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Syllabus Du Cours Des Regimes Matrimoniaux (UNIKOL 2015-2016)
Syllabus Du Cours Des Regimes Matrimoniaux (UNIKOL 2015-2016)
Faculté de Droit
INTRODUCTION
Qui va gérer ou administrer les biens que les époux ont eu avant ou
pendant le mariage et qu’ils sont appelés à utiliser ? Et quel sera le sort de
ces biens après le mariage (en cas de divorce ou de décès d’un conjoint) ?
Il faut aussi y ajouter les dettes contractées au cours de sa vie et les
donations faites aux proches et aux tiers qui nécessitent une
réglementation pour la vie harmonieuse en société.
Appelés à former une seule chair, un seul être, les époux sont égaux et
se doivent amour, affection et entraide tout au long de leur union. Et par
conséquent, pendant cette union, il est souhaitable sinon nécessaire que
soit réglementée adéquatement la façon de gérer leurs économies (1). Il
devra aussi être réglementée, la répartition de ces économies et biens
entre les mariés ou leurs ayants-cause à la dissolution du mariage (2) ou
du régime.
Comme épinglé ci-haut, la vie en couple entraîne avec lui son cortège de
problèmes qui doivent trouver une solution en droit.
1
Dans la plupart de cas, la vie du couple engendre certaines économies ou ressources communes,
2
Le mariage se dissout par : le décès d’un conjoint, le divorce, le remariage du conjoint de l’absent.
3
Le régime matrimonial détermine le sort des biens des époux et les règles
de leur gestion en fixant les pouvoirs des époux à cette fin. Il organise ainsi
la satisfaction des besoins du ménage et éventuellement
l’association des époux dans les gains.
C’est donc l’aspect économique de l’état du mariage.
3
Dans tout ménage ou foyer, si démuni soit-il ; existe un régime matrimonial qualité de primaire. Cela veut
tout simplement dire que dans tout ménage, les époux contribuent chacun en ce qui le concerne aux
charges du ménage. Ainsi donc, la contribution aux charges du ménage est le régime matrimonial
primaire.
4
Secondaires par rapport à primaire. Ici, les époux doivent choisir un régime parmi les trois (la séparation
des biens, la communauté réduite aux acquêts, la communauté universelle). S’ils ne choisissent pas, la loi
le fait pour eux.
4
ménage, la femme et les enfants sont jetés dans la rue, pendant que les
membres de famille du défunt (de cujus) se partagent tranquillement la
succession.
Combien de fois n’a-t-on pas vu, au décès du mari, une pauvre veuve
chargée d’enfants, dépouillée par les parents de son défunt mari ?
C’est ainsi que devant ces innombrables scènes, il devient impérieux de
mettre fin à pareille pratique par l’intervention d’une législation
appropriée : les successions. Avec comme particularité, de privilégier
d’abord les enfants et le conjoint survivant. Les libéralités seront aussi
abordées pour voir dans quelle mesure les donations et les legs doivent
être faites sans préjudicier les droits des héritiers.
Plan :
Partie 1 : LES REGIMES MATRIMONIAUX
Partie 2 : LES SUCCESSIONS
Partie 3 : LES LIBERALITES
Partie 4 : LES SURETES
5
GENERALITES
Le mariage est l’acte civil, public et solennel par lequel un homme et une
femme qui ne sont engagés ni l’un ni l’autre dans les liens d’un
précèdent mariage enregistré, établissent entre eux une union légale et
durable dont les conditions de formation, les effets et la dissolution sont
déterminés par le code de la famille (5).
Ces droits et devoirs respectifs des époux sont repris dans les articles
453 et suivants du code de la famille, que l’officier de l’état civil lit aux
époux au moment de la célébration ou de l’enregistrement du mariage.
Le devoir de cohabitation
Les époux ont le devoir d’habiter ensemble et d’avoir ensemble une vie de
couple. On dit communément qu’il faut « le partage du toit, de la table et
du lit ».
5
Article 330 du code de la famille.
6
Le devoir de secours
Ce devoir d’ordre matériel, vise l’obligation pour le conjoint d’aider
financièrement l’autre conjoint qui se trouve dans le besoin.
Il est donc fonction de la gêne d’un conjoint, en comparaison avec
l’aisance de l’autre conjoint. Il implique également que les époux doivent
partager le même train de vie.
Le devoir d’assistance
Le devoir d’ordre moral, constitue le devoir le plus complet (6), car il
recoupe tous les autres devoirs. Chaque époux doit veiller au bien-être de
son conjoint. Ce devoir d’assistance peur prendre diverses formes : devoir
d’affectation, de patience, de respect.
6
Nicole CAHEN, Christine DALCQ, Marie-Françoise DUBUFFET, Olivier RALET, Manuel de droit civil
les personnes, 3e éd. Revue et corrigée Labor, Bruxelles, 1995, p.72
7
Après cet aperçu de quelques droits et devoirs respectifs des époux, qui
naissent de plein droit du seul fait du mariage, il est nécessaire de régler
le régime des biens (actif) et des dettes (passif) qui existeront entre
8
L’officier de l’état civil posera aux époux quel type de régime ils ont
choisi. Mais avant cela, il devra leur expliquer en peu de mots lors de la
9
Il actera leur réponse dans l’acte de mariage et s’ils n’ont pas choisi un
régime matrimonial, le régime de communauté réduite aux acquêts leur
sera applicable. De même, si le mariage est annulé le régime matrimonial
choisi sera considéré comme inexistant et celui de la communauté
réduite aux acquêts leur sera applicable.
7
Jean Carbonnier, Droit civil, la famille et l’incapacité 2, collection Thémis, PUF, Paris, 1972, p.99
10
8
Marcel Planiol et Georges Ripert, Traité pratique de droit civil français, T.IX, Régimes matrimoniaux 2e
partie, LGDJ, Paris, 1927, p.66
11
Exemples :
La maison de la future épouse
La voiture du futur mari
12
Exemple :
- Une amie de la femme lui donne un frigo pour la remercier d’un service
rendu
- Le mari hérite de la fortune laissée par sa mère.
• Tous les biens qu’un époux achète avec l’argent qui lui est
propre (parce qu’il possédait cet argent avant le mariage ou
qu’il en a hérité ou l’a reçu pendant le mariage). Il s’agit donc de
tous les biens qui remplacent simplement des propres.
Exemple :
Exemples :
- les bijoux, les lunettes …
13
• Les biens que les époux acquièrent pendant le mariage par leur
travail ou leur commerce. Les revenus de la profession de chaque
époux ;
• Les biens que les époux ont conjointement reçus par donation, dont
ils ont hérité ou qu’ils ont acheté, les cadeaux de mariage ;
• Tous les biens dont les époux ne peuvent pas prouver qu’ils sont
propres (9) (pour éviter cela, il est loisible que les époux établissent
un inventaire des biens meubles et immeubles. Toutefois, chaque
époux peut prouver sa propriété par tous les moyens).
= Principes : contribution aux dettes : les dettes dont l’un des époux
est tenu seront payées par ses biens propres et ses biens communs (art.
523).
- Dettes propres
Les dettes personnelles des époux contractées avant et pendant le
mariage sur leurs biens propres, restent propres.
Exemples :
* Le fiancé a, en vue d’acheter sa voiture, emprunté de l’argent auprès
d’un ami ;
9
René Savatier, Cours de Droit civil, TIII, 2e éd. LGDJ, Paris, 1951, p.127
14
- Dettes communes
Exemples :
* Les époux empruntent de l’argent pour acheter une parcelle
Exemple :
Le mari emprunte de l’argent pour la réfection de la maison
familiale que les époux ont achetée ensemble.
• Les dettes contractées par l’un des époux pour les besoins du
ménage ou de l’éducation des enfants
Exemples :
• Toutes les dettes dont il n’est pas prouvé qu’elles sont propres
à l’un des époux ;
• Toutes les dettes et tous les biens dont il n’est pas prouvé
qu’ils sont propres, tombent en communauté.
15
Mais, il peut aussi s’avérer que de par la volonté des époux ou par l’effet
de la loi, la gestion des biens propres ne soit pas attribuée au mari et
que chacun gère ses biens propres, c’est la gestion séparée des biens
propres.
Dans ce régime, tous les biens meubles et immeubles des époux et toutes
les dettes, tant ceux qu’ils possédaient au moment du mariage que ceux
qui leur surviennent après, tombent dans la communauté.
Biens communs
Dettes communes
En principe, les époux n’ont pas de biens personnels. Mais à dire vrai,
malgré le caractère universel de la communauté, certains biens resteront
propres aux époux :
- Les biens strictement personnels, (souvenirs de famille, diplôme,
habillement, lettres,…) ;
- Les biens qui seront attribués ou donnés gratuitement et
exclusivement à un époux ;
- Certaines indemnités, pensions ou rentes strictement personnelles (le
capital d’assurance de vie, les indemnités réparant un préjudice
physique ou morale, les rentes alimentaires, les pensions de retraite
et d’invalidité)
16
En d’autres termes, tous les biens et toutes les dettes, qu’elle qu’en soit
leur origine, tomberont dans la communauté sauf les biens strictement
personnels et les droits attachés à la personne.
10
De même si l’on annule le mariage
17
Quel que soit le régime matrimonial choisi par les époux, la gestion du
patrimoine commun et propre est présumée confiée au mari, à moins
qu’il en ait été convenu autrement.
Ainsi, la communauté sera divisée par moitié, c'est-à-dire les biens et les
dettes.
11
C’est le principe de la mutabilité des régimes matrimoniaux
18
Aussi sous les mêmes conditions, les époux peuvent demander non la
modification du régime matrimonial, mais la modification du mode de
gestion de leurs biens propres ou communs.
Notons aussi, que les époux qui avaient opté pour un régime donné lors
de la célébration ou de l’enregistrement du mariage sans réellement avoir
eu connaissance des méandres et contours dudit régime puisque l’officier
de l’état civil n’avait pas bien fait son travail, ils (les époux) peuvent s’ils
le veulent et dans l’intérêt du ménage, demander conjointement le
changement du régime matrimonial. Dans la pratique, les cas de
changement de régime pour cette raison sont cependant rares.
On sait tous qu’après le décès d’un individu ses biens sont recueillis par
ses héritiers. Mais il se pose souvent la question de savoir qui sont ses
héritiers. Pour la résoudre, il est important et cela avant tout partage, de
déterminer la consistance de son patrimoine (ses biens, ses droits
et ses dettes).
= Succession
12
Que les époux avaient choisi ou celui que la loi leur impose s’ils n’ont pas fait de choix (communauté réduite aux
acquêts)
21
Communauté
1/2
13
Nous développerons plus loin cette question du conjoint survivant.
22
Communauté
½ ½
Types de succession
1. la Succession Testamentaire
a. Notion
D’un individu qui est mort sans avoir fait de testament, on dit : « il est
décédé ab intestat ».
Il est celui écrit en entier de la main de son auteur, daté et signé par
lui.
14
Réné Dekkers, Précis de droit civil belge, LIII : les régimes matrimoniaux, les successions, les donations
et les testaments, Bruylant, Bruxelles,1955
24
Il est celui qui est fait verbalement par une personne sentant sa mort
imminente et en présence d’au moins deux témoins majeurs. Dans ce
cas, il ne pourra régler que certaines questions notamment les
funérailles, la tutelle des enfants mineurs, et petits legs. Ce genre de
testament est évoqué d’office si le testateur ne décède pas dans les 3
mois.
c. Les effets
Mais cela ne suffit pas, car même en l’absence d’enfants cités ci-haut, le
testateur ne peut disposer comme il l’entend de son patrimoine. Il ne
25
a. Notion
D’un individu qui est mort sans avoir fait de testament, on dit : « il est
décédé ab intestat (15). »
La succession est légale ou ab intestat lorsque le défunt meurt sans
avoir fait de testament (valable).
Dans ce cas, ses biens seront attribués selon l’ordre établi par la loi
au profit de ses héritiers.
Ainsi, ses héritiers légaux se partagent les biens qu’il possédait suivant
les règles posées par le code de la famille.
15
Robert Villers, Rome et le droit privé, éd. Albin Michel, Paris, 1977, p.464
16
Ici, il est impérieux de noter qu’à cette époque 100.000 Zaïres représentaient une fortune. Si en 1972, un
Zaïre était l’équivalent de 2 USD, pour apprécier la valeur de cette somme, il sied de recourir à la partie
du dollar américain et le Zaïre en 1987. Mais nous pouvons dire que c’était une fortune.
27
1ère Catégorie : les enfants nés dans le mariage, ceux nés hors mariage
mais reconnus du vivant de leur auteur, ainsi que les
enfants adoptifs.
N.B. Quel que soit sa catégorie, l’héritier qui décède avant le de cujus en
laissant des enfants, sera représenté à la succession par ces derniers.
C'est-à-dire, si un héritier est décédé avant la mort de ses parents et a
des enfants, ce sont les enfants de cet héritier qui viennent à la
succession par le mécanisme ou jeu de représentation.
Exemple : le père défunt laisse trois enfants. Un des trois enfants était
décédé avant son père en laissant lui-même deux enfants. Ces
deux enfants recevront la part d’héritage qui était destinée à
leur père.
28
Par ailleurs, lorsque les père et mère du défunt (de cujus) ou l’un d’eux
sont décédés avant lui, mais que leurs père et mère ou l’un d’eux (grands
parents du défunt) sont encore en vie, ceux-ci viennent à la succession
en lieu et place des père et mère du défunt (de cujus).
• S’il n’y a que deux groupes présents, chaque groupe aura 1/8 des
biens.
C'est-à-dire s’il n’y a soit que (la veuve ou le veuf) et (les père et
mère de défunt). Soit (la veuve ou le veuf) et (les frères et sœurs du
défunt), soit encore (père et mère) et (les frères et sœurs du défunt),
chaque groupe aura 1/8.
• S’il n’y a qu’un seul groupe, il aura 1/8 des biens, le reste rentre à
la 1e catégorie (les enfants).
b. Tous les biens si les enfants ne sont pas présents (s’il n’y a pas
d’enfants).
Après un an, les héritiers qui pourront se présenter, recevront les biens
du défunt dans l’état où ils se trouvent déduction faite des frais de garde,
de gestion et des dispositions faites par l’Etat.
17
Art. 761 du code de la famille.
30
b.2. Les héritiers légaux et leurs droits dans les petits héritages
Les règles que nous venons de voir concernent les héritages d’une
certaine importante. Elles sont pour souci ou mission d’établir une juste
répartition des biens entre les différents héritiers.
18
Nous devons suivre la même logique que dans les grands héritages.
19
Nous parlerons de cela au point relatif au partage
32
Le code de la famille favorise avant tout est surtout les enfants (21).
Notons que l’aliénation éventuelle de cette maison ne peut être opérée
qu’avec l’accord unanime des enfants tous devenus majeurs et à
condition que l’usufruit prévu au bénéfice du conjoint survivant ait cessé
d’exister.
21
Bompaka Nkeyi, Le problème des successions au Zaïre, état de la question et examen du projet de la loi
relatif au code de la famille, in Lettre de L’IRES, n°9 10/1986, UNIKIN, Kinshasa, p.15
22
Voir article 853 du code de la famille.
33
- il a l’usufruit (il peut les utiliser ou les louer mais non les vendre)
des biens suivants : la maison qu’il habitait avec le défunt et les
meubles meublants.
- Il a la moitié d’usufruit du terrain qu’il exploitait et le commerce
qu’il exerçait, l’autre moitié revenant aux héritiers de la 1e
catégorie (les enfants).
- En cas de mise en location de la maison habitée par les époux, le
loyer de celle-ci est partagé en deux parties égales entre le conjoint
survivant (veuf ou veuve) et les héritiers de la 1e catégorie (les
enfants)
23
Bompaka Nkeyi, Les droits de la femme au regard du code de la famille, in Justitia, n°1, vol.3, PUL,
Lubumbashi, RDC, pp.11 et 12
24
Katamea Valentin, Analyse critique des droits du conjoint survivant dans le code de la famille, in Justitia,
n°1, vol.3, PUL, Lubumbashi, RDC, p.85
25
Réné Dekkers, Op. cit, p.49
34
Si l’égalité ne peut pas être établie, les héritiers ayant reçu une part
supérieure à leur part légale compenseront en donnant une soulte à ceux
ayant reçu moins.
26
Le légataire universel est celui a qui on a donné la totalité des biens par le testateur, ou la quotité
disponible.
35
27
L’exclusion pour cause d’indignité successorale ne doit pas être confondue avec l’exhérédation, qui est
une clause par laquelle le testateur, dans son testament, prive de façon expresse certains héritiers ou l’un
d’entre eux de leurs droits dans l’héritage.
36
Cette forme d’acceptation peut être expresse quand l’héritier prend acte de
sa qualité d’héritier par écrit. Elle peut être tacite, lorsque l’héritier pose un
acte qui montre clairement son intention d’accepter la succession.
• Renoncer à la succession
Toute personne peut renoncer à la succession dans les trois mois à dater
du jour où elle a connaissance de sa vocation successorale.
Cette renonciation ne se présume pas, elle doit être faite par écrit et
signifiée au liquidateur dans les trois mois.
L’héritier qui renonce est censé n’avoir jamais été héritier, sa part est
dévolue aux autres héritiers légaux ou testamentaires qui ont accepté la
succession.
28
En France ou en Belgique, il est organisé un autre type d’acceptation qui est l’acceptation sous bénéfice
d’inventaire également appelé acceptation bénéficiaire, où l’héritier ne devra payer les dettes du défunt
qu’à concurrence de l’actif successoral. Ici, les biens de la succession ne se confondent pas avec ceux de
l’héritier qui lui, n’est tenu des dettes successorales que sur les biens de la succession. Le code de la
famille ne l’organise pas.
37
• La liquidation de la succession
A ce titre :
¾ il fixe d’une manière définitive ceux qui doivent venir à la
succession ;
¾ assure les propositions de partage en tenant compte des aptitudes
de chaque héritier et veille à leur exécution conformément à
l’accord ou une décision judiciaire intervenue ;
¾ paie les dettes de la succession qui sont exigibles et les legs
particuliers faits par le défunt ;
38
1. Définition
Une libéralité est un acte par lequel une personne transfère à une autre
un droit patrimonial sans en attendre une contrepartie égale.
3. le partage d'ascendant;
Cette acceptation lie le donateur dès qu'elle lui a été notifiée. Cette
notification peut être constatée par une déclaration du donateur
authentiquement certifiée au bas de l'acte portant acceptation.
situés.
Toute libéralité qui transfère à l'ayant cause (la personne à qui les droits
d'une autre ont été transmis) un droit sur la totalité des biens est
universelle.
Elle est à titre universel lorsque le droit transmis a pour objet une
quote-part des biens dont la loi permet de disposer, ou tous les
immeubles, ou tous les meubles, ou en-core une quotité fixe de tous les
immeubles ou de tous les meubles.
Même s'il émane d'un tiers, le dol est une cause de nullité de la libéralité.
Les prodigues et les faibles d'esprit placés sous curatelle doivent être
assistés de leur curateur pour accepter une libéralité avec charges, un
legs universel ou à titre universel.
29
L'action en nullité n'appartient qu'à la masse des créanciers. Le failli peut, pendant la période suspecte,
faire une donation rémunératoire à condition qu'elle constitue un paiement en espèce et pour une dette
échue. Il peut par testament disposer de ses biens, mais ses légataires ne peuvent être payés qu'après la
masse des créanciers
30
Les personnes morales de droit public ou de droit privé ne peuvent recevoir toute espèce de libéralité que
conformément aux dispositions légales ou statutaires qui les régissent.
43
Les médecins, les infirmiers et les pharmaciens qui ont traité une
personne pendant la maladie dont elle meurt, ne peuvent profiter des
dispositions entre vifs ou testamentaires qu'elle a faites en leur faveur au
cours de cette maladie.
Sont exceptées :
Est nulle toute libéralité dont l'objet est contraire à l'ordre public ou aux
bonnes moeurs. Une disposition entre vifs ou testamentaire, déterminée
par un mobile contraire à la loi ou aux bonnes moeurs, est de nul effet.
a. Définition du rapport
Le mot rapport évoque l’acte par lequel on remet dans la masse une
valeur qui était sortie. Cette idée s’explique sans peine aux donations
entre vifs que le défunt aurait fait a l’un de ses héritiers.
b. Fondement du rapport
f. Moment du rapport
En dehors des frais cités supra, l’héritier doit rapporter tout ce qu’il a
reçu du défunt sans distinction. Ainsi, le rapport comprend tout ce qui a
été employé pour l'établissement d'un des cohéritiers ou pour le paiement
de ses dettes. Par « établissement », il faut entendre une maison pour son
fils ou sa fille aînée, les équipements ménagers, etc.
L'immeuble qui a péri par cas fortuit ou sans la faute du donataire n'est
pas sujet à rapport.
a. Notion
b. Principe
Tout acte à titre onéreux qui simule la transmission gratuite d'un bien
est réputé une donation déguisée. Celle-ci n'est valable qu'autant qu'elle
ne constitue pas une fraude à la loi ou aux droits des tiers.
Toute donation entre vifs sous des conditions dont l'exécution dépend de
la seule volonté du donateur est nulle.
49
Toute donation entre vifs est révocable pour cause d'inexécution par le
donataire des charges sous lesquelles elle a été faite lors même que
l'inexécution est due à un cas fortuit.
2. s'il s'est rendu coupable envers lui des sévices ou injures graves;
donataire ne sera pas tenu de restituer les fruits par lui perçus de
quelque nature qu'ils soient jusqu'au moment de l'action.
Dans les trois cas de la révocation susvisés, les biens compris dans la
donation révoquée rentrent dans le patrimoine du donateur, libres de
toutes charges et hypothèques du chef de donataire.
Les père et mère et autres ascendants peuvent faire, entre leurs enfants
et descendants, le partage et la distribution de leurs biens.
Les partages faits par actes entre vifs ne peuvent avoir pour objet que les
biens présents du disposant.
51
Si tous les biens que l'ascendant laisse au jour de son décès n'ont pas
été compris dans le partage, ceux de ces biens qui n'y ont pas été
compris sont partagés conformément à la loi.
Tous les enfants et les descendants des enfants prédécédés, excepté celui
ou ceux exclus pour cause d'indignité ou d'ingrati-tude, ont les mêmes
droits au partage fait par leurs ascendants. En cas d'omission, le partage
est nul.
Elle n'est opposable aux tiers que lorsque l'officier de l'état civil en porte
mention dans l'acte de mariage. L'officier de l'état civil en portera la
mention de la donation dans l'acte constatant le régime matrimonial des
époux.
52
Bibliographie sélective
Angélique Sita Mwla Akele, La situation matérielle de la veuve d’après le code de la
famille en RDC, in Congo Afrique, XXXX°année, CEPAS, Kinshasa, février 2000,
n°342.
Bompaka Nkeyi, Les droits de la femme au regard du code de la famille, in Justitia, n°1,
vol.3, PUL, Lubumbashi, RDC.
Jean Carbonnier, Droit civil, la famille et l’incapacité 2, collection Thérnis, PUF, Paris,
1972.
Katamea Valentin, Analyse critique des droits du conjoint survivant dans le code de la
famille, in Justitia, n°1, vol.3, PUL, Lubumbashi, RDC.
Marcel Planiol et Georges Ripert, Traité pratique de droit civil français, T.IX, Régimes
matrimoniaux 2e partie, LGDJ, Paris, 1927.
Nicole Cahen, Christine Dalcq, Marie Françoise Dubuffet, Olivier Ralet, Manuel de droit
civil les personnes, 3e éd. Revue et corrigé, Labor, Bruxelles, 1995.
René Dekkers, Précis de droit civil belge, LII ; les régimes matrimoniaux, les
successions, les testaments, Bruylant, Bruxelles, 1955.
René Savatier, Cours de Droit civil, TIII, 2e éd. LGDJ, Paris, 1951.
Robert Villers, Rome et le droit privé, éd. Albin Michel, Paris, 1977.