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Économie
Sociologie
Science politique
Regards croisés
Karim LAARABI
Table des matières
Partie I Économie
B La notion de surplus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
II La politique de la concurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
A Le cas des oligopoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
B Les pouvoirs publics face aux biens collectifs et aux biens communs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3
TABLE DES MATIÈRES
II La création monétaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
A Le pouvoir de création monétaire des banques commerciales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
B La politique monétaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
B Le financement externe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Partie II Sociologie
B La diversité des configurations familiales et leurs effets sur les conditions de socialisation des enfants
et adolescents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
B La nature des liens sociaux dans les groupes primaires et secondaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Économie
7
Chapitre 1
Comment un marché concurrentiel
fonctionne-t-il ?
9
CHAPITRE 1. COMMENT UN MARCHÉ CONCURRENTIEL FONCTIONNE-T-IL ?
-Savoir que le marché est une institution et savoir distinguer les marchés selon leur degré de concur-
rence (de la concurrence parfaite au monopole).
-Savoir interpréter des courbes d’offre et de demande ainsi que leurs pentes, et comprendre comment
leur confrontation détermine l’équilibre sur un marché de type concurrentiel où les agents sont preneurs
de prix.
-Savoir illustrer et interpréter les déplacements des courbes et sur les courbes, par différents exemples
chiffrés, notamment celui de la mise en œuvre d’une taxe forfaitaire..
-Savoir déduire la courbe d’offre de la maximisation du profit par le producteur et comprendre qu’en
situation de coût marginal croissant, le producteur produit la quantité qui permet d’égaliser le coût mar-
ginal et le prix ; savoir l’illustrer par des exemples.
-Comprendre la notion de gains à l’échange et savoir que la somme des surplus est maximisée à
l’équilibre.
Avant de commencer : Picasso, Giacometti... comment expliquer la flambée des prix des oeuvres d’art ?
https://youtu.be/MXDIv9Ag6nI
S. Allemand, « Marché, De quoi parle – t – on ? » in Sciences humaines, hors série n°38, 2002
Question 4 : Quelles sont les points communs entre les différents marchés ? Les différences ? Listez
les différents types de marché que vous connaissez ?
elles produisent leurs effets à travers le système. Un modélisateur construit un monde artificiel
révélant certaines connexions entre les parties du tout-des connexions qu’il pourrait être difficile
de discerner si l’on observait le monde réel dans toute la confusion de sa complexité. Les modèles
de sciences économiques ne sont pas différents des modèles de sciences physiques qu’utilisent les
médecins ou les architectes. Un modèle en plastique du système respiratoire comme on peut en
trouver dans le cabinet d’un médecin se focalise sur le détail des poumons, ignorant le reste du
corps humain. Un architecte peut construire un modèle pour représenter le paysage autour d’une
maison, et un autre pour mettre en lumière l’aménagement intérieur de cette maison. Les mo-
dèles des économistes sont comparables à ceci près qu’ils ne sont pas des constructions physiques
mais fonctionnent symboliquement, à l’aide de mots et de mathématiques. La bête de somme des
modèles de sciences économiques est celui de l’offre et de la demande, connu de quiconque a suivi
un cours d’introduction à l’économie. Le monde factice ici est celui que les économistes appellent
un « marché de concurrence pure et parfaite », où évoluent un grand nombre de consommateurs
et de producteurs. Tous poursuivent leurs intérêts économiques et aucun n’a la capacité d’in-
fluencer les prix du marché. Le modèle laisse beaucoup de choses de côté : le fait que les gens
ont des motivations autres que matérielles, que la rationalité est souvent éclipsée par l’émotion
ou par des raccourcis cognitifs erronés, que certains producteurs peuvent avoir un comportement
de monopoleur, etc. Il n’en élucide pas moins certains fonctionnements simples de l’économie de
marché de la vie réelle.
Source : D. Rodrik, Peut- on faire confiance aux économistes ? (2017)
Rappel de 2nde
En économie, comme en science, l’utilisation de modèle est très fréquente. Les modèles ne sont
pas la réalité mais une simplification de la réalité. Nous allons voir un exemple de modèle en
économie :la concurrence pure et parfaite.
-Le modèle de concurrence pure et parfaite
ne peut avoir d’influence notable sur le prix auquel le bien ou le service est vendu. Il est cependant
important de comprendre que ce n’est pas une description qui convient à tous les marchés. Par
exemple, ce n’est pas une bonne description du marché des boissons gazeuses à base de cola. Sur ce
marché, Coca cola et Pepsi représentent une telle proportion des ventes totales qu’ils sont capables
d’influencer le prix auquel ses boissons sont achetées et vendues. Mais c’est une bonne description
du marché du coton. Le marché du coton comporte tellement de producteurs et de consommateurs
que même un fabricant de jeans comme Levi Strauss ne représentent qu’une fraction minime des
transactions, ce qui le rend incapable d’influencer le prix auquel le coton est acheté et vendu.
Paul Krugman et Robin Wells, Microéconomie, 2ème éd,
Question 9 : Expliquez en quoi un nombre important de vendeurs et d’acheteurs est une condition
de la concurrence ?
Pour pouvoir étudier leur fonctionnement, l’économiste Stackelberg a classé les différents mar-
chés en fonction de leur structure, c’est-à-dire en fonction du nombre de vendeurs et d’acheteurs
(niveau de concurrence).
XXX
XXX Offre Un seul vendeur Quelques vendeurs Un très grand
Demande
XXX
XX nombre de
vendeurs
X
Question 15 : Après avoir rappelé ce qu’est la demande, faites une phrase d’interprétation de E1
et E2 ?
Question 18 : Quels liens peut-on établir entre la force de la pente et la sensibilité des consomma-
teurs (quantité demandée) par rapport aux prix ?
La demande décroît avec la hausse des prix, elle est donc représentée par une courbe décrois-
sante ; la pente est alors négative. Plus la pente est forte, moins le consommateur modifiera la
quantité demandée suite à une variation du prix ; c’est le cas par exemple des produits de première
nécessité. Plus la pente est faible, plus le consommateur modifiera la quantité demandée suite
à une variation du prix ; c’est par exemple le cas des produits qui peuvent être substitués par
d’autres produits).
Question 19 : Après avoir rappellé ce qu’est l’offre, faites une phrase d’interprétation de E1 et E2 ?
Question 20 : Expliquez le passage de E1 à E2.
Question 21 : La droite est croissante ou décroissante ? La pente de la droite est négative ou po-
sitive ?
Question 22 : Quels liens peut-on établir entre la force de la pente et la sensibilité des producteurs
(quantité offerte) par rapport aux prix ?
L’offre croît avec la hausse des prix, elle est donc représentée par une courbe croissante ; la
pente est alors positive. Plus la pente est forte, moins l’offreur modifiera la quantité offerte suite
à la variation du prix ; c’est par exemple le cas lorsqu’il est difficile de se procurer rapidement des
facteurs de production. Plus la pente est faible, plus l’offreur modifiera la quantité offerte suite à
la variation du prix.
-L’équilibre du marché
Question 22 : Quels liens peut-on établir entre la force de la pente et la sensibilité des producteurs
(quantité offerte) par rapport aux prix ?
Rappel de 2nd
Les courbes précédemment vues valent à un moment donné, dans un contexte précis, si le
contexte change les préférences des consommateurs peuvent être amenées à se modifier. Par
exemple si une campagne de publicité vante les mérites d’un produit, il est probable qu’à la
période suivante la demande des consommateurs augmente. C’est à dire que pour le même prix
la quantité souhaitée sera plus élevée. Les facteurs qui peuvent influencer la demande sont les
suivants :
-Le revenu. En effet une hausse des revenus dans un pays va engendrer une hausse de certaines
consommations, pour un même prix les quantités souhaitées vont augmenter
-Le prix des biens similaires 1 . Quand le prix des biens similaires baissent, cela entraîne
une hausse de la consommation du produit en question et une baisse de la consommation des
autres produits. Par exemple si le prix des poires baissent considérablement, les consommateurs
consommeront davantage de poires et moins de pommes.
-Les phénomènes de mode et la publicité
Le passage de D à D1 signifie une hausse de la demande, nous avons changé de contexte, par
exemple une hausse des revenus des consommateurs, ou un phénomène de mode. Pour le même prix
les quantités souhaitées seront plus fortes. Si l’offre ne bouge pas, les prix vont augmenter.
Question 26 : Représentez les quantités demandées pour 10 et 15e, quelle conclusion peut-on
tirer ?
Question 27 : Représentez un déplacement de la courbe suite à la fin du phénomène de mode.
D’une période à l’autre l’offre peut aussi varier, la baisse ou la hausse des coûts de production,
les taxes ou le progrès technique sont les principales explications de la variation de l’offre.
Le passage de O à O1 signifie une hausse de l’offre, nous avons changé de contexte, par exemple
les coûts de production ont baissé. Pour le même prix les quantités offertes seront plus élevées. Si
la demande ne bouge pas, les prix vont baisser.
Question 26 : Représentez un déplacement de la courbe (O2) suite à une hausse des coûts de
production.
Question 27 : Représentez une courbe de la demande, et expliquez chaque point d’équilibre (entre
D et O, entre D et O1 puis entre D et O2).
Rappel de 2nd
Certains comportements économiques (consommation ou production) peuvent avoir des effets
néfastes sur la société (par exemple l’utilisation de produits polluants dans l’industrie), l’état
peut alors décider de mettre en place une taxe sur la consommation ou sur la production. Dans
le cas d’une taxe sur la production, le producteur voit alors son coût de production augmenter,
ce qui réduit le bénéfice. L’offre va donc baisser ce qui, toutes choses étant égales par ailleurs, va
conduire à une hausse des prix, et une baisse des quantités échangées, si la demande ne change pas.
La mise en place d’une taxe forfaitaire entraîne une modification du comportement de l’agent
sur lequel elle porte : soit le prix payé par l’acheteur va augmenter, soit les coûts de production du
producteur vont augmenter. Cela se traduit par le déplacement des courbes d’offre ou de demande.
-Sur le producteur
Si la taxe est instaurée pour le producteur, l’acheteur ne modifie pas son comportement. En
revanche, l’offreur va diminuer la quantité offerte pour chaque prix donc la courbe va se déplacer
vers la gauche (pour chaque prix, on offre moins de biens en raison du coût supplémentaire que
représente la taxe). L’équilibre est alors modifié : les quantités échangées diminuent et le prix aug-
mente. Mais le prix payé n’est pas le prix reçu par le producteur. La différence constitue la taxe
perçue et reversée.
Question 28 : Faites une phrase pour expliquer le passage de E à E1.
-Sur l’acheteur
Si la taxe est instaurée pour l’acheteur, l’offre ne bouge pas. Imaginons une taxe d’un euro sur un
bien qui vaut 5eà l’équilibre, dans un premier temps on va se déplacer sur la courbe de la demande.
Le prix passe donc à 6e, à ce niveau la demande est plus faible, car le prix est plus élevé, on se
déplace sur la courbe de la demande. Mais l’offre ne bouge pas, il y a donc un décalage entre l’offre
et la demande.
On va donc avoir une quantité vendu qui correspond à 6e, car pour ce prix il n’y a pas plus d’ache-
teurs. Les transactions vont donc correspondre à la quantité Q6 (6e). Comme l’offre ne bouge pas (la
taxe est supportée par le consommateur, le vendeur reçoit 5e), les transaction devant correspondre
à la quantité Q6, la demande va se déplacer sur le point E1 correspondant à Q6 (Passage de D à D1).
La droite de demande se déplace vers la gauche (l’acheteur va acheter moins pour chaque niveau
de prix) . L’impact sur l’équilibre est alors le suivant : les quantités échangées diminuent et le prix
diminue.
Pour finir, quand une taxe est appliquée sur le producteur, il y a deux possibilités :
-soit il décide d’augmenter son prix de vente pour garder la même marge bénéficiaire par unité vendu
(c’est donc le consommateur qui supporte la taxe)
-soit il décide de garder le même prix de vente et accepte de gagner moins pour chaque unité vendu
(c’est donc le producteur qui supporte la taxe).
Dans la réalité la taxe est supportée par les deux, le producteur reporte une partie de la
taxe sur le consommateur en augmentant un peu son prix de vente et accepte de gagner
un peu moins sur chaque produit vendu. On peux raisonner de la même manière pour la
taxe appliquée au consommateur elle est en fin de compte supportée par les deux.
Question 29 : Expliquez pourquoi une taxe appliquée sur le consommateur va aussi être supportée
par les producteurs ?
se traduit par une baisse de la productivité marginale de celui-ci. La connaissance de cette baisse de
la productivité du travail avec les quantités produites est importante dans le choix d’Alain, qui doit
aussi tenir compte de ses dépenses pour réaliser un certain niveau de production. Ce sont les coûts
de production.
Pion1kg Travailleurs Pité marginale Coût fixe C.variable C.total C.moyen C.marginal
0 0 - 53 0 - -
15 1 15 53 32
35 2 20 53 133
50 3 15 53 216
60 4 10 53 278
69 5 9 53 344
77 6 8 53 413
84 7 7 53 480
90 8 6 53 548
95 9 5 53 609
99 10 4 53 662
Question 33 : Remplissez le tableau. Le coût total = CV+CF. Coût moyen = Quant C oût t ot al
i t é pr od ui t e
Le coût marginal est le coût de la dernière unité produite, pour le calculer on procède de la façon
suivante : par exemple quand on passe du 1er au 2ème travailleur la production passe de 15 à 35 kilos
soit 20 kilos de plus, le coût total quant à lui passe de 85 à 186 soit +101e. Il suffit ensuite de
diviser la variation du coût total par la variation des quantités : 101
20
= 5, 05
Comme le producteur produit la quantité qui égalise le coût marginal et le prix, la courbe
d’offre correspond à la courbe de coût marginal puisque, pour chaque niveau de prix donné par
le marché, la courbe de coût marginal permet de déterminer les quantités qui seront produites et
offertes. La courbe d’offre est donc croissante comme l’est, à partir d’un certain point, la courbe
de coût marginal.
Graphiquement :
B La notion de surplus
Les gains à l’échange correspondent aux avantages que l’échange procure aux demandeurs et
aux offreurs. Ces gains à l’échange correspondent à la somme du surplus des consommateurs et
du surplus des producteurs. Au prix d’équilibre, le surplus social est maximum. En effet, un
prix plus élevé augmenterait le surplus des producteurs. Cependant, à ce prix-là, il y aurait moins
d’acheteurs et le marché serait en déséquilibre avec un excès d’offre. Il y aurait donc un gaspillage
des ressources. De l’autre côté pour un prix plus faible, le surplus des acheteurs augmenterait.
Mais à ce prix là, certains producteurs se retireraient du marché. Il y aurait une pénurie de
marchandises. L’équilibre de marché est donc la situation la plus efficace car elle maximise le
surplus total.
Si l’état décide de fixer un prix minimum (pour soutenir les producteurs par exemple) cela va
conduire à un diminution du surplus du consommateur, en effet les quantités demandées vont
diminuer, passant de Qe à Qpm. Cela va se traduire par une perte sèche. Le gain est donc
maximum à l’équilibre, une taxe ou un prix minimum vont donc entrainer une diminution du
surplus total (perte sèche).
Si l’état décide de fixer un prix maximum (pour les consommateurs) cela va conduire à un dimi-
nution du surplus du producteur, en effet les quantités offertes vont diminuer, passant de Qe à
Qpma. Cela va se traduire par une perte sèche. Le gain est donc maximum à l’équilibre, un prix
maximum va donc entrainer une diminution du surplus total (perte sèche).
33
CHAPITRE 2. COMMENT LES MARCHÉS IMPARFAITEMENT CONCURRENTIELS FONCTIONNENT-ILS ?
Parts de marché des systèmes d’exploitation Parts de marché dans la garnde distribution
(Ordinateur de bureau) en décembre 2018 (Spetembre 2019)
Question 1 : Quelle est la particularité du marché des systèmes d’exploitation ? Celui de la grande
distribution ?
Question 2 : Connaissez-vous le prix de Windows 10 ? Celui d’une distribution Linux ?
Question 3 : Selon-vous quel va être l’effet de la situation dans la grande distribution sur les prix ?
Question 4 : Quelle est la situation des deux marchés par rapports à la CPP (marché concurren-
tiel) ?
Les marchés réels sont assez éloignés du modèle théorique de la CPP on parle alors de situations
de concurrence imparfaite. Les marchés sont souvent dominés par un nombre réduit d’entreprises.
Les situations de concurrence imparfaite sont des situations dans lesquelles les agents disposent
d’un certain pouvoir de marché. Ce dernier peut donc se définir comme la capacité, pour un
agent, à influencer la fixation du prix.
Document 2 : Les marges de la grande distribution sont plus faibles que ce qu’on croit
Selon l’Observatoire des prix alimentaires, la marge nette des distributeurs a baissé depuis deux ans
et n’atteint même pas 1% du prix de vente des produits après impôt. Les distributeurs prennent des
marges confortables sur les produits qu’ils vendent. Une idée reçue battu en brèche par le rapport
de l’Observatoire de la formation des prix et des marges 2019 remis au Parlement il y a quelques
jours. Ce rapport dresse le bilan de l’évolution des prix pratiqués et des marges prises par la grande
distribution. Car comme chaque année, l’Observatoire a calculé les charges moyennes et les marges
nettes par rayon alimentaire frais des grandes et moyennes surfaces, pour l’année 2017 et une partie
de l’année 2018. Pour l’ensemble des rayons alimentaires frais après imputation des charges, la marge
nette 2017 rapportée au chiffre d’affaires, ressort à 1,2% avant impôt, en baisse par rapport à 2016
(1,7%). Elle s’établit à 0,8% après impôt. Autrement dit pour 100 euros de produits frais vendus,
le distributeur se met en moyenne 80 centimes dans la poche. Il y a des rayons qui ont une marge
négative. Autrement dit sur lesquels les enseignes perdent de l’argent. C’est le cas de la boulangerie
(-0,3% après impôt), du fait notamment du poids important de la main-d’œuvre dédiée. Mais les
rayons qui coûtent le plus sont pourtant ceux qui vendent des produits coûteux. Il s’agit en effet
des rayons boucherie (-2,8% après impôt) et poissonnerie qui comme les années précédentes reste
le plus déficitaire (-5,7 % après impôt).
Bfmtv 12/06/2019
Question 6 : Pourquoi selon vous les marges sont si faibles dans ce secteur ?
Question 7 : Dans le précédant chapitre nous avons vu que le prix de vente était égal au coût
marginal, pourquoi est-ce le cas dans un contexte de concurrence ?
Question 8 : Pourquoi le fait qu’il y ait un nombre limité d’offreurs sur un marché confère-t-il un
pouvoir de marché ?
-Les ententes
Les barrières à l’entrée sont des obstacles que peuvent rencontrer les entreprises pour péné-
trer un marché. Elles peuvent avoir des origines diverses : certaines sont dites « naturelles » et
proviennent de la structure des coûts de production, c’est-à-dire de la technologie de production.
C’est le cas des entreprises possédant des brevets, une main-d’œuvre spécialisée, ou un savoir-
faire. Les fortes économies d’échelles, les technologies nécessitant beaucoup de capital nécessitent
pour les nouveaux entrants des dépenses d’investissement considérables.
Question 11 : Expliquez pourquoi les marchés où les entreprises ont des coûts fixes importants
sont peu concurrentiels ?
Question 12 : Montrez que des coûts fixes élevés et les économies d’échelle agissent comme une
barrière à l’entrée sur le marché et empêchent donc l’arrivée de nouveaux concurrents.
source :HomeToGo.fr
L’équilibre du monopole
illustrer le comportement de la recette marginale, nous allons utiliser un exemple chiffré et observer
le comportement des recettes totales et marginales. On imagine un monopole correspondant à
l’exemple chiffré suivant.
10 1 10 10 10
9 2 18 9 8
8 3
7 4
6 5
5 6
4 7
3 8
2 9
1 10
L’équilibre L’équilibre
en situation de CPP en situation de monopole
Le monopole fait le même raisonnement qu’un producteur en situation de concurrence pure et par-
faite : il maximise son profit, ce qui le conduit à égaliser la recette marginale et le coût marginal.
Cette règle conduit à produire et vendre une quantité inférieure à celle qui résulterait de la concur-
rence pure et parfaite et à un prix supérieur. En effet, en égalisant la recette marginale et le coût
marginal, donc en maximisant son profit, le monopole peut vendre à un prix supérieur à son coût
marginal (le prix que les consommateurs sont prêts à payer, donné par la courbe de la demande).
Conduisant à un niveau de prix supérieur et à un niveau de production inférieur à ceux qui résulte-
raient de la concurrence pure et parfaite, l’existence d’un monopole est, de façon générale, néfaste
pour la société dans son ensemble, ce que l’on peut mettre en évidence avec la notion de surplus. La
perte des consommateurs (plus élevée que le gain de surplus réalisé par le monopole) associée à la
limitation des quantités génèrent une perte sèche en bien-être pour la société. En d’autres termes,
ce que gagne le monopole est inférieur à la perte des consommateurs. Toutefois, la situation de
monopole peut être favorable à la croissance (cas du monopole d’innovation) ou inévitable (cas du
monopole naturel).
fiche eduscol 1ère
Question 24 : Rappeler pourquoi le profit est maximum quand le coût marginal est égal à la recette
marginale ?
Question 25 : Pourquoi le monopole peut fixer un prix supérieur au prix d’équilibre en situation de
CPP ? Comment va-t-il déterminer son prix ?
Question 26 : Que peut-on en conclure ?
II La politique de la concurrence
La théorie des jeux étudie la manière dont les individus rationnels prennent des décisions en
interaction. Les jeux peuvent être non coopératifs (chacun prend des décisions pour son propre
compte sans chercher à collaborer avec les autres joueurs) ou coopératifs (les joueurs cherchent à
s’entendre pour trouver une situation mutuellement avantageuse). Dans le cadre de cette théorie
des jeux a été développé un exemple devenu classique appelé « dilemme du prisonnier ».
intérêt diverge ». L’outil de la théorie des jeux qui permet d’analyse les comportements stratégiques
des oligopoles est le modèle du dilemme du prisonnier.
« On suspecte que deux prisonniers ont commis ensemble un délit et on demande à ces deux pri-
sonniers, placés dans des cellules séparées, d’avouer. Celui qui avoue bénéficie d’un traitement plus
clément. Les deux prisonniers collectivement préféreraient que personne n’avoue, mais individuelle-
ment, ils ont intérêt à avouer. En équilibre, les deux avouent. Le tableau ci-dessous présentent les
peines que chacun encourent en fonction des différentes sitautions. On apelle cela la matrice des
gains.
Les ententes sont ainsi des accords (secrets dans la mesure où ils sont illégaux) entre
plusieurs entreprises visant à se rapprocher d’une situation de monopole et donc du niveau
de profit de monopole. Les exemples d’ententes illicites sont nombreux : le cartel des
quincailleries de fenêtres (2012), des producteurs de phosphate (2010), des déménagements
internationaux (2008), etc.
La politique de la concurrence peut être définie comme l’ensemble des objectifs, des instru-
ments et des décisions prises par une autorité publique de régulation pour encadrer et favoriser
la concurrence sur les marchés : il s’agit donc d’en définir les règles, de contrôler les comporte-
ments des acteurs et de sanctionner les comportements menaçant la concurrence et susceptibles
de réduire le surplus du consommateur, par exemple par la fixation d’un prix supérieur à celui
qui résulterait de la concurrence. La question du renforcement potentiel du pouvoir de marché
est au cœur des décisions prises par les autorités de régulation. Ces décisions portent notamment
sur trois ensembles de pratiques : les ententes illicites, les abus de position dominante et les
fusions-acquisitions.
Les principes qui guident les autorités de la concurrence peuvent grossièrement être résumés
comme suit : pour la plupart des secteurs économiques, les mécanismes de marché donnent aux
entreprises des incitations à accroître leur efficacité productive et à en redistribuer les fruits aux
autres agents. Ils aident à sélectionner les bons projets d’investissement, attirent les entreprises ef-
ficaces et chassent les autres ou les poussent à améliorer coût et qualité. Pour permettre le jeu de
ces mécanismes vertueux, la loi interdit et les autorités de la concurrence corrigent et sanctionnent
les entraves à la concurrence. La répression des ententes ou des abus de position dominante 2 , le
contrôle ex ante des opérations de concentration 3 , et, au niveau communautaire, celui des aides
accordées par les Etats poursuivent ce même objectif : empêcher que le pouvoir de marché que
détiennent soit les entreprises dominantes soit des groupes d’entreprises agissant de façon collusive 4
soit utilisé pour fausser le jeu de la concurrence et priver les consommateurs de ses bénéfices.
A. Perrot, « La politique de la concurrence dans la crise » 2011
prix et de qualité. En premier lieu, ces produits et services compétitifs bénéficient aux entreprises
intermédiaires qui gagnent ainsi en efficacité et peuvent à leur tour répercuter dans leur processus
de production ces gains de productivité. L’ouverture des industries de réseau à la concurrence, par
exemple, a conduit en premier lieu à renforcer la compétitivité de l’industrie européenne, qui a pu
bénéficier de services de transport de télécommunications ou d’énergie plus efficaces et moins chers.
La diffusion du processus concurrentiel contribue donc à raffermir le tissu industriel du marché inté-
rieur et apporte ainsi un clair soutien aux politiques en faveur de l’emploi. En second lieu, la mise en
concurrence se traduit pour le consommateur final par une offre diversifiée de produits et de services
à des prix plus bas, offre sur laquelle il exerce librement son choix.
Source : La politique de concurrence en Europe et le citoyen 2000
Question 34 : Qu’est-ce que la politique de la concurrence ? Quelle est la justification de la poli-
tique de la concurrence ?
Question 35 : Résumez l’ensemble des effets attendus ?
Objet Dispositifs
Ententes (ou cartels) Interdiction des accords anticoncurrentiels
entre entreprises (ex : répartition de mar-
chés, accords sur les prix)
Abus de position dominante Interdiction aux entreprises d’exploiter de
façon abusive leur position dominante sur
un marché (ex : imposer aux consom-
mateurs des ventes groupées de produits
pouvant être vendus séparément)
Contrôle des concentrations Notification des opérations transfronta-
lières à la Commission qui peut interdire
des fusions ou acquisitions susceptibles de
réduire fortement la concurrence.
Aides d’Etat Sauf dérogations, interdiction des aides
d’Etat qui faussent ou menacent de faus-
ser la concurrence.
Monopoles publics Ouverture à la concurrence de certains
services publics
Question 36 : Montrez que la politique de la concurrence s’exerce à la fois vis-à-vis des entreprises
et vis-à-vis des pouvoirs publics . Montrez que la politique de la concurrence a pour objet à la fois
de sanctionner certains comportements et de surveiller la structure des marchés.
On voit ici apparaître les deux forces principales auxquelles on s’intéresse lorsqu’on contrôle une
concentration. Lorsqu’une autorité de la concurrence surveille une opération de concentration, elle
se dit que d’un côté les risques pour l’augmentation des prix sont importants, mais d’un autre côté,
il y a aussi des gains d’efficacité potentielle élevée. Donc elle va essayer de mettre en balance cha-
cune de ces deux forces pour se demander si, in fine, pour les consommateurs, une fusion peut être
préjudiciable ou au contraire bénéfique.
-Quelles sont les critères de l’Autorité de la concurrence pour accepter une fusion (ou
acquisition) ?
Le critère pour analyser l’effet d’une opération de concentration consiste à mettre en balance ce que
l’on pourrait appeler la position dominante, c’est-à-dire l’effet potentiellement négatif sur les prix,
et l’effet positif que peut avoir la fusion sur l’innovation.
-Dans la pratique, les fusions sont-elles néfastes pour le consommateur ?
Lorsqu’il y a une fusion, une concentration sur le marché, cette fusion n’est pas forcément mauvaise
pour les consommateurs. Pour les firmes qui fusionnent, cela a toutes les chances d’être bénéfique,
du moins c’est ce que les entreprises attendent puisqu’elles fusionnent, même si in fine cela ne sera
pas nécessairement le cas. Pour les consommateurs, cette fusion ne sera pas forcément négative
puisque, si la concentration peut faire augmenter les prix, elle peut également avoir des effets im-
portants. A la fois sur l’efficacité de la firme en termes de coûts : si les coûts baissent, les coûts
variables diminuent et cela peut se répercuter à la baisse sur les prix. Mais aussi si les entreprises
regroupent des technologies complémentaires, par exemple deux entreprises pharmaceutiques qui
ont deux portefeuilles de brevets très complémentaires peuvent, grâce à cette fusion, inventer de
nouveaux produits, et ces nouveaux produits bénéficieront aux consommateurs. Il est possible qu’une
fusion ait un impact négatif sur les consommateurs mais le contraire est possible aussi. D’ailleurs,
si le contraire ne l’était pas, les autorités de la concurrence diraient tout le temps « non » à une
opération de concentration.
Est-ce vrai que l’Autorité de la concurrence semble tenir compte que du point de vue du
consommateur ?
Si l’on reprend l’exemple d’Air-France/KLM, on voit que l’augmentation de la concentration sur
le marché aérien est susceptible, soit de profiter aux consommateurs si des baisses de coûts ou
de nouvelles destinations aériennes permettent de proposer de nouveaux produits, soit au contraire
de pénaliser les consommateurs parce que cette diminution de la concurrence sur le marché va se
traduire par une augmentation de prix. Il est vrai que les autorités de la concurrence analysent essen-
tiellement ce qu’on appelle « le bien-être du consommateur », le « surplus du consommateur » à la
suite d’une fusion. C’est-à-dire que l’Autorité de la Concurrence va quasiment regarder uniquement
l’impact de cette fusion sur le bien-être du consommateur, donc sur les prix et le nouveau portefeuille
de produits.
Sorbonne SorbonnEco, https ://sorbonneco.hypotheses.org/1526
Question 37 : Quels sont les objectifs de cette politique ?
Question 38 : Quels sont les critères retenus par les autorités de la concurrence pour accorder ou
refuser une fusion ou acquisition ? Pourquoi les autorités de la concurrence interdisent-elles certaines
fusions ou acquisitions entre firmes ?
consommateur en luttant contre les pratiques d’ententes. C’est ce même objectif qui explique que
certaines ententes sont considérées comme justifiées par les autorités de la concurrence et, dès lors,
déclarées licites. C’est, par exemple, le cas des ententes technologiques qui sont appréciées à l’aune
de leurs effets positifs sur le surplus collectif. Il peut s’agir d’accords de recherche et développement
visant à développer en commun des produits ou des procédés nouveaux. Ces pratiques peuvent être
acceptées dans la mesure où elles permettent d’accroître le bien-être collectif en réduisant les coûts
que génère la recherche-développement : baisse du risque d’échec (et de perte des coûts irrécu-
pérables) qui n’est plus supporté par une seule entreprise du fait de la diversification possible des
projets, baisse du délai pour voir les bénéfices de l’innovation, etc.
Fiche du collège de France 1ère
Question 39 : Quelles sont les conditions (type de marché) qui favorisent les ententes ? Que nous
apprend la théorie des jeux sur les stratégies des joueurs ?
Question 40 : Quelles sont les conséquences sur les consommateurs et sur les différents surplus ?
Question 41 : Quelle est l’intérêt d’une politique de clémence ?
49
CHAPITRE 3. QUELLES SONT LES PRINCIPALES DÉFAILLANCES DU MARCHÉ ?
Question 1 : Quelle est l’autre possibilité pour un pays de produire des richesses ?
Question 2 : Pourquoi peut-on dire que le marché est efficace dans la production de richesses ?
Dans une économie de marché, les décisions d’un planificateur central (système communiste) sont
remplacées par les décisions de millions de firmes et de ménages. Les firmes décident qui embau-
cher et que produire. Les ménages décident pour quelles firmes travailler et comment dépenser leur
revenu. Ces firmes et ces ménages interagissent au sein du marché et les prix ainsi que leur intérêt
personnel guident leurs décisions.
Le célèbre ouvrage d’Adam Smith, La Richesse des nations, fut publié en 1776 et constitue une
référence fondamentale en économie. Pourquoi les économies de marché fonctionnent-elles aussi
bien ? Est-ce parce que l’on compte sur les individus pour traiter leur prochain avec amour et consi-
dération ? Pas du tout. Voici comment Adam Smith décrit la façon dont les individus interagissent
dans des économies de marché :
« L’homme a presque continuellement besoin du secours de ses semblables, et c’est en vain qu’il
l’attendrait de leur seule bienveillance. Il sera bien plus sûr de réussir, s’il s’adresse à leur intérêt
personnel et s’il leur persuade que leur propre avantage leur commande de faire ce qu’il souhaite
d’eux. Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger, que nous
attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas
à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est
toujours de leur avantage. L’individu ne pense qu’à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup
d’autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses
intentions ; et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin n’entre
pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent
d’une manière bien plus efficace de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler. »
Smith affirme que les acteurs de l’économie sont motivés par la poursuite de leur intérêt individuel
et que la main invisible oriente ces intérêts de façon à promouvoir le bien-être économique général.
Gregory N. Mankiw, Mark P. Taylor, Principes de l’économie, 2011
Question 3 : Que signifie la coordination par le marché ?
Question 4 : Expliquez la notion de "main invisible ?
Si le marché (les entreprises) est efficace dans la production de la plupart des biens et services, il existe des situa-
tions où le marché ne pas aboutir à une situation qui maximise le bien-être collectif. On considère généralement
que l’État a trois grandes fonctions économiques :
-La fonction d’allocation des ressources :En produisant des biens et services non marchands, l’État participe à
l’allocation des ressources. En dehors des services publics tels que la justice, la sécurité intérieure et la Défense
nationale, les administrations locales ont mis en place un certain nombre de services publics proposés et offerts
aux citoyens (les routes, les ports et les aéroports,le ramassage des déchets,les écoles,les hôpitaux et la santé
publique)
-La fonction de redistribution. Cette fonction peut être définie comme l’ensemble des mesures prises pour modifier
la répartition des revenus. L’idée principale est d’agir sur les inégalités et d’établir une justice sociale.
-La fonction de régulation : Cette fonction vise à agir le niveau de croissance.
Dans ce chapitre nous nous intéresserons essentiellement à la fonction allocation des ressources.
optimale dans le cadre du marché (défaillance du marché), ces derniers sont souvent produits et
fournis par la puissance publique et sont donc souvent aussi des biens publics mais il n’existe pas de
relation nécessaire entre les deux types de bien : un bien collectif n’est pas forcément un bien public
et vice-versa. »
Source : Alain Beitone, « Biens publics, biens collectifs, pour tenter d’en finir avec une confusion de
vocabulaire ».
Question 12 : Qu’est-ce qu’un bien public ?
Question 13 : Un bien public est-il nécessairement un bien collectif ? Donnez un exemple
B Les pouvoirs publics face aux biens collectifs et aux biens communs
Document 7 : La prise en charge par l’État des biens collectifs
Pour l’économie du bien-être, les caractéristiques techniques des biens collectifs rendent impossible
leur production par ds entreprises privées. Il s’agit là d’une défaillance du marché qui conduit à l’in-
tervention de l’État. Dans une perspective libérale 2 , depuis les années 1980, le recours au marché
pour gérer des biens collectifs s’est développé grâce à des innovations techniques et institution-
nelles (télévision à péage, etc.). L’évolution du progrès technique conduit à une modification du
champ des biens collectifs. Par exemple, les émissions de télévision peuvent désormais être achetées
individuellement et la télévision publique ne peut plus aujourd’hui’hui se justifier par des raisons
exclusivement technique. Néanmoins, de nombreux biens collectifs demeurent impossibles à produire
via une régulation marchande. Dans ce cas, c’est à l’État de fournir les biens collectifs. En effet, les
biens collectifs les plus importants – la défense nationale, la protection contre le feu dans les grandes
villes, etc – sont fournis par l’État et financés par les impôts.
A. Beitone, A. Cazorla et E. Hemdane, Dictionnaire de science économique 2019
Question 16 :Expliquez en quoi les programmes de télévision étaient autrefois considérés comme
des biens collectifs et ne le sont plus aujourd’hui ?
Question 17 : Quel agent est à même de produire les biens collectifs ? Pourquoi ?
Cet article va rester longtemps une référence, au point que jusqu’à ces dernières années et la recon-
naissance du travail d’Elinor Ostrom, il était impossible dans un lieu public de parler des communs
sans que quelqu’un ne pose la question de leur « tragédie ». Mais paradoxalement, cet article va éga-
lement remettre la question des communs à l’ordre du jour. Il aura ainsi poussé Elinor Ostrom et son
mari Vincent à approfondir les études sur les communs.Ils vont examiner ce qui se passe réellement
dans les communs existants. Et montrer que des formes de gouvernance autres que privatisation ou
étatisation sont possibles, et qu’elles sont concrètement mises en œuvre par des communautés pour
protéger et maintenir les ressources partagées qui leurs sont confiées. Dès lors, des chercheurs du
monde entier vont aller étudier les modes de gestion des communs dans de nombreux endroits, à la
suite et à l’image des premiers travaux d’Elinor Ostrom sur la gestion directe des réseaux d’irrigation
par les parties prenantes en Californie du Sud, ou les façons dont des copropriétaires peuvent gérer
correctement et collectivement les immeubles. Ils découvriront ainsi que la gestion de ressources par-
tagées passe par la constitution d’arrangements institutionnels, souvent informels, mais néanmoins
dotés d’une force de réalisation par l’implication des acteurs directement concernés. Loin du modèle
de Hardin, dans lequel les éleveurs pouvaient faire paître leurs animaux dans un même champ sans
jamais se parler, au point d’en épuiser la source même de nourriture, les chercheurs découvrent la
grande variété et l’inventivité des communautés réelles pour gérer les ressources communes ».
Elinor Ostrom et la réinvention des biens communs, Blog du Monde diplomatique, Juin 2012
Question 18 : Expliquez les trois solutions envisagées dans le document.
fort.
Philippe Cibois, Le Monde, 24 novembre 2009
Question 22 : En quoi un vaccin est-il une externalité positive ?
Question 23 : Donnez d’autres exemples d’externalités positives ?
Question 24 : Le marché est-il efficace dans les activités qui génèrent des externalités positives ?
Que peut – on en conclure ?
Dans les ouvrages spécialisés, on lit souvent que la consommation de biens culturels génère des "ex-
ternalités positives" qui justifient les subventions publiques. Qu’entendent par-là les économistes ?
L’idée d’externalité positive est assez simple. Prenons l’exemple du théâtre. Lorsque vous allez voir
une pièce, vous en retirez une certaine satisfaction, qu’on appelle aussi utilité. Mettons qu’elle soit
égale à 100. Les économistes expliquent que l’utilité totale créée par le fait que vous alliez au théâtre
est en réalité supérieure à 100. Pourquoi ? Parce que vous allez peut-être parler de cette pièce avec
des collègues, ou simplement être plus productif au travail grâce au plaisir que vous avez ressenti.
En bref, vous serez un meilleur citoyen et cela va profiter à la société. Cet effet supplémentaire de
votre consommation est une externalité positive. Mais en tant que consommateur, vous n’êtes prêt
à payer que pour votre propre satisfaction, et non en fonction de la satisfaction que vous apportez
à la collectivité. Il revient donc à l’État de subventionner la différence entre l’une et l’autre. Dans le
cas contraire, le marché qui, laissé libre, ne peut subvenir qu’à la somme des demandes individuelles,
produira moins de pièces de théâtre que ce dont la société a besoin.
Propos recueillis par David Castello-Lopes pour LEMONDE.FR 09.03.12
Question 28 : Quel est le sens du mot culture dans le texte ?
Question 29 : En quoi la culture et les connaissances sont sources d’externalités positives ?
Question 30 : Pourquoi cela justifie l’intervention des pouvoirs publics ?
négatives qu’a engendré la production de ces produits. Le coût qui tient compte des coûts privés et
des coûts indirectes est nommé le coût social. Le coût social désigne le coût réel qu’une entreprise
devrait payer en tenant compte des externalités produites, une externalité négative se matérialise
en général par une taxe et une externalité à payer et une externalité positive par une subvention
accordée. Par exemple le fait qu’une entreprise émet beaucoup de pollution dans un quartier rési-
dentiel peut provoquer beaucoup d’externalités négatives, les gens vont tomber malades (problèmes
respiratoires . . . ) Ce qui va augmenter les dépenses publiques (sécurité social), les arrêts maladies
vont augmenter ce qui va embarrasser d’autres employeurs, le prix de l’immobilier et des loyers vont
diminuer car les gens vont préférer éviter de s’installer dans ce coin. On voit donc dans cet exemple
que le coût social est beaucoup plus important que le coût privé, il est donc important de dédom-
mager toutes les victimes de la production de cette entreprise. L’état peut décider d’appliquer des
taxes afin de combler la dépense publique provoquée par la production de cette entreprise.
Question 33 : Distinguez coût social et coût privé.
Question 34 : Quel est l’effet d’une taxe sur le coût privé d’une entreprise ?
Question 35 : Justifiez la nécessité d’une intervention des pouvoirs publics en cas d’externalité
négative ?
« Les pompiers ne sont pas contents. En effet ceux qui ont pris des risques pour secourir ré-
cemment un spéléologue, coincé dans une grotte dans la Drôme, estiment que le contribuable n’a
pas à payer pour sa négligence. Et pour la première fois, un service départemental d’incendie et de
secours a déposé plainte contre le spéléologue secouru, lui reprochant d’avoir «mis en danger» les
sauveteurs. Dans le cas présent, le sauvetage d’un spéléologue expérimenté a nécessité l’intervention
de 17 sapeurs-pompiers et 55 sauveteurs, dont quatre plongeurs. Le spéléologue, en situation d’aléa
moral, est incité à prendre des risques inconsidérés puisqu’il ne sera pas le seul à être sanctionné par
son inconscience et il a même toutes les chances d’être sauvé. Il peut s’attendre à ce que les pom-
piers viennent à son secours pour le sauver. De plus, il ne paiera pas la facture » David MOUREY
« Sauvetage de spéléologues, Economie et Aléa Moral » PontaultCombault 2007
Question 39 : Quel est le point commun entre la situation de l’automobiliste et du spéléologue ?
Question 40 : En déduire une définition de l’aléa moral.
Question 41 : Que peuvent faire les compagnies d’assurance pour inciter les assurés à la prudence
et se prémunir contre l’aléa moral ?
Question 42 : Quel est le lien entre ces images et les asymétries d’informations ?
Question 43 : En déduire ce que les pouvoirs publics peuvent faire pour remédier à ce problème,
et donner des exemples.
Document 17 :Lutter contre l’aléa moral par la mise en place des tickets modéra-
teurs
Le ticket modérateur est le montant restant à la charge de l’assuré social, après le remboursement de
la Sécurité sociale. Il s’applique sur tous les soins et médicaments remboursés par la Sécurité sociale.
S’ajoute au ticket modérateur une participation forfaitaire de 1 € pour toutes les consultations ou
actes réalisés par un médecin. À noter : Le montant du ticket modérateur peut être pris en charge
par votre complémentaire santé mais la franchise restera toujours à votre charge.
1. La mauvaise monnaie chasse la bonne est une expression, par laquelle est énoncée la loi de Gresham. Elle signifie que lorsque dans
un pays circulent deux monnaies dont l’une est considérée comme bonne et l’autre comme mauvaise, la mauvaise monnaie chasse la
bonne . En effet, les agents économiques préfèrent conserver la « bonne » monnaie, et par contre utilisent la « mauvaise » dans le but de
s’en défaire au plus vite.
61
CHAPITRE 4. QU’EST-CE QUE LA MONNAIE ET COMMENT EST-ELLE CRÉÉE ?
Grande roue faisant office de monnaie (îles Yap) Tablette d’argile ancêtre des monnaies modernes (scriptura
Question 1 : Listez toutes les formes de monnaie que vous connaissez.
La définition de la monnaie est un exercice fort complexe, il existe peu de définition pertinente qui porte sur
l’essence de la monnaie. La façon la plus courante de définir la monnaie repose sur ses fonctions, ce qu’elle permet
de faire. Nous allons d’abord voir les formes que peut revêtir la monnaie.
La fable du troc.
Il faut se méfier de l’idée communément admise que la monnaie a été crée en substituant au troc, cette idée sous-
entend que le troc a longtemps été un mode d’organisation des échanges. Or aucun historien, aucun ethnologue
n’a pu démontrer que des sociétés sans monnaies ont existé.
Les monnaies-marchandises
La monnaie a pris des formes extrêmement diverses pour permettre les échanges. Les premières
formes de monnaie repérées dès le début de la période néolithique (vers le VIe millénaire), coïn-
cident avec le développement d’une économie de production (agriculture,élevage). Il s’agit de mon-
naies marchandises, qui offrent la meilleure illustration de la diversité des formes qu’a pu prendre
la monnaie.Fourrures, dents (ou queues) d’animaux, bétail, céréales, fève de cacao, amandes, sel,
tabac, poissons séchés, coquille de coquillage sont autant d’exemples de biens ayant, dans l’histoire
ancienne des échanges, servi à évaluer le prix des biens (unité de compte), ou à régler les échanges
(intermédiaires des échanges) ou les deux à la fois. La plupart de ces monnaies-marchandises avaient
une valeur intrinsèque importante : un bœuf, un sac de blé, une fourrure avaient un « coût de pro-
duction » élevé et donc en soi une valeur significative (à la différence d’un billet qui ne coûte presque
rien à fabriquer).Les monnaies-marchandises encombrantes, coûteuses à produire ou trop facilement
périssables, n’ont guère traversé le temps.
Les monnaies métalliques
Les métaux précieux, inaltérables, facilement transportables présentent les caractéristiques d’un bon
intermédiaire des échanges, tout au moins à partir du moment où ils ont été fondus en pièce. Dans
ce cas, la valeur de la monnaie est liée à la valeur des métaux précieux.
La monnaie fiduciaire : les billets de banque en circulation
L’introduction des billets marque une étape majeure dans le processus de dématérialisation de la
monnaie. On passe alors en effet à une monnaie de papier dont la valeur faciale est complètement
dissociée de sa valeur intrinsèque (quasi-nulle). La première émission de billets de banque s’est faite
en Suède en 1661.C’est la confiance (du latin fiducia) et non plus la valeur intrinsèque qui fonde la
valeur de ces formes monétaires, d’où le nom de « monnaie fiduciaire » pour désigner les billets.
La monnaie scripturale
La monnaie « scripturale » est celle qui aujourd’hui prédomine très largement. Comme son nom
l’indique la monnaie scripturale est une écriture ou une inscription au crédit d’un compte à vue
(immédiatement disponible) sur les livres (ou plutôt sur les fichiers informatiques) des banques. Sa
part dans l’encours des moyens de paiement n’a cessé de s’accroître depuis les années 1960 pour
représenter dès le début des années 2000 plus de 90% de l’encours des moyens de paiements dans
un pays comme la France.
Si les pièces et les billets sont à la fois monnaie et instruments de paiement, la monnaie
scripturale (dépôts gérés par les banques) est distincte des instruments (chèque, vire-
ment, carte de paiement, porte-monnaie électronique)
La monnaie divisionnaire regroupe les pièces de monnaie, c’est une sous-catégorie de la monnaie
fiduciare. Il ne faut pas confondre avec la métallique qui contient des métaux précieux.
Question 7 : Expliquez le principe de l’agrgégat et des masses monataires. Quel est son intérêt ?
Document 4 : La liquidité
Terme économique désignant une somme disponible immédiatement, qui peut prendre la forme de
pièces et de billets, d’actifs bancaires ou encore d’actifs financiers. Les actifs liquides ne sont pas
soumis au risque de perte de capital. Dans le domaine de la finance de marché, la liquidité désigne
la capacité d’acheter ou de vendre des actifs financiers (actions, obligations, créances...) en grande
quantité, facilement et rapidement sans que les prix n’en soient affectés. La liquidité permet de
conserver une certaine stabilité dans les cours des produits financiers.
Question 8 : Quel est l’intérêt de classer la monnaie par niveau de liquidité (M1,2,3) ?
8 prix relatifs dans un système à quatre biens. Dans une économie à 1000 biens, pas moins de 499
500 prix relatifs seraient à comparer. L’introduction d’une unité de compte par rapport à laquelle le
prix de chaque bien peut être exprimé facilite les choses pour 1000 biens on passe de 499 500 prix
relatifs à 999 prix relatifs.
2. La fonction d’intermédiaires des échanges
La monnaie ne sert pas seulement à évaluer, elle sert aussi à échanger. C’est son rôle d’intermédiaire
des échanges. En tant que tel, la monnaie facilite aussi grandement les échanges. L’échange est
possible sans monnaie. L’opinion la plus courante tient d’ailleurs l’échange sans monnaie, c’est-à-
dire le troc, pour une forme « primitive » de l’économie d’échange. Pourtant le troc est un mode
d’organisation des échanges autrement plus complexe qu’une économie monétaire, ce qui peut faire
douter de son existence généralisée à quelque moment de l’histoire que ce soit. La monnaie en tant
qu’instrument d’échange dépasse cet inconvénient. Je pourrais satisfaire mon envie de poire en en
payant le prix en monnaie. Le vendeur de poires pourra quant à lui utiliser cette monnaie aujourd’hui
ou demain pour acquérir n’importe quel bien de son choix. Les ventes et les achats n’ont plus besoin
d’être synchrones lorsqu’ils sont réglés en monnaie.
3. La fonction de réserve de valeur
En tant que réserve de valeur, la monnaie peut être conservée pour « voir venir », pour consommer
plus tard, investir quand l’opportunité se présentera. »
Source : D’après Jézabel Couppey-Soubeyran, « Monnaie, banques, finance »
Question 9 : Expliquez chaque fonction.
Question 10 : Que manque-t-il pour que l’ensemble des échanges et des souhaits puissent se réa-
liser ?
Trois raisons pour lesquelles le bitcoin n’est pas une monnaie (selon la Banque de France)
La Banque de France considère que le bitcoin n’est pas une monnaie.
Dans une note publiée le 5 mars 2018 appelée "l’émergence du bitcoin et autres crypto-actifs :
enjeux, risques et perspectives", les analystes donnent trois caractéristiques que les "crypto-actifs"
devraient réunir pour être considérés comme une monnaie, mais qu’ils n’ont pas :
-Être une unité de compte ; or très peu de prix sont exprimés en bitcoins.
-Être un intermédiaire d’échange ; or les crypto-monnaies sont si volatiles qu’il est difficile de
payer avec, et il y a des frais de transactions très élevés par rapport aux monnaies classiques.
-Être une réserve de valeur, or les crypto-actifs émanent de "puissances de calcul informatique"
et n’ont "pas de sous-jacent réel". La Banque de France préfère ainsi parler de crypto-actifs que
de crypto-monnaie.
La note rappelle également que seul l’euro est reconnu en France comme étant une monnaie
"ayant cours légal". Les crypto-actifs ne sont pas reconnus officiellement, donc ils peuvent être
refusés en paiement.
II La création monétaire
Vidéo à visionner
Les banques collectent les dépôts, gèrent les moyens de paiement du public et accordent
des crédits aux entreprises et aux particuliers. C’est par l’octroi de ces crédits que se réalise
l’essentiel de la création monétaire. Les banques pour les entreprises et ménages sont dites banques
commerciales ou banques de second rang, elles se financent auprès des banques centrales.
Le passif renseigne sur l’origine des ressources, c’est-à-dire les fonds collectés par la banque. L’actif
informe sur l’utilisation des fonds collectés.
Le cadre comptable ventile le bilan d’une banque en 5 classes.
Les actifs et les passifs de la classe 1 correspondent aux opérations interbancaires celles que la
banque réalise avec d’autres institutions financières, dans le cadre de sa gestion de trésorerie. Quand
son exploitation lui permet de dégager des excédents de trésorerie, la banque se trouve en position de
prêteur net sur le marché interbancaire. Dans le cas inverse la banque doit avoir recours au marché
pour assurer son refinancement.
Les actifs et les passifs de la classe 2 correspondent aux opérations avec la clientèle. À l’actif, les
crédits accordés, au passif, les dépôts collectés ventilés selon leur degré d’exigibilité, leur forme
(compte, bon, certificat) et leur nature au regard de la réglementation bancaire (compte d’épargne
à régime spécial, comptes ordinaires).
Les actifs et les passifs de la classe 3 reprennent les opérations sur titres et les opérations diverses. À
l’actif, les placements de la banque sur le marché des capitaux pour son propre compte (portefeuille
de titres, classés selon leur durée de conservation). Au passif, les titres de dettes que la banque émet
pour se refinancer.
Le bilan ne retrace pas les opérations sur titres effectuées pour le compte de la clientèle.
La classe 4, à l’actif, contient les valeurs immobilisées, c’est-à-dire les biens et valeurs censés de-
meurer durablement dans le patrimoine de la banque.
La classe 5, au passif, comprend les provisions constituées et les fonds propres y compris les bénéfices
non distribués.
lafinancepourtous.com
Question 19 : Qu’est-ce qu’un bilan ? À quoi correspondent le passif et l’actif pour le client et pour
la banque ?
scripturale. Prenons l’exemple d’une entreprise qui souhaite financer un investissement d’une valeur
de 100 000 euros et qui obtient un prêt de sa banque à cette fin. La banque va donc par un jeu
d’écritures, indiquer « + 100 000 » à l’actif du bilan de l’entreprise, tandis qu’elle mentionnera « +
100 000 » dans la colonne « passif » de son bilan au titre des dépôts à vue de ce client. L’écriture
opérée par la banque sur le compte de l’entreprise génère donc une création monétaire. De même,
lorsque l’entreprise aura terminé de rembourser sa dette, on assistera cette fois à une destruction
de monnaie puisque l’actif du bilan de l’entreprise et le passif de la banque seront diminués de la
valeur du crédit initialement accordé.
la dette, ce qui inciterait les États à « faire tourner la planche à billets » au lieu de maîtriser leurs
dépenses publiques).
- lorsque les banques commerciales acquièrent des devises étrangères : elles portent sur le compte
du client l’équivalent en monnaie nationale et inscrivent la contrepartie « Extérieur » à l’actif de
leur bilan. Cette contrepartie, constituée de devises, représente une créance sur le pays d’émission
des devises concernées.
Question 23 : Expliquez en quoi l’achat de bons du trésor et de devises sont sources de création
monétaire ?
La création monétaire ne s’explique pas exclusivement par l’action d’octroi de crédits des banques commer-
ciales ; les sources de cette création (appelées « contreparties » de la masse monétaires) sont en réalité, classées en
trois catégories :
-les créances sur l’économie (qui correspondent aux crédits accordés par les banques de second rang aux ménages
et aux entreprises),
-les créances sur l’extérieur qui concernent les opérations avec l’étranger (par exemple lorsqu’un client échange des
devises en monnaie centrale, il y a création de monnaie)
-les créances sur l’État (par exemple lorsqu’une banque achète des Bons du Trésor pour financer le déficit budgé-
taire, il y a là aussi monétisation). De même, la création monétaire ne s’effectue pas sans cadrage : c’est la Banque
centrale qui assure cette fonction.
B La politique monétaire
Chaque établissement bancaire est tenu de disposer d’un compte auprès de la banque centrale. C’est grâce
à ces comptes bancaires que la BCE met en place la politique monétaire. La Banque Centrale impose à toutes
les banques commerciales de « déposer » sur leur compte (auprès de la BCE) un pourcentage des dépôts qu’elles
collectent. Si le taux des réserves obligatoires est de 1 %, cela signifie que si une banque accorde un crédit de 1000
C, elle crédite le compte de dépôt de son client d’autant et doit alors déposer 10 C à la BCE.
création monétaire ?
Question 29 : Quel peut être l’effet sur l’activité économique ?
À faire à la maison :
Résumez, dans un paragraphe argumenté, l’action de la BCE sur la processus de
création monétaire.
engendrée par la création monétaire et le crédit, et elles peuvent réagir en augmentant les prix, ce
qui risque alors d’accélérer l’inflation. Dès lors, c’est à la Banque centrale d’intervenir afin d’inciter
les banques commerciales à freiner la création monétaire pour juguler l’inflation et la détérioration
du pouvoir d’achat de la monnaie.
-À l’inverse, en période d’activité économique ralentie, quand l’économie s’éloigne du plein
emploi, que la croissance économique est faible, les banques deviennent généralement plus prudentes
et peuvent freiner brutalement la création monétaire. Le rationnement du crédit peut aggraver la
récession et conduire même à une situation de déflation, soit la baisse du niveau général des prix.
Pour éviter cette situation dangereuse, en période de chômage et de sous-utilisation des capacités
de production, la Banque centrale doit alors intervenir sur le marché monétaire pour inciter les
banques commerciales à une création monétaire plus dynamique pour soutenir la demande globale
et la production.
Fiche eduscol 1ère
Question 33 :Pourquoi sans action de la BCE la situation peut s’aggraver dans les deux cas evo-
qués ?
Suite à la crise financière de 2008, et ses conséquences délétères sur l’activité économique, puis
en réaction à la crise des dettes souveraines en zone euro à partir de 2009- 2010, la Banque centrale
européenne a réagi énergiquement par un accroissement de la base monétaire et une baisse forte
et durable des taux d’intérêt directeurs pour soutenir le crédit et la demande globale. En période
d’activité économique ralentie, et lorsque le risque d’un dérapage des prix s’éloigne, une stratégie de
baisse des taux d’intérêt directeurs se révèle alors utile pour faciliter la sortie de crise.
L’assouplissement quantitatif consiste pour la banque centrale à créer de la monnaie pour ache-
ter sur le marché des emprunts d’État ou privés détenus par des investisseurs. L’objectif est que
ces derniers réinjectent les liquidités qu’ils obtiennent en échange dans l’économie, en prêtant aux
ménages et aux entreprises qui, à leur tour, doivent stimuler la croissance et l’inflation. La BCE
rachète d’abord des titres à hauteur de 80 milliards d’euros par mois, puis ramène ce montant à
60 milliards fin 2016. Comme il concerne dix-neuf pays utilisant la même monnaie, le programme
d’achats de la BCE est davantage encadré que celui de la Réserve fédérale américaine, de la Banque
d’Angleterre ou de la Banque du Japon. La BCE s’interdit notamment d’acheter trop d’obligations
d’un pays ciblé, pour éviter d’être accusée de financer sa dette publique.
https ://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/10/26/20002-20171026ARTFIG00121-la-bce-s-apprete-
reduire-son-soutien-a-l-economie.php
Question 36 : Comment le QE agit sur l’économie ?
Un homme doit une certaine somme d’argent à son voisin. Il n’arrive pas
à dormir. Sa femme ne peut pas dormir non plus et décide de faire
quelque chose. Elle sort sur le balcon et appelle le voisin :
- Très cher voisin ! C’est à propos de notre dette !
Le voisin sort alors sur son balcon et lui demande ce qu’elle veut. Elle lui
crie :
-Tu sais, la somme que mon mari te doit, il ne les a pas !
Elle va alors se recoucher et dit à son mari :
-Tu peux dormir tranquille, désormais c’est lui qui ne pourra plus dormir !
Blague orientale
75
CHAPITRE 5. COMMENT LES AGENTS ÉCONOMIQUES SE FINANCENT-ILS ?
Question :Faites une liste des agents qui sont suceptibles d’emprunter, ainsi que les raisons de ces
emprunts.
Question :Quelle est la contrepartie d’un emprunt ? Qu’est-ce qui le justifie ?
Il existe dans l’économie réelle, une multitude d’agents économiques dont les caractéristiques sont très différentes
les unes des autres : PME, entreprises multinationales, familles, hôpitaux publics, célibataires, cliniques privées,
clubs sportifs, associations loi de 1901.... Pour faciliter les mesures statistiques et les descriptions, l’Insee regroupe
tous ces agents en catégories appelées secteurs institutionnels. Les secteurs institutionnels sont formés selon la
nature des activités et la fonction principales de ces secteurs.
Les ménages sont un des secteurs institutionnels.
Ils sont exclusivement le fruit Également appelés revenus de Ils sont le fruit du facteur
du facteur travail. Ils sont la propriété, ils sont est exclu- travail et du facteur capital.
constitués par les salaires des sivement le fruit du facteur ca- Ils correspondent à l’exercice
agents privés, les traitements pital. d’une activité professionnelle à
des fonctionnaires, les soldes son compte (entrepreneur indi-
des militaires, etc. viduel et professions libérales).
Question 2 : Donnez des exemples de revenus du capital.
Question 3 : Pourquoi le revenu des indépendants est appelé mixte ?
Les ménages disposent d’un revenu disponible qui se compose de la façon suivante : Revenu
disponible = revenus primaires + revenus de transfert - prélèvements obligatoires.
Les revenus de transfert sont versés par l’État aux ménages sous forme de prestations sociales.
À faire à la maison :
Recherchez quelles sont les différentes façons pour un ménage d’utiliser son épargne.
La capacité ou besoin de financement d’un agent désigne son niveau d’épargne et son besoin en financement
externe. Le besoin de financement : lorsqu’un agent ne parvient pas à autofinancer à 100% son investissement, il
doit donc se procurer des ressources externes : on dit qu’il a un besoin de financement. Dans le cas inverse, l’agent
dispose d’une capacité de financement.
utilisée soit directement pour l’investissement (achat de logement) soit placée auprès des institutions
financières ou sur les marchés de capitaux. La capacité de financement des ménages est ainsi
prêtée à d’autres agents et permet l’achat de biens d’équipement (investissement des entreprises).
Si les ménages n’épargnent pas assez, l’investissement et donc la croissance et l’emploi
risquent d’en souffrir. S’ils épargnent trop, la consommation s’en ressent et avec elle,
les entreprises, et finalement l’emploi. Le point d’équilibre entre le « pas assez d’épargne » et
le « trop d’épargne » est difficile à trouver concrètement.
https ://www.ecossimo.com/epargne-et-besoin-en-financement
Question 5 : En quoi l’épargne des ménages joue un rôle dans l’économie d’un pays ?
Question 6 : Expliquez la phrase en gras.
Question 7 : Donnez des exemples de ménages en besoin de financement.
Ce qui reste constitue une épargne brute disponible pour les dépenses d’investissement (logement
pour les ménages). Les entreprises, quant à elles, n’ont pas de consommation finale ; leur épargne
équivaut donc à leur revenu et constitue la ressource à partir de laquelle elles financent leurs
dépenses d’investissement. Ce financement de l’investissement par l’épargne correspond à ce
qu’on appelle l’autofinancement.Les ménages dégagent globalement chaque année une capacité de
financement, en revanche les APU et les les entreprises présentent un besoin de financement et
recourent donc à du financement externe.
PJézabel Couppey-Soubeyran, Monnaie, banques, finance, 2009
Question 15 : Comparez l’épargne des SNF à la FBCF. Comment la différence peut-elle être
financée ?
Complétez :
Sachant que le taux d’autofinancement mesure la part que représente l’épargne dans l’investis-
sement autrement dit dans quelles proportions l’épargne permet-elle de financer l’investissement.
Taux d’autofinancement =
Agent à capacité de financement : agent qui dispose d’une épargne une fois les investissements
effectués. Il a donc un surplus d’épargne : on a donc Epargne Brute > FBCF. Un agent a une
capacité de financement si ses ressources excèdent ses emplois (ressources > emplois).
Agent à besoin de financement : agent dont l’épargne est inférieure aux investissements (Epargne
brute < FBCF) qu’il souhaite réaliser. Un agent a un besoin de financement lorsque ses ressources
ne lui permettent pas de financer les emplois qu’il souhaite effectuer,lorsque son épargne ne suffit
pas pour financer ses investissements.
Dès qu’un agent dispose de suffisamment de ressources pour financer seul ses investissements,
cela correspond à l’autofinancement ou financement interne. Il puise donc dans son épargne brute
pour financer ses investissements. L’agent est donc à capacité de financement. Dès qu’un agent
ne dispose pas de suffisamment de ressources pour financer seul ses investissements, il doit trouver
des sources de financement externe. On parle donc de financement externe.
B Le financement externe
Document 8 :Le financement externe direct
Le financement externe direct suppose d’existence de deux agents économiques. L’agent à besoin de
financement doit trouver un agent à capacité de financement, c’est-à-dire disposant d’un excédent
de ressources sur ses emplois. L’agent à besoin de financement émet un titre, qu’acquiert l’agent à
capacité de financement (qui trouve ainsi à placer l’épargne qu’il n’a pas investie). Concrètement,
les agents à besoin de financement peuvent être des entreprises ou des administrations qui émettent
des titres achetés par les ménages ou d’autres agents. Ce financement direct est généralement
effectué sur les marchés financiers grâce à l’émission de titres qui sont des valeurs mobilières,
comme les actions ou les obligations. Il est aussi possible sur le marché monétaire, par le biais
notamment de l’émission de billets de trésorerie par les entreprises.
Source : Gilles Jacoud, « Le financement de l’économie », Cahiers français n° 315, 2003.
Question 19 : Qu’est-ce qui distingue une action d’une obligation ?
Question 20 : Présentez succinctement le principe du financement externe direct
À faire à la maison :
Faites une recherche des taux moyens pour crédit immobilier sur 10, 15 et 20 ans.
Que constatez-vous ? comment peut-on l’expliquer ?
Tableau d’amortissement d’un emprunt de 150 000e à 10 ans avec un taux 1.5%
Document 10 :Taux d’intérêt bas : quel impact pour les consommateurs et les
entreprises ?
En Europe, les taux d’intérêt sont historiquement bas depuis la crise des subprimes de 2008. Une
aubaine pour les particuliers désireux de souscrire des crédits à des taux attractifs. . . Pourquoi de
tels taux ? Et quelles en sont les conséquences ?
Qu’est-ce qu’un taux d’intérêt ?
Ce fameux taux d’intérêt, c’est le « loyer » de l’argent. En d’autres termes, c’est la rémunération
reçue par celui qui prête l’argent. Dans le cas présent, c’est la banque qui rémunère à son tour ses
créanciers, c’est-à-dire certains de ses déposants et ses actionnaires. Lorsque les taux sont faibles,
l’emprunteur a la possibilité de s’endetter à peu de frais, ce qui entraîne logiquement l’augmentation
de la consommation et souvent des investissements. À noter toutefois, dans cette situation, le
prix des actifs (biens immobiliers ou obligations par exemple) est plus élevé. À l’inverse,
lorsque le taux est élevé et que le crédit est cher, les emprunts et achats ont tendance
à diminuer et le prix des actifs à baisser.
Pourquoi les taux d’intérêt sont-ils si bas aujourd’hui ?
En matière de taux d’intérêt, les taux directeurs des banques centrales donnent le ton aux taux
pratiqués par les banques. Ils correspondent au « loyer » de l’argent fixé par les banques centrales
lorsqu’elles prêtent aux banques commerciales (en Europe, la Banque Centrale Européenne – BCE).
Et ils sont « directeurs » car ils « dirigent » les taux du marché. Depuis 2014, le principal taux
directeur de la BCE, le taux de refinancement minimum, se maintient autour de 0 %, voire en
dessous ! De plus, la politique de Quantitative Easing européenne (achat massif de titres par la BCE
pour accroître la masse monétaire) se répercute sur les taux à long terme, également très faibles. Le
taux d’emprunt de l’État français à 10 ans tourne ainsi autour de 0,5 %. Avec des taux directeurs
si bas, la BCE vise à encourager le crédit pour, in fine, renforcer l’activité économique au sein des
États membres. Le taux négatif sur les réserves excédentaires incite également les banques, au-delà
des réserves constituées pour respecter les exigences prudentielles, à prêter la liquidité centrale
sur le marché interbancaire. Ceci abaisse les taux du marché monétaire, et indirectement, les taux
d’intérêt des financements de marché à court terme et des prêts bancaires à taux révisable.
Quels impacts pour les entreprises et les consommateurs ?
La baisse des taux d’intérêt profite à l’économie réelle en facilitant l’accès aux crédits pour les
entreprises. En France, plus d’1 million d’entreprises et de PME se financent par le crédit. Rien
qu’entre 2015 et 2016, les crédits accordés aux PME ont augmentés de 2,7 %. L’accès au crédit
bancaire ne leur a jamais été aussi ouvert. En effet, 9 PME sur 10 obtiennent aujourd’hui le crédit
d’investissement qu’elles ont demandé ! Côté consommateur, il est également plus simple d’accéder
au crédit. En France, entre 2015 et 2016, les crédits destinés aux ménages avaient augmentés de 4,5
% et représentaient un encours total de 1 096 milliards d’euros. Les prêts immobiliers étaient quant à
eux en augmentation de 4,3 % pour un total d’encours de 899 milliards d’euros. En septembre 2017,
selon la Banque de France, les crédits aux ménages français étaient en augmentation de 5,7 % par
rapport à septembre 2016. Dans toute l’Europe, ils étaient en augmentation de 6,8 % notamment
grâce à l’essor des crédits en Italie et en Espagne. https ://group.bnpparibas/actualite/taux-interet-
impact-consommateurs-entreprises
Question 23 : Expliquez les deux phrases en italiques
Question 24 : Comment définir le taux d’intéret ?
Question 25 : Qu’est-ce qu’un taux directeur ?
Question 26 : Que rémunère le taux d’intérêt ?
Question 27 : Quel est l’effet du taux d’intérêt sur l’investissement des entreprises ?
Le cas des crédits immobiliers Dans le cas de prêts immobiliers d’acquisition d’une résidence
principale (souvent de 10 à 20 ans), la banque calcule son coût de financement par rapport à un
cocktail de ressources à moyen terme (5/7 ans), par exemple les plans d’épargne-logement et à
long terme dont la référence est couramment celle du taux des emprunts d’État à long terme, très
bas depuis deux ans.
Elle y ajoute sa marge et estime le coût du risque, c’est à dire le pourcentage des crédits qui ne
seront pas remboursés à bonne date du fait de la défaillance de l’emprunteur. Cela dit :
-les montants unitaires sont élevés (un faible pourcentage sur de gros montants peut rapporter plus
qu’un pourcentage élevé sur de faibles montants)
-la concurrence est très forte
-les incidents de remboursement sont peu fréquents car l’accord initial est étudié avec soin, voire
avec sévérité
-les pertes définitives sont beaucoup plus faibles (que pour les crédits à la consommation et crédits
aux entreprises) car la banque dispose d’une garantie sur le bien financé (hypothèque) ou d’une
caution fournie par une société de caution mutuelle
-l’assurance décès-invalidité est quasi systématique : elle renforce la sécurité du prêteur et lui offre
une marge complémentaire.
Voilà pourquoi le prêt immobilier faiblement margé sert de produit d’appel pour attirer vers la
banque les nouveaux clients « à potentiel », qui se verront proposer des produits d’épargne « maison
» afin de les fidéliser à long terme.
Question 34 : Expliquez les différences de taux entre les différents types de crédits ?
Les banques centrales interviennent dans l’économie en prêtant aux banques commerciales,
elles fixent un taux d’intérêt qui permet aux banques de se refinancer. Ces opérations sont des
opérations de court terme, les taux d’intérêt de la BCE sont donc des taux de court terme, les
taux d’intérêt de long terme (10 ans etc.) se fixent le marché des capitaux en fonction de l’offre
et de la demande (qui dépend des anticipations d’inflation etc.)
Pour aller plus loin :Comment expliquer les taux d’intérêt négatifs ?
Depuis quelques années, certains pays de la zone euro comme l’Allemagne ou la France peuvent
emprunter sur les marchés financiers à des taux négatifs. Il s’agit d’un phénomène inédit et qui tend
à se développer.
Parallèlement, depuis juin 2014, la Banque centrale européenne (BCE) pratique elle aussi des taux
d’intérêt négatifs à l’égard des dépôts que les banques de la zone euro déposent chez elle.
Comment un tel phénomène est-il possible ? La réponse à cette question nécessite que l’on
revienne sur les politiques monétaires conduites à partir de 2008 dans les pays développés, car elles
permettent de comprendre pourquoi les taux d’intérêt ont enclenché une spirale baissière.
Les taux de refinancement deviennent nuls. . . voire négatifs
En réponse à la crise de 2008, toutes les banques centrales des pays développés ont procédé à
des baisses de leur taux d’intérêt principal, par lequel elles refinancent les banques commerciales.
La variation de leur taux de refinancement correspond à la conduite habituelle de la politique
monétaire. La BCE a baissé ses taux à partir de 2011 et a décidé de fixer son taux principal de
refinancement à 0 % en mars 2016. Dans certains pays le taux principal de refinancement est passé
en territoire négatif. C’est notamment le cas du Japon (-0,1%) et de la Suisse (-0,75 %). En effet,
ces pays veulent éviter une appréciation de leur monnaie. En plaçant les taux d’intérêts en territoire
négatif, les banques centrales rendent les placements dans ces pays moins attrayant (les taux des
banques se répercutant dans l’ensemble de l’économie comme nous l’expliquons ci-dessous), ce qui
évite l’appréciation de la monnaie.
Un autre instrument habituel de la politique monétaire des banques centrales est le taux de dépôt.
Les banques possèdent un compte auprès de la banque centrale, un peu comme un particulier
possède un compte auprès de sa banque. Le taux de dépôt est le taux auquel sont rémunérés les
dépôts que les banques effectuent auprès de la banque centrale.
Les banques possèdent deux types de réserves auprès de la banque centrale : les réserves obligatoires
qui sont une proportion des dépôts collectés par les banques. Elles sont rémunérées au taux des
opérations principales de refinancement, soit 0 % en zone euro début 2020. Les banques peuvent
cependant déposer des sommes plus importantes auprès de la banque centrale, on parle alors des
réserves excédentaires qui sont rémunérées au taux de la facilité de dépôt (-0,5 % en zone euro
début 2020). La BCE, comme d’autres banques centrales, applique un taux négatif aux réserves
excédentaires. Autrement dit, les banques doivent payer pour déposer leur argent auprès de la
banque centrale. Cela a pour but d’inciter les banques à injecter leurs liquidités dans l’économie
plutôt qu’à les placer auprès de la banque centrale.
Face à la faible inflation et à la croissance morose, la BCE a annoncé en septembre 2019 la reprise
du QE (Quantitative Easing). Les conséquences de ces rachats d’actifs au niveau mondial furent :
-De déverser des masses considérables de liquidités sur les marchés financiers. Les investisseurs
qui recevaient ces liquidités en échange des titres vendus aux banques centrales dans le cadre du
QE ont alors cherché à les réinvestir. Une partie a été « recyclée » dans l’économie réelle pour
financer des projets privés (des particuliers ou des entreprises), notamment aux Etats-Unis, mais
l’essentiel est resté sur les marchés financiers obligataires et actions, provoquant des hausses parfois
spectaculaires des bourses.
-De provoquer des baisses très importantes des taux d’intérêt à court, moyen et long terme. Les
taux d’intérêt de toutes les échéances, de la plus courte à la plus longue, ont été orientés à la baisse
de façon concomitante. Sur les marchés obligataires, les achats d’actifs opérés par les banques
centrales ont en effet provoqué un déséquilibre entre l’offre et la demande pour les titres souverains
qui s’est traduit par une baisse sensible des taux.
Les anticipations d’inflation et la recherche de sécurité ont pesé sur les taux d’intérêt La formation
des taux d’intérêt sur le marché obligataire est le résultat de la combinaison de quatre éléments :
la maturité de l’obligation, les anticipations sur le niveau futur de l’inflation, la prime de risque
associée à la qualité de l’émetteur et l’équilibre entre l’offre et la demande de titres.
La maturité d’une obligation correspond à sa durée de vie. Plus celle-ci est courte, plus le taux
d’intérêt sera bas. En effet, une maturité courte signifie que le capital sera remboursé à l’investisseur
rapidement. Le risque de ne pas être remboursé à l’échéance, en raison du défaut de l’emprunteur,
est donc plus faible que sur une obligation de maturité plus longue. En conséquence, le taux
d’intérêt servi, qui intègre la rémunération du risque du prêteur, est moins élevé pour les obligations
à court terme que pour les obligations à moyen ou long terme.
Les investisseurs obligataires sont également très sensibles aux évolutions de l’inflation. En effet,
une forte inflation a pour conséquence de réduire la rentabilité réelle de leur placement puisque
les intérêts perçus sont fixes pendant toute la durée de vie de l’obligation. Ainsi, pour compenser
ce risque, ils exigent que les taux d’intérêt intègrent les perspectives d’inflation à l’horizon de la
maturité du titre. Les taux d’intérêt seront donc d’autant plus élevés que les anticipations d’inflation
seront fortes. Or aujourd’hui, ces perspectives d’inflation en zone euro sont faibles.
Depuis le déclenchement de la crise grecque en 2010, les investisseurs obligataires ont par ailleurs
pris conscience que toutes les obligations souveraines émises par les Etats membres de la zone euro
n’étaient pas identiques en terme de risque. Alors que jusque-là le risque de défaut d’un Etat de
la zone euro sur sa dette était apprécié de façon assez homogène avec une probabilité faible, leur
attitude à ce sujet a radicalement changé. Désormais, les investisseurs intègrent dans leur stratégie
de placement un facteur « risque de défaut » différencié selon les Etats de la zone euro : plus ce
risque est jugé fort, plus les investisseurs exigeront une prime de risque élevée qui viendra s’ajouter
au taux d’intérêt, et inversement.
Ainsi, pour les pays dont les finances publiques sont réputées saines (Allemagne, Pays-Bas, Autriche
par exemple) les primes de risques se sont réduites, contrairement à d’autres pour lesquels elles se
sont accrues (Italie, Grèce).
Enfin, à la suite de la crise de l’euro en 2010-2012 et de la crise grecque de 2014-2015, les
investisseurs internationaux sont devenus extrêmement prudents dans leur choix d’allocation de
portefeuille. Ils recherchent ainsi prioritairement les titres sur lesquels ils sont certains de ne pas
subir de fortes pertes en capital.
Pourquoi acheter une obligation à taux négatif ? Il peut sembler paradoxal que des investisseurs
achètent des obligations alors qu’elles présentent un taux négatif. Cependant, plusieurs raisons
expliquent cet apparent paradoxe :
Pour certains investisseurs internationaux hors zone euro, l’acquisition de titres obligataires à
rendement négatif leur permet d’espérer réaliser une plus-value à terme ou d’obtenir des rendements
positifs s’ils anticipent une appréciation de l’euro contre leur monnaie nationale. En effet, la hausse
de l’euro signifie que la conversion en monnaie nationale des intérêts perçus et/ou du nominal de
l’obligation à l’échéance leur procurera un surcroît de rémunération du fait d’un taux de change
plus favorable. Cet effet de change peut alors compenser le rendement négatif exprimé en euros.
De plus, si les investisseurs anticipent la poursuite de la baisse des rendements obligataires, la hausse
de la valorisation de leur portefeuille qui en résultera leur permettra de réaliser des plus-values s’ils
cèdent leurs titres sur le marché secondaire (rappelons que la valeur d’une obligation évolue en sens
inverse du taux d’intérêt : si les taux baissent, le prix de l’obligation augmente).
Enfin, acheter des obligations sans risque peut-être un moyen de garantir le capital. En période
d’incertitude, les investisseurs peuvent accepter un taux négatif contre la garantie que l’emprunteur
ne fera pas défaut. La situation est assez semblable à celle d’un particulier qui déposerait des
liasses de billets dans un coffre de banque : les billets ne paient pas d’intérêt, et la location du
coffre implique un intérêt négatif sur ce placement. Dans ce cas, l’épargnant paie pour s’assurer la
préservation de son épargne, tout comme certains investisseurs qui prêtent à des taux négatifs aux
États réputés sûrs (Allemagne, Autriche, France. . . ).
À faire à la maison :
Il existe des situations où la mise en relation des apporteurs et demandeurs de crédits
peut s’établir en dehors du marché des capitaux :
-Les crédits commerciaux interentreprises.
-Le financement participatif (crowdfunding).
-Les « investisseurs providentiels » ou Business Angels.
Faites une recherche et expliquez avec des exemples ces trois modes de financement.
L’État est une expression qui désigne l’état central (ministère,préfecture, etc.), les collectivités
territoriales et les administrations de Sécurité sociale.
À faire à la maison :
Vidéo à visionner La dette publique
Après avoir visionné la vidéo, vous chercherez les limites (PSC) qu’impose l’UE en
terme de dette et déficit, ainsi que les raisons pour lesquelles les sanctions ne sont pas
appliquées.
-L a fon cti on d e r edi stributi on. C ette fon cti on p eut êtr e d éfini e comm e l en s emble
d e
s m e
sur e
s pri s e
s p our m odifi er la r é
p artiti on d e
s r evenu s.
-L a fon cti on d e r égulati on : C ette fon cti on vi s e à a gir le niveau d e cr oi s s an ce.
D an s cette p arti e n ou s allon s n ou s arr êter sur la fon cti on allocati on d e
s
r e
s s our ce
s et la fon cti on r égulati on.
récession, la hausse des indemnités versées aux allocataires soutient la demande, et l’inverse se
produit dans une phase de reprise. Théoriquement, la mise en œuvre des stabilisateurs automatiques
est rapide puisque, contrairement à une mesure discrétionnaire, leur mise en œuvre ne nécessite
aucune décision spécifique : impôts et les dépenses publiques réagissent mécaniquement aux
évolutions de l’activité de façon anticyclique.
Les fluctuations du solde public résultent mécaniquement de la variation des dépenses et des
recettes publiques :
-Si ces variations résultent spontanément des effets du cycle économique on parle de stabilisateurs
automatiques.
-Si ces variations découlent de l’action volontaire d’un gouvernement - par exemple accroître la
dépense publique dans le cadre d’une politique de relance keynésienne – il s’agit de politique
discrétionnaire.
Des mesures discrétionnaires peuvent jouer soit en accroissant l’action des stabilisateurs automa-
tiques, soit en menant une politique procyclique (procyclique : qui va dans le sens du cycle et
l’accélère, par exemple baisser les prélèvements obligataires pour suralimenter une phase de reprise).
Question 48 : Expliquez le principe des stabilisateurs automatiques.
Question 49 : En quoi est-ce contra-cyclique ?
Le modèle OG-DG (pour offre globale et demande globale) est un modèle économique. Il est aussi
appelé modèle AD-AS (pour Aggregate Demand et Aggregate Supply). Le modèle OG-DG décrit
l’équilibre général impliquant le marché des biens et services, le marché monétaire, et le marché du
travail. AS ou DG réprésente la demande globale 4 (Consmmation, les exportations, les dépenses
publiques et l’investissement 5 ). OG ou AS réprésente l’offre globale. Sur l’axe des ordonnés nous
avons le niveau des prix et sur l’axe des abscisses le niveau de production (c’est à dire le PIB). Y*
est le pib potentiel maximum si tous les facteurs de production étaient employés (pas de chômage
etc.).
Plus le niveau de prix baisse plus la demande augmente et à l’inverse l’offre diminue. Le point de
rencontre entre AS et AD donne le niveau de production (le pib).
Les pouvoirs publics peuvent chercher à déplacer ce point vers la droite pour le rapprocher de Y* 6 .
Imaginons par exemple que les impôts baissent considérablement et que les retraites, les allocations
chômage augmentent, pour chaque niveau de prix la demande globale sera plus éléve, ce qui va
conduire à un déplacement de la droite de AD vers AD1.
Question 50 : Expliquez les conséquences du passage de AD à AD1
Document 24 :Taux négatifs : faut-il être fou pour accepter de perdre de l’argent
en le prêtant ?
Les taux d’emprunt de nombreux États européens sont tombés en territoire négatif. Cela signifie
que des investisseurs acceptent de perdre de l’argent pour en prêter. Comment un tel phénomène
est-il possible ? Aversion au risque, réglementation prudentielle, recherche de plus-value et méca-
nique complexe des couvertures de changes... tour d’horizon des explications possibles. Les marchés
financiers ont-ils perdu la tête ? De plus en plus d’États, principalement de la zone euro, émettent
des obligations (bons du trésor) à taux négatifs et pour des durations de plus en plus courtes. Le
5 septembre, la France a par exemple placé 3,95 milliards d’euros à dix ans à -0,36%. L’Allemagne
emprunte à des taux encore plus bas.
Comment les taux d’intérêt, sensés rémunérer un risque, ont-ils pu tomber sous zéro, induisant que le
prêteur paye pour prêter son l’argent ? Non, les investisseurs ne sont pas devenus fous (ou adepte de
la décroissance). Voici des éléments rationnels qui peuvent expliquer ce comportement surprenant.
Les banques n’ont pas le choix
Les réglementations prudentielles imposent aux banques et assurances de détenir une certaine pro-
portion de titres «sûrs», tels les emprunts d’État. Même à rendement négatif, elles se doivent d’en
acheter.
Les banques commerciales sont par ailleurs taxées à hauteur de 0,5% sur l’argent qu’elles laissent
Sociologie
97
Chapitre 1
Comment la socialisation explique les
différences de comportement ?
"Ce n’est pas la conscience des hommes qui déterminent leur existence, c’est au contraire leur
existence sociale qui détermine leur conscience."
Karl Marx
99
CHAPITRE 1. COMMENT LA SOCIALISATION EXPLIQUE LES DIFFÉRENCES DE COMPORTEMENT ?
Avant de commencer :
Question 1 : Les goûts, les préférences des individus sont-ils totalement libre ?
Question 2 : Qu’est-ce qui influence nos choix de loisirs ?
Question 3 : Rappelez ce qu’est une norme, une valeur, un rôle ? Quel est le lien entre les deux ?
La socialisation est étudiée comme une intériorisation de la culture du groupe. Margaret Mead
étudie l’impact du modèle éducatif qu’utilisent les parents sur la personnalité de l’enfant. Elle
compare trois peuples papous de Nouvelle-Guinée. Pour les parents, l’objectif de la socialisation
est de former les enfants selon leurs valeurs. Pourtant la socialisation passe principalement par un
processus latent, c’est-àdire non conscient. Les enfants assimilent la culture des deux manières :
-d’une part, ils intériorisent la culture dans les rapports affectifs au sein de la famille. Par exemple,
les Arapesh sont des cultivateurs montagnards où les enfants sont très choyés par leurs parents ; plus
tard ceux-ci deviennent majoritairement des êtres doux et serviables. A l’opposés, les Mundugumor
élèvent leur enfants sans douceur et avec une grande sévérité ; à l’âge adulte, la majorité des
Mundugumor sont violents voire aggressifs (et pratiquent le cannibalisme). L’enfant Arapesh est
allaité amoureusement jusqu’à satiété. Au contraire, les femmes Mundugumor allaitent leur enfant
debout en soutenant le nourrisson d’une seule main : la mère se fatigue vite et le bébé ne peut se
mouvoir. L’allaitement dure peu de temps et seuls les plus forts survivent. On s’insulte fréquemment
au sein de familles Mundugumor. -d’autre part, les enfants intériorisent la culture du groupe par
leur intégration dans le groupe et leur participation aux rapports sociaux. M. Mead constate que,
par ces deux processus, chez la majorité des individus les dispositions valorisées par les parents
sont adoptées par les enfants, assurant ainsi la reproduction de le personnalité de base (pattern of
culture).
Fiche ses de 1ère du collège de France
Question 5 : Expliquez la phrase en italique.
Question 6 : Expliquez en quoi la socialisation détermine ne partie nos comportements.
Chine : Vous avez une place déterminée à table. C’est l’hôte qui commence à manger. Il est
inapproprié de mettre les baguettes à la verticale de la nourriture. Laissez un peu de nourriture dans
votre bol pour montrer que vous avez assez mangé.
Égypte : Essayez de manger avec la main droite. Il est inapproprié de laisser de la nourriture dans
votre assiette ou l’hôte pensera que vous avez encore faim.
Éthiopie : Préparez-vous : vous serez nourris et allez nourrir les gens assis à côté de vous, en
utilisant vos mains.
Japon : Mangez les nouilles en faisant du bruit est un moyen de complimenter le chef. Ne
remplissez pas votre propre verre. Remplir le verre de la personne à côté de vous et attendez qu’elle
vous rende la pareille.
Liban : Si le repas est accompagné de pain Libanais, vous pouvez vous en servir comme moyen de
manger vos plats avec les mains.
Népal : Attendez d’être servi. Attendez que tout le monde ait fini de manger avant de quitter la
table.
Russie : Il est poli d’accepter la vodka quand elle est offerte et ne jamais rompre le contact visuel
pendant un toast. Utilisez votre pain pour absorber la sauce dans votre assiette. Il est porteur de
malchance de ne pas finir tout le pain. Vous devez laisser un peu de nourriture dans votre assiette
pour montrer que vous avez assez mangé.
Question 7 : Que peut-on déduire des quelques remarques et usages décrits ci-dessus ?
Document 8 : : Des usages et des types de jouets différenciés selon le milieu social
Pour expliquer leurs stratégies éducatives, les parents des couches populaires estiment que le jouet
est un bon moyen d’encourager l’enfant à réussir à l’école. En lui offrant un jouet (ou en lui donnant
de l’argent pour s’acheter un jouet), ils signifient ainsi à la fois leur fierté devant les excellents
résultats de leur enfant, mais également leur volonté de lui faire plaisir. À l’inverse, les catégories
supérieures refusent cette stimulation matérielle, le jouet ne pouvant être assimilé ni à une « carotte
» ni à un « bâton ». Pour elles, il est nécessaire que l’enfant comprenne « seul » que bien travailler à
l’école est important pour son avenir. Le jouet a permis de récompenser les bonnes notes de Lionel
Descours. À chaque bon résultat, Lionel a reçu de l’argent pour s’acheter le jouet dont il avait
envie :Mère : On était parti avec des A, on avait trois francs, avec des B, on avait deux francs et
avec les C, pas d’argent. À la fin de la semaine, il avait une bonne petite somme.
Famille DESCOURS : Père (46 ans) surveillant dans un entrepôt de grande surface (études arrêtées
en seconde). Mère (41 ans) femme au foyer (titulaire d’un certificat d’études). Deux enfants (Lionel,
10 ans, Magali, 16 ans).
Pour M. et Mme Picard faire acte d’autorité au moyen d’un jouet pour exiger de bons résultats
scolaires n’est absolument pas la bonne méthode. Ils affirment se contenter de féliciter ou d’en-
courager leur enfant :Père : On n’a jamais associé un jouet avec un résultat. En plus, on n’a pas
trop besoin(Rires). Bon, et puis je trouve que c’est malsain d’associer le cadeau, enfin le jouet, à la
réussite scolaire. Je trouve que ça fait un peu dressage, comme un animal, style : « si tu réussis ton
tour, je te donne un sucre, et si tu réussis pas, tu ne l’as pas ». Non, non. Les gamins qu’ils aient de
bons résultats à l’école, ça c’est une chose. Si ça ne va pas, on leur fait comprendre qu’ils doivent
bosser.
Famille PICARD : père (44 ans) ingénieur en conception et irrigation, mère (42 ans) conseillère en
gestion dans une entreprise agricole. Tous deux titulaires d’un diplôme d’ingénieur agronome. Deux
enfants (François 10 ans, Stéphanie, 16 ans).
Les distinctions sociales constatées dans l’utilisation du jouet pour le suivi de la scolarité sont à
mettre en rapport avec le lien que les différents milieux sociaux établissent entre l’univers des loisirs
et du travail scolaire. Les parents de milieux favorisés établissent un lien entre l’extrascolaire et le
scolaire. Et lorsque les familles des catégories supérieures offrent des jouets à leurs enfants, elles
témoignent leur intention de construire un environnement propice à stimuler, aussi souvent que
possible, tout en « s’amusant », les apprentissages intellectuels des enfants. C’est notamment le cas
de Mme Fernandini qui paraît ravie que sa fille lui demande un microscope. Ce jouet lui apportera,
selon elle, un complément scolaire intéressant :Mère : Moi, je l’ai dit, j’aime bien ces jeux éducatifs
car on s’amuse, tout en apprenant des choses. En plus Maéva fait de la biologie cette année et
elle aime ça, elle apprend bien ses leçons. Voilà, je pense que c’est intéressant qu’elle ait envie du
microscope. Ça lui servira pendant ses études et Maéva, peut découvrir une passion pourquoi pas ?
Famille FERNANDINI : père (44 ans), docteur vétérinaire (titulaire du diplôme correspondant). Mère
(42 ans), hôtesse commerciale (avec un bac série littéraire). Deux enfants (Maéva, 11 ans et Xavier,
16 ans).
À l’inverse, la majorité des parents de milieux populaires conçoit l’école comme une entité distincte
de la maison, qui représente un lieu de labeur, pour lequel les efforts doivent être constants. Par
opposition, les activités de loisir, réalisées dans le cadre domestique, doivent être associées au plaisir.
Les jouets signifient en général la détente. Les parents de catégories populaires sont favorables à la
séparation de ces deux activités. Les parents Saviton considèrent que les jouets éducatifs présentent
par conséquent l’inconvénient d’établir une continuité entre travail scolaire et loisir.
Père : Un jeu pourquoi un éducatif en fin de compte ? Moi, je pense qu’un jeu c’est quelque chose
qui doit être un peu une part de rêve. L’éducation, en définitive, c’est l’école tant qu’à faire ! Il n’est
déjà pas trop intéressé par ça, j’irai pas lui acheter un jeu juste à cause de ça. Je vais penser à lui
faire plaisir, je ne vais pas lui acheter exprès un jeu parce qu’il est éducatif sauf, s’il le réclame...
Famille SAVITON : père (45 ans) gendarme, mère (40 ans) femme au foyer. Tous deux sont sans
diplôme. Trois enfants (Sébastien 12 ans, Stéphanie, 22 ans et Séverine, 23 ans)
Sandrine VINCENT, «Le jouet au cœur des stratégies familiales d’éducation», Sociétés contempo-
raines, N°40, 2000
L’étude de P. Willis nous montre que le rejet de la culture officielle est d’autant plus important
que l’élève est issu d’un milieu populaire. Il s’appuie sur les travaux de R. Hoggart, qui insiste sur
le fait que les normes et les valeurs transmises par les familles des classes populaire sont différentes
de celles portées par l’institution scolaire. P. Willis observe l’importance de la norme de solidarité
entre les ouvriers face à la hiérarchie. Celui qui veut monter dans la hiérarchie doit trahir ses pairs.
La promotion sociale n’est pas une valeur, pas un idéal à rechercher. De même, P. Willis observe
que ces élèves qui vont bientôt arrêter l’école à la fin de la scolarité obligatoire opposent ceux qu’il
appelle les « fayots », ceux qui adhèrent à la culture officielle, et les « gars » ceux qui développent
culture anti-école. La promotion sociale aussi bien pour élèves que les parents ce n’est pas une
valeur. Ici les valeurs transmises par la famille et les valeurs portées par l’école sont discordantes.
Les professeurs disent aux enfants que s’ils travaillent ils obtiendront un meilleur métier que leurs
parents, mais ce discours n’est pas forcément audible, car il en contradiction avec les valeurs de la
famille. À la fin de leur scolarité les élèves qui s’orientent vers des postes d’exécution ont donc déjà
intériorisé le fatalisme qui caractérise les salariés d’exécution. La conclusion de P. Willis est l’école
fait des enfants d’ouvriers de futurs ouvriers, d’où le titre de l’ouvrage. Pour ces jeunes, l’éviction
du système scolaire est assumée comme un choix ; ils revendiquent de ne pas être passif.
Selon Stéphane Beaud et Michel Pialoux, on assiste à une « déconstruction » du groupe ouvrier,
au sens où les parents veulent absolument éviter la transmission de leur statut à leurs enfants.
Jusque-là il y avait toujours eu chez certains une volonté de promotion sociale qui n’empêchait
pourtant pas une certaine fierté d’être ouvrier. Les auteurs observent que les parents ouvriers ont
poussé leurs enfants vers les études générales et l’université. L’objectif est d’accumuler ce qu’ils
nomment les « bagages », c’est-à-dire quelque chose qui doit permettre de ne pas être obligé de
travailler à l’usine. S. Beaud a réalisé une enquête qualitative de longue durée où il suit des enfants
de milieu populaire, issus de l’immigration et qui vont à l’université, jusqu’à leur entrée sur le
marché travail. Il observe que ces familles populaires ont cru aux possibilités d’émancipation liées au
baccalauréat et ont poussé leurs enfants à poursuivre leurs études dans ce contexte de massification
du lycée puis de l’Université. Or, au fur et à mesure que le « bac » s’est ouvert socialement il perd
son statut d’institution donnant accès à un mode de vie bourgeois. Dans la famille étudiée, les
deux sœurs aînées (nées en Algérie) ont été très sensibles aux encouragements parentaux, car les
parents voient dans leur migration une forme de sacrifice qui doit permettre aux enfants de s’élever
socialement. Il y a une volonté chez les sœurs aînées de sortir de leur condition. Elles suivent
scolairement leurs benjamins, parmi lesquels les garçons connaissent un parcours scolaire difficile,
pour essayer de pallier le fait que les parents ne peuvent pas les aider dans leur scolarité.
Fiche de 1ère du collége de France pour les SES
Question 17 : Montrez comment le milieu social influence les aspirations scolaire
Nos fa çon s d' a gir et d e p en s er qu e n ou s p ourri on s ju ger le
s plu s n atur elle
s
etc.) s ont en r éalité le pr oduit d'un e s oci ali s ati on. L a mi s e en évi d en ce d e
certain e
s r égularité
s stati sti qu e
s p erm et p ar exem ple d e di stin gu er d e
s h abitu d e
s
alim entair e
s, d e
s pr ati qu e
s cultur elle
s différ ente
s s elon le mili eu s oci al, le s exe ou
qu e le
s pr éfér en ce
s n e s ont p a s di stribu é
s d e fa çon aléatoir e m ai s s ont li é
s à d e
s
contexte
s s oci aux .
C omm ent la s oci ali s ati on s' op èr e-t- elle ? L' an aly
s e d évelop p ée p ar É mile Durkh eim
p erm et d e r a p p eler qu e la s oci ali s ati on corr e
s p on d à un pr oce
s su s d' édu cati on
à r é
p on dr e aux attente
s du mili eu s oci al au qu el il a p p arti ent.
Pour autant, É mile Durkh eim n e r éduit p a s la s oci ali s ati on à d e
s tem p s d' édu-
fa çon continu e et n on intenti onn elle. Il y a un e édu cati on in con s ci ente qui
n e ce
s s e jam ai s. Par n otr e exem ple, p ar le
s p ar ole
s qu e n ou s pr on on çon s,
p ar le
s a cte
s qu e n ou s a ccom pli s s on s, n ou s fa çonn on s d'un e m ani èr e continu e
in si gnifi ante a p p ar en ce qui con stitu ent d e
s m om ent
s d'inter a cti on au cour s
d e
s qu el
s l enfant s e famili ari s e, s'im pr ègn e, pr ati qu e, imite d e
s m ani èr e
s d e fair e,
d' a gir et d e p en s er. É mile Durkh eim in si ste sur la p a s sivité d e l enfant qu'il
la s oci été d oit con struir e. Si l on p eut r econn aîtr e qu e le
s m ar ge
s d e jeu d e
s
enfant
s lor s d e
s pr emi èr e
s situ ati on s s oci ali s atri ce
s d em eur ent limitée
s, il faut
égalem ent con si d ér er d e qu elle fa çon l enfant d em eur e a ctif lor s du pr oce
s su s d e
s oci ali s ati on. D'un e p art, toute form e d' édu cati on n e p eut p a s s e r é
sum er à un e
a cti on unilatér ale d e l en s ei gn ant ver s l en s ei gn é, ce d erni er con struit tou jour s
s e
s a p pr enti s s a ge
s en leur d onn ant s en s au r egar d d e la r elati on s oci ale d an s
d e p air s, etc.) qui le con dui s ent à s' a p pr opri er, p arfoi s à m ettr e à di stan ce, d e
s
Qu el
s s ont le
s effet
s d e la s oci ali s ati on ? L a for ce d e la s oci ali s ati on r é
si d e
(intéri ori s ati on) et, plu s en cor e, d an s le
s cor p s (in cor p or ati on) au p oint d' a c-
qu érir la for ce d e l évi d en ce ; le pr opr e d'un e s oci ali s ati on r éu s si e, c' e
st d e
fair e oubli er la s oci ali s ati on, d e d onn er lillu si on d e linn éité à pr op os d e
s a cqui s
. C e
s di s p ositi on s s ont s oci alem ent situ ée
s, c' e
st- à- dir e qu' elle
s n e s ont jam ai s
in d é
p en d antes
du contexte s oci al et hi stori qu e d an s lequ el elle
s s' ex
prim ent. L e
form e
s d' édu cati on s e s ont m odifi ée
s au cour s d e
s si ècle
s.
Répondre à cette question, c’est rentrer dans l’étude de ces socialisations que l’on désigne
comme « secondaires ». Ce qualificatif indique que d’autres instances de socialisation et d’autres
moments socialisateurs que l’enfance ont été pensés par les sociologues comme importants dans la
construction et la formation des individus. Au travers du concept de « socialisation secondaire », les
sociologues insistent sur une caractéristique à la fois évidente et fondamentale de ces socialisations :
elles viennent « après », « dans un second temps ». Si la socialisation primaire a pour effet de
construire les individus, la situation de départ de la socialisation secondaire est fort différente.
Elle ne « crée », ni ne « produit » ex-nihilo (à partir de rien ) un individu . Une socialisation
secondaire est donc nécessairement une re-construction et l’un des enjeux de son analyse est de
comprendre ses rapports avec la socialisation primaire.
Source : Muriel Darmon, La socialisation, 2010
Question 18 : Quelles différences peut-on faire entre socialisations primaires et secondaires ?
Expliquez la phrase soulignée ?
Les deux derniers chapitres s’aventurent en dehors des terrains pour poser la question de ce
que le travail footballistique produit aussi dans la vie privée et la sociabilité des joueurs. L’enquête
montre alors l’emprise du football sur les couples et les familles des joueurs et son influence sur
leurs sociabilités et leurs amitiés. Cette emprise passe d’abord par une « hygiène de vie » en grande
partie intériorisée par les joueurs : s’ils ne mènent pas une « vie de curé », leurs pratiques de
sommeil, d’alimentation et de sorties sont largement soumises aux contraintes sportives. De même,
leur vie conjugale et familiale est marquée par les rythmes et les normes du vestiaire. Le football
professionnel consacre surtout des modèles traditionnels et fortement genrés du couple : unions et
parentalité précoces, division des tâches, rôles domestiques. En fait, le rôle des femmes apparaît
essentiel dans la réussite des joueurs : prenant en charge le travail domestique mais aussi la mise
en condition mentale et affective des sportifs, elles exercent un vrai travail de care, reproduisant
largement une division genrée des rôles conjugaux et familiaux. Par ailleurs, le football produit aussi
des injonctions à la sociabilité qui débordent le cadre du terrain sportif. Créer et entretenir des liens
forts avec ses coéquipiers, investir affectivement et amicalement le groupe du vestiaire, tout cela
constitue des normes professionnelles valorisées.
L’influence du football déborde donc le cadre purement sportif et s’observe, plus généralement,
dans l’emploi du temps, les pratiques et les relations sociales des individus. Comptes rendu du livre
de Frédéric Rasera, Des footballeurs au travail. Au cœur d’un club professionnel par Colin Giraud.
Question 21 : Comment s’effectue l’apprendtissage de cette profession ? Rappelez ce qu’est un
rôle ? Quel lien peut-on établir entre socialiation profesionnelle et rôle ?
Document 15 :
La vie conjugale constitue une phase décisive de socialisation, qui peut être comparée à celle de
l’enfance et de l’adolescence en termes de force socialisatrice mais qui s’en éloigne par sa structure
dans la mesure où l’individu participe activement plutôt que passivement à sa propre adaptation
.La vie conjugale est un espace de transformations et d’ajustements des individus entre eux. Mais
la socialisation conjugale n’implique pas pour autant une négation des socialisations primaires.
Elle s’opère avec d’autant plus de force que le couple rassemble le plus souvent des personnes
socialement proches dont les dispositions se confortent plus qu’elles ne s’opposent. La socialisation
conjugale, tout en permettant des ajustements réciproques entre les membres d’un couple, prend
largement appui sur des socialisations antérieures, comme les socialisations de classe et de genre.
C’est ainsi, par exemple, dans la gestion des tâches domestiques que « les gestes disent le contraire
des mots » et que certains effets de la socialisation genrée (comme la répartition inégalitaire des
tâches domestiques) se reproduisent au sein des couples.
Fiche eduscol SES 1ère
Question 23 : Expliquez la première phrase. Qu’est-ce que les ajustements réciproques ?
Question 24 : La socialisation conjugale renforce-t-elle la socialisation primaire, ou s’y oppse-t-elle ?
Document 16 :
La mise en couple amène à redéfinir son rôle et son statut. Se mettre en couple, ce n’est pas
endosser un rôle imposé extérieurement par la société. Le couple est une instance de régulation : il
crée, maintient et détruit des règles. Nos sociétés sont fondées sur la règle d’exogamie, qui implique
que les conjoints viennent de familles différentes. Au moment de la mise en couple ils doivent donc
se mettre d’accord sur des règles communes. Ainsi, chaque couple se crée une petite sous-culture
au sein de la culture de la société. Les conjoints sont donc amenés à négocier un nouveau rôle, à
se redéfinir, à reconstruire leur personnalité. Ils prennent l’exemple d’une femme qui se définissait
comme lesbienne et agnostique puis cette femme se met en couple avec un homme croyant et
explique qu’elle s’est « découverte » hétérosexuelle et croyante. Comme le montrent les auteurs la
construction du rôle dans le couple est toujours vécue sur le mode de la découverte d’une nature
profonde. Pourtant tout ce qui va de soi pour les conjoints aurait pu être autrement s’ils avaient
choisi un autre conjoint. Ainsi les conjoints construisent leur propre réalité en définissant des règles.
Le processus de socialisation passe par une intériorisation du regard d’autrui. Le conjoint devient
« l’autre par excellence » : c’est prioritairement par rapport au conjoint qu’on veut construire sa
personnalité. Pour une personne en couple, le conjoint a un droit de regard sur le choix des amis,
mais les amis n’ont pas le droit de critiquer le conjoint. En effet, une personne en couple prend une
critique contre son conjoint comme une attaque personnelle car c’est aussi une remise en cause de
sa personnalité.
Question 25 : Comment s’effectue la redéfinition de soi ?
En effet, il observe que certains couples cohabitent sans mettre en commun la gestion de leur
linge. Chacun gère son linge de son côté. Souvent, cela passe par la stratégie consistant à aller à
la laverie, voire pour les hommes à continuer de confier leur linge à leur mère. Cette gestion n’est
pas un signe d’égalité dans le couple mais c’est souvent le signe d’échec du couple à négocier des
règles de la vie commune. Cette situation est génératrice de conflits, par exemple avec la belle-mère
lorsqu’elle continue à contrôler dans une certaine mesure la vie de son fils à travers son linge.
Souvent cela aboutit à une séparation du couple. Avant la mise en couple beaucoup sont une
opposition de principe à leurs parents. Chez les hommes, cela se traduit par un refus du rangement,
qui n’est pas vu comme rejet de la propreté. Les jeunes femmes gèrent beaucoup plus souvent
elles-mêmes leur linge mais refusent d’endosser le rôle de leur mère. Un certain nombre de termes
sont récurrents dans les entretiens pour qualifier celle-ci : « maniaque » ou « super-nickel ». Lors
de la mise en couple, il faut s’ajuster aux habitudes de l’autre. Cet ajustement est quotidien : il
n’y a presque aucune discussion. Il y a une négociation implicite sur ce qu’on assume ou ce qu’on
n’assume pas : lors qu’une chaussette traine, la ramasse-t-on ou pas ?
Au sein de notre personnalité chacun de nous a accumulé des habitudes. Ces habitudes constituent
un capital qu’on peut mobiliser lorsque cette habitude devient pertinente dans une situation. Du
fait de leur socialisation primaire et de leur vie de célibataire les femmes ont des compétences et
des exigences plus élevées que les hommes. Progressivement les jeunes couples abandonnent une
répartition égalitaire pour aboutir à une répartition sexuée.
Aux Etats-Unis, « l’univers politique des enfants » est assez tôt structuré par l’identification
à un des deux grands partis, mais, comme le montre En France les enfants ne s’identifient pas à
un parti, qui sont trop nombreux. C’est l’identification à la droite ou la gauche qui joue ce rôle.
Cela permet d’expliquer un fait empirique : contrairement aux Etats-Unis, en France quand on
compare le vote des enfants et le vote des parents, on s’aperçoit qu’ils votent rarement pour le
même parti. Par contre quand on demande aux parents et aux enfants de se situer sur une échelle
droite/gauche il y a une forte proximité entre le positionnement déclaré des parents et enfants. Les
parents ne transmettent pas une identité partisane mais une prédisposition partisane
au sens où ils transmettent des sentiments positifs ou négatifs vis-à-vis de tel ou tel
positionnement. Cette continuité politique intergénérationnelle consiste moins en la transmission
explicite d’un discours qu’en une imprégnation diffuse : la transmission du positionnement politique
(gauche-droite) se fait surtout via des situations quotidiennes, qui ne sont pas a priori vues comme
politique. Une fois à l’âge adulte, les enfants peuvent avoir des opinions différentes de leurs parents
ou d’autres membres de leur famille, notamment parce qu’ils ont accès de multiples sphères de socia-
lisation. Question 27 : Expliquez la phrase en italique ? Comment s’opère la socialisation politique ?
de la relation entretenue avec l’élève dans le rapport au savoir et dans la légitimité que
l’élève se donne pour apprendre devient centrale afin que l’investissement scolaire se
maintienne et se renforce, que soient surmontées les épreuves d’une expérience mettant
en jeu l’image de soi, son identité et son intégration. La pression normative du groupe
des pairs qui incline à la négligence ou à la défiance vis-à-vis de l’école suggère que l’élève soit
soutenu et encouragé, voire protégé, symboliquement sinon physiquement, dans son aspiration à
réussir. Figure d’autorité dans sa capacité à construire un ordre scolaire nécessaire pour apprendre,
l’enseignant représente aussi celui qui autorise l’élève à s’investir dans une scolarité pour « s’en
sortir », en l’aidant à se soustraire, sans « perdre la face », à l’emprise d’élèves dont l’absence de
travail signe le ressentiment à l’égard de l’école voire la résignation à l’échec.
P. Périer, École et familles populaires, 2005
Question 29 : Pourquoi la réussite scolaire d’enfants de milieu populaire dont les parents n’ont
pas de capital scolaire est-elle considérée comme improbable ?
Question 30 : Comment les sociologues expliquent-ils la réussite scolaire improbable des enfants
de milieu populaire dont la famille est peu dotée en capital scolaire ?
Question 31 : Expliquez le passage en italique.
tions socialement construites comme masculines et perçues comme telles. Elles ont totalement été
préparées par le discours familial au modèle de disponibilité permanente exigée par le métier et au
langage de la « passion » et du sacerdoce qui caractérise la rhétorique professionnelle chirurgicale.
C’est pendant la période de l’internat que l’investissement temporel dans la profession semble le
plus important et c’est dans la surenchère en matière de disponibilité que nos enquêtées tentent de
se faire remarquer et de gagner leur crédit par rapport à leurs homologues masculins, ce à quoi elles
se soumettent facilement du fait des dispositions acquises familialement.
Par ailleurs, la moitié des enquêtées dit être « garçon manqué » depuis l’enfance et établit
une filiation entre le « sale caractère » qu’elles ont constitué dans leur enfance et la « poigne
» qui est exigée professionnellement. Quelques-unes ont été élevées comme des garçons ou ont
été surprises de découvrir en grandissant combien leur schéma d’éducation familial était égalitaire
du point de vue du genre comparé à la plupart des autres familles. Plusieurs ont encore grandi
dans des fratries masculines ou au milieu de garçons (voisins, camarades d’école exclusivement
masculins) et ont fait leurs armes en matière d’affirmation de soi virile. Parfaitement intégrées
dans le collectif masculin, elles jouaient comme des garçons et se sont forgées un tempérament «
masculin » (socialement construit comme tel). Le choix d’une profession atypique du point de vue
du genre ne leur apparaît du coup pas problématique, étant donné qu’elles ont toujours été dans des
environnements exclusivement masculins. Les femmes qui entrent en chirurgie ont en fait bénéficié,
comme d’autres femmes exerçant dans des professions dites « masculines », d’une socialisation
primaire relativement atypique du point de vue du genre. Toutefois, leur insertion professionnelle
ne s’est pas faite sans difficultés et celles qui ont réussi ont dû se « masculiniser » pendant la
période de formation de l’internat de spécialité. L’internat ou la nécessaire « masculinisation » des
internes féminines Comme les hommes, les femmes internes qui entrent dans la profession sont
tenues de se conformer aux manières de voir, dire et faire « masculines » portées par l’univers
professionnel (il en va de leur insertion et de leur avenir professionnels). Du fait de leur faible poids
numérique, elles ne sont pas en mesure (ni en position en tant qu’interne) d’influer sur les manières
de faire professionnelle . Et, contrairement à leurs collègues hommes, elles souffrent d’un déficit
de crédibilité à leur arrivée dans les services chirurgicaux. Elles sont en effet systématiquement
suspectées d’un moindre investissement professionnel du fait de leur statut potentiel de mère,
discréditées d’avance quant à leurs capacités physiques, jugées enfin trop fragiles émotionnellement
pour « tenir » dans un métier difficile. Spontanément tenues à l’écart, elles doivent « lutter »
pour « s’imposer ». L’application permanente à faire oublier que l’on est une femme (par un
surinvestissement professionnel marqué, un déni de la spécificité de la grossesse, la surenchère dans
le sexisme ou la grossièreté, un refus de la féminisation du titre. . . ) témoigne de la prégnance des
valeurs et comportements « masculins » dans la profession (normes de la disponibilité permanente,
du modèle du breadwinner (soutien de famille) et de la résistance physique. . . ). Pour entrer dans
le métier, les enquêtées ont été obligées de se « masculiniser » . Celles qui parviennent à s’investir
et s’imposer dans la profession ont sans doute constitué en amont des dispositions leur permettant
d’entrer dans ces jeux (de lutte) avec leurs homologues masculins. Mais la période de formation de
l’internat fait apparaître une évidente « masculinisation » des enquêtées. En poursuivant l’analyse
des trajectoires de chirurgiennes, on s’aperçoit qu’une fois qu’elles ont un poste stable et quand
elles sont plus autonomes dans leur métier (moins dépendantes de leurs collègues hommes quant
à l’obtention d’un poste), elles ne continuent pas toutes à mettre en œuvre ces manières d’être «
masculines ». Certaines de nos enquêtées décrivent en effet des trajectoires de « masculinisation »
pendant l’internat puis de « re-féminisation » relative dans la suite de leur exercice.
E. Zolesio, « Des femmes dans un métier d’hommes : l’apprentissage de la chirurgie », Travail,
genre et sociétés, 2009/2
Question 34 : Pourquoi peut-on dire que devenir chirurgienne pour une femme est une trajectoire
improbable ?
Question 35 : Comment explique-t-on alors que certaines femmes exercent la profession de
chirurgienne et optent pour une trajectoire improbable ?
Alexis de Tocqueville
119
CHAPITRE 2. COMMENT SE CONSTRUISENT ET ÉVOLUENT LES LIENS SOCIAUX ?
Avant de commencer :
Question 1 : A partir des vignettes et de votre propre expérience montrez quels sont les différents
liens qui nous unissent aux autres ?
Question 2 : En imaginant la journée classique d’une personne qui travaille, montrez quels sont les
différents groupes avec lesquels cette personne va être en contact ?
Question 3 : Si on devait comparer la vie au moyen-âge avec la vie de nos jours quelles seraient
les grandes différences du point de vue du lien qui unit l’individu au groupe ?
Question 8 : Quelles sont les caractéristiques des groupes primaires ? Donnez des exemples
Définition
La nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles est un outil de l’Insee
qui classe la population selon une synthèse de la profession (ou de l’ancienne profession),
de la position hiérarchique et du statut (salarié ou non).
Elle comporte trois niveaux d’agrégation emboîtés :
les groupes socioprofessionnels (8 postes) ;
les catégories socioprofessionnelles (42 postes) ;
les professions (486 postes).
La nomenclature des PCS propose un classement de la population totale française (active
et inactive) dans des catégories susceptibles de représenter fidèlement leur position sociale.
Cette grille est utilisée régulièrement pour des enquêtes statistiques économiques ou so-
ciales. Elle évolue avec la société, le dernier changement majeur a eu lieu en 1982 (avant
cette date on parlait de Catégories Socioprofessionnelles CSP). Cette dénomination est
d’ailleurs passée dans le langage courant.
Ce classement répond à une logique de stratification sociale, cela montre que les catégories
sont ouvertes à la mobilité mais que la société est tout de même hiérarchisée.
Les 7 critères pris en compte (pour établir les PCS)
— profession
— statut (indépendant/salarié)
— qualification
— position hiérarchique
— secteur d’activité (I, II, III)
— appartenance secteur (public/privée)
— importance de l’entreprise
Intérêts et limites
Le critère socioprofessionnel est, au même titre que l’âge, le sexe ou le lieu de résidence,
une variable explicative pour les comportements, les manières de penser... des individus.
On peut prendre l’exemple d’abord des choix politiques. On constate que les artisans, chefs
d’entreprise, professions libérales...votent plutôt à droite lors des élections.
Si on observe aussi les pratiques culturelles telles que la fréquentation des musées ou du
théâtre, la lecture de livres... on constate que les cadres et professions intellectuelles supé-
rieures ont des pratiques plus fréquentes que les ouvriers ou les employés. Cela s’explique
notamment par une différence de niveau de diplôme, les catégories supérieures étant plus
sensibilisées à cette forme de culture que les catégories populaires.
Enfin les PCS permettent d’appréhender la mobilité sociale.
Ces catégories ne sont que des constructions théoriques, elles n’ont aucune existence réelle
et cela ne forme donc pas des groupes tout à fait homogènes, capables de se mobiliser
pour défendre leurs intérêts comme c’est le cas des classes sociales.
Certaines de ces catégories sont en effet très hétérogènes, on retrouve chez les employés
tous les actifs du tertiaire qui ont un emploi subalterne mais aussi des policiers par exemple.
Dans la PCS cadres et professions intellectuelles supérieures on classe aussi bien un pro-
fesseur d’université qu’un clown ou un avocat ! Même dans des catégories d’indépendants
comme artisans, commerçants et chef d’entreprise on va donc avoir à faire à un artisan
qui travaille seul mais aussi à des chefs d’entreprise qui gèrent plusieurs milliers de salariés.
C’est pour cela que le revenu n’est pas un critère de classement de ces PCS.
Une autre limite importante concerne les conditions d’emploi. La nomenclature détaillée
distingue les salariés du secteur privé et ceux du public (qui ont un emploi protégé) mais
la précarité des emplois fragilise cette distinction. Dans les administrations, on retrouve
de plus en plus de salariés qui ont statut contractuel et dans les entreprises privées deux
salariés peuvent occuper la même fonction mais l’un avec un emploi stable et l’autre avec
un contrat précaire. Ils ont donc probablement un mode de vie assez différent.
Les PCS sont un outil pour appréhender la stratification de la société française.
Le critère socioprofessionnel est une variable explicative pour les différences de
pratiques culturelles, au même titre que l’âge ou le sexe. Mais ce n’est pas un
outil parfait car les catégories restent très hétérogènes.
Question 10 :Distinguez les liens en fonctions de leur nature et du type de groupe, puis montrez
qu’ils sont complémentaires
Le groupe des pairs signifie les amis, ceux qui nous ressemble (âge,style de vie etc.),
l’adolescence est un moyen privilégié pour ce type de relation. Les liens sociaux sont très
forts entre les membres du groupe.
L’école est aussi un lieu qui met en relation des pairs, c’est une institution qui produit
de la cohésion en contribuant largement au renforcement du lien social
1,3 millions d’associations sont actives en France. Mais depuis des siècles, les français ont
eu l’occasion de se réunir, pour, ensemble, mettre en place des projets, solidaires ou en
faveur de l’intérêt général. Retour sur un rapide historique de la vie associative française.
Les hommes et les femmes ont toujours eu besoin de s’associer. Ainsi on retrouve, en
Égypte à l’époque de la construction des pyramides, des structures qu’on peut considérer
comme les ancêtres des associations de secours mutuel. De même, la vie économique
et politique du Moyen âge a largement reposé sur des formes d’organisation à caractère
associatif (communes, confréries, monastères, corporations, ...).
Cette loi est fortement marquée par les idées libérales : c’est la liberté qui prévaut et
notamment celle du contrat. La loi de 1901 reconnaît la liberté pour tout citoyen d’être
ou non membre d’une association. Celle-ci peut être créée sans autorisation ou déclaration
préalable sous réserve qu’elle ait un objet licite et qu’elle respecte les lois et règlements
en vigueur. Si son objet paraît illicite au préfet, celui-ci doit saisir le juge, seul compétent
pour interdire la création ou la dissolution d’une association.
Nombre de grandes associations qui existent encore aujourd’hui’hui ont été créées au
début du 20e siècle.
Beaucoup d’associations ont survécu ou se sont reconstituées dans la clandestinité
pendant la 2e Guerre mondiale. Le mouvement associatif a pris un nouvel essor après la
Libération dans les secteurs de la jeunesse, de la protection de l’enfance, des sports, de la
culture et de l’éducation populaire.
Depuis les années 70, le mouvement associatif fait preuve d’une vitalité remarquable. Plus
d’associations ont été créées durant les trente dernières années que depuis 1901 !
Aujourd’hui, on estime à 1,3 million le nombre d’associations en activité et, chaque année,
70 000 associations nouvelles se créent (contre 20 000 dans les années 70).
Les chiffres
On dénombre actuellement :
Pour résumer, les liens sociaux sont nombreux et de natures diverses (familiaux, mar-
chands, politiques etc.). Les individus sont liés à la société par relations qui s’entre-
croisent. La multitude de groupes (primaires, secondaires) auxquels nous sommes liés
implique une multitude de liens. La capacité de la société à se maintenir (cohésion sociale)
dépend de la qualité des liens. En fonction du type de sociétés, certains liens sont plus
importants que d’autres.
Dans cet ouvrage, Pierre Merklé fait le point sur la sociologie des réseaux sociaux. La notion de
« réseau social » date d’une soixantaine d’années. Un réseau social est un ensemble de relations
entre un ensemble d’acteurs, lui même organisé ou non. Ces relations peuvent être de nature fort
différente et les acteurs sont principalement des individus. Concrètement, que faut-il entendre par
cette dénomination particulière de « sociologie des réseaux sociaux » ? À plusieurs reprises, le
sociologue indique qu’il s’agit « d’un ensemble de méthodes, de concepts, de théories, de modèles
et d’enquêtes, mis en œuvre en sociologie comme dans d’autres disciplines des sciences sociales
(anthropologie, psychologie sociale, économie, etc.) qui consistent à prendre pour objets d’étude
non pas les attributs des individus (leur âge, leur profession, etc.), mais les relations entre les
individus et les régularités qu’elles présentent pour les décrire, rendre compte de leur formation et
de leurs transformations, analyser leurs effets sur les comportements individuels » . Cette approche
serait donc capable de « restituer aux comportements individuels la complexité des systèmes de
relations sociales dans lesquels ils prennent sens, auxquels ils donnent sens.
Selon cette perspective, un réseau social peut être provisoirement défini comme constitué d’un
ensemble d’unités sociales et des relations que ces unités sociales entretiennent ».
Document 7 : Un exemple
Dans le schéma ci-dessus, 11 personnes ont été positionnées ; une flèche relie deux acteurs à chaque
fois qu’ils ont déclaré se connaître (ou travailler ensemble).
A première vue, on pourrait penser que Cécile, qui est celle qui connaît le plus de monde (6 liens)
est la plus influente. C’est faux, car toutes les personnes que Cécile connaît ont également des
relations en dehors d’elle : on peut se passer de Cécile ! En réalité c’est Paul l’acteur le plus influent
(et Pierre dans une moindre mesure) : il ne connaît que 4 personnes mais est le seul à relier
deux îlots d’influence. Avec cet exemple, l’ARS paraît simple, mais imaginez maintenant que vous
cartographiez un réseau de plusieurs dizaines d’acteurs, en superposant des cartes avec des « liens
déclarés » de différente nature : production, finances, connaissance, R&D...
Ce type d’analyse permet de visualiser les interactions au sein de tous types de communautés,
professionnelles ou pas : réseaux de chercheurs, districts industriels ou pôles productifs, communau-
tés de pratiques, réseau de santé, . . . et peut dévoiler :
- un leadership implicite du groupe, des « leaders d’opinion »,
- des affinités/inimitiés entre personnes, les flux les plus actifs,
- une fragmentation en « îlots » ou des « trous de connaissance »,
- des communautés informelles, réseaux d’influence,
- des vulnérabilités dues au fait qu’une personne unique est en position de bloquer tout un réseau,
etc. . .
Question 13 : Pourquoi Paul et Pierre sont les plus influents ? Donnez un autre exemple concret.
La figure ci-dessus est une application de l’Analyse des Réseaux Sociaux qui montre comment les
Médicis ont bâti leur domination sur les autres familles florentines au 16e siècle.
Le parti des Médicis 1 est un réseau très simple et centralisé en étoile autour d’eux. La
conséquence est que leurs alliés sont peu connectés les uns aux autres et doivent passer par
l’intermédiaire des Médicis.
L’étude de la localisation géographique des alliés des Médicis et de la nature des liens fait
ressortir que ceux-ci :
- font des affaires avec leurs voisins, car la proximité leur permet de continuer à les contrôler (figure
de gauche).
- marient leurs enfants à des familles lointaines, car le lien familial permet de conserver un contrôle
sur le long-terme (figure de droite)
Question 14 : Donnez des exemples de réseaux sociaux autres que les réseaux sociaux numériques
Question 15 : Quel est la particularité de ce paradigme ?
Question 16 : Quel est son intérêt ?
Selon cette théorie, établie en 1973 par le sociologue Mark Granovetter, il convient de distinguer
deux types de relations pour un individu : celles qui le relient à sa famille et ses amis proches, qui
constituent des liens forts, et celles formées par un réseau généralement plus étendu et plus distant,
qui constituent les liens faibles. Partant de ce postulat, l’étude précise qu’un individu profitera
paradoxalement plus de ses relations de liens faibles que de celles issues des liens forts pour trouver
un emploi. Parallèlement, ce même individu sera plus influencé par les relations distantes que par
celles de son entourage proche. Selon Granovetter, « les liens faibles permettent de jeter des ponts
locaux entre des individus qui, autrement, resteraient isolés ». Ils constitueraient ainsi une source
de cohésion sociale, mais seraient aussi plus efficaces pour faire circuler l’information entre des
individus n’ayant pas forcément de points communs.
Question 17 : Pourquoi les liens faibles sont plus efficaces pour trouver un emploi ?
1. Famille de banquiers et de commerçants de Florence qui étendit son influence sur tous les cercles de pourvoir durant des siècles
(Économie, Art, Politique, Papauté etc.)
L’analyse en terme de réseaux complète l’analyse en terme de groupes. La nature des liens
n’est pas la même. Les liens sociaux qui unissent les individus aux groupes ne sont pas de
même nature que les relations dans un réseaux.
Selon E. Durkheim, la division du travail social résulte d’une combinaison de facteurs sociaux :
l’accroissement de la densité matérielle (croissance démographique) entraîne une « lutte pour la vie
». Dès lors, la différenciation sociale et, par conséquent, la division du travail, apparaissent comme
une solution pacifique à ce problème. L’accroissement de la densité morale qui exprime la fréquence
et l’intensité des relations sociales entre les différents segments de la société.
A. Beitone, « Aide mémoire » 2007
‘ Mécanique Organique
Type de société Communauté restreinte Société élargie et dense
(Famille, tribu, clan, (ville, nation)
village etc.)
Division du travail Faible (société agricole) Forte (Société industrielle)
Type de lien social Liens communautaires Liens sociétaires (Complé-
(Appartenance au groupe) mentarité entre les indivi-
dus)
Conscience sociale Conscience collective forte Conscience individuelle
(Adhésion forte aux va- (Pluralité de valeurs )
leurs du groupe)
Type de comportement Traditions, coutumes (Va- L’intérêt et la raison (va-
leurs collectives) leurs individuelles)
Type de droit Droit répressif Droit réstitutif
Question 18 : Qu’est-ce que la conscience collective ?
Question 19 : Donnez des exemples d’affaiblissement de la conscience collective ?
Question 20 : Pourquoi la division du travail social est une conséquence de l’affaiblissent de la
conscience collective ?
Question 21 : Dans les sociétés contemporaines la solidarité mécanique a-t-elle disparu ?
2) Chez Tönnies
2. Cela ne signifie pas égoïsme, cela signifie simplement que l’individu est reconnu en tant que tel, il a des droits etc.
1) L’individualisation 3
Question 23 : Quels liens peut-on établir entre la mise en place de l’État-providence et la montée
de l’individualisme ?
E. Durkheim considère que le passage d’une forme de solidarité à l’autre peut parfois
s’accompagner d’un accroissement « anormal » de la conscience individuelle aux dépens
de la conscience collective. Lorsqu’une telle situation se produit, le lien social s’affaiblit et
il y a risque d’anomie. Dans son étude sur la division du travail social, E. Durkheim définit
l’anomie comme un dérèglement social, une carence ou une perte de légitimité des règles
et des lois.
A. Beitone, « Aide mémoire » 2007
Question 24 : Rappelez à quoi fait référence Durkheim quand il parle d’un accroissement anormal
de la conscience individuelle ? Donnez un exemple qui illustre ce texte
2) Le chômage et la précarité
Document 10 :
3. Le terme signifie que l’individu peut choisir librement la vie qu’il entend mener indépendamment du groupe (choix du conjoint,
religion, choix politique, etc.)
Question 25 : Après avoir caractérisé l’évolution de ces deux courbes, expliquez en quoi cela
fragilise le lien social (aidez vous du document 4 et 11) ?
Robert Castel parle de désaffiliation sociale pour évoquer le processus qui conduit
progressivement à la rupture des liens sociaux, par exemple une personne qui perd son
emploi, et qui se coupe de sa famille risque de se retrouver progressivement à la marge
de la société sans ressources. Serge Paugam utilise le terme disqualification sociale qui en
plus du processus d’exclusion met avant la stigmatisation a des plus pauvres
Qui sont les "Hikikomoris", ces jeunes Japonais qui vivent reclus dans leur chambre ?
Une jeune personne qui reste cloîtrée chez elle pendant plus de six mois sans aller à l’école
ou au travail et avec pour tout contact humain les relations avec des membres de sa
famille. Ce phénomène a un nom : les "hikikomoris". Il a émergé au Japon à la fin des
années 90 et se répand désormais partout dans le monde, y compris en France.
Kezako "Hikikomori" ? Ce terme, qui signifie "se retrancher" en japonais, est utilisé pour
désigner un "mal contemporain", un "trouble de conduite" qui frappe les adolescents
comme les jeunes adultes. Que font-ils pour susciter une telle appellation ? Ils se retirent,
ils se cloîtrent, le plus souvent dans leur chambre, pendant plusieurs mois ou plusieurs
années, et n’en sortent pas, ou si peu. Dans cet espace solitaire, ils s’exilent sur Internet,
jouent à des jeux vidéo, rompent leurs liens avec les autres, avec l’école, avec le monde
du travail. Pour faire quoi ? Pour ne rien faire.
Un phénomène déconcertant manifestant un désintérêt total pour le monde réel, ayant
émergé dans les années 90 au Japon, touchant près d’un adolescent sur cent et prenant
aujourd’hui une nouvelle dimension avec le vieillissement de ces centaines de milliers de
reclus. Ainsi, dans une étude parue en 2016, plus d’un tiers des personnes "hikikomori"
interrogées disaient s’être mises en retrait de la société depuis plus de sept ans, contre
16,9 % en 2009.
Romain LE VERN lci.fr 14/06/2018
Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le
monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans
repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur
âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres :
ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au
demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et
ne les sent point ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et s’il lui reste encore une
famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie.
Au-dessus de ceux-la s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer
leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux.
Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les
hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans
l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir.
Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il
pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs
principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que
ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?
Alexis de Tocqueville. De la Démocratie en Amérique. 1840
4) La ségrégation urbaine
- Elle contribue à créer une criminalité, qui se nourrit du fait que les jeunes de ces quartiers
sont inemployables (parce que venant de ces quartiers), et qu’ils apportent un réservoir de main
d’œuvre captive. Dans de nombreux ghettos américains, les taux d’homicide sont très élevés, ce
qui constitue une expérience banale pour une majorité de jeunes hommes. En France, même si le
niveau de criminalité n’est pas comparable, la forte ségrégation favorise des activités illégales et des
phénomènes d’appropriation du territoire par les gangs.
L’idée que les groupes sociaux pourraient être spatialement séparés mais égaux est une illusion qui
a servi à légitimer juridiquement la ségrégation raciale aux USA. La forte ségrégation s’accompagne
en effet toujours d’inégalités urbaines et politiques, et elle perpétue dans le temps la domination,
car les groupes dominés sont ainsi maintenus à l’écart et rendus invisibles par les dominants.
Oberti et Edmond Préteceille, La ségrégation urbaine 2016
Question 30 : Quelles sont les conséquences de la ségrégation urbaine sur le lien social ?
Le lien entre réseaux sociaux et suicide n’est peut-être pas celui que vous croyez
Deux sociologues postulent que les nouveaux outils de communication expliquent en partie
un phénomène massif, spectaculaire et sans précédent : la baisse constante des taux de
suicide à travers le monde.
Christian Baudelot et Roger Establet sont deux professeurs émérites de sociologie qui se
passionnent depuis peu pour ce sujet. En 2006, ils signaient un ouvrage remarqué, Suicide.
L’envers de notre monde. Douze ans plus tard, ils publient une nouvelle édition, actuali-
sée, qui met en lumière et confirme un phénomène majeur, rarement évoqué : la baisse
nette, régulière et de grande ampleur des taux de suicide, à l’échelon planétaire ou presque
–un phénomène qui coïncide avec la croissance nette, régulière et de grande ampleur des
nouveaux outils de communication. Et quand bien même corrélation n’est pas démonstra-
tion, cette contemporanéité ne peut manquer d’interpeller. En France, le taux de suicide
est passé en trente ans de son niveau maximum au plus faible connu depuis le début du
XXe siècle. Il ne s’agit pas, selon les deux sociologues, d’un «effet de structure», d’un
phénomène dû à l’effondrement des effectifs des catégories «particulièrement suicidaires»,
comme les agriculteurs ou les ouvriers.
Ce mouvement à la baisse n’est pas non plus le fait d’une catégorie particulière de la
population. Il affecte, à des degrés divers, l’ensemble des composantes de la population :
les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les agriculteurs, les employés, les ou-
vriers et les cadres. C’est parmi les personnes de plus de 60 ans que la baisse est la plus
accentuée, soit dans la classe d’âge où les suicides sont les plus nombreux –d’où cette
baisse importante du taux de suicide global.
Les grandes tendances observées en France le sont également dans une très grande partie
du monde, à l’exception des pays pauvres d’Afrique et chez les hommes des États les moins
développés de la Méditerranée orientale.
Les écrans, les mails, les SMS et l’ensemble des réseaux sociaux offrent une nouvelle façon
d’être en rapport avec les autres, un nouvel environnement, une nouvelle ouverture au
monde. Et nous disposons d’éléments laissant penser que cette évolution peut expliquer
la baisse des taux de suicides.
Question 34 : Pourquoi peut-on dire que la baisse du nombre de suicides témoigne d’un
renforcement du lien social ?
Toutes les interactions se valent-elles ? Les relations numériques peuvent-elles être aussi
solides que celles en face-à-face ?
A. C. « La question de la force du lien est une problématique sur laquelle les sociologues
se penchent depuis longtemps. Dans les années 1970, déjà, on se demandait si toutes les
relations humaines étaient du même type. Et la réponse fut non. Il y a certaines relations
qui tissent des liens forts et d’autres des liens faibles. Mais la conclusion à laquelle les
chercheurs sont arrivés, avant même l’apparition d’Internet, c’est que le fait d’avoir un
lien faible avec quelqu’un n’était pas forcément négatif. Comme le disait le sociologue
Granovetter, il y a « une force des liens faibles ». Il existe des moments, ou des taches
spécifiques, pour lesquelles ces derniers sont plus efficaces. Par exemple, lorsque nous
recherchons une information nouvelle, qui nous oblige à sortir de nos réflexes sociaux-
culturels. Là, nous avons besoin de solliciter des personnes un peu éloignées de nous, qui
nous apportent un regard différent.
Ce qui se passe aujourd’hui sur Internet démontre qu’il existe aussi une force des liens
numériques. Ces derniers peuvent être forts – avec des proches – ou faibles – avec des
collègues, des personnes que nous avons croisées. . . –, mais, ensemble, ils créent un tissu
social particulier qui s’appuie sur des règles de sociabilité caractéristiques de cet outil. Ces
liens ont une force puisqu’ils forment une communauté à laquelle nous pouvons faire appel
lorsque nous avons besoin d’informations, d’actions communes, d’entraide ou de soutien.
» La Croix 26 Juin 2013
Sociabilité : Les termes capital social et sociabilité sont assez proches mais pas tout à
fait synonymes. La sociabilité renvoie l’ensemble des interactions sociales d’un individu,
alors que le capital social désigne plutôt un sous-ensemble de ses interactions. En effet
le capital social se caractérise par la volonté consciente ou non de bénéficier d’avantages
liés à la relation. Par exemple tisser une relation amicale avec son facteur relève de la
sociabilité, alors que déjeuner avec une connaissance professionnelle permet d’entretenir
son capital social.
Sociabilité numérique : Le terme numérique est employé dans un sens proche d’infor-
matique, ou plus globalement Nouvelles Technologies de l’Information et de la Commu-
nication. En outre il fait référence aux nouvelles formes d’interaction comme les réseaux
sociaux numériques, les jeux vidéos en ligne, etc.
145
CHAPITRE 3. QUELS SONT LES PROCESSUS SOCIAUX QUI CONTRIBUENT À LA DÉVIANCE ?
Avant de commencer :
Question 1 : Quels sont les comportements qui peuvent engendrer des moqueries ?
Question 2 : Quels sont les comportements qui peuvent engendrer une peine de prison ?
Question 3 : Quels sont les points communs entre les deux images ?
La vie en société impose des règles, ces règles sont de natures diverses. Cette diversité de règles implique une
diversité de sanctions et une diversité de formes de contrôle social.
Question 7 : À quoi s’expose l’automobiliste ? À quoi s’expose la personne sur la photo de droite ?
Question 8 : Pourquoi peut-on dire que dans les deux cas il y a un écart ou un non respect de la
règle ?
Question 9 : En quoi des rires, des moqueries et une mise à l’écart sont des sanctions ?
Question 10 : Comment peut-on définir une règle, une norme ? une norme sociale ? une norme
juridique ?
Instituée par Napoléon Bonaparte, la Légion d’honneur est la plus haute décoration honorifique
française, elle récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des «
services éminents » à la Nation.
Question 11 : Quel est le rôle des gratifications ? Pourquoi peut-on dire qu’il s’agit de sanctions
positives ?
Question 12 : Recherchez des exemples de normes qui prennent la forme de prescriptions (ce qu’il
faut faire, ce qui est bien) et d’interdictions (ce qu’il ne faut pas faire, ce qui est mal).
À retenir :
La cohésion sociale nécessite des règles de vie. Une règle se définit par l’existence d’une sanction. Il existe des
règles écrites (juridiques) qui donnent lieu à des sanctions formelles, matérielles (peine de prison etc.), et des règles
sociales non-écrites (ne pas parler fort dans en public etc) qui donnent lieu à des sanctions diffuses, non-écrites,
informelles (regards réprobateurs, rires etc). Les sanctions diffuses agissent comme les sanctions formelles, elles
poussent les individus à se conformer aux normes. Les sanctions peuvent aussi être positives, par exemple les
gratifications permettent de montrer l’exemple. Ainsi les normes prennent la forme de prescriptions (ce qu’il faut
faire, ce qui est bien) ou d’interdictions (ce qu’il ne faut pas faire, ce qui est mal).
Une telle présentation de la réalité mérite donc d’être relativisée. Elle suppose que la coutume
imposerait au législateur de s’aligner nécessairement sur des pratiques sur lesquelles il n’aurait
aucune prise. Il n’est certes pas rare que celui-ci prenne acte d’un certain nombre d’évolutions
sociales et accepte, à la suite d’une pression exercée par la société, de consacrer de nouvelles
pratiques.
Il est en outre des situations que le législateur refuse obstinément de reconnaître. Les familles
recomposées, par exemple, ne sont pas illicites, mais la loi refuse depuis au moins vingt ans
d’officialiser le lien entre le beau parent et l’enfant issu de la première union. Le législateur considère
en effet que l’enfant a déjà deux parents, même s’ils sont désormais séparés. En voyant son lien à
l’enfant légalisé, le beau-parent prendrait une part de la responsabilité qui incombe aux véritables
parents, ce qui accentuerait encore la fragilisation du lien entre ces derniers et leur enfant. Le
législateur estime qu’il convient au contraire de renforcer ce lien originel et refuse de consacrer le
lien existant avec le beau parent. Par-là même, il s’interdit donc de céder devant les mœurs.
En outre, dans un nombre non négligeable d’hypothèses, non seulement le législateur ne suit pas
les mœurs, mais il les contrarie délibérément. Un certain nombre de lois ont en effet été élaborées
pour briser des pratiques considérées comme ne devant plus avoir cours en France. Depuis trente
ans, le législateur essaie, par exemple, de promouvoir l’égalité des sexes, allant ainsi à l’encontre
de la tendance « naturelle » de la société, qui ne la réalise pas spontanément. En supprimant la
notion de chef de famille, la loi du 4 juin 1970 s’est ainsi imposée contre la pratique majoritaire
en vigueur dans la plupart des familles françaises. Convaincu de la légitimité de son dessein, le
législateur continue depuis lors obstinément sa lutte acharnée contre la discrimination sexiste. Par
ailleurs, l’existence de trois lois successives, en 1987, 1993 et 2002, relatives à l’autorité parentale
conjointe, lorsque les parents sont séparés, montre clairement la difficulté du concept à s’imposer
aux mœurs. En 2002, le législateur a proposé, sans l’imposer aux parents, la résidence alternée,
qui représente aujourd’hui seulement 10 % des modes de garde des enfants après séparation du
couple. Il a donc légiféré par opposition à une pratique adoptée par 90 % des familles françaises
concernées. La volonté de consacrer un modèle minoritaire indique que le législateur considère
la pratique majoritaire comme mauvaise et la pratique qu’il préconise comme meilleure. Les deux
exemples précédents démontrent en tout cas que le législateur précède parfois les mœurs, avec le
souhait de les guider, voire de les ordonner. On constate d’ailleurs que près de trente-quatre ans
après la disparition du statut du chef de famille, les pouvoirs au sein des ménages ont connu un
certain rééquilibrage. De même, après trois lois relatives à l’autorité parentale, c’est ce modèle qui
est consacré dans les faits, et ce, grâce au législateur et non aux mœurs.
Françoise DEKEUWER-DEFOSSEZ, Doyen de la Faculté des sciences juridiques, politiques et
sociales de Lille. https ://www.senat.fr colloques vive la loi
Question 13 : Quel est le problème soulevé ?
Question 14 : Donnez des exemples pour les deux cas de figure ?
Définitions :
-Le contrôle social formel est le processus par lequel des groupes sociaux et des
institutions spécifiques (justice, police, Église, École, etc.) régulent les activités sociales
afin d’assurer le maintien des règles et de prévenir les comportements déviants. Les
sanctions correspondantes sont diverses : sanctions morales (réprobation, blâme, etc.) ;
sanctions religieuses (excommunication, pénitence, etc.) ; sanctions juridiques (dommages
et intérêts, peines de prison, etc.). Dans la typologie de Durkheim, cela correspond aux
sanctions organisées.
-Le contrôle social informel s’exerce de manière continue au cours des interactions
sociales de la vie quotidienne (famille, groupe de pairs, etc.). Chaque individu contribue
consciemment ou inconsciemment à réguler les comportements sociaux d’autrui. Les
sanctions, positives ou négatives, peuvent prendre la forme d’approbations (sourires) ou
de désapprobations (sarcasmes) proportionnelles à l’importance de la transgression. Dans
la typologie de Durkheim, cela correspond aux sanctions diffuses.
Document 6 : Le conformisme
L’expérience de Milgram
Question 19 : Quel est le but de l’expérience de Milgram ?Par quels moyens le contrôle social
s’exerce-t-il ?
Question 20 : Les sanctions sont-elles diffuses ? organisées ? positives ? négatives ? Le contrôle
social est-il formel ? informel ?
L’expérience de Asch
Question 22 : Quel est le but de l’expérience de Asch ?Par quels moyens le contrôle social
s’exerce-t-il ?
Question 23 : Quels sont les résultats de l’expérience de Asch ? Comment expliquez-vous les
comportements des « cobayes » ? Le contrôle social est-il formel ? informel ?
Document 8 :
Question 26 : Les lois sur le cannabis étant différentes que peut-on en conclure sur les consé-
quences d’un même comportement ?
-Dans le temps
Document 9 :
Question 27 : Pourquoi de nos jours de fumer dans un train semble impensable ? Que peut-on en
conclure ?
Question 28 : Donnez des exemples de comportements qui peuvent être considérés comme
déviants dans certains milieux et pas dans d’autres.
Comme le précise Émile Durkheim en 1893, il « ne faut pas dire qu’un acte froisse la conscience
commune parce qu’il est criminel, mais qu’il est criminel parce qu’il froisse la conscience com-
mune. Nous ne le réprouvons pas parce qu’il est un crime, mais il est un crime parce que nous
le réprouvons ». Les normes sociales sont toujours socialement et historiquement situées ; elles
diffèrent également selon les groupes sociaux au sein d’une même société. En ce sens, la déviance,
en tant que transgression d’une norme, n’existe que relativement à la norme en vigueur. Il n’y a
donc pas d’actes déviants en soi pas plus qu’il n’y a d’actes considérés comme déviants en tout
temps et en tout lieu.
La phrénologie est une théorie du XIXème selon laquelle les bosses du crâne d’un être humain
reflètent son caractère. Aujourd’hui complètement dépassée, elle a inspiré des auteurs qui
ont essayé d’expliquer la criminalité par des facteurs biologiques. Les explications en terme
biologique ou génétique ne sont pas pertinentes, ici nous allons voir que la déviance est
Selon Howard S. Becker,la déviance « n’est pas une qualité de l’acte commis par une personne,
mais plutôt une conséquence de l’application, par les autres, de normes et de sanctions. On peut
donc étudier les processus par lesquels « les groupes sociaux créent la déviance en instituant des
normes dont la transgression constitue la déviance, en appliquant ces normes à certains individus
et en les étiquetant comme des déviants ».
Goffman, la stigmatisation d’un individu intervient lorsqu’il présente une différence visible par
rapport son proche environnement (cicatrices,infirmités physiques ou handicap social,toxicomanie,
alcoolisme et antécédents criminels,religion,nationalité, couleur de la peau etc.).
wikipedia
Question 31 : Quel est le lien avec la déviance ? Donnez des exemples ?
Document 13 : L’étiquetage
Dans Outsiders (1963), H. S. Becker a développé la théorie de l’étiquetage qui se réfère à la construc-
tion sociale de la déviance. Selon l’auteur, les groupes sociaux créent la déviance en instituant des
normes dont la transgression constitue la déviance, en appliquant ces normes à certains individus
et en les étiquetant comme des déviants. Par exemple, les toxicomanes, les fous, les gros, etc. Il
synthétise la théorie de l’étiquetage sous la forme d’un tableau à double entrée combinant deux
variables
‘ Obéissant à la norme Transgressant la norme
Perçu comme déviant Accusé à tort Pleinement déviant
Non perçu comme déviant Conforme Secrètement déviant
Cet étiquetage est rarement imposé de manière unilatérale. Il fait plutôt l’objet d’une co-construction
à travers les rapports et les interactions entre individus. Cette dimension a été particulièrement
développée par Erving Goffman sous l’angle des mécanismes de stigmatisation de manière plus
générale. A l’image de l’étiquetage en tant que déviant, le stigmate n’est pas un attribut en soi : il
se définit dans l’interaction avec autrui. Goffman observe ainsi l’existence de tout un jeu possible
de négociations identitaires tant que le stigmate n’est pas révélé aux yeux de tous, c’est-à-dire
tant qu’un individu n’est pas encore ouvertement discrédité mais qu’il s’avère potentiellement
discréditable du fait de ses caractéristiques ou de son comportement. Dans ce cadre, Becker
insiste sur une catégorie d’individus en particulier qu’il nomme les «entrepreneurs de morale». Il en
distingue deux sortes : ceux qui contribuent à la création des normes, d’un côté, et ceux qui les
diffusent et les font appliquer, de l’autre.
Question 32 : Expliquez le principe de cette théorie. Donnez des exemples ?
sa carrière, plus les choix qui s’offrent à lui s’avèrent restreints, par une sorte d’effet d’entonnoir :
« à mesure qu’une personne progresse dans sa [carrière], les décisions qu’elle a déjà prises tendent
à limiter les alternatives qui restent ouvertes ».
http ://ses.ens-lyon.fr/articles/sociologie-de-la-deviance
Question 33 : Expliquez le passage en italique et résumez cette théorie
2) L’apprentissage de la perception des effets : une fois que la drogue est inhalée, Becker
constate dans le récit de ses enquêtés qu’il est nécessaire d’apprendre à reconnaitre les impressions
qu’elle procure, avec l’idée d’être potentiellement capable d’en devenir un connaisseur, à l’image
des amateurs de vin.
3) L’apprentissage du goût : enfin, la dernière étape pour devenir fumeur régulier consiste à
interpréter les sensations comme agréables : « comme pour les huîtres ou le Martini, le goût pour
ces sensations est socialement acquis ».Alors que certains symptômes peuvent paraitre désagréables
(stress, vertige, paranoïa), c’est encore une fois au contact des pairs et avec l’expérience que
les consommateurs apprennent (ou non) à reconnaitre ces symptômes comme étant des signaux
positifs, ce qui conditionnera la poursuite de la carrière. A l’inverse, un bad trip risque d’entraîner
un abandon, temporaire ou définitif, de la consommation d’herbe.
Au bout du compte, selon Becker, « un individu ne peut commencer, puis continuer, à utiliser la
marijuana pour le plaisir que s’il apprend à définir ses effets comme agréables, et si elle devient et
demeure un objet que l’individu estime susceptible de lui procurer du plaisir ».
http ://ses.ens-lyon.fr/articles/sociologie-de-la-deviance
Question 34 : Donnez des exemples d’autres formes de carrière déviantes.
Question 35 : Que signifie la dernière phrase ? Que peut-on en déduire ?
1) L’engagement dans une «prise en main» : la carrière anorexique démarre par un simple
régime, résultat de diverses incitations publiques, familiales ou amicales. A travers ce qu’elle nomme
«la prise en main», Muriel Darmon montre que cette première étape de la carrière se signale
également par un changement d’apparence, de coiffure, de manière de s’habiller, ou bien dans un
investissement plus important dans le travail, dans un souci d’excellence.
2) Le maintien de l’engagement : dans une deuxième séquence, ce travail sur soi s’intensifie
au point de devenir un véritable «régime de vie». Celui-ci entraine un recodage des sensations
(la faim devient perçue comme un symptôme agréable, le goût du gras devient perçu comme
mauvais. . . ), tandis que l’espace des goûts tend à s’aligner sur les activités valorisées au sein des
classes supérieures.
3) La poursuite de l’engagement malgré les alertes et la surveillance : c’est à cette étape que
l’étiquette d’anorexique fait son apparition. Le régime et la maigreur étaient dans un premier
temps perçus comme une mise en conformité de la part de l’entourage, mais la déviance tend
alors à se constituer dans le fait de «ne pas savoir s’arrêter», ce qui se traduit notamment par des
évanouissements ou des tremblements. La poursuite de la carrière nécessite alors de parvenir à
déjouer la surveillance des proches en apprenant à dissimuler les malaises et en faisant preuve de
discrétion de manière à donner le change.
4) La prise en charge hospitalière : la carrière arrive à son terme lorsque la patiente accepte
de s’approprier le point de vue médical à son sujet, ce qui est alors susceptible de faire basculer
la carrière dans un processus symétrique de désengagement en trois phases, consistant d’abord à
«lâcher prise», puis à s’en remettre à l’hôpital, avant finalement d’être en mesure de «se reprendre
en main».
Au-delà de l’intérêt de ce type d’analyse pour faire ressortir l’ordonnancement d’un parcours en
différentes étapes, on voit aussi l’importance capitale que jouent les relations et les interactions
(avec les amis, la famille, le personnel médical...) dans le déroulement de ces différents processus
et dans l’adoption d’un comportement déviant.
http ://ses.ens-lyon.fr/articles/sociologie-de-la-deviance
Question 36 : Pourquoi peut-parler de carrière déviante dans cet exemple ?
r é
sultant d'un en s emble d'inter a cti on s entr e la p er s onn e qui comm et
ri s qu e d' êtr e éti qu eté comm e d évi ant, d e s orte qu' aux yeux d' autrui, la
d évi an ce d evi ent s on statut prin ci p al : l i d entité d évi ante qui lui
e
st attribu ée, et à tr aver s la qu elle il e
st p er çu, comm an d e le
s autr e
s
qu' attribut qui jette un di s cr édit pr ofon d et im p os e à lin divi du d e
s e p er cevoir s elon le ju gem ent qu e l on p orte sur lui. C e d erni er p eut
alor s d évelop p er un e h onte ou un d égoût d e s oi à m oin s qu'il p arvi enn e
à s e d éfair e du sti gm ate, à le r enver s er ou à s e l a p pr opri er et m êm e
Par l exem ple l étu d e d e Sophi e Divay (2004) m ontr e qu e le
s femm e
s
ven ant p our un e con sultati on s oci ale pr éalable à un e interru pti on
volontair e d e gr os s e
s s e (ivg) s ont con s ci ente
s du fait qu e l a cte au qu el
elle
s s e pr é
p ar ent r e
ste s oci alem ent sti gm ati s é. Fa ce à leur s interlocu-
teur s, certain e
s m anife
stent ain si tou s le
s si gn e
s d'un e intéri ori s ati on
toute cul
p abilité, et affi c
h ent un e attitu d e in différ ente ou di stan ci ée
p ar r a p p ort à livg . L e label tr an sform e en effet li d entité aux yeux
d e
s autr e
s. D an s d e telle
s situ ati on s, il e
st diffi cile p our un in divi du d e
(Ja cqu e
s Fa get, 2002) d an s le
s qu el
s on le d éfinit comm e étr an ger
eux-m êm e
s étr an ger s à s on univer s. Il e
st alor s p os sible qu e lin divi du
la s ou s- cultur e d évi ante , la qu elle le fait pr ogr e
s sivem ent s' affr an c
hir
d e
s n orm e
s offi ci elle
s et d e
s contr ôle
s s oci aux globaux (H owar d S.
Document 20 :
« Chaque année, la direction de la Police judiciaire publie un décompte des faits constatés par la
police et la gendarmerie et transmis à la Justice. De fait, cette statistique est partielle. D’abord, la
police n’a bien entendu pas connaissance de tous les faits délictueux : lorsqu’il y a des victimes,
elles ne se manifestent pas toujours ; et, lorsqu’il n’y en a pas, la détection des infractions repose
sur la surveillance et les investigations des services, qui ne sauraient tout saisir. Par ailleurs, cette
statistique ne couvre pas les infractions de circulation routière, ni celles traitées exclusivement
par des services spécialisés (Inspection du travail, Impôts, Douanes, etc.). Les contraventions
en sont également exclues. Enfin, il advient que certains faits, bien que connus, soient laissés
sans signalement judiciaire et échappent à l’enregistrement. Si cette statistique policière
ne représente qu’une partie de la délinquance, du moins pourrait-on penser que son
évolution est sensiblement parallèle à celle de l’ensemble.
Source : Bruno Aubusson, Nacer Lalam, René Padieu, Philippe Zamora : Les statistiques de la
délinquance, Insee, France .Portrait social 2002-2003
Question 41 : Expliquez la phrase en italique
Question 42 : Quelles sont les problèmes soulevés dans le document ?
Question 43 : Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer qu’une personne ne porte pas plainte ?
Question 45 : Comment vont évoluent les statistiques sur la délinquance quand les contrôles de
police augmentent ?
Une autre mesure de la délinquance est fournie par les enquêtes de victimation. Celles-ci
consistent à demander aux individus composant un échantillon représentatif d’une population
(au niveau national ou local) s’ils s’estiment avoir été victimes d’acte(s) délinquant(s) qui sont
présentés dans une liste. Ces enquêtes permettent d’obtenir différents indicateurs, en,particulier :
-taux de prévalence (mesure dans une population du pourcentage de personnes (ou de ménages)
atteintes au moins une fois au cours de la période de référence) ;
-taux d’incidence (mesure du nombre de faits subis pour 100 répondants au cours de la période
de référence) ;
-taux de renvoi (proportion de victimes qui disent avoir alerté la police ou la gendarmerie) ;
Regard Croisé
163
Chapitre 1
Comment les entreprises sont-elles organisées
et gouvernées ?
165
CHAPITRE 1. COMMENT LES ENTREPRISES SONT-ELLES ORGANISÉES ET GOUVERNÉES ?
Avant de commencer :
Question 1 : Citez des entrepreneurs qui ont contribué à transformer notre quotidien ?
Question 2 : Pourquoi peut-on dire que les entrepreneurs jouent un rôle important dans la
dynamique économique ?
L’histoire économique est une discipline ayant pour objet l’étude des éco-
nomies ou des phénomènes économiques du passé et leur évolution .Voici
quelques noms célébres d’historiens de cette branche :
— Franklin Mendels a ;
— Patrick Verley ;
— Angus Maddison ;
— Ernest Labrousse ;
— Marc Bloch ;
— Paul Bairoch b ;
— -Fernand Braudel ;
— Karl Polanyi c ;
a. Entreprises et entrepreneurs du XVIIIe siècle au début du XXe siècle (1994)
b. Victoires et déboires : histoire économique et sociale du monde du xvie siècle
à nos jours, 1997
c. La grande transformation 1944
ébranlé les fondations du capitalisme américain mais celui-ci a depuis largement
repris le dessus.
=⇒ Le XXIème siècle Les entreprises modernes : Les clients exigent toujours plus
de produits différenciés, obligeant les entreprises à considérablement accroître
leurs capacités de réaction. Les actionnaires prennent une importance inégalée
jusqu’alors. C’est la consécration de la firme managériale qui exige une circulation
de l’information toujours plus rapide. La révolution des nouvelles technologies
de l’information et de la communication constituent un puissant catalyseur.
Le mode dominant est désormais celui du capitalisme américain, qui consacre
la suprématie de la firme managériale dans un monde dominé par la finance,
l’internationalisation et les nouvelles technologies.
A faire à la maison
Question : Remplissez les cases du tableau après avoir visionné la vidéo
Cliquez ici
H
Microentreprise EURL SARL SA
HH
H
HH
Nombre d’asso-
ciés
La responsabilité
des associés
croyance ou une confusion concernant les valeurs de l’entreprise. Ceci mène dans un très court
terme à la période critique.
5. La période critique : La période critique est le temps de crise qui défie la viabilité de l’institution.
Est-ce qu’elle devrait fermer, continuer sur une base minimale ou se renouveler ? Le facteur décisif
est un leadership courageux qui sait prendre des décisions très difficiles.
6. La période de réorganisation : La période de réorganisation marque un point de décision critique.
Pour qu’une organisation se renouvelle, les dirigeants doivent réexaminer à nouveau les valeurs de
fondation, les exprimer et les redéfinir afin qu’elles correspondent aux valeurs actualisées et à la
demande du marché. La revitalisation implique un retour à la base des valeurs initiales du fondateur.
Ces valeurs originales doivent être actualisées en fonction des changements de l’époque. Quand
ceci est effectué avec succès, le cycle recommence depuis le début.
Source : www.lemonde-economique.ch, 17 avril 2015
Question 7 : Faites un schéma pour résumer les phases ?
Question 8 : Citez des exemples d’entreprises qui ont su se renouveler et d’autres qui ont n’ont
pas su se renouveler
Catégories d’entreprises
Nombre d’en- 274 5 322 138 117 3 606 741 3 750 454
treprises
Mais, avec la bannière de la French Fab, nous espérons un puissant effet d’entraîne-
ment pour changer d’échelle. En revanche, il faut innover davantage dans les services
comme la relation client et les nouveaux modèles économiques. En liaison notamment
avec les startups innovantes. Les ETI peuvent les aider à développer leurs techno-
logies, à fabriquer leurs produits, voire à développer leurs ventes et les porter vers
l’international. Encore une fois, ce sont des pratiques déjà courantes dans les ETI
dont certaines, par ailleurs, disposent d’incubateurs ou investissent dans les startups.
En clair, l’écosystème existe mais il a besoin de grandir. C’est là où la bannière de la
French Fab est porteuse d’espoir.
Les dirigeants d’ETI doivent-ils moderniser leur « logiciel social » ?
Il y a un véritable lien entre performance économique et qualité de vie au travail
(QVT). Améliorer les conditions de travail, disposer de machines récentes et sûres,
avoir une vraie considération envers les salariés... toutes ces valeurs sont importantes
dans les ETI. .
Propos recueillis par Erick Haehnsen 25/10/2017
Ainsi, une grande partie du « mal français » s’explique par une absence de « classe
moyenne » parmi nos entreprises, et notamment le manque d’entreprise intermédiaire
exportatrice : en parallèle d’une grande quantité d’artisans et d’autoentrepreneurs,
les plus grandes entreprises françaises concentrent une énorme part de l’économie.
Une étude de l’Insee (mars 2016) démontre que 3.000 entreprises (seule-
ment 0,1 % du total) concentrent 52 % de la valeur ajoutée, 58 % de
l’excédent brut d’exploitation, 70 % des investissements et 83 % des ex-
portations de la France, le tout pour un total de 25 % du PIB ! En matière
d’emploi, elles pèsent 43 % des salariés du secteur marchand (5,1 millions
de personnes en équivalent temps plein), soit 20 % de l’emploi total en
France.
William Thay est le président du think tank Le Millénaire, spécialisé en politiques
publiques. 23 janvier 2019
Micro-entrepreneur
L’auto-entrepreneur est le chef d’entreprise, généralement seul, à l’origine de la création de l’en-
treprise. Sa comptabilité est simplifiée. Son chiffre d’affaires ne doit pas dépasser un certain
montant. Il est souvent seul à gérer les différent
L’entrepreneur individuel
Si son chiffre d’affaire dépasse ce montant, la tête de l’entreprise passe à un entrepreneur individuel
avec une EURL. L’avantage est que son patrimoine personnel est différent du patrimoine de
l’entreprise. Dans le cas d’une entreprise individuelle, l’entrepreneur peut déléguer la gestion de
l’entreprise à une tierce personne. Le gérant n’est pas nécessairement l’entrepreneur individuel.
L’entrepreneur-innovateur
La figure de l’entrepreneur-innovateur se focalise sur la capacité du chef d’entreprise à innover, à
créer, à développer de nouveaux produits ou de nouveaux modes de production. L’entrepreneur
prend des risques. Il fait un pari sur l’avenir. Il engage des dépenses pour mener à bien des projets
afin que les bénéfices de l’entreprise augmentent sur le long terme.
Le manager
Le manager est à la tête d’une organisation et prend des décisions dans une logique managé-
riale. C’est un dirigeant-gestionnaire qui cherche, dans une logique de continuité d’exploitation
à optimiser les différentes ressources qui lui sont confiées par les propriétaires de l’entreprise. Le
management stratégique : Il est important dans la mesure où c’est là qu’on prend les décisions
globales pour l’entreprise, les stratégies qui orientent sur le long terme. Par exemple, les comités
L’actionnaire
L’actionnaire est le propriétaire d’une partie de l’entreprise. Cela dépend du nombre de ses actions
sur l’ensemble des actions dans l’entreprise. Ses rôles peuvent être différents dans la mesure où il y
a des actionnaires dans différents types d’entreprise. Dans les grandes voire très grandes entreprises
qui ont généralement le statut juridique de sociétés anonymes, il y a parfois des actionnaires
principaux qui sont aussi les gestionnaires. Dans une société anonyme, les actionnaires siègent
au comité d’administration. Ils élisent un président directeur général (PDG) qui suit la stratégie
de l’entreprise voulue par les actionnaires. Sur la dernière décennie, les économistes notent qu’il
y a un retour en force des actionnaires et les managers doivent davantage satisfaire les intérêts
des actionnaires. L’exigence accrue de rentabilité peut remettre en cause le régime traditionnel
de gouvernance des grandes entreprises qui prévalait avant les années 1970. L’entreprise est
une communauté d’intérêts prenant en compte les intérêts des salariés, des managers et des
actionnaires.
Question 12 : Comparez les 3 types d’entrepreneurs.
Question 13 : Donnez des exemples pour les trois types d’entrepreneurs.
force sur le marché. L’entrepreneur est celui qui assure cette activité permanente d’orientation au
gain. C’est l’homme du « compte capital » : il agit par « l’évaluation préalable des chances de
gain en termes de monnaie » et l’achat ou la vente de « biens d’investissement » La séparation de
la propriété de l’entreprise et de sa conduite est doublement rationnelle pour Weber du point de
vue formel qui est le sien dans Économie et Société. A la figure de l’entrepreneur-marchand ou du
commerçant se substitue petit à petit celle de la bureaucratie d’entreprise.
L’entrepreneur est notamment une figure centrale de L’Éthique protestante et l’esprit du capita-
lisme. Il apparaît dans ce texte dès l’exposé de la problématique, à savoir le lien entre « confession
et stratification sociale » et ce phénomène caractéristique des pays confessionnellement mixtes : «
le caractère très majoritairement protestant tant des possesseurs de capital et des chefs d’entreprise
que des couches supérieures des travailleurs qualifiés, et en particulier du personnel des entreprises
modernes doté d’une formation technique ou commerciale supérieure » .L’honnête homme « digne
de crédit » et « vaillant dans sa profession » décrit dans ce livre comme étant le porteur de la « dis-
position d’esprit » capitaliste originelle ne ressemble pas à ce que l’on peut appeler un entrepreneur
dans le sens comptable ou prédateur. Le propos de Weber est en effet de comprendre la naissance
de la disposition d’esprit (Gesinnung) au gain (et pas son organisation formelle dans l’entreprise).
L’apparition de l’entrepreneur « moderne » ou « nouveau style » comme dit Weber dans ce texte est
donc liée au développement — souvent chez les enfants des « marchands entrepreneurs » — de nou-
velles « qualités éthiques » permettant de résoudre dans la « joie de vivre » les contradictions de la
conduite de vie ascétique et les tensions nées de vies orientées vers la recherche permanente du gain
pour le gain. La rationalisation de l’activité est un des moyens de cette nouvelle attitude intérieure,
un « manteau léger » sur les épaules de l’entrepreneur moderne habité par l’ethos ascétique ; un
manteau qui bientôt se transformera en « carapace dure comme de l’acier » lorsque les qualités
éthiques initiales auront disparu et que l’entrepreneur aura été remplacé par les « spécialistes sans
esprit »
L’entrepreneur chez Max Weber Gilles Bastin « Figures de l’entrepreneur chez Max Weber », Dic-
tionnaire sociologique de l’entrepreneuriat, 2015.
Question 14 : Expliquez la phrase soulignée
Question 15 : Quel lien weber fait-il entre l’éthique protestante et l’action de l’entrepreneur ?
Question 16 : Quel est l’intérêt de l’analyse de Weber ?
d’enseignant et d’écrivain. Ces multiples expériences, ainsi que son intérêt pour la sociologie et
la politique, en font un penseur hors norme qui laisse derrière lui une œuvre considérable, dont
son essai Capitalisme, socialisme et démocratie et son œuvre posthume Histoire de l’analyse
économique. Il accorde une place importante au rôle de l’innovation et des entrepreneurs pour
expliquer le développement économique. Schumpeter distingue l’entrepreneur tant du rentier qui
ne doit son revenu qu’à la spéculation, que de l’héritier qui ne doit sa fortune qu’à son ascendance.
L’entrepreneur est celui qui trouve de nouvelles idées, nage à contre-courant, brise la routine, et
innove en trouvant de nouvelles combinaisons pour produire.
Pour Schumpeter, qui est aussi sociologue, l’appât du gain n’est pas uniquement ce qui mo-
tive l’entrepreneur. Il est avant tout animé par un caractère d’aventurier et cherche la sensation de
conquête et de découverte. Les innovations qu’ils créent changent la vie de milliers de personnes.
Le profit est légitime, car il sert ainsi à récompenser la prise de risque de l’entrepreneur. Pour lui,
c’est bien l’entrepreneur dans un marché compétitif qui est le moteur de la croissance et non les
politiques de l’État.
Selon Joseph Aloïs Schumpeter (1883 – 1950) l’entrepreneur est un visionnaire qui innove en bri-
sant la routine et les habitudes de marché. L’entrepreneur est celui qui dépasse trois obstacles au
changement économique :
— L’incertitude : difficulté à construire un nouveau chemin dans une économie, l’investissement
est un pari sur l’avenir.
— Le poids des habitudes dépasser la routine nécessite de déployer une énergie.
— Résistances du milieu social et des groupes sociaux menacés par la nouveauté.
Sébastien Laye, Schumpeter : l’entrepreneur, agent du changement social, Juillet 2016
Question 17 : Sur quoi repose l’action de l’entrepreneur
Question 18 : Quel est selon vous l’intérêt de cette analyse ?
Pour aller plus loin un petit repère de Roland Pérez sur la gouvernance de
l’entreprise.Depuis une dizaine d’années, les actionnaires ont fait un retour
en force. Il est convenu d’appeler « gouvernance de l’entreprise » l’ensemble
du dispositif institutionnel et comportemental concernant ces dirigeants, de-
puis la structuration de leurs missions et leurs nominations, jusqu’au contrôle
de leurs actions et aux décisions de régulation les concernant, au point que
l’on a pu définir la gouvernance comme « le management du management
».
Bien sûr, lorsque le chef d’entreprise monte son affaire et, dans la quasi-
totalité des cas, en est l’unique ou le principal actionnaire, les problèmes
de gouvernance ne se posent pas, sinon marginalement. Même lorsque ces
aventures entrepreneuriales ont abouti à la constitution de très grandes en-
treprises et, corrélativement, à d’immenses fortunes, une telle situation ne
choque pas. En revanche, la situation est radicalement différente lorsqu’ap-
paraît une dissociation entre la direction de l’entreprise et les ayant droits
légitimes que représentent les propriétaires. Qu’est-ce que la gouvernance
de l’entreprise ? Quelles sont les composantes d’un système de gouvernance
d’une entreprise et, plus généralement, d’une organisation ? Comment ce
concept, créé aux États-Unis (corporate governance), s’est-il appliqué hors
de ce pays et notamment en France ? Quelles solutions peut-on envisager
pour améliorer le mode de gouvernance et éviter que les dysfonctionnements
observés ne se reproduisent ? Ce livre, rédigé par un spécialiste reconnu, ré-
pond clairement et rigoureusement à ces questions en les situant dans la
perspective historique de la dynamique du capitalisme et en utilisant les ou-
tils d’analyse de l’économie et du management.
Question 21 : Quel est selon vous, et pourquoi, le modèle de gouvernance le plus efficace sur le
long terme ?
La notion d’autorité
Chez Max Weber la notion d’autorité désigne la capacité à se faire obéir, reposant un fort degré
de légitimité et un faible degré de coercition. Elle repose sur la tradition, la règle légale rationnelle
ou encore le charisme.
Document 8 :Le pouvoir repose sur la maîtrise des zones d’incertitude
Le pouvoir organisationnel est lié à la maîtrise de ce que Michel Crozier et Erhard Friedberg,
appellent une zone d’incertitude, c’est-à-dire une des zones qui n’est pas précisément définies et
délimitées au sein de l’entreprise. Dans toute entreprise, aussi formalisée soit-elle, il reste toujours
des terres inconnues. Celui qui maîtrise, même partiellement, une zone d’incertitude, importante
pour le fonctionnement de l’entreprise, est en quelque sorte irremplaçable. Il réussit alors à créer
une dépendance des autres à son égard. Face cachée des sources formelles de pouvoir, les zones
d’incertitude prennent souvent appui sur des informations « non officielles », celles qui ne passent
pas par les canaux traditionnels, ou des compétences « implicites » dont les titulaires refusent
toute formalisation, celles qui ne figurent donc pas dans les référentiels, celles qu’on acquiert par la
pratique, pas en formation.
L’exemple du pouvoir d’un collaborateur sur son manager
Un jeune arrive au sein du service comptable. Au départ, il est quasiment substituable. La preuve,
le responsable du service a hésité longuement entre plusieurs candidats de valeur équivalente au
moment de son recrutement. D’emblée, le jeune accepte beaucoup de son supérieur. Son pouvoir
est faible. Le plus souvent, il se plie en quatre pour satisfaire ses attentes.
Au fur et à mesure du développement de ses compétences, de sa professionnalisation, il devient
de moins en moins substituable. Ses compétences lui permettent d’apporter des réponses à des
problèmes comptables complexes que, dans certains cas, il est seul à pouvoir résoudre. Il est par
exemple seul à maîtriser dans le détail l’application d’enregistrement des factures du nouveau
logiciel sur lequel le responsable du service n’a pas encore eu le temps de se former. Quant à lui,
il l’a tellement utilisé qu’il connaît tous les cas particuliers. Pour gagner du temps, il a même fait
r ecom p os ent en p erm an en ce en fon cti on d e l évoluti on du contexte :
Z on e hi ér ar c hi qu e : le statut d' autorité.
Z on e d e linform ati on : conn ai s s an ce d'un e inform ati on d étermin ante.
Lorsque l’autorité est concentrée au niveau hiérarchique supérieur et détenue par un nombre très
restreint de responsables, l’organisation est qualifiée de centralisée. Si au contraire, l’autorité est
partagée par un nombre de responsables et s’étend jusqu’aux niveaux hiérarchiques inférieurs des
cadres, l’organisation est plutôt qualifiée de décentralisée.
La différence entre la centralisation et la décentralisation repose essentiellement sur la délégation
de l’autorité. Mais il est à remarquer qu’il n’existe pas d’organisation complètement centralisée
ou décentralisée. Il s’agit plutôt d’une caractéristique dominante ou d’une tendance. Le choix
de l’une ou de l’autre des organisations dépend des préférences des dirigeants, des circonstances
et de l’environnement. D’après les constatations faites au niveau des entreprises, il apparaît
que généralement, les dirigeants préfèrent au départ centraliser l’autorité et la décision. Mais la
croissance de l’entreprise engendre un élargissement du champ de travail des dirigeants et conduit
ces derniers à déléguer une partie de leur autorité.
La centralisation comme la décentralisation admet des avantages. Cependant il semble que
les individus se réalisent mieux dans une organisation décentralisée que dans une organisation
centralisée. Le premier type d’organisation leur donne une certaine liberté ainsi que l’occasion de
diriger, de prendre des initiatives et de faire preuve de leurs compétences. Il favorise les bonnes
relations humaines et permet la formation des dirigeants.
Un exemple d’organigramme
Question 25 :A partir de tout ce qui a été dit précédemment, montrez que le pouvoir n’est du
seul ressort du PDG.
4. Psychologue australien, Elton Mayo reste connu pour les « expériences de Hawthorne », menées entre 1927 et 1932 dans une usine
de téléphones de la Western Electric Company, près de Chicago.
Question 26 : Montrez que les intérêts des uns et des autres ne sont pas convergents ?
«La coopérative est une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire
leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise
dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement» Les valeurs sont
«la prise en charge et la responsabilité personnelles et mutuelles, la démocratie, l’égalité, l’équité
et la solidarité». Les membres des coopératives «adhèrent à une éthique fondée sur l’honnêteté, la
transparence, la responsabilité et l’altruisme». Les principes « constituent les lignes directrices qui
permettent aux coopératives de mettre leurs valeurs en pratique ».
1. Adhésion volontaire et ouverte à tous ;
2. Pouvoir démocratique exercé par les membres ;
3. Participation économique des membres ;
4. Autonomie et indépendance ;
5. Education, formation et information ;
6. Coopération entre les coopératives ;
7. Engagement envers la communauté ;
Une coopérative est également un groupement de moyens, de personnes physiques ou d’entreprises
permettant de développer leurs activités propres préexistantes et/ou l’exercice d’une activité
naissante en commun. Des agriculteurs, artisans, transporteurs, commerçants, consommateurs,
pêcheurs, des salariés ou des professions libérales etc., peuvent créer des coopératives en relation
avec leurs besoins. L’activité et les personnes visées détermineront la nature civile de l’activité et
donc la possibilité d’être constituée sous forme de société civile ou la nécessité de passer sous
une des formes de société commerciale. On peut préciser la façon dont s’appliquent les principes
coopératifs :
- une adhésion libre et volontaire
- une gestion démocratique
Question 29 : Montrez comment fonctionne concrètement une coopérative ?
-La hiérarchie
-Le conflit
Question 34 : Quels sont les points de divergence entre employés et les dirigeants ?
Question 35 : En quoi les syndicats jouent-ils un rôle important ?
A faire à la maison :
1. Faites une recherche sur les prud’hommes pour en expliquer le fonctionnement
2. Rechercher des exemples d’entreprises condamnées (pour licenciements, pol-
lution, et pour un autre motif)
3. Rechercher des exemples d’accords entre syndicats et entreprises (négocia-
tions collectives)
4. Rechercher des exemples d’actions menées par des associations de consom-
mateurs
5. Rechercher des exemples d’actions menées par des ONG (environnementales
et citoyennes)
d'un e p er s onn alité pr opr e et di stin cte. L e statut juri di qu e d éfinit la m ani èr e
E ntr e
pr en eur : Per s onn e à l ori gin e d e la cr éati on d'un e a ctivité écon omi qu e.
Son r ôle et s on statut c
h an gent au cour s du cycle d e vi e d e l entr e
pri s e. Pour
M an a ger ou Diri geant : Per s onn e c
h ar gée d e pr en dr e le
s d éci si on s d e ge
sti on
Salari é : Per s onn e qui tr availle p our un em ployeur en éc h an ge d'un s alair e
et s e pla ce d an s un e p ositi on d e subor din ati on vi s- à-vi s d e celui- ci.
r ègle
s d e contr ôle et d'in citati on qui p erm ettent d' a s sur er la dir ecti on d e la firm e.
Hi ér ar c hi e / Autorité : R elati on s oci ale où un e in égalité d e statut d onn e
d'in citati on ou d e coop ér ati on éc h ou ent à con cili er.
C oop ér ati on : C om p ortem ent où c
h a cun p our suit s e
s intér êt
s en pr en ant en
c' e
st- à- dir e a gir en s emble.
Parti e pr en ante : tout gr ou p e ou in divi du qui affecte ou e
st affecté p ar la
191
CHAPITRE 2. COMMENT LA PROTECTION SOCIALE CONTRIBUENT-ELLE À LA GESTION DES RISQUES ?
Avant de commencer :
Et pourtant tous ces actes ont un coût et pas des moindres, car, entre ce qui est demandé
aux patients et le vrai coût des soins, les différences sont surprenantes. Ainsi une banale opération
de l’appendicite coûte 6.200 €, l’ablation des amygdales et des végétations, très fréquente chez
les enfants, s’élève à 2.500 €. Des sommes largement dépassées pour des opérations plus lourdes
comme la pose d’une prothèse de hanche, qui revient à 8.000 €, ou une greffe de cœur, qui approche
les 50.000 €. De même, une journée dans un service de psychiatrie fermé approche les 1.000 € et
une journée en réanimation s’élève à 2.550 €. Mais alors, qui paye ce prix ? C’est la Sécurité sociale
à 75,5%. Le reste étant pris en charge par les complémentaires santé comme les mutuelles ou les
sociétés d’assurances ainsi que par les ménages.
http ://archive.francesoir.fr/pratique/sante/vrais-prix-sante-57530.html
Question 1 : Comment fonctionne le système de santé en France ?
Question 2 : Quelle serait l’autre solution ?
Question 3 : Pourquoi en France, nous avons choisi d’adopter ce système ?
Question 4 : Que peut-on reprocher à un système qui oblige tout le monde à cotiser (malades et
bien portants) ?
Question 5 : Quel serait le problème si tout le monde pouvait choisir ou non de cotiser pour
profiter du système ?
Question 6 : Dans un système ou chacun serait libre de cotiser ou non pour profiter du système,
qu’est-ce qui déterminerait le choix ?
Question 7 : Pourquoi peut-on dire que les entrepreneurs prennent des risques ?
Question 8 : Est-ce bénéfique pour la société que certaines personnes prennent des risques ?
Question 9 : Que peut-on en conclure ?
La plupart des individus ont une aversion (répulsion) au risque, c’est à dire qu’ils ne sont pas prêt à prendre
des risques (Par exemple la plupart des automobilistes vont préférer prendre une assurance tous risques qui coûte
plus chère qu’un assurance au tiers,que de payer une assurance moins chère et risquer de ne pas être indemnisé
en cas de problème). Or la prise de risque peut être bénéfique à la société, les entrepreneurs prennent des risques
(perte de l’investissement) pour lancer un produit qui finalement peut être bénéfique à toute la société. Dans les
sociétés traditionnelles, la famille est chargée de protéger les individus des conséquences d’un préjudice. Les pays
développés sont suffisamment riches pour offrir une protection contre les aléas de la vie (chômage, maladie etc.).
Pour éviter que des personnes soient victimes d’un événements inattendu fâcheux ils existent des dispositifs de
prise en charge des effets négatifs de ces événements.
De nos jours cette fonction est donc assurée par les sociétés d’assurance et les pouvoirs publics. Parce que les
individus peuvent ne pas identifier correctement les dangers auxquels ils sont exposés, que certains aléas ne
peuvent être couverts par des entreprises à but lucratif, parce qu’enfin les phénomènes de sélection, inévitables
lors de la souscription d’un contrat privé de prévention de ces risques sociaux, ne sont pas acceptables d’un point
de vue éthique (par exemple une assurance privée qui refuserait d’assurer un malade), les pouvoirs publics ont
à jouer un rôle essentiel de régulation des sociétés d’assurance,de prise en charge directe de certains risques,de
contrôle de l’information et de protection des données personnelles.
La complémentarité de l’assurance privée et de la solidarité publique permet de conjuguer efficacité (assurer le
plus grand nombre de personnes au moindre coût) et équité (sans priver les plus vulnérable d’une couverture des
risques auxquels ils sont exposés).
Le mot risque proviendrait de l’italien risco, qui lui-même serait dérivé du latin resecare
(qui coupe), et désignerait le rocher escarpé qui peut menacer les bateaux ; puis par exten-
sion le risco indique l’ensemble des dangers que courent les navires en mer. Des contrats
d’assurance couvrent en Italie le risco dès le 14ème siècle.
Le risque est la possibilité de survenue d’un événement indésirable, la probabilité d’occur-
rence d’un danger. La notion de « risque » est différente de celle d’incertitude. Dans une
situation de risque, la probabilité est connue ou tout au moins peut être estimée alors
qu’elle est inconnue dans une situation d’incertitude.
Le risque économique renvoie généralement au risque d’entreprise qui est le risque de perdre
de l’argent voire de faire faillite. La définition du risque social, ou risque économique et social,
est en revanche plus difficile. Le programme du Conseil national de la Résistance du 15 mars
1944 prévoyait « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des
moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail ». Les
risques économiques et sociaux sont généralement considérés comme des événements qui peuvent
provoquer à un ou plusieurs individus une augmentation importante de leurs dépenses et/ou une
diminution.
Document 4 : Risque de se faire tuer par armes à feu aux USA en fonction de l’ethnie
Question 13 : Comparez le risque pour un jeune Afro-Américain d’être tué par arme à feu par
rapport à un jeune Asiatique ?
Question 14 : Vous expliquerez en quoi tout le monde n’a pas la même exposition aux risques ?
l’Allemagne, un plus grand nombre d’investisseurs préfèrent attendre de réaliser des rendements plus
élevés plutôt que d’encaisser tout de suite une somme moins importante. Les investisseurs les plus
impatients se trouvent en Afrique. Les étudiants africains interrogés étaient les plus susceptibles
de répondre qu’ils préféraient recevoir 340 USD ce mois-ci plutôt que 380 USD le mois suivant. Si
les taux d’inflation relativement élevés et les faibles niveaux de richesse dans la région expliquent
dans une certaine mesure cette attitude, les facteurs culturels n’en jouent pas moins un rôle. On
observe, par exemple, une très forte aversion au risque en Europe de l’Est.
Selon Thorsten Hens, les établissements financiers gagneraient à prendre en compte les différences
culturelles quand ils conseillent leurs clients. «Les clients européens, par exemple, aiment déléguer
leurs placements et optent souvent pour des mandats de gestion de fortune discrétionnaires. Les
investisseurs asiatiques d’âge et de niveau de fortune similaires n’aiment pas déléguer, préférant
généralement les mandats de conseil. Les banques doivent être conscientes de ces disparités
culturelles et différencier leur offre en conséquence.» Au Crédit Suisse par exemple, le processus
de conseil intègre déjà l’influence des différences culturelles et devrait atténuer les erreurs liées à
la finance comportementale. Un autre outil est utilisé pour établir le profil de tolérance au risque
des clients, c’est-à-dire leur attitude émotionnelle vis-à-vis de la gestion de portefeuille. Ces deux
instruments offrent à nos clients une protection supplémentaire dans la mesure où ils réduisent
l’impact des biais liés à la finance comportementale.
https ://www.credit-suisse.com/about-us-news/fr/articles/news-and-expertise/how-culture-
impacts-investment-behavior-201502.html
Question 17 : Expliquez l’idée principale du texte ?
Question 18 : Hormis la culture quels sont les autres facteurs qui peuvent influencer la perception
du risque, donnez des exemples ?
c
h oi si s , comm e la con s omm ati on d' alcool et d e taba c ou les
excè
s d e vite
s s e.
l avi on et d on c n' ont p a s la m aîtri s e du ri s qu e.
-Souvent, le
s in divi du s ont ten d an ce à con si d ér er le
s ri s qu e
s faiblem ent pr obable
s
m ai s à fort p otenti el cata str ophi qu e comm e beau cou p plu s gr ave
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s plu s limitée
s, m êm e si ce
s d erni er s s ont beau cou p plu s m eurtri er s
sur un plan stati sti qu e. Ain si, d' a pr è
s luniver sité d e L ouvain, le
s gr an d e
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cata str oph e
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s ont pr ovoqu é en Fr an ce ( outr e-m er y com pri s), d e
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s in divi du s ont ten d an ce à s'h abitu er aux ri s qu e
s an ci en s et à r ed outer
le
s ri s qu e
s n ouveaux . Souvent, lin divi du pr en d d e
s ri s qu e
s s an s en avoir
envir onn em ent. . . ). Plu s le ri s qu e fait p arti e d e s on exi sten ce, plu s il fer a
avec le ri s qu e , d' autant plu s s'il n' a p a s vr aim ent d e p os sibilité d e s'y
élevé ( et e
st un ri s qu e à p otenti el cata str ophi qu e ), d e
s milli on s d e p er s onn e
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m on d e.
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s ri s qu e
s in divi du el
s au s si, plu s le
s in divi du s s ont favori s é
s, m oin s
il
s s ont globalem ent aver s e
s au ri s qu e. Il
s s ont, d'un e p art, m oin s s oumi s à
d' em ploi, d' a cci d ent du tr avail ou d e m ala di e p ar exem ple), et d' autr e p art
il
s ont ten d an ce à avoir d avanta ge confi an ce d an s la s oci été et d an s le
s
in stituti on s qui couvr ent le ri s qu e ; il
s bén éfi ci ent d' ailleur s d'un e m eilleur e
couvertur e d e ce
s ri s qu e
s qu e le
s in divi du s m oin s favori s é
s.
-Les attitudes face au risque qui différent selon les individus et les groupes
Question 19 : Pourquoi le mendiant préfère la solution qui donne le gain le plus faible ?
Question 20 : Pourquoi l’auteur suppose que le marchand aurait pris une décision différente ?
Document 10 : L’assurance auto est moins chère pour les femmes que pour les
hommes
Les femmes au volant sont beaucoup plus prudentes que les hommes. C’est la raison pour laquelle
elles payent moins cher que leurs homologues masculins pour assurer leur véhicule. Il s’agit d’un des
rares domaines où l’inégalité entre les sexes profitent à la gent féminine. Contrairement aux idées
reçues, les femmes sont meilleures conductrices que les hommes, selon les statistiques des assureurs.
Elles payent donc des primes moins élevées que leurs congénères masculins, selon LesFurets.com.
Et ce, malgré le fait que depuis 4 ans, les assureurs auto n’ont plus le droit de proposer des tarifs
différents en fonction du sexe de l’assuré. La présente différence de tarifs s’explique, car elles
prennent moins de risques et, qu’en conséquence, elles ont donc statistiquement plus de bonus que
les hommes. 40 euros en moins pour les femmes
92 % des conducteurs impliqués dans des accidents mortels avec un taux d’alcool positif sont
des hommes, tout comme 83 % des condamnés pour homicides involontaires sur la route et 91%
des conducteurs contrôlés positifs aux stupéfiants. En conséquence, les assureurs valorisent cette
sinistralité moindre en proposant à la gent féminine des primes moins élevées. À véhicule égal, une
femme paiera environ 40 € de moins (579 €) qu’un homme (620 €) en moyenne pour la France
métropolitaine, selon LesFurets.com.
Web Figaro Par Stéphanie Alexandre Modifié le 19/05/2017
Question 23 : Comment expliquez la différence de tarif ? Sur quoi s’appuient les assurances pour
établir leurs tarifs ?
Question 24 : Pourquoi l’âge peut aussi être un critère tarifaire ?
Question 25 : Faites une synthèse de tous les déterminants qui peuvent avoir une influence sur
l’aversion ou non pour le risque.
"Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier" est l’un des proverbes les plus célèbres
dans le monde de l’investissement. Sa signification est simple : en tant qu’investisseur, il faut penser
à diversifier ses placements en évitant de mettre tout son argent sur une seule classe d’actifs.
Une bonne diversification comporte plusieurs avantages pour un investisseur :
En cas de crise économique, il bénéficiera d’un effet de compensation entre certains investissements
atteints par la crise et d’autres qui s’en sortiront indemnes, voire qui progresseront simultanément.
En l’absence de crise, la diversification permet de dégager des rendements globaux plus réguliers et
moins volatils qu’en investissant sur une seule classe d’actifs ou une seule entreprise. En somme, la
diversification permet de réduire le risque global pris par l’investisseur, sans nécessairement réduire
son rendement à long terme. Il évite surtout de subir une très forte perte due à un pari unique sur
une classe d’actifs en mauvaise posture ou sur une entreprise en faillite. La diversification reste
recommandée par tous les acteurs de la finance, aussi bien les régulateurs boursiers (AMF) que les
conseillers financiers (CGP) ou les banques privées, entre autres.
Trois sources de diversification "classiques"
Pour se diversifier, les investisseurs disposent de plusieurs classes d’actifs qui peuvent leur permettre
de s’exposer à des sources de rendement différentes les unes par rapport aux autres.
Les trois classes d’actifs les plus connues sont historiquement les actions, les obligations et
l’immobilier :
-Les actions permettent de capter la croissance d’une entreprise ou d’un secteur à travers deux
sources de gains potentielles : l’évolution des cours de Bourse et le versement de dividendes (qui
correspondent à une partie des bénéfices d’une entreprise). Les actions sont une classe d’actifs
risquée.
-Les obligations désignent des emprunts d’État ou d’entreprises qui offrent un rendement donné
pour une durée donnée. Il s’agit d’une classe d’actifs moins volatile et moins risquée que les actions,
mais de nos jours, les rendements des obligations sont devenus très faibles .
-L’immobilier est un placement indirectement souscrit par tous les particuliers propriétaires de leur
logement puisque la valeur de leur patrimoine dépend dès lors des variations des prix de l’immobilier
dans leur ville. L’immobilier reste une classe d’actifs assez risquée, soumise à des fluctuations de
prix du marché qui peuvent parfois être très brutales en cas de retournement (crise des subprimes
aux États-Unis).
Pour s’assurer d’une diminution des risques, il est généralement recommandé aux investisseurs
de se diversifier également au sein de chaque classe d’actifs sur laquelle il est présent. L’exemple le
plus connu est celui des actions, où il est bien sûr recommandé d’investir sur plusieurs entreprises à
la fois, en choisissant généralement des entreprises présentes sur des secteurs d’activité différents.
https ://www.anaxago.com/aller-plus-loin/blog/les-bases-de-la-diversification-dun-portefeuille-
dactifs
Question 28 : En quoi consiste la diversification ? Pourquoi est-ce une manière de gérer le risque ?
Le principe de mutualisation se base sur la « loi des grands nombres » : lorsque l’on fait un
tirage aléatoire dans une série, plus on augmente la taille de l’échantillon, plus les caractéristiques
statistiques du tirage se rapprochent des caractéristiques statistiques de la population. Plus le
nombre de participants à la mutualisation sera élevé, plus la probabilité de survenue de l’évènement
sera proche de celle de l’ensemble de la population et plus la mutualisation des risques sera efficace.
Imaginons un producteur de blé qui est averse au risque. Il souhaite dès à présent être assuré
que la vente de son blé permettra de couvrir ses différents coûts. Il peut alors s’entendre avec
un « spéculateur » sur la vente à échéance d’un certain volume de blé pour un prix donné, par
exemple 100 000 euros. Ainsi l’agriculteur transfère la totalité du risque de volatilité du prix du blé
sur le spéculateur. A terme, si le prix du blé a augmenté, passant par exemple à 120 000 euros, le
spéculateur sera en mesure de réaliser une plus-value importante en achetant le blé au prix fixé (100
000 euros) et en le revendant au prix du marché (120 000 euros). En revanche, si au contraire, le
prix du marché a diminué (par exemple 90 000 euros), c’est le spéculateur qui subira la perte. Les
marchés à terme permettent donc de transférer le risque à autrui par des transactions entre des
agents averses au risque et des agents qui spéculent.
Question 30 : Expliquez le principe de la couverture simplement ? Dans quels autres domaines
(que le blé) les couvertures peuvent être utilisées ? Donnez des exemples
La famille joue un rôle essentiel. Elle est la première instance d’entraide mutuelle, notamment
dans le domaine des risques qui peuvent affecter les revenus d’activité. La famille a été pendant
longtemps le seul lieu de solidarité entre les générations ; après avoir été nourris et logés par
leurs parents, les enfants leur devaient ensuite la réciproque. Elle partage ce rôle avec les
entreprises et mutuelles d’assurance et les Etats-Providence. La solidarité entre générations
d’une même famille demeure en effet très forte. Il est possible de distinguer trois types
d’aides : les aides financières comme les dons et les prêts, les aides domestiques comme l’entre-
tien du ménage ou la garde des enfants et les aides sociales comme les démarches administratives.
La famille est souvent la seule institution qui permet la gestion du risque dans les sociétés
traditionnelles ou peu développées (la gestion de ces risques affecte d’ailleurs la constitution
de la famille en influençant les comportements de natalité).Elle joue en premier lieu un rôle
fondamental dans la couverture du risque. On peut remarquer aussi que la gestion de ces risques
affecte la constitution de la famille : une forte natalité, voire la polygamie/polyandrie, peuvent
ainsi s’expliquer par le rôle assurantiel de la cellule familiale (l’anthropologue Stephen Beckerman
a ainsi déterminé que le taux de survie des enfants d’une tribu amérindienne du Venezuela
dépendait en partie du système conjugal : 80 % des enfants ayant plusieurs pères y survivaient à
l’âge de 15 ans, contre 64 % des enfants de familles monogames).
L’assurance repose sur la notion de risque, qu’il est nécessaire d’évaluer en utilisant des
techniques mathématiques et statistiques. L’opération d’assurance
L’assurance est un mécanisme de partage des risques, de sorte qu’ils se compensent entre eux.
C’est ce que l’on appelle le principe de la mutualisation des risques. Toutefois, pour que l’ensemble
du dispositif ne soit pas mis en péril, les risques intégrés à la mutualité doivent être :
-Homogènes : il faut réunir un grand nombre de risques de même nature, qui ont les mêmes chances
de se réaliser et qui occasionneront des débours du même ordre ;
-Dispersés : il faut éviter de regrouper les risques qui ont des chances de se réaliser en même temps
et au même endroit : dans ce cas, la compensation ne pourrait avoir lieu. Si on assure contre la
grêle tous les exploitants agricoles d’une même région, le moindre orage de grêle peut anéantir les
récoltes de tous les assurés et entraîner des conséquences catastrophiques pour l’assureur.
-Divisés : Il ne faut pas qu’un sinistre à lui seul puisse menacer la mutualité.
L’utilisation des statistiques et le calcul de la cotisation Elles sont indispensables à l’assurance pour
déterminer la probabilité de réalisation du risque. Cette probabilité s’appelle la fréquence. Il est
également possible de déterminer le coût moyen d’un sinistre.
A partir de ces éléments, l’assureur peut alors calculer le montant de la cotisation d’équilibre,
c’est-à-dire le montent moyen nécessaire pour compenser les risques entre eux.
https ://www.lafinancepourtous.com/
Question 35 : Pourquoi faut-il un grand nombe d’assurés ?
Question 36 : Expliquez quelles sont les conditions pour que le mécanismes focntionnent.
Question 37 : Si les entreprises fixent librement les règles d’adhésion quels peuvent être les
risques ? Pourquoi l’état doit intervenir dans ce domaine ?
Question 41 : Listez les effets positifs et les effets négatifs de la prise de risque.
Document 22 :
Au XIXème siècle les contrats d’assurance sur les accidents du travail, qui se multiplient dans un
contexte de développement de l’industrie, se généralisent. Faute en effet de pouvoir clairement
identifier le responsable d’un accident (ouvrier négligent ou employeur sans scrupules ?), la signature
préalable d’un contrat d’assurance évince le conflit et permet de la sorte à la société industrielle de
se développer, comme le dit cet auteur « sans sombrer dans l’anomie ou le conflit social permanent
». Progressivement et jusqu’en 1945, cette couverture est étendue aux autres risques directement
liés au développement économique et à l’activité salariée (maladie, retraite). L’après-guerre propose
L a r édu cti on du ri s qu e écon omi qu e d e l entr e
pri s e p eut in citer le
s entr e
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pr ogr è
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hni qu e, plu s d e cr oi s s an ce, plu s d e ri c
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s s e
s à di stribu er. Ain si, le
statut d e
s s oci été
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s au s eul ca pital
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pri s e ( s an s ri s qu e d e p erte d e p atrim oin e p er s onn el) ou d e p arta ger
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s ri s qu e
s entr e le
s différ ent
s a p p orteur s d e ca pitaux, a jou é un r ôle e
s s enti el
C omm e le
s in divi du s s ont globalem ent aver s e
s au ri s qu e, le p arta ge d e
s ri s qu e
s
p erm et d' a ccr oîtr e leur bi en- êtr e. Ain si, la couvertur e d e
s ri s qu e
s d e p erte d e
r evenu s ( en r ai s on d'un e p erte d' em ploi, d'un arr êt d e tr avail p our cau s e d e
e
st su s ce
ptible d' am éli or er la confi an ce en l avenir et d e favori s er la coh é
si on
im p a ct p ositif p our la s oci été d an s s on en s emble.
La couverture du risque peut modifier les comportements des agents économiques. Elle peut
conduire à une forme de déresponsabilisation. Les assurés maladie peuvent consommer davantage
de médicaments, les grandes entreprises – les banques notamment, se sentant protégées par les
pouvoirs publics peuvent prendre des décisions inconsidérées (to big to fail). . . Par exemple, dans
le cas de l’assurance automobile, l’assuré peut adopter une conduite risquée car il est sûr d’être
indemnisé en cas d’accident. Il peut être moins attentif et minimiser les dangers, sachant qu’il ne
supportera pas la totalité des dommages encourus. L’augmentation de la prime est une manière
pour l’assureur de faire face à cet aléa moral ; la compagnie d’assurance peut aussi mettre en place
un système de bonus-malus qui diminue ou augmente la prime en fonction du nombre d’accidents
survenus. Plus généralement, en situation d’aléa moral, la solution est de laisser à la charge de
l’assuré une partie du dommage (franchise dans le cas de l’assurance, ticket modérateur dans le
cas de la santé. . . ).
Défintion
Exemples
Science Politique
213
Chapitre 1
Comment se forme et s’exprime l’opinion
publique ?
«L’opinion pense mal, elle ne pense pas, elle traduit des besoins en
connaissances.»
Gaston Bachelard 1
1. Philosophe des sciences (épistémologie) auteur de la La philosophie du non (1940), il considèrait que les idées immédiates, les
pré-notions sont des obstacles à la connaissance scientifque.
215
CHAPITRE 1. COMMENT SE FORME ET S’EXPRIME L’OPINION PUBLIQUE ?
Avant de commencer :
Question 1 : Quel est le lien entre le roman dystopique de Georges Orwell et l’opinion publique ?
Question 2 : Quelle place peut occuper l’opinion publique dans une démocratie ? Donnez des
exemples de thèmes qui concernent l’opinion publique
geste révolutionnaire. Sous l’Empire, ils étaient surveillés de près par la police. Le simple fait de les
fréquenter était considéré en effet comme une marque de sympathie pour les idées républicaines.
La jeunesse républicaine aimait à se retrouver dans les cafés du Quartier latin, le Procope, le Buci,
le Voltaire ou le café de l’Europe. Dans ces cafés, se fit en partie l’éducation politique de cette
génération.
Jérôme Grévy, « Les cafés républicains de Paris au début de la Troisième République. Étude de
sociabilité politique », Revue d’histoire moderne et contemporaine, février 2003.
Question 5 : Quel est le rôle politique des cafés décrit dans le document ?
Question 6 : En quoi favorisent-ils le développement de la démocratie ?
émerger l’opinion publique sur un projet politique lors du scrutin. Mais l’opinion des citoyens
doit pouvoir être appréhendée en dehors des périodes électorales. De fait, le pouvoir démocratique,
tirant sa légitimité du peuple, doit s’appuyer sur l’opinion du plus grand nombre pour améliorer son
action politique. Cette opinion publique devient alors un objet que l’on cherche à mesurer aussi en
dehors des élections, particulièrement avec l’apparition des sondages.
Question 10 : Expliquez la phrase en italique
Document 8 : En France
En France, il faudra cependant attendre près de trente ans pour que les sondages ne s’imposent
dans la vie politique. Le premier institut (IFOP – Institut français d’opinion publique) est créé en
1938, mais son activité reste modeste. [. . . ] 1965 constitue [. . . ] une date clé : à l’occasion de
la première élection du Président de la république au suffrage universel direct, on assiste à une
prolifération de sondages sur les « intentions de vote » des français, abondamment commentés dans
la presse. Et les sondages font, à cette occasion, la démonstration de leur force : alors que personne
ne doute de la victoire du général de Gaulle, le journal France Soir publie la veille de l’élection un
sondage qui ne lui attribue que 43 % et annonce sa mise en ballottage par François Mitterrand (ce
qui se produira effectivement). Jean-Yves Dormagen, Daniel Mouchard, Introduction à la
sociologie politique, 2015
Question 13 :Connaissez vous d’autres instituts de sondage ?
enquêtés ou les difficultés d’accéder aux individus désignés par le sort. À l’inverse, la méthode des
quotas impliquait une construction sociologique de catégories jugées pertinentes.
Yves Sintomer, Petite histoire de l’expérimentation démocratique. Tirage au sort et politique
d’Athènes à nos jours, 2011.
Question 14 :Comment les sondages pour l’élection présidentielle américaine de 1936 ont-ils
obtenu un résultat plus fiable que les votes de paille ?
Question 15 :Expliquez la phrase soulignée.
– 3) il existe un consensus sur les questions qui méritent d’être posées ; or les questions posées par
les enquêtes ne sont pas des questions que se posent réellement toutes les personnes interrogées.
Les sondages imposent les problèmes qui intéressent les détenteurs du pouvoir et/ou les médias.
A travers les questions posées, les commanditaires des sondages imposent des thématiques et
contribuent ainsi à façonner l’opinion bien plus qu’ils ne la reflètent.
Raphael Pradeau, 2019
Question 17 : Quels sont les trois postulats sur lesquels reposent les sondages ? Illustrez chacun
d’entre eux.
Question 18 : Expliquez pourquoi les questions posées reflètent davantage les préoccupations des
sondeurs que des sondés (« effet d’imposition de problématique) ?
Question 19 : Quelles sont les conséquences de l’exclusion des non-réponses ?
Ainsi peut-on constater que les diplômés du supérieur sont, en proportion, environ 2,5 fois plus
nombreux dans les échantillons des sondeurs que dans la société réelle, alors que les non diplômés
sont, quant à eux, sous-évalués de moitié. Il résulte de tout cela que la « photographie de la société
» que prétendent effectuer les sondeurs n’est pas seulement « floue », elle est aussi très largement
mal cadrée ».
Jean-Yves Dormagen, Daniel Mouchard, Introduction à la sociologie politique, 2015
Question 22 : Expliquez le problème de la représentativité dont il est question ?
La recette est très simple sur le principe : sélectionner au hasard un échantillon de citoyens
de générations, sexes, milieux géographiques et sociaux divers, les informer et les faire débattre
contre rémunération sur une question politique précise. En créant ce microcosme éphémère
à partir de citoyens ordinaires, James Fishkin a pour ambition de restaurer l’idée la plus
fondamentale de la démocratie : celle que chaque voix compte.
L’expérience a été menée plus de 70 fois dans 26 pays du monde depuis 1994. [. . . ] Sa méthode
a ainsi été utilisée pour repenser la gestion des surplus de neige à Sapporo au Japon, décider
de l’avenir de stade de foot après l’Euro 2012 en Pologne ou encore trouver des parades aux
inondations en Ouganda.
«Même les gens qui s’intéressent vraiment à la politique conversent rarement avec des gens
différents d’eux, s’agace James Fishkin. Et même les gens qui s’informent consultent rarement
des médias avec qui ils sont en désaccord.» Lors des délibérations organisées par son Centre de
démocratie délibérative, des modérateurs formés ont pour mission de veiller à ce que la discussion
soit équilibrée. Les temps de parole sont soigneusement mesurés et tous les questionnaires
remplis avant et après le débat restent confidentiels. «Nous voulons du désaccord, précise le
chercheur. Il n’y a pas de pression pour arriver à un consensus, comme lorsqu’un jury doit rendre
une décision.»
Laure Andrillon, « James Fishkin, architecte de la démocratie pure », Libération, 22 février 2017
d e
s qu ota s , c' e
st- à- dir e qu e le
s p er s onn e
s interr ogée
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des sondages français), avancent l’idée que les sondages influencent les comportements au même
titre que n’importe quel type d’information. En vertu des différences d’intérêt porté à la politique,
les sondages produiraient ainsi cinq types d’« effets limités » : confirmer les électeurs dans leur
intention de vote préalable ; décider les indécis ; rendre indécis les décidés ; ne pas influencer du tout ;
ou convertir les électeurs aux résultats des sondages. Le problème reste de mesurer concrètement
l’effectivité de cet impact différencié aux effets contradictoires.
Notons néanmoins que la croyance en une influence générale des sondages sur les électeurs
est assez répandue, comme en témoigne ce qu’on appelle « l’effet de tierce personne » : dans
leur grande majorité, les français interrogés déclarent que lors d’une campagne électorale les
sondages influencent beaucoup ou assez les électeurs ; mais qu’en revanche, ils n’ont aucun effet
sur eux-mêmes et sur leur propre vote. Jean-Yves Dormagen, Daniel Mouchard, Introduction à la
sociologie politique, De Boeck Supérieur, 4e édition, 2015
Question 31 :Quelle influence négative les sondages d’opinion peuvent-ils exercer sur la participa-
tion aux élections ?
Comme l’écrit Tony Blair a dans ses Mémoires : « Les sondages sont un véritable
enfer. Tous les leaders vous diront qu’ils n’y attachent aucune importance mais c’est
faux. » Il devient de plus en plus difficile pour un gouvernement de lancer des projets
qui rencontrent une forte hostilité dans l’opinion mesurée par des sondages. Un sou-
tien suffisant de celle-ci est a priori nécessaire pour engager le pays dans des réformes
importantes. Les élections, si elles restent décisives, ne sont plus le seul moyen de
contrôle et de sanction des gouvernants à la disposition de l’ensemble des gouvernés.
Les sondages n’exercent d’ailleurs pas uniquement leurs effets sur les majorités au
pouvoir, mais aussi sur les oppositions partisanes et parlementaires. Celles-ci peuvent
prendre appui sur l’opinion publique exprimée par les sondages pour mettre en diffi-
culté le gouvernement et même l’obliger, dans certains cas, à consulter le peuple.
Gérard Grunberg et Nonna Mayer, « L’effet sondage. Des citoyens ordinaires aux
élites politiques » , 2014.
a. Tony Blair a été Premier ministre du Royaume-Uni de 1997 à 2007.
227
CHAPITRE 2. VOTER, UNE AFFAIRE INDIVIDUELLE OU COLLECTIVE ?
Avant de commencer : André Siegfried : l’influence de la géologie (nature du sol) sur le vote
André Siegfried publie en 1913 son Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République, ouvrage
fondateur de la sociologie électorale dans lequel il insiste notamment sur l’influence de la géologie sur le vote des
habitants d’une quinzaine de départements de l’Ouest de la France durant les quarante premières années de la
Troisième République.
Dans cet ouvrage, il développa notamment un lien de corrélation entre la nature des sols et les préférences
électorales des habitants. Selon ses observations les populations vivants sur des sols granitiques ont tendances
à voter pour les partis conservateurs. À l’inverse, les populations habitants sur des sols de types calcaires ont
tendances à se tourner vers les partis plus progressistes. André Siegfred explique cette corrélation de la manière
suivante : l’accès à l’eau sur les sols granitiques étaient plus facile, ce qui permettait une exploitation plus
importante des terres par de grands propriétaires. Les populations vivaient ainsi plus éloignées les unes des autres,
l’un de leur seul lieu de regroupement était l’église. De ce fait, les populations des sols granitiques étaient sous
l’influence, très puissante pendant la Troisième république, des propriétaires terriens et des prêtres qui favorisaient
les partis conservateurs. Du côté des sols calcaires, les points d’eau étaient moins nombreux, les populations,
souvent pauvres, vivaient ainsi très regroupées et pouvaient développer leur idée dans d’autres lieux que l’église
(marché, taverne, ...). Ainsi ces populations se tournaient majoritairement vers les partis progressistes de l’époque.
Wikipedia
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Question 13 :Comment pourrait-on définir le taux d’abstention ? Quelle est la différence entre un
bulletin nul et blanc ?
Question 16 :Pourquoi peut-on dire que l’abstention n’est pas un problème spécifique à la France ?
Question 17 :Quelles conclusions peut-on en tirer ?
isolées et fermées au monde extérieur. Elle suit de près le statut socio-économique, atteignant
des sommets chez les personnes socialement et culturellement défavorisées, culminant chez les
manœuvres. Bref, l’abstentionnisme toucherait de préférence « les rôles sociaux subordonnés »,
tandis que les catégories dominantes participeraient nettement plus souvent.
Bourdieu dans la Distinction (1979), Gaxie dans le Cens 1 Caché (1978) font la même analyse
retraduite en termes de classe. Pour participer il faut être et se sentir politiquement compétent,
l’incompétence objective et subjective reflète une position dominée dans la structure sociale et
détourne des urnes. Le système politique tient à distance les individus les moins pourvus en capital
social et culturel, il fonctionne comme le suffrage censitaire hier au profit des dominants, d’autant
plus que la barrière est invisible. Les conclusions de Nie et Verba et de leurs collègues américains
sont très similaires. Les catégories favorisées cumulent les « ressources » et les compétences qui
facilitent l’action. elles ont plus de chances d’avoir acquis, durant leur socialisation familiale,
religieuse, professionnelle, à l’école, au travail, et dans les associations qu’elles fréquentent, les
capacités (savoir lire, écrire, parler en public, communiquer) et les dispositions psychologiques
(intérêt pour la politiquer, sentiment d’efficacité) qui facilitent la démarche électorale. Les travaux
sur le capital social vont dans le même sens, liant la participation électorale à la densité des réseaux
associatifs, aux liens d’interconnaissance fondés sur la réciprocité et de confiance.
MAYER Nonna, Sociologie des comportements politiques, 2014
Question 18 : Listez les éléments qui favorisent l’abstention.
Question 19 : Que signifie cens caché ?
1. Après la révolution, on considérait que seuls ceux qui avaient les capacités de comprendre le enjeux d’une élection devaient voter,dans
le suffrage censitaire seuls ceux qui payent un impôt suffisamment élevé, le cens, ont le droit de vote
Les données sont à lire en % de suffrages exprimés. D’après Ipsos/Sopra Steria, « Second tour
présidentielle 2017 mai 2017.
Question 22 : Faites une phrase donnant le sens de la donnée soulignée.
Question 23 : Quelles professions votent plus pour Emmanuel Macron que la moyenne des élec-
teurs ?
Question 24 : Quelles professions votent plus pour Marine Le Pen que la moyenne des électeurs ?
Question 25 : L’appartenance religieuse semble-t-elle avoir beaucoup influencé le choix électoral ?
Document 9 : Le genre
En France, les hommes ont obtenu les droits de vote et d’éligibilité en 1848. Les Françaises, elles,
ne l’ont reçu qu’en 1944. Ce nouveau droit va donc être exercé pour la première fois en 1945.
Accompagné d’interrogations qui montrent bien l’image que l’on a de ces femmes : des personnes
dépendantes qui vont, dans l’isoloir, se conformer aux instructions de leur mari ou à celles de l’Église.
Si, au début du parcours, elles ont été (pour certaines) sous contrôle, leurs choix ne manqueront pas
d’évoluer. En trois temps. Le premier est celui de l’apprentissage. Jusqu’à la fin des années 1960,
elles se montrent plus abstentionnistes et moins orientées à gauche. Vient ensuite le temps du décol-
lage. Dans les années 1970, les femmes se mettent à participer comme les hommes . Parallèlement,
un autre rapprochement se dessine, dans le contenu même des choix opérés les jours d’élection. En
1973, lors des législatives, l’écart sur le vote de gauche passe pour la première fois au-dessous de la
barre des 10 points.Dans les années 1980, on en arrivera au temps de l’autonomie. Les Françaises
se rendent aux urnes à peu près autant que les hommes (parfois plus). Dans l’orientation des votes,
on note une accélération de l’évolution entamée dans les années 1970.
Janine Mossuz-Lavau, « Genre et politique. La marche vers l’indifférenciation », in Anne Muxel (dir.),
La Vie privée des convictions, 2014.
Question 26 : Quels sont les trois temps du comportement électoral des femmes selon Janine
Mossuz-Lavau ? Comment se caractérisent-ils ?
Question 27 :Quelles sont les évolutions de la situation sociale des femmes qui peuvent expliquer
ces transformations ?
Question 28 :Le genre et l’âge vous parraissent-ils des variables explicatives du vote ?
durable à un parti, transmis par les parents, entretenu par le milieu professionnel et qui se renforce
avec l’âge. Plus on s’identifie à un parti, plus on est favorable à son candidat et aux positions qu’il
soutient.
Question 32 :Rapellez quelles sont les variables lourdes.
Question 33 :Expliquez la notion d’identifaction partisane.
Document 13 :L’isoloir
Pendant des décennies, l’électeur rédige son bulletin sur une table placée sous le regard du président.
Plus tard, il se rendra au bureau de vote avec un bulletin manuscrit ou imprimé. Mais de toute ma-
nière, c’est le président du bureau qui déposera à la place de l’électeur le bulletin dans l’urne. Au
passage, il pourra, par transparence ou par toucher, en reconnaître le destinataire, et peut-être le
maculer aux fins d’annulation. L’adoption d’un système d’isolement et de l’enveloppe se heurtera en
France à de multiples préventions. La loi ne sera votée qu’en 1913, après une quarantaine d’années
de propositions et de discussions. Isoler l’électeur, c’est le protéger des pressions.
Michel Offerlé, Un homme, une voix ? Histoire sociale du suffrage universel, 2002.
Question 34 : Que symbolise l’isoloir ?
rationalité limitée, en fonction d’une information parcellaire et sélective, mais suffisante pour faire
un choix ayant un minimum de sens.»
Source : BRECHON Pierre, Comportements et attitudes politiques, PUG, 2006.
Question 35 : En quoi ce modèle s’oppose aux variables lourdes ?
La thématique du vote sur enjeu modifie la perception d’un électeur perçu comme dénué de com-
pétence et d’intérêt pour la politique. Elle considère que l’électeur perçoit un enjeu majeur propre à
une consultation électorale, est capable d’avoir un avis sur ce sujet, de percevoir des différences entre
les partis sur la manière de traiter cet enjeu et d’orienter son vote en fonction de sa proximité avec un
candidat sur ce sujet. Cette approche ne nie pas l’existence d’identification partisane, mais conteste
la lecture univoque du vote portée par le paradigme de Michigan. Elle souligne que l’attachement à
un parti est de moins en moins durable et affectif, de plus en plus marqué par l’indifférence.
Question 38 : Quelles sont les dimensions psychologiques misent en avant dans les deux para-
graphes ?
Question 39 : Donnez des exemples d’enjeux lors d’une élection
milite dans des organisations étudiantes juives, participe aux luttes et même aux bagarres contre les
mouvements de droite et extrême droite. Après ses études elle devient professeur de français dans
un lycée technique privé. Elle se marie avec un journaliste de télévision. Le couple est propriétaire
d’une grande maison à Versailles et d’une résidence secondaire sur la Côte d’ Azur.
Elle se situe toujours gauche mais ses opinions semblent quelque peu évoluer. Elle déclare par exemple
que « la droite centriste telle quelle est aujoud’hui lui convient car elle véhicule des idées de gauche
finalement ». Elle porte un jugement favorable sur Jacques Chirac. Ce vote a été douloureux pour elle
« quand j’ai voté pour lui je n’étais pas contente je me suis trahie un peu ». Elle établit une relation
entre l’évolution de ses opinions et celle de sa situation : « Je suis un peu devenue une bourgeoise,
j’ai voulu protéger mes biens d’une certaine manière. C’est vrai que j’ai à présent quelques biens de
valeur et que je n’ai pas envie de payer des impôts alors j’ai eu un vote assez égoïste. En fait, je suis
moins altruiste ».
GAXIE Daniel, « Appréhensions du politique et mobilisations des expériences sociales », février 2002.
Question 40 : En quoi cet exemple illustre la dimension individuelle et psychologique du vote ?
du vote. Longtemps vu comme l’expression et le renforcement d’une d’identité collective, le vote voit ses analyses
modifiées à partir des années 1980 et l’irruption de la volatilité électorale, permettant de redécouvrir les approches
rationnelles et d’approfondir la dimension contextuelle des scrutins. Il convient cependant de nuancer cette hypo-
thèse : si les variables sociales sont moins prédictives du vote, elles continuent de peser. .
Question 49 :À l’aide de calculs, montrez comment évolue le vote des ouvriers pour la gauche.
Question 50 : L’appartenance à la catégorie des ouvriers semble-t-elle jouer fortement sur les choix
électoraux en 2007 ?
Dans les années cinquante, la droite et la gauche sont alors des réalités or-
ganisationnelles et sociétales évidentes. Cette opposition recouvre en fait deux
clivages : celui entre les partisans de l’Église catholique et ceux de la laïcité ré-
publicaine ; celui entre les possédants et les travailleurs. Ces clivages s’incarnent
dans des organisations, structurent des milieux sociaux et forment les individus
. Ce clivage de la population se retrouve au niveau de la vie des idées. En effet,
chacun de ces mondes dispose aussi bien de ses journaux, de ses revues, et de
ses lieux de sociabilité.
Christophe Bouillaud, « Droite/gauche, un clivage encore pertinent ? », Sciences
Humaines, hors-série n°21, mai-juin 2016.
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l offr e p arti s an e, d e l équ ati on p er s onn elle d e
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Sour ce : Br ec
h on Pi err e, C om p ortem ent
s et attitu d e
s p oliti qu e
s, 2006.
Définitions :
Abstention : Au sens strict, il s’agit pour une personne inscrite sur les listes élec-
torales de ne pas voter, mais dans un sens plus large, on peut considérer que la
non-inscription sur les listes électorales relève aussi de l’abstention .
nombr e d 0 abst ent i onni st es
Le taux d’abstention : nombr e d0 i nscr i t s sur l es l i st es él ect or al es × 100
Vote sur enjeu : Vote dépend des enjeux spécifiques d’une élection (Thèmes du
moment qui intéressent les électeurs).
laarabi|k ari m
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