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II : Analyse économique et
Financière de projet
Plan du cours :
I. DEFINITION ET COMPREHENSION DES CONCEPTS CLES
1.1. Les différents types des projets
1.2. L'analyse financière des projets
1.3. L’analyse économique des projets
1.4. Analyse des risques et incertitudes
3.1. Apport personnel (en nature ou en espèces) représente 15% du cout total du projet
3.2. Apport extérieur (dette ou prêts)
3.3. Conditions d’endettement (Durée, Taux d’Intérêt, Différé et TAF)
Toutes les idées ou initiatives de développement sont concrétisées à travers un projet quelque
soit les domaines ciblés. Ces projets ne deviennent de la réalité que lors que le promoteur entre
en disposition des ressources nécessaires pour la mise en œuvre. Mais le plus souvent, les
promoteur quelque soit le secteur sollicité ne disposent des moyens exhaustifs de financement
de son projet. Donc ils font appel à d’autres partenaires financiers (bailleurs financiers) pour
garantir la mobilisation des fonds devant servir pour la réalisation du projet. Cette situation
oblige les promoteurs de projet, de soumettre les informations aux partenaires financiers pour
les convaincre sur la rentabilité économique et financière des projets à financer.
Ce module a pour mission d’apprendre aux étudiants la méthodologie d’analyse des projets et
les éléments à analyser suivant les types de projets (projet d’entreprise et projet de
développement).
L’analyse économique et financière d’un projet quel que soit sa nature est incontournable pour
décider de financement partiel ou total.
L’analyse économique et financière est basée sur la définition des lignes budgétaires et leur
cohérence avec les réalités perçues par le bailleur d’une part (analyse financière) et d’autre part
sur sa rentabilité dans l’amélioration des revenues ou conditions de vie de la cible et les impacts
économiques positifs pour l’Etat (analyse économique).
L’analyse des coûts-efficacités (ACE) est une méthode qui compare les coûts de différentes
options qui produisent les mêmes résultats ou effets. Cette analyse est appliquée dans le cas
d’un projet de développement pour indiquer quelle option produit un résultat désiré aux coûts
les plus bas. Cette méthode est utilisée pour évaluer les interventions lorsque les bénéfices
sont définis mais ne peuvent pas être quantifiés en termes monétaires. Ainsi une ACE est exprimée
par le ratio coût-efficacité : Total des coûts /bénéfices obtenus
b) Le projet d’entreprise
L’analyse économique et financière d’un projet d’entreprise est basée sur l’analyse des coûts-
bénéfices (ACB). C’est une méthode d’analyse financière et économique largement utilisée
pour voir si les bénéfices d’une action particulière sont plus grands que ses coûts. Elle est plus
utilisée par les banques ou bailleurs de développement comme, la BAD, IDA, BM, Fonds
étrangers...
Mais cependant l’ACB a deux principaux objectifs et trois résultats :
L’ACB est aussi applicable à tout projet pluriannuel c'est-à-dire qui s’étend sur plusieurs
années, qui demande un investissement en générant des bénéfices estimables au cours d’une
période déterminée.
Il faut comprendre que l’ACB est plus facilement applicable à des projets dont le but est la
génération de revenus (projet d’entreprise) que dans des projets dont le but est la gouvernance,
l’éducation ou la santé (projet de développement SE), même si l’ACB peut aussi fournir des
informations pertinentes dans ces domaines
1.2. L’analyse financière :
Elle s’intéresse aux coûts et aux bénéfices réels calculés aux prix du marché. Il s’agit par conséquent
d’une perspective privée (celle de l’entrepreneur ou de l’investisseur privé). Elle répond à des questions
telles que : le projet est-il, financièrement rentable pour les parties prenantes ? Les protagonistes (en
particulier les privés) ont-ils des incitations suffisantes pour s’engager ? Quels seront les coûts et les
bénéfices pour les investisseurs privés ou pour les paysans et propriétaires terriens ?
C’est une analyse qui s’inscrit dans une perspective plus large, et s’intéresse aux coûts et aux
bénéfices au niveau de la société dans son ensemble, sans tenir compte de qui paie et qui gagne.
Cette analyse est aussi appelée « analyse sociale ». Le cadre analytique peut être un pays tout entier,
une région ou une communauté. Elle tient compte des effets directs et indirects d’un projet.
Le risque est un aléa, un événement indésirable dont l'apparition n'est pas certaine, ayant pour
conséquence la possibilité que le projet n'aboutisse pas conformément aux objectifs comme :
a) Risques exogènes :
Les risques exogènes sont des risques provenant des individus ou conditions externes du projet ou à
l’extérieurs de l'entreprise comme : fournisseurs, évolution de la réglementation, politiques, sociaux,
météorologie, ...
b) Risques endogènes :
Les risques endogènes sont généralement provoqués par les individus ou conditions internes du projet
à savoir : internes à l'entreprise ; organisation du projet, mauvaises estimations, incapacité de certains
services à répondre aux exigences du projet, choix de l'entreprise, ...
1.4.2 L’incertitude :
L’incertitude désigne un manque de certitude de réaliser le projet en entier ou en parti dû aux non
maîtrises des conditions dont le gestionnaire ne peut pas assurer l’existence de sa qualité. C'est-à-dire
que la disponibilité d’une information non vérifiable qui constitue un facteur déterminant pour la
réalisation du projet ou de certaines activités du projet. Donc elle indique l’insuffisance liée à la qualité
des données fournies
Exemple : manque d'information sur les moyens mis en place pour obtenir les mesures.
L’évaluation du coût de projet passe par un assemblage des coûts des immobilisations corporelles, des
charges immobilisées et de fonds de roulement.
Les coûts d’investissement englobent l’ensemble des fonds injectés par un entrepreneur pour générer
des profits à long termes. Ainsi tout achat des matériels disposant une durée de vie de plus d’une
année est considéré comme un investissement qui fait partie des patrimoines de l’entreprise. En plus
des matériels et équipements, l’emploi des ressources humaines compétentes pour tirer la société vers
le succès est également considéré comme un investissement (le capital humain).
Pour évaluer les coûts de l’investissement en vue de créer ou gérer une entreprise se résume autour
des composantes suivantes : charges immobilisées, immobilisation corporelles et les ressources
humaines.
Les charges immobilisées sont des charges à caractère général ayant une incidence sur le résultat de
l'entreprise. Elles sont non répétitives et peuvent engendrer soit des économies, soit des gains sur les
exercices ultérieurs.
Les charges immobilisées constituent des actifs fictifs. Elles figurent à l'actif du bilan et comprennent :
- Les frais d'établissement : ce sont des dépenses engagées à la constitution de l'entreprise
(honoraires, droits d'enregistrement, frais de formalités légales, frais de prospection, frais de
publicité et de lancement ...) ou dans le cadre d'opérations tendant à maintenir ou à promouvoir
le développement de l'entreprise (augmentation du capital, restructuration) ;
Une immobilisation corporelle est un actif physique détenu par l’entreprise soit pour être utilisé dans la
production ou la fourniture de biens ou de services, soit pour être loué à des tiers en vue de générer
des profits, soit à des fins de gestion interne et dont l'entreprise attend qu'il soit utilisé au-delà de
l'exercice en cours. Donc elles comprennent les nécessaires des actifs pour faire fonctionner
l’entreprise ou permettre à l’entreprise de produire des biens ou des services vendables.
Le fonds de roulement est le support financier mis en place par une entreprise pour assurer ses
dépenses de fonctionnement à moyens termes. Il comprend le renouvellement des matières premières,
le frais de déplacement de personnel, le frais de transport et gestion des matériels et équipements, le
frais de communication, le salaire...
Le coût global d’un projet est estimé sur la base de coûts de ses composantes à savoir :
- Immobilisation corporelle,
- Charge immobilisée,
- Fonds de roulement...
CG=CI + IC + FDR
NB:
- CG: Coût Global,
- CI: Charge Immobilisée,
- IC: Immobilisation corporelle,
- FDR: Fonds de roulement.
Pour la détermination du montant exact à payer, il n’existe pas un taux universel et commun à tous les
bailleurs financiers, mais cependant il tourne autour de 10% à 15%.
Apport extérieur est la partie du coût global supportée par le bailleur financier avec la définition de la
modalité de remboursement et d’endettement. Ce montant dépend de la demande du promoteur pour
lui accompagner au cours de l’exécution de son projet. Mais très souvent, il dépasse largement le
montant contribué par le promoteur (85%, 90%...).
Dans les deux cas, le plan de financement faisant ressortir la part du promoteur et le bailleur financier
doit être détaillé suivant les lignes de dépenses. Ainsi un exemple suivant donnant l’illustration du cas.
Montant Part de
N°O Apports de financement Nature de contribution
contribuable contribution
Terrain d'implantation du projet 1 000 000 2%
Apports personnel Salaires de personnel 5 700 000 13%
1
Frais d'étude 501 500 1%
Total Apport personnel: 7 201 500 16%
Matières premières et accessoires 13 375 000 30%
Construction ferme et
Apport extérieur (dette ou infrastructures 5 100 000 12%
2 emprunt) Equipements et installations 15 265 750 35%
Carburants 1 800 000 4%
Forage 1 500 000 3%
Total Apport extérieur 37 040 750 84%
Total de besoin de financement du projet 44 242 250 100%
Les conditions d’endettement sont définies à travers le taux d’intérêt applicable sur le montant à
rembourser. En plus, elles définies également la durée maximale d’emprunt et les séquences de
payement de la dette empruntée (mensuel, trimestriel, semestriel ou annuel).
IV. LES ELEMENTS DU COMPTE D’EXPLOITATION PREVISIONNELS
Les recettes prévisionnelles ou encore chiffres d’affaires prévisionnels sont évalués sur la base de la
quantité des produits vendus sur le marché. Donc pour sa détermination, on calcule d’abord le volume
de production de l’entreprise au court ou à long terme (selon la période de production possible).
Année NBVA
Produits à vendre P.N.E.B N.S.E.B. N.B.E.A
1 2 3 4 5
Bœufs 50 4
embouchés 90 jrs sujets bandes 200 220 242 266 293
Source : CCRDD-SARL
N° ANNEES
Désignations Qnté Prix Unitaire Cumule des
O 1 2 3 4 5 recettes
Bœufs 70 000 77 000 84 700 20 497 400 22 547 140
200 350 000
1 embouchés 000 000 000 000 000 43 276 240 000
Total recettes 70 000 77 000 84 700 20 497 400 22 547 140
000 000 000 000 000 43 276 240 000
Source : CCRDD-SARL
Années Cumule
N° Libellés des charges Prix
Qnté des
O immobilisées Unitaire 1
2 3 4 5 charges
11 025 11 576 12 155
1 Bovins d'embouche 50 200 000 10 000 000 10 500 000 000 250 063 55 256 313
2 Aliments concentrés 20 50 000 2 250 000 2 362 500 2 480 625 2 604 656 2 734 889 12 432 670
3 Produit vétérinaire 50 15 000 750 000 787 500 826 875 868 219 911 630 4 144 223
Salaires du
4 personnel 7 985 714 6 900 000 7 245 000 7 607 250 7 987 613 8 386 993 38 126 856
3
5 Carburants 000 600 1 800 000 1 890 000 1 984 500 2 083 725 2 187 911 9 946 136
Total Fonds de 23 924 25 120 26 376 119 906
roulement 21 700 000 22 785 000 250 463 486 198
Source : CCRDD-SARL
Après l’analyse du tableau, on constate qu’il y a une augmentation de 5% sur la base de l’année
précédente. C'est-à-dire qu’on prend la quantité initiale multiplié par 0,05 plus encore la même quantité
initiale.
Les comptes d’exploitation prévisionnelle font ressortir le bénéfice net à gagner par l’entreprise au cours
d’une année d’exercice. Elles sont établies par réduction des dépenses au chiffre d’affaire enregistré
par l’entreprise dans l’année d’exercice. Ainsi la formule suivante s’applique au cas précis :
' '
Comptes d Exploitation Pr é visionnelle=Chiffres d affaires−D é penses
Exemple : tableau des comptes d’exploitation prévisionnelle d’un projet d’embouche bovine.
Le plan de trésorerie montre le mouvement des flux financiers à l’intérieur de la caisse de l’entreprise en
question. La trésorerie est calculée sur la base des entrées et des sorties des ressources financières.
Donc elle donne l’état de remboursement des emprunts suivants les séquences définies en matière de
payement de la somme sollicitée. Ci-dessous, un exemple de plan de trésorerie prévisionnel de projet.
ANNEES
RUBRIQUES
1 2 3 4 5
Sources de Fonds: - - - - -
Fonds propres - - - - -
Crédit moyen terme - - - - -
CAF 49 541 895 31 816 645 36 409 170 59 541 571 47 143 505
RVRI - - - - 3 825 000
Total des ressources 49 541 895 31 816 645 36 409 170 59 541 571 50 968 505
Investissement en équipement - - - - -
Remboursement de la dette
principale 11 963 100 11 963 100 11 963 100 11 963 100 11 963 100
BFDR - - - - -
Frais financiers (Intérêt 10%) 1 196 310 1 196 310 1 196 310 1 196 310 1 196 310
Total des emplois
Flux nets de Trésorerie
Flux nets de Trésorerie
Cumulés
Le bilan doit être juste équilibré pour montrer la gestion efficiente des fonds alloués au projet. Un bilan
prévisionnel n’est pas assez compliqué car il uniquement l’emploi des ressources propres de
l’entreprise.
Les indicateurs financiers sont les informations et outils d’analyse financière d’un projet permettant de
définir le niveau de rentabilité dudit projet.
Le point mort est la période du projet pendant laquelle il n’existe pas d’activités de production. Cette
période se situe généralement au niveau du démarrage du projet (phase d’installation du projet :
recrutement et définition des postes de personnel, aménagement des locaux, installation des
équipements,...). Elle doit être espacée en vue de permettre la préparation réelle et le bon démarrage
du projet.
Exemple : lors d’un projet de transformation des mangues en jus de fruit, le promoteur après la
définition de ses besoins, il commence l’achat et l’installation de ses équipements qui peut prendre au
moins un mois. Pendant cette période, son unité n’est encore opérationnelle et ni productive.
La solvabilité permet de déterminer le niveau des résultats de la trésorerie du projet après les
mouvements des flux financiers. C'est-à-dire la marge bénéficiaire que le projet rentabilise à la fin des
activités de production. Après la fin du financement acquis par ledit projet, la solvabilité doit être positive
et permettre de supporter les coûts de réalisation ou de fonctionnement pour assurer sa continuité.
C’est ce cas précis qu’on peut qualifier ce projet d’un projet viable.
Le taux de la valeur ajoutée permet de mesurer le niveau de l’effort fournit par le promoteur pour
transformer la matière première en produit fini et consommable par les clients. Donc il est calculé sur la
base des ajouts à la matière première pendant sa transformation à savoir : le coût de personnel,
l’électricité et eau, bénéfice brute, taxe et impôt...
Le calcul de la VAN permet de déterminer si un projet sera rentable à travers les chiffres d’affaires
produites durant toute sa période d’exploitation. Ainsi lors que la VAN est supérieur à 0, on peut en
déduire que le projet est nettement rentable.
T
VAN =−CI + ∑ CFt (1+ K )
−t
t =0
Avec :
CI = Capitaux investis
CF = Capacité d’autofinancement,
K = Taux d’actualisation,
T= Durée du projet,
t = année en question ou en court
Le seuil de rentabilité est le seuil à partir duquel on parle de rentabilité financière du projet. Ainsi il est
obtenu grâce à la formule suivante :
Lors de l’évaluation de la pertinence d’un projet d’entreprise, l’une des alternatives les plus courantes
au calcul de la valeur présente est la recherche du taux de rentabilité interne (TRI).
La valeur actuelle nette présente et la rentabilité interne d’un projet sont deux indicateurs étroitement
liés. En réalité, le taux de rentabilité interne est égal au taux d’actualisation qui produit une valeur
actuelle nette nulle pour l’investissement. Par conséquent, le taux de rentabilité interne (TRI) peut être
dérivé de cette équation :
La valeur du taux de rentabilité doit être supérieure au taux d’intérêt bancaire pour montrer ou assurer
la rentabilité du projet après tout remboursement des obligations financières.
Le taux de rentabilité économique du projet est un indicateur financier qui montre le gain financier et
devant être économisé par le promoteur après tout type de remboursement financier. Ainsi il est calculé
à travers la formule suivante :
RN
TRE=
CI
x 100
Avec :
- TRE : Taux de rentabilité économique
- RN : Résultats nettes de l’exercice,
- CI : Capitaux d’investissements ou coût global du projet en question