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- le thème de la ville, assez récent dans la poésie où on ne le voit apparaître que dans la
deuxième moitié du XIXème siècle, chez des poètes précurseurs comme Baudelaire ou
Rimbaud. Et, dans la ville, le thème de l’industrie (la « rue industrielle » de « Zone », les «
sirènes » qui annoncent la musique moderne d’Arthur Honegger ou de Steve Reich) ;
- Le thème de l’argent, présent dans « Zone » avec les « livraisons à vingt-cinq centimes »,
dans « L’émigrant de Landor Road » avec les « boursiers », le « commerçant » ou encore la
poésie présentée comme un métier pour essayer de gagner sa vie. Avant les « quittances »
de Baudelaire dans un de ses « Spleen » des Fleurs du Mal, le sujet apparaissait trop
grossier pour de la poésie ;
- L’usage du vers libre n’est pas totalement neuf, mais il est significatif d’une volonté de
changement dans certains poèmes importants comme « Zone », placé en ouverture de
recueil et affirmant le besoin de nouveauté (« A la fin tu es las de ce monde ancien ») ;
- L’emploi d’un vocabulaire familier ou prosaïque considéré jusqu’alors comme peu poétique.
Ex : « Tu en as assez », « prospectus », « livraisons », « automobiles » dans « Zone » ;
réponse des cosaques zaporogues au sultan de constantinople
=> “Ta mère fit un pet foireux/ Et tu naquis de sa colique”
“Groin de cochon cul de jument”
référence érotique voire pornographique, voire cacologique “Les Sept Épées”=> salit le sujet,
l’audace, la provocation⇒ “les sept épées hors du fourreau”
- Les jeux sur l’énonciation avec des pronoms différents renvoyant à la même personne
(« je » et « tu » désignent tous deux le poète dans « Zone ») ou des flottements dans
l’énonciation (au vers 3 de « Zone, « tu » peux renvoyer aussi bien à la Tour Eiffel qu’au
poète) ;
- Les mélanges des tonalités avec la coexistence dans « L’émigrant de Landor Road » du
lyrisme et d’un humour noir grinçant ; des images comme celle de Jésus en aviateur battant
des records du monde de hauteur dans « Zone ». Même si Apollinaire ne cherche pas à
provoquer, l’image a pu paraître audacieuse. D’autres images oniriques (= de rêve ou de
cauchemar) annoncent la naissance de la poésie surréaliste. Cf. « Le brasier » avec : « Les
têtes coupées qui m’acclament/ Et les astres qui ont saigné/ Ne sont que des têtes de
femmes »