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Le contenu du livre Le sommaire économiques
Les marchés financiers (financial • Les institutions financières Sciences
markets) sont le lieu où l’on échange les actifs aux États-Unis de gestion
financiers (financial assets). Ils recueillent –– le Système de réserve fédérale des
Concours
des
et répartissent l’épargne (savings) en
États-Unis
de la Fonction Jean-David Avenel
–– les banques commerciales
fonction des taux de rendement ajustés selon le –– les banques d’investissement publique
Marchés
risque. Ils jouent un rôle essentiel dans le déve- –– les fonds de placement
loppement économique, notamment aux États- –– les fonds de pension
–– les autres institutions financières
Unis.
• Les marchés financiers
La globalisation financière fait que les marchés aux États-Unis
financiers américains (le New York Stock Ex- –– l’organisation des marchés financiers
change en particulier) sont aujourd’hui respon- américains
sables de 80 % des écarts de cours enregistrés –– le contrôle des marchés financiers
financiers
–– comment intervenir sur les marchés
sur les bourses des pays de l’Union européenne. financiers des États-Unis
Il est donc indispensable d’expliquer • Les instruments classiques cotés
comment fonctionnent les marchés sur les marchés des États-Unis
financiers américains. C’est l’objet de ce –– les obligations
livre qui vous en fait une présentation synthé- –– les actions privilégiées
aux états-Unis
tique, rigoureuse et pratique. –– les actions ordinaires
• Les marchés de produits dérivés
Le public ––
––
introduction aux marchés dérivés
les options
–– étudiants qui doivent connaître la finance de marché –– les contrats sur matières premières
–– Dirigeants d’entreprises, responsables financiers, gestionnaires de –– les marchés de futures sur instruments
portefeuille, etc. financiers
–– Grand public intéressé par ce sujet • Les marchés et l’information
comptable et financière Institutions financières – Fonctionnement des marchés –
L’auteur –– le développement historique de la
comptabilité aux États-Unis Produits financiers traditionnels – Produits dérivés –
Jean-David Avenel, est professeur des universités
à l’Université de Paris Est Créteil (faculté adminis-
–– l’élaboration de la comptabilité
–– le Generally Accepted Accounting Information comptable et financière
tration et échanges internationaux) et membre du Principles (US GAAP)
laboratoire Largotec. Il enseigne également dans –– l’analyse financière des sociétés
J.-D. avenel
différents pays de l’Union européenne. cotées
Prix : 15 €
ISBN 978-2-297-01481-6
Cette collection de livres présente de manière synthétique,
rigoureuse et pratique l’ensemble des connaissances que l’étudiant
doit posséder sur le sujet traité. Elle couvre :
– le Droit et la Science Politique ;
– les Sciences économiques ;
– les Sciences de gestion ;
– les concours de la Fonction publique.
des banques, volume d’activité et distribution des actifs nationaux entre les secteurs public et
privé. Nous les décrirons, après avoir présenté dans une première partie les institutions finan-
cières qui interviennent sur les marchés, dans la deuxième partie de cet ouvrage.
On distingue traditionnellement deux grandes catégories d’instruments cotés ; les instruments
dits classiques – c’est-à-dire les actions qui peuvent être soit des actions ordinaires (common
stocks), soit des actions privilégiées (preferred stocks) ou, encore, des obligations (bonds) –
sont cotés sur les marchés au comptant. Nous les présenterons dans la troisième partie.
Ceux que l’on désigne sous le terme de nouveaux instruments financiers, bien qu’ils existent
depuis fort longtemps sous d’autres formes, à savoir les options (options) et les futures, pour
ce qui concerne les seuls instruments faisant l’objet de cotations sur les marchés organisés,
sont cotés sur les marchés dits à terme et seront l’objet de la quatrième partie. Enfin, la
cinquième partie traitera du problème essentiel qu’est l’information apportée aux
investisseurs.
SOMMAIRE
Présentation 3
Introduction 19
1 – Les États-Unis, une fédération dotée d’un fort pouvoir central 20
2 – Le droit aux États-Unis 21
■ Le système judiciaire fédéral 21
■ Le système judiciaire des États 23
1
Les institutions financières aux États-Unis
Chapitre 1 – Le Système de réserve fédérale des États-Unis 27
1 – Rappel historique sur les institutions financières 27
2 – L’organisation du Système de réserve fédérale 29
3 – Le rôle du Système de réserve fédérale 30
6 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
2
Les marchés financiers aux États-Unis
Chapitre 7 – L’organisation des marchés financiers
américains 63
1 – Généralités sur les marchés financiers aux États-Unis 63
■ Le marché monétaire et le marché des capitaux 63
a) Le marché monétaire 63
b) Le marché de capitaux 64
■ Le premier marché et le second marché 64
■ Les marchés réglementés et les marchés de gré à gré 64
■ Les marchés au comptant et les marchés à terme 65
■ Les marchés réservés aux agents de change ou aux courtiers 65
2 – Le premier marché 66
■ Introduction 66
■ Le rôle des banques d’investissement 66
SOMMAIRE 9
3
Les instruments classiques cotés
sur les marchés des États-Unis
Chapitre 10 – Les obligations 99
1 – Les aspects légaux des émissions d’obligations 99
■ Le contrat 100
■ Les autres caractéristiques des obligations 101
■ Le fidéicommi 101
■ Le coût de l’émission des obligations 102
2 – Les catégories d’obligations 102
■ Les obligations classiques 102
■ Les nouvelles catégories d’obligations 104
3 – L’évaluation du coût des obligations 106
■ Le coût avant impôt 106
■ Le coût après impôt 107
4 – L’investissement dans les obligations 108
■ La lecture de la cote des obligations 108
■ Le taux de rendement 109
■ Le risque lié à l’obligation 109
5 – Étude de deux types d’obligations particulières : les obligations
convertibles et les obligations à bons de souscription 110
■ Les obligations convertibles 110
a) Définition 110
b) La valeur de l’obligation convertible 110
■ Les obligations à bons de souscription 111
12 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
4
Les marchés de produits dérivés
Chapitre 13 – Introduction aux marchés dérivés 133
1 – Rappel historique 133
2 – L’importance des marchés 134
Chapitre 14 – Les options 135
1 – Les marchés d’options 136
■ Introduction 136
■ La réglementation des marchés d’options 136
■ Les caractéristiques des contrats d’options 137
a) La durée des contrats 137
b) Le prix d’exercice 138
■ La chambre de compensation 138
2 – Les catégories d’options 138
■ Les options classiques ou de première génération 138
■ Les options exotiques 139
14 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
5
Les marchés et l’information comptable
et financière
Chapitre 17 – Le développement historique de la comptabilité
aux États-Unis 163
1 – Introduction 163
2 – La comptabilité avant la Grande crise 164
3 – La comptabilité après la Grande crise de 1929 165
Chapitre 18 – L’élaboration de la comptabilité 167
1 – L’American Institute of Certified Public Accountants-AICPA 168
■ La création de l’AICPA 168
■ Le rôle de l’AICPA 168
16 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
Dans sa poésie Les animaux malades de la peste, le fabuliste Jean de La Fontaine (1621-1695)
écrit ce vers demeuré célèbre au sujet de la peste : « Ils n’en mourraient pas tous, mais tous
étaient frappés ». On peut aisément appliquer cette citation à cette maladie actuelle qui frappe
tous les marchés et que l’on dénomme la « bulle ». Bien que trouvant son origine sur un marché
localisé, souvent européen au XIXe siècle, le plus fréquemment américain des États-Unis aux XXe et
XXIe siècles, elle s’étend, du fait de l’éclatement international de la finance, à l’ensemble de la
planète.
On peut, dans ces conditions, s’interroger sur l’efficience des marchés financiers et, en particulier,
ceux des États-Unis, actuellement les plus importants du monde et qui servent souvent de réfé-
rence au point que des études ont montré que 80 % des écarts des cours enregistrés sur les
bourses des pays de l’Union européenne s’expliquaient par ceux enregistrés sur le New York
Stock Exchange. Les États-Unis sont en effet un pays au système financier orienté vers les
marchés, c’est-à-dire où la majeure partie du financement des grandes entreprises, banques,
sociétés d’assurance, États et collectivités locales est obtenue par l’intermédiaire des marchés,
qu’ils soient réglementés ou non.
Dans ces conditions, il nous a semblé utile d’expliquer à un lecteur francophone intéressé par la
finance comment fonctionnait ce marché, ou plutôt ces marchés, comme nous le verrons par la
20 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
suite, fonctionnement complexe en soi mais parfois difficile à appréhender en raison des diffé-
rences de cultures et, bien entendu, de langues. C’est également pour cette raison que nous
nous proposons, dans cette introduction, de rappeler ce que sont les États-Unis et comment fonc-
tionne leur système politique et judiciaire.
– le deuxième est constitué de 14 ministères dirigés par des Secretaries of State responsables
devant le seul président ; ils emploient des fonctionnaires fédéraux ;
– le troisième est constitué par une cinquantaine d’agences fédérales ; elles sont créées par le
Congrès des États-Unis qui est l’ensemble constitué par la Chambre des représentants (435
membres élus pour deux ans) et le Sénat (100 sénateurs qui sont renouvelables par tiers). Les
agences sont dirigées par des fonctionnaires nommés par le président des États-Unis avec
l’approbation du Sénat. Certaines ont un caractère réglementaire et assurent l’application des
lois (l’Interstate Commerce Commission contrôle le commerce entre les États). Les autres assu-
rent des services publics dans différents domaines en application de délégations de pouvoirs
accordées par le Congrès (Securities and Exchange Commission, Counter Intelligence Agency).
Elles transposent les lignes directrices de programmes que le Congrès ordonne en mesures prati-
ques et sont, à ce titre, une source de droit secondaire.
Les 50 États dupliquent à un niveau régional les institutions fédérales : l’exécutif est assuré par un
gouverneur (governor), le législatif par deux assemblées (houses), à l’exception de l’État du
Nebraska qui n’en possède qu’une. Une Cour suprême d’État assure le pouvoir judiciaire. L’article 4
de la Constitution garantit à chaque État une « forme républicaine de gouvernement » mais la
primauté du pouvoir fédéral est assurée par le maintien des États dans une situation de dépen-
dance, du fait de l’existence de subventions par exemple (éducation...). L’exercice de la démocratie
directe est rendu possible par les referendums et par le droit de rappeler tout fonctionnaire (revo-
cation). Les États sont divisés en :
– comtés (on dénombre 3 141 counties) ; ils se nomment parishes en Louisiane ;
– municipalités (cities ou towns ou boroughs en Alaska). Leurs compétences portent sur les
transports locaux, les écoles, la police, les services de santé et d’alimentation en eau...
Les lois votées en 1891 et en 1925 créèrent les cours d’appel fédérales dont le jugement est de
dernier ressort. Le Congrès des États-Unis adopta en 1911 un code de la Justice (judicial code).
On peut classer les cours et les tribunaux en deux rubriques :
– les cours et les tribunaux constitutionnels, conformément à l’article III de la Constitution qui
confie le pouvoir judiciaire à une Cour suprême (Supreme Court) et à des cours de niveau
inférieur :
• les cours de district (Federal District Courts) jugent en première instance. Il en existe 94
regroupées en 12 « circuits », chacun de ces « circuits » ayant à sa tête une cour d’appel. Un
État possède au moins une cour de district. Les juges y entendent les causes civiles et
criminelles,
• les 12 cours fédérales d’appel (Federal Courts of Appeal), instaurées en 1891, jugent en
seconde instance. Elles peuvent entendre les appels de décisions de certaines agences fédé-
rales, comme la Securities and Exchange Commission (SEC) ;
– les cours législatives sont instaurées par le Congrès, conformément à l’article I de la Constitu-
tion, pour permettre l’application des lois votées par lui ; la US Tax Court est ainsi compétente
en matière d’impôt fédéral.
La Constitution a prévu, dans son article III, la création de la Cour Suprême. Elle est constituée de
neuf juges (justices) nommés par le président des États-Unis après approbation du Sénat. Elle est
une juridiction de dernier ressort, elle interprète les textes de lois et assure la conformité des
sources du droit fédéral. Elle est également une juridiction de premier ressort pour les causes rela-
tives aux ambassadeurs, à la distribution des redevances pétrolières et, en général, pour les causes
dans lesquelles un État sera partie.
Par ailleurs, le Département fédéral de la Justice (Federal Department of Justice) assure la protec-
tion des individus contre la criminalité et veille à l’exécution des lois. Il est placé sous la direction
d’un Attorney general nommé par le président des États-Unis après approbation par le Sénat et
représenté dans les districts par un US District Attorney. Le Département comprend 39 directions
aux noms différents :
– office comme, par exemple, l’Office of Public Affairs ;
– division comme l’Antitrust Division ;
– bureau comme le Federal Bureau of Investigation ;
– service comme l’US Marshalls Service.
INTRODUCTION 23
Les sources du droit des États sont la common law, les reestatements ou reformulation de la
précédente afin de simplifier le droit et les uniform laws qui assurent la cohérence des lois entre
les États qui les ont adoptées ; un Code de commerce uniforme (Uniform Commercial Code) a
été ainsi adopté par tous les États à l’exception de la Louisiane.
PARTIE 1
Les institutions financières
aux États-Unis
(Financial Stability Oversight Council) qui comprend dix régulateurs fédéraux placés sous la direc-
tion du Secrétaire du Trésor. Il aura pour rôle de définir les institutions porteuses de risque systé-
mique et de préparer un plan de liquidation en cas de défaut. Il émettra des recommandations au
Fed en matière de solvabilité et de liquidité.
Les banques CHAPITRE
commerciales
On distingue traditionnellement les banques commerciales et les banques d’inves-
2
tissement bien que la législation ait considérablement évolué depuis une vingtaine
d’années et que la distinction ne soit plus aussi nette qu’auparavant. On dira
cependant que les banques commerciales (commercial banks) se caractérisent par
le fait que leur fonction première est de recevoir des dépôts à vue (demand or
checking deposits) et des dépôts à terme (time or savings deposits). Elles propo-
sent des comptes à vue rémunérés (negociable order of withdrawal accounts
NOW) et des dépôts en numéraire (money market deposit accounts). Elles accor-
dent des prêts directement aux emprunteurs ou par l’intermédiaire des marchés
financiers.
industrielles et de services (C&I loans). Elles ont une activité régionale (regional banks), pluriré-
gionale (superregional banks) ou nationale. Elles ont accès au Federal Funds Market. Les plus
grandes banques possèdent à leur passif une proportion importante de fonds empruntés et
leur activité est indépendante du montant des dépôts reçus. En outre, leurs sièges sociaux se
trouvent dans les grands centres financiers comme New York et Chicago et leurs ressources
proviennent des marchés financiers américains ou étrangers. Elles ont un rôle déterminant sur
le marché des changes. On retrouve les noms bien connus de l’industrie bancaire, Bank of New
York, Deutsche Bank, CitiGroup, JP Morgan, Chase et HSBC North America. L’ensemble de ces
banques représente 7 % du nombre de banques du pays et possède près de 88 % des actifs de
l’industrie.
Il convient également de mentionner ici l’existence des banques industrielles (industrial banks). Il
s’agit de sociétés de prêts à agrément étatique non soumises à la réglementation du Fed, instau-
rées au début du XXe siècle pour offrir des crédits à la consommation aux ouvriers (blue-collar
workers). Il n’en reste que quelques-unes.
– les Edge banks du nom du sénateur Edge qui fit voter la loi correspondante : ce sont des filiales
de banques agréées (federally chartered subsidiaries of US banks) implantées aux États-Unis et
autorisées à assurer la totalité des activités internationales assurées par une banque. Ces
banques doivent se trouver dans un État différent de celui de la maison-mère de façon à
échapper à l’Interstate Branch Banking Regulation. Elles sont autorisées à acquérir une partie
du capital des entreprises. Dans la pratique, c’est par leur intermédiaire que les banques
commerciales peuvent acquérir des participations dans celles-ci ;
– les centres bancaires off-shore (off-shore banking centers) : ce sont des États où le système
bancaire est tel que l’activité des banques étrangères dépasse largement les besoins normaux
de l’État. C’est le cas de l’État du Delaware ;
– l’International Banking Facility IBF de 1981 : une IBF est un ensemble de comptes d’actifs et
de passifs qui ne figurent pas dans les livres de la banque mère (set of assets and liabilities
accounts that are segregated on the parent’s books). Une IBF agit comme une banque étran-
gère, elle n’est pas soumise à la législation sur les réserves ou aux obligations de l’Organisation
fédérale de garantie des dépôts (Federal Deposit Insurance Corporation FDIC) (voir III). Elle reçoit
des dépôts des seuls citoyens non américains et ne peut octroyer des prêts qu’à des étrangers.
effectue des contrôles et est habilitée à agir en tant que liquidateur en cas de faillite d’une
banque.
La FDIC contrôle la Resolution trust Corporation(RTC), une agence chargée de la liquidation des
savings and loans associations défaillantes, et la Savings Association Insurance Fund (SAIF) qui
assure les sociétés d’épargne dont nous reparlerons par la suite.
petites banques seules, de choisir l’agence qui les contrôle, ce qui garantit l’existence future de
l’OTS.
La loi de 2010, sans revenir sur la convergence des activités des banques et reprendre la philoso-
phie de la loi Steawell-Glass de 1933, instaure néanmoins la scission de certaines activités des
banques : elles ne sont plus autorisées à faire du trading pour leur propre compte sauf si elles
investissent aux côtés d’un client. Elles ne pourront prendre des participations dans les fonds
d’investissement et dans les fonds alternatifs que dans la limite de 3 % de leurs fonds propres
durs (Tier-1) ; elles ne pourront excéder 3 % du capital du fonds. Elles devront enfin filialiser les
activités dans les dérivés les plus risqués et conserver 5 % des crédits titrisés dans leurs bilans.
doivent également conserver leur ratio Capitaux propres/Actifs risqués à un niveau satisfaisant.
Les banques doivent constituer une provision auprès du Deposit Insurance Fund mentionné au
paragraphe précédent. Elles sont sujettes à une surveillance particulière et régulière de la part
du FDIC ;
– la réglementation de la quantité de monnaie en circulation : le Fed impose le respect de
ratios relatifs au pourcentage des réserves en liquidités à conserver (cash reserves) par rapport
aux dépôts (deposits). Les banques acceptent de conserver ces réserves, même si elles ne sont
pas rémunérées, de façon à faire face aux besoins de leurs clients ;
– la réglementation relative à la distribution du crédit : la législation vise à favoriser l’octroi
de prêts à des secteurs économiques importants tels que l’agriculture ou le bâtiment. De
nombreux États imposent des taux d’intérêt maxima pour les prêts à ces secteurs économiques ;
– la protection des consommateurs : elle est en partie assurée par le Community ReInvestment
Act de 1977 et par le Home Mortgage Disclosure Act de 1975 qui interdit aux banques
commerciales d’effectuer tout type de discrimination fondé sur l’âge, le sexe, la race et le
revenu pour accorder des prêts. La loi de 2010 prévoit la création d’un organisme au sein du
Fed (Bureau of Consumer Financial Protection) de protection des consommateurs et des investis-
seurs pour éviter les abus en matière de prêts et de ventes de produits financiers. Cette activité
était auparavant décentralisée au sein de divers régulateurs ;
– la protection des investisseurs : elle concerne le délit d’initié, l’information à fournir aux inves-
tisseurs et le rôle des banques face aux fonds d’investissement et aux fonds de pension ;
– la création des banques : diverses lois réglementent les ouvertures de banques en imposant
des restrictions aux activités exercées par d’éventuels nouveaux entrants dans le secteur.
de 1994 assouplirent la loi de 1933 en autorisant les banques américaines et étrangères à conso-
lider les bilans de leurs filiales détenues dans d’autres États de l’Union et à acquérir des banques
dont le siège social se trouvait dans un État autre que celui de l’acquéreur.
lutter contre le blanchiment de l’argent sale (money laundering) et le financement des activités
terroristes. Le US Patriot Act of 2001 interdit aux banques américaines de fournir des services aux
banques dites fictives (shell banks), c’est-à-dire qui n’ont pas de siège social dans un pays. Il donne
également aux autorités fédérales le pouvoir de citer à comparaître des banques américaines
correspondantes de banques étrangères et de présenter les documents comptables suspects. Il
oblige également les banques à améliorer leur contrôle sur l’origine de fonds déposés auprès
d’elles.
L’accord de Bâle II n’a guère été appliqué pour plusieurs raisons :
– sa mise en place relève de plusieurs organismes, le Federal Reserve System, la FDIC et l’OCC, qui
se trouvent souvent en opposition. Une proposition de mise en application (Notice of Proposed
Rulemaking) fut rédigée en 2006 ;
– les accords de Bâle II s’appliquaient aux principales banques ou filiales de banques, ce qui les
mettait en difficulté par rapport aux autres banques, en particulier les banques étrangères.
Les accords de Bâle II devaient être mis en application en 2009. Les accords de Bâle III doivent leur
succéder et il est probable que leur mise en place sera longue.
Les banques CHAPITRE
d’investissement
On oppose parfois les banques d’investissement ou d’affaires (investment banks)
3
aux banques commerciales mais, comme nous l’avons dit précédemment, la
distinction devient de plus en plus formelle. Quoi qu’il en soit, on désigne sous ce
vocable les intermédiaires entre des prêteurs et des emprunteurs de fonds qui
sont des sociétés publiques ou privées, des gouvernements et des organismes
publics ainsi que des organisations internationales. Nous présenterons ici la classi-
fication des banques adoptée aux États-Unis avant de décrire leurs activités et la
législation à laquelle elles sont soumises.
■ La commercialisation
Elle peut s’effectuer selon six modalités :
– la banque achète des volumes importants de titres pour, ensuite, bénéficier des variations de
prix (position trading) ;
– l’arbitrage pur (pure arbitrage) : il consiste à acheter des actifs sur un marché à un certain prix et
à les revendre immédiatement sur un autre marché de façon à bénéficier d’une hausse des prix ;
– l’arbitrage risqué (risk arbitrage) : il consiste à acheter des titres en anticipant une annonce
importante relative à une fusion ou à une acquisition ;
– l’achat et la vente simultanés de portefeuilles incluant au moins 15 titres différents et d’une
valeur d’au moins un million de dollars (program trading) ;
– l’échange de titres pour le compte de particuliers qui veulent investir sur le marché américain
(stock brokerage) ;
– le courtage électronique (electronic brokerage) qui permet l’accès direct, via Internet, à la
corbeille (floor) où les ordres sont exécutés.
■ Le conseil
Les banques d’investissement jouent un rôle essentiel à l’occasion des opérations de fusions ou
lors d’acquisitions. Elles participent à la recherche des associés, elles peuvent aider les
sociétés-cible lors d’une OPA. Elles peuvent également participer à la création de sociétés de
capital-risque (venture capital). Ces dernières pourront être des sociétés spécialisées dans les inves-
tissements dans les nouvelles sociétés à risque (institutional venture capital firms) ou des particu-
liers qui souhaitent investir (angel venture capitalists). De son côté, l’État fédéral a créé des
sociétés qui investissent dans les petites entreprises à risque (small business investment companies
SBICs). Les prêts accordés par le Trésor américain bénéficient de très faibles taux d’intérêt.
44 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
Les fonds de placement (mutual funds), qui sont le plus souvent des filiales de
4
banques ou de sociétés d’assurance sont devenus depuis une quinzaine d’années
une forme privilégiée de l’investissement aux États-Unis. On estime que près de
55 millions de foyers américains investissent par leur intermédiaire, ce qui en fait
le deuxième type d’investisseurs du pays. L’âge moyen des investisseurs est de
51 ans.
Les investissements de ces fonds, qui sont environ 8 000, représentent à peu près
90 milliards de dollars. Un tiers de ce montant correspond à des fonds financés
par des plans de retraite offerts par des entreprises (employer-sponsored retire-
ment plans).
Après avoir rappelé quelques informations générales sur les fonds de placement, nous montrerons
l’importante distinction entre fonds fermés et trusts ouverts ; nous examinerons ensuite la régle-
mentation relative aux fonds. Enfin, nous présenterons une description des types de fonds en
insistant sur le cas particulier des fonds alternatifs.
1 Généralités
Les fonds de placement permettent de diversifier les investissements. L’investisseur délègue la
gestion de ses avoirs au fonds dont il devient actionnaire. Il reçoit des dividendes. Bien entendu,
l’investisseur peut confier son argent à plusieurs fonds qui, chacun, gèrent un type d’actif spéci-
fique ou non. Le choix du ou des fonds est délicat en raison de leur nombre élevé. En outre, les
taux de rendement annoncés doivent être corrigés afin de tenir compte des coûts de gestion et
des taxes perçues par l’État fédéral.
Les fonds offrent différents services à leurs membres : réinvestissement automatique des divi-
dendes (automatic reinvestment), échange d’actions gérées par le fonds dont l’investisseur est
46 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
actionnaire (exchange privilege), revente des actions (systematic withdrawal plan), versement auto-
matique des dividendes sur le compte de l’investisseur (checking privilege)...
Exemple
On investit $ 20 000 le 1er janvier dans un load fund. Le droit d’entrée s’élève à 4 % du
montant investi. La commission de gestion est de 0.10 %, et inclut le 12b-1fee. Le taux de
rendement réalisé par le fonds pendant l’année a été de 5 %.
La valeur moyenne annuelle des actifs est :
$20 000 (1 – 0,04) = $ 19 200
Les dépenses d’exploitation sont de :
[$ 19 200 + ($ 19 200 x 1,05)]/2 x 0.01 = $ 100,80
L’investisseur reçoit à la fin de l’année :
($ 19 200 x 1,05) – $ 100,80 = $ 20 059,80
Le taux de rendement correspondant sera :
20 059,80 – 20 000/20 000 x 100 = 0.30 %.
Supposons que l’investisseur réinvestisse ses fonds la 2e année. Il n’a plus de droit d’entrée à payer.
Les dépenses d’exploitation sont de :
[$ 20 059,80 x 1,05]/2 x 0,01 = $ 105,32
L’investisseur possédera à la fin de l’année :
20 059,80 – 105,32 = $ 20 957,47
Ce qui correspond à un taux de rendement de 4,8 %.
La plupart des fonds offrent plusieurs possibilités de paiement au moyen de trois catégories
d’actions :
– les actions de classe A (class A-shares) : le règlement s’effectue à l’achat et est fonction du
montant investi ;
– les actions de classe B (classB-shares) : elles sont acquises à la valeur moyenne nette (net average
value NAV) du fonds mais sont exemptes de droit d’entrée. Les frais 12b-1 sont de 1 % et
l’investisseur doit payer un droit de sortie dans le cas où il revendrait ses actions. Il peut égale-
ment transformer ses actions en actions de classe A au bout de 6 à 8 ans afin de bénéficier
d’une commission 12b-1 moins élevée ;
– les actions de classe C sont vendues dans les mêmes conditions que les précédentes. La commission
12b-1 est de 1 %. Le droit de sortie est de 1 % s’il est exercé la première année, nul ensuite.
48 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
Le cas particulier des Exchange Traded Funds (ETF) : il s’agit des actions de sociétés d’investisse-
ment échangées sur des bourses à l’instar de n’importe quelle action, sachant que les investisseurs
ne sont imposés que lorsqu’ils revendent leurs actions.
Ces fonds tentent de reproduire un indice tout en étant différents des Index Funds puisqu’ils
s’échangent sur les marchés à un prix déterminé par la loi de l’offre et de la demande. Comme
leur gestion est relativement aisée, les coûts correspondant sont moins élevés. On estime que les
actifs investis dans les 200 fonds actuellement existants avoisinent les 600 milliards (billion) de
dollars.
(compliance officers) contrôlent le bon fonctionnement des fonds et rendent compte au conseil
d’administration qui peut, seul, les inviter à démissionner.
Le fonds est soumis à l’impôt fédéral si au moins 90 % du bénéfice obtenu est distribué. Dans le
cas inverse, l’actionnaire paie un impôt dont le taux varie en fonction de la tranche d’imposition.
La déclaration est effectuée sur l’imprimé adéquat Form 1099-DIV.
Le législateur a, en 2010, porté une attention particulière à ces fonds en limitant la participation
des banques à leur capital ; ils devront également fournir davantage d’informations à la SEC sur
les actifs gérés et leur exposition au risque de contrepartie par exemple. Les critères utilisés pour
leur enregistrement seront révisés.
fonds définissent une performance minimale annuelle à réaliser avant tout versement de
commission (hurdle rate). D’autres imposent que la valeur du fonds ait retrouvé sa valeur la
plus élevée dans le passé (high-water mark) avant de verser une commission.
Les fonds de pension CHAPITRE
Les fonds de pension (pension funds), tout comme les sociétés d’assurance-vie et
5
les fonds de placement, collectent l’épargne des petits investisseurs pour les réin-
vestir sur les marchés financiers. Destinés à l’origine (1759) aux veuves des minis-
tres du culte (church ministers), ils ont été introduits dans les entreprises par
American Express en 1875. On compte actuellement plus de 700 000 fonds de
pension qui canalisent 30 % de l’épargne des ménages américains durant leur vie
active. Exemptée d’impôt, elle constitue leur principale ressource lorsqu’ils partent
à la retraite.
Nous présenterons dans les lignes qui suivent les grandes caractéristiques des fonds de pension
ainsi que la réglementation à laquelle ils sont soumis
recevra 3 000 dollars par an. Il percevra donc 30 000 dollars s’il part immédiatement, 45 000 s’il
part dans 5 ans...
– la career average formula : le montant perçu par l’employé est fonction du salaire moyen reçu
durant la période travaillée et durant laquelle il a cotisé ainsi que d’un pourcentage défini dans
le contrat de travail.
Exemple : le même employé a perçu un salaire annuel moyen de 50 000 dollars durant les 10
années. L’entreprise utilise un pourcentage de 5 %. L’employé recevra à son départ : 50 000 x
10 x 5 % = 25 000 dollars.
– la final pay formula : le montant versé au départ de l’employé est un pourcentage du salaire
moyen des n dernières années de service, n étant défini par le contrat de travail.
Exemple : le salaire moyen de l’employé a été de 60 000 dollars durant les 5 dernières années.
Le pourcentage appliqué est 3 %. L’employé recevra : 60 000 x 10 x 3 % = 18 000 dollars.
Quelle que soit la formule choisie, l’employeur devra constituer une provision destinée à assurer le
versement. On parle de fully funded pension plan si l’intégralité des sommes est provisionnée et
de underfunded pension plan dans le cas inverse, ce qui n’est pas illégal si l’employeur verse bien
la somme due lors du départ de l’employé.
b) Le defined contribution benefit fund
L’employeur verse tous les ans un certain montant au fonds. La somme due à l’employé à son
départ dépend du montant de ses versements et de ceux de l’employeur ainsi que des gains ou
pertes réalisées par le fonds auquel ont été confiées les cotisations. Il s’agit par conséquent d’une
formule risquée.
(pension fund insurance). La loi prévoit des amendes en cas de provisionnement insuffisant du
fonds. Le versement des bénéfices est obligatoire dès que l’employé a travaillé pendant au moins
10 ans dans la société.
Le fonds doit être géré par un mandataire (trustee) et la loi impose que la gestion du fonds soit
effectuée sans prise de risque excessive (the prudent-person rule) et que le transfert du fonds
d’un employeur à un autre soit effectif en cas de changement d’emploi.
Les fonds sont assurés auprès de la Pension Benefit Guarantee Corporation (PBGC). Le Congrès
fixe le montant maximum de la prime à verser ; elle varie selon la nature du fonds. Les
nombreuses faillites de ces dernières années ont conduit le Congrès à adopter le Pension Protec-
tion Act en 2006 : il oblige les fonds insuffisamment provisionnés à payer des amendes et à
informer les investisseurs et les employeurs de cette situation.
Les autres institutions CHAPITRE
financières
Nous présenterons dans ce chapitre les institutions d’épargne (savings institutions
6
or thrift institutions), les sociétés financières (finance institutions) et les sociétés
d’assurance-vie (life-insurance companies).
■ Définition
Les Savings Institutions sont des organismes spécialisés, créés au XIXe siècle, dans l’octroi de nantis-
sements à partir des dépôts à court terme des petits épargnants. À l’origine, ils se substituaient
aux banques commerciales pour permettre aux particuliers d’acquérir des biens immobiliers. On
en dénombre environ 1 200 et la valeur de leurs actifs est estimée à 2 000 milliards de dollars. Ce
sont surtout des biens acquis par les ménages (70 %) et des prêts garantis par une hypothèque
(mortgage-backed securities). Leurs ressources proviennent de leurs emprunts auprès des
12 Federal Home Loan Banks (FLHBs) créées en 1932 et organisées sur le modèle du Federal
Reserve System.
Les détenteurs de comptes (depositors) sont également propriétaires, l’actionnariat est donc
absent de ce type d’institutions qui fonctionnent sur le modèle des sociétés mutualistes (mutual
organizations).
58 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
Ces organisations sont de plus en plus confrontées à la concurrence des banques spécialisées dans
l’octroi de garanties (specialized mortgage bankers).
■ La réglementation
Il existe deux organismes régulateurs :
– l’Office of Thrift Supervision (OTS) autorise depuis 1989 la création des institutions et assure le
contrôle de celles qui ont un statut national. La loi de 2010 prévoit sa fusion avec l’Office du
contrôleur de la monnaie (OCC) ;
– la Federal Deposit Finance Corporation (FDIC) supervise leurs activités dans les mêmes conditions
que dans le cas des banques commerciales.
Les institutions qui ne sont pas agréées par l’État fédéral sont soumises à la réglementation de
leurs États respectifs.
■ La réglementation
La National Credit Union Administration (NCUA) fut créée en 1934 mais fut renommée en 1970. Il
s’agit d’une agence fédérale indépendante dirigée par un conseil d’administration composé de
trois membres nommés par le président des États-Unis et confirmés par le Sénat. Il autorise la
création et assure la surveillance des credit unions agréés au niveau fédéral. Il assure également
CHAPITRE 6 – Les autres institutions financières 59
l’épargne de ces derniers, ainsi que celle des credit unions agréés par les États, par l’intermédiaire
du fonds d’assurance, le National Credit Unions on Share Insurance Fund (NCUSIF), qui est subven-
tionné par le gouvernement fédéral. Les membres des unions de crédit sont alors assurés à
concurrence de 250 000 dollars, montant identique à celui garanti par la FDIC. Une révision du
montant doit avoir lieu en 2013.
Conséquence de la crise de 2008, le NCUA a repris ces dernières années les deux plus importants
unions de crédit qui se trouvaient en situation de faillite du fait de leurs investissements.
– les bons de caisse négociables (negociable certificates of deposits ou CDs) sont émis par les
institutions de dépôts (money-center depository institutions) et leur échéance est de 14 jours
maximum ;
– les acceptations de banques (bank acceptances) sont des promesses de remboursement faites
par des sociétés et garanties par des banques. Leur échéance est de six ans maximum ;
– les effets de commerce (commercial paper) sont des billets à ordre (promissory notes) émis par
des grandes entreprises. L’échéance est de 270 jours au maximum.
b) Le marché de capitaux
Le marché des capitaux regroupe les instruments à long terme, c’est-à-dire d’échéance supérieure
à un an. Ce sont :
– les obligations du Trésor (Treasury notes and bonds) émises par le gouvernement fédéral et
dont l’échéance varie entre 2 et 30 ans ;
– les obligations émises par les États et les collectivités locales (municipal bonds) ;
– les prêts garantis par des actifs immobiliers (mortgages) ;
– les obligations et les actions émises par des entreprises privées.
Les traders doivent payer une commission (fee) annuelle pour pouvoir intervenir sur les marchés ; il
faut, pour devenir member, acheter un siège dont le prix dépend de la rentabilité passée ou
attendue.
2 Le premier marché
Il est caractérisé par le rôle primordial des banques d’investissement et c’est sur lui que nous insis-
terons dans les pages suivantes.
Les introductions en bourse présentent une particularité par rapport à ce qui se fait dans l’Union
européenne : un préplacement auprès d’un certain nombre d’actionnaires est exigé. Il peut se
faire sous la forme d’un private offering.
■ Introduction
Sur ce marché, les investisseurs acquièrent directement les actifs auprès de l’émetteur par l’inter-
médiaire de sociétés de courtage (brokerage firms). Les sociétés privées ou publiques, les
banques et les autres institutions financières ainsi que les États, collectivités locales et organisa-
tions internationales peuvent émettre des titres.
Les ressources financières à long terme sont obtenues grâce à une émission (initial public offering
IPO) d’actions ou d’obligations sur un marché réglementé ou hors-cote. Ces dernières pourront
être ensuite échangées sur le marché secondaire. Les banques d’investissement sont les principaux
acteurs sur le premier marché. On estime qu’une dizaine de banques assurent environ 60 % des
transactions mais la loi de 2002 a favorisé le développement de banques de taille moyenne.
vendent, mais cela est assez rare, directement les titres émis à des investisseurs avec qui elles
sont en relation, en général des fonds de placement ou des fonds de pension ;
– de l’activité de conseil auprès des investisseurs (advisory function). La banque étudie les
modes de financement possibles et fait des propositions tenant compte des besoins de
l’émetteur.
La vente des titres est annoncée par un encart publicitaire dans des journaux ou revues spécialisés
(tombstone) dont la présentation répond à des normes strictes : le nom de la banque leader du
syndicat (leader bank) figure en haut et à gauche de l’encart. Les noms des autres banques sont
placés en fonction de leur importance dans le syndicat : major bracket, submajor bracket, regional
brackets... On estime que les coûts d’émission représentent environ 15 % du prix de vente.
■ Le placement direct
Cette méthode (direct placement) consiste en la vente directe d’un nombre limité de titres à un
nombre réduit d’investisseurs comme les sociétés d’assurance-vie ou les fonds de pension. Les
conditions de l’offre sont négociées avec l’investisseur et l’autorisation de la SEC n’est pas
nécessaire.
Les titres concernés sont pour 90 % des obligations émises le plus souvent par des sociétés mal
notées par les agences ou par des sociétés qui ne veulent pas divulguer leurs informations finan-
cières. Les sociétés étrangères qui ne veulent pas se soumettre aux exigences de la SEC peuvent
également utiliser cette méthode.
CHAPITRE 7 – L’organisation des marchés financiers américains 69
Le principal inconvénient du placement direct vient de ce que les titres acquis ne peuvent pas être
par la suite échangés sur un marché réglementé. Le risque est par conséquent plus élevé et les
investisseurs exigent des garanties plus strictes ains que des rémunérations plus élevées.
3 Le second marché
Dès que les titres émis ont été vendus par la banque d’investissement ou par le Federal Reserve
System, dans le cas des émissions de titres de l’État fédéral, ils sont cotés sur le second marché
qui sera soit un marché réglementé, soit un marché hors cote, soit une plate-forme électronique
(electronic communication network ETW).
ordres sont transmis de manière électronique et la durée d’exécution est de deux secondes. Le
nombre des courtiers diminue depuis plusieurs années et l’on s’attend à ce que ce marché
disparaisse ;
– d’un marché électronique (electronic trading) depuis l’acquisition d’ArcaEx, l’ex-Archipelago.
Pour l’heure, les titres échangeables électroniquement sont en concurrence avec ceux échangés
manuellement dans la corbeille. Les transactions électroniques sont amenées à prendre de plus
en plus d’importance et, à terme, remplacer la corbeille.
NYSE Direct+ fournit une exécution automatique des ordres dont la durée est en moyenne de
0,36 seconde.
1) Les accords avec d’autres bourses
À l’instar des sociétés des autres secteurs économiques, les bourses, qui sont des sociétés privées,
ont connu ces dernières années un mouvement de concentration dont l’objectif est de rationaliser
les opérations boursières (négociation, compensation, règlement). À cet effet, le NYSE a fusionné
avec Euronext, qui regroupait, depuis 2002, les places européennes d’Amsterdam, Bruxelles,
Lisbonne et Paris, en 2007. Le nouvel ensemble, NYSE-Euronext, est géré par onze administrateurs
pour chaque place. Il évite aux sociétés cotées chez Euronext de subir la réglementation des
États-Unis. La capitalisation boursière quotidienne moyenne de l’ensemble NYSE-Euronext est de
l’ordre de 100 milliards de dollars.
Le NYSE a également signé un accord avec la bourse de Tokyo en 2006 et pris une participation
de 20 % du capital de la bourse de Bombay.
2) L’organisation des échanges (trading on the NYSE)
Il existe actuellement deux catégories d’intermédiaires (members) autorisés à intervenir sur le
marché :
– les courtiers en bourse (floor brokers) sont des courtiers qui exécutent les ordres d’achat et de
vente sur la corbeille. On distingue parmi eux les house brokers qui agissent au nom des établis-
sements de crédit membres du NYSE. Ils interviennent pour le compte des clients de la société
ou au nom de la société ;
– les courtiers indépendants (independant brokers) interviennent, quant à eux, pour le compte
de sociétés membres ou non du NYSE ou pour seconder les house brokers. Ils percevaient une
commission de 2 dollars par transaction et on les surnomme parfois, pour cette raison, les
two-dollar brokers. Les ordres limités effectués sont inscrits dans un livre spécial (book).
Le nombre de brokers est limité à 1 366 depuis 1853. Il faut passer un examen pour devenir
broker.
CHAPITRE 7 – L’organisation des marchés financiers américains 71
On trouve, à côté des courtiers en bourse (floor brokers), les contrepartistes (specialists). Ce terme
désigne un nombre limité de sociétés auxquelles le NYSE confie les transactions sur des actions
spécifiques. Ces sociétés doivent être capables d’acheter ou de vendre à tout moment 100
actions de la société qui leur a été confiée et ce, au cours en bourse actuel. Elles interviennent
donc en tant que stabilisateurs des cours et contribuent à les maintenir à l’intérieur de certaines
limites. Elles disposent pour ce faire d’un système informatique, Superdot, fondé par le NYSE, et
d’une banque de données retraçant l’historique des ordres passés (electronic book).
3) Les obligations imposées par le NYSE
Ces obligations (listing requirements for the firms) concernent le respect des normes imposées par
le conseil des gouverneurs de la bourse (board of the governors of the NYSE) qui complètent à la
réglementation de la SEC. Ces normes imposent le respect de règles relatives au montant du
bénéfice, au montant de l’actif net, au capital, à la valeur de marché des actions des sociétés
anonymes, au nombre d’actions souscrites (publicly held shares), au nombre d’actionnaires possé-
dant au moins 100 actions, au volume mensuel de titres échangés...
Les autorités du marché peuvent également décider de supprimer de la cote (delist) toute société
qui ne remplirait plus certains critères : avoir moins de 600 000 actions détenues par des investis-
seurs institutionnels, avoir une valeur de marché totale du titre inférieure à 5 millions de dollars...
c) Le marché Nasdaq
Le marché Nasdaq fut fondé en 1937 par la Securities Dealers Association et demeura, jusqu’en
2006, un marché hors cote. La SEC l’homologua le 1er août 2006 en tant que marché réglementé
bien qu’il n’ait pas de localisation physique et que les transactions s’effectuent au moyen des télé-
communications. Il est le deuxième marché des États-Unis. Il possède en outre 30 % du capital de
la bourse de Londres (London Stock Exchange) et a acquis en 2007 la société de bourse nordique
OMX.
À l’instar du NYSE, le marché est devenu une société à but lucratif et, depuis 2006, n’est plus
membre de la National Association of Securities Dealers. Ses actions ordinaires sont cotées sur le
Nasdaq Stock Market.
Les échanges portent sur environ 6 000 actions réparties en :
– émissions nationales (national market issues) : ce sont des titres de grandes sociétés apparte-
nant aux secteurs de haute technologie comme Microsoft, Apple... Les critères à respecter pour
être admis à la cotation sont comparables à ceux imposés par le NYSE tout en étant plus
souples. Environ 3 300 entreprises sont cotées sur ce marché ;
72 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
– autres émissions (small cap issues) : il s’agit d’émissions faites par des sociétés de taille
moyenne et qui sont cotées pour la première fois.
Les conditions d’amission et de radiation sur le marché sont à peu près identiques à celles impo-
sées par le NYSE.
Il existe de nombreuses autres bourses locales. On peut citer parmi les plus importantes :
– le Boston Stock Exchange BSE, créé en 1834, sur lequel on traite environ 2 000 titres,
– le Philadelphia Stock Exchange PHSX, fondé en 1770, sur lequel on traite environ 2 200 actions
et des contrats optionnels,
– le National Stock Exchange NSX, anciennement le Cincinnati Stock Exchange, qui travaille
surtout pour des ECNs.
g) La compensation
La Depository Trust & Clearing Corporation (DTCC) est la chambre de compensation commune au
NYSE, au NASDAQ et à l’AMEX. Elle contrôle la Depository Trust Company (NTC) qui réalise les
règlements et les livraisons ainsi que la conservation des titres, qui ne sont, au demeurant, pas
dématérialisés.
Cette dernière activité s’effectue par l’intermédiaire de trois opérateurs possibles :
– les investisseurs qui opèrent pour leur compte (proprietary trading) ou pour celui d’un tiers
(brokerage). Ils peuvent payer en espèces ou en empruntant auprès de banques, ce qui implique
l’existence d’un dépôt de garantie (margin) de 50 % du montant de l’investissement en
général ;
– les conservateurs (custodians) qui gèrent les titres du public et assurent certains services tels que
les opérations sur titres, la tenue des comptes en devises, la rédaction d’états récapitulatifs ; ils
peuvent aussi effectuer des prêts de titres conservés, gérer la trésorerie de leurs clients et
exercer les droits des actionnaires ;
– les centrales où les titres sont déposés sans qu’il y ait dématérialisation.
La DTCC contrôle également la National Securities Clearing Corporation (NSCC) qui contribue à la
compensation des valeurs mobilières. Elle bénéficie d’un relatif monopole pour les marchés
d’actions, ce qui n’est pas le cas pour les marchés d’options.
cet égard les titres non cotés négociés dans leur intégralité et les titres cotés négociés par blocs
au moyen des ECNs et qui sont soumis à la réglementation de la SEC.
b) Les marchés
Ce sont :
– le over-the-counter bulletin board market (OTC. BB) : on y cote surtout des sociétés de
petite taille ou des sociétés possédant un nombre réduit d’actionnaires (start-ups...). Elles
doivent présenter des rapports financiers de façon régulière à la SEC (regulatory reports). Les
transactions s’effectuent par téléphone ;
– les journaux roses (pink sheets) : les entreprises cotées sur ce marché n’ont pas à fournir à la
SEC de rapports. Le nombre de titres échangés de façon irrégulière sur ce marché est de
l’ordre de 11 000 et les transactions portent, comme sur le OTC. BB, sur des actions, des obliga-
tions, des titres émis par l’État et par les collectivités locales.
Du côté de la demande, le marché est dominé par les investisseurs institutionnels qui réalisent
entre 80 et 85 % des acquisitions, sauf dans le cas des émissions des États et collectivités locales
pour lesquels les investisseurs individuels jouent un rôle important. Les acquisitions sont surtout
réalisées sur le premier marché, mais celles concernant les émissions de l’État fédéral donnent
plutôt lieu à des échanges sur le second marché. D’autre part, les investisseurs étrangers sont très
présents sur le marché des obligations : ils représentent entre 10 et 15 % des acquéreurs d’obliga-
tions émises par le gouvernement fédéral.
Depuis 1982, la SEC (rule 415) oblige les sociétés à remplir un document détaillé qui précise les
aspects financiers de leur stratégie avant de fournir l’autorisation d’émettre les obligations. L’auto-
risation est valable pendant deux années, ce qui permet d’émettre les titres par l’intermédiaire
d’une banque d’investissement lorsque le moment semble favorable. C’est la procédure de la self
registration. La moitié des émissions s’effectue par ce biais, le reste étant vendu directement aux
investisseurs (private placement).
La notation des obligations (rating) est effectuée par les agences ad hoc. Les plus importantes sont
Moody’s Investors Services et Standard and Poor’s, qui est une filiale de McGraw-Hill Inc.
Exemple
Soit une obligation dont la valeur nominale est $ 1 000. Le taux d’intérêt versé est de 3,5 %
et le taux d’inflation est de 3 % par an.
76 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
Exemple
Un résident de l’État de Californie ne paiera pas d’impôt sur les intérêts d’une obligation
émise par cet État. En revanche, il en paiera sur ceux d’une obligation émise par l’État du
Wyoming.
Il en résulte que, plus le taux d’imposition est élevé, plus l’investissement dans ces titres peut
être avantageux. Le taux de rendement, même s’il apparaît peu élevé, peut s’avérer être plus
intéressant que celui, après impôt, obtenu par un investissement dans une obligation émise
par une entreprise privée.
Il est possible de calculer le taux Y exigé, pour un titre soumis à l’impôt, pour obtenir le même
taux que celui versé par une obligation d’État i.
Y = i/1 – t
Si t est le taux d’imposition,
Si i = 3 % et si t = 40 %, alors :
Y = 0,03/1 – 0,40
Y=5%
CHAPITRE 7 – L’organisation des marchés financiers américains 77
Ces titres sont des titres non risqués. La plupart sont garantis par des sociétés d’assurance privées :
Municipal Bond Investor Investor Insurance (MBIA), American Bond Insurance Corporation
(AMBAC).
Il y a donc eu depuis un siècle création d’organismes de contrôle et mise en place d’une régle-
mentation qui se veut de plus en plus stricte et qui est, de fait, de plus en plus complexe comme
en témoigne la législation adoptée par le Congrès en juillet 2010. Nous développerons ces deux
aspects dans les pages qui suivent.
– les prêts en dernier ressort dont l’importance a repris après la récente crise de 2008 : rachat de
bons du Trésor américain en août 2010 ;
– l’émission de la monnaie ;
– la supervision du système bancaire : la réglementation T (T-Regulation) impose des minima de
couverture de crédits à la consommation ; la réglementation Z (Z-Regulation) oblige les
banques et les sociétés financières à publier le pourcentage annuel du taux prélevé sur les
emprunts ; la réglementation G (G-Regulation) concerne la couverture des opérateurs en bourse
en fonction du type d’opérations ;
– la fixation de marges sur les bourses. Elles servent à déterminer le montant dont disposent les
investisseurs pour acquérir des titres. Cette responsabilité incombe au Federal Reserve Board of
Governors.
– une procédure de suspension des cotations (circuit breakers) pendant une durée de
30 minutes dans le cas où la valeur de l’indice Dow Jones baisserait de 250 points durant une
journée. La suspension serait d’une heure dans le cas où la baisse serait de 400 points. La
limite a été portée en 1997 à une valeur unique, soit 500 points. Le Nasdaq, le CBT et la
plupart des marchés réglementés suspendent leurs cotations dès que le NYSE suspend les
siennes.
L’activité de la SEC n’a cessé de s’intensifier depuis la promulgation de la loi de 2002. La plainte
qu’elle déposa en 2008 contre la banque Goldman Sachs a certainement influencé le législateur
en 2010.
Les sociétés d’audit ayant plus de 100 clients doivent être homologuées par le PCAOB. Il veille, en
particulier, à ce qu’elles ne pratiquent plus, pour un même client, le rôle de contrôleur et de
conseiller.
clients. Depuis 1978, l’Intermarket Trading System (ITS) relie tous les marchés réglementés du pays
au moyen d’un système de communication électronique.
La loi Sarbanne-Oaxley de 2002 instaura un double contrôle interne et externe des sociétés cotées,
le second visant à vérifier que le premier est satisfaisant. Elle régit également la nature des publi-
cations de ces sociétés et exige que les comptes et les résultats soient certifiés par le directeur
général (Chief Executive Officier) et par le directeur financier (Chief Financial Officier).
La SEC a récemment modifié (2004) les règles relatives aux Self-Regulatory Organizations (SRO).
Leurs membres ne peuvent pas détenir chacun plus de 20 % de leur capital. Elles doivent aussi
publier chaque année des informations complémentaires.
La réglementation NMS fut modifiée en 2005 de façon à faire la différence entre l’exécution infor-
matisée des ordres (fast markets) et leur exécution manuelle (slow markets). En outre, depuis
2005, la cotation s’effectue en cents et non plus en seizièmes de dollars, ce qui permet de
réduire les écarts de cotation.
La loi Dodd-Frank de 2010 prétend éviter la survenance de crises telles que celle que les États-Unis
ont connue en 2008. Le texte de la loi qui comprend 2 300 pages énumère un grand nombre de
dispositions dont les plus importantes sont les suivantes :
– établissement de nouvelles règles de protection des consommateurs ; elle est dorénavant confiée
au Conseil de surveillance de la stabilité financière du Fed (Financial Stability Oversight Council) ;
– octroi de davantage de pouvoir aux organismes régulateurs en ce qui concerne, par exemple, le
sort des sociétés financières en difficulté. Le Fed régulera les grandes institutions financières ;
– limitation de certaines activités de trading trop risquées des banques. Ces dernières seront
soumises au contrôle de trois organismes : Fed, Office du contrôleur de la monnaie et Organisa-
tion fédérale de garantie des dépôts ;
– réglementation et organisation, autour de chambres de compensation, du marché des produits
dérivés ;
– définition de nouvelles normes de transparence pour les secteurs de l’énergie et de l’industrie :
les sociétés opérant dans ce premier secteur et immatriculées auprès de la SEC devront déclarer
les sommes versées aux gouvernements en échange de l’accès à leurs ressources en pétrole, gaz
et gisements miniers en général.
La loi, l’une des plus spectaculaires votées depuis 1933, ne règle cependant pas tous les
problèmes. Elle est critiquée pour sa complexité qui la rend vulnérable. Elle ne modifie pas la struc-
ture de la supervision des marchés financiers qui demeure très complexe, ce qui en limite l’effica-
cité : Fed, SEC pour les marchés de titres traditionnels et CFTC pour les marchés de produits
dérivés conservent leurs prérogatives.
Intervenir
sur les marchés CHAPITRE
financiers
des États-Unis 9
Même si l’on constate de nombreuses similitudes, les marchés financiers améri-
cains présentent certaines spécificités dans leur fonctionnement concret par
rapport à leurs homologues européens. Par conséquent, nous présenterons dans
les pages suivantes les facteurs que doivent prendre en compte les investisseurs
qui interviennent sur ces marchés. Nous analyserons dans un premier temps la
chaîne de traitement des opérations, puis le déroulement des opérations d’achat
et de vente avant de présenter les types d’ordres existant et leurs coûts. Nous
rappellerons ensuite comment les plus-values sont taxées et terminerons par une
réflexion sur les indices de marchés utilisés.
Exemple
Soit le tableau décrivant la situation de marché en séance ; un courtier veut exécuter un ordre
d’achat de 100 titres.
Achat Vente
Quantité Limite Limite Quantité
40 61,05 61,10 10
10 61,00 61,15 30
30 60,95 61,20 30
10 60,85 61,25 20
20 60,80 61,30 40
Pour un ordre à cours limité à $ 61, 15, on obtiendra 10 titres à 61,10 et 30 titres à 61, 15,
soit 40 titres ; l’ordre est partiellement exécuté.
Pour un ordre à la meilleure limite, on obtiendra 10 titres à $61,10. L’exécution est partielle
mais on a obtenu le meilleur cours possible.
L’ordre à tout prix permettra d’acquérir l’ensemble des titres souhaités mais à un coût plus
élevé :
(61,10 x 10 + 61,15 x 30 + 61,20 x 30 + 61,25 x 20 + 61,30 x 10)/100
Soit $ 61,20 par titre.
Exemple
Un investisseur vend des actions et obtient une plus-value d’un montant de 20 000 dollars.
1er cas :
L’achat fut effectué plus de 12 mois avant la vente. Le taux d’imposition est de 15 % et
l’impôt s’élèvera à :
$ 20 000 x 15 % = $ 3 000
2e cas :
L’achat avait été effectué l’année précédant la vente. Le vendeur versera au fisc, si son taux
d’imposition est de 30 % :
$ 20 000 x 30 % = $ 6 000.
En cas de moins-value, le montant maximum déductible de l’assiette de l’impôt sur le revenu
s’élèverait à 3 000 dollars.
90 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
Exemple
Un indice comprenant 3 actions de valeurs de marchés respectives $ 20, $ 40 et $ 90 aurait
pour valeur :
(20 + 40 + 90)/3 = $ 50
Un tel indice donne davantage d’importance aux titres dont la valeur de marché est élevée, ce
qui le rend très critiquable. Ainsi, dans notre exemple, si le titre dont la valeur de marché
égale à $ 90 voit sa valeur augmenter de 10 %, les autres demeurant constantes, l’indice
vaudra :
[(90 + 9) + 20 + 40]/3 = $ 53
Soit une augmentation de 6 %.
Si, au contraire, le titre dont la valeur de marché vaut $ 20 voit cette valeur augmenter de
10 %, l’indice vaudra :
[(20 + 2) + 40 + 90]/3 = $ 50,6
Soit une augmentation de seulement 1,2 %.
Une autre critique faite à cet indice par les auteurs américains (Saunders et Cornett, 2008 par
exemple) est qu’il n’est pas représentatif du marché : il ne comprend que 30 actions de
sociétés sur les 3 000 cotées sur le marché new-yorkais.
CHAPITRE 9 – Intervenir sur les marchés financiers des États-Unis 91
La société Dow Jones publie d’autres indices : un indice incluant 20 entreprises de transport et
un indice incluant 15 sociétés de service (utility) comptent parmi les plus connus.
Exemple
Soit un indice composé de trois actions A, B et C. L’indice inclut 500 actions A, 200 actions B
et 100 actions C. La valeur de marché (VM) de ces actions est respectivement de $ 10, 20 et
10.
On a :
1 000 reprend les 1 000 sociétés les plus importantes figurant dans le précédent et le Russell 2 000
les 2 000 sociétés à la plus faible capitalisation boursière figurant dans le premier.
Il n’existe pas d’indice relatif aux obligations ; l’évolution de leur valeur est étroitement liée à celle
du taux d’intérêt sans risque pour une échéance identique.
Certains fonds de placement publient des indices portant sur les performances qu’ils réalisent :
Lipper Analytical Services publie le Lipper Mutual and Investment Performance Averages. L’analyse
de ces performances est souvent indispensable à la bonne gestion des portefeuilles.
entreprises. Certains tableaux ou graphiques peuvent présenter des données remontant jusqu’à
30 ans ;
– Standard & Poor’s fournit des statistiques détaillées portant sur plus de 12 000 sociétés des
États-Unis, du Canada ou originaires d’autres pays : bilans, comptes de résultat, ratios, analyses
comparatives... On dénombre une douzaine de publications et de sites ;
– Dun & Bradstreet fournit une analyse d’environ 800 sociétés à partir de 14 ratios ;
– Value Line publie un rapport, Value Line Investment Survey, qui donne l’évolution des cours de
1 700 actions ordinaires et une évaluation de celles-ci au moyen d’analyses de régression ;
– Morningstar fournit un classement des fonds d’investissement et des trackers.
■ La notation
La notation (rating) est une composante fondamentale de l’information puisqu’elle permet aux
opérateurs d’apprécier la qualité des titres. Il existe aux États-Unis un certain nombre de sociétés
CHAPITRE 9 – Intervenir sur les marchés financiers des États-Unis 95
spécialisées dans la notation, mais trois (The Big Three) occupent, de fait, une position
d’oligopole :
– Moody’s Investor Services Inc propose une échelle de notes allant de Aaa, Aa, Baa... à D ;
– Standard & Poor Corporation propose un classement allant de AAA, AA, A, BBB... à D ;
– Fitch.
La crise du début du siècle a prouvé que le système n’était pas satisfaisant ; le Credit Rating
Agency Reform Act (CRARA) of 2006 avait pour objet d’accroître la concurrence entre les
agences en augmentant leur nombre. De nouvelles sociétés d’évaluation peuvent être agréées
comme auditeurs par la Securities and Exchange Commission sur simple notification.
Comme nous l’avions remarqué dans la première partie à propos du système bancaire, il existe
une indéniable complexité des marchés financiers aux États-Unis : marchés réglementés nationaux
et locaux, marchés hors-cote, marchés d’options et de futures. En outre, il n’existe pas d’orga-
nisme unique de réglementation, ce qui peut entraîner des conflits de juridictions.
La législation a depuis plus d’un siècle évolué en conservant comme constante le besoin de fournir
une information quantitativement importante et de qualité élevée ; elle a en revanche souvent
négligé la complexité du système de contrôle, qui constitue en partie la cause des crises régulières
qui émaillent l’histoire économique de ce pays depuis presque deux siècles. Il ne semble pas que la
loi adoptée en 2010 ait modifié sur le fond cet état des choses.
PARTIE 3
Les instruments classiques cotés
sur les marchés des États-Unis
Les États-Unis sont, par excellence, l’exemple même du pays où le système finan-
10
cier est orienté vers le marché (financial market oriented system). Cela explique la
multitude d’instruments pouvant exister sur ce marché, en particulier la variété de
types d’obligations.
De façon générale, une obligation est un instrument financier émis par une entreprise, une
banque, un État ou une collectivité locale, ou par une organisation internationale par lequel
l’émetteur s’engage à rembourser l’investisseur dans des conditions fixées à l’avance. Aux
États-Unis, les obligations ont une échéance (maturity) variant entre 2 et 30 ans ; leur valeur nomi-
nale (par-value or face-value) est de 1 000 dollars ou un multiple de 1 000. La rémunération versée
(coupon-interest rate) représente le pourcentage de la valeur nominale versé chaque année, en
principe deux fois par an (semi-annual payments). Les prêteurs (bondholders) le reçoivent et sont,
à l’échéance, remboursés du montant total du prêt (principal).
Nous décrirons les aspects légaux liés aux émissions (1), et les différents types d’obligations exis-
tant sur les marchés (2). Nous montrerons ensuite comment on évalue le coût des obligations du
point de vue de l’émetteur (3) avant de nous intéresser au cas particulier des obligations converti-
bles (4).
■ Le contrat
Le contrat (bond indenture) est un document complexe pouvant comporter plus de 100 pages et
décrivant les conditions dans lesquelles l’obligation est émise. Il indique les droits et les obligations
(rights and duties) des émetteurs et des prêteurs :
– les dispositions communes (standard debt provisions) : ce sont des obligations générales à
caractère non financier telles que le respect des principes comptables édictés par la SEC (US
Generally Accepted Accounting Principles), la présentation de façon régulière des états finan-
ciers (audited financial statements), l’engagement de la part de l’émetteur de payer les impôts
et les dettes dus à leur échéance (to pay taxes and other liabilities when due) et d’entretenir
l’outil d’exploitation dans le cas d’une entreprise (to maintain all facilities in good working
order) ;
– les clauses restrictives (restrictives covenants) : ce sont des clauses contractuelles (contractual
clauses) qui imposent des contraintes diverses à l’émetteur de façon à ne pas augmenter le
risque financier qui lui est attaché. Elles sont valables durant toute la durée de vie de l’émission.
Elles prévoient le maintien d’un niveau minimum de liquidités (minimum level of liquidity),
l’interdiction de vendre des effets à recevoir pour obtenir des liquidités (to sell accounts recei-
vable to generate cash), l’interdiction de vendre certains actifs (fixed-asset restrictions) et d’aug-
menter l’endettement auprès des banques au-delà de certaines limites (to constrain subsequent
borrowing). Parmi les clauses restrictives, on trouve également l’obligation de limiter le recours
au crédit-bail (leasing) ;
– la constitution d’un fonds d’amortissement (sinking fund) : elle permet de rembourser, dans
l’hypothèse où ce serait nécessaire, le montant de l’émission à tout moment. L’emprunteur
effectue donc des versements semestriels ou annuels au fidéicommis qui les utilise pour racheter
les obligations sur le marché. Une disposition (call feature) figurant dans les contrats autorise
généralement l’émetteur à racheter les obligations avant l’échéance à un prix fixé d’avance.
Il existe de nombreuses variantes. Une possibilité consiste à indiquer à l’obligataire par avance
quelles obligations seront rachetées et à quel prix : le remboursement du principal (serial
payments) s’effectue sous forme de versements par termes (installments) et l’obligataire reçoit
les intérêts jusqu’à cette date. Le coût du remboursement final se trouve limité (balloon
payments).
Le contrat peut également être assorti d’une option de rachat (call provision) autorisant l’émet-
teur à rembourser sa dette avant l’échéance. Il doit alors verser une prime représentant entre 3
et 5 % de la valeur nominale du titre. Inversement, une option de revente (put provision)
permet au détenteur du titre de le revendre à l’émetteur. Le taux d’intérêt proposé est toujours
inférieur à celui d’une obligation normale ;
CHAPITRE 10 – Les obligations 101
– la présence du security interest : c’est une garantie (collateral) et elle figure toujours dans le
contrat de façon à atténuer les risques liés à l’émission.
Exemple
Une obligation de valeur nominale de $ 1 000 et offrant un taux d’intérêt de 3 % sera
rachetée au prix de :
1 000 + (1 000 x 3 %) = $ 1 030
– les bons de souscription d’actions (stock purchase warrants) : ils donnent au détenteur de
l’obligation le droit d’acquérir un certain nombre d’actions ordinaires à un prix fixé d’avance
pendant une durée déterminée. Il s’agit d’une manière d’attirer les investisseurs.
■ Le fidéicommi
C’est un individu, une entreprise ou, le plus souvent, un département spécialisé d’une banque
commerciale (commercial bank trust department). Il est le gardien (watchdog) des intérêts des
investisseurs et est rémunéré à cet effet. Il peut initier des poursuites judiciaires si les clauses
légales ne sont pas respectées.
102 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
stock purchase warrants) et les obligations indexées (indexed bonds) peuvent être rangées dans
cette catégorie. Les premières sont remboursées en priorité ;
– les obligations dont le remboursement est ou non prioritaire en cas de défaillance. Pour
ce qui est des obligations chirographaires (subordinated debentures), le remboursement inter-
vient après celui des créanciers de premier rang (senior creditors). Les obligations remboursées
en premier en cas de faillite sont appelées des senior debentures ;
– les obligations dont le paiement des intérêts est soumis à une clause particulière :
• les obligations à intérêt conditionnel (income bonds) : les intérêts sont versés si et seulement si
l’émetteur a fait des bénéfices. Elles sont fréquemment émises par des sociétés en pleine
réorganisation,
• les participating bonds sont des obligations qui reçoivent, en plus des intérêts, une part du
bénéfice si l’entreprise en fait un ;
– les obligations garanties :
• les obligations hypothécaires (mortgage bonds) sont garanties par des biens immobiliers qui
seront saisis et redistribués en cas de faillite,
• les obligations garanties par les titres d’autres sociétés (collateral trust bonds) sont garanties
par des actions ou par des obligations détenues par l’émetteur et dont la valeur est supérieure
de 25 à 35 % à celle de l’émission. Elles seront revendues en cas de faillite pour rembourser
les investisseurs,
• les titres garantis par nantissement de matériel (equipment trust certifcates) : ils servent au
financement de matériel roulant (rolling stock) comme les avions, les navires, les
locomotives... Les compagnies de chemin de fer furent les premières à utiliser ce type d’instru-
ment au XIXe siècle. Le fidéicommis achète l’actif grâce aux fonds obtenus par la vente de
certificats (trust certificates) et le loue à la société qui en devient propriétaire après avoir
versé le dernier loyer (scheduled base payment). C’est une forme de crédit-bail ;
– les obligations dont le paiement annuel comprend une part de remboursement (killer
bonds) ;
– les obligations émises par les organisations gouvernementales : les Treasury bonds,
d’échéance variant entre 2 et 30 ans, sont émises par l’État fédéral. Les Municipal bonds sont
émises par les gouvernements locaux : États, comtés (counties), villes et par les agences fédé-
rales. Leurs revenus sont exempts d’impôts (tax exempt securities).
Certaines entités parapubliques (Government sponsored entreprises) peuvent également émettre
des obligations : banques agricoles fédérales (Federal land banks), institutions de prêts immobi-
liers (Federal home loan banks), société fédérale des prêts sur hypothèques (Federal home loan
mortgage corporation). Enfin, les bons du Trésor (Treasury bills) à 3 mois, 6 mois et un an, ainsi
104 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
que les billets de trésorerie (Treasury notes) d’échéance comprise entre un et cinq ans, donnent
lieu à un marché tenu par les SVT (primary dealers).
Parmi les émissions spécifiques du Treasury Department, il convient de mentionner les obliga-
tions démembrées (separate trading of registered interest and principal securities-STRIPS) qui
sont des obligations dont le principal et les intérêts sont négociés séparément. Les Treasury
Inflation –Indexed Securities (TIPS) sont, elles, des obligations dont le capital et les intérêts sont
indexés sur l’indice des prix à la consommation (consumer index price CPI) qui est calculé tous
les jours.
Les emprunts dépouillés (split bonds) sont des titres représentatifs des coupons et du rembour-
sement final d’emprunts d’État. Émis par des banques comme Lehman brothers ou Merril Lynch,
ils n’ont pas pu être replacés pour leur intégralité ;
– les obligations Yankee (Yankee bonds) : ce sont des obligations émises et échangées aux
États-Unis par des États ou des entreprises étrangères et des organisations internationales. Leur
valeur faciale est exprimée en dollars et les intérêts sont versés dans cette même monnaie.
On rencontre également des obligations de ce type dans de nombreux pays : Japon, Pays-Bas...
équivalent, ont ranimé l’intérêt des investisseurs : le volume des émissions d’obligations à haut
rendement a augmenté de façon spectaculaire après avoir atteint des minimas en 2008 et en
2009. Certaines obligations à risque sont des obligations émises par des entreprises dont la
notation a été diminuée à la suite de la dernière crise ; on les dénomme parfois les « anges
déchus » ;
– les obligations à taux variable (floating-rate bonds) sont des obligations dont l’intérêt est
révisé périodiquement à l’intérieur de certaines limites fixées à l’avance (stated limits) et en fonc-
tion d’un taux de référence (benchmark rate) ;
Exemple
On pourra ainsi trouver une obligation au taux indexé (pegged) à 2 % au-dessus du taux des
obligations à 20 ans du Trésor avec un taux modifiable si le taux des obligations du Trésor
varie.
– les obligations à échéance reportable (extendible notes or bonds) : d’échéance courte (entre
un et cinq ans), elles sont prolongées dans des conditions similaires à la demande de
l’obligataire ;
Exemple
Une émission peut avoir une échéance de trois mois renouvelable pendant 15 ans. Les titres
seront reconduits tous les trois ans sur une période de 15 ans mais le taux d’intérêt sera
différent.
– les obligations rachetables (putable bonds) : les obligations peuvent être rachetées (redeemed)
à leur valeur nominale et à la demande de l’obligataire à des dates précises figurant dans le
contrat ou si la société est absorbée par une autre. Le taux est inférieur à celui des autres obli-
gations (non-putable bonds).
106 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
Exemple
Une obligation de $ 1 000, de durée égale à 20 ans, a été émise en 2000. Les frais d’émission
étaient de $ 40 et le taux d’intérêt de 9 %.
Quel est le coût de l’obligation pour l’émetteur ?
L’émetteur a reçu en 2000 (inflow) :
I = 1 000 – 40 = $ 960
Il verse de l’année 1 à l’année 20 un intérêt annuel constant égal à :
1 000 x 9 % = $ 90
Il rembourse $ 1 000 la vingtième année.
Par conséquent :
Soit :
On trouvera :
k = 9,47 %
108 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
Il s’agit ici de l’obligation émise par la société BellSouth. Le taux d’intérêt offert est de 8,25 % et
l’échéance est 2032.
La valeur figurant dans la colonne Current Yield est égale au rapport :
Current Interest Rate/ Latest Market Price
Si le cours de clôture est de $ 110, 875, le taux de rendement actuel (current yield) vaudra :
8,25 %/110,875 = 7,44 %
Le volume des échanges (colonne 4) est ici exprimé en milliers de dollars.
CHAPITRE 10 – Les obligations 109
■ Le taux de rendement
Comme nous l’avons dit, le revenu obtenu résulte de deux flux, les coupons annuels et le
remboursement final. Le calcul du taux de rendement actuariel brut avant impôt permet de
comparer les obligations entre elles.
Le taux de rendement actuariel brut est le taux de rendement avant impôt d’une obligation selon
le cours coté. Il rend égaux son prix d’achat et la valeur actualisée avec ce taux des flux financiers
Fi avant impôts reçus. On peut distinguer pour simplifier deux cas :
– l’obligation est à taux fixe, émise et remboursée au pair : le taux actuariel brut à l’émission est
égal au taux facial ;
– l’obligation est émise avec une prime d’émission ou de remboursement : le taux de rendement
actuariel brut r sera calculé au moyen de la formule déjà rencontrée :
P = F1 (1 + 2)-1 + F2 (1 + 2)-2 + ... + Fn (1 + 2)-n + R (1 + 2)-n
Où :
P = prix de l’obligation
R = valeur nominale de l’obligation
N = durée de vie de l’obligation
Exemple
Une émission dont la duration serait de 3 signifie que l’investisseur récupère la moitié de son
investissement au bout de trois ans.
– un prix de conversion (conversion value) égal au produit du ratio de conversion précédent par la
valeur de marché de l’action ordinaire qu’elle permettrait d’obtenir.
La parité (parity price) correspond au point A où la valeur de conversion est égale à la valeur de
l’obligation pure, c’est-à-dire sans possibilité de conversion.
La prime de conversion est égale à la différence entre la valeur de marché de l’obligation conver-
tible et la valeur de conversion. Elle justifie le risque que prend l’obligataire (titre non risqué) pour
devenir actionnaire (titre risqué).
Exemple
Une émission d’obligations convertibles est assortie d’un ratio de conversion de 2/3 ; cela
signifie que l’on pourra échanger 3 obligations contre 2 actions.
Si la valeur de marché de l’obligation est de $ 1 230, le prix de conversion sera :
(3 x 1 230)/2 = $ 1 485
Il faudra comparer cette valeur à la valeur de marché de l’action au moment de la conversion
pour prendre une décision de conversion.
1 Définition
Les actions privilégiées offrent à leurs détenteurs un certain nombre d’avantages par rapport aux
droits proposés par les actions ordinaires et le nombre d’actions privilégiées est, en principe, limité.
Elles ouvrent à leurs détenteurs le droit de bénéficier d’un dividende fixe exprimé en dollars ou en
pourcentage de la valeur nominale :
– a $ 5 preferred stock est une action privilégiée qui offre un dividende annuel de 5 dollars ;
– a 5 % preferred stock est une action qui offre un dividende annuel égal à 5 % de la valeur
nominale (par-value) de l’action.
On rappelle qu’aux États-Unis une action peut avoir une valeur nominale (par-value preferred
stock) ou ne pas en avoir (no-par value preferred stock).
114 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
■ L’imposition
L’imposition des dividendes (taxation) versés par les sociétés américaines ne porte que sur 30 %
de leur montant alors que les intérêts versés aux obligataires sont imposés pour leur totalité. En
revanche, ils ne sont pas déductibles de l’assiette de l’impôt pour l’émetteur alors que les intérêts
versés le sont.
■ Le droit de vote
Les actions privilégiées n’ont en principe pas le droit de vote (voting right). Il existe cependant des
exceptions :
– les actionnaires privilégiés peuvent bénéficier du droit de vote si l’entreprise n’a pas versé de
dividendes pendant plusieurs années ;
– certains marchés possèdent des règles spécifiques concernant la cotation de cette catégorie de
titres. Ainsi, le NYSE admet à la cote les actions pour lesquelles est prévu un droit de vote dans
la mesure où l’équivalent de six versements trimestriels n’a pas été effectué. Les actionnaires
peuvent alors élire un tiers des membres du conseil d’administration.
CHAPITRE 11 – Les actions privilégiées 115
■ L’échéance
Il n’existe normalement pas d’échéance (maturity date). Néanmoins, la majorité des actions privilé-
giées donne à leurs détenteurs la possibilité d’échanger une action privilégiée contre un certain
nombre d’actions ordinaires. On parle de convertible preferred stocks. Par ailleurs, le détenteur
d’actions privilégiées peut, en général, demander le remboursement de ses actions après un délai
minimum et à un cours fixé d’avance et toujours supérieur au prix d’émission : ce sont les callable
preferred stocks.
Les actions ordinaires (common stocks or shares) sont les véritables titres de
12
propriété des investisseurs dans une société de capitaux (corporation). Du fait
qu’ils ne possèdent aucune garantie quant aux dividendes susceptibles d’être
perçus, on les appelle parfois les residual owners. Leur seule certitude est d’être
responsable dans la limite de leurs apports en cas de faillite.
Nous rappellerons les caractéristiques générales des actions avant de présenter le cas des
American Depository Receipts (ADR) et des actions de fonds spécifiques ; nous décrirons ensuite
la procédure de versement des dividendes avant de montrer comment le coût des actions peut
être estimé. Enfin, nous décrirons comment la cote des actions peut être lue.
d’évaluer la société en cas de faillite : calcul de la valeur intrinsèque (intrinsic value) ou du coût
de remplacement (fair value) ou évaluation par comparaison avec des sociétés comparables
(benchmark value).
Enfin, il est possible d’échanger les actions de ces sociétés sur des marchés hors cote ;
– un grand nombre d’investisseurs privés et/ou institutionnels (publicly held corporations). Le
terme public est ici pris dans son sens le plus large, alors que, dans une connotation restrictive, il
ne s’appliquera qu’aux sociétés dont tout ou partie du capital est détenu par un État ou une
collectivité locale : c’est le cas des sociétés de transport urbain par exemple. Les actions sont
alors échangées sur les marchés réglementés.
b) La classification des sociétés selon le fisc américain
L’Internal Revenue Service (IRS) fait la distinction entre les sociétés S (S-Corporations) et les sociétés
C (C-Corporations). Les premières ne payent pas d’impôt sur les sociétés ; leurs actionnaires, en
revanche, doivent acquitter cet impôt. La société n’est donc qu’une entité chargée de transmettre
une charge d’impôt à ses actionnaires. Il s’agit d’un statut très avantageux et les conditions pour
en bénéficier sont assez restrictives : il s’applique aux seules sociétés américaines et leurs action-
naires doivent résider aux États-Unis. Le nombre d’actionnaires est de 35 au maximum et la
société ne peut émettre qu’une seule catégorie d’actions.
Dans les sociétés C, la société est taxée sur son bénéfice avant que ses actionnaires ne le soient en
fonction de la tranche imposable à laquelle ils sont soumis ; il y a double imposition. Toute société
est, à sa création, considérée comme étant une société C. Ce statut fiscal peut être modifié, si la
société remplit des conditions telles que celles mentionnées ci-dessus, en celui de société S dans
les trois mois de l’année fiscale en cours.
c) La distinction entre sociétés de jure et sociétés de facto
Elle est admise lors de la création de la société. Selon le Revised Model Business Corporation Act
(RMBCA), une société existe du point de vue juridique à partir du moment où les formalités admi-
nistratives ont été régulièrement effectuées. La société acquiert le statut de société de jure et les
tiers ne peuvent plus remettre en cause son existence.
Une société qui n’a pas encore effectué toutes les formalités peut obtenir le statut de société de
facto, ce qui lui permet de débuter ses activités plus rapidement. Le législateur admet que les
sociétés, dont les actionnaires de bonne foi (in good faith) ont mal acquitté les obligations admi-
nistratives, peuvent cependant fonctionner ; l’État peut remettre en cause l’existence de la société.
CHAPITRE 12 – Les actions ordinaires 119
d) Le concept du capital
Du point de vue comptable, on fera la distinction, dans le bilan (balance sheet) entre :
– le capital social (authorized capital) : c’est le montant maximum que la société peut émettre
sans modifier ses statuts (without amending its charter), chose relativement aisée à obtenir
mais qui est assez longue à réaliser puisqu’elle nécessite l’accord des 2/3 des actionnaires ;
– le capital émis (issued capital) : c’est la somme des actions acquises et des actions de
trésorerie ;
– le capital souscrit (outstanding capital) : ce sont les actions qui ont été effectivement achetées.
Lorsque la société rachète ses propres actions, ces actions sont enregistrées et appelées actions
de trésorerie (treasury stoks). Elles sont soustraites des précédentes et n’ont ni droit de vote, ni
doit aux dividendes. Le rachat s’effectue à une valeur fixée par les statuts de la société ou, à
défaut, par le directoire (redemption price). La différence entre le montant nominal et le
montant réellement obtenu lors de l’émission est la plus-value (paid-in capital in excess of par).
Exemple
Soit les informations suivantes figurant au passif du bilan d’une société de capitaux :
Stockholders’Equity
Common Stocks-$.80 Par Value :
Authorized 35, 000,000 Shares ; Issued 15, 000,000 : $ 12, 000,000
Paid-in Capital in Excess of Par : 63, 000,000
Retained Earnings : 20, 000,000
Total : $ 95, 000,000
Less : Cost of Treasury Stocks (500,000 Shares) : 2, 000,000
Stockholders’Equity : $ 93, 000,000
La société a réellement émis :
15 000 000 – 500 000 = 14 500 000 actions.
Elle peut encore en émettre :
35 000 000 – 14 500 000 = 20 500 000
120 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
■ La valeur nominale
Le Revised Model Business Corporation Act n’impose aucune valeur nominale minimum.
La valeur nominale (par-value) diffère donc selon les États. Elle peut être nulle (no-par value) et on
parle de no-par stocks ; la comptabilité enregistre, dans ce cas, le prix auquel l’action a été
vendue. Les taxes sont calculées à partir d’une valeur théorique de l’action.
La valeur nominale de l’action, quand elle existe, est peu élevée, souvent égale à un dollar. C’est
une valeur arbitraire destinée à figurer dans les statuts lorsque l’État dans lequel la société est
immatriculée l’exige. Si le montant du capital souscrit est inférieur au montant du capital théo-
rique correspondant, on parle de watered stocks. L’actionnaire devient responsable pour le
montant correspondant à la différence : c’est le cas d’un acquéreur qui échangerait des biens suré-
valués contre des actions sans valeur nominale.
Certains États exigent l’existence d’un niveau minimal du capital social (initial capital). Il doit
assurer la protection des tiers. En Floride, il est égal à la somme de la valeur nominale des actions
émises au pair et de l’estimation de la valeur des actions émises autrement.
En revanche, l’Internal Revenue Service impose la fixation d’une valeur nominale aux actions : elle
est comprise entre $ 10 et $ 100.
On constate par conséquent que le capital social ne constitue pas, comme dans d’autres pays, une
garantie pour les créanciers. La protection des investisseurs est assurée par d’autres moyens,
comme le Securities Act of 1933 ou le Securities Exchange Act of 1934 ou le Dodd-Frank Act of
2010.
■ Le droit de préemption
Ce droit (preemptive right) permet à l’actionnaire de conserver un pourcentage identique de titres
(proportionate ownership) en cas d’émission de nouvelles actions.
Le droit de souscription (rights offering) permet à l’actionnaire d’acquérir des titres, en proportion
de ceux qu’il détient, à un prix inférieur au prix d’émission. Les sociétés qui ne sont pas l’objet
d’échanges fréquents sur les marchés (not actively traded corporations) proposent souvent des
droits de souscription aux actionnaires.
■ Le droit de vote
Tout détenteur d’actions ordinaires peut exercer son droit de vote (voting right) lors de l’assemblée
générale (annual stockholders’meeting). Cependant, à partir des années 1990, certaines sociétés
CHAPITRE 12 – Les actions ordinaires 121
ont commencé à émettre deux catégories d’actions destinées à lutter contre les offres publiques
d’achat hostiles (hostile takeovers) :
– les actions sans droit de vote (nonvoting common stocks) : elles permettent d’accroître le
capital sans modifier la structure de contrôle et, par conséquent, la gouvernance ;
– les actions à plusieurs droits de vote (supervoting shares) : elles donnent à leurs propriétaires
plusieurs droits de vote.
Les actions de classe A (class A common) n’ont, en général, pas de droit de vote ; en revanche,
elles reçoivent des dividendes plus élevés que celles de la classe B (class B common) qui, elles, ont
le droit de vote. Les actions de trésorerie n’ont pas le droit de voter ou de recevoir des dividendes.
Elles n’ont aucun droit sur les actifs de la société en cas de liquidation. Certains États interdisent
l’émission d’actions qui n’auraient pas de droit de vote, ce que le Revised Model Business Corpo-
ration Act ne prévoit pas.
Les actionnaires qui ne peuvent pas assister à l’assemblée générale peuvent se faire représenter au
moyen d’une procuration (proxy statement). La Securities and Exchange Commission est chargée
du contrôle de ces documents.
On rencontre généralement deux types de votations :
– celle à la majorité (majority voting system) : les actionnaires votent séparément pour chaque
siège au conseil d’administration ; les candidats qui obtiennent une majorité de voix sont élus.
Ce système est défavorable aux actionnaires minoritaires (minority interests) ;
– celle dite du vote cumulé (cumulative voting system) : chaque action possède un nombre de
votes égal au nombre de candidats à élire ; elle peut les donner à n’importe lequel d’entre eux,
ce qui rend leur rôle aux actionnaires minoritaires. De nombreux États imposent l’utilisation de
ce système aux sociétés immatriculées chez eux (Californie, Illinois...).
■ Les dividendes
Les dividendes (dividends) sont souvent versés à chaque trimestre et en argent (cash) ; ils peuvent
l’être sous la forme d’actions ou de produits fabriqués par la société ; ce dernier cas se rencontre
rarement. Ils sont versés une fois que les impôts ont été payés et que les créanciers ont été
remboursés.
La procédure de règlement est la suivante :
– la date de déclaration (declaration date) est la date à laquelle le conseil d’administration
décide du montant du dividende par action ;
– la date de fixation des actionnaires inscrits (holder-of-record date) est la date à laquelle on
recense de façon définitive les actionnaires dont les noms figurent dans les livres comptables ;
122 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
marchés non réglementés et la société pourra faire appel aux capitaux locaux puisque le règle-
ment 144A l’y autorise.
Si la société remplit les exigences de la SEC (level 2), les actions peuvent être cotées sur les
marchés nationaux réglementés. Enfin, si la société est déjà cotée sur un marché des États-Unis
(level3), elle sera autorisée à procéder à une offre publique d’ADR (public offering of the ADRs) ;
dans les deux derniers cas, la société doit remplir le formulaire 20-F (form 20-F) et présenter ses
états financiers en respectant les US GAAP. Les sociétés canadiennes et celles des pays dont les
normes comptables sont identiques, ou considérées comme telles, aux US GAAP sont dispensées
de cette obligation (Hong Kong, Israël...).
Dans la majorité des cas, la valeur de l’action est égale à sa valeur dans le pays d’origine ajustée
en fonction du taux de change.
Les ADR rendent l’investissement dans des actions étrangères plus aisé pour les épargnants étasu-
niens conformément au principe énoncé dans le livret International Finance in Practice : « Live
Here, Invest Abroad » (p. 266). Diverses études (Officer and Hoffmeister, 1987 ; Wahab and
Khandwala ; 1993) ont montré que l’ajout d’ADR dans un portefeuille de titres nationaux permet-
tait d’en réduire le risque de 25 % sans en modifier l’espérance mathématique de taux de
rendement.
Du point de vue de l’émetteur, en particulier s’il est originaire d’un pays émergent, les ADR offrent
un accès à une épargne potentiellement élevée ; les coûts de transactions sont, en outre, moins
élevés. En revanche, seules les grandes sociétés non étasuniennes ont accès à ce marché du fait
des procédures complexes de cotation.
à l’avance ; ils reçoivent l’agrément des gouvernements locaux et ne sont pas soumis aux
contraintes relatives aux investissements étrangers.
Il existe également des fonds de ce type spécialisés dans la gestion d’actions de sociétés originaires
de pays industrialisés.
Les entreprises peuvent aussi, plutôt que de verser des dividendes en espèces (cash dividends),
verser des dividendes sous la forme d’actions (stocks dividends) ou procéder au fractionnement
des actions (stock split) ; dans cette dernière hypothèse, il en résulte une augmentation propor-
tionnelle du nombre d’actions ordinaires. Les autorités du New York Stock Exchange considèrent
que la distribution de plus de 25 % du nombre d’actions en circulation constitue un fractionne-
ment. Elles la considèrent comme des versements de dividendes en actions dans le cas inverse.
Quelle que soit la solution choisie, l’entreprise conserve ses liquidités.
Une autre méthode destinée à éviter la distribution de dividendes consiste, pour une société, à
racheter ses propres actions (stock repurchase). Les actions peuvent ensuite être revendues ; cette
méthode est très utilisée car elle procure un avantage fiscal. En effet, les dividendes sont imposés
à un taux pouvant atteindre 39,6 % alors que les plus-values sur les ventes d’actions le sont à
20 % au maximum. En outre, le rachat s’accompagne de la hausse du cours de l’action.
Cette équation peut servir à calculer le coût des actions émises qui sera ensuite inclus dans le coût
du capital.
Il existe d’autres méthodes de calcul, certaines tenant compte de la non-constance de la crois-
sance des dividendes. Leur étude sort du cadre de cet ouvrage.
Les deux premières colonnes Hi et Lo indiquent les cours le plus élevé (Hi pour high) et le plus bas
(Lo pour low) durant les 52 dernières semaines (weeks).
CHAPITRE 12 – Les actions ordinaires 127
La colonne suivante indique le nom de l’action cotée, ici Consolidated Edison (ConEd). Le sigle ED
est son identification boursière (stock symbol).
La colonne Div informe sur le montant du dernier dividende par action versé. Il s’élevait à $2,50.
La colonne Yld % indique le taux de rendement du titre (dividend yield) qui est égal au rapport :
Stated Dividend/Closing Share Price
C’est-à-dire :
Dividende versé/Cours de clôture du titre
Soit ici :
2,10/29 = 7,2 %
P E est le price earning ratio, égal au rapport :
Closing Market Price/ The Firm’s Most recent Annual Earnings per Share
Il représente le montant que les investisseurs acceptent de payer par dollar de bénéfice de la
société ; plus il est élevé et plus les investisseurs ont confiance dans le titre. Il est ici égal à 10, ce
qui signifie que l’action était échangée à une valeur dix fois supérieure à celui du bénéfice par
action.
La colonne V100s indique que les actions sont cotées par groupes de 100. Il y a donc eu 692 600
actions échangées ce jour.
On trouve ensuite trois colonnes qui donnent le cours le plus élevé (Hi) et le cours le plus bas (Lo)
pendant la journée ainsi que le cours de clôture, soit, respectivement : $ 29, 50, $ 29, $ 29.
Enfin, la colonne Chg donne la variation nette du cours de l’action par rapport au cours de clôture
de la veille ; le cours de clôture de la veille aurait été dans notre exemple de :
$ 29 + 0, 50 = $ 29,50
On notera pour terminer que les actions ordinaires et privilégiées figurent dans le même tableau
sur deux lignes distinctes ; dans notre exemple, la seconde ligne est consacrée à l’action privilégiée
de Consolidated Edison (ConEdpf). L’abbréviation pf signifie preferred stock. On ne calcule
évidemment pas de price-earning ratio pour ces actions.
1 Rappel historique
L’émergence des marchés dérivés, qui sont en réalité très anciens mais qui se limitaient auparavant
à la représentation des biens réels, date essentiellement des années 1970.
La première catégorie de produits dérivés échangés fut les contrats de futures sur devises (foreign
currency futures contracts) introduits sur l’International Monetary Market (IMM), une filiale du
Chicago Mercantile Exchange (CME). Les dérivés de taux d’intérêt (interest rate derivative securi-
ties) commencèrent à s’échanger peu après, à la fin des années 1970, sur le Chicago Board of
Trade (CBT).
Dans les années 1990, la variété de produits dérivés s’accrut : options sur les risques de crédit,
swaps de crédits...
Actuellement, le marché le plus important est contrôlé par le Chicago Mercantile Exchange
Holding qui regroupe le Chicago Board of Trade, le Chicago Mercantile Exchange et le Chicago
Board Option Exchange. Les actions de cette holding sont elles-mêmes cotées sur le marché
Nasdaq. Nous les étudierons par la suite.
134 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
On estime qu’environ 970 banques américaines utilisent les produits dérivés. Cinq d’entre elles (JP
Morgan, Chase, Bank of America Corp, CitiGroup Inc, HSBC North America) assurent 95 % des
émissions dont la valeur notionnelle avoisine les 120 milliards de dollars. Les échanges électroni-
ques représentent 80 % des échanges.
Les options CHAPITRE
Une option (option) est un droit (right or ability), mais non une obligation,
14
d’acheter ou de vendre un actif dit sous-jacent (underlying security) à un prix
déterminé d’avance appelé prix d’exercice (exercise price or strike price) et à une
date également fixée à l’avance (expiration date). Cette définition très générale
s’applique à tout contrat correspondant à une décision qui est repoussée dans le
temps.
Pour ce qui est des options sur actions, on distingue les options d’achat (call) et de vente (put)
d’actions : la première donne le droit, si le sous-jacent est constitué d’actions ordinaires d’une
même société, d’acheter celles-ci à un vendeur (writer) ; inversement, la seconde donne à un
vendeur (writer or seller) le droit de vendre des actions ordinaires d’une même société à un ache-
teur. Un call ou un put s’applique à un paquet de 100 actions ; les contrats sont standards et
peuvent être échangés sur des marchés réglementés.
Il faut évidemment rappeler qu’il existe des options dont le sous-jacent est un autre actif que des
actions : taux d’intérêt, devise, matières premières, indice boursier. On fera, par ailleurs, la distinc-
tion entre les options européennes (european options), qui ne peuvent être exercées qu’à
l’échéance, et les options américaines (american options) qui peuvent être exercées durant toute
leur durée de vie.
Nous présenterons successivement les marchés d’options (option markets) et les différentes caté-
gories d’options, en particulier les options dites exotiques. Nous nous intéresserons ensuite aux
politiques à adopter face aux options avant d’analyser le modèle d’évaluation des options.
136 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
rôle identique à celui de la Securities and Exchange Commission pour les marchés d’actions, de
dérivés d’actions et d’obligations : approbation des nouveaux contrats, adoption de mesures disci-
plinaires en cas de nécessité, contrôle des règles de compensation et des règlements. À titre
d’exemple, elle a proposé en 2010 un nouveau projet de loi destiné à remettre à égalité les
acteurs du trading haute fréquence pour ce qui est de la localisation de leurs serveurs informati-
ques. Il fut question de fusionner les deux agences en 2009, mais la loi de 2010 écarta ce projet.
– les Commodity Pool Operators interviennent pour le compte d’un groupe de personnes qui se
réunissent pour effectuer certaines transactions. Les Commodity Trading Advisors ont un rôle
de conseil uniquement et sont rémunérés à cet effet ;
– enfin, les floor brokers exécutent concrètement les ordres.
Les échanges s’effectuaient encore souvent dans les « puits » (trading pits) des bourses où les floor
brokers se regroupaient de façon informelle en fonction de l’échéance des contrats et où ils énon-
çaient leurs ordres (open-outcry auction method). Actuellement, les transactions s’effectuent
plutôt de manière électronique. Seuls les courtiers agréés peuvent intervenir sur les marchés.
b) Le prix d’exercice
Il est indiqué dans le contrat. C’est un multiple de $ 5 pour les actions dont la valeur est supé-
rieure à $ 25 et un multiple de $ 2,50 dans le cas inverse.
■ La chambre de compensation
Cette chambre (the option clearing corporation) intervient en tant qu’émetteur sur les marchés
cités précédemment. Les investisseurs ouvrent auprès d’elle un compte et reçoivent en échange
les informations relatives au fonctionnement de ces marchés.
Les courtiers assurent les échanges et la définition des ordres est identique à celle des autres
marchés. Une fois effectués, les ordres sont déposés à la chambre de compensation qui en
assure l’exécution.
une matière première, une devise, un taux d’intérêt ou un indice boursier. Il ne donne pas lieu à
livraison dans les deux derniers cas.
Exemple
Soit une option sur la valeur de l’indice Nasdaq 100 fixée à 1 360 à la clôture de la séance de
mars. Le prix d’exercice du contrat est de $ 1360 et la prime versée de $ 25. Un investisseur a
acheté une option d’achat sur indice d’échéance mars à $ 25.
Si la valeur de l’indice est 1 420, la valeur de l’option est :
1 420 – 1 360 = 60
La valeur du contrat à l’échéance est plus élevée de 60 points que le prix d’exercice, soit :
100 x $ 60 = $ 6 000 car le multiplicateur vaut 100
Le prix d’achat était de :
$ 25 x 100 = $ 2 500
CHAPITRE 14 – Les options 141
Une variante de ces options est l’option sur trackers ou Exchange Traded funds (ETF) ; il s’agit d’un
produit financier dont la valeur est définie comme étant une fraction de l’indice boursier dupliqué.
■ La variation de la prime
Les facteurs influençant le montant de la prime sont :
– la durée : plus l’échéance est lointaine, plus la prime sera élevée ;
– le risque mesuré par le coefficient béta : les titres dont le coefficient béta est plus élevé ont
une prime plus élevée ;
– le dividende : plus le dividende est faible, plus la prime sera élevée.
N (X) est la fonction de répartition d’une variable x qui suit une loi normale centrée réduite.
À l’échéance, on a T = 0 et :
C = Max (0 ; S – X)
On obtiendrait de façon similaire la valeur d’une option de vente P.
P = Xe-rt + S – C
Et P = Max (0 ; X – C)
On peut conclure d’après le modèle que le prix d’une option dépend de cinq variables :
– (1) la valeur de marché du sous-jacent S ; C et s varient en sens inverse ;
– (2) le prix d’exercice X ; C et X varient en sens inverse ;
– (3) la durée de vie de l’option ; C et T varient dans le même sens ;
– (4) la volatilité des prix du sous-jacent mesurée par la variance ; C varie dans le même sens que
cette dernière ;
– (5) le taux d’intérêt sans risque r : C et r varient dans le même sens.
Les conclusions sont sensiblement différentes pour une option de vente :
– les variables sont en relation directe pour les relations (2) et (4) ;
– les variables évoluent en sens inverse dans le cas des relations (1) et (5) ;
– le sens de variation est indécis dans la relation (6).
■ L’analyse dynamique
Il est possible d’évaluer les options en utilisant la méthode mathématique de dérivation qui permet
de suivre leur évolution possible :
– le coefficient Delta représente la variation relative du prix de l’option par rapport au change-
ment du cours de l’actif sous-jacent. Il tend vers 0 quand l’option est en dessus du pair ; la
valeur est proche de 0,5 pour les options d’achat (- 0,5 pour les options de vente) pour les
options au pair ;
– le coefficient Gamma indique l’évolution du taux de changement du Beta en fonction du chan-
gement du cours du sous-jacent ; il augmente au fur et à mesure que l’on se rapproche de
l’échéance ;
– le coefficient Omega montre comment le prix du sous-jacent évolue en fonction du temps ; on
le calcule plutôt pour les options à long terme ;
– le coefficient Thêta indique comment le cours de l’option varie durant une période donnée.
Comme la durée de détention d’une option diminue, le Thêta varie toujours dans le même sens.
CHAPITRE 14 – Les options 145
Il existe d’autres méthodes d’évaluation des options : Cox, Ross et Rubinstein mirent au point la
méthode binomiale en 1979 pour évaluer le coût des options dans un article intitulé Option
Pricing : A Simplified Model. En outre, le modèle de Black et Scholes a été généralisé au cas où
l’entreprise verse des dividendes et à d’autres catégories d’options (options sur indices et options
de change).
Les contrats CHAPITRE
sur matières premières
Les matières premières représentent une classe particulière d’actifs qui ne donnent
15
pas lieu au versement d’un revenu constant et dont la valeur augmente avec
l’inflation et dépend du volume de la production et de la consommation. Les
contrats sur matières premières (commodities futures) sont essentiellement des
contrats sur futures (futures contracts). Il s’agit d’un accord entre deux signataires
qui prévoit la livraison d’une certaine quantité d’un bien à une date future et à un
prix fixe donné ; c’est un contrat à terme qui se distingue d’un contrat au
comptant par lequel il y a livraison et paiement immédiats. Il se distingue égale-
ment d’un contrat forward qui est un contrat à terme échangé sur les marchés
de gré à gré.
Dans les contrats sur matières premières, le vendeur n’a pas obligation de se trouver en possession
de la marchandise lors de la signature et l’acheteur n’a pas nécessairement l’intention d’acquérir le
sous-jacent ; en réalité, il n’y a pas de livraison dans 99 % des contrats et ces derniers servent
surtout aux producteurs à se protéger (to hedge) contre les fluctuations des cours.
Les contrats sur matières premières ont retrouvé ces dernières années la place qu’ils avaient
perdue ; la volatilité actuelle des marchés financiers incite en effet de nombreux investisseurs à
diriger leurs flux d’épargne vers ces contrats souvent plus stables.
Nous présenterons les caractéristiques des marchés de futures de matières premières avant d’ana-
lyser les caractéristiques des contrats les plus employés et l’intérêt à investir dans ces contrats.
Exemple
On échangera ainsi un contrat sur le cuivre de 5 000 livres et d’une taille de 80 000 dollars à
échéance de 3 mois.
■ Les marchés
Les marchés les plus importants sont :
– l’American Commodities Exchange (ACE) ;
– le Chicago Board of Trade (CBT) qui, fondé en 1848, était à l’origine un marché de grains. Il
était un marché pour les produits agricoles en provenance des grandes plaines situées à
l’ouest. On y cote actuellement des Treasury bonds et des Treasury notes ainsi que des contrats
sur l’or et l’argent et le maïs. La plate-forme électronique Liffe Connect permet d’effectuer des
transactions 22 heures par jour ;
CHAPITRE 15 – Les contrats sur matières premières 149
– le Chicago Mercantile Exchange (CME) qui fut créé en 1919. On y trouve des futures et options
sur matières premières mais aussi sur devises, taux d’intérêt et indices boursiers. Il fonctionne
toute la journée grâce à la plateforme électronique CME Globex ;
– le Commodity Exchange (CMX) ;
– le Pacific Commodities Exchange (PCE) ;
– le Kansas City Board of Trade (KCT) qui fut créé en 1876 pour la négociation des céréales. Les
options sur le blé y sont traitées depuis 1984 ;
– le Minneapolis Grain Exchange (MPLS), le New York Coffee, Sugar and Cocoa Exchange (CSCE) ;
la liste n’est évidemment pas exhaustive.
Exemple
Pour un contrat sur le blé de 27 500 dollars et un dépôt de garantie de 3,6 %, le montant
exprimé en dollars serait de 1 000.
Le montant du dépôt est normalement inférieur à ceux que l’on rencontre sur les marchés des
actifs financiers. À la fin de chaque journée, la chambre de compensation détermine un cours de
compensation (settlement price) qui permet de calculer le gain ou la perte par rapport au jour
précédent. En cas de gain, l’investisseur verra son compte de marge crédité du gain. En cas de
perte, il sera débité à due concurrence au moyen d’un appel de marge (margin call). Cette tech-
nique de suivi journalier de la position des investisseurs est appelée marked to market.
150 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
Certains marchés admettent que le montant de la marge soit établi à un niveau inférieur à celui
de la marge initiale : on parle alors de dépôt minimal (maintenance margin). C’est le seuil en
dessous duquel le solde du compte de marge ne peut descendre. Ce dépôt minimal est en
général inférieure de 20 à 40 % à la marge initiale. En outre, tout investisseur doit ouvrir un
compte d’au moins 5 000 dollars pour être autorisé à intervenir sur les marchés.
Le risque lié à l’investissement n’est pas fonction de la volatilité des prix des matières premières
comme il pouvait l’être sur celle des actions ; il dépend ici de l’effet de levier entraîné par ces obli-
gations de dépôt de garantie.
Exemple
On trouvera sur le Chicago Board of Trade des écarts de prix (normal price ranges) autorisés
pour le maïs : 2 à 3 dollars pour un contrat de 5 000 boisseaux. La variation quotidienne maxi-
male sera de 10 centimes de dollar par contrat par rapport au cours de clôture de la veille.
Les contrats ont des échéances différentes, par exemple mars, mai, juillet et décembre au
Chicago Board of Trade. Les caractéristiques figurent dans les medias spécialisés dans lesquels
on peut trouver une présentation telle que celle-ci :
Exemple
Utilisation d’un future sur matières premières :
Nous partirons d’un exemple simple : supposons l’achat d’un contrat portant sur du maïs au
CBT.
Le contrat unitaire est de 5 000 boisseaux. L’échéance est décembre et le coût unitaire
d’achat a été de 5,50 dollars. La marge est de 1 000 dollars.
Admettons que le prix augmente de 20 cents, le contrat vaudra 5,70 cents. Il en résulte un
gain de :
5 000 x 0,20 = $ 1 000
Exprimé en pourcentage, le gain est de 100 %.
Si la transaction est effectuée sur un mois, le gain théorique annuel correspondant serait de :
100 % x 12 = 1 200 %
L’investisseur peut fermer le contrat. Il peut aussi le poursuivre afin d’accroître son gain. Il
peut également utiliser le montant obtenu pour assurer une marge de 1 000 dollars sur un
nouveau contrat.
Dans ce dernier cas, si la valeur du contrat augmente de 10 cents, il obtiendra un nouveau
gain de :
(5 000 + 5 000) x 0,10 = $ 1 000
Il faut évidemment soustraire de ce montant celui des commissions, en principe 100 dollars
minimum par transaction.
Les marchés de futures
sur instruments CHAPITRE
financiers
Ces marchés se sont développés depuis une vingtaine d’années en raison de la
16
volatilité élevée des taux de change et des taux d’intérêt. Ce phénomène a
conduit les trésoriers des entreprises et les investisseurs à couvrir leurs positions.
Leur fonctionnement est assez proche de celui des marchés de futures sur
matières premières que nous venons de décrire.
Un contrat de futures est un contrat entre un acheteur et un vendeur conclu à une certaine date
et destiné à échanger un actif standard (standardized asset) à une date définie à la signature. Les
contrats sont échangés sur des marchés réglementés, comme le New York Futures Exchange, ainsi
que cela a été vu pour les futures de matières premières. Le risque de défaillance est beaucoup
plus faible que dans le cas des forwards. En outre, la valeur du contrat varie tous les jours
(marked to market daily), ce qui n’est pas le cas des forwards.
Après avoir défini les futures, nous présenterons successivement les trois grandes catégories de
futures d’instruments financiers, à savoir les futures de devises, les futures de taux d’intérêt et les
futures d’indices.
Les contrats forward sont échangés sur les marchés de gré à gré et sont faits sur mesure
(tailor-made) en fonction des besoins des parties. Le sous-jacent est en général livré et le coût de
la transaction est le spread auquel s’ajoute le compensating balance requirement.
Les contrats de futures ont pour principal avantage d’avoir un coût qui dépend du marché où
existe une forte concurrence. Ils présentent cependant plusieurs risques :
– le risque de base B, mis en évidence par Walmsley (1988), où B est l’écart arithmétique entre le
cours du sous-jacent livrable et le cours du contrat ;
– le risque de corrélation entre l’évolution du cours du titre qu’il faut protéger et celui du
sous-jacent ;
– le risque de concordance entre la date d’échéance de l’opération que l’on veut protéger et celle
des futures.
■ Les marchés
Le New York Mercantile Exchange (NYMEX), basé à New York, est le plus important marché de
futures du monde. Les Chicago Board of Trade (CBT), Chicago Mercantile Exchange (CME), New
York Futures Exchange (NYFE) et Kansas City Board of Trade (KCBT) comptent parmi les marchés
les plus connus.
CHAPITRE 16 – Les marchés de futures sur instruments financiers 155
■ Les acteurs
Ce sont des hedgers et des spéculateurs. Les premiers cherchent à éviter les trop grandes varia-
tions de prix de façon à limiter les risques. Les seconds vont, au contraire, profiter des variations
des cours des contrats.
La liquidité des marchés est très élevée et les transactions se ferment au moyen d’une transaction
en sens inverse (reversing trade) et non pas au moyen de la livraison du sous-jacent.
Les échanges s’effectuent dans des salles en forme d’amphithéatre et sur les marches circulaires
qui mènent au parterre (circular steps leading down to the center of the pit). Les échanges s’effec-
tuent à la criée (open-outcry auction) : les courtiers se font face et annoncent leurs offres. Bien
entendu, le développement de l’informatique modifie ces habitudes et les échanges se font de
plus en plus en utilisant des réseaux d’ordinateurs.
On classe parfois les intervenants en différentes catégories :
– les professional traders sont les équivalents des specialists sur les marchés des actions. Ils agis-
sent pour leur propre compte ;
– les position traders prennent une position en fonction de leurs prévisions sur les cours des
sous-jacents ;
– les day traders prennent et liquident leurs positions dans la même journée. Les scalpers pren-
nent des positions et les liquident en trois minutes en moyenne de façon à obtenir un gain
maximum. La majorité des positions est liquidée avant l’échéance.
■ La chambre de compensation
Une fois que les parties se sont accordées sur un prix, elles confient le règlement de l’opération à
la chambre de compensation.
La chambre de compensation (clearing house) est une tierce partie à laquelle les contrats sont
effectivement achetés ou vendus. Elle vérifie que toutes les conditions nécessaires à la transaction
sont remplies et en garantit l’exécution. Ses membres sont des courtiers et toute transaction doit
s’effectuer par leur intermédiaire ; la chambre définit les montants de garantie.
Les autorités du marché fixent une limite quotidienne à la valeur du contrat coté (daily price limit).
La cotation est suspendue dès qu’elle est atteinte.
156 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
■ Généralités
Les futures de devises (currency futures) sont des contrats portant sur des échanges de devises. Ils
se traduisent par une livraison future d’une quantité standard de devises étrangères à une date,
lieu et prix prédéterminés. Les contrats concernent les devises suivantes : dollar, euro, dollar cana-
dien, dollar australien, livre sterling, yen, peso mexicain, rouble. Ce sont des contrats standards qui
peuvent être échangés sur le second marché. Leur taille est de 125 000 unités pour l’euro, 62 500
pour la livre sterling et 12 500 000 pour le yen. L’échéance des contrats est de 3, 6, ou 9 mois. La
standardisation rend plus aisée la tache des intermédiaires qui ne disposent pas du temps néces-
saire pour analyser les contrats. La négociation en devient plus facile. La liquidité du marché
et son efficience sont améliorées. Le montant du dépôt de garantie varie selon la devise utilisée.
alors le montant excédentaire en bons du Trésor américains, ce qui équivaut à modifier le contrat
quotidiennement.
■ La fermeture de la position
L’un des principaux avantages des contrats est la facilité avec laquelle le contrat peut être fermé.
Cela suppose une prise de position de sens inverse sur le même nombre de contrats et à la même
date. La chambre de compensation estime qu’un contrat de vente libère l’investisseur de son obli-
gation d’achat ; l’intermédiaire reçoit une commission et rend le montant du dépôt de garantie.
Un investisseur fermera sa position s’il estime que le cours futur de la devise évoluera de façon
contraire à ses intérêts. Comme le montant des commissions est relativement faible et que celui
des contrats est peu élevé, la fermeture s’effectue facilement. Cela explique la popularité de ces
instruments financiers. En revanche, le fait que le montant du dépôt de garantie soit peu élevé
peut encourager la spéculation : un dépôt de 100 000 dollars permet de contrôler des contrats
d’une valeur de un million de dollars.
sur le Chicago Board of Trade, les quatre autres sur le Chicago Mercantile Exchange et le dernier
sur le New York Board of Trade.
Les échéances sont le troisième jeudi des mois de mars, juin, septembre et décembre. Le montant
du dépôt de garantie dépend de la position de l’investisseur. Il n’y a évidemment pas de livraison
d’un sous-jacent à l’échéance comme ce peut être le cas pour un contrat de futures. Il s’agit donc
d’un marché avec règlement en espèces (cash-settlement market).
La différence entre la valeur du future sur l’indice et la valeur du sous-jacent (basis) indique le
montant de la prime qui sera versée au détenteur du future. Elle augmente habituellement en
fonction du temps ; elle est en principe positive sauf si la valeur de l’indice du future est inférieure
à celle de l’indice sous-jacent. Selon Zeckhauser et Niederhoffer (1983), la valeur du contrat sur
futures réagit immédiatement aux modifications des conditions du marché alors que l’indice
lui-même réagit plus lentement.
Exemple
La valeur du future sur indice Standard&Poor’s 500 était de 1 300 en mars et de 1 311 en
juin. Celle de l’indice correspondant était respectivement de 1 291 et de 1 298.
Basis = 1 300 – 1 291 = 9 en mars et = 1 311 – 1 298 = 13 en juin
Exemple
Une augmentation de 3 points du DJIA se traduit par un gain de :
$ 3 x 10 = $ 30
CHAPITRE 16 – Les marchés de futures sur instruments financiers 159
Le nombre d’instruments financiers dérivés n’a cessé de croître depuis une vingtaine d’années. Ils
sont échangés sur les marchés réglementés mais aussi sur les marchés de gré à gré. Il en va ainsi :
– des swaps qui sont des contrats d’échange entre deux contreparties et portant sur un actif
(asset swap) ou un élément du passif du bilan (liability swap) de façon provisoire. Les swaps
sont surtout cotés sur des marchés de gré à gré qui sont gérés par l’International Swap Dealer
Association. On y trouve :
• des swaps sur devises (currency swaps) : il s’agit d’un échange de dettes libellées dans des
devises différentes. Les parties, dénommées contreparties, spécifient les monnaies échangées
et leurs obligations respectives,
• les swaps cambistes : il s’agit d’une cession de devises contre une autre devise pour une
période déterminée. C’est un instrument de court terme,
• des swaps de taux d’intérêt (interest rate swaps) : il s’agit d’un échange des charges d’intérêt
associées à des emprunts de même taille et libellées dans une devise identique. Les échéances
sont identiques mais l’un des emprunts est à taux fixe tandis que l’autre est à taux variable.
L’objectif du swap consiste à modifier les conditions d’emprunt en fonction des anticipations
sur la valeur future du taux d’intérêt ou à profiter de l’écart de notation existant, pour une
même organisation, entre son évaluation en taux fixe et en taux variable. Il existe de
nombreuses combinaisons de swaps de taux d’intérêt,
• des swaps sur produits (commodities swaps),
• des swaps sur actions (equity swaps) ;
– des dérivés de crédit qui sont des swaps de nature particulière, puisque le produit échangé
n’est plus un produit financier classique mais un produit accompagné d’un risque de défaut
total ou partiel ; les swaps sur défaut de paiement (credit default swaps ou CDS) permettent de
transférer le risque de crédit d’une entité sous-jacente au contrat entre deux parties sans que
l’actif de référence soit abandonné ; c’est l’exemple le plus connu.
Il existe d’autres swaps de crédit comme les credit linked notes (CLN), par lesquels l’acheteur de
protection (ou le vendeur) achète (ou vend) une obligation à un vendeur de protection (respecti-
vement acheteur) à moyen terme et sera remboursé à l’échéance du montant diminué d’une
prime de risque. Dans le cas des equities default swaps (EDS), le sous-jacent est le cours d’une
160 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
action ou d’un panier d’actions. Quant aux constant maturity default swaps (CMDS), ce sont des
produits hybrides issus des marchés de dérivés de titres hypothécaires, les mortgage backed
securities ; ils fonctionnent comme des swaps de taux d’intérêt avec des ajustements réguliers
fonction de l’évolution d’un taux de référence. Le régulateur des marchés de produits dérivés
(CFTC) assimile ces produits à des contrats de gré à gré.
Enfin, les swaps sur panier d’actifs (basket credit default swaps) protègent les investisseurs
contre le risque de crédit d’un portefeuille d’actifs et non plus d’un actif unique ;
– des dérivés de nouveaux produits financiers comme les dérivés climatologiques (weather
derivatives). Leur existence est due à la reconnaissance du rôle des variations climatiques sur
l’activité économique. Le Chicago Mercantile Exchange propose des contrats sur la température
mensuelle moyenne de zones géographiques. Deux indices de support sont définis :
• l’indice HDD (Heating Degree Day) : une valeur élevée de l’indice signifie que les températures
sont basses. Le contrat sur cet indice servira à gérer le risque économique provoqué par un
refroidissement climatique en hiver. Le contrat est coté entre octobre et avril,
• l’indice CDD (Cooling Degree Day) : une augmentation de la valeur de cet indice reflète une
augmentation des températures. Le contrat sur cet indice servira à gérer le risque lié à une
diminution des températures pendant les mois chauds.
Enfin, les marchés des droits à polluer commencent également à se développer dans certains
États, mais, pour le moment, en dehors de toute incitation fédérale.
La plupart de ces derniers instruments échappent encore au contrôle du régulateur fédéral, que ce
soit la SEC ou la CFTC. La politique actuelle des autorités tend à essayer de faire rentrer ces instru-
ments sous leur contrôle.
PARTIE 5
Les marchés et l’information
comptable et financière
1 Introduction
Un marché efficient est un marché imaginaire dans lequel le cours du titre est, en permanence, le
reflet exact et précis en milieu boursier de l’entreprise réelle dans son environnement véritable
(Goffin, 2008). Cela a pour conséquence que l’information nouvelle est immédiatement et
complètement incorporée dans le cours de l’action.
Ce rôle primordial de l’information, qui est pour une grande partie une information comptable, a
été étudié par de nombreux auteurs américains (Fama, Black, Jansen...) et a eu des conséquences
énormes sur le plan pratique. En effet, la croyance en l’efficience est devenue un acte de foi des
praticiens et des régulateurs bien que les études empiriques n’aient jamais véritablement conclu à
son existence réelle.
164 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
Il reste que le régulateur américain a privilégié ce facteur et a, depuis les années 1930, porté
l’essentiel de ses efforts sur l’obtention d’une information dont la quantité et la qualité devraient
permettre d’assurer l’efficience des marchés et, donc, la protection la meilleure possible des inves-
tisseurs, en particulier les petits dont beaucoup avaient été ruinés en 1929, ce qui avait provoqué
une grave crise sociale ; la loi Sarbanes-Oaxley et la loi Dodd-Frank, pour ne citer que les plus
récentes, insistent également sur ce thème.
La qualité de l’information est pour une grande part garantie par le cadre comptable qui régit
l’information qui sera soumise à l’analyse financière, discipline indispensable à l’investisseur dont
le régulateur américain veut en priorité défendre les intérêts. Il est par conséquent important de
présenter dans les lignes qui suivent en quoi consiste cette information comptable dont la forme
et le contenu ont beaucoup évolué depuis la Grande crise de 1929.
pour qu’une loi proposât des méthodes comptables destinées au calcul du montant de l’impôt.
Elle obligeait les entreprises à utiliser des méthodes scientifiques d’évaluation des actifs et des
amortissements. Elle donnait une base légale pour le règlement des litiges entre les contribua-
bles et le fisc (Internal Revenue Service). Le projet d’harmonisation des documents comptables
et fiscaux fut cependant abandonné ;
– la législation des États : les États commencèrent à légiférer l’activité économique au début du
XIXe siècle. Certains secteurs économiques furent particulièrement concernés : chemins de fer,
gaz, électricité... L’Etat fédéral légiféra beaucoup plus tard, à la fin de ce même XIXe siècle, en
instaurant des organismes dont l’objectif était de contrôler les activités de sociétés opérant
dans des secteurs jugés stratégiques ; ils s’intéressèrent rapidement aux problèmes comptables
et, en 1917, la Federal Trade Commission demanda à l’American Association of Public Accoun-
tants de lui présenter un memorandum portant sur l’opportunité d’obtenir la normalisation
comptable dans le pays ;
– l’élaboration d’une théorie de la propriété : la modification de la forme de la propriété
accompagna l’essor industriel de la seconde moitié du XIXe siècle. Elle entraîna un regain
d’intérêt pour la comptabilité et le problème de la séparation de la propriété et du contrôle de
la société.
La première organisation comptable connue est l’American Association of Public Accountants
(AAPA), fondée à New York en 1882. L’État de New York lui reconnut le statut d’utilité publique
dès 1887. Son école de formation des comptables, the Institute of Accountants fut reconnue en
1896. La plupart des États firent de même entre 1887 et 1904, ce qui eut pour conséquence
qu’il n’existe pas de diplôme national de comptable dans le pays ; les comptables sont diplômés
de leur seul État d’origine. Quoi qu’il en soit, les différentes associations de comptables, Societies
of Public Accountants, se fédérèrent en 1902 sous le nom de Federation of Societies of Public
Accountants.
l’American Accounting Association eut été créée en 1935. Les travaux de l’AICPA aboutirent à la
rédaction des Generally Admitted Accounting Principles (US GAAP) que nous présenterons un peu
plus loin.
L’élaboration CHAPITRE
de la comptabilité
L’élaboration du cadre conceptuel (conceptual framework) de la comptabilité est
18
essentiellement le fait d’organismes professionnels ; l’autorité de ce cadre résulte
des usages et d’un certain consensus de la part des utilisateurs.
Conséquence du fédéralisme, les entreprises américaines sont soumises à une double législation :
– celle des États dans lequel elles sont immatriculées : chaque État possède sa propre législa-
tion relative aux sociétés commerciales, laquelle peut inclure certaines contraintes relatives à la
comptabilité ;
– celle de l’Etat fédéral. Plusieurs organismes exercent une influence sur la vie de l’entreprise. La
SEC exerce un contrôle sur les sociétés faisant appel à l’épargne publique. L’administration des
impôts (Internal Revenue Service IRS), qui dépend de l’US Treasury Department, établit les
règles de détermination du montant de l’impôt fédéral qui est voté chaque année par le
Congrès. Le Federal Bureau of Investigation (FBI) et la Central Intelligence Agency (CIA) peuvent
interférer dans la vie de l’entreprise lorsqu’elle exerce une activité en rapport avec la sécurité
nationale ou en rapport avec le reste du monde.
Nous étudierons successivement l’American Institute of Certified Accountants (AICPA) et le Finan-
cial Accounting Standards Board (FASB). Ce dernier organisme propose des normes à la Securities
and Exchange Commission qui, si elle les accepte, deviennent d’application obligatoire pour les
sociétés faisant appel à l’épargne publique.
168 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
■ Le rôle de l’AICPA
On recense 54 associations de comptables aux États-Unis (State Societies of Public Accountants).
Leurs membres ont pour missions d’attester la véracité des informations fournies par les entre-
prises, conseiller leurs responsables en matière comptable et les aider dans leurs activités de
gestion, donner des conseils en matière de finance et participer à l’élaboration de normes compta-
bles internationales.
Les comptables, outre le rôle qu’on leur connaît dans la conception française, ont, aux États-Unis,
un rôle d’auditeur ; la confusion entre ces deux activités a été très critiquée lors des scandales de
2002. Le législateur américain a instauré à cette date un organisme, le Public Company Accoun-
ting Oversight Board (PCAOB), placé sous le contrôle de la SEC, et qui est chargé de réguler et
de superviser la profession comptable. Son existence ôte à l’AICPA les responsabilités qu’elle
possédait en matière d’organisation de la profession.
En tant qu’organisme professionnel, l’AICPA a exercé une forte influence sur le processus de
normalisation comptable ; il rédigea les Statements of Position qui sont des documents de réfé-
rence en matière comptable et s’appliquent en cas d’absence de normes publiées par le FASB.
CHAPITRE 18 – L’élaboration de la comptabilité 169
Il existe par ailleurs un ensemble de règlements publiés par l’APB et qui sont appliqués par les
entreprises :
– les opinions qui sont des normes de comptabilité ;
– les statements qui sont des recommandations destinées à mettre en place la comptabilité dans
l’entreprise. Les US GAAP, rédigés en 1968, assurent la cohérence et la pertinence de la
comptabilité.
■ La structure du FASB
L’AICPA, l’American Accounting Association(AAA), la National Association of Accountants (NAA),
le Financial Executive Institute (FEI), la Financial Analysts Federation (FAF) et la Securities Industry
Association (SIA) créèrent la Fondation de comptabilité financière (Financial Accounting Founda-
tion – FAF). Elle comprend seize membres et finance le FASB en sollicitant des dons ; elle en
désigne également les sept membres. Aidés par une centaine de personnes, ces derniers travaillent
sur des problèmes qu’ils ont choisis et élaborent des normes. Le travail du FASB est complété par
celui du Financial Accounting Standards Advisory Council qui émet des avis sur les normes élabo-
rées. En outre, un comité, le Emerging Issue Task Force, définit les modalités d’application des
normes.
Le processus d’élaboration des textes est, par conséquent, long et complexe. Il présente l’avantage
de faire participer le plus grand nombre d’acteurs et, de ce fait, d’en garantir l’application la plus
large possible, même si la SEC ne l’impose pas.
On rappelle ici qu’il existe un organisme au rôle comparable à celui du FASB dans le secteur
gouvernemental : il s’agit du Governmental Accounting Standards Board (GASB) : il publie des
normes de comptabilité applicables par les collectivités locales (États, comtés, villes). Elles sont
soumises à l’obligation de proposer une présentation normalisée des états financiers.
Les Generally Accepted
Accounting Principles CHAPITRE
(US GAAP)
Comme nous l’avons noté à plusieurs reprises, la culture des États-Unis est
19
souvent hostile aux tendances normalisatrices au niveau fédéral. Les États conser-
vent leur suprématie dans de nombreux domaines ; on retrouve cette spécificité
dans les domaines comptable et financier.
Compte tenu de cette contrainte dont le Congrès des Etats-Unis est le garant, l’État fédéral a
réussi à imposer un cadre conceptuel à la comptabilité des seules sociétés cotées sur les marchés
financiers réglementés. Ce cadre a été conçu, comme nous l’avons dit, par un organisme
comptable professionnel, le FASB. Les sociétés dont le capital est totalement ou partiellement
détenu par des collectivités locales et les sociétés non cotées en bourse l’appliquent souvent par
effet d’imitation et parce qu’il répond à une réelle logique comptable.
Nous décrirons dans un premier temps le contenu des US GAAP avant d’en analyser la portée et
d’en évaluer la mise en application.
framework) de la comptabilité, à savoir les objectifs de la présentation des états financiers et leur
contenu, les caractéristiques de l’information comptable et les postulats utilisés pour la confection
des états financiers.
a) Les hypothèses
Elles sont au nombre de quatre :
– l’hypothèse de l’unité monétaire (monetary unit asumption) : elle est le fondement de la
comparabilité évoquée plus haut. L’unité employée est le dollar américain et les entreprises
étrangères doivent convertir leurs états financiers dans cette devise ;
– l’hypothèse de l’entité (economic entity asumption) : elle concerne le sujet au nom duquel la
comptabilité est tenue, ce qui a pour conséquence la dissociation entre la comptabilité de
l’entreprise et de ses propriétaires ;
CHAPITRE 19 – Les Generally Accepted Accounting Principles (US GAAP) 175
b) Les principes
Il s’agit de règles qui précisent la manière d’enregistrer certains événements économiques :
– le principe de réalisation (revenue recognition principle) : les produits et les charges ne sont
enregistrés que s’ils sont réalisés. Une compagnie aérienne, par exemple, enregistrera ses
recettes « passagers » une fois ceux-ci embarqués et non pas au moment de la réservation du
vol. Elle comptabilisera ses dépenses de carburant une fois le vol effectué ;
– le principe de rattachement des charges aux produits de l’exercice (matching principle) : il
permet de déterminer le résultat de cet exercice. Ce principe constitue, avec le précédent, le
fondement de la performance annuelle. Il vise à empêcher que les revenus soient artificiellement
grossis pendant un exercice ;
– le principe de l’évaluation au coût d’acquisition (cost principle) : il est encore largement
utilisé même si la méthode de la fair value est admise ; l’impact de la crise de 2007 sur les
bilans de certaines sociétés a remis à l’honneur le cost principle. Les GAAP insistent sur la fiabi-
lité de l’information comptable, ce qui signifie que les valeurs inscrites au bilan et au compte de
résultat seront déterminées de manière objective (principle of objectivity) et que les tiers peuvent
contrôler la validité de la mesure ;
– le principe de la bonne information (full disclosure principle) : les investisseurs doivent
pouvoir faire confiance à l’information proposée ; le formalisme comptable est donc indispen-
sable tout comme la permanence de la méthode pour évaluer un poste identique du bilan ;
– le principe de prudence (conservation principle) : on choisira toujours, entre plusieurs hypo-
thèses, celle qui est la plus défavorable ; il en résulte qu’on n’enregistre que des événements
certains et que l’on minore les évaluations positives ;
– le principe de l’information significative (materiality principle) : le comptable doit établir une
hiérarchie entre les informations en fonction de leur importance ; pour la Securities and
Exchange Commission, le terme « importance » s’applique à l’information qu’un investisseur
réputé prudent a le droit de connaître (SEC, RegulationS-Y, Rule 1-02).
176 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
des sanctions. Les firmes d’audit non américaines sont soumises aux mêmes règles que leurs
homologues américaines dès qu’elles auditent des sociétés cotées aux États-Unis.
Il faut, pour clore ce chapitre, rappeler que la profession de comptable privé (private accountant)
est indépendante de celle de « comptable public » (public accountant). Le recrutement se fait de
manière différente et leur rôle se cantonne à l’élaboration des états financiers, à la détermination
des coûts de revient (cost accounting), à la quantification des objectifs (budgeting accounting), au
calcul de l’impôt (tax accounting) et à l’audit interne (internal audit).
L’analyse financière CHAPITRE
des sociétés cotées
L’analyse financière (financial analysis) des sociétés cotées en bourse est l’élément
20
de base de la prise de décision d’investir. Elle joue un rôle particulier aux
États-Unis où les états financiers sont essentiellement conçus pour, précisément,
aider les investisseurs à effectuer leurs choix. L’analyse se fera, par conséquent,
de manière rigoureuse. Elle pourra, bien entendu, être complétée par l’étude
d’autres informations non quantifiées notamment. Le rôle des agences de nota-
tion est, à cet égard, essentiel.
L’analyse financière aux États-Unis présente, telle qu’elle est enseignée par exemple, des particula-
rités par rapport à ce que nous sommes habitués à pratiquer en France ; très pragmatique, elle
consiste pour l’essentiel en une étude de ratios dans le temps et par référence à des ratios secto-
riels. Le concept de besoin en fonds de roulement n’apparaît pas et l’interprétation de celui de
fonds de roulement diffère de la nôtre. Une attention particulière est portée aux cash flows.
Nous présenterons tout d’abord les documents financiers que doivent fournir les entreprises
cotées en bourse, conformément à la réglementation imposée par la SEC avant de rappeler les
principes de base de l’analyse par les ratios.
■ Le bilan
Le bilan doit typiquement contenir les informations suivantes mises en évidence dans le tableau
ci-après. L’actif et le passif sont classés selon un ordre inverse à celui que nous utilisons en
France. L’actif circulant et les dettes à court terme sont à moins d’un an. Les dettes à long terme
incluent les emprunts auprès des banques et les emprunts obligataires, ainsi que les plans de
retraite des employés et d’autres postes comme certains impôts à payer.
Le capital social est égal à la différence entre le total de l’actif et l’ensemble des dettes. Par
convention, on considère qu’il représente la valeur de la société pour ses actionnaires bien que,
dans la réalité, elle soit différente de ce qui reviendrait à ces derniers en cas de liquidation.
Le fonds de roulement net (net working capital) est obtenu en calculant la différence entre l’actif
circulant et les dettes à court terme. Il met en évidence les liquidités disponibles pour la société.
Assets
Current Cash
Assets Marketable Securities
Accounts Receivable
Inventory
Non-current Land
Assets Plant
Equipment
Other Assets Investment
Goodwill
Le goodwill existe lorsque la société acquiert tout ou partie d’une autre société.
L’adoption des conventions comptables fait apparaître trois problèmes que l’on doit conserver à
l’esprit lorsque l’on procède à l’analyse financière :
– les valeurs figurant dans les comptes de dettes et d’actif courant ne sont pas les valeurs réelles
actuelles de ces postes du fait que l’on pratique encore fréquemment aux États-Unis l’évaluation
au coût historique ;
– les actifs incorporels ne sont, la plupart du temps, pas inclus dans le bilan : image de marque
par exemple ;
– certaines dettes sont sous-évaluées, voire non enregistrées : montant de dettes probables à
l’occasion de procès en cours par exemple.
■ Le compte de résultat
La présentation diffère de celle à laquelle nous sommes habitués en France. Le degré de détails
varie selon l’entreprise. Une présentation pourrait être la suivante :
Le cash flow restant une fois les investissements I réalisés est le free cash flow (FCF) ; il vaut donc :
FCF = OCF – I
C’est un indicateur important pour l’analyste financier.
Le document pourra être présenté sous la forme suivante :
Ronald Corporation Consolidated Statement of Cash Flows ($ 000) for the Year Ended on
December 31, 2010
2010 2009
CASH FLOW FROM OPERATING ACTIVITIES
Income from Continuing Operations $180 $120
Depreciation and Amortization 100 90
Decrease (Increase) in Working Capital 5 10
Other Adjustements (20) 6
Total Cash Flow from Operations $265 $226
CASH FLOW FROM INVESTMENT ACTIVITIES
Capital Expenditures ($120) ($85)
Acquisitions (60) (50)
Cash Used by Investing Activities ($180) ($135)
CASH FOW FROM FINANCING ACTIVITIES
Increase in Long-Term Debts $105 $55
Dividends Paid to Shareholders (25) (15)
Cash Used in Financing Activities $ 85 $40
Net Increase in Cash and Marketable Securities $270 $231
2010 2009
Sales revenue $3,000 $2,500
Less : cost of goods sold 2,100 1,700
Gross profit $900 $800
Less : operating expenses
Selling expenses 50 50
Administrative expenses 120 125
Depreciation 150 125
Total operating expenses $320 $250
Operating profit $580 $550
Less : interest expenses 50 60
Net profit before taxes $530 $490
Taxes 160 150
Earning available for common stockholders $370 $340
Earning per share $4.93 $4.53
Nous avons ici supposé que le capital est constitué de 75 000 actions, ce qui signifie que le
résultat par action (earning per share EPS) s’élève en 2010 à :
EPS = $ 370,000/75,000 = $ 4.93
On pourra, bien entendu, exprimer le ratio de rotation des stocks en jours ; on obtient ici :
360/7,24 = 49,7 jours
Soit, dans notre exemple, si l’on estime que les achats représentent 60 % du coût des marchan-
dises vendues figurant au compte de résultat (cost of goods sold) :
APP = ($ 380 000 x 360)/$ 2 100 000 = 108,6 jours
La comparaison des deux ratios permet d’évaluer la qualité de la gestion à court terme de
l’entreprise.
■ Le ratio d’endettement
Aux Etats-Unis, les analystes se basent essentiellement sur le calcul d’un ratio (debt ratio DR) ; c’est
un ratio calculé à partir des seules postes du bilan qui indique dans quelle proportion les actifs
sont financés par des ressources externes à l’entreprise :
DR = Total liabilities/Total assets
Dans notre exemple :
DR = $ 1, 335,000/$ 3, 610,000 = 0,37
Plus ce ratio est élevé, plus l’effet de levier financier (financial leverage) est important.
Le ratio de charges financières (time interest earned ratio ou interest coverage ratio ICR) montre la
capacité de l’entreprise à rembourser sa charge d’intérêt. Il est calculé au moyen de la formule :
IC = Earnings before interest and taxes/Interest
On estime, aux États-Unis, que ce ratio est normalement compris entre 3 et 5. Une valeur trop
faible signifie que le risque pour les propriétaires et les prêteurs est très élevé. En effet, l’entreprise
serait dans l’incapacité de rembourser le montant des intérêts annuels, ce qui conduirait imman-
quablement au dépôt de bilan.
190 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
apportés par les actionnaires ; il est par conséquent préférable que la valeur de ce ratio soit
élevée mais il faudra la comparer avec les normes sectorielles pour avoir une juste évaluation
de l’entreprise étudiée ;
– l’analyse Dupont de Nemours : c’est une méthode très employée aux États-unis qui permet de
faire une synthèse des différentes mesures de la rentabilité en combinant le ratio de rentabilité
des capitaux investis (ROA) et le ratio de rentabilité des capitaux propres (ROE). On a en effet :
ROA = Net profit margin x Total asset turnover
Ce qui peut aussi s’écrire :
ROA = (Net profit after taxes/Sales) x (Sales/Total assets) = Net profit after taxes/Total assets
On peut, en outre, écrire :
ROE = ROA x FLM
En désignant par FLM le multiplicateur financier (financial leverage multiplier) :
ROE = (Net profit after taxes/Total assets) x (Total assets/Stockholders’equity) = Net profit after
taxes/Stockholders’equity
On peut de la sorte mettre en évidence l’influence de la marge nette et de l’utilisation adéquate
des capitaux propres sur la rentabilité de ces derniers.
L’analyse financière permet aux actionnaires et aux investisseurs potentiels d’évaluer la rentabilité
de l’entreprise et, par conséquent, la manière dont elle est gérée. Elle inclut les comparaisons
avec d’autres entreprises appartenant au même secteur d’activité. Elle doit inclure le calcul de
plusieurs ratios et être menée sur un horizon temporel compris entre 3 et 5 ans.
L’analyse financière complète et surtout permet d’interpréter les informations brutes fournies par
la comptabilité. Méthode essentiellement quantitative, elle peut être utilement complétée par une
étude plus qualitative de l’entreprise étudiée, étude en principe incluse dans les analyses effec-
tuées par les agences de notation.
Conclusion CHAPITRE
21
La globalisation financière a eu, entre autres, pour conséquence d’aligner les performances des
marchés dans le monde, en particulier dans l’Union européenne, sur celles du New York Stock
Exchange. On estime que 80 % des écarts enregistrés sur les marchés de ces pays s’expliquent
par ceux enregistrés sur ce dernier marché.
Il apparaît, par conséquent, que le NYSE peut être considéré comme efficient. Les États-Unis sont
d’ailleurs placés au premier rang des pays en fonction du développement financier intérieur (BCE,
2009). Leurs marchés financiers satisfont à la plupart des critères :
– qualité sur le plan administratif ;
– efficacité, impartialité et respect du système juridique ; protection des investisseurs et, surtout,
des actionnaires minoritaires ;
– degré de disponibilité de l’information ;
– efficacité dans l’exécution des contrats et le règlement des différends ;
– valeur élevée du ratio capitalisation boursière/ PIB ainsi que du ratio émissions d’obligations/ PIB
La liquidité du marché est élevée ;
– possibilité d’accès des résidents au marché et efficacité des banques élevées.
194 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
Malgré cela, les marchés américains sont restés très sensibles et porteurs d’instabilités susceptibles
de menacer l’économie mondiale dans son ensemble. Les crises économiques et financières jalon-
nent leur histoire. La « manie spéculative », mise en évidence par l’historien économiste Kindle-
berger en 1978 dans son livre Manias, Panics and Crashes, a tourné depuis la création des
marchés autour de différents actifs : chemins de fer au XIXe siècle, pétrole, Internet ou immobilier
au cours du XXe siècle. Cette « manie » est suivie par une « frayeur sans cause » qui se traduit par
la liquidation de certains actifs, laquelle est suivie par une propagation de la crise vers d’autres
marchés et d’autres pays. Minsky a montré que l’économie capitaliste était par essence instable
en raison du mécanisme de la finance « à la Ponzi » qui est une fuite en avant financière : les
agents s’endettent pour faire face à leurs engagements pris sur des dettes passées. Dans une
étude empirique, le National Bureau of Economic Research américain n’a pas recensé moins de
32 cycles économiques aux États-Unis entre 1854 et 2003 correspondant à des récessions suivies
par des reprises (cité par Jacquillat, Levy-Garboua ; 2009). La crise de 1857 résulte d’une « bulle »
sur l’or à la suite de la découverte de nouveaux gisements. Les crises de 1873, 1883, 1893, dont
les conséquences se prolongèrent jusqu’à la guerre contre l’Espagne (1898), et de 1907 résultent
de « bulles » sur les compagnies de chemins de fer. La crise de 1929 fut, selon Fisher, la consé-
quence d’un surendettement des entreprises. La bulle de la « nouvelle économie » et des valeurs
Internet a entraîné la récession qui toucha le pays entre 1998 et 2000. Quant à la crise de 2007,
elle résulte d’une bulle immobilière survenue à partir de 2005.
Il existe donc un paradoxe : les marchés financiers américains, sur le long terme, sont considérés
comme efficients tout en présentant un risque élevé sur le court terme. Plusieurs facteurs
peuvent justifier ce phénomène :
– tout d’abord, il y a multiplication du nombre des produits échangés avec la création perma-
nente, ou presque, de produits dérivés ainsi que nous l’avons vu. Or, ces produits sont le plus
souvent échangés sur les marchés de gré à gré, marchés peu régulés et ne disposant pas
d’infrastructures du type chambres de compensation ;
– en second lieu, il y a une multiplication du nombre des intervenants du fait de la présence des
nombreux fonds que nous avons décrits dans la première partie. L’existence des plateformes
d’échanges électroniques accentue le phénomène ;
– enfin, le développement des techniques de l’information et de la communication, qui accélèrent
les délais de transaction et réduisent les coûts de ces mêmes transactions, contribue à rendre
plus opaque le fonctionnement des marchés et à en accentuer la volatilité. Kindleberger estime
que des « bulles » se produiront tant qu’il y aura des chocs technologiques ; en effet, ils chan-
gent les règles du jeu et les anticipations de profit. Schumpeter considère que de telles
« bulles » sont souhaitables. Par ailleurs, les progrès sont tels que les marchés sont de plus en
CHAPITRE 21 – Conclusion 195
plus interdépendants à l’intérieur des États-Unis mais aussi au niveau mondial. Les fusions entre
les opérateurs des marchés dont le nombre a augmenté durant la première décennie de ce
siècle et qui ont touché tous les continents en fournissent la preuve.
La réflexion théorique sur la façon d’empêcher ces crises se développe autour de deux axes (de La
Bruslerie ; 1992). L’objectif étant d’assurer la transparence en matière de vérité des prix négociés
et un accès identique à l’investisseur à l’information, l’auteur propose deux solutions :
– la promotion de l’autorégulation des marchés. Le niveau de contrôle est défini par les autorités
du marché et non par l’État. En effet, les malversations sont un manquement à des règles de
déontologie personnelle ; elles sont des affaires d’éthique personnelle et non institutionnelle. Il
en résulte que les règles de déontologie doivent émaner de la profession en accord avec les
clients ;
– la réglementation par des autorités étatiques. Elle présente l’inconvénient d’être peu favorable à
l’innovation financière et s’accompagne d’effets pervers en raison du souci qu’ont certains
agents économiques de la contourner. Nonobstant ces défauts c’est dans cette direction que
l’action des responsables économiques et politiques américains s’est orientée. Ils ont ainsi déve-
loppé une réglementation qui, depuis 2002, vise à mieux contrôler l’activité de certains acteurs,
comme les banques, avec la loi Dodd-Frank, ou les agences de notation et les comptables, avec
la loi Sarbannes-Oaxley. Cette réglementation, bien qu’ayant un effet positif, ne peut résoudre
tous les problèmes, en particulier ceux liés à l’existence des marchés de gré à gré par définition
non soumis à la réglementation. C’est en effet vers ceux-ci que la réflexion se tourne doréna-
vant après que les mesures relatives aux marchés réglementés ont été adoptées. Malgré des
imperfections que nous avons relevées au fur et à mesure de la lecture de ce livre, elles
semblent avoir atteint leur but sur le court terme et semblent difficilement susceptibles d’amélio-
rations notables dans un bref délai. Quant à la réglementation de l’activité des plateformes élec-
troniques et de l’emploi des nouvelles technologies, la réflexion ne fait que débuter. Reste donc
la réglementation portant sur les produits dérivés échangés sur les marchés de gré à gré et qui
est encore absente. Certains auteurs (Hervo, 2010) proposent, forts de ce constat et de l’obser-
vation que les contrats de produits dérivés sont intrinsèquement source de risques non maîtrisés,
de les modifier ou de réguler le comportement des acteurs qui les utilisent. Cela suppose de
trouver un équilibre dans la formulation des exigences relatives à l’utilisation des infrastructures
pour les marchés de gré à gré de façon à promouvoir la transparence et la gestion des risques,
et cela sans nuire à la liquidité des marchés et au développement de l’innovation financière qui
sont indispensables ; les produits dérivés doivent, en effet, continuer de jouer leur rôle fonda-
mental qui est celui de fournir une couverture et une assurance contre les risques et, par consé-
quent, de contribuer à l’allocation optimale des ressources dans l’économie aussi bien améri-
caine que mondiale, la dépendance s’avérant inévitable sur un horizon lointain.
BIBLIOGRAPHIE
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2005.
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– KOTZ (H.-H.), SCHMIDT (R.-H.), Les capitales financières, Problèmes économiques, 30 janvier
2008.
198 L’ESSENTIEL DES MARCHÉS FINANCIERS AUX ÉTATS-UNIS
Imprimé en France
L’essentiel des les carrés
L’essentiel
Sciences
Le contenu du livre Le sommaire économiques
Les marchés financiers (financial • Les institutions financières Sciences
markets) sont le lieu où l’on échange les actifs aux États-Unis de gestion
financiers (financial assets). Ils recueillent –– le Système de réserve fédérale des
Concours
des
et répartissent l’épargne (savings) en
États-Unis
de la Fonction Jean-David Avenel
–– les banques commerciales
fonction des taux de rendement ajustés selon le –– les banques d’investissement publique
Marchés
risque. Ils jouent un rôle essentiel dans le déve- –– les fonds de placement
loppement économique, notamment aux États- –– les fonds de pension
–– les autres institutions financières
Unis.
• Les marchés financiers
La globalisation financière fait que les marchés aux États-Unis
financiers américains (le New York Stock Ex- –– l’organisation des marchés financiers
change en particulier) sont aujourd’hui respon- américains
sables de 80 % des écarts de cours enregistrés –– le contrôle des marchés financiers
financiers
–– comment intervenir sur les marchés
sur les bourses des pays de l’Union européenne. financiers des États-Unis
Il est donc indispensable d’expliquer • Les instruments classiques cotés
comment fonctionnent les marchés sur les marchés des États-Unis
financiers américains. C’est l’objet de ce –– les obligations
livre qui vous en fait une présentation synthé- –– les actions privilégiées
aux états-Unis
tique, rigoureuse et pratique. –– les actions ordinaires
• Les marchés de produits dérivés
Le public ––
––
introduction aux marchés dérivés
les options
–– étudiants qui doivent connaître la finance de marché –– les contrats sur matières premières
–– Dirigeants d’entreprises, responsables financiers, gestionnaires de –– les marchés de futures sur instruments
portefeuille, etc. financiers
–– Grand public intéressé par ce sujet • Les marchés et l’information
comptable et financière Institutions financières – Fonctionnement des marchés –
L’auteur –– le développement historique de la
comptabilité aux États-Unis Produits financiers traditionnels – Produits dérivés –
Jean-David Avenel, est professeur des universités
à l’Université de Paris Est Créteil (faculté adminis-
–– l’élaboration de la comptabilité
–– le Generally Accepted Accounting Information comptable et financière
tration et échanges internationaux) et membre du Principles (US GAAP)
laboratoire Largotec. Il enseigne également dans –– l’analyse financière des sociétés
J.-D. avenel
différents pays de l’Union européenne. cotées
Prix : 15 €
ISBN 978-2-297-01481-6