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Le 6 février 2008 la première chambre civile de la cour de cassation a rendu un arrêt de cassation à propos de la

question des conditionspour établir un acte d’enfant sans vie.

Le 12 octobre 2001, Mme Y, épouse de M.X a accouché d’un fœtus sans vie après 18 semaines d’aménorrhée, le
fœtus pesant 155 grammes. Les époux n’ont alorspas pu faire une déclaration à l’état civil.

Le 3 avril 2003, les époux X ont alors saisi le tribunal de grande instance afin qu’il soit établit un acte d’enfant
sans vie.
Par un jugement du 9décembre 2003, le tribunal de grande instance a débouté les époux X de leur demande.
Par un arrêt du 17 mai 2005, la Cour d’appel de Nîmes a aussi débouté les époux X de leur demande. La Cour
d’appel aestimé que pour dresser un acte d’enfant sans vie, il faut reconnaître un stade de développement
suffisant au fœtus pour pouvoir être reconnu comme un enfant. C’est-à-dire qu’il doit y avoir eu 22semaines
d’aménorrhée et que le fœtus doit peser au moins 500 grammes.
Les époux X ont alors formé un pourvoi en cassation.

Les juges de cassation ont dû se pencher sur la question de savoir sil’accouchement d’un fœtus née non viable,
c’est-à-dire qu’il née après 22 semaines d’aménorrhée et ayant un poids supérieur à 500 grammes, pouvait
donnée lieu à un acte d’enfant sans vie.

Le 6 février2008 la première chambre civile de la Cour de cassation a cassé et annulé l’arrêt rendu par la Cour
d’appel de Nîmes le 17 mai 2005.
Les juges ont rappelé l’article 79-1, alinéa 2, du code civilselon lequel lorsqu’un enfant est décédé avant que sa
naissance ait été déclarée à l’état civil et à défaut de production d’un certificat médical indiquant que l’enfant est
né vivant et viable,l’officier de l’état civil établit un acte d’enfant sans vie qui énonce le jour, heure et lieu de
l’accouchement ; que cet acte est inscrit à sa date sur les registres de décès.
Aussi en l’espèce...
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Par trois arrêts rendus le 6 février 2008, la première chambre civile de la Cour de cassation est venue préciser
le statut des enfants nés sans vie (voir l'arrêt 128 Pourvoi 06-16.498, l'arrêt 129 Pourvoi 06-16.499, l'arrêt 130
Pourvoi 06-16.500).

Depuis la loi du 8 janvier 1993 instituant l’article 79-1 du code civil, les enfants nés sans avoir vécu peuvent
être déclarés à l’officier d’état civil, lequel établit alors un acte d’enfant sans vie qui énonce les jour, heure et
lieu de l’accouchement. 
Cet acte, qui est inscrit à sa date sur les registres de décès, permet notamment d’attribuer des prénoms à
l’enfant, de désigner ses parents, de l’inscrire sur le livret de famille à titre de simple mention administrative,
d’avoir accès à certains droits sociaux et autorise les parents à réclamer le corps de l’enfant afin d’organiser des
obsèques. 
A défaut de précision de la loi, une difficulté est apparue pour déterminer le moment à partir duquel un foetus
pouvait être considéré comme “un enfant sans vie”. 

Se fondant sur la définition de la viabilité donnée en 1977 par l’Organisation mondiale de la santé,
l’instruction générale de l’état civil prescrivait aux officiers d’état civil de n’inscrire que les enfants mort-nés
après un terme de 22 semaines d’aménorrhée ou ayant un poids de 500 grammes. 
C’est ainsi que, dans les trois affaires soumises à la Cour de cassation, une cour d’appel avait débouté de leur
demande tendant à ordonner à l’officier d’établir un acte d’état civil, les parents d’enfants morts-nés ne
répondant pas à ces critères. 

En cassant les arrêts rendus par cette cour d’appel, au motif qu’elle avait ajouté à la loi des conditions qu’elle
ne prévoit pas, la Cour de cassation a au contraire entendu indiquer que l’article 79-1 du Code civil ne
subordonnant l’établissement d’un acte d’enfant sans vie ni au poids du foetus, ni à la durée de la grossesse,
tout foetus né sans vie à la suite d’un accouchement pouvait être inscrit sur les registres de décès de l’état civil,
quel que soit son niveau de développement
Déjà, des réactions sont apparues: 
*Pour le Planning familial, cette décision peut en revanche constituer une brèche qui pourrait à terme remettre
en cause le droit à l'avortement : "On va finir par déclarer un embryon dès la conception, on monte quelque
chose qui à la longue peut mettre en cause l'avortement" s'est notamment inquiétée Maïté Albagly, la
secrétaire générale du Mouvement français pour le planning familial. "On respecte les familles, mais là on
ouvre une brèche. On dérape dans une folie", insiste-t-elle. Pour les représentants de centres d'IVG et de
contraception, la décision de la Cour de Cassation va "donner un argument" aux opposants à l'avortement. 
De fait, l'Alliance pour les droits de la vie a elle salué cet arrêt estimant qu'il "suit l'évolution de la science qui
reconnaît de plus en plus l'humanité du foetus, la réalité de sa vie intra-utérine aux plans physique et
psychique".
*Pour le Médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye, le Parlement doit au plus vite s'emparer du dossier
pour définir une position claire

En obtenant le droit d'inscrire leur bébé sur les registres de l'état-civil, les parents obtiennent du même coup la
possibilité de donner un nom à leur enfant, de bénéficier de certains droits sociaux comme le droit au congé
maternité, ou encore celui de récupérer son corps afin d'organiser ses obsèques et de faire leur deuil. 
Depuis plusieurs années, des associations demandaient que soit comblé le vide juridique qui existe en France
pour les foetus de 16 à 22 semaines, nés sans vie après une mort in utero ou une interruption médicale de
grossesse. 
La décision de la Cour de cassation pourrait faire jurisprudence, si la Cour d'appel ne la remet pas en cause lors
du réexamen du dossier.

…Cet acte, qui est inscrit à sa date sur les registres de décès, permet notamment
d’attribuer des prénoms à l’enfant, de désigner ses parents, de l’inscrire sur le livret de
famille à titre de simple mention administrative, d’avoir accès à certains droits sociaux et
autorise les parents à réclamer le corps de l’enfant afin d’organiser des obsèques.
A défaut de précision de la loi, une difficulté est apparue pour déterminer le moment à
partir duquel un foetus pouvait être considéré comme “un enfant sans vie”.
Se fondant sur la définition de la viabilité donnée en 1977 par l’Organisation mondiale de
la santé, l’instruction générale de l’état civil prescrivait aux officiers d’état civil de
n’inscrire que les enfants mort-nés après un terme de 22 semaines d’aménorrhée ou
ayant un poids de 500 grammes. C’est ainsi que, dans les trois affaires soumises à la
Cour de cassation, une cour d’appel avait débouté de leur demande tendant à ordonner à
l’officier d’établir un acte d’état civil, les parents d’enfants morts-nés ne répondant pas à
ces critères.
En cassant les arrêts rendus par cette cour d’appel, au motif qu’elle avait ajouté à la loi
des conditions qu’elle ne prévoit pas, la Cour de cassation a au contraire entendu
indiquer que l’article 79-1 du Code civil ne subordonnant l’établissement d’un
acte d’enfant sans vie ni au poids du foetus, ni à la durée de la grossesse, tout
foetus né sans vie à la suite d’un accouchement pouvait être inscrit sur les
registres de décès de l’état civil, quel que soit son niveau de développement.

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