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EVALUATION DES

IMMOBILISATIONS
INCORPORELLES
Introduction
Qu’est-ce qu’une immobilisation incorporelle ?
Pour le PCG :
Art. 211-5 al. 1. « Une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire sans substance
physique ».
Pour pouvoir être comptabilisée séparément une immobilisation incorporelle doit être
identifiable.
Une immobilisation incorporelle est identifiable si elle est séparable des activités de l’entité,
c’est-à-dire susceptible d’être vendue, transférée, louée ou échangée de manière isolée ou avec
un contrat, un autre actif ou passif ou si elle résulte d’un droit légal ou contractuel même si ce
droit n’est pas transférable ou séparable de l’entité ou des autres droits et obligations.
Coût d’entrée des immobilisations
incorporelles
Les coûts d’entrée des immobilisations incorporelles se déterminent de manière semblable aux
coûts d’entrée des immobilisations corporelles.
Le coût d’acquisition d’une immobilisation incorporelle acquise séparément est constitué de
- son prix d’achat, y compris les droits de douane et taxes non récupérables, après déduction
des remises, rabais commerciaux et escomptes de règlement,
- et de tous les coûts directement attribuables à la préparation de cet actif en vue de
l’utilisation envisagée.
- Les droits de mutation, honoraires ou commissions et frais d’actes, liés à l’acquisition, peuvent
sur option, être rattachés au coût d’acquisition de l’immobilisation ou comptabilisés en charges.
Coût d’entrée des immobilisations
incorporelles
Le coût d’une immobilisation incorporelle générée en interne, comprend toutes les dépenses
pouvant lui être directement attribuées et qui sont nécessaires à la création, la production et la
préparation de l’actif afin qu’il soit en mesure de fonctionner selon l’utilisation prévue par la
direction.
Evaluation postérieure à la date d’entrée :
problèmes posés par les amortissements
et dépréciations
À toute date postérieure à la date d’entrée, comme pour une immobilisation corporelle, une
immobilisation incorporelle doit être évaluée en tenant compte de ses amortissements et
dépréciations.
Les définitions relatives aux immobilisations corporelles sont applicables aux immobilisations
incorporelles.
Il en est de même des règles générales d’amortissement, du calcul des amortissements et du
plan d’amortissement, d’éventuels amortissements dérogatoires, de la révision du plan
d’amortissement, des conditions de comptabilisation et des modalités d’évaluation des
dépréciations.
Les autres règles présentées sur les immobilisations corporelles, telles l’évaluation des
immobilisations acquises au moyen de subventions d’investissement ou de redevances
annuelles, ou les opérations de location financement, peuvent s’appliquer aux immobilisations
incorporelles.
Evaluation postérieure à la date d’entrée :
problèmes posés par les amortissements
et dépréciations
Immobilisations incorporelles à durée déterminée et à durée indéterminée
Les immobilisations incorporelles peuvent avoir une durée d’utilisation et être amortissables,
pour des raisons juridiques (brevets, licences), techniques (logiciels), commerciales (certaines
clientèles). D’autres ont une durée indéterminée (marques, droit au bail) et ne sont donc pas
amortissables.
La norme IAS 38 (§ 88) fournit des précisions sur la distinction entre durée déterminée et durée
indéterminée :
◦ Norme IAS 38. « Une entité doit apprécier si la durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle est
déterminée ou indéterminée et, si elle est déterminée, de combien est cette durée d’utilité, en temps, ou
en nombre d’unités d’oeuvre ou d’unités similaires. Une immobilisation incorporelle doit être considérée
par l’entité comme ayant une durée d’utilité indéterminée lorsque, sur la base d’une analyse de tous les
facteurs pertinents, il n’y a pas de limite prévisible à la période au cours de laquelle on s’attend à ce que
l’actif génère pour l’entité des entrées nettes de trésorerie. »
Comme pour les immobilisations corporelles, les immobilisations incorporelles dont la durée
d’utilisation est limitée font l’objet d’un amortissement. Le cas échéant, les immobilisations
incorporelles peuvent faire l’objet d’une dépréciation.
Evaluation postérieure à la date d’entrée :
problèmes posés par les amortissements
et dépréciations
Cas particuliers
Marques et procédés (compte 205)
Les marques et procédés, faisant l’objet d’une protection juridique illimitée, ne peuvent
s’amortir. Ainsi, dans le libellé du compte 2805 « Amortissements des concessions et droits
similaires, brevets, licences, logiciels, droits et valeurs et valeurs similaires », le PCG n’a pas
retenu les marques et les procédés.
Les marques et procédés peuvent cependant faire l’objet de dépréciations (compte 2905 «
Dépréciations des marques, procédés et droits similaires »).
Evaluation postérieure à la date d’entrée :
problèmes posés par les amortissements
et dépréciations
Cas particuliers
Droit au bail (compte 206)

Le droit au bail bénéficie d’une protection qui assure sa pérennité. Il ne peut donc pas faire
l’objet d’amortissement.
Cependant, des modifications dans l’environnement économique de l’entreprise peuvent
justifier une dépréciation (compte 2906 « Dépréciation du droit au bail »).
Evaluation postérieure à la date d’entrée :
problèmes posés par les amortissements
et dépréciations
Cas particuliers
Fonds commercial (compte 207)
Il ne faut pas confondre le fonds de commerce et le fonds commercial.
➢Le fonds de commerce est une notion juridique définie par la jurisprudence comme une «
universalité », un bien meuble incorporel composé d’éléments corporels et incorporels mais
juridiquement distinct de ces éléments. En pratique il s’agit de l’ensemble des actifs incorporels
(enseignes, clientèle, droit au bail, marques, licences…) et corporels (matériel, outillage,
mobilier…) qui sont mobilisés par une personne ou une entreprise dans le but de réaliser une
activité commerciale.
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problèmes posés par les amortissements
et dépréciations
Cas particuliers
Fonds commercial (compte 207)
Il ne faut pas confondre le fonds de commerce et le fonds commercial.
➢Le fonds commercial est une notion purement comptable. Pour le PCG (art. 212-3 § 2), « sont
comptabilisés dans le poste fonds commercial les éléments incorporels du fonds de commerce
acquis qui ne font pas l’objet d’une évaluation et d’une comptabilisation séparées au bilan et qui
concourent au maintien et au développement du potentiel d’activité d l’entité ».
Si le fonds commercial a une durée d’utilisation limitée (dans le cas par exemple d’une
exploitation de carrière ou d’une concession), il doit être amorti sur la durée d’utilisation. Dans
des cas exceptionnels, lorsque la durée d’utilisation des éléments du fonds de commerce inscrits
au poste « fonds commercial » ne peut être déterminée de façon fiable, ces éléments sont
amortis sur une période de 10 ans (art. R. 123-187 du Code de commerce).
Evaluation postérieure à la date d’entrée :
problèmes posés par les amortissements
et dépréciations
Cas particuliers
Fonds commercial (compte 207)
Compte tenu des règles fixées par les articles 214-15 à 214-17 du PCG relatives aux modalités
d’évaluation des dépréciations des immobilisations incorporelles et corporelles, il y a lieu
d’analyser, à chaque clôture de comptes, si la valeur actuelle du fonds commercial est devenue
inférieure à la valeur comptable correspondante.
Pour les fonds commerciaux dont la durée d’utilisation est non limitée, le test de dépréciation
doit être réalisé au moins une fois par exercice qu’il existe ou non un indice de perte de valeur.
Conformément à l’article R. 123-179 du Code de commerce les dépréciations afférentes au fonds
commercial ne sont jamais rapportées au résultat.
Il est à noter que, sur le plan fiscal, l’administration considère que la dépréciation du fonds
commercial ne peut être constatée que par voie de provision (CGI, ann. III art. 38 sexies).
Opérations de recherche &
développement
Les opérations de recherche et de développement sont fondamentales pour l’entreprise.
Si certaines dépenses de recherche et de développement peuvent être considérées comme de
charges imputables à l’exercice, d’autres sont de véritables investissements « activables ».
Opérations de recherche &
développement
Catégories de travaux de recherche et de développement
L’article 212-3 du PCG distingue deux phases dans les opérations de recherche et de
développement :
–– la phase recherche ;
–– la phase développement.
Opérations de recherche &
développement
Phase recherche
On distingue généralement deux catégories de travaux de recherche : la recherche fondamentale
et la recherche appliquée.
➢Les travaux de recherche fondamentale sont tous ceux qui concourent à l’analyse des
propriétés, des structures, des phénomènes physiques et naturels, en vue d’organiser en lois, au
moyen de schémas explicatifs et de théories interprétatives, les faits dégagés de cette analyse.
Ces travaux sont entrepris, soit par pure curiosité scientifique (recherche fondamentale pure)
soit pour apporter une contribution théorique à la résolution de problèmes techniques
(recherche fondamentale orientée).
➢La recherche appliquée est entreprise, soit pour discerner les applications possibles des
résultats d’une recherche fondamentale, soit pour trouver des solutions nouvelles permettant
d’atteindre un objectif déterminé choisi à l’avance. Elle implique la prise en compte des
connaissances existantes et leur extension dans le but de résoudre des problèmes particuliers.
Opérations de recherche &
développement
Phase développement
Le développement est l’ensemble des travaux systématiques, fondés sur des connaissances
obtenues par la recherche ou l’expérience pratique, effectués en vue de la production de
matériaux, dispositifs, produits, procédés, systèmes et services nouveaux ou encore de leur
amélioration substantielle.
Opérations de recherche &
développement
Comptabilisation des frais de recherche et de développement
En règle générale, l’entreprise enregistre dans ses charges de l’exercice duquel ils sont engagés
ses frais de recherche et de développement. Elle respecte ce faisant la règle de prudence
qu’impose le caractère aléatoire de l’activité de recherche et de développement.
Les frais entrant dans le coût de production des commandes passées par les tiers (opérations de
recherche et de développement avec contrepartie spécifique) sont normalement inscrits aux
comptes de charges ou de travaux en cours concernés.
Seuls, certains coûts de développement peuvent être comptabilisés à l’actif. Les dépenses
engagées pour la recherche (ou pour la phase de recherche d’un projet interne) doivent être
comptabilisées en charges lorsqu’elles sont encourues et ne peuvent être incorporées dans le
coût d’une immobilisation à une date ultérieure.
Opérations de recherche &
développement
Conditions de comptabilisation à l’actif et évaluation des coûts de développement
Opérations de recherche &
développement
Conditions de comptabilisation à l’actif et évaluation des coûts de développement
Les coûts de développement comptabilisés à l’actif comprennent toutes les dépenses pouvant
être directement attribuées et qui sont nécessaires à la création, la production et la préparation
de l’actif afin qu’il soit en mesure de fonctionner selon l’utilisation prévue par la direction.
Les coûts d’emprunt peuvent être rattachés aux coûts de développement s’ils concernent des
actifs qui exigent une longue période de préparation (dispositions prévues à l’article 213-9 du
PCG). La comptabilisation des coûts de développement à l’actif est considérée comme « méthode
préférentielle » par le Plan comptable général (article 212-3 al. 2). Elle s’effectue en débitant le
compte 203 « Frais de recherche et de développement » et en créditant le compte 721 «
Production immobilisée – Immobilisations incorporelles ».
Opérations de recherche &
développement
Critères de comptabilisation à l’actif des dépenses
de recherche et développement
Opérations de recherche &
développement
Les dépenses engagées pour la recherche (ou pour la phase de recherche d’un projet interne)
doivent être comptabilisées en charges lorsqu’elles sont encourues et ne peuvent plus être
incorporées dans le coût d’une immobilisation incorporelle à une date ultérieure.
Si une entité ne peut distinguer la phase de recherche de la phase de développement d’un
projet interne visant à créer une immobilisation incorporelle, elle traite les dépenses au titre de
ce projet comme si elles étaient encourues uniquement lors de la phase de recherche.
Opérations de recherche &
développement
Amortissement des frais de recherche et de développement
Selon l’article R. 123-187 du Code de commerce, les frais de développement, inscrits en
immobilisations incorporelles,
logiciels et sites internet
L’évaluation et l’immobilisation de logiciels et de sites internet font l’objet, dans le Plan
comptable général de dispositions particulières (articles 611-1 à 611-5, 612-1 à 612-4).
logiciels et sites internet
Évaluation des logiciels
L’évaluation et la comptabilisation des logiciels avaient fait l’objet d’un avis du Conseil national
de la comptabilité en avril 1987.
Les dispositions normatives de cet avis ont été reprises dans le Plan comptable général (articles
611-1 à 611-5).
Ces articles distinguent les logiciels acquis, les logiciels créés destinés à usage commercial et les
logiciels créés destinés à un usage interne
logiciels et sites internet
Logiciels acquis
Les logiciels acquis sont comptabilisés à leur coût d’acquisition dans le compte 205 «
Concessions et droits similaires, brevets, licences, marques, procédés, logiciels, droits et valeurs
similaires ».

La valeur des logiciels non dissociés ne peut qu’être incluse dans celle du matériel. Il est à noter
que l’amortissement fiscal du logiciel pouvait s’effectuer en douze mois (article 236 II du Code
général des impôts). Dans ce cas, la différence entre l’amortissement fiscal et l’amortissement «
comptable » est considérée comme un amortissement dérogatoire. Fin de ce régime au 1er
janvier 2017
logiciels et sites internet
Logiciels créés à usage commercial
Un logiciel destiné à un usage commercial tout logiciel créé en vue d’être vendu, loué ou
commercialisé sous d’autres formes. Ce type de logiciel se distingue des logiciels créés destinés
à usage interne. Il concerne en particulier les logiciels mères.
Les logiciels destinés à un usage commercial sont comptabilisés en immobilisations (compte 205
« Concessions et droits similaires, brevets, licences, marques, procédés, logiciels, droits et
valeurs similaires »), à leur coût de production, si les conditions suivantes sont simultanément
réunies :
➢le projet est considéré par l’entité comme ayant de sérieuses chances de réussite technique et
de rentabilité commerciale ;
➢l’entité manifeste sa volonté de produire le logiciel concerné et de s’en servir durablement pour
les besoins de la clientèle et identifie les ressources humaines et techniques qui seront mises en
œuvre.
logiciels et sites internet
Logiciels créés à usage commercial
logiciels et sites internet
Logiciels créés à usage interne
Les logiciels destinés à un usage interne sont enregistrés en immobilisations compte 205 «
Concessions et droits similaires, brevets, licences, marques, procédés, logiciels, droits et valeurs
similaires »), si les conditions suivantes sont simultanément remplies :
➢le projet est considéré comme ayant de sérieuses chances de réussite technique ;
➢l’entité manifeste sa volonté de produire le logiciel, indique la durée d’utilisation minimale
estimée compte tenu de l’évolution prévisible des connaissances techniques en matière de
conception et de production de logiciels et précise l’impact attendu sur le compte de résultat.
logiciels et sites internet
Logiciels créés à usage interne
L’entité doit mettre en œuvre des outils de gestion permettant :
➢d’individualiser chaque projet et d’en calculer distinctement le coût ;
➢de rattacher les charges engagées aux différentes phases techniques ;
➢d’évaluer à chaque étape les chances de réussite technique du projet.
Le coût de production des logiciels créés à usage interne comprend les mêmes éléments que le
coût de production des logiciels créés à usage commercial. Ils sont également amortis à compter
de leur date d’achèvement.
logiciels et sites internet
Évaluation des sites internet
Les coûts de création de sites Internet (ainsi que les sites intranet et extranet) doivent être
inscrits à l’actif si l’entreprise démontre qu’elle remplit simultanément les conditions suivantes :
logiciels et sites internet
Évaluation des sites internet
Les coûts engagés au cours de la phase de recherche préalable ne peuvent pas être
comptabilisés à l’actif et doivent être inscrits au compte de résultat lorsqu’ils sont engagés,
puisqu’il n’est pas possible à ce stade d’évaluer avec une fiabilité suffisante s’ils donneront lieu à
de futurs avantages économiques contrôlés par l’entreprise.

La comptabilisation des coûts de développement et de production des sites Internet à l’actif est
considérée comme la méthode préférentielle.
logiciels et sites internet
Comptabilisation des logiciels

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