Manip n°9
Le concept d'échangeurs à plaques date environ d'une centaine d'années. Ces échangeurs
ont été étudiés à l'origine pour répondre aux besoins de l'industrie laitière, puis utilisés par la
suite dans diverses branches de l'industrie (chimie, nucléaire...).
Dans un échangeur à plaques et joints, la surface d'échange est composée d'une série de
plaques métalliques, équipées de joints et serrées les une contre les autres. Ces plaques
définissent un ensemble de canaux dans lesquels circule respectivement chacun des fluides.
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Les plaques et joints sont serrés à l'aide de tirants entre un plateau fixe et un plateau
mobile.
Ce type d'échangeur est surtout utilisé pour des transferts de chaleur entre deux liquides,
mais de rares applications existent en double phase (condensation, évaporation).
Les applications des échangeurs à plaques et joints sont limitées par la pression maximale
de service, la pression différentielle entre les deux fluides et la température maximale de
service.
Actuellement, on peut admettre des pressions de service d'environ 16 à 20 bars avec des
pressions différentielles d'environ 10 bars. La température maximale de service, fonction de la
nature des joints, est d'environ 200°C.
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II - Rappels théoriques
Le transfert de chaleur dans un échangeur à plaques s'effectue essentiellement par
convection, suivant la loi de NEWTON :
dQ
Φ = = h S (θc - θ f )
dt
loi qui est la relation de définition du coefficient superficiel d'échange h (kcal/h.m2.°C).
Le flux de chaleur par unité de surface dépend :
- des caractéristiques du fluide :
λ coefficient de conductibilité thermique,
Cp chaleur massique,
ρ masse volumique,
µ viscosité dynamique,
- des caractéristiques de l'écoulement :
u vitesse moyenne,
- de la géométrie de la surface d'échange :
D diamètre (D équivalent pour un échangeur à plaques),
- de l'écart de température paroi-fluide :
soit Φ = f(λ, Cp, ρ, µ, u, D, ∆θ)
ou encore : f(λ, Cp, ρ, µ, u, D, ∆θ, Φ) = 0
Avec cinq dimensions fondamentales, cette relation entre huit grandeurs physiques sera
réduite à une relation entre 8 - 5 = 3 rapports sans dimension qui sont généralement les
suivants :
u D ρ
- le nombre de REYNOLDS Re =
µ
Cp µ
- le nombre de PRANDTL Pr =
λ
hD
- le nombre de NUSSELT Nu =
λ
Nu = A Rem Prn
relation de DITTUS-BOELTER
Remarques
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- Dans tous les cas, le mouvement favorise l'intensité du transfert de chaleur,
- pour Re, le nombre de REYNOLDS, dans le cas d'un échangeur à plaques, il est
nécessaire de calculer le diamètre équivalent :
4 x section de passage du fluide
Deq =
périmètre mouillé
Dans le cas d’un échangeur à plaques, une valeur approchée de Deq est :
Deq = 2 x (espace moyen inter-plaque) = 2 e
- Nu, nombre de NUSSELT, est d'autant plus élevé que la transmission de chaleur par
convection est importante. Il permet de calculer le coefficient de transfert superficiel h.
(θ c − θ f ) − (θ c − θ f )
1 1 2 2
∆θ ml = { (θ c − θ f ) [
ln[| (θ c − θ f ) ϑ|
1 1
2 2
| |
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1{ [
1 1 1 + |R + e |
= +
U h1 h 2 s [| λ p ϑ|
avec : h1 coefficient d'échange partiel par convection au niveau de la paroi pour le fluide 1,
h2 coefficient d'échange partiel par convection au niveau de la paroi pour le fluide 2,
s surface active d'une plaque,
R résistance thermique due à l'encrassement des plaques,
e épaisseur de la plaque,
λp conductibilité thermique du matériau constituant la plaque.
h1 et h2 peuvent être obtenus à partir du nombre de NUSSELT Nu pour chacun des fluides, Nu
étant lui même calculé connaissant Re et Pr en utilisant une relation de DITTUS-BOELTER
appropriée.
1 1 1
= +
U h1 h2
Le nombre de plaques est alors déterminé par une méthode itérative utilisant des abaques
fournis par le constructeur à partir de la relation générale (1) qui s'écrit maintenant :
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Φ Φ
S= =ns d'où n=
U ∆θ ml c U s ∆θml c
Remarque : Le nombre total de plaques d'un montage est nécessairement N = n + 2 car les
plaques terminales ne participent pas au transfert.
L ρ C p ∆θ f
finalement il vient : n = (2)
U s ∆θ ml c
Le constructeur donne les variations du produit U.s en fonction du débit inter-plaque
(Abaque 1 02 N 05).
b) calcul du débit par plaque suivant l'arrangement retenu de n1 plaques utiles, débit total
divisé par le nombre de passages,
d) comparaison de n2 et n1 :
n2 > n1 échangeur sous-dimensionné, retour à a)
n2 < n1 échangeur sur-dimensionné, retour à a)
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n2 ∼n1 surface correcte; on vérifie alors que les pertes de charge sont
convenables et surtout que l'écoulement du fluide est bien turbulent.
Remarque : Pour un échangeur à plaques du type étudié, le régime est turbulent pour des
valeurs de Re > 150.
Bibliographie
"Les échangeurs à plaques et joints, éléments de dimensionnement"
R. VIDRIL, Lavoisier PARIS 1984.
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TRAVAIL A EFFECTUER
Vous devez déterminer par la méthode itérative proposée page 9, le nombre de plaques (N)
nécessaires pour pouvoir assurer l’échange suivant :
Dessiner sur le schéma proposé les joints sur chacune des plaques de l’échangeur
Effectuer les mesures et reporter les valeurs sur la fiche de résultats proposés. Faire varier
les débits de manière à voir l'influence de ces paramètres sur l'échange. Pour cela, on fera
fonctionner l'échangeur avec des débits maximum, puis minimum (les débits seront toujours
identiques pour le fluide froid et le fluide chaud). On prendra ensuite un débit double pour l'un
des fluides par rapport à l'autre fluide. A chaque fois, relever les différentes températures et
interpréter les résultats.
On remarquera la très faible inertie du système, en créant par exemple des perturbations
(variation du débit d'un ou des fluides) et en suivant les variations de la température de sortie
des fluides.
Calculer puis comparer les coefficients d’échanges expérimentaux et théoriques (Uexp et Utheo).
Le coefficient d’échange théorique sera obtenu par la corrélation suivante :
A partir de l’échangeur monopasse contre-courant, modifier les entrées d’eau chaude et d’eau
froide pour obtenir une circulation à co-courant.
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Effectuer les mesures et
Calculer puis comparer les coefficients d’échanges expérimentaux (Uexp) à ceux de l’échangeur
monopasse contre-courant. Commenter les résultats obtenus
A partir du nombre de plaques (N) déterminé lors de la Partie 1 du TP, monter un échangeur de
chaleur bi-passe contre-courant
Dessiner sur le schéma proposé les joints sur chacune des plaques de l’échangeur
Effectuer les mesures et reporter les valeurs sur la fiche de résultats proposés
Calculer puis comparer les coefficients d’échanges expérimentaux (Uexp) à ceux de l’échangeur
monopasse contre-courant
Pour des conditions opératoires et des spécifications de sortie identiques à celles de la Partie 1,
dimensionner un échangeur bi-passe.
Dessiner sur le schéma proposé les joints sur chacune des plaques de l’échangeur
Effectuer les mesures et reporter les valeurs sur la fiche de résultats proposés
Partie 4 : Comparaison des différents modes de fonctionnement des échangeurs testés lors
du TP
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Point sur les différentes notions spécifiques aux échangeurs à plaques :
Le nombre de plaques total correspond à l’ensemble des plaques qui constituent l’échangeur.
Le nombre de plaques utiles correspond au nombre de plaques qui participent réellement à l’échange de
chaleur, c'est-à-dire, celles qui ont d’un côté du fluide chaud et de l’autre du fluide froid.
N = 9 plaques au total
Débit interplaque :
Ce débit interplaque correspond au débit de fluide qui passe entre deux plaques.
Pour un échangeur monopasse il est équivalent au débit total du fluide / Nombre de passages = (L/y)
Dans les échangeurs à fluides séparés, les modes de circulation des fluides peuvent se ranger en deux grandes
catégories. Si les vecteurs vitesses sont en moyenne perpendiculaires l’un à l’autre : il s’agit de « courants
croisés »
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- s’ils sont de sens contraire, les écoulements sont « à contre-courant ».
Nombre de passe
On désigne par « passe » une traversée de l’échangeur par l’un des fluides. Ainsi, dans un échangeur
monopasse : chaque courant ne traverse qu’une seule fois l’échangeur.
Monopasse co courant :
Remarque : on peut tout à fait concevoir des échangeurs tels qu’un fluide soit monopasse et l’autre bipasse ou
tripasse
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ANNEXES
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Exemple d’un échangeur à plaques mono passe à contre courant :
bloquer le fluide
Fluide chaud
Fluide froid
Plaques
Plateau fixe Plateau mobile
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Constantes physiques de l’eau à la pression de saturation
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Evolution du nombre de Prandtl avec la température
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T (˚C) ρ (kgƒm ) Cp (kcalƒkg.K) λ (kcalƒ˚C.h.m)) µ (kgƒh.m) Pr (−)
0 999,8 1,0074 0,475 6,45 13,68
10 999,7 1,0013 0,497 4,704 9,48
20 998,2 0,9988 0,514 3,607 7,01
30 995,7 0,998 0,528 2,87 5,42
40 992,2 0,998 0,54 2,351 4,34
50 988 0,9985 0,551 1,973 3,58
60 983,2 0,9994 0,56 1,681 3,00
70 977,8 1,0007 0,568 1,454 2,56
80 971,8 1,0023 0,575 1,278 2,23
90 965,3 1,0044 0,581 1,133 1,96
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