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La Tunisie faisait partie du groupe de pays dont la monnaie (TND) est rattachée
à un panier de devises. Le principe du panier est de rattacher le TND à un
ensemble de devises, plutôt qu’à une seule devise, afin d’éviter de subir le
flottement de celle-ci. Il s’agit d’un régime de change fixe qui s’inscrit dans une
logique d’ancrage (peg) par rapport à un panier de devises. Le principe du panier
exige au préalable la détermination :
• des composantes du panier : il s’agissait des monnaies des principaux
partenaires financiers et commerciaux (FRF, DEM, USD, ITL)
• du poids de chaque monnaie dans le panier (les pondérations)
Les cours de change au comptant et à terme des principales devises contre le
TND étaient déterminés, tous les jours, unilatéralement par la BCT. Les banques
étaient dans l’obligation de liquider leurs positions en devises en fin de journée.
Elles étaient de simples délégataires mandatés par la BCT, seule habilitée à
détenir des devises.
Cette période est caractérisée par l’instauration d’un marché des changes au
comptant en mars 1994 et d’un marché des changes à terme en juillet 1997. Les
cours des devises par rapport au TND sont déterminés par les banques
tunisiennes en fonction des offres et des demandes. Ils sont portés à la
connaissance du marché de façon continue par affichage électronique. La BCT
impose aux banques de respecter certaines normes de prudence relatives à leurs
positions en devises. A titre indicatif, la BCT publie quotidiennement les cours
de devises qui servent de référence pour la détermination des cours de change
par les banques. Le TND est toujours rattaché à un panier de devises,
principalement le USD et l’EUR. La BCT peut intervenir sur le marché
interbancaire en achetant et en vendant des devises pour régulariser l’évolution
du TND par rapport aux devises étrangères. En 2003, 18% des transactions sur
le marché des changes au comptant sont réalisées par la BCT.
Les devises les plus échangées sur le marché des changes au comptant restent
l’EUR, l’ USD , puis le JPY . Le TND n’est pas encore totalement convertible.
Depuis décembre 1992, il y a une convertibilité courante du dinar : les
opérations de change sont limitées aux opérations réelles (exportations et
importations de biens et services) et seulement à quelques opérations
financières.
Le marché des changes est un marché sur lequel il y a une confrontation entre
les offres (les ventes) et les demandes (les achats) de devises afin de déterminer
les cours ou taux de change.
1. Les participants :
a) Les banques :
Les banques sont les principaux participants au marché des changes. Elles
peuvent agir soit pour le compte de leurs clients soit pour leur propre compte.
Pour répondre efficacement aux besoins de leurs clients, les banques doivent
être actives et présentes d’une manière continue sur le marché. Cette présence
n’est pas la même pour toutes les banques car elle est très coûteuse. En effet,
pour pouvoir opérer sur le marché des changes, les banques doivent disposer
d’une infrastructure adéquate, humaine et matérielle, à savoir une salle des
marchés.
Dans les banques, les spécialistes du marché des changes sont les cambistes qui
opèrent dans les salles des marchés. Les cambistes peuvent être :
• des traders qui sont des market makers ou teneurs de marché : ces opérateurs
assurent en permanence la liquidité du marché car ils sont en mesure d’offrir à
tout instant des cours de change à l’achat et à la vente sur un grand nombre de
devises. Les cours qu’ils fixent servent de référence pour les autres opérateurs.
Seules les très grandes banques peuvent exercer cette fonction.
• des cambistes clientèle ou salers qui sont chargés de répondre à la demande de
leurs clients.
Pour faciliter ses opérations, toute banque agissant sur le marché des changes
doit disposer d’un réseau de banques correspondantes à l’étranger qui servent
d’intermédiaires pour verser ou recevoir les devises négociées sur le marché. Un
compte de correspondant pour une banque d’un pays A est un compte ouvert
dans une banque partenaire dans un autre pays B et tenu dans la monnaie de ce
pays B.
b) La banque centrale :
La banque centrale assure deux fonctions :
• elle exécute les ordres de sa clientèle : les administrations publiques, les
banques centrales étrangères et les organismes internationaux.
• elle intervient pour régulariser l'évolution du cours de la monnaie nationale par
rapport aux devises étrangères soit pour des raisons de politique économique
interne, soit pour respecter des parités fixes dans le cadre d’un système de taux
de change fixe.
• Elle intervient également dans le cas d’un système de change flottant quand
des turbulences et des incertitudes provoquent des fluctuations erratiques des
cours qu’elle estime dénuées de justification économique. Compte tenu de
l’ampleur du marché des changes et des réserves des banques centrales, leurs
interventions sont en général limitées.
Pour opérer sur le marché des changes, il n'est pas indispensable de passer par
les services des courtiers. Ces derniers n’interviennent pas sur le marché des
changes pour leur propre compte. Ce sont de simples intermédiaires qui ne
prennent aucune position de change.
Les courtiers sont des professionnels indépendants qui jouent un rôle essentiel
sur le marché des changes en tant qu’intermédiaires et informateurs. D’une part,
grâce au grand nombre de leurs contacts, ils centralisent les ordres d'achat et de
vente de plusieurs banques. D’autre part, ils informent les opérateurs des
meilleurs cours auxquels s’achètent et se vendent les différentes devises. Ainsi,
il est plus facile pour un cambiste d'utiliser les services d’un courtier plutôt que
de contacter plusieurs confrères, surtout s’il cherche à conserver l’anonymat de
ses transactions.
d) Les clients :
Ils n'interviennent pas directement sur le marché des changes, mais ils le font par
l’intermédiaire des banques ou des courtiers. Ce sont : les entreprises
industrielles et commerciales, les petites banques, les investisseurs
institutionnels et les particuliers.
Les grands groupes industriels et commerciaux, dont le volume d’activité en
devises est important, créent leurs propres salles des marchés, au niveau de leurs
filiales financières, pour pouvoir intervenir directement sur le marché des
changes. Depuis le début des années 90, certains d’entre eux sont devenus des
opérateurs importants sur le marché des changes. De même, les investisseurs
institutionnels (fonds de pension, sociétés d’assurance et organismes de
placement collectif) et les agents privés détenant de grandes fortunes sont
devenus, eux aussi, des acteurs de première importance, car les gérants de ces
fonds mettent de plus en plus l’accent sur les placements à l’étranger pour
diversifier leurs risques et améliorer leurs rendements.
Les achats et les ventes de devises sur le marché des changes donnent lieu à des
transferts sous forme de virements interbancaires entre comptes libellés en
monnaies différentes. Ces transferts nécessitent à l’évidence la conversion d’une
monnaie en une autre.
b) Le numéraire :
a) La couverture (hedging) :
La couverture est le premier et le plus important des motifs pour lesquels les
agents interviennent sur le marché des changes. Ces agents cherchent à couvrir
un risque de change généré par des opérations, commerciales ou financières,
d’encaissement ou de décaissement en devises, à une échéance donnée. Dès la
date de couverture l’agent connaît avec certitude la contrepartie dans sa monnaie
nationale des flux futurs en devises.
b) La spéculation :
La position prise par le spéculateur est liquidée à l’échéance. Ainsi, selon que
les anticipations se réalisent ou non à l’échéance, les gains et les pertes
potentiels peuvent être illimités. Ces opérations de spéculation sont risquées,
c’est pourquoi les directions générales des différentes banques imposent aux
cambistes des limites de risques. La spéculation peut être passive si les
opérateurs ne se couvrent pas contre le risque de change parce qu’ils anticipent
une évolution favorable des cours.
NB: Le rôle des spéculateurs est controversé. En effet, les spéculateurs sont
tenus responsables de l’instabilité des taux de change, entraînant la diminution
des échanges internationaux. En revanche, ils assurent la liquidité du marché en
acceptant le risque que les autres intervenants en position de couverture ne
veulent pas assumer.
c) L’arbitrage :
Les opérations d’arbitrage sont initiées par les cambistes pour le propre compte
de la banque ou pour celui de la clientèle. Ces opérations constituent une partie
significative des transactions sur le marché des changes. L’arbitrage consiste à
tirer profit sans risque de l’existence au même moment d’écarts de cours de
change. Ces écarts sont provoqués par une mauvaise propagation de
l’information et par certaines réglementations.
Tout opérateur rationnel observant ces écarts va acheter les devises au cours de
change le plus bas et les vendre, instantanément, au cours le plus haut. Si elles se
multiplient, ces opérations auront tendance à éliminer ces écarts. L’arbitrage est
un facteur d’équilibre systématique sur le marché des changes. C’est donc une
activité indispensable qui assure la convergence des cours de change d’une place
financière à une autre.
Les opérations d’arbitrage exigent une grande rapidité car les taux de change
varient instantanément. Elles sont, de ce fait, réservées aux institutions
financières qui interviennent directement sur le marché. Avec le développement
des moyens d’information et de communication, il devient est de plus en plus
difficile pour les cambistes de réaliser des gains d’arbitrage. Les opérations
d’arbitrage génèrent souvent des coûts de transactions qui expliquent quelque
fois l’existence de petits écarts qui ne sont pas arbitrés car ils ne sont pas
profitables. Dans ce cas, le gain d’arbitrage est insuffisant et ne permet pas de
couvrir les coûts de transactions.
4. Les caractéristiques du marché des changes :
Les transactions sur le marché des changes s’effectuent sur deux niveaux :
Le marché des changes est un marché de gré à gré (OTC : Over The Counter),
c’est-à-dire que les transactions ne sont pas officiellement standardisées et qu’il
n’y a pas d’endroit précis telle qu’une bourse où sont centralisées les cotations et
les transactions. Le marché des changes est totalement délocalisé. Les
transactions se déroulent entre les salles des marchés où s’affairent les cambistes
autour de téléphones, télex et ordinateurs. Sur ce marché, les opérations se font
par téléphone, avec confirmation par télex ou SWIFT avec les correspondants
étrangers. Le respect des engagements verbaux est vital pour la bonne tenue du
marché, ce qui explique l’importance de la réputation des intervenants.
La cotation affichée par les banques sur le marché des changes au comptant se
fait sous forme de deux prix :
• un cours acheteur (bid ou demandé), (A/B)A, qui correspond au prix auquel la
banque sollicitée se propose d'acheter au comptant une unité de A contre B.
• un cours vendeur (ask ou offer), (A/B)V, qui correspond au prix auquel la
banque sollicitée se propose de vendre au comptant une unité de A contre B.
Le cours d'une devise est formé d'une partie entière et d'une partie décimale,
généralement de quatre chiffres après la virgule. La partie entière et les deux
premières décimales s’appellent la figure et le quatrième chiffre correspond au
point ou pip. Dans l’exemple ci-dessus, 1,70 représente la figure et 68 et 80
représentent les points.
La banque qui affiche cette cotation est prête à acheter 1 unité de USD à 1,7068
CHF et à la vendre à 1,7080 CHF. La contrepartie qui sollicite la banque subit la
cotation. Le spread de la banque est égal à 12 points de CHF par unité de USD
achetée puis revendue, soit 0.07%.
En pratique, pour des raisons de rapidité, le cambiste annonce ses prix sous
forme de points (68/80), car la figure (1,70) est supposée connue de la
contrepartie. L’affichage d’un cours peut être comme suit : USD/CHF : 1,7068 -
80.
Si une autre banque propose la cotation suivante : USD/CHF : 1,7073 - 85. Par
un cours acheteur plus élevé, cette banque cherche à acheter des USD contre des
CHF. Par un cours vendeur plus élevé, elle ne souhaite pas vendre des USD
contre des CHF. Au moyen de cette cotation, cette banque cherche à se
constituer un stock d USD car elle anticipe l’appréciation du USD/CHF.
Exercice d’application :
Pour la journée du 31 janvier 2002, les cours observés sur le marché des changes
au comptant tunisien sont les suivants :
On a:
• (USD/TND)A =1.4939.
• (TND/CHF)A =1/(CHF/TND)V=1/(8.7123/10)=10/8.7123=10/(10CHF/TND)V
=1.1478
• (TND/CHF)V =1/(CHF/TND)A=1/(8.7115/10)=10/8.7115=10/(10CHF/TND)A
=1.1479
Les cambistes peuvent être amenés à calculer des cours croisés pour leur propre
compte ou pour répondre aux besoins spécifiques de leurs clients. Pour ce faire,
ils utilisent généralement le USD comme monnaie intermédiaire. Le USD
occupe une place centrale car cette devise sert de pivot à l'ensemble des
transactions. Toutes les devises sont cotées contre le USD alors qu'elles ne sont
pas nécessairement cotées entre elles.
Une banque tunisienne est sollicitée par l’un de ses clients pour réaliser des
transactions en USD/CHF. Ce cours n’est pas observé directement sur le
marché des changes tunisien, la banque va le fabriquer pour répondre aux
besoins de son client.
En reprenant les cours précédents observés sur le marché des changes tunisien,
le calcul du cours croisé USD/CHF (acheteur et vendeur) se fait de la manière
suivante :
• (USD/CHF)A est le cours auquel la banque achète 1 unité de USD et vend des
CHF à sa clientèle.
- La banque ne garde pas les USD reçus du client car elle veut éliminer son
risque de change USD/TND.
- La banque ne dispose pas des CHF à livrer au client à cause d’un stock
insuffisant ou nul en CHF.
1.4939
(USD/TND) A
⇒ (USD/CHF) = (CHF /TND) V = ( 8.7123 ) =1.7147
A
10
1.4952
(USD/TND)v
⇒ (USD/CHF) = (CHF /TND) A = ( 8.7115 ) =1.7164
v
10
1. L’arbitrage géographique :
Une opération d’arbitrage géographique consiste à tirer profit sans risque d’un
écart existant entre les cours cotés au même moment sur deux places financières
différentes. Cet arbitrage peut être effectué par un cambiste lorsque, au même
moment, le cours acheteur d’une devise sur une place financière donnée est
supérieur au cours vendeur de cette même devise sur une autre place.
Exercice d’application :
Un cambiste qui détient 1 million de USD achète des GBP au cours vendeur le
plus bas et les revend au cours acheteur le plus haut. Le cambiste achète des
GBP à Londres à 1.4165 USD et les revend à New York à 1.4170 USD. Le gain
réalisé à la suite de cette opération d’arbitrage est :
1 000 000 ×(1/1.4165) ×1.4170 – 1 000 000 = 353 USD
Pour qu’il y ait un arbitrage profitable, ce gain doit être supérieur aux coûts de
transactions générés par ces opérations. Si de nombreux cambistes réalisent la
même opération, cela ramènera les cours à leur niveau d’équilibre :
2. Un arbitrage triangulaire :
La réalisation d'arbitrage triangulaire exige une grande célérité car les taux de
change varient très rapidement et le cambiste risque de se faire « coller ». Ces
possibilités d’arbitrage sont limitées dans le temps car elles sont rapidement
détectées par les nombreux professionnels qui suivent les cotations en continu.
Exercice d’application :
(GBP/USD) A
⇒ (GBP/CHF) A
= (CHF /USD)V = (GBP/USD)A×(USD/CHF) A
=1.4100 ×
1.7073= 2.4073
(GBP/USD)v
⇒ (GBP/CHF) v
= (CHF /USD) A = (GBP/USD)V×(USD/CHF) V
=1.4120 ×
1.7085= 2.4124
1) Il vend 100 000 CHF contre des USD à Zurich à 1/1.7085 USD
2) Il vend les USD obtenus contre des GBP à New York à 1/1.4120 GBP
3) Il vend les GBP obtenus contre des CHF à Londres à 2.4182 CHF
Le gain d'arbitrage s’élève à 240,42 CHF. De cette somme il faut déduire les
frais de téléphone et télex. Si ces opérations d’arbitrage se multiplient, le cours
observé (GBP/CHF)A va baisser et les cours (USD/CHF)V et (GBP/USD)V
vont augmenter, jusqu’à un retour à l’équilibre.
b) Arbitrage triangulaire pour le compte de la clientèle :
Quand une banque intervient sur le marché des changes pour le compte de sa
clientèle, elle peut procéder à des achats ou à des ventes directs de devises. Elle
peut également passer par une devise tierce, en l’occurrence le USD, dans la
mesure où cet arbitrage lui donne la possibilité d'obtenir un profit
supplémentaire qu’elle transférera à son client. Il s’agit dans ce cas d’un
arbitrage triangulaire.
Exercice d’application :
Un client français demande à sa banque de convertir 500 000 USD, provenant
d’exportations, en EUR. Les données sur le marché des changes spot sont les
suivantes :
A Paris : EUR/USD = 0.8704-25
A Londres : GBP/USD = 1.4140-50
A Paris : EUR/GBP = 0.6113-18
Pour répondre aux besoins de son client, le cambiste a la possibilité d’effectuer
une vente directe de USD/EUR sur le marché ou une vente indirecte de
USD/EUR en passant par l’intermédiaire de la GBP.
1er cas : Vente directe de USD/EUR à Paris : USD→EUR
500 000 x (USD/EUR)A = 500 000 x 1/0.8725 = 573 065.9 EUR.
2eme cas : Vente indirecte de USD/EUR en passant par Londres :
USD→GBP→EUR
500 000 x (USD/GBP)A x (GBP/EUR)A = 500 000 x 1/1.4150 x 1/0.6118 =
500 000 x 1/0.8657 = 577 569.3 EUR.
La vente indirecte est plus profitable. Le gain d’arbitrage s’élève à 4503.4 EUR.
De ce gain, il faut déduire les coûts de transactions. Si ces opérations d’arbitrage
se multiplient, le cours croisé (USD/EUR)A va baisser car les cours
(USD/GBP)A et (GBP/EUR)A vont baisser, jusqu’à un retour à l’équilibre.
Le change à terme est un accord portant sur l’achat ou la vente d’un montant
déterminé de devises, à un cours fixé immédiatement, mais le règlement et la
livraison ont lieu à une date d’échéance future précise. Le change à terme est un
engagement ferme et définitif qui porte sur la quantité de devises, le cours de
change et la date d’échéance. Ces éléments sont négociés le jour de l’accord,
alors que les mouvements de trésorerie sont effectués le jour de l’échéance.
L’intérêt de cet accord découle de la fixation, dès sa conclusion, du prix auquel
sera exécutée l’opération de change à terme. Ainsi, le risque de change lié à une
évolution défavorable des cours est éliminé. Le change à terme est une
technique de couverture qui permet de figer le cours de change, mais de
renoncer à un gain éventuel en cas d’évolution favorable des cours.
Sur le marché des changes à terme, les transactions se font pour des échéances
allant de 3 à 7 jours, 1, 2, 3, 6, 9, 12, 18 mois et 2, 3, 5 ans. Le dénouement
effectif de l’opération s’effectue le deuxième jour ouvrable après l’échéance
(J+2). Lors de la négociation d'une opération à terme, il est préférable de retenir
l'une de ces échéances, mais les transactions peuvent porter sur des échéances ne
correspondant pas à un nombre de mois exact (le marché des changes est un
marché de gré à gré où les transactions portent sur des échéances et des
montants non standards). Dans ce cas, le coût est généralement plus élevé.)
Pour des échéances comprises entre 3 jours et 6 mois, il est possible d'obtenir
des cotations à terme pour toutes les monnaies utilisées dans les échanges
internationaux. Au delà de deux ans, quelques devises sont négociées à terme,
principalement USD, JPY, CHF, GBP et EUR.
⇒ L'EUR est en report à 1 mois par rapport au USD. Le report est de 7 points de
USD par unité d’EUR.
La devise est dite au pair (square) quand le cours à terme est égal au cours au
comptant : FA/B =SA/B
Sur le marché des changes à terme, il est habituel que les cambistes cotent les
écarts par rapport au cours spot. En effet, la plupart des cambistes ne
communiquent pas les cours à terme complets (le terme sec), mais ils indiquent
seulement les points de terme, qui peuvent être des points de report ou de déport.
Ces écarts sont également qualifiés de points de swap car ils sont utilisés dans
les opérations de swap de change9.
La règle est la suivante : lorsque les points de swap acheteurs (PSA) sont
inférieurs aux points de swap vendeurs (PSV), le calcul se fait par addition ; il
s’agit alors d’un report de la devise A contre la monnaie B. Dans le cas
contraire, il s’agit d’un déport de la devise A contre la monnaie B et le calcul se
fait par soustraction.
Une banque qui est sollicitée par un client pour réaliser des transactions de
change à terme (achat ou vente à terme) doit lui fixer immédiatement le cours
auquel s’effectuera l’opération à l’échéance, alors que le cours au comptant à
l’échéance n’est pas connu. En répondant à l’ordre de son client, la banque se
met en risque de change jusqu’à l’échéance. Elle a la possibilité de l’éliminer en
trouvant une contrepartie ayant des besoins à terme parfaitement symétriques, ce
qui est rare en pratique. Les banques sont en réalité toujours amenées à se
couvrir contre le risque de change par une transaction de change sur le marché
au comptant. Pour cela, elles sont amenées à effectuer en plus une transaction de
trésorerie qui peut prendre la forme d’un emprunt et d’un prêt (le terme sec) ou
la forme d’un swap de change.
Le change à terme sec consiste pour une banque à effectuer une opération de
change sur le marché au comptant assortie d’un emprunt et suivie d’un prêt sur
le marché des eurodevises.
-Le cambiste est amené à calculer un cours à terme acheteur s’il est sollicité par
un client exportateur, ou plus largement par un client créancier en devises
étrangères.
-Inversement, il est amené à calculer un cours à terme vendeur s’il est sollicité
par un client importateur, ou plus largement par un client débiteur en devises
étrangères.
Exemple : les conditions observées sur les marchés sont les suivantes :
Cours spot : USD/CHF : 1.7025-55
Taux d’intérêt (en % annuel) à 6 mois sur l’euro-USD : 2 5/16- 2 7/16
(emprunteur-prêteur en %)
Taux d’intérêt (en % annuel) à 6 mois sur le marché monétaire suisse : 1 5/8- 1
3/4
-Pour répondre aux besoins de son client, la banque va fabriquer le cours à terme
à 6 mois acheteur du USD/CHF. Elle achète à terme des USD contre des CHF
auprès de son client.
Ainsi, dès qu’elle est contactée par son client, la banque réalise trois opérations
sur le marché :
3ème opération : La banque va placer les CHF reçus sur le marché monétaire
local au taux emprunteur du marché, soit 1 5/8%, pour une durée de 6 mois. Le
produit du placement encaissé par la banque dans 6 mois s’élève à 1 682 000 (1
+ 1 5/8%×6/12) = 1 695 666 CHF.
En réalisant les 3 opérations sur le marché pour couvrir son achat à terme de
USD contre CHF au client, la banque a fabriqué une vente à terme sur le marché
de USD contre CHF au taux FA USD/ CHF .
Le cours à terme calculé correspond pour la banque au prix de vente de 1
million de USD sur le marché.
Si la banque ne souhaite réaliser aucun gain de cette transaction de change avec
son client, elle lui achètera à terme les USD au même cours auquel elle les «
vendra à terme » sur le marché. Le cours à terme calculé de 1.6957 est le cours
acheteur maximal que la banque pourrait proposer à son client.
Si la banque souhaite prélever un gain sur l’opération, le cours proposé sera plus
faible. Par exemple, si la banque veut réaliser un gain de 500 CHF, le cours
proposé sera de : (1 000 000 x 1.6957 – 500 )/1 000 000 =1.6952.
Pour répondre aux besoins de son client, la banque va fabriquer le cours à terme
demandés au comptant contre des CHF dès la conclusion de l’opération. Pour
financer cet achat de devises, elle emprunte les CHF nécessaires sur le marché
monétaire local. Puis elle place les USD obtenus sur le marché de l’euro-USD
afin de compenser les intérêts qu’elle devra payer sur son propre emprunt.
Ainsi, dès qu’elle est contactée par son client, la banque réalise 3 opérations sur
le marché :
1ère opération : La banque sait qu’elle va recevoir de son client une somme en
CHF. Elle emprunte un montant Y en CHF pendant 6 mois au taux prêteur du
marché monétaire local, soit 1 ¾%. A l’échéance, le montant à rembourser est Y
(1+ 1¾%×6/12) CHF.
2ème opération : La banque va vendre au comptant les CHF empruntés contre
un achat au comptant des USD au cours acheteur du marché (CHF/USD)A = 1 /
(USD/CHF)V. La banque reçoit Y × 1/1.7055 USD.
3ème opération : La banque va placer les USD reçus sur le marché de l’euro-
USD au taux emprunteur du marché, soit 2 5/16%, pour une durée de 6 mois.
Dans 6 mois, la banque aura un produit de placement de Y ×1/1.7055(1 + 2
5/16%×6/12) USD.
1- La banque reçoit le produit de son placement en USD qui sera versé au client.
Ce produit du placement doit correspondre à la dette du client importateur soit 1
million de USD.
Y×1/1.7055(1+2 5/16%×6/12)= 1 000 000 USD. Donc, Y, le montant de
l’emprunt en CHF, est égal à 1 686 006 CHF .
2- La banque doit rembourser son emprunt en CHF, soit : Y(1+1 ¾%×6/12)
CHF= 1 700 759 CHF. Ce montant lui sera versé par son client en contrepartie
du million de USD qu’il reçoit. Le cours à terme est bien défini à l’avance car la
banque connaît dès la conclusion du contrat de change à terme la valeur de
remboursement de l’emprunt en CHF et le produit de son placement en USD. Il
vaut : 1 700 759 CHF 1 000 000 USD.
(USD/CHF)V à 6 mois = valeur de remboursement de l’emprunt en CHF /
produit du placement en USD = 1 700 759 /1000 000 = 1.7008
En réalisant les 3 opérations sur le marché pour couvrir sa vente à terme de USD
contre CHF au client, la banque a fabriqué un achat à terme sur le marché de
USD contre CHF au taux V CHF F / .
Si la banque souhaite prélever un gain sur l’opération, le cours proposé sera plus
élevé.Parexemple, si la banque veut réaliser un gain de 500 CHF, le cours
proposé sera de : (1 000 000 x1.7008 + 500 )/1 000 000 =1.7013.