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Histoire de l’éducation populaire.

1) Définitions et objectifs de l’éducation populaire.


- notion « assez difficile à définir » (F. Tétard), terme « valise », notion encore incertaine (J-M. Ducomte)
- diffusion et un accès à la culture au plus grand nombre : personnes défavorisées, handicapées, venant de milieu enclavés
- chacun puisse s’épanouir dans la société et trouver sa place (Jean Pierre Mignon)
- chacun puisse s’enrichir des différentes formes de cultures, d’expériences variées et de savoirs.
- éducation du peuple par le peuple, apprendre quelque chose de l’autre
- objectif : pouvoir s’émanciper individuellement et collectivement, la force du groupe permet la force de l’individualité.
- expériences, situations, groupe → mise en commun et création de nouveau savoir sans hiérarchie de savoir + égalité
- ambition de former des citoyens conscients et critiques, capables d’agir sur leur environnement pour le changer.
- rôle socialisateur : La culture, les sports, les activités ludiques, etc. sont autant d’apprentissage pour développer ses
capacités à vivre en société, confronter ses idées, à prendre des responsabilités
- permettre aux individus de devenir des citoyens actifs (permettre à chacun, dès l’enfance, de participer à une société plus
solidaire et plus démocratique).
- « l’action éducative qui prétend toucher principalement les milieux populaires et qui entend agir sur l’individu hors de
l’école pour transformer la société » C. Christen et Besse
- Baron de Gérando : principal fondateur de Société pour l’instruction élémentaire, 1839 : nécessité de dév l’éducation
dans les écoles élémentaires « aux enfants de la classe laborieuse et pauvre », nécessité de donner une « culture
intellectuelle convenable pour les enfants pauvres » « une culture de la sociabilité chez les enfants de familles pauvres »
(J-M de Gérando, De la bienfaisance publique) - l’éducation des enfants pauvres par développement de l’instruction
élémentaire pour tous → emploie de la notion d’éducation populaire début 19 ème siècle.
- en France, reconnu par le ministère de la jeunesse.
- pas de hiérarchie, il faut donner les moyens pour comprendre le monde et pouvoir le changer, essayer d’agir pour
transformer les situations à problèmes.
- on ne vulgarise pas les savoirs, l’importance est de créer son propre savoir.
- on développe son audace et son pouvoir d’agir, on expérimente on met la main à la pâte, il n’a à plus d’auto-censure.
- l’expression « éducation populaire » renvoie, depuis 1945 aux activités de « jeunesse et d’éducation populaire » (JEP),
les activités extrascolaires d’éducation non formelle des enfants et des jeunes.

2) Quels sont les pères fondateurs de l’éducation populaire ? 1789-1882


A) rapport Condorcet 1792 : situer les bases de l’éducation populaire. Marie-Jean de Condorcet, député de tiers-état,
1792 : rapport sur l’instruction publique à l’Assemblée législative.
- terme « éducation populaire » figure pas directement dans rapport : « d’instruction publique » ou « d’instruction
nationale ».
- texte fondateur à l’origine de l’éducation populaire + très novateur.
- pour lui l’instruction (avant réservée à clergé, bourgeoisie, élite)→ ouverte à l’ensemble de la population. C’est l’idéal
d’une éducation pour le peuple qui restera dans les valeurs de la République naissante (Première République).
- le Rapport Condorcet n’a pas été suivi par les politiques de l’époque.
- connaître ses droits et les exercer, pas créer des nouveaux droits.
- instruction publique et nationale but de produire un homme nouveau→ permettre la libération de la religion. Cet homme
nouveau : entreprenant, autonome dans son travail et dans sa recherche du bien-être, loin des contraintes idéologiques de
l’ancien Régine (monarchie de droit divin).
→ Extraits du rapport Condorcet : - « établir entre les citoyens une égalité [...] et de rendre réelle l’égalité politique reconnue par la
loi » […] « apprendre à apprendre » […] « substituer enfin l’ambition d’éclairer les hommes à celles de les dominer »→émanciper
le peuple, aider les personnes à penser par elles mêmes dans tous domaines. Permettre aux personnes d’être libre en accédant à la
culture, au sens large. - « Offrir à tous les individus de l’espèce humaine les moyens de pourvoir à leurs besoin, d’assurer leur bien-
être, de connaître et d’exercer leurs droits, d’entendre et de remplir leurs devoirs. Développer toute l’étendue de talents qu’il a reçu
de la nature. » → émancipation au sens large et total, aller chercher chez la personne tous ses talents et compétences pour émanciper
la personne.

B) 1793 député nommé Louis Portiez plaide pour l’éducation de la jeunesse en la faisant sortir du cadre de l’école par :
voyages, art, découverte nature et industries. S’éduquer autre part qu’à l’école et ≠.
- en 1793 idée de l’éducation à la citoyenneté est déjà présente.

C) 1866, création de la Ligue de L’enseignement par Jean Macé.


- mouvement laïque d’éducation populaire proposant des activités éducatives, culturelles, sportives et de loisir. A fêté en
2016 ses 150 ans. Que dans 90’ qu’elle a manifesté son appartenance de façon systématique à l’éducation populaire.
- Jean Macé, père fondateur de l’éducation populaire, journaliste politique. Veut créer en France des réseaux de
bibliothèques populaires communales. Personnage engagé pour combattre « l’ignorance du peuple » qui se laisse
opprimer. 1886 publie Manifeste de la Ligue de l’Enseignement →expose ses idées et sa façon de concevoir l’éducation
populaire.
- Dans ce manifeste il défend les 2 idées suivantes :
• 1 : la formation des citoyens permet l’émergence de la démocratie.
• 2 : la formation des citoyens est l’instrument de l’action publique.
Selon lui l’instruction doit être gratuite, obligatoire et laïque. Son appel est reçu par des milliers de personnes. Viendront
ensuite les lois de Jules Ferry qui rendent l’école gratuite (1881), l’instruction obligatoire et l’enseignement public laïque
(1882).

3) Période 1940-1950.
- fin de la seconde GM, tout est à reconstruire en particulier les mouvements du secteur laïque → ex : Ligue de
l’enseignement interdite par régime de Vichy.
- août 1944, Paris est libéré, résistants souhaitent rétablir institutions de la république. L’éducation pop devient
préoccupation partagée par l’administration publique et organismes privés (asso et mouvements qui en défendaient les
valeurs avant la guerre)→ dynamique crée puis détruite et reconstruite.

4) À la libération des mouvements d’éducation populaire sont fondés.


A) Peuple et Culture.
- asso fondée en 1945 par les résistants dont Joffre Dumazedier sociologue Français (1915-2002) le plus actif.
- met en place des actions de dév culturel social et éco (accès à la culture pour les personnes habitant dans des milieux
reculés, des villages ruraux) cherche à pallier les déficits en matière d’égalité d’accès à la culture et au savoir.
- à la libération, nommé inspecteur principal de l’éducation populaire au ministère de l’éducation national. Accepte à
condition de pouvoir créer un mouvement national et indépendant d’éducation populaire : Peuple et Culture. Avec
d’autres résistants (Bénigno Cacérès, Paul Lengrand) construisent un « projet politique de démocratisation culturelle ».
- ce projet politique s’incarnera dans P&C.
- composé d’asso locales, départementales, régionales : interviennent dans formation des échanges internationaux, du dév
en milieux rural et œuvrent pour l’accès à la culture pour tous. Le mouvement représente une 30 aine d’associations
adhérentes, une 40aine d’équipes, 150 salariés, 500 bénévoles et un ancrage territoriale dans toutes les régions.
- volonté d’émancipation de tous les élèves, l’école ne relève pas assez de l’émancipation des élèves. On va essayer à
travers les associations de trouver des moyens d’émancipation.
- ce que cherchent Bénigno Cacérès, Joffre Dumazedier et Paul Lengrand : utiliser l’esprit de résistance pour dépasser la
routine des institutions établies. Veulent construire une destinée commune à toutes les classes sociales par un brassage
culturel. Établir un même espace d’expression et de reconnaissance sociale
- projet P&C : établir des techniques pédagogiques pour dépasser les rigidités éducatives de l’éducation nationale. L’une
des idées centrale du mouvement était de créer des écoles normales d’animateurs.

→ Conférence Joffre Dumazedier, itinéraire d’un humaniste, 1998 :


- comment faire faciliter la connaissance et faire en sorte qu’elle soit accessible à tous, retranscrire la connaissance.
- mettre en place une éducation/culture qui dure dans le temps + auto-développement.
- perfectionner l’enseignement : changer le contenu pour qu’il reflète les conditions de travail et préparer les jeunes à un métier et
gérer aussi sa vie en dehors du travail afin qu’il soit un temps d’auto-développement.
- en 45 lui vient l’idée de Peuple et Culture. L’éducation devait être permanente : pour cela il fallait créer un mouvement populaire ou
socio-culturel.
- parle de révolution culturelle de la vie quotidienne, il est sceptique en ce qui concerne le changement par la politique
- prône la libération de l’homme, recherche plus de solidarité entre les individus, les classes sociales.
- veut que la culture soit accessible et traite de la vie quotidienne, qu’elle commune et construite par tous. Pour lui une culture est
vécue, il est contre la technologie car elle sépare les rapports à l’autre.
- comment y parvenir ? Un mouvement d’action socio-culturel était nécessaire pour changer les mentalités… l’idée d’une éducation
permanente entre la formation que donne l’instituteur et la formation que choisit la personne. C’est la ≠ entre la formation
institutionnelle (hétéro-formation) et l’auto-formation. C’est une lutte contre les conformiste sociaux, les préjugés, les dogmes et
routines qui sont reproduites.

B) Travail et Culture.
- 1944, autre organisation socio-culturelle qui se préoccupa d’éducation populaire
- mouvement utopique dura que 2 ans (1944-1946)
- l’objectif était le développement d’une culture populaire par le biais du théâtre, faire que la formation artistique puisse
s’adresser à tous et que l’art cesse d’être réservé à une élite
- fondateurs : Jean-Marie Serreau : acteur, metteur en scène et directeur de compagnie (il propose l’appellation T&C) et
Maurice Delarue : secrétaire général de travail et culture
- au cours de réunions précédant la libération que l’idée de créer un mouvement va naître
- en 1946, en raison de problèmes financiers, le mouvement ne perdurera pas.
- « On a attribué à la culture un sens secondaire. Et pourtant, c’est elle qui donne à l’homme son unité et qui lui permet de
travailler à transformer le monde » (Jean-Marie Serreau, 8 mars 1947).
C) Le Scoutisme.
- mouvement ayant une dimension internationale, fondé en Grande Bretagne, en 1907, Roberts Baden Powell
- fait son apparition en France en 1910 (scoutisme protestant d’abord puis laïque par la suite)
- septembre 1940, les bases du scoutisme français venu du mouvement scout mondial, ont été posées à cette époque.
- scout de France (catholiques) parmi les mouv d’éducation populaire les plus protégés du gouvernement de Vichy
- s’inscrit dans un désir d’aventure et de découverte personnel et des autres. Il correspond à la construction adolescente de
l’entrée dans la vie, rapport entre les filles et les garçons. Promeut un apprentissage de l’engagement, se fonde sur un
caractère co-éducatif qui confère sa singularité et sa force : un système de formation à la fois individuel et collectif. La
prise de responsabilité est l’un des éléments moteurs de l’éducation populaire comme l’émancipation.

5) Période 1950-1960.
- rivalité entre « ceux qui croient en Dieu et ceux qui n’y croient pas » → impacte directement les mouvements d’éducation populaire.
Deux conceptions de la société française sont présentes : 1 : conception chrétienne, Marc Sangnier, polytechnicien et chrétien social,
veut former une « élite éclairée et agissante ». 2 : conception laïque, Jean Guéhenno, « il ne s’agit pas de soumettre chaque génération
aux opinions comme à la volonté de celle qui la précède, mais de les éclairer de plus en plus, afin que chacun devienne de plus en plus
digne de se gouverner par sa propre raison ».
→ Suite à la guerre  : - camps, centres et les colonies de vacances se développent car augmentation du taux de natalité et
nécessitent un encadrement avec des moniteurs et directeurs.
- formations de niveau minimal sont mises en place pour assurer besoins d’encadrement, plusieurs asso laïques sont
habilités à former ces animateurs : CEMEA (centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active).
→ Dès libération de Paris  : général de Gaule installe ministère de l’éducation nationale, ministre est René Capitant il
créer en décembre 1944 une nouvelle direction dans son ministère : les Mouvements de jeunesse et d’éducation populaire.
1ère fois que le terme d’éducation populaire est intégré à un organisme administratif.
- direction des Mouvements de jeunesses et d’éducation populaire concernent les auberges de jeunesse, les maisons
périscolaire laïque, le scoutisme...
- la reconnaissance de l’éducation pop par le ministère va se détériorer. En 1946, Gaston Roux nommé directeur général
de la jeunesse et des Sports, ce service « avale » l’éducation pop elle se trouve noyée par l’administration des sports.
→ Des avancées sociales  : 50’ grâce aux combats des syndicats et à une plus grande productivité de l’industrie :
- 1956 : troisième semaine de congés payés + réduction du temps de travail (4 e semaine votée en 1969 et la 5e en1982)
- avancées sociales impactent les mouvements d’éducation populaire
- augmentation du temps de loisir pour enfants et adultes.
- allongement de la durée d’études (1967 : scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans) permet de bénéficier de longs congés d’été
donc offre touristique s’élargit et permet des choix diversifiés en matières de loisirs
- période portée par idée de progrès qui s’inscrit dans fait d’individualiser les loisirs, qui étaient jusqu’ici soutenus par des
rites collectifs (fêtes religieuses, corporations de métiers, kermesses)
→ travaux scientifiques naissent dans ce contexte : Joffre Dumazedier, Vers une civilisation du loisir  ?, Paris, Seuil, 1962.
- entrée CNRS, 1953, oriente ses recherches vers une approche sociologique des loisirs. S’interroge sur le poids de ce
temps libre : que va-t-il engendrer un niveau de la société humaine ?
- hypothèse : ce temps permettrait meilleure émancipation de l’homme à travers l’autoformation (pouvoir d’agir de
l’homme sur lui-même). Le rapport aux autres, à la nature et à soi même s’en trouverait également modifié.

Autoformation  ?
- peut modifier son rapport à lui même aux autres et à la nature - peut avoir des répercutions positives comme négatives sur sa vie et
sa façon d’être - l’homme peut investir ce temps de manière efficace, un temps de repos tourné vers la culture et l’apprentissage, un
apprentissage plus désiré et approfondie que chacun choisirait en fonction de ses goûts et de ses envies - peut modifier sa façon de
penser et de se penser aussi car il prend du temps pour lui, pour apprendre à se connaître et connaître ce qu’il aime faire, ce qui
l’intéresse le passionne, il prend confiance en lui - se questionner sur les autres avec un temps libre plus long et plus conscient en les
observant, leur manières d’agir, de percevoir les choses et le monde et savoir si ces personnes son en accord avec sa façon d’être, c’est
en se connaissant bien que l’on peut apprendre à connaître les autres - rapport à la nature peut aussi être modifié par l’observation et la
culture qu’il se fait d’elle en se rapprochant de cette dernière

- poste de « loisir » → intégré dans budget de l’État (importance donnée aux loisirs dans les dépenses des français). Ce
temps doit être l’occasion de s’épanouir sur le plan physique et intellectuel (épanouissement du corps et de l’esprit).
-professionnels encadrants ces activités apparaissent fin 50’. Terme « animateur » d’abord employé dans les années 1920.
- à cette époque : animateur = metteur en scène du théâtre d’avant-garde. Il doit mettre en scène un texte écrit par
d’autres, faire en sorte que l’acteur qui joue le texte s’approprie cette histoire + donne le meilleur de lui même.

Lien entre animateur avant et aujourd’hui  ?


- Ils font jouer. L’animateur de centre de loisir doit animer les journées des enfants, il fixe les règles, donne les consignes à suivre. Ils
font tout deux en sorte que l’enfant ou l’acteur joue pleinement, qu’il donne le meilleur de lui même dans les activités proposées -
médiateur entre les jeux, les consignes et les enfants/personnes, il dit comment jouer ou ce que l’on va faire et comment on va le faire.
Néanmoins il reste des imprévus, mais les animateurs sont chargés d’anticiper ces imprévus ou trouver des solutions ou même
d’improviser pour qu’au final les imprévus ne se distinguent pas par les enfants ou le public.
- bcp d’animateurs souhaitent s’engager socialement sans adhérer à parti politique : animation socio-éducative, articulé
autour action sociale/publique + incarner valeurs de solidarité/sociabilité.
- nombreux équipements socioculturels sont crées : foyers ruraux, maison de jeunesse et de la culture, foyers Léo-
Lagrange etc.) au milieu des années 50.
- à libération, MJC regroupées au sein de la Fédération française des MJC : principaux équipements construits en faveur
de l’accueil collectif des jeunes et des asso en zones urbaines/rurales. Laissent une place à dimension de prise de
responsabilité pour les jeunes qui le souhaitent.
- à la fin des 50’ actes de délinquance venant de jeunes (couches sociales défavorisées)→ accélération construction des
MJC.
- 1959, Maurice Herzog (haut-commissaire à la jeunesse et aux sports)→les MJC permettent aux jeunes de construire de
solides valeurs sociales en luttant contre la formation de « bandes » en hausse selon lui. Son discours permet
reconnaissance aux animateurs + va avoir de la résonance auprès des maires qui sont confrontés à difficultés face aux
adolescent oisif, désœuvrés. Les MJC augmenteront très rapidement dans les années 60.
- M. Herzog s’engagera dans processus de professionnalisation des animateurs (formation et diplômes). En juin 1944 est
crée le diplôme d’État de conseiller d’éducation populaire (DECEP), 1 er diplôme d’État dans ce domaine qui reconnaît
une compétence aux animateurs d’éducation populaire.
- Au milieu des années 1950, pb : doit-on parler d’éducation populaire ou d’éducation permanente ?
- Ligue de l’enseignement pense terme « d’éducation permanente » convient + car « plus ouvert et plus large » que
éducation pop. À travers le terme la Ligue entend le devoir de l’Éducation nationale de s’engager au-delà de l’obligation
scolaire (époque où beaucoup interrompent scolarité à 14 ans). Pour elle l’éducation pop doit essentiellement s’inscrire
dans le milieu scolaire, autour de l’école publique, et ses acteurs principaux sont les enseignants (considère qu’ils sont des
animateurs avec leurs compétence en matière d’enseignement et la connaissance des élèves à travers l’ensemble des
classes sociales→prédispositions à assumer de telles fonctions.)
- L’éducation permanent est une utopie. Cette ambition constitutive du projet d’éducation populaire entre les années 1950-
60. René Billières, ministre de L’éducation nationale, proposera même en 1956 un projet de loi sur l’éducation
permanente, projet qui entend modifier en profondeur les missions premières de l’école. Mais ni l’école, ni les députés ne
seront prêts à accueillir un tel changement. Le projet de loi ne sera pas voté.

- mouvements d’éducation populaire tentent de remettre en question la pédagogie traditionnelle (cours magistraux)
dominante à l’éducation - pédagogie traditionnelle  :
• maître qui domine et ordonne les interactions verbales avec les élèves. Pédagogie centrée sur contenus et
privilégie la transmission magistrale des savoirs. L’analyse est oubliée
• relation pédagogique impersonnelle (dans CM) maître et élèves ont des rôles fonctionnels (maître dis le
cours/élève recopie ou écoute) sont pas là en tant que personne. L’affectif est refoulé par l’autorité du maître.
• c’est l’élève qui a besoin du maître (dimension d’unilatéralité).
• transmission du savoir est coupée de la vie, du monde extérieur. Savoir en vue d’acquérir un diplôme.
• la centration sur la transmission des connaissances et non sur leurs constructions
- Dans 60’ la formation des animateurs : organisée autour d’un renouvellement de la pédagogie traditionnelle, en prenant
le contre-pied de la relation pédagogique classique entre le maître et l’élève.

6) Période 1960-1970.
- 60’ : période charnière dans l’histoire de l’éducation populaire et de l’animation socio-éducative. Nouveaux objectifs
vont tentés d’êtres atteints par l’intermédiaire de la médiation (être au milieu, faire le lien) des animateurs.
- 1963, Maurice Herzog : secrétaire d’État à la jeunesse et aux Sports (rattaché ministère de l’éducation nationale).
Organise une filière de formation professionnelle.
- début 60’ pas encore de plan de carrière dans public ou privé pour animateurs. La professionnalisation du métier
d’animateur crée certaines tensions entre bénévoles et nouveaux salariés. Quelques animateurs souhaitent conserver
engagement bénévole → liberté contraire à un nouveau statut de salarié.
- première session formation au diplôme d’État de Conseiller de l’éducation populaire (DECEP) ouverte en 1964. Il sera
remplacé par le CAPASE (certificat d’aptitude professionnelle à l’animation socio-éducative) en 1970.
- Le terme d’éducation populaire disparaît en 1967 de l’organigramme ministériel, il entre pas dans projets de
gouvernements de l’époque, il s’efface au profit de celui d’Animation Socio-éducative.
-Les mouvements d’éducation populaire sont contournés alors qu’ils étaient engagés en faveur de la jeunesse et en dehors
de l’école
- François Missoffe, nouveau ministre de la jeunesse et des sports : créer une rupture par rapport à ce qui existait. Il rompt
les relations étroites entre les pouvoirs publics et le milieu associatif. L’objectif de cette rupture : que l’État puisse avoir
des relations avec les jeunes par biais d’équipements collectifs publics et des animateurs qu’il forme.
- Il met en place des réformes budgétaires (finance que si leurs objectifs sont en accords avec l’État). Les asso jeunesse et
d’édu pop protesteront contre mais cela n’aura pas d’impact.
- 1968 : nbr d’animateurs bénévoles/salariés en très nette progression : période de professionnalisation des animateurs à
travers la reconnaissance des diplômes. De plus il y a plus de responsabilité dans ces métiers avec les diplômes.
→ En 1970, deux diplômes vont êtres crées :
* le brevet d’aptitude à l’animation socio-éducative (BASE) pour bénévoles.
* le certificat d’aptitude professionnelle à l’animation socio-éducative (CAPAS) pour salariés.
→ Le CAPASE remplacé en 1979 par le DEFA : diplôme d’État relatif aux fonctions d’animation. Le DEFA est en cours
de remplacements par le DEJEPS : diplôme d’État de jeunesse, éducation populaire et sports. Et le DESJEPS : diplôme
d’État supérieur jeunesse, éducation populaire et sport.

7) Période 1980 à nos jours.


- 1980’ terme d’éducation populaire est dit démodé par l’opinion publique, MJC en crise : jeunes se désintéressent des
structures. Et les mouvements d’éducation pop dépendent bcp de l’appui de l’État à travers les financements et
fonctionnaires à disposition.
- 1985 : la FFMJC fête ses 40 ans dans contexte d’essoufflement de ces structures et baisse des subventions. Période
favorise des politiques d’animation au niveau communal : avec création d’une filière de la fonction publique territoriale
de l’animation (1984) permet recrutement directe d’animateurs rattaché aux municipalités.
- Jean-Marc Roirant (secrétaire général de la ligue de l’enseignement de 1993 à 2016) estime que « la vie associative, elle
aussi, s’est qualifiée. Nous, à la Ligue, nous nous sommes professionnalisés, nous sommes en partie devenus des
gestionnaires et souvent des « sous traitant de l’impuissance publique » ». (la nécessaire refondation de l’éducation
populaire, Journal Le Monde diplomatique, juin 1997)
- éducation populaire : une exigence du 21è siècle : * Paradoxe : éducation populaire peu visible or elle est partout *
apprend la citoyenneté * partage de la connaissance * Abandon d’une part de la société donc nécessité du politique
comme soutient pour les acteurs * nécessité absolue de renforcer le moyens de formation des bénévoles de l’éducation
populaire * reconstitution d’un espace de société : enfants qui viennent de milieux différents par ex * Se doter d’un plan
national et doter tout les territoires de l’éducation populaire, un lieu de partage et de démocratie * structures doivent
aujourd’hui évoluer, percutées par les difficultés financière ou encore les nouvelle avec le numérique.

8) Actualités de l’éducation populaire.


- CESE (conseil économique social et environnemental) s’est saisi très récemment de la question de l’éducation
populaire.
- C. Chevalier et J.K Deschamps ont publié un avis adopté par le CESE le 28 mai 2019, avis à pour but d’interpeller l’État
et les collectivités territoriales sur la q° du réinvestissement du champ de l’éducation populaire. Cet avis s’inscrit dans un
contexte social et politique actuel de la France où la crise de confiance en la démocratie est marquée (cf. mouvement des
gilets jaunes)
- Ils soulignent fait que les actions de l’éducation populaire doivent anticiper et accompagner les politiques publiques +
soulignent la fragilité actuelle des structures de l’éducation populaire, qui se caractérisent :
• baisses de financements public, les collectivités locales étant les principales sources financières des structures,
avec de fortes disparités selon les territoires.
• certaines structures d’éducation populaire rencontrent des difficultés dans la gestion des enjeux sociaux actuels
(passage au numérique, mixité…)

→les deux hommes proposent un certain nombre de recommandations censées répondre aux problématiques qui se posent
ici. Quelques exemples de préconisations :
1) Investir dans les politiques publiques d’éducation populaire  : faire vivre sur territoires une structure d’éducation
populaire pour réaliser des actions concrètes au plus près des réalités vécues par les personnes.
* la mobilisation de fonds européens
* la nomination d’une ou d’un délégué interministériel à l’éducation populaire.

2) Investir dans la recherche dans les domaines de l’éducation populaire.


- Propositions pour répondre à ces objectifs :
* renforcer les moyens humains et financiers de L’INJEP (institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire)

3) Favorise l’engagement des bénévoles.


* développer le bénévolat, le promouvoir dès lycée, renforcer les moyens d’accéder aux services civique dans les
structures d’éducation populaire.

→ Frank Lepage acteur de l’éducation populaire :

- Travaille dans l’éducation populaire. Inventeur de la conférence gesticulé : Mr tout le monde qui décide de rassembler
son expérience et de la partager. Il décide de transformer son expérience en un savoir politique. Pour lui l’éducation
populaire n’est pas l’éducation du peuple mais c’est une forme d’éducation dont la forme est populaire, dans sa manière
de faire, de partager tout… Se fabriquer de la culture entre nous pour nous aider dans nos vies. L’éducation nationale c’est
précisément l’éducation du peuple qui nous explique ce que l’on doit savoir.

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