Déo GAFUNDU
Docteur en Sciences Economiques Appliquées
D.S. Analyste Financier
Déo GAFUNDU(CEFEB/AFD-Paris)
EVALUATION ET PREPARATION
EVALUATION
DES PROJETSET PREPARATION
D’INVESTISSEMENT.
DES PROJETS
Théorie etD’INVESTISSEMENT.
principes de référence
Théorie et principes de référence
Edition 2015
Edition 2017
2
AVANT-PROPOS
Ceci dit, l’œuvre qu’il propose se veut être à la fois théorique et pratique, avec pour
objet de familiariser le lecteur aux principes ainsi qu’aux méthodes et techniques
d’évaluation économique et financière des projets d’investissement productifs
(projets d’investissement privés, projets d’investissement publics et projets de
développement, en général).
3
0. INTRODUCTION GENERALE
01. Cadre et objectif de l’ouvrage .......................................................................................................... 6
0.2. – Plan Sommaire .................................................................................................................................. 7
1ère Partie:
CADRE GENERAL D'ANALYSE ET DE PREPARATION
DES PROJETS D'INVESTISSEMENT
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 9
Chap. 1er : Définition et Caractéristiques d’un projet d’investissement ............................................... 19
1.1- Définition d'un projet d'Investissement…………………………………………………………………………………
1.2-Les étapes d'une évaluation d'un projet d'investissement…………………………………………………….
1.3- Classification des Projets d'Investissement……………………………………………………………………………
1.4.- Les angles d'un Projet d'Investissement………………………………………………………………………………
2ème PARTIE
RENTABILITE FINANCIERE ET CRITERES D'APPRECIATION DU
POINT DE VUE MICRO-ECONOMIQUE
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 84
Chap. 4-Investissement Productifs – Critères d’Appréciation en Univers Certain ............................... 85
4.1 - Critère de la Valeur Actuelle Nette ou Bénéfice Actualisé………………………………………………………..
4.2- Critère basé sur l’Indice de Profitabilité ............................................................................ 87
4.3 - Taux de Rentabilité Interne (TRI)………………………………………………………………………………………………
4.4 - Critère du Taux moyen de rendement ou critère Comptable………………………………………………..
4.5 - Critère du Délai de Récupération du Capital (DR)……………………………………………………………….
4.6 - Prise en Compte du mode de financement du Projet……………………………………………………..
4.7 - Prise en Compte de l'Inflation dans un projet d'investissement……………………………………..
4.8 - Analyse du Chiffre d'affaires critique ou seuil de rentabilité………………………………………..
5
0 - INTRODUCTION GENERALE
Cela veut dire que, lorsqu’on réalise un investissement, on renonce aujourd’hui { des
ressources qui, investies dans un projet, devraient générer des gains futurs. Dans ce
contexte, un investissement ne sera entrepris que si l’espérance de gains futurs est
supérieure { l’investissement initial
Nous nous limiterons aux deux premiers qui, seuls, s’intéressent de calcul économique
et qui, in fine, constituent une synthèse rationnelle d’appréciation d’un projet productif.
C’est tous ces éléments pris en compte que le présent ouvrage tente de
développer autre des thèmes essentiels ci-après, lesquels constituent
l’ossature d’une évaluation de projet, { savoir :
l’identification du projet d’investissement,
l’estimation du coût ainsi que le plan de financement du projet,
l’élaboration d’un échéancier des recettes et dépenses d’exploitation (ou de
fonctionnement) du projet,
Les critères d’appréciation financière du projet,
Les critères d’appréciation économique,
La prise en compte de l’incertitude et u risque, en général, dans l’évaluation du
projet et la notion du risque-pays, en particulier, dans la décision
d’investissement { l’international.
Une 1ère partie, en trois chapitres, portant sur le cadre général d’analyse et de
préparation du projet d’investissement,
Une 2ème partie, en trois (3) chapitres, portant sur la rentabilité économique
financière et les critères d’appréciation du projet du point de vue l’investisseur,
Une 3ème partie, en quatre (4) chapitres, portant sur la rentabilité économique et
les critères d’appréciation du projet du point de vue de la collectivité.
Au-delà de ces trois (3) parties et des chapitres qui les composent, le présent
ouvrage expose aussi trois (3) annexes :
Enfin l’ouvrage clôture par une bibliographie de référence que le lecteur pourra
bien consulter pour approfondir ses connaissances sur l’un ou l’autre aspect intéressant
le sujet.
8
1ère PARTIE
D’INVESTISSEMENT
9
INTRODUCTION
Toute évaluation d’un projet d’investissement, quel qu’il soit, passe par un certain
nombre d’étapes préalables communes. Celles-ci sont:
- L’identification du projet, qui est une étape destinée { donner une idée ainsi que
les grandes lignes de l’activité dans laquelle le promoteur veut se lancer,
- L’étude du marché, ou plus globalement celle des besoins (type des produits ou
type des services) ainsi que la population-cible (clientèle commerciale, population
concernée par un programme d’infrastructure ou autre prestation) { laquelle
l’activité est appelée { satisfaire,
- La configuration technique du projet, dont l’objectif est de donner corps au projet
en fonction du type physique d’activité, du produit ou du service { offrir, ainsi que
de la capacité de production envisagée,
- L’estimation des coûts et des recettes du projet tant en phase d’investissement
qu’en celle d’exploitation pour s’assurer, si pas de la rentabilité financière (dans le
cas d’investissements privés), au moins de l’équilibre financière (cas de projets
publics) requis pour garantir la pérennité de l’activité.
CHAPITRE 1er
PROJET D’INVESTISSEMENT
Dans le langage courant, un investissement est un acte par lequel une personne, ou
une institution, engage des ressources matérielles, financières, intellectuelles ou autres
dans une action donnée en vue d’aboutir { un résultat déterminé.
Le capital est apporté par l’investisseur avec pour objet d’acquérir les actifs
nécessaires et couvrir les dépenses préliminaires destinées { asseoir l’activité.
Le temps est une donnée qui s’impose pour permettre { l’activité mise en place de
générer les recettes nécessaires { l’amortissement du capital investi en
l’accompagnant, dans le meilleur des cas, d’un surplus, c’est-à-dire du gain escompté
par l’investisseur au moment de la mise en œuvre de son projet.
Pour un projet d’investissement productif, le gain est représenté par les flux nets de
trésorerie (cash-flow net) générée par l’activité et dont le cumul, au terme de la durée
de vie de cette activité, sera comparé au capital investi pour déterminer le bénéfice
apporté { l’investisseur.
Dans un projet d’investissement productif, les trois (3) facteurs, qui viennent
d’être développés, constituent ainsi le pivot de l’étude d’investissement dont l’analyste
financier est appelé à ressortir le calcul en vue de permettre au décideur de prendre
position quant à la faisabilité de son projet.
Il n’est pas rare néanmoins que, même dans un projet d’investissement de type
productif, les effets sociaux-économiques soient analysés et pris en compte dans la
décision d’investissement. C’est le cas lorsque les investissements envisagés comportent
un rapport de capitaux publics ou d’autres avantages comme les exonérations fiscales
octroyées par l’Etat pour promouvoir un secteur d’activité quelconque ou une
localisation géographique donnée.
A cette phase, le projet est plus ou moins localisé et grossièrement dimensionné ; les
paramètres-clé du projet sont estimés (mais non justifiées : ce sera le rôle de l’étude de
faisabilité).
Au-delà des trois (3) étapes proprement dites du projet, on peut ajouter aussi celle de
la mise en œuvre et du contrôle du projet.
Au sens de cette étape, il est important, en effet, d’esquisser le mode ainsi que le
planning de réalisation du projet, mais aussi de s’assurer, au moins pendant les
premières années, que celui-ci fonctionne conformément aux indicateurs du plan
d’investissement et d’exploitation (Business Plan) ainsi envisagé en vue d’effectuer, le
cas échéant, des études correctives si des écarts importants sont signalés.
Lorsqu’un projet d’investissement a été financé sur la base d’un prêt, le contrôle du
projet se révèle aussi être indispensable pendant la durée du remboursement dudit
prêt. Le cas le plus connu, à cet effet, est celui des projets financés par la Banque
Mondiale (BIRD) avec ses fréquentes missions d’évaluation.
D’exécution
D’exécution
On peut aussi classer les projets selon la nature ou le secteur d’activité concerné :
agriculture, pêche et élevage, industrie, infrastructures (BTP), transport, tourisme,
santé, social, etc…
L’identification du secteur d’activité du projet d’investissement permet { l’analyste de
faire ressortir les caractéristiques spécifiques du projet et évaluer ainsi sa sensibilité
par rapport { l’un ou l’autre facteur susceptible d’influencer sa faisabilité.
Exemple : la disponibilité en eau pour un projet de culture cotonnière, l’origine de la
matière première pour une industrie de transformation, la stabilité politique pour un
projet touristique, le prix du billet (par rapport aux coûts d’exploitation) dans un projet
de transport public.
15
CHAPITRE 2
L’EVALUATION TECHNIQUE ET
D’INVESTISSEMENT
Grosso modo, l’étude de marché et les études techniques, dans le cas de projets
d’investissement marchands, permettent de dimensionner l’activité visée et de s’assurer
que la production envisagée correspond (en quantité et en qualité) à la demande des
consommateurs.
Quelle est la taille du marché (mutatis mutandis, celle des besoins) et quel est son
taux de développement futur !
Quelle est la qualité du produit ainsi que le volume de la production que l’activité
est susceptible d’écouler, { quel prix (ou { quel coût) compte tenu des impératifs
du gain et de la concurrence possible !
Quelle politique de distribution !
Certes, il est difficile de répondre avec une précision mathématique à toutes ces
questions ; mais une réponse même approximative permet, dans les meilleures
conditions, de prendre une décision rationnelle. Pour cela, les outils d’analyse et de
prévision du marché existent et se sont améliorés d’année en année.
Elles portent notamment sur les différentes méthodes d’estimation de la demande
future et la prise en compte de l’incertitude sur la demande estimée.
L’ensemble de ces éléments sera pris en compte par l’étude de rentabilité, mais il
importe, au niveau des études techniques, de s’assurer que les différentes localisations
envisagées sont acceptables.
Sur ce plan, les études techniques s’intéressent particulièrement aux éléments suivants :
- Disponibilité en matières premières (en quantité et en qualité satisfaisantes) ;
- Disponibilité en énergie et en eau ;
- Moyens de communication pour les biens et les personnes,
- Caractéristiques du site d’implantation de l’unité de production (ex : barrage
hydro-électrique, climat,…).
19
Ils constituent le support matériel de l’activité. A noter que, dans le droit congolais, les
terrains ne constituent pas un actif matériel, mais un droit immatériel concédé pour
exploitation par l’Etat aux tiers. Ils font donc partie de la rubrique 311 qui précède.
a-Principe
Cette opération comporte un certain nombre de charges (achat des matières premières,
eau, électricité, téléphone, carburant, entretien, personnel, etc). Ces charges font l’objet
de décaissement des fonds immédiat ou différé dans le temps.
Ces trois opérations liées au cycle d’exploitation montrent clairement que l’entreprise a
besoin de trouver les financements nécessaires pour faire face, non seulement aux
dépenses d’investissement en actifs immobilisés, mais aussi en cycle d’exploitation,
appelés « Besoins en Fonds de Roulement »(BFR).
En revanche, trois (3) cas sont possibles, s’agissant du cycle d’exploitation, selon la
nature et le niveau des besoins à financer.
Dans un premier cas, le cycle d’exploitation compte certes des emplois { financer,
mais se procure à lui-même des ressources équivalentes naturellement liées aux
types d’activités ou aux conditions de son exploitation (avances de clients, crédits
fournisseurs, découverts bancaires et autres). Dans ce cas, les besoins en fonds de
Roulement sont nuls et n’ont pas { être pris en compte dans le coût
d’investissement. C’est un cas plutôt rare.
Dans un deuxième cas, le cycle d’exploitation procure moins des ressources qu’il
n’a d’emplois. Ces besoins en fonds de roulement liés { l’exploitation sont
positifs : cas plus typique des projets d’investissement. Ainsi, faute de trouver
dans l’activité les ressources suffisantes, l’entreprise doit prévoir elle-même une
partie de financement nécessaire. Eu égard au caractère continu d’exploitation,
un tel financement ne peut provenir que des capitaux permanents, c’est-à-dire
des capitaux ou des emprunts à long et moyen terme.
Dans un troisième cas, le cycle d’exploitation procure plus de ressources qu’il ne
nécessite d’emplois. C’est le cas de certaines activités de service, spéculatives.
Un tel projet a pour effet d’alléger le coût d’investissement d’autant et même
d’enrichir l’activité par des revenus supplémentaires issus du placement de la
trésorerie excédentaire.
Les besoins cycliques sont exprimés par les valeurs d’exploitation et les valeurs
réalisables à court terme figurant au bilan, mais il faut en exclure :
- Les stock-outils ;
- Les créances qui ne sont pas liées au cycle d’activité, telles les avantages entre
sociétés apparentées (filiales, société-mère,..).
22
Les ressources cycliques, quant à elles, sont représentées par les postes de
dettes à court terme figurant au bilan, il faut en exclure :
- Les crédits obtenus sur achats d’immobilisations,
- Les crédits de durée anormale qui proviennent en fait du retard apporté au
paiement des dettes ;
- Les dettes qui ne sont pas liées au cycle d’exploitation, telles les avances des
filiales ou des sociétés-mères.
A partir du bilan, on peut ainsi établir une première estimation des besoins en
fonds de roulement selon le tableau qui suit :
Le bilan d’une entreprise permet une première estimation du niveau des besoins en
fonds de roulement, mais une telle estimation n’est que ponctuelle et approximative.
Un résultat plus affiné, qu’imposent notamment les calculs d’investissement, ne peut
être obtenu qu’au moyen, d’une part, de la connaissance des coutumes et des
contraintes de la profession tel que les délais d’approvisionnement en stocks et les
délais de paiement reçus des fournisseurs ou consentis aux clients. Or, ces facteurs ont
un lien direct (de cause { effet) avec l’activité (production, commerce ou service).
C’est pourquoi le calcul des besoins en fonds de roulement, contrairement au fonds de
roulement qui est une résultante de la situation patrimoniale (bilan), devrait être fait à
partir des comptes de résultat (achats, coût de stocks vendus, ventes,…) qui constituent
des données comptables de la fonction activité.
De ce point de vue, on aura coutume d’entendre que les besoins en fonds de roulement
(ou le font de roulement optimum) d’une activité donnée représente « x » mois de
chiffres d’affaires ou du coût de ventes.
23
3.1.5.-Illustration
La présente illustration est issue d’un cas vécu. Elle concerne un projet
d’investissement monté { la fin de la décennie 1990 dans le domaine des
télécommunications, pionnier de la série à conquérir la R.D.Congo à la faveur de
l’émergence, quelques années plutôt, de la technologie GSM dans le monde. Les deux
tableaux ad hoc sont reproduits en original.
A. Coût Initial
1 Dépenses préliminaires 3.529.000
2 Bâtiments et autres constructions 3.102.000
3 Matériels d’exploitation 57.524.000
4 Matériels de bureau 203.000
5 Fournitures de bureau 102.000
6 Véhicules 2.300.000
7 Autres matériels 5.499.000
8 Besoins en fonds de roulement 40.634.000
9 Imprévus (10%) 11.319.000
S/Total 124.512.000
B. Investissements d’extension 35.000.000
C. Autres localités 70.000.000
Total 229.512.000
24
Année
Désignation 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Total
Sous total/Invest. Initiaux 82.820 22.420 18.007 0 0 495 660 110 0 0 124.512
Investissements d’extension (tous) 0 0 0 5.000 5.000 5.000 5.000 5.000 5.000 5000 35.000
2.-Autres localités (tous 0 0 0 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000 70.000
investissements)
Total/Annuel 82.820 22.420 18.007 15.000 15.000 15.495 15.660 15.110 15.000 15.000 229.512
Total/Cumulé 82.820 105.240 123.247 138.247 138.247 168.742 184.402 199.512 214.512 229.512 229.512
25
3.2.1-Contenu et finalité
3.2.2-Illustration
1-Dépenses préliminaires
2-Génie civile
- Infrastructures
- Bâtiments
3-Matériels d’exploitation
4- Matériels de bureau
5- Besoins en fonds de roulement
Sous-total/Coût d’investissement
1- Autofinancement
2- Capital social
3- Emprunts à long et moyen terme
4- Subventions
Sous-total/Ressources de financement
27
Une représentation plus analytique des mêmes éléments permet en revanche, même
de mesurer, par soldes successifs, la structure dudit résultat à travers notamment la
marge brute (de commerce), la valeur ajoutée, le résultat brut et/ou net d’exploitation,
le résultat net avant et après impôts sur le bénéfice : mode PCGC.
3.3.2-Illustration
1
Suivant modèle (simplifié) du Tableau de formation du résultat (TFR) du Plan Comptable Général Congolais (PCGC,
1976-2011)
29
2
Suivant autres modèles (SYSCOHADA, PCGF, IAS/IFRS, ….)
30
3.4.1- Contenu
Le même tableau est aussi par ailleurs appelé Tableau de Cash flow, ou Tableau de
trésorerie prévisionnelle.
Il permet de donner une indication sur les flux de trésorerie que le projet est capable
de générer ainsi que les arbitrages qui en découlent pour garantir l’équilibre financier
de l’activité ainsi que la rentabilité optimale des capitaux investis.
3.4.2- Illustration
Ressources
Emplois
Solde annuel
Solde cumulé
32
2ème PARTIE
RENTABILITE FINANCIERE ET
CRITERES D’APPRECIATION DU PROJET
D’UN POINT DE VUE MICRO-ECONOMIQUE
33
INTRODUCTION
Parmi ces critères, il y a d’abord ceux d’ordre financier dont la finalité est de
juger, au minium, de l’équilibre financier dans le cas des projets { forte composante
publique ou sociale et, au mieux, de la rentabilité financière dans le cas de projets
privés, c'est-à-dire de leur capacité à générer une plus-value pour l’investisseur.
Tel est l’objet de cette deuxième partie de l’ouvrage et des chapitres 4, 5 et 6 qui la
composent.
34
Tel est le principe qui, à cette étape, guide le cheminement intellectuel de l’économiste
du projet.
A ceux-ci, pourraient s’ajouter, pour affiner les éléments de décision, selon le contexte
du projet, les calculs complémentaires ci-après :
Prenons ainsi l’hypothèse que le taux d’actualisation est de 6% par an et que tout
intérêt payé ne génère pas d’intérêts { son tour. Il convient donc d’égaler 1.000USD {
Vo augmentée des intérêts générés en 6 mois, soit
1000=Vo(1+0,5x 0,06)
Vo = 970,87
1OOO = Vo (1+i)n
1OOO = Vo (1+0,06)0,5
Vo = 971,29
D’une manière générale, la formule d’actualisation à intérêts composés est :
36
𝑉𝑛
Vo = (1+𝑖)𝑛
1
e 3
(1+ )1
3
Voir Table d’actualisation –Annexe1.
37
𝒏
𝐅𝐭
VAN = 𝐈
𝐭 𝟏 (𝟏+𝐫)𝐭
VAN = ∑ 1 (1+ )
Illustration 1
Illustration 2
Enoncé
Aux termes d’un projet d’investissement, une entreprise envisage d’acquérir une
machine d’une valeur de 40 000£. L’exploitation de cette machine par le projet
engendra des recettes ainsi que des coûts (hors amortissement et impôts) prévus selon
le tableau ci-dessous.
Les besoins en fonds de roulement (BFR), enregistré par le projet sont évalués
respectivement à 1.250£ la première année, 1.800£ la 2ème, 2.000¨la troisième et
2.100£ la quatrième année. La machine est amortie linéairement sur 4 ans ; { l’issus de
cette période, elle sera cédée à 2.000£.
(2)- Construire le tableau des résultats Prévisionnels, à partir des recettes et charges
ci-dessus (voir Tableau, énoncé), sans oublier les amortissements ainsi que l’impôt sur
bénéfice.
(3)-Déterminer enfin le tableau de Cash flow prévisionnel issu de la synthèse des flux
relatifs aux investissements et { l’exploitation.
Les dépenses en investissements et en BFR (41 250£) doivent être actualisées ainsi
que les flux nets générés par le projet.
Années 0 1 2 3 4 5 Total
Machine 40 000 - - - - - 40 000
BFR 1 250 550 200 100 -2 100 - 0
Total 41 250 550 200 100 -2 100 - 40 000
39
Années 0 1 2 3 4 Total
Années 0 1 2 3 4 Total
Conclusion : Sur la base du coefficient d’actualisations de 6%, les flux nets actualisés
engendrés par le projet donnent une valeur actuelle nette (VAN) de -41 250 +
(8.925,09 + 14.506,94 + 8.857,98 + 12.158,64 + 1.029,72) = 4.218,38
Commentaires :
Les charges d’amortissement n’ont pas été prises en compte pour déterminer les
flux à actualiser du fait qu’elles n’entrainent pas de décaissement ; c’est la raison
d’être de la rubrique « cash flow net (d’exploitation) établi en fin du Tableau des
résultats prévisionnels.
40
Par ailleurs, lorsque le flux de trésorerie généré par le projet est constant ou lorsqu’il est
sécrété par un nombre infini de périodes, la formule pour calculer la valeur actualisée est
identique à celle utilisée jusqu’à présent.
1 (1+ )
Lorsque le flux de trésorerie nette est constant : VA = Ft
Lorsque le flux de trésorerie nette est sécrété sur nombre infini de périodes :
1
VA = car limn-> (1+r)-n 0
Sa formule est :
1 1
IP = ∑𝑛𝑡 𝐼 𝑓𝑡 (1 + 𝑟)-t Ou encore ∑ 1 (1+ )t
𝐼
Le projet est accepté lorsque l’indice >1. Plus cet indice est grand, plus le projet
d’investissement est intéressant.
Le projet est rentable car il génère une plus-value de 10% sur le capital investi { l’issue
de ses 4 années d’exploitations.
41
Sa formule est le taux d’actualisation « i » tel que VAN du projet soit égale à 0.
Autrement-dit :
𝑓𝑡
TRI = « i » tel que ∑𝑛𝑡 𝐼 (1+𝑟)-t
-1 = 0
Illustration
Taux VAN
6% - 628,57
5% - 386,57
4,5% -261,55
4% -133,71
3,5% -02,95
3% +130,77
On voit bien que le TRI, c.{.d. le taux d’actualisation pour lequel la VAN = 0, se situe
entre 3% et 4% ; ce qui amène, en deuxième phase, à déterminer ledit taux selon les
calculs d’interprétation ci-après :
VAN (+130,77) = 3%
VAN (-133,77) = 4%
1
VAN (0) = 3% +
1 +1 1
1000
500
0 0,015 0,025 0,035 0,045 0,055 0,065 0,075 0,085 0,095
500
-1000
-1500
-2000 taux
Ainsi, après avoir calculé deux points assez rapprochés de la courbe, on peut interpoler
ou extrapoler selon les besoins en supposant qu’une droite passerait par ces deux
points. On procédera ainsi mathématiquement en appliquant les propriétés des
triangles semblables, soit :
TIR = 0,494
Une autre méthode efficace pour déterminer le TIR consiste à utiliser le tableur
Excel pour effectuer les tâtonnements, ou encore sa fonction « TIR » qui donne le taux
de rentabilité interne d’une série des flux financiers.
43
Et c’est l{ tout l’intérêt qui fait de ce critère un indicateur central dans le contexte
d’évaluation, de comparaison et de sélection de projets.
Autant dire que le taux de rentabilité interne, comme critère d’acceptation ou de rejet
de projets d’investissement, est très utile pour donner de plus amples informations
aux décideurs ; mais il n’est pas { prendre de manière isolée.
4.4.1-Formulation
Rendement de l’investissement = 1
Détermination du numérateur
∑ ( )
Revenu différentiel =
Détermination du dénominateur
D’où :
Investissement =
En définitive, c’est la moyenne des revenus, c'est-à-dire des résultats nets (ou des cash-flows nets),
qui est ainsi rapportée à la moyenne des capitaux investis ; d’où la formule suivante :
4.4.2-Illustration
Années
1 2 3 4 5 6
1-Chiffres d’affaires 21 35 55 44 30 20
2-Charges (hors 14 23 37 29 20 14
amortissements) 4 4 4 4 4 4
3-Dotation aux
amortissements 3 8 14 11 6 2
1,5 4 7 5,5 3 1
4-Résultat d’exploitation
5-Impôts sur les bénéfices 1,5 4 7 5,5 3 1
5,5 8 11 9,5 7 5
6-bénéfice net après impôts
7-Cash-flow (6+3)
1 30,55%
45
1 63,88%
4.4.3-Appréciation de la méthode
La méthode du TMR est utilisée, soit comme critère de rejet, soit comme critère
de sélection.
Comme critère de rejet : tout projet, dont le taux de rendement est inférieur à la norme
fixée par l’entreprise, est rejetée. Comme critère de sélection : entre deux projets, on
préfère celui dont le taux moyen de rentabilité est plus élevé.
Selon cette méthode, en effet, deux projets qui présentent un taux moyen de
rendement égal sont équivalents, alors que l’échéancier des revenus ou des flux de
trésorerie peut-être plus favorable pour l’un des deux.
Malgré ses insuffisances, la méthode du Taux moyen de rendement peut être utilisée
pour l’étude comparative d’investissement de faible valeur et de durée relativement
courte.
Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une méthode d’inspiration comptable qui
s’accommode mal des caractéristiques économiques et financières des problèmes
d’investissement. Il faut d’ailleurs convenir que si elle a connu, dans le passé, une
faveur certaine surtout dans les petites et moyennes entreprises en Europe, elle y est
de moins en moins utilisée aujourd’hui.
Le Délai de récupération du capital est le temps nécessaire pour que les flux
nets générés par le projet équilibrent le montant du capital investi.
46
De ce point de vue, on dira que plus le délai de récupération du capital (DR) prévu d’un
projet est inférieur au délai critique choisi, plus le projet est jugé intéressant. Ce critère
est adapté dans le contexte des pays à risque, c'est-à-dire instable politiquement.
Formule
Le Délai de récupération du capital à la durée (en nombre de jours, de mois ou d’années) au terme
de laquelle la somme des résultats générés par l’activité couvre intégralement le montant du capital
investi.
Ou encore ∑
Il est exprimé par le Rapport (ou Ratio) du Résultat moyen au Capital investi, soit :
𝐼
Illustration DR =∑n
𝑖=𝐼 Ri/n
Pour illustrer cela, considérons deux projets X et Y, mutuellement exclusifs, aux
dépenses d’investissement identiques de 30 000£, et dont le délai critique est fixé à 5
ans avec un taux d’actualisation de 10%.
Projet 0 1 2 3 4 5
X Flux -30 000 10 000 10 000 10 000 8 000 5 000
Flux cumulés -30 000 -20 000 -10 000 0 8 000 13 000
Flux actualisés -30 000 9 091 8 264 7 523 5 464 3 105
Flux actualisés cumulés -30 000 -20 909 -12 645 -5 131 333 3 437
y Flux -30 000 20 000 5 000 5 000 15 000 5 000
Flux cumulés -30 000 -10 000 -5 000 0 15 000 20 000
Flux actualisés -30 000 18 182 4 132 3 757 10 245 3 105
Flux actualisés cumulés -30 000 -11 818 -7 685 -3 929 6 316 9 420
Facteurs d’actualisation 1 000 0,909 0,826 0,751 0,683 0,621
Conclusion :
En disposant (figure n°4) les années sur l’axe des abscisses et les flux sur l’axe des
ordonnées, on peut observer, sans conteste et toujours sur base du critère du Délai de
récupération, que le projet Y est meilleur que le projet X pour deux raisons :
Flux
30.000
20.000
10.000
0
-10.000 Année
-20.000
-30.000 X
Y
Flux
20.000
15.000
10.000
5.000
0
-5.000 Année
-10.000
-15.000
-20.000
-25.000
Z
-30.000
X
-35.000
48
Une façon de résoudre les inconvénients liés à ce critère consiste à actualiser les flux
du projet et à calculer le délai de récupération actualisé (DRA).
Reprenons l’exemple précédent (Tableau 7) et actualisons les flux engendrés par les
projets X et Y au taux de 10%. Nous pouvons ensuite déterminer le DRA de chaque
projet :
1 1
DRA (X) = 3 ans + 365 jours = 3 ans + 324,78 jours = 3 ans +11 mois + 13 jours
DRA (Y) = 3 ans + 365 jours = 3 ans + 139,00 jours = 3 ans + 4mois + 20 jours.
1
Après avoir effectué le choix du projet, il faut lui faire correspondre le choix de
financement opéré. En analyse financière, il est important que ces deux étapes soient
séparées. Dans un premier temps, nous avons analysé la rentabilité interne du projet,
c'est-à-dire l’analyse du projet indépendamment de son mode de financement : on agit
comme si le projet était exclusivement financé sur fonds propres. On étudie ensuite le
mode de financement le plus approprié ainsi que son incidence sur la rentabilité
financière du projet.
Reprenons, pour cela, l’exemple du tableau 7.2a et considérons que le projet est
financé pour 20.000£ par une dette (D) dont le délai de remboursement est de quatre
(4) ans au taux d’intérêt de 4%, annualités constantes.
𝐶𝑜 𝑋 𝑟 𝑋 =
A= -n = -4 5.510
1 (1+𝑟) 1 (1+ )
49
Année 1 2 3 4 Total
Capital restant dû 20.000 15.290 10.392 5.298 0
Charges financières 800 612 416 212 2.040
Amortissement du capital 4.710 4.898 5.094 5.298 20.000
Annuité 5.510 5.510 5.510 5.510 22.040
Economie d’impôts 280 214 145 74 713
Annuité nette 5.230 5.295 5.364 5.436 21.326
Année 0 1 2 3 4 Total
Annuité nette - -5,230 -5.296 -5.436 -5.436 -21.326
Montant emprunté 20.000 - - - - 20.000
1/(1+0.06) 1 0,9434 0,8900 0.7921 0,7921 -
Flux actualisés 20.000 -4.934 -4.713 -4.504 -4.306 1.543
𝐴𝑛𝑛𝑢𝑖𝑡 𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒
VAN du financement = D – ∑𝑛𝑡 1 (1+𝑟)𝑡
= 20.000 – (4.934 + 4.713 + 4.504 + 4.306) = 1.543
Jusqu’{ présent, nous avons évalué un projet sans tenir compte de l’inflation
alors que cette dernière a une influence considérable sur le taux appliqué et donc, sur
les flux dégagés. Une étude de faisabilité financière rigoureuse doit, par conséquent
intégrer l’inflation dans l’évaluation.
Par exemples, considérons un investisseur qui veut placer 500.000£ à terme dans une
banque pour une durée d’un an au taux d’intérêt de 5%. Le taux d’inflation est de 4%.
A l’issue de cette période, le banquier s’engage { lui verser son capital ainsi que les
intérêts que ledit capital a générés, soit 500.000 x (1,05) = 525.000£.
On peut aussi dès lors procéder de deux façons différentes pour obtenir la valeur
actualisée nette d’un projet en tenant compte de l’inflation :
Considérons un projet dont les flux sont repris dans le tableau 7.5.
Néanmoins, cet exemple met clairement en évidence le fait qu’il est essentiel de ne pas
mélanger données nominales et données réelles.
Année 1 2 3
Flux réels 35.000 50.000 30.000
Facteur actualisation : 1/(1,15)t 0,8696 0,7561 0,6575
Flux actualisés 30.436 37.805 19.725
Valeur actualisée nette : 87.966
Année 1 2 3
Flux réels 31.818 41.322 22.539
Facteur actualisation : 1/(1,0455)t 0,9565 0,9149 0,8752
Flux actualisés 30.434 37.805 19.726
La notion du seuil de rentabilité repose sur l’analyse des charges fixes et des
charges variables.
On part du fait que le cout total d’une activité est la somme des charges de structure
(coûts fixes) et des charges opérationnelles variant avec le niveau d’activité ou de
production (coûts variables).
A court terme, les couts fixes doivent être supportés même si la production est nulle.
A titre d’exemple de coût fixe, on cite les frais de loyer et d’assurance etc.….. ; Et titre
de coût variable, le coût des matières premières incorporées dans une unité de produit
fini.
Bien souvent aussi, on observe que les couts fixes augmentent par palier : le nombre
des machines ou unit é de production en est un exemple.
Enfin, cela suppose aussi que tout ce qui a été produit, est vendu. Toutes ces
hypothèses sont très restrictives et ne doivent jamais être perdues de vue lors de la
prise de décision.
Coûts fixes
300
250
200
150
100
50
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
300
250
200
150
100
50
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Production
300
250
200
150
100
50
0
5 10 15 20 25 30 35 40 45
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Production
Couts Semi - Fixes
300
250
200
150
100
50
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Production
54
Partant de cette description des coûts, on peut définir le seuil de rentabilité d’une
entreprise .Il s’agit du chiffre d’affaires nécessaire pour couvrir la totalité des coûts
fixes et variables, et qui ne dégage ni perte ni profit, soit :
Pour ce faire, nous devons introduire la notion de Marge sur coûts variables.
La Marge unitaire sur coûts variables est égale au Prix de vente unitaire moins le coût
variable unitaire, alors que la Marge sur coûts variables est égale au chiffre d’affaires
diminué du coût variable. Cette marge permet, dans un premier temps, de couvrir les
coûts fixes, et par la suite, de réaliser le profit. Le bénéfice est nul si la marge sur coûts
variables est égale aux Frais Fixes. Le niveau d’activité, qui permet cette égalité, est le
seuil de rentabilité.
Formule :
Q (13-9)-800=0
Q= 800/4=200
Le seuil de rentabilité est atteint lorsque l’entreprise produit 200 unités. En dessous
de ce niveau d’activité, l’entreprise ne parvient pas { couvrir ses coûts fixes et est donc
en perte. Au-del{ d’une quantité produite et vendue de 200 unités, l’entreprise est en
bénéfice.
3500
(1) Cout Fixes
3000 (2) Couts Variable (4)
2500 (3) Couts Totaux (3)
(4) Chiffre d’Affaire
2000 (2)
1500 (1)
1000
500
0
Quantité
56
Pourtant ,il est bien évident que les prévisions des produits (recettes) et des charges
(dépenses) que doit générer un projet ,peuvent fluctuer dans un sens ou dans un autre,
selon l’état de la nature au moment de l’investissement .C’est pourquoi, pour réduire
ces incertitudes, il est bon qu’on tienne compte du risque lié au projet en déterminant
les flux espérés ainsi que le risque de leur réalisation.
E[R] ∑ 1 où ∑ 1 1
Dans l’exemple qui suit, le tableau 9.3 indique la dispersion des taux de
rendement futurs associés au projet en fonction du risque lie à chacun de celui-ci.
Il en ressort que, sur base de la moyenne desdits taux de rendement observés, le
rendement espéré est de 0,35/5, soit 0.07. (Colonne 2).
Mais si l’on dispose des probabilités liées à chacun de ces taux, on peut davantage
affiner l’analyse et la projection du rendement espéré (colonne 3).
57
De la même manière, si l’on dispose des taux de rendement observés par le passé
ou des probabilités des différents taux de rendement que cet investissement peut
engendrer dans le futur ,on sera en mesure d’estimer la variance(ou l’écart-type)des
taux de rendement ou variance espérée .
Dans le cas de l’estimation basée sur les rendements du passé, il est démontré
statistiquement que la variance des taux de rendement d’un échantillon multipliée par
n/(n-1)est un estimateur non biaisé de la variance de la population .Il suffit dès lors de
multiplier la variance des taux de rendement du passé(l’échantillon)par n/(n-1) pour
obtenir une estimation de la variance des taux de rendement de la population, c'est-à-
dire des taux de rendement futurs .
Formule :
∑= ( ) ∑= ( )
∑ 1 ( )
1 1 1
√ √∑1 ( )
58
Elle consiste à analyser de plus près les déterminants des flux de trésorerie
prévisionnels afin d’en localiser les risques de non réalisation et, si possible, de les
quantifier.
On dit d’un projet qu’il est risqué ou aléatoire lorsque le décideur peut associer
aux événements futurs (flux à générer), une distribution de probabilité .Les flux
attendus deviennent des variables aléatoires dont on doit étudier les caractéristiques,
notamment les deux premiers moments, { savoir l’Espérance et L’Ecart –type, qui sont
les paramétrées de distribution les plus utilisés en finance et qui correspond aux deux
premiers moments de la distribution normale.
La valeur actualisée nette espérée d’un projet E [VAN] est égale { la somme des flux
annuels espérés (actualiser) :
∑
( +)
Quant à son risque, il est fonction des risques des flux nets mesurés par leur
écart-type :
( )
√∑
( +)
( )
√∑ [
( +)
] = √∑
( +)
Où σ(Ŧf) est l’écart type des flux de trésorerie associés { la période t, et pjt est la
probabilité associé { l’état de la nature j en ce qui concerne les flux de trésorerie Fjt à
la période t.
[ ]
[ ] [ ]
( + )
( )
√∑ + ( )
( +)
Illustration :
Ces deux phases constituent le passage obligé pour toute analyse de projet risqué,
que ce soit dans les cas de projet unique et sans variante, ou celui de projet assorti de
variantes.
Dans le cas de projet sans variante, l’investisseur est confronté { la simple décision
d’acceptation ou de rejet en fonction du rendement affiché – (Rendement espéré, E(R)
ou E(VAN) et de son aversion pour le risque (Variance du rendement (R) ou (VAN)
qui lui est associé
Mais cas plus complexe (voir tableau 9.4a) l’investisseur peut être amené à comparer
deux projets risqués (ou deux variantes du même projet risqué).
Par principe : « A risque égal ou inférieur, le projet qui génère le flux espéré le plus élevé sera
espéré ». Ce qui est le cas dans le présent exemple (voir démonstrations qui suivent) :
+ + 1
b) Flux espérés (actualisés)
1
( ) 1
1
( 1) 1 1
11
( )
(1 1 )
( ) 1 /(1 1 ) 11
( )
√ ( ) + ( ) + ( 1 )
( )
√ (1 1 ) + (1 1 ) + ( 1 )
1
( .1 ) ( . ) ( .1 )
[ ] √ +√ + 1 .
(1 1) (1 1) (1 1)
1
( ) 1.
1.
11
( 1) 1 .
1.1
( )
(1.1)
.
1
( )
(1.1)
.
c. VAN Espérée – E(VAN)B
( 1) √ ( 11 ) + (1 11 ) + ( 11 )
= 5.937
( ) √ ( ) + ( ) + (1 )
= 12.649
( ) √ ( 1 ) + ( 1 ) + ( 1 )
= 8000
( . ) (1 . ) ( )
[ ] √ +√ + √ (1.1) =13 211
(1.1) (1.1)
3. Tableau de synthèse
a. VAN dans l’incertitude
b. Indicateurs de décision
Projet A Projet B
espéré – (VAN) 42 409 41 669
Risque / Variance – (VAN) 10 324 13 211
c. Conclusion
Les valeurs actualisées nettes espérées et les risques associer des ces 2 projets A
et B (tel qu’ils sont évalués dans les tableaux qui précédent) montrent que le projet A
a un rendement plus élevé, assorti d’un risque plus faible il est donc préféré au projet
B.
La comparaison des projets risqués peut ne pas s’arrêter au simple regard croisé
du rendement espéré – (VAN) ou (R) – et du risque qui lui est associé – (R) ou
(VAN) –, tel que nous le propose l’illustration 9.4 précédent.
Dans un tel cas où le jugement n’est pas simple, est requis un indicateur
complémentaire, le coefficient de variation (CV).
Le coefficient de variation consiste dans le rapport entre le risque d’un projet et
son espérance de gain. Plus ce rapport est élevé, plus le risque lié { l’unité de gain
attendu est élevé. Ce rapport permet de synthétiser l’information contenue dans le
couple « Espérance/ écart- type » présentée dans la section précédente.
Formule :
𝜎[𝑉𝐴𝑁]
𝐶𝑉
𝐸[𝑉𝐴𝑁]
Illustration :
5.4.1. Principe
Cette méthode est connue sous le nom d’analyse de sensibilité. Son but n’est pas
calculer les hypothèses, mais de déterminer dans quelle mesure une erreur de
prévision, portant sur certaines variables, est susceptible de modifier de façon
significative le résultat de l’analyse.
65
Lorsque l’on identifie les variables auxquelles la rentabilité est la plus sensible, il
faut alors :
Cette situation étant dans la pratique la plus fréquente, il est souhaitable de bien
mettre en évidence { la fin de l’analyse financière :
P2
Prix de
Vente
P1 P= Prix de vente
Formule
( + )
67
5.4.3 Autre exemple d’analyse de sensibilité : les projets d’industriels, les projets
agricoles
Une deuxième approche consiste à faire vérifier les chiffres de production jusqu’{
atteindre le seuil au-dessous duquel les avantages économiques seront nuls ou
négatifs. Nous dirons qu’alors le projet reste économiquement avantageux tant que la
production demeure supérieure à un certain tonnage.
Dans la pratique, on se forcera de retenir seulement les variables les plus importantes
c'est-à-dire celle qui sont susceptibles d’une influence particulière sur les résultats et
pour lesquelles l’entreprise et le pouvoir public nationaux ont les moins de prise.
Telles seront, en particulier, la quantité produite pour les projets agricoles, les couts
de consommations intermédiaires importées pour le projet d’import- substitution, le
prix du marché international pour le projet d’exportation.
Dans tout les cas, il sera souhaitable de compléter ce test de sensibilité par un calcul de
probabilité permettant d’apprécier les chances et les risques de réalisation des
principales hypothèses : les techniques utilisées sont décrites aux points S.1, S.2 et S.3
précédents.
Bref, un éventail des critères qui, mis ensemble, constituent ce que l’on qualifie de
« Risque – Pays », en comparaison avec d’autres pays ou les mêmes investissements
aurait pu être effectué, mais aussi au regard des signaux spécifiques que la
multinationale devra constamment garder { l’œil pour anticiper leurs effets sur
l’activité.
Le mot « Risque » découle du terme Italien « Risicare »qui signifie « Oser » (Bernstein,
1996). Les risques désignent dans ce cas, un choix plutôt qu’un destin. Cette définition
est applicable aux opérations de placements financiers et d’investissement. Au départ,
notion mal définie est difficilement quantifiable, les risques- pays est déjà évoqué par
ROBOCK (1971), Sargen ( 1977) et MARIOS (1990).
Son contenu évolue suite aux crises financières internationales, notamment celle de
l’endettement qui a affecté, dans les années 80, le pays d’Amérique Latine. Certains,
comme MARIOS (1990), mettent l’accent sur les opérations internationales des
entreprises.
Aussi, le risque-pays est –t-il, à cette période, décrit comme la capacité d’un pays en
généré des devises nécessaires pour faire face à ces engagements financiers extérieurs
(Cosset, Sikos et Zopounidis 1992).
Par opposition, d’autres auteurs insiste sur les opérations des prêts internationaux
mais plus tard la notion du risque-Pays est élargie et concerne désormais tous les
types d’opérations internationales. Elle émane de la diversité des intérêts (pouvoir
public, banque, entreprise) et prend des visages différents (de fonds souverain,
d’évaluation, crise bancaire, trouble politiques).
Au plan de la nature et des formes des risques, l’évolution du concept des risques –
pays s’étale sur deux périodes, soit de la décennie 1960- 1970 jusqu’aux années 1990,
et après 1990.
Dans le même élan, les années 1990 constituent la deuxième phase ou l’émergence
d’autres formes de risques devient de plus en plus évidente. Cosset et Roy (1991),
Faton, Gersovistz et Stigltz(1986), { l’occasion mettent en évidence, en le distinguant
nettement, les risque d’insolvabilité, les risques d’illiquidité et défaut de payement.
71
Autant des facteurs qui, ainsi mise en lumière, révèle la complexe dépendance de
l’investissement international { l’environnement étranger spécifique qui importe de
prendre en compte, et même d’évaluer { l’occasion de la décision d’investissement.
Au plan des études relatives du risque, le premier essai concerne les risques politiques
lesquelles essai d’adapter des techniques des plus en plus sophistique en tentant
toujours de prévoir au mieux, les déclenchements d’éventuelles crises (Fitzpartick,
1983 un chevalier HIRSH, 1981).
Plus tard, les essaient hespériques sur le risque économico- financiers (Cosset et Roy,
1991) contribuent au progrès de l’analyse du risque- pays. La littérature récente
distingue ainsi le risque politique proprement dit du risque économico-financier. La
composante économico- financière recouvre aussi bien une dépréciation monétaire
qu’une absence se traduisant par exemple par un défaut de payement. Ces deux formes
des risques sont interdépendantes comme l’ont dévoilé les crises asiatiques et Russes.
Cette littérature montre qu’on peut également distinguer entre risques économiques,
financier et politique.
Toute ces analyses ont en commun des déconsidéré des risques-pays est les
résultats de l’interdépendance des sphères d’ordre économique financiers et
politiques, interdépendance qui tourne autour de 9 facteurs ci-après :
La faible flexibilité du revenu dans les pays pauvres n’a pas un grand effet sur la
reproduction de la consommation comme dans les pays développés. Pour résoudre les
problèmes d’endettement, ces pays en bas revenu se trouvent en difficultés en
exécutant les programmes d’austérité. Le PIB ou le PNB par tête peuvent aussi être
approché comme des variables des mesures du niveau de développement humain qui
72
résumé la richesse créées dans un pays. Un pays dont le niveau de revenu national est
élevé constitue un cadre plus attentif { l’investissement, alors qu’en revanche, la
pauvreté constitue un facteur de risques à cause de la faiblesse du pouvoir d’achat, du
poids de l’Etat sur les entreprises (pression fiscale) et du risque de récurrence des
troubles sociaux.
2. Le taux d’inflation
L’inflation est un facteur monétaire qui semble être étroitement impliqué dans des
situations des surliquidités. Une inflation associé à une surévaluation du taux de
change conduit à une forte dépendance { l’emprunt étranger et pourrait croiser les
déficits courant en devise ; ce qui, par conséquent, pourrait influencer la demande de
fonds étrangers.
Le recours aux capitaux étrangers s’explique, non seulement par l’imposition des
plafonds d’intérêts, mais aussi par la nécessité de financer déficit commerciale.
3. Le taux d’investissement
Généralement, les investisseurs favorisent les pays qui empruntent pour investir
plutôt que pour consommer. L’investissement attire l’investissement : c’est le
phénomène d’agglomération économique.
Pour évaluer un déficit courant souhaitable, la littérature part du postulat qu’un ratio
de solde courant au PIB en baisse est un facteur de défiance pour les investissements.
Car il est source de difficulté de payement extérieur, de hausse des couts de production
ainsi que des risques des baisses ou de rupture de celle-ci.
Les exportations engendrent des recettes importantes en devise surtout pour les pays
en développement, et confortent de ce fait la solvabilité interne et externe des pays
concernés ainsi que leur pouvoir d’achat favorable { l’investissement.
Ces auteurs soulignent qu’un pays dont les exportations sont volatiles emprunte plus
fréquemment afin de laisser la consommation à travers les périodes de la variation du
revenu pour maintenir un bon rapport de crédit.
Dans la plus part des pays en développement, une forte variabilité des recettes des
exportations provient des chocs externes. Si le tassement des exportations perdurait
ceci modifierait notablement la solvabilité de ces économies. Le risque de change est
fortement dépendant de la volatilité des exportations des produits primaires sur les
marchés mondiaux.
74
Ces deux variables ont été validées empiriquement dans l’étude de Henisz et Zelner
(1999). Une compétition politique accrue implique que tout changement politique est
défavorable aux yeux des investisseurs. Ceci reste à discuter dans le pays en
développement où les campagnes électorales s’organisent dans des circonstances
ambigües. Les investisseurs sont gênés également par les contraintes exécutives
(gouvernance, bureaucratie).
Le risque politique est plus généralement les contraintes exécutives sont un facteur de
reflux des investissements. Particulièrement observé dans les pays en développement.
En définitive, c’est l’agrégation de tous ces facteurs et leur pondération pour aboutir
à un ratio synthétique qui permet l’évaluation globale du risque attaché { chaque
pays étudié.
Il s’agit :
0. Des Agences de riting qui s’occupent du risque souverain : Moody’s standard &
Poor’s(S&P) et Fictch Ratings ;
1. Des compagnies d’assurances du commerce et de crédit, qui s’intéressent au
risque commercial et politique : COFACE (Compagnie Française D’Assurance du
Commerce Extérieur)
2. Des cabinets de consilting et d’expertise – political Risk Services- international
Country Risk Guide (ICRG) Business environnement Risk Intelligence(BERI)
Nord sud Export(NSE), Economic intelligence Unit (EIU) ;
3. Des journaux financiers qui procèdent également à des rating des pays en
fonction de leur risque financier et autres : Bank of Africa World information
(BOA) Business environnement Risk intelligence(BERI) , control Risk
information service (CRIS), S.J. Rundit & Associates, ect.
75
Mais face à cette diversité et à la sensibilité portée par chacun de ces organismes vis-à-
vis de telle ou telle variable, diagnostics portés sur le risque pays dans un cas donné,
sont aussi divers et pas forcement comparables. Globalement, on observe une
attention et un poids relativement important accordés à la sphère financière dans
l’évolution du risque pays global ; des facteurs objectifs marquent particulièrement
l’attention des acteurs de notation.
Concernant la sphère politique, on remarque qu’un poids non négligeable est accordé
aux variables suivantes : comportements, anticipation des agents et environnement
politique. Tandis que, d’un point de vue particulier, la pondération du risque pays
effectué par l’un ou l’autre de ces organismes est aussi influencée par la sensibilité de
celui-ci vis-à-vis des variables ou d’un groupe de variables données, de sorte qu’en ce
domaine ce n’est pas tant la précision du coefficient auquel il faut s’attarder mais la
tendance qu’il indique ainsi que les enseignements qu’il permet d’en tirer.
76
( c ) Appréciation
Catégorisation
3-indice politique, enfin, mesure les variables du climat politique expliqué par l’état
du régime et sa durabilité au pouvoir, la compétition entre les partis politiques, les
troubles(ou stabilité) politiques et les contraintes exécutives. Sa valeur positive est
indicative d’un milieu favorable { l’investissement et aux transactions économiques.
4-Indice global/Risque-pays. Selon leur poids respectif dans l’indice global, ce sont
les trios (3) catégories des facteurs qui expliquent le niveau du risque-pays. Mais, plus
en détail, l’interprétation de l’indice du risque-pays (CR) montre que les variables
(croissance économique, Dette /PIB, Déficit commercial et Etat du régime politique)
ont un poids relativement important dans la pondération globale.
Tableau
Composante Echelle Variables sous composantes
2-Autocratie [0-5]
Il s’agit d’un indicateur numérique qui mesure le degré d’ouverture des institutions
politiques.
Il s’agit d’un indicateur numérique qui mesure le degré de fer mesure des institutions
politiques.
C’est une mesure de la façon dont les élites sont choisies { la suite des élections
compétitives.
C’est une mesure des opportunités par les quelles les non-élites peuvent atteindre le
pouvoir exécutif.
7- Contraintes exécutives :
Elle mesure le degré d’indépendance du chef de l’exécutif vis-à-vis des autres forces
politiques (pouvoir militaire, notamment).
Standard and Poor’s attribue une graduation de notes en dix classes { partir des
lettres A, B, C, D et NR(Non Rated) sur les notations à long terme .
Afin de mieux situer le classement, ce cabinet modifie les notes en leur attribuant des
signes(+) ou (-).Les notations de AAA à BBB sont considérées comme étant des
valeurs de bon placement. Les graduations à court terme, pour lé euro commercial
paper, sont généralement plus restreints (sept classes.
Moody’s établit, quant à lui, une graduation en neuf classes à partir des lettres A, B,
C sur les titres { long terme. Afin de mieux cerner la notation, Moody’s accorde { ses
notes, soit 1(supérieur), soit 2(moyen), soit 3(partie basse).
En ce qui concerne les graduations en court terme, la note est effectuée à partir de la
lettre P.
Les tableaux 9.5 et 9.6 font état des équivalences de notation entre les deux
principaux cabinets pour du « papier long » (tableau 9.5) et pour du « papier
court »(tableau 9.6).
Tableau 9.5
Pour le court terme il existe par ailleurs chez Standard and Poor’s(S&P) des
ratings inferieurs B (capacité de remboursement liés aux facteurs conjoncturels),
C(capacité de remboursement médiocre) et D(Aucune capacité de remboursement).
Certes, prévoir avec certitude le moment précis du déclenchement d’une crise reste
encore une tâche difficile pour les organismes de notation. Mais, même s’il est
difficile de prédire une crise, une bonne gestion du risque-pays nécessite la
connaissance préalable de ses déterminants.
Les signaux associés au déclanchement d’une crise, peuvent ainsi aider les
gouvernements et les entreprises à agir avant que ne se matérialisent les risques. Ceci
peut être conçu dans le cadre des relations confidentielles entre ce gouvernement
ainsi que les entreprises vis-à-vis des organismes d’évaluation, étant entendu que
signaler l’imminence des difficultés sur les marchés financiers, aurait des
répercussions néfastes et donc des revirements massifs des capitaux avant que les
responsables n’agissent.
En tout état de cause, une variable constitue un indicateur avance utile, si elle
présente un comportement anormal avant une crise ,sans toute fois émettre de faux
signaux d’alerte .
83
3ème PARTIE
RENTABILITE ECONOMIQUE ET
CRITERES D’APPRECIATION DES
PROJETS DU POINT
DE VUE DE LA COLLECTIVITE
84
INTRODUCTION
Elle est fondée sur un système de modification de prix, partant ainsi du système des
prix théoriques dits « prix de référence » supposés refléter, dans ce cas, la valeur
économique des biens et services liés au projet. La méthode des prix de référence est
une méthode mise en œuvre par la banque mondiale dans l’évaluation des projets
soumis à son financement.
La méthode des effets, quant à elle, est une méthode plutôt analytique qui vise
d’avantage l’analyse de l’impact du projet sur certains indicateurs du
développement économique tel que la contribution du projet au produit intérieur
Brut(PIB), à la balance de paiements, aux Finances Publiques, ou à l’Emploi.
Contrairement à la méthode des prix de référence, la méthode des effets est, elle,
fondée sur le système des prix de marché.
87
La méthode des effets est une méthode d’inspiration française. Elle est prônée par
l’Agence française de développement « AFD », organe public de financement de la
coopération française au développement.
-de mesurer ces coûts et avantages en choisissant pour cela un nouveau système des
prix ;
8.1- Identification et classement des coûts et avantages d’un projet du projet du point
de vue de la méthode des prix de référence
Supposons, en plus, qu’en période de croisière, la sucrerie paie des impôts. Ces
impôts représentent un coût financier de même que les taxes payées pour
l’importation d’équipements. Pour la collectivité nationale, en revanche, ces impôts et
taxes ne constituent pas un coût mais un simple transfert de la sucrerie aux finances
publiques.
Le problème des intérêts payés sur les emprunts est analogue. Du point de vue de
l’analyse financière, ceux-ci représentent certes un coût financier ; mais un coût qui, du
point de vue de l’analyse économique, correspond { un simple transfert tant que
l’organisme prêteur est un organisme national.
Que penser de la réalité d’effets multiplicateurs qui, selon la théorie économique, veut
que l’accroissement en chaîne des revenus par suite de la réalisation des nouveaux
investissements, provoque l’accroissement de la demande exigeant, pour sa
satisfaction, la réalisation d’investissements additionnels ? Dans la plupart des pays en
voie de développement, en effet, le sous-emploi des capacités et surtout l’insuffisance
du tissu industriel bloquent cet effet multiplicateur ou le répercutent, par le jeu des
importations induites, vers les pays développés.
Un point très important consiste ici à ne pas omettre les coûts pour la collectivité
provenant des pertes de production provoquées par la réalisation ou le
fonctionnement du projet : production artisanale dont le projet provoque la
disparition, terres utilisées précédemment pour la production de mil et
réquisitionnées pour une plantation de cannes à sucre, etc. .
S’il n’y a pas de contrainte foncière, le mil pourra être produit ailleurs. Mais en cas de
pénurie relative (même temporaire) de main d’œuvre, ce mil ne sera pas produit si
les agriculteurs sont occupés { planter la canne .Le coût d’opportunité de la terre sera
nul mais, cette fois-ci, c’est le coût d’opportunité de la main d’œuvre qu’il faut
prendre en compte ; coût qui, en premier approximation, sera lui aussi égal à la perte
de production de mil. Mais attention ne pas compter deux fois ce coût économique en
tenant compte, pour ce type de problème, { la fois du coût d’opportunité de la terre et
de celui de la main d’œuvre.
91
Il a déjà été noté dans les pages précédentes que sur le plan économique, les
intérêts et frais financiers payés sur les emprunts contractés auprès d’organismes
nationaux sont des transferts et non des coûts. Le problème qui se pose ici est le
traitement des charges de remboursement en capital des emprunts, charges qui, au
plan financier, sont étalées sur toute la période de remboursement effectif. Comment
les prendre en compte lors de l’analyse économique ?
On considère, en réalité, que l’analyse économique ne doit pas tenir compte ici des
conditions de financement du projet. En conséquence, le coût des investissements doit
être pris en compte lorsque les dépenses sont effectivement effectuées et non sous la
forme d’un échéancier de remboursement d’un emprunt.
Il faut ici remarquer que cette approche doit être nuancée pour tenir compte du cas
de « financement liés ».En effet, dans la mesure où certains financements n’auraient,
en aucun cas, été consentis pour d’autres projets que le projet considéré, ces fonds
n’ont pas de coût d’opportunité. En conséquence, le montant des éventuels
financements liés devra être déduit du coût des investissements et apparaître sous la
forme d’un échéancier de remboursement des emprunts.
Les conditions de financement ne seront prises en considération que pour les projets
bénéficiant des « prêt liés » accordés par des organismes financiers extérieurs.
Notons ici que, dans la pratique, la réalité du caractère « liés » de tels financements
doit être soigneusement vérifiée car la transformation de ces coûts d’investissement
en charges de remboursement d’emprunts « liés » combinés à diverses hypothèses
92
d’inflation, constitue, grâce au jeu de l’actualisation, l’une des multiples techniques qui
permettent de « gonfler » artificiellement la rentabilité de certains projets4.
4
Prenons ainsi le cas d’un investissement de 100 millions. Supposons que cet investissement est financé à 50% à l’aide
d’un prêt extérieur « lié » remboursable sur 20 ans avec un taux d’intérêt de 5%. Supposons également que l’inflation
prévue est l’ordre de 10%. Le coût d’opportunité des 50 millions financés à l’aide d’un prêt lié est nul. Le coût
économique de ces fonds correspond ainsi aux charges de remboursement de l’emprunt ;or ces charges se trouvent
doublement réduites :
-par l’inflation : car ramenées en monnaie constante, ces charges sont inférieures à 50 millions si le taux d’ inflation est
supérieur aux taux d’intérêt ;
-par l’actualisation.
Ce mécanisme permet ainsi, en faisant varier la fraction du coût de l’investissement que l’on considère lié, d’ajuster le
taux de rentabilité interne aux besoins de l’étude.
93
Nous voyons ici que la solution « avant » le projet peut considérablement différer de la
situation « sans » le projet, et il est indispensable de toujours se poser la question :
sans le projet, quelle aurait été la production ?
Si une évolution naturelle est prévisible, il faut en tenir compte. On risque sans cela de
surévaluer ou sous-évaluer considérablement les avantages économiques réels.
Pour apprécier, dans leur ensemble, les effets du projet agricole évoqué plus haut, il ne
suffit donc pas d’évaluer ce que pourront être les productions « avec » ou « sans »
projet en 2009. Encore faut-il prévoir le volume de la demande d’exportation ou la
consommation intérieur.
Principe
Il faut, pour cela, substituer aux prix du marché un nouveau système de prix,
théorique, supposé refléter avec plus de justesse la « valeur »,pour la collectivité, des
biens et services produits et consommés.
Ces techniques ont été mises au point pour des raisons pratiques et théoriques.
Notons toutefois que les raisons pratiques nous semblent plus séduisantes que les
justifications théoriques.
b- Justifications théoriques
Il est évident que, dans la réalité, et en particulier dans les pays en voie de
développement, de semblables situations d’équilibre sont fort peu probables.
Aussi les prix de marché, qui sont utilisés pour les évaluations financières, peuvent ne
pas refléter correctement l’état de rareté de certains biens ou la productivité réelle
de tels ou tels facteurs de production. Des pénuries peuvent en outre apparaître ou,
au contraire, disparaître durant le processus de développement. Des prix de référence,
distincts des prix de marché, seraient donc employés pour prendre en compte la
« valeur »(ou le coût) réelle de ces biens ou facteurs de production.
- que les prix de référence tentent d’exprimer la valeur des biens et services en
fonction de leur plus ou moins grandes rareté alors que divers mécanismes ne
permettent pas aux prix du marché d’adapter la même valeur au degré de rareté
ou d’abondance de ces biens ;
est-il prioritaire? Cette priorité pourra s’exprimer dans les calculs en donnant aux
devises un prix supérieur au prix du marché.
Une approche simplifiée de la méthode est-elle ainsi prévue vis-à-vis des projets de
petite et moyenne envergure ; approche à travers la quelle quelques règles pratiques
permettent de définir les grandes lignes du système de prix.
D’un point de vue générique, le choix d’un prix de référence est fondé sur
deux(2) éléments : la plus ou moins grande rareté d’un bien ou d’un facteur de
production, et la volonté politique du gouvernement.
Ces sont les deux éléments aussi qui, au niveau particulier du facteur « capital »,
déterminent son prix de référence, { savoir le taux d’actualisation économique.
Au plan financier, le taux d’actualisation est fortement lié aux taux d’intérêt du
marché. Il n’en est pas de même au plan économique où il doit refléter la rareté ou
l’abondance réelle des capitaux et les références de la collectivité (en réalité, des
groupes sociaux disposant du pouvoir politique) entre consommation présente et
consommation future, donc en définitive entre consommation global et
investissement global.
98
Sur un plan théorique, ce taux ne pourrait être déterminé avec précision qu’{ partir
d’un modèle de croissance { long terme définissant, entre autres éléments, l’évolution
future de la consommation.
Consommation différée,
Epargne disponible,
Fortes perspectives d’investissement et de
croissance.
Sur un plan financier, le coût de la main d’œuvre correspond bien sûr aux
charges salariales effectivement payées. Au plan économique, le prix de référence de
la main d’œuvre va tenter de chiffrer le coût pour la collectivité de l’emploi de main
d’œuvre sur un projet déterminé.
spécialement dans les secteur du projet, est élevé, plus le coût d’opportunité de la
main d’œuvre est bas ; et inversement.
Supposons qu’une partie des biens importés consistent dans l’équipement du projet.
Le cout économique de cet équipement sera égal au cout frontière CAF+le cout
économique de son acheminement sur le site de l’usine. Sous réserve d’une élimination
des taxes { l’importation qui correspondent { un transfert et d’un ajustement des couts
financiers d’acheminement, le cout économique ou prix de référence de cet
équipement sera proche de son cout financier.
Soit que tout ou partie de la production est exportée. Sa valeur pour la collectivité sera
exprimée par son prix frontière FOB déduction faite du cout économique de son
acheminement à la frontière.
Ces biens sont, par exemple, des équipements d’importation revendus par le
fournisseur sur le marché locale, on des intrants importés faisant partie du cout de
revient et du prix de vente des biens ou services produits par le projet.
Le prix de référence d’une monnaie est le taux de change qui reflète, avec le plus de
précision possible, la valeur pour l’économie nationale des devises étrangères, c'est-à-
dire un taux de change qui assurait spontanément l’équilibre de la balance des
paiements sans qu’il soit, pour cela, nécessaire de recourir aux habituelles taxes,
subventions et autres contingentements.
101
Enfin, le calcul du prix de référence des devises a pour finalité de corriger la valeur la
valeur de la monnaie du projet utilisée pour calculer le prix de référence desdits
éléments de couts et avantages du projet, à savoir le prix du capital, des biens et
services produits ou consommés, et de la main d’œuvre pour le cas de ceux desdits
éléments dans leur part seulement liée aux transactions internationales.
Tous ces éléments étant initialement exprimés en devises, leur prix de référence doit
être converti en monnaie nationale sur la base, non pas du taux de change officiel, mais
sur celui du taux de change de référence.
Ceci dit, le prix de référence de chacun de ces éléments sera corrigé par le coefficient
ci-après qui exprime le rapport entre le taux de change officiel et le taux de change (ou
prix) de référence, à savoir :
La comparaison des couts et des avantages économiques évalués avec des prix de
référence s’effectuera { l’aide des mêmes tels que lors de l’étude financière sommaire,
à savoir : le calcul de la somme des flux économiques actualisés, le taux de rendement
économique ou le les ratios couts/avantages économiques.
Cette méthode d’évaluation se caractérise ainsi par une grande simplicité de calcul
permettant le passage de l’étude financière { l’étude économique sommaire.
102
Si l’on considère, par exemple, pour tenir compte de sous-emploi de la main d’œuvre,
que le cout pour l’économie nationale de l’emploi d’un prix de référence se limitera {
multiplier tous les couts de la main d’œuvre du projet par 0,5.
En situation de chômage, les effets d’emploi directs et indirects sont aussi pris en
compte par une minoration des couts de main d’œuvre du projet. De même l’impact
direct et indirect sur une balance des paiements déficitaire est pris en compte par la
majoration des couts en devises du projet et des bénéfices en devises (ou des
économies des devises) liées au projet.
Ces mouvements de fonds sont mesurables en terme monétaires. Tels sont, par
exemple, une diminution de la consommation ou de l’épargne.
D’autres, tout en restant mesurables, s’expriment plus commodément par des
quantités : tonnage, énergie, durée…Tels seront, par exemple, un allongement de la
période de travail, une amélioration de la nourriture, une diminution de la mortalité,
etc….
D’autres, enfin, ne pourront pas être quantifiés du tout. Il s’agira des transformations
qualitatives telles que la modification des structures familiales, l’apparition des
nouveaux modes de vie et de nouvelles habitudes culturelles, la réduction ou
l’accroissement de la pénibilité du travail. Etc….
L’étude exhaustive de tous ces phénomènes serait impossible et ne conduirait
d’ailleurs qu’{ la plus grande confusion, si même l’on avait tout le temps et tous les
moyens pour l’entreprendre.
Il est donc nécessaire d’opérer un choix et de ne retenir en fait que les changements
considérés comme les plus importants, même au prix d’une simplification que l’on
pourra, dans certains cas, juger abusive.
Dans la méthode de l’OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement
Economique) et de l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement
Industriel), utilisant l’une et l’autre les prix de référence, les critères dominants sont
respectivement l’épargne et la consommation finale.
L’approche par la méthode des effets est, { cet égard, moins étroite puisqu’elle consiste
essentiellement { apprécier les effets d’un projet sous l’angle de l’accroissement de la
valeur ajoutée globale et de sa répartition entre les différents agents économiques
définis par la comptabilité nationale.
Le critère de la valeur ajoutée peut être interprété à la fois sous sa forme globale
(Contribution du projet { l’accroissement net de la production intérieure brute), ou
pour ses aspects sectoriels (par exemple, la répartition de la valeur ajoutée aux
comptes d’agents économiques : finance, oblique, balance des paiements)
D’autres indicateurs complémentaires pourront ne pas résulter directement des
calculs et devront alors être ajoutés si la conjoncture leur donne une importance
significative ; c’est le cas fréquent pour les créations d’emploi, exprimées en valeur
absolue ou en termes d’investissement par emploi créé.
Dans tous les cas, il faut bien entendu tenir compte des effets extérieurs au projet
lui—même, comme nous le verrons plus en détail dans les pages qui suivent. L’entrée
en service d’un projet ne se traduit pas, en effet, seulement par une création ou une
distribution de valeur ajoutée dans le cadre de la nouvelle activité ainsi créée.
105
A cette valeur directe, viennent s’agréger « les valeurs ajoutées indirectes » provenant
des activités nécessaires pour fournir à la nouvelle production les consommations
intermédiaires dont elle a besoin (effets « amont ») ou d’une nouvelle transformation
du produit lui-même (effets « aval »). Une usine de tissage, pourra engendrer des
valeurs ajoutées locales en amont au niveau de la filature, ou en aval dans la confection
et le travail des étoffes. Ainsi, la valeur ajoutée globale du projet sera la somme de
toutes ces valeurs ajoutées, directes et indirectes, mais il faudra tenir compte aussi de
ce qu’on pourra appeler « les valeurs ajoutées négatives » c'est-à-dire des toutes les
activités ou avantages existant, supprimés par la réalisation du projet. Tels seront, par
exemple, la diminution des droits de douane dans un projet d’import-substitution, la
disparition des certaines cultures en amont d’un grand barrage hydro-électrique, le
remplacement de l’artisanat par la production industrielle, etc…
Il n’est pas non plus possible de saisir tous ces effets indirects dans leur moindre
détail. Là encore, il faudra distinguer entre ce qui est important et ce qui peut être
considéré comme négligeable.
Supposons, par exemple, un projet qui a pour but de remplacer des importations de
piles électriques par une production locale.
Ce projet ne sera naturellement pas sans incidence sur le secteur des transports et de
la commercialisation. Faudra-il pour autant calculer cette incidence ? Oui bien sur, si la
nouvelle usine est implantée assez loin du port de débarquement ; vraisemblablement
pas, s’il s’agit de la même ville et si les circuits de distribution ne sont pas sensiblement
affectés par cette substitution.
L’étude de ces schémas et leur comparaison sera utile pour identifier les changements
significatifs qui seront ensuite retenu pour l’évaluation.
Apres avoir ainsi identifié les changements significatifs, comment peut-on les
mesurer, de telle sorte que cette mesure exprime les avantages et les inconvénients du
projet du point de vue économique ?
L’utilisation des prix de référence a pour but, comme nous venons de le voir, de
donner { cette question une réponse globale, par une méthode que l’on pourrait
qualifier de « synthétique ». Les prix de référence, résultant d’un calcul économique
106
- Le premier inconvénient est que les principales hypothèses économiques, une fois
enfermées dans le cadre d’un prix de référence de la main d’œuvre, par exemple,
exprime une certaine appréciation de la situation existante du marché du travail ;
mais, dans la suite des calculs, ce prix devient une donnée dont les présupposés ne
peuvent être remis en cause parce qu’ils ne sont plus directement présents.
- Le deuxième inconvénient provient, en outre, du caractère global de la méthode. Elle
permet d’obtenir rapidement une évaluation générale, au niveau de l’économie tout
entière ; ce qui la rend très utile pour apprécier, dans une première approche
sommaire, la faisabilité d’un projet. En revanche, elle se prête mal { une ventilation
des effets par grands secteurs économiques ou sociaux.
La méthode des effets aborde les problèmes sous un angle très différent. Tous les
couts et tous les avantages sont calculés au prix du marché, sans aucune transposition
préalable. Pour prendre en compte les effets externes, il faudra donc calculer
séparément et additionner trois catégories d’effets : les effets directs, les effets
indirects (ou d’entrainement) et les effets induits (ou revenu).
Les effets directs sont constitués par les recettes et les charges du projet lui-même tels
qu’on peut les déduire du tableau (ou compte) des résultats prévisionnels et du
programme d’investissement.
Les effets indirects sont engendrés par le projet au travers d’autres établissements
ou entreprises avec lesquels ledit projet est en relation. Ces effets peuvent se situer,
nous l’avons vu en amont ou en aval du projet lui-même.
- Les effets « amont » concernent les entreprises qui fournissent les matières ou les
produits déjà transformés, matières nécessaires à la réalisation ou au
fonctionnement du projet : ce que la comptabilité appelle les
« consommations intermédiaires».
107
- Les effets « aval »concernent les entreprises qui vont transporter le produit que le
projet fournira ou transformera lorsque ce produit n’est pas destiné { satisfaire une
consommation finale.
En termes plus techniques, on dira que les effets-amont concernent les « inputs » du
tableau des échanges industriels (TEI) et que les effets-aval concernant les « outputs »
de ce même tableau.
Les effets directs et les effets indirects d’un projet constituent ce qu’on appelle
communément les « effets primaires », directement liés à la production elle-même.
La prise en compte des effets indirects augmente la valeur ajoutée mais ne modifie pas
la somme totale des effets (Production = consommation intermédiaire + valeur
ajoutée). Il ne s’agit, en l’occurrence, que de la « répartition » d’une certaine valeur
produite entre les agents économiques, sans qu’il n’en résulte, { ce stade, aucun effet
de « multiplication ».
Ainsi, par exemple, pour une production de 100, soit que l’on constate que les
consommations intermédiaires s’élèvent { 40. Le calcul des effets directs ainsi
permettra de ventiler une valeur ajoutée de 60 entre les principales catégories
d’agents.
Le calcul des effets indirects, à son tour, fera constater que les productions
correspondant aux fournitures de consommations intermédiaires au projet
engendrent elles-mêmes une valeur ajoutée de l’ordre de 70%. Les valeurs ajoutées
indirectes
s’élèveront ainsi { 40 x 0,7 soit 28 ; ce qui amène la valeur ajoutée total du projet à 60
+ 28 = 88.
Les 100 de production supplémentaire apportée par le projet se décomposaient, après
le calcul des effets directs, en 60 de valeur ajoutée et de 40 de consommation
intermédiaire ; le calcul des effets indirects permet, à présent, de dégager les « valeurs
ajoutées incluses » dans la consommation intermédiaire du projet, dont la valeur
produite se décompose alors en 88 de valeur totale et 22 de consommation
intermédiaire. Mais il ne s’agit toujours que d’une production de 100.
Cette répartition n’exprime cependant pas tous les effets économiques d’un projet.
108
Les revenus distribués vont servir aux agents économiques pour de nouveaux emplois
qui entraineront { leur tour de nouvelles activités. L’épargne des entreprises, des
ménages et de l’administration, par exemple, serviront { des investissements
nouveaux qui pourront accroitre la production. Les consommations finales des
ménages se traduiront par une augmentation de l’offre, de nouvelles activités, de
nouveaux revenus qui, à leur tour, engendreront de nouvelles valeurs ajoutées, ainsi
de suite…
Ces activités économiques nouvelles, nées de l’utilisation par les divers agents de la
valeur ajoutée qu’ils reçoivent, constituent ce qu’on appelle « les effets induits » ou
« les effets secondaires » d’un projet.
Ces effets peuvent s’étendre sur une longue période et engendrer, { leur tour, des
valeurs ajoutées supplémentaires qu’il faudrait additionner aux valeurs ajoutées
directes et indirectes. Leurs calcul suppose alors des coefficients multiplicateurs de
consommations et d’investissements fournis par des travaux de la comptabilité
nationale.
Cette ventilation revient à distinguer, en les imputant aux divers agents économiques
concernés, quatre grandes catégories d’utilisation de revenu, a savoir : la
consommation finale, l’épargne, la fiscalité et le transfert { l’extérieur.
Les effets ainsi calculés ne s’ajoutent donc pas aux effets directs et indirects, ils en
modifient seulement la répartition entre les catégories intéressées.
Dans la méthode simplifiée, qui se limite à une première ventilation des utilisations
des revenus sans faire intervenir aucun coefficient multiplicateur, les effets
secondaires ne sont donc pas pris en considération en raison de la complicité des
spéculations que de telles ventilations et autres calculs impliquent sans pour autant
apporter des enseignements nouveaux particulièrement significatifs.
La valeur ajoutée globale est évaluée { partir d’une addition des seuls effets directs et
indirects. Il s’agit d’une évaluation par défaut puisque les effets induits n’y figurent pas.
L’erreur est le plus souvent négligeable et, au demeurant, moins dangereuse pour la
suite des opérations que n’aurait pu l’être une évaluation excessive.
Elle implique seulement que l’on admettent l’hypothèse de base sur laquelle repose
toute évaluation, à savoir que la demande finale est indépendante de la réalisation du
projet et qu’elle constitue, comme disent les économistes, une « donnée exogène ».
Les effets de la situation « sans » le projet seront calculés de la même manière que
pour la situation « avec ». Les effets directs et indirects seront identifiés et mesurés de
la même façon, et les valeurs ajoutées ainsi obtenues seront retranchées des valeurs
ajoutées propres du projet pour obtenir le « différentiel de valeur ajoutée ». Ce
différentiel de valeur ajoutée constitue l’apport net du nouveau projet { la formation
du Produit National Brut et sert de base de l’évaluation du projet.
Avoir identifié les effets, puis les avoir mesurés, ne permet pas forcement de
distinguer les couts et les avantages du projet.
On peut même se demander dans quelle mesure cette question a un sens, du moins
telle qu’on la pose le plus souvent, c'est-à-dire comme une somme algébrique des couts
et des avantages pour l’économie tout entière, tous secteurs, toutes catégories
confondues et additionnées. Car la société n’est évidemment pas un tout homogène.
110
Parler de couts et d’avantages n’a de sens que pour des catégories concrètes,
pour les gens et groupes sociaux qui sont effectivement concernés par le projet. Mais le
même effet peut alors être considéré comme une charge supplémentaire selon qu’on
se place du point de vue d’un agent économique ou d’un autre.
C’est ainsi que les salaires sont un cout pour l’entreprise mais un avantage par le
salarié qui le reçoit. De même, les impôts sont un avantage pour l’état mais une charge
pour les autres agents.
Pour donner un signe positif ou négatif aux changements apportés par un projet et
pour apprécier leur importance relative, il faut donc les affecter à différentes
catégories ou groupes socio-économiques et dire quel point de vue l’on se place.
Il en résultera une appréciation d’autant plus que la grille catégorielle ainsi adoptée,
après une analyse de la société en question, sera plus représentative des rapports
sociaux réels qui se manifestent.
Une telle ventilation catégorielle des effets ne permet pas seulement d’apprécier
l’intérêt du projet pour les différentes catégories considérées, elle est aussi le moyen
de saisir les « transferts » qui se produisent d’une catégorie { l’autre, { la faveur d’un
projet.
La faveur ajoutée produite se répartit en effet de façon très inégale entre les différents
secteurs (branches d’industrie, compte d’agent, classe sociale, région, etc.).
Un raisonnement fondé seulement sur les valeurs ajoutées globales ne permettra pas
d’apprécier la signification économique, voir politique de ses inégalités.
Il n’est pas rare qu4un projet se traduise par une diminution nette de la valeur ajoutée
pour certaines catégories (élimination de l’artisanat par une implantation industrielle
par exemple) ; le cas limite est celui d’un projet qui n’apporterait d’avantages qu’{
certaines catégories mais dont la valeur ajoutée globale serait négative. Dans ce cas,
cette seule constatation mettrait en lumière la contradiction entre les intérêts des
promoteurs (publics ou privés) du projet et ceux de la collectivité toute entière. Elle
devrait normalement conduire au rejet de l’opération.
Dans le cas le plus fréquent, ou la valeur ajoutée globale est positive, mais
dissimule des pertes subies par certaines catégories au profit des catégories
bénéficiaires, les inégalités se traduisent par de véritable transferts qui peuvent être
fortuits ou résulter, au contraire, d’une politique délibérée (développement prioritaire
d’une région en retard, fut-ce aux prix d’un ralentissement d’activités dans les zones
plus développés ; remise en cause des inégalités sociales, etc….).
Dans l’un ou l’autre cas, qu’il s’agisse de pilier les effets négatifs involontaires ou de
maitriser une restructuration voulue, les méthodes globales d’évaluation sont
insuffisantes, et le recours à une méthode analytique est indispensable.
111
Une telle méthode analytique, si elle permet une approche plus fine de la réalité
sociale, elle comporte cependant un inconvénient dans la diversité même des
indicateurs qu’elle fournit et la difficulté de les synthétiser par une appréciation
unique. C’est pourquoi, son utilisation n’exclut pas forcement la recherche d’un
indicateur globale et va même souvent de pair avec une globalisation finale de
résultats.
Encore faut-il ne pas perdre de vue que cette globalisation est plus pauvre en
indications utiles que l’analyse précédente et que la volonté de mesurer « l’intérêt
général » du projet revient, en fait à pondérer, selon des choix extérieurs au projet lui-
même (objectifs du plan, orientation politique ou philosophique, etc), les différentes
satisfactions ou inconvénients contradictoires qu’ils suscite chez les différentes
catégories concernées, c'est-à-dire { donner, en fait, un ordre d’importance et de
priorité sociale à ces différentes catégories.
2- Déterminer le rapport entre les couts et les avantages.
Toute décision économique repose enfin, en dernier ressort, sur une appréciation du
rapport entre les couts et les avantages, que ce soit du point de vue global
(appréciation sommaire mais le plus souvent inévitable) que de point de vue des
différentes catégories concernées.
Dans la méthode des effets, les avantages sont exprimés, on l’a vu, par un
différentiel de valeur ajoutée qui diffère sensiblement du résultat de l’entreprise elle-
même puisqu’il retient comme avantage ce qui constitue pour elle une charge (comme
salariés et les impôts) et comprend, en outre, positivement et négativement des effets
extérieurs { l’entreprise elle-même.
L’achat d’un terrain, par exemple, ne constitue pas un prélèvement sur les ressources
disponibles : le terrain ne fait que passer d’un propriétaire { un autre. Il n’y a donc l{
qu’un simple transfert de biens existants.
Il en sera de même pour la constitution d’un fond de roulement, dont une partie au
moins est une trésorerie de démarrage, qui, par conséquent, n’est pas utilisée pour la
réalisation du projet mais doit rester disponible pour couvrir des besoins de
fonctionnement dans une première période.
Pour des raisons différentes, les impôts payés par l’investisseur (les dépenses
d’établissement, par exemple) ne sont pas des charges pour la collectivité, puis qu’ils
se traduisent par des ressources pour l’Etat. Le montant de ces impôts ne représente
pas un prélèvement sur les ressources matérielles du pays mais un simple transfert de
trésorerie de l’investissement { l’Etat.
D’une façon plus générale, toutes les dépenses nécessitées par la réalisation d’un
projet (achat de fournitures, travaux, etc.) provoquent, en outre, des valeurs ajoutées
et des distributions de revenus qui peuvent être analysées de la même manière que
les valeurs ajoutées produites par le fonctionnement du projet lui-même. Ces activités
sont créatrices d’effets positifs (revenus de l’Etat, revenus des ménages, épargne, etc…)
qui viennent aussi en déduction de la charge nationale. Il peut exister, inversement,
des dépenses nécessaires { la réalisation d’un projet dont la charge n’incombe pas {
son promoteur et qui resteront ignorées si l’on s’en tient à ces seules prévisions
d’investissement. Tel est, par exemple, le cas des infrastructures économiques ou
sociales (routes, lignes électriques, logements, etc….) que l’Etat ou d’autres
collectivités devraient financer pour assurer la visibilité du projet, c’est le cas aussi des
investissements complémentaires que d’autres entreprises devraient réaliser pour
fournir au projet ses consommations intermédiaires locale
C’est en tenant compte de tous ces facteurs que nous pourrons apprécier ce que nous
appellerons par la suite le « coût social » du projet, c’est-à-dire ce que la collectivité,
dans son ensemble, devra soustraire, effectivement de ses ressources pour que le
projet soit réalisé.
Les mécanismes et les notions utilisées sont les mêmes : évaluation des effets
directs, puis des effets indirects, sommation de l’ensemble des effets primaires,
ventilation des utilisations de revenus, affectation des effets aux différents comptes
d’agents.
La différence principale tient au fait que ces deux évaluations ne concernent pas la
113
même période. Leurs calculs successifs impliquent la distinction entre deux périodes
(qui peuvent ailleurs se chevaucher), l’une dite « p riode d’investissement » qui se
termine avec l’entrée en activité du projet, la seconde dite « période de fonctionnement
», qui commence avec la première année d’exploitation et se termine { l’issue de la «
durée de vie » du projet, qu’il s’agisse d’une simple période de référence ou d’une
cessation effective des activités.
Ainsi le rapport « loint-avantages » est ce dernier calent qui donné une idée
global de l’intérêt du projet, et donc de sa faisabilité économique. Il est réalisé selon les
critères de synthèses développés en chapitre 10 qui suit.
114
CHAPITRE 10 : CRITERES DE
SYNTHESED’APPRECIATION ECONOMIQUE
D’UN PROJET D’INVESTISSEMENT.
Après avoir réalisé, selon l’une ou l’autre des deux méthodes, l’ensemble des
calent d’étape qui impose l’évaluation des projets, le processus débouche sur les
critères d’appréciation de synthèse.
L’intérêt principal de la méthode des effets réside, à cet égard, dans son caractère
analytique ; quant à elle, la méthode des prises de référence est plutôt synthétique.
Mais dans les deux(2) cas, l’objet est de comparer, in fine, le coût et les avantages
induits par le projet de sorte à décider sur la base de la contribution apporté par le
projet à l’économie nationale.
En évaluation économique, les critères les plus couramment utilisés reposent, pour
l’essentiel, sur les mêmes principes que les critères financiers développés dans les
chapitres qui précèdent. On peut les évoquer rapidement, en insistant seulement sur
les problèmes particuliers liés à leur interprétation économique.
Les principaux critères utilisés sont les suivants:
- le Revenu actual4
- le Revenu par unité de capital;
- le Rapport coût- bénéfice
- le Taux de rendement interne;
- la Période de repaie ment.
̅ =- ̅+(̅ ̅̅̅̅) +
115
Cette formule est la même que pour l’évaluation financière, { la seule différence
que ses termes comportent les significations différentes suivantes:
̅ Somme des flux financiers, valeur actuelle nette Revenu (ou « bénéfice »)
(VAN) économique actualisé
Le Revenu par unité de capital est un critère dérivé du précédent, avec cet
avantage qu’il permet d’évaluer les avantages économiques en pourcentage du coût
social et, non plus, en valeur absolue.
𝑅̅ 𝐷 ̅
La formule. K= ̅𝐼
Le Rapport (ou ratio) coût / bénéfice est décrit, sous l’angle financier, aux
chapitres précédents. Nous pouvons l’exprimer ici par la formule qui suit, avec les
mêmes significations qu’aux paraphes précédents:
𝑅̅ 𝐷 ̅
K= ̅𝐼 +𝐷
̅
116
La « Période de repaiement » (P) est un critère beaucoup plus sommaire que les
trois précédents. Sa formulation est la suivante:
𝐼
K=𝑅 𝐷
Sur le plan financier, ce critère reflète, en tout premier lieu, la préoccupation des
investisseurs étrangers, souvent inquiets devant les risques et les aléas d’une
immobilisation de longue durée dans des pays dont l’avenir économique, et surtout
politique, leur paraît incertain.
5
Rappelons que les lettres surmontées d’un trait représentent des valeurs actuelles, tandis que les lettres simples
représentent des valeurs non actualisées.
117
On obtient alors:
Il n’en est pas de même, en apparence, dans les services opérationnels (bureaux
d’étude, sociétés d’intervention, institutions financières,…) où l’évaluateur sera le plus
souvent chargé d’apprécier un projet qui a fait l’objet d’une première identification et
d’une première option de principe. Certains auteurs vont jusqu’{ distinguer
formellement ces deux types d’évaluation.
En fait, comme le montre déj{ ce qui précède, l’évaluation d’un seul projet constitue en
elle-même une comparaison. II s’agit d’abord, en tout état de cause, de comparer la
situation nouvelle créée par la réalisation du projet avec une situation de référence
118
Ces résultats pourront être, en l’occurrence, des objectifs définis par le Plan.
Ils peuvent être tout simplement constitués par les ratios les plus communément
rencontrés pour des projets analogues, dans des conditions généralement
équivalentes.
Il sera possible, par exemple, de dégager un taux interne de rendement « normal » par
grande branche de production pour un ensemble géographique ou un type donné
d’environnement. Les écarts négatifs importants que l’on pourrait constater entre ces
« normes » et les ratios calculés dans le cadre du projet ne conduiraient pas
nécessairement { son rejet mais permettraient de s’interroger sur leurs causes, de
préciser les conditions spécifiques du pays, de la région ainsi que du projet lui-même,
pour apporter éventuellement à ce projet les modifications requises.
04 - ANNEXES
120
- L’identification du projet;
- L’identification du promoteur du projet;
- La description de l’environnement macro-économique du projet;
- L’étude du marché ainsi que les aspects commerciaux du projet;
- La description technique du projet;
- L’organisation administrative;
- Le coût ainsi que le programme d’investissement;
- Le schéma ainsi que le plan de financement:
- Le tableau des résultats (recettes I dépenses) prévisionnels;
- Le tableau des ressources et des emplois (Cash-flow ou Trésorerie) prévisionnels;
- La rentabilité du projet;
- Le planning de mise en œuvre.
1. Identification du projet
• Statut du projet.
• Objet poursuivi.
2. Le promoteur du projet
La présentation du projet consiste, ici, à identifier le promoteur, qui peut être une
personne physique, une société avec plusieurs associés, l’Etat ou une institution
publique.
122
• Nécessité aussi, dans ce cas comme dans celui du promoteur unique, personne
physique, Etat ou institution publique, de relever l’expérience antérieure ou
l’expertise dont celui-ci dispose dans ce domaine pour une mise en œuvre réussie du
projet.
• Dans le même contexte enfin, définir le cadre juridique du projet, à savoir le statut
juridique ainsi que toutes autres conventions avec l’Etat ou avec d’autres tiers,
susceptibles d’orienter ou d’influer sur l’efficacité de la mise en œuvre du projet.
Exemple : Convention d’établissement conclue avec l’Etat (notamment du point de
vue de la durée de vie du projet, de la localisation et de l’étendue géographique de
l’exploitation..), partenariats d’exploitation, assistance technique,…
• Eléments géographiques
b) Ferroviaire
c) Aérienne
d) Fluviale
e) Portuaire
f) De télécommunication
123
g) Administrative : - Autorités
- Services techniques.
• Le marché
- Marché actuel,
- Perspectives du marché (modèles de prévision),
- Concurrence directe et indirecte (produits de substitution)
- Part du marché à prendre par le projet,
- Structure des prix actuels.
• Commercialisation
Approvisionnement
Sont ici exposés les divers facteurs qui ont amené à effectuer les choix techniques en
faisant référence aux diverses études techniques réalisées.
a - Procédé de production:
- adaptation aux conditions locales;
- compétitivité,
- références internationales,
- possibilités éventuelles de reconversion de l’activité,
- utilisation maximale des ressources locales disponibles.
Planning de réalisation:
- études,
- ingénierie,
- construction,
- mise en service I démarrage.
Des listes détaillées devront être fournies dans les annexes couvrant les coûts du
projet.
b- Justification des choix de types de matériels ou de bâtiment;
c - Modalités de réalisation de l’investissement et de passation des marchés : appel {
125
• Autres investissements
• Objectifs de production
• Exploitation:
Seront ici fournies des indications sur l’incidence des incertitudes techniques sur la
valeur des paramètres étudiés.
6- Organisation administrative
- le programme de formation,
- le plan de relève de l’assistance technique,
- le cadre rémunératoire et la politique sociale, en général.
a- Organigramme.
- Période de démarrage du projet,
- Période de croisière,
- Préciser le régime de travail.
b- Ressources en main-d’œuvre
c- Fiches de postes
Une fiche technique décrira, pour chaque poste, la nature des fonctions à remplir
et l’organisation des relations hiérarchiques et fonctionnelles avec l’environnement
et les compétences particulières attachées à cette fonction.
d- Programme de formation
Celui-ci sera conçu suivant ou non les orientations législatives sur la politique
d’emploi des étrangers, soit:
- échéancier;
- formation à mettre en place.
7 - Coût du projet
1- Capital social
2- Avance permanente des associés
3- Subventions publiques
4-. Emprunts à L& MT
5- Autofinancement de l’activité
Total
En cas d’emprunt, il importe aussi d’exposer les conditions de la dette ainsi que le
tableau de remboursement (dur e du prêt, taux d’int rêt, ch ancier en principal et en
intérêts). Ceci permet de s’assurer (et d’assurer aussi les partenaires) que l’emprunt
négocié apporte un plus { l’équilibre financier du projet, et même â sa rentabilité
128
Selon les auteurs, le Tableau des Ressources et des Emplois est aussi appelé
Tableau de Cash-flow ou Tableau de trésorerie prévisionnelle.
Il a pour objet l’évaluation, année par année, des ressources mises { la disposition du
projet et, face à elles, les emplois auxquelles ces ressources sont destinées.
La confrontation des ressources et des emplois, année par année, indique les
besoins de financement pour lesquels, à un moment donné, le promoteur doit prévoir
le financement correspondant ou, inversement, les excédents de trésorerie qu’il
importe de placer momentanément pour en tirer un gain.
Le tableau des ressources et des emplois est donc le cadre par excellence pour
l’analyse de l’équilibre financier du projet, lequel induit des arbitrages destinées {
garantir la continuité ainsi que la rentabilité maximum de l’activité tout en
minimisant le coût d’opportunité du capital investi.
Mais, à lui seul, le taux de rentabilité interne ne suffit pas à déterminer la décision
d’investissement.
Selon la nature et le contexte du projet, ce critère sera complété par un certain
nombre d’autres indicateurs notamment:
Enfin, pour autant que la rentabilité calculée constitue un indicateur du futur d’une activité,
le test de sensibilité sera requis pour quantifier les incertitudes et le risque afin de situer les marges
de réalisation probable de la rentabilité escomptée. Et s’il s’agit d’un investissement international,
envisagé dans un pays à risque, ou susceptible de choix alternatif d’implantation entre plusieurs
pays, il conviendra d’associer au risque ci-avant évoqué ou pondérer celui-ci par une analyse
130
spécifique du risque-pays de sorte à relever les facteurs spécifiques qui pourraient impacter la
réalisation du projet dans le pays-cible.
La rentabilité économique constitue le critère de base pour les projets publics; il s’avère
aussi être un complément indispensable dans l’appréciation des projets privés qui ont un impact
majeur sur la nation (dans son ensemble) ou sur la collectivité à laquelle ils sont liés.
A cette fin, les indicateurs de synthèse sont connus, lesquels sont plus ou moins analogues à ceux
de [analyse financière, notamment le Taux de rentabilité interne, le Rapport coût/bénéficie…
Mais ces indicateurs de synthèse devront être utilement complétés par une analyse plus exhaustive
des effets du projet sur l’économie nationale à travers les cinq (5) éléments qui suivent:
- Indication et analyse de la Valeur ajoutée nette nationale (pour indiquer la contribution du
projet à son secteur d’activité et à l’économie nationale, c’est-à-dire au PIB)
- Incidence du projet, au niveau régional, sur l’environnement, sur les structures sociales;
Effets sur l’emploi et les salaires; (Pour indiquer la contribution du projet à la réduction du
chaumage, à la distribution des richesses)
- Effet sur la balance des paiements
(pour indiquer l’apport ou la ponction du projet aux réserves de change):
-Incidence sur les finances publiques
(pour indiquer l’apport aux recettes publiques, à la fiscalité).
Tous ces éléments ont l’avantage de motiver de façon assez explicite la décision
d’investissement entendu d’un point de vue macro-économique.
Quant à son rôle, ledit planning constitue un tableau de bord tant pour la
gestion que pour le contrôle du projet lorsque celui-ci est passé en phase d’exécution
(investissement - Exploitation) de sorte à s’assurer que son évolution reste, au
minimum, conforme aux résultats attendus par l’investisseur.
131
• Exercice 1
Année 1 2 3 4 5 6
•Exercice 2
La société J & J veut se lancer dans un nouveau projet d’entreprise qui nécessite une dépense
d’investissement initial de 100.000 Usd pour l’acquisition et l’installation d’une machine de
production dont la durée d’exploitation est fixée à 5 ans selon la méthode d’amortissement
linéaire. A la fin du projet, la machine sera cédée au prix de 10.000 Usd.
Année 1 2 3 4 5
Recettes 35.000 45000 55.000 88.000 90.000
Charges 18.000 24.000 32.000 46.000 46.000
• Exercice 3a
La Société Harmony vient d’acquérir une nouvelle machine de production dont le coût
d’investissement est évalué à 10.000 Usd.
Les comptes prévisionnels de cet investissement sont présentés dans les tableaux 3a. On fait
l’hypothèse que la machine sera utilisée pendant 5 ans, à l’issue desquels elle sera cédée au prix de
11.000 Usd.
L’amortissement est appliqué au taux de 20% l’an, et le coût du capital pour un financement
exclusif par fonds propres est de 15%,
Sachant que le taux d’inflation annuel est estimé à 2%. ce projet mérite-t-il d’être entrepris
si les investisseurs exigent la récupération de la dépense d’investissement à l’issue de la troisième
année?
Pour simplifier, on considère que toutes les opérations se feront au comptant et que le projet est
exonéré d’impôt sur le bénéfice.
Années 0 1 2 3 4 5
. Exercice 3b
Le taux de rendement requis par les actionnaires pour la réalisation de leur projet « X» est
de 18%.
Le flux prévisionnel net tient compte de tous les produits et de toutes les charges, en ce compris
les charges financières des dettes ; il s’élève à 148.000 Usd et demeure constant sur une période de
4 ans.
Les investisseurs se proposent de financer ce projet par des fonds propres et des fonds des tiers,
avec un levier financier de 0,8.
Le taux d’imposition des sociétés est de 40%. Le coût des capitaux empruntés sans risque (net
d’impôt) est de 9%.
133
Ce projet mérite-t-il d’être réalisé sachant que la dépense d’investissement initiale est de 360.000
Usd?
• Exercice 4
Soit un projet d’investissement de 50.000 Usd, à réaliser sur trois (3) ans. Les principales
caractéristiques sont reprises dans le tableau 4 ci-dessous.
Travail demandé:
Calculer les flux nets espérés du projet, la VAN espérée ainsi que le risque du projet sachant que
le coût du capital est de 12% et que les flux sont indépendants les uns les autres.
Corrigé de l’exercice2
Le problème posé par l’énoncé ci-avant implique une réponse en 2 étapes:-une première étape
consistant à déterminer la rentabilité intrinsèque du projet en rapport avec l’investissement propre
de 100 000 USD et l’échéancier de résultat prévisionnels que débit investissement pourrait générer
(3 étapes. le cout, selon le modèle de l’exercice 1) ; une deuxième étape qui consiste à évaluer
l’impact du mode des financements sur la rentabilité du même projet (2 tableaux)
Conclusion1 :
La VAN du projet est de 1.237,21 Usd. le projet est donc rentable. Comme le projet est
financé à moitié par des capitaux empruntés, on doit intégrer dans l’analyse l’impact de ce choix
de financement. L’étape suivante consiste à déterminer te plan de remboursement de l’emprunt et
la valeur actuelle nette des flux de financement.
Année 1 2 3 4 5
Capital restant dû 50000,00 41130,00 31728,00 21 762,00 11198,00
Intérêts 3 000,00 2 467,81 1 903,69 1 305,72 671,88
Amortissement 8 870,0e’ 9 402,00 9 966,00 10 564,00 11198,00
Annuité 11 869,82 11 869,82 11 869,82 11 869,82 11 869,82
Economie d’impôt 1 050,00 863,73 666,29 457,00 235,16
Annuité nette 10819,82 11006,09 11203,53 11412,82 11634,66
136
Année 0 1 2 3 4 5 VAN
Annuité nette -10 819,82 -11 006.09 -11 203,53 -11 412,82 -11 634,66
Emprunt reçu 50 000
Taux d’actuel. 1 0,9174 0,8417 0,7722 0,7084 0,6499
Flux actualisés 50 000 -9926,10 -9263,82 -8 651,36 -8084,84 -7561,37 6512,5
= VAN1+VAN2
= 1237,21VAN+6512,5VAN
= 7749,71VAN
- conclusion 2 :
Grâce à l’emprunt, le projet est encore rentable économiquement. Car le choix du financement
à sensiblement améliorer la rentabilité économique du projet en portant la VAN de 1.237.21 à
7.749.71USD.
• Corrigé de l’exercice 3a
Pour tenir compte de l’inflation, nous utilisons les deux méthodes alternatives.
a - La première consiste en la transformation des flux nominaux en flux réels et à actualiser des
flux nets au taux réel.
Tableau a1 - Détermination du DRA (Délai de récupération du capital actualisé) avec les flux réels
Année 0 1 2 3 4 5
Dépenses d’investissement 100 000 .
Produits d’exploitation 244 800 395 352 509 380 584 513 596 204
Charges d’exploitation 306 000 332 928 360 811 389 676 397 469
Résultat brut d’exploitation -61 200 62424 148 569 194 838 198 735
Dotation aux amortissements 20 000 20 000 20000 20 000 20 000
Résultat avant impôts -81 200 42424 128569 174838 178735
Impôt sur les bénéfices O O 0 0 0
Résultat net -81 200 42424 128 569 174 838 178 735
Flux (Cash flow) nets - 81 200 62424 148 569 194 838 198 735
Délai de récupération (DR) -100 000 -161 200 -98 776 49 793 244 631 443 365
Taux d’actualisation 1 0,86960 0,75614 0,65752 0,57175 0,49718
Flux nets actualisés - 100 000 -53 220 47202 97687 111 399 98 806
Prix de cession actualisé 6 038
-100000 -153220 -105018 -8331 103068
DRA 207.912
137
b- dans la deuxième méthode, le taux nominal est utilisé pour actualiser les flux. Tableau a2-
Année 0 1 2 3 4 5
Produits d’exploitation encaissables 240 000 380 000 480 000 540 000 540 000
Charges d’exploitation décaissables 300 000 320 000 340 000 360 000 360 000
Résultat brut d’exploitation -60 000 60 000 140 000 180 000 180 000
Flux (Cash flow) nets -60 000 60 000 140 000 180 000 180000
Délai de récupération -100 000 -160 000 -100 000 40 000 220 000 400000
flux nets actualisés -100 000 - 53 220 47 202 97 687 111 399 98 806
c - Dans les deux cas, nous obtenons le même résultat, sauf en ce qui concerne la méthode du
Délai de récupération qui ne tient pas compte du taux d’actualisation ce qui est tout à fait normal.
En conclusion
On détermine d’abord le taux d’actualisation qui est le coût moyen pondéré du capital, soit:
E + D = 360 000
D
= 0,8
E
CMPC = 200000
X 0,18+ 160000 x 0, 09 = 0,14 = 14%
360000 360000
4
1 (1,14)
VAN = 148 000 — 360000 = 71229,42
0,14
- Le projet est donc rentable et mérite d’être réalisé.
• Corrigé de l’exercice 4
E= V AN
n
Ft
1
t 1 (1 i) t
2 ( Ft )
V AN ;...... 2 ( Ft )
n n
( F jt Ft ) 2 p jt
t 1
(1 i ) 2 t 1
Enoncé
Après consultation de plusieurs fournisseurs, l’investisseur a ainsi le choix entre 2 propositions qui
répondent de façon satisfaisante aux besoins de l’entreprise, pour un coût initial sensiblement égal
de 60.000.000Uc dans les deux cas.(*)6
Les incidences financières majeures de ces projets sont présentées dans le tableau
ci-après:
Proposition n° 1 Proposition
6
*Uc = Unités de compte
140
- Rentabilité moyenne,
- Délai de récupération,
- Valeur actuelle nette aux taux de 10%, puis de 20%,
- Taux de rentabilité interne.
. Solution
D’après le critère de rentabilité moyenne, les projets envisagés doivent être comparés sur la base
de leur taux de rentabilité moyenne (TMR), soit :
é
TMR =
é
Quant au résultat annuel moyen, celui-ci sera déterminé sur la base de la formule ci-après :
1
RM = ∑1
Le coût initial étant amorti sur quatre (4) ans, on parvient au développement présenté dans le
tableau (en milliers UC) qui suit:
TMR= TMR =
. DR = 0.083 = 0,125
= 8,3% = 12,5%
Selon la première méthode l’entreprise récupère sa mise de fonds sur le surplus monétaire que la
mise en œuvre des projets permettra de dégager. Or ce surplus est mesuré par la marge brute
d’autofinancement (ou cash-flow net). En conséquence, le délai de récupération peut être obtenu
en comparant la MBA annuelle moyenne à la mise de fonds initiale.
D’où: DR=
« DR » mesure ainsi le nombre d’années nécessaire4our que les surplus monétaires engendrés par
chaque investissement permettent de reconstituer les fonds engagés lors de son lancement.
MBA moyenne
sur 4ans
DR 1
Une seconde méthode de calcul du Délai de récupération consiste à comparer, année après année,
le coût initial et les surplus cumulés dégagés par chaque projet afin de déterminer avec précision le
moment auquel la récupération sera totalement assurée.
1 20000 10000
On observe ainsi un décalage sensible entre les deux méthodes qui consistent à un
classement contradictoire des deux projets.
La seconde méthode qui « suit » de façon plus serrée le déroulement du processus de récupération
des surplus monétaires apparaît de ce fait plus fiable. C’est la raison pour laquelle les indications
qu’elle fournit devraient être privilégiées ici.
142
La Valeur actuelle de chaque projet est égale à la différence entre la somme des revenus
monétaires ( Marges brutes d’autofinancement» ou « Cash flows ») actualisés dégagés par
l’investissement et le coût initial qu’il requiert.
•
Proposition n° I
Année
Marges brutes d’autofinancement Cash flows en valeurs actualisées au taux de 10%()
1 +20000000 4-20000000x1/(1.10)1+18180000
2 +20000000 +20000000x1/(1.1O)2+16520000
3 +20000000 +20000000x1/(1.1O)3=+15O20000
4 +40000000 + 40000000x1I(1.1O)4=+27320000
Observation:
(*) 60000000= Mise de fonds initiale.
(**) Les coefficients d’actualisation « 11(1 + I) ont été arrondis à ta troisième décimale.
Pour r=10%
VAN1 = 3.380.000 U
VAN2 = 7.204.000 Uc
VAN3 > VAN1
Classement: Projet 2> Projet 1
Proposition n° 1
Cash-flows
Année Marges brutes
en valeurs actualisées (r = 20%)**
d’autofinancement
+60000000 -60000000x11(1.20)°=-60000000
1
+20000000 +20000000x11(1.20)1=+16666000
2
+20000000 ÷20000000x11(1.20)2=+13880000
3
+20000000 +20000000x1/(1.20)3=+11580000
4
+20000000 +20000000x11(1.20)4 = + 9640000
Total = VAN (20%) - 60.000.000+ 1.766.000 = - 8 234 000
Proposition n° 2
Cash-flows
Année
en valeurs actualisées (r = 20%)**
Marges brutes d’autofinancement
Observation:
(*) 60000000= Mise de fonds initiale.
(**) Les coefficients d’actualisation « 11(1 + I) ont été arrondis à ta troisième décimale.
En résumé, on peut donc écrire:
Pour r=20%
VAN1 = 8.234.000 U
VAN2 = 8.080.000 Uc
VAN2 > VAN1
Classement: Projet 2> Projet 1
144
Dans le cas étudié, on dispose déjà d’un « cadrage » grossier de ce taux « r0».
I II
1O%<ro<20% 1O%<ro<20%
Pour resserrer la détermination du TIR, on procède, par tâtonnement, à des calculs de VAN, par
exemple avec un taux d’actualisation de 11% à 14% pour I et un taux de 15 ou 16% pour II.
Les résultats de ces calculs confirment bien que la VAN est une fonction décroissante du taux
d’actualisation et permettent de situer le taux qui l’annule, c’est-â-dire le TIR entre 12% et 13%
pour le projet 1, et entre 14% et 15% pour le projet 2.
Enfin, le TIR pour être déterminé par interpolation linéaire.
145
Pour le projet I
ro = 12,59%
= 14,26°.
TIRI = 12,59%
TIRII = 14,26%
e - Synthèse et conclusion
En fin de compte, l’ensemble des critères utilisés font ressortir la supériorité du projet n° 2
sur le projet n° 1, à l’exception du critère de Délai de récupération, lorsque ce délai est calculé sur
la base du cash-flow cumulé.
Cette supériorité est due au fait que la proposition 2 est avantagée par le montant élevé des
surplus monétaires qu’il dégage.
Bien sûr, ce projet est handicapé par le caractère tardif des rentrées des fonds, surtout sur la
troisième et la quatrième année. Ce handicap rend sa VAN plus « sensible » à l’augmentation du
taux d’actualisation.
Ainsi quand « r » augmente de 10 points, passant de 10% à 20%, la VAN 2 «perd» 15292
000 tic (de + 7212000 (Uc à - 8 080 000 tic) alors que la VAN I ne<perd» quell6l4000Uc
(de+3380000Uc à8234000Uc.). Mais pour des taux d’actualisation inscrits dans « la fourchette »
retenue pour cette application, ce handicap est compensé par le surcroît de cash-flow dégagé et
permet au projet de confirmer sa supériorité. On peut confirmer que, pour des taux d’actualisation
supérieurs à 20%, la faiblesse du projet 2 s’affirme cependant et permet d’observer deux projets
dont la VAN est de toute façon négative.
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5-BIBLIOGRAPHIE DE REFERENCE