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Bulletin d’Information Toxicologique

Bulletin d’Information
Toxicologique
Publication de la Direction de la toxicologie humaine
Institut national de santé publique du Québec

CAS CLINIQUE
HYPOGLYCÉMIANTS ORAUX
PRÉSENTATION DE CAS Après l’administration du glucose, l’enfant
s’est progressivement réveillé. Des exa-
Un enfant de deux ans est amené à la salle mens de laboratoire demandés, seule la gly-
d’urgence, comateux. Comme l’enfant ne se cémie s’est avérée anormale à 1.5 mmol/l.
levait pas, les parents sont allés voir dans Le dépistage toxicologique revient normal.
sa chambre et l’ont retrouvé dans son lit. Ils Avec l’administration de glucose, la nouvelle
n’ont pas réussi à l’éveiller. À l'examen, glycémie est maintenant de 2.8 mmol/l.
l'état clinique de l’enfant se situe à 10 à
l'échelle de Glasgow. Il a un rythme respira- Le médecin prescrit un soluté dextrose
toire de 15 par minute, un rythme cardiaque 10 %. Avec une perfusion couvrant les be-
régulier à 120 par minute et une tension soins d’entretien de l’enfant, la glycémie est
artérielle de 90/50. Une dose de naloxone maintenue aux environs de 4 mmol/l.
ne donne aucun résultat. Le glucomètre
démontrant une valeur basse, une dose de DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
0.5 g/kg de glucose en bolus avec du DW
25 % est prescrite. Un bilan sanguin compo- L’hypoglycémie doit être envisagée chez
TABLE DES MATIÈRES sé des éléments suivants est demandé : bi- tout patient qui se présente avec une
lan ionique, créatinine, azote uréique, for- altération de l’état de conscience, des
mule sanguine complète, bilan hépatique et signes ou symptômes sympathomimétiques
CAS CLINIQUE
Hypoglycémiants oraux ....................1
dépistage toxicologique. et/ou des signes neurologiques diffus ou
focaux.
TOXICOLOGIE CLINIQUE
À l'anamnèse, on apprend que l'enfant a
Octréotide : antidote des sulfony- toujours été en bonne santé, n’a jamais été L’insuline, les hypoglycémiants oraux,
lurées ................................................5 hospitalisé et n’a aucune allergie. Selon les l’éthanol, et les salicylates sont parmi les
parents, il n’y a aucun produit toxique que agents toxiques les plus fréquemment impli-
TOXICOLOGIE D’URGENCE l’enfant aurait pu ingérer. On retrouve seule- qués dans le développement d’une hypo-
PMA, kétamine, GHB et amphétamines ment de l’aspirine et un sirop contre la toux glycémie (tableau 1). Les patients les plus à
dans les partys rave ................................7 dans le cabinet à médicaments. La veille, risque de développer une hypoglycémie
les parents ont eu une petite fête, mais sont les patients diabétiques sous traitement
Livret : Les antidotes en toxicologie toutes les boissons alcoolisées ont été ran- avec de l’insuline ou des hypoglycémiants
d’urgence ........................................10 gées après la réception. Selon les parents, oraux ou les personnes vivant avec des
aucune drogue illicite n’a été consommée. personnes diabétiques.

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En poursuivant l’anamnèse, on apprend ration tout en ayant un profil de sécurité entraînait une acidose lactique chez
que les grands-parents sont venus visi- amélioré (tableau 2). 0.4/1000 patients/année avec un taux de
ter la famille la fin de semaine précéden- mortalité de 30 à 50 % des patients
te et que le grand-père souffre de Le chlorpropamide (Diabinese®) peut touchés.
diabète pour lequel il prend des hypogly- induire de l’hyponatrémie. Une insuffi-
cémiants oraux. sance rénale accroît le risque d’hypogly- Une réduction de l'utilisation de l'alanine,
cémie de quatre fois chez les patients des pyruvates et des lactates dans la
HYPOGLYCÉMIANTS ORAUX utilisant les sulfonylurées. Les risques néoglucogenèse est à l'origine de cette
d’hypoglycémie semblent être plus mar- acidose lactique. Il est donc suggéré de
Les propriétés hypoglycémiantes des qués avec les sulfonylurées dont la ne pas utiliser les biguanides chez les
sulfonylurées ont été découvertes acci- demi-vie est la plus longue. En effet, les patients qui ont des troubles rénaux ou
dentellement au cours d’études sur l'effi- risques d’hypoglycémie sont les plus hépatiques pouvant entraîner une réduc-
cacité de ces derniers dans le traitement marqués avec le glyburide et les plus tion de la clairance d'acide lactique. De
de la typhoïde. Parmi les agents oraux faibles avec le tolbutamide. La vieillesse, même, on devrait utiliser avec prudence
qui sont ou ont été utilisés pour le traite- l’utilisation de plusieurs médicaments, la tout médicament pouvant réduire la
ment du diabète non insulinodépendant consommation d’alcool, l’hypertension et clairance de la créatinine ou entrer en
on retrouve : les sulfonylurées de première la micro-albuminurie sont des facteurs compétition avec la sécrétion tubulaire
et deuxième générations, les biguanides, qui augmentent les risques d’hypogly- de la metformine tels la vancomycine, le
les inhibiteurs de l’alpha glucosidase, les cémie chez les patients utilisant cette triméthoprime, la quinidine, la quinine, la
thiazolidinediones, la répaglinide (ta- médication. morphine, la digoxine, l'amiloride, la ra-
bleau 2). nitidine et la cimétidine.
BIGUANIDES
SULFONYLURÉES Il est intéressant de noter que la metfor-
Les biguanides furent introduits dans les mine ne cause pas d'hypoglycémie lors-
Les sulfonylurées réduisent la glycémie années 50. La phenformine et la metfor- qu'elle est le seul agent ingéré même en
d'un facteur de 8-43 %. Leur effet hypo- mine sont des dérivés de la guanidine surdose.
glycémiant résulte de la stimulation de la qui réduisent la concentration de gluco-
sécrétion de l’insuline par les cellules se sans stimuler la production d’insuline. INHIBITEURS DE
bêta du pancréas, d’une réduction de la La metformine (Glucophage®) réduit la L'ALPHA-GLUCOSIDASE
production hépatique du glucose et concentration de glucose de 7 à 45 % en
d’une augmentation périphérique de la inhibant la lipolyse. Les concentrations L'acarbose (Prandase®) est un pseudo-
sensibilité à l’insuline. Les sulfonylurées inférieures d’acides gras libres entraî- tétrasaccharide qui diffère des oligosac-
interfèrent avec le fonctionnement des nent une augmentation de l'entrée intra- charides de notre alimentation par l'atta-
canaux potassiques dépendant de l'ATP cellulaire du glucose, une diminution de chement d'un groupe aminoglucidique
des cellules bêta du pancréas, provo- la production de glucose hépatique, une sur le groupe α-D-glucopyranose. Cette
quant une dépolarisation et une aug- diminution de l’absorption intestinale de structure se lie sur la bordure en brosse
mentation du flux calcique qui entraîne glucose, une diminution de la néogluco- du petit intestin ce qui provoque un
la sécrétion d’insuline. genèse, et une augmentation de la ralentissement de l'absorption des hy-
liaison de l’insuline aux récepteurs cellu- drates de carbone et entraîne une dimi-
Les sulfonylurées de la première géné- laires. Les concentrations de triglycé- nution du pic de production d'insuline
ration comprennent : l’acétohexamide rides et de cholestérol sont aussi rédui- secondaire à une concentration de
(Dimelor®*), le chlorpropamide (Apo- tes par l’administration de biguanides. glucose post-prandial plus bas (tableau
chlorpropamide®), le tolazamide (Tolina- La metformine augmente aussi la fibrino- 2). L'acarbose est habituellement utilisé
se®*), et le tolbutamide (Apo-tolbutami- lyse et diminue l’agrégation plaquettaire. en combinaison avec l'insuline.
de®). Les sulfonylurées de la deuxième
génération, incluant le glimépiride (Ama- Une acidose métabolique est l'effet se- Comme la metformine, l'acarbose n'in-
ryl®*), le glipizide (Glucotrol®, Glucotrol condaire le plus fréquemment associé à duit pas d'hypoglycémie lorsqu'il est in-
XL®*), le glyburide (Diabeta®, Euglu- l'utilisation de la metformine. Cet effet géré seul même en surdose. Quelques
con®), et le glibenclamide, sont plus est moins fréquent qu'avec la phenformine cas d'hépatotoxicité ont été rapportés
puissants que ceux de la première géné- qui fut retirée du marché parce qu'elle avec l'utilisation d'acarbose.

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THIAZOLIDINEDIONES le développement de convulsions ou ces niveaux, on doit suspecter un insulome,


d'un coma apparaissent lorsque la l'administration d'insuline ou d'hypogly-
La rosiglitazone (Avandia®) et la piogli- glycémie tombe sous les 1.1 mmol/l. Le cémiants oraux. Une acidose métaboli-
tazone (Actos®) diminuent la résistance cerveau est incapable de synthétiser le que avec un gap anionique élevé
à l'insuline et interviennent dans la glucose et requiert une infusion continue suggère l'ingestion de metformine. L'élé-
régularisation de la différentiation des de 150 mg/dl de glucose pour bien vation des transaminases peut suggérer
adipocytes et du métabolisme lipidique. fonctionner. Le cortex cérébral et l'hippo- l'ingestion d'un dérivé thiazolidinedione.
En présence d'insuline, ces médica- campe sont les régions les plus sensi-
ments diminuent la néoglucogenèse, la bles à l'hypoglycémie. TRAITEMENTS
production de glucose, la synthèse de
triglycérides. Ces agents augmentent L'hypoglycémie survient habituellement Après s'être assuré du maintien des
l'utilisation du glucose par les muscles dans les quelques heures (30 min à fonctions vitales, on procède rapidement
striés, diminuent la déposition d'acides 16 h) suivant une surdose d'hypoglycé- à la correction de l'hypoglycémie par
gras dans les tissus adipeux mais miants oraux. Toutefois, elle a déjà été l'administration de glucose à raison d'un
n'affectent pas la sécrétion d'insuline retardée jusqu'à 48 h après l'ingestion. gramme par kilogramme de poids
(tableau 2). Cette hypoglycémie peut se poursuivre (tableau 3). Une amélioration de l'état de
jusqu'à 94 h après l'ingestion. conscience survient habituellement en
La troglitazone (Rezuline®) a été impli- moins de 5 minutes après l'administra-
quée dans des cas de décès (1/60 000) Une intoxication avec un biguanide tion de glucose. L'administration intra-
par insuffisance hépatique aiguë et fut devrait être envisagée chez un patient musculaire de glucagon entraînera une
retirée du marché. Deux cas d'hépato- se présentant avec des vomissements, élévation de la glycémie et est utilisée
toxicité secondaire à l'utilisation de rosi- de la diarrhée, de la léthargie et une chez les patients incapables de prendre
glitazone ont aussi été rapportés. acidose métabolique accompagnée d'un du glucose par voie orale ou chez qui
gap anionique élevé. La présence de une voie veineuse est difficile à obtenir.
MÉGLITINIDES nausées, de vomissements, de fatigue,
d'ictère peut suggérer une insuffisance Les besoins de base en glucose sont
La répaglinide (GlucoNorm®) augmente hépatique secondaire à l'ingestion d'un d'environ 2 mg/kg/min. Ces besoins sont
la sécrétion d'insuline. Ce médicament dérivé thiazolidinedione. augmentés à 10-11 mg/kg/min suite à
est bien absorbé et on atteint les une hypoglycémie secondaire à l'admi-
concentrations maximales en moins de LABORATOIRE nistration d'insuline. Dans les intoxica-
60 minutes (tableau 2). L'ingestion d'une tions sévères, ces besoins peuvent aug-
surdose de répaglinide peut induire une Le dépistage rapide de l'hypoglycémie et menter jusqu'à 375 à 600 mg /kg/min.
hypoglycémie. sa correction sont essentiels pour la
prévention de séquelles. Plusieurs types L'octréotide, un analogue de la somatos-
PRÉSENTATION CLINIQUE d'appareils portables sont disponibles tatine, inhibe la sécrétion d'insuline et a
sur le marché pour le monitorage de la efficacement renversé l'hypoglycémie
Lorsque la glycémie baisse sous les glycémie et utilisent des techniques en- induite par des surdoses d'hypoglycé-
2.8 mmol/l, les symptômes neurogéni- zymatiques faisant appel aux enzymes miants oraux. La dose est de 50 µg SC
ques sont perçus. Les symptômes adré- telles la glucose oxydase ou l'hexokinase. aux 12 heures chez l'adulte (tableau 3).
nergiques notés incluent les palpitations, La sensibilité et la spécificité des techni-
l'anxiété, les tremblements et la diapho- ques utilisées peuvent varier de 80 à Le diazoxide a été utilisé avec succès
rèse. Les signes physiques incluent la 97 %. Les bandelettes de dépistage de pour renverser l'hypoglycémie induite
pâleur, la tachycardie, l'augmentation de glucose peuvent donner des résultats par les sulfonylurées et réfractaire à
la pression systolique et la chute de la inappropriés si elles sont mal entrepo- l'administration du glucose. Le diazoxide
pression diastolique. À des glycémies de sées (i.e. humidité et température am- inhibe la sécrétion d'insuline, augmente
2.5 mmol/l, la température corporelle biante élevées, exposition au soleil). la production hépatique de glucose et
commence à diminuer après 40 minutes. réduit l'utilisation cellulaire du glucose.
Les symptômes neurologiques tels la La sécrétion d'insuline est supprimée Une dose de 300 mg IV peut être
faiblesse, la fatigue, les altérations du lorsque la glycémie atteint un niveau de administrée toutes les 4 h pour maintenir
tempérament ou des activités cognitives, 2.5 mmol/l. Si l'insuline est détectable à une glycémie normale (tableau 3).

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Le charbon de bois adsorbe les hypogly- à une intoxication avec la chlorpropamide. a entraîné des hypoglycémies chez des
cémiants oraux et devrait être adminis- L'hémodialyse n'est pas indiquée dans enfants de moins de quatre ans. L'ab-
tré. Des bicarbonates sont administrés les intoxications secondaires aux hypo- sence d'hypoglycémie dans les premiè-
lorsque le pH sanguin diminue en deçà glycémiants oraux étant donné leur forte res 8 heures suite à l'ingestion d'hypo-
de 7.1 dans les intoxications par les liaison protéique. glycémiants oraux suggère une évolu-
biguanides. Dans les cas d'acidose ré- tion plutôt bénigne de cette intoxication.
fractaire, l’hémodialyse peut être envisa- Les patients ayant ingéré une surdose
gée pour la corriger et procéder à l'élimi- d'un sulfonylurée ou de la répaglinide
nation des lactates, des cétones et de la devraient être hospitalisés pour une sur- Pierre Gaudreault, MD FRCPC
metformine. veillance étroite de leur glycémie. Pédiatre-toxicologue,
Hôpital Ste-Justine
L'alcalinisation des urines a été recom- L'ingestion d'un seul comprimé de chlor- Consultant,
mandée dans les intoxications secondaires propamide, de glipizide, ou de glyburide CAPQ/INSPQ

Tableau 1 Autres agents pouvant causer une hypoglycémie

Acide valproïque, antagonistes des récepteurs β-adrénergiques, cocaïne, éthanol, halopéridol, insuline, pentamidine,
propoxyphène, quinidine, quinine, ritodrine, salicylates, sulfamidés, sulfinpyrazone, tétracyclines, vacor

Tableau 2 Pharmacocinétique des hypoglycémiants oraux

Classe Médicament Début d'action Pic sanguin Durée d'action


(heure) (heure) (heure)
Sulfonylurées 1ère génération Acétohexamide* 1 4 12-24
Chlorpropamide 1 3-6 24-72
Tolazamide* 3-4 4-6 12-24
Tolbutamide 1-3 5-8 6-12
2e génération Glibenclamide* 2-6 18-24
Glimépiride* 1-2 2-3 24
Glipizide* (régulier) 1-1.5 1.5-2 12-24
Glipizide* (retard) 2-3 6-12 24
Glyburide 2-4 2-4 24
Biguanides Metformine 2-2.5 5-6
Inhibiteurs α-glucosidase Acarbose 1 2
Thiazolidinediones Pioglitazone 2-4
Rosiglitazone 1.3-3.5
Méglitinides Répaglinide 0.25-0.5 0.5-1 1

* Disponible aux États-Unis seulement

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Tableau 3 Traitements de l'hypoglycémie

Traitements généraux Maintien des signes vitaux


Administration de charbon de bois activé
Monitorage de la glycémie
Traitements de l'hypoglycémie Dextrose
Adulte : 50 ml (25 g) DW 50% IV en bolus
Enfant : 0.5 à 1g/kg (2 à 4 ml/kg) DW 25% IV en bolus
Infusion continue de glucose 5 %, 10 % ou 20 % pour maintenir une glycémie normale
Glucagon
Adulte : 0.5 à 2 mg IM, SC, IV (peut être répété 2 fois)
Enfant : 0.03 à 0.1 mg/kg (max. 1 mg), IM, SC, IV
Octréotide
Adulte : 50 µg SC aux 12 heures

Diazoxide
Adulte : 300 mg IV aux 4 heures
Enfant : 8 à 15 mg/kg/jour PO (divisé aux 8 à 12 heures)

TOXICOLOGIE CLINIQUE
OCTRÉOTIDE : ANTIDOTE DES SULFONYLURÉES
Les hypoglycémiants oraux, particulière- préparé à reconnaître ce type d’intoxica- En raison de la demi-vie prolongée de
ment les sulfonylurées, demeurent un tion et à traiter l’hyperinsulinémie et l’hy- ces composés, le traitement devra être
des piliers du traitement du diabète de poglycémie associées à l’intoxication par continué pendant des heures, parfois
type 2, non insulinodépendant. La gran- les sulfonylurées. même des jours, pour prévenir toute
de disponibilité de ces médicaments récurrence de l’hypoglycémie.
augmente le risque d’intoxication, par Lors d’intoxication aux sulfonylurées,
ingestion accidentelle ou volontaire. En l’administration de dextrose corrige tem- Le diazoxide, un antihypertenseur a été
2001, 279 intoxications par ces agents porairement les niveaux sanguins de utilisé dans le traitement de l’intoxication
ont été rapportées au Centre Anti- glucose, mais l’hypoglycémie réapparaît par les hypoglycémiants oraux. Il agit en
Poison du Québec. invariablement. En effet, le principal mo- inhibant la libération d’insuline des cellu-
de d’action des hypoglycémiants oraux les bêta du pancréas, antagonisant de
Les sulfonylurées, dont les plus répan- est d’augmenter la libération d’insuline cette façon les effets hypoglycémiants
dus sont le chlorpropamide, le glibencla- glucodépendante. Par conséquent, lors- de ces médicaments.
mide (Diamicron®), le glyburide (Diabe- que du glucose est administré par voie
ta®, Euglucon®) et le tolbutamide, ont IV en présence de fortes concentrations Cependant, le diazoxide peut causer de
un seuil toxique peu élevé. Un seul com- de sulfonylurées, la glycémie augmente l’hypotension et de la tachycardie. Ces
primé peut causer de l’hypoglycémie de façon transitoire, pour plonger à un effets secondaires le rendent inutilisable
chez un enfant (Spiller, 1999). Il est niveau encore plus bas que le niveau chez les patients dont la fonction cardia-
donc important que l’urgentologue soit initial dans les 30 minutes. que est limitée.

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En raison de ces limites, l’octréotide a Par contre, dans le groupe traité avec et après l‘administration d’octréotide, ils
été utilisée pour traiter l’hypoglycémie l’octréotide, après l’interruption de la per- constatent que les patients ont eu moins
réfractaire lors d’intoxication par les hy- fusion, les concentrations de glucose se d’épisodes d’hypoglycémie et ont néces-
poglycémiants. sont maintenues au-dessus de 3.6 mmol/L sité l’administration de quantités signifi-
chez la plupart des sujets jusqu’à la fin cativement moins importantes de glu-
L’octréotide est un octapeptide de syn- de la 16e heure et ce, sans administra- cose.
thèse dont les propriétés sont apparen- tion supplémentaire de dextrose. Les
tées à celles de la somatostatine natu- auteurs attribuent l’absence de récur- Plusieurs autres cas de patients intoxi-
relle. La somatostatine naturelle inhibe rence de l’hypoglycémie au cours des qués par les sulfonylurées et traités avec
la sécrétion de l’hormone de croissance 4 dernières heures du traitement, à la l’octréotide ont été rapportés (Braatvedt,
ainsi que la libération de la TSH. Au ni- demi-vie moyenne de 72 minutes de 1997; Graudins, 1997; Hung, 1997;
veau du tractus digestif, la somatosta- l’octréotide IV. Les auteurs n’ont obser- Krentz, 1993). Un seul cas est survenu
tine inhibe la sécrétion d’insuline, du glu- vé aucun effet secondaire significatif chez un enfant de 5 ans qui aurait ingé-
cagon et du polypeptide pancréatique, suite à l’administration d’octréotide. La ré du glipizide suite à une erreur théra-
de la gastrine, de la sécrétine, de la cho- stéatorrhée ayant été rapportée suite à peutique (Mordel, 1998). Les auteurs
lécystokinine, de l’entéroglucagon et de l’administration d’octréotide, les sujets rapportent qu’en dépit du traitement au
la motiline. Elle a aussi une action inhibi- ont consommé des repas faibles en gras glucose, le patient développait de l’hypo-
trice sur les sécrétions exocrines de l’es- pendant les 12 heures suivant l’investi- glycémie récurrente. Une dose de 25 µg
tomac, de l’intestin, du pancréas et sur gation. Enfin, puisqu’il est reconnu que d’octréotide IV fut administrée, résultant
les sécrétions biliaires. Elle diminue la l’hypoglycémie réapparaît suite à l’arrêt en une augmentation rapide de la glycé-
motricité gastro-intestinale et biliaire et du traitement, les patients ont reçu mie, permettant rapidement de diminuer
diminue le flux sanguin splanchnique. 50 µg d’octréotide SC à la fin de l’étude la quantité de glucose et d’en cesser
et à nouveau 8 heures plus tard. Les l’administration 4 heures après l’injection
L’octréotide est principalement utilisée auteurs rapportent que chez deux pa- d’octréotide. Ils concluent que, tout com-
dans le traitement de l’acromégalie et tients n’ayant pas reçu d’octréotide SC, me chez l’adulte, l’octréotide peut blo-
celui des symptômes cliniques au cours l’hypoglycémie a duré jusqu’à 30 heures quer la sécrétion d’insuline secondaire à
des tumeurs endocrines. Elle a aussi été après le début de l’intoxication. l’administration de glucose lors de l’in-
utilisée dans le traitement de l’hypogly- toxication par les sulfonylurées chez
cémie résultant de l’intoxication par les Outre cette étude effectuée dans des l’enfant.
sulfonylurées. conditions expérimentales contrôlées,
Boyle et al. (1993) rapportent le cas d’un L’octréotide peut être administrée par
Lors d’une étude effectuée chez des patient suicidaire ayant ingéré une gran- voie SC ou IV, les deux voies étant bioé-
volontaires sains, Boyle et al. (1993) ont de quantité de tolbutamide, chez lequel quivalentes. Lorsque administrée par
démontré que l’octréotide était de loin le traitement initial avec du dextrose voie SC, l’octréotide est absorbée rapi-
supérieure au traitement conventionnel, s’est soldé par une hypoglycémie récur- dement et complètement à partir du site
soit la perfusion continue de dextrose, rente. L’administration d’octréotide SC d’injection et se distribue rapidement
minimisant ou éliminant la nécessité de aux 12 heures a rapidement ramené la dans l’organisme. L’octréotide a un vo-
l’infusion de glucose pour maintenir l’eu- glycémie à des niveaux supérieurs à lume de distribution de 13.6 l et sa durée
glycémie et ce, sans effet secondaire 5.0 mmol/L, éliminant la nécessité d’ad- d’action est variable. Par voie IV, son
significatif. Dans cette étude, certains ministrer du dextrose supplémentaire. effet dure environ 70 minutes, mais l’ad-
patients ont été traités avec du dextrose ministration par voie SC permettrait de
seulement, avec du diazoxide et du dex- McLaughlin et al. (2000) décrivent l’utili- prolonger son action jusqu’à 12 heures
trose et avec de l’octréotide. À la fin du sation de l’octréotide chez 9 patients (Boyer, 1999).
traitement, soit après 13 heures, les au- intoxiqués par les sulfonylurées. Ils rap-
teurs ont observé une diminution rapide portent une diminution dramatique et La dose habituelle, lors d’intoxication par
des concentrations sanguines de glu- significative du nombre d’épisodes d’hy- les sulfonylurées est de 50-100 µg SC
cose chez les patients traités au dex- poglycémie immédiatement après l’ad- aux 8 à 12 heures bien que certaines
trose seulement et chez ceux qui étaient ministration d’octréotide. En comparant études ont aussi utilisé des perfusions
traités avec le dextrose et le diazoxide. l’évolution clinique de ces patients avant continues de 30 ng/kg/min. L’octréotide

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a été requise pour une période maxi- L’octréotide peut améliorer l’évolution du Hung O, Eng J, Ho J. Aks S, Howland
male de 25 heures après l’ingestion de patient et diminuer le besoin de surveil- M, Erickson T, Hoffman R. Octreotide as
sulfonylurées (Boyer, 1999). Chez l’en- lance intensive. an antitode for refractory sulfonylurea
fant, la dose utilisée lors du seul cas hypoglycemia [abstract]. J Toxicol Clin
rapporté, était de 25 µg IV. La dose et la Lyse Lefebvre Toxicol 1997;35:540-1.
durée du traitement varient selon cha- Pharmacienne
que cas, dépendant de la quantité d’hy- Krentz AJ, Boyle PJ, Justice KM, Wright
poglycémiant ingéré et de la demi-vie du BIBLIOGRAPHIE AD, Schade DS. Successful treatment of
sulfonylurée ingéré. Une surveillance severe refractory sulfonylurea-induced
étroite de la glycémie est nécessaire Boyle PJ, Justice K, Krentz AJ, Nagy RJ, hypoglycemia with octreotide, Diabetes
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tement à l’octréotide selon chaque cas. insulinemia and prevents hypoglycemia
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nausées, crampes abdominales, diar- Boyer EW. Octreotide. Clin Toxicol Rev Med 2000;36(2):133-8.
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té des symptômes est proportionnelle à Mordel A, Sivilotti MLA, Old AC, Ferm
la dose et débute dans les heures sui- Braatvedt GD. Octreotide for the treat- RP. Octreotide for pediatric sulfonylurea
vant l’injection (Boyer, 1999). ment of sulfonylurea induced hypogly- poisoning [abstract]. J Toxicol Clin Toxi-
caemia in type 2 diabetes, NZ Med J col 1998;36(5):437.
Il semble donc que l’octréotide puisse 1997; 110(1044):189-90.
être utile conjointement avec l’adminis- Spiller HA. Management of sulfonylurea
tration de glucose et le traitement de dé- Graudins A, Linden CH, Ferm RP. Diag- ingestions, Pediatr Emerg Care 1999;15
contamination gastro-intestinale, pour le nosis and treatment of sulfonylurea- (3):227-230.
traitement de l’hypoglycémie secondaire induced hyperinsulinemic hypoglycemia.
à l’ingestion de sulfonylurées. Am J Emerg Med 1997;15(1):95-6.

TOXICOLOGIE D’URGENCE
PMA, KÉTAMINE, GHB ET AMPHÉTAMINES DANS LES PARTYS RAVE
INTRODUCTION En mai 2001, la Gendarmerie royale du « Les cocktails de drogues », Lyse Le-
Canada (GRC) a réalisé à Montréal une febvre mentionnait que le GHB et la ké-
Dans le cadre d’un party rave, les com- saisie record de 850 000 comprimés tamine volaient la vedette aux USA dans
primés de drogues récréatives se pré- d’ecstasy, d’une valeur estimée à 30 mil- les « mega-happening gais ». Il serait
sentent sous toutes sortes de formes et lions de dollars. Suite à cette saisie et à bon, à la lumière d’événements récents
couleurs et on y retrouve tous les sigles plusieurs autres, il est raisonnable de se au Québec, de rediscuter du sujet.
imaginables. Conséquemment, le con- demander s’il reste encore de l’ecstasy
sommateur se retrouve face à une situa- en circulation dans la rue et de s’interro- CAS D'UN PARTY RAVE :
tion des plus fréquentes lors d’utilisation ger sur les produits toxiques suscepti- ALMA, MARS 2002
de drogues illicites : il ignore ce qu’il a bles de remplacer l’ecstasy.
vraiment consommé et en quelle Cette année, à la suite d’un party rave à
quantité. Dans son éditorial du Bulletin d'informa- Alma, quatre personnes ont dû être trai-
tion toxicologique de juillet 1997, intitulé tées pour une intoxication aux drogues

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de rue. Les quatre patients avaient en l'isomère S (+) kétamine disposerait da- cardio-vasculaires et sont connus depuis
commun la présence dans le sang et/ou vantage des propriétés hypnotiques du très longtemps. La mort subite par aryth-
l’urine des drogues suivantes : kéta- médicament, alors que l’isomère R (-) mie, consécutive à l’usage de métham-
mine, GHB, amphétamines. L’usage de kétamine aurait plus d’effets hallucinogè- phétamine, a été décrite à plusieurs re-
ces drogues est fréquemment évoqué nes. Par ailleurs, tachycardie et hyper- prises.
lors d’appels reçus au Centre Anti- tension sont les principaux effets se-
Poison du Québec, il est donc fortement condaires dangereux à survenir lors d’a- L’amphétamine est le métabolite de la
possible que ces produits se retrouvent bus de kétamine. Les métabolites hy- méthamphétamine. Chacun des produits
encore dans les partys rave qui auront droxylés et glucuronides sont nombreux, présente deux isomères optiques, la
lieu prochainement. Ces drogues sont surtout la déhydronorkétamine (Williams, forme-d (comme dans « drogue ») est
connues depuis longtemps, mais aujour- 2002). celle qui est illicite et fortement active,
d’hui, de surcroît, les consommateurs les formes-l (comme dans « légale »)
fabriquent leurs propres « cocktails de GHB sont utilisées comme décongestionnant.
drogues »! Les amphétamines s’éliminent lente-
Il s’agit de la drogue connue sous le ment. La demi-vie de la méthamphéta-
KÉTAMINE nom de « drogue du viol », mais celle-ci mine se situe entre 12 et 34 heures, dé-
connaît un retour comme drogue pendant du pH urinaire et celle de la d-
La kétamine est un anesthésique princi- « récréative ». Les propriétés du produit, amphétamine est de 12 heures (Levine,
palement utilisé en pédiatrie et en méde- de même que sa nouvelle popularité 1999). Il faut aussi considérer la durée
cine vétérinaire. Sa principale qualité est comme drogue « sociabilisante », ont de l’effet qui serait de 10 heures et pour-
qu’elle n’induit pas de dépression respi- été décrites récemment dans un autre rait être augmentée par alcalinisation de
ratoire. C’est un médicament très utile, numéro du Bulletin d’information toxico- l’urine. On peut donc s’attendre à ce que
dans plusieurs procédures spécialisées, logique (Lefebvre, 1997a). Il suffira de les participants d’un party rave, qui au-
et qui est très sécuritaire dans ce se rappeler que le GHB est un dépres- raient consommé des amphétamines, en
contexte clinique. La kétamine est con- seur du système nerveux central et que ressentent les effets toute la soirée.
nue dans la rue sous le nom « Spécial ses effets sont proportionnels à la dose
K », entre autres, et ses effets sont sem- et à la présence simultanée d’autres dro- PMA
blables à ceux de la phencyclidine gues ou d’alcool.
(PCP). En effet, la kétamine est aussi un La drogue de rue PMA (paraméthoxy-
hallucinogène. L’élimination de la kéta- AMPHÉTAMINE/MÉTHAMPHÉTAMINE amphétamine) est un analogue de l’ecs-
mine est cependant plus rapide que tasy (méthylènedioxyméthamphétamine
celle du PCP (demi-vie de 3 heures). Les amphétamines sont des stimulants ou MDMA), très similaire de structure,
L’abus de kétamine est connu depuis dont les effets recherchés de même que mais beaucoup plus dangereux pour la
30 ans (Weiner, 2000), mais l’apparition les effets secondaires indésirables sont santé. Depuis 1994, en Australie (Felgate,
de cette drogue au cours des partys similaires à ceux de la cocaïne. Par ail- 1998), au moins 10 personnes ont
rave est un phénomène récent (Weir, leurs, le « high » des amphétamines est connu la mort dans des incidents isolés
2000). Aux États-Unis, particulièrement moins intense, mais de plus longue du- après avoir consommé ce qu’ils croyaient
parmi la communauté gaie, l’usage de la rée. Les amphétamines ont été utilisées être de l’ecstasy. À notre connaissance
kétamine serait aujourd’hui, aussi répan- comme stimulants partout dans le mon- aucun incident impliquant le PMA n’a
du que celui de l’ecstasy. Cette situation de au cours de la Seconde Guerre mon- encore été rapporté au Québec. Cepen-
demande une attention immédiate parce diale, particulièrement au Japon. Dans dant, des incidents similaires se sont
qu’il existe peu de données au Québec un premier temps, ces substances sti- produits à Chicago (3 décès) et Toronto
sur les effets cliniques de l’abus de kéta- mulent l’attention et augmentent l’endu- (2 décès) en 1999 (Ling, 2001; Kraner,
mine, mais également peu de données rance. 2001; Martin, 2001). Le PMA entraîne
dans la littérature scientifique en général des effets secondaires aigus et graves :
(Moore, 2001) concernant les situations Au cours des années 50, l’amphétamine hyperthermie, spasmes musculaires,
d’usage illicite de ce produit. a été introduite aux États-Unis pour trai- pulsations élevées, convulsions, hyper-
ter l’obésité sous le nom de méthadrine thermie, etc. Jusqu’à maintenant, une
La kétamine d’usage clinique est offerte (Karch, 1993). Les effets secondaires vingtaine de décès ont été rapportés
sous forme de mélange racémique : des amphétamines sont principalement dans la littérature récente en relation

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avec la consommation de PMA. Lorsque La consommation de GHB, particulière- Lefebvre L. Ecstasy et danse de la mort.
le PMA est apparu pour la première fois ment à des fins récréatives, est en crois- Bulletin d’information toxicologique 1995;
en Ontario en 1974, 10 personnes en sance, et la présence de kétamine a été 11(3).
sont mortes (Cimbura, 1974). démontrée cette année dans un party
rave. Levine B. Principles of forensic toxi-
DÉPISTAGE DES DROGUES cology. American Association of Clinical
AU LABORATOIRE Chemistry 1999.
Michel Lefebvre, M Sc, chimiste
Malheureusement, il n’existe pas de Laboratoire de toxicologie/INSPQ Ling LH, Marchant C, Buckley NA, Prior
technique automatisée, immunoessai ou M, Irvine RJ. Poisoning with the recrea-
microplaquette pour effectuer le dépista- RÉFÉRENCES tional drug paramethoxyamphetamine
ge de la kétamine, du PMA ou du GHB. (“death”). Med J Aust 2001;174(9):453-5.
Cependant, le Laboratoire de toxicologie Cimbura G. PMA deaths in Ontario. Can
de l’INSPQ dispose de méthodes chro- Med Assoc J 1974;110(11):1263-7. Martin TL. Three cases of fatal parame-
matographiques (GC/MS, HPLC/MS/MS) thoxyamphetamine overdose. J Anal To-
qui permettent de reconnaître ces pro- Felgate HE, Felgate PD, James RA, xicol 2001;25(7):649-51.
duits et de les doser spécifiquement. Il y Sins DN, Vozzo DC. Case report: Re-
a donc moyen de mettre ces produits en cent paramethoxyamphetamine Deaths, Moore KA, Sklerov J, Levine B, Jacobs
évidence dans les cas soupçonnés d’in- J Anal Toxicol 1998;22(2):169-72. AJ. Urine concentrations of ketamine
toxication. and norketamine following illegal con-
Karch SB. The pathology of drug abuse. sumption [abstract]. J Anal Toxicol 2001;
CONCLUSION CRC Press 1993. 25(7):583-8.

Il est intéressant de noter qu’aucune des Kraner JC, McCoy DJ, Evans MA, Evans Weiner AL, Vieira L, McKay CA, Bayer
drogues décrites ici n’est vraiment nou- LE, Sweeney BJ. Fatalities caused by MJ. Ketamine abusers presenting to the
velle, mais, par ailleurs, le contexte de MDMA-related drug paramethoxyam- emergency department: a case series. J
leur utilisation est nouveau. A fortiori, les phetamine (PMA) [abstract]. J Anal Toxi- Emerg Med 2000;18(4):447-51.
nombreuses interactions possibles entre col 2001;25(7):645-8.
toutes ces drogues n’ont pas été étu- Weir E. Raves: a review of the culture,
diées. Les événements récents de l’ac- Lefebvre L. Après l’ecstasy, le « liquid the drugs and the prevention of harm.
tualité nous ont démontré que plusieurs ecstasy ». Bulletin d’information toxicolo- Can Med Assoc J 2000;162:1843-8.
autres drogues sont actuellement en gique 1997;13(4).
circulation au Canada et au Québec, et Williams ML, Waines IW. Role of chiral
que les effets indésirables de ces pro- Lefebvre L. Les cocktails de drogues. chromatography in therapeutic drug mo-
duits ne doivent pas être pris à la légère. Bulletin d’information toxicologique 1997; nitoring and in clinical and forensic toxi-
13(3). cology. Ther Drug Monit 2002;24(2): 290-6.

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Livret : Les Antidotes en toxicologie d’urgence (2e édition)

Le Centre Anti-Poison du Québec (CAPQ) vous présente sa


deuxième édition du livret « Les antidotes en toxicologie d’ur-
gence ». Cet ouvrage de référence en toxicologie clinique a été
entièrement révisé par le Dr René Blais, directeur médical du
CAPQ, en collaboration avec l’équipe de toxicologues consultants
et les infirmières spécialisées en information toxicologique. Afin de
rester à l’affût des nouveautés en toxicologie, nous vous invitons à
vous procurer votre exemplaire du livret «Les antidotes en toxico-
logie d’urgence» au coût de 15,00 $.

Une version mise à jour de l’affiche (28″ x 40″) des « Antidotes en


toxicologie d’urgence » est destinée principalement aux services
d’urgence, de soins intensifs ou de pharmacie. Cette affiche est
disponible au coût de 30,00 $.

Pour commander ces documents vous pouvez nous rejoindre par :


Tél. : (418) 654-2731
Fax : (418) 654-2747
Courriel : capq.admin@inspq.qc.ca

Le Bulletin d’Information Toxicologique est distribué RÉDACTRICE EN CHEF :


gratuitement aux services d’urgence des centres Lyse Lefebvre, pharmacienne
hospitaliers et des CLSC. Tél. : (418) 654-2731, poste 215
Courriel : Lyse.Lefebvre@inspq.qc.ca
Les articles publiés dans ce bulletin d’information
n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs et non SECRÉTARIAT ET MISE EN PAGES :
celle de la Direction de la toxicologie humaine/INSPQ. Denise Mercier, secrétaire

Pour toute correspondance et/ou abonnement, ABONNEMENT :


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Direction de la toxicologie humaine/INSPQ DÉPÔT LÉGAL : 1er trimestre 2002
945 avenue Wolfe Bibliothèque nationale du Canada
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