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Chapitre 1

Revue des méthodes d’Analyse des tabliers des ponts à poutres

1.1. Introduction
Les tabliers des ponts à poutres sont des structures spatiales composées de poutres et/ou de plaques
et qui ne peuvent être analysées que par de méthodes approchées qui nécessitent parfois l’emploi
de logiciels. Les méthodes proposées peuvent être classées en deux familles de méthodes :
- méthodes d’analyse manuelles qui ne nécessitent pas l’emploi de logiciels ;
- méthodes matricielles : méthode des différences finies, méthode des ossatures plissées,
méthode des bandes finies, méthode du grillage, méthode des éléments finis.

1.2. Principes fondamentaux des méthodes simplifiées


En pratique, pour l’analyse tridimensionnelle des tabliers de pont, on utilise des méthodes dont le
principe consiste à considérer une analyse transversale et une analyse longitudinale.
Pour les ponts à poutres, l’analyse transversale consiste à étudier le hourdis en flexion locale
comme une plaque fléchie continue appuyée sur les poutres et des entretoises éventuelles. Ce qui
revient donc à négliger la flexion des poutres et des entretoises.
Pour les ponts caissons, l’analyse transversale consiste à étudier la flexion du caisson sur une
longueur limitée de l’ouvrage (Figure 1.1). Dans les cas simples, l’analyse est effectuée à l’aide du
modèle cadre. Autrement, des modèles par éléments finis plus précis sont utilisés.

Fig. 1.1. Flexion transversale des poutres caissons


Des méthodes relatives aux calculs de la flexion transversale des tabliers sont présentées au
chapitre 2.
Les poutres sont ensuite justifiées en flexion générale en procédant comme suit :
1) on calcule les moments critiques longitudinaux en assimilant le tablier à :
- une série de poutres simplement appuyées dans le cas où les travées du tablier sont
discontinues ;
- poutre continue dans le cas d’un tablier à travées continues ;

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soumis à l’ensemble des charges appliquées transversalement ;
2) on isole les poutres principales en affectant à chacune d'elle une largeur du hourdis
participante ;
3) on détermine les moments critiques dans chacune des poutres par le biais de facteurs de
distribution calculés en fonction de la position transversale des charges et de leur rigidité.

Fig. 1.1. Modèle simplifié pour le calcul des poutres principales


Plusieurs variantes de cette méthode dite méthode de la poutre équivalente ont été proposées et
utilisées de manière satisfaisante pour l’analyse des ponts à poutres et des ponts-dalles. Les
résultats obtenus avec ces méthodes sont généralement conservateurs donc du côté de la sécurité.
A noter que la méthode des éléments finis peut être utilisée pour les calculs en flexion locale ou en
flexion générale.

1.2.1. Largeur efficace


Lorsque l'espacement entre les poutres est grand, les contraintes de compression dans la dalle (dans
la face supérieure de la dalle par exemple) ne sont pas distribuées uniformément : elles sont plus
élevées aux droit des poutres et plus faible à mi-distance entre les poutres (Figure 1.2). Pour
permettre l'utilisation de la théorie de la résistance des matériaux, on définit une largeur participante
beff (largeur efficace) sur laquelle on admet une contrainte uniforme égale à la contrainte maximale
max, permettant donc de travailler avec la théorie des poutres, de sorte que :

beff 
 y
x

 max

Fig. 1.2. Concept de la largeur effective ou efficace


Les largeurs de la table de compression, à attribuer aux poutres, sont prescris par les normes.

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Selon les normes BAEL 99 et BPEL 99, les largeurs effectives des tables de compression sont
définies dans les dessins de la figure 1.3.

Fig. 1.3. Largeur de la dalle à prendre en compte pour le calcul d'une section en Té selon le BAEL
99 et le BPEL 99
On constate que la largeur efficace diminue au droit des appuis. Sur appui de rive, la largeur
efficace est nulle ; on considère une section rectangulaire. Ceci est dû au fait que l’effet du décalage
par cisaillement augmente dans les zones très sollicitées à l’effort tranchant.
L’EN 1992-1 prescris de calculer la largeur participante du hourdis beff, telle qu’il est défini sur la
figure 1.4, à partir des formules suivantes :

beff   beff ,i  b w  b
avec
beff ,i  0.2bi  0.1l0  0.2l0

beff ,i  bi

Fig. 1.4. Paramètres déterminant la largeur participante selon l’EC2


Pour l'analyse structurale, dans les cas où une grande précision n'est pas requise, on peut admettre
une largeur constante sur toute la longueur de la travée. Il convient alors d'adopter la valeur
applicable en travée.

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Dans le cas des ponts mixtes, la fissuration du béton tendu sur les appuis intermédiaires produit
une redistribution des moments avant l’atteinte de l’état limite de service. Le calcul des sollicitation
(analyse globale) ou la vérification de la résistance des sections sont fondés sur les hypothèses
suivantes (Figure 1.5).

M>0 M<0
Fig. 1.5. Sections résistantes dans le cas des ponts mixtes
La section résistante dans les sections soumises à des moments positifs est composée de la section
de la poutre métallique et de la section efficace du béton de la dalle.
La section résistante dans les sections soumises à des moments négatifs (au voisinage et sur les
appuis intermédiaires) est composée de la section de la poutre métallique et des armatures disposées
sur la largeur efficace de la dalle.

Fig. 1.6. Travées équivalentes pour la détermination de la largeur participante de la dalle selon
l’EC4

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L’EN 1994-1-1 propose pour le calcul de la largeur participante les formules suivantes :

beff  be1  be2


avec
L 
bei  min  e , bi 
 8 
Dans le cas d’une poutre sur deux appuis, la longueur Le est prise égale à la portée L de la poutre.
Dans le cas d’une poutre continue, Le peut être choisie selon les indications données sur la figure
1.6.

1.2.2. Influence de la rigidité des entretoises


On distingue deux types de tabliers de ponts à poutres. Les tabliers dotés d’entretoises
intermédiaires rigides ou souples, c’est généralement le cas des tabliers métalliques ou mixtes
(Figure 1.7). Les tabliers sans entretoises intermédiaires, c’est généralement le cas des tabliers en
béton armé ou précontraint.

(a) entretoisement rigide triangulée (b) entretoisement souple

Fig. 1.7. Tabliers des ponts à poutres munies d’entretoises intermédiaires


Le rôle des entretoises intermédiaires est de répartir les charges provenant du hourdis ou du
platelage entre les poutres. Des entretoises rigides en nombre suffisant assurent une certaine
indéformabilité de la section transversale du tablier. Les charges exercées sur le tablier provoquent
ainsi un déplacement en bloc de l’ensemble des poutres ; il y’a conservation des angles de la section
transversale (Figure 1.8). Il devient alors plus facile de calculer les efforts internes en utilisant les
méthodes classiques de la résistance des matériaux.

Fig. 1.8. Flèche des poutres à section droite indéformable


Seuls les ponts à ossatures mixtes ou entièrement métalliques sont généralement dotés d'entretoises
ou de pièces de ponts assurant une certaine indéformabilité de la section transversale. Pour faciliter
l’exécution des tabliers des ponts à poutres en béton armé ou précontraint, les entretoises

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intermédiaires ne sont pas utilisées. Dans ce cas, la déformée de la section transversale du tablier
est fonction de la position de la charge comme il est illustré sur la figure 1.9 et l’analyse du tablier
devienne plus laborieuse.

Fig. 1.9. Flèches des poutres dans un tablier à section transversale déformable
Les méthodes d'analyse des tabliers peuvent donc être classées en deux familles selon que la section
transversale peut être considérée comme déformable ou indéformable.
- Tabliers à section transversale indéformable : méthode des entretoises rigides, méthode du bras
de levier, méthode basée sur la théorie de la torsion gênée de Vlassov, mieux adaptée que la
méthode des entretoises rigides pour les tabliers à ossature métallique ou mixte etc.
- Tabliers à section transversale déformable : méthode de Guyon-Massonnet-Bares, méthode des
ossatures plissées méthode des matrices de transfert etc.
A noter que les méthodes applicables aux tabliers à section transversale déformable sont aussi
applicables aux tabliers à section indéformable.

1.3. Modèles numériques par éléments finis


Lorsque les particularités géométriques d’un pont font que les méthodes simplifiées d’analyses ne
peuvent s’appliquer (biais élevé, changement de géométrie longitudinale, larges porte-à-faux, etc.),
on utilise des logiciels généraux et des logiciels spécialisés dont l’interface et le post-traitement
des résultats ont été optimisés et adaptés à l’analyse des ponts et qui sont fondés pour la plupart sur
la méthode des éléments finis. La structure du tablier est modélisée par le modèle de grillage ou à
partir d’éléments de plaque ou coque en 2D, ou bien à l’aide d’éléments solides 3D.

1.3.1. Modèles de grillage


le modèle de grillage consiste à modéliser la structure du tablier du pont par un réseau de poutres,
auxquelles la rigidité flexionnelle longitudinale sera concentrée dans les éléments longitudinaux et
la rigidité flexionnelle dans la direction transversale concentrée dans le hourdis et les éléments
transversaux (entretoises ou pièces de ponts).
Le modèle de grillage pour un tablier de pont mixte constitué de 4 poutres solidarisées par des
entretoises à âme pleine en travée courante et par des entretoises triangulées au droit des piles et
des culés est illustré sur la figure 1.10.

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Fig. 1.10. Modèle de grillage pour un pont à poutres à trois travées continues
Sous moment positif, la section résistante des éléments longitudinaux est composée de la section
des poutres métalliques et de la section efficace de la dalle (voir § 1.2.1) ; la contribution des
armatures est négligée. Sous moment négatif, la section résistante est composée de la section des
poutres métalliques et de la section des armatures tendues localisées à l’intérieur de la largeur
participante de la dalle (Figure 1.11).
Pour les éléments transversaux, on considère une section rectangulaire de hauteur égale à
l’épaisseur du hourdis.

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Fig. 1.11. Sections des éléments longitudinaux et transversaux et conditions d’appui
La figure 1.12 montre une vue en perspective du modèle de grillage et la discrétisation de la section
transversale pour l’analyse longitudinale d’un tablier monocaisson à trois âmes horizontalement
courbé.

Fig. 1.12. Modèle de grillage pour un tablier monocaisson


La modélisation des ponts à l’aide du modèle de grillage comporte de nombreux avantages. Elle
permet d’obtenir des résultats beaucoup moins conservateurs que ceux obtenus par les différentes
variantes des méthodes simplifiées. Ce modèle est plus simple à utiliser que les modèles par
éléments finis utilisant les éléments de plaque, de coque ou les éléments volumiques et requière
beaucoup moins de post-traitement. Un modèle par éléments finis permet de déterminer les
contraintes à l’intérieur de la dalle alors que le modèle par grillage permet quant à lui de trouver
directement les forces globales.
De nos jours, les logiciels commerciaux d’éléments finis tel que SAP 2000, Midas ou LUSAS
permettent de composer un modèle de grillage pour l’analyse des tabliers des ponts à poutres et des
ponts dalles à l’aide des éléments de poutres.

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Les éléments poutres 2D sont des éléments à définition linéaire à 2 nœuds ayant chacun 3 degrés
de liberté (2 translation et une rotation) comme il est illustré sur la Figure 1.13. Ce type d’éléments
est utilisé pour les ponts droits ou à courbure peu prononcée.

Fig. 1.13. Elément de poutre bidimensionnel


Des éléments de poutre tridimensionnels rectilignes à 2 nœuds sont utilisés dans les modèles de
grillage pour modéliser les tabliers à courbure moyenne (Figure 1.14). Chaque nœud possède 6
degrés de liberté (3 translations + 3 rotations) et sont localisés au centre de gravité des sections.
La structure doit être maillé aussi finement que possible de manière à représenter aussi fidèlement
que possible la géométrie de la structure. Dans certains logiciels, il est possible d’utiliser des
éléments de poutre ayant un nœud milieu (« second degré ») avec lesquels un maillage
relativement grossier peut approcher la géométrie réelle.

Elément
rectiligne

Fig. 1.14 Elément de poutre tridimensionnel

La figure 1.15 illustre le modèle de grillage pour un tablier de pont encastré sur les piles constituées
de deux fûts et un chevêtre.

Fig. 1.15. Modèle de grillage pour un tablier encastré sur les piles

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Trois types de géométries de maillage sont possibles pour les ponts biais comme il est illustré sur
la Figure 1.16. Le grillage avec membrures longitudinales perpendiculaires aux rives supportées et
éléments orthogonaux, le grillage orthogonal typique avec membrures longitudinales dans le sens
de la circulation, et le modèle de grillage a membrures non-orthogonales suivant les rives de dalle.

Fig. 1.16. Types de maillage des ponts biais


Les tabliers des ponts dalles peuvent aussi être analysés à l’aide du modèle de grillage à condition
que le maillage soit suffisamment fin pour reproduire le plus fidèlement possible la déformée de la
dalle. Les recommandations à respecter sont résumées sur la Figure 1.17.

Fig. 1.17. Modèle de grillage pour une dalle isotrope

1.3.2. Modélisation par éléments surfaciques ou volumiques


En plus du modèle de grillage, les tabliers des ponts peuvent être modélisés, à partir d’éléments de
plaque ou coque en 2D, ou bien à l’aide d’éléments solides 3D.
Les éléments de plaque sont définis par une surface triangulaire ou quadrangulaire plane et une
épaisseur h (Figure 1.18). Dans le repère structural, un élément plaque à 3 degrés de liberté aux
nœuds, une translation selon z et deux rotations selon x et y. On obtient au total 9 degrés de liberté
pour un élément triangulaire et 12 degrés de liberté pour un élément quadrangulaire.

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Fig. 1.18. Degrés de liberté des éléments de plaque
Comme pour les poutres, il existe deux types d’hypothèses cinématiques pour les plaques.
– la cinématique de Midlin/Hencky/Reissner dont le principe de base est : les segments droits et
normaux à la surface moyenne avant déformation restent droits après déformation mais non
normaux à la surface moyenne
– la cinématique de Kirchhoff/Love dont le principe de base est : les segments droits avant
déformation restent droits et normaux à la surface moyenne après déformation.
Les deux théories de plaques (épaisse ou mince) se distinguent par.la prise en compte ou non du
cisaillement transversal.
Les éléments coques sont à géomtrie triangulaires ou quadrangulaires, à bords rectilignes ou
courbes. Elles peuvent être générées par des mailleurs automatiques bidimensionnels ou
tridimensionnels surfaciques. Dans le repère structural, une coque a le plus souvent 6 degrés de
liberté aux nœuds, 3 déplacements et 3 rotations, soit donc des triangles à 18 degrés de liberté ou
des quadrangles à 24 degrés de liberté (Figure 1.19) pour les éléments du premier degré. En général,
le degré de liberté de rotation dans le plan θz (drilling DOF) n’est pas alimenté en raideur. Dans
son repère propre, l’élément ne possède que 5 degrés de liberté par nœud.

Fig. 1.19. Degrés de liberté des éléments coque


Lorsque toutes les dimensions sont globalement du même ordre de grandeur, ou que l’on souhaite
des résultats locaux précis, on utilise les éléments de volume. Un élément fini de volume est un
élément dont la géométrie tridimensionnelle est explicitement décrite. L’utilisation de ce type

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d’éléments est de plus en plus fréquente, mais moins fréquente que les éléments 1D et 2D car ils
nécessitent un temps de calcul très long et un espace mémoire considérable. Il existe plusieurs
formes d’éléments volumiques : hexaèdres, prismes et tétraèdres (Figure 1.20). Ces éléments
peuvent être du premier degré, donc à bords rectilignes, ou de degré deux, à bords rectilignes ou
non. Chaque nœud sommet, et chaque nœud milieu s’il existe, possède trois degrés de liberté de
translation dans les trois directions de l’espace, notés u, v et w. Il n’y a pas de degrés de liberté de
rotation définis aux nœuds d’un élément volumique.

Fig. 1.20 Eléments finis tridimensionnels du premier degré

Selon le type d’éléments utilisés dans le modèle, on peut obtenir la distribution des efforts dans la
structure ou des contraintes dans le matériau beaucoup plus précisément. Cependant, ces modèles
doivent être construits de façon minutieuse pour éviter les erreurs de modélisation affectant la
précision des résultats.
Les logiciels spécialisés dans l’analyse des ponts dispose d’outils permettant de définir des voies
de circulation, l’emplacement critique des charges de circulation et des combinaisons des effets
des charges permanentes et variables à appliquer sur les éléments structuraux des ponts.
Les tabliers des ponts à poutres multiples peuvent être modélisés avec le modèle de grillage pour
simuler le comportement des poutres et des éléments transversaux (entretoises ou pièces de ponts)
et des éléments de coque pour le hourdis. Dans ce cas se pose le problème de la détermination de
la rigidité de la structure quand la fibre neutre de la poutre n’est pas dans le feuillet moyen de la
coque. La technique la plus efficace consiste à positionner la fibre neutre de la poutre dans le
feuillet moyen des éléments de coque : il y’a connexion naturelle des éléments puisque les éléments
de poutre et de coque ont les mêmes nœuds pour les définir (Figure 1.21). On introduit ensuite un
offset des poutres, ce qui permet au logiciel de calculer l’augmentation de raideur due à
l’excentrement des poutres physiques pour tenir compte de leur position réelle. Cet offset est défini
comme étant la distance verticale entre la surface neutre du modèle et la position réelle de la fibre
neutre des poutres. Il est aussi possible de considérer le plan du modèle au niveau de la fibre
moyenne des poutres et d’introduire un offset de la dalle (Figure 1.22).

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Fig. 1.21. Offset des poutres

Fig. 1.22 Offset du hourdis


Une autre solution consiste à définir les fibres neutres des poutres et le feuillet moyen à leur
véritable position, et d’introduire des corps rigides (rigid links) pour les relier ensemble (Figure
1.23). On peut aussi utiliser les corps rigides pour relier le centre de gravité des poutres aux points
d’appui.

Fig. 1.23 Liaison par corps rigide

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Dans le cas des poutres mixtes acier-béton, la connexion est discrétisée au niveau de chacun des
nœuds adjacents dans la dalle et de la semelle supérieure de la poutre par des éléments de poutre
ou des ressorts (Figure 1.24). La loi de comportement de cet élément de connexion doit donc être
définie de façon à reproduire le comportement réel du connecteur, qui lui est défini par une loi
force-glissement.

Fig. 1.24. Modélisation de la connexion des tabliers mixte


Des modèles numériques utilisant d’autres types d’éléments sont proposés dans la littérature. La
figure illustre un modèle numérique où la dalle est modélisée par des éléments de coque ou plaque,
l’âme par des éléments de coque ou membrane, les semelles sont modélisées par des éléments de
poutre.

Fig. 1.25. Modélisation des tabliers par des éléments de poutre et de coque
La liaison entre la fibre neutre de la semelle supérieure et les éléments de coque du hourdis est
modélisée par des éléments de corps rigide (Figure 1.26)

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Fig. 1.26. Modélisation de la liaison poutre-hourdis par des éléments de corps rigide
Dans le cas où la répartition des contraintes dans les parois de la poutre est requise, l’âme et les
semelles des poutres sont modélisés à l’aide des éléments de coque. Dans ce cas, au niveau de
l’interface le maillage de la semelle supérieure et du hourdis sont similaires (Figure 1.27).

Fig. 1.27. Modélisation du tablier par des éléments de coque


La figure 1.28 montre l’exemple d’un modèle élément fini de coque utilisé pour l’analyse d’un
tablier de pont-caisson courbé. La modélisation complète de la structure par des éléments de coques
donne des informations additionnelles sur les éléments locaux (goussets, déviateurs, bossage etc.)
que les autres types de modèles ne sont pas en mesure de fournir. Cependant, ce type de modèle
par éléments finis requiert beaucoup de temps et de machines puissantes.

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Fig. 1.28. Modèle par éléments finis de coque pour un monocaisson à trois âmes
La figure 1.29 illustre la modélisation numérique par éléments finis de coque d’un pont-cadre.

Fig. 1.29. Modélisation par éléments finis d’un pont cadre à l’aide des éléments de coque mince
Pour tenir compte de la fissuration du béton et la variation des caractéristiques matérielles à travers
l’épaisseur de la dalle, cette dernière peut être représentée par les éléments de coque multicouches
(Figure 1.30) ou des éléments volumiques.
L’élément de coque multicouches est un élément à définition surfacique constitué de couches en
béton et en acier sollicitées à des états plans et avec une loi de comportement unidirectionnelle
pour chacun des matériaux.

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Fig. 1.30. Dalle en béton armé représentée par une coque multicouche
La figure 1.12 montre un modèle numérique par éléments finis pour un caisson mixte dans lequel
les éléments barre, poutre, ressort, coque et volume sont utilisés.

Fig. 1.31. Exemple de modélisation d’un caisson mixte

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Références

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ponts, Presses de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, 1999.
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