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L’identité d’un brand offre de la distinction, comprend de la consistance, du caractère, de
l’appartenance et de la performance. Ainsi, le brand assure une place désirée dans
l’imaginaire du consommateur ou de l’acheteur.
b- Le prisme d’identité du brand et sa consistance :
Le prisme d'identité du brand permet une analyse complète du territoire en question. La
lecture du prisme d'identité du brand doit avoir lieu à plusieurs facettes. Il s’agit, d’une part,
de lire le prisme d’identité du brand sous les angles extérieurs et intérieurs du territoire et,
d’autre part, d’une lecture dudit prisme d’identité du côté des parties prenantes et du côté des
consommateurs des prestations offertes au niveau du territoire considéré.
Afin de définir l’identité d’un brand (ou d’une marque), Jean-Noël Kapferer, spécialiste
français des marques, propose un prisme d’analyse qui comporte six facettes :
- Le physique : il comprend le type de produits de la marque et les éléments le caractérisant
tels qu’un logo, un motif, une couleur, etc. Le physique renvoie à la catégorie de produit, au
packaging et aux attributs tangibles du produit mis en avant dans la communication.
- La personnalité : elle comprend les traits de caractère que l’on peut attribuer à la marque.
La personnalité de la marque se spécifie comme pour un être humain par un certain nombre
de traits de personnalité. La marque peut être vue comme dynamique, espiègle, sérieuse,
rebelle, honnête, etc.
- La culture : elle correspond au pays ou à la culture de référence de la marque et à ses
valeurs. C’est la culture dans laquelle évolue et se développe la marque. Il s’agit du système
de valeurs sur lequel repose la marque.
- La relation : c’est la relation que marque entretient avec les consommateurs. Les marques
sont souvent l’occasion d’une transaction, d’un échange entre les personnes. La relation entre
la marque et les consommateurs peut être complète ou distante.
- Le reflet : c’est le type de consommateur imaginé pour la marque. Le reflet est la cible
idéale et définie par la communication. Elle est potentiellement réductrice par rapport aux
cibles multiples poursuivies par l’entreprise.
- La mentalisation : c’est l’objectif du consommateur en consommant les produits de la
marque en question. Si le reflet est le miroir externe de la cible, la mentalisation en est le
miroir interne. Grâce à certaines marques, les consommateurs entretiennent un certain type de
relations avec eux-mêmes. C’est l’idéal qu’aimerait atteindre le consommateur en devenant
consommateur de cette marque.
L'image d’un brand représente ce qui est éduqué dans la réflexion de chaque consommateur
ou acheteur quand il interprète et juge l’environnement. Ce dernier inclut et concerne les
brands compétiteurs ainsi que les opinions valeurs suivant l’imaginaire de chacun.
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2°)- Les types de co-branding :
a- Le co-branding fonctionnel :
Appelé également co-branding ingrédient, le co-branding fonctionnel est l’utilisation d’une
marque célèbre pour aider une autre marque moins célèbre à se faire connaître. Il s’agit
également de développer l’équité des marques pour des pièces et des matériaux que d’autres
produits utilisent également. Afin que ce type de co-branding fonctionne, la marque principale
doit être plus puissante que la marque secondaire.
b- Le co-branding symbolique :
Par opposition au co-branding fonctionnel, le co-branding symbolique consiste en l’utilisation
de deux marques célèbres qui s’associent et agissent ensemble pour offrir un produit unique,
qu’elles ne pourraient pas offrir individuellement. Le succès de ce type de co-
branding dépend de la popularité et de la complémentarité des deux marques ou entreprises.
Les marques combinées donnent collectivement un produit distinctif qui est généralement très
apprécié des clients.
3°)- Le co-branding en hôtellerie de luxe :
Actuellement, le co-branding s’applique principalement dans l’hôtellerie de luxe. En effets,
des grands designers et des leaders de la haute couture s’associent à des hôtels de luxe afin de
fusionner les services offerts.
Ainsi, les établissements hôteliers de luxe ne cessent de séduire les amateurs de la mode et les
adeptes du confort. C’est le cas des fusions de Givenchy au Martinez de Cannes, Armani à
Hotel Dubai, Spa Guerlain au Trianon Palace Versailles, Le Palazzo à Versace, etc.
4°)- Le co-branding entre hôtels et agences de voyages :
L’univers des voyages est depuis toujours indissociable de l’hébergement touristique. Les
agences de voyages et les hôtels s’associent dans le cadre du co-branding pour offrir plus de
facilité à la clientèle qui reste la même et gagner des parts de marchés. C’est le cas de
"Châteaux et Hôtels de France" et Europcar, Air France et Accor, etc.
5°)- Les stratégies du co-branding :
Il existe quatre stratégies principales de co-branding utilisées par les spécialistes du
marketing et du branding :
a- Stratégie de pénétration du marché :
Cette stratégie vise à conserver les noms de marque et les parts de marché actuels de deux
entités fusionnées ou partenaires. Elle se concentre sur la vente des marques sur les marchés
existants.
b- Stratégie de marque mondiale :
Cette stratégie de co-branding permet aux entreprises partenaires de servir tous les clients
avec une seule co-marque mondiale existante.
c- Stratégie de renforcement de marque :
Cette stratégie consiste à utiliser un nouveau nom de marque à la fois sur les nouveaux et les
anciens marchés. Pour que cette stratégie réussisse, des programmes de marketing tels que la
publicité, les foires, l’aménagement des salles d’exposition, le sponsoring d’événements et les
publicités doivent être utilisés de manière intense.
d. Stratégie d’extension de marque
La stratégie d’extension de marque consiste à transposer les valeurs fondamentales de la
marque sur un nouveau produit. Il s’agit de créer un nouveau nom de marque commun (nom
co-brandé) conçu spécifiquement pour un nouveau marché.
Aujourd’hui, le co-branding tend à créer une synergie marketing globale en créant une base de
clientèle plus large, qui combine la clientèle existante des paires de marques, en mettant en
évidence les meilleures caractéristiques de chaque marque.
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V/- Le branding territorial et sa consistance :
1°)- Concept de branding territorial :
Le branding territorial est un outil de marketing utilisé pour renforcer l’attractivité d’un
territoire ou d’une destination touristique. Il a un lien avec la perception, l’image, les
associations mentales dans l’imaginaire des groupes cibles, la notoriété et la réputation d’un
territoire. Ainsi, le branding territorial est un outil de management de la marque territoriale.
2°)- Le processus de branding territorial :
Le branding territorial est un processus qui :
- Détermine l’identité du territoire, définit son positionnement et renforce son image pour
accroître son capital marque ;
- Crée et attribue un sens aux territoires en générant des éléments attractifs dans les esprits des
clients cibles ;
- Est basé sur des stratégies et des techniques tirées principalement des théories marketing
territorial mais qui nécessite également l’apport des autres disciplines liées au domaine.
Jusqu’aux dernières années, le branding territorial s’est focalisé sur les éléments visuels de la
marque comme la création d’un nouveau logo, d’un nouveau slogan et l’élaboration de
campagnes publicitaires pour promouvoir ces éléments.
Or, le branding englobe d’autres domaines d’activités et d’interventions qui influencent et
forment la marque territoriale.
Le branding territorial doit être pensé comme étant un processus complet et continu,
interconnecté avec tous les efforts marketing.
3°)- Les aspects visés par le branding territorial :
Le branding territorial concerne :
- Le territoire et son identité, le branding territorial étant axé sur l’offre territoriale ;
- La création d’un sentiment d’appartenance à la communauté ;
- Le processus d’identification des atouts et forces du territoire, de construction de son
histoire et la raconter d’une manière cohérente via le marketing et la communication ;
- La création, le maintien ou le renforcement de la compétitivité du territoire ;
- La contribution au développement durable et holistique du territoire.
Le branding territorial représente essentiellement un concept holistique qui désigne le
processus de développement, de gestion et de communication d’une marque propre à un
territoire. Il s’agit effectivement d’une évolution ou d’une nouvelle étape du marketing
territorial qui confère au territoire une nouvelle conception qui tourne autour de la marque.
Enfin, le branding territorial diffère du marketing territorial mais lui est rattaché.
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2°)- Le positionnement :
Le positionnement par rapport à la demande est indispensable lors de la construction d’une
marque territoriale. Il faut donc, au préalable, déterminer le public à attirer, ses catégories
socioprofessionnelles et ses origines géographiques, mais aussi les atouts qui permettront de
démarquer le territoire de ses concurrents.
Pour ce faire, il est primordial de mener une campagne de communication et développer une
offre de services adéquate telle que la mise à niveau des infrastructures de transport, des
infrastructures touristiques, des aides à l’installation au niveau du territoire, etc. A préciser
que certains éléments de la marque territoriale, comme le logo, peuvent être facilement
modifiés, mais le positionnement de ladite marque dure longtemps.
3°)- Le choix stratégique :
Il s’agit de choisir, entre autres, si l’on devra créer une marque indépendante ou de s’adosser à
une structure plus puissante résultant d’une politique de marque. Il est à préciser qu’une
politique de marque est coûteuse et nécessite de la porter à long terme.
4°)- La création d’une structure de gouvernance :
Pour la création d’une marque territoriale, la mise en place d’une structure de gouvernance est
indispensable. Cette dernière est la clé de la longévité de la marque territoriale et de son
efficacité. La politique de marque est gérée par certains territoires en interne, au moyen d’une
agence de développement ou de l’attractivité. D’autres délèguent la gestion de la politique de
marque à des associations qui rassemblent des partenaires publics et privés.
5°)- Le choix du nom et du code de marque :
Une marque territoriale ne se limite pas à un logo ou à un slogan. Pour construire une marque
territoriale, il faut créer un univers réutilisable par tous, partant des grandes entreprises
jusqu’aux simples citoyens, avec des expressions, un code couleur bien identifié mais
déclinable. Le nom et la charte graphique devront être déposés à l’organisme chargé de la
propriété intellectuelle, le nom de domaine pour le site web acheté à l’avance.
6°)- Montage d’un réseau d’ambassadeurs :
Pour une marque territoriale, les habitants du territoire, qu’ils soient décideurs économiques
ou simples citoyens, sont les premiers ambassadeurs de ladite marque. Ils pourront animer des
soirées informelles et créer des réseaux efficaces dans la promotion de la marque. En vertu
des réseaux sociaux et des relations personnelles, les habitants du territoire apporteront la base
du capital de sympathie nécessaire pour séduire des investisseurs et touristes.
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d’articuler des démarches ascendantes (" bottom-up", faire remonter des projets venant de la
base) et descendantes ("top-down", initier des projets d’en haut).
f- La gouvernance :
Au niveau d’un territoire, la gouvernance peut être assimilée à une nouvelle forme
d’organisation plus transparente et démocratique, devant éviter que les intérêts des mandatés
ne prennent le pas sur ceux de leurs mandants. En matière de développement territorial, la
gouvernance est un facteur important facilitant la compréhension entre acteurs (institutions
publiques, entreprises, associations, etc.), la possibilité d’un travail en synergie et la
coordination de leurs actions.
Le développement territorial dépasse le développement local en intégrant trois dimensions
principales : les territoires, leurs parties prenantes et les usages des espaces. Ainsi, les
territoires ne sont pas seulement des entités géographiques. Ils renvoient à des relations
organisées, des groupes ou des populations particulières qui se reconnaissent dans des projets
communs. Par conséquent, les processus de développement ne reposent pas sur les seuls
acteurs productifs ou les institutions qui les gèrent ; ils impliquent d’autres parties prenantes à
savoir les collectivités territoriales, les services déconcentrés de l’Etat, les organismes
consulaires et le monde associatif.