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Check-list évaluation

ISO CEI 17025

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Evaluation

Les résultats, conclusions et interprétations exprimés dans ce document


sont ceux de l’expert et ne reflètent en aucune manière la position ou
l’opinion de l’Union européenne ou des Autorités Algériennes.

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ge 2
SOMMAIRE

Sommaire .............................................................................................. 3
1 Introduction..................................................................................... 5
2 Avertissement..................................................................................... 7
3 Le fonctionnement d’un système de management .............................. 8
3.1 Un peu de vocabulaire............................................................ 8
3.1.1 Qu’est-ce qu’un système ? .............................................. 8
3.1.2 Qu’est-ce qu’un système de management ? .................... 9
3.1.3 Qu’est-ce que la qualité ? ............................................... 9
3.1.4 Qu’est-ce qu’un système de management de la qualité ? 10
3.1.5 Que requiert la norme ISO 17025 ? ............................... 10
3.1.6 Conclusion.................................................................... 11
3.2 Les rouages d’un système de management ............................... 11
3.2.1 Étape 1 : définir une organisation ................................ 11
3.2.2 Étape 2 : l’amélioration sur le court terme...................... 14
3.2.3 Étape 3 : l’amélioration sur le moyen terme ................... 15
3.2.4 Étape 4 : l’amélioration sur le long terme ....................... 16
3.2.5 Planifier l’évolution du système...................................... 18
3.2.6 La roue de Deming ........................................................ 19
3.2.7 Conclusion..................................................................... 21
4 La norme ISO 17025 paragraphe par paragraphe ............................ 23
4.1 Introduction........................................................................... 23
4.2 La méthodologie PIEM ......................................................... 24
4.2.1 Description de la méthode ............................................. 24
4.2.2 Intérêt de la méthode..................................................... 25
4.3 Mise en œuvre de la méthode PIEM .......................................... 26

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ISO 17025

4.3.1 Le paragraphe 4.1 de la norme ISO 17025:2005...... 27


4.3.2 Le paragraphe 4.2 de la norme ISO 17025:2005...... 33
4.3.3 Le paragraphe 4.3 de la norme ISO 17025:2005...... 39
4.3.4 Le paragraphe 4.4 de la norme ISO 17025:2005...... 46
4.3.5 Le paragraphe 4.5 de la norme ISO 17025:2005...... 50
4.3.6 Le paragraphe 4.6 de la norme ISO 17025:2005...... 53
4.3.7 Le paragraphe 4.7 de la norme ISO 17025:2005...... 56
4.3.8 Le paragraphe 4.8 de la norme ISO 17025:2005...... 58
4.3.9 Le paragraphe 4.9 de la norme ISO 17025:2005...... 60
4.3.10 Le paragraphe 4.10 de la norme ISO 17025:2005 64
4.3.11 Le paragraphe 4.11 de la norme ISO 17025:2005 66
4.3.12 Le paragraphe 4.12 de la norme ISO 17025:2005 71
4.3.13 Le paragraphe 4.13 de la norme ISO 17025:2005 74
4.3.14 Le paragraphe 4.14 de la norme ISO 17025:2005 78
4.3.15 Le paragraphe 4.15 de la norme ISO 17025:2005 84
4.3.16 Le paragraphe 5.1 de la norme ISO 17025:2005...... 86
4.3.17 Le paragraphe 5.2 de la norme ISO 17025:2005...... 88
4.3.18 Le paragraphe 5.3 de la norme ISO 17025:2005...... 94
4.3.19 Le paragraphe 5.4 de la norme ISO 17025:2005...... 100
4.3.20 Le paragraphe 5.5 de la norme ISO 17025:2005...... 109
4.3.21 Le paragraphe 5.6 de la norme ISO 17025:2005...... 121
4.3.22 Le paragraphe 5.7 de la norme ISO 17025:2005...... 126
4.3.23 Le paragraphe 5.8 de la norme ISO 17025:2005...... 129
4.3.24 Le paragraphe 5.9 de la norme ISO 17025:2005...... 133
4.3.25 Le paragraphe 5.10 de la norme ISO 17025:2005
.... 13
5 Conclusion ............................................................................. 145

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1 I NTRODUCTION

Née de la fusion du guide ISO 25 et de la norme européenne EN


45001, la première version de la norme ISO 17025 a été publiée en
1999. Elle fut alors une véritable révolution pour les laboratoires pour
de nombreuses raisons. Probablement en premier lieu du fait de son
degré de précision, infiniment plus important que celui des documents
dont elle était issue. Mais aussi parce que cette norme a introduit une
distinction – ou tout au moins une séparation franche – entre les
aspects « management » et « techniques » même si, bien entendu, au
quotidien, l’objectif des laboratoires doit rester d’émettre des rapports
ou des certificats ! Mais les laboratoires, même accrédités, n’avaient
pas l’habitude, pour la plupart, de traiter avec un tel déploiement de
détails les points concernant leur organisation, focalisés qu’ils étaient
sur les aspects techniques. Il faut cependant préciser que cette norme
introduisit aussi avec un niveau d’exigence important des éléments
techniques jusqu’alors peu explicites et ô combien délicats que sont
l’estimation des incertitudes et la validation des méthodes, pour ne citer
qu’eux.
L’année 2005 fut l’occasion d’une première révision incluant en
particulier les éléments d’un amendement paru en 2004. Cette seconde
version est passée relativement inaperçue en matière d’impact sur les
dispositions mises en place par les laboratoires en particulier parce
qu’elle a souvent été présentée comme l’introduction de deux éléments
dont l’exégèse a été insuffisante :
1. Le remplacement de la terminologie « système » par l’expression
« système de management »
2. L’ajout d’un paragraphe – numéroté 4-10 – traitant de «
l’amélioration continue ».
Et pourtant ces deux éléments auraient dû créer une évolution en
profondeur de tout ce que les laboratoires avaient pu préparer par le
passé. Nous essaierons d’en apporter la démonstration.
Cet ouvrage est destiné à faire un point aussi détaillé que possible sur les
exigences de la norme en les identifiant une à une et en les expliquant, si
nécessaire. Il en faudrait cependant beaucoup plus que ce simple
fascicule pour traiter complètement l’ensemble de cette norme

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mais de nombreux et excellents documents ont été édités par ailleurs sur
des sujets plus spécifiques comme la gestion documentaire, l’audit
interne, l’estimation des incertitudes, etc.
Le lecteur pourra aussi avantageusement visiter les sites internet des
organismes d’accréditation qui foisonnent d’informations passionnantes,
ce qui permet aussi de constater que leurs approches peuvent être
sensiblement différentes – tout en restant conformes aux pratiques
internationales, évidemment. Ces réflexions amènent à conclure que
cette norme ISO 17025 en particulier, mais aussi toutes les normes de
management en général (ISO 9000, ISO 14000, etc.) ne s’interprètent
pas mais se comprennent. Il est ainsi, à notre avis, plus pertinent de
disposer d’un système de management conforme à une compréhension
cohérente globale de la norme plutôt qu’à des interprétations ponctuelles
conduisant à un système trop intellectualisé sous certains aspects, trop
simpliste sous d’autres, et au bout du compte d’inégale valeur ajoutée,
pour ne pas parler d’incohérence. Il est donc fondamental de disposer
d’une vision complète de la norme et de ses objectifs, et de s’assurer en
permanence, lors de la construction du système, que ses éléments
constitutifs se combinent en un ensemble unique et euphonique. Ce sera
d’ailleurs l’une des tâches importantes du responsable qualité de faire en
sorte que cette harmonie – pour rester dans un vocabulaire musical –
soit conservée, voire améliorée, dans les évolutions futures que ne
manquera pas d’intégrer ce système.
C’est la raison pour laquelle la première partie de cet ouvrage, en
quelque sorte introductive, sera consacrée au fonctionnement d’un
système de management, partie un peu conceptuelle mais apportant
selon nous des informations importantes sur la façon dont devrait être vu
un système de management.

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2 A VERTISSEMENT

Les deux parties principales (chapitres 3 et 4) de cet ouvrage peuvent


être considérées comme indépendantes. Le chapitre 3 est assez
conceptuel et probablement un peu difficile pour celui qui aborde pour la
première fois une norme de management en général, la norme ISO 17025
en particulier. Le chapitre 4 détaille chaque paragraphe de la norme après
avoir présenté une méthodologie de « lecture » de la norme qui en
apporte une vision originale. Cette partie peut, à tout moment dans la
construction du système, être consultée pour examiner la façon dont
l’auteur analyse tel ou tel point du référentiel.

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3 LE FONCTIONNEMENT D’UN SYSTEME DE MANAGEMENT

3.1 Un peu de vocabulaire

3.1.1 Qu’est-ce qu’un système ?


Selon sa définition internationale, c’est-à-dire selon la norme ISO
9000:2005, il s’agit d’un « ensemble d’éléments corrélés ou interactifs ».
Si cette définition peut sembler un peu absconse au premier abord,
quelques explications simples rendront les choses probablement
beaucoup plus claires.
Soulignons d’abord qu’il n’y est fait aucune allusion à une quelconque
documentation et qu’il convient donc de lui donner un sens proche de «
organisation ».
Les éléments d’un système sont « corrélés » ce qui signifie qu’il existe
entre eux une relation de cause à effet, c’est-à-dire que lorsque le résultat
d’un élément change, cela induit une modification des éléments liés
correspondants. Mais cette explication est restrictive puisqu’elle ne va que
dans un sens alors que si on fait une approche mathématique du mot, il
est évident que si y est corrélé avec x, alors x est corrélé avec y. Un
assez bon synonyme pourrait donc être « interdépendance » qui
représente bien un lien réciproque de cause à effet entre les éléments
constitutifs du système.
Concrètement, cela signifie qu’un système est par essence dynamique
puisque, à l’image d’un ensemble de pièces mécaniques en rotation, le
mouvement d’une pièce est directement dépendant des pièces avec
lesquelles elle est liée.
Les éléments d’un système sont « interactifs ». Cette dynamique que
nous venons de mettre en lumière va encore plus loin dans ce second
adjectif qui renforce l’idée que chaque item joue sur son voisin. Mais cette
interactivité ne peut exister que s’il existe entre les deux éléments une,
voire plusieurs, interface(s). Une image simple doit nous permettre de
comprendre ce concept. L’homme et l’ordinateur sont en interactivité

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(mais pas corrélés !) mais pour que l’homme puisse interagir avec
l’ordinateur, il a besoin d’un clavier, alors que l’ordinateur utilise de son
côté un écran pour s’interfacer avec l’homme. Il est ainsi évident qu’il est
fondamental de définir puis de maîtriser la qualité de la (ou des)
interface(s) existant entre deux processus si l’on veut assurer que leur
qualité ne sera pas dégradée par un goulet d’étranglement qui réduirait
leur efficacité. Dans de nombreux cas, on sait que cette interface est
basée sur de la communication ou de l’information (« je te l’avais bien dit !
», « tu n’as pas lu ma note de service ? », ...) et chacun ressent bien que
ce sont deux points sur lesquels l’entreprise (le laboratoire est une
entreprise particulière !) est plutôt faible, en général.
En résumé, la définition d’un système passe donc par celle des éléments
qui le composent mais aussi le fonctionnement des rouages existant entre
eux (« corrélés ») et des huiles et graisses qui leur permettent de ne pas
se gripper (« interactifs »).

3.1.2 Qu’est-ce qu’un système de management ?


Si l’on se réfère là aussi à la norme ISO 9000:2005, un système de
management est un « système permettant d'établir une politique et des
objectifs et d'atteindre ces objectifs ».Cette définition nécessiterait que
nous nous attardions sur la définition des mots « politique » et « objectifs
», ce dont nous nous dispenserons pour l’instant pour ne pas alourdir
inutilement cette partie.
On peut cependant dire que le but d’un système est d’atteindre les
objectifs qu’il a permis de définir. Or, tous ceux qui ont fait un tant soit peu
de gestion de projet savent que, par essence, l’atteinte d’objectifs
nécessite un suivi permettant d’assurer, à des moments prédéfinis (on
parle alors de « jalons »), que l’on va dans la bonne direction avec un
rythme satisfaisant. Il est donc évident que le système devra prévoir de
telles revues conduisant, si nécessaire, à modifier tel ou tel plan d’actions.
On parle alors de « pilotage » du système.

3.1.3 Qu’est-ce que la qualité ?


La qualité est définie quant à elle comme l’ « aptitude d'un ensemble
de caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences ». Notons
au passage que, contrairement à la définition de 1994 (la norme de
vocabulaire de l’époque était l’ISO 8402), la « qualité » peut être «
bonne », « moyenne », « mauvaise » alors que l’on considérait

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précédemment qu’un produit ou un service était conforme ou non
conforme. Désormais, cette aptitude à satisfaire des exigences peut n’être
que partielle.

3.1.4 Qu’est-ce qu’un système de management de la qualité ?


En se référant toujours à la norme ISO 9000:2005, on peut lire la phrase
suivante : « système de management permettant d’orienter et de
contrôler un organisme en matière de qualité ». La traduction de
l’anglais est d’ailleurs de piètre qualité puisque le mot « control » a
simplement été traduit par « contrôler » alors que le verbe « maîtriser »
eut été bien plus pertinent. Si on se rappelle les termes employés dans
la définition de « système », on dispose désormais de quatre mots, à
savoir « orientation », « interaction », « corrélation » et « maîtrise » qui
évoquent tous une idée dynamique. Comparons cette approche à celle
de l’assurance qualité qui prévalait jusqu’en 1999 et qui était définie de
la façon suivante : « Ensemble des activités préétablies et
systématiques mises en œuvre dans le cadre du système qualité, et
démontrées en tant que de besoin, pour donner la confiance appropriée
en ce qu’une entité satisfera aux exigences pour la qualité ». On voit
bien qu’il n’y a pas d’idée dynamique dans cette définition : l’entité a mis
en place des dispositions, elle les met en œuvre systématiquement, elle
démontre la conformité de sa mise en œuvre le cas échéant, et ce avec
un objectif de confiance. Rien dans tout ceci n’évoque explicitement
l’amélioration et le mouvement.

3.1.5 Que requiert la norme ISO 17025 ?


De nombreux documents, rapports, etc. d’experts parlent de système
qualité. L’expression n’est même plus définie depuis l’an 2000, date de
passage de la norme ISO 8402 à la norme ISO 9000 comme norme de
vocabulaire ! D’autres documents évoquent un système de management
de la qualité pour la norme ISO 17025. C’est également une approche
erronée ! Le lecteur curieux peut essayer de trouver cette expression
dans la norme, il échouera sauf pour ce qui concerne l’alinéa c du
paragraphe 4.2.2 traitant de la politique qualité. Pourquoi ? Parce que,
outre la très fameuse politique qualité, la norme ISO 17025:2005 requiert
pas moins de 9 autres politiques ! La réduire à un système de
management de la qualité, c’est l’amputer d’une grande partie de son
intérêt. D’ailleurs, la note 1 du chapitre 1.4 (domaine d’application) de la
norme précise bien « systèmes de management de la qualité,

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administratif et technique ». C’est aussi ce qui fait qu’il ne peut exister
de modèle de système (même si plus d’un lecteur en ouvrant cet
ouvrage a eu le secret espoir d’en trouver un ici !) parce que deux
politiques différentes vont bien sûr induire des procédures différentes
puisqu’elles ne sont alors que la traduction opérationnelle de ces
politiques.

3.1.6 Conclusion
Le passage de l’assurance qualité au « simple » management, c’est-à-
dire le passage de la version 1999 à la version 2005 de la norme ISO
17025, est donc bien une évolution fondamentale contrairement à ce
qui a souvent été écrit. L’alignement sur l’approche ISO 9001 évoquée
dans la majorité des cas en faisant allusion au changement
d’expression « système qualité » devenue « système de management »
n’est pas un simple alignement sémantique ; il s’agit de considérer la
norme comme un tout, dans lequel des interférences réciproques
existent entre presque tous les éléments de la norme.
A titre d’exemple, il est intéressant de mettre en miroir deux phrases de la
norme ISO 17025 extraites des paragraphes 5.2.5 et 5.5.3 :
5.2.5 : « La direction doit autoriser des collaborateurs précis [...] à
faire fonctionner des équipements particuliers. »
5.5.3 : « L'équipement doit être utilisé par un personnel
autorisé. »
Ces deux phrases pourraient sembler identiques (ce qui est le cas en
termes d’exigences) mais il doit y avoir évidemment une cohérence dans
les autorisations données au personnel d’une part, la répartition des
équipements entre les différents techniciens d’autre part. Il y a donc
interactivité entre ces deux éléments, l’un d’eux ne pouvant changer sans
une évolution de l’autre.

3.2 Les rouages d’un système de management

3.2.1 Étape 1 : définir une organisation


On l’aura compris, le système de management est une organisation
destinée à atteindre des objectifs qu’il a lui-même permis de déterminer
en déployant les lignes directrices définies dans les politiques émises par
la Direction du laboratoire.

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Le modèle que l’on peut commencer à élaborer peut être schématisé
selon la figure 1.

Figure 1 : la définition du système à partir des objectifs

Les flèches de ce schéma ne sont pas une simple liaison entre les
éléments de ce diagramme mais une véritable démarche à mettre en
œuvre. C’est bien en effet à partir de lignes directrices génériques de la
politique qualité que seront déployés des objectifs souvent dit S.M.A.R.T.
pour :
 S comme spécifiques : ils doivent se rattacher à des activités
précises pour être clairs pour tous ceux qui doivent les atteindre
(éviter le « Ah, je ne croyais pas être concerné ! »)
 M comme mesurables : comment pouvoir dire que l’objectif a ou
non été atteint s’il n’existe aucun moyen de mesure qui permette
de s’en assurer ?
 A comme ambitieux : si l’objectif ne constitue pas un challenge,
qu’il n’impose pas d’effort particulier, il ne présente aucun intérêt
en matière de management.
 R comme réalistes : fixer à quelqu’un un objectif de toute évidence
inaccessible et vous allez tout droit à sa démotivation. On
reconnaît un bon manager à sa capacité à trouver l’équilibre idéal
entre des objectifs suffisamment ambitieux mais qui restent
réalisables. Bien entendu, le plan d’actions correspondant devra
permettre la mise à disposition des moyens permettant l’atteinte
de ces objectifs.
 T comme Temps : sans limite de temps définie, il ne peut y avoir ni
pression (raisonnable) ni gestion possible du plan d’actions
nécessairement mis en place.

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On doit donc pouvoir trouver, pour chaque objectif général de la
politique, au moins un objectif particulier et on devrait aussi, mais cela
est purement théorique, pouvoir s’assurer que l’équation suivante est
bien réalisée :

objectif général = ~ objectifs particuliers

La flèche descendante est donc chronologique (définition d’un objectif


particulier à partir d’un objectif général de la politique) alors que la flèche
montante est une vérification que l’atteinte de l’ensemble des objectifs
particuliers permettra bien d’atteindre l’objectif général (cf. l’équation ci-
dessus).
Profitons d’ailleurs de cette approche pour indiquer clairement que les
objectifs généraux ne peuvent en aucun cas être la simple reprise d’une
exigence de la norme puisque cette dernière précise que la politique doit
comporter un engagement à se conformer aux exigences. Écrire par
exemple comme objectif général « satisfaction des clients » ou « mise en
place d’actions correctives » ne peuvent pas être des objectifs généraux
d’une politique (et on en voit pourtant si souvent ... !). Il faudra plutôt se
tourner vers des formulations de type « amélioration de la satisfaction
client » ou encore « amélioration de l’efficacité des actions correctives »,
ce qui présuppose bien entendu que ces deux éléments soient
effectivement mesurés...
La seconde liaison entre les objectifs et l’organisation indique qu’un
système doit être construit de telle façon qu’il permette effectivement
d’atteindre les objectifs fixés. En conséquence, et ceci est fondamental,
chaque changement d’objectif nécessitera une modification du système,
parfois simple retouche, à d’autres occasions de façon beaucoup plus
approfondie. C’est comme si on imaginait un sauteur en hauteur qui a
mis en place un entraînement spécifique lui permettant de sauter une
barre située à 2m. Comment peut-on envisager qu’une fois cet objectif
atteint, ce même entraînement puisse lui permettre de franchir plus tard
2,20m ? De toute évidence, la réponse est négative. Il lui faudra
améliorer sa technique de saut, sa course d’élan, son impulsion en
recherchant les points faibles de sa méthode et en tentant de les
améliorer. Il en est donc de même pour un système.
Inversement, toute modification du système doit être examinée avec
attention de façon à s’assurer que cette évolution ne pourra avoir qu’une

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influence positive ou nulle (à la limite) sur l’atteinte des objectifs fixés.
C’est l’objet de la flèche montante.

3.2.2 Étape 2 : l’amélioration sur le court terme


Il est clair que cette organisation structurée ne servirait à rien si elle
n’était pas mise en œuvre par tous et toutes dans le laboratoire. Cela
nécessite de la formation, de l’information et de la communication, en
particulier sur l’importance du respect des différents éléments de ce
système. Mais l’Homme n’est qu’un homme, donc imparfait. Il est par
conséquent indispensable de mettre en place un système de contrôle,
de vérification – nous verrons plus tard que l’audit interne est l’un de ces
éléments – permettant de s’assurer que ce système est respecté en tout
temps. Ce système permettra d’identifier les « erreurs » commises et en
plus de leur correction, d’identifier les causes qui ont généré le problème
et grâce au traitement des causes, d’éviter que le problème ne se
renouvelle. Ces réactions ne peuvent ainsi avoir que trois conséquences
:

a) une modification du système parce que celui-ci contribuait à


générer des erreurs
b) une modification des façons de faire (c’est-à-dire de la mise en
œuvre du système) parce que, par exemple, la formation du
personnel a été incomplète
c) une modification de ces deux éléments
La figure 2 schématise cette approche.

Figure 2 : la mise en œuvre du système au quotidien

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3.2.3 Étape 3 : l’amélioration sur le moyen terme
Les résultats du fonctionnement au quotidien de ce système doivent être
analysés de façon périodique afin d’évaluer l’aptitude du système à
atteindre les objectifs. Ceci peut se faire à l’aide d’indicateurs et de
tableaux de bord même s’il ne s’agit pas d’une exigence formelle de la
norme. En tout cas, cela doit être réalisé par la mesure puisque, comme
nous l’avons expliqué au paragraphe 2.1, les objectifs doivent être
mesurables.
Comme nous l’expliquerons en détail dans la partie 2, cette compilation
puis cette analyse de résultats s’effectuent par la direction du laboratoire
au sein de ce qu’il est convenu d’appeler la revue de direction (cf. figure
3).

Figure 3 : évaluer l’atteinte des objectifs


Pour simplifier, le résultat de cette revue ne peut prendre au final que
deux formes qui ont les conséquences suivantes :

a) Le système (i.e. l’organisation) a permis d’atteindre les objectifs


fixés. Il convient alors de fixer de nouveaux objectifs, différents
ou plus ambitieux, en révisant ou non la politique. Cette
modification d’objectifs entraînera nécessairement une évolution
du système (cf. paragraphe 2.1).
b) Le système n’a pas permis d’atteindre les objectifs. Il convient de
faire évoluer le système de façon à lui permettre de les atteindre.
On pourrait imaginer qu’il existe une troisième possibilité qui consisterait
à revoir les objectifs à la baisse et à ne pas modifier le système. Si cette

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dernière possibilité est potentiellement réalisable, elle n’est pas
politiquement correcte dans la mesure où elle constitue un « autodésaveu
» de la capacité de la Direction à fixer des objectifs, donc une perte de
crédibilité de la Direction aux yeux des agents du laboratoire. Il ne faut
cependant pas éliminer cette possibilité en particulier dans les toutes
premières années de vie du système dans la mesure où, pour la Direction
comme pour le personnel, il s’agit d’une approche nouvelle.

3.2.4 Étape 4 : l’amélioration sur le long terme


Autre évolution importante entre les versions 1999 et 2005 de la norme
ISO 17025, l’ajout d’un paragraphe (numéroté 4.10) portant sur
l’amélioration (c’est son titre) a reçu un accueil bien éloigné du mérite qui
aurait dû lui être réservé. En effet, beaucoup ont vu dans cet ajout une
simple somme des éléments d’action corrective, d’action préventive,
d’audit interne et externe, de revue de direction, ... qui constituent bien, il
est vrai, des éléments d’amélioration.
Deux arguments nous permettent cependant de considérer que l’exigence
de la norme est beaucoup plus fondamentale. Le premier n’est rien
d’autre que le paragraphe de la norme lui-même :
« Le laboratoire doit améliorer en continu l'efficacité de son système de
management par l'utilisation de la politique qualité, des objectifs qualité,
des résultats d'audit, de l'analyse des données, des actions correctives et
préventives et de la revue de direction. »
Comme on le constate, la politique, la revue de direction, les actions
correctives et préventives, ... sont des données d’entrée de ce
processus d’amélioration continue et non pas le processus lui-même
puisqu’il est dit « améliorer l’efficacité PAR L’UTILISATION de... ».
Le second argument n’est issu d’aucune norme mais n’est que le résultat
de l’analyse de la figure 3 que nous venons de construire. Ce schéma
montre que les éléments d’évolution du système sont les corrections et
actions correctives d’une part, la revue de direction d’autre part. Or, ces
deux éléments sont la prise en compte des évènements qui se sont
produits par le passé. Pour donner une image, nous sommes en train de
conduire un véhicule (ou de piloter un système, c’est la même chose) en
ne regardant que le rétroviseur, jamais la route et encore moins la
destination que l’on s’est fixée. L’amélioration continue consiste à se
poser la question suivante : « Que veut-on que le laboratoire

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devienne dans 2, 3 ou 5 ans ? ». Et on ne peut répondre correctement à
cette question qu’en faisant une veille normative, réglementaire,
technologique, technique, ... tout en prenant en compte l’environnement
concurrentiel, socio-économique, voire politique du laboratoire et son
évolution raisonnablement envisageable. Il s’agit donc d’une véritable
stratégie et d’une prospective visant à anticiper au mieux ces évolutions
prévisibles. C’est ce que nous essayons de représenter dans la figure 4
dans le rectangle « Stratégie » sur fond contenant un œil censé
représenter cette vision sur l’extérieur et l’avenir.

Figure 4 : faire évoluer le système en regardant vers l’avenir


Pour mieux faire comprendre cette approche, imaginons que le
laboratoire constate, au travers des publications techniques auxquelles
il est abonné, l’apparition d’une nouvelle technique de mesure. Le plus
souvent, celles-ci sont onéreuses et complexes. Elles peuvent
nécessiter l’adaptation de locaux existants – voire la construction d’un
local dédié – comportant des spécifications coûteuses (climatisation,
salle blanche, ...) mais aussi de la formation théorique (une formation
pratique lors de l’achat est insuffisante !), des modifications
d’organisation, ... Bref, tout ceci se prépare au travers d’un plan de
formation, de budgets d’investissement, de modifications
d’infrastructures, ... Ce n’est donc pas de l’action préventive (ça n’évite

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en rien l’apparition d’une erreur !), cela ne relève pas d’une politique ou
de résultats d’audits, c’est bien une forme d’anticipation qui doit
évidemment prendre en compte les résultats des enseignements du
passé.

3.2.5 Planifier l’évolution du système


Si les actions de correction et d’action corrective doivent être réalisées au
plus tôt – mais sans précipitation ! – la revue de direction est, quant à elle,
réalisée à fréquence prédéterminée (tous les 6 mois par exemple). Il
paraît logique d’organiser l’analyse stratégique juste avant la préparation
des budgets qui sont le plus souvent élaborés annuellement. Mais au-delà
de cette seule vision concernant la fréquence de ces deux derniers
évènements, c’est bien dans le résultat que se différencient la revue de
direction et l’amélioration continue – puisque c’est bien comme ça qu’il
faut l’appeler.
En effet, le résultat de la revue de direction sera un plan d’actions sur la
période à venir, donc les 6 prochains mois si on s’en tient à cet exemple
de fréquence. L’amélioration continue fournit quant à elle des pistes
concrètes pour l’élaboration d’une politique qualité sur le long terme.
Disposer d’objectifs qualité sur une période de 6 mois, c’est bien ;
considérer qu’ils sont intégrés dans une analyse sur 3 à 5 ans de
l’évolution souhaitée du laboratoire, c’est évidemment mieux. Et c’est bien
alors à cette condition que la direction du laboratoire pourra estimer faire
du vrai management.
L’ensemble de cette analyse peut être représenté par le schéma de la
figure 5.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 18


Figure 5 : les différents termes de gestion du système

3.2.6 La roue de Deming


Tous ceux qui ont suivi le moindre cours concernant la qualité ont
entendu parler de cette fameuse « roue de Deming ». De nombreuses
ressources sur Internet permettront au lecteur de s’apercevoir que cette
roue de l’amélioration que nous allons présenter n’est qu’un petit élément
de ce qu’a pu populariser – et non inventer, contrairement à ce que l’on
croit souvent – ce statisticien du XXème siècle (1900 – 1993, la qualité,
ça conserve !).
Pour simplifier, ce concept de « roue de Deming » exprime en quatre
étapes le principe de l’amélioration. Il décrit le fait qu’avant toute chose, il
convient de s’organiser – PLAN en anglais – puis de travailler de la façon
dont on s’est organisé – DO en anglais – tout en mettant en place des
points de contrôle permettant de vérifier qu’il n’y pas de
dysfonctionnement – CHECK en anglais – et, lorsqu’on détecte un écart,
de réagir – ACT en anglais – de façon à éviter le renouvellement du
problème. D’où son nom de PDCA.
Sa représentation peut être extrêmement stylisée mais se résumera
toujours à un dessin proche de celui de la figure 6.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 19


Figure 6 : la roue de Deming
La flèche indique évidemment le sens de progression de la roue
lorsqu’on réagit (ACT), alors que la cale signifie que l’on doit tout mettre
en œuvre pour éviter qu’un incident détecté ne se reproduise ce qui est
la base même de l’amélioration. On exprime parfois ce dernier point en
disant : « l’erreur est permise, c’est la commettre à nouveau qui ne l’est
pas. »
La pente du sol sur lequel tourne cette roue est d’autant plus importante
que la résistance au changement, qui est une composante naturelle de
l’Homme, est grande. Réduire cette inclinaison est donc un challenge de
management en général, de communication en particulier ; il convient
donc d’essayer d’expliquer les évolutions et de faire comprendre leur
nécessité afin que tous ceux qui ont à appliquer ces nouvelles
dispositions le fassent avec plus de facilité, de motivation, voire de
naturel.
Si on revient au schéma de la figure 5, on constate qu’il existe une
première roue de Deming sur le court terme « motorisée » par les actions
correctives et une seconde sur le moyen terme « motorisée » par la revue
de direction. Nous aurions pu compliquer le schéma en ajoutant deux
entrées au rectangle « Stratégie », à savoir la veille d’une part, le retour
d’expérience d’autre part, pour montrer que la stratégie constitue le
moteur d’une roue de Deming sur le long terme (cf. figure 7).

Hali 2014 Check-list 17025 Page 20


Figure 7 : fonctionnement d'un système en triple roue de Deming

On en déduit qu’un système de management fonctionne en triple roue de


Deming sur le court, le moyen et le long terme.

3.2.7 Conclusion
Comme on le constate, ce qui n’apparaissait jusqu’alors que comme des
changements mineurs entre la version 1999 et la version 2005 s’avèrent
conceptuellement beaucoup plus importants. Les esprits chagrins se
demanderont ce que cela change concrètement sur le système en
général, le système documentaire en particulier. Nous avons envie de
répondre : « Tout ! ». En effet, de par l’introduction du management, il
devient presque inepte de répondre aux exigences de la norme point par
point mais bien plutôt en considérant le travail du laboratoire comme un
tout cohérent, comme une mécanique bien huilée. Ce qui fait que
lorsqu’on lit un manuel qualité qui a gardé la structure de la norme (ce qui
est pratique, il est vrai !), cela donne l’impression que tout est déconnecté,
que l’on peut changer une roue de la voiture de course par une roue de
charrette ou inversement sans se soucier des autres roues et encore
moins du fonctionnement de l’ensemble !
Et ne parlons pas de l’amélioration continue qui est quasiment
considérée comme un paragraphe inutile par beaucoup ou, en tout
cas redondant par rapport à certains autres (action corrective, action

Hali 2014 Check-list 17025 Page 21


préventive, audit interne, revue de direction, entre autres) et pour lequel la
très grande majorité des laboratoires ne propose AUCUNE disposition
spécifique concrète, preuve s’il en est besoin que l’exigence n’est pas
traitée.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 22


LA NORME ISO 17025 PARAGRAPHE PAR PARAGRAPHE4.1
Introduction

La norme ISO 17025, comme les normes de management du même


type (ISO 9001, ISO 14001, ...), est une norme d’exigences. Son titre le
confirme explicitement : « Exigences générales concernant la
compétence des laboratoires d'étalonnages et d'essais ». L’utilisateur
est confronté à des éléments exprimés sous forme d’objectifs à
atteindre, sans définition des moyens nécessaires pour satisfaire ces
exigences. Cela signifie que les laboratoires sont libres vis-à-vis des
dispositions à mettre en œuvre. Il y a donc autant de systèmes
différents que de laboratoires et qu’il est donc impossible de définir un
système type. Il est à la rigueur possible de donner des exemples,
jamais des modèles.
L’utilisateur doit toujours avoir en tête que l’organisation d’un laboratoire,
à un instant donné, est le résultat d’une évolution due à une histoire, une
culture, des hommes et des femmes,... et que cette évolution ne peut être
balayée d’un revers de main sous le fallacieux prétexte qu’un document,
fusse-t-il international, a été établi par des experts. Il convient donc bien
d’adapter une organisation existante en la rendant conforme à des
exigences plutôt que d’essayer – et l’expérience montre que le résultat
n’est pas opérationnel – d’adapter le laboratoire à une nouvelle
organisation conforme à des exigences.
Il n’en reste pas moins qu’il est indispensable de connaître ces exigences
à satisfaire de façon à transformer ou faire évoluer l’organisation en
place pour la rendre conforme.
Il s’avère que ces normes de management sont écrites de telle façon qu’il
est possible d’utiliser une méthodologie pratiquement universelle
permettant d’identifier les exigences puis de déterminer leur nature. Tel
est l’objectif de cette partie.
C’est la raison pour laquelle, après présentation de cette méthode au
paragraphe 2, le paragraphe 3 sera consacré à une explication de la

Hali 2014 Check-list 17025 Page 23


norme aussi proche que possible des exigences sans exemple, et avec,
autant que faire se peut, la plus grande objectivité.

4.2 La méthodologie PIEM

4.2.1 Description de la méthode


Toute norme de management contient 4 types d’exigence et 4
seulement. La norme ISO 17025 ne fait évidemment pas exception à
cette règle, établie par l’expérience et qui n’a rien de normative ni
d’internationalement reconnue mais qui s’avère démontrable ou, à tout le
moins, logique.
Ces 4 types d’exigences seront notés par convention P, I, E et M.

a) Exigence de type P : (dite exigence de procédure)


La norme impose explicitement la prise en compte d’une exigence de
cette nature sous la forme d’une phrase du type, par exemple : « Le
laboratoire doit établir une procédure de .... ». Cette exigence ne peut par
conséquent être détectée que si la norme impose une procédure.
L’organisation mise en place doit répondre, si nécessaire, aux 8 questions
« Qui, fait Quoi, Où, Quand, Comment, Pourquoi, Avec quoi, Quelle
preuve », le « comment » étant ici global.
Le laboratoire peut répondre à cette exigence par un document intitulé «
procédure » mais peut se contenter de décrire cette organisation dans un
autre document (manuel qualité par exemple) sous réserve que les 8
questions soient traitées, si nécessaire. En tout état de cause, il est
possible de montrer, pour ne pas dire démontrer, que 4 des 8 questions
devraient toujours être traitées : « Qui, Quoi, Pourquoi, Quelle preuve ».

b) Exigence de type I : (dite exigence de méthodologie)


La norme impose la prise en compte d’éléments pour lesquels il est
nécessaire de se poser la question « Comment précisément procède-ton
?».
Le système du laboratoire doit prendre en compte cette exigence en
décrivant les moyens mis en œuvre pour satisfaire l’exigence. Dans
certains cas, une phrase dans le manuel qualité ou une procédure, voire
quelques mots suffisent ; dans d’autres cas, un document spécifique de
type mode opératoire, consigne ou instruction sera nécessaire.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 24


c) Exigence de type E : (dite exigence de preuve)
La norme impose, implicitement ou explicitement, la démonstration de la
mise en œuvre d’une organisation ou d’une méthode (aussi simples
soient-elles).
Le système du laboratoire doit prendre en compte cette exigence en
préparant un formulaire d’enregistrement (exigence explicite) ou en
disposant a minima d’un document géré apportant la preuve de cette
prise en compte (exigence implicite). Toute exigence de type P ou I
induit, au moins implicitement, une exigence de type E. Dans le cas où
elle est explicite, le laboratoire n’a pas le choix de la preuve.
Inversement, si elle est implicite, le laboratoire conserve le choix du
mode de démonstration de la mise en œuvre de la procédure ou de
l’instruction considérée.

d) Exigence de type M : (dite exigence simple, de politique ou


d’engagement)
La norme impose la présentation d’une stratégie par une phrase du type «
la direction doit déterminer ses politiques de ... » ou impose une
déclaration (« la direction du laboratoire doit nommer... ») ou encore le «
portage » d’un document de preuve (c’est-à-dire qu’une exigence de type
E n’est liée à aucune exigence de type P ou I).
Le système du laboratoire décrira généralement les dispositions mises en
place par quelques mots / phrases dans son manuel qualité.

4.2.2 Intérêt de la méthode


A notre sens, cette approche présente au moins trois intérêts.
a) Elle permet une lecture « intelligente » de la norme dont il faut
bien avouer qu’elle n’est pas un monument de littérature
contemporaine. Les exigences prennent tout leur sens, et leur «
niveau » (organisation = type P, méthode = type I, traçabilité =
type E et engagement = type M) détermine presque bijectivement
les personnes impliquées dans leur mise en place et/ou leur mise
en œuvre.
b) Pour celui qui ne dispose pas d’un système de management et
qui envisage sa mise en place, elle permet de déterminer les
dispositions qu’il conviendra de mettre en place et, par
conséquent, la documentation correspondante. La planification du
projet s’en trouve alors facilitée.
c) Pour celui qui dispose d’un système, elle permet de réaliser une
auto-évaluation de son système en répondant à la question :

Hali 2014 Check-list 17025 Page 25


« Est-ce que je dispose bien d’une réponse adéquate pour chaque
exigence de la norme ? ». A ce titre, elle peut ainsi être utilisée
soit par le responsable qualité lui-même pour vérifier que son
système est complet (auto-évaluation) mais aussi par les auditeurs
internes comme check-list ou encore par des évaluateurs
externes. Dans ces deux derniers cas, il est hors de question, bien
sûr, que chaque exigence fasse l’objet d’une question, le temps
passé devenant alors prohibitif !
4.3 Mise en œuvre de la méthode PIEM

Nota préliminaire : dans le chapitre qui suit, chaque paragraphe de la


norme est cité mais non repris (la norme est sous copyright). La lecture
de cette partie de l’ouvrage devrait donc se faire avec la norme ouverte.
La méthode PIEM est appliquée à chacun de ces paragraphes sous
forme d’un petit tableau résumant les exigences et la nature de chacune
d’entre elles (P, I, EE pour explicite, EI pour implicite, M) et une série
d’explications vient compléter ces éléments. Le lecteur devra considérer
avec prudence ce résumé de l’exigence et se reporter systématiquement
au texte de la norme, ce résumé pouvant dénaturer le contenu de
l’exigence.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 26


4.3.1 Le paragraphe 4.1 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.1.1 :
Application de la méthode PIEM :
Entité juridique EE M
Responsabilité juridique EE M

Explications :
Le laboratoire doit pouvoir présenter la preuve de son existence
juridique et une police d’assurance lui permettant de couvrir les risques
auxquels il expose l’utilisateur direct ou indirect de ses résultats d’essais
ou d’étalonnages. En général, un laboratoire public est couvert par l’État
lui-même (l’État étant son propre assureur). Le M est le portage de ces
deux enregistrements c’est-à-dire concrètement la description de ces
éléments dans le manuel qualité, les deux E étant des enregistrements
que le laboratoire doit pouvoir produire sur demande lors d’une
évaluation.
Paragraphe 4.1.2 :
Application de la méthode PIEM :
Exigences de la norme EE M
Besoins de la clientele EE M
Exigences réglementaires EE M
Exigences des organismes de reconnaissance EE M

Explications :
De façon abrégée, le tableau ci-dessus ne contient que les mots
« exigences » et « besoins » alors que l’exigence de la norme porte sur
l’engagement du laboratoire à se conformer à ces exigences et besoins.
Mais comment s’engager à respecter ces exigences si elles ne sont pas
identifiées. On constate simplement, sur une phrase telle que celle-ci, qu’il
n’est ni nécessaire, ni requis de répondre par un seul moyen à des
exigences d’apparence identique, du moins grammaticalement. A titre
d’exemple, le manuel qualité pourra établir que « la direction s’assure,

Hali 2014 Check-list 17025 Page 27


au travers du programme d’audits internes, que le laboratoire satisfait en
permanence aux exigences de la norme » pour répondre à la première
exigence alors qu’elle pourra écrire que « le processus de revue de
contrat mis en place permet de satisfaire les besoins de la clientèle ».
Soulignons que lorsque la norme parle « d’organisations fournissant la
reconnaissance », il s’agit bien entendu de l’organisme d’accréditation
mais aussi, quand cela est pertinent, d’organisations fournissant des
agréments (ministères par exemple) pour certaines activités relevant du
strict pouvoir régalien de l’État.
Paragraphe 4.1.3 :
Application de la méthode PIEM :
Domaine d’application du système EE M

Explications :
Le système de management du laboratoire doit expliciter un domaine
d’application correctement défini. Si la partie « Exigences de management
» peut s’appliquer à la totalité des activités du laboratoire, il n’en est pas
de même des « Exigences techniques » pour lesquelles les laboratoires
choisissent logiquement une cible limitée ce qui présente deux avantages
:
a) Permettre la validation de la partie management du système sur
un domaine réduit
b) Mener une opération pilote sur des activités bien maîtrisées qui
serviront de modèle pour les extensions futures.
Paragraphe 4.1.4 :
Application de la méthode PIEM :
Lien avec une organisation plus large EE M
Définition des responsabilités du personnel clé EE M

Explications :
Il ne suffit évidemment pas de définir ces responsabilités. Il convient que
cette description permette la démonstration de l’impartialité du laboratoire.
L’exemple le plus classique est celui du laboratoire d’entreprise qui peut
évidemment subir des pressions de la part du responsable de production
pour fournir des résultats d’essai qui ne

Hali 2014 Check-list 17025 Page 28


conduisent pas à un refus du produit pour non-conformité. Il est donc
fondamental, entre autres, que dans un cas tel que celui-ci, il n’y ait pas
de relation hiérarchique entre le demandeur d’essai et le laboratoire.
Profitons de la première « rencontre » avec deux notes de la norme
dans ce paragraphe pour préciser qu’elles ne contiennent pas
d’exigence. Elles sont dites informatives (par opposition à des notes
dites normatives) et comportent donc des éléments explicatifs que le
laboratoire peut prendre en compte afin de ne pas omettre de situations
que les experts rédacteurs de la norme ont prévues.
Paragraphe 4.1.5 :
Application de la méthode PIEM :
Responsabilités du personnel d’encadrement et
EE M
technique
Impartialité I EI
Confidentialité EE M
Confidentialité P EI
Protection de la transmission et du stockage
P EI
électronique des résultats
Maintien de l’impartialité et de l’intégrité EE M
Maintien de l’impartialité et de l’intégrité P EI
Organisation et structure du laboratoire EE M
Responsabilité, autorité et relations entre
EE M
collaborateurs
Encadrement adéquat et compétent EE M
Rôle de l’encadrement technique EE M
Désignation et responsabilité du responsable
EE M
qualité
Nomination de suppléants EE M
Sensibilisation du personnel à la qualité EI M

Explications :
Pour la première fois dans la mise en œuvre de cette méthodologie,
apparaissent des éléments importants que nous retrouverons tout au long
de la norme et qu’il est donc essentiel d’expliciter.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 29


a) L’expression « politiques et procédures ». Il ne s’agit pas dans ce
cas de la « politique qualité » mais d’une ligne directrice fixée par
la direction du laboratoire sur le thème considéré (par exemple
dans ce paragraphe, des politiques de maintien de l’impartialité,
de l’indépendance ou encore de la confidentialité doivent être
définies. Et comme la norme précise « [...] et procédures »,
l’organisation mise en place (et qui doit être décrite) doit permettre
d’atteindre les objectifs de cette politique. Si l’on prend l’exemple
de l’alinéa c concernant la confidentialité, la direction peut fixer
comme politique de ne jamais envoyer de résultats par des
moyens électroniques (email, par exemple). Dans ce cas, des
dispositions particulières devront être prises pour permettre une
transmission rapide de résultats urgents. Si la politique est au
contraire de permettre ces envois électroniques pour une
meilleure satisfaction des clients qui ont besoin de manière
immédiate de leurs résultats, les dispositions devront permettre
d’assurer que seul le client concerné peut y avoir accès (cryptage,
par exemple). On le voit, ce sont deux choses bien différentes
donc deux exigences manifestement distinctes.
b) Comme la méthodologie le précise bien (cf. paragraphe 2.2.1 a),
ce n’est pas parce que la norme impose des « procédures » que
le laboratoire doit nécessairement disposer d’un document
intitulé « procédure de ... ». Même si cela est évidemment
possible, le système documentaire deviendrait alors un monstre
de papier sans valeur ajoutée. Selon la taille du laboratoire, sa
culture, son histoire et l’importance dans le domaine technique
du laboratoire de tel ou point, la nécessité d’établir un document
spécifique devra être évaluée. Comme on le constate, il ne peut
y avoir deux systèmes identiques ! Par ailleurs, le fait que la
norme impose par trois fois des procédures n’induit pas pour le
laboratoire de nécessairement séparer leur traitement ce qui
pourrait même présenter un risque de répétition ou, pire, de
contradiction.
c) La norme mentionne explicitement dans son alinéa a l’interaction
existante entre ce paragraphe et le 4.5.2. Il conviendra donc
d’assurer une bonne cohérence entre les traitements de ces deux
items.
d) L’utilisation du mot « autorité » d’ailleurs parfois associé au mot «
responsabilité ». Il n’y a en effet dans ce mot aucune notion de
hiérarchie au sens habituel du terme. Pour simplifier et clarifier la
définition de ce mot, on peut la résumer à « l’autorité, c’est le
pouvoir de dire non ». Autrement dit, la fonction n’intervient pas
forcément dans le processus au quotidien mais a le pouvoir de le
stopper. C’est par exemple le cas pour le responsable qualité qui

Hali 2014 Check-list 17025 Page 30


peut arrêter un essai ou un étalonnage s’il sait ou soupçonne
qu’un équipement est en dehors de ses spécifications.
e) Le mot « suppléance » est également utilisé. Il ne faut pas le
confondre avec « délégation ». La suppléance est exercée en
cas d’absence du titulaire de la fonction. La délégation au
contraire l’est en présence de la fonction qui a délégué et qui fait
faire une tâche à sa place. Mais elle peut, du fait de sa
présence, assurer la supervision de la personne à qui elle
délègue le travail. La conséquence est que celui qui délègue
garde la responsabilité. En cas d’erreur, on utilise l’expression «
responsable, mais pas coupable » pour celui qui a délégué.
Dans le cas de la suppléance, le suppléant hérite non seulement
de la fonction mais aussi de la responsabilité correspondante. Il
convient donc, dans les deux cas, que les personnes
concernées soient parfaitement conscientes de ces transferts –
ou non – de responsabilité.
f) Le mot « fonction » est utilisé. Et il est malheureusement très
souvent confondu avec le mot « poste ». Une personne est
employée à un poste de travail et ce poste (cf. la note de la
norme ci-dessus) peut inclure plusieurs fonctions, parfois
nombreuses. Le nombre de fonctions est indépendant de la
taille du laboratoire. Une thèse en a dénombré plus de 400 sans
qu’il soit d’une quelconque utilité de les décrire toutes. Le
nombre de postes est quant à lui égal au nombre de personnes
du laboratoire. Si on savait décrire avec suffisamment de
précision toutes les fonctions nécessaires au fonctionnement du
laboratoire, les fiches de poste pourraient simplement se
résumer à une liste de fonctions assumées. Pour conclure, une
personne peut assumer plusieurs fonctions et une fonction peut
être assumée par plusieurs personnes ce qui n’est absolument
pas le cas d’un poste.
g) L’emploi du verbe « assurer ». Le lecteur ne doute sûrement pas
une seconde du soin apporté à la traduction d’une norme par les
organismes nationaux ou internationaux. Or, on trouve dans la
norme les deux expressions « La direction doit assurer... » et «
La direction doit s’assurer... ». Il y a bien une différence
importante entre ces deux phrases. Dans le premier cas, il s’agit
d’un engagement purement déclaratif alors que dans le second, il
y a une nécessité de vérification. Pour s’en convaincre, comparez
les deux phrases suivantes : « Pouvez-vous m’assurer que vous
avez de l’argent sur vous ? » et « Pouvez-vous vous assurer que
vous avez bien de l’argent sur vous ? ». Dans le premier cas,
vous déclarez simplement que vous en avez alors que dans le
second vous vérifiez dans votre portefeuille que vous en avez. Au
sens de la méthode PIEM, la première expression

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« ...assurer... » induit une exigence de type M alors que la
seconde « ...s’assurer... » implique une exigence de type I (la
méthode de vérification) qui permet de répondre à la question «
Comment vous assurez-vous que... ? ».
Il est courant de voir ce long paragraphe de la norme traité entre autres
par un simple organigramme. Si celui-ci présente évidemment l’intérêt
de simplifier la présentation de l’organisation, il ne contient que des
rectangles reliés par des traits ! Si, à la rigueur, le laboratoire choisit
d’appliquer une norme de représentation reconnue (par exemple, en
France, la norme NF Z12-001 : 1973), alors celui-ci devient
compréhensible par un lecteur externe. Dans toutes les autres
configurations, l’ajout de traits pointillés, de caractères gras, de
couleurs, etc. rend le document compréhensible ... par son seul auteur !
Et il en devient par là-même totalement inutile. En revanche, des fiches
de définitions de fonction bien établies (cf. exemple en partie 3 de cet
ouvrage) clarifieront infiniment plus l’autorité, les responsabilités et les
liens, hiérarchiques et fonctionnels, de toutes les fonctions identifiées.
On dit souvent qu’un bon dessin vaut mieux que de longues
explications. Dans ce cas, le dessin – l’organigramme – mérite de
nombreuses explications complémentaires qu’il convient de ne pas
négliger.
Paragraphe 4.1.6 :
Application de la méthode PIEM :
Processus de communication établis EI M
Communication sur l’efficacité du système EE M

Explications :
Il s’agit là d’une nouvelle exigence de la version 2005 qui n’est que de
type M, donc déclarative. Mais l’expérience montre que la mise en place
de ces processus est psychologiquement fondamentale. On peut
expliquer ce qui a été mis en place en matière de communication
verticale, c’est-à-dire entre les différentes strates hiérarchiques du
laboratoire, transversale c’est-à-dire entre les différents services du
laboratoire (services techniques, administratifs, ...) et horizontale, c’est à-
dire au sein des services eux-mêmes. Ces types de communication ne «
sautent » pas de strates hiérarchiques. Il en existe donc un dernier type
qui vient directement de la direction et qui va vers l’ensemble du

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laboratoire en particulier pour traiter les indicateurs d’efficacité du
système (seconde partie de ce paragraphe de la norme).

4.3.2 Le paragraphe 4.2 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.2.1 :
Application de la méthode PIEM :
Établissement d’un système EI M
Mettre en œuvre un système EI M
Maintenir un système EI M
Consigner les politiques, systèmes, ... EI M
Communication de la documentation au personnel EI M
Compréhension de la documentation EI M
Accessibilité de la documentation EI M
Mise en œuvre de la documentation EI M

Explications :
Chacune de ces exigences auraient pratiquement pu être classée comme
étant de type I. mais il s’agit en fait d’un chapitre d’introduction, de
généralités, dont chaque point sera repris en particulier dans le guide
concernant la maîtrise de la documentation. C’est la raison pour laquelle
nous avons choisi de les positionner en exigences de type M.
Il reste important de noter la phrase « [...] consigner par écrit [...] dans
la mesure nécessaire pour assurer la qualité [...] » qui indique bien qu’il
ne faut pas tout écrire mais seulement ce qui permet d’assurer la
qualité. A titre d’exemple, si le laboratoire démontre une qualification
approfondie des utilisateurs sur un équipement, le mode opératoire
correspondant pourra en être d’autant allégé. En revanche, tout nouvel
opérateur devra faire l’objet d’une qualification équivalente. Du strict
point de vue de la documentation, ce qui est gagné d’un côté – des
documents moins détaillés – est rattrapé de l’autre – un processus de
qualification plus rigoureux et plus long – mais l’efficacité du système
s’avérera meilleure avec du personnel bien formé.
Cette approche peut être schématisée par la figure 8.

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Figure 8 : ne décrire que ce qui est nécessaire...

Paragraphe 4.2.2 :
Application de la méthode PIEM :
Définition des politiques dans le manuel EE M
Établissement des objectifs I EE
Revue des objectifs EE M
Politique qualité sous l’autorité de la direction EE M
Engagement à assurer de bonnes pratiques
EE M
professionnelles
Niveau de service fourni par le laboratoire EE M
But du système de management EE M
Personnel concerné familiarisé avec la
EE M
documentation
Personnel concerné applique les politiques et
EE M
procédures
Engagement à se conformer à la norme EE M
Engagement à améliorer continuellement
EE M
l’efficacité du système

Explications :
Il est de toute logique que tous les alinéas a à e fassent l’objet
d’exigences de type M, la politique étant par essence un engagement de
la direction. Et le fait que cette politique soit écrite induit bien des
exigences de type E explicites (EE). En revanche, étant dans une même

Hali 2014 Check-list 17025 Page 34


phrase, on peut être étonné que nous ayons positionné différemment les
deux exigences d’établissement des objectifs d’une part et de revue de
ces objectifs d’autre part. La raison en est simple : il existe un
paragraphe spécifique de la norme (4.15) traitant de la revue de
direction et celui-ci prévoit bien sûr explicitement la revue des objectifs.
En revanche, ce n’est que dans la note de ce paragraphe que la norme
prévoit l’établissement des objectifs. Ce n’est donc que pour éviter tout
oubli que nous avons prévu dans ce paragraphe une méthodologie
d’établissement des objectifs.
Dans le cas où le laboratoire appartient à une organisation plus grande,
il convient toujours de considérer que le système dont parle la norme
est l’organisation du laboratoire et que, par conséquent, la direction à
laquelle il est fait référence ici est celle du laboratoire et non celle de
l’organisme tout entier. La déclaration de politique qualité devra donc
être établie sous l’autorité du responsable du laboratoire (i.e. la
direction) même si bien sûr celle-ci devra rester conforme à la politique
générale de l’organisme auquel le laboratoire appartient à laquelle il
peut être fait référence, évidemment (cf. note de la norme).
Paragraphe 4.2.3 :
Application de la méthode PIEM :
Engagement pour le développement du système EE M
Engagement pour la mise en œuvre du système EE M
Engagement pour l’amélioration continue de
EE M
l’efficacité du système

Explications :
On peut difficilement faire plus explicite comme exigence de type E ! En
revanche, concernant l’amélioration continue, on se trouve typiquement
face à une formulation qui mérite une analyse. En effet, la norme ne
demande pas ici d’apporter des preuves d’amélioration continue ce qui
fait l’objet du paragraphe 4.10 mais bien des preuves de l’engagement
pour l’amélioration continue, ce qui est bien différent. Ces preuves
peuvent être données par exemple par un rapport mensuel demandé
par la direction au responsable qualité contenant un tableau de bord de
suivi.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 35


Paragraphe 4.2.4 :
Application de la méthode PIEM :
Communiquer sur l’importance de satisfaire aux
EI M
exigences client, réglementaires et légales

Explications :
Nouvelle exigence de la version 2005 qui paraît un peu anodine à
première vue. Sur les exigences client, il ne devrait pas y avoir de
conséquence notable : la revue de contrat devrait permettre d’identifier
ces exigences et tout devrait être mis en œuvre à chaque niveau pour les
satisfaire, depuis la réception de l’objet présenté à l’essai ou l’étalonnage
jusqu’à la validation du rapport d’essai ou du certificat d’étalonnage en
passant par les services au client.
Il n’en est pas de même des exigences légales et réglementaires.
Comment et par qui sont-elles identifiées, comment en assure-t-on la
veille, comment sont-elles transmises aux fonctions concernées, ... ?
Autant de questions – et bien d’autres – auxquelles le laboratoire doit
répondre. Une partie de ces réponses pourra être apportée dans la partie
portant sur la gestion documentaire – c’est d’ailleurs une exigence de la
norme – mais l’identification et la veille n’y sont pas explicitement
traitées. Il faudrait donc, a minima, que la direction désigne une personne
chargée de ces deux éléments puisque la norme n’a pas plus d’exigence
que l’obligation de communiquer sur l’importance à respecter ces
exigences. Une nouvelle fois, on peut constater qu’il y a une claire
interaction entre ce paragraphe 4.2.4, le paragraphe 4.1.2 qui fait allusion
aux besoins des autorités réglementaires et le 4.3.1 qui impose la
maîtrise de ces documents réglementaires. Vouloir les traiter de façon
indépendante serait faire preuve de bien peu d’esprit analytique et
synthétique (au risque de tomber dans des contradictions).
Paragraphe 4.2.5 :
Application de la méthode PIEM :
Positionnement des procédures
EE M
organisationnelles et techniques
Présentation de la structure documentaire dans le
EE M
manuel

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Explications :
Le manuel qualité est le document central du système. Il peut même
dans les cas les plus extrêmes être un document unique puisque la
norme prévoit qu’il puisse contenir les procédures organisationnelles et
techniques. Mais ce ne pourra être le cas que lorsque l’entité est de
toute petite taille et que l’étendue technique reste très limitée. Autrement
dit, dans la majorité des cas, ce manuel sera un document qui fera
référence à la plupart des procédures. Il s’agit en fait de trouver dans
l’élaboration de ce document le meilleur équilibre entre le transformer en
une simple liste de procédures – sa valeur ajoutée est alors bien faible –
et une « encyclopédie » détaillée de tout ce qui est fait dans le
laboratoire – ce qui le rend illisible.
La question est souvent posée de savoir combien de pages un manuel
qualité doit-il comporter. On comprend à la lecture de ce qui précède qu’il
n’y a pas de bonne « taille ». Mais on peut donner ici une image qui est
celle d’une carte routière. S’il s’agit de celle d’un pays dans son
ensemble, seules les grandes voies de communication apparaîtront, de
même que les plus grandes villes. Et si on rajoutait toutes les routes, les
chemins et les villages, la carte deviendrait totalement illisible. Ainsi en
est-il du manuel qualité : pouvoir « voyager » dans l’ensemble du système
documentaire à partir d’un document central unique. Il ne doit par
conséquent pas y avoir de document « orphelin » dans le système, c’est-
à-dire de document non lié directement ou indirectement à ce manuel.
C’est d’ailleurs l’un des enjeux de la structure documentaire qui doit être
présentée dans ce document et dont nous parlerons plus en détail dans la
partie 3.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 37


Paragraphe 4.2.6 :
Application de la méthode PIEM :
Rôles et responsabilités de la direction technique
EE M
dans le manuel qualité
Rôles et responsabilité du responsable
EE M
qualité dans le manuel de qualité

Explications :
Certes, la norme exige que ces rôles et responsabilités soient, pour ces
deux fonctions, présentées dans le manuel qualité. Ce qui doit donc être
fait. Mais leur présence commune et proche dans un seul document doit
nous amener à réfléchir à l’objectif correspondant. Il s’agit en fait
d’apporter la démonstration que ces deux fonctions sont bien
indépendantes mais complémentaires pour assurer la conformité aux
exigences de la norme, un peu comme le sont les chapitres 4 et 5 de la
norme. Le laboratoire ne devra cependant pas adopter une approche trop
« manichéenne » des choses dans ce sens, bien des procédures faisant
conjointement intervenir les compétences de ces fonctions. C’est le cas,
par exemple, de la procédure de revue des contrats, appels d’offres et
demandes des clients.
Paragraphe 4.2.7 :
Application de la méthode PIEM :
Maîtrise des changements dans le SM

Explications :
EI M
La terminologie utilisée « la direction doit assurer...
» doit bien nous faire identifier une exigence de type M comme nous
l’avons expliqué dans l’alinéa g des explications du paragraphe 4.1.5.
Une analyse plus abrupte aurait pu nous faire penser logiquement à une
exigence de type I avec la question correspondante : « comment
conserver l’intégrité du système lors d’une évolution dans le système ? »
et nous faire associer à cette interrogation une exigence de
méthodologie. En fait, des réponses sont apportées par différents autres
paragraphes : maîtrise de

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la documentation, action corrective, action préventive et revue de
direction, principalement.

4.3.3 Le paragraphe 4.3 de la norme ISO 17025:2005


Paragraphe 4.3.1 :
Application de la méthode PIEM :
Maîtrise de la documentation interne P EI
Maîtrise de la documentation externe P EI

Explications :
Les laboratoires font des efforts importants pour maîtriser leur
documentation interne. Les procédures de maîtrise de la documentation
sont souvent sophistiquées, complexes, voire longues, parfois
incompréhensibles. Et ils en oublient d’aller à l’essentiel. Quand ces
procédures commencent par « rédiger le document », on peut déjà être
sûr que la documentation externe est oubliée !
L’expérience montre qu’il est difficile de traiter ces deux thèmes dans
une seule et même procédure tant les principes sont différents. Et il ne
faut pas croire que la maîtrise de la documentation interne est plus
simple que celle venant de l’extérieur, en particulier parce qu’on ne
maîtrise pas le moment où les modifications (ou même l’émission de
nouveaux documents) est effectuée. Il devient donc obligatoire de
mettre en place une veille rigoureuse, à périodicité adaptée au type de
document et au risque correspondant, puis d’être capable de démontrer
que celle-ci a bien été réalisée même si elle a conclu à l’absence
d’évolution !
Un autre écueil dans lequel tombe un bon nombre de laboratoires est la
confusion existant entre un modèle de document (un formulaire
d’enregistrement) et le document généré à partir de ce modèle
(l’enregistrement). En effet, un système documentaire peut être
classiquement décrit comme une pyramide couronnée par un manuel
qualité et dont les documents inférieurs vont dans un degré de détail de
plus en plus important au fur et à mesure que l’on descend cette
pyramide. La figure 9 en donne la représentation la plus généralement
rencontrée. Bien entendu, ceci peut se complexifier dès lors que le
laboratoire est composé de plusieurs départements d’activités

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différentes. Il faudra en effet décider si un seul manuel qualité est
possible ou si les organisations de ces départements sont suffisamment
différentes pour devoir exiger la rédaction d’un manuel qualité par entité.

Figure 9 : la structure pyramidale de la documentation

Les procédures de maîtrise de la documentation interne devraient donc


s’intéresser à ces quatre types de documents. Et on voit bien que les
enregistrements eux-mêmes n’appartiennent pas à cette pyramide. C’est
d’ailleurs très logique puisqu’ils sont générés par l’utilisation de ce
système : la mise en œuvre d’une procédure donnée et du formulaire
d’enregistrement associé génère un enregistrement qui n’est – et ne
peut être – géré comme les procédures et formulaires dont il est issu !
C’est la raison d’être du paragraphe « 4.13 : maîtrise des
enregistrements » de la norme ISO 17025. Autrement dit, les
enregistrements n’appartiennent pas au système documentaire, ils sont
le résultat de son utilisation et ne peuvent donc être gérés de la même
manière.
Une autre difficulté est rencontrée dans la gestion des formulaires s’ils
sont traités de la même façon que les autres documents de la pyramide.
Lorsque les laboratoires écrivent que les documents sont revus et
approuvés, ils le démontrent par l’apposition des visas des fonctions
responsables correspondantes. En revanche, alors que ces mêmes
procédures n’excluent en rien ces formulaires, ces mêmes visas n’y
apparaissent pas dans bien des cas. Ce qui n’est évidemment pas
satisfaisant (ce qui ne veut pas dire qu’ils doivent apparaître !). Des
solutions à ces problèmes seront proposées dans la partie 3 puisque le

Hali 2014 Check-list 17025 Page 40


rôle de cette partie est de présenter les exigences, et non de proposer des solutions (il en existe une infinité) pour satisfaire ces
exigences.

Paragraphe 4.3.2 :
Application de la méthode PIEM :
Revue et approbation des documents... I EI
...par du personnel autorisé EE
Établissement d’une liste de contrôle (ou autre Pas de disposition
I EE
moyen)
Disponibilité de la liste de contrôle I EE Idem
Disponibilité des documents autorisés aux
I EE
endroits ad hoc
Revue périodique avec révision éventuelle des
I EE
documents
Retrait (ou autre moyen) des documents périmés I EE
Documents périmés convenablement marqués I EE
Identification unique des documents I EE
Contenu minimum de l’identification EE M

Explications :
Il est clair que selon les modalités de rédaction des procédures que le laboratoire aura choisies, une partie ou la totalité de ces

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exigences de type I pourra être traitée dans la procédure elle-même. Il s’agit donc d’obéir à une stratégie interne dans laquelle on
portera la préférence soit à avoir de nombreux documents extrêmement courts (type recto-verso par exemple) ou des documents
beaucoup plus « lourds » et peut-être un peu moins faciles à utiliser mais auto-porteurs c’est-à-dire qui ne renvoient pas en
permanence à d’autres documents. On voit donc que la méthode consiste ici à identifier des exigences permettant au laboratoire
de ne pas se contenter de phrases du style « les documents sont revus et approuvés » mais d’expliquer comment ils le sont. En
particulier, cela signifie qu’il convient de définir le rôle de la fonction qui effectue la revue et le rôle de celle qui réalise
l’approbation, pour ne prendre que cet exemple. Alors, dans ces conditions, il ne s’agira plus d’une simple relecture permettant
de s’assurer qu’il n’y a pas de faute de grammaire ou d’orthographe, voire dans le pire des cas d’une signature

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apposée sans aucune lecture « parce que plusieurs personnes ont déjà
relu le document » !
La liste de contrôle, souvent dénommée « liste des documents en
vigueur », permet à tout utilisateur de s’assurer qu’il utilise bien la
version à jour d’un document. Il est donc de toute première évidence
que cette liste soit disponible en chaque endroit où un document est
susceptible d’être utilisé. Elle est LA liste de référence.
Les documents doivent être disponibles là où des opérations
essentielles sont réalisées. Cela paraît certes évident mais la mise en
œuvre devient moins évidente lorsque des opérations d’étalonnage ou
d’essais doivent être réalisées en dehors des locaux fixes du laboratoire
(laboratoire mobile, échantillonnage, ...). Par ailleurs, la norme contient
là une petite imprécision que chaque laboratoire pourra interpréter
(attention, ce mot doit rester exceptionnel !) à sa guise, ou plus
exactement selon sa propre stratégie. La norme aurait en effet pu
ajouter « seulement » ou « au moins » aux endroits où... ce qui n’est
bien sûr pas la même chose. Le laboratoire doit prendre en compte le
fait que si toutes les personnes du laboratoire reçoivent tous les
documents (ce qui satisfait l’exigence de la norme), le risque est que
chacun ne sache pas exactement ce qu’il a à appliquer au quotidien
selon le principe universellement reconnu que « trop d’informations tuent
l’information ». Réciproquement, sélectionner le juste nécessaire
documentaire pour chacun, outre les difficultés supplémentaires
générées en matière de maîtrise documentaire, induit inévitablement le
risque d’en oublier. Par exemple, chaque personne pouvant être
confrontée à une non-conformité, les documents relatifs à leur gestion
(procédures et autres) doivent être communiqués à tout le monde. On
est donc bien là face à une véritable stratégie du laboratoire en matière
de diffusion documentaire.
L’exigence suivante porte sur la revue de la documentation. Soulignons
ici que la norme ISO 9001 : 2008 ne précise pas, contrairement à la
norme ISO 17025:2005, que cette revue doit être périodique. Ceci
signifie qu’une périodicité doit être clairement spécifiée. Mais le réalisme
doit être de rigueur. Une périodicité trop courte ne pourra être que
rarement respectée. Et quelle que soit cette périodicité, il faudra être
capable de fournir la preuve qu’elle a été respectée, y compris – et c’est
bien cela le plus difficile – lorsque cette revue n’a pas conduit à une
révision (puisque dans ce cas, le nouveau document fera foi). Certains

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laboratoires choisissent de rééditer un nouveau document même si la
conclusion de l’analyse est de ne pas procéder à une révision. Mais il
faut bien reconnaître que si cela présente l’avantage de pouvoir
démontrer facilement l’effectivité de la revue, cela génère un peu
inutilement de la documentation, en particulier si elle n’est pas
électronique. Il convient donc de trouver des moyens simples, peu
générateurs de lourdeur, pour traiter cette exigence.
Les exigences concernant les documents périmés (retrait, marquage,
conservation) sont suffisamment claires pour ne pas devoir nécessiter de
précision particulière.
L’identification des documents doit faire l’objet d’une attention
particulière. En effet, lorsqu’une certaine quantité de documents est
émise, il devient difficile de modifier le mode d’identification pour en
adopter un autre. Par ailleurs, la méthodologie utilisée peut être bien
plus qu’une simple identification, fournissant d’autres informations.
Imaginons que les véhicules d’un pays soient immatriculés
chronologiquement de 1 à n. Une identification unique serait bien
établie. Mais sa valeur ajoutée serait faible. Et chacun sait ou est
capable de projeter la difficulté qu’il peut exister à passer de ce
système à un autre. Le lecteur attentif notera aussi que ce que la norme
appelle « identification » n’est pas seulement, loin s’en faut, la
codification puisqu’elle inclut d’autres éléments tels que le nombre de
pages ou encore la marque de fin de document.
Paragraphe 4.3.3 :
Application de la méthode PIEM :
Revue et approbation des modifications de
I EE
documents
Accès aux informations pour la revue et
I EE
l’approbation.
Signalement d’un texte nouveau ou modifié I EE
Modifications manuelles des documents P EE
Marquage des modifications I EE
Réémission d’un document modifié
EE M
manuellement
Maîtrise des documents électroniques P EI

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Explications :
On constate là l’importance qu’il y a à ne pas confondre « fonction » et «
poste ». En effet, si une personne a quitté le laboratoire, sa fonction a
été attribuée soit à son remplaçant soit à une autre personne du
laboratoire et c’est cette nouvelle personne qui est donc chargée tout
naturellement de la revue ou de l’approbation d’une modification. Ce
n’est donc pas une personne qui revoit ou approuve un document mais
bien une fonction, de par les responsabilités et/ou autorités attribuées à
cette fonction.
Pour pouvoir assumer cette tâche de manière intelligente, la fonction
concernée doit disposer de toute l’information nécessaire pour prendre
sa décision d’acceptation ou de refus de la modification. Par exemple, si
la modification fait suite à un constat de non-conformité, la décision de
revue ou d’approbation doit être fondée sur l’efficacité du nouveau
document à résoudre le problème précédent mais aussi à ne pas en
générer un autre.
On peut facilement imaginer que l’application immédiate, c’est-à-dire dès
sa diffusion, d’un document modifié puisse être difficile si ce n’est
impossible si l’émetteur ne précise pas par un moyen simple les
éléments nouveaux ou modifiés. Mais dans le cas de documents
graphiques ou schématiques, les moyens classiques (trait vertical dans
la marge, couleurs, ...) ne sont plus pertinents. Il convient donc là aussi
de mettre en œuvre des moyens simples mais efficaces de
communication et d’information tournés vers l’utilisateur. Le tableau
d’historique que l’on trouve dans de nombreux documents de laboratoire,
s’il apporte une réponse à la lettre de l’exigence, ne répond pas
exhaustivement au besoin qui se cache derrière l’exigence.
La modification manuelle de documents doit faire l’objet, en tout premier
lieu, d’une décision politique d’autorisation ou de rejet. Celle-ci doit être
motivée par l’urgence du besoin qui relève le plus souvent du domaine
d’activité technique du laboratoire (il y a rarement une urgence particulière
à modifier un document de management). L’amendement manuel doit en
revanche faire l’objet de dispositions précises, tant en matière d’autorité
ou de responsabilité, que de processus. Il ne peut être normal qu’un
processus de modification manuelle soit infiniment plus simple que la
réémission d’un nouveau document si ce n’est du côté purement
administratif (saisie, impression, correction, ...) au risque de détourner les
principes élémentaires de revue, d’approbation, de ne pas

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avoir de liste de documents à jour... A l’opposé, si la procédure de
modification manuelle devient trop lourde, il deviendra plus facile
d’émettre un nouveau document ! Trouver le juste milieu entre rigueur et
rigidité est encore le vrai challenge !
Beaucoup pensent que la gestion électronique de la documentation va
résoudre tous les problèmes de maîtrise documentaire. Si elle permet
d’en résoudre certains, elle en rajoute indubitablement d’autres, ne
serait-ce qu’en termes de conservation, de sauvegarde, ... autrement dit
tous les aspects électroniques et informatiques qui ne font pas partie
d’une gestion documentaire classique. Il existe certes d’excellents
logiciels de gestion électronique mais comme pour tous ces logiciels
spécialisés, leur prix est souvent proportionnel à leur qualité et la
recherche du « bon » logiciel doit faire l’objet d’un cahier des charges
préalable et d’une analyse sur ce dont le laboratoire aura besoin sur le
long terme et non pas de ce dont il a besoin aujourd’hui. Sans oublier
que ce logiciel devra être validé afin d’assurer qu’il répond bien à toutes
exigences spécifiées et à tous les besoins et attentes explicites ou non.
Bref, un travail supplémentaire et non négligeable qui ne doit pas
masquer le fait qu’il ne fera bien que ce qu’on lui aura demandé de faire
et, qui plus est, avec une approche qui tient bien souvent plus de la
rigidité que de la rigueur. Est-ce vraiment cela dont les laboratoires
débutant dans un système de management ont besoin ? Rien n’est
moins sûr...

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4.3.4 Le paragraphe 4.4 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.4.1 :
Application de la méthode PIEM :
Revue des demandes P EI
Revue aboutissant à un contrat EI M
Exigences (y compris méthodes) définies,
I EE
documentées et comprises
Capacité et ressources disponibles I EI
Méthode appropriée choisie I EE
Méthode capable de répondre aux exigences
I EE
clients
Résolution des différences entre demande et
I EI
contrat
Contrat acceptable pour le laboratoire et le client I EI

Explications :
La revue de contrat (pour employer une terminologie générique)
consiste à s’assurer que la proposition qui est faite au client, puis qui
est acceptée par lui le cas échéant, permet bien de répondre à ses
exigences de quelque nature qu’elles soient : techniques, délais,
financières, ... Il s’agit donc bien de méthodologies associées à la (aux)
procédure(s) de revue de contrat, autrement dit à l’organisation mise en
place, et qui permettent au laboratoire de répondre aux questions
concernant sa façon concrète de procéder (Comment... ?) pour
répondre aux exigences des alinéas a, b et c de la norme. Comme nous
en avons désormais l’habitude, rien n’interdit, en matière de
documentation, de répondre à toutes ces questions dans un document
(vraisemblablement une procédure) unique.
La note 1, toujours informative bien sûr, permet d’assouplir le processus
en particulier dans le cadre de clients internes, ce qui est raisonnable !
Même si l’exigence d’enregistrement concernant l’alinéa b n’est pas
explicite, il paraît difficile de répondre effectivement à cette exigence sans
disposer d’un véritable plan de charge du laboratoire intégrant a

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minima les équipements et le personnel, voire pour certaines activités
d’essais en particulier, la disponibilité des consommables nécessaires.
Ce processus doit donc faire l’objet d’une validation actée par exemple
par un visa démontrant que l’on a vérifié l’adéquation entre les exigences
client et la réponse apportée avant de débuter les travaux, essais ou
étalonnages.
Il y a bien dans ce processus une réciprocité qui conduit à un accord
client-laboratoire sur la base duquel, en fin de processus d’essai ou
d’étalonnage, le rapport ou le certificat pourra être approuvé (cf. figure
ci-dessous). On voit clairement qu’il est impossible de traiter
concrètement les exigences de façon indépendante en raison des
interactions entre les processus dont cette figure ne représente bien sûr
qu’une infime partie.

Figure 10 : l'approbation d'un rapport doit se faire au regard du contrat passé avec le
client
négociations essais ou rapport, approbation
avec le certificat
contrat du rapport
client
étalonnage

Paragraphe 4.4.2 :
Application de la méthode PIEM :
Enregistrements des revues et modifications EE M
Discussions avec le client EE M
Résultats EE M

Explications :
Une logique évidente de traçabilité de l’information apparaît dans ce
paragraphe. En revanche, la mise en œuvre de cette exigence est
moins simple qu’il n’y paraît dans la mesure où de nombreux contacts «
informels » (téléphoniques, contact direct, ...) sont le quotidien des
laboratoires. Mais la norme ne précise bien sûr pas que le laboratoire
doit disposer d’informations formelles provenant du client mais
seulement que cette information a été consignée, par exemple sur une

Hali 2014 Check-list 17025 Page 48


note dans le dossier client mentionnant date du contact, personnes en
contact côté laboratoire et client, conclusions de la discussion, ...

Paragraphe 4.4.3 :
Application de la méthode PIEM :
Travail en sous-traitance I EI

Explications :
Petite phrase, grandes conséquences. Le laboratoire qui utilise de la
sous-traitance (outre d’autres exigences que nous examinerons par
ailleurs) ne peut pas se contenter de « ne rien faire » en s’appuyant sur
le fait qu’il va sous-traiter telle ou telle partie du contrat. Il doit par
exemple s’assurer avant l’acceptation réciproque du contrat que le sous-
traitant dispose bien lui aussi des ressources, par exemple au niveau du
délai, pour satisfaire les exigences de son client. Et être capable de
démontrer qu’il a bien effectué cette démarche avant signature du
contrat.
Paragraphe 4.4.4 :
Application de la méthode PIEM :
Information du client sur des écarts par rapport au
I EI
contrat

Explications :
Là aussi quel que soit le type d’écart, technique, délai, ..., l’information du
client est une priorité pour sa satisfaction. Et même si cette information
est orale (téléphonique par exemple), elle doit faire l’objet d’un
enregistrement au niveau du laboratoire. On imagine assez facilement
qu’un document de type « fiche suiveuse » (y compris si elle est
informatisée) permettrait de satisfaire cette exigence et celles des deux
paragraphes précédents. Il est à noter, sous réserve que cela soit
correctement géré, que les relations avec le client peuvent très bien se
faire par voie électronique mais rappelons l’exigence du 4.1 qui incite à

Hali 2014 Check-list 17025 Page 49


la prudence quant aux problèmes de maintien de la confidentialité liés à
l’utilisation de ces voies de communication.

Paragraphe 4.4.5 :
Application de la méthode PIEM :
Revue d’un contrat modifié EI M
Communication des modifications au personnel
I EI
concerné

Explications :
Que la modification soit du fait du laboratoire ou du fait du client, on ne
peut pas utiliser de procédure dégradée ou une autre procédure de revue
de contrat. Il ne peut donc s’agir que d’un engagement de répéter la
même procédure et par conséquent d’utiliser les mêmes supports
d’enregistrement. Attention, cependant : si aucune précaution particulière
n’est prise, il peut devenir impossible de distinguer un contrat modifié
d’un nouveau contrat ce qui pourrait avoir deux conséquences : perte de
traçabilité sur le lien entre le contrat original et le contrat modifié d’une
part, absence de rapport « inexplicable » sur le contrat initial. Il convient
donc a priori de prévoir dans la procédure principale un moyen de suivi
jusqu’à terme d’un contrat, y compris en cas de modification – ce qui,
évidemment – peut simplement se faire par l’intermédiaire d’une
codification mais encore faut-il que ce soit prévu...
Élément complémentaire fondamental, l’information du personnel sur les
modifications apportées au contrat doit être réalisée dans des délais aussi
courts que possible afin d’éviter que la modification ne puisse être prise
en compte à l’un des niveaux d’action ou de responsabilité (technique,
organisationnelle, ...). Les modalités correspondantes doivent donc être
clairement définies et des enregistrements appropriés doivent être établis
afin de démontrer le respect de ces dispositions.

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4.3.5 Le paragraphe 4.5 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.5.1 :
Application de la méthode PIEM :
Compétence d’un sous-traitant EI M
Conformité d’un sous-traitant à la norme - - - -

Explications :
Une précision de vocabulaire s’impose quant à ce que la norme appelle
sous-traitance. Il s’agit bien de tout ou partie d’une prestation d’un
laboratoire faisant partie du domaine d’application de son système. Ce
qui signifie qu’un laboratoire d’essais qui fait procéder à l’étalonnage d’un
équipement par un laboratoire externe n’utilise pas de la soustraitance : il
fait un achat de prestation de service, aspect traité par le paragraphe 4.6
de la norme. En revanche, un laboratoire d’essais qui fait fabriquer une
éprouvette d’essai de choc dont les spécifications sont définies dans la
norme d’essais constitue bien de la sous-traitance.
Il convient de lire ce paragraphe dans son ensemble pour en faire une
analyse correcte. En fait, celui-ci n’est qu’une introduction pour le reste
du paragraphe. C’est la raison pour laquelle il faut considérer ici
l’exigence concernant la sous-traitance comme une exigence
d’engagement.
Quant à la seconde phrase, ce n’est tout simplement pas une exigence
mais une explication complémentaire de ce que la norme entend par «
sous-traitant compétent ». Il est d’ailleurs intéressant de constater que la
conformité à la norme ISO 17025 n’est qu’une des possibilités pour
satisfaire l’exigence...

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Paragraphe 4.5.2 :
Application de la méthode PIEM :
Information au client de la sous-traitance I EE

Explications :
Il doit y avoir un accord réciproque portant sur la sous-traitance entre le
laboratoire et son client. La preuve sera d’autant plus formelle que
l’approbation du client sera écrite, donc opposable en cas de problème
ultérieur. Le laboratoire doit donc évaluer la nécessité d’obtenir cette
confirmation par écrit, en particulier en fonction du risque correspondant
(nature de la sous-traitance, connaissance historique du sous-traitant,
etc.)
Paragraphe 4.5.3 :
Application de la méthode PIEM :
Étendue de la responsabilité du laboratoire en cas
EI M
de sous-traitance

Explications :
On se situe ici à la limite d’une exigence dans la mesure où on peut
considérer cette phrase comme une information. En fait, c’est plus dans
les exceptions que dans la règle que se situe la richesse de ce
paragraphe. Le laboratoire n’est plus responsable de la qualité des
travaux effectués par le sous-traitant dès lors que ce n’est pas lui qui le
choisit. Il convient cependant que le laboratoire prenne probablement
quelques précautions d’usage dans la rédaction de son rapport dans la
mesure où, s’il existe un doute sur la qualité des résultats venant de sous-
traitants imposés, le risque qu’un rapport contenant des résultats non
fiables soit utilisé à des fins pouvant mettre en péril la réputation de
qualité du laboratoire peut ne pas être négligeable.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 52


Paragraphe 4.5.4 :
Application de la méthode PIEM :
Registre des sous-traitants EE M
Preuves de conformité à la norme EE M

Explications :
Des modalités de gestion de ce registre des sous-traitants doivent être
définies. En effet, au-delà de la simple règle de traçabilité à laquelle
correspond l’exigence de conservation, on peut imaginer qu’il y ait une
exigence interne de suivi des sous-traitants (vérification de la continuité
de leur accréditation, questionnaire d’évaluation envoyé
périodiquement...). Afin d’éviter des lourdeurs inutiles, on peut limiter la
durée de conservation au sein de ce registre des sous-traitants utilisés de
manière exceptionnelle.

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4.3.6 Le paragraphe 4.6 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.6.1 :
Application de la méthode PIEM :
Sélection et achat des services et fournitures EI M
Sélection et achat des services et fournitures P EI
Achats de réactifs et consommables P EI
Réception de réactifs et consommables P EI
Stockage de réactifs et consommables P EI

Explications :
Il n’y a bien sûr pas de difficulté particulière pour la première phrase de
ce texte. Une politique (type M) et des procédures (type P) sont requises
pour la sélection et l’achat de services et fournitures. En revanche, la
version française et la version anglaise de la norme présentent ensuite
une différence non négligeable. La version anglaise (« Procedures shall
exist ... ») impose des procédures ce que nous avons considéré dans le
tableau d’application de la méthode PIEM. La version française (« Il
convient ... ») est beaucoup moins rigide et, en l’absence du verbe «
devoir », on pourrait considérer qu’il n’y a pas d’exigence mais seulement
une recommandation. Nous avons considéré la version anglaise comme
étant la version de référence.
On pourrait également penser qu’il y a des doublons entre ces deux
phrases. Mais la première concerne les services et fournitures alors que
la seconde traite des réactifs et consommables. Ce qui explique
d’ailleurs qu’on ne parle pas de réception et de stockage dans la
première phrase !

Hali 2014 Check-list 17025 Page 54


Paragraphe 4.6.2 :
Application de la méthode PIEM :

Explications :
A la lumière de l’équation
Qualite f ournie = Qualite pro duite + Qualite achetee
les laboratoires doivent maîtriser la qualité de leurs achats. Mais la
norme n’impose pas que les laboratoires contrôlent tous les « produits »,
elle impose seulement que le laboratoire ait des dispositions pour
vérifier la conformité. C’est donc en fonction du risque inhérent à une
non-qualité d’un « produit » que le laboratoire mettra en œuvre des
dispositions plus ou moins contraignantes. En revanche, le laboratoire
doit être capable de démontrer qu’il n’a pas utilisé ces « produits » avant
qu’ils n’aient été « libérés » au sens pharmaceutique du mot.
Paragraphe 4.6.3 :
Application de la méthode PIEM :
Contenu des documents d’achat EI M
Revue et approbation technique des documents
I EI
d’achat

Explications :
La norme utilise un vocabulaire inhabituel (« documents d’achat ») qu’il
faut tout simplement interpréter par « bon de commande ». Mais il est vrai
que lorsqu’il s’agit par exemple d’un système de mesure complexe, la
terminologie utilisée par la norme devient plus réaliste.
Ces bons de commande doivent avoir été revus et approuvés non pas par
une autorité administrative mais bien d’un point de vue technique afin
d’assurer que les produits commandés sont bien conformes aux besoins.
C’est donc le circuit et les modalités de « validation » du bon de

Hali 2014 Check-list 17025 Page 55


commande qu’il convient de préciser. Ce qui n’interdit pas bien sûr qu’une
autorité administrative intervienne à quelque moment que ce soit à
condition qu’aucun changement technique ne puisse alors être réalisé par
elle.

Paragraphe 4.6.4 :
Application de la méthode PIEM :
Évaluation des fournisseurs I EE
Détermination de la criticité des
I EI
consommables, fournitures et services
Établissement d’une liste des fournisseurs
I EE
approuvés

Explications :
Il est clair que le laboratoire doit disposer d’une méthodologie
d’évaluation de ses fournisseurs mais il a entière liberté pour mettre en
place ce que bon lui semble. Autrement dit, il ne s’agit pas forcément
d’audits fournisseurs !
Par ailleurs, la norme ne requiert pas de réaliser ces évaluations sur tous
les fournisseurs mais seulement ceux des consommables, fournisseurs
et services critiques. Soulignons bien que ce sont les « produits » (au
sens large) qui sont critiques et non les fournisseurs. Il est donc
nécessaire d’établir des critères sur ce que le laboratoire considère
comme étant des produits critiques, d’en établir une liste puis d’évaluer
les fournisseurs de ces produits. Pour ce qui concerne les méthodologies
d’évaluation, la partie 3 fournit quelques pistes possibles.
Quelle que soit la méthodologie utilisée, le laboratoire doit disposer d’une
règle claire sur les fournisseurs retenus, la liste des fournisseurs
approuvés constituant alors la preuve de la mise en œuvre de cette
approche.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 56


4.3.7 Le paragraphe 4.7 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.7.1 :
Application de la méthode PIEM :
Coopération avec les clients concernant leur
I EI
demande
Coopération avec les clients dans la surveillance
I EI
de l’exécution des travaux

Explications :
Il doit y avoir une réelle collaboration entre le laboratoire et ses clients,
le premier devant avoir conscience qu’il dispose d’une véritable
expertise que le client n’a pas toujours. L’exemple compréhensible par
tous est celui d’un client demandant une analyse d’eau. Pour lui, cela
paraît simple. Mais pour le laboratoire, l’étendue et la nature des
analyses à réaliser sera fondamentalement différente selon l’usage que
le client a de cette eau : est-elle destinée à être bue, à arroser une
pelouse, à fabriquer du béton, ... Il faut donc qu’il y ait, de façon
formelle, une analyse des besoins et des attentes du client afin
d’adapter au mieux le travail du laboratoire ... et satisfaire son client, ce
qui doit rester bien sûr l’objectif final.
Il peut être extrêmement important pour le client de pouvoir assister à la
réalisation des essais, notamment parce que dans un certain nombre de
cas, le comportement des objets soumis à essais va permettre au client
de mieux interpréter les résultats obtenus ou encore de modifier son
programme d’essais en fonction de résultats intermédiaires obtenus, ceci
n’étant que des exemples. Ce processus de surveillance nécessite
cependant la mise en place d’une approche méthodologique dans la
mesure où il pourrait conduire le client à être en contact avec des objets
ou des essais destinés à d’autres clients ou à fournir d’une manière ou
d’une autre des informations confidentielles détenues par le laboratoire ce
qui est contraire aux principes déjà énoncés auparavant (paragraphe
4.1.5 alinéa c).
Les notes de ce paragraphe, informatives comme les autres, sont
suffisamment simples et claires pour ne pas nécessiter d’explication
supplémentaire.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 57


Paragraphe 4.7.2 :
Application de la méthode PIEM :
Retour d’informations des clients I EI
Utilisation et analyse des retours d’information
I EI
client

Explications :
La lecture « abrupte » de ce paragraphe fait immédiatement penser à
des enquêtes de satisfaction client mais il ne s’agit là que l’un des
moyens, parmi d’autres, de répondre à l’exigence. Plus globalement
encore, cette approche devrait permettre d’améliorer le système. Par
conséquent, les actions menées suite à l’analyse de ces retours
d’information devraient être analysées en matière d’efficacité afin de
vérifier qu’elles ont bien eu l’effet escompté. Et pour ce faire il est
indispensable d’utiliser le même système de mesure que pour l’obtention
des informations initiales. Autrement dit, si le laboratoire a par exemple
utilisé un questionnaire d’évaluation dans un premier temps et en a
déduit des actions à mener, il est indispensable d’utiliser le même
questionnaire pour évaluer l’impact réel de ces actions. Et comme cette
deuxième utilisation va conduire à d’autres actions, il devra être utilisé à
nouveau pour une troisième, une quatrième, etc. fois. On en déduit
facilement l’importance du travail d’élaboration du tout premier
questionnaire ! Le lecteur comprendra que le schéma présenté ici est
quelque peu exagéré mais vise seulement à démontrer que le type de
mesure utilisé doit permettre une évaluation suffisamment fiable de
l’efficacité des actions conduites.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 58


4.3.8 Le paragraphe 4.8 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.8 :
Application de la méthode PIEM :
Réclamations clients et autres parties EE M
Réclamations clients et autres parties P EE
Examen des actions correctives prises * EE

Explications :
Aucune difficulté n’apparaît ici sur l’aspect « politique et procédure » au
niveau du type d’exigence (M puis P) mais on se pose souvent la question
de savoir ce que peut bien être une politique concernant les réclamations.
Des exemples sont à même d’apporter une réponse à cette question. Une
politique pourrait être de prendre en compte n’importe quelle remarque
même non formellement exprimée de quelque origine qu’elle soit (en
exagérant, une discussion entre deux personnes inconnues dans la
boulangerie du quartier). La justification de cette politique serait de dire
que c’est une approche apportant le plus de leviers pour l’amélioration. A
l’opposé, une autre politique pourrait être de dire que ne sont prises en
compte que les réclamations formelles provenant d’émetteurs dûment
identifiés et comportant une adresse de réponse. La justification, tout
aussi valable, de cette position politique est de dire que le traitement
d’une réclamation ne présente d’intérêt que si le client a effectivement un
retour d’information lui expliquant les actions qui ont été conduites. Une
fois encore, on voit que politique et procédure ne doivent pas être
confondues et on conçoit simplement que la procédure doit prendre en
compte la politique édictée par la direction.
En fait, il existe une difficulté dans ce paragraphe qui se situe dans
l’origine des réclamations. Nous avons l’habitude d’interpréter ce mot
comme étant synonyme de « plaintes des clients ». Or, il est clair que ce
ne sont pas seulement celles des clients qu’il convient de prendre en
compte mais aussi celles des « autres parties » comme le requiert la
norme. Cela signifie par exemple de ne pas négliger les partenaires, les
sous-traitants, les clients des clients, le voisinage du laboratoire, ...

Hali 2014 Check-list 17025 Page 59


autant d’éléments qui doivent permettre l’amélioration avec une vision
beaucoup moins restrictive que celle strictement orientée client.
La dernière exigence, qui porte sur l’examen des actions correctives,
nous démontre une nouvelle fois les interactions entre les différents items
de la norme. Un processus différent de celui mis en place en relation avec
le paragraphe 4.11 reste bien sûr possible mais le risque de confusion par
l’utilisateur, donc de non-respect de la procédure, augmente sans que
cela soit forcément justifié.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 60


4.3.9 Le paragraphe 4.9 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.9.1 :
Application de la méthode PIEM :
Traitement des non-conformités EE M
Traitement des non-conformités P EI
Attribution des responsabilités et autorités pour le
I EI
traitement
Définition et application des actions requises I EI
Évaluation de l’importance des travaux non
I EI
conformes
Correction des non-conformités I EI
Décision d’acceptabilité des travaux non-
I EI
conformes
Information du client (si nécessaire) I EI
Autorisation de poursuite des travaux I EI

Explications :
Voilà un excellent exemple permettant de montrer que le résultat de
l’analyse méthodologique par la méthode PIEM et le système de
management du laboratoire doivent être déconnectés. Il ne s’agit
évidemment pas d’écrire une instruction pour chaque alinéa (voire parfois
plusieurs pour un seul alinéa). Dans la majorité des cas, la procédure
prendra en compte une grande partie de ces éléments. En revanche,
lorsqu’un système existe, la méthodologie permet bien de vérifier qu’à
chaque ligne du tableau ci-dessus comportant un « I », le laboratoire
dispose d’une réponse à la question « Comment ? ».
Nous montrerons par ailleurs (partie 3) que l’utilisation rigoureuse de la
norme permet la construction de procédure ou d’enregistrement de
façon très simple tout en assurant une parfaite conformité aux
exigences.
La norme ISO 17025 a définitivement banni le mot « dérogation » de son
texte alors que :

- La norme ISO 9000:2005 précise ce mot -


C’est bien ce dont il s’agit lorsque

Hali 2014 Check-list 17025 Page 61


o on accepte des travaux non-conformes (dérogation après
production) – alinéa c
o on accepte la reprise des travaux même si le processus
n’est pas corrigé (dérogation avant production) – alinéa e

Mais il est vrai que le second point ci-dessus n’est admis que lorsqu’une
non-conformité s’est déjà produite alors qu’il s’agit bien souvent d’une
porte ouverte permettant de ne pas respecter telle ou telle disposition de
façon préventive (c’est-à-dire avant même que ne se produise la non-
conformité). Cette possibilité est aujourd’hui exclue du champ de la norme
ISO 17025, les dérogations n’étant désormais autorisées (ce n’était pas le
cas dans la norme NF EN 45001 ou dans le guide ISO 25) que lorsqu’
une non-conformité est avérée afin de laisser se poursuivre les travaux si
l’on est capable de démontrer que l’on dispose temporairement – pendant
la durée de la dérogation – de la maîtrise des conséquences du
phénomène considéré.
La note de la norme apporte une information importante
malheureusement trop souvent omise par les laboratoires. Il s’agit en
l’occurrence du fait qu’une non-conformité n’est pas seulement technique
mais peut aussi se produire sur un élément de management. S’il peut
être logique de trouver une majorité d’écarts dans le domaine technique
– l’objectif des laboratoires reste de réaliser des essais ou des
étalonnages ! – il faut considérer comme étonnant qu’aucun écart ne se
produise sur les aspects management... Il peut certes n’y avoir que très
peu de différence entre les traitements correspondants mais on constate
souvent que les documents d’enregistrement des non-conformités
requièrent, de la part de celui qui le complète, un numéro de dossier,
d’échantillon d’objet à étalonner, ... Ce qui ne peut être que
ponctuellement le cas si l’écart se produit vis-à-vis d’une disposition de
management ! Il s’avère donc probablement important de bien distinguer
ces deux aspects.
L’alinéa b semble a priori très simple. Il est pourtant souvent interprété
comme étant une évaluation de la criticité de la non-conformité (très
grave, grave, etc.). S’il s’agit bien de l’un de ces aspects de cette
exigence, il ne s’agit sûrement pas du seul. En effet, cette évaluation
doit également comprendre ce que nous pourrions appeler « l’étendue »
de la non-conformité. Pour bien comprendre cet aspect, il convient de
revenir à quelques fondamentaux de vocabulaire : dans la majorité des
cas, ce que l’on constate, ce n’est pas la non-conformité elle-même

Hali 2014 Check-list 17025 Page 62


mais son effet. Par exemple, ce n’est pas le disjoncteur qui a sauté mais
le fait que l’on ait plus d’électricité sur l’appareil A qui est d’abord
constaté par l’utilisateur. Mais cette absence d’alimentation électrique
constatée maintenant existe peut-être depuis plusieurs minutes ou
plusieurs heures et a peut-être eu un impact sur d’autres essais ou
étalonnages. Évaluer l’impact d’une non-conformité n’est donc pas
seulement examiner son niveau de criticité mais aussi évaluer l’impact
sur des essais ou étalonnages antérieurs ou concomitants voire
identifier si ce même dysfonctionnement s’est déjà produit sans que le
laboratoire ne s’en soit aperçu. C’est de plus – et nous le confirmerons
par le paragraphe suivant – l’examen de la possibilité pour cette non-
conformité de se reproduire. De façon plus globale, les laboratoires
confondent très souvent l’effet (qui fait que l’on s’aperçoit du problème)
du dysfonctionnement lui-même (qui génère éventuellement l’effet). Il y
a comme nous le verrons un peu plus loin un second risque qui est celui
de confondre le dysfonctionnement avec la cause elle-même de la non-
conformité. Le schéma de la figure 11 résume ces éléments tout en
précisant que les trois vocables « traitement de la non-conformité », «
action curative » et « correction » sont équivalents.

Figure 11 : traiter une non-conformité

Paragraphe 4.9.2 :
Application de la méthode PIEM :
Lancement d’actions correctives EI M

Explications :
Il ne suffit pas de corriger un problème. Un des intérêts majeurs de ces
systèmes est d’éviter le renouvellement de problèmes. C’est la raison
pour laquelle l’évaluation de la « probabilité » de réapparition de la non-
conformité détectée est fondamentale. La norme complète cette

Hali 2014 Check-list 17025 Page 63


QUID DE LA NORME ISO 17025
éventualité par la possibilité qu’une non-conformité puisse engendrer
des écarts par rapport aux propres politiques et procédures du
laboratoire, ce qui constitue évidemment un écart critique dont il
convient, quel qu’il soit, d’éviter la réapparition.
Une lecture un peu rapide pourrait laisser penser qu’il s’agit d’une
exigence de type P faisant allusion à une procédure d’action corrective. Il
n’en est rien : il s’agit dans ce cas de s’engager formellement à lancer le
processus d’action corrective qui est décrit en profondeur par le
paragraphe 4.11 de la norme et c’est donc bien une exigence de type M,
conséquence naturelle de l’évaluation faite dans l’étape d’analyse et plus
précisément d’évaluation de la non-conformité.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 64


4.3.10 Le paragraphe 4.10 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.10 :
Application de la méthode PIEM :
Amélioration continue I EI

Explications :
Comme nous l’avons présenté dans la première partie de cet ouvrage
(chapitre 3), il ne s’agit pas simplement ici de « lister » les actions par
ailleurs mises en œuvre dans le système et que nous avons appelées «
actions court terme » et « actions moyen terme ». La norme précise
bien « par l’utilisation de ... ». C’est donc bien que l’amélioration
continue est un processus supplémentaire dont la cohérence prend sa
source dans les éléments cités dans la norme (politique, objectifs,
analyse des données, ...). Nous avons proposé dans la partie 1 de cet
ouvrage que l’amélioration continue prenne en compte des données
extérieures (veille technique, technologique, réglementaire, etc.) et la
vision stratégique de l’évolution du laboratoire par la direction. Bien
entendu, comme on peut le constater, ceci n’est pas une exigence
explicite de la norme mais il s’agit, comme nous avons tenté de le
démontrer, d’une simple bonne pratique de management soulignée
entre autres par le paragraphe 5.2 de la norme qui précise que le plan
de formation doit prendre aussi en compte les activités futures
prévisibles du laboratoire.
Et d’ailleurs, comment peut-on envisager d’établir une politique si on ne
dispose pas d’une vision sur un terme plus éloigné de l’évolution du
laboratoire ? « Il n’y a pas de bon vent pour celui qui ne sait où il va », dit
le proverbe.
Il convient d’apporter des preuves de l’amélioration continue en accord
avec la méthodologie qui sera choisie et mise en œuvre. La norme ne
requiert pas d’indicateur – le mot n’est pas utilisé - et il ne s’agit donc
que d’un moyen parmi d’autres pour répondre à l’exigence. Le
laboratoire doit donc mener une analyse approfondie du moyen qui,
POUR LUI, sera le plus pertinent. Et bien sûr la norme ne spécifie pas
non plus de rythme particulier d’amélioration, ni même la fixation
d’objectifs d’amélioration continue. C’est donc bien au laboratoire de

Hali 2014 Check-list 17025 Page 65


démontrer que les moyens et méthodes utilisés lui permettent de
progresser à sa propre vitesse.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 66


4.3.11 Le paragraphe 4.11 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.11.1 :
Application de la méthode PIEM :
Actions correctives EE M
Actions correctives P EI
Désignation d’autorités EE M

Explications :
La mise en place d’une action corrective nécessite la mise en place de
ce que l’on appelle en management « un processus d’escalade », c’està-
dire un enchaînement d’activités pour lesquelles les responsabilités
associées sont de plus en plus élevées hiérarchiquement afin que la
décision d’application soit prise au niveau le plus pertinent. Il est ainsi
logique que la norme requiert la désignation d’autorités « appropriées »
qui dépendront de la taille du laboratoire, des choix en matière de
délégation, etc. et qui est donc liée au mode d’organisation et de
management de la direction du laboratoire.
Ce premier sous-paragraphe de la norme concerne la partie politique et
organisationnelle de la mise en œuvre des actions correctives alors que,
comme nous allons le voir, la suite va traiter les aspects
méthodologiques. A moins d’être dans un laboratoire de très grande taille
dans lequel les délégations aux responsables des grands secteurs
peuvent être importantes, donc les méthodes mises en œuvre
légèrement différentes, la procédure d’actions correctives mentionnée ici
contiendra le plus souvent les outils associés de la suite de ce
paragraphe.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 67


Paragraphe 4.11.2 :
Application de la méthode PIEM :
Réalisation d’une enquête I EI

Explications :
Il est extrêmement courant de rencontrer une erreur dans la définition de
ce qu’est une action corrective. La norme ISO 9000:2005 la définit comme
une « action visant à éliminer la cause d’une non-conformité ou d’une
autre situation indésirable détectée ». Elle précise même dans sa note 3 :
« Il convient de distinguer action curative, ou correction, et action
corrective ». L’action corrective a donc comme objectif d’éviter le
renouvellement d’une non-conformité et non pas, comme cela est trop
souvent rencontré, de corriger la non-conformité afin de revenir à une
situation normale.
Le concept est simple : si j’identifie la cause d’un écart et que je
parviens à éliminer cette cause – ou, à tout le moins, à la réduire –
j’éviterai que cet écart ne se renouvelle. C’est l’application directe du
principe qui veut que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
La difficulté est cependant que l’on confond trop souvent «
dysfonctionnement » et « cause ». Si on reprend l’exemple du disjoncteur
du paragraphe 4.9, la cause du phénomène « appareil A ne fonctionne
plus » n’est pas « le disjoncteur a sauté » mais par exemple « problème
de mise à la terre » ou encore « alimentation électrique sous-
dimensionnée par rapport au besoin ». Et il est alors évident que ce n’est
pas en remettant le disjoncteur en fonctionnement que l’on éliminera
durablement le problème.
Il est donc fondamental de toujours se poser deux questions successives
pour identifier les causes :
- à quoi est dû le phénomène (l’effet) auquel je suis confronté ? -
*Réponse R1 (le dysfonctionnement)
- pourquoi R1 s’est-elle produite ? -* Réponse R2 (la cause)
S’arrêter à R1, donc au dysfonctionnement, comme l’indique la figure 11,
c’est rester sur le traitement de la non-conformité. La figure 12 vient
compléter ce schéma par l’action corrective :

Hali 2014 Check-list 17025 Page 68


Figure 12 : action corrective = suppression de la cause

C’est la raison pour laquelle la norme insiste sur l’enquête comme


élément clé mais aussi comme difficulté majeure de la méthodologie. Et il
est clair qu’une identification partielle voire erronée ne peut conduire qu’à
une mauvaise efficacité du processus d’action corrective.
Paragraphe 4.11.3 :
Application de la méthode PIEM :
Nécessité d’une action corrective I EI
Identification des actions possibles I EI
Choix des actions les plus pertinentes I EI
Mise en œuvre des actions I EI

Explications :
Nous avons certes poussé assez loin la mise en œuvre de la
méthodologie PIEM avec la première exigence « nécessité d’une action
corrective ». Elle est liée au début de phrase de la norme « Lorsqu’une
action corrective s’impose, [...] » et que le laboratoire doit donc évaluer si
une action corrective est ou non nécessaire, d’où l’exigence de
méthodologie (type I).
A ce stade d’avancement du processus, on pourrait s’étonner d’une telle
question :
a) l’écart a été identifié comme étant susceptible de se reproduire
(c’est le résultat du paragraphe 4.9.2)
b) l’enquête a été réalisée et a permis d’identifier des causes
profondes
Pourquoi déciderait-on alors de ne pas traiter cette (ou ces) cause(s) ?
Plusieurs réponses peuvent conduire à une telle conclusion. Par exemple,
parce que la cause est une inattention, une erreur humaine ou une
maladresse ou que la cause est déjà en cours de prise en compte au
travers d’une autre action corrective ou préventive, ou encore parce

Hali 2014 Check-list 17025 Page 69


que les coûts de traitement s’avèrent trop importants au regard de la
prévention assurée.
Même si la norme ne l’impose pas, il est évident que c’est à ce stade
qu’un niveau hiérarchique de validation approprié doit intervenir de
façon à ce que l’action soit parfaitement proportionnée au problème et
qu’une vérification indépendante soit réalisée. En particulier, des actions
conduisant à des investissements importants au niveau des
équipements, des locaux voire du personnel ne peuvent pas être pris
sans l’aval d’une personne disposant de la responsabilité décisionnelle
correspondante. Cependant, ces derniers exemples montrent que des
actions correctives peuvent rester « ouvertes » pendant un temps
extrêmement long (plusieurs mois) ce qui impose de mettre en place
une gestion appropriée pour leur suivi.
Paragraphe 4.11.4 :
Application de la méthode PIEM :
Évaluation de l’efficacité des actions correctives I EI

Explications :
Nous avons choisi d’exprimer l’exigence sous la forme d’une «
évaluation de l’efficacité » tout simplement parce qu’il ne s’agit pas
seulement de surveiller les résultats mais bien de vérifier que les
résultats escomptés sont atteints.
Faisons là aussi un petit rappel de vocabulaire. Il s’agit bien de s’assurer
de l’efficacité des actions et non pas de leur efficience. L’efficacité est
définie comme « niveau de réalisation des activités planifiées et
d’obtention des résultats escomptés » alors que l’efficience est définie par
« rapport entre le résultat obtenu et les ressources utilisées ». Autrement
dit, on est efficace si on réalise les activités planifiées en obtenant les
résultats escomptés, quels que soient les moyens mis en œuvre alors que
l’on devient efficient si on optimise ces moyens pour atteindre le même
objectif.
La phrase est courte comme souvent dans cette norme et les autres
normes de management mais la mise en œuvre n’est pour autant pas si
simple. En effet, puisqu’il va falloir vérifier l’obtention des résultats
escomptés, il faut clairement fixer ce à quoi on doit s’attendre. Or, il est
évident que si l’on identifie plusieurs causes, la plupart des situations

Hali 2014 Check-list 17025 Page 70


conduisent à ne traiter que la plus importante d’entre elles. Par
conséquent, il n’y aura pas – en tout cas théoriquement – élimination à
100% de l’effet indésirable. Par ailleurs, si on met en place une action
corrective sur un évènement qui se produit plusieurs fois par jour,
l’absence de réapparition de l’écart indésirable pourra être évaluée au
bout de quelques jours. En revanche, si l’évènement ne se produit
qu’épisodiquement, il conviendra d’attendre plusieurs semaines, voire
plusieurs mois, avant de pouvoir juger de cette efficacité. Il convient
donc d’une part de planifier la surveillance, d’autre part de fixer un
objectif raisonnable de non renouvellement de l’écart avant même de
mettre en œuvre l’action corrective. Là aussi, le suivi auquel nous
faisions allusion au paragraphe précédent pourra nous être d’un grand
secours.
Paragraphe 4.11.5 :
Application de la méthode PIEM :
Réalisation d’audits complémentaires EI M

Explications :
Une vision trop restrictive d’une non-conformité pourrait masquer des
problèmes beaucoup plus larges et plus critiques. L’évaluation d’une non-
conformité (cf. paragraphe 4.9.1.d) doit donc aussi comporter l’examen de
cette non-conformité au regard de la conformité aux politiques et
procédures en vigueur.
Au-delà de l’action corrective qui doit nécessairement être mise en
place, un audit permettra de mieux appréhender de façon globale
l’étendue du problème et d’apporter ainsi des solutions plus
approfondies et plus durables. On recherche ici la vision indépendante
sur le sujet qui permet de mettre à jour des phénomènes qui, sans cela,
seraient difficiles à identifier.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 71


4.3.12 Le paragraphe 4.12 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.12.1 :
Application de la méthode PIEM :
Identification des améliorations nécessaires et des
I EI
sources possibles de non-conformité
Développement de plans d’actions I EI
Mise en œuvre des plans d’actions I EI
Surveillance des plans d’actions I EI

Explications :
Toujours dans le but d’éviter des confusions ou de clarifier les choses,
revenons à la définition de l’ISO 9000:2005 :
« Action visant à éliminer la cause d’une non-conformité potentielle ou
d’une autre situation potentielle indésirable. »
La différence avec l’action corrective est que la non-conformité n’est pas
cette fois-ci avérée mais seulement potentielle. Il s’agit donc de traiter le
risque de générer une situation indésirable.

Figure 13 : action préventive

On se situe donc, du moins en théorie, dans une optique de gestion


des risques mais il n’est probablement pas raisonnable, du moins
dans un laboratoire de petite taille, de se lancer dans un système
complexe de management des risques. Le lecteur pourra cependant
avantageusement se rapprocher de référentiels tels que l’ISO
31000:2009 ou l’ICH Q9 s’il désire approfondir le sujet.
Pour faire simple, nous allons considérer ici que le risque est la
combinaison de l’occurrence (i.e. la fréquence) du phénomène et de la

Hali 2014 Check-list 17025 Page 72


gravité de ses conséquences (la définition du risque a changé avec la
révision du guide ISO 73 en 2009 mais ça n’a pas d’importance ici). Par
conséquent, réduire ou supprimer le risque peut se faire en agissant sur
la fréquence d’apparition du phénomène (c’est de la prévention) ou en
minimisant la gravité des conséquences (c’est de la protection). La norme
a clairement choisi l’exclusivité de la première option (« [...] afin de réduire
la probabilité d’apparition [...] »). Ce qui ne veut pas dire que le laboratoire
ne puisse pas aussi réduire la gravité des conséquences !
En fait, la difficulté la plus importante est la génération d’idées puisqu’il
s’agit bien de dire que quelque chose aurait pu se produire et qu’il
convient donc d’éviter cette éventualité. Le laboratoire doit donc
effectivement mettre en place des moyens permettant cette
identification.
Paragraphe 4.12.2 :
Application de la méthode PIEM :
Action préventive P EI
Contrôle d’efficacité I EI

Explications :
On est peut-être là devant l’une des difficultés les plus importantes de la
norme ISO 17025 en matière d’apport de preuves, non pas en ce qui
concerne la procédure, mais bien au niveau du contrôle d’efficacité des
actions conduites. En effet, la procédure pourra être très proche voire
commune avec celle concernant les actions correctives.
En revanche, concernant le contrôle d’efficacité, la difficulté est bien réelle
:
- rien ne s’est produit
- le laboratoire met en œuvre des moyens pour éviter que « ça » ne se
produise
- le laboratoire doit évaluer l’efficacité de son action !
Il est donc important de faire une évaluation de l’occurrence et de la
gravité des conséquences aussi pertinente que possible afin de
dimensionner correctement l’action préventive. Le suivi d’efficacité devrait
permettre de s’assurer que la fréquence d’apparition a bien été réduite,
voire la gravité des conséquences si le laboratoire a aussi essayé d’agir
sur cet aspect.

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La note 1 de la norme est particulièrement importante, même si elle
n’est pas normative. Il est vrai qu’on peut envisager des actions
préventives par le biais d’une analyse approfondie des non-conformités
effectivement détectées. En effet, on peut très bien considérer que
l’extension d’une action corrective à des phénomènes qui ne se sont
jamais produits est bien une action préventive. Par exemple, dans un
laboratoire disposant de plusieurs secteurs d’activité, une action
corrective dans l’un d’entre eux étendue aux autres secteurs est bien
une action préventive. Mais cette note doit faire privilégier les actions
issues de problèmes spontanément détectés comme potentiels – «
proactif ».

Hali 2014 Check-list 17025 Page 74


4.3.13 Le paragraphe 4.13 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.13.1 :
Application de la méthode PIEM :
Identification des enregistrements P EI
Collecte des enregistrements P EI
Indexage des enregistrements P EI
Accès aux enregistrements P EI
Classement des enregistrements P EI
Stockage des enregistrements P EI
Conservation des enregistrements P EI
Élimination des enregistrements P EI
Lisibilité des enregistrements I EI
Stockage des enregistrements I EI
Conservation des enregistrements I EI
Durées de conservation des enregistrements EE
Conservation en lieu sûr I EI
Conservation permettant d’assurer la
I EI
confidentialité
Protection des enregistrements électroniques P EI
Sauvegarde des enregistrements électroniques P EI
Empêcher l’accès non autorisé aux
enregistrements électroniques P EI
Empêcher la modification des enregistrements
P EI
électroniques

Explications :
Nous avons intentionnellement séparé ces huit procédures alors
qu’évidemment le laboratoire ne disposera généralement que d’une seule
procédure. L’objectif est de bien souligner que les huit points cidessus
doivent être clairement traités. Il est donc nécessaire de bien définir
chacun de ces éléments.
L’identification correspond à une définition harmonisée du document le
rendant reconnaissable parmi les autres. Classiquement, c’est une
combinaison alphanumérique. C’est le plus souvent et le plus

Hali 2014 Check-list 17025 Page 75


logiquement celle du formulaire d’enregistrement lorsqu’il existe. Si ce
formulaire n’existe pas, son titre peut servir d’identifiant sous réserve que
l’on se soit assuré qu’il ne peut être utilisé par ailleurs. Par exemple,
utiliser « Compte-rendu » comme identification serait de toute évidence
insuffisant.
La collecte est le mode de transfert de l’information. Elle est souvent
décrite par la procédure associée lorsqu’elle existe. Dans le cas
contraire, il convient de définir un moyen qui permette aux parties
intéressées de disposer effectivement et systématiquement de
l’information. Le formulaire d’enregistrement peut dans certains cas
prévoir ce rôle.
L’indexage est la différentiation de deux enregistrements de même
identification. L’année pourrait suffire pour l’enregistrement d’une
information annuelle (mais il est évident que ce n’est pas souvent le cas
!). Une date ou un numéro chronologique permettent la plupart du temps
de répondre à cette exigence mais seulement partiellement comme nous
le verrons dans la partie 3 de cet ouvrage.
Deux types d’accès doivent être considérés. L’accès physique correspond
aux modalités de mise à disposition aux personnes adéquates tout en
respectant les règles de confidentialité pertinentes, internes et externes.
L’accès intellectuel est tourné vers la possibilité qu’à la personne
destinataire à comprendre l’information qui lui est ainsi soumise (langue,
langage, format s’il s’agit d’un document électronique). Les règles, droits
et moyens doivent donc être clairement définis.
Le classement est la phase pendant laquelle le document reste utilisable
dans la mesure où il contient une information « à jour ». il convient alors
que le document soit correctement ... classé afin de faciliter la phase
d’accès physique. On constate là aussi que les méthodes seront très
différentes si le document est papier ou électronique et que les deux
devront être décrites si les deux approches cohabitent.
Le stockage (ou archivage) est l’étape pendant laquelle l’enregistrement
doit être conservé pour des besoins de traçabilité mais qui n’est plus
utilisable. C’est par exemple le cas du dossier d’un matériel qui a été
réformé qui ne doit pas être détruit immédiatement mais bien stocké
pendant ... un certain temps, non défini par la norme.
La conservation permet évidemment d’assurer la pérennité de
l’information contenue dans les enregistrements. Là aussi, la

Hali 2014 Check-list 17025 Page 76


documentation enregistrée sur papier ou au format électronique fera
l’objet de traitements différentiés. Cela peut aller jusqu’à la protection
feu, humidité ou rongeurs pour le papier mais doit aussi tenir compte de
la lumière si du papier thermique est utilisé par certaines imprimantes.
Dans le cas de sauvegardes électroniques, il convient d’éviter l’excès de
confiance tant dans la durée que dans la qualité des supports
électroniques. Si l’on peut parfois lire que la durée de vie d’un CD est de
l’ordre de la centaine d’années, il est quasi certain qu’il sera
extrêmement difficile de trouver un lecteur capable de lire cette
information dans 20 ans. Il suffit pour s’en convaincre de regarder
l’évolution des supports mobiles (disquettes, CD, DVD, disque Blue-Ray,
mémoire flash, disques durs) depuis 10 ou 15 ans ! Et cela sans parler
du format de l’information qui, en raison de l’évolution des logiciels
(systèmes d’exploitation compris), rendront de toute façon illisible dans
un délai tout aussi court si on ne prend pas la précaution de garder
aussi matériels, logiciels, ... en priant pour qu’une panne ne vienne pas
démolir tous ces efforts.
Une fois que la durée de stockage spécifiée par le laboratoire est
écoulée (et qui peut être différente en fonction du type d’information),
des dispositions concernant sa destruction doivent être prises. Si des
mesures spécifiques permettant d’assurer le maintien de la
confidentialité doivent évidemment être prises tout au long de ces
processus, il convient de ne pas négliger cet aspect lors de la phase de
destruction en prenant en compte la sensibilité du contenu (économique,
social, sociétal, ...).
En plus des procédures imposées – qui, encore une fois, peuvent très
bien se résumer à une seule procédure – la norme requiert un certain
nombre de méthodologies qui viendront précisément décrire la façon dont
le laboratoire assure le maintien de la lisibilité, le stockage, ... autant de
choses que nous avons abordées en définissant chacun des termes de ce
paragraphe.

Paragraphe 4.13.2 :
Application de la méthode PIEM :
Conservation des données brutes I EE
Définition des informations permettant d’assurer I EI

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la traçabilité
Enregistrement immédiat des informations EI M
Traçabilité de l’information I EI
Correction des erreurs I EE
Correction des erreurs dans les enregistrements
I EI
électroniques

Explications :
Par opposition aux enregistrements relatifs au management, la norme
ISO 17025 introduit des exigences spécifiques relatives aux
enregistrements techniques. Si cela se justifie par le fait que le travail
d’un laboratoire est d’abord technique, cette différentiation pourrait
laisser penser que les exigences traitées ici ne sont en rien applicables
aux enregistrements relatifs au management. Il ne faut évidemment pas
avoir une approche aussi exclusive. Mais il est évident que si, par
exemple, une erreur est commise dans un rapport d’audit, la corriger
informatiquement et réémettre le document sans garder trace du
document précédent a une incidence négligeable comparativement à
l’élimination pure et simple d’une information technique. Tout est donc
affaire d’intelligence dans les corrections effectuées dès lors que l’on se
pose la question de savoir si l’effacement d’une donnée a ou peut avoir
une incidence sur la traçabilité.
La seule vraie difficulté de ce paragraphe est contenue dans sa dernière
petite phrase sur les enregistrements électroniques. S’il est facile de
raturer un papier et d’appliquer les mesures imposées par la norme, il
est tout aussi facile de modifier un fichier informatique et de le
réenregistrer sans autre précaution alors que l’on vient de faire
disparaître une information originale. La difficulté est donc double :
- définir de façon précise la façon dont on conserve l’information
précédente en rendant la nouvelle traçable par rapport à
l’ancienne
- sensibiliser le personnel pour assurer une utilisation systématique
de ces dispositions

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4.3.14 Le paragraphe 4.14 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.14.1 :
Application de la méthode PIEM :
Audit interne P EI
Périodicité des audits internes I EE
Établissement d’un programme d’audit I EE
Responsabilité de la planification et de
EE M
l’organisation des audits internes
Qualification et formation des auditeurs internes I EI
Indépendance des auditeurs internes vis-à-vis de
I EI
l’activité auditée

Explications :
Des livres entiers traitent de l’audit. La norme ISO 19011 est également
un excellent outil méthodologique. Notre prétention et notre intention ne
sont pas de faire en quelques lignes ce que font des ouvrages entiers...
Nous allons donc nous focaliser sur quelques items importants pour ce
processus. Là aussi, quelques éléments de vocabulaire permettent
d’éclaircir certaines exigences.
Beaucoup de laboratoires programment un audit interne annuel
quelques semaines avant l’évaluation par l’organisme d’accréditation.
Cette stratégie n’a qu’un objectif, celui de faire en sorte que les
éventuels écarts soient résolus ou en cours de traitement lorsque
l’évaluation de l’organisme d’accréditation sera réalisée. Or l’intérêt de
l’audit est beaucoup plus noble puisqu’il est l’un des moteurs importants
des trois roues de Deming qui contribuent à l’amélioration continue (cf.
partie 1).
Il nous paraît donc infiniment plus pertinent de réaliser des audits
beaucoup plus ciblés, beaucoup plus nombreux mais aussi beaucoup
plus courts (2 heures par exemple).
A l’opposé, certains laboratoires réalisent des audits dont le domaine
d’application est lié à un paragraphe de la norme (5.5 les équipements ou
5.2 le personnel ou encore 4.4 revue de contrat). Là aussi, la stratégie ne
nous paraît pas idéale. Comment en effet séparer la gestion

Hali 2014 Check-list 17025 Page 79


des équipements (§ 5.5) de leur achat (§ 4.6) ou de la traçabilité (§ 5.6)
par exemple ? Ou encore la revue de contrat (§ 4.4) de la réalisation des
essais ou des étalonnages (§ 5.4) ou du rapport (§ 5.10) ? Il est selon
nous plus pertinent de traiter des thèmes entiers comme « Traitement
des demandes clients jusqu’au rendu du rapport », « Gestion des
équipements », ... Bien entendu, afin de s’assurer que tous les chapitres
de la norme sont bien traités, un tableau de correspondance doit être
établi. Mais cette approche permettra de bien faire ressortir les
problèmes aux interfaces : par exemple, la question « Comment circule
l’information entre l’acheteur et le technicien qui sera en charge de
l’équipement avant, pendant et après la phase d’achat ? » sera
naturellement traitée lors d’un tel audit alors qu’elle ne l’aurait pas été en
ne prenant en compte qu’un chapitre isolé.
Le tableau auquel il est fait allusion ci-dessus, s’il est agrémenté
d’informations portant sur les personnes chargées de réaliser l’audit, les
entités auditées, les dates ou périodes prévisionnelles et la durée pourra
constituer le programme d’audit. Pour chaque audit ainsi programmé, les
auditeurs choisis (indépendants de l’activité auditée !) établiront, sous
l’autorité du responsable qualité et en collaboration avec les personnes à
rencontrer, un planning précis des thèmes traités liés aux fonctions à
interviewer. Ce document est appelé plan d’audit.
Il n’est peut-être pas inutile non plus de rappeler dans cette partie les trois
types d’audit. Pour ce faire, il faut partir du fait que l’entité, ici le
laboratoire, travaille au profit de clients. On est donc dans la configuration
suivante :

Figure 14 : la relation client - fournisseur


Dans ce type de relation, le laboratoire est appelé « première partie »
alors que les clients sont la « seconde partie ». L’objectif du laboratoire
est de donner confiance en la qualité de sa prestation. Il peut pour ce faire
accepter que chaque client qui en fait la demande réalise en ses locaux
un audit :

Hali 2014 Check-list 17025 Page 80


Figure 15 : audit seconde partie

Cela devient compliqué dès lors que le nombre de demandes augmente


et l’un des bénéfices de l’accréditation est de démontrer à cet ensemble
de clients que le laboratoire est conforme à un référentiel
internationalement reconnu. Le laboratoire fait alors appel à un
organisme tiers expert indépendant, le plus souvent un organisme
d’accréditation, qui évalue la compétence du laboratoire à fournir des
résultats d’essais ou d’étalonnages. Il s’agit alors d’un audit dit « tierce
partie ».

Figure 16 : audit tierce partie

L’attestation d’accréditation fournie par cet organisme permet alors aux


clients d’acquérir la confiance pour les essais rentrant dans le champ
d’application de l’accréditation. Bien entendu, si le laboratoire n’est pas
accrédité pour tel ou tel essai ou étalonnage requis par le client, un audit
« seconde partie » essentiellement technique peut être requis par le client
mais il sera évidemment plus court que s’il prenait en compte tous les
autres aspects de l’organisation du laboratoire.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 81


Enfin, pour maîtriser son système et ses évolutions, le laboratoire est
amené à faire pour son propre compte des audits dits, par analogie, par «
première partie » :

Figure 17 : audit première partie

Il va de soi que les résultats de ces audits ne peuvent pas être opposés
au client ou à l’organisme d’accréditation comme démonstration de la
conformité du laboratoire mais seulement présentés comme un des
éléments de management interne du système. Ce sont les audits
internes.
Comme on le constate dans ce schéma, l’audit interne est réalisé
d’abord et avant tout au profit du laboratoire et l’audit est donc défini
comme étant « interne » lorsque le demandeur de l’audit est interne au
laboratoire et non pas lorsque l’auditeur est interne. Ceci signifie qu’un
consultant externe peut donc très bien réaliser l’audit interne d’un
laboratoire.
On s’entend souvent opposer à cette démonstration le fait que l’audit (il
s’agit en fait d’une évaluation) d’un organisme d’accréditation est
évidemment externe alors que le demandeur est le laboratoire, donc
interne. Cette démonstration est erronée au sens que le laboratoire ne
demande pas un audit (ou une évaluation) à l’organisme d’accréditation
! Le laboratoire demande une prestation qui est l’obtention de
l’accréditation et, pour réaliser cette prestation, l’organisme doit faire
conduire, entre autres opérations, une évaluation. C’est donc bien
l’organisme d’accréditation qui est le demandeur de l’évaluation ; il s’agit
donc bien d’une évaluation externe.
Paragraphe 4.14.2 :
Application de la méthode PIEM :
Actions correctives opportunes, si nécessaire I EI
Information au client, si nécessaire I EI

Hali 2014 Check-list 17025 Page 82


Explications :
La majorité des laboratoires traitent les écarts constatés en audit (peu
importe qu’il s’agisse d’audit première, seconde ou tierce partie) comme
étant des non-conformités et mettent donc en application la procédure
de traitement correspondante. Cela les amène donc le cas échéant à
lancer des actions correctives comme l’exige ce paragraphe de la
norme.
Il convient cependant de prendre garde à deux inférences lorsqu’on
choisit cette possibilité. La première est de bien assurer la traçabilité de
la non-conformité enregistrée à sa source, c’est-à-dire aux résultats de
l’audit (une case dans la fiche de non-conformité peut servir à cet objet).
Le deuxième élément est, lorsque cela est nécessaire, de prévenir le
client par écrit alors que le paragraphe 4.9, lui, ne l’exige pas. La
manière la plus élégante est alors probablement de systématiser cette
information par un écrit, lorsque nécessaire, que l’origine en soit une
non-conformité ou un résultat d’audit.
Paragraphe 4.14.3 :
Application de la méthode PIEM :
Secteur et résultats d’audit et actions correctives
I EE
enregistrées

Explications :
Voilà typiquement une exigence explicite d’enregistrement : le « rapport
d’audit » le plus classique contient évidemment les deux premiers
éléments (secteur audité et résultats d’audit). La méthodologie proposée
précédemment permet bien d’assurer l’enregistrement des actions
correctives.
Paragraphe 4.14.4 :
Application de la méthode PIEM :
Vérification et enregistrement de la mise en
I EE
œuvre et de l’efficacité des actions correctives

Hali 2014 Check-list 17025 Page 83


Explications :
Lorsqu’un audit a été réalisé sur un secteur déterminé et avec un champ
d’application déterminé, on distingue trois types d’activité qui peuvent
suivre cet audit :
 L’audit suivant : il s’agit de l’audit réalisé sur le même secteur et le
même champ d’application selon la périodicité définie par le
programme d’audit
 L’audit de suivi : c’est un audit réalisé spécifiquement sur les
écarts d’un audit pour s’assurer que les actions correctives mises
en œuvre sont bien efficaces
 Le suivi d’audit : ce sont toutes les activités, y compris l’audit de
suivi, qui peuvent être mises en œuvre pour démontrer l’efficacité
des actions correctives mises en œuvre. Ce peut par exemple être
le suivi d’un indicateur.
Si on s’intéresse à la version anglaise de la norme, la formulation est la
suivante :
« Follow-up audit activities shall verify and record the implementation and
effectiveness of the corrective action taken.”
Une meilleure traduction de cette phrase aurait commencé par « Les
activités de suivi d’audit [...] » ce qui inclut certes l’audit de suivi mais
limite la réponse à cette unique possibilité.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 84


4.3.15 Le paragraphe 4.15 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 4.15.1:
Application de la méthode PIEM :
Revue de direction P E( )
Périodicité EE
Calendrier EE
Éléments à prendre en compte 11
I
EE

Explications :
La revue de direction est un élément fondamental du système. Sans
elle, il ne peut y avoir de décision pertinente sur la politique (initiale ou
révisée), donc sur les objectifs, donc sur l’organisation qui permettra
d’atteindre ces objectifs. La norme en fournit les données d’entrée
minimales de façon précise ce qui n’empêche d’ailleurs pas d’en
prendre d’autres en compte. Cette revue est l’occasion pour prendre du
recul sur le système, sortir du quotidien pour faire une analyse
macroscopique du fonctionnement du laboratoire par rapport aux
objectifs.
Si elle est souvent préparée par le responsable qualité, elle doit toujours
être conduite par la direction du laboratoire. Et pour les laboratoires qui
ont plusieurs départements différents, on devrait envisager qu’une revue
soit effectuée au niveau de chaque département (la direction étant alors le
chef de département) puis qu’une revue plus globale soit effectuée au
niveau de l’ensemble des départements. Cela peut éviter de se perdre
dans un niveau de détail inutile au lieu de prendre cette hauteur
nécessaire à l’analyse du fonctionnement global du système. La difficulté
dans cette configuration est de disposer d’informations analysables de
façon fiable. Imaginons par exemple qu’il existe un indicateur dans
chaque département portant sur les non-conformités, la comparaison de
leur nombre brut dans chaque département ne présente aucun intérêt. Il
faut par exemple envisager un indicateur du nombre de non-conformités
rapporté soit au nombre d’essais ou d’étalonnages soit au chiffre
d’affaires soit au nombre de personnes ou encore à une combinaison
d’éléments tels que ceux-là.

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Paragraphe 4.15.2 :
Application de la méthode PIEM :
Résultats des revues EE
Actions suites aux revues EE
Mise en œuvre des actions EE M

Explications :
La revue de direction ne présente aucun intérêt s’il ne s’ensuit pas :
- un plan d’actions incluant des délais de mise en œuvre
- un suivi en temps opportun, c’est-à-dire en fonction des délais
définis, des actions ainsi mises en œuvre.
Il ne s’agit en effet pas d’attendre la veille de la revue suivante pour
s’assurer que les actions décidées ont été (ou non !) effectivement mises
en œuvre ET qu’elles ont bien donné les résultats attendus. Autrement
dit, ce plan d’actions doit aussi contenir les résultats attendus et
l’indicateur qui permettra d’assurer l’efficacité des actions conduites.

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4.3.16 Le paragraphe 5.1 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 5.1.1 :
Application de la méthode PIEM :

Rien

Explications :
Ce premier sous-paragraphe ne comporte que des éléments d’information
mais qui ne sont pas tout à fait négligeables puisqu’ils permettent
d’introduire un très fameux outil de la qualité : le diagramme d’Ishikawa ou
diagramme causes-effets concernant l’exactitude et la fiabilité des
résultats du laboratoire.

Figure 18 : approche causes - effets de la norme ISO 17025

On peut d’ailleurs être surpris de ne pas y trouver les produits


consommables dont nous avons vu au paragraphe 4.6 que la norme les
considère à juste titre comme pouvant avoir une incidence critique sur les
résultats.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 87


Paragraphe 5.1.2 :
Application de la méthode PIEM :
Prise en compte des facteurs d’influence I EI

Explications :
Contrairement au premier sous-paragraphe mais aussi à ce que de
nombreux laboratoires pensent, il y a là, même si le titre du paragraphe
est peu explicite (Généralités !), une exigence formelle et le laboratoire se
doit d’expliciter la manière dont ces sept facteurs d’influence (huit si on
tient compte des consommables) sont pris en compte spécifiquement
dans les trois actions spécifiées (élaboration de procédures, formation /
qualification du personnel, sélection et étalonnage des équipements).

Hali 2014 Check-list 17025 Page 88


4.3.17 Le paragraphe 5.2 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 5.2.1 :
Application de la méthode PIEM :
Assurer la compétence du personnel EI M
Supervision de collaborateurs en cours de
I EI
formation
Qualification du personnel I EI

Explications :
A ce stade de la norme, il ne s’agit pour la direction que de s’engager sur
la compétence de son personnel. Les méthodes et moyens apparaîtront
dans les paragraphes qui suivent.
En revanche, il ne s’agit pas seulement de s’engager sur la supervision
de collaborateurs en cours de formation mais bien de mettre en œuvre
des dispositions permettant de maîtriser cette situation.
De même pour la qualification, le laboratoire doit élaborer et mettre en
œuvre des méthodologies appropriées. On distinguera clairement dans la
norme la partie « qualification » contenue dans ce paragraphe et la partie
« autorisation » présente dans le paragraphe 5.2.5. Si l’on cherche à
donner des définitions de ces concepts, la qualification est la
démonstration de la compétence à un niveau prédéterminé alors que
l’autorisation que l’on retrouve dans des documents législatifs ou
réglementaires sous le terme « habilitation » permet à une personne
qualifiée de mettre en œuvre (ce qui exclut évidemment de la tâche les
personnes qualifiées mais qui n’ont pas l’autorisation).
Nous reviendrons sur ces éléments fondamentaux dans la troisième
partie de cet ouvrage.
La note 1 de la norme vient par ailleurs préciser ce que l’on doit
comprendre dans les termes « compétences démontrées » à savoir qu’il
peut être nécessaire, pour certaines activités, de disposer d’une
reconnaissance externe de type certification de personnel. Par exemple,
si le laboratoire travaille avec des produits radioactifs, une autorisation
formelle concernant la détention et la manipulation de sources
radioactives doit être effective. Il peut également exister une obligation

Hali 2014 Check-list 17025 Page 89


réglementaire qu’une personne au moins du laboratoire dispose d’un
diplôme ou, à tout le moins, d’une équivalence de ce diplôme. Ce peut
être le cas dans des domaines très techniques dans lesquels une
connaissance du « produit » est indispensable pour assurer la
cohérence des résultats d’essais obtenus (biologie, œnologie, par
exemple).
Paragraphe 5.2.2 :
Application de la méthode PIEM :
Objectifs de formation et de compétences EE M
Identification des besoins en formation et
EE M
réalisation de formations
Identification des besoins en formation P EI
Formation du personnel P EI
Taches actuelles et futures dans le programme
I EE
de formation
Évaluation des actions de formation I EI

Explications :
Nous sommes là face à un cas particulier pour lequel il est facile
d’expliquer par un exemple ce que la norme entend par « politique » en
montrant qu’il s’agit de bien d’autre chose que d’une politique qualité au
sens où on l’entend habituellement. En effet, en matière de formation, la
direction peut avoir des politiques directement opposées en liaison avec
sa stratégie globale. Pour l’exemple, nous ne donnerons ici que les
éléments extrêmes, toute politique intermédiaire restant bien entendu
possible. Une première option de la direction pourrait être de disposer à
chaque poste de travail du « meilleur » spécialiste dans son domaine,
c’est-à-dire d’une personne qui fasse référence, par exemple au niveau
national. C’est la politique la plus souvent menée par les plus grands
laboratoires nationaux tels que le « Laboratoire National de Métrologie et
d’Essais » en France ou le « National Physical Laboratory » au
Royaume-Uni pour ne citer qu’eux. À l’opposé, mais ça n’est pas un
jugement de valeur, une autre politique peut être de disposer à tous les
postes de travail techniques de personnes formées à un niveau
équivalent de façon à, par exemple, permettre une rotation entre les
postes et ainsi éviter une certaine forme d’accoutumance si propice aux
erreurs (on n’est moins attentif en voiture quand on connaît parfaitement

Hali 2014 Check-list 17025 Page 90


la route que quand on la découvre pour la première fois...). Il est évident
que les procédures liées à des politiques aussi différentes seront
nécessairement différentes.
Ce paragraphe de la norme nous donne ici les fondamentaux d’un
processus de formation en quatre étapes :
 Je définis des objectifs de formation
 J’identifie les besoins en formation de mon personnel
 Je le forme conformément aux besoins identifiés (et en prenant en
compte non seulement les tâches actuelles mais aussi les tâches
prévisionnelles)
 J’évalue l’atteinte des objectifs fixés
Voilà les premiers éléments d’une bonne procédure de formation !
Encore faut-il que des outils pertinents (les « I » de notre tableau de la
méthode PIEM) soient élaborés ... et mis en œuvre ! Et tous ceux qui se
sont penchés sur l’évaluation de formations savent combien ce sujet est
difficile parce qu’il ne s’agit pas de savoir si le café et les croissants du
matin et le déjeuner étaient bon ou pas ou si l’animateur était
sympathique mais bien d’évaluer si les objectifs prédéfinis de formation
sont ou non atteints.
Paragraphe 5.2.3 :
Application de la méthode PIEM :
Collaborateurs sous contrat EI M
Supervision de collaborateurs
EI M
« supplémentaires »
Compétence de collaborateurs supplémentaires EI M
Conformité du travail de collaborateurs
EI M
supplémentaires au système de management

Explications :
On pourrait s’étonner de ne voir ici que des exigences d’engagement.
En fait, on pourrait simplement résumer que ce qui s’applique aux
employés habituels du laboratoire doit également s’appliquer à des
collaborateurs occasionnels, à l’exception bien sûr de tout ce qui
concerne la formation au sens du paragraphe précédent, ce qui
n’empêche pas de mener des actions de type compagnonnage ou
tutorat, bien entendu.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 91


Paragraphe 5.2.4 :
Application de la méthode PIEM :
Établissement de fiches de définitions de fonction I EE

Explications :
La version anglaise parle de « job descriptions » et il eut été plus judicieux
de parler ici de « fiches de poste », les descriptions de fonction relevant
plutôt du paragraphe 4.1.5. Sans vouloir tomber dans le trop rigide, la
note montre bien qu’on est ici à un niveau de détail qui s’adresse au poste
des individus et non pas à une organisation. Ce qu’il est fondamental de
retenir, c’est que la note – et ce n’est pas toujours le cas – apporte une
information qui donne une matière minimale (non exigible) à ce que le
laboratoire pourra établir.
On aura donc intérêt à définir, face au paragraphe 4.1.5, une fonction telle
que par exemple « technicien d’essai » alors que la fiche de poste de M.
ou Mme X indiquera effectivement qu’il est, entre autres, technicien
d’essai, faisant ainsi référence à cette fonction mais en précisant pour
quel essai ou partie de l’essai, et l’étendue de la responsabilité
(planification, réalisation, avis).
Paragraphe 5.2.5 :
Application de la méthode PIEM :
Autorisation des collaborateurs I EI
« Dossier du personnel » EE M
Accessibilité des informations du « dossier du
I EI
personnel »
Date de confirmation de l’autorisation et/ou de la
compétence EE

Explications :
Une personne peut très bien être qualifiée pour la réalisation d’une
activité sans que le laboratoire ait besoin de cette compétence. C’est par
exemple le cas si plusieurs autres personnes disposent de cette même
compétence et que, pour des raisons de quantité de travail, il ne soit pas

Hali 2014 Check-list 17025 Page 92


nécessaire de mettre en œuvre toutes les compétences disponibles. Tant
que cette personne n’est pas autorisée au sens de la norme, il ne sert à
rien d’assurer le suivi et la maintenance de cette qualification. En
revanche, il est nécessaire de disposer de l’information pour pouvoir
assurer de manière suffisamment rapide un remplacement définitif, une
suppléance, etc. Dès que l’organisation du laboratoire nécessite, pour des
activités à responsabilités spécifiques – la norme parle par exemple de «
types particuliers d’échantiionnages, d’essais... » - il convient que la
direction passe de « la personne est qualifiée » à « la personne est
autorisée », c’est-à-dire d’un état où on a démontré qu’elle « sait faire » à
celui où elle « a le droit de le faire ».
Afin de simplifier le tableau d’application de la méthode PIEM, toutes les
informations requises par la deuxième phrase de ce paragraphe ont été
globalisées sous l’appellation « dossier du personnel » mais il ne s’agit
pas du dossier administratif comportant le contrat de travail ou autre grille
de salaire mais bien la partie technique de démonstration de la
compétence.
Une analyse minutieuse des différents éléments de ce paragraphe 5.2
dans son ensemble (politique de formation, évaluation des besoins,
formation, qualification, etc.) devrait nous permettre d’assurer une sorte
de traçabilité de l’évolution des compétences d’une personne que l’on
peut représenter sous la forme d’un « cycle de vie » (cf. figure 19). Ceci
peut d’ailleurs tout à fait être examiné lors d’un audit interne (ou
externe... !) afin de vérifier l’efficacité du système de formation mis en
place. En effet, si les formations ne conduisent pas dans une proportion
importante à l’acquisition de nouvelles qualifications, on peut se
demander si le processus d’identification des besoins a été
correctement réalisé...

Hali 2014 Check-list 17025 Page 93


évaluation qualification
de la /
compétence autorisation

évaluation
de la besoins en
formation formation

formation

Figure 19 : cycle de vie « traçabilité de la qualification »

Par ailleurs, et même si l’exigence explicite n’est pas présente, le


processus de maintien de la qualification doit, en termes de
management des ressources humaines, être défini. En effet, si une
personne ne pratique pas une activité pendant un certain temps, il est
clair qu’elle va perdre sa technicité. Il est donc nécessaire de mettre en
œuvre, par exemple annuellement, une évaluation du maintien de la
compétence et des processus, éventuellement simplifiés de
requalification.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 94


4.3.18 Le paragraphe 5.3 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 5.3.1 :
Application de la méthode PIEM :
Ergonomie des installations I EI
Maîtrise des conditions ambiantes EI M
Dispositions prises pour réaliser des opérations
I EI
en dehors du laboratoire
Exigences relatives aux installations et aux
EE M
conditions ambiantes

Explications :
Il y a dans la première exigence de ce paragraphe une petite part de
subjectivité mais surtout une grande part de bon sens. Et ce devrait être
l’occasion pour les laboratoires de se poser les bonnes questions par
rapport à des habitudes qui se sont installées au fil du temps et qui ne
sont pas toujours les plus judicieuses. Des outils de la qualité tels que le
5S (= Seiri, Seiton, Seiso, Seiketsu, Shitsuke), outil venu du Japon qui
consiste à Éliminer ce qui est inutile, Ranger, Nettoyer, Standardiser le
rangement et le nettoyage et Améliorer, pourront être d’un grand
secours. Mais attention, la plupart des outils comme celui-ci ont
habituellement comme centre d’amélioration la sécurité au poste de
travail alors qu’il s’agit d’y mettre aussi l’incidence sur la qualité du
travail.
En fonction de l’analyse qui a été réalisée face à l’exigence du
paragraphe 5.1.2, la direction doit s’engager à fournir les moyens de
maîtrise des conditions ambiantes qui ont ou peuvent avoir une incidence
sur la qualité des résultats. Si le laboratoire utilise une méthode d’essai
ou d’étalonnage définit dans une norme, les conditions ambiantes y
auront été généralement définies. En revanche, si le laboratoire a
développé une méthode interne, il sera indispensable de spécifier au
travers d’une étude de robustesse / rugosité les conditions limites
d’utilisation de la méthode concernant les conditions d’environnement au
sens large, c’est-à-dire y compris les fluides (eau, gaz, électricité,
lorsqu’ils ne sont pas des produits consommables) ou l’éclairage par
exemple.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 95


La maîtrise des conditions ambiantes est une chose parfois coûteuse à
l’intérieur du laboratoire. L’installation par exemple d’une climatisation
efficace et performante n’est pas la seule dépense à prendre en compte, il
faut aussi tenir compte du suivi correspondant en température et
éventuellement en humidité, donc de l’étalonnage et de la vérification des
équipements correspondants. Mais ce qui reste réalisable d’un point de
vue technique dans des locaux définis devient encore plus délicat lorsque
les essais ou les étalonnages doivent être réalisés dans les locaux du
client voire même « sur le terrain ». La revue de contrat sera alors une
phase capitale permettant de définir de manière précise les conditions
ambiantes dans lesquelles les essais ou étalonnages objets du contrat
doivent être réalisés pour obtenir l’exactitude souhaitée. Il ne faut pas non
plus passer sous silence la façon dont le laboratoire va vérifier si ces
conditions sont bien remplies. En l’occurrence si un suivi des conditions
ambiantes est réalisé par le client lui-même, il conviendra de s’assurer de
la façon dont le client raccorde ses résultats de suivi aux étalons
nationaux.
Dans tous les cas, il serait pertinent d’envisager la rédaction d’un
paragraphe spécifique dans le mode opératoire permettant au technicien
de disposer d’une référence facile d’accès ce qui permettra aussi de
répondre à l’exigence normative.
Paragraphe 5.3.2 :
Application de la méthode PIEM :
Surveiller les conditions ambiantes I EI
Maîtriser les conditions ambiantes I EI
Enregistrer les conditions ambiantes I EI
Modalités d’arrêt des essais et étalonnages en
I EI
cas de dépassement

Explications :
La lecture de la norme avec ce degré de précision permet de résumer le
processus de façon structurée (entre parenthèses se trouve le numéro de
paragraphe origine de l’exigence) :
1. Déterminer l’incidence des conditions ambiantes sur la qualité des
essais et étalonnages (5.1.2)

Hali 2014 Check-list 17025 Page 96


2. Engagement de maîtriser les conditions ambiantes identifiées
comme pouvant avoir une influence (5.3.1)
3. Consignation des conditions ambiantes acceptables limites
(5.3.1)
4. Surveillance des conditions ambiantes spécifiées (5.3.2)
5. Maîtrise des conditions ambiantes (5.3.2)
6. Enregistrement des conditions ambiantes (5.3.2)
7. Modalités d’arrêt en cas de dépassement (5.3.2)

Une fois encore, on constate que la lecture d’un paragraphe isolé ne


permet pas une analyse complète du problème traité. Par conséquent,
une réponse à ces exigences dans un manuel qualité, des procédures et
autres documents qui suivraient strictement les paragraphes comme c’est
bien souvent le cas risquerait d’omettre ces liens fondamentaux.
La difficulté technique qui réside dans la mise en œuvre des exigences de
ce paragraphe est double :
1. Comment assurer qu’à tout moment les exigences concernant les
conditions ambiantes sont bien respectées ? Un suivi en continu
est le plus souvent coûteux surtout si le niveau d’exigences
techniques est important. Par exemple, un thermographe a
rarement une incertitude élargie meilleure que le demi-degré et
limite donc son utilisation satisfaisante à des mesurages
d’ambiance de l’ordre de ±3°C si l’on veu t conserver une plage
d’acceptation du résultat de mesure satisfaisant.
2. Quelle décision faut-il prendre si, pendant un court laps de temps
au regard de la durée de l’essai ou de l’étalonnage, il y a un
faible dépassement des conditions spécifiées ? Les qualiticiens
rigides répondront qu’il faut stopper l’essai ou l’étalonnage ou ne
pas accepter son résultat si le constat est fait a posteriori. Les
techniciens laxistes diront que ce n’est pas grave. La norme a
une réponse ! Il faut enregistrer le problème (cf. traitement des
non-conformités) et évaluer la criticité des conséquences. De
toute façon, le problème ne peut pas être traité a priori puisqu’il
faudrait définir ce que signifient « un court laps de temps » et «
un faible dépassement » et que si on fait cet effort on conclut à ...
une modification des exigences que l’on avait précédemment
fixées !
La seule bonne décision est donc de ne rien faire a priori et de considérer
le problème au cas par cas. Par exemple, si un essai conduit à un résultat
suffisamment éloigné d’une spécification, on pourrait en conclure que ce
dépassement n’aura pas d’influence sur la décision prise lors de
l’utilisation du résultat et inclure dans l’incertitude associée

Hali 2014 Check-list 17025 Page 97


au résultat une composante liée à cet écart lors de la préparation du
rapport d’essai.
Paragraphe 5.3.3 :
Application de la méthode PIEM :
Séparation des activités incompatibles I EI
Prévention de la contamination I EI

Explications :
La séparation des activités incompatibles peut être physique – c’est le
choix le plus simple et bien souvent le plus efficace – ou organisationnel –
en particulier lorsque les locaux ne permettent pas la séparation
physique. Même une personne qui n’a aucune compétence en chimie ou
en biologie peut comprendre que certaines activités ne souffrent pas la
proximité, le risque étant trop important. En revanche, l’analyse du
problème à effectuer par le laboratoire doit être plus fine parce qu’il peut y
avoir des activités autres que des activités d’essai ou d’étalonnage qui
génèrent ou peuvent générer des perturbations néfastes à la réalisation
de certains essais ou étalonnages : vibrations, magnétisme, ... Par
ailleurs, le réseau électrique est aussi susceptible de transporter des
perturbations néfastes pour certains matériels sensibles.
Il convient par exemple de s’assurer de la qualité de la mise à la terre de
l’installation électrique, de la transmission de vibrations dues à des
passages routiers ou rail (train, métro). Bref, la réflexion doit être
beaucoup plus large que les simples effets entre activités d’essais ou
d’étalonnages du laboratoire. L’analyse de risques semble donc bien
compliquée à réaliser si on souhaite qu’elle soit exhaustive. Il n’en est
rien dans la mesure où elle va s’appuyer sur une connaissance des
méthodes utilisées et des phénomènes perturbateurs possibles. La vraie
difficulté survient dès lors que l’on introduit une nouvelle méthode ou une
nouvelle technique au sein du laboratoire. Il convient donc d’assurer une
planification spécifique pour cette activité, incluant explicitement une
étape d’analyse des phénomènes d’influence par, entre autres et par
exemple, une étude bibliographique et une collaboration étroite avec le
fournisseur.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 98


Paragraphe 5.3.4 :
Application de la méthode PIEM :
Accès et utilisation des locaux réglementés I EI
Etendue de la réglementation d’accès I EI

Explications :
Il s’agit de dimensionner la réglementation d’accès aux locaux aux risques
vis-à-vis des objets soumis à essais ou à étalonnages et vis-à-vis des
clients et des autres parties intéressées. Il ne s’agit pas de transformer le
laboratoire en forteresse imprenable mais seulement d’éviter ou de limiter
l’entrée des locaux d’essais et d’étalonnages à ce qui est strictement
nécessaire d’une part, non néfaste d’autre part, pour la qualité des essais
ou des étalonnages réalisés. Les règles mises en place doivent
évidemment assurer la cohérence avec les dispositions définies
concernant la confidentialité, en particulier lorsque des clients sont
autorisés à assister aux opérations d’essais réalisées pour eux au sein
même du laboratoire.
Paragraphe 5.3.5 :
Application de la méthode PIEM :
Entretien du laboratoire I EI
Procédures spéciales si nécessaire P EI

Explications :
Le mot « procédure » peut paraître bizarre dans un paragraphe plus
tourné vers le « comment ? » que vers le « qui fait quoi ? ». C’est
pourtant bien de cela dont il s’agit ici : savoir quelles compétences sont
nécessaires pour réaliser telle ou telle opération d’entretien. On imagine
bien que les opérations de nettoyage ne sont pas du même ordre dans
un laboratoire de biologie, dans un laboratoire travaillant sur des
produits de la construction ou dans un laboratoire effectuant des
étalonnages de masse. Les responsabilités respectives doivent être
déterminées.
Dans de nombreux cas, l’entretien général peut être sous-traité à des
sociétés spécialisées. Dans ce cas, il convient de prendre des
précautions particulières concernant la confidentialité, les personnels

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extérieurs pouvant être mis en contact avec des objets ou des documents
dont le contenu doit être protégé. En plus des dispositions normales de
protection de l’information (a minima rangement des documents,
fermeture des fenêtres sur un ordinateur), il convient de prendre des
mesures telles qu’un engagement formel de maintien de la confidentialité
de la part de la société sous-traitante.
Comme aucun autre paragraphe n’aborde ce sujet de manière explicite,
il peut être pertinent de penser à considérer l’entretien à plusieurs
niveaux :
- Le quotidien : lavage de sols, par exemple
- Le périodique : travaux de rénovation de type peinture, enduit ou
autre
- L’exceptionnel : travaux de réfection lourds affectant la structure
C’est essentiellement sur les aspects « durée des opérations » et « risque
vis-à-vis des essais ou étalonnages » que la séparation devra être faite
dans la mesure où, si une mauvaise planification est réalisée, il peut y
avoir discontinuité dans la possibilité de réaliser des opérations
demandées par des clients. On constate là aussi que les responsabilités
associées sont de niveau différent et méritent donc l’élaboration d’une
procédure.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 100


4.3.19 Le paragraphe 5.4 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 5.4.1 :
Application de la méthode PIEM :
Application de méthodes appropriées EI M
Utilisation des appareils EI M
Manutention et préparation des objets EI M
Tenue à jour des documents EI M
Accessibilité des documents EI M
Dérogation aux méthodes d’essai I EE

Explications :
Il s’agit bien d’un paragraphe de généralités ! Mais c’est le type même de
paragraphe qui devrait faire comprendre ce qu’est la cohérence d’un
système de management : un ensemble d’éléments corrélés et
interactifs. A titre d’exemple, le schéma suivant en dira plus long que des
pages entières d’explications.

Figure 20 : interactions entre les paragraphes de la norme

4.4.1 revue
de contrat

4.9.1 maîtrise 5.5.3


des NC équipement

5.4.1
méthodes

4.3.2 maîtrise
5.8.1
des
manutention
documents

Hali 2014 Check-list 17025 Page 101


Il s’agit donc de bien vérifier quelle est l’étendue exacte de l’exigence liée
pour savoir ce qu’il est éventuellement nécessaire de compléter dans ce
paragraphe. En l’occurrence, les paragraphes 4.4 et 4.9 qui abordent de
manière indirecte ce que nous avons appelé ici « dérogation » sont un
peu moins exigeants que ce paragraphe. Autrement dit, toutes les
exigences s’appliquent à tous les paragraphes mais une exigence peut
être renforcée spécifiquement au sein d’un paragraphe. Pour reprendre
l’exemple ci-dessus, le traitement des nonconformités (4.9) s’applique ici
mais est renforcé au sein de ce paragraphe. En revanche, la gestion des
actions correctives (au hasard, puisque ceci est vrai pour tous les
paragraphes non cités dans le schéma de la figure 20) s’applique ici sans
plus d’exigence.
Paragraphe 5.4.2 :
Application de la méthode PIEM :
Utilisation de méthodes répondant aux besoins du
I EI
client
Utilisation d’une méthode appropriée I EI
Utilisation de la dernière édition de la norme EI M
Précisions apportées à la norme I EI
Sélection de la méthode I EI
Utilisation de méthodes développées par le
I EI
laboratoire
Information au client de la méthode choisie I EI
Confirmation de l’applicabilité correcte de la
I EI
méthode avant utilisation
Re confirmation en cas d’évolution de la méthode
I EI
normalisée
Information au client si la méthode proposée par
I EI
lui n’est pas appropriée

Explications :
La première partie de ce paragraphe est en interaction directe avec le
paragraphe 4.7 Services au client. C’est en effet dans la majorité des cas
le laboratoire qui possède la compétence et qui peut apporter une
réponse appropriée au client en s’appuyant sur des textes de référence
publiés et tenus à jour.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 102


Dès lors en revanche que le client lui-même impose la méthode avec
laquelle la mesure (essai ou étalonnage) doit être réalisée, de nombreux
cas vont se présenter selon que le laboratoire est ou non accrédité pour
cette méthode, que celle-ci est une référence de type normatif ou non...
dans tous les cas, c’est la revue de la demande (paragraphe 4.4) qui
permettra au laboratoire de déterminer la marche à suivre :
- Faut-il lancer une validation de la méthode (dans le cas d’une
méthode non normalisée) ? C’est le paragraphe 5.4.5 qui
s’applique.
- Faut-il démontrer l’aptitude à la mise en œuvre de cette méthode (la
méthode est normalisée mais le laboratoire n’est pas accrédité
pour cette méthode) ? Le paragraphe 5.9 s’applique.
- La méthode est adaptée d’une méthode pour laquelle le
laboratoire est accrédité. Le laboratoire doit démontrer
également son aptitude à la mettre en œuvre.
Dans tous les cas, comme on peut facilement l’imaginer, le délai proposé
au client doit tenir compte de ces essais complémentaires à réaliser. Et
bien entendu, selon le cas, le logo de l’organisme d’accréditation pourra
ou non être utilisé, en respectant les règles d’utilisation de la marque
édictées par cet organisme (paragraphe 4.1.2).
Comme on le constate dans ce petit exercice, les interactions sont
nombreuses et il s’agit bien d’une nouvelle preuve que traiter une partie
de cette norme sans s’intéresser aux autres parties est, sinon impossible,
pour le moins extrêmement délicat.
Paragraphe 5.4.3 :
Application de la méthode PIEM :
Planification du développement de méthodes I EI
Qualification du personnel chargé du
I EI
développement de méthodes
Dotation en ressources du personnel chargé du
EI M
développement de méthodes

Explications :
L’accréditation est aujourd’hui de plus en plus ouverte et ce paragraphe
en est l’un des éléments fondamentaux. De façon à ce que le résultat
escompté soit à la hauteur des ambitions, il est logique que la norme
exige un véritable plan de développement (qui fait quoi, avec quoi, dans

Hali 2014 Check-list 17025 Page 103


quels délais) mais aussi en imposant que des ressources adéquates leur
soient allouées. Il va de soi qu’il peut s’agir de ressources matérielles
mais ce peut être aussi des ressources immatérielles : du temps, des
conseils d’experts, ...
Paragraphe 5.4.4 :
Application de la méthode PIEM :
Obtention d’un accord client pour les méthodes
I EI
non normalisées
Inclusion de la spécification client dans la
I EI
méthode non normalisée
Validation avant emploi d’une méthode non
EI M
normalisée

Explications :
Les exigences de la norme ne sont ici que de la logique. Mais ce qui est
aussi intéressant dans ce paragraphe, c’est la note qui propose un
certain nombre d’informations à inclure dans les documents
correspondants. Certes, cette liste n’est pas exhaustive mais elle donne
d’excellentes pistes pour l’établissement d’un sommaire type de mode
opératoire, non seulement pour les méthodes non normalisée mais
également pour toutes les autres, lorsque cela est nécessaire. On peut
imaginer que le laboratoire inclut dans ses modes opératoires des
éléments tels que :
- bibliographie
- incertitude et mode d’arrondissage des résultats
- unité à utiliser dans l’expression du résultat
- limite de détection et limites de quantification inférieure et
supérieure
- etc.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 104


Paragraphe 5.4.5 :
Application de la méthode PIEM :
Confirmation de l’aptitude du laboratoire à utiliser
EI M
les méthodes
Etendue de la validation EI M
Consignation des résultats de validation I EE
Consignation du mode opératoire de validation I EE
Consignation de la déclaration d’aptitude à
l’emploi de la méthode I EE
Cohérence entre les besoins client et les
I EI
caractéristiques validées

Explications :
Le paragraphe 5.4.5.1 constitue une définition de ce que la norme entend
par « validation ». Il ne contient donc pas d’exigence.
Deux types d’approche méthodologique peuvent être envisagés pour la
validation de méthodes.
La première, la plus classique, consiste à valider de façon indépendante
les différentes caractéristiques d’une méthode :
- linéarité
- limite de détection et limites de quantification inférieure et
supérieure (ce qui permet de déterminer le domaine de mesure)
- spécificité,
- fidélité (répétabilité et reproductibilité)
- justesse
- robustesse
- rugosité
La seconde consiste, après étalonnage, à travailler avec des échantillons
réels ou synthétiques complexes et à calculer les erreurs de justesse et
les erreurs de fidélité sur l’ensemble du domaine de mesure. Ceci permet
d’établir ce qu’on appelle les profils d’exactitude et d’en déduire dans les
conditions réelles ou simulées de mesure les limites d’utilisation de la
méthode.
Un ouvrage entier suffirait à peine à traiter tous ces aspects et les
avantages et inconvénients respectifs de ces approches en particulier en
raison des difficultés statistiques liées à ces méthodologies et à

Hali 2014 Check-list 17025 Page 105


l’utilisation pertinente des outils informatiques associés (Excel, logiciel
spécialisé ou autre).
Il faut de toute façon garder à l’esprit que la validation est une opération
complexe, longue et qui requiert des ressources non négligeables. Il est
donc essentiel de vérifier la pertinence de NE PAS utiliser une méthode
normalisée lorsqu’elle existe en évaluant toutes les conséquences
correspondantes. En particulier, ce n’est pas parce qu’une méthode a été
validée vis-à-vis d’une méthode normalisée qu’il ne faut plus assurer la
surveillance de l’évolution de cette norme. Toute modification devra
conduire à une revue de la validation déjà réalisée et, éventuellement, à
une revalidation intégrale de la méthode interne !

Paragraphe 5.4.6 :
Application de la méthode PIEM :
Estimation de l’incertitude P EI
Si calcul rigoureux non pertinent, identification
des composantes de l’incertitude et évaluation I EI
d’une estimation d’incertitude raisonnable
Connaissance de la performance de la méthode I EI
Etablissement d’un budget d’incertitude I EI

Explications :
Au niveau des exigences, on peut distinguer deux situations : celle
pour laquelle des calculs rigoureux sont possibles et celle pour laquelle
la nature de la méthode exclut un tel calcul. Il convient cependant
d’être conscient que de très nombreux travaux ont été réalisés sur ce
sujet et que de nombreuses normes et guides existent sur le sujet.
Ceci signifie que les domaines pour lesquels un calcul rigoureux peut
être exclu se réduisent de plus en plus. Par exemple, on considérait il y
a une vingtaine d’années qu’il n’était pas pertinent d’estimer les
incertitudes en microbiologie alimentaire. Or, il existe aujourd’hui une
norme, l’ISO/TS 19036 datant de 2006 qui décrit les méthodes
d’estimation à utiliser. Le laboratoire doit donc justifier, non seulement
par des explications mais aussi par une analyse bibliographique
(norme, ouvrages,...), de la non pertinence d’une estimation rigoureuse
de l’incertitude.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 106


Si la méthode dite « GUM » (guide pour l’expression de l’incertitude de
mesure) est la voie royale et la seule qui soit réellement universelle, elle
reste d’une approche relativement délicate. Elle est également l’une des
seules utilisables pour les laboratoires d’étalonnage si l’on exclut les
méthodes de simulation de Monte-Carlo qui requiert des moyens
informatiques spécifiques. En revanche, pour les laboratoires d’essais et
d’analyses, des méthodes alternatives existent, toutes fondées sur
l’expérience, mais qui permettent à partir d’un nombre de résultats
relativement réduits d’obtenir une estimation très réaliste de l’incertitude.
Attention cependant à ne pas commettre le contre-sens classique
consistant à confondre répétabilité / reproductibilité / fidélité avec
incertitude. Ce serait confondre les deux termes « erreur » et «
incertitude » alors qu’ils sont fondamentalement différents. Pour
schématiser (et le lecteur très rigoureux pardonnera ce raccourci), le
hasard peut faire qu’un résultat ne soit pas entaché d’erreur mais celui-
ci aura toujours une incertitude ! Par exemple, si une table mesure
exactement un mètre et que le résultat d’une mesure unique est 1
mètre, il n’y a pas d’erreur de justesse puisqu’il n’y a pas de différence
entre le résultat obtenu et la valeur vraie, ni d’erreur de fidélité puisque
la mesure n’a été réalisée qu’une fois ! Pourtant, cette mesure est
forcément entachée d’une incertitude et le résultat sera par exemple
écrit sous la forme :
1 = 1000,0 ± 1.0 mm avec k = 2

Paragraphe 5.4.7 :
Application de la méthode PIEM :
Vérifications appropriées systématiques du
I EI
transfert de données
Logiciels développés par le laboratoire
I EI
suffisamment documentés
Protection des données électroniques P EI
Entretien des ordinateurs et automates I EI
Maîtrise des conditions ambiantes pour les
I EI
ordinateurs et automates

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Explications :
La norme est claire concernant le transfert de données même si sa
compréhension est délicate. En effet, la norme ne dit pas qu’il faut faire
des vérifications pour tous les transferts de données, ce que pourrait
laisser penser le mot « systématique ». La norme précise qu’il faut faire
des vérifications appropriées et que, ainsi définies, elles doivent être
réalisées de façon systématique. Si, par exemple, le laboratoire définit
que pour assurer un transfert sûr des données, il faut faire une
vérification quotidienne ou hebdomadaire ou à chaque redémarrage du
système, c’est cette fréquence qui devra être systématiquement
appliquée.
Concernant les ordinateurs ou automates, on lit souvent qu’il convient
de les considérer pratiquement comme des équipements au sens du
chapitre 5.5 avec tout ce que cela implique côté entretien,
maintenance,... C’est même un peu plus que ça puisqu’on peut
considérer qu’il y a la partie hardware qui est effectivement un
équipement que l’on doit gérer mais il y a aussi la partie software qui est
immatérielle et qui devrait plutôt être considérée comme une méthode
associée : changement de version, validation, ... doivent faire l’objet
d’une traçabilité appropriée.
Il convient en fait de considérer plusieurs niveaux d’exigence vis-à-vis
des logiciels. Le niveau 0 est celui pour lequel le logiciel est utilisé dans
sa configuration commerciale sans aucun développement ni
automatisation de quelque niveau que ce soit. C’est le cas par exemple
d’un tableur comme Excel utilisé sans feuille de calcul ni macro
prédéfinie mais plutôt comme une calculatrice évoluée. On considère
alors par défaut que le logiciel est validé même si certains bugs sont
répertoriés. En revanche, et même si cela est prévu, un logiciel de
traitement de texte est capable d’intégrer quelques calculs de base mais
ce n’est pas sa destination première et ne doit pas être considéré
comme validé pour cette utilisation. Le niveau 1, pour rester sur
l’exemple pratique et classique du tableur est celui où on a « développé
» une feuille de calcul qui réalise de façon directe des calculs lorsque
des données sont saisies. On doit dans ce cas considérer cette feuille
comme un mode opératoire et appliquer les mêmes règles que celles
applicables à ce type de « document » (vérification, approbation, date,
numéro de révision, etc.). Enfin, le niveau 2 correspond à un
développement de type « macro » ou « visual

Hali 2014 Check-list 17025 Page 108


basic » si on reste sur un exemple d’un logiciel Microsoft. En plus de la
gestion en tant que mode opératoire du niveau 1, il convient de valider la
fonction ainsi créée en s’assurant a minima que les résultats sont
satisfaisants :
- dans les cas habituellement rencontrés,
- dans ce qu’il est convenu d’appeler les « worst cases »
envisageables, c’est-à-dire les scénarios les plus défavorables
(management des risques).
Une sensibilisation de l’utilisateur en particulier pour ce dernier niveau
concernant le strict domaine d’application doit être réalisée afin qu’il
connaisse parfaitement les limites d’utilisation prévues.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 109


4.3.20 Le paragraphe 5.5 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 5.5.1 :
Application de la méthode PIEM :
Equipement du laboratoire I EI
Utilisation d’un équipement non contrôlé en
I EI
permanence

Explications :

Il s’agit donc de démontrer que le laboratoire dispose bien de tous les


équipements nécessaires à la réalisation des essais, au sens large,
incluant donc tout équipement périphérique à l’essai ou l’étalonnage, si
nécessaire. Et ce n’est pas aussi simple que ça à démontrer. D’une
manière ou d’une autre, le laboratoire doit pouvoir produire un tableau
établissant, méthode par méthode, ce que requiert le document de
référence et ce dont est équipé le laboratoire. Mais il ne s’agit pas
seulement de l’équipement du laboratoire dont il s’agit mais de
performances des équipements existants. Le document de sortie de cette
étude sera extrêmement intéressant le jour où :
- la norme de référence sera modifiée. Il permettra d’établir très
facilement la relation entre les nouvelles spécifications imposées
et celle de l’équipement existant.
- l’équipement devra être remplacé. Les spécifications d’achat
minimales du nouvel équipement seront pratiquement prêtes.
- on devra établir les exigences d’étalonnage des équipements, donc
les spécifications des étalons à utiliser pour ce faire (qui doivent
évidemment être plus élevées que celle de l’équipement à
étalonner).
On se trouve là devant la configuration classique dans laquelle on
pense préparer un document seulement pour répondre à une exigence
alors que, lors de l’élaboration du système, on doit toujours se poser la
question : « à quoi pourra me servir le travail que je suis en train de
faire ? ». Si la réponse à l’exigence consiste à réaliser un simple
inventaire des équipements existants, le travail est long, difficile si on
veut être sûr qu’il est exhaustif et en définitive de peu d’intérêt. Si on
recherche toutes les valeurs ajoutées que l’on peut y inclure,
l’investissement consenti en ressources et en temps passé devient

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faible et le travail devient efficace. On est alors vraiment dans la «
conception de système de management ».
La seconde exigence de la norme porte sur les équipements non
maîtrisés en permanence. On pense évidemment de façon immédiate
aux cas classiques d’un équipement en prêt, d’un équipement très
coûteux partagé entre plusieurs laboratoires ou encore à un équipement
en « libre-service ». L’application de l’exigence est logique et évidente.
Là où cela est moins évident, c’est lorsque, au sein d’un même
laboratoire, coexistent plusieurs services utilisant un même équipement
et que le système mis en place ne s’applique pas (pas d’audit interne,
modes opératoires et procédures non diffusés, etc.) à l’un de ces
services. Dès lors que l’équipement commun est utilisé par ce service,
on doit considérer qu’il y a perte de contrôle de la maîtrise de
l’équipement. C’est, entre autres, une des raisons pour lesquelles la
réduction du domaine d’application du système de management à une
infime partie des activités du laboratoire pose problème si certains
équipements sont utilisables par des personnes qui ne sont pas censées
utiliser le système.
Paragraphe 5.5.2 :
Application de la méthode PIEM :
Obtention de l’exactitude requise I EI
Conformité des équipements aux spécifications
I EI
pertinentes
Etablissement des programmes d’étalonnage I EE
Etalonnage ou vérification des équipements avant
I EI
mise en service
Contrôle et/ou étalonnage avant utilisation I EI

Explications :
On rentre de plain-pied dans le vocabulaire si difficile de la métrologie !
La seule planche de salut est de se tourner vers le Vocabulaire
International de Métrologie (VIM), document accessible de façon libre
et gratuite depuis 2008 sous sa forme mise à jour (aujourd’hui, la
version disponible est JCGM 200 : 2012) sur le site internet du Bureau
International des Poids et Mesures (www.bipm.org). En l’occurrence,
l’exactitude y est définie comme « l’étroitesse de l’accord entre une

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valeur mesurée et une valeur vraie du mesurande ». Il ne s’agit pas d’un
concept quantitatif et l’exactitude ne peut donc pas être exprimée
numériquement. Elle est liée à la justesse et à la fidélité du mesurage
mais ne doit pas être confondue avec elles. Comme le laboratoire doit
démontrer que l’exactitude requise est obtenue, il faut « transformer »
cette exigence externe qualitative en exigence interne quantitative. Ceci
ne peut être réalisé que par une analyse du besoin relatif aux essais ou
aux étalonnages que le laboratoire effectue. En effet, un même
équipement peut dans de nombreux cas avoir plusieurs utilisations qui
nécessitent des performances différentes. C’est bien à partir de
l’utilisation par le laboratoire de cet équipement que pourront être
déterminées les exigences correspondantes de performance, entre autres
de justesse et de fidélité. Le laboratoire devra alors apporter la preuve
que ces spécifications sont bien respectées dans les conditions normales
de mesure.
D’un point de vue documentaire, on peut facilement imaginer que
l’inventaire dont il est question au paragraphe précédent soit complété par
deux colonnes, l’une comportant la référence aux spécifications
pertinentes, l’autre une référence au(x) document(s) de preuve de la
conformité à ces spécifications.
Un programme d’étalonnage est un système de planification permettant
de gérer les dates d’étalonnage prévues des équipements afin qu’aucun
dépassement ne soit constaté. Il se pose donc clairement ici la question
des périodicités et de leur détermination. Trop de laboratoires fixent des
périodicités de façon arbitraire notamment basées sur des contrats de
maintenance / vérification / étalonnage proposés par les fournisseurs de
matériels. Il est pourtant évident que selon la fréquence d’utilisation de
l’équipement, les conditions d’environnement, la nature des essais ou
étalonnages réalisés, ..., les périodicités de contrôle, de vérification ou
d’étalonnage doivent être adaptées. C’est d’ailleurs un sujet qui fait
l’objet de publications de plus en plus nombreuses (ILAC G24 par
exemple).
La mise en service (et la remise en service) telle qu’elle est exprimée
dans ce paragraphe est la donnée de sortie des opérations d’étalonnage
et/ou de vérification. Ceci implique que l’autorité désignée pour valider
ces opérations doit confirmer à leur issue que l’on peut ou non (re)mettre
en service l’équipement concerné. Autrement dit, lorsque le laboratoire
réalise ou fait réaliser un étalonnage ou une vérification, il ne

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suffit pas, comme on le constate souvent, de soigneusement ranger le
document dans une pochette et de l’oublier dans un classeur mais bien
au contraire d’analyser les résultats obtenus et de s’assurer qu’ils
correspondent ou non à ce qui est attendu, voire éventuellement de
prendre en compte une correction d’étalonnage. Une conclusion sur les
actions à conduire validée par l’autorité compétente désignée doit être
enregistrée.
L’étendue des contrôles à réaliser avant utilisation n’est évidemment
pas spécifiée par la norme mais le laboratoire devra les spécifier afin de
maîtriser les biais, les dérives ou autres phénomènes statistiquement
inacceptables. L’utilisation de cartes de contrôle pourra pour se faire
être d’une aide indéniable. Le lecteur intéressé pourra faire des
recherches sur une expérience appelée « The Deming’s funnel
experiment » et qui donne de bonnes pistes sur ... ce qu’il ne faut pas
faire !
Paragraphe 5.5.3 :
Application de la méthode PIEM :
Autorisation du personnel pour l’utilisation des
I EI
équipements
Mise à disposition d’instructions d’utilisation et
I EI
d’entretien

Explications :
Nous avons déjà abordé l’aspect qualification / autorisation au titre du
paragraphe 5.2.5. Rappelons ici qu’il est imprudent d’autoriser plus de
personnes qualifiées que nécessaire dans la mesure où cette
autorisation doit être entretenue, maintenue et qu’elle ne peut l’être que
si la personne concernée a effectué un certain nombre d’opérations
pendant une durée prédéterminée ce qui s’avère le plus souvent
extrêmement difficile à gérer.
La seconde exigence de ce paragraphe concerne la mise à disposition
d’instructions d’utilisation et d’entretien. Soulignons que la norme
n’impose pas l’établissement d’instructions internes puisque celles-ci
peuvent très bien être celles fournies par le fabricant. Il convient
cependant de s’assurer que l’information soit facilement accessible non
seulement par sa position à proximité de l’équipement mais aussi au

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niveau du volume – il est d’autant plus difficile de trouver une information
que le nombre de pages consultables est important – que de la langue
utilisée et de la qualité de la traduction. Une interaction avec le
paragraphe 4.2 de la norme doit être notée. Les explications concernant
ce paragraphe nous avaient permis de montrer qu’il n’est nécessaire
d’établir des instructions de façon systématique sous certaines conditions
de qualification des utilisateurs.
Paragraphe 5.5.4 :
Application de la méthode PIEM :
Identification des équipements I EI

Explications :
L’exigence de traçabilité se traduit par une obligation d’identification
aussi fine que possible. La norme parle ainsi des « éléments
d’équipements ». Il faut comprendre ici tout élément interchangeable ou
remplaçable par l’utilisateur. L’usage veut que l’on attribue à un système
de mesure une codification et que les éléments constitutifs portent ce
même code associé à un sous-code spécifique. Le dossier de l’appareil
regroupant cet ensemble permet de connaître la composition réelle
effective à un instant déterminé de la vie du matériel dans le laboratoire
et l’ensemble des évènements qui se sont produits sur ce système de
mesure.
L’utilisation du numéro de série comme méthodologie de codification doit
a priori être évitée dans la mesure où elle n’assure pas que deux numéros
provenant de deux fabricants différents ne puissent pas être identiques.
Même si cette éventualité est statistiquement peu probable, l’expérience
montre que sa fréquence est loin d’être nulle.
Enfin, l’utilisation d’un numéro d’enregistrement comptable du matériel
n’est pas forcément satisfaisant non plus. En effet, la définition comptable
d’un matériel est celle d’un investissement alors que celle que nous
entendons ici est métrologique ou « significative pour le résultat ». Il
existe cependant dans les laboratoires des achats de matériel qui peuvent
être considérés comme hors investissement en raison de leur prix par
exemple mais qui doivent être considérés comme des équipements au
sens de la norme. L’absence de numéro comptable rend alors cette
approche inapplicable.

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Paragraphe 5.5.5 :
Application de la méthode PIEM :
Etablissement d’un dossier matériel I
Identité de l’équipement EE
Nom du fabricant EE
Identification de type EE
Numéro de série ou autre identification unique EE
Résultats de vérification de conformité aux
spécifications EE
Emplacement, le cas échéant EE
Instructions du fabricant EE
Dates, résultats et copies des certificats EE
Date prévue du prochain étalonnage EE
Plan de maintenance EE
Entretien effectué EE
Dégâts, ... et réparations EE

Explications :
Que ce soit des documents papier ou une base de données
informatiques, des champs obligatoires tels qu’exigés par la norme
doivent être prévus... et remplis !
On peut d’ailleurs séparer l’ensemble de ces informations en quatre
types :
1- La carte d’identité du matériel : elle contient les éléments
invariables tels que le nom du fabricant ou l’identification du type
2- Le carnet de vie : il permet d’enregistrer les évènements
normaux de contrôle de conformité tels que les vérifications
métrologiques ou les cartes de contrôle.
3- Le carnet de santé : il est le support d’enregistrement des
évènements de maintenance préventive.
4- Le carnet de réparation : il autorise la formalisation des
évènements de maintenance curative ou palliative.

L’intérêt de séparer les deux derniers types n’apparaît pas de façon


évidente. Pourtant, une maintenance préventive peut toujours être, sous
certaines conditions de traçabilité, avancée ou repoussée puisque
l’équipement fonctionne par exemple pour répondre à un besoin critique
exceptionnel d’un client. Ce n’est bien sûr pas le cas pour une

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maintenance curative puisque dans ce cas l’appareil est en panne ou en
tout cas hors d’usage. Par ailleurs, durant la vie de l’équipement, il est
possible d’établir un indicateur de taux d’indisponibilité (rapport du
nombre d’heures d’impossibilité d’utilisation au nombre d’heures total de
présence de l’équipement) qui, s’il augmente de façon trop importante,
doit permettre de se poser la question de son remplacement ou, en tout
cas, de la pertinence d’une nième réparation. Ce quatrième point pourra
également être utilisé lors du renouvellement de l’équipement en
identifiant les points faibles de celui qui vient d’être réformé et en
examinant les améliorations apportées par les fabricants sur ce type de
points faibles.
Comme on le constate, il faut toujours essayer de donner une valeur
ajoutée à la mise en place de documents sans se contenter d’une stricte
réponse aux exigences qui ne fait qu’alourdir la gestion du laboratoire et
le travail des techniciens.
Paragraphe 5.5.6 :
Application de la méthode PIEM :
Manutention des instruments de mesure P EI
Transport des instruments de mesure P EI
Stockage des instruments de mesure P EI
Utilisation des instruments de mesure P EI
Maintenance planifiée des instruments de mesure P EI

Explications :
Les exigences de procédures ont été séparées dans le tableau ci-
dessus pour que, selon les activités de chaque laboratoire, on puisse
aisément distinguer ce qui est applicable de ce qui ne l’est pas. Il
convient de bien comprendre que ce paragraphe n’est pas une
répétition des différents paragraphes précédents que l’on retrouverait
de façon condensée ici. En effet, la norme exige bien là des
procédures c’est-àdire des réponses aux questions « qui fait quoi ? »
alors que jusqu’à présent la norme exigeait partout des réponses à la
question « comment ? ».

Hali 2014 Check-list 17025 Page 116


Paragraphe 5.5.7 :
Application de la méthode PIEM :
Mise hors service d’un équipement douteux EI M
Isolement ou étiquetage ou marquage I EI
Examen de la défaillance sur les résultats
antérieurs I EI
Mise en œuvre de la procédure de maîtrise des
EI M
travaux non conformes

Explications :
Le processus de traitement d’un équipement qui ne donne pas des
résultats satisfaisants est clair et peut être résumé en quatre étapes
chronologiques :

1- Empêcher l’utilisation non intentionnelle de l’équipement.


2- Enregistrer et gérer la non-conformité en s’appuyant sur la
procédure liée au paragraphe 4.9.
3- Examiner l’effet du problème sur les résultats antérieurs.
4- Mener des actions de remise en conformité (réparation) afin de
remettre en service l’équipement.
Une réflexion un peu plus approfondie montre que si ces résultats
douteux ont été obtenus lors d’une opération périodique (contrôle,
vérification,...), il convient de systématiser une revue de périodicité afin
d’en envisager la réduction. On peut en effet facilement imaginer qu’il
s’agit d’une dégradation qui n’est peut-être pas passagère et qu’une
surveillance accentuée est nécessaire. On voit bien là que la norme
offre – et ce n’est ici qu’un exemple que l’on pourrait réitérer à de
nombreuses reprises dans ce texte – un niveau minimal d’exigences.
Exprimé autrement, la norme n’impose pas l’excellence mais un seuil
raisonnable à partir duquel le laboratoire pourra améliorer de façon
sensible son management à condition de ne pas se contenter de
répondre aux exigences de la norme.

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Paragraphe 5.5.8 :
Application de la méthode PIEM :
Etiquetage, codage ou identification du statut
I EI
d’étalonnage
Indication de la date d’étalonnage et de la date ou
I EI
des critères de prochain étalonnage

Explications :
L’objectif est de permettre à l’utilisateur une vérification visuelle
immédiate du statut d’étalonnage de l’équipement sans l’obliger à
accéder à des documents d’enregistrement qui compliqueraient sa tâche.
Bien entendu, pour chaque matériel nécessitant un étalonnage à chaque
utilisation, cette seule information sera suffisante. La périodicité de
réétalonnage n’étant par ailleurs pas forcément une durée (semaine,
mois, ...), mais parfois un nombre d’essais ou tout autre critère technique
(par exemple un résultat de contrôle conforme mais statistiquement
douteux au sein d’une carte de contrôle), c’est ce critère ou une
combinaison de ceux-ci qui devra être inscrit sur l’équipement. Le
codage auquel la norme fait allusion peut par exemple être un code
couleur signifiant qu’un étalonnage doit être réalisé chaque début de
semaine. Dans ce cas, des responsabilités claires doivent être définies
dans la mesure où le code n’indique que le critère et non pas si oui ou
non l’opération a effectivement été réalisée.
Paragraphe 5.5.9 :
Application de la méthode PIEM :
Vérification de l’état de fonctionnement des
équipements « hors contrôle » I EI
Vérification du statut d’étalonnage des
I EI
équipements « hors contrôle »

Explications :
La remise en service d’un équipement qui a échappé au contrôle du
laboratoire ne peut pas être moins rigoureuse qu’une mise en service
initiale. Ce peut être le cas lors d’une opération de maintenance, qu’elle
ait été réalisée dans le laboratoire ou à l’extérieur. Il ne s’agit pas de

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mettre en doute la compétence des personnes ayant réalisé cette
opération, il s’agit seulement de s’assurer qu’aucune modification,
intentionnelle ou non, n’a pas affecté l’étalonnage de l’équipement.
Cela implique que d’une manière ou d’une autre, si le laboratoire peut
prévoir que l’équipement va échapper à son contrôle par exemple en
raison d’une maintenance programmée, il doit être prévu une vérification
métrologique AVANT cette opération afin de pouvoir effectivement mettre
en cause si nécessaire la maintenance et éviter de se poser des
questions inutiles sur les résultats antérieurs (cf. § 5.5.7).
Paragraphe 5.5.10 :
Application de la méthode PIEM :
Vérifications intermédiaires P EI

Explications :
L’organisation des vérifications intermédiaires est une opération
fondamentale puisque c’est elle qui va permettre entre autres
d’optimiser les intervalles d’étalonnage. Le laboratoire devrait même,
lorsque cela est possible, identifier des « niveaux » de vérification
différents :
- Très rapide, très simple, très fréquent, fait par l’utilisateur
jusqu’à
- Long, difficile, assez peu fréquent, réalisé par un spécialiste
On le voit, ce qui est très fréquent est très rapide alors que ce qui est plus
long est peu fréquent. Dans la mesure du possible, on essaiera de faire
des vérifications très fréquentes sur les éléments les plus critiques de la
mesure qui ne sont d’ailleurs pas forcément les plus courants.
Par exemple, si l’objectif de la mesure est un suivi de production, ce qui
nous intéresse c’est la fidélité de la mesure et l’absence de dérive de
l’instrument, la justesse (donc la valeur vraie de la mesure) n’ayant alors
que peu d’importance.

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Paragraphe 5.5.11 :
Application de la méthode PIEM :
Mise à jour des copies des facteurs de correction. P EI

Explications :
Rappelons la définition de l’étalonnage (VIM – JCGM 200 : 2012) :
« Opération qui, dans des conditions spécifiées, établit en une première
étape une relation entre les valeurs et les incertitudes de mesure
associées qui sont fournies par des étalons et les indications
correspondantes avec les incertitudes associées, puis utilise en une
seconde étape cette information pour établir une relation permettant
d'obtenir un résultat de mesure à partir d'une indication.
La deuxième partie de cette définition indique bien que l’objectif est
d’établir une relation permettant d’obtenir un résultat à partir d’une
indication. Dans certains cas, cette relation peut être une simple
correction (+0,25°C, par exemple), dans d’autres ca s, un ensemble de
facteurs de correction. Le résultat d’un étalonnage (certificat) ne doit donc
pas être consciencieusement rangé mais bien pris en compte et analysé,
et les données qu’il contient doivent être prises en compte, si nécessaire,
pour les calculs

Paragraphe 5.5.12 :
Application de la méthode PIEM :
Protection des équipements contre des
« déréglages » I EI

Explications :
Le mot « réglage » a disparu du vocabulaire international de métrologie
dans sa version française sauf dans l’expression « réglage de zéro ».
D’ailleurs, le vocabulaire anglais faisait à peine la différence avec le mot
« ajustage », les vocables utilisés en anglais étant alors « user
adjustement » et « adjustement » pour respectivement « réglage » et «
ajustage ».

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Il s’agit ici d’empêcher que, de façon non intentionnelle, des actions
indues soient réalisées et conduisent à des résultats non satisfaisants.
Par exemple, les boutons de réglage des enceintes climatiques doivent
être protégés contre toute manipulation accidentelle.

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4.3.21 Le paragraphe 5.6 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 5.6.1 :
Application de la méthode PIEM :
Etalonnage avant mise en service EI M
Etalonnage des équipements P EE

Explications :
Pour ce qui concerne les mesurages principaux, c’est-à-dire ceux qui
influent directement sur le résultat de l’essai, l’exigence est évidente.
Le problème devient beaucoup moins simple lorsqu’un mesurage réalisé
n’a pas a priori une incidence directe. C’est le cas de la surveillance de
conditions d’environnement (température ou humidité des locaux) par
exemple pour laquelle la question est souvent posée de savoir si ces
mesurages doivent ou non être étalonnés. La réponse à cette question
réside dans le degré d’influence de cette composante sur le résultat de
l’essai ou de l’étalonnage.
Une étude de robustesse doit donc être réalisée sur ces mesurages
annexes afin de déterminer si les résultats dépendent ou non de ces
mesurages annexes. Les résultats de cette étude peuvent donc être de
deux types :
- La méthode est robuste (les résultats ne sont pas influencés par des
variations raisonnables du paramètre modifié) – il n’est pas
nécessaire de maîtriser ce paramètre
- La méthode n’est pas robuste (les résultats sont influencés par des
variations du paramètre modifié). Si une optimisation
complémentaire ne permet pas de la rendre robuste, il convient
d’évaluer le degré d’influence de ce paramètre sur le résultat et
d’en déduire :
1. Des limites de variation acceptables de ce paramètre (par
exemple, une température ambiante de ±2°C)
2. Le moyen de suivi à mettre en place (un contrôle en
continu de la température ambiante)
3. Les moyens et méthodes d’étalonnage du moyen de
mesure correspondant (étalonnage de la sonde avec une
périodicité P et une incertitude type de ±0,2°C)

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Paragraphe 5.6.2 :
Application de la méthode PIEM :
Conception et gestion du programme
I EI
d’étalonnage
Recours à des services d’étalonnage externe I EI
Contenu des certificats d’étalonnage externe EE M
Etalonnage dans le cas d’une impossibilité de
I EI
raccordement au système d’unités SI
Participation à des essais d’intercomparaison I EI
Maîtrise des équipements dont l’incertitude
contribue peu à l’incertitude finale EI M
Choix et utilisation des moyens de traçabilité en
I EI
cas d’impossibilité de raccordement au SI

Explications :
Ce paragraphe est l’un des seuls (avec le paragraphe 5.10) à avoir des
exigences différentes pour les laboratoires d’essais et les laboratoires
d’étalonnage. Certes, chacun de ces deux types de laboratoire doivent
assurer la traçabilité aux unités du système international mais les
laboratoires d’essais vont s’appuyer sur les services des laboratoires
d’étalonnage alors que ces derniers ont en charge la traçabilité aux
étalons nationaux ou internationaux (cf. figure 21)

Hali 2014 Check-list 17025 Page 123


les laboratoires
d'essais achètent
des services
d'étalonnage

Figure 21 : vision globale de la traçabilité

Ce paragraphe a aussi la particularité d’être très riche en informations,


non seulement au travers de nombreuses notes mais aussi au sein du
texte lui-même (cf. par exemple le 5.6.2.1.1). Si elles ne sont pas
normatives et ne contiennent donc pas d’exigences, elles n’en sont pas
moins intéressantes et rendent cette partie plus compréhensible.

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Paragraphe 5.6.3 :
Application de la méthode PIEM :
Etalonnage des étalons de référence P EE
Choix de l’organisme d’étalonnage des étalons de
I EI
référence
Utilisation des étalons de référence I EI
Etalonnage des étalons de référence avant et
I EI
après ajustage
Traçabilité des matériaux de référence aux unités
I EI
SI ou à des MRC
Vérification des matériaux de référence internes I EI
Vérification intermédiaires P EE
Manutention des étalons de référence et
P EI
matériaux de référence
Transport des étalons de référence et matériaux
P EI
de référence
Stockage des étalons de référence et matériaux
P EI
de référence
Utilisation des étalons de référence et matériaux
P EI
de référence

Explications :
Les deux enregistrements explicites de ce paragraphe sont le
programme d’étalonnage des étalons de référence et le calendrier des
vérifications intermédiaires. Bien entendu, ces deux éléments sont des
documents prévisionnels et il est fondamental que le laboratoire soit
capable de démontrer que ce qui a été fait est conforme à ce qui avait
été prévu.
Cette partie citant à de nombreuses reprises la terminologie « étalons de
référence », il est important d’en rappeler la définition (5.6 du document
JCGM 200 : 2012) :
« étalon conçu pour l'étalonnage d'autres étalons de grandeurs de même
nature dans une organisation donnée ou en un lieu donné »

Hali 2014 Check-list 17025 Page 125


Comme on le constate, la définition du vocabulaire international de
métrologie, tout comme la norme ISO 17025, imposent de n’utiliser les
étalons de référence que pour des opérations d’étalonnage, la norme ISO
17025 modérant cette exigence en précisant « sauf si l’on peut démontrer
que leur performance en tant qu’étalons de référence ne serait pas
invalidée ». Cette limitation, même si elle ouvre une porte à l’utilisation de
ces étalons par exemple pour réaliser des vérifications, est très rarement
utilisable puisque la démonstration qu’impose la norme est a priori et non
pas basée sur des résultats c’est-à-dire a posteriori.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 126


4.3.22 Le paragraphe 5.7 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 5.7.1 :
Application de la méthode PIEM :
Echantillonnage P
Plans d’échantillonnage EE
Disponibilité des procédures et plans
I EI
d’échantillonnage sur le lieu d’échantillonnage
Construction des plans d’échantillonnage sur des
I EI
bases statistiques
Prise en compte des facteurs d’influence sur le
I EI
procédé d’échantillonnage

Explications :
Vaste et délicat problème que celui de l’échantillonnage ! Dans un
certain nombre de cas, il existe des normes sur l’échantillonnage
incluant parfois la stratégie à adopter (prélèvement d’air dans les lieux
de travail, par exemple). Parfois, des guides professionnels basés sur
l’expérience font foi. Pour tous les autres cas, des normes statistiques
peuvent s’appliquer. La difficulté reste que le client est probablement
celui qui connaît le mieux le lieu d’échantillonnage et un dialogue doit
s’instaurer entre le client et le laboratoire afin de parfaitement
comprendre son besoin. Il sera alors plus facile d’associer cette
connaissance acquise avec de bonnes pratiques professionnelles.
Il convient cependant qu’un haut de niveau de confiance s’établisse entre
le client et le laboratoire. Imaginons par exemple qu’un client demande de
faire une analyse de quantité de poussières de bois dans l’air d’un atelier
de menuiserie. Si le prélèvement est fait alors qu’il n’est réalisé que du
ponçage ou que du rabotage, les résultats seront différents. Et il suffit
donc, selon l’objectif du demandeur, de faire réaliser l’échantillonnage au
moment « adéquat » pour fausser le résultat quelles que soient les
bonnes pratiques utilisées par le préleveur.
Si une analyse préalable de l’activité de l’atelier avait été faite
préalablement en relation avec les différents responsables et personnes
concernées (ouvriers, chef d’atelier, représentant du personnel, médecin
du travail, ...), le prélèvement pourra être représentatif.

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Il convient également que les facteurs environnementaux aient été bien
identifiés. Des limites doivent même bien souvent être fixées (température
ou humidité ambiante, par exemple) afin que le résultat ne soit pas
erroné. Le préleveur devra donc être muni de tous les matériels
nécessaires aux mesures ambiantes, ceux-ci devant bien sûr être
étalonnés à un niveau satisfaisant.
L’autorité et la responsabilité d’arrêter le prélèvement devront lui être
explicitement déléguées puisque le paragraphe 4.9 dit qu’en cas de non-
conformité, elles doivent être désignées.
On le constate, ce qui est parfois considéré par le client comme un
simple service peut induire la mise en œuvre de moyens considérables
qu’il est parfois difficile de justifier financièrement tant cela lui paraît
simple.
On comprend aussi pourquoi la norme impose dans les rapports une
mention indiquant que les résultats ne se rapportent qu’à l’échantillon, la
qualité du prélèvement effectué par le client pouvant avoir une influence
considérable sur l’interprétation qui sera faite à partir du résultat fourni.
Paragraphe 5.7.2 :
Application de la méthode PIEM :
Traitement des écarts (par rapport à la procédure EE
I
d’échantillonnage) exigés par le client EE
Communication au personnel concerné des écarts
I EI
exigés par le client

Explications :
La difficulté de l’exigence est multiple. Il y a, bien sûr, la traçabilité elle-
même des écarts demandés par le client qui ne doit jamais faire défaut
afin que le rapport ou le certificat final n’omette aucune information sur
ces relevés dus à une demande spécifique. Mais il y a aussi la difficulté
à bien communiquer l’information à toute personne concernée. Dans le
contexte présent, le préleveur est éloigné du laboratoire et la demande
du client peut donc se faire au laboratoire ou sur le lieu de prélèvement.
Si la demande arrive au laboratoire durant le prélèvement, comment
assure-t-on la transmission de l’information vers le préleveur et
comment s’assure-t-on que cette modification est bien comprise et prise
en compte ? Et si la demande arrive par l’intermédiaire du client

Hali 2014 Check-list 17025 Page 128


directement au préleveur sur le lieu de prélèvement, comment celui-ci
assure-t-il la revue de contrat ? En a-t-il les compétences ? L’autorité ?
Quelle procédure doit-il respecter ? La connaît-il ? La maîtrise-t-il ?
Comme l’enregistre-t-il ? Autant de questions auxquelles le laboratoire
doit répondre avant de s’engager dans une telle activité « à risque », en
tout cas du point de vue de son management.
Paragraphe 5.7.3 :
Application de la méthode PIEM :
Enregistrements des données et opérations
P
d’échantillonnage EE
Contenu de ces enregistrements

Explications :
Il ne peut pas y avoir plus explicite que ces exigences
d’enregistrements ! Rien à ajouter de particulier sinon que le système
devrait comporter un formulaire qui permettra de n’oublier aucune des
informations requises.

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4.3.23 Le paragraphe 5.8 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 5.8.1 :
Application de la méthode PIEM :
Transport des objets d’essai ou d’étalonnage P EI
Réception des objets d’essai ou d’étalonnage P EI
Manutention des objets d’essai ou d’étalonnage P EI
Protection des objets d’essai ou d’étalonnage P EI
Stockage des objets d’essai ou d’étalonnage P EI
Conservation des objets d’essai ou d’étalonnage P EI
Elimination des objets d’essai ou d’étalonnage P EI
Protection de l’intégrité des objets d’essai ou
I EI
d’étalonnage
Protection des intérêts du laboratoire et du client I EI

Explications :
Ces procédures concernent bien entendu tous les laboratoires
d’étalonnages puisqu’ils travaillent avec les équipements de leurs clients.
C’est cependant également le cas de nombreux laboratoires qui
procèdent à des essais (essais électriques d’équipements domestiques,
essais mécaniques de matériaux métalliques, ...). Les laboratoires
d’analyses ne doivent cependant pas négliger ces exigences même s’il y
a un effort intellectuel d’interprétation des mots utilisés par la norme. On
parlera en effet par exemple plus volontiers de « manipulation de
l’échantillon » que de « manutention de l’objet » mais il s’avère que dans
certains domaines, en particulier en microbiologie alimentaire, la «
protection de l’intégrité » de l’échantillon prend tout son sens.
La protection des intérêts du laboratoire et du client concerne
notamment le niveau de responsabilité et d’engagement en cas de
dégradation. Des assurances peuvent être contractées à cet effet mais
par anticipation une clarification des responsabilités respectives devrait
être établie par contrat et revue comme cela est prévu par la norme au
paragraphe 4.4. Le laboratoire devrait en particulier évaluer les risques
de dégradation, voire de perte, de l’objet lorsque le produit est sous sa
responsabilité pendant la phase de transport qui est évidemment une
phase critique.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 130


Paragraphe 5.8.2 :
Application de la méthode PIEM :
Etablissement d’un système d’identification des
I EE
objets d’essai ou d’étalonnage
Conservation de l’identification des objets I EI
Conception et gestion du système d’identification EI M
Méthodologie de subdivision en groupes d’objets I EI
Transfert d’objets à l’intérieur ou hors du
I EI
laboratoire

Explications :
Il s’agit d’assurer la traçabilité physique et documentaire des objets au
sein du laboratoire. Il convient de trouver le meilleur compromis entre
un système simpliste qui n’apporte pas de réelle valeur ajoutée si ce
n’est celle d’avoir des numéros d’échantillons ou d’objets et un système
trop complexe qui présentera des risques d’erreur dans les éventuelles
recopies de cette codification. Les laboratoires les mieux dotés
disposent d’un système de gestion de l’information – Laboratory
Information Management System (LIMS) – et d’identification par codes-
barres qui limitent au minimum ce type de risque mais dont la
conception est un problème difficile – le logiciel doit être adapté aux
besoins du laboratoire – dont la validation est délicate et qui nécessite
des procédures de sauvegarde sérieuses afin d’éviter la perte
d’information.
Un audit interne dit « de traçabilité amont » devrait pouvoir permettre de
faire ressortir les faiblesses du système : difficulté à retrouver
l’information, méthodes de classement approximatives ou inappropriées,
etc. rappelons que ce type d’audit consiste à partir d’un document fourni
au client (rapport d’essai, certificat d’étalonnage, ...) et à essayer de
retrouver toutes les informations ayant permis d’établir ce document
jusqu’à la demande client. Cette méthode n’est efficace que si l’auditeur
prend bien soin de s’assurer que tous les documents qui lui sont
présentés sont bien liés entre eux par une méthodologie rigoureuse tant
sur le plan documentaire que sur la traçabilité des échantillons ou objets
concernés. La tendance naturelle est en effet de ne s’intéresser qu’au
résultat d’essai alors que la qualification du personnel, l’étalonnage des
équipements, la maîtrise des conditions ambiantes, la validité des

Hali 2014 Check-list 17025 Page 131


consommables utilisés, la méthode mise en œuvre, ... au moment précis
de la réalisation de l’essai, de l’analyse ou de l’étalonnage sont
évidemment des éléments fondamentaux.
Paragraphe 5.8.3 :
Application de la méthode PIEM :
Enregistrement des anomalies ou écarts à la
I EE
réception de l’objet d’essai ou d’étalonnage
Consultation du client en cas de doute I EE

Explications :
Les laboratoires fournissent à leur client soit de manière individualisée,
soit de manière globale à l’aide d’une sorte de catalogue les critères de
réception des échantillons ou objets. Par exemple, pour un laboratoire de
chimie, la quantité d’échantillon, la nature de son emballage, les
conditions de maintien de son intégrité doivent être précisées alors que
pour les laboratoires d’étalonnage ces critères porteront plutôt sur la
nature de la protection de l’objet à étalonner.
Le laboratoire doit à réception disposer de modalités de vérification de
ces critères et enregistrer ces écarts.
Mais ce paragraphe porte aussi sur la documentation associée. On a là
une de ces fameuses interactions de la norme ISO 17025 : la revue de
contrat a dû permettre de spécifier les essais et étalonnages qui devront
être réalisés. On se trouve désormais dans la phase concrète pendant
laquelle la mise en œuvre du contrat débute et où le laboratoire reçoit les
échantillons ou les objets. Sont-ils conformes à ce qui était attendu ? Telle
est la question que pose la norme ISO 17025 et à laquelle le laboratoire
doit répondre. Le type même de question que peut poser l’évaluateur est :
« comment pouvez-vous prouver que l’échantillon et la demande initiale
sont en adéquation ? ». La mauvaise réponse serait : « parce qu’il n’y a
pas d’anomalie enregistrée » puisque cette réponse n’apporte pas la
preuve que le contrôle à réception demande / objet a été réalisé et a
permis de déclarer la conformité.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 132


Paragraphe 5.8.4 :
Application de la méthode PIEM :
Prévention de la détérioration ou de la perte des
P EI
objets soumis à essais ou étalonnages
Respect des instructions de manutention EI M
Maîtrise et surveillance des conditions ambiantes
I EE
lors du stockage et du conditionnement d’objets
Modalités de mise en sécurité d’objets soumis
I EI
à essais

Explications :
La réception puis le stockage des objets soumis à essais ou à
étalonnages doivent faire l’objet de dispositions appropriées permettant
de conserver leur intégrité. On peut facilement imaginer deux processus
strictement parallèles, l’un administratif débutant à la revue de contrat et
s’achevant par l’envoi du rapport au client, l’autre technique partant de la
réception des objets et s’achevant, après essais ou étalonnages, par leur
stockage au sein du laboratoire ou leur renvoi au client. C’est bien
entendu de ce second processus dont il s’agit ici, dans sa toute première
partie, précédant les essais ou étalonnages.
Comme dans de nombreux autres paragraphes, on constate une
interaction entre deux processus :
- il faut maîtriser les conditions ambiantes pour ne pas invalider les
résultats (5.3.1)
- le stockage et le conditionnement d’objets doit faire l’objet d’une
surveillance des conditions ambiantes

Hali 2014 Check-list 17025 Page 133


4.3.24 Le paragraphe 5.9 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 5.9.1 :
Application de la méthode PIEM :
Surveillance de la validité des essais et des
étalonnages P EE
Détection des tendances I EI
Utilisation de techniques statistiques, si possible I EI
Planification et revue de la surveillance I EI

Explications :
Voilà une belle preuve que l’assurance qualité ne représente qu’une
partie du management de la qualité. Pour schématiser, on se trouve face
à 25 paragraphes d’exigences dans la norme (15 concernant le
management, 10 – incluant celui-ci – traitant les aspects techniques) dont
un seul traite donc de l’assurance qualité.
Cette assurance de la qualité est obtenue par l’intermédiaire d’un
faisceau d’éléments dont la norme propose (c’est le verbe « pouvoir » qui
est utilisé ici) une liste de moyens non exhaustifs (expression « sans s’y
limiter »).
C’est cependant l’une des seules fois que la norme propose effectivement
quelques solutions très concrètes (sans rentrer dans le détail bien sûr).
On pourra ainsi entre autres s’appuyer sur des cartes de contrôle (voir la
partie suivante pour plus de détails) ou les résultats des essais
d’intercomparaison.
Mais, et cela est fondamental, il convient d’une part de planifier cette
surveillance et d’en faire la revue. Concrètement, cela doit se traduire par
des méthodologies de contrôles de la qualité prédéfinies (placer un
échantillon de contrôle toutes les dix analyses, par exemple) et surtout
par un examen régulier de leur pertinence. Deux exemples sont
extrêmement significatifs en la matière.
Beaucoup de laboratoires (c’est une exigence de l’organisme
d’accréditation) participent à des campagnes d’intercomparaison. Ils
souhaitent, et c’est bien légitime, obtenir des résultats satisfaisants lors de
ces essais. Pour ce faire, et ça ne leur paraît pas le moins du monde

Hali 2014 Check-list 17025 Page 134


être une tricherie, l’échantillon est testé à plusieurs reprises (lorsque
cela est possible) par plusieurs techniciens différents, éventuellement
avec des méthodes différentes... L’objectif de l’essai est complètement
biaisé puisqu’il s’agit de savoir si dans des conditions habituelles
d’analyse ou d’essais, le résultat est satisfaisant ! Il faudrait en fait que
l’échantillon puisse être inséré dans le planning exactement comme s’il
s’agissait d’un échantillon client « classique » et que ce soit ce résultat
qui soit fourni. Que le laboratoire en profite alors pour réaliser d’autres
essais, par exemple à l’aide d’une méthode alternative en vue d’en faire
un des éléments de sa validation ne peut être considéré que comme
excellent puisqu’on possédera à l’issue de la campagne une valeur «
reconnue » même s’il ne s’agit pas d’une valeur de référence au sens
strict. Le second exemple significatif concerne le cas où le laboratoire
connaît, d’une manière ou d’une autre, les limites à l’intérieur desquelles
le résultat est susceptible de se trouver. Le laboratoire de contrôle
qualité d’une usine, celui qui contrôle régulièrement la qualité d’un
réseau d’eau potable sont dans cette configuration. Et on trouve
régulièrement une instruction dans ces laboratoires expliquant ce qu’il
faut faire, avec force détails, lorsque le résultat est hors spécifications :
réanalyse, analyse par un autre opérateur, tout y passe ! C’est un peu
comme si on faisait une infinité d’analyses jusqu’à trouver un résultat
permettant d’affirmer la conformité du produit, ce qui finit statistiquement
toujours par arriver. Et pourquoi ne fait-on pas exactement la même
chose pour un résultat qui permettrait d’annoncer la conformité ? On
finirait bien par trouver un résultat permettant de prouver la non-
conformité ! Il s’agit certes d’un raisonnement par l’absurde mais
l’objectif était de montrer ici qu’il faut équilibrer les contrôles qualité : si
un résultat « mauvais » finit par être déclaré « bon », pourquoi l’inverse
ne serait-il pas vrai ?
Paragraphe 5.9.2 :
Application de la méthode PIEM :
Analyse des données de maîtrise de la qualité I EI
Programmation d’action en cas d’écart I EI

Explications :
Dans la plupart des cas, les laboratoires analysent les données de
contrôle qualité lorsqu’elles sont recueillies au cours de l’analyse comme

Hali 2014 Check-list 17025 Page 135


étant des données individualisées indépendantes. Elles peuvent
cependant être riches d’information lorsqu’elles sont examinées selon leur
évolution dans le temps. A titre d’exemple, un contrôle de calibrage peut
être analysé (cela dépend bien sûr de la méthode d’essai utilisé) en
donnée de résultat permettant de vérifier le calibrage effectué ou en
donnée brute permettant d’assurer que la sensibilité de la méthode n’a
pas varié. Il convient d’essayer de profiter du fait que les appareils
modernes enregistrent une quantité de données très importante qu’il
serait parfois, sous réserve de bien les sélectionner, intéressant
d’exploiter. Nous sommes clairement ici dans le préventif ce qui demande
souvent un peu d’inventivité et de réflexion.
Par ailleurs, ces données doivent faire l’objet d’une analyse donc d’un
enregistrement correspondant.
C’est donc aussi le cas pour les résultats des essais d’intercomparaison.
En plus du rapport externe émis par l’organisme gestionnaire du circuit,
un rapport interne doit systématiquement être établi. Et cela même si tous
les résultats obtenus sont satisfaisants. La participation sur le long terme
à un même circuit peut révéler, si on établit une carte de contrôle, un z-
score systématiquement positif ou négatif preuve d’un biais de mesure
alors que l’analyse d’un résultat unique ne permet évidemment pas
d’aboutir à la même conclusion. De la même façon, un échec à un circuit
d’intercomparaison doit conduire à un examen dont la conclusion peut
remettre en cause des séries entières d’essais pouvant aller jusqu’à
devoir prévenir certains clients quant à la qualité douteuse de résultats qui
leur ont été communiqués par le passé.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 136


4.3.25 Le paragraphe 5.10 de la norme ISO 17025:2005

Paragraphe 5.10.1 :
Application de la méthode PIEM :
Modalités de compte-rendu des résultats I EE
Contenu requis par le client EE
Contenu requis par la méthode EE
Rapport simplifié pour des clients internes EE
Accessibilité d’une information non rapportée à un
I EI
client interne

Explications :
Ce chapitre 5.10 est tellement détaillé qu’il est presque inutile d’y ajouter
des commentaires. Cependant, l’un des problèmes de rapport des
résultats que l’on rencontre le plus souvent est celui de l’arrondissage (ou
plus exactement d’absence d’arrondissage !).
Une instruction doit être clairement établie et surtout la présentation du
résultat ne doit pas donner une fausse impression de « précision » du
résultat. Chacun comprend que les quatre résultats suivants :
1. 1.0 1.00 1.000
correspondent à une lecture intellectuelle identique du résultat. Et l’on
voit pourtant régulièrement des résultats de mesure de pH effectués
dans des conditions normales de laboratoire exprimés avec deux
décimales, des longueurs mesurées au pied à coulisse exprimées au
micron près, ...
Pourtant tout laboratoire est censé disposer d’une procédure d’estimation
des incertitudes et doit donc prendre en compte cette estimation pour
exprimer ses résultats.
Le lecteur rigoureux pourra se rapprocher de la norme NF X02-003:1995
ou du GUM (paragraphe 7) pour de plus amples informations.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 137


Paragraphe 5.10.2 :
Application de la méthode PIEM :
Contenu du rapport I EE

Explications :
Le meilleur moyen de ne rien oublier est bien entendu de disposer d’un ou
de plusieurs modèle(s) de rapport selon l’activité du laboratoire.

Il convient de souligner que le ou les signataires des rapports ne sont pas


seulement une ou des fonctions mais des personnes. La norme précise
même « autorisant le rapport ». Il est donc clair qu’il s’agit d’un
engagement fonctionnel ET personnel correspondant à des compétences
et à un pouvoir, une autorité particulière au sein du laboratoire. Ceci a
pour conséquence qu’il n’est pas question de signer un rapport en « p.o. »
c’est-à-dire « par ordre » simplement parce que la personne est absente.
Une autorisation formelle des signataires doit être établie et, selon les
règles de l’organisme accréditeur, cette information peut devoir lui être
communiquée. En tout état de cause, une liste des signataires approuvés
doit être disponible. Le laboratoire doit garder à l’esprit qu’on ne peut
déléguer qu’une responsabilité et pas une autorité et qu’il convient donc
de prévoir les cas raisonnablement possibles et de gérer intelligemment
les cas les plus improbables qui se produisent.

Paragraphe 5.10.3 :
Application de la méthode PIEM :
Contenu complémentaire du rapport I EE

Explications :
1. Ces deux sous-paragraphes traitent des incertitudes d’une part, de
l’échantillonnage d’autre part. Ils abordent en particulier trois
aspects particuliers qu’il est parfois difficile de bien distinguer : la
déclaration de conformité, les avis et les interprétations. Pour ce
qui concerne l’incertitude, on peut considérer deux cas généraux,
celui des laboratoires d’étalonnage et celui des laboratoires
d’essais. Pour les premiers, il n’y a pas de choix possible,

Hali 2014 Check-list 17025 Page 138


l’incertitude doit être rapportée, c’est une condition fondamentale
de traçabilité aux étalons nationaux ou internationaux et au
système international d’unités. Pour les laboratoires d’essais, la
situation est un peu plus contrastée. Il n’existe en fait que
quelques cas dans lesquels l’incertitude peut ne pas être incluse
dans le rapport. (L’exemple le plus classique est celui dans
lequel le référentiel (la norme d’essais utilisée, un référentiel
réglementaire, un document technique, réglementaire ou non, ...)
mentionne explicitement que les limites de spécification (y
compris la notion de tolérance) ont été fixées en tenant compte
de l’incertitude liée au résultat final). En général, un guide édité
par l’organisme d’accréditation à l’attention des évaluateurs et
des laboratoires explicite sa politique et ses pratiques en la
matière.
2. Le référentiel (dans le même sens que celui mentionné cidessus)
ne mentionne rien quant aux incertitudes

Dans tous les autres cas, et y compris si le client demande que


l’incertitude ne soit pas mentionnée, l’incertitude doit être indiquée dans le
rapport. Cela implique que, dès la revue de contrat, une clarification soit
faite entre le client et le laboratoire afin de clarifier les choses avec le
client, d’autre part d’amender le contrat si nécessaire afin que le rapport
reflète bien le contenu de la demande client.
Rappelons que, dans tous les cas, tous les laboratoires (essais ou
étalonnages) doivent posséder une procédure leur permettant d’estimer
leurs incertitudes.
Pour ce qui concerne la déclaration de conformité, la situation est
délicate et doit donc être éclaircie dès l’origine durant la revue de la
demande. En effet, une déclaration de conformation s’appuie sur ce
qu’on appelle en statistiques l’hypothèse nulle H0 (la conformité) et
l’hypothèse alternative H1 (la non-conformité) qui peuvent conduire à de
fausses décisions de nature différente :

Réalité
Conforme Non conforme
Décision

Conforme Risque 1-α Risque β

Non conforme Risque α Risque 1-β

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Le risque α est appelé « risque client » alors que le risque β est appelé «
risque fournisseur ». Or, dans le cas qui nous intéresse, le laboratoire
n’est ni le client ni le fournisseur mais une tierce partie indépendante. On
conçoit sans trop rentrer dans le détail que le niveau de risque utilisé
peut inverser la décision fournie dans le rapport qui sera la seule chose «
lue » par les parties intéressées.
Par ailleurs, les référentiels (règlements techniques, spécifications, ...) ne
mentionnent pas toujours si l’incertitude a été prise en compte dans
l’établissement de la spécification. Il faut donc que le laboratoire ne se
contente pas de déclarer ou non la conformité mais prenne bien en
compte l’ensemble de ces éléments dans la déclaration de conformité
qu’il va devoir formuler dans son rapport.
On va ainsi se trouver face à trois situations :
1. Le référentiel mentionne explicitement que la spécification a été
établie sans tenir compte de l’incertitude associée au résultat
final
2. Le référentiel mentionne explicitement que la spécification a été
établie en tenant compte de l’incertitude associée au résultat final
3. Le référentiel ne mentionne rien.
Le laboratoire doit mentionner dans son rapport qu’il a tenu compte de
l’incertitude pour prendre sa décision de conformité (cas n°1) ou non
(cas n°2). Dans le cas où le référentiel ne mention ne rien (cas n°3), le
laboratoire s’en tient à la demande du client qui demande ou non la
prise en compte de l’incertitude dans la prise de décision et mentionne
dans son rapport la règle utilisée. Pour une bonne interprétation par
l’ensemble des parties de la décision prise, le risque α doit également
être indiqué. Sauf avis contraire du client, il est généralement choisi égal
à 5%.
Le document ILAC G8 :03/2009 fournit des renseignements
complémentaires.
Nous traiterons les avis et interprétations dans le paragraphe qui leur est
spécifiquement consacré (§ 5.10.5).

Hali 2014 Check-list 17025 Page 140


Paragraphe 5.10.4 :
Application de la méthode PIEM :
Compléments pour un certificat d’étalonnage I EE
Etendu du certificat d’étalonnage aux seuls essais
EE M
fonctionnels
Identification des articles de la spécification pour
I EE
la déclaration de conformité
Conservation des résultats non rapportés pour
I EE
une déclaration de conformité
Prise en compte de l’incertitude dans la
I EE
déclaration de conformité
Rapport des données avant et après ajustage ou
I EE
réparation
Pas de mention de l’intervalle d’étalonnage EI M

Explications :
Nous avons déjà traité de la déclaration de conformité en relation avec le
sous-paragraphe précédent.
Apparaît ici (nous sommes spécifiquement dans le cadre des certificats
d’étalonnage) l’obligation de faire la preuve de la traçabilité des mesures
réalisées c’est-à-dire d’indiquer le mode de raccordement des étalons
utilisés vis-à-vis d’une chaîne internationale. Ceci permet au client de
s’assurer et d’être capable de démontrer sa propre traçabilité aux étalons
internationaux et aux unités SI.
L’information concernant les valeurs avant ajustage est fondamentale
pour le client. Elle lui permet en effet d’analyser si des résultats émis
antérieurement sont susceptibles d’avoir été affectés. Dans le cas où ces
valeurs excéderaient les limites d’erreurs tolérées fixées en interne, et si
ce client est un laboratoire, les paragraphes 5.5.7 (qui traite le cas où un
résultat douteux obtenu à l’aide d’un équipement est apparu) et 4.9
(traitement de la non-conformité) deviennent applicables et lui permettent
de gérer la situation. Si le client ne dispose pas de cette information, il
sera incapable d’évaluer l’impact de l’erreur qui a été corrigée par
ajustage par simple méconnaissance de son étendue. L’expression «
s’ils sont disponibles » peut surprendre. Mais dans le cas d’une
réparation, il est facile d’imaginer le cas où l’équipement ne fournit

Hali 2014 Check-list 17025 Page 141


plus aucun résultat et où par conséquent le laboratoire est bien incapable
de fournir dans son rapport les valeurs avant étalonnage.
Paragraphe 5.10.5 :
Application de la méthode PIEM :
Description des éléments sur lesquels sont fondés
I EE
les avis et interprétations
« Marquage » des avis et interprétations dans le
I EE
rapport

Explications :
Premier élément important : il ne peut y avoir d’avis et d’interprétations
dans un certificat d’étalonnage. En effet, les deux paragraphes (5.10.3 et
5.10.5) dans lesquels ils sont traités font explicitement référence aux
rapports d’essais.
Deuxième élément important : il s’agit d’une opinion du laboratoire ou plus
exactement d’un jugement professionnel formulé par le laboratoire mais
qui n’a pas force de décision par rapport à la question posée par le client.
Il s’agit de combler le trou laissé entre « la déclaration de conformité »
basée sur des données chiffrées et donc quantitatives et « le conseil et
l’expertise ».

Pour essayer de mieux comprendre ces trois niveaux, imaginons un


laboratoire recevant un échantillon d’eau et pour lequel une discussion a
conduit à identifier un besoin d’avis pour la potabilité microbiologique de
cette eau.

A l’issue des analyses, le laboratoire peut :


1. formuler une déclaration de conformité au regard de la
réglementation nationale ou de données de l’Organisation
Mondiale de la Santé
2. formuler un avis par exemple quant au risque encouru par les
personnes qui boiraient cette eau
3. formuler des conseils sur la façon de traiter cette eau pour la
rendre biologiquement potable.

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Dans tous les cas, il faudra distinguer clairement dans les rapports les
deux premiers points ci-dessus. Pour le troisième point, c’est la politique
de l’organisme d’accréditation qu’il convient d’appliquer. Certains
organismes peuvent interdire ces conseils, d’autres les autoriser sous
réserve qu’ils soient clairement indiqués comme tels dans le rapport.
Dans tous les cas, les bases sur lesquelles sont fondés ces avis et
interprétations doivent figurer dans le rapport.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 143


Paragraphe 5.10.6 :
Application de la méthode PIEM :
Indication des résultats obtenus par sous-
I EE
traitance
Traçabilité écrite des résultats sous-traités I EE
Cas des certificats d’étalonnage I EE

Explications :
Paragraphe court, concis et précis : à la différence des résultats d’essais
sous-traités, les résultats d’étalonnages sous-traités doivent être transmis
sous leur forme originale, c’est-à-dire par l’intermédiaire du certificat
d’étalonnage du sous-traitant lui-même.
Rappelons que la sous-traitance ne peut être réalisée que par des
laboratoires capables de démontrer leur conformité à la norme ISO
17025.
Paragraphe 5.10.7 :
Application de la méthode PIEM :
Application des exigences à la transmission de
I EI
résultats autrement que sous forme papier

Explications :
Sans commentaire.
Paragraphe 5.10.8 :
Application de la méthode PIEM :
Choix de la présentation des rapports et certificats I EI

Explications :
La politique des organismes d’accréditation est de requérir un modèle de
rapport au moment de l’évaluation initiale.
Ceci permet de s’assurer de la prise en compte de cette exigence mais
aussi de la bonne utilisation du logotype et de la conformité de cette
utilisation aux règles édictées par l’organisme d’accréditation.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 144


Paragraphe 5.10.9 :
Application de la méthode PIEM :
Emission d’un amendement à un rapport ou à un
I EE
certificat
Identification d’un nouveau rapport I EE
Traçabilité au rapport ou au certificat remplacé I EI

Explications :
Là aussi, les organismes d’accréditation disposent d’une politique
imposant des mentions spécifiques pour tout original remplacé par un
nouveau rapport ou certificat.

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5 C ONCLUSION

1. 370 exigences de type P, I ou M et plus de 140 exigences de


preuves explicites ! Le but du jeu de la construction du système
est bien le regroupement d’exigences de façon cohérente et
intelligente. Et pour ce faire, connaître la norme ISO 17025 est
une chose, l’avoir comprise en est une autre.
Il est donc presque certain que le système ne sera jamais parfait et que
le mot-clef est et doit rester « l’amélioration ». Un système presque
parfait mais statique ne fera que se dégrader puisque l’organisation et les
méthodes vont de leur côté nécessairement évoluer. Un système
imparfait mais dynamique se dirige à terme vers une forme de perfection.
La sensibilisation du personnel au traitement des nonconformités et
réclamations, aux actions correctives et préventives, audits internes, ...
est par conséquent fondamentale. Il ne s’agit pas d’être fier de ses
erreurs mais il faut bâtir un socle solide sur elles.
2. La norme ISO 17025 ne doit pas être considérée comme
l’excellence mais comme un palier à franchir, certes délicat, mais
qui apporte cette tranquillité d’esprit sur la qualité des résultats
fournis aux clients. L’étape suivante, c’est l’optimisation de ce
système de management.
Il convient pourtant de savoir et de comprendre qu’un système, en raison
des audits internes, des audits externes, des évaluations qu’il subit
régulièrement a naturellement tendance à aller vers la complication plutôt
que la simplification. Le responsable qualité se doit donc d’être le garant
de la simplicité en prenant garde que chaque évolution ne vienne pas
transformer une organisation en un carcan. Ce n’est pas celui qui a le
plus de documents qui est gagnant, c’est celui qui est le plus efficace !
3. On ne saurait trop mettre en avant les aspects psychologiques
dans la mise en place de ce type de système ce qui n’est
malheureusement pas possible dans un tel ouvrage. Et pourtant,
tout le travail réalisé ne sera efficace que si le laboratoire est une
équipe adhérant dans son ensemble au système mis en place.
Chacun doit être parfaitement conscient qu’il est un maillon de la
chaîne de la qualité, technique et organisationnelle et qu’il
contribue, quel que soit son poste, à l’amélioration du système et
à la qualité des résultats obtenus.

Hali 2014 Check-list 17025 Page 146


Il est évident que la meilleure manière de ne pas arriver à obtenir cette
indispensable adhésion est d’élaborer un système sans la collaboration
étroite de tous les personnels concernés du laboratoire, y compris ceux
pour lesquels le domaine d’application est en dehors de leur activité.
En effet, un système « à deux vitesses » démontre, en particulier au
début de sa mise en œuvre, le « travail en plus » qu’il induit et masque
tous ses avantages qui n’apparaissent que sur le long terme. Et si,
côte à côte, deux personnes mènent des tâches approximativement
identiques mais pour lesquelles l’une des deux paraît subir une forme
de « lourdeur » documentaire (procédures, documents à remplir),
l’adhésion au système et donc sa pérennité sont fortement
compromises.
L’une des qualités majeures d’un responsable qualité n’est donc
probablement pas sa compétence qui pourra de toute façon être acquise
par la formation et l’expérience mais bien des qualités humaines et une
capacité à convaincre très au-dessus de la moyenne.
Et tout cela n’a aucune chance d’être durable s’il n’y a pas au plus haut
niveau de l’organisation, un engagement et un exemple donné, politique
et éthique, et un processus de communication efficace entre la direction
et l’ensemble du personnel. Une forme de rupture des strates
hiérarchiques conventionnelles et une présence physique régulière de la
direction dans les locaux mêmes du laboratoire montrent l’importance que
la direction apporte à ce système. Mais il n’en faut pas trop non plus
parce qu’il faudra travailler sur la durée et ce « nouveau management »
doit être vu par la direction comme un nouvel outil définitivement mis en
place. Des visites quotidiennes seront probablement impossibles à tenir
dans la durée, des visites mensuelles ne présentent aucun intérêt. Tout
est affaire d’équilibre et de compromis.

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