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Université Mohammed Premier

L’Ecole Nationale des Sciences Appliquées


d’Al Hoceima

Première Année Génie Civil

GC1

Calcul des Structures


Béton Armé I
Selon les Règles BAEL 91

Pr. Mohamed DRIOUICH

Département de génie Civil et environnement

Ecole Nationale des Sciences Appliquées d’Al Hoceima


I) Introduction
Le béton est un matériau constitué par le mélange, dans des proportions, convenables,
de ciment, de granulats (sables et graviers) et d’eau.

Le béton armé peut être défini comme l'enrobage par du béton, d’aciers
disposés judicieusement. Ces aciers sont appelés armatures. On distingue les
armatures longitudinales disposées suivant l'axe longitudinal de la pièce, des
armatures transversales disposées dans des plans perpendiculaires à l'axe de la
pièce.

C'est en 1848 que LAMBOT imagina d'associer des barres d'acier et du béton
de ciment pour réaliser une barque (exposition universelle de 1855).

Quelques années plus tard, J MONIER, un jardinier de Versailles utilisera un


procédé analogue pour fabriquer des caisses pour fleurs. On lui attribue
l'invention du BA qui a ensuite été exploité en Allemagne par l'entreprise
MONIER BETON BRAU (brevet déposé en 1868).

Ensuite HENNEBIQUE met au point les bases de calcul pour son utilisation
rationnelle mais il faudra attendre 1897 pour que RABUT professe le premier cours
de BA à l'ENPC.

Auparavant, en 1891, COIGNET utilisa des poutres BA préfabriquées pour la


construction d'un immeuble.

En 1906 parait la première réglementation s'appuyant sur une méthode de


calcul dite aux contraintes admissibles. La circulaire de 1906 sera remplacée
par les règles BA45 puis BA60, BA68, BAEL80, BAEL83, BAEL90 et enfin
BAEL91. Actuellement les règles EUROCODES sont en phase de démarrage.

Le béton armé ne repose pas toujours sur des théories scientifiques. Les
formules de calcul et les nombreux coefficients utilisés ont souvent un caractère
empirique mais il est essentiel qu'ils aient été fixés à la suite de nombreux
essais et que les résultats de calcul soient conformes à l'expérience.

Jusqu'en 1980, le béton armé a été calculé par la méthode dite aux contraintes
admissibles.
Ces contraintes admissibles étaient définies sur la base des contraintes de
rupture ou de limite élastique des matériaux et ensuite on les multipliait par un
coefficient de sécurité. Le coefficient de sécurité pris sur le béton est
longtemps resté égal à 28% de la limite de rupture à 90 jours, le coefficient de
sécurité de l'acier à 60% de sa limite élastique.

Il suffisait ensuite de calculer les contraintes dans l'acier et le béton sous


l'effet le plus défavorable des charges et de vérifier que l'on ne dépassait pas ces
contraintes admissibles.

Dorénavant cette notion de la sécurité a évolué et l'on cherche à prendre en


compte tous les facteurs d'insécurité séparément, comme par exemple :

 la résistance intrinsèque des matériaux,


 la valeur la plus probable des charges permanentes et des charges variables,
 l'aspect favorable ou défavorable de ces actions,
 les approximations de calcul des sollicitations (efforts tranchants, moments
fléchissants...),
 les défauts géométriques des matériaux et de leur position,
 la fissuration.

Nous calculerons les structures en béton armé à l'aide des règlements aux états
limites : le BAEL91 (Béton Armé aux États Limites).

II) Principe de la construction en béton armé

II.1 Première poutre : Béton non armé

La rupture intervient brutalement sous une charge faible suite à une insuffisance
en traction. La résistance en compression du béton, de l'ordre de 25 à 35 MPa
est 10 fois plus importante que sa résistance en traction.
II.2 Deuxième poutre : Poutre armée longitudinalement

Nous disposons des armatures en fibre inférieure, là où se développent les


contraintes de traction et donc là où le béton montre des insuffisances.
L'acier est par contre un matériau possédant d'excellentes capacités de résistance
tant en traction qu'en compression mais à utiliser à bon escient et avec
parcimonie car il s’agit d’un matériau cher.
Sous charges, des fissures apparaissent en partie centrale. A ce moment, le béton a
donc cessé de résister en traction et c'est l'acier qui a pris le relais. Les
armatures empêcheront ces micro fissures de s'ouvrir davantage et prendront
seuls en compte les efforts de traction.

En augmentant les charges appliquées, des fissures à 45° se créent au niveau des
deux zones d'appuis provenant d'une insuffisance de résistance du béton à
l'effort tranchant. La rupture intervient ensuite sur ces fissures.

Remarque : Si, par exemple les armatures sont enduites de graisse, elles glisseront
dans le béton et ne s'opposeront plus à l'ouverture des fissures. Le fonctionnement
d'une telle association sera donc conditionné par une parfaite adhérence entre l'acier et
le béton.
II.3 Troisième poutre : poutre armée longitudinalement et transversalement

Ajoutons maintenant des armatures transversales particulièrement au niveau des


appuis. La rupture intervient beaucoup plus tard que dans les deux cas
précédents. Les armatures en présence tant longitudinales que transversales
limiteront l'ouverture des fissures dans le béton.

Nous pouvons dégager à partir des éléments précédents le schéma de principe


de ferraillage d'une poutre en béton armé en flexion :

Soit une poutre de portée l et de section transversale b x h :


- d sera la hauteur utile
- y la hauteur de béton comprimé
- z le bras de levier acier-béton (entre aciers inférieurs et milieu section comprimée)
- st l'espacement des cadres
III) Réglementation Actuelle
Les dernières règles adoptées sont les règles BAEL90 et 91, obtenues en améliorant
les règles BAEL83. Aucune mise en cause profonde de cette règlementation n'a
été faite, en attendant les EUROCODES.

L’article A1 du BAEL précise les domaines d'application ainsi que le principe


des justifications. Cet article écarte du domaine d'application les constructions en
béton non armé ou en béton léger, les structures mixtes acier béton et les
éléments soumis à des températures s'écartant des influences climatiques
normales. De plus, un dosage en ciment de 300kg/m3 minimum est requis.

III.1 Incertitudes et notion de sécurité

Les règles antérieures à notre BAEL, faisaient intervenir un coefficient de sécurité


global pour tenir compte des diverses incertitudes. La contrainte en service
appliquée sur les matériaux ne devait pas dépasser la contrainte admissible
, obtenue à partir soit de la contrainte de rupture pour le béton , soit de
la limite élastique pour l'acier , divisée par un coefficient de sécurité global s.

Il s'est avéré que ce coefficient s ne permettait pas de prendre en compte


toutes les incertitudes.

Les justifications menées à partir des règles BAEL91, feront donc intervenir :

- l'application de coefficients de sécurité partiels :

 sur les valeurs des charges appliquées


 sur les résistances caractéristiques des matériaux

- des combinaisons d'actions pour obtenir les sollicitations les plus défavorables.

III.2 Les états limites

Nous avons vu en technologie, que nous pouvons analyser une construction en


termes de fonctions : résister, porter, transmettre... Cela implique des conditions :
stabilité, durabilité, déformations admissibles.

Un état limite est un état qui satisfait strictement ces conditions sous l'effet
des charges appliquées sur une construction ou un de ces éléments. L'article A.1.2 du
BAEL91 précise :

« qu'un ÉTAT LIMITE est celui pour lequel une condition requise d'une construction
(ou d'un de ces éléments) est strictement satisfaite et cesserait de l'être en cas
de modification défavorable d'une action. »
Nous distinguons 2 états limites :

III.2.1 Les états limites ultimes (ELU) :

Il s’agit de l’état pour lequel la valeur maximale de la capacité portante est


atteinte, et son dépassement entraînerait la ruine de l'ouvrage.

Ils correspondent à la limite :

- de l'équilibre statique : non renversement de la construction.

Exemple: Vérification de la stabilité d'un mur de soutènement.

- de résistance pour les matériaux constitutifs : le béton est défini par sa


résistance caractéristique à la compression affectée d'un coefficient de sécurité
et l'acier est défini par sa limite d'élasticité affectée d'un coefficient de
sécurité .
A partir de ces éléments, nous pouvons calculer la sollicitation résistante
d'une section Su et vérifier qu'elle est supérieure à la sollicitation S produite
par les charges appliquées en considérant diverses combinaisons d'actions que
nous définirons plus tard.

- de stabilité de forme : instabilité élastique due au flambement pour les pièces


élancées: Il est alors nécessaire de procéder à des vérifications particulières.

III.2.2 Les états limites de service (ELS) :

Ils correspondent à des conditions normales d'exploitation et de durabilité. Il


n'est pas suffisant qu'une construction soit stable et résiste, il est aussi
nécessaire qu'elle ne présente pas une fissuration ou des déformations
excessives. Cela pourrait entraîner des désordres dans les revêtements et les
cloisons et donc une gêne sérieuse à l'exploitation.

Il est donc nécessaire d'effectuer des vérifications portant sur :

- la limite d'ouverture des fissures : cela évite la corrosion rapide des aciers et
donc augmente la durabilité et la sécurité des ouvrages.

- la limitation de la compression du béton.

- la limite de déformation : les déformations (flèches par exemple) doivent


rester dans des limites admissibles c'est à dire compatibles avec l'utilisation de
l'élément.

IV) les actions : Bases de Calcul


Les actions sont des forces ou des couples directement appliqués sur la
construction. Elles peuvent aussi provenir de déformations imposées à la
structure tels que dilatations, tassements d'appuis, retraits, etc.
Les valeurs de chacune de ces actions ont un caractère nominal c'est à dire
qu’elles sont connues dès le départ ou données par des textes réglementaires ou
contractuels.

Elles sont donc la base d'appréciation des obligations des constructeurs ainsi
que des responsabilités des utilisateurs.

Considérons la coupe schématique d'un immeuble :

Légende

1 - Mur de façade 8 - Plancher en béton armé


2 - Mur de refend 9 - Cloisons
3 - Charge concentrée 10 - Température
4 - Action du vent 11 - Revêtement de plancher
5 - Personnes 12 - Poutre en béton armé
6 - Meuble 13 - Automobile
7 - Poussée des terres 14 - Sous-pression d'eau

Toutes ces actions peuvent être classées en actions permanentes d'intensité


constante ou très peu variables, et en actions variables dont l'intensité varie
fréquemment et de façon importante dans le temps. Nous pouvons encore
décomposer ces actions permanentes et variables.

 Les actions permanentes:


- les charges amenées par le poids propre de la structure: ce sont, dans notre
exemple, les charges 1 et 2 dues au murs de façades et refends ainsi que
celles amenées par les planchers et les poutres en béton armé 8 et 12.
- les charges amenées par les poids des autres éléments de la construction: ce
sont les charges amenées par les cloisons 9, les revêtements de plancher 11, la
couverture et les équipements fixes.

- les poussées des terres 7 et les pressions éventuelles de liquides telles que
les sous pressions d'eaux dues aux nappes phréatiques 14.

- les actions dues aux actions différées comme par exemple le raccourcissement par
retrait du béton dans le plancher en béton armé 8.

 Les actions variables:

- les charges d'exploitation comme les charges concentrées 3, les personnes 5, les
meubles 6 et l'automobile 13.
- les charges climatiques fixées par des textes réglementaires telles le vent 4
ou éventuellement la neige.
- les charges amenées en cours d'exécution qui proviennent des équipements
de chantier non visibles sur notre exemple.
- les actions de la température dues aux variations d'ambiance en cours de journée
10.

IV.1 Les actions permanentes : Symbole général G

Elles résultent du poids spécifique des matériaux mis en œuvre et des


dimensions de l'ouvrage. Nous prendrons pour le béton une masse volumique de
2,5 t/m3 (A.3.1,21). La norme NFP 06-001 précise les poids volumiques des divers
matériaux et ouvrages.

Les équipements fixes font partie de ces charges telles les cloisons de distribution. Les
poids, les poussées et les pressions dus à des terres ou des liquides
interviennent en actions considérées permanentes lorsque le niveau de ces derniers
varie peu.

Le retrait, faisant partie des déformations imposées à une construction, est une
caractéristique du béton et correspond à une rétraction du béton pendant les
phases de prise et de durcissement.

Prendre en compte les effets du retrait dans une construction, revient en


général à éviter la fissuration. On peut ainsi prévoir des joints, des phases de
coulage alternées ou des éléments fractionnés.

Le fluage du béton constitue un phénomène de déformations différées sous


l’effet d’un chargement de longue durée. Il peut entraîner des redistributions
d'efforts ou des variations dimensionnelles différentielles. L'influence de ce
phénomène est très fréquemment négligée.

Les tassements différentiels des sols constituant l'assise des fondations peuvent
amener des actions à considérer dans cette rubrique.

IV.2 Les actions variables : Symbole général Q1 pour les actions de


base et Qi pour les actions d'accompagnement

- Les charges d'exploitation : Symbole Qb en bâtiment et Qr pour les ponts

Elles résultent de l'exploitation directe de la construction et sont donc


constituées par le "poids des utilisateurs" et des matériaux nécessaires à
l'utilisation des locaux. Elles correspondent à un mode normal d'utilisation. De
nombreux modes d'utilisation revenant fréquemment dans la construction, la
norme NF P 06 001 définit des charges surfaciques à prévoir. Un maître d'ouvrage a
toujours la possibilité de définir des valeurs différentes mais au moins égales.

Par exemple, pour des bâtiments à usage d'habitation et pour des pièces
servant à l'hébergement, on prévoira une charge de 1,5KN/m2.

Les bâtiments d'habitation et d'hébergement de plusieurs niveaux, peuvent


donner lieu à une dégression des charges d'exploitation lorsque l'occupation de
ces niveaux peut être considérée comme indépendante. Effectivement, il est
particulièrement rare que tous les niveaux d'une construction soient chargés à
leur valeur maximale au même moment. La norme prévoit donc des coefficients
de pondération à appliquer aux charges de chaque niveau avant de les ajouter.

- Les charges climatiques : Symbole W pour le vent et Sn pour la neige

Le vent est assimilé à des efforts statiquement appliqués à la construction et


qui mettent la structure résistante en vibration. Ils dépendent de la région, du
site (abrité ou exposé), de l'altitude, et des dimensions.

- Les charges appliquées en cours de construction :

Ces charges proviennent en général des équipements de chantier, de coffrage,


de transport et de levage ou des dépôts de matériaux, mais il peut s'agir aussi de
problèmes d'étaiement. En effet, les méthodes de construction jouent sur la
répartition des efforts et amènent parfois à solliciter les ouvrages prématurément
avec des charges importantes alors que le béton n'a pas souvent atteint la valeur
de sa résistance de calcul. Il y a donc lieu de s'en préoccuper à l'étude.

- Les actions de la température : Symbole T variation uniforme et gradient


thermique
Lorsqu'une construction est soumise à une variation brutale de sa température, ses
dimensions ont tendance à se modifier proportionnellement à son coefficient de
dilatation a. Si cette dilatation ne peut pas s'effectuer librement, il se produit
des auto contraintes qui provoquent des efforts internes. Par exemple, une
variation journalière de 30°C sur un mur pignon peut amener une contrainte de
3,5 MPa dans le matériau.
- Les actions accidentelles : Symbole général FA

Ce sont des phénomènes rares, de brève durée d'application. On peut citer en


exemple les séismes, les chocs, les explosions. Leur valeurs sont fixées par des
textes réglementaires en particulier les règles parasismiques 69, complétées en 1982.

V) Les combinaisons d’actions


Les sollicitations, éléments de réduction des forces extérieures et des couples
appliqués aux éléments de structure, sont déterminées après combinaisons des
actions.

V.1 Principe

En fonction des situations qu'une construction va connaître, nous allons être


obligé de superposer les effets de plusieurs actions. Pour cela :

- nous affecterons à chaque type d'actions, un coefficient de sécurité partiel,

- nous combinerons les actions obtenues (principe de superposition des effets),

- nous déterminerons la ou les combinaisons qui engendrent les sollicitations


les plus défavorables dans les éléments de la construction.

Nous utiliserons les combinaisons avec les notations suivantes :

- Gmax : ensemble des actions permanentes défavorables

- Gmin : ensemble des actions permanentes favorables (voir ci-dessous)

- Q1: action variable dite de base

- Qi: action variable dite d'accompagnement.

Exemple : Cas d'un mur de soutènement :


La poussée Q pousse vers un renversement du mur et agit donc dans un sens
défavorable : elle intervient en Gmax.

L'action des terres derrière le rideau R agit dans un sens de stabilité donc
favorable : elle intervient donc en Gmin.

V.2 Combinaisons d'actions à considérer pour les ELU

- Combinaisons fondamentales : Article A.3.3,21 du BAEL :


Lors des situations durables ou les situations transitoires fréquentes aux cours
desquelles il y a l'action permanente, une action variable principale et plusieurs
actions d'accompagnement, nous considérerons:

dans le cas général.

pour la température, les charges d'exploitations étroitement bornées


ou de caractères particuliers (convois militaires ou exceptionnels) et pour les
bâtiments agricoles abritant des animaux et des produits sans présence humaine
permanente.

sont donnés en annexe D articles D.1.1,3 et D.1.2,3 du BAEL.

Cas des bâtiments :

- Combinaisons accidentelles : Article A.3.3,22 du BAEL

Nous considérerons pour les situations accidentelles qui ont une faible
probabilité de se réaliser :

FA= valeur nominale de l'action accidentelle

Ψ donnés en annexe D articles D.1.1,3 et D.1.2,3


Cas des bâtiments :

V.3 Combinaisons d'actions à considérer pour ELS

Nous avons la combinaison rare:

Cas des bâtiments :

VI) Caractéristiques des matériaux constituant le béton armé

VI.1. Aciers (Propriétés relatives à l’acier) :

Essai de traction sur une Diagramme


tige d’acier. Contraintes – Déformations
Lorsqu’on soumet une éprouvette d’acier naturel, de section S et de longueur L, à un
effort de traction N, l’éprouvette qui est soumise à une contrainte , s’allonge de
et sa longueur devient .

L’allongement unitaire ;

Entre les points O et A, le diagramme est constitué par une droite, donc est
proportionnelle à .

OA s’appelle la zone élastique, c’est-à-dire lors qu’on supprime l’effort de traction N,


l’éprouvette reprend sa forme initiale.

Es: le module d’élasticité longitudinal de l’acier.

Es = 200 000 MPa= 200 000 N/mm²= 2000 000 bars.

Avec 1bar ≈1.02 kg/cm²

fe: la limite élastique qui varie avec les différents types d’acier.

Si on augmente l’effort de traction N au delà de la valeur correspondante au point A,


on constate, qu’après le palier, la courbe s’incurve.

Si en un point M, on supprime l’effort N, l’éprouvette ne reprend plus sa longueur


initiale, le point M décrit la droite Mξr, parallèle à OA.

: est l’allongement rémanent.

Le point B représente la contrainte maximale à laquelle le métal est susceptible de


résister. Au delà du point B, l’éprouvette continue à s’allonger, même sous des
charges décroissantes, et l’on parvient rapidement à la rupture.

Remarques:

a) Si on avait un effort de compression à la place d’un effort de traction, nous aurions


obtenu un diagramme symétrique par rapport à l’origine, de celui examiné ci-
dessus.
b) Le module d’élasticité et la limite élastique ont mêmes valeurs en traction et en
compression.

Pour un acier écroui, le palier A n’existe pas et la courbe est pratiquement


continue. La limite d’élasticité fe est donc difficile à obtenir.

Dans ce cas on considère, par convention, que la limite élastique correspond à la


contrainte pour laquelle l’allongement rémanent est égal à 2%o.
Les aciers utilisés en béton armé sont :

 Les ronds lisses (RL) ;


 Les armatures à haute adhérence (HA) ;
 Les fils à haute adhérence (HA) ;
 Les treillis soudés (TS).

La masse volumique de l’acier est .

Les diamètres normalisés existant dans le commerce pour chaque type d’armature
sont indiquées dans ce qui suit :

a. Ronds lisses :

Ils sont obtenus par laminage d’un acier doux.

On utilise les nuances FeE215 et FeE235 et les diamètres nominaux normalisés sont
les suivant (en millimètres).

6, 8, 10, 12, 14, 16, 20, 25, 32, 40 et 50.

b. Armatures à haute adhérence :

Ces armatures présentent une forme spéciale et qui la plupart du temps, ont subi un
traitement mécanique leur conférant une limite d’élasticité (fe) élevée.
La haute adhérence est généralement obtenue par des nervures en saillie sur le corps
sur le corps de l’armature, ou par torsion d’un profil non circulaire ou par les deux
procédés à la fois.

Pour les aciers à haute adhérence on utilise deux nuances (ou classes) d’acier :
FeE400 et FeE500.

Les diamètres nominaux normalisés pour les armatures à haute adhérence sont les
suivants (en millimètres).

6, 8, 10, 12, 14, 16, 20, 25, 32, 40 et 50.

c. Fils à haute adhérence :

Les fils à haute adhérence sont obtenus par écrouissage, avec forte réduction de
section, Il existe deux classes de fils à adhérence : FeTE400 et FeTE500.

Les diamètres nominaux normalisés sont les suivant : (en mm)

4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, 14 et 16.

d. Treillis soudés :

Les treillis soudés sont constitués par des fils se croisant perpendiculairement et
soudés électriquement à leurs points de croisement.

Les éléments constitutifs des treillis soudés peuvent être :

 Soit des ronds lisses.


 Soit des fils tréfilés lisses (type 3).
 Soit des barres à haute adhérence.
 Soit des fils à haute adhérence.

Généralement les treillis soudés sont constitués par des fils tréfilés lisses. Il existe
deux classes de fils tréfilés lisses : TLE520 (φ ≤6 mm), TLE500 (φ> 6 mm).

Les diamètres sont :

3 ; 3.5 ; 4 ; 4.5 ; 5 ; 5.5 ; 6 ; 7 ; 8 ; 9 ; 10 et 12.


VI.2 Diagramme déformations – contraintes.

Dans les calculs de béton armé relatifs aux états limites, le diagramme réel est
remplacé par un diagramme conventionnel défini ci-dessous.

Le diagramme ci-dessus est valable pour tous les aciers il est constitué, entre l’origine
O et le point A, de coordonnées et , par la droite OA d’équation et à
partir du point A par l’horizontale d’ordonnée fe.

Le diagramme est symétrique par rapport à l’origine O (cas de la compression et du


‘raccourcissement de l’acier).

VI.3 Diagramme déformations – contraintes de calcul

Dans les calculs relatifs aux états limites, on introduit un coefficient de sécurité ,
qui a les valeurs suivantes :

Dans le cas des situations accidentelles (ex : séisme).

Dans le cas des situations normales.

Le diagramme déformations – contraintes de calcul se déduit du diagramme


déformations – contraintes en effectuant une affinité parallèlement à la droite OA
dans le rapport .

Donc si M est un point du diagramme déformations - contraintes, on obtiendra le


point correspondant M1 du diagramme déformations – contraintes de calcul en traçant
mM parallèle à OA et en portant sur cette droite .

Le point A viendra alors en A1de coordonnées et .


Le diagramme déformations – contraintes de calcul, à utiliser pour tous les aciers, sera
donc :

De l’origine au point A1 le diagramme sera constitué par la droite OA1, et


d’équation , à partir du point A1, il sera constitué par l’horizontale
d’ordonnée .

L’allongement unitaire de l’acier est limité à 10%o.

Le diagramme est symétrique par rapport à l’origine O, la partie inférieure gauche


correspond au raccourcissement de l’acier.

: L’allongement limite pour que soit atteinte.

La valeur de l’allongement unitaire correspondant au début du palier :

; Es= 200 000 MPa ;


Si on prend à titre d’exemple un acier de nuance FeE400 dans les conditions normales

VI.4. Béton (Propriétés relatives au Béton) :

Le béton destiné au béton armé se différencie du béton ordinaire par son dosage et par
la grosseur des granulats employés.

Le dosage qui est, exprimé en kilogrammes, du ciment utilisé par mètre cube de béton
mis en œuvre est pour le béton armé généralement compris entre 300 et 400 kg.

Masse volumique : La masse volumique des bétons courants est comprise entre
2200kg/m3 et 2400kg/m3.

Coefficient de dilatation : Le coefficient de dilatation du béton est le même que celui


de l’acier et est égal à 10-5

Retrait hygrométrique : Au cours de sa vie le béton subit une variation de volume.


Lorsque le béton est conservé dans une atmosphère sèche, il diminue de volume, ses
dimensions se raccourcissent : « c’est le retrait ».

Fluage : C’est un retrait sous charges.

Résistance caractéristique à la compression :

Dans le cas courants, pour l’établissement des projets, le béton est défini par une
valeur de sa résistance à la compression à 28 jours, appelée valeur caractéristiques
requise (ou spécifiée), notée .

Cette valeur est choisi a priori compte tenu des possibilités locales et des règles de
contrôle qui permettront ultérieurement de vérifier sur le chantier qu’elle a bien été
atteinte.

Pour un béton âgé de plus de 28 jours lorsque l’on doit justifier la résistance
des sections, on conserve .

Pour un béton âgé de moins de 28 jours non traité thermiquement, on peut


admettre une loi du type :

Avec :

 Pour : et
 Pour : et
Résistance caractéristique à la traction :

La résistance caractéristique à la traction du béton à 28 jours, notée est


conventionnellement définie par la relation suivante, valable pour :

(Unités : MPa)

Module de déformation longitudinale instantanée :

Sauf en ce qui concerne les vérifications au flambement à l’âge de j jours, une


contrainte de courte durée d’application , le module de déformation
longitudinale instantanée peut être pris égale à :

(MPa)

Coefficient de Poisson

Lorsque l’on soumet à la compression axiale une éprouvette cylindrique de longueur


et de diamètre , elle subit un raccourcissement longitudinal et une dilatation
transversale qui porte le diamètre de à .

On appelle coefficient de Poisson le rapport de la déformation transversale relative à


la déformation longitudinale relative :

En béton armé, ce coefficient intervient dans le calcul des éléments soumis à des
flexions simultanées dans deux directions orthogonales (dalles, parois de
réservoirs,…)

Les règles BAEL 91 indique que sauf cas particuliers, le coefficient de Poisson est
pris égal à 0 pour le calcul des sollicitations et à 0.2 pour le calcul des déformations.

L’EC2 dit pratiquement la même chose : le coefficient de Poisson peut être pris égal à
0.20 pour les déformations élastiques, et à 0 si la fissuration du béton est admise.

Pour les calculs où la dilatation thermique n’a pas une grande influence, le coefficient
de dilatation thermique peut être pris égal à 10 10-6 /°c (BAEL 91 et l’EC2).

Fluage et Retrait

Sauf s’il s’agit d’ouvrages exceptionnels il est d’usage de considérer qu’au-delà d’un
temps de chargement suffisamment long le coefficient de fluage ne varie plus et reste
égal à 2 ; on admet donc couramment que la déformation due au fluage est le double
de la déformation instantanée. Il en résulte que la déformation totale du béton sous
une charge de longue durée appliquée au j jours est le triple de la déformation
instantanée sous la même contrainte appliquée au même âge. Il y correspond un
module de déformation défini par :

(MPa)

Dans un milieu non saturé d’humidité le béton perd une partie de son eau libre et ses
dimensions diminuent (retrait hydraulique).

Pour des pièces en béton armé non massive, à l’air libre, comportant un pourcentage
moyen d’armatures, les règles BAEL indiquent que le raccourcissement unitaire final
dû au retrait peut être pris égal à :

- 1.5 10-4 dans les climats très humides


- 2. 10-4 en climat humide
- 3.10-4 en climat tempéré
- 4.10-4 en climat chaud
- 5.10-4 en climat très sec ou désertique.

VI.4 Diagramme déformation contraintes de calcul :

Dans les calculs relatifs à l’état limites ultime de résistance on utilise, pour le béton,
un diagramme conventionnel dit « parabole – rectangle » et, dans certains cas, pour
des raisons de simplification, un diagramme rectangulaire.

a. Diagramme parabole – rectangle

Il représente la contrainte du béton en fonction de son raccourcissement. Il est


constitué entre les abscisses O et 2%o par un arc de parabole du second degré passant
par l’origine et de sommet S. Le point S a pour coordonnée :

En pratique

Entre les abscisses 2%o et 3.5 %o, il est représenté par une droite horizontale
d’ordonnée qui est tangente à la parabole en S.

Le coefficient de sécurité a pour valeur :

Situation accidentelles.

Situation normales.
Le raccourcissement maximal du béton est fixé à 3.5%o.

Remarque :

 La contrainte a pour valeur :

Pour les sections dont la largeur est croissante ou constante vers la fibre la plus
comprimée (ex : section rectangulaire ou en T).

 La contrainte a pour valeur :

Pour les sections dont la largeur est décroissante vers la fibre la plus comprimée
comme par exemple les sections circulaire ou, la section rectangulaire, soumise à la
flexion déviée.

b. Diagramme rectangulaire :

Les règles BAEL indique que, lorsque la section étudiée n’est pas entièrement
comprimée, on peut à la place du diagramme parabole – rectangle, utiliser le
diagramme rectangulaire.
Représente la distance de l’axe neutre à la fibre la plus comprimée.

Sur une distance à partir de l’axe neutre, la contrainte est nulle ;

Sur la distance restante ; la contrainte a pour valeur .

c. Béton armé :

On prend pour la masse volumique du béton armé, une valeur moyenne


de .

La masse volumique du béton armé dépend de la quantité d’aciers employés comme


armatures.

Les structures en béton possèdent de nombreux avantages les principaux sont :

a) Economie

Certains des coûts associés à une structure à court terme. C’est le cas notamment des
matériaux et de la main-d’œuvre lors de la construction. D’autres, comme l’entretien,
s’appliquent à moyen et à long terme. Il importe de bien évaluer les coûts d’une
structure en fonction de son temps de construction, de la disponibilité de la main-
d’œuvre et des besoins futurs.

Toutefois, la structure d’un bâtiment en béton armé représente une petite partie du
coût total, généralement inférieure de 50%, et le coût des coffrages atteint environ
50% du coût de la structure. L’économie lors de la construction vient donc plutôt de la
standardisation de la simplicité de la mise en forme que du raffinement exagéré.

b) Esthétique

Le béton armé peut être très esthétique car les surfaces sont lisses et peuvent épouser
toutes les formes voulues. Des éléments structuraux apparents sont à la fois
esthétiques et économiques.
c) Résistance au feu

Les structures en béton armé offrent une protection de 1 à 3 heures sans ajout de
matériaux de protection additionnels, ce qui constitue un avantage économique
important. De plus, cela permet d’avoir un accès visuel aux éléments structuraux lors
d’inspections.

d) Rigidité

Les structures en béton armé sont souvent rigides, lourdes et généralement peu
sujettes aux vibrations. De plu, les dimensions des pièces font en sorte que les
problèmes d’instabilités des membrures sont très réduits, saut pour les poteaux
élancés.

e) Entretien

L’entretien des structures en béton armé est généralement minimal si certaines règles
de bonne pratique sont respectées, soient :

 L’utilisation d’un béton de qualité avec air entraîné, lorsqu’exposé au gel et


dégel ;
 Une mise en place adéquate ;
 Des détails bien conçus et bien réalisés favorisant le drainage de la structure
éliminant toute stagnation et limitant la durée d’exposition à l’eau et autres
produits.

f) Disponibilité des matériaux de la main-d’œuvre

Les matériaux nécessaires à l’érection d’une structure en béton (ciment, granulats,


contre-plaqué, etc.) sont disponibles partout (ou presque). Les coûts et délais de
livraison sont donc minimisés. De plus, la main-d’œuvre locale est habituellement
utilisée pour réaliser la majeure partie des travaux de construction, ce qui a un impact
positif sur l’économie locale.

Malgré les nombreux avantages du béton, le choix de ce matériau s’accompagne de


certains inconvénients qu’il faut connaître. On identifie ici les principaux :

1. Faible résistance à la traction

La résistance à la traction du béton est environ égale à 10 % de celle en compression,


ce qui conduit à des fissures et produirait des ruptures fragiles sans l’ajout d’aciers
d’armature.

2. Coffrages et étaiements

La conception requiert une grande utilisation de main-d’œuvre (habituellement en


chantier) car six étapes sont requises lors de la construction, les deux premières étant
interchangeables selon l’application :
 La pose des coffrages ;
 La pose de l’armature ;
 La coulée du béton ;
 L’enlèvement des coffrages
 L’étaiement ;
 L’enlèvement progressif de l’étaiement.

Et aussi la difficulté de modification d’un ouvrage en béton armé existant.

VII) Hypothèses, bases de calcul

VII.1 Hypothèses propres aux calculs aux états limites de service :

1. Les sections droites restent planes (application de la loi de Navier Bernoulli) et il


n’y a pas de glissement relatif entre les armatures et le béton en dehors du
voisinage immédiat des fissures. Le diagramme des déformations de la section est
donc linéaire.

2. Le béton tendu est négligé (Résistance à la traction considérée comme nulle).

3. Le béton et l’acier sont considérés comme des matériaux linéairement élastiques.

4. Le rapport n des modules d’élasticité longitudinaux de l’acier et du béton est pris


égal à 15 .

VII.2 Hypothèses propres aux calculs aux états limites ultimes de résistance :

1. Application de la loi de Navier Bernoulli.

2. Le béton tendu est négligé.

3. Il n’a pas de glissement relatif entre les armatures et le béton.

4. L’allongement unitaire de l’acier est limité à 10%o .

5. Le raccordement unitaire du béton est limité à :

En flexion simple ou composée.


En compression simple.

6. Le diagramme déformation contrainte de calcul du béton utilisé est le diagramme


rectangulaire lorsque la section n’est pas entièrement comprimée et le diagramme
parabole – rectangle lorsque la section est entièrement comprimée.
7. La section totale d’un groupe de barres, tendues ou comprimée et disposées en
plusieurs lits, peut être remplacée par la section d’une barre unique située au
centre de gravité du groupe.

VII.3 Diagramme des déformations à l’état limite ultime : Règle des trois
pivots.

Le diagramme des déformations, représenté par une droite, est supposé passer par l’un
des trois points A, B ou C. Ces points sont appelés pivots et sont définis comme suit :

A : Correspond à un allongement de 10%o de l’armature la plus tendue, supposée


concentrée au centre de gravité de l’ensemble des armatures tendues.

B : Correspond à un raccourcissement de 3.5%o de la fibre la plus comprimée de


béton.

C. Correspond à un raccourcissement de 2%o de la fibre de béton située à une


distance égale à (h : hauteur total de la section) de la fibre le plus comprimée.

Donc si :

Le digramme des déformations passe par le point A [domaine 1].


Le diagramme pivote autour du point B [domaine 2].

Le diagramme des déformations passe par le point C [domaine 3].

Récapitulation :

Pivot A : traction simple ou composée, flexion avec état limite ultime atteint dans
l’acier.

Pivot B : flexion avec état limite ultime atteint dans le béton.

Pivot C : compression simple ou composée.

VII.4 Dimensionnement / Vérification

La notion d’états limites introduit un nombre important de conditions. Il faut en effet


s’assurer que l’élément de structure étudié satisfasse les conditions imposées par
l’ELS mais aussi par l’ELU. C’est pourquoi, le calcul de béton armé est basé sur le
principe du dimensionnement / vérification.

Dans un premier temps, une phase de dimensionnement va permettre de déterminer


une première valeur de section d’aciers. Ce dimensionnement résulte de l’application
d’une seule des dispositions réglementaires. Dans un deuxième temps, on vérifie que
toutes les conditions réglementaires sont satisfaites.

Ainsi dans le cas général, si le dimensionnement exploite une condition de l’ELS, la


vérification sera réalisée avec les conditions de l’ELU ou vice-versa.

Méthodologie de calcul

1) Evaluation des actions et des combinaisons d’actions

2) Etude de résistance des matériaux N, V et M et déformations en toute section de


l’élément considéré

3) Détermination des courbes enveloppes et déduction des «sections dangereuses»


(valeurs maximales des sollicitations).

4) Dimensionnement au droit de ces «sections dangereuses» des sections d’armatures


à l’ELS (ou l’ELU)

5) Vérification de ces même sections d’armatures à l’ELU (ou l’ELS)

6) Etablissement des plans d’exécution: armatures/coffrages


VIII) Vérification des sections sous contraintes normales – ELS
Les contraintes normales sont induites par N ou M. Elles sont classiquement
présentes dans les tirants, poteaux et poutres.

VIII.1 Conditions imposées par l’ELS

a) Etat limite de compression du béton

La contrainte de compression dans le béton est limitée à .

Pour un béton âgé de plus de 28 jours, il vient :

b) Etat limite d’ouverture de fissures

Pour limiter les fissures, on limite la contrainte dans les armatures tendues. En
fonction de la destination de la structure les tailles des fissures sont plus ou moins
nocives.

Cas 1- fissuration peu préjudiciable (FPP)

Cas 2– fissuration préjudiciable (FP)

Avec : est appelé coefficient de fissuration et

Cas 3– fissuration très préjudiciable (FTP)

VIII.2 Vérification des éléments courants

a. Traction simple
 connu
 Section d’acier tendue connue
Vérification (Etat limite d’ouverture de fissures):

b. Compression simple (compression centrée)


 connu
 Section d’acier comprimée connue

Vérification (Etat limite de compression du béton):

Avec : section réduite du poteau telle que .

L’introduction de la section réduite est une manière de soustraire la section des


armatures sur la section de béton.

c. Flexion simple

1) Section rectangulaire avec ou sans armatures comprimées


Bilan des efforts extérieurs:

 : efforts dans les aciers tendus et comprimés.


 : effort dans le béton comprimé (nul dans le béton tendu).
 : moment de flexion.

PFS :

Données:

 d, d’, b et h connues (x inconnue donc Z aussi)


 connu
 Sections d’acier connues

Conditions à vérifier:

Avec

Recherche de la position de la fibre neutre :

S’il n’y a pas d’armatures comprimées,

Détermination du moment quadratique I:

: Moment quadratique du béton comprimé + moment quadratique


des aciers tendus + moment quadratique des aciers comprimés.

 béton comprimé:

 aciers tendus:

 aciers comprimés:

Il vient alors:
Détermination des contraintes extrêmes pour vérification:


2) Section en Té avec ou sans armatures comprimées

Le principe est le même que pour le cas d’une section simplement rectangulaire. Les
deux inconnues fondamentales qui doivent être déterminées pour la vérification sont x
et I.

Deux cas se présentent:

Pour savoir où se situera l’axe neutre x, il est nécessaire d’effectuer un premier calcul
arbitraire pour déterminer le signe de : en
remplaçant x par h0.

 Si le signe est positif, l’axe neutre est dans la table de compression (cas 1) les
calculs sont identiques au cas d’une section rectangulaire (les équations ne
changent pas).
 Si le signe est négatif, l’axe neutre est dans la nervure (cas 2):
L’équation pour déterminer x devient :

L’équation pour déterminer I devient :


IX) Vérification des sections sous contraintes normales – ELU

Les diagrammes contrainte déformation utilisables du béton comprimé sont:

 dans tous les cas: diagramme «parabole rectangle»

- est la valeur de calcul de la contrainte du béton.


- Le coefficient dépend de la durée d’application des charges:

- est le coefficient de sécurité:


(Cas courants)
(Combinaisons accidentelles).

 Seulement si la section n’est pas entièrement comprimée : diagramme


«rectangulaire simplifié»
Le diagramme contrainte déformation utilisable de l’acier est:

- est la valeur de calcul de la contrainte de l’acier.


- est le coefficient de sécurité:
(Cas courants)
(Combinaisons accidentelles).
Par la suite, on supposera toujours que pour les aciers tendus

IX.1 Conditions imposées par l’ELU

a. Diagramme des déformations limites dans la section

Les déformations au sein d’une section, tout en restant linéaires, sont limitées:
- à 10‰ en allongement pour l’acier
- à 3.5‰ en raccourcissement pour le béton en flexion.

Compte tenu de ces conditions limites en déformation, les diverses zones de


diagrammes de déformation possibles sont:
Pour des raisons pratiques (lors du dimensionnement en particulier), sont définis
principalement deux pivots (pivots A et B) autour desquels on supposera que les
diagrammes de déformation tourneront.

Etat limite de sollicitations

Soit et les valeurs limites ultimes de l’effort normal et du moment fléchissant,


on doit vérifier:

 En traction ou en compression:
 En flexion:

IX.2 Vérification des éléments courants

a. Traction simple
 connu
 Section d’acier tendue connue

Vérification (Etat limite ultime de sollicitations):

b. Compression simple (compression centrée)


 connu
 Section d’acier comprimée connue

Vérification (Etat limite ultime de sollicitations):


c. Flexion simple (sections rectangulaires seulement)

En outre et dans un objectif de simplification, l’ensemble des calculs seront menés


avec le diagramme rectangulaire simplifié.

Bilan des efforts extérieurs:

 : efforts dans les aciers tendus et comprimés.


 : effort dans le béton comprimé (nul dans le béton tendu).
 : moment de flexion.

PFS :

Données:

 d, d’, b et h connues (x inconnue donc Z aussi)


 connu
 Sections d’acier connues
Pour simplifier l’écriture, on pose:

Condition à vérifier:

Vérification (Etat limite ultime de sollicitations):

Les inconnues sont et

Recherche de et donc :

On a

En conséquence:

Il vient alors:

Calcul de :

X) Dimensionnement des sections sous contraintes normales – ELU

X.1 Dimensionnement des éléments courants

a. Flexion simple

Une pièce est soumise à la flexion simple si la réduction des efforts en une section (S)
se réduit uniquement à un moment fléchissant (M) et un effort tranchant T appliqués
au centre de gravité de (S).

Etant donné qu’en flexion simple, effort normal est nul , la vérification de la
stabilité de forme n’est pas envisagée.
1. Section rectangulaire sans armatures comprimées

d : Hauteur utile de la section (distance entre le centre de gravité des armatures et la


fibre la plus comprimée).

A : Section totale des armatures tendues ;

y : Distance de l’axe neutre à la fibre la plus comprimée ;

: Raccourcissement unitaire du béton de la fibre la plus comprimée ;

L’allongement unitaire des armatures tendues ;

: Résultante des efforts de compression dans le béton ;

: Résultante des efforts de traction dans l’acier ;

Z : bras de levier (distance entre et ).

Résultante des efforts de compression dans le béton :

Passe au mi hauteur de la zone comprimée, donc à une distance de 0.4 y de la


fibre la plus comprimée.

Résultante des efforts de traction dans les aciers :

Passe par le point a (centre de gravité des armatures tendues).

Equations d’équilibre :
Posons : ; ;

Nous aurons alors :

D’où

Et

Car α est la racine de l’équation :

On a :

Si domaine 1 et le diagramme des déformations passe par le pivot A,


donc .

Pour

Donc si

Si c'est-à-dire domaine 2 et le diagramme


des déformations passe par le pivot B.

Donc si le raccourcissement du béton de la fibre extrême


sera .

On a aussi les triangles et sont semblables et

Donc connaissant , on peut déterminer .


Résumé:

Les armatures tendues d’une section rectangulaire soumise à un moment M peuvent


être déterminé par les formules suivantes :

Remarque :

Les valeurs des coefficients qui sont les valeurs limites, prises

Pour par les coefficients sont :

Et on a :
Les valeurs des contraintes de calculs :

Si n prend à titre d’exemple un acier de nuance FeE dans les conditions


normales :

Si

le diagramme est constitué par une droite d’équation


avec en MPa

Si

le diagramme est c nstitu par l’h riz ntale d’ rd nn e

Et pour un acier de nuance FeE400, avec on a :

Valeurs de
Valeurs de

Théoriquement ; la méthode déjà exposée est valable jusqu’à ce que c'est-à-dire


ou bien mais pratiquement à partir d’une certaine valeur de donc
de , la contrainte diminue rapidement et on arrive à une section qui n’est pas
économique.

Si

D’où d’où de point de vue économie, il a été décidé que

Si la section sera armée uniquement par des armatures tendues.

Si la section sera armée par des armatures tendues et des armatures


comprimées comme il va être montré par la suite.

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