui, et elle fait que la terre et ceux qui y habitent adorent la
bête première, dont a été guérie la plaie de mort.
13. Et elle fait des signes grands, tellement que même du feu
elle fait deîcendre du Ciel en la terre devant les hommes.
1ft. Et elle séduit ceux qui hahitent sur la tene, à cause des
signes qu'il lui a été donné de faire devant la bête, disant à ceux
qui habiteIlt sur [a terre de Jaire une. image à la bête qui a la plaie
d'épée, et qui vivait.
15. Et il lui fut donné de donner esprit à l'image de la bête,
afin que même parle l'image de la bête, et qu'elle fasse que tous
ceux qui n'adorent pas l'image de la bête sQient tués.
16. Et elle fait qU'à tpus, aux petits et aux 'grands, et aux ri
ches et aux pauvl'es, et aux libres et aux esclaves, elle donne un
cal'actère SUl' leur main droite et sur leurs fronts.
17. Et Clue personne ne puisse acheter ou veudre, s'il n'a le
caractère Ou le nom de la bête, ou le nomhre de son nom.
i8. Ici la sagesse est: Qui a de l'intelligence, qu'i! compte le
nombre dé la hète, car nombre !l'homme il est; et son nombre, six
cent soixante-six.
EXPLI CATION;
d'intégl'îLé ne peut être donné, et n'a jamais été donné, il· s'ensuit
que la loi doit être accomplie par le SeigneUl', selon ce qui vient
d'être dit: cependant celui qui ne cl'oit pas que l'homme doive faire
tout comme pal' lui-même, quoiqu'il fasse tout pal' le Seigneur, est
dans une grande erreur. IV. Il Que le Seigneur est venu ùans le
monde pOUl' accomplir la loi, et pour. qu'ainsi sa justice et son mé
rite fussent imputés à l'homme, et que pal' cette imputation l'homme
ffit délié du joug de la loi, tellement qu'après la justification par la
foi seule den ne le condamne: Il c'est aussi un raisonnement d'a
pl'ès l'homme natul'el; le SeigneiJr est venu dans le monde, non pas
pOUl' cela, mais pOUl' fail'e le jugement, et par ce jugement l'emcttre
toutes choses en ordre dans les Cieux et dans les enfers, et en
même temps pour glorifier son Humain; par là ont été sauvés et
sont sauvés tous ceux qui ont fait et qui font le bien par Lui et non
pal' eux-mêmes, et ainsi non par une. imputation de son mérite et
de sa justice, car le SeigneUl' l'enseigne ainsi: Il Je ne suis pas
venu pOUl' abolir la Loi ou les Prophètes; je suis venu non
pas (les) abolir, mais (les) accomplir. Quiconque aura enfreint
un seul de ces plus petits commandements, et aura enseigné
ainsi les hommes, liera appelé le plus petit dans le Royaume
des Cieux; mais celui qui fait et ellseigne, celui-ci .~era ap
pelé grand dans le Royaume des Cieux. Il - Matth. V. 17,
1.9 et suiv. - V. (1 Que l'homme reçoit par la foi seule, et nulle
ment par les œuvres, l'imputation du mérite du Seigneur: )l c'est
la conclusion des raisonnements qui prëcèdent; et comme ces rai
sonnements viennent de l'homme naturel et non de l'homme spi
rituel d'après le rationnel illustré, et par suite viennent des faux et
non des vr'ais, il en résulte que c'est d'après eux que la conclusion
est li rée. D'après ces considérations, on peut voir que' pOUl' confir
mel' un prin~ipe qui en soi est faux, il faut des raisonnements d'a
près l'homme naturel, et des confirmations d'apl'ès le sens de la
lettre de la Parole, CIU' les '1'aisonnemenls donneront une apparence
de liaison aux passages tirés du sens de la leltl'e de la Parole: c'est
pour cela que les raisonnements d'après l'homn)e naturel sont si..
gnifiés par la Hête qui monte' de la mer, et que les confil'ma~jQns
d'après le sens de lé. lettre de la Parole sont signifiées pal' la Bête
qui monte de la terre.
Vers. 1, CHAPITRE TREIZIÈME. 285
775. Ayant sept têtes, signifie la science des choses sailttes
qui sont {alszfiées et adultérées: on le voit pal' la significalion de
la tête, en ce que c'est l'intelligence et la sagesse, et dans le sens
opposé la sotlise et la folie, ainsi qu'il a été montré ci-dessus,
No, 553, 577; et comme l'intelligence et la sagesse ne peuvent se
dire de ceux qui, pal' des raisonnements d'après l'homme natm'el,
conlirment la sépal'alion de la foi et de la vie, lesquels sont enten
dus pal' la Mte qui monte de la mer, c'est pour cela que pal' la tête
de celle bête il est signifié la science; que ce soit la science des
choses saintes de la Parole, c'est parce qu'il y avait sepl têtes, et
que sept se dit des choses saintes; voir ci-dessus, N° 257; et c'est
la science des choses saintes de la Parole, parce que ceux qui sont
entendus pal' le dl'agon ne SOllt pas contre la Parole, cal' la Parole
ils l'appellent Sainte et Divine, parce qu'ils y cherchent avec soin
des conlirmations de leur' dogme; mais que les choses saintes de
la Parole, dOllt ils ont la science, soient falsifiées et adultérées pal'
eux, on le verr'a dans ce qui suit; et, en général, en ce que ceux qui
sépareflt la foi d'avec la vie ne peuvent faire aulrement, pal'ce que
cette séparation est contre toutes et chacune des choses de la Pa
role, cal' dans toutes et dans chacune des choses de la Parole il ya
le mariage du bien et du vrai, ce qui est bien évident pal' le sellS
spirituel de la Parole; c'est pour cela que dans la plupart des pas
sages il y a deux expressions, qui semblent ~trc des répétitions
d'une même chose, mais néanmoins l'une de ces expressions se ré
fère au bien, et l'autre au vrai, et ainsi les deux font comme un ma
riage, qui est appelé mariage divin, mariage céleste et mariage spi
rituel, lequel, considéré en lui-même, est le mariage du bien et du
vrai; sur ce mariage, voir ci-dessus, N°' 238, 288, 118ft, 660; un
semhlable mal'iage doit existel' entre la foi et l'amour, ou entre la
foi et les bonnes reunes, cal' la foi appartient au v'I'ai et le vl'ai ap
partient à la foi, et l'amour appal'tieut au bien et le bien appartient
à l'amour; de là il est évident que ceux qui séparent la foi d'avec
la vie, ou, ce qui est la même chose, d'avec l'amour, ne peuvent
fail'e autrement qne de falsifier la Parole, parce qu'ils expliquent
le sens de sa lettre contrairement an mariage du bien et du vrai,
qui est dans toutes et daus chacune des choses de la Parole. Il a été
dit que, la Tète signifie la sagl~sse etl'intelligencr., et que chez cnux.
~86 L'APOCALYPSE EXPLiQUÉE. N· 775,
risiens, qui disaient que le Seigneul' faisait des mil'acles par Béel
zébul.J, et qu'il avait un esprit immonde; et comme ils niaient ainsi
le Seigneur ct son Divin, le SeigneUl' dit que tel était le péché et le
blasphème contre l'Esprit Saint, parce que cela était contre la Pa
J'ole; voir ce qui précède dans ces Chapitres dans les i~vangélistes,
C'est aussi de là que les Sociniens et les Ariens, qui bien qu'ils ne
nient point le SeigneUl' néanmoins nient son Divin, sont hors du Ciel,
et ne peuvent être )'eçus dans aucune Société Angélique. Soient aussi
]JOU'I' exemple ceux qui excluent des moyens de .salut les biens de
l'amour et les œuvres de [a charité, et prennent il leUl' exclusion la
foi pour unique moyen, et qui confirment cela non seulement paJ' la
doctrine mais encol'e par la vie, en disant de cœur: Les biens(1
t,:)
Vers. 2, CHAPITHE 'l1ŒIZlt~ME. 301
{aire le bien, ayant été instruits il {aire le mal? Il-XIII. 23;
- « l'Éthiopien changel'a-t-i1 sa peau? Il signifie que le mal ne
peut changer sa natul'e,.I'Élhiopien esl le mal dans sa forme, parce
qu'il esltoul entier noir, el comme la peauesll'extrémede l'homme,
et correspond à son sensuel, elle est sa nature: ou le léopard ses
(1
taches? Il signilie que le faux du mal ne pent pas non plus être
cbangé; le léopal'd ici est le faux d'après le mal, cal' c'est te vrai
fill:o;ilié l'al' les raisonnements, et les taches sont les choses falsifiées;
comme l'un et l'autre est contre le bien, il est dit « vous aussi, pou-
vez-vous faire le hicn, ayantlété instl'Uits à faire le mal? Il il est dit
que l'un et l'autl'e est contre le bien, à savoil', le mal et le faux J u
mal, parce qu'il yale ruai de la volonté, et par suite le faux (:e
l'entendement, le mal de la volonté est le mal d'après la nature, et
le faux de l'entendement devient le mal par l'acte, car la volonté agit
par l'entendement et fait le mal. Dans Ésaïe: (( Lajustice sera
la ceinture de ses reins, ct la vérité la ceinture de ,~es cuisses';
c'est pourqum" demeurera le loup avec l' agneau, et le léopard
m'cc le chevreau couchera; le veau et aus,~i le lionceau et le bé-'
tail gras enserrtble, et un petit garçon les conduira. »- XI.
f>,6; - ces choses ont été dites du Seigneur et de son royaume,
et de l'état d'innocence el de paix dans son l'oyallme; qu'elles aient
été dites du, Seigneur, on le voit c1ail'ement par le Ver'set 1. C:e ce
Chapilre, où il est dit qu'il sortira un rameau du t1'onc de Jischaï,
et qu'un rejeton cl'oîtra de ses racines: (l la justice sel'a la ceinture
de ses l'eins, et la vérité la ceinture de ses cuisses, Il signifie que le
Divin Bien procédant du Divin Amour du Seigneul' conjoindl'a
ceux qui, dans: le Ciel et dans l'Église, sout dans l'amour envers
Lui, et que le Divin Vrai procédant de Lui conjoindra ceux qui,
dans le Ciel et dans l'Église, sont dans l'amour à l'égard du pro-
chain; pal' la justice, lorsqu'elle se dit du Seigneur, il est entendu
le Divin Bien, et par les reins du SeigneUl' il est entendu ceux qui
sont dans l'amour envers Lui; pal' la vél'ité il est entendu le Divin
VI'ai, pal' les cuisses il est entendu ceux qui sont dans l'amour à
l'égal'd du prochain, et pal' la cemUlre il est signifié la conjonction
avec cux dans le Ciel et dans l'Église: « c'est poul'quoi demeu-
"cra, Il signifie l'état de paix, qui ~xiste quand on ne craint rien
de mal de la part de l'enfer', parce que l'enfer ne peut causer au-
302 L'APOCALYPSE EXPLlQUf~E. N' i80.
êtn: liépal'ée des bonnes œU1J/"es parce que l' homme ne peut
7Jas l'aire le bien par lui-même, et que s'il le (ait il y place le
mérite, 100'sque cependant l'homme fait le bien non par lui-même,
mais d'après le Seigneur, quand il le fait d'après la Pat'ole, parce
que le Seigneul' est dans la Parole, eL que le~Seigneur aussi est la
Parole; et alors l'homme ne fait pas le bien par lui-même, quand
il le fait comme par lui-même et néanmoins croit que c'est d'après
le SeigneUl', pal'CC que c'est d'après la Parole; et comme il croit
que le bien qu'il fait vient du Seigneur', il ne peut pas placer le mé
rite (lans les l'ails. C'est une illusion, que l'entendement doive
a/'e mis sous l'obéissance de la (ai, et que la (ai vue par l'en
tendeml'7lt ne soit pas la (ai Ilpirituelle, lorsque cependant c'est
l'entendement qui est illustré dans les choses de la foi quand on lit
la Pal'ole, ct que l'entendement privé de l'illustration ne sait pas si
telle chose est un vrai ou si c'est un faux; par suite la foi n'est pas
non plus la foi de ['homme lui-même, mais elle est la foi d'un
autl'e en lui; cette foi est une foi historique, et qoand elle a élé con
firmée elle devient une foi persuasive, laquelle peut voir les faux'
comme vrais et les vrais comme faux: de là vient la foi de toutes
les hélùies. C'est une illusion, que la confiance, qui est appelée
la {ai qui sauve, cO/l(,ue san.~ l'entendement, soit une con
fiance spirituelle, lorsque cependant la confiance saQs l'entende
ment est une pel'suasion d'après un autre, ou d'après une confir
mation 'Plll' des passages de la Parole recueillis çà 'et là, et par des
raisonnements d'après l'homme naturel appliqués à un pl'incipe
faux; unc telle con fiance est la foi aveugle, qui, parce qu'elle ne
voit pas si telle ébose est un 'Vrai ou est un faux, est pUl'ement na
turelle; en outre, tout vrai veut êlI'e vu, parce qu'il appartient il la
lumière dl! Ciel; mais le vl'ai, qui n'est pas \'U, peut être falsifié
de diverses manières, et le \'l'ai falsifié est un faux. ThUes sonlles
illusions, seulement quant à ;a foi séparée d'avec les bonnes œu
vres; ·il Yeo a eticore plusieul's, non-seulement quant à la foi, mais
aussi quant aux· bonnesœuvl'es, quant il la chal'ité et quant an pro
chain, surtout quant aux conjonctions de ces choses avec la foi,
conjonctions 'arrangées ave'c art par les érudits. Si de telles illusions
sont siguiliées paI' les pieds de l'ours, c'est par'ce que pal' l'ours
~011t signif1t(~ (\f,UX qui sont' dans hl pllissanr,e d'après le sens n8
Vers, 1, CHAPITRE TREIZIÈME. i)Oç,
(.c
turel de la Parole, tant les probes que les méchantS ~ et comme pal'
les (lieds sont signifiés les naturels, c'est pour cela que pal' tes pieds
de l'ours sont signifiées les illusions d'après lesquelles ils falsifient
par des raisonnements le· sens de la lettre de la Parole, et en les-
quelles ils changent les appal'ences du vrai de ce sens, Que l'ours
signifie la puissance d'après le sens naturel de la Parole, Lant chez
les pt'flbes que chez les méchants, on peut le voir pal' les passages
suivants; dans le Livre Il des Rois: c( Comme Élisée montait il'
Béthel, pendant qu'il montait pm' le chemin. de petits gar-
çons ~ortirent de la ville. et se moquèrent de lui. et lui di;'
rent : !I1onte~ Chauve; monte. Chazwe. Et il se retourna
der."ière lui, et les vit~ et il les maudit au nom dl' lého'fah;
et sortirent deux mn'ses de la forêt. et elles déchirh'ent
d'entre eux quarante-deux ;jeunes garçons. » - Il. 23,24;
- pourquoi les jèünes garçons furent maudits pal' Élisée, et pOUl'
cela même déchirés par deux ourses, parce qu'ils l'avaient appelé
Chauve, c'est ce qu'on ne peut savoir, à moins qu'on ne s.ache ce
que représentait Élisée, et ce que signifie Chauve; puis, cc qùe si-
gnifient les ours: que cela n'ait pas été fait pal' Élisée d'après une
colère immodérée et une cause injusle, on peut le voil' en ce qn'il
ne pouvait pas être si inhumain, par cela seul que de petits gal'çolls
avaient dit: Monle, Chauve; c'était, il est vrai, une injUl'e contre
le prophète, mais non telle, que pour cela ils fussent ùéchil'és pal'
des ours: mais cela arriva ainsi, parce qu'.Élisée représentait le
Seigneur quant à la Parolc, ainsi la Pal'ole qui procède du Sei-
gneur; par Chauve était signifiée la Pal'ole privée du sens naturel,
qui en est le sens de la letLre, et par les oUl'ses sorLies de la fOl'ét
était signifiée la puissance d'après le sens naturel ou de la leUre de
la Parole, comme il vient, d'êll'e dit; et par c.es jeunes gAI'çons
étaient signifiés ceux qui blasphèment la Pal'Ole à cause de son sens
na!UI'el, pllrcequ'il est tel; par quarante-deux est signifiée la blasphé-
mation; de là, maintenant, il est évident que pal' ces choses la peine
de la blasphémation de la P~role a été représentée et par suite signi-
fiée;'-en effet, toute puissance et toute sainteté de la Pal'ole )'ésident
recueillies dans SOli sens de la lettre, car si ce sens n'cxistait pas,~1
n'y aurait pas de Parole,·puisqlle sans lui la Parole serail comme Ulle
maison salis fondement, laquclle chant,;eJlerait da ilS l'ail', Cl pal' ~nJile
310 L'APOCALYPSE EXPLIQUltE, N°}81.
Mais il en serà dit davantage SUI' ce sujet, plus loin dans l'Explica
tion,Vet's, 5, 6, 7 de ce Chapilt'e, où sont ces paroles: (1 lllui fut
donné une bouche qui proférait de grandes choses et des bla.~
phèmes; et il lui fut donné pouvoir de fair"/e la guerre qua
rante-deux mois. Et elle ouvrit sa bouche en blasphème contre
Dieu pour bla.yphémer son Nom, et son Tabernacle, et ceux
qui dans le Ciel habitent. Et il llli fut donné de faire la
g~lerre aux· Saints, et de les urinc/'e, par lesquelles on verra
quelle est chez eux la puissance, et quelle est chez eux la cupidilé,
et aussi la faculté pal' les raisonnements de falsifiel' les vrais et d'a
dultérer les biens de la Parole,
783, Et lui donna le dragon sa pui.çsance, et son trc1ne,
et un pouvoir grand, signifie que ceux qui séparent la foi
d' dvec la vie soutiennen~ leurs doct7'inaux et les corroborent
par dès ratiocinations provenant d'illu,YÏlms, et ainsi sédui
sent puissamment: on le voit par la signification de la bête à qui
le dl'ago& donna ses fOI'ces, en ce que ce sonlles raisonnement d'a
près l'homme naturel, qui confirment la sëpal'alion de la foi d'avec
la vie, ainsi qu'il a élémonlré ci-dessus, N° 77!J; que ces l'aison
nements proviennent des illusions des sens, c'esl parce que cette
bête fut vue semblahle à un léopard, et ses pieds CO[Jlme d'ours, et
que par les pieds de l'ours sont signillées les illusions, ainsi qu'il a
aussi été montl'é ci-dessus, N° 781; el par la signification de dQn
ner sa puissance, son trône et un pouvoir grand, en ce que
c'est affermir les doclrinaux, et ainsi les corroborer; la puissance
signifie la valeul', le trOne signifie I~Église quant à la doctrine qui
pl'ovient des fanx, et un ponvoit' grand signifie l'affel'missement et
la corroboration qui en réslille; que c~s choses se joignent aux rai
sonnements et à lem's illusions, cela a été monlré ci-dessus, Si.ceux
qui séparent la foi d'avec la vie, c'est-à-dire, d'avec les bonnes œu
vres, ont puissance, t1'ôoe et pouvoir, ce n'est pas que les faux,
dans lesquels ils sont, aient en eux-même de la puissance, cal' les
faux d'après le 'mal n'ont absolument aucune puissance, pal'ce que,.
toute puissance apparlient aux vrais d'après lè bien; mais les faux
ont de la 'puissance sur les faux, parce que les semhlables en ont
sur les semblables; on peut manifestement le VOil' par la puissance
des espl'its inferDé\uX entre eUl, cal' ils l'exercenl pal' des choset:
\'el'I. 2. CllAPlTJŒ TREIZIÈMK 3:1.7
imaginatives et dés simulacr'es de cOl'respondances, par lesquels ils
veulent se montrer très-puis5ants et très-forts; mais néanmoins il$
n'ont absolument aucune puissance contre les vrais, et elle est tel
lement nulle que èe n'cst rien: je poul'I'ais le confll'mel' d'apl'ès de
nombreuses expériences, si c'était le lieu de s'étendr'e jusqu'à ce
point dans ces Explications sur l'Apocalypse: on peut seulement
le voir en ce que les Enfers, dans lesquels il y a des myl'iarles de
myriades d'esprits, sont tenus liés par le Divin Vl'ai procédant du
Seigneur, au point qu'aucun d'eux n'ose lever un doigt de la main;
puis aussi, en ce que des milliers de cohortes de mauvais esprits
peuvent, au moyen des vrais procédant du Seigneur, êtl'e conduits,
conll'aints, liés et dispel'sés pal' un seul Ange, et cela seulement par
la vue d'après l'intention de la volonté: un Ici pouvoir m'a même
été donné quelquefois par le Seigneur. Que J'Église à sa fin soit dallS
les faux et par suite dans les maux, et daus les maux et par suite
dans les faux ,-et cependanl lout pouvoir appartient aux Hais d'a
près le bien, lesquels paraissent pouvoirêtl'e donnés pal'Ie SeigneUl'
au moyen des vrais puisés dans la Parole, - c'est ce qui peut pa
rattre étonnant; mais la"raison de cela, c'cst que les faux ont du
pouvoir sur ceux qui sont dans les faux d'apr'ès le mal, et à la fin
de l'Église ces faux règnent, et quand ils règnent, les vrais ne sont
point reçus; les faux ne peuvent donc pas êtl'e dissipés par les vra.is;
c'est de là que le diable est dit alors puissant el délivré de ses liens.
De là vienl que le faux infernal dans la Parole est appelé lion, ours,
loup, bête et animal fort et l'avisseu,r. De là vient aussi que ceux
qui sont dans les faux sont appelés, dans la Parole, puissants, vi
goureux, robustes, forts, hél'OS, gouverneurs, terribles, formida
bles et dévastateurs, comme on peut l'y voir par plnsieurR passages,
pal' exemple, par ceux-ci; dans Jél'émie : « Voici, j'fl1nène sur
vous une nation de loi~t. maison d' Israël; nation puissante,
tOllS forts. ll~ V. 15, 16.-Dans le Même: « !l'fontez.. che
vaux; agitez.-volls, chariots; qu'ils sortent. les (arts. )
XLVI. 9. - Dans le Même: l( Épée! contre se.s (arts, poU.'"
qu'ils soient abattus. »-L. M.-Dans ÉZéch.iel: (1 Je livre
rai Pharaon en la main d'un (ort des nations. 1) - XXXI.
H, 12. - Dans Rosée: Tu t'es confié en ton chemin, en la
(1
(
L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N· 783,
318
grand et vigoureux; comme des héro:; ils courent, ils mon
tent sur la muraille. 1) - Il. 2, 7. - Dans Amos: « Détruit
'est le re{uge pour le prompt à la course, et le {ort n'affer
mira point :;/l joi'ce, et le puissant ne délivrera point :;011
âme; et le {ort en son cœur parmi les héros s'en{uira nu, en
ce jour-là. Il -Il. 1lI, 16.---'- Dans David: « Réprime la bêLe
sauvage du roseau, l'assemblée des {ort;;.-Ps. LXVIII. 31.
- Dans le Livre 1 ue Samuel: « Les arcs des (orts ont éLé
bri:;és. » -Il. l.. - Dans l'Apocalypse: « Tous les roi:; de la
, terrf, les grand~', les riches, les kiliarques et les pui:;santli,.
se cachèrent dans les ca~erl1es et dans les rochers. )1 - VI.
15.- Dans Mallhieu : u Les princes des nations les dominent,
et les grands ont pouvoir sur elles. Il XX. 25. - Dans Luc:
<1 C'elit ici votre heure, et le pouvoir des tènèbres. Il -XXII.
mille endroits, il est diL aimer et faire, et que l'homme sel'a jugé
selon les faits et les œuvl'es, ce qui ne concorde pas avec cette l'eH·
giositlj, il ell résulte qne c'est là ce qui esL signitié pal' la plaie de
lait pas du {j'uit bon sera coupé, et au feu sera jeté. Par
leurs,(ruits vous les connaitrez. 1) - Ill. 8, 9. Mallh. VII. 20.
- Dans Jean: II En ceci est glorifié mon Père, que beaucoup
de /ruitvous portiez, et que vous deveniez mes disciples. »)
XV. ï, 8.-Dans Matthieu: « Le Royaume de Di,u leur I;ertl
Vel·s.3. CIIAPITflE TH.EIZIÈME. 325
ôté, et sera donné il une nation qui en fera les fruits. l )
XXI. {JO il !i3.-Dans .Jean : (( Celui qui {ait la vérité '!:ient à
la lum/'h'e, afin que soient manifestées ses œuvres, parre qu'en
Dieu elles ont été raites. II - Ill. 2 t". - Dans le Même: (( Nous
savons que Dieu n'entend point les pécheurs, mais si quel
qu'un ho/tOre Dieu, et qu'il (as.çe sa volonté, il l'entend. 1 )
IX. 31~-Dans Matthieu: Le Fils de l'homme ?)l'endra dans
(1
r
\1 en. 6.. CHAPITRE THEIZIÈME. sss
J'homme aime, il l'appelle bien: le Vrai, considéré en lui-même,
n'est que le bien dans une forme, cal' le bien peut, à la vél'ité, se
pl'ésente!' pOUl' être senti, mais non pOUl' êlrevu à moins que ce ne
soit dans quelque forme, -et la forme dans laquelle il se présente pour
être vu dans la pensée, ainsi dans l'entendement et dans la percep
tion, est 'appelée l'l'ai: de là aussi il suit que ['amoul' produit la
foi, comme le bien produit le vrai; et par conséquent, que la foi ne
pl'oduit pas le bien de l'amour, comme l'arbre le fruit. !J. De plus,
savoil', et par suite penser et énoncel', cela vient de la mémoire,
mais vouloil' et faire d'après l'amour, cela vient de la vie; l'bomme
peut penser eL énoncer de mémoire beaucoup de choses qui ne vien
nent pas de sa vie, qui est l'amour, tout hypocrite et tout flatteur
le peut; mais lorsque l'homme est livré à lui-meme, il ne peut rien
penser ni rien énoncer d'apr'ès la vie, qui ne vienne de son amour;
en effet, l'amour est la vie de char.un, et tel est l'amour, telle est
la vie: au contl'ail'e, la mémoire est seulement le magasin d'où la
vie lire ce qu'elle pense et énonce, et qui sert à la vie pour qu'elle
en soit nounie; c'est pourquoi dire que la foi produit les biens
comme l'arbl'e les fruits, c'est dil'e que la pensée et le langage de
l'homme pl'oduisent sa vie, et que la vie ne produit ni la pensée ni
le langage, lorsque cependant les méchants, et même les plus mé
chams, peuvent penser et énonCe!' de mémoire les vrais, mais qu'il
n'y a que les hons qui le puissent d'après la vie. 5. Que la foi seule,
ou la foi séparée d'avec les biens en acte qui sont les bonnes œu
vres, ne soit pas donnée, on peut le voil' pal' l'essence de la foi, qui
est la charité, et la charité est l'affection de fail'e les choses qui ap
partiennent à la foi, c'est poul'quoi la foi sans la charité est comme
l
dit la volonté et la pensée" pal'ce que toutes les choses, d'après les·
quelles l'homme est homme, se réfèrent à ces deux, car d'après la
volonté il fait, et d'apl'ès la pensée il parle: et comme l'homme
fait et parle ou d'après lui-mémeou d'après Dreu,c'est pOUl' cela
que, ou d'après lui-même ou d'après Dieu, il veut et pense, De là
il est d'abord évident qu'il y a ulle foi naturelle et une foi spiri
tuelle, et que la foi naturelle sans la foi spirituelle, c'est de penser
d'après soi-même des choses qui sont dans la Parole, et que la foi
naturelle d'après la foi spirituelle, c'est de pensel' d'après Dieu des
choses qui sont daus la Parole, quoique cela aussi 'appamisse à
l'homme comme d'après lui-même. 2. Comme chaque homme a
deux mentais, .l'un naturel et l'autre spil'Huel, et que le Ipenlal na
turel est ouvert et formé par des choses qui sont dans' le M.onde,
mais que le mental spil'ituel est ouvert et fOl'mé pal' des choses qui
sont dans le Ciel, et comme les choses qui sont dans le Ciel sont
toutes spirituelles, il en résulle qu'il est nécessaire que le mental
spirituel ce l'homme soit ouvert et formé par les choses qui sont
dans la Pal'ole, où toutes sont spirituelles, parce qu'elles sont Di
vines: dans la Parole il y a les vrais qu'il faut savoir et penser, et
il y a les biens qu'il faut vouloir et fail'e, c'est donc par ces vrais et
pal' ces biens que le mental spirituel de l'homme' est ouvert et est
formé: de là il suit que si ce·mental Il'est pas ouvert et formé pal'
les vrais et les biens d'apl'ès la Parole, il reste fermé, et qU'étant
fermé, le mental natul'el est seulement ouvert et formé par des
choses qui sont.dans le Monde, d'après lesquelles l'homme, il est
vrai, a ulle lueur natul'elle, mais telle qu'elle ne goflte l'ien de ce
qui est du Ciel: de là, en second lieu, il est clair que la foi n'est
pas la foi, tant que le mental naturel seulement a été ouvel't; mais
que si la pensée' que telle chose est de telle manière est appelée
foi, c'est une foi historique, qui n'est autre chose qu'une scïen.ce,
d'après laquelle l'homme naturel pense. 3. POlll' que le mental
spirituel soil ouvert et formé, il est nécessaire qu'il ait un ma
gasin, d'où il puisse prendre; CUI', sans ce magasin, l'homme est
vide, et il n'y a pas opération Divine dans le vide. Ce magasin est
dans l'homme naturel, e~ dans sa mémoire, où peut être ,enfermée,
et d'où peut être tirée toute chose qu'on peut savoir; dans ce ma
gasin pOUl' la formation de l'homme spil'ituel, il y aura les vrais
Vf,rs. li. CHAPITRE TREIZn~ME. 3:3ï
qu'il faut cl'oire et les biens qu'il faut fail'e, les uns et les autres
tirés de la Parole, et aussi de la doctrine et de la prédication d'a~
près la Parole; l'homme les apprendra à pal'tir de l'enfance. Mais
toutes ces choses, en quelqu'abondance qu'elles soient, quoique ti
rées de la Parole, sont naturelles, avant que le mental spirituel ait
. été ouvert, car elles sout seulement une science. C'est la pensée
d'apl'ès ce magasin, qui est appelée foi par ceux qui sépal'ent, par
la doctrine et par la vie, la foi d'avec les bonnes œuvres. ft. Le
meutal spil'ituel est ouvert en premiel' lieu par cela que l'homme
s'abstient de faire les maux, parce qu'ils sont contre les pl'éceptes
Divins de la Parole; si l'homme s'abstient des maux. pal' toute
autre crainte que celle-là, ce men,tal n'est pas ouvert: que le mental
spirituel soit par là ouvert, en voici les raisons: La Premièl'e,
c'est que chez l'homme les maux doivent d'abord êll'e éloignés;
avant qu'il puisse y avoir pOUl' lui communication et conjonction
avec le Ciel; 'car les maux, qui tous sont dans l'homme naturel,
tiennent fermé le Ciel, lequel cependant doit être ouvert, parce
qu'autrement l'homme reste naturel. La Seconde raison, c'est parce
que la PaI'ole vient du Seigneur, et qu'ainsi le Seigneur est dans
la Parole, au point que Lui-Mémé est la Parole, cal' la Parole est
le Divin Vrai qui vient entièrement du Seigneur; il suit de I~ que
celui qui s'abstient de faire les maux, parce qu'ils sont contre les
Divins préceptes de la Parole, s'en abstient d'apl'ès le Seigneur.
La Troisième raison; c'est que, autant sont éloignés les maux,
autant elJtrent les biens: qu'il en soit ainsi, l'homme peut le voir
pal' la seule lueur natUl'elle, car la chasteté entre quand la lasciveté
a été éloignée, la tempél'ance entre quand l'intempél'ance a été
éloignée, la sincél'ité entre q,uand la ruse a été éloignée, l'amour
et le plaisir de l'amour et de l'amitié entrent quand la haine et le
plaisir de la vengeance ont été éloignés, etc.; et cela vient de ce que
le SeigneUl' entre, et avec Lui le Ciel, en tant que l'homme s'abstient
de faire les maux d'après la Parole, parce qu'alol's il s'en abstienL
d'après le Seigneur. 5. Mais des exemples vont il!ustL'er ce sujet:
Soient pour exemples ces quatre préceptes du Décalogue: Tu ne
commettras point adultère, tu ne voleras point, tu ne tueras point,
tu ne pOl'teras point de faux témoignages, préceptes qui sont Di
vins, parce qu'ils son~ dans la Parole: Celui qui fuit et a en aver
v. 22, '1
338 _L'APOCALYPSE EXPLIQUltE. N" 790.
c'est le vrai; si cette affection du vrai est alol's donnée, c'est parce
que, les maux ayant été éloignés, l'homme est dans les biens pal'
le SeigneuI', et que le bien aime le vl'ai, et le vrai le bien, et qu'ils
veulent être conjoints: celle affection est donnée par le SeigneUl'
Seul, parce que le Seigneur dans le Ciel est le Divin Vrai, et elle est
donnée au moyen de la Parole, parce que le Seigneul' dans l'Église
est la Pal'ole. Secondemel1t. Le;; choses qui, d'après la Parole, sont
dans le magasin de l'homme. dont il vient d'êtl'e parlé, sont sépa-
rées et purifiées par le Seigneur, et les vrais réels y sont démêlés
et séparés d'avec les faux, car le mental spirituel de l'homme ne
peut être formé que de vrais réels, puisque le Ciel n'est pas dans
d'autres vrais, Troisièmement, Ces vrais sont élevés pal' le Sei-
gneUl' d'une manière admirable, et deviennent spirituels, ce qui a
lieu par l'influx du Ciel et p~r suite pal' J'influx des spil'ituels cor-
respondants aux naturels; ces vrais sont disposés là dans une forme
céleste;, on peut voir quelle estceUe forme, dans le Traité DU CIEr.
ET DE L'ENFER, N°' 200 à 212. Quatrièmement, Mais les vl'ais
élevés dans le mental spil'ituel ne sont pas dans une forme na-
turelle, ils sont dans une forme spirituelle; les ''rais dans une
forme spirituelle sont tels qu'ils sont dans Je sens spirituel de la
Parole, mais les vrais dans une forme natUl'elle sont tels qu'ils sont
dans le sens natul'el de la Parole, ces vrais sont distincts et néan-
moins ils font un par les cOl'l'espondances, ainsi qu'il a été illustré
dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°' 87 à 115 : c'est de là
que l'homme après la mOI't, lorsqu'il devient eSlwit, et que son
mental spil'ituel est ouvert, ne pense plus et ne pade plus naturelle-
ment, mais spirituellement. Cinquièmement. Tant que l'homme
,it dans le monde, il ignore absolument ce qu'il pense dans le men-
tal spirituel, il sait seulement ce qu'il pense dans le mental naturel
d'après le meutal spirituel; mais apl'ès la mort l'état est changé,
alors il pense d'après le mental spil'ituel, et non d'après le mental
naturel. Ces choses concernent l'ouverture du mental spirituel, et
sa formation. 7. Quand le mental spirituel de l'homme a été ouvert
et formé, alors le Seigneur forme le mental natut'el, cal' le menlal
naturel de l'homme est formé par le Seigneul' au moyen du mental
spil'ituel; et cela, parce qne le mental spirituel de l'homme est
dans le Ciel, et que son mental naturel e'st dans le monde, cal'
3!lO L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N· 790.
le naturel ne peut être formé, selon le modèle des choses qui sont
dans le Ciel, que d'après le Ciel, et non avant que la communica
tion et la conjonction avec le Ciel aient été faites, La formation est
faite par le SeigneUl' au moyen de l'inllux d'après le mental spki
tuel ,dans le mental naturel.. influx pal' lequel les choses qui sont
dans le mental naturel sont disposées, de manîère qu'elles soient
en correspondance avec celles qui sont dans le mental spirituel,
cOll'espolldance dont il a été traité en beaucoup d'endroits dans les
ARCANES CÉLESTES, et aussi dans le Traité DU CIEL ET DE L'EN
FER. Les choses qui sont dans le mental naturel d'après le menlal
spil'ituel sont appelées vl'ais rationnels, nais mOI'aux~ vrais natu
rels, et en général vrais scientifiques, et les biens qui sont dAns le
mental naturel d'après le mental spil'ituel sont appelés affections
et désirs pOUl' ces choses, et d'après cela pour les pense.', les énon
cer et les fail'e, et en général sont appelés usages. Toules. ces
choses qui sont d'après le mental spiritnel dans le mental naturel
viennent sous l'intuition et dans la perception de l'homme. 8. II
faut qu'on sache que cette formation cie l'un et de l'autre mental
chez l'homme dure depuis son enfance jusqu'à sa vieillesse, et en
suite à éternité; parfois, à partir de l'âge moyen de l'homme jus
qU'à son dernier âge, t't ensuite à éternité; mais néanmoins, après
la vie dans le Monde autrement que dans la vie dans le Monde; et
de même que l'homme est formé, de même il est perfectionné en
intelligence el en sagesse, et il devient homme, car' lout homme
n'est pas un homme d'apl'ès le mental naturel, il est plutôt une
bête, mais il devient un homme pal'l'intelligence et la sagesse d'a
près le SeigneUl', et autant il est intelligent el sage, autant il est
un homme heau Ç,t un ange du Ciel; mais aulant il rejette, étouffe
et pervertit les vr~ls et les biens de la Pal'ole, par conséquent du
Ciel et de l'Église, et par suite refuse l'intelligence et la sagesse,
autant il est un monstr'e ct non un homme, pal'ce qu'autant il est
un diahle. D'après ces considérations, on peut voir qne l'homme est
homme, non par ses parents, mais d'après le Seigneur, par' qui de
nouveau il nalt et est cl'éé; c'est donc là hl' l'égénéJ'alïon et la nou
_ velle Cl'éaIÎon. 9. Ces choses placées comme préliminaires, il va
maintenrnt êlre llarlé de la volonté et de l'entendement de l'homme
créé de nouveau ou régénéré par le Seigneur, et aussi de la charité
Ve:s, ft. CHAPITlŒ TH.ElZIÈME. 3ltl
et de la foi: Sa Volonté, dans l'homme naturel, est formée par le
Seigneur au moyen de l'influx de la chaleur du Ciel à tr'avers le
mental spirituel; la chaleur du Ciel dans son essence est le Divin
Bitn p"océdant du Divin Amour du SeigneUl'; mais l'Entendement
dans l'homme naturel est formé par le Seigneur au moyen de l'iri
flm; de la lumière du Ciel à travers l'homme spirituel; la lumière du
Ci~1 dans son essence est le Divin Vrai procédant du Divin ArnoUl'
du Seigneur: de là il suit que la volonté est formée de biens, ,d'a
Pl'ts lesquels l'homme a l'amoUl' et l'affection, et que pal' suite
l'e1tendement est formé de vrais, d'après lesquels l'homme a l'in
telligence et la sagesse; et comme les vrais ne sont aulI'e chose que
les formes du bien, il s'ensuit que l'entendement n'est autre chose
qœ la forme de sa volonté; il n'y a d'autre différence qu'en ce que
l'e.ltendement voit et la volonté sent; de la il est évident que, telle
es1 pOUl' l'homme la volonté du bien, tel est pour lui .l'entendement
du vrai, ou, ce qui est la 'même chose, que tel est pour l'homme
l'amour, telle est pour lui l'intelligence. Pal' là on voit que, quoi
qm la volonté et reTjtendement soient deux facultés de la vie, ce
pe1dant elles font un, c'est même pOUl' cela que ces deux facultés
de la vie sont appelées le mental. Ceci a lieu dans l'homme natu
rel; dans l'homme spirituel il y a aussi une volonté et un entende
ment, tUais ces facultés sont beaucoup plus rJal'faites, et elles sont
amsi appelées le mental, celles-ci donc le mental spirituel, et
cenes-là le mental naturel. Toutefois elles sont telles chez l'homme
d01t le meutal spirituel a été ouvert et formé, mais tout autrement
chtz l'homme dont le mental spil'ituel a été fermé, et dont le men
tal natUl'el seulement a été ouvert. 10. Les mêmes choses, qui ont
élt dites de la volonté et de l'entendement, peuvent se dire de la
chuité et de la foi, car la volonté est le sujet et le réceptacle de la
ch4l'ité de même qu'elle est le sujet et le réceptacle du bien, et
L'eltendement est le sujet et le réceptacle de la 'foi, parce qu'il est
le ;ujet et le réceptacle du vrai, car la charité tire son tout du bien,
et la foi son tout du vrai, c'est poUl'quoi aussi il est dit le bien de
la charité, et le vrai de la foi: de là il suit, que la charité et la foi
forit un comme la volonté et l'entendement, et que telle est la cha
ri~, telle est la foi: celles-ci ce~endant dans le mental naturel;
mAis, dans le mental spirituel, au lieu de la charité il y a l'amour
342 L' APOCALY PSE EXPLIQUÉE. N' 790.
il m'a aussi été donné de parlel' avec rles hommes qui avaient cru
avoiJ' la foi, mais n'avaient pas vécu la vie de la foi, qui est la cha
rité, et il a été découvert qu'ils avaient été exclus du Ciel: et, outre
cela, il m'a souvent été dit du Ciel, que la vie de l'homme lui l'este,
et que la foi séparée d'avec la vie n'est l'ien.
793. Vers. 5, 6. Bt il lui (ut donné une bouche qui pro
(érait de g.randes choses et des blasphèmes; et il lui (ut donné
pouvoir de (aire (cela) quarante-deux mois. - Et elle oum'it
sa bouche en blasphème contre Dieu, pour blasphémer son
Nom, et son Tabernacle, et ceux qui dans le Ciel habitent.
-Et il lui (ut donné une bouche qui pro(érait de grandes
choses et des blasphèmes, signifie une doctrine détruisant les
biens de la Parole, et profondément ses vrais: et il lui (ut donné
pow)oir de (aire (cela) qum'ante-deux mois, signifie sa des
truction jusqu'à ce qu'il n'y l'estât rien du bien et du vrai: et elle
ouvrit sa bouche en blasphème contre Dieu, signifie la falsifi
cation du Divin Vrai, par conséquent de la Parole qui vient dn
Seigneur, et qui est le Seigneur: pour blasphémer son Nom,
signifie en falsifiant toute sa qualité: et son Tabernacle, signifie
toute la doctrine de l'Église, et le culte qui en dérive: et cel/.X qui
dans le Ciel habitent, signifie les biens et les vrais spirituels d'a
près lesquels existe le mariage céleste.
79!J. Et il lui (ut donné une bouche qui proférait de
grandes choses et des blasphèmes, signifie une doctrine dé
truisant les biens de la Parole, et pro(ondément ses vrais:
on le voit pal' la signification de la bouche, en ce que c'est la doc
trine, d'après laquelle il y a instruction, prédication et ratiocina
tion, ainsi qu'il a été montl'é ci-dessus, N° 782. Si la doctrine est
signifiée pal' la bouche de la bête, c'est parce que dans le Verset
précédent il a été dit qu'ils adorèrent le dragon et sa bête, et que
pal' là il a été signifié la l'econnaissànce de ce dogme; et la récep
tion dans la doctrine; et parce qu'il a aussi été dit ci-dessus, que
la bouche de celte bête'était comme une bouche de lion, et que pal"
là il a été signifié l'instl'Uction, la prédication et la ratiocination,
qui viennent de la docl1'ine reçue; pal' la signification de pro(é
rel' de grandes choses, en ce que c'est enseigner des maux qui
détl'uisènt les biens de la Parole, car le Jgl'and dans la Parole se
Vcrs. 5. CHAPITRE TllElZIÈME. 345
dit du bien, et dans le sens opposé il se dit du mal, tandis que
beaucoup se dit du Hai, et dans le sens .oprosé, du faux; voir ci
dessus, No, 336, 337, !l2!l : comme pal' la bête il est entendu ceux
qui par des raisonnements séparent la foi d'avec la vie, et que ceux
qui font cela détruisent les biens de la Parole, et comme par sa
bouche il est signiûé leUl' doctrine, c'est pour cela que par proférer
de grandes choses, il est signifié détruire les biens de la Parole; et
par la signification de pro{érer des blasphèmes, en ce que c'est
falsi/ier les vl'ais de la Pal'ole, comme ci-dessus, N° 778 : d'apt'ès
ces significations il est évident que pal' il lui fut donné une bouche
(1
car nous avons fait ce que llOUS devions faire. Luc, XVII. '
Il -
que par il lui fut donné pouvoir de fail'e, il est signifié l'acte de les
détruire; et par la signification de quarante-deux mois, en ~èe
que 'c'est la complète vastation et consommation, dont il a été padé
ci-dessus, N° 633, ainsi la destl'Uction' jusqu'à ce qu'il ne reste
rien du vl'ai et du bien; semblable chose a aussi été signifiée par
qua l'ante-deux, "":::n Rois, n. 2!J, - où il est rappol'té que qua
rante-deux jeunes garçons ont été déchirés par deux OOl'S; voir
ci-dessus, N° 781. Dans ce Verset et dans le suivant, il s'agit de
la destruction de l'Église, qui est entièl'ement détl'uite quand ses
vrais sont changés en faux, et ses biens en maux: que ce soit là
ce qui fait la doctrine de la foi séparée d'avec la vie, on peut le
voir en ce que la doctrine' de l'Église est la doctrine de la foi, et
que la doctrine de la vie, qui est appelée Théologie morale, est une
doctrine pal' dehors, utile à l'Église, si l'on veut, mais regardée
comme n'ayant en elle rien du salut, parce qu'elle n'~ rien de la
foi; et cependant la foi sépal'ée d'avec la vie ne vit point, et le non
vivant, c'est-à-dire, le mort, ne sauve personne. On s'imagine que
d'apl'ès la doctrine de la foi séparée l'homme peut croil'e qu'il y a
un Dieu, qu'il y a un Ciel et un Enfer, qu'il y a une vie après' la
mort, que la Parole est Divine, et que pal' conséquent on doit croire
ce qu'elle contient; l'homme, il est vrai, peut savoil' ces choses, il
peut les pensel', et même d'après la lueur de la raison il peut en
quelque sorte les comprendr'e, mais néanmoins il ne peut pas av_oil'
en elles une foi qui reste longtemps après la mort; en effet, la foi
de la vie reste, mais non la foi séparée d'a\'ec la vie, et chacun a
la vie selon qu'il s'abstient des maux, et qu'il les fuit et les a en
aver'sion. parce qu'ils sont contl'e la Parole, ainsi contre le Seigneur;
la foi d'après cette vie reste chez l'homme apl'ès la mort, parce
qu'elle vient du Seign~ur, et que par suite elle appal'tient au Sei
gneur' chez l'homme: d'après ces considérations, on peut voir que
l'homme d'après la foi seule ne peut pas même cl'oire qu'il y a un
Dieu; alors comment pourrait-il croire les autres vérités? il s'en
suit donc que la doctrine de la foi séparée détruit l'Église quant à
tous ses biens et à tous ses vrais. Qu'il en soit ainsi, c'est ce dont
j'ai eu abondamment la certitude par de tels hommes avec qui j'ai
conversé après leur mort; les sectateurs et défenseurs de la foi sé
pal'ée, qui ont seulement neltoyé le dehors de la coupe et du plat,
Vers. 5. CHAPITRE TREIZIÈME. 351.
et non le dedans, ont rejeté, après quelque temps, toutes les choses
que dans le Monde ils avaient dit et avaient cru appal'tenir à leur
foi, et ils reconnaissent pour dieux, soit eux-mêmes, soit d'autres
qui excellent en puissance par des artifices connus en enfer, et
même ils se moquent des vl'ais de la Pal'ole que dans le Monde ils
avaient dit êll'e saints.
797. Et eLLe ouvrit sa bouche en blasphème contre Dieu,
signifie la falsification du Divin Vrai, par conséquent de la
Parole qui vient du Seigneur, et qui est le Seigneur: on le
voit par la signification d'ouvrir sa bouche, quand par la bouche
il est'signifié une doctrine, et par suite l'instruction, la pl'édication
et la raliocination, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, N° 79ft, en
ce que c'est instruire, prêcher et faire des ,'aisonnements j·pal' la si
gnification du bla,çphème, en ce que c'est la falsification de la Pa
J'ole jusqu'à la destruction du Divin Vrai tel qu'il est dans le Ciel,
comme aussi ci-dessus, N° 7i8; et pal' la signification de Dieu, en
ce que c'est Je Divin Vrai, ainsi la Pal'ole; et comme le Divin Vrai
vient du Seigneur, et est le Seigneur dans le Ciel, c'est pour cela
que par le blaSphème contre Dieu il est signifié la falsification dll
Divin Vrai ou de la Parole qui vient du Seigneur, et qui est le
Seigneur j que la Parole soit aussi le Seigneur, parce qu'elle vient
du Seigneur', c'est parce que la Parole est le Divin Vrai, et que le
Divin Vl'ni procède du Seigneur comme Soleil, et ce qui procède
appartient à celui de qui il procède, et bien plus est celui-là même;
c'est pourquoi le Divin Vrai, d'où les Anges et aussi les hommes
tir~nt toute sagesse et toute intelligence, est le Seigneur dans le
Ciel; qu'il soit aussi la Parole, telle quelle est chez nous dans le
Monde, c'est parce que cette Parole est le Divin Vl'ai dans le der
nier de l'ordre, contenant un sens spirituel, qui est le Divin Vrai
tel qu'il est dans le Ciel: mais, SUI' ce sujet, il en sera dit davan
tage ailleurs. D'après ces significations il est évident que pal' (1 la
bête ouvrit sa bouche en hlasphème contre Dieu, il est signifié
1)
montl'er qui et quels sont parmi eux ceux qui falsifient la Pa
l'ole, de telle sorte qu'ils se ferment entièl'ement le Ciel; puis,
qui et quels sont pal'mi eux ceux qui falsifient la Parole, non
pas de manièl;e à se fermel' le Ciel; et ensuite, qui et quels sont
parmi eux ceux qui rie falsifient pas la Parole, et chez qui pal'
conséquent le Ciel peut être ouvel'l ou est ouvert. Dans cet Ar
ticle il sera parlé de ceux qui falsifient la Parole, de telle sorte
qu'ils se ferment entièrement le Ciel; et dans les Articles suivants
il sera parlé de tous les autres en ordre. Se ferment entièrement le
Ciel tous ceux qui chez eux confirment pal'la doctrine, et en même
temps par la vie, que la foi seule sans les bonnes œuvres justifie et
sauve; et cela, parce qu'ils falsifient Ill. Parole, au point qu'elle est
contre le Divin Vrai qui est dans le Ciel, et d'où procède le Ciel;
la Parole peut être falsifiée jusqu'à ce point, et aussi ne pas l'être
jusqu'à ce point: Si ceux-là falsilieut jusqu'à ce point la Parole,
en voici les raisons: 1, Les biens de la vie, qui sont les bonnes
œu-vl'es, ils les considèrent comme rien d'après la doctrine, et ils
ne les font nullement d'après la vie, lorsque cependant le Ciel tout
entier est dans le bien, car le bien appartient à l'amour, et l'amoul'
appartient à la vie; les Anges du Ciel tiennent du bien par les nais
toute sagesse et toute félicité, et la somme et la qualité de la sa
gesse et de la félicité de chaque Ange sont en raison de la somme
et de la qualité du bien d'où dérivent les vl'ais; c'est pourquoi le
bien est l'essence même de la vie angélique, et par suit~ l'essence
du Ciel même; ceux donc qui placent dans la foi S'Ilule le tout du
salut, et ne placent rien dans les bonnes œU\TeS, ne peuvent que
se fermer le Ciel, cal' ils considèrent comme. rien et ne font nulle·
mentie bien dans lequel est le Ciel; et, où il n'y a [las le bien, là
est le mal, et où est le mal, là est l'enfer. 2. Ceux qui placent
dans la foi seule le tout du salut, et pal' suite le tout du Ciel et le
tout de l')i;glise, et ne placent rien de cela dans les biens de la cha
rité, qui sont les bonnes œuvres, méprisent l'amour envers Dieu
et l'amour à l'égard du pl'ochain, et n'en font pas le moindre
cas, lorsque cependant le SeigneUl' enseigne que de ces deux com
mandements la Loi et les Prophètes dépendent, - Matlh. XXII.
3ft à 38; - la Loi et les Prophètes, ce sont toutes les choses de la
Parole; et aussi le SeigneUl' dit au Docteur de la loi, au sujet de
Vers, 6, CHAPITRE TRElZIJ~ME. 353
ces deux commandements: (( Fais cela, et tu t'ivras. )) -Luc, X.
28; - et aimer Pieu et aimel' le prochain n'est autl'e chose que
faire les biens, car \'amoUl' dans son essence, c~est vouloil', et dans
son existence, c'cst faire; car ce que l'homme aime, il le veut, et
ce qu'il veut d'après l'amour, il le fait; c'est aussi pour cela que
le Seigneur dit: (c Celui qui a mes commandements et les fait,
c'e,çt celui-là qui M'aime; celui qui ne 111'aime pas, mes com
mandements ne garde pas. Il - Jean, XIV. 21,211; - il suit
de là que ceux qui considèrent comme rien les bonnes œuvres, les
quelles sont les biens de l~amour, les biens de la charité et les biens
de la vie, appelés dans le Ciel usages, et qui ne les font nulle
ment, se ferment le Ciel, cal' ils n'aiment point Dieu, et n'aiment
point le prochain, et cependant le Ciel est Ciel d'après ces· deux
amours. C'est là principalement falsifiet' la Parole jusqu'à la des
truction du Divin VI'ai, qui dans le Ciel vient du Seigneur, et qui
dans le Ciel est le Seigneur. 3. Ceux qui, et par la doctrine et pal'
la vie, se confirment en ce point, que la foi seule sans les bonnes
œuvres justifie et sauve, se ferment aussi le Ciel par cela qu'ils
excusent les mauvaises œuvres; ils les excusent en ce qu'ils disent
ettroient que les maux ne sont pas vus par Dieu, ou qu'ils sont
remis chez ceux qui ont la foi, selon quelques-uns, chez ceux qui
ont l'assurance de la foi, selon d'autl'es, chez ceux qui ont été jus
tifiés par la foi; c'est pourquoi plusieurs pensent follement ainsi:
cc Qu'importe que je fasse les biens, puisque les biens ne me sau
vent point? et qu'importe que je fasse les maux, puisque les maux
ne me damnent point? Je suis dans la grâce, puisque j'ai la foi; Il
et de celle manière ils vivent pour eux-mêmes et pour le monde,
et ils ne s'abstiennent pas du mal parce que c'est le mal, et ne font
pas le bien parce que c'est le bien; s'ils s'abstienneut du mal, c'est
par crainte de la loi civile, et de l,a perte de la réputation, et non
pal' cl'ainte de la loi Divine et de la vie éternelle; et s'ils font le
bien, c'est par l'amour de la l'écompense, et non pal' l'amour de
Dieu; et cependant telle est la vie, tel est l'homme, (c cueille-t
on du raisin sur des épines, ou des figues sw' des chardons?))
- Mallh. VII. 16: - un tel homme ignore même ce que c'est
que la vie bonne, et ce que c'est que la vie mauvaise; s'il vit comme
citoyen du monde, il croit qu'il vit la vie bonne, lorsque cependant
v. 23.
3M L'APOCALYPSE EXPLTQUf~E. N° 797.
cette vie, s'il ne la vit pas comme citoyen du Ciel, est la vie mau
vaise; il ne distingue pas l'une de l'autre, parce que l'une et l'autre
apparaissent semblahIes dans les externes·: s'il ne les distingue
pas, cela viellt de ce qu'il méprise les bonnes œuvres qui consti·
tuent la vie. De là donc il suit que ceux qui, et pal' la doctrine et
par la vie, se confirment en ce point, que la foi seule sans les bonnes
œuvres justifie et sauve, se ferment entièrement le Ciel. h. Ils se
ferment aussi le Ciel par cela que, quoique leul' vie soit une vie
purement naturelle, qui tire de l'amour, de soi et du monde tout ce
qui la constitue, néanmoins ils s'attribuent le mérite du Seigneur,
en disant de cœul' : li Si seulement je crois avec aSSUl'ance et con
fiance que le Seigneur a souffel't la croix pour moi et pal' là m'a
racheté, j'ai la vie éternelle; et cela, parce que cette justice et ce
mél'ite me sont imputés par la foi, et que pal' les œuvres de la vie
il n'en est rien imputé; Il et cependant il n'y a pas d'imputalif du
mérite pu Seigneur, ni par conséquent de vie imputalive pour
l'homme; mais il y a par le Seigneul' une vie qui est telle qu'il
a été dit ci-dessus dans son Article : c'est pourquoi, s'imputer
le mél'ite dû Seigneur, et ne point vivre selon ses préceptes dans
]a Parole, ainsi ne point vivre par Lui, c'est un hlasphème, pai'ce
que cela enveloppe la possibilité de vivre dans le Seigneur pOUl'
soi-même et pOUl' le monde, ainsi de vivre mal. 5. Ils se ferment
encore le Ciel, pal' cela qu'ils reconnaissent une foi nulle pour la.
foi, ou uJle foi hislOl'ique pOUl' la foi salvifique, ou une foi natul'elle
. pOUl' la foi spirituelle, ou une foi morte pour la foi vive; pal'eille
ment l'assurance de la foi: en effet, ceux-là croient que savoÎl' et
penser ouvl'e le Ciel, et non en même temps vouloi!' et fail'e; et
cependant vouloir et faire, c'est le principal, tandis que savoir et
pensel', c'est le secondaire, car la vie de la pensée de l'homme
vient de l'affection de sa volonté. 6. Ils se ferment aussi le Ciel
par cela qua, comme· l'homm~ ne peul.faire par Ini-même le bien
qui est le bien, et à moins qu'il ne soit méritoire, ils omettent de
fail'e le hien et implorent la foi; et cependant la foi, qui est la foi,
n'existe que d'après la charité, ainsi n'existe que d'après le bien;
la foi, qui alOl's est donnée pal' permission parce qu'ils l'implol'ent,
est la foi du faux d'apl'ès le mal, car où il n'y a pas le bien, là est
le mal, el oil est le mal, lit est le faux, et la foi du faux (l'apl'ès le
Vers. G. CHAPITRE TREiZiÈME. 355
mal est la foi de l'enfer, qui est appelée foi morte, et celle-ci ferme
le Ciel. 7. Le Ciel leur est pl'incipalement fermé pal' l'application
de la Parole à confirmer toutes ces choses, cal' ainsi ils les falsifient
jusqu'à la destruction du Divin Vrai qui est dans le Ciel: en effet,
notre Parole dans son sens spirituel est le Divin Vl'ai tel qu'il est
dans le CieL; si le sens de la lettl'e est falsifié jusqu'à la destruction
de ce Vrai, le Ciel est fel'mé; cal' le Divin Vrai procédant du Sei
gneul' fait le Ciel, et même est le Ciel, puisque là les Anges sont
Anges d"après sa réception. 8. 11 a été dit qu'ils se ferment en
lièrement le Ciel ceux qui, et par la doctrine et pal' la vie, consi
dèrent comme rien les bonnes œuvres d'après ce principe, que la
foi sans les bonnes œuvres justifie et sauve; maintenant il sera dit
en peu de mots comment la doctrine le ferme, et comment la vie
le ferme: La doctrine le fel'me par l'acquiescement, l'affirmation,
la confirmation et la persuasion que la chose est ainsi, cal' alors
l'homme, non-seulement pense qu'elle est ainsi, mais encore il veut
(Ju'elle soit ainsi; si toutefois l'homme fait les' biens, parce qu'ils
ont été commandés dans la Parole, il ne fait d'autres biens que des
biens moraux d'après l'homme naturel, biens qui .viennent de lui,
et mêine ces biens sont méritoires; car tout le faire de' l'homme
vient de son vouloir, et est comme son vouloiJ', puisque le fait n'est
autre chose que la volonté dans son actif; c'est pOUl'quoi, lorsque
l'homme pense et aussi veut que rien de la salvation ne soit dans
les œuV1'es, il ne peut faire des biens qui diffèrent de leur ol'igine.
Tels sont beaucoup d'Él'Udits qui ont confil'mé chez eux la foi seule
par la prédication et par des écrits; leur mental, dans le Monde spi
rituel, appal'aH comme couvert d'un voile, ou comme enveloppé
d'une nuée épaisse, qui empêchent d'entrer la lumièl'e ou le Vrai du
Ciel, ainsi chez eux est fel'mé le Ciel. Mais la Vie selon cette doc
trine ferme entièrement le Ciel, pal'ce que leur foi est, que les biens
de la vie ne 'sauvent point, et que les maux de la vie ne condamnent
point. 9. C'est la même chose, de dire que le Ciel a été fermé à
l'homme, ou de dire que le mental supél'ieUl' de l'homme, qui est
appelé mental spil'ituel, a été fermé, car le mental spirituel de
l'homme est son Ciel; c'est pourquoi pal' lui l'homme a conjonctioll
avec le Ciel, et le mental naturel est son monde, c'est pourquoi par
lui l'homme a conjonction avec le monde: mais comment le mental
L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. [1;" 797.
35ô
spil'ituel est ouvert, et ainsi comment l'homme a communication
et conjonction avec le Ciel, cela a été exposé ci-dessus, N° 790.
798. POUl' blasphémer son Nom, signifie en falsifiant toute
sa qualité: on le voit par la signification de blasphémer, en ce
que c'est falsifier le Divin Vrai, ainsi la Pal'ole, qui vient du Sei
gneur et qui est le Seigneur, comme ci-dessus, N° 797; et pal' la
signification du Nom, en ce qu'il est la qualité de la chose et de
l'état, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, N°' 1118, 676; ici, toute
la qualité du Divin Vrai ou de la Parole, pal'ce qu'il est dit son
Nom ou celui de Dieu; que par le Nom ùu Seigneur dans la Pa
role il soit entendu tout bien de l'amour, et tout vl'ai d'apl'ès ce
bien, par lesquels il est adoré, on le voit ci-dessus, No' 1.02, 135,
696; d'après ces explications, il est évident que par (1 blasphémer
. le Nom de Dieu, Il il est signifié falsifiel' toute la qualité du Divin
Vrai ou de la Parole, puis aussi tout bien et tout vrai par lesquels
le Seigneur est adoré. Que ceux qui séparent la foi d'avec les bonnes
œuvres, et pal' la doctrine et par la vie, falsifient toute qualité lIu
Divin VI'ai, ou tontes les choses de la Parole, cela a été exposé
dans l'Article précédent; on peut le conclUJ'e de ce qui a été dit
çà. et là ci-d~ssus, à savoit', qu'ils excluent l'amOlli; et la chal'ité,
d'après lesquels sont faites les bonnes œuvres, et desquels la foi
tire son essence, atin qu'ils ne soient conjointement avec la foi le
moyen de salvation; par là, non-seulement ils falsifient les choses
ùe la Pal'Ole, où il est donné des instructions sur l'amour envers
Dieu et SUI' l'amour à l'égal'd du prochain, mais aussi ces passages
où. il est dit, œuvl'es, faits, opél'el' et faire; et quand ces choses
sont falsifiées, toutes les autres choses de la Pal'ole sont aussi falsi
fiées, car toutes les auIres choses de la Parole, qui sont appelées ses
vrais, vivent par celles-là, et quand la vie est soustraite, les autres
choses sont mortes: et, outre cela, dans la Parole il y a partout le
mariage du bien et du ~J'ai, comme il a été souvent dit et montré
ci-dessus; c'est pourquoi, quand le bien est Oté, le vrai qui reste
est falsifié, et le vrai falsifié est le faux; que par les raisonnements
qui confirment la foi seule ou séparée, toutes les choses de la Pa
role soient falsifiée~, cela sera illnstJ'é par plusieurs exemples à la
fin de ce Chapitl'e, où il sera expliqué ce que signifie le nombre 666.
~omme dans les Itglises Chrétiennes, dans lesquelles la foi seule a
Vers, 6. CHAPITRE TREIZIÈME. 357
été l'eçue comme tête de leUl's doctrinaux, il y a des él'Udits et des
simples, et qu'il y en a qui séparent la foi d'a"ec les biens de la
vie, et d'autres qui conjoignent la foi avec ces biens, ainsi les uns
qui falsifient beaucoup la Pal'ole, et d'autres qui la falsifient peu;
et comme dans le précédent Article, il a été traité de ceux qui fal·
sitient la Pal'ole au point qu'ils se ferment entièr'ement le Ciel, ici
maintenant il sera traité de ceux qui falsifient la Parole, mais non au
point de se fermel' le Ciel; ce sont ceux qui chez eux contil'ment
que la foi, qui justifie et sauve, produit les biens de la vie, comme
l'arbl'e produit les fruits; chez ceux qui confirment celte doctrine
par la vie, le Ciel n'est point fermé, mais le derniel' du Ciel, où
.est l'entrée,_ est ouvert: les causes sont les suivantes; 1. Ils ren
versent en sens contraire l'ol'dre Divin, qui est que la charité pro·
duise la foi, et non que la foi produise la chal'ité; mais néanmoins
chez ceux qui conlirment celte conjonction par la doctl'ine et par
la vie, cet ordre inverse peut ensuite êtl'e retourné, et quand i} a
été retourné, ils entrent dalls le Ciel dans' ses derniers; s'ils n'en
trent pas dans l'intél'ieur, c'est parce que leur foi, pal' laquelle iis
ont Cl'U qu;i1s étaient justifiés et sauvés, tient plus des faux que des
",'ais, et que dans les derniel's du Ciel sont ceux qui sont dans les
faux d'après la doctl'ine et la religion, mais néanmoins dans le bien
de la vie; ICUl'S faux sont des apparences du vrai d'après le sens de la
lettre de la Parole, qui toutes ont pour /ln la vie. Il ell est pl'Csque
de même pour quiconque est à l'éformer'; celui-là se forme d'abord
une doctrine d'après la Parole, et il y sépare les choses qu'il faut
croire, et celles qu'il faut faire; celles qu'il faut croire il les appelle
foi, et celles qu'il faut faire il les appelle charité; mais comme chez
tous l'ordre par naissance ést l'en versé en sens contraire, il consi
dère la'foi en premier lieu, et la chat'ité en second lieu; si cepen
dant il vit la vie de la foi, qui est la charité, I('ordre est l'etoul'Dé et
l'établi par degrés, et par.la charité il vit la foi; alol's autant sa foi
se compose de vrais l'éI,lls, autant il entre dans le Ciel; car, ainsi
qu'il a été dit ci-dessus, le Divin Vrai procédant du Seigneul' fait
le Ciel, et est le Ciel: d'après ces considérations, on peut voir d'où
vient que la foi aujourd'hui est devenue la premièl'e et la principale
cllose de l'Église, 'à savoir, parce qu'on a suivi l'ol'dl'e l'envel'sé en
sens conll'ail'e par naissance, ct pal'ce que la vie ùu monde a plu,
358 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 796.
,
3<>0 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 798.
n'est pas moral naturel, mais est mOl'al spirituel: or, comme la
charité vient de l'amour de faire le bien à cause du bien, ainsi d'a
près le bien, p~r conséquent d'apl'ès le SeigneUl', il s'ensuit que
faire le bien d'après la chal'Ïté est spil'ituel; mais que faire le bien
d'après l'obéissance, parce que cela vient de l'amour de la )Iécom
pense, est uatUl'eI. C'est là le natul'el, dans lequel sont ceux qui
sont dans J'entrée vers le Ciel, où viennent aussi ceux qui font
seulement le bien d'après l'obéissance, lesquels sont· ceux qui chez
eul', pal' la doctrine et par la vie, conOl'ment que la foi pl'oduit
les bonnes œuvres comme l'arbre produit les fruits. h. En oulre,
il faut qu'on sache que ceux qui croient que la foi produit les bonnes
œuvres comme l'arbre produit les fruits croient aussi que le Ciel
lem' est donné pOUl' lot avant que les maux soient éloignés, et ce
pendant tant que les maux sont chez l'homme, les biens qu'il fait,
quels qu'ils soient, ne sont pas des biens, car d'un arbre mauvais,
il ne peut venir que des fruits mauvais; c'est pOUl'quoi l'unique ehe
min pOUl' aller au Ciel, c'est que l'homme s'abstienne des maux d'a
près la Parole, parce qu'ils sont des péchés, lesquels, à moins qu'ils
ne soient d'abord éloignés, s:opposent à ce que le Seigneur puisse
entrer et donner le Ciel. La cinquième cause, si ceux qui, par la
doctrine et pal' la vie, se confirment en cela, que la foi produit les
bonnes œuvres comme l'arbre produit les fruits, ne se ferment pas
le Ciel, c'est qu'ils ne falsifient pas la Parole comme ceux qui croient
la justification et la salvation par la foi sans les bonnes œuvres;
ceux qui croient la foi sans les bonnnes œuvres falsifient tous les
passages de la Parole, où amour, charité, biens, œuvres, faits,
opérer et faire, sont mentionnés et commandés, et cela jusqu'à la
destruction du Divin Vrai dans les Cieux, en entendant par ces ex
pressions ou la foi, ou les biens moraux et civils du monde, ou
qu'elles ont été employées seulement pour le vulgaire à cause de la
simplicité de sa foi, détruisant ainsi le Divin Vrai même par des ar
gumentations sur l'impuissance de l'homme à accomplir la loi, sur
là nature du bien fait pal' l'homme en ce que ce bien n'est pas le bien,
et sur l'éloignement du mérite qui s'attache aux biens qne l'homme
fait: mais ceux qui adjoignent simplement à la foi les bonnes œu
vres ne falsifient pas tous ces passages de la Parole, et pal' consé
quent n'éloignent de l'amour de Dieu ni la foi, ni d'après elle l'opéra
vin Bien et mettre en silreté contre les maux; pal' élever SUI' le
rocher, il est signifié instruire dans les vrais antérieurs. Dans le
Même: « Jéhovah! qui séjournera dans ton tabemacle? qui
habitera en la montagne de ta "ainteté? Celui qui marche
intègre, et qui fait la justice et prononce la vérité. 1) - Ps.
XV. 1, 2; - ici aussi, par le tahel'Dacle il est signifié l'Église
quant au bien de l'amour, pal' conséquent aussi le bien de l'a
rnoUl'; par la montagne de sainteté, pal' laquelle est entendue Jé
rusalem , il est signifié l'Église quant aux 'vrais de la doctrine
d'après ce bien; de là on sait ce qui est signifié par y séjoUl'nel';
celui qui marche întègre signifie celui qui est dans le bien quant
à la vie et dans les vrais quant à la Q.octrine; c'est pourqu0i il
est dit «( qui fait la justice et prononce la vérité; Il et par fail'e la
justice il est signifié être.dans le bien quant à la vie, et pal' Pl'O
noncel' la vérité, être dans les vrais quant à la doctrine. Dans le
Même: (1 Je demeurerai dans ton tabernacle à éternité, je me
mettrai en sûreté sous le couvert de tes ailes. )) - Ps. LXI.
5; - demeurel' dans le tabernacle à éternité signifie être dans le
Divin Bien de l'amour; se melll'e ell slÎrété sous le couvert de tes
ailes signiOe dans les Divins Vrais, cades ailes de Jéhovah signi
fient les vrais spirituels. Dans Ésaïe: Cl Il a été affermi par mi
séricorde, son trône; et il s'est assis sur lui dans la vérité,
dans le tabernacle de David,jugeant et recherchant le juge
ment, et hâtant lajustice. -XVI. 5 ô-ces choses ont été dites
1)
du Seigneur; le Ciel qui a été affermi pat' Lui, et par suile l'É
.glise, sont signifiés par le trône qui a été affermi par misél'icorde;
par «( il s'est assis sur lui dans la vérité, dans le tabel'nacle de Da
vid, li il est signifié que le Seigneul' y règnel'a par le Divin Vrai
d'après le Divin Bien; par David 'est eutendu le Seigneur quant à la
Royauté qui est le Divin Vrai, et par son tabernacle est signifié lé
Divin Bien; pal' le jugement il est signifié le vrai de la doctrine,
parce que de ce vrai pl'ocède tout jugement, et pal' la justice le bien
de l'amour, l:un et l'autre par le Seigneur chez ceux qui sont dans
le Ciel et dans l'Église. Dans le Même: (1 Regarde Sion, la ville
de notre fête solennelle; que tes yeux roient Jérusalem, l'ha
bitacle tranquille, le tahernacle qui ne sera point déplacé;
ôtés lW serO/lt point ses pieux il perpétuité, aucurt de lies cor
Vers, G. CHAPITRE TREiZIÈME. 365
dages ne sera rompu. li-XXXIII. 20;-ici, par Sion il n'est
pas entendu Sion, ni par Jérusalem Jérusalem, mais il est entendu
le Ciel et l'Église quant au bien de l'amour et au vrai de la doc
trine; ils sont l'habitacle tranquille et le tabernacle qui ne sel'a
point déplacé; par les pieux qui ne sel'ont point ôtés, il est signifié
l'affermissement pal' les Divins Vrais; et par les cOl'dages qui ne
sel'ont point rompus, il est signifié la conjonction par le Divin Bien.
Dans Jérémie: Il Mon tabernacLe a été dévasté, et tous mes
cordages ont été rompus; mes fils sont sortis d'avec Moi~ et
ils ne sont plus; plus personne qui tende mon tabernacle, et
qui dresse mes courtines. J) - X. 20; - par le tabernacle qui a
été dévasté est signifiée l'Église dans laquelle il n'y a plus le bien;
par les cordages qui ont été rompus, il est signifié que la conjonc
tion est nulle; par les fils qui sont SOI'tiS et ne sont plus, il est si
gnifié qu'il n'y a plus aucun vl'ai; par Il plus personne qui tende mon
tabernacle, et qui dresse mes courtines, » il est signifié que dans
l'Église il n'y a plus personne qui enseigne le bien de l'amour et le
vrai d'après ce bien; les cOOl'tines signifient les vrais qui naissent
du bien et -qui le couvrent. Dans le Même: c( Dévastée a été toute
1
la terre, tout fi coup oilt été déMstés mes tabernacles, en un
moment mes courtines.» - IV. 20;- pal' la tel're qui a été dévas
tée est signi.fiée l'Église; par les tabernacles, qui ont été dévastés,
sont signifiés ses biens, et pal' les courtines sont signifiés ses vrais.
Dans le Même: c( Nébuchadnessar, l'oi de Babel, prendra leur,ç
tabernacles et leurs tl'ollpeaux; leurs courtùlCs, et tous leurs
vases, et leurs chameaux il enlèvera " pour lui. » - XLIX. 29;
- ces choses ont été dites de la vastalion de l' Arabie, par laquelle
est signifiée l'l~glise qui est dans les vrais d'apl'ès le bien; les biens
de cette Église sont signifiés pal' leurs .tabernacles et pal' leurs
troupeaux, et les vrais par les courtines et par tous les vases, et
les connaissances du vrai pal' les chameaux; par Nébuchadnessal',
roi de Babel, sont signifiés les maux et les faux qui dévastent. De
sem.blables choses sont signifiées pal' les tabernacles de l'Arabie
dans David, - Ps. CXX. 5. - Dans Jérémie: (( Vers Sion vien.
dront des pasteur3 et leurs tl'ollpeaux; ils planteront contro
elle des tabernacle,~; ils paitront chacun leur espàce. l) - VI.
3; - pal' i~S choses (~sl aussi décrite -la vastation de l'Église quant
366 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. j'i0 799.
dans l'i~glise où est le bien; cc selon les jours du temps fixé, l) si
Vers. 6. CHAPITRE TREIZIÈME.
367
gnifie jusqu'à ce que ces connaissances pél'issent. Dans Zacharie:
l'ole, ceux qui ne savent pas, et ne veulent pas savoil', que la foi
soit autre chose que croire les choses qui sont dans la Parole et les \
faire; car ils voient que croire et fail'e, c'est la foi, et que croire et
ne pas fail'e, c'est la foi de bouche et non de cœur, ainsi hors de
l'homme et non en dedans de lui. Si ceux-ci font (ou mettent en.
pratique), ils cl'oient que la foi consiste à croil'e qu'il y a un Dieu,
qu'il y a un Ciel etun Enfer, qu'il y a une vie après la mort, qu'ai
mer Dieu et aimer le prochain, c'est fail'e les commandements qui
sont dans la Pal'Ole; puis aussi, autant ils l'enoncent aux maux, les
l'uient et les ont en aversion, parce qu'ils sont des péchés, autant
ils font ces commandements d'après Dieu et non d'après eux
memes : eux aussi croient que le Seigneur est venu dans le monde
pour sauver ceux qui croient en Lui et fout ce qu'il a enseigné.
3. Comme ils ne savent pas et ne veulent pas savoir que la foi soit
autre chose, ils ne reconnaissent pas la justification et la salvation
pal' cela seul qu'on croit que Dieu le Père a envoyé son Fils afin
que pal' son sang il devint pl'opitiation, l'édemption et sal"ation;
cal' ils perçoivent que croire cela seul, et ne vine nullement la vie
de la foi, qui est la charité, c'est se damner plutôt qU'être justifié;
si cela damne plus, c'est parce que c'est la foi du faux et non la
foi du vrai, cal' c'est la foi qu'il y a misél'icol'de immédiate, qu'il y
a réformation et régénération sans les moyens, qu'il y a imputation,
qu'il y a pl'opitiation, qu'il y a intercession, et cependant aucune
de ces choses n'existe; et en ontre, il n'est pas vl'ai qu'un' Fils né
d'étel'Dité ait été envoyé dans le monde pal' le Père; il n'est pas
Vl.'ai que le Père soit rendu pl'opice pal' le sang du Fils; et illl'est
pas nai que le Seigneur ait transporté SUI' Lui les péchés, et ait
ainsi l'acheté, sans parler de plusieurs autœs choses; toutes ces
choses, en tant qu'elles sont des apparences du vrai d'après le sens
372 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 800.
aux saints, et de les vaincre. )1 Mais afin que les ministres, qui sont
initiés dans ce dogme quand ils entrent dans le sacel'doce, et d'a
près eux le peuple de l'Église, ne soient infectés du venin 'Préparé
par d'astucieux raisonnements, d'après lequel ils ne peuvent que
mourir, je vais résumer les argumentations qui viennent d'être
rapportées SUl' la séparation de la foi d'avec les biens qui doivent
êtl'e faits par l'homme, et aussi les conjonctions fallacieusement
liées, par lesquelles ils procèdent de quelque chose à rien, ou du
vrai au faux, et je vais présenter à la lumière, devant un entende
ment quelque peu illustré, les abominables faux du mal et maux
du faux, qui sont contenus dans ce dogme plus qu'hérétique, et qui
en découlent continuellement. PREMIÈREMENT. Que lli foi a été
donnée comme moyen de salvation, parce que l'homme ne peut
faire le bien par lui-même: que l'homme ne puisse faire le bien
par lui-même, cela est vrai; et comme l'homme ne peut avoir au
cune foi' par lui-même, il s'ensuit qqe, de même qu'il ne peut faire
aucune chose par lui-même, de même aussi il ne peut croire aucune
chose par lui-même; en effet, quel est l'homme de-l'Église, qui ne
reconnaisse que la foi vient de Dieu et ne vient pas de l'homme?
de là donc on doit dire de la foi absolument les mêmes choses que
des œuvres: on dit des œunes : Si elles viennent de J'homme, et
quand elles viennent de l'homme, elles ne justi6ent point; ce seI'a
la même chose, si la foi vient de l'homme, et quand elle vient de
l'homme; et cependant chacun croit par soi-même, car c'est mani
festement en soi, comme par soi, que chacun pense et veut penser
ce qui appartient à la foi; si donc il n'en est pas de la foi autrement
que des œuvres, il s'ensuit qu'il n'y a que les élus qui puissent avoir
la foi et être sauvés, ce qui renferme la prédestination, de laquelle
découle de toute manière chez des méchants la sécurilé de la vie, et
chez des bons la privation de toute espérance, d'où résulte le déses
poil', et cependant tous ont été prédestinés pour le Ciel, et sont ap
pelés Élus ceux qui apprennent les vl'ais et qui les font: puisqu'il
en est de la foi de même que des bonnes œuvres, il s'ensuit aussi
que l'homme ne peut et ne doit agÎl' autrement que comme un au
tomate, ou comme une chose qui n'a aucune vie, en attendant de
Dieu l'influx pour se mouvoir, et qu'ainsi il doit aller sans rien pen
ser ni rien vouloil' de ce qui a été commandé dans la Parole, lors
Vllrs. i. CHAPiTRE TREiZiÈME. 3i5
que cependant un tel homme pense et veut continuellement quelque
chose par lui-même; et comme ce qui vient de l'homme vient,
non pas de Dieu, mais de l'enfer, et que ~pendant penser et vou
loir d'après l'enfer, c'est penser et vouloir contl'e Dieu, et que
deux opposés n'existent pas ensemble, un tel homme devient ou
insensé ou athée. Si par la suite quelqu'un dit que la foi, parce
qu'elle a été donnée comme moyen de salvation, peut être reçue
par l'homme comme par lui-même, il dit vrai, mais avoir foi,
c'est-à-dire, penser comme pal' 'soi-même que telle chose est de
telle manière et pal' suite l'énoncer, et ne p6uvoil' vouloir, pal'ce
qu'ainsi c'est comme pal' soi-même, c'est annihiler la foi, car l'un
sans l'autre est une non entité (non em). Mais si quelqu'un dit
que la foi qui justifie consiste seulement à croire que Dieu le Père
a envoyé son Fils, afin que par sa passion de la cl'oix il flt propi
tiation, rédemption et salvation, cela ne renfel'me aucune chose à
faire, par la raison même que c'est l'imputation qui sauve; mais
comme dans cette croyance il n'y a aur.un vrai du Ciel, ainsi qu'il
a été démontré en son lieu, il s'ensuit que la foi du faux, qui est la
foi morte, justifie. SECONDEl\fENT. Que néanmoins Dieu opère
.
les biens chez l'homme à l'insu de celui-ci:. que Dieu opèl'e
les biens chez l'homme, cela est vrai; et il est vrai aussi qu'il en
opère un très-grand nombre à l'insu de l'homme, mais toujours
est- il que les choses nécessaires à la salvalion, Dieu donne à
l'homme de les percevoir; en effet, Dieu opère de manièl'e que
l'homme pense et dise les choses qui appartiennent à la foi, et qu'il
veuille et fasse celles qui appartiennent à l'amour; quand l'homme
par suite pense, dit, veut et fait, il ne peut absolument que pen
sel', dire, vouloir et faire comme par lui-même:; Dieu opère chez
l'homme dans les choses qui sont par Lui dans l'homme, à savoir,
dans les vrais qui appartiennent à la foi, et dans les biens qui ap
partiennent à l'amour; c'est pourquoi quand Dieu présente ceux-là
dans l'entendement et ceux-ci dans la volonté, il semble à l'homme
qu'ils sont à lui, et qu'il les produit; penser et dire et aussi vou- ,
loir et fail'e autrement d'après Dieu, per'sonne ne le peut: il suffit
que l'homme sache et reconnaisse que ces choses viennent de Dieu;
cette opération Divine elle-même se fait souvent à l'insu de l'homme,
mais les effets par suite sont faits, l'homme le sachant: ainsi est
376 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' 802.
entendu, II qu'un homme ne peut prendre rien, à moins qu'il
ne lui ait été donné du Ciel. Il - Jean, III. 27; - II Jésus
dit: Sans moi vous Re pouvez. faire rien. II - Jean, XV. 5.
- Si l'homme 1 quand il pense les vrais, et quand il fait les hiens,
n'en avait pas conscience, par cette raison que les vrais et les
biens ne viennent pas de lui, l'homme sel'ait, ou comme un animal,
ou comme une souche, ainsi ne pourl'ait ni pensel' ni vouloir au
cune chose de Dieu ou aucune chose venant de Dieu; par consé
quent il ne pourrait pas etre conjoint à Dieu par la foi et l'amour, ni
vivre éternellement: la différence entre les animaux et les hommes,
c'est que les animaux ne peuvent pas penser et dire les nais, nj
vouloir et faire les biens d'après Dieu, tandis que les hommes le
peuvent, et ainsi peuvent croire les choses qu'ils pensent, et aimér
celles qu'ils veulent, et cela comme pal' eux-memes; si ce n'était
pas comme par eux-memes, l'influx Divin et l'opération Divine trans
flueraient et ne sel'aient pas l'eçus, l'homme serait, comme un vase
sans fond qui ne \'eçoit rien de l'eau qu'on y vel'se; la pensée de
l'homme est le réceptacle du vrai, et sa volonté le réceptacle du
bien, et il n'y a pas de réception à moins q~e l'homme n'en ait
conscience: et s'il n'y avait pas réception, il n'y aurait pas le ré
ciproque, qui fait que ce qui est- de Dieu appartienne pour ainsi
dire à l'homme; tout agent qui veut se conjoindre à un autre doit
nécessaÏl'ement avoir quelque chose comme lui appartenant avec
quoi il se conjoigne, autrement il n'y a pas de réagent, et où il n'y
a pas action et en même temps l'éaclion, il n'y a pas conjonction;
les choses chez l'homme, avec lesquelles Dieu, qui est le seul
Agent, se conjoint, sont l'Entendement et la Volonté; ces facultés
appartiennent à l'homme, et quand elles agissent, quoique ce soit
d'après Dieu, elles ne peuvent agil' autrement que comme d'apl'ès
elle·memes; maintenant il suit de là, que les vrais et les biens, qui
ne sont pas faits ainsi, ne sont pas quelque chose. Mais des exem
ples vont illustrer ce sujet: Il.a été commandé, dans la Parole,
que l'homme ne commettl~a point adultère, ne volera point, ne
tuera point, ne portera point de faux témoignages; que l'homme
puisse faire r.es choses par lui-meme, cela est notoil'e; que l'homme
puisse s'en désister, parce que ce sont des péchés, cela est encore
notoire; mais néanmoins il ne peut pas s'en désistel' d'apl'ès lui
Vers, 7. CHAPITRE TREIZIÈME. 3'77
même, mais c'cst d'après Dieu; or, quand il s'en dêo;iste par Dieu,
l'homme èependant pense qu'il veut s'en désister parce qu~ ce sont
des péchés, ainsi il s'en désiste comme par lui-même; et quand
cela a été fait, comme alors il appelle l'adultère un péché, il vit dans
la chasteté et il aime la chasteté, et cela aussi comme par lui
même; et pal'ce qu'il appelle le vol un péché, il vit dans la sincé
rité et il aime la' sincérité, et cela aussi comme par lui- même;
quand il appelle te meurtre un péché, il vit alors dans la charité et
il aime la charité, et cela comme par lui-même; quand il appelle
le faux témoignage un péché, alors il vit dans la vérité et dans la
justice, et il aime la vérité et la justice, et cela comme pal' lui
même; et quoiqu'il vive dans ces choses et qu'il les aime comme
par lui-même, cependant il vii en elles et les aime d'après Dieu;
car tout ·ce que l'homme fait comme .par lui - meme d'après la
chasteté même, la sincérité même, la charité même, la vérité même
et la justice même, il le fait d'après Dieu l et p1'.r suite ce sont des
biens; en un mot, toutes les choses, quelles qu'elles soient, que
l'homme fait ainsi comme par lui-même, après que les maux
ont été éloignés, viennent de Dieu, et sont des biens; mais toutes
les choses que l'homme fait, avant que ~es maux aient été éloignés,
quoiqu'elles soient des œuvl'es de chasteté, des œuvres de sincérité,
des œuvres de charité, des œuvres de vérité et de justice, ne sont
pas cependant des biens, parce qu'elles viennent de l'homme. Puis
que toutes les œUVI'es, tant celles qui sont faites d'apl'èsDieu que
celles qui ne sont pas failes d'après Dieu, ne peuvent être exécu
tées autrement que par l'homme, ou comme par lui-même, on voit
clairement pourquoi dans la Parole il est dit tant de fois, œuvres,
faits, opérer et faire, ce qui n'aurait en aucune manière été dit
ni commandé, si les œuvres étaient faites par Dieu à l'insu de
l'homme, selon le sens intérieur de la doctrine de ceux qui sépa
rent la foi d'avec les bonnes œuvres. TROISIÈMEMENT. Que les
maux que fait l'homme justifié par la loi ne sont pas des pé
chés, mais sont des infirmités de sa nature, et que les'maux
de propos déterminé ou volontaires sont "emis ou aussitôt ou
après quelque pénitence de bouclte : c'est la confession de ceux
qui ont scruté plus profondément, et sont entrés dans les al'canes
de la séparation de la foi d'avec les llonnes œuvres, avec vaI'iélé
3iS L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' 802.
les font, ou ils croient qu'ils sont licites; et ceux qui croient qu'ils
sont licites, ceux-là les font quand ils en ont le pouvoir; mais qu'ils
sachent que leur foi n'est pas la foi, que leUl' piété n'est pas la
piété, et que leurs biens ne sont pas des biens, cal' ils jaillissent
des impUl'etés qui sont intériem'ement cachées chez l'homme; les
externes tirent des internes tout ce qui leur appartient; en effet, le
8eigneUl' dit: «(Pharisien al)eugle! nettoie pre-;n-ierement l'in
térieur de la coupe et du 1llat. afin qu'aussi leur extérieur de
vienne net. 1> - Mfltth. XXlIl. 26.- D'après ces considél'ations,
on peut maintenant voir que, si l'homme pouvait accompli l' toutes
les choses de la Loi, s'il donnait beaucoup de choses aux pauvres,
s'il faisait du bien aux orphelins et aux veuves, et même s'il ùon
nait à mangel' à ceux qui ont faim, à boire à ceux qui ont soif, s'il
recueillait les étrangers, revêtait les nus, visitait les malaùes, allait
vers ceux qui sont enchaînés en prison, s'il prêchait avec courage
l'Évangile, conveI'lissait les gentils, fréquentait les temples, écou
tait avec dévotion les prédications, participait souvent chaque année
au sacrement de la Cène, s'adonnait aux prièl'es, et faisait plusieurs
autl'es choses de ce genre, et que son Interne n'ait pas été ~U1'ifié
de la haine et de la vengeance, de l'astuce et de la malice, de la
non-sincérité et de l'injustice, du plaisÏl' honteux de l'adl,lltère, de
l'amour de soi et pal' eonséquent de l'amour de commandel' et du
faste de la propre intelligence, du mépris des autres en les compa
rant à soi, et de tous les autres maux et des faux qui en dérivent,
toutes ces œuvres néanmoins sont hypocrites, et viennent de l'hom
me lui-même, et non du Seigneur. Mais ces mêmes œuvres, quand
l'Interne a été purifié, sont toutes des biens, parce qu'elles ont été
faites par le Seigneur chez l'homme qui ne peut que faire de telles
œuvl'es, parce qu'il est dans la foi et dans l'amour de les faire.
Cela est devenu indubitable pour moi par mille Exemples dans le
Monde spÏl'ituel : J'ai entendu qu'il était donné à plusieurs de se
rappeler les actions de letu' vie dans le Monde, et d'énumérel' les
biens qu'ils avaient faits; .mais quand leur Interne était ouvert, on
découvrait qu'il était plein de toute sOl'te de maux et de faux: et
alors il leur était révélé que les biens qu'ils avaient énumérés ils
les avaient faits par eux-mêmes, parce qu'ils les avaient faits pOUl'
eux-mêmes et pour le monde, et qu'ils regorgeaient de maux par
Vers. 7. CHAPITRE TREIZIÈME. 385
tionnée, et qu'ils n'y sont pas, si l'interne n'a pas été purifié; que,
où il y a la foi et l'amoUI', là est le Ciel; et que, où il n'y a pas la
foi et l'amour, là est rEnfel'. Sur ce sujet, voir de plus gl'ands dé
tails ci-dessous, N° 825.
80lt. Vers. 8, 9. Et l'adoreront tous ceux qui hâbitent sur
la terre, desquels n'ont point été écrits les nOms dans le Livre
de vie de l' Agneau~ tué dès la fondation" ~du monde. - Si
quelqu'un a oreille, qu'il entende. - Et l'adoreront tous ceux
qui habitent sur la terre, signifie la nécessité de l'econnaissance
par ceux qui sont nés au dedans de l'Église: desquels n'ont point
été écrits les noms dans le Livre de vie de l'Agneau, signifie
pal' tous ceux qui ne sont point devenus spirituels au moyen de la
régénération par le Seigneur: tué dès la fondation du, monde,
signifie dont le Divin n'a point été reconnU" dans l'Humain à partir
de la première instauration de cette Église: si quelqu'un a oreille,
qu'il entende, signifie la réception par ceux qui sont dans l'en
tendement du vrai et par sllile dans la pel'ception du bien~
S05. Et l'adoreront tous ceux qui habitent sur la terre,
signifie la nécessité de reconnaissance par ceux qui sont nés
au dedans de l'Église: on le voit par la signification d'adorer,
en ce que c'est reconnaHre et croire qu'une chose est ainsi, et pal'
suite la recevoit' pal' la doctrine et par le culte; que ce soit là ce qui
est signjfié pal' adorer, on peut le voil' d'après ce qui a été dit ci
dessus, No> 789, 790, où il a été expliqué ce qui est signifié par
Cl ils adorèrent le dragon qui avait donné pouvoir à la bête, et ils
dalls de purs faux d'apl'ès le mal; et il est dit que pal' là le pro
phète portait ['iniquité de [a maison d'Israël, - Vers. h, 5,
- par là néanmoins il n'ôta pas les iniquités des Israélites, mais
seulement il les représenta, et cela parce que le Prophète signifiait
la doctrine d'après la Parole, ainsi l'Église quant à la doctrine et
par suite quant au culte. Semblable chose est aussi entendue par
porter les iniquités, 10l'Sflu'il s'agit du Seigneur, qui fut le plus
grand Prophète, car en Soi il a représenté Lui-Même comment
l'Église Juive traitait outl'ageusement le Di"in Vrai, ou la Parole,
puisqu'il était Lui-Même la Parole; c'est pourquoi, lorsque les
Juifs l'ont flagellé, lui ont 'craché à la face, l'ont frappé avec le
bâton, lui ont mis une couronne d'épines, lui ont donné du vinaigl'e
à hoire, ont partagé ses vêtements, et enfin l'ont crucifié, toutes
ces choses étaient des l'eprésentatifs de l'état de cette Église; voir
ci-dessus, Na, 83, 1.95 f., 627 f., 655; cela est donc signifié par
porter les iniquités, de mêm~ aussi en ce qu'il a supporté les tenta
tions les plus graves de toutes. Mais transporter 5U1' soi les péchés
d~s autres, et les Oter au moyen de douleurs et de punitions ad
mises en soi, cela est contraire à la nature de l'abolition des pé
chés, car les péchés ne SOllt abolis que pal' la pénitence de vie de
celui qui a péché; les enlever par dérivation d'un autre sur soi, c'est
un dogme des Catholiques-Romains, dans lequel n'est point le vrai,
IV. 1[n'y a point d' lmputatif, et par conséquent aucune im
putation du mérite du Seigneur: s'il n'yen a point, c'est parce
que la salvation par imputation est contre les lois de l'ordre Di
vin décrites dans la Pal'ole, lesquelles sont que l'homme doit ap
prendre ce que c'est qtte le péché qu'il doit fuir, et ce que c'est qne
le vrai qu'il doit faire, et que s'il vit contraiJ'ement aux vrais il
doit faire pénitence; ces choses, conjointement avec toutes celles
qu'enseignent les doctrines des Églises d'après la Parole, sel'aient
inutiles, si l'homme était sauvé par cela seul qu'il prononce cel'
tains mots d'après l'assurance de la foi, que Dieu a compassion de
lui à cause de son Fils et pal' sa passion de la croix, et que pal'
conséquent il lui imputera le mérite du SeigneUl'; ainsi "homme
pounait vivre mal, commettl'e des adultères, voler, agir fraudu
leusement, exercer des haines et des vengeances, calomnier, el faire
392 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N· 805.
plusieurs autres choses de ce genre, parce qu'il peut être sauvé,
non par de bonnes œuvl'es, mais seulement par la foi, qui est ab
solument séparée de la vie; et cependant c'est un blasphème de dire
que l'homme peut vivre mal, et néanmoins vivre d'après le Sei
gneur; puis aussi, c'est une contradicÜon de diJ'e que l'homme \
'doit fuir les maux et fail'e les biens, el que cependant il est sauvé
seulement pal'Ia foi du mérite imputé. Le mérite du BeigneUl', c'est
que par sa propre puissance il a subjugué les enfers, et qu'il a glo
rifié son Humain; pal'Ià il s'est mis en puissance de sauver tous ceux
qui croient en Lui, et font ce qu'il a enseigné; ce mérite ne peut
être altl'jbué ni imputé à qui que ce soit, encore moins pa'r le Père,
parce que c'est le mérite propre du Seigneur, et en outre il y a
salvation d'après le Seigneur, ainsi par le Seigneur, et, non à Uluse
du Seigneur. En un mot, le mérite d'un autre ne peut pas être at
tribué à quelqu',un, avec qui il ne serait pas d'accord par sa vie,
selon laquelle chacun est ou récompensé ou puni; mais la vie d'a
près le Seigneur, celle-ci est une suite du mérite du Seigneur.
L'imputatif aussi est contre l'essence du Divin Amour, qui s'étend
à tous, tandis qu'i11lputer, c'est' aimer l'un et non l'autre, sinon à
cause de celui-là, et c'est aussi contre la Justice, qui veut que cha
cun ait une récompense en tant qu'il vit d'après le Seigneur. V.
Qu'il y a Intercession du Seigneur auprls du Père: cela
tombe, il est vrai, dans les idées des homIlles absolument simples,
qui ne pensent des Trois Personnes de la Divinité, que comme de
Trois Personnes assises et discourant ensemble sur cc qui doit être
fait, et que l'une porte l'autre à avoir pitié en considération d'elle,
ce qui est intercéder: mais ceux qui sont plus érudits voient que
par Intercession, il est entendu un perpétuel souvenir d'après l'a
mour, pal'ce qu'il y a pour l'une des Personnes de même que pO)lr
l'autre la même essence ou substance et le m~me amour, ainsi la
même miséricorde, qui ne doit être excitée ou rappelée à la mé
moire par aucune demande. VI. Qu'il y a Rédemption et Sal
'vation sans les moyens de vie 'et de (oi, et que par conséquent
il y Cl Miséricorde immédiate: il est connu que les vrais appar
tiennent à la foi, et que les biens appartiennent à la vie, et que
sans les vrais il n'y a aucune foi; pal' exemple, sans ceux-ci: Qu'il
y a un Dieu, que le Seigneur est le Sauveur du monde, qu'il y a un
Vers, 8, CHAPITRE TREIZItME. 393
Ciel et un Enfer, qu'il y a une vie après la mort, que la Parole est
sainte, qu'il faut croire et faire ce qui est dans la Pal'ole, que la
sainte cène esL la chdse la plus sainte du culte, et plusieurs autres
choses semblables; ces choses doivent appartenir à la foi; et que
pareillement sans les biens il n'y a aucune vie de la foi, car le Sei
gneur dit: (1 Celui qui entend et ne fait point est comme un homme
insensé qui bâtit sa maison sur le sol sans fondement; mais celui
qui entend et fait est comme un homme prudent qui bâtit sa maison
sur le roc; Il ces choses et autres semblables, en tant que choses à
croil'e, sont des moyens et sont appelées moyens de foi, et en ~ant
que choses à faire, elles sont des moyens et sont appelées moyen~ de
vie, sans lesquels l'homme ne peut être sauvé :. ces choses seraient
vaiues, si à leur place il y avait cet unique, point, qui est appelé la
foi, à savoir, (~ue l'homme9st sauvé par ia seule miséricorde dU
Père à cause du Fils, et pal' l'imputation de son mérite; Qu'iI n'y
ait pas de miséricorde immédiate, mais qU'i! yen ai. U06 médiate,
et que néanmoins l'homme soit conduit d'après une pure miséri
cOl'de pal' le Seigneur depuis son enfance jusqu'à sa vieiUesse, et
après cela éternellement, on le voit dans le Traité DU CIEL ET DE
L'ENFER, N°' 521 à 527; ainsi il n'y. a pas non plus de salvation
immédiate; il suit de là que la Rédemption consiste seulement en
ce que le SeigneUr a raeheté do l'Enfer ceux qui croient en Lui, et
fonl ce qu'il a commandé, lesquels cependan~ sans son avénement
dans le monde n'auraient pu êlre sauvés, puisque sans son avéne
ment ils n'auraient pu croire en Lui, ni faire ce qu'il a commandé,
ni pal' conséquent vivre par Lui. Que ceux-là soient ceux qui sont
entendus dans la Parole par les rachetés\ on le verra ailleurs. VII.
Dans cette foi il n'y a aucune religion, mai, il y a Inanité et
l'ide: pourquoi la religion, si ce n'est pour que l'homme vive, pour
qu'il vienne dans le Ciel, et pour qu'il sache comment il faut vivre?
savoir cela est appelé doctrine, le croire et y conformer sa vie est
appelé religion; pal' la doctrine l'homme sauTa, non-seulement les
choses qu'il doit penser, mais aussi celles qu'il doit faire; l'homme
doil penser afin de faire, mais non pas penser ce qui enveloppe ne
fall'e rien" el celta foi esl de pensel' sans fail'e, de sorle qu'elte doil
êtl'e appelée foi seulement cogitatlve, lor~pue l'ho~JPe implore la
misél'icorde seule pal:ce que le Fils de Dieu a souffert pOUl' lui, et.
39ft L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ~ .. 803.
a pris sur Soi les péchés du monde, et par conséquent l'a l'acheté
et délivl'é de l'Enfèr, et lorsqu'en même temps il croit que le mé
rite du Fils de Dieu lui est aUribué : que celui qui le veut et le
peut, pense si en cela il y a quelque chose de la Parole, où il est
dit si souvent croire et fail'e, par conséquent si dans celle foi il y a
quelque chose de l'Église ou de la l'eligion; cal' dans ce qui vient
d'êll'e rapporté, où y a-t-il les vrais qui doivent appal'lenir à la foi,
et où y a-t-il les biens qui doivent appartenir à la vie, lesquels doi
vent constituer la doctrine réelle d'après la. Parole et par suite la
Théologie dans le Monde Chl'étien? et puisque ces vrais et ces biens
ne sont pas dans celle foi, il s'ensuit que, non-seulement elle est
une foi vaine et vide, mais encore une foi du non-vrai: beaucoup
dans le Monde spirituel, et tous dans le Ciel, sont étonnés que la
Théologie du Monde Chrétien ait été l'éduite à une telle inanité et
à une telle vacuité, qu'enfin on 'l'a renfermée tout entière dans un
simple énoncé,de pensée, qui peut même avoir lieu chez les mé
chants par crainte de l'enfer à l'heure de la mort; de là chez un
très-grand nombre d'entl'e les Réformés dans le Monde Chl'étien,
il a été trouvé une vacuité telle que celle qu'il y a' chez les Catho
liques-Romains; qu'ils examinent, s'ils le veulent, s'il peut y avoir
pOUl' eux quelque lot parmi les Anges du Ciel, dont l'intelligence
vient des vrais de la Parole, et dont. la sagesse vient des vrais en
acte qui sont appelés biens; c'est cela aussi qui est entendu pal' les
paroles du Seigneur: Il Le Fils de'l' Homme, quand il viendra,
est-ce qu'il trouvera la foi sur la ter1'~? Il-Luc, XVlII. 8.
VIII. Il n'y a non plus ~n elle aucune foi au Seigneur, ni re
connaissanre de son Divin dans son Humain: en effet, celui qui ,
supplie le Père, afiA qu'il ait pitié à cause de son Fils, celui-là s'a
dresse au Père, et ne s'adresse pas au Seigneur, lorsqlle cependant
c'est au Seigneur qu'on doit s'adressel', car il est le/Dieu du Ciel et
de la terre; et la Parole enseigne qu'on ne s'adresse 'au Père que par
le Seigneur,.et dans le Seigneur, comme il a été montré ci-dessus;
puis aussi, qu'il doit y avoir foi au Seigneur, car le Seigneul' dit:
JI Qui cl'oit au Fils a la vie éternelle; mais qui ne croit point
(lU Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure
sur lui. 1) -Jean, III. 36.-Puis : II C'est la volonté du Père,
'fui M'a envoyé, que quiconque voit le Fils, et croit en Lui,
Vers. 8, CHAPITRE TREIZIÈME. 3115
ait la vie éternelle, et que je le ressuscite au dernier jour. Il
-Jean, VI. hO.·- Et aussi: Il Jésus dit: Moi je suis la ré
surrection et la vie; celui qui croit en Moi, bien qu'il mew'e,
vivra; et quiconque vit et croit en Moi ne mourra point du
rant l'éternité, JI - Jean, XI. 25, 26; et ailleurs. - Croire en
Lui et ne point s'adl'êsser à Lui, mais prier le Père à cause de Lui,
ce n'est point croire en Lui, car toute foi s'adresse à celui en qui
l'homme croit: c'est poul'quoi s'adresser au Pèl'e et le voir a été
refusé à Philippe, et il lui a été dit que voir le Seigneur, c'est voir
le Père,-Jean, XIV. 7 à 1.1 ;-de là aussi tous ceux qui ont
supplié le Seigneul' d'avoir pitié d'eux, et qui ont eu foi en Lui,
ont été guéris de leurs maladies; et pareillement· ont été guéris
dans le désert les fils d'Israêl qui portaient leurs regards sur le
serpent d'airain, pal' lequel était représenté le Seigneur quant au
dernier dans son Humain, qui est appelé Je sensuel. En outre, dans
le Monde spirituel, toute vue et toute pensée, provenant de la l'e
connaissance, conjoint, mais la vue portée sur le Père ne conjoint
personne, cal' le Seigneur dit: li La voi.x du Père vOU,ç n'avez.
entendu jamais, ni son aspect vous n'avez. vu, .ll-Jean, V.
37.- Qu'on ajoute à cela, que celui qui supplie le Père d'avoil'
pitié à cause du Fils n'a pas du Seigneur d'autre idée que comme
d'un homme ordinaire, car il le considère au-dessous du Père, ainsi
comme un homme d'après Marie sa mère, ayant soutfertla croix, en
raison de laquelle il lui est fait, à lui, miséricorde; par là il sépare son
Divin ·de son Humain, ce que cependant la doctrine du' concile de
Nicée sur la Trinité ne sépare point, car elle enseigne que le Divin
el l'Humain du Seignel.\r ne sont pas deux, mais sont une seule
Pel'sonne, et qu'ils sont comme l'âme et le corps dans l'homme.
Mais ceux qui portent leurs l'egards vers le Père, quoiqu'ils l'econ·
naissent le Divin du Seigneur, ne s'adressent pas cependant à ce
Divin, cal' ils le placent pl'ès du Père au-dessus de son Humain, et
ainsi ils voient son Humain sans son Divin qui cependant est son
âme; c'est de:là que la plupal't aujourd'hui confessent de bouche le
Divin du Seignelll', mais qu'il en est peu qui le reconnaissent de
cœur; et à celui qui ne reconnall pas le Divin du Seigneur dans
son Humain et ne porte pas ses regards vers ce Divin, quand il
supplie, il ne peut pas lui être donné de eonjonction avec le Ciel. Il
396 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° SOo.
suit de là que dans celte foi, à savoir, que le Pèl'(J'1l pitié à cause
du Fils, il n'y a aucune foi au Seigneut', ni aucune reconnais
sance de son Divin dans son Humain. C'est aussi œla que le Sei
gneur a prédit à Pien'e, qU'à la fin de l'Église il ne serait plus
reconnu. IX. Conséquemment, l'assurance de cette foi et la
confiance, qui sont
•
rerues
r
aujourd'hui corinne étant l'unique
<
foi salvifique, sont de vains mots.: en effet, l'assurance de celle
foi est une assurance naturelle, dans laquelle il n'y a rien de spiri
tuel, parce qu'il n'y a rien du vrai et du bien appartenant à la foi
et à la vie; c'est pourquoi si elle est ,confirmée par les él'udits, le
et
vrai du CieL,peut être détruit par la confirmation, l'homme peut
ainsi être exclu du Ciel: dans cette inanité s'est ter'minée la foi
seule reçue dans les Église&,ou la foi séparée des biens de la .ie;
çetle foi, quoique'vaine, remp,lit néanmofns toute la Théologie du
Monde Chrétien; de là résulte que les savants de l'Église, quand
après la mort ils viennent-da~s le Monde spirituel, sont dans un si
grand nombre de fauJf, qu'ils savent à peine un seul vrai réel:
mais il en est aUll',erpent de ceux qui n'ont pas confirmé ces faux
chez eux,' et ont en même temps vécu quelque vie de la foi, qui est
la charité, ceux-ci peuvent être instt'uits dans les nais de la foi, et
quand ils ont 'été instruits, être reçus parmi les Anges du Ciel: en
ef!et, c'est absolument autre chose de croire de' tels faux par une
foi confirmée et ainsi de cœur, et autre chose de les croire par
une foi non confirmée. X. La foi qui sauve est absolument au,..
tre : il va'en êtl:e traité dans ce qui suit.
806. Desquels n'ont point tt~ écrits les noms dans le Livre
dè vie de l'Agneau, signifie par tous ceux qui ne sont point
det'enus spirituels au moyen de la régénération par le Sei
gneur : on le voit par la signification des noms, en ce que c'est
quels ils sont, car par le Nom dans la Parole il est signifié la qua
lité de la chose et de l'état, et cela '1 parce que dans le Monde spi
rituel les perSOllnes n'ont pas de noms comme dans le Monde na
turel, mais chacun y est nommé selon sa qualité; sur ce sujet, voir
ci-des~us, N° 67G; et par-la signification d'être écrit dans le
Livre de vie de l'Agneau, en ce que c'est êtl'e dans ('amour' et
dans [a foi envers. le Seigneur, comme ci-de~us, No' 190, 222,
Q09, par conséquent aussi devenir spirituel au moyen de la régé
Vers. 8. CHAPITRE TREIZIÈME. 397
nél'il.tion par le Seigneur 1 car ceux qui sont dans l'amour et dans
la foi envers le Seigneur par le Seigneur deviennent spirituels; en
effet, leur amour et leur foi sont spirituels, et ce sont aussi eux qui
sont appelés les l'égénél'és,.et qui sont entendus par ceux dont les
noms ont été écrits dans ie Livre de vie de l'Agneau. De là on peut
voil' que pal' les noms écrits dans le Livl'e de vie de l'Agneau, il
est entendu, non pas que leurs noms y sont, mais que leur qualité
est ainsi, à savoir, qu'ils sont devenus spirituels au moyen de la
régénération par le SeigneUJ:. Dans l'Article précédent il a été
montré que la foi, qui a été généralement reçue dans l'Église, con
siste à croire que Dieu le Père a envoyé son Fils, afin que par Lui
il y ait Pt'opitiation, Misél'icorde, Rédemption et Salvation; puis
aussi, que le Fils de Dieu a pOl'té nos iniquités, qu'il intercède
pour nous, et que son mérite est attl'ibué à ceux qui supplient avec
assul'ance el confiance; que toutes ces choses soient de vains mots,
dans lesquels il n'y a rien du vrai, quand elles son t considé,;ées
selon l'opinion des érudits, et par conséquent rien du salut, cela a
été exposé dans l'Article précédent. Que ces choses soient de vains
mots dans lesquels il n'y a rien du vrai, on peut aussi le voir par
ce qui est dit dans la Pal'olé sur la cause de l'avénement du Sei
gneul' dans le Monde, et·pourquoi il y a souffert, à savoit',~ que le
Seigneur.est \'enu dans le Monde pour sauver le gem'e humain, qui
aulrelnent aumit péri de mort étel'ilelle, et qu'il l'a sauvé par cela
qu'il a sU.\lj~~uél~~_.!~nfers qui infestaieuttout homme venant dans
le monde et sortant du monde, et en même temps pal' cela qu'il a
glorifié son Humain, car ainsi ,il peut tenit' les Enfers suhjugués à
éternité. La subjugation des Enfers, et en metne temps la glorifi.'
cation de son Humain~ ont été faites pal' les Tentations admises
dans ('Humain qu'il tenait d'une mère, et alol's par de continuelles:
victoil'es; sa Passion en Gethsémané ~t SUI' la croix a été la deI'·
nière Tentation et la complète Victoire. Que le Seigneur soit venu
dans le Monde pour ces deux causes, et qu'il ait ainsi sauvé le
genre humain d'une mort éternelle, on peut le voir eu ce que les
Enfers,avant l'avénement du Seigneur n'étaient pas ·dans l'ordre;
c'est pourquoi, il n'y avait pas non plus équilibre entl'e l'Eufel' et
le Ciel, mais l'Eufel' prévalait d'une \lal'l sur le Ciel, et cependant
l'homme a été placé au milieu entre le Ciel eL l'Enfer; tout ce donc
398 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 806.
~
f.
Vers. n. CHAPITRE TnE.IZll~ME. ft03
é'
Moi,je suis. Il - VIII. 58. - Que chez les habitants de cette tCI'I'C
il y ail eu, dès les premiers temps, l'idée de Dieu Homme ou du Divin
Humain, cêla est évident pal' leurs idoles, puis pal' les idées dc la
pensée et de la perception intérieures dcs genlils, par exemple, les
Africains : pareillement pal' les hahilants de llre:;que loutes Ics
autres lerres, dont il a été traité dans un Opuscule spécial: si
l'homme a une telle idée du Divin, c'est parce qu'elle vient de ('in
flux du Clel, car dans le Ciel personne ne peut penser de Dieu, si
ce n'est en forme humaine; s'il pense autl'ement, sa pensée (',on::
cernant Dieu périt, et lui-même tombe du Ciel; la raison de cel~',
c'esl que III forme du Ciel est la fo'rme humaine, et que toute pen
sée des Anges va selon la forme du Ciel; et cependant celle idée
concemant Dieu,·qui est la principale de toutes, est aujourd'hui
chez les ÉI'udilS du Monde pl'esqu'extirpée, tellement que quand
seulement il est dit que Dieu est Homme, ils ne peuvent le penser.
De là vient que dès la première instauration de l'Église ils ont tou
jours séparé le Divin du Seigneul' de son Humain, d'où il est al'l'ivé
que, quand il s'agit du Seigneur, peu de gens ont la pensée de
son Divin, mais on pense de Lui comme d'un homme semblable à
soi; cependant avec celte idée du Divin, aucun homme, quel qu'il
soit, ne peut entrel' dans le Ciel, mais il est repoussé dès qu'il tou
che la première ,borne du chemin qui y conduit. C~est donc là cc
qui est principalement signifié par « si quelqu'un a ol'cille, qu'il
entende. Il
809. Vers. 1.0. Si quelqu'un en captivité emmène, en cap
tivité il s'en ira; si quelqu'urt par épée tue, il faut que par
épée il soit tué.'fçi est la patience et la foi des ,~aints. - Si
quelqu'un en captivité emmène, en captivité il s'en ira" si
gnifie que ceux qui ont écarlé les autres des vl'ais sont écal'Iés des
1·
Divins Vrais dallS la Parole: si quelqu'un par épée tue, il (aut
que par épée il soit tué, signifie que ceux qui ont rempli les
aull'es de faux sont remplis de faux provenant de l'enfel' : ici est la
lJatience et la (oi des saints, signifie que c'est pal' ces choses flU'il
y a tentalion et ensuite implantation du vl'ai chez ceux qui devien~
nent spiriluels pal' le Seigneur'.
8iO. Si quelqu'un en captivité emmèrre, en captivité il s'en
il'a, signifie que ceux qui ont écàrté les autres des vrais sont
itOu L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 810.
les faux, c'est là _ce que signifie êll'e tl'unspercé pal' l'épée. Dans les
Lamentations: (( Écoutez. tous, peuple8~ et voyez ma douleur;
mes vierges et mes jeunes hommes sont allés en captivité. Il
&08 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N°SU.
les biens périssent par les maux; (( qui pour la famine, à la fa
mine, signifie que ceux qui rejettent les vrais périssent par les
1)
signifiè que les vl'ais seront ouverts il ceux qui sont entendus par
Moab, et qu'ils seront instruits dans les vrais; l'extrémité des jours
signifie l'avénement du Seigneul'. Dans plusieurs passages de la
Parole, il est dit que les captifs seront ramenés, et par les captifs
sont entendus les gentils, qui sont dits captifs parce qu'ils ont été
écartés des nais, mais il qui les vrais seront ouverts par le Sei
gneur; par exemple, dans Ésaïe: «( Jéhovah m'a oint pour
évangéliser aux pauvres; il m'a envoyé pour panser les frois
sés de cœur, pour annonce1' aux captifs la liberté, et aux pri
sonniers, et à (;e/ui qui est privé de$" yeux. Il - LXI. 1;
ces choses ont été dites du SeigneUl'; et par les pauvl'es, pOUl' l'é
vangélisation desquels Jéhovah l'a oint, sont signifiés ceux qui sont
dans un petit nombre de vrais, et cependant désirent les vrais pOUl'
sustentel' par eux leur âme; par les fl'oissés be cœur sont signifiés
ceux qui par suite sont dans la douleUl'; pal' les captifs, auxquels
la liherté doit être anlloncéc," sont signifiés ceux qui ont été écartés
des \Tais et pal' cOllséquent des biens; pal' les prisonniers et pal'
celui qui est privé ùes yeux, il est signifié auxquels il avait. été l'e
lJllI L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N"SH,
fusé de voir les vrais; pal' ceux-ci sont entendus les gentils, qui
plus tard ont reçu du Seigneul' les vrais. Dans le Même: Cl lI.1 ai, je
L'ai suscité dans La justire, et tous ses chemins je l'ectifierai;
Lui-Même batira ma viLLe, et ma captivité il reLâchera 1W11S
rmij:on m' présent. » - XLV. 13; - ces choses aussi ont élé
dile& du Seigneur; et pal' la justice dans laquelle Jéhovah Le sus
citera est signifié le bien de l'amour, et par ses chemins qu'i1rec
tiliera sont signifiés les vl'ais qui procèdent du bien; pal' la ville
qu'il bâtira est signiliée la doctrine de l'Église, et pal' la capti
vité qu'il relâchera il est signifié l'ouverture et la révélation des
vérités Divines chez ceux qui jusqu'alors en avaient été écartés"pal'
eux; pal' Cl sans rançon ni présent, Il il est signifié que le Seigneur
fera cela gratuitement. Dans Jél'émie : Cl Opprimés ont été Les
fiLs d']sraëL et Les fiLs de J ehudah ensembLe, et tous ceux qui
Les ont fait captifs ies retiennent, ils refusent de Les reLâcher:
Leur Rédempteur, fort; en débattant, iL débaltra Leur procès,
et Le repos il donnera à La terre. » - 1. 33, 3h; - ici encore,
il s'agit du SeigneUl', qui est leUl' Rédempteur fort; par débaUl'e
leur rrocès, il est signifié la visite et le jugement SUI' ceux qui les
oppriment pal' les faux, et ainsi leur délivrance d'avec eux;' pal' le
repos qu'il donnera à la tel'l'e est signifiée la protection contre les
faux; pal' \.es fils d'Israël et par les fils de Jehudah, qui sont dits
opprimés, il est entendu, non pas les fils d'Israël et de Jehudah,
mais les gentils qui sont pal' le Seigneul' dans les vrais et dans les
biens; et comme ils ont été retenus pal' ceux qui les séduisaient et
qui écartaient d'eux les vrais, il est dit que ceux qui les ont fait
captifs les retiennent, et refusent de les relâcher'. Dans David:
Cl Tu es monté en haut, captive tu as emmené La captivité. 1)
gnifie que l'Église était dans de pUl'S faux, et qu'ils avaient ap
pliqué la Parole à confirmer les faux, par Jehudah est signifiée la
Pal'ole, el par la moisson J'abondance de choses qu'ils en ont ap
pliqu6es; par (( quand je ramènr.rai la captivité de mon peuple, Il il
est signifié que lei serait l'élat de l'Église Juire, quand les \'l'ais
seraient ouverts devant les gentils, qui ainsi seraient délivrés des
faux, De semblables choses ont été signifiées dans les historiques
de la Parole par les captivités des fils d'I~I'aël chez divOl'S ennemis,
et par leul's délivl'ances; par exemple, C( en ce qu'ils fW'ent con
t,'aùtts de servir Kusc!zitn, roi de SY7'l'e, et fw'ent délivrés
pal' Othniel, Il - Jug. Ill. - C( En ce qll''lÏs servirent 11'glo/t,
,'oi de Moab, et furent déliVl'és par Éhlul, )1 - Jug. Ill.
v. • 27.
U8 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N°8H.
N°' 714; ct pUI' la bêle qui mOlltait de la mer sont signifiés les rai
sonnements d'apl'ès l'homme natuml qui contil'menl la séparation
de la foi d'avec la vie; voir aussi ci-dessùs, N° 774; donc pal' cette
bête-ci sont signifiées les contil'mations d'apl'ès le sens de la leHre
de la Parole pour la foi séparée d'avec la vie, et par suite les falsi
fications du vrai de l'Église: que le dragon soit ullérieurement dé
crit pal' ces deux hêtes, cela est évident par les Versets 2, 4, 11
de ce Chllpitre. JI y a aussi deux choses pal' lesquelles un dogme
hél'étique peut êlre confil'mé, à savoil', les l'aisonnements d'après
l'homme naturel, et les confil'mations d'après le sens de la lettre
de la Parole; r..es deux choses donc sont signifiées par ces deux
hêtes. Si pal' la pl'emière hête sont signitiés les raisonnements d'a
pl'ès l'homme naturel, c'est parce ,que pal' la mer, d'où celte héte
montait, il est signifié le naturel de l'homme; et si pal' celle hête
ci sont signifiées les contil'mations d'après le sens de la lellre de la
PaI'ole, c'est pal'ce que pal' la tene, d'où elle montait, il est signi
fié l'Église où est la Pal'ole : si les falsilicalionl:,Qe la Parole sont
aussi signitiées par- celle bête, c'est parce que la Parole ne peut ja
mais confirmel' un dogme faux, à moins qu'elle ne soit falsiliée;
1\
car toutes les choses de la Parole sont des n'ais; c'est pourquoi
LOUS les vl'ais peuvent êlre confirmés pal' la Pal'ole, et nullement
les faux, comme on peut le voir clairement pal' ce qui a été dit ci
dessus, et aussi par ce qui suivra dans ce Chapilre. Puisque ci
dessus, N° 780, il a été l'apporté de la Parole des passages où il
est dit OEuvl'es, Faits, Opérel' et Faire, je vais rapportel' ici des
passages où la Foi et Croire sont nommés, mais seulement des pas
sages des Évangélistes, et non des passages des ÉpHl'es des Apil
tl'es; si c'est seulement des Évangélistes, c'est parce que dans l'É
vangile sont les paroles du Seigneur Lui-Même, qui toutes l'enfer
ment en elles un sens spirituel, pal' lequel il y a une communication
immédiate avec le Ciel'; mais dans les éCl'its des Apôtl'es il n'y a
pas un leI sens; ces écrits son t néanmoins des livres utiles à l'É
glise. Les passages où il est dit dans la Pal'ole la foi et cl'oire sont
les suivants; dans Matthieu: « Le centurion vint t'ers le Sei
gneur, disant: Seigneur, je lIe suis pas digne que sous mon
toit tu elltres; mais sélltement di,~ Zlne par{)te, et sera guéri
mon serdteur, J h:us, 0Yllnt entendu l'eta, (ut dans {'admil'lI.
Vcrs. H. CH.1P1THE THEIZ1ÈME. l!23
tion; et iL dit il ceux qui le .~uiVlliel!t : En vüilé, je vous dis:
Alême en Israël une si grande (oije n'ai point tl·ouvé. Et il
dit au centurion: Va, IW, selon que tu as cru, qu'il te soit (ait.
Et (ut guéri son serviteur à celle heure-là. 1) - VlII. 8, 1.0,
1.3; - si le Seigneur a gué['i celui-ci el les aulres selon leUl' foi,
c'esl parce que le pl'emiel' et le principal pOUl' l'Église, qui allait
'être instaurée, c'était que l'on Cl'lH que le Seigneur étail le Dieu
lout-puissant, car sans celte foi aucune Église ne pouvait être ins
taurée; en effet, le Seigneur était le Dieu du Ciel et le Dieu de la
terre, avec lequel il n'y a de conjonction que pal' la reconnaissance
de sa Divinilé, reconnaissance qui eslla foi: que le cenlurion ait
reconnu le Seigneul' comme Dieu Toul-Puissanl, cela esl évident,
car il a dil (( je ne suis pas digne que sous mon toiltu enlres; mais
seulement dis une parole, el sera guéri mon sel'vileUl'. )1 Dans le
Même: (1 Une (emme, qui souffrait d'une pel'te de sang, tou
cha le bord du vêtement de Jésus, car elle disait en elle
même: Si seulement je touclze son vêtement, je serai guérie.
Jésus, s'étant retourné et la voyant, dit: Fille, aie confiance,
ta (ai t'a sauvée. Et elle (ut guérie à alle heure-là. 1) - IX.
20, 21, 22. - Dans le Même: (IOn lui présenta un paralyti
que couché sur un lit; Jésus, voyant leur (oi, dit au paraly
tique: Aie confiance, tes péclzés te sont remis; lève-toi, em
porte ton lit, et va dans ta maison. Il - IX. 2 à 7. Luc, V.
19 à 25. - Dans le Même: (1 Deux aveugles criaient et di
saient : Aie pilié de nous, Fils de David. Jésus leur dit:
Croyez-vous que je puisse (aire cela? Ils lui dirent: Oui,
Seigneur. Alors il toucha leurs yeux en disant: Que selon
llotre (oi il vous soit (ait. Et (urent ouvel'ts leurs yeux. Il
IX. 27, 28, 29; - par celte foi, par laquelle onl été guéris les
malades, il n'est pas entendu d'autre foi que celle qui est appelée
hislOrique, laquelle aussi dans ce temps-là a élé miraculeuse; c'est
pourquoi beaucoup par celte foi onl fait des miracles dans ce temps;
c'étail la foi que le Seigneur était Toul-Puissant, parce qu'il pou
vail par lui-même faire des miracles; c'esl pourquoi il aaussi ad
mis les adorations qu'on lui a failes, tout aulrement que les Pro
phètes de l'Ancien Testament, qui n'onl poinl été adorés: mais
cette foi historique pl'écède en général avant cfüe la même foi de
112/l L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N° 8i5.
dragon et par ses deux liétes ; que cela aussi .soit décrit par Caïn et
pal' les autres ci-dessus nommés, c'est ce qui va étl'e rlJontl'é. Que
par Caïn aient été représentés ceux qui séparent les connaissances du
vl'ai eL du llien d'avec la vie selon ces connaissances, eL qui ont cru
que par elles seules ils étaient sauvés, cela a été montl'é en pen de
mots dans les ARCANES CÉI:RSTES, où il a été question de Caïn et
ci' Ahel; je vais y ajoutel' les explications qui suivent: on lit au su
jet de Caïn, le qu'il (ut le premier-né d'Adam. qu'il cultivait
l'humus. et offrit dufruit de l' Immw: en p""lIent à J éllOvah.
et qu'Abel (ut pasteur de trollpfll1l. et offrit de,ç premiers
né,~ de son trouprau. et de leur graisse; que Jéhovah regarda
1:81's le pr"sent d'Abel. et non rers le présent de Caïn. et que
c'est pour cela que (ut excitée une colb'e dans Caïn. et qu'il
tua son (rè,.,/; que Caïn en conséqnence (ut maudit et chassé
. de dessus {'humu,ç. et devint e,'rrmt et (uflia( sur la terre; et
'lite Jéhovah mit sur Caïn un signe pour qu'il ne (ut point
tué. avec Cf. statut. que celui qlli le tuerait ,~erait puni sept (ois
autant; Il - voir le Chap. IV de la Genèse. -Il fauL qu'on sache
que par tous les noms de personnes et de lieux dans la Pal'ole, il est
signifié des choses et des états de l'Église, et principalement pal'les
noms dans les premiers Chapitl'es de la G~nèse, parce que les HIsto
riques y sont des Histol'iques factices, contenant de très-grands AI'·
canes du Ciel, mais néanmoins des choses très-saintes dans le sens
de la lettre, parce qne là dans chaque mot i1'y a un sens spirituel
qui conjoint les Cieux avec les hommes de l'Église: ce que ces His
tOl'iques enveloppent dans Je sens spirituel, et ce que les noms de
personnes y signifient a été ex pliqué dans les ARCANES CÉLESTES;
pat' Caïn sonl signifiées les connaissatices du vrai eL du bien sépa
rees de la vie selon ces connaissallces, ainsi séparées de l'amour
,.,.,;
céleste, et par Allel est signifié l'amollI' céleste; ou, ce qui est la
méme chose, pal' Caïn est signifié le vrai séparé d'avec le bien, et
par Abel le llien conjoint au vrai: et comme le vrai est le pl'emier
de l'Église, cal' tonte Église est formée pal' les vrais, puisque toule
Église commence pal' des vrais, ou pal' des connaissances du vrai
et do bien, c'esrpour cela que Cain fui le premier-né, et fut nom
mé homme (m'r) de Jéhovah, cal' pal' homme de Jéhovah dans la
Parole il est signilié le vrai du Ciel el de J'I~glise; et par' l'humus,
crs. U. CHAPITR~ TREiZIÈME. 4;~O
que
,
Caïn cultiva, est si'mifiée
00 l'ÉCtlise; la sépal'ation du vrai d'a\'ec
le bien ost ~j~mi!iée pal' le mouI'tre d'Abel pal' Caïn; car lorsque le
tout de l'Eglise est placé dans les vl'ais ou dans les connaissances,
et non dans les biens ou dans les affections de vivre selon les vrais,
alors le bien est tué avec ses affections: et comme le tout de l'É-
glise pél'it quand le vrai est SêPMé d'avec le bien, c'est pOlir cela que
Caïn fut chassé de dessus l'humus, par lequel, comme il a été dit,
est signifiée l'Église. Mais comme les vrais sont les pl'emièl'Cs choses
de l'Église, car les vrais enseignel'ont comment il faut vivl'e, c'est
pour cela qu'un signe fut mis SUI' Caïn pour que personne ne le
tuât, et qu'il fut statué que si quelqu'un le tuait, il ser'ait puni sept
fois autant. Et comme le vrai sans le bien est pOI'té çà et là, cal' il
n'y a rien qui le conduise, et qu'en conséquence il tombe successi-
vement dans des faux, et s'echappe du chemin qui conduit au Ciel,
c'ést pOUl' cela que Caïn fut chassé ùe. devant la face de Jéhovah,
e~ devint errant et fugitif, II en est de même cie la foi et de la cha·
rité, parce que la foi appal'tient au vl'ai, et que la charité appar-
tient au bien; ainsi à la foi sépat'ée de la charité s'appliquent les
choses qui sont dites de Caïn, à savoir, qu'il tua Abel, son frère,
qui est la charité, el que pal' suite périt l'Église, ce qui est signifié
pal' êtl'e chassé de dessus ['humus et devenir enant et fugitif, car
lorsque la foi ~st séparée de la chal'ité, le vrai est successivement
changé en faux, et il. tombe en lambeaux. Que Ruben, le (ll'emier-
né de Jacob, ait signifié la lumière du vrai, et par suite l'entende-
ment de la Parole, et ainsi Je vrai d'après le bien, ou la foi d'après
la charité, la même chose que Pierre l'apûtl'e; et que, vice re~slÎ..
il ait aussi représenté le vl'ai sépal'é d'avec le bien, ou la foi sépa-
rée d'a\'ec la chal'ité, et que cette foi soit signifiée pal' son adultèl'e
avec Bilhah, femme de son père, et que ce soit pOlir cela que la
pl'imogéniture lui a été ôtee, et a été donnée à Joseph, on le voit
ci-dessus, N° 434, Il faut ajouter il cela que toutes les h'él'ésies, en
tant qU'elles}ont des adultératiolls et des falsifications de la Parole"
cOl'l'espondent à des adultères et il des pl'ostitutions de divers gen-
res, et, pal'ce qu'elles c01'l'espondent, elles sont même aperçues en
actualité d'apl'ès cellx qui sont dans les hérésies dans le Monde spi-
rituel: la l'aison de cela, c'est que les mariages, tels qu'ils sont
dans les Cieux, tirentleul' origine spirituelle de laconjônclion du
MIO L' APOCALYPSl~ EXPLIQUÉE. N° 8i7J
\
bien el du vrai, et que, vice versâ. les adultères til'entlcUl' origin4
de la conjonction du mal et du faux; c'est pour cela .,que le Cilfl
dans!a Parole est comparé à un mariage, et l'enfer à uu adullèrè:
et comme dans les enfers il y a la conjonction du mal et du fau'x,
voilà pourquoi il s'en exhale continuellement une sJlhère d'adul
tère: c'est pour celte raison que dans la Pal'ole, par les adultères et
pal'Ies scortatiolls sont signifiées les adultérations du bien de l'Église
et les falsifications de son vrai; voir ci.dessus, N°'1U, 161. Quant
à ce qui concerne, la foi séparée d'avec la charité, elle est perçue
dans le l\londe spirituel comme l'adultèl'e du fils avec la mèl'e, et
aussi a\'ec la belle-mère, et cela, parce que cette foi exclut le bien
de la chal'ité, lequel étant exclu, au lieu du bien de la charité suc
cède le mal de l'amour de soi et du monde, amoul' avec lequel celte
foi se conjoint; Cal' toute foi doit nécessail'ement se conjoindre avec
quelque amout'; quand donc l'amour spirituel, qui est la chal'ité,
est sépal'é, la foi se conjoint alors avec l'amour de soi ou avec l'a
moul' du monde, amours qui sont les amoul's dominants dans
l'homme naturel; de là vient qu'un adultère si abominable l'ésulte
de la foi séparée d'avec la charité; d'apl'ès cela, maintenant, on
voit clairement ce que signifie l'adultère de Ruben a\Tec Bilhab,
femme de son père, et pOl1\'quoi, en raison de cet adultère, il fut
privé du droit de primogéniture: cela aussi est entendu par le pro
phétique d'lSl'aël le pèl'e sur Ruben; le voici : « Ruben. mon pre
mier-né. toi. ma vigueur. et le commencement de mes {orces,
eœcellelit en éminence et excellent en valeur. léger comme
l'eau. n'excelle point. car tu es monté sur la couche de ton
pète; alors tu as pro{ané; sur mon lit il est monté! li - Gen.
XLIX. 3, h; - ces paroles ont été expliquées dans les AneANtiS
CÉLESTES; voir N°' 63h1 à 6350. Qu'un tel adultère soit. pel'Cu
dans le Monde spirituel d'après la foi sépal'ée de la charité, c'est
ce qui est devenu évident pour moi par les correspondances dans le
Monde spirituel; toutes les fois que j'ai pel'Cu de loin la sphère de
l'adultère avec la mère ou a,vec la belle-mel'e, j'ai aussilOt connu
que là se trouvaient ceux qui s'étaient conlirmés dllns la foi seule
et pal' la doctrine et par la vie, lesquels étaient même alors décou
verts, et lorsqu'ils étaient examinés, on tl'ouvait qu'ils avaient été
tels dans le monde; voilà pOUl' ce qui concerne Ruben. Maintenant, '
Vers. Il. CHAPITRE TREIZIÈME. Mt
il sera parlé des Philistins: Eux aussi dans la Pal'ole ont repl'ésenté
la foi séparée de l'amour; c'est de là qu'ils ont été appelés incir
cbncis, car par l'incirconcis est signifié ce qui est sans l'amour spi
rituel, et ce qui est seulement dans l'amour nalm'el, amour avec
lequel seul aucune religiosité ne peut être conjointe, ni à plus forte
raison aucune chose de l'Église, car toute religiosité et le tout de
l'Église regarde le Divin et l'egarde le Ciel et la vie spirituelle, et
ces choses-ci ne peuvent être conjointes qu'avec l'amoUI' spirituel,
et ne peuvent pas l'êtl'e avec l'amoul' naturel séparé de l'amour
spiritnel, cal' l'amoul' natUI'el séparé de ['amour spirituel est le pro
pre de l'homme, qui, considél'é en lui-même, n'est autre que le
mal. Toutes les guelTes que les fils d'Israêl firent contl'e les Philis
tins représentaient les combats de l'homme spirituel contl'e l'homme
naturel, et pal' suite aussi les combats du vrai conjoint au bien
contre le vrai séparé du bien, qui en soi est non pas le vrai œais le
faux; car le vrai séparé du bien est falsifié dans l'idée de la pensée
sur lui, et cela, parce que dans la pensée il n'y a aucun spirituel
qui illustre; c'est même pOUl' celle l'aison que ceux qui sont dans
la foi séparée de la charité n'ont aucun vrai, si ce n'est seulement
quant au langage ou à la prédication d'après la Pal'ole; l'idée du
vrai pél'it sur-le-champ, dès l'instant qu'ils pensent à ce vI'fli. Com
me celle l'eligion est dans les Églises chez tous ceux qui aiment vi
vre la vie naturelle, c'est pour cela que dans la telTe de Canaan les
Philistins n'ont point été subjugués comme toutes les autres nations
de cette terre, et que par suite il y eut contre eux un gl'and nom
bl'e de combats; cal' les Historiques de la Pal'ole sont tous des re
pr~.sentatifs de choses qui appal'ti,ennent à l'Église, et toutes les na
tions de la terre de' Canaan ont repl'ésenté des dogmes hérétiques
confil'mant ou des faux de la foi ou des maux de l'amour, et les fils
d'Israêl ont représenté les vrais de la foi et les biens de l'amour,
pal' conséquent l'Église; mais ce qu'ont représenté les guelTes que
les habitants de la terre de Canaan ont faites, cela sera dit en
temps et lieu convenables; ici, il sera seulement dit que les Philis
tins ont représenté la religiosité sépal'ée ùu bien spirituel, telle
qu'est aussi la religiosité sur la foi seule séparée de la vie de la foi,
qui est ta cllal'ilé : de là venait que toules les fois que les fils d'Is
l'aël abandonnaient le culte lie Jéhovah pOll!' le culte des aull'e::.
&lJ2 L' APOCALYPSE EXPLiQUÉE. N° 817.
dieux, ils étaient livrés à leUt's ennemis ou vaincus par eux; par
exemple, il:; ont été livrés aux Philistins, et ils les ont servi dix
huit ans, et ensuite quarante ans, - Jug. X, XIlI, - ce qui ('e
présentait qu'ils avaient abandonné le culte pl'ovenant du bien de
l'amour et des vrais de la foi pour le culte provenant du mal cfe
}'amoUl' et des faux de la foi; pal'eillement les Ols d'Israël ont été
vainéuset resserrés par les Philistins,-I Sam. IV, XIII, XXVIII,
XXIX, XXXI: - au contl'air'e, quand les Iils d'Israël revenaient
au culte de Jéhovah, qui était Je culte d'après Je bien de l'amour
et les vrais de la foi, les Philistins étaient vaincus; par exemple,
- 1 Sam. VII, XIV. Il Sam. V, VIII, XXI, XXIII. II Rois,
XVllI : - que ces Histor'iques enveloppent de telles signiClcations,
c'est ce qui ne peut être vu que d'après la série des choses qui y
sont décrites dans l~ sens inter'ne, lorsqu'elle est examinée, mais
ce n'est pas ici le lieu; c'est pouI'quoi je vais rappol'ter seulement
un seul passage des Prophétiques de la Parole, d'après lequel il
deviendl'a évident que de telles choses dé l'Église ont été l'epré
sentées dans ces Histol'iques par les Philistins; ainsi, dans Ésaïe:
« Ne te réjouis pas, Philistée tout entière, de ce qu'a été
brisée la verge qui te frappait, car de la racine du serpe7~t
sortira fm basilic, dont le fruit ,'te7't1 un serpent volant. Alors
paîtront les p7'emiers-nés des pauvres, et les indigents avec
confiance se coucheront: et je tuerai par la faim ta racine,
ct tes résidus elle tuera. Gémis, porte; crie, v(lle; fondue (tu
es), Philistée, toi, tout entière; parce que du septentrion
une fumée vient, et pas un solitaire dans tes conventions.
Alors que 7'épondra-t-on, envoyé.~ de la nation? Que JéhOt'ah
a {ondé Sion, et qu'en elfe espéreront les malheureux de son
peuple, Il -,XIV. 29 à 32;'--là est décl~ite la Philistée, qui signiCle
l'Église ou ceux qui sont dans l'Église, lesquels, à la vérité, sont
dans les vrais d'apl'ès le sens de la lettre de la Parole, ou d'apl'ès
une autl'e rév~lation, et néanmoins dans d'impurs amours j de là
JeUl's vrais ne \'ivent pas, et les vrais qui ne vivent pas sont changés
en faux, IOl'sque de la pensée extérieure, qui est la pensée la plus pro
che du langage, ils sont mis dans la pensée intél'ieure-qui appm·tient
à l'entendement, et qnand l'entendement examine dans leul' ol'igine
les \'l'ais, que ceux qui sont entendus pal' les Philistins ne voient pas:
rers. 11. CHAPITRE TREIZIÈàm. U3
s'ils ne voient pas, c'est parce que chuquehomme, même le méchant,
a la faculté de comprendl'e, mais n'a pas le bien de la voloDté, qui
est le bieu de la vie, car ce bien til'e son origine de l'amoul' envel'S
Dieu ct de ['llmour à l'égard du prochain, amoul's qui font que cene
faculté communique avec le (~iel, ct pal' suite l'eçoit l'illustl'ation.
Dans cc Chapitre, dans Ésaïe, sont décrits ceux qui sont dans les
''l'ais !'am, le bien, et il est décrit que chez eux tous les vl'ais sont
changl\s en faux. Voici donc le sens spirituel de ces pal'oles : Il Ne
le réjouis pas, Philislée tout entière, de ce qu'a été b"isée la verge
qui te fr'appait, signifie qu'ils ne se l'éjouissent pas de ce qu'il
1)
pOI'te; crie, ville, li signifie qu'il ne sera pas donné enll'ée vers
quelque vrai 1 nI que la doell'ine sel';) compos~e de purs faux; la
~
par les boucs: les biens et les vrais célestes sont chez ceux qui sont
dans l'amour envers le Seigneur; les biens et les vrais spirituels
sont chez ceux qui sont dans l'amour à l'égard du prochain, et les
biens et les vrais naturels sont chez ceux qui vivent bien selon les
vrais d'après l'affection naturelle; ces biens et ces vrais sont signi
fiés par ces trois espèces de bêtes dans divers passages de la Pa
l'ole; par exemple, dans ÉZéchiel, - XXVII. 21; - et dans le
Deutéronome, - XXXII. ilt. - Mais comme dans la Parole la
plupart des choses ont aussi le sens opposé, il en est de même des
boucs, qui dans ce sens signifient cellxqlü sont ùans la foi séparée
de la charité, ct cela, parc~ qu'ils SOllt plus lascifs que les autres,
et parce qne pal' eux dans le sens réel soot signillés ceux qui sont
dans le bien naturel et par suite dans le vrai naturel; et tous ceux
qui sont dans la foi séparée de la .c~larite, tant par la doctrine que
par la vie, sont purement naturels: que ceux-là soient entenùus
par les boncs dans la Parole, c'est ce qui m'a été monll'é au vif
dans le Monde spirituel; là appal'aissent diverses hêles, mais ce ne
sont pas des bêtes telles que celles de nolre monde, à savoir, qui
sont nées bêtes, mais ce sont les eorrespondances des affections et
des pensées des esprits et des Anges; c'est pourquoi, dès que ces
affections, et pal' suite ces pensees, varient et cessent, ces bêtes
disparaissent à la vue: afm que je susse que ceux qui sont dans la foi
séparée de la charité, ou plutôt leurs affections et par suite leurs
pensées d'après leur foi, sont représentées pal' les boucs, il m'a été
donné de voir quelques-uns de ces esprits; et ils apparUl'ent devant
mes yeux, et devant les yeux de plusieurs antres, absolument
comme des boucs avec des cornes; et il m'a aussi été donnl\ de voir
envoye l' parmi eux des béliers et des hrebis, contre lesquels ces
boucs enflammés de colère se jetaient, et ils s'efforçaient de les ter
('asser, mais en vain; cal' dàns le Monde spiriluel les boucs n'ont
aucune puissance contre les béliers ou les brebis, e'est POtll'quoi les
boucs étaient renversés à tel'l'e : et plus lard il me fut donné de voir
les mêmes comme hommes, ce qui me donna la certitude que les
boucs étaient les mêmes que ceux qui dans le monde avaient vécu
dans la foi séparée d'avec la charité. D'après ces considél'ations, on
peut voir ce qui est signiOé pal' le béliel' et par le bouc, el pal' leur
combal dans Daniel, Cflllp. V~ll, à savoir, que par le bélier il y
Vers. H. eHAPITRE TREIZIÈME. 4h7
est entendu .ceux qui sont dans la foi d'après la charité, et pal' le
bouc ceux qui sont dans la foi séparée d'avec la chari\é; il y est
donc décrit l'état futur de l'Église, à savoir, que la foi sépal'ée dis
sipel'a toute charité, qui est le bien de la vie, et que le faux par
.suite dominera dans le Monde Chrétien: pOUl' illustration, je vais
rapporter, en somme, ce qui est dit du béliCl' et du bouc dans Da
niel; le voici: Cl Dlmiel e1l visi01i vit un bélier qui avait deux
cornes, l'une haute plus que l'autre, et la haute montait en
arrière, et il se faisait grand; mais alors un bouc de ('ltem'es
vint de l'occident sur les faets de toute la terre, et il s'élança
sur le bélier, le (rappa, et brisa ses deux cornes; et il le Jeta
li terre et le foula: il avait une corne entre les yeux, et quand
elle eut été brisée, il monta quatre corrtes il sa place, selon les
quatre vents des cieux; et de l'une d'elles sortirune seule
corne, qui grandit beaucoup, et Jusqu'à l'armée des cieux;
et elle Jeta il terre (une partie) de l'armée, et des étoiles, et
les fOll/a : et même jusqu'au prince de l'armée elle s'éleva, et
il lui (ut ôté le sacrifice perpétuel, et (ut rem'ersé l'habitacle
de son sanctuaire; et elle jeta la vérité il terre. )1 - VIII. 1.
à 1lt et suiv. ; - que là par le bélier' il soit entendu ceux qui sont
dans la foi d'après la charité, et pal' le bouc ceux qui sont'dans la
foi sépal'ée de la charité, on le voit ci-dessus, No' 316 et 573, où
les mêmes paroles ont été expliquéf$; il est donc inutile de les ex
pliquer' davantage. Que pal' les bOllcs soient entendus ceux qui sont
dans la foi séparée d'avec la chal'iLé, et pal' les héliers ceUl\ qui sont
dans la foi d'après la charité, on le "oit aussi dans Ézéchiel: CI Vous,
mon troupeau; void, Moi, Je juge entre bfte et !Jête (du
menu bétail), entre les bélier,s et les boucs.»-XXXIV.17:
puis dans Zacharie: (1 Contre les pasteurs s'est embrasée ma
colère, et sur les boucs Je (erai la visite, )1 - X. 3. - D'après
c(jla on peut voÏl' que pal' les boucs et pal' les brebis dans Matthieu,
- XXV. 31 à !t6, - il n'cn est pas entendu d'autres; c'cst pour
quoi, là, il est seulement fait un recensement des œuvres de la
charité que les bl'ebis avaient failes, et que les boucs n'avaient pas
l'ailes. Que ceux-Ci soient entendus dans ce passage par les boucs,
c'est aussi ce qui a été confirmé, IOl'sque le .Jugement Demiel' a été
fait SUI' ccux qui étaient de l'li:glise Chrétienne; alors tous ceux qui
....
avaient été dans la foi séparée d'avec la chal'ilé, tant pal'Ia doctrine
que par la vie, furent jetés dans l'enfel', et tous ceux qui avaient été
dans la foi d'apl'ès la charité furent consel'vés.
818. Vers. 12. Et le pou~'oir de la première bête, tout en
tier elle l'exerce devant lui, et elle fait que la ter1'e et ceux
qui y habitent adorent la bUe première, dont a été guérie la
plaie de mort, - Et le pouvoir de la premirre bête, tout en
tier elle l'exerce devant lui, signifie la connexion des l'aisonne
ments d'après l'homme naturel avec le sens de la leUl'e de la Pa
J'ole, connexion par laquelle est corroborée la religion de la foi sé
pal'ée : et elle fait que la terre et ceux qui y habitent adorent
la bête p1'emière, signifie d'où il résulte que ceux qui, dans l'F..
glise, sont dans les faux, et par suite dans les maux, reconnaissent
de cœur la concordance: dont a été g1l.érie la plaie de mort,
signifie et ainsi la discOl'dance enle\'ée par l'invention des conjonc.
tions des œuvres avec la foi.
8i~, Et le pouvoir de la première bUe. tout entier elle
l'exerce devant lui. signifie la connexion des raisonnements
d'après l'homme naturel avec le sens de la lettre de la Pa
role, connexion par laquelle est corroborée la religion de la
foi séparée: on le voit pal' la signification de la bête montant de la
ten'e, qui exerçait tout entier le pouvoir de la première bête devant
le dragon, en ce que ce sont les confirmations d'après le sens de la
letu'e de la Parole pour la foi séparée d'avec la vie, et par suite les
falsifications dll vrai, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, N° 815;
par la signification de la première bUe, en ce que ce sont le5 rai
sonnements d'après l'homme natmel, qui confil'ment la séparation
de la foi d'avec la vie, comme ci-dessus, N° 774; et pal' la signi
ficati,gn du dragon, devant qui cette hête exerçait le pouvoir de la
premièl'e bête, en ce que c'est en général la foi séparée de la vie de
la foi, qui est la charité; d'apl'ès cela, on peut voir que par celle
bête qui exerçait tout enlier le pouvoiJ' de la première bête devant
le dl'agon, il est signifié la connexion des raisonnements d'apl'tS
l'homme natmel avec ie sens de la lettl'c de la Pal~ole, connex ion
pal' laquelle est confil'mée la religion de la foi séparée. Que ce soit
la connexion des raisonnements d'après l'homme naturel avec le
sens de la lettre de la Parole, c'est parce que par le sens de la leltl'e
Vers. 12. CHAPITRE TREIZIÈME. 4li9
de la Parole, aucun faux ne peut jamais être confil'mé que pal' des
raisonnements tirés de l'homme naturel; en effet, la Parole dans la
lelll'e se compose d'apparences du vrai, ct aussi de correspondan-
ces; les unes et les autres dans son sein, c'est-il-dire, dans son sens
spirituel, contiennent les nais réels; c'est pourquoi quand quelque
faux est confirmé par des apparences du vrai qui cOI'l'espondent
aux vrais réels, alOI's la Parole est falsiliée, et la falsification de
la Parole ne peut avoir lieu que par des l'aisonnements d'après
l~homme naturel; de là vient que le dragon, par lequel est signifié le
dogme hérétique sur la foi seule, est décrit ullél'ieurement par deux
bêles; par la première est décrit le raisonnement d'après l'homme
naturel (lOUI' la foi sëpal'ée d'avec la vie de la foi, qui est la charité,
et par la seconde la confir'malion d'après le sens de la leUre de la
Parole, et par suite la corroboration de celle foi, puis aussi la falsi·
fication du vrai: de là il est de nouveau évident que par celle bête,
qui exerça tont entiel' le pouvoil' de la pl'emière bête de\'ant le dl'a·
gon, il est signifié la connexion des raisonnements d'après l'homme
naturel avec le sens de la lettre de la Parole; mais ceci va être illus-
tl'é par des exemples: Ainsi, 1. Les dogmatistes, qui comballent
pour la foi seule, ne font nullement attention à tous ces passages
de la Parole, où il est dit œuvres, faits, opél'el' et faire, lesquels
sont si évidents, qu'ils ne peuvent admelll'e aucun l'aisonnement
corlll'aire, et cependant ils les tirent hors de leur sens réel, et par
des raisonnements ils les font fléchir et les détoul'nent du Vrai réel,
qui est dans les Cieux, et que le sens spirituel contient: cal' ils
raisonnent, en disant que la foi seuJe enveloppe les faits et les œu-
\'l'es, parce que ceux qui sont dans la foi sont dans les faits et dans
les œuvres, qu'ainsi la foi les opère, lorsque cependant la foi sans les
fails ou les œuvres est une foi morte, qui ne p~ul rien opérer: et
si on le lem' dit, ils donnent pour raisonnement que les faits néan-
moins sont présents par ulle secrèle opération Divine, et cependant
ils les excluent du moyen de salvation, de sorte qu'ils peuvent être
présents et ne pas êll'e présents, comme on peut le voir d'après la
justification par la foi en un momellt, et aussi il l'heure de la
mOI't, quoique l'on soit méchant. Il. C'est UII ,'ai$onnement d'a-
près l'homme natul'el, que la foi séparée des biens de la vie est
spirituelle aussi, lorsque cependant les biens qui appal,tiennent à
v, '29,
450 L'APOCALYPSE EXPLIQuéE. toi" 819.
ses intérieurs, qui sont dans l'ordre successif; d'après cela il est
évident qu'en elles coexistenttoutés les choses de la volonté et de
la pensée de l'homme, par conséquent toutes les choses de son
amoUl' et de sa foi, C'est donc de Iii que tant de fois dans la Parole
les œuvres sont commandées llar le Seigneur', et qu'il est dit que
l'homme sera jugé selon ses œUVl'es, D'apl'ès ces considérations,
on voit clairement quel est l'homme qui sépare la foi d'arec les
œuvres, à savoil', qu'il est sans la foi, et que ses œuvres sont des
maux qui jaillissent de ('umour de soi et du monde; elle:> sont
voilées et enveloppées pal' des choses qui appartiennent à la foi,
'lnais souillées et pl'Ofanées [llll' les maux qui sont en dedans: c'est
pourquoi, quand un tel homme est mis dans ses intérieurs, ce qui
ar'l'ive après la mort, 10rsqu'i1 devient esprit, toutes les choses qui
ont appartenu à sa foi, lesquelles faisaient les périphéries, sont je
tées de cOté et sont dis:>ipées, D'après ces explications, on peut voir
d'où vient que Jean, qui a "epl'éscnlé les hiens de la charité ou
bonnes œuvres, l'eposa sur la poitl'ine du Seigneur, et qu'il suivit
le Seigneur, ce qne ne fil pas Pierre; [luis aussi, qu'après la ré
surrectioll du Seigneur, il habita avec la mère du Seigneur.
823, Vers. 13, H, Et elle fuit des .signes gl"llnds, telle
ment que même du feu elle fait descendre du Ciel en la terre
deMJ1t les hommes, - Et elle séduit ceux qui habitent sll1'la
terre, à cauu des sig Iles qu'il lui a été donné de faire devant
la bête, disant Il ceux qui habitent sur la terre de {(tire une
image à la bêle qui a la pluie d'épée, ct qui 'l-1icait, - Et elle
fait des signes grlllld,~, signifie des allestalions et des per'sua
sions: tellement que même du feu elle {ait descendre du·Ciel
en la terre d6l:ant les IlOmme,~, signilie l'amour du faux d'après
le mal, ayant pOUl' origine le faste de la pl'op"e intelligence, comme
si c'était l'amour du vrai d'après le bien, qui procède des Cieux
dans l'Église: et elle séduit ceux qui habitent sur la terre, à
cause des signes qu'il lui fi. été donné de faire devant la bete,
signifie la persuasion de ceux qui sont rlalJs·l'l~glise, par' les atles
tations d'après la Parole conjointe aux raisonnements d'après
l'homme nalurel : disant à ceux qui habitent SUl" la terre de
faire une image à la bete, signifie une ol'donnance établie que de
telles choses sel'aient absolument enseignées el crues par tous dans
Vers. 13. CHAPITUE TREIZIÈME. 465
l'Église: qui a ta plaie d'épée, et quïvivait, signifie quels sont
ces naturels qui ont conjoint les choses qu'ils ont til'ées du sens na
turel de la Parole pOUl' confirmation.
824. Et elle fait des signes grands, signifie de,ç attesta
tions el des pel'sua,çions : on le voit par la signification des si
gnes, en ce que ce sont des attestations et des pel'suasions, comme
ci-dessus, N° 706; et comme grand se 'dit du bien, et que dans
le sens opposé il se dit du mal, de là par des signes grands solll
signifiées les atteslations et les persuasions du faux. d'après le mal:
s'il est dit ici de la bête qu'elle a fail de grands signes, c'est
pal'ce que pal' elle sont signifiées les confirmations' d'après la Pa
l'ole pour la foi sépal'ée d'avec les bonnes œuvres; et quand les rai
sonnements d'après l'homme naturel, qui sont signifiés pal' la pre
mière bête, sont confirmés d'apl'ès la Pal'ole, alors non-seulement
ils attestent, mais encore ils persuadent que la chose est ainsi; et
cela, parce que ces hommes qui séparent la foi d'avec les œunes
'ne veulent pas que la vue intellectuelle ait quelque part dans les
choses de la foi, qu'ils appellent mystères; et quand la vile intel
lectuelle n'est pas présente, on peut pel'suadel' tout ce qu'on veut,
même ce que chacun d'après la lueur seule de la nature peUl voir
être faux: mets devant toi quelque faux, et dis que c'est un vl'ai,
parce qu'il a été déclaré tel pal' un docteul', que ses sectateurs con
sidèrent comme illustré ou inspil'é, et Ote l'usage de la raison, et
ainsi empêChe que l'entendement n'entre pal' quelque lumièl'e, lu
verras toutes choses comme des vrais, et tu en sel'as persuadé; cela
vient de ce que la pl'emière pl'oposilion a été crue, et qn'il n'a pas
été d'abord examiné si c'était un vrai ou si c'était un faux, POUl'
qu'on sache que le faux peut être confil'mé de même que le vrai,
soit cet exemple tr~.s-badin : Énonce cette proposition ridicule, que
le corbeau est blanc, et confirme-la par ces l'aisons, que le corbeau
ne naU pas absolument noil', que 101'Sq11'i1 devient vieux il blanchit,
que ses plumes intérieuremént sont blanches, ct sa peau aussi,
et que pal' conséquent la noirceul' est seulement une omhre intro
duite autour de choses blanches; fais ensuite ce raisonnemellt, que
l'homme peut, il est vrai, parler selon j'aspect, à savoir, dire qu'il
est noil', mais que néanmoins d'après l'entendement, puisqu'il est
homme, il doit pensel' qu'il est blanc, parce qu'intérieurement il
v. 30.
ft66 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N° 824.
et faire les biens pOUl' sa l'éputation et pOUl' son honneur n'est pas
non plus dangel'eux, pourvu que la Pal'ole et pal' suite la religion
tiennent la place supérieure et fassent la tête, et que l'homme lui
même et le Monde tiennent la place inférieure et fassent les pieds; ,
s'il en est autrement, par les pieds la religion est foulée, et par
la tête le monde est adol'é,
826. Et elle séduit ceux qui habitent SW' la terre, ù cause
des signes qu'il lui a été donné de {aire devant la bête, si
gnifie la persuasion de ceux qui sont de l'Église, que ce sont
des vrais, par les attestations d'après la Pm'ole conjointes
aux raisonnements d'après l' homme llaturel : on le voit pal' la
signification de séduire, en ce que c'est persuadel' les faux, car la
persuasion du faux est une séduction; par la signification de ceux
qui habitent sur la terre, en ce que ce sont ceux qui sont de
l'Église, cOmme ci-dessus, N° 821; par la signification des signes,
en ce que ce sont les attestations et pal' suite les persuasions, comme
ci-dessus, N° 82h, ici des attestations d'après le sens de la lettl'e de
la Parole; et par la signification de la bête devant laquelle elle fit
ces signes, en ce que ce sont des raisonnements d'après l'homme
naturel, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, N° 774 : qu'ici par les
signes que fit celte bête devant l'autre il soit signifié les attesta
tions d'après le sens de la leltl'e de la Parole conjointes aux J'aison
nements d'après l'homme naturel, c'est pal'ce que par la bête, qui
fit les signes, il est signifié les confil'mations d'apl'ès le sens de la
lettre de la Parole, et que pal' la bête devant laquelle les signes fu
rent fails il est signifié les raisonnements d'après l'homme naturel,
ici donc est signifiée la conjonetion des confirmations d'après la Pa
role avec ces raisonnements, et quand elles sont conjointes,' elles
devienneut alors des attestations et des persuasions; en e.ffet, les
raisonnements d'après l'homme naturel dans les choses spirituelles
n'ont point de valeur devant le Monde, mais quand les mêmes rai
sonnements sont confirmés d'apl'ès la Pal'ole, ils ont de la valeur;
et ceta, parce que la Parole est divine, et que dans le sens de la
lettre elle consiste en appal'ences du vrai et en cOl'respondances
dans lesquelles les vl'ais réels, qui sont cachés en dedans, ne peu
vent être vus que pal' un homme ilIusll'é; mais pal' un homme non
illustré, les apparences du vrai peuvent êtl'e entraînées à con Iit'mer
Vers. 1ft. CHAPITUE Tl\EIZIÈME. Ail
les faux comme les vrais, cal' chez un homme non iIlustl'é les illu
sions règnent, et d'après les illusions se font les l'aisonnements; au
contraire, l'homme illustré voit par la lumière spirituelle, et en
même temps par la lumièl'e nalUrelle, et la lumière naturelle chez
lui est iIIustl'ée par la lumièl'C spil'ituelle; mais l'homme non illus
tré voit seulement par la lumière naturelle séparée de la lumière
spit'Îtuelle, et celte lumièl'e dans les choses spirituelles est obscu
rité et non lumière; cette obscurité néanmoins, après ies confirma
tions du faux, se pl'ésente comme la lumière du vrai, mais elle est
comme la lumière dans les enfers, laquelle, devant ceux qui y sont,
se présente comme lumièl'e, mais est changée en pure obscurité
dès que la lumièl'e du Ciel y entl'e, et leur pensée devient stupide;
dans les enfel's, dans lesquels sont ceux qui par une faculté de pen
Sel' plus intél'ieurement que les autres se sont plus profondément
persuadés les faux, on est dans la lumière de la fantaisie, lumière
qui bl'ille à sa manièl'e, mais cette lumière est changée en une obs
curité encore plus sombre pal' l'intlux des rayons de la lumière du
Ciel; une telle lumière est la lumière de la confil'mation du faux
d'après le sens de la lettre de la Parole pal' les raisonnements d'a
près les illusions de l'homme naturel; de là il est évident que la lu
mière de la confirmation du faux jusqu'à destruction du Divin Vrai,
qui est dans le Ciel, est une lumière infel'Oale. Puisque dans les
Ai'licles précédents il a été traité des bonnes œuvres, je vais suivre
le fil, et montl'er ce que c'est que l'amout' envers le Seigneur;
Dans le troisième Ciel ou Ciel intime tous sont dans l'amoul' envers
le SeigneUI' par le SeigueUl', et ils sont tels, qu'ils possèdent les
vrais inscl'its dans leul' vie, et non dans la mémoire comme les
Anges des Cieux inférieurs; c'est même pour cette raison que ceux
qui sont dans le troisième Ciel ne padent jamais des vrais, mais
seulement ils entendent les autl'es en parler, et ils répondent ou
que c'est ainsi, ou que c'est en quelque manière ainsi, ou que ce
n'est pas ainsi; car ils voient en eux-mêmes si les choses qu'ils
entendent sont des vl'ais, ou si elles ne sont pas des vrais, et ils le
voient non d'apl'ès quelque vue dans la pensée, comme les autres,
mais d'après l'affection du \1I'ai dans l'entendement; car tous les
vl'ais chez eux ont été inscrits dans leurs affections qui tirent leUl'
essence de l'amoul' céleste, lequel est l'amour envers le Seigneur,
67'1 L' APOCALYPS.E EXPLIQUÉE. N" 826.
ainsi chez eux les vrais font un avec leurs affections; et comme ces
Anges sont dans l'amoUl' envers le Seigneur pal' le Seigneur, leul'
vie iutél'ieUl'e consiste en de pures affections du bien et du \'l'ai d'a
pr~ cet amour; de là vient qu'ils ne prononcent pas les vl'ais, mais
qu'ils font les vrais, ainsi les bonnes œuvres; car les affections du
bien et du V1'ai, qui procèdent de cet amour, ne peuvent avoir
d'existence que pal' l'acte, et quand elles existent, elles sont appe
lées usages, et sont entendues par les boi\nes œuvres; ils pel'çoivent
aussi en eux-mêmes la qualité des usages ou des œuvres d'après
l'affection d'où elles proviennent, et aussi leurs différences d'apl'ès
la conjonction de plusieurs affections, ainsi ils fout toutes choses
avec une sagesse intérieure: et comme ils ne pensent pas les vl'ais et
pal' suite ne les prononcent pas, mais seulement les fOllt, et que cela
vient de leur amoul' envel's le Seigneur', et pal' conséquent des affec~
tions seules dont se compose leur vie, il est évident que l'amour
enveJ's le Seigneur consiste à fail'e les \'J'ais d'après leur affection,
eL que leul's faits sont de bonnes œUVI'es, que par conséquent aimer
le SeigneUl', c'est fait'e; c'est aussi ce qui esL entendu par les pa
roles du Seigneur dans Jean: Il Qui a mes préceptes et les fait.
c'est celui-là qui Al'aime; mais celui qui ne M'aime pas, mes
paroles ne garde pas. 1) - XIV. 21, 26 : - et eux sont enten~
dus pal' celles-ci, dans Jérémie: Il Je mettrai ma loi en leur mi
lieu, et sur leur cœur je l'écrirai; et ils n'enseigneront plus.
chacun son compag'R.on ou chacun son frere. en diliant " Re
connaissez Jéhovah; car tous ils Me connaitl'ont. depuis le
plus petit d'entre eux jusqu'au plus grand. JI - XXXI. 33,
36; - pal' la loi il est entendu toutes les choses de la Parole, ainsi
tous les vrais et tous les biens du Ciel; en leur milieu signifie dans
lem' vie; et le cœul' SUI' lequel la loi sera écrite signifie l'amour.
D'apl'és ces considérations, on voit combien vaste est la doctrine de
('amour envel's le Seigneur, car c'est la doctrine de toutes les affec
tions qui appartiennent à l'amour, et chaque affection a inscrits en
soi les vrais selon la qualité de sa perfection, et les produit en acte
avec une variété infinie; et ces affections viennent, non pas dans
l'entendement sous espèce d'idées, mais à une perception sensitive
intérieure sous espèce de plaisirs de la volonté qui ne peuvent être
décrits pal' ùes paroles, Ceux-là, qui puisent dans Iii Pal'ole les
"
Vers. tll. CHAPITRE TREIZIÈME. li73
lois de la vie, et qui vivent selon ces lois et adol'ent le Seigneur,
deviennent Anges du troisième Ciel.
82ï. Diliant il ceux qui habitent sur la terre de faire une
image li la bête, signifie llne ordonnance établie que de telles
choses sel'aient absolument enseignées et crues par tOllS dans
[' Église: on le voit par la sign.ification de ceux qui habitent sur
la terre, en ce que ee sont tous ceux de l'Église, comme ci-dessus,
N° 826; el pal' la significalion de l'image de la bUe, en ce que c'est
la doctrine de la foi séparée d'avec les bonnes œuvres, et le culte
qui en pl'ovient, confirmés d'apl'ès le sens de la leUl'e de la Parole
par les l'aisonnemenLs d'après l'homme naturel, de là, par fai1'ecette
image, il est signifié faire un slalUt ou ordonner d'enseignel' et de
croire absolument ainsi, comme aussi cela a élé fait dans les Églises
oil la doclrine de la foi séparée a été reçue. Si l'image signifie ces
choses, c'est pal'ce que Lous le5 spiriluels peuvent etre présentés
par des images, et aussi pal' des idoles dans le Monde spirituel, et
que pal' elles chaque chose de la doctrine peut etl'e effigiée, ce que
meme j'ai vu faire; c'esl de là que les images et les idoles dans la
Parole signifient ces choses; que les idoles signifient des faux de la
doctrine, on le voit ci-dessus, No' 587, 650, 6M, 780 : c'est
donc de là que, pal' dire à ceux qui habitent SUI' la terre de faire
une image à la bête, il est signifié une ordonnance élablie afin que
par lous dans l'Église de telles choses fussent absolument ensei
gnées et crues. Que chez ceux qui étaient des Églises Anciennes il
y ait eu des images qui représenlaient leUl' doctrine et par suite leUl'
culte, mais qu'il ail été défendu aux fils d'Israel d'en fail'e, à cause
de leur propension au culte idolâtl'ique, on le voit d'après la
Pal'ole. Alin donc qu'on sache que les images signifient de telles
choses, je vais pour confil'mation l'apportel' de la Parole les pas
sages suivants; dans Moïse: te Tu ne te feras point d'image tail
lée, ni aucune re,~semblance de ce qui est dans les cieux en
haut, ni de ce qui est en la terre en bas, ni de ce qui est dans
les eaux au-dessous de la terre; tu ne te prosterneras point
devant elles, et tu ne les serviras point. Il - Exod. XX. li,
5. - Cl Vous ne vous fel'ez, point d'idoles. et image taillée ou
statue point ne vous dresserez. et pierre d'image point ne
mettrez dalts votre terre pOllr t'Ous prosterner devant elles.)
fJ7!J L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 827.
Lévit. XXVI. 1. - (1 De peur que VOliS ne vous fassiez image
taillée de quelque sorte de ressemblance, figure de mâle ou de
femette, figure d'aucune b~te qui soit en la terre, figure d'au
cun oiseau d'aile qui vole sous le ciel, figure d'aucun reptile
sur la terre, figUl'e d'aucun poisson qui est dans les eaux au
dessous de la terre. Il - Deutér. IV. 16 t 17 t 18; - s'il a été
défendu aux fils d'Israël de se fail'e des idoles t des images taillées
et des figUl'es d'aucune chose dans les cieux t en la terre et dans les
eaux, c'était parce que les Églises Anciennes t qui ont existé avant
l'Église ISI'aélite, avaient été des Églises repl'ésentalives, et parce
que les fils de Jacob étaient des hommes absolument externes, et
que les honllnes externes dans ce temps-là, quand tout culte était
représentatif t étaient enclins aux idolâtl'ies t ainsi au culte de choses
qui apparaissaient devant les yeux : 01' t comme les Anciennes
Églises étaient représentatives t les hommes de ces Églises s'étaient
par conséquent fail des images taillées et des images de divel'ses
choses qui représentaiellt et pal' suite signifiaient des célestes; et les
Anciens y trouvaient leUl' plaisir, parce qu'elles signifiaient de telles
choses; c'est poul'quoi, quand ils les regardaienl t ils se l'appelaient
les célestes qu'elles représentaient; et comme elles appar'tenaient à
leur religion, elles étaient en usage dans lem' culte; par suite ils
avaient des bocages, ils avaient des hauts lieux, ils avaient des fi
gures sculptées, fondues et peintes, placées ou dans les bocages t
ou sUl' les montagnes ou dans les temples, ou dans leurs maisons;
t
fils de Jacoh t plus que tOIlS les aUll'es t étaient des hommes externes
et par suite enclins à des idolâtries t et aussi à des opérations ma
giques t c'est pour ceLa qu'il leur fut si sévèl'ement défendu de se
Vers. 14. CHAPITRE TREIZI~~ME. fa75
faire des images taillées et des figUl'es de quelque ressemblance
de choses qui existent dans les cieux, sur la terre et dans la mer,
parce que toutes les choses qui sont dans le Monde sont des l'epré
sentalifs, comme volatiles, bêtes, poissons, reptiles, cal' autant ils
leur rendaient un culte avec idolâtrie, autant ils ne reconnaissaient
pas Jéhovah; mais, toutefois, comme chez eux au~si l'Église était
représentative, il fut bâti un Tabemacle, dans lequel furent placés
les principaux représentatifs des célestes, comme la table SUi' la
quelle étaient les pains, l'aulel d'or sur lequel se faisaient les par
fUDls, le cpandelier avec les lampes, l'arche avec le pl'opitiatoire et
avec les chérubins dessus, l'autel non loin de ['entrée du Taber
nacle, sur lequel était le feu sacré; et plus tard fut bâti un Temple
dans lequel toutes choses étaient représentatives, comme les pein
tUI'es, les bassins hors du temple, la mer d'airain sous laquelle
étaienl des bœufs pOUl' la soutenir, puis les colonnes et les' POl'·
tiques, avec les vases d'Ol'; il leur était permis de rendre un culte à
toules ces choses comme saintes, pOUl'VU qu'ils reconnussent le Ta·
bemacle, et plus tard le Temple, pour l'Habilacle de Jéhovah: ces
choses leur furent données afin qu'ils ne se tournassent point vers
les idolâtries el les (lpérations magiques, qui alors étaient en usage
chez diverses nations en Asie, par exemple, en Égypte, en SYI'je,
en AssY1'Ïe, à Babel, à Tyr et à Sidon, en Arabie, en Éthiopie, en
Mésopotamie, et surtout dans la terre de Canaan, et autoUl' de
celte terre, D'après ces considérations, on peut voil' d'où vient que
les idoles dans la Parole signifient les faux de religion, et les images
les doctrinaux, Qu'il y ait eu de telles choses chez diverses nations
dans les terres asiatiques, on peut le voir d'après les dieux de La
ban le Syrien, que Rachel, épouse de Jacob, enleva,-Gen. XXXI.
19, 20; - d'apl'ès les veaux et autres idoles en Égypte; d'aprts
les hiéroglyphes qui y étaient sculptés et peinls dans les temples,
sur les obélisques et SUI' les muraillles; d'après Dagon, l'idole des
Philistins dans Ékl'on; d'après les idoles faites par Salomon, et
ensuite par les rois dans le temple de Jérusalem et dans Samarie;
d'après les autels, les statues, les images et les bocages, chez les
nations de la terre de Canaan, que les fils d'Israêl l'eçurent ol'dl'e
de détruÏl'e, comme il est évident par divers passages dans la Pa
role, Ce fui anssi d'après la science des correspondances el des l'e
476 L'APOCAL YPS~ EXPLIQUÉE, N" 827.
cela soit entendu pal' les pal'oles du SeigneUl' dans Jean, - Char.
XXI. 18, - on le voit ci-dessus, N° 8:20 : de là il suit que par
Jes esclaves sont entendus ceux qui pensent, non d'après eu~
mêmes, mais d'après les autres, et qui ne voient pas si une chosa
est un vrai, ou Ri elle est un faux, et néanmoins reconnaissent
qu'elle est un vrai; que ceux-ci soient esclaves, tandis que ceux
qui pensent d'après eux-mêmes sont libres, cela est évident d'après
la relation opposée.
837. Comme jusqu'ici. il a été dit beaucoup de choses sur la foi
et sur les œuvl'es, je vais les rassemble!' bl'ièvement dans un Som
maire que voici: L'Tout homme après la mort devient son amour,
et l'espl'it de L'homme n'est absolument que l'affection qui appar
tient à son amour; 101'5 donc que l'homme devient esprit, il pense
et pal' suite il parle d'après son affection, puis aussi il veutl et par
suile il agit d'après son affeclion, et alors il désire et puise les choses
qui sont de son affection ou de son amour, et il a en aversjon et rejelle
telles qui ne sont pas de son affeetion ou de son amour; bien plus, sa
face devienl successivemeutla face de son affeclion ou de son amour;
c'est par là qu'ensuite il est connu, puis aussi par un langage dont
le son est celui de son a-ffection; en un mol, l'homme après la mort
devient son amour ou son affection dans une forme; c'est pourquoi,
lorsque quelqu'un pade contre l'affection qui appal'lient à son amour,
ou attaque cette affection, sa face change, et lui-mêm.e aussi s'en
va, ou dispal'ait subitement. Comme tous les hommes après la
mOl'l sont les substances et les formes de leur amour, c'est pour
cela que le Cieltoul entier, qui est composé d'Anges qui ont été,
hommes, a été distingué en sociétés selon les genres et les espèces
d'affecl.ions, ainsi selon toutes les différences et toutes les variétés.
des affections; pill'eillementl'Enfel', qui aussi est c<Jmposé d'esprits
qui ont été hommes, a été distingué en sociétés selon les affections
opposées aux affections célestes, et selon toules lem's différences et
toutes leul's variétés en genre et en espèce. Que Thom me après la
mort soit son amoUl', ou son affection qui appartient à l'amour"
cela a été ignoré jusqu'à présent dans le Monde, parce que le Monde
a Cl'U que ['affection ne fait l'ien, mais que c'est la pensée qui fait
tout; et cela, parce que l'homme n'a pas pu réfléchir SUi' les affec
tions et sur les diverses choses des affections chez lui, mais il pou
Vers, Hi, CHAPITRE TREIZIÈM~. 498
vait l'éflécbir sur les pensées et SUI' les diverses cboses des pensées,
cal' il les voit pour ainsi dire intérieul'ement en lui, mais il ne voit
pas les affections, et les choses qui ne parviennent pas à la vue de
sa pensée, et par conséquent ne se maniJestent pas, il ne les re
mal'que point; mais celui qui est sage peut, d'après ses pensées,
connalll'e ses affections; en effet, celles-ci se manifestent dans celles
là quand l'homme est dans le Iibl'e de son esprit et seul chez lui,
cal' alors il pense d'après l'affection qui appartient à son amoul',
et la pensée n'est aull'e chose que l'affection devenue "isible dans
diverses formes par l'influx de la lumière; c'est pourquoi, si tu en
lèves l'affection, aussitôt la pensée périt, de même que périt la lu
mière si tu enlèves la namme, D'après ces considéraIions, on peut
voil' combien il est important d'acquél'ir l'amoul' ou l'affection cé
leste; dans ce qui va suivre, il sèra dit comment on l'acquiel't, Il
faut qu'on sache que par l'affection il est enlendu l'amour dans sa
conlilluilé,QJ) Que Ioule la vie de l'homme soit la vie de son amour,
,et que l'amolli' et la vie chez l'homme fassent un et soient un, on
peut le voir d'apl'ès ce qui a été dit ci-dessus, à sa"oÏl', que chacun
dans le Monde spirituel apparalt par la face selon son amour, pal'le
selon son amOllI', pense, veut, souhaite, désire, se réjouit, s'at
tt'iste selon son amour, et ce sont ces choses qlli font la vie, et qui
procèdent de la vie: qu'il en soit ainsi, on le voit manifeslement
d'après les esprits et les Anges, qui lous sont hommes lant par la
face que par le COI'PS; dès que quelqu'un attaque leur amour, il
dispal'atl avec tout son corps, lors même qu'il se tiendl'ait assis dans
une chambre, ce que j'ai très-souvent vu; d'où il était évident pOUl'
moi que l'Ange ou l'espl'it est non-seulement une affection dans une
forme humaine, mais que même loute sa vie, depuis la lête jusqu'à
la plante du pied, ou depuis la coiffure jusqu'à la chaussure, n'est
absolumenl que l'affection qui appal'lient à son amour, aulrement
il ne pourrait pas disparailre tout entiel' aux yeux des assistants :
on a l'echerché si sa forme corporelle avec les membl'es qui la
composent est aussi l'affection qui appal'tient à son amOUI', el l'on
a découvert que toutes et chacune de ces choses sont celle affec
tion; cela vient de ce que le Ciel tout entier, qui, ainsi qu'il a été
dit ci-dessus, a été distingué et formé en sociétés selon toules les
différences et loutes les val'iétés des affections, présente la ressem
hHà L' APOCALYPSE EXPLIQUÉK N' 81\7.
blance d'un seul homme, et que tous les Anges et tou~ les espl'ils
sont d'après cela des formes humaines; c'est pourquoi, de même
que le Ciel est lé complexe de toutes les affections, de même aussi
l'Ange et l'e~prit, qui sont de très-petites formes du Ciel: par là
m'a été manifesté cet arcane, qui même m'a été confirmé du Ciel,
que toutes et chacune des choses de l'homme, tant celles qui sont
de son mental que celles qui sont de son corps, sont des fOl'mes de
l'amour dan~ une admirable série, et que les organes du cel'veau
ct de la face, et aussi les membres el les visci'res du corps, sont
de perpétuelles contextures conespondantes aux. affections du Ciel,
dans lesquelles sont les sociétés angéliques. Par là \11'a encol'e été
manifeslé cet arcane, à sa voit., que les affections et par suite les
pensées du menlal f~"~tendenl et se répandent dans Ioules les choses
ÙU COI'pS, comme dans le champ de leur cxcul'sion et de leur cir
congyratioll, champ et cil'congYl'ation qui pro\'iennent de l'affection
du mental et de sa pensée pOUl' les usages, d'après lesquels, dans
lesquels et pour lesquels les membres et les viscères du corps ont
été formés; cal' il en est de cela de même que des affections et des
pensées des Anges, en ce qu'elles se répandent de tout cOté dans le
Ciel et dans les sociétés du Ciel, et que la sagesse des Anges est
selon celle extension: mais, sur ce sujet, voir plusieurs détails dans
le Tl'aité DU CIEL ET DE L'ENFER, à savoir, que tous les Anges
sont des images du Ciel, et ainsi sonl comme des Cieux dans la
forme la plus pelite, N°' !Ji a 58; que tout le Ciel présente la res
semblance d'un seul homme, et que par suite les Anges et les es
pl'its sont des formes humaines, N°' 59 à 102; que toute pensée
d'après l'affection procédant des Anges a une extension dans les so
ciétés du Ciel selon_la qualilé de l'amoul' et de la sagesse des Anges,
N°' 200 à 212. (fil) Puisque l'amour fait la vie de ['homme, et que
l'homme, selon sa vie acquise dans le Monde, doit vivl'e éternelle
ment ou dans le Ciel ou dans l'Enfer, il importe principalement
qu'il sache commentl'amoul' céleste est acquis et comment on s'en
imbibe, pour que sa vie soit fOl'tunée et heureuse sans fin,@~ Il y
a deux facultés pl'incipales de la vie de l'homme, à savoil', la vo
lonté el l'entendement; la volonté est le réceptacle de toutes les
choses du bien, el l'entendement est le réceptacle de toutes les
choses du vrai d'après ce bien; l'hornme ne peut être réformé que
\'~I'~, 1.6, CHAPITRE TREIZIÈME. 4g5
pal' ces deux facullés de la vie, et en l'emplissant de biens el de
vrais ces deux facultés : la réformation se fail dans cet ordre :
L'homme l'emplira sa mémoire de sciences et de connaissances du
vl'ai el du bien, pal' lesquelles il s'acquelTa la lueul' de la l'aison.
et SUl'lout il apprendra qu'il y a un Dieu, que le Seigneul' est le
Dieu du Ciel et de la Tene, qu'il y a un Ciel et un Enfer, qu'il y
a une vie après la 0101'1, et que la Pal'ole est sainle.@ Alors il ap
{lrendl'a quels maux sont des péchés, lI'ahord d'après le Décalogue.
et ensuite d'après la Pal'ole partout, et il pensera que les péchés
sont contre Dieu, el que par conséquent ils détournent et séparent
du Ciel l'homme, el le condamnent et l'adjngent à l'enfel'; de là
vienl que la première chose de la réfomlalion est de renoncer aux
péchés, de les fuil' et ùe les avoir en aversion; mais pour )' renon- .
cel', les fuil' et les avoir en aversion, il suppliel'a le Seigneur de lui
donnel' secoul's; toutefois, il les fuira et les aura en aversion, parce
qu'ils sont conlre la Pal'ole, ainsi contl'e le SeigneUl', el par suile
contre le Ciel, et parce qu'en eux-mêmes ils sont infernaux.~)
Aulanl l'homme fuit et a en aversion les maux, parce qu'ils sont
des péchés, et pense au Ciel, au salut et à la vie étel'Oelle, antant
il est adopté pal' le Seigneur et conjoint au Ciel, et autant il est
gratillé de l'affection spiriluelle, qui cOllsisle en ce qu'il veuille non
seulement savoir les vrais, mais aussi les comprendre, puis les von
loil' et les faire.Q:.fP Ainsi l'homme est réformé pal' le Seigneul',
el aulant alors il sai t et comprend les vl'ais, et aussi les veut et les
l'ail, aulanl il deviénl un homme nouveau, qui esl l'égénéré, et qui
dev~nl Ange du Ciel, en possession de l'amour et de la vie célesles.
MIl.
"""
Son amour et sa vie sont absolument comme les œuvres de
sa volonté, et les œuvres de la volonté sont comme les vrais qui
ont été appliqués à la vie. Les connaissances du vrai eL du bien que.
l'homme a acquises dès l'enfance, et dont il a rempli sa mémoire,
ne vivent pas chez lUI avanl qu'il commence à être affeclé des vrais
parce qu'ils sont des vrais, et avant qu'il commence il les vouloir
et à les faire; avant cela, elles sout seulement en dehors de la vie
de l'homme.@~ Pal' les bonnes œuvres sont entendues toutes et
chacune des choses que l'homme fait, après qu'il a eu en aversion
les maux par'ce qu'ils sonl des péchés contre Dieu, car alors il les
fait et les opère, non plus rl'aprl~ lui-même, mais d'après le Sei
h9t5 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 837.
gneur; il apprend aussi de jour en jour ce qu'il doit faim, il diS'
cerne même les biens et aussi les maux 1 et il fuit ceux-ci et fait
ceux-là avec prudence, intelligence et sagesse. Ce qui vient ù'être
dit concerne l'amoul' qui fait la vie de l'hom.!Jle : maintenant il sera
pal'lé de la foi.@ Les Anciens n'ont pas su ce que c'est que la foi,
mais au lieu de la foi il y avait pour eux la vérité; cal' la vét'ité,
10l'squ'elle est perçue ou vue par entelldement, et ainsi l'econnue,
est crue d'après elle-même; c'est pourquoi on ne peut pas dil'e de la
Vél'ité, qu'il faut y avoir foi, puisque la foi est en elle; pal' exemple.
celui qui voit <Ians un jal'din un arbr'e ou une fleUl', si UII autre lui
disait qu'il doit croire ou aroir la foi que c'est un al'Ill'e et que c'est
ulle fleur, et aussi tel al'bl'e et telle fleUl', ne lui réponùrail- il pas:
Pourquoi veux-lu que je croie cela, ou que j'y aie foi. puisque moi
même je le vois? De là vient que les Anges du troisième Ciel.
parce que d'apt'ès le bien ils perçoivent les vrais. ne peuvent pas
même nommer la foi; bien plus. ils ne savent pas qu'elle existe.
Et les Anges du seconù Ciel. pal'ce qu'ils voient les vl'ais d'après
la lumière du vl'ai, par laquelle est illustl'é leur entendement, ne
reconnaissent pas non plus le mot de foi. Ils sont élonnés et rient
quand ils entendent quelqu'un dire que l'entendement doit être tenu
captif sous l'obéissance de la foi. et que' l'on doit avoir foi en des
choses qu'on ne perçoit pas et qu'on ne voil pas; ils disent alol's
qu'ainsi on potinait croÎ!'e le faux. et par des confirmations le
metll'e comme dans la lumièl'e, et mettre le vrai lui-même comme
dans des ténèbre~ et jouer avec le vl'ai au moyen ÙU faux comme
avec une balle.~) Quand le monde n'a pas pu voir les vrais d'a
près l'amoUl' des vrais et d'après leur lumiere, parce que les hommes
étaient devenus natm'el's et externes, alors la foi commença à être
nommée, et on appela vrai le tout de la foi, quoique non perçu ou
vu, mais seulement affirmé par quelque chef. et confirmé par des
passages de la Pat'ole non compl'is. Dans cet état sont aujourd'hui
dans le Monde Chl'étien les Églises, dans chacune desquelles les
hommes C1'oient que les doctl'inaux de leUl' foi sont des vl'ais, et
cela pal'ce que ce sont les doctl'inaux de l'Églige de lem' patrie;
que cependant ils ne perçoivent point ou ne voient point si ce sont
des vrais. cela est évident en ce qu'il y a au sujet de ces doctrinaux
des discussions, des contestations. des opinions. des hérésies, en
Vers. :16. CHAPI'l'llE TREIZIÈME. 497
~
commun et en particulier, tant au dehors qu'à la maison. <è!!;
Tant que la foi a été conjointe aux œuvres, ri qne la charité élait
r.econnue de pair avec la foi ou supérieure à elle, l'tglise a été dans
des vrais d'après la Parole, mais dans un petit nombrc de \Tais,
pal'ce qu'on ne les voyait pas; mais dès que la foi a été séparée
d'avec la charité, l'l~glise est tombée des vrais dans les faux, et
enfin clans une foi qui a détruitlous les vrais de l'~glise; celle foi
est la foi lie la jnstification et de la salvation pal' le mérile du Sei
gneur auprès du Pèl'e; car puisque cette foi seule, el aussi separée
des biens de la vie, qui sont les bonnes œUVl'es, sauve, qu'est-il
besoin de \'l'ais qui enseignenl te chemin et conduisenl au Ciel?
Vis et crois comme tu vondras, et tiens seulement celle foi, et tu
seras sauvé. Mais à toi, mon lecteur, je di,'ai que lous ceux qui
vivenl celle foi sont dans un amoul' naturel sépal'é de l'amour spi
rituel, et l'amour nalurel sépal'é de l'amoul' spil'ituel esl l'amour
de soi et du monde, et pal' suite l'amoul' de Lons les maux el de tous
les faux qui en del'Ïvent, et que tous ceux-là sont si vides et. en
même temps si aveugles, qu'ils ne sa~ent pas même un seul vl'ai
réel de l'Église, et qu'ils n'en voienl pas un seul dans la Pal'ole,
quoiqu'ils l'aient et qu'ils la lisent; el plusieurs d'entre eux sont
lels, qu'ils ne veulentui en savoir ni en VOil'.IX~ La cause de cela,
c'est qu'il n'y a aucun vrai, ni à plus forte l'aison aucune foi chez
l'homme, à moins qu'il ne veuille et ne fasse; avanl cela illl'y a pas
le vrai de la vie, mais il y a seulemenl le vrai de la méllloil'e, vl'ai
qui est hor's de l'homme el non au dedans de lui, el ce qui est hol's
de lui est dissipé: de là il est évident que la foi sans les œuvres
n'est pas la foi, sinon la foi du faux d'après le mal, c'esl-à-dire, la
foi morte, qui règne dans l'enfer.
838. Elle donne un caractère SUI' leur maill droite et su/'
leurs (ronts, signifie l'attestation de la reconnaissance qu'ils
sOl~t de l'Église, et dans les vrais et les biens, ainsi appelés,
de celte (oi : 011 le voit pal' la significalion du caractère, en ce
que c'esl le signe ou l'attestation cle la reconnaissance, ici, qu'ils
sont de cetle Église; par la signification de la main droite, en ce
que c'esl le \Tai de la foi dans sa puissance, ainsi qu'il a été mon
tré ci-dessus, N° 298; el pal' la signification du (ront, en ce que
c'est le bien de l'amour, comme aussi ci-dessus, N° 427; ici donc
v. 32.
!lÇl8 L'APOCALYPSE EXPLJQUl~E. }';" 838.
par la droite et le front sont signifié:; le~ \'l'ais et les biens de cette
foi, ain~i appelés, qni cependant sont ou des non-vrais et des non
hiens, ou des faux et des maux; lelll' reconnaissance cependant
pour des vrflis et des biens est signifiée par ùonner et l'ecevoir' un
cal'actèr'e SUl' leU!' main droite et sur leurs fronts. Le caractère si
gnifie aussi l~ signe de Ifll'eeonnaissance dans les passages snivants
de J' Apocalyp:w, -- XIV. g, 11. XV. 2. XVI. 2. XIX. 20. XX.
II; - la m6me chose que plu' le c:ll'actère est aussi entendue pal'
Il le signe mis par J éhoL'ah sur Cain, ) -Gen.IV. 1 ô;- puis
pal' (1 le :>igne que 1('. Prophhe reçut ordre de marquer sur les
(ronts des hommes dans la tll'lle de Jérusalfln, -Ézéch. IX.
1)
vrais rejettent leurs propres et acquièrent pOUl' eux des nais, avec
lesquels ils combattront contre les faux, l'épée signifie le combal dll
vrai contre le faux, et la de&truction du faux, Comme Tyr signifie
l'Église quant aux connaissances du l'l'ai et du bien, el pal' snite
aussi les connaissances du l'l'ai el du bien qui apparl iennenl à l'(~glise
et servent il sa doctrine, c'est pour cela que dans la Parole, lorsqu'il
s'agit de 'l'YI', il s'agit aussi ùes négoces, par lesquels est signifiée
l'acquisition ùe ces connaissances, et aussi leul' communication aux
autres; pal' exemple, dans ÉZéchiel: (( Tous les navires de la
mer (:taicnt pu serfÏce de ton commerce; T harschisdt élait
ta commerçante; en argent, (e!', étain et pl~mb, ils.(ournis
saient tes marchés. J m)({n, Thubal et Meschech, eu;c Les mar
chands, l'Il âme d' homme et rases d'airain ils (o!trnissaiént
ton commerce. Les fils de Dédan, tes marc/untds; beaucoup
d'i/es, 1J1f1rdumds de ta main. La Syrie, ta commel'çanLe en
chrysoprase, illais tes richesses cl Lon négoce, ton trafic,
ceux qui avaient soin de ton négoce, tomberont dans le cœur
des mers au jouI' dl ta chuLe. 1) - XXVII. 1 à 36. - Dans
Ésaïe: Il Gémissez, IlfLvires de T/wrschisc/l, parce "qu'elle a
été dévastée, Tyr, dont les marchands (élaient) des pl'Ïnces,
et les négociants des hono!'~s de la terre. )) - XXIll, 1, 8;
- chacun peut voil' que HI pal' les ntlgoccs ct les marchés, il n'est
Ver!. n, CHAPlTHE TR.EIZIÈME.
503
entendu ni des négoces, ni ùes marl~hés; cal' qu'est-ee. qu'a ùc com
mun avec ces ehoses la Parole, I./ui en elle-même est divine et cé
est-ce qui ne peut voil' que chacune des expressions y signifie des
Y. 3~.
TABLE
Nou.1I D'est question, dons lu secoude partie de ceue Tuble, que des erreurs qui no pouvent
pas êLt'C reconnues à une première insvecLÏon.
Pag. Lig. Texte latin. Troduct. Pag. Lig. Pag. Lig. Texte latin. Troduct. Pag. Lig.
515 VI. 3. VII. 3 4 14 H6 .38 J. Sam. JI. Sam. 202 37
526 XXXI. XXXlI 4 30 122 15 Il. 16. II. 11 212 21
6H XIV. IV 6 2 122 24 XXIV. 6. XXIV. 7 2:1.2 33
12 13 7,8. 7,8,9 16 28 122 25 XXV. 13. XXV. 3 212 35
:13 3 12. 22 18 8 123 13 24. 21 214 :1.0
13 8 14. 34 18 14 123 13 II. 18. Il.8 214 11
:1.5
32 103ad 115. 87 à 102 22 36 123 38 49. 49,50 2:1.5 10
:1613 578. 577 24 1 128 21 XI.4. XI. 14 223 9
33 36 1. 5. 1. 8 54 32 :l31 26 XII. 4. XII. 5 228 24
36 1 XIV.6. XIV.5,6 58 27 131 33 XXIV. 6. XXIV. 7 228 34
36 7 33,34, 13, 14 58 34 131 34 27. 25,27 228 36
36 12 578. 577 59 3 131. 4i XXXIV. XXXV 229 8
36 13 578, 577 59 4 131 lt3 XXIV. XXXIV 229 11
38 1 7i4. 715 62 1 132 35 XXI. 39. XXI. 19 230 30
39 28 XXI[. XXI 64 36 133 26 33, 38. 30,33 232 12
40 32 9099. 9909 66 35 134 42 XLVur. LVIII 234 25
h225 XX,. H. XXI. 11 70 5 138 18 IX.4. IX. 3, 4 2aO 25
h8 46 6089. 6098 82 2 laO 7 532. 531 243 29
52 29 23. 23, 25 88 29 151 36 704. 724 26ft 17
59 14 18,21. 18, 20 100 26 153 22 XV. 15. XV. 5 267 17
59 29 5. 5,6 1.01 10 155 33 XXX.I0. XXII. 30 271 16
6i 22 V.17. V.15, i7 10a 21. 157 7 9. 9,10 273 30
61 32 16. 14, 16 tOll 37 158 4 xx. 3. XX. 2, 3 275 22
62 9 20, 21. 20,26 105 33 163 43 533,578. 553,577 285 5
62 32 XIII. 13. XIIl. 38 106 30 182 17 XXXII. XXXI 317 35
62 3i 11.29. 11. 19 106 33 185 3 XV. 12. XV. 1,2 322 31
64 11 X.6. X. 6,8 109 19 185 13 XVI. 17. XVI. 27 323 9
65 1 XXIlI. 7. XXIII.17 BO 31 185 19 XXI. XX 323 17·
66 35 53i. 331 114 3 186 H XV. i. XV. 5 324 34
69 lit 288. 2~8 H9 20 188 8 II. Reg. I. Rois 328 12
72 17 IV. 14. X.24 :1.23 32 191 44 772; 774 335 3
74 34 5,25. 5,24 127 37 201 46 X. 29. X.28 353 l'
75 22 XIX. 13. XIX. :1.5 129 12 208 27 XVI. 14. XVI. 5 364 24
80 35 IV.9. IV. 19 139 2 21:1. 39 138. 238 370 H .
8i 12 I. 8. 1., 80 .139 33 222 25 1. 20. 1.18 389 22
86 41 1lI. n 149 27 222 37 16. 18 390 3
93 8 x'''{X.4. XXXI. 4 :1.60 35 225 30 VI. 4. VI. LlO 395 2
93 40 5,6,7,8. 1,2,3,4 162 11 228 11 LIX. LXIII 399 20
97 43 6,7,8. 5,6,7 169 33 228:1l 16 ad 21. 1,5,8 399 20
97 43 9,10,11.. 8,9,10 169 33 228 21 XXIV.30. XXlV.26· 399 35
98 30 XX.I. 8. XX. 8 171 6 233 44 6,.9. 6,9, 10 409 22
100 31 943v. 9435 174 24 234 25 XIV.2. XV.2 410 25
110 45 II. 6. 1. 6 192 25 238 37 XXX. XXV lt18 7
HO 45 III. 1. il. 1 192 25 261 25 XXIV. XXVI 458 5
H321 XXIV. XX VI 197 1 262 21 V. 32. V. 37 459 27
H339 553. 408 197 27 263 28 5580. 5581 461 27
Hi 2 exv!. XCVI 199 30 264 39 631. ~34 ~6;; 33
11
Pog. Li~, 'rexlo 10Lill, T.oduel. l'ag. l.ie, Pag, Lig. Texte lat'Il. 1.0duCI, l'Dg. L1g.
264 39 5115. 5U4 !l63 33 286 7 XIX. 15. XIX. 45 50t 20
265 liO 9217. 8603 463 311 287 fi 4. 4, 5 003 t8
265 40 t06!l9. i0099 ll63 34 287 30 t4 ad 20. t4 à 30 506 8
271 26 V.1. VI. 1. 476 6 287 35 XVI. xvm 504 15
27:1 33 20. 19,20 476 t6
Pag. Lig,
~ 20 Aprei> Chari/ate, ~jouler et RUpel' capite l'jus C()7'O/lC1 stel/(Irum
dlLodeeim, quod sig/lifieet sapieltliam et illtelligetltiamlllIJru,n,
qui ab eâ ecclesiâ, Ile,· doctr'Î1lC1lirt et cU!Jllitir)/jt$ Otllllillm ceri
ct boni ex Vel'bQ, comme au No 709.
tl 17 l!OmÎue ejl/s, lire domo ejus.
6 '15 popllllI,Ç, lire POl)ullls /lie.
(j 24 in um/re terrœ, lil'c j" corde terrœ, comme dans A. C. 2;88
10 .~ qI/cc (/escellllpt, Iiro qua; descendU, comure dans A. R. iHJ8.
12 12 fI/lrllll/fIt, l'jus, lire {/ur/ltum l'arum, comme dans l'Explicaliua.
15 19 adorunlcs, li.'c llabilUlltes, comlllo (bns A. H. GOO.
18 . 1"a fi ventre, lire ali IItero, fi Velltrt, comme dans l'E~Jllicnlion.
20 18 Aplld Hlindem, lire Al)l((! Dalli<ICIIl,
2.l 30 alllcm vel'i, lire} alilell~ intellectll,\ l'eri.
55 1&2 Ile aquis, .. eju,l ... iW, hre de agris... e01'llTII.. , illis, comme au
No rll8,
4-5 .U '/ll/l7'lJarilis, lire dc~'iderabililJUs, comme dans la CHation,
47 6 sie (cd"w$, lirc sic (uimus,
47 7 llec cedderunt, lire et ceeil/crunt, comme au No 7~·I.
49 12 !'egnlllll, lire domi/lllm Pl'ill8, comme au No 6S1>.
57 45 t'cdtas, \ire ve1'iUlte,ç.
71 11 &5\ domillanlium, lire ad domi/lll/ldltlll, comme lÙIns A. C. 50:! 15.
71 S2 quoud twmÎ7lllnJ, Urc q!lOad dom Ïtlill111.
74- •lG EHâj . .xXiX. 6, 7, lire Eul'll. XXIX. 0, ï. BSllj .
77 42 uswtdit, quia, lire (ISCe1t(Iit, quin,
80 17IIbi stl/prala... 8clli8ti, lire ubi non stl/prata... sedisti eis, COlllllle
dans A. C. 2·\Of\'
82 10 in quo t:era, lire in qllo nOIl vera,
83 8 crmtellt /audem, lire cantate /nudem ejll8, comme aux No' 5~W,~OG.
85 56 sOlilurline t'ilœ, lire sotilwli"e vire, cUllime dans A. C. 5708.
85 :>8 &.u da ree/i, lire viu l'ecla, comme au No 225.
sr; 57 <<<'(IU/lam l'OS, Iirc (!er/ucam canl, comme dans A. C. 2708.
90 50 Apres siYlli/ic(t/ionc, ajuutcr belli in cœlo, quor! sit pugua.
92 27 bl'ac/lia ~U(L, lire bmchifl mea, comme au N0 351,
111 18 &'51 JeltoscJllta, lire Je/tOI'all.
114 12 tUl'fe, lire orbis, comllle au N° 721.
125 17 (l'ac/a est, lil'e (utla es/.
125 18 nec odil, lirt lice virli/,
12.t 17 dieit, lire diCÎIlIr.
124 45&44- super eos, lire supel' le., comllle dnos A. C. 2360.
155 3&4 meum, ;n termm ... niCO, lire ej1ls ill (el'l'lI'fI/. .. ejll.', COnmlC ~1I
No .uS.
III
Pag. Lig.
155 58 Après oculus meus, ajouter anima mea, comme uans l'Explication.
150 4 in odio, lire in amore sllnt ergn persollam l'el in Mio.
154 22 et le/r(m ~epten/riOllelll l'ersl/s, lire è terra seplellirionis, comme
dans A. C. 5701l.
156 58 pleniludn lerrœ, lire p/eni/udo gentium, comme dall~ A. C. 6297.
HS7 2 perdam, Iirc perdes. comme d311S A. C. 5~8.
157 5 ISTae/em, ,lire Jjzreelem (cfr. A. C, 2580, sur le Vers: 22),
170 56 Après pueri, ajouter l'egis.
180 21 eon/,'a Te, lire coram Te, CO\1l1ne dans la Citation.
182 18 Après (()l'tium, ajouler tUOI'IIIII, comme dilllS A. C. 1179.
184 42 l'el'bum meum, lire verbum Dpi, comme aux 'N0S 46, 108.
199 11 vocaret pl'ecibus, lire tacal'et precibus.
201 26 illa Davidis verba, lire itla Bi/eami verbu.
222 26 Eundem, lire Ma/thœum.
222 ~8 EUlldem, lire JohUll1lem.
225 54 detur imputalio, Iirc detur impu/ativltm.
225 20 I~ec in ilIis, li re nec in il/a.
254 5 Apud Esajam, lire Apud Jeremiam.
256 2 Après Moabi, ajouler in ex/remi/ale dierum, comme dans l'Ex
plication.
259 24 Après qual'e, ajouter pero
280 5 emel'e et "eilft~e, lire emere aut t'endere, comme au Verset du
Cllilpitre.
281 54 eum Ulis, lire oum illi.
A. C. Arcanes Célrsles.
A. R. ApOcall'pse Révplée.
R. C. Religion Chrétienne.
ERRATA.
Pog. Lig.
2 8 cl ceux qui Iwbitelll, lisez: à (vous) qui habiteil.
22 36 ~1 à 10\, Ibez : 117 il 10:!.
58 54 Ps. LXXIV. 33, 5-1, lisez: PS. l,XXIV. 15, U_
255 2.~ & 25 0' est pourqul, lisez : c'est pOl/l'quoi.
ERRATA SUPPI.ÉME:\TAInE.
Vol. Pog. Lig.
1428 Jean, XVI. 10,11, lise; : J-'(In, XIV. 10, 11.
Il 556 50 AV'lIlt XX. 28, mettez E'lécll.
III 452 7 XLVII. 56, lisez: XLVII. 24.