Vous êtes sur la page 1sur 163

Licence fondamentale

Sciences économiques et de gestion

ECONOMIE MONETAIRE ET FINANCIERE


Semestre 3

Pr. Adam Chati


profadamchati@gmail.com

1
Plan du cours

Introduction
Chapitre 1 : Les formes et les fonctions de la monnaie
Chapitre 2 : Les agrégats de la monnaie et de placement liquides
Chapitre 3 : La création monétaire
Chapitre 4 : Le marché monétaire

2
Introduction :

QU’EST-CE QUE LA MONNAIE?

3
QU’EST-CE QUE LA MONNAIE?

« I find it difficult to
explain but every one
knows it »

Mann on the Legal Aspect


of Money,1938

4
QU’EST-CE QUE LA MONNAIE?
 Peut-on considérer la monnaie comme bien de consommation ?

 Peut-on considérer la monnaie comme bien de production ?

 Peut-on considérer comme étant un signe ?

 Par qui la monnaie doit-elle être acceptée ?

 La monnaie est elle considérée comme un bien privé ou public ?

5
Monnaie : Bien public ou privé

Exclusion Pas d’exclusion


Rivalité Bien privé Bien mixte
(ex : pain) (ex : la pêche qui se situent
dans des Zones
internationales

Pas de Bien mixte Bien public


rivalité (ex : l’autoroute) (ex : éclairage public)

6
QU’EST-CE QUE LA MONNAIE?
 La monnaie est un bien de consommation indirect : Elle ne procure pas
directement une utilité.
 La monnaie est un bien de production indirect : C’est grâce à la monnaie qu’on
peut se procurer un facteur de production (ex: Capital).
 La monnaie est un bien public mixte: Elle se caractérise par l’absence de la
rivalité et l’existence de l’exclusion.
 la monnaie est un symbole de souveraineté : La monnaie est garantie par
l’Etat.
 La monnaie n’a pas d’utilité sauf si elle accepté par l’ensemble les agents
économiques (la communauté monétaire).
 La monnaie est indéterminé: La monnaie n’a pas de limites.
 La monnaie est immédiate : La monnaie est l’actif le plus liquide.

7
Définition de la monnaie?

Money is anything that is generally accepted as payment for goods and


services or in the settlement of debts (Hubbard,. 2005).

La monnaie est tout ce qui est généralement accepté comme paiement


de biens et services ou dans le règlement des dettes.

8
Le Troc

Toutefois, les économies peuvent fonctionner sans monnaie.

 Le troc est un système d'échange dans lequel les individus


échangent des biens et des services directement contre d'autres
biens et services.

 Les échanges de troc ont prévalu aux premiers stades du


développement de notre économie, mais ils étaient inefficaces.

9
Le Troc
Il existe quatre principales sources d'inefficacité dans une économie de troc:
1. Une double coïncidence de besoins augmente les coûts de transaction.
◦ Les coûts de transaction sont les coûts en temps ou en autres ressources
que les parties engagent dans le processus d'acceptation et de réalisation
d'un échange de biens et de services.

2. Chaque bien a de nombreux prix.


Lorsqu'il y a N articles: Nombre de prix = N (N - 1) / 2.

3. Il y a un manque de normalisation pour les biens et services.


4. Il est difficile d'accumuler des richesses.

10
L’invention de la monnaie
Pour améliorer le troc, les gens ont décidé d’identifier un produit spécifique
(monnaie- marchandise) que la plupart des gens accepteraient dans un échange.

La « monnaie-marchandise » est un bien utilisé comme monnaie et dont sa propre


valeur (valeur intrinsèque) est indépendante de son utilisation comme monnaie.

La monnaie permet aux gens de se spécialiser, de devenir plus productifs


et de gagner des revenus plus élevés.
La spécialisation se produit lorsque les individus produisent des biens ou des
services pour lesquels ils ont relativement la meilleure capacité de production.
Document à lire : l’invention de la monnaie (ENT)

11
Idées à retenir
 La monnaie est un phénomène social parce qu’elle est basée
sur la confiance des utilisateurs (les agents économiques).

 La monnaie est un phénomène institutionnel vu que sa valeur


est fondée sur la garantie de l’Etat.

 La dimension économique de la monnaie c’est sa raison d’être,


car elle a été introduite afin de simplifier les transactions entre les
individus et éviter les inconvénients du Troc.

12
Travail à faire
What’s Money? Ask a Taxi Driver! (Voir ENT)

Questions :
1. Peut – on considérer les packets de cigarettes (Marlboro) utilisés
pour payer les chauffeurs de taxi en Russie à la fin des années
1980 comme étant une monnaie ? Expliquez brièvement.
2. A la fin de la deuxième guerre mondiale en 1945, la devise
allemande (Reichsmaa tellement perdu sa valeur qu’une
économie de troc s’est développée. Pendant cette période,
plusieurs citoyens allemands utilisaient rk) les cigarettes
américaines comme monnaie. Pourquoi les gens avaient utilisé les
cigarettes, comme monnaie pendant ces circomstances.

13
Chapitre 1 :

Les formes et les fonctions


de la monnaie
Chapitre I: Les formes et les fonctions de la
monnaie

 Quelles sont les formes de la monnaie? En quoi consiste la


monnaie?

Quelles sont les fonctions de la monnaie? A quoi sert la monnaie?

15
Section I: Les formes de la monnaie

 Quelles sont les formes de la monnaie?


 En quoi consiste la monnaie?

16
Section I: Les formes de la monnaie

Il existe trois formes de monnaie aujourd’hui :

- la monnaie métallique (les pièces)


- la monnaie papier (les billets) Monnaie fiduciaire

- la monnaie scripturale Monnaie électronique

- La monnaie numérique
Monnaie virtuelle
Section I: Les formes de la monnaie
La monnaie fiduciaire
La monnaie fiduciaire est la monnaie comprenant les pièces et les billets de banque qui se
caractérise par le fait que sa valeur est déterminée par la confiance que lui accorde ses utilisateurs
plutôt que par son coût de production.

En d'autres termes, cela signifie qu'un billet de 500 DHS


vaut cette valeur non pas en raison de son coût de
production, mais en raison du fait que les utilisateurs
considèrent que ce billet leur permettra d’acquérir un
bien ou un service d'une valeur de 500 DHS.

La monnaie fiduciaire représente une fraction limitée


(environ 15%) de la masse monétaire en circulation.
Section I: Les formes de la monnaie
La monnaie scripturale : Monnaie écrite
L'argent en chiffre enregistré dans les banques dans les comptes courants forme ce qu'on
appelle la monnaie scripturale. La possession de monnaie par un titulaire de compte est
matérialisée par une écriture en compte (Jeu de compte).
Section I: Les formes de la monnaie
La monnaie électronique est, légalement, une monnaie stockée sur des
mémoires électroniques de façon indépendante d'un compte bancaire.
Dans les catégories de la masse monétaire, elle s'oppose à la monnaie fiduciaire (pièces et
billets) ou à la monnaie scripturale (compte de dépôt).
Section I: Les formes de la monnaie
La monnaie électronique : est l’ensemble des supports électroniques
(informatiques) qui permettent l’échange sans qu’il soit sur papier et qui
implique une relation entre 3 catégories d’agents : les commerçants,
les banquiers et les consommateurs.

Consommateur Banquier
Commerçant
Section I: Les formes de la monnaie
Autres exemples de monnaie électronique :
• Paypal :
PayPal est un site Internet qui offre la possibilité d'effectuer des paiements et des transferts d'argent
en ligne avec un maximum de sécurité.

• Appstore; Play store


• Carte prépayée
Section I: Les formes de la monnaie

Caractéristiques de la monnaie électronique :


• Pas besoin d’un compte bancaire
• Valeur déjà payé avant de l’utiliser
• Libellé en monnaie légale
Section I: Les formes de la monnaie
Monnaie virtuelle :

Monnaie virtuelle fermée

Monnaie virtuelle unidirectionnelle : Air miles, points de fidélité

Monnaie virtuelle bidirectionnelle : Cryptomonnaie (Ex : Bitcoin, Libra)


Section I: Les formes de la monnaie
Cryptomonnaie : est une monnaie émise de pair à pair, sans nécessité de banque centrale,
utilisable au moyen d'un réseau informatique décentralisé. Elle utilise les principes de
la cryptographie et associe l'utilisateur aux processus d'émission et de règlement des
transactions
Section I: Les formes de la monnaie
Caractéristiques de la cryptomonnaie :

C’est une monnaie indépendante de tous les systèmes bancaires;


Toutes les transactions sont totalement anonymes et sécurisées;
Aucune contrefaçon de cette monnaie n’est possible;
Le transfert d’argent se fait de manière très rapide, en quelques minutes seulement contrairement
aux virements bancaires traditionnels qui peuvent mettre plusieurs jours ;
Aucun plafond n’est mis en place ;
Aucune limite de transfert n’est mise en place ;
Aucun intermédiaire dans la transaction, c’est-à-dire qu’il n’y a pas l’intervention d’une quelconque
banque.
Section I: Les formes de la monnaie
Bitcoin :
le Bitcoin est la toute première cryptomonnaie qui est née. Ayant fait son apparition au cours
de l’année 2009, c’est une véritable alternative aux monnaies classiques qui fonctionne grâce au
réseau informatique.
Section I: Les formes de la monnaie
Le système bitcoin repose sur un grand registre où sont notées toutes transactions en bitcoin
depuis sa création. Ce registre est appelé blockchain (chaine de blocs). Celui-ci n’est pas tenu
par une banque centrale et n’est pas l’incarnation d’un pouvoir par un État : la vérification des
transactions est réalisée par les “mineurs” du réseau qui acceptent de donner de leur puissance
de calcul (ordinateur). Chaque mineur peut posséder une copie de ce grand registre réputé
infalsifiable. Les mineurs sont récompensés en bitcoin, c’est ainsi que la monnaie est émise.
Une blockchain est une base de données qui comporte tout l’historique des échanges
réalisés entre des utilisateurs depuis sa création. Certaines blockchains sont privées tandis que
d’autres sont publiques. On compare souvent la blockchain à un grand livre comptable qui reste
anonyme et infalsifiable.
Section I: Les formes de la monnaie

A B
Section I: Les formes de la monnaie

Système centralisé (contrôlé par la banque centrale) : Monnaie fiduciaire, monnaie


scripturale

Système décentralisé ( hors contrôle de la banque centrale) : Monnaie numérique (Monnaie


électronique, monnaie virtuelle
Section I: Les formes de la monnaie

• Monnaie divisionnaire

• Monnaie fiduciaire

• Monnaie scripturale

• Monnaie Numérique
Section I: Les formes de la monnaie

Il existe trois formes de monnaie aujourd’hui :

la monnaie métallique (les pièces)


- La monnaie fiduciaire
la monnaie papier (les billets)
- la monnaie scripturale : Jeu de compte
Monnaie électronique

- La monnaie numérique
Monnaie virtuelle
Section I: Les formes de la monnaie

Monnaie Fiduciaire

Monnaie scripturale

Monnaie électronique

Monnaie virtuelle
Section I: Les formes de la monnaie

Exemple : Amazon Go
Section II :

Les fonctions de la monnaie


Section II : Les fonctions de la monnaie

Il existe plusieurs définitions de la monnaie mais la définition de la monnaie


à travers ses fonctions est la plus couramment développée en économie
politique.

L’approche fonctionnelle de la monnaie est en réalité très ancienne, elle est


attribuée à Aristote (384-322 avant JC). En effet, il fut le premier à
reconnaître à la monnaie trois fonctions : unité de compte (étalon de valeur,
numéraire), intermédiaire des échanges (instrument de paiement,
instrument de règlement) et réserve de valeur.
L’approche fonctionnelle de la monnaie met donc en évidence les trois
fonctions traditionnelles de la monnaie:

36
Section II : Les fonctions de la monnaie

 Intermédiaire des échanges

 Unité de mesure des valeurs (étalon de valeur)

 Réserve de valeur

37
Section II : Les fonctions de la monnaie

1.La monnaie intermédiaire des échanges


La monnaie sert d’intermédiaire des échanges dans toutes les transactions de
marché dans les économies modernes.
C’est la première et la plus importante fonction de la monnaie.
Elle sert à payer les biens et services que l’on achète c’est-à-dire à régler
n’importe quelle transaction, et à payer n’importe quelle dette.
Parfois la monnaie est qualifiée d’« équivalent général », car seule la monnaie
peut-être échangée contre tous les biens et services.

38
Section II : Les fonctions de la monnaie

1.La monnaie intermédiaire des échanges

Flux Flux
physique physique

Troc = échange de biens

39
Section II : Les fonctions de la monnaie

1.La monnaie intermédiaire des échanges

Flux Flux
physique physique

Monnaie

40
Section II : Les fonctions de la monnaie

A travers cette fonction d’intermédiaire des échanges, la monnaie peut être définie
comme un instrument de paiement indéterminé, général (universel) et immédiat
(François Perroux).
Instrument de paiement indéterminé: parce que la monnaie permet d’acquérir n’importe
quel bien ou service et de régler n’importe quelle dette (l’affectation n’est pas définie ou
fixée au préalable).
Instrument de paiement général: parce qu’il doit être admis en tout lieu, à tout moment par
tout le monde. Dans un espace géographique donné, généralement national, (dirham au
Maroc, dollar aux Etats-Unis) ou supranational, (exemple de l’euro au sein de la zone euro),
la monnaie ne peut donc pas être refusée comme instrument de paiement.
Instrument de paiement immédiat: signifie que le simple transfert de ce moyen de paiement
permet d’une manière définitive d’éteindre (d’annuler) la dette. On dit également que la
monnaie a un pouvoir libératoire illimité parce qu’elle ne peut être refusée par aucun
créancier.

41
Section II : Les fonctions de la monnaie

L’utilisation de la monnaie comme intermédiaire des échanges permet d’éviter les


nombreux inconvénients du troc:

Une économie de troc est une économie sans monnaie dans laquelle les biens et services
sont échangés directement les uns contre les autres.

Dans une économie de troc, un médecin ne peut manger que s’il trouve des boulangers,
des bouchers ou des marchands de légumes qui ont besoin de se soigner, et il pourra
ainsi échanger de la nourriture contre ses soins. Le problème qui se pose est donc celui
de la double coïncidence des besoins (ou des désirs).

Par ailleurs, les recherches du médecin risquent d’être longues et coûteuses. Le temps
passé à ces recherches s’appelle un coût de transaction.

42
Section II : Les fonctions de la monnaie

L’introduction de la monnaie permet de séparer les opérations d’achat et de


vente: un agent n’est plus obligé d’être à la fois acheteur et vendeur, c'est-à-
dire qu’il peut être soit acheteur soit vendeur.

Les coûts de transaction sont sensiblement réduits et le problème de la


double coïncidence des désirs est évité: le médecin peut soigner tout malade
prêt à le payer, et peut ensuite, avec l’argent qu’il a reçu faire ses courses
pour manger.

43
Section II : Les fonctions de la monnaie

2.La monnaie unité de mesure des valeurs (étalon de valeur)

La deuxième fonction de la monnaie est de fournir une unité de compte. La monnaie


permet de mesurer la valeur des biens et services dans une unité commune.

La monnaie est un moyen d’exprimer la valeur de chaque bien par rapport à une
référence unique, et permet ainsi d’assurer des comparaisons de valeurs entre les
biens et services, et d’établir une échelle générale des prix.

44
Section II : Les fonctions de la monnaie

Pour comprendre l’importance de cette fonction d’unité de compte, imaginons de nouveau


une économie de troc:

Si on est dans une société de troc avec deux biens A et B, par exemple pomme et DVD.
On a x unités de A = y unités de B par exemple 1 DVD=2 pommes. On a un donc un seul rapport de prix
ou prix relatif (A, B).

Dans une société de troc avec trois biens A, B et C, par exemple pomme, soins médicaux et DVD, il s’agit
de déterminer trois prix relatifs: (A, B); (A, C); et (B, C) pour pouvoir échanger, soit. pomme-soins
médicaux, pommes-DVD et DVD-soins médicaux.

Dans une société de troc avec 4 biens (A, B, C et D),Il s’agit de déterminer 6 prix relatifs: (A, B); (A, C);
(A, D); (B, C); (B, D); (C,D)

45
Section II : Les fonctions de la monnaie

Dans une société de troc avec n biens, il s’agit de déterminer:


n(n – 1) / 2 prix relatifs
S’il y a 10 biens, on doit donc connaître 45 prix relatifs pour échanger les biens contre les
autres, (la formule étant 10(10-1)/2=45), et ainsi de suite...
Dans une économie de troc, au fur et à mesure que le nombre de biens (et services)
destinés à l’échange augmente, l’échange devient donc de plus en plus difficile voir
impossible du fait du nombre extrêmement élevé de prix relatifs à déterminer.
D’où l’idée d’introduire un bien (objet) comme unité de compte de manière à
réduire le nombre de prix relatifs à déterminer.
En choisissant, dans une première étape, comme unité de compte un bien parmi les
biens éligibles à l’échange, il est possible de diminuer de manière très substantielle
le nombre de prix relatifs à déterminer:

46
Section II : Les fonctions de la monnaie

Dans une société de troc avec quatre biens (A, B, C et D) où D est choisi comme unité de compte (monnaie-
marchandise), on déterminera donc uniquement trois prix relatifs: (A, D); (B, D); et (C, D).
Dans le cas d’une société de troc avec n biens et lorsque l’un de ces biens est pris comme unité de compte,
on déterminera seulement (n – 1) prix relatifs.
Dans le cas de 10 biens, on déterminera donc seulement neuf prix relatifs au lieu de 45, dans le cas de 30
biens, on déterminera seulement 29 prix relatifs au lieu de 435 etc…
La dernière et ultime étape est le passage de la monnaie-marchandise comme unité de compte à celle de
l’unité de compte abstraite (par convention, le prix de cette unité de compte est égal à 1). On parle alors non
plus d’économie de troc mais d’économie monétaire.
Une économie est dite monétaire lorsque l’usage d’un moyen de paiement est devenu la norme. L’emploi
de la monnaie dans les transactions est alors systématique et comme l’écrit R. Clower « la monnaie achète
les biens, les biens achètent la monnaie, mais les biens n’achètent les biens sur aucun marché »

47
Section II : Les fonctions de la monnaie

2.La monnaie unité de mesure des valeurs (étalon de valeur)

=?
=?
=?
=?
=?
48
Section II : Les fonctions de la monnaie

2.La monnaie unité de mesure des valeurs (étalon de valeur)

Prix à Casablanca : 3000 dhs Prix à Marrakech : 1500 dhs


Section II : Les fonctions de la monnaie

2.La monnaie unité de mesure des valeurs (étalon de valeur)

La monnaie nous permet de faire des comparaisons dans le temps et dans l’espace : Elle
permet d’étudier le marché, de faire la comparaison et d’atteindre, en fin de compte la situation
d’équilibre

La monnaie est une unité de compte : Grâce à la Monnaie, on est passé des prix relatifs aux prix
absolus,
Section II : Les fonctions de la monnaie

 Intermédiaire des échanges

 Unité de mesure des valeurs (étalon de valeur)

 Réserve de valeur

51
Section II : Les fonctions de la monnaie

3.La monnaie réserve de valeur ou instrument d’épargne


La monnaie sert également de réserve de valeur ou instrument d’épargne dans la mesure
où elle permet de différer l’utilisation d’un revenu et sert ainsi à épargner du pouvoir
d’achat entre le moment où un revenu est perçu et le moment où il est dépensé.
La monnaie n’est pas la seule réserve de valeur. Les terres, les maisons, les œuvres d’art,
les bijoux, les actions, les obligations peuvent être utilisés comme réserve de valeur.
Beaucoup de ces actifs ont comme réserve de valeur des avantages sur la monnaie parce
qu’ils rapportent souvent à leurs détenteurs un intérêt substantiel ou s’apprécient avec le
temps.

52
Section II : Les fonctions de la monnaie

Même si ce n’est pas la réserve de valeur la plus rentable, les agents économiques sont
prêts à détenir de la monnaie parce que c’est un actif parfaitement liquide et donc
immédiatement utilisable comme instrument d’échange.

La qualité de la monnaie dépend en fait de l’évolution des prix. Par exemple, si tous les
prix des biens doublent, la valeur de la monnaie sera divisée par deux.

La fonction de réserve de valeur de la monnaie n’est donc qu’imparfaitement assurée en


raison de l’inflation qui fait qu’une même quantité de monnaie a, à l’instant t+1, une
valeur d’usage moins importante qu’à l’instant t. Ce phénomène de perte de valeur de
la monnaie s’appelle « l’érosion monétaire ».

53
Section II : Les fonctions de la monnaie

Intermédiaire d’échange
• Fonction parfaite

Etalon de valeur

Réserve de valeur
• Fonctions imparfaites
Chapitre II :

Les agrégats de la monnaie


et de placements liquides
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

C’est quoi un agrégat ?

◦ Un agrégat est un indicateur macroéconomique qui renseigne


sur le comportement d’une grandeur au cour d’une année.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Pourquoi on recense la liquidité de


monnaie en circulation ?
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Ci-dessous une économie fictive de 4 individus :


Quantité de monnaie Revenu par individu
en circulation

200 u.m 50

400 u.m 100

800 u.m 200


Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Prédire le
Mesurer la quantité de comportement des
Agrégats monétaires
monnaie en circulation agents économiques en
matière de dépenses
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Qté de monnaie
Inflation
élevée
Agrégats
monétaires
Qté de monnaie
Récession
faible
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

les critères de construction des agrégats de monnaie


Les questions qui se posent sont:
 Où se situe la frontière entre ce qui est monnaie et ce qui ne l’est
pas. En d’autres termes, que faut-il intégrer dans les actifs
monétaires ?
 Par ailleurs, faut-il retenir dans les agrégats monétaires la monnaie
détenue par l’ensemble des agents économiques ou uniquement la
monnaie détenue par les agents non financiers ?
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Prise en compte de la quantité de monnaie détenue par les agents


non financiers résidents
L’inflation dépend de la demande de biens et services et se manifeste ainsi par une hausse
générale et durable des prix au niveau des biens et services.
Il s’agit donc de mesurer uniquement la quantité de monnaie destinée à l’achat de biens et
services, c'est-à-dire la quantité de monnaie détenue par les agents non financiers (ANF).
La quantité de monnaie détenue par les agents financiers (banques, banque centrale) n’est
pas recensée dans les agrégats monétaires parce qu’elle ne sert généralement pas à
acquérir des biens et services, mais est plutôt utilisée dans les relations entre la banque
centrale et les institutions financières d’une part, et entre les institutions financières elles-
mêmes.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Il s’agit donc d’identifier la capacité globale ou potentielle de


dépense des agents non financiers résidents.
Les agrégats de monnaie ne tiennent donc compte que de la
quantité de monnaie détenue par les agents non financiers
résidents.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

La frontière entre monnaie et actifs non monétaires


Dans la construction des agrégats de monnaie, on fait tout d’abord la
distinction entre monnaie au sens strict et monnaie au sens large ;
Ensuite la distinction entre actifs monétaires et actifs non monétaires
pour déterminer quels sont les moyens de paiement qui seront inclus
dans la monnaie au sens large.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

La monnaie au sens strict du terme

Le critère fonctionnel permet de distinguer entre ce qui est moyen de paiement immédiat et ce qui ne
l’est pas, et donc entre ce qui est monnaie au sens strict et ce qui ne l’est pas.
La monnaie au sens strict ou masse monétaire au sens étroit du terme regroupe donc les moyens de
paiement immédiats, c'est-à-dire la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale.
Si on s’intéressait uniquement à la capacité de dépense immédiate des agents non financiers (ANF), il
aurait suffi de mesurer la quantité de monnaie au sens strict en circulation, mais comme l’on s’intéresse à
la capacité de dépense globale ou potentielle des ANF, il faut également intégrer, en plus des moyens de
paiement immédiats ou monnaie au sens strict les moyens de paiement différés pour mesurer la monnaie
au sens large.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

La monnaie au sens large


La monnaie au sens large regroupe :
Les moyens de paiement immédiats (monnaie fiduciaire et scripturale) qui constituent la monnaie
au sens strict du terme.
Et les actifs émis par les institutions financières (critère institutionnel) pouvant être utilisés en
règlement des transactions après conversion facile et rapide en moyens de paiement, sans que
cette conversion entraîne une perte importante en capital (critère de liquidité).

Sont donc exclus des agrégats monétaires tous les placements dont la liquidation avant
l’échéance ne peut se faire que par négociation sur un marché avec un risque élevé de
perte en capital.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Suite à la réforme des agrégats monétaires en 1997 (la refonte des indicateurs
statistiques)

Les nouveaux agrégats de monnaie, s’emboîtent les uns dans les autres. Il y a trois agrégats
de monnaie notés :
 M1
 M2
 M3
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

L’agrégat M1 : c’est la disponibilité monétaire, c’est la monnaie au sens strict.

M1=la monnaie divisionnaire (pièces) + billets + monnaie scripturale.

3% 25% 70%
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

L’agrégat M1 regroupe : monnaie fiduciaire et tous les comptes créditeurs à vue


mobilisables par chèque, et ce quelque soit leur gestionnaire (donc y compris les
comptes créditeurs à vue mobilisables par chèque auprès de la BNDE, du CIH et de la
CNCA), ce qui permet une plus grande homogénéité par rapport aux disponibilités
monétaires.
Au niveau de M1, c’est le critère fonctionnel qui est privilégié et qui permet de
distinguer entre ce qui est moyen de paiement immédiat et ce qui ne l’est pas.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

L’agrégat M2= M1 + placement à vue

Placement : l’argent qui produit de l’argent c'est-à-dire on a droit a des intérêts.

A vue : on peut récupérer notre argent à tout moment donné.

On distingue 2 types de produits relatifs aux placements à vue :


 Avoirs en compte sur carnet auprès de la banque
 Avoirs sur livrets auprès de la caisse d’épargne national social.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Question :
Pourquoi cette distinction entre M1 et M2
?
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

M1= Monnaie fiduciaire : Billets et pièces


+Monnaie scripturale: comptes créditeurs à vue mobilisables par chèque auprès
des banques, du Trésor, du Service des Chèques Postaux (actuellement Barid Al-
Maghrib) et de Bank Al Maghrib.
L’agrégat M2 comprend, en plus de M1, les placements à vue non mobilisables par
chèque sous forme de comptes sur carnet auprès des banques, et les placements à vue
non mobilisables par chèque sous forme de comptes sur livret auprès de la Caisse
d’Epargne Nationale (CEN).

M2= M1+placements à vue


Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

M2 – M1 = placements à vue (non mobilisables par chèque)


= comptes sur carnets (ou comptes d’épargne) auprès des banques
+ comptes sur livrets auprès de la CEN

L’agrégat M2 comprend donc, en plus de M1, des actifs très liquides mais qui présentent
un degré moindre de liquidité par rapport à M1. Au niveau de M2, c’est le critère de
liquidité qui est privilégié.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

M3= M2+placements à terme

L’agrégat M3 intègre, en plus de M2, les placements à terme sous forme de comptes à terme et
de bons à échéance fixe (ou bons de caisse) auprès des banques et de certificats de dépôt.

Les placements à terme : l’argent qui produit de l’argent mais à l’échéance c'est-à-dire qu’on ne peut retirer de
l’argent qu’à l’échéance.

Au Maroc, les placements à termes se composent des produits suivants :


 Les comptes à terme : les compte bloqués.
 Les bons de caisse et certificats de dépôts : les titres émis par la banque dans le cadre de sa politique de
diversification de son financement qui permet de minimiser le risque.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

◦ M3 – M2 = placements à terme
= comptes à terme auprès des banques
+ bons à échéance fixe
+ certificats de dépôt

Au niveau de M3, le critère institutionnel va permettre de ne retenir parmi les actifs


monétaires que les actifs qui sont émis par une institution financière monétaire
(institution qui crée de la monnaie et/ou qui gère des actifs monétaires).
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

A retenir !

L’agrégat M1 correspond à la définition la plus étroite de la masse monétaire (moyens de


paiement immédiats).

En ajoutant des actifs supplémentaires successivement, on aboutit à M2 qui constitue un


agrégat intermédiaire puis à M3 qui représente la masse monétaire au sens large du terme.

L’agrégat M3 s’appuie sur l’utilisation combinée du critère de liquidité et du critère institutionnel


puisque M3 comprend M2 et les actifs liquides émis ou gérés par des institutions financières et
pouvant être utilisés en règlement des transactions après conversion rapide et facile en
moyens de paiement sans grand risque de perte en capital.
L’agrégat M3 correspond donc à la définition de la masse monétaire au sens large
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Objectif des agrégats de la monnaie:

 M1
Savoir la capacité de dépenses des agents
 M2 économiques non financiers
 M3
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Les agrégats de la monnaie:

Si la banque centrale constate que la quantité de la


 M1 liquidité de monnaie en circulation est très importante
par rapport à la norme, on dira que le risque est l’inflation
 M2
 M3 Si on observe que la quantité de monnaie en circulation
est faible on dira que le risque est la récession
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Les agrégats de la monnaie:

 M1 == les pièces, les billets et la monnaie scripturale = les disponibilités monétaires


 M2 == Inclut M1 et les placements à vue, qui se composent de 2 produits :
les avoirs en compte sur carnets auprès de banque
et les avoirs en comptes sur livrets auprès de la caisse d’épargne nationale
 M3 == les placements à terme au Maroc : le comptes à terme, les certificats de dépôts
et les bons de caisse.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

M3 au Maroc constitue ce que l’on appelle la masse


monétaire , ‫ اﻟﻛﺗﻠﺔ اﻟﻧﻘدﯾﺔ‬en d’autres termes, M3 c’est la
définition officielle de la monnaie au Maroc qui inclut
à la fois la monnaie et la quasi-monnaie, c’est
l’agrégat de contrôle.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Les actifs individuels:

 Actif monétaire
 Actif financier Patrimoine individuel
 Actif réel
 Actif humain
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Les agrégats de placements liquides :

 PL1
 PL2
 PL3
 PL4
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Les agrégats de placements liquides :


PL1 :
Bons de trésor
billets de trésorerie
bons de société de financement
OPCVM contractuels
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Les agrégats de placements liquides :

 PL1 ==
Bons de trésor
TCN : Titres de
Billets de trésorerie
créances négociables
Bons de société de financement
OPCVM contractuels
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Les agrégats de placements liquides :


PL1 :
Bons de trésor : ils sont émis par l’État, chaque fois que l’État désire s’endetter, elle fait
l’émission de ces bons. Tous les épargnants peuvent acheter ces titres mêmes les étrangers.

billets de trésorerie : ils sont émis par les grandes sociétés non financières. Au Maroc,
l’entreprise qui émet le plus grand nombre des billets de trésorerie c’est l’ONA.

bons de société de financement : ce sont des titres émis par les sociétés de
financement

OPCVM contractuels
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

OPCVM :
Les OPCVM ce sont les organismes de placements collectifs en
valeur mobilière
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Conditions pour investir en bourse :


La 1ère condition : il faut avoir beaucoup d’argent
La 2ème condition : c’est avoir la formation nécessaire parce qu’investir en bourse
ce n’est pas comme investir dans l’immobilier.
La 3ème condition : il faut avoir l’information
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Les catégories des OPCVM :

Les OPCVM contractuels : comme leur nom l’indique, se sont des OPCVM qui garantissent une
rémunération
Les OPCVM obligations : sont ceux qui investissent minimum 90% du capital en obligations
Les OPCVM actions : doivent investir minimum 60% du capital dans les actions
Les OPCVM diversifiés : c’est l’OPCVM qui ne respecte ni le deuxième ni le troisième critère
Les OPCVM monétaire : sont ceux qui investissent dans les titres de créances négociables (Les
bons de trésor, les billets de trésorerie, les certificats de dépôts et bons des sociétés de
financement)
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Les agrégats de placements liquides :

 PL1 Classement selon le critère de risque


 PL2
 PL3 Plus de risque
 PL4
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Les agrégats de placements liquides :

 PL1 == Bons de trésor, billets de trésorerie, bons de


société de financement, OPCVM contractuels
 PL2 == les titres émis par les OPCVM monétaires
 PL3 == les titres émis par les OPCVM obligations
 PL4 == les titres émis par les OPCVM actions et diversifiés
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

la banque centrale classe les différents éléments


susceptibles de jouer le rôle de monnaie en plusieurs
rubriques (en plusieurs groupes) : on a la 1ére série
c’est la série monétaire, et la 2ème série
qui est la série de placements liquides
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Les agrégats de la Les agrégats de


monnaie: placements liquides :

 M1  PL1
 M2  PL2
 M3  PL3
 PL4
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

la liquidité de l’économie =

M3 + PL1 + PL2 + PL3 + PL4


Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

la vitesse de circulation de la
monnaie
=
C'est le nombre de fois qu'une
unité monétaire change de
mains en un temps donné
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

la vitesse de circulation de la monnaie


=
Si 1 DHS a changé d’une main à une
autre 50 fois :
On dira qu’avec 1 DHS on a réalisé 50
DHS de transactions
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

T0 : Economie X : stock de monnaie = 100 u.m


Risque
d’inflation

T1 : Economie X : stock de monnaie = 1000 u.m


Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

T0 : (Economie X) : Stock de monnaie = 100 u.m

T1 : (Economie X) : Stock de monnaie = 1000 u.m

T0 : T1 : Quantité des transactions (valeur des transactions) = 10 000


Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Calcul de la vitesse de circulation de la monnaie :

La vitesse de transaction


La vitesse du revenu
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Calcul de la vitesse de transaction :

Vt = T / Mi

T : Transactions en valeur : Somme (Qi* Pi) : Somme ( quantités*prix)


Mi : Soit M1, M2, M3
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Calcul de la vitesse de transaction : (Exemple)

(Au Maroc :T1) : Vt = T / Mi = 36

C'est-à-dire qu’1 DHS a circulé au Maroc en moyenne 36 fois


En d’autres termes, le stock de monnaie disponible au Maroc a bougé 36 fois au cours de
l’année, il a donc réalisé 36 transactions
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Calcul de la vitesse de transaction : (Exemple)

(Au Maroc :T1) : Vt = T / Mi = 36

Première interprétation :
C’est le chiffre d’affaire réalisé par chaque DHS, c’est à- dire chaque DHS en circulation au
cours de l’année a permis 36 transactions et donc 36 dhs de CA.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Calcul de la vitesse de transaction : (Exemple)

(Au Maroc :T1) : Vt = T / Mi = 36

Deuxième interprétation : 360/36 = 10 jours


Chaque fois que le DHS entre dans le revenu d’un individu, il le garde en moyenne 10 jours
avant de réutiliser pour effectuer d’autres transactions.
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Calcul de la vitesse du revenu:

Vy = PIB / Mi
Les agrégats de la monnaie et de placements liquides

Calcul du taux de la liquidité de l’économie :

Taux de liquidité de l’économie = (Mi*100)/PIB


Chapitre 3 :

La création monétaire
Chapitre 3 : La création monétaire
Monnaie divisionnaire : la monnaie divisionnaire, on la frappe ‫اﻟﻧﻘود ﺳك‬

Billets de banque : la monnaie papier ou les billets de banque, on les


imprime

Monnaie scripturale : la monnaie scripturale, on la crée


Chapitre 3 : La création monétaire
Système de rotation
Banque
centrale

Les banques Les banques


commerciales commerciales

L’économie
Chapitre 3 : La création monétaire
Donc la création monétaire s'opère sur 2 opérations :
 l'accord des crédits par le système bancaire
 l'achat de devises par le système bancaire.

En effet, il y a 4 agents, 4 acteurs qui créent la monnaie :


Les banques commerciales
La banque centrale
La poste
Le trésor
Chapitre 3 : La création monétaire

La monnaie scripturale : l’ensemble des avoirs en


comptes créditeurs à vue auprès des organismes
financiers habilités à gérer les comptes : les banques
commerciales, la banque centrale, le trésor et la
poste.
Chapitre 3 : La création monétaire
Principe 1 :
La création monétaire est une création qui porte
exclusivement sur la monnaie scripturale, c’est la base des
autres formes de monnaie.
Le système bancaire crée la monnaie scripturale à travers un
simple jeu de compte
Chapitre 3 : La création monétaire
Principe 2 :
L’opération de création de monnaie de création de monnaie scripturale s’effectue à issu de deux
opérations :
 les crédits à l’économie ce qui fait que chaque fois qu’une banque ou une autre institution
financière habilitée à gérer les comptes accorde un crédit à l’un des clients non financiers,
(automatiquement la masse monétaire augmente)
 L’achat des devises : chaque fois que le système bancaire achète les devises auprès des agents
non financiers, automatiquement on crée l’équivalence de la monnaie étrangère en monnaie
nationale
Chapitre 3 : La création monétaire
Principe 3 :
L’opération de création monétaire implique forcément la mise en
circulation d’une nouvelle quantité de monnaie, si une nouvelle
quantité de monnaie n’est pas injectée en circulation et que la masse
monétaire n’augmente pas, on ne peut pas parler de création
monétaire
Chapitre 3 : La création monétaire
Principe 4 :
Pourque qu’on puisse parler de la création monétaire, il faut
absolument que les opérations soit de crédit soit de devise mettent
en jeux deux agents différents :
oun agent financier créateur de monnaie
oun agent non financier.
Chapitre 3 : La création monétaire
Principe 5 :
La responsabilité et l’initiative de la création monétaire
est partagée entre deux partie :
l’offre
la demande
Chapitre 3 : La création monétaire
La création monétaire est l’un des aspects les plus importants de l’analyse
monétaire. Pour bien saisir le processus de création monétaire, il est nécessaire de
répondre aux questions suivantes:
Qu’est ce que la création monétaire?
Quels sont les acteurs qui créent de la monnaie?
Quand et comment la monnaie est-elle créée?
Quelles sont les causes ou les sources de la création monétaire? Et quelles sont donc les
contreparties de la masse monétaire?
Quelles sont les limites de la création monétaire?
La création de monnaie est le processus par lequel s’accroît la masse monétaire. Il
y a création monétaire lorsqu’il y a une variation positive de la masse monétaire,
c’est-à-dire de la quantité de monnaie détenue par le secteur détenteur de la
monnaie.

115
Chapitre 3 : La création monétaire
Il ne faut pas assimiler modification de la structure de la masse monétaire à la
création monétaire.
En d’autres termes, il y a création de monnaie si l’augmentation d’un agrégat de
monnaie n’a pas pour contrepartie la baisse d’un autre agrégat.
La création de monnaie est assurée par trois institutions:
les banques commerciales,
la banque centrale
et le Trésor
Seules ces trois institutions ont le pouvoir de créer de la monnaie (au sens strict
du terme)

116
Chapitre 3 : La création monétaire
La monnaie créée figure à l’actif de l’agent qui la possède et au passif de celui qui
l’a émise:
Le passif est ce qu’une banque doit: ensemble des dettes, engagements, ressources,…
L’actif est ce qu’une banque possède ou ce qu’on lui doit: avoirs, patrimoine, emploi des
ressources, créances détenues sur…
La monnaie figure ainsi au passif du bilan des banques (et du Trésor) et à l’actif du
bilan du secteur détenteur de la monnaie (ménages, sociétés non financières..)
Le secteur détenteur de la monnaie (ménages, sociétés non financières, autres
sociétés financières, …) détient de la monnaie fiduciaire et de la monnaie
scripturale (M1) donc des créances sur la banque centrale, les banques
commerciales et le Trésor.

117
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Les banques commerciales créent de la monnaie scripturale. Il y a création de


monnaie scripturale, et donc variation positive de la masse monétaire lorsqu’une
banque effectue avec le secteur détenteur de la monnaie (ménages, sociétés non
financières..) une des opérations suivantes:
Achat d’un actif réel ou financier (billet à ordre, lettre de change ou traite)
Achat de devises
Escompte d’un effet de commerce
Opérations de crédit

118
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

I – Achat d’un actif réel ou financier


Une banque achète à un ménage un actif réel (terrain, immeuble,…) ou un actif financier.
Exemple 1: achat d’un actif réel
La BP (// secteur émetteur de la monnaie) achète un terrain ayant une valeur de 800 à un
particulier (// secteur détenteur de la monnaie), Mr Benkaddour (dont le compte chèque figure
au niveau de la BP).
BP Mr Benkaddour
Actif Passif Actif Passif
Terrain +800 Cpte Benkaddour +800 Terrain - 800
Cpte BCP + 800

« La double inscription simultanée d’un même montant à l’actif et au passif du bilan de la banque
constitue l’acte par lequel elle crée de la monnaie ».
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les
banques commerciales

Il y a bien création monétaire, car l’accroissement de la quantité de monnaie détenue par


Mr Benkaddour n’a pas pour contrepartie la baisse de la capacité de dépense d’un autre
agent du secteur détenteur de la monnaie. La masse monétaire a augmenté de 800 en
monnaie scripturale.
Exemple 2: achat d’un actif financier
Maroc Telecom émet des obligations pour une valeur de 5000 et ayant une durée de 10 ans.
Ces obligations sont entièrement souscrites (achetées) par la BMCI (banque marocaine pour le
commerce et l’industrie).
BMCI Maroc Telecom
Obligations Cpte Maroc Telecom Cpte BMCI Dette à long terme
+5000 +5000 +5000 +5000

120
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Cette opération s’est traduite par une création de monnaie d’une valeur de 5000. La
banque a donc la capacité de transformer un actif réel ou financier en monnaie : on
parle de monétisation.
Inversement, il y a destruction de monnaie lorsqu’une banque vend un actif réel ou
financier au secteur détenteur de la monnaie.

La création de monnaie par une banque suite à l’achat d’actifs réels et financiers
demeure exceptionnelle et limitée car la fonction première des institutions
financières n’est pas la gestion d’actifs réels ou financiers.

121
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

II – Achat de devises
Exemple: L’Entreprise Bouazza exporte des chemises vers la Belgique pour une valeur de 6000
Euros. Elle vend à sa banque, le CDM (Crédit du Maroc) les devises qu’elle a reçu suite à
l’exportation de ses chemises (taux de change 1 EUR = 11 dirhams).

CDM Ese Bouazza


Actif Passif Actif

Avoirs en devises cpte Ese Bouazza Avoirs en devises -6000


+6000 +66000 Compte CDM +66000
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

CDM Ese Bouazza


Actif Passif Actif Passif

Avoirs en devises cpte Ese Bouazza Avoirs en devises -6000


+6000 +66000 Compte CDM +66000

L’accroissement de la quantité de monnaie détenue par l’Ese Bouazza n’a pas pour
contrepartie la baisse de la capacité de dépense d’un autre agent du secteur détenteur de
la monnaie. Il y a donc création monétaire d’une valeur de 66000 dirhams.
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Le CDM monétise les devises (créances sur les non-résidents), c’est-à-dire qu’il les
transforme en moyens de paiement immédiatement utilisables. Cette opération de
change est une monétisation d’une créance sur l’Etranger.

Inversement, lorsqu’une société importatrice marocaine achète des devises à sa banque,


il y a destruction de monnaie.

124
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

III – Escompte d’un effet de commerce


Exemple: la Cosumar a livré du sucre à Marjane pour une valeur de 200 dhs. On suppose
également que la Cosumar accorde un délai de paiement de 1 mois à Marjane. En
contrepartie, l’Ese Marjane signe un billet à ordre à la Cosumar par lequel elle s’engage à
régler sa dette de 200 dhs dans un mois.

125
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Cosumar Marjane
Sucre – 200 Sucre + 200 B.O + 200
B.O + 200

Après 10 jours, la Cosumar, suite à des difficultés de trésorerie, cède sa


créance à sa banque, la BP qui lui escompte le billet à ordre. (Pour simplifier,
l’escompte est gratuit, c'est-à-dire qu’il n’y a pas d’agios).
La BP va monétiser l’effet de commerce et on a alors:
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

BCP Cosumar
B.O + 200 Cpte Cosumar +200 B.O - 200
Cpte BCP + 200

il y a bien création monétaire car l’accroissement de la quantité de monnaie détenue par la


société « Cosumar » ne s’est pas traduit par la baisse de la capacité de dépense d’un autre
agent du secteur détenteur de la monnaie.
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Au terme d’un mois, c’est-à-dire lorsque le billet à ordre arrive à échéance, Marjane
rembourse 200 dhs non pas à la Cosumar mais à la BCP. A ce moment là, il y a destruction de
monnaie:

BCP Marjane
B.O – 200 Cpte Marjane -200 Cpt. BCP - 200 B.O - 200
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Les banques commerciales créent de la monnaie scripturale par les opérations


suivantes :

 Achat d’un actif réel ou financier


 Achat de devises
 Escompte d’un effet de commerce
 Opérations de crédit

129
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

IV – Opérations d’octroi de crédit


Les opérations d’octroi de crédit représentent la part la plus importante de la création monétaire
par les banques. Les banques commerciales peuvent créer de la monnaie scripturale en
octroyant un crédit à partir d’un dépôt préalable de la clientèle, c’est le multiplicateur du
crédit, soit créer de la monnaie sans dépôt préalable: c’est le diviseur du crédit.
1. La création monétaire avec dépôt préalable: le mécanisme du multiplicateur
On part de l’hypothèse d’une seule banque. A partir du dépôt initial d’un agent économique en
billets de banque centrale, la banque peut fabriquer une plus grande quantité de monnaie
scripturale. Le processus de création monétaire est le suivant:
Exemple: Mr Benkaddour dépose 1000dh à la BCP.

130
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Etape 1:Dépôt initial de 1000: ouverture d’un compte courant à la BCP:


BCP Benkaddour
Billets de banque Monnaie scripturale Monnaie scripturale +1000
+1000 +1000 Monnaie fiduciaire -1000

Etape 2: la BCP constate qu’une grande partie des transactions sont réglées par chèque ou carte
bancaire, 800 dans notre exemple, et que seulement 200 sont réglés en monnaie fiduciaire. La
banque va donc conserver le 1/5ème du dépôt initial de 1000dh, soit 200, en monnaie fiduciaire. Il
s’agit d’une réserve indispensable en monnaie centrale permettant à la BCP d’honorer ses
engagements.

131
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Les 4/5èmes restants, soit 800 dh, pourront être utilisés librement par la banque
pour octroyer un crédit à l’entreprise Bouazzaoui.
A ce stade, on peut déjà constater une création de monnaie scripturale, car il y a
un accroissement de la quantité de monnaie en circulation en contrepartie de
l’octroi de crédit par la BCP à l’entreprise Bouazzaoui. A partir d’un dépôt initial de
1000, nous avons 1800 en monnaie scripturale.
BCP
Billets de banque +1000 Monnaie scripturale +1000
Créance sur Ese Bouazzaoui +800 Compte Ese Bouazzaoui +800
Total 1800 Total 1800

132
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Ese Bouazzaoui
Compte BCP +800 Dette à l’égard de la banque +800

Le processus de création monétaire se fait selon le circuit suivant:

crédit dépôt

« les crédits font les dépôts ».

133
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Etape 3: grâce au crédit obtenu, l’entreprise Bouazzaoui va payer son fournisseur


Benzhor par chèque. Benzhor dépose le chèque d’une valeur de 800 à sa banque.
A partir du dépôt de Benzhor, la BCP va retenir le 1/5ème pour faire face aux sorties
de billets de banque, et prêter les 4/5ème restants à un client Boucetta soit 640.
A ce niveau, la banque a mis en circulation une nouvelle quantité de monnaie
scripturale. Le total de la monnaie scripturale est:
1000+ (1000x4/5) + (1000x 4/5)x4/5= 1000+800+640=2440
Etape 4: en adoptant le même raisonnement, sur les 640 déposés sur le compte du
client Boucetta, le 1/5ème sera réservé au règlement en billets et les 4/5èmes donnés
en nouveau crédit. La nouvelle quantité de monnaie scripturale créée est:
640x4/5=512

134
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Le total de monnaie scripturale créée au terme de la quatrième étape est:


1000 + (1000x4/5) + (1000x(4/5)2) + (1000x (4/5)3) = 2952

Etape n: le raisonnement se poursuit jusqu’à l’octroi du crédit n qui correspond à


l’épuisement des billets de banque.
1000 + (1000x4/5) + (1000x4/5)2 + (1000x 4/5)3 +………. + (1000x 4/5)n
A chaque fois, la banque a gardé en réserve 1/5ème .
On a donc: réserve r=1/5
et le multiplicateur k=1/r =5

135
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Un montant total de 5000 a été créé à partir d’un dépôt initial de 1000:
Monnaie scripturale= k x monnaie fiduciaire (5000= 5x1000)

Dans cet exemple, il a donc été créé 5 fois plus de monnaie qu’il n’y avait de monnaie banque
centrale au départ.
La banque commerciale aurait créé une plus grande quantité de monnaie scripturale si le taux
de la réserve avait été moins important. Avec un r qui tend vers 0, le multiplicateur k=1/r tend
vers l’infini et la banque aurait alors un pouvoir illimité de création monétaire.

Il faut noter que le multiplicateur indique seulement le maximum potentiel de création


monétaire, maximum qui n’est pas nécessairement atteint dans le cas où les agents du secteur
détenteur de la monnaie ne demandent pas de crédit bancaire ou dans le cas où les banques
octroient moins de crédit

136
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

2. La création monétaire sans dépôt préalable: le mécanisme du diviseur de crédit

Le dépôt préalable n’est pas indispensable pour la création monétaire parce que les banques
commerciales peuvent emprunter de la monnaie banque centrale auprès de Bank Al-Maghrib
lorsqu’elles en ont besoin.

137
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Les banques prêtent au secteur détenteur de la monnaie dans un premier temps, puis se
refinancent dans un deuxième temps auprès de la banque centrale. Le processus de création
monétaire est le suivant:
Un agent du secteur détenteur de la monnaie a besoin d’un crédit de 1000. Pour l’obtenir, il
s’adresse à sa banque BMCE.
La banque accorde le crédit (contre l’escompte d’un effet de commerce c’est-à-dire un titre
représentatif d’une créance)
L’agent du secteur détenteur de la monnaie a besoin de 1/5ème de son crédit sous forme de
monnaie fiduciaire (soit 200)
Pour satisfaire la demande de son client, la BMCE s’adresse à Bank Al Maghrib. Pour obtenir de la
monnaie fiduciaire, elle doit céder une partie de son actif à la banque centrale (réescompte de
l’effet de commerce).

138
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Bilan de la BMCE après l’octroi de crédit

Créance sur l’économie +1000 Monnaie scripturale +1000

Bilan de BAM après le réescompte du 1/5 ème de l’actif


Créance sur l’économie +200 Monnaie fiduciaire +200

Bilan définitif de la BMCE


créance sur l’économie +800 Monnaie scripturale +800

139
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

On constate que c’est la quantité de monnaie banque centrale qui est adaptée à la quantité
de monnaie scripturale et non l’inverse.
Après avoir créé une quantité supplémentaire de monnaie en octroyant des crédits, la
banque doit se procurer une fraction de monnaie banque centrale pour se refinancer.

On part de la monnaie scripturale pour aboutir, grâce au diviseur de crédit, à la monnaie


fiduciaire:
Monnaie fiduciaire= 1/k x monnaie scripturale (200=1/5x 1OOO)
Mathématiquement, le diviseur du crédit est l’inverse du multiplicateur.

140
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

3. La création de monnaie par les banques: hypothèse de deux banques et une


banque centrale:
La création de monnaie dans cette hypothèse peut être illustrée par un exemple précis:
Un salarié Mr Benkaddour dans une entreprise a un compte auprès de la banque populaire
BCP
L’employeur, Mr Benzhor a un compte auprès de la BMCE
A la fin du mois, l’employeur Benzhor paie son salarié Benkaddour par un chèque BMCE de
5000Dh. Pour encaisser le chèque, Benkaddour verse le chèque à sa banque BCP.

141
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

Bilan BCP
Créance sur BMCE +5000 Compte de Benkaddour +5000

La BP doit récupérer sa créance sur la BMCE. Deux situations peuvent alors se présenter:
1ère situation: la BMCE a une créance équivalente sur la BCP:
BP chèque BMCE 5000 DH BMCE

BP chèque BCP 5000 DH BMCE


Chaque banque a été payée dans sa propre monnaie. Cette opération quotidienne entre
les banques s’appelle la compensation

142
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

2ème situation:
La BMCE n’a pas de créance sur la BCP, dans ce cas, elle doit payer en monnaie
fiduciaire. Dans le cas où elle ne dispose de suffisamment de monnaie banque
centrale, la BMCE doit recourir à la banque centrale pour emprunter de la monnaie
fiduciaire qu’elle cède à la BCP.
Cette opération a permis à Bank Al Maghrib de créer de la monnaie banque centrale.
Elle a doté la BCP d’un supplément de liquidité élargissant ainsi sa base de création
monétaire selon le mécanisme du multiplicateur.
Bilan définitif BCP
Créance sur BMCE -5000 Compte de Benkaddour +5000
Monnaie fiduciaire +5000

143
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

La création monétaire implique le passif et l’actif des banques : le passif retrace la


monnaie créée tandis que l’actif retrace les causes de la création de monnaie.
Si tous les crédits aboutissent à une création monétaire, le remboursement du crédit
conduit à une destruction de la masse monétaire.
Le crédit n’est donc une source d’augmentation nette de la masse monétaire que dans la
mesure où le montant des nouveaux crédits est supérieur au montant des
remboursements des crédits précédents.

144
Section I: Les mécanismes de la création monétaire par les banques
commerciales

La création monétaire par les banques à l’occasion d’escompte d’effets de commerce ou


d’octroi de crédit n’est que provisoire (dans ce cas on parle de monnaie de crédit ou de
monnaie interne), alors que dans le cas d’achats de devises, la création de monnaie est
définitive (on parle dans ce cas précis de monnaie externe ou de monnaie libre).
En conclusion, les banques commerciales ne créent que de la monnaie scripturale, appelée
aussi monnaie bancaire, monnaie de banque ou monnaie. Toute la monnaie (monnaie
scripturale) créée par les banques fait partie de la masse monétaire et plus précisément de
l’agrégat de monnaie M1 (à fin octobre 2014, la part des dépôts à vue auprès des banques
au sein de la monnaie scripturale représente environ 88 %).

145
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

La création de la Banque d’État du Maroc fut décidée lors de la Conférence Internationale


d’Algésiras en janvier 1906. Elle fut créée en 1907, et son capital était détenu par des Etats
étrangers (français, anglais, allemand,…)
La Banque du Maroc, dont le capital est entièrement détenu par l’État marocain, a
remplacé, par dahir du 30 juin 1959, la Banque d’État du Maroc,
La Banque du Maroc a pris en 1987 la dénomination de Bank Al-Maghrib.

146
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

I – Qu’est ce que la monnaie de banque centrale?


Bank Al-Maghrib émet de la monnaie de banque centrale, également appelée base monétaire. La
monnaie de banque centrale se compose:
des billets et pièces: Bank Al-Maghrib a, de par ses statuts, le monopole d’émission des billets et des pièces de
monnaie en circulation. « La Banque exerce le privilège d’émission des billets de banque et des pièces de
monnaie ayant cours légal sur le territoire du Royaume », (chapitre II, section I, article 5 des statuts de la
banque centrale), et
De la monnaie centrale: elle est constituée des avoirs détenus par les titulaires de comptes sur les livres de
l’Institut d’émission, principalement par les banques et par le Trésor. La monnaie centrale détenue par les
banques auprès de la banque centrale est également appelée liquidité bancaire. De la même manière que les
ménages, les sociétés non financières, …, (// secteur détenteur de la monnaie) ont des comptes auprès des
banques, du Trésor et de Bank Al-Maghrib, les banques (dépôts et engagements en dirhams envers les banques
marocaines – comptes courants) et le Trésor (compte courant du Trésor public) ont leurs comptes auprès de Bank
Al-Maghrib.

147
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

La banque centrale émet donc de la monnaie sous forme fiduciaire et sous forme de
monnaie centrale (forme scripturale à ne pas confondre avec monnaie scripturale).
Cette monnaie de banque centrale figure au niveau du passif de la banque centrale.

148
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

II – La création monétaire par la banque centrale

Il y a création monétaire (monnaie centrale), c’est-à-dire variation positive de la monnaie


centrale lorsque Bank Al-Maghrib effectue avec les banques ou le Trésor un certain nombre
d’opérations:
Achats de devises aux banques (ou au Trésor) par la banque centrale
Refinancement des banques auprès de la banque centrale (lorsque BAM octroie de la monnaie centrale
aux banques)
Achat de bons du Trésor sur le marché secondaire (opérations d’open market)
Financement direct de l’État par la banque centrale

149
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

A. Achat de devises par Bank Al-Maghrib aux banques :


Exemple: le CDM a besoin de monnaie centrale. Il vend à la banque centrale les 6000
euros qu’il a acheté de chez l’entreprise exportatrice Bouazza. Il y a création de
monnaie centrale d’une valeur de 66000 Dh.

CDM CDM BAM

Avoirs Avoirs Compte


Avoirs Cpte Ese extérieurs - extérieurs courant CDM
extérieurs Bouazza 6000 + 66000
+6000
+ 6000 Dépôts
+ 66000
auprès de
BAM
+ 66000
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

B. Refinancement des banques auprès de la banque centrale


La banque centrale crée de la monnaie centrale lorsqu’elle octroie des crédits aux banques
(avances à 7 jours sur appels d’offres et à 24 heures).
Exemple: Bank Al-Maghrib octroie 500 000 Dh à la BCP dans le cadre des avances à 7 jours.
BAM BCP

Avance à la BCP compte courant BCP Dépôts auprès de BAM Recours auprès
de BAM

+ 500 + 500 + 500 + 500

Il y a création de monnaie centrale à chaque fois que les banques se refinancent auprès de la banque
centrale. A l’inverse, il y a destruction de monnaie centrale, lorsque les banques remboursent leurs crédits à
l’institut d’émission.

151
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

3. Achat de bons du Trésor sur le marché secondaire (opérations d’open market)

Il y a également création de monnaie centrale, lorsque la banque de premier rang achète aux
banques des bons du trésor sur le marché secondaire (opérations d’open market) dans le
cadre de la politique monétaire.
Exemple: Bank Al Maghrib achète des bons du Trésor d’une valeur de 100 000 Dh à la BMCE
BMCE
BAM
Bons du trésor-Opérations Comptes courants des banques Dépôts auprès de BAM + 100
d’open market + 100 + 100
Bons du trésor -100
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

L’achat à l’open market s’est traduit par une augmentation des réserves en monnaie
centrale des banques qu’on appelle aussi liquidité bancaire.
En remonétisant une créance par l’achat de bons du Trésor, Bank Al-Maghrib a aidé
indirectement le Trésor à financer les décalages dans le temps entre ses recettes et ses
dépenses (difficulté de trésorerie).
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

4. Financement direct de l’État par la banque centrale


La banque centrale aide aussi directement le Trésor, en accordant des concours financiers
à l’Etat sous forme de facilité de caisse.
L’art 27 des Statuts de Bank Al-Maghrib entré en vigueur en février 2006 stipule que la
banque centrale « ne peut accorder des concours financiers à l’État que sous forme de
facilité de caisse. La facilité de caisse est limitée à 5 % des recettes fiscales réalisées au
cours de l’année budgétaire écoulée.

La durée totale d’utilisation de cette facilité ne peut excéder 120 jours, consécutifs ou
non, au cours d’une année budgétaire. Les montants effectivement utilisés au titre de
cette facilité sont rémunérés au taux de base de refinancement des banques auprès de la
Banque centrale. La Banque centrale peut suspendre l’utilisation de cette facilité
lorsqu’elle estime que la situation du marché monétaire le justifie.
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

III – L’émission de monnaie fiduciaire par la banque centrale

L’institut d’émission crée de la monnaie fiduciaire lorsque les banques et/ou le Trésor
en font la demande pour répondre aux besoins (en monnaie fiduciaire) des agents du
secteur détenteur de la monnaie. Dans ce cas, la quantité de monnaie de banque
centrale reste inchangée, seule sa structure est modifiée.
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale
BAM
Banques
Billets et monnaies en Valeurs en caisse
Circulation + 300 + 300
Comptes courants Dépôts auprès de BAM
des banques -300 -300

Banques

Valeurs en caisse Comptes chèques


- 300 - 300
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

Il n’y a pas de création de monnaie de banque centrale par BAM, mais transformation de la
monnaie centrale en monnaie fiduciaire.
Au niveau de la masse monétaire, il y a accroissement de la monnaie fiduciaire et diminution de la
monnaie scripturale dans les mêmes proportions.

157
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

IV – Le bilan et le compte de patrimoine de Bank Al-Maghrib


A l’image des banques, la création de monnaie centrale par la banque centrale
implique son passif et son actif : le passif de la banque centrale retrace la monnaie
de banque centrale créée tandis que l’actif retrace les causes de la création de
monnaie centrale.

158
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

Principaux postes du bilan de BAM

Avoirs et placements en devises Billets et monnaies en circulation


( Avoirs officiels de réserve)

Concours financiers à l’État Dépôts et engagements en dirhams


- Compte courant du Trésor public
Créances sur les établissements de
crédits et assimilés marocains - Dépôts et engagements en dirhams
- Avances aux banques envers les banques
marocaines dont comptes courants

Bons du trésor – Opération d’open market


Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

Bilan simplifié de BAM


Avoirs et placements en devises Billets et monnaie en circulation

Facilités de caisse Compte courant du Trésor

Avances aux banques Comptes courants des banques


marocaines
Bons du trésor - Opérations
d’open market
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

Le compte de patrimoine correspond à l’état de la valeur des actifs détenus et des


engagements contractés par BAM (ou d’une manière générale par une unité ou par un
secteur institutionnel), dressé à un moment donné à partir de ses documents comptables;
les données sont désagrégées par résidence, par secteur institutionnel, et par type
d’instrument financier (et éventuellement par unité de monnaie).
Les principales rubriques du compte de patrimoine de Bank Al-Maghrib sont:

161
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

Actifs détenus (Actif):


Créances sur les non-résidents: (environ 76 %, octobre 2014).
Crédits accordés aux résidents: principalement les crédits accordés aux banques marocaines dans le
cadre de la conduite de la politique monétaire (environ 22 %, octobre 2014)
Engagements contractés (Passif):
Billets et monnaies en circulation (environ 80 %, octobre 2014)
Engagements envers les non résidents
Engagement envers les résidents (environ 8 %): Banques et administration centrale (compte courant
du Trésor, compte courant du FHADES, …)

162
Section II: Les mécanismes de la création monétaire par la banque
centrale

COMPTE DE PATRIMOINE DE BAM


Créances sur les non-résidents Billets et monnaies en circulation

Crédits accordés aux résidents Engagements envers les non-résidents


- Banques Engagements envers les résidents
- Administration centrale - Banques
- Autres secteurs - Administration centrale
- Autres secteurs

Actions et autres titres de participation


- Capital et réserves
Actif immobilisé

Autres actifs Autres passifs

Vous aimerez peut-être aussi