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des espaces de convergence
Luca Bonardi
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en culture, présentes dans tous les continents et partout avec des formes sembla-
bles, sont le résultat d’une évolution (cette fois technique) assez similaire. Avec des
intensités différentes, on note une similitude dans la mise en culture des versants
de la plus grande partie des reliefs compris à peu près entre 53° N (correspondant
à quelques rares terrasses qu’on devine en Angleterre) et 32° S (des systèmes pré-
sents un peu au Nord de Valparaiso et Mendoza, respectivement en Chili et en
Argentine).
Pour le bloc euro-asiatique et l’Afrique on pourrait évoquer une diffusion de
la technique des terrasses en raison des migrations et des contacts culturels entre
les différents groupes humains pour expliquer sa présence dans tous les conti-
nents. Mais on doit aussi se référer à des processus de développement spontanés
des terrasses (deux au minimum, mais très probablement plus). Ainsi, on ne pour-
rait pas expliquer autrement la présence de terrasses précolombiennes en Améri-
que du Sud, a moins de « supposer l’impossible » comme l’ont fait à ce propos les
américains Spencer et Hale au début des années soixante1.
La notion d’évolution parallèle est la traduction du fait que dans la nature tout
n’est pas possible et que les solutions avantageuses pour les espèces ne sont pas
en nombre illimité ; mutatis mutandi, les cultures en terrasses traduisent le même
concept déterministe présent dans l’histoire de certaines sociétés agricoles. Elles
sont la réponse humaine la plus efficace, la plus avantageuse et la plus répandue
aux problèmes écologiques d’érosion des sols déterminée par l’association « eau -
pente des versants ». Ces deux composants sont les variables environnementales
qui ont déterminé la naissance des cultures en terrasses sur les bords du lac Titi-
caca et dans le désert du Negev, à trois mille mètres d’altitude sur les montagnes
du Yemen et en première ligne de la mer à Banyuls.
En d’autres termes, les cultures en terrasses représentent le résultat de l’impo-
sante et « permanente » lutte humaine contre la force de gravité, qui voit son action
soutenue et amplifiée par les précipitations.
Sous une forme conceptuelle un peu différente, dans plusieurs des espaces en
terrasses on retrouve l’eau au centre de priorités agro-climatiques saisonnières :
très souvent insuffisante par rapport aux besoins agricoles, l’eau doit être capturée,
conservée et distribuée par des systèmes qui, traditionnellement, impliquent, sans
autres alternatives, la présence des terrasses.
Pour Lucien Febvre2 , de ce point de vue, la géographie des terrasses est tout
d’abord une « science des nécessités », pédologiques, agronomiques, économi-
ques et plus directement alimentaires qui ont traversée l’histoire humaine dans
des innombrables régions de collines et de montagnes de la Planète. Dans la na-
1. J.E. Spencer, G.A. Hale, The Origin, Nature and Distribution of Agricultural Terracing, “Pacific
Viewpoint”, vol. 2, 1 (march 1961), Department of Geography, Victoria University of Wellington,
Wellington, pp. 1-40. Dans cet article (voir en particulier la carte de la page 33), les auteurs ont supposé
une diffusion précolombienne de la technique des terrasses en Amérique du Sud à partir d’un possible
mouvement migratoire de l’Afrique occidentale ou/et du Pacifique occidental!
2. Cfr. la première partie de L. Febvre, La terre et l’évolution humaine, Introduction géographique à
l’histoire, La Renaissance du Livre, Paris, 1922.
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ture même l’on retrouve les réponses les plus directes à la demande, élémentaire,
« pourquoi les terrasses ? ».
Bien évidement, en posant des questions un peu plus fines relatives à la dis-
tribution des terrasses et à l’introduction de cette technique dans des temps très
différents et dans les différentes régions, on trouve aussi le rôle de l’histoire hu-
maine (politique, économique, démographique ou sociale, dans les combinaisons
les plus variées selon les cas). Surtout, on retrouve son rôle discriminant dans l’ex-
plication de la présence/absence de terrasses à des échelles géographiques compa-
ratives, régionales et locales.
Pour ce qui concerne l’histoire de cette géographie des terrases, les archéo-
logues ont montré l’apparition très ancienne et précoce des terrasses en culture3,
même si la plupart des systèmes qui occupent aujourd’hui les versants des monta-
gnes européennes ont une origine beaucoup plus récente.
Antciens ou plus récents, ces efforts ont produit un peu partout un patrimoine
culturel, très souvent « vivant », l’un des plus extraordinaires du globe. A ce pro-
pos, on peut souligner les nombreux paysages de terrasses présents dans la liste du
patrimoine mondial de l’Unesco, et dans laquelle on y reconnaît facilement le rôle
capital de la vigne, avec la présence des paysages viticoles de la Vallée du Duero
(Portugal), de Lavaux (Suisse), de les Cinque Terre (Italie), de la Wachau (Autri-
che). En effet, si en Asie et en Afrique le développement des terrasses est surtout
associé à la culture des céréales, en Europe le moteur de leur édification le plus
évident a sans doute été la vigne. Sur notre continent, la culture de la vigne joue à
ce titre un rôle capital comme le sorgho et le mil en Afrique, le tef en Ethiopie, le
riz à Madagascar, en Chine, dans les Philippines…
Au-delà des convergences génétiques générales liées à l’universalité de cer-
tains facteurs écologiques, on s’aperçoit facilement de l’existence de quelques
convergences d’ordre historique présentes dans l’évolution des paysages viticoles
en terrasses. On pense ici aux processus communs qui sont présents dans les mo-
dalités de diffusion des terrasses en europe, c’est-à-dire les causes qui ont déter-
miné leur crise, crise qui se développe à partir de la deuxième moitié du XIXème
siècle (mais avec des exceptions importantes dans quelques régions), et enfin dans
les exigences de reconquête, timides pour le moment, qu’on observe depuis deux
décennies.
Pour comprendre les logiques qui sont à l’origine de la diffusion géographi-
que des terrasses viticoles, il faut initialement regarder les efforts nécessaires pour
les bâtir. Même si avec des disparités liées aux différentes conditions morpholo-
giques et lithologiques, l’édification des terrasses demande partout une énorme
quantité de travail, tout d’abord dans la construction des murs en pierre sèche.
Sur des pentes de 45°, par exemple, un hectare de terrain en terrasse nécessite en
moyenne de 2-3 kilomètres de murs, c’est-à-dire 200-300 journées de travail avec
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4. Des nombreux exemples sont présentés dans le volume fondamental de Philippe Blanchemanche,
Bâtisseurs de paysages : terrassement, épierrement et petite hydraulique agricoles en Europe, XVIIe-
XIXe siècles, Paris, Ed. de la Maison des Sciences de l’Homme, 1990.
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Figure1 : Ruissellement des eaux et mobilité des hommes sur le même axe vertical dans des
terrasses viticoles de l’Île du Giglio (Archipel toscane, I) (Luca Bonardi, 2007).
Bref, si l’on exclut les simples rideaux et d’autres interventions similaires
(par exemple les résultats de l’épierrement des pentes dans quelques vallées des
Alpes françaises et des Alpes occidentales italiennes), l’édification et la conser-
vation des terrasses proprement dites nécessitent la mise en œuvre de grandes
énergies, sous forme de travail humain. La disponibilité de ces énergies est à la
base des conditions historiques qui expliquent la création des terrasses viticoles.
Pour comprendre leur existence il faut donc se référer à la poussée démographique
qui, dans certaines périodes historiques, a existé dans les régions de montagne ;
une « crue » qui s’est traduite par le besoin de terre, mais, également, par une
large disponibilité des bras nécessaires pour les opérations de terrassement des
versants qui ont agrandi la base (physique) productive. En ce qui concerne les
régions méditerranéennes et alpines, il s’agit des phénomènes actifs surtout au
XIXe siècle, quand « le poids du nombre », pour utiliser l’expression classique de
Fernand Braudel, montre toute sa force et détermine l’explosion des terrasses de
culture un peu partout. On doit imputer à cette phase l’extension des terrasses vers
des sols faiblement productifs, vers des terrains situés à des (relativement) grandes
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distances des lieux d’habitation, dans des situations morphologiques quelque fois
invraisemblables, avec la création de petites terrasses « en l’air » que l’on trouve
aujourd’hui abandonnées, dans plusieurs contextes alpins (Figure 2).
Bien évidemment, les terrasses autarciques liées à la petite paysannerie n’ex-
pliquent qu’une partie du monde viticole en terrasse. En effet, pour comprendre
l’ampleur de ces paysages il faut aussi s’intéresser à la rentabilité du secteur viti-
cole et à la disponibilité de grands capitaux, dirigés, dans un contexte de marchés
favorables, vers l’édification de systèmes viticoles en terrasses. Par les capitaux
de l’aristocratie grisonnaise l’on explique par exemple l’énorme élargissement des
surfaces viticoles en Valteline (Lombardie, I) pendant la domination Suisse, à par-
tir de 1512 ; et par des disponibilités financières importantes on explique aussi
l’existence de figures professionnelles de constructeurs de terrasses, comme par
exemple les bancaleros de l’Île de Majorque ou les restancaïres provençaux. Dans
tous les cas, là aussi l’on retrouve, véhiculé par l’argent et sous la forme du travail
salarié, la présence et l’utilisation d’importantes quantités de travail humain.
Inévitablement, les deux origines, celle de la petite vigne qui grimpe sur des
pentes impossibles et celle de la vigne riche, qui s’étend sur de grandes surfaces
assez homogènes, coexistent très souvent (sinon toujours) côte à côte, comme par
exemple en Sicile ou dans certaines régions des Alpes italiennes.
Grâce à la concomitance des phénomènes que nous venons de décrire (poussée
démographique, disponibilités d’investissement et augmentation de la demande en
vin), à l’échelle européenne les terrasses viticoles rejoignent leur probable acmé
dimensionnelle vers la moitié du XIXe siècle. Une grandeur très éphémère...
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Figure 2 : Terrasse “autarcique”, abandonnée et reboisée naturellement, à Chiavenna (Sondrio, I). (cliché de
l’auteur, 2006).
Figure 3 : Terrasses viticoles d’origine “suisse” dans la montagne de Tirano (Valteline, Sondrio, I). (cliché de
l’auteur, 2006)
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De plus, ce qui reste de la petite viticulture en terrasse après les crises sera
très vite affecté par d’autres problèmes, déjà bien présents dans son « patrimoine
génétique », qui deviendront intolérables au cours du XXe siècle. On peut se réfèrer
surtout à la fragmentation parcellaire des propriétés, qui est typique de plusieurs
régions de montagne et qui, comme l’on a vu, est l’une des caractéristiques fon-
datrices de certains paysages en terrasses. A ce propos, la situation actuelle de
quelques régions viticoles en terrasses démontre bien ce phénomène et les limites
évidentes représentées par des conditions de fort morcellement des terres5.
En Valteline, les 2500 kilomètres de murs en pierre sèche soutiennent ac-
tuellement 915 hectares de vignobles, ce qui ne représente que 30 % de la surface
cultivée au XIXe siècle. On peut comprendre quelques aspects de cette évolution si
l’on considère que dans cette vallée alpine seulement 1% des entreprises dispose
de surfaces cultivées supérieures à trois hectares et que, par contre, plus de la moi-
tié ne dispose que de surfaces inférieures à 0,2 hectare. Une situation fortement
agravée par la multipropriété de la plupart des petites entreprises.
A coté de la Valteline, la Valchiavenna, avec sa viticulture désormais d’ama-
teurs, montre sur ce point des conditions très semblables.
Toujours dans les Alpes italiennes, en Vallée d’Aoste, on est passé de 3000
hectares cultivés à la fin du XIXe siècle à 500 hectares aujourd’hui, dont seulement
135 en terrasses. Une débâcle qui s’arrête à partir de l’an 2000 grâce à une petite
reprise des surfaces cultivées, mais dans un contexte ou les propriétés conservent
des dimensions fortement réduites, 80% de la surface viticole (équivalent à 98 %
des entreprises) étant repartis dans des propriétés inférieures à 1 hectare.
En dehors des Alpes, on découvre les mêmes problèmes d’atomisation de la
propriété terrienne dans le contexte méditerranéen des Cinque Terre (I) et dans
la quasi-océanique Ribeira Sacra, en Espagne, où le fractionnement atteint des
résultats extrêmes : 2120 hectares de terrasses galiciennes sont distribués sur un
nombre incroyable de producteurs, avec 93,8 % des terrains viticoles divisés en
parcelles de surface inférieure à 0,2 hectare.
5. Les donnés sur la subdivision des terres dans les différentes régions de la viticulture en terrasse ont
étés tirés des travaux de documentation du Cervim : http://www.cervim.org/zone-viticoltura-montagna.
aspx.
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De plus, l’importance de ces exemples ne doit pas nous inciter à attribuer tous
les problèmes de la viticulture en terrasse au phénomène de la segmentation de
la propriété. Il n’est que le signe de la faible rentabilité qui frappe la plupart de la
viticulture (et en général de l’agriculture) en terrasse, aujourd’hui opérante dans
un contexte économique fortement pénalisant et complètement différent de celui
de ses origines.
En effet, des obstacles très importants sont bien présents aussi dans des situa-
tions moins fragmentées (par exemple à Banyuls) tandis qu’on voit des situations
un peu moins difficiles dans des contextes fractionnés mais avec une rentabilité
suffisante pour couvrir les handicaps des terrasses, comme par exemple dans le
Canton du Valais et dans le Canton Vaud (Suisse). Même si avec une utilisation un
peu généreuse du ciment, les systèmes en terrasses de ces régions se gardent très
bien, avec des cultures qui couvrent des terrains très élevés, comme à Visperter-
minen (Valais ; Figure 4), et quelquefois les endroits plus inaccessibles, entre la
route, l’autoroute et le chemin de fer, comme c’est le cas sur la côte Nord du Lac
Léman.
Sans oublier d’autres conditions régionales spécifiques (par exemple, pour le
Valais, l’élargissement tardif de la viticulture locale par rapport aux autres régions
viticoles des Alpes), on peut souligner l’appartenance de ces régions à un marché
national favorable et, plus généralement, leur appartenance à « l’arc gagnant »
de la viticulture en terrasse : Trois Lac, Vaud, Valais, et depuis quelques années,
Tessin, en Suisse ; Alto-Adige en Italie ; Wachau en Autriche ; et (même si ce n’est
que partiellement en terrasses) Alsace en France, Rhin et Moselle en Allemagne.
C’est-à-dire le monde allemand et ses alentours les plus proches...
Parmi les grands paysages viticoles en terrasses, seuls les 27.000 hectares de
la Vallée du Duero, au Portugal, présentent aujourd’hui, même si pour des raisons
différentes, une situation positive comparable à celle des systèmes de l’Europe
continentale.
Le panorama de la viticulture en terrasse « vivante », se complète avec les
capacités de résistance un peu inattendues de quelques régions du “far west” euro-
péen : Îles des Açores et Madeira (P) et Îles Canaries (E) ; et à l’extrême Sud : Île
de Majorque (E), région de l’Etna et Île de Pantelleria (I), cette dernière avec 500
hectares de vignobles en terrasses.
Dans d’autres régions (Espagne méditerranéenne, PACA en France, Piémont
et Calabre en Italie, îles grecques etc.) les terrasses encore en production sont
pour la plupart fragmentées dans des unités de petites dimensions, séparées par de
grands espaces de friche. Très souvent, des processus d’abandon très marqués ont
remplacé les anciens grands paysages viticoles de ces régions par des immenses
ruines de pierre.
Dépeuplement de la montagne, morcellement, difficultés du travail, en par-
ticulier où des inclinations très fortes et des terrasses très étroites s’opposent à la
mécanisation, population âgée, manque d’aide technique, et surtout une rentabilité
insuffisante sont à l’origine de la fossilisation de ces paysages et des difficultés
présentes dans toute la viticulture en terrasse (Tableau 1).
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Figure 4 : Les terrasses viticoles de Visperterminen (Valais, CH), parfaitement entretenues
malgré l’altitude (jusqu’à 1100 mètres snm) auxquels elles se développent. (cliché : Gianni
Hochkofler, 2009).
Tableau 1 : Les principaux problèmes de l’agriculture en terrasse (tableau de l’auteur à partir
de l’Enquête A.P.A.R.E., 19836).
1) Morcellement
Problèmes d’ordre 2) Pression foncière, spéculation
foncier et législatif 3) Absence ou inadaptation des aides publiques
6. A.P.A.R.E. (Association pour la partecipation et l’action regionale), Bouet A., Frapa P. (chargés d’étude),
Des Agriculteurs en terrasses. Analyse, Synthèse, A.R.E.E.A.R. Languedoc Roussillon - Ministère de
l’Agriculture, Avignon, 1983
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Les paysages viticoles des terrasses : des espaces de convergence
Sauf dans de quelques petites régions, on est donc confrontés à une dichoto-
mie entre l’Europe continentale (et la Vallée du Duero) et la Méditerranée. Pour
une grande partie des terrasses méditerranéennes, l’état d’abandon peut être consi-
déré définitif, tandis que pour d’autres parties de cette région on peut imaginer une
persistance limitée à quelques petites parcelles, liées à des survivances auto-pro-
ductives ou, surtout en Italie, à des formes de commerce de proximité.
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Figure 5 : Des exemples d’actions ou programmes pour la conservation ou la reconquête des
paysages en terrasses aux différents niveaux de l’échelle globale-locale.
Les actions de récupération productive sont toujours soutenues par des moyens
financiers importants, souvent garantis par le caractère associatif des initiatives.
De ce point de vue, on retrouve dans ces opérations des conditions peu différentes
de celles qui sont présentes à l’origine de plusieurs paysages viticoles en terrasse
il y a quelques siècles.
Par contre, si l’on regarde les années les plus proches, on constate l’existence
d’une nouvelle opportunité, peut-être discutable, qui est offerte à la viticulture en
terrasse. Pour utiliser l’expression de Françoise Alcaraz, il faut regarder attentive-
ment la croissante « utilisation publicitaire des paysages de terrasses »7 ; il s’agit
d’une utilisation qui tire profit des « capacités médiatiques » de ces paysages et
de leurs capacités à véhiculer un message positif sur la qualité des produits. En
effet, plusieurs expériences nous montrent des actions publicitaires centrées sur la
qualité des paysages en terrasses pouvant garantir, ou au moins faire espérer, des
7. F. Alcaraz, L’utilisation publicitaire des paysages de terrasses, Etudes rurales, 158, 2001, pp. 195-209.
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prix de vente des vins un peu plus élevés8. Sans doute, les paysages en terrasses
ont des valeurs esthétiques évidentes qui suggèrent l’harmonie du rapport entre
l’homme et l’environnement, une relation importante, au niveau économique, dans
notre temps de développement durable… Par cette relation l’on peut comprendre la
politique de plusieurs maisons qui, de plus en plus, attirent l’attention du consom-
mateur sur les paysages en terrasses qui sont à l’origine de leurs vins. Une voie
utilisé déjà par d’autres paysages viticoles.
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8. On peut voir, à ce propos, la réussite du slogan utilisé par la coopérative L’oignon doux des Cévennes,
centré sur la « force » du paysage en terrasse (Parc National / Réserve de Biosphère des Cévennes (edits
D. Lécuyer), La remise en valeur des terrasses de culture cèvenoles, Actes des rencontres d’Alès : 23-24
octobre 1997, 1999).
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