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C'est un lieu où les belles choses se côtoient sans s'oppresser, avec une distinction qui laisse à
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chacune l'espace pour briller. Les fauteuils, de velours chaud et d'aérienne tubulure, sont bleus
comme un ciel inaltérable. À côté d'eux, les plantes encastrées dans de vastes urnes se croient sous \

les tropiques et se lancent dans des floraisons extravagantes. La lumière, il faut dire, émane de -¢›

partout, solaire même lorsqu'il pleut. Sur les petites tables basses où le verre se marie au vrai
marbre, des livres d'art luxueux et des revues culturelles sont abandonnés aux doigts errants et
remplacés impitoyablement aussitôt qu'un fantôme de flétrissure apparaît au coin de leurs pages.
ll y a peu de tableaux sur les murs, mais ceux qui y sont proclament leur authenticité, l"un signé
par Edvard l\/lunch, l'autre par Edmund Alleyn, le dernier par Riopelle dans sa période d'oies et de ›.
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C'est un 'ilot de bon goût et d'harmonie où la richesse ne se fait pas ostentatoire, comme si l'argent,
ici, n"avait pas d'importance. Et pourtant, l'argent, ici, repose au cœur de tout, maître à penser et . ¢

à suivre, destination ultime des pensées et des gestes, puisque nous sommes dans une banque.
Les gens qui travaillent ici se sont moulés sur l'esthétisme général, et ils vaquent sans bruit,
sorte de prolongation transparente du décor. Le directeur et son long cou d'aristocrate évoque irré-
sistiblement Modi 8liani, sauf lors u"il ouvre la bouche. Les caissières ne se vêtent ue dans les
dis P endieuses bouti Cl ues avoisinantes, uitte à sacrifier ainsi la Cl uasi-totalité de leur salaire. L'a 8ent
de sécurité a sans doute été engagé pour la perfection de ses moustaches, qu"il cire avec une nos-
talgie dalinienne. Comment le client ne se sentirait-il pas bien dans ces émanations de beauté où
même l"argent a acquis une odeur délicate ?... 1

De clients, aujourd'hui, il n'y en a que trois, car nous sommes à l'heure creuse de l'après-midi,
un peu avant la fermeture. Un seul guichet est ouvert, devant lequel le premier client murmure des
chiffres cabalistiques à une caissière qui acquiesce silencieusement. C'est un homme jeune et mince '* -*~.'›-*.: ¿-. a=.› i\

pour qui le beau est important, cela se voit à la façon désinvolte dont il s'habille et regarde les gens
immédiatement là où ils ont des choses qui comptent. ll est metteur en scène au théâtre, un espace
sacré que l'argent ne fréquente guère, mais qui débouche parfois, lorsque comme lui on a du pif
et de la poigne, sur des horizons télévisuels qui dispensent des chèques à cinq chiffres sans déci-
males. ll se tient prêt. Dans ce quartier où il vient d'emménager avec son chum acteur, le fumet de
la réussite flotte dans l'air,'n'attendant que d'être humé par quelqu'un qui se tient prêt.
Le deuxième client, debout sans aucun relâchement dans les genoux ou le pantalon, est un
homme aussi, moins jeune et plus classique. ll est endodontiste depuis quelques années déjà, il 8 f

des dettes à la mesure de ses moyens et une famille qui s'occupe d'augmenter les unes et de gri-
gnoter les autres avec une régularité sans faille. À force d'oeuvrer dans les traitements de canal, de
sectionner Yinfiniment petit et de traiter l'infiniment pourri dissimulé sous des apparences res-
pectables, il a acquis, avec le désabusement, un respect scrupuleux de la minutie et de l'ordre. ll ne
fait jamais attendre ses clients et il apprécie qu"ici au moins on ne le fasse pas attendre: voilà qL1'Ufi
guichet s'ouvre à son attention et qu"il s'y dirige lestement sur ses semelles spongieuses de qualité.
La dame qui demeure seule en attente a cette beauté obstinée qui tentera d'être jusqu"à ce que
le corps tout entier ne soit plus. L'on ne voit pas les rides et les cheveux blancs qui existent quelque
part sous les fards et les onguents parfumés, l'on ne sent pas l'ardeur du combat engagé contre -i

le temps tellement les armes sont subtiles. Cette dame est propriétaire d'une agence de voyages _ \

dans le quartier. Elle met en chiffres les rêves des autres et sait parler du Caire comme d'autreS l

parlent des Laurentides. Elle voyage beaucoup. Hélas, elle s'ennuie terriblement aussitôt qL1'€H9 * c

met les pieds hors de chez elle, mais son thérapeute l'assure qu'il ne s'agit là que d'une transition _,'15
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ombiliclale qu'elle parviendra tôt ou tard à assumer. ` ' F
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Îl a ce glauque dans le regard qui ne trompe pas, la démarche évasive de quelqu'un qui en a pe-
50 sant sur la conscience. Il a des bottes de travailleur, recouvertes de saletés innombrables, des jeans
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trop ajustes, delaves comme ce n'est plus la mode depuis longtemps. Son chandail etrique laisse
filtrer un morceau d"abdomen crayeux, nourri probablement à la_.bière. ll est jeune mais ` i'l a eu l e
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temps d'attraper une gueule fourbe, surmontee de cheveux mous et d'un front qui fuit deja sous
É la débâcle, une sale gueule.
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55 Il s"approche. Bientôt il sera tout à fait dans l'aura parfumée de la dame, à machiner derrière son
dos élégant quelque abomination criminelle, en feignant d"attendre son tour. La dame blêmit et
fi ferait pire encore peut-être si un troisième guichet ne venait miséricordieusement s'ouvrir pour elle,
laissant le sale type dans la file inexistante, isolé, au centre de tout, des regards et des montées
. . . Î,Î
, d'adrénaline.
Î en Le cou Modigliani du directeur se hausse d'un centimètre dramatique, les caissières attrapent
dans les doigts une nervosité qui les rapproche du bouton d'alarme, le jeune homme de théâtre se
demande s'il plongera sous le guichet j _ -il
:› ou jouera pour la postérité le rôle l
héroïque de sa vie, le spécialiste en
1 ss dents creuses adresse mentalement à
.¿_:«;_.¿:,;~î.=: “;« sa femme et ses enfants une dechi-
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* rante lettre d'adieu, la dame se dit
l qu'elle ferait mieux de ne sortir aucun
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¿ argent liquide, l agent de securite pose


in sa main sur l'arme blottie contre sa
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cuisse.
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«i Pendant ce temps, seul comme une


1, plaie au milieu du visage, lui, le mal-
frat, le requin juvénile, laisse vaguer -
r is son regard fuyant devant, tandis
qu'imperceptiblement ses doigts
coulent vers la poche intérieure de son
chandail pour en ramener une arme,
un couteau, une bombe, impercepti-
V s B0 blement mais sous les yeux de tous, il
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sort un paquet de cigarettes.
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ll en allume une. On voit ses doigts


à la pleine lumière, ils sont sales et
tachés de rouge, du sang, non, de la
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B5 peinture, rouge comme sur ses bottes
* de travailleur, car ce n'est qu'un tra*
“I vailleur, un travailleur sale qui fume.
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, ll fume, dans cette banque où,


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@mme je disais, un authentique
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9° Edmund Alleyn avoisine un estimé
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Rio elle, ou la ci arette a ete bannie
depuis des lustres avec le consente-
ment de tous, car ce n'est même plus
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' une question de snobisme, c'est une
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95 question d'évolution: l'Hom0 posmicotinus, le plus glorieux maillon de cette ère quaternaire, soigne J

sa forme et ses REER, fait du jogging sur le mont Royal, descend le moins possible en bas, rue du _.) - f -
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Parc, parmi la racaille où se fomentent les cancers du poumon et où pullulent les bactéries. ' rf-_* '.1-
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Et la tension accumulée, la peur de mourir et d'être spolié de ses avoirs les plus essentiels se 4 ' 'Î-'
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transforme subitement, devient de la colère froide, rampante, dirigée sur le bout incandescent de f-.
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100 cette cigarette hors-la-loi. ff


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ll capte les ondes hargneuses, malgré son primitivisme, il s'empresse d'éteindre contre sa _
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semelle, n'ayant pas reconnu le cendrier dans la potiche élégante qui trône au milieu de la pièœ _
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Il s'achemine, les épaules rentrées, vers le guichet que vient d'abandonner l'apprenti metteur en .
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scène. Sa voix est de même nature que son regard - fuyante, en rase-mottes, peut-être tout sim- - « - .-
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- C'est pour changer un chèque, dit-il. L' '


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Il prononce «tchèque ››, en tendant un papier proprement plié en deux. La caissière le prend .
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sans hâte, entre l'index et le pouce. La dame et l'endodontiste font mine de ne pas écouter ce vers _
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quoi toutes leurs ouïes se tendent; le jeune homme de théâtre reste proche, pour ne rien perdre Î-
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110 des possibilités dramaturgiques de la scène. ._,
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-Avez-vous un compte ici? demande la caissière avec la lassitude d'une personne à qui on im- - '
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pose des questions aux très évidentes réponses. .'-- ufl
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Et comme elle fait mine de lui remettre le papier, il se défait, il pâlit, cet argent est le sien, il l'a __ _
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115 gagné, toutes les taches rouges de ses vêtements de travailleur attestent à quel point il l'a gagné, .I'›'
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sa voix enfle, ridicule, emportée comme chez quelqu*'un qui n'a pas appris à maîtriser ses pulsions
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primaires. «Le tchèque est bon, clame-t-il, chus sûr qu'il est bon, ça vient de la grosse maison juste
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à côté, un architecte, c'est sûr qu'il est bon I... ›› ,


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La caissière lui tend le chèque, sans mot dire, sans l'avoir même déplié. Tous les regards sont sur
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lui, impitoyables comme la justice.


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Il reprend le chèque. ll comprend. Le chèque est bon, sans nul doute. Ce n'est que lui qui ne l'est fl-
_' .4.'
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pas.
Monique Proulx, «Tenue de ville=›, Les aurores moritréales,
Montréal, Boréal. 1996, p. 67 a 72. i

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REPERES CULTURELS; p _
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MÊNWUÈE PRÊULX (écrivains québécoise, 'née en 1952) i
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l\/ionique Proulx fait son entrée dans les lettres en 1983 avec Sans
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cœur eisans reproche, un recueil de nouvelles. Ses deux premiers ro- iïâlÿ'"\ `
*___ "'*-3*'
mans - Le sexe des étoiles (i 987) et Homme invisible à ia fenêtre
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il 1 4°' "":.› 21
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(1993) - lui donnent l'occasion de travailler comme scénariste: elle ii.-'sf

signera en eiiet le scénario des deux iilms qui en seront tirés. Avec son
second recueil de nouvelles, Les aurores morliréales (1996), elle es-
quisse vingt-sept destins dans les rues de la ville. En 2008, Monique
Proulx fait paraitre son sixième livre, Champagne, un roman dans lequel
la nature est un personnage, et où l'écrivaine rend hommage à la
beauté du monde. <<C'est en donnant des œuvres, comme un arbre
donne ses fruits, que l'on continue d'une certaine façon le travail de la
nature»
1*.

ç. ' ` -- . ... ' - . . . -


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pc.

Î Le etl'Agneau ¢

La raisondu plus fort est toujours la meilleure:


Nous l'a]lons montrer tout à l"heure.
.t`_Ê_)

UnAgneau se désaltérait -
r Dans le courant d'u_ne onde pure. i p
8 5 Un 'Loup survient à jeun qui cherchait aventure, pt » \nù

Et que la faim en ces lieux attirait. _ =~;f,Ê


"~“.î rj-`ÎÎ
Qui te rend, si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage: in * l
f ` * --f-å,›r*.
t Tu seras châtié de ta témérité. ~ _. ,
in. f Sire, 'répond1'Agneau, pquevotre Majesté
8 ,Ne se mette pasjelncolèrer; 8 , ,_ - r; Î, L
Mais plutôitqufelle considère
Que je me vas désaltérant 8
_ l Dans le courant, i 8 8 l " -
is Plus de vingt pas auédessous d'Elle, 8 H
8 Et que parconsléquent, en aucune façon, r
I Nl.,

i ¿]e nepuis troublersa boisson., 8 8 *- t


8 t_iTula troubles, reprit cette bête cruelle, t
' ` Etje sais que de moi tu médis l'an passé. 8 , c l ,
' ' y' o<<

zo 4 Comment l'aurais-je fait sije n'étais pas né?


c .. Reprit l'Agneau, je tette encor macmère. p¿
Si ce n"est toi, c'est donc .tonfrèreç 8 ` 8 il ,»
c -,]e n'en ai point. =-Cest donc quelqufun destiens:
,Car vous¿neïmfépargnezpíguère, " _ Î E11. , t, î.;; , Il

s 25, Vous, vos bergers, et vos chiens. c 8 8 c *'"* *if _


8 ,On me l'a dit: ilfaut que je rnevenge. 4 r “ * r ' ** * -8 ›
la ,Là-dessus, au fond des forêts à l Le Loup ET r_~A<;NEAu
Le Loup *l"emporte, et puis le mange, 's 1 a ' î " 8 * r - i
' sans autre formelde proces' '* 8 n Gustave Fraipont, Le Loup etfflgneau, 1888.
* - 8 - 1 ,JefandeLaFontaine, ** - _ _À _ 9 _* *iv › 1 --
* 8 Fables, ieee-ie94. t 8 8 8

ip lE-iAN DE bl Fl@Nläñ.`iÎNrE (1621-1695)


8 «Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons: ce qu'ils disent ,
8: s'adresse à tous tant que nous sommes; je me sers d'animau× pour
instruire les hommes» La Fontaine résume ainsi simplement le projet
litteraire clont la poesie et la pensee ont traversé les siècles. Le recueil ;
* de ses fameuses Fab/es (1668-1694) est devenu un classique de la
p8 litterature française et quantite des «morales» qu'on y trouve font
i maintenant figure cle proverbes.

.'."-' ' "^"'_'-' ""' '-"` ",--.' "-'- `.- '_-1“.'_`.'. --- ~ .--- '- "- ' .-" 1 _.-_-› __ _ -.› -.- _ ..., - ._ . . - . .. ` . .. . .

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