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Université Hassan II – AIN CHOCK

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales


Casablanca

Les aides à l’exportation

Préparé par
AJOUA Noura

BELAHSEN Meryem
EL BOUHALI Bouchra

Encadré par
Fatima Zahra OUASSOU

Année Universitaire : 2012-


2013
1
Master finance, deuxième année Année universitaire 2014-2015

Sommaire :

INTRODUCTION……………………………………………………………………………..3

PROBLEMATIQUE…………………………………………………………………………...4

PARTIE I : LES PRINCIPALES AIDES A L’EXPORTATION …………………………….5

1. Les mesures relatives à la réglementation des changes………………………………..5


2. Les mesures promotionnelles en matière de douane………………………………….8
3. Zone franche d’exportation…………………………………………………….…….11
4. L’accompagnement à l’investissement………………………………………...……..12
5. L’aide au financement ………………………………………………………………..13
6. Le cautionnement des marchés à l’export…………………………………………….15
7. L’assurance à l’exportation…………………………………………………………...16
8. Les incitations fiscales………………………………………………………………..18

PARTIE II : PERFORMANCE GLOBALE DES EXPORTATIONS ……………. ……….19

1. Les exportations et la compétitivité du Maroc…………………………………...19


2. Contraintes de sous performance des exportations au Maroc…………………….21
3. Structure et profil de l’offre exportable…………………………………………. 22

CONCLUSION ……………………………………………………………………….……25

BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………..26

2
INTRODUCTION :

Les échanges commerciaux dans un pays constituent, à coup sûr, le baromètre révélateur de la
bonne tenue de ses équilibres financiers et de ses fondamentaux économiques.

Au Maroc, l’œil est souvent rivé sur les performances de nos entreprises exportatrices, Source
de captation de devises pour le pays et de compétitivité de ses entreprises.

La compétitivité est un concept vaste et à multiples facettes. Elle couvre des aspects aussi
divers que la capacité à conquérir des parts de marché, maitriser le coût des exportations,
saisir les mouvements du taux de change et garantir l'innovation, la qualité des infrastructures,
le respect du droit ou bien encore la performance des services publics.

Le Ministère en charge du commerce extérieur a lancé un plan « Maroc Export Plus»


(2008/2018),visant le renforcement du secteur des exportations avec un meilleur ciblage des
marchés et un renforcement du soutien aux exportateurs. Un contrat programme avec le
secteur privé porte sur la préparation d’études sur les marchés prioritaires, le soutien financier
des exportateurs, et la mise en place d’un important programme de formation. Les secteurs
identifiés pour leur potentiel de croissance à l’export sont : l’automobile, l’agriculture et
l’agroalimentaire, les produits de la mer, l’électronique et l’électricité, le textile et cuir, les
activités pharmaceutiques, le BTP, l’ingénierie, le secteur de l’offshoring ainsi que les TIC
(Technologies de l’Information et de la Communication).

Aide : Action d'aider quelqu'un, de lui donner une assistance momentanée ; appui, soutien.

L’exportation : L'exportation est l'action de vendre à l'étranger une partie de la production


de biens ou de services d'un ensemble économique, pays ou région.

Les aides à l’exportation : De nombreuses aides publiques ou privées destinées aux


entreprises qui ont pour objectif de soutenir un projet à vocation export clairement identifié :
par exemple, conclure un contrat avec un nouveau client, agent ou distributeur, ou envoyer
une mission pour prospecter de nouveaux marchés.

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PROBLEMATIQUE :

Quels sont les dispositifs d'aides et soutien mis en places en faveurs des entreprises
exportatrices au Maroc et est-ce que ces dispositifs sont suffisants pour mener à bien ce
secteur ?

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PARTIE I : LES PRINCIPALES AIDES A L’EXPORTATION :
1- Les mesures relatives à la réglementation des changes
Les exportateurs de biens et de services trouveront dans l’Instruction 03 de l’Office des
Changes du 16 décembre 2009 toutes les dispositions précises les concernant.

En nous référant à cette publication, nous présentons un résumé des principales mesures
favorables dont bénéficient les exportateurs aussi bien au niveau des formalités, qu’en ce qui
concerne la promotion, le financement et la couverture des risques. Plusieurs autres
facilitations liées à la gestion de l’activité des exportateurs consacrent la libéralisation des
changes en matière d’exportation.

(Site web de l’OC : www.oc.gov.ma)

Quelles sont donc les mesures principales dont bénéficient les exportateurs ?

1-1- Concernant les exportations de biens

A- Principes de base

En règle générale, tous les produits sont libres à l’exportation, à l’exception de quelques
produits protégés comme ceux relatifs à la faune, à la flore ou au patrimoine.

• L’exportation d’une marchandise donne lieu : à la souscription d’un titre d’exportation


(engagement de change pour les produits libres ou licence d’exportation pour les produits
soumis à autorisation du Ministère du Commerce Extérieur) sauf dans des cas spécifiques à
une dispense de l’autorisation préalable de l’Office des Changes (OC).

• Le rapatriement du produit de l’exportation doit intervenir dans un délai maximum de 150


jours (ou 180 jours en cas de consignation ou au-delà de 180 jrs en cas de crédit à
l’exportation) à compter de la date de l’imputation douanière.

• L’exportateur est tenu d’encaisser et de rapatrier le produit de l’exportation et d’en faire


justification auprès de l’Office des Changes.

• La monnaie de facturation peut être le dirham ou toute autre devise cotée sur le marché des
changes au Maroc.

• La banque auprès de laquelle la cession des fonds a été effectuée doit mettre immédiatement
à la disposition de l’exportateur la contrevaleur en dirhams du produit de l’exportation.

• L’exportateur est tenu de déclarer périodiquement à l’OC le chiffre d’affaires réalisé à


l’exportation et de lui justifier le rapatriement des produits correspondants après déduction
des frais et commissions réglés à l’étranger.

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B- Facilitations pour la promotion, le financement, la couverture des risques et la
gestion des exportations

Sous des conditions précisées dans l’instruction 03 de l’OC, les exportateurs sont autorisés à :

• détenir auprès des banques marocaines des comptes en devises ou en dirhams convertibles
dans la limite de 50% du montant de leurs recettes ; les disponibilités de ces comptes sont
destinées au règlement des dépenses professionnelles à l’étranger ;

• financer les exportations moyennant la mobilisation des créances en devises ;

• consentir des crédits à l’export (sous forme de crédit acheteur ou crédit fournisseur) en
faveur des clients étrangers ;

• souscrire une assurance à l’exportation à l’étranger ;

• se couvrir contre le risque de change, le risque de variation de taux d’intérêt ainsi que le
risque de fluctuation du prix de matières premières ;

• demander à leur banque d’émettre des cautions (cautions de soumission, cautions


définitives, cautions de restitution d’acompte, cautions de dispense de retenue de garantie) en
faveur de leurs clients étrangers.

C- Facilitations diverses

Sous des conditions et justifications précisées dans l’instruction 03 de l’OC, les exportateurs
de biens ont la possibilité :

• de reporter l’échéance : à l’intérieur du délai réglementaire de 150 jours, à compter de la


date d’imputation douanière ;

• octroyer une réduction de prix de 3% en faveur des clients étrangers ;

• accorder des commissions (dans la limite de 10%) à l’exportation en faveur d’un


intermédiaire ;

• régler des commissions de factoring ou d’affacturage ;

• régler des frais de réparation ou de transformation de la marchandise à l’étranger ;

• effectuer des opérations de négoce international ;

• régler les frais engagés à l’étranger liés à l’acheminement de la marchandise ;

1-2- Concernant les exportations de services

A- Principes de base

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Les exportations de services (prestations rémunérées rendues au Maroc ou à l’étranger, par un
résident à un non-résident) :

• peuvent être effectuées sans autorisation de l’OC dans les conditions prévues en la matière
par la réglementation des changes ;

• doivent faire l’objet d’un contrat de prestation de services ou de tout document en tenant lieu
; la monnaie de facturation peut être le dirham ou toute devise cotée sur le marché des
changes ;

• doivent donner lieu à encaissement et rapatriement du produit de l’exportation, dans un délai


de 30 jours à compter de la date d’exigibilité du paiement de la prestation de services ;

• doivent être déclarées par les exportateurs auprès de l’OC, avec justification du
rapatriement.

La banque auprès de laquelle la cession des fonds a été effectuée doit mettre immédiatement à
la disposition de l’exportateur la contrevaleur en dirhams du produit de l’exportation.

B- Facilitations pour la promotion, le financement, la couverture des risques et la


gestion des exportations

Sous des conditions et justifications précisées dans l’Instruction 03 de l’OC, les exportateurs
de services sont autorisés à :

• Détenir auprès des banques marocaines des comptes en devises ou en dirhams convertibles,
dans la limite de 50% de leurs recettes ; les disponibilités de ces comptes devant servir au
règlement des dépenses professionnelles à l’étranger ;

• Mobiliser leurs créances en devises, lorsque l’usance est supérieure à 30 jours ;

• Préfinancer les marchés à l’étranger en effectuant des transferts dans la limite de 20% de la
rémunération contractuelle ;

• Recourir à des prestataires étrangers pour la réalisation d’opérations d’assistance technique ;

• Octroyer des crédits-export (sous forme de crédit acheteur ou de crédit fournisseur) à leurs
clients et ce, dans la limite de 85% de la valeur de l’exportation ;

• Souscrire à l’étranger des contrats d’assurance à l’exportation ;

• Se couvrir contre le risque de change, le risque de variabilité de taux d’intérêt ;

• Demander à leur banque d’émettre des cautions bancaires (cautions provisoires, cautions de
restitution d’acompte, cautions en substitution de retenue de garantie) en faveur de leurs
clients non-résidents ;

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C- Facilitations diverses

Sous des conditions et justifications précisées dans l’Instruction 03 de l’OC, les exportateurs
sont autorisés à :

• Reporter l’échéance dans la limite de 60 jours à compter de la date d’exigibilité du paiement


de la prestation ;

• Octroyer à des intermédiaires des commissions à l’exportation dans la limite de 10% du


montant de l’exportation ;

• Régler des commissions de factoring ou d’affacturage à l’étranger.

2- Les mesures promotionnelles en matière de douane :


Les régimes économiques en douane :

Parmi les différentes missions de l’ADII (l’Administration des Douanes et Impôts Indirects),
figure la promotion des exportations à travers plusieurs mesures incitatives et
d’assouplissement des procédures. (www.douane.gov.ma)

Les régimes économiques en douane (RED) en sont l’illustration la plus importante.

L’entreprise exportatrice admise à ces régimes (à l’exclusion du drawback) bénéficie de :

• la suspension des droits et taxes ;

• la levée des restrictions et prohibitions commerciales, à l’exclusion des interdictions


absolues.

Les RED revêtent quatre fonctions économiques importantes, à savoir :

• le stockage ;

• la transformation ;

• l’utilisation ;

• le transit.

Ce qui permet à l’entreprise exportatrice :

• d’entreposer les marchandises sous douane ;

• de transformer les matières premières et produits finis dont les produits compensateurs sont
destinés à l’exportation ;

• d’exporter les marchandises pour réparation, complément d’ouvraisons, utilisation ou


exposition ;

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• d’utiliser sur le territoire national du matériel provenant de l’étranger pour la production de
biens destinés à l’exportation ;

• d’effectuer le transit des marchandises d’un bureau de douane à un autre.

Afin de bénéficier des avantages de ces régimes, l’ADII exige que les marchandises soient
couvertes par une garantie sous forme de caution bancaire (acquit à caution) ou toute autre
forme de caution acceptée par la Douane (exemple : caution mutuelle, caution des donneurs
d’ordre…).

A- L’entrepôt de douane :

Ce régime permet d’entreposer des marchandises dans un local soumis au contrôle de la


Douane pour une durée déterminée.

L’entrepôt est dit d’exportation lorsque les marchandises sont destinées exclusivement à
l’exportation.

B- L’admission temporaire pour perfectionnement actif (ATPA) :

Ce régime est le plus utilisé par les exportateurs dans le cadre de l’importation des intrants. Il
permet :

• d’une part, l’importation, en suspension des droits et taxes qui leur sont applicables, des
marchandises destinées à recevoir une transformation ou un complément de main d’œuvre ;

• d’autre part, l’importation, en suspension des droits et taxes, de certaines marchandises qui
ne sont pas identifiées dans les produits compensateurs car solubles.

C- L’exportation préalable :

L’exportation de produits obtenus à partir de marchandises ayant acquitté les droits et taxes à
l’importation permet l’octroi de la franchise des droits et taxes en faveur des marchandises
importées ultérieurement en quantité correspondante et de caractéristiques identiques.

D- L’exportation temporaire pour perfectionnement passif :

Ce régime permet l’exportation provisoire, en suspension des droits et taxes, prohibitions ou


restrictions de sortie qui leur sont applicables, des produits et marchandises d’origine
marocaine, nationalisés par le paiement des droits et taxes d’importation ou importés en
admission temporaire pour perfectionnement actif et ce, dans le but de recevoir une ouvraison
ou une transformation à l’étranger avant réimportation.

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Les marchandises réimportées en suite de ce régime sont soit réadmises en admission
temporaire pour perfectionnement actif soit mises à la consommation.

E- L’exportation temporaire :

Ce régime permet l’exportation temporaire des marchandises en suspension des droits et taxes
en vue de leur utilisation à l’étranger. Il s’agit :

• d’objets à usage personnel ainsi que les moyens de transport de personnes ayant leur
résidence habituelle au Maroc devant séjourner temporairement à l’étranger ;

• de certains matériels, emballages, produits et animaux devant être exposés à l’étranger.

La réimportation des marchandises et produits précédemment exportés s’effectue en


franchises des droits et taxes habituellement perçus à l’importation et en dispense des
formalités du contrôle du commerce extérieur et des changes. La réimportation doit avoir lieu
à l’identique.

F- Le transit :

Permet le transport de la marchandise sous douane d’un bureau ou d’un entrepôt de douane à
un autre bureau ou entrepôt de douane. Les marchandises transportées bénéficient de la
suspension des droits et taxes, des prohibitions et des restrictions normalement applicables.

G- Le drawback :

Permet, en suite de l’exportation de certains produits, le remboursement, d’après un taux


moyen, du droit d’importation et le cas échéant, de la taxe intérieure de consommation,
acquittés initialement sur les matières constitutives et les produits énergétiques consommés au
cours du processus de fabrication.

Ce régime prend donc naissance au moment de l’exportation ou de la cession de produits


fabriqués au Maroc à partir d’intrants d’origine étrangère admis préalablement en libre
pratique.

Les bénéficiaires de ce régime sont les exportateurs et les cédants de marchandises


admissibles fixées par décret. La demande de remboursement, accompagnée de documents
justificatifs, doit être formulée auprès de la Douane.

3. Zone franche d'exportation

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Instituées par la loi 19-94 (dahir n°1-95-1 du 26 janvier 1995), les zones franches
d’exportation sont des espaces déterminés du territoire douanier où sont autorisées, en
dispense de la réglementation douanière, du contrôle du commerce extérieur et des changes,
toutes activités exportatrices à vocation industrielle ou commerciale, ainsi que les activités de
service liées. Chaque zone est créée et délimitée par un décret qui fixe la nature et les activités
des entreprises pouvant s’y implanter.

L'unique zone franche actuellement en service, la TFZ (Tanger Free Zone) se situe près de
l’aéroport de Tanger. Son règlement intérieur a été approuvé par un arrêté conjoint du
ministère du Commerce et de l’Industrie et du ministère de l’Economie et des Finances du 5
juin 2000. Elle représente une superficie totale de 345 hectares. Elle est gérée par la société
TFZ.

L’article 15 de la loi n°19-94, prévoit que les entrées et sorties de marchandises dans les ZFE
ne sont pas soumises à la législation relative au régime des changes. Les opérations
commerciales, industrielles et de services réalisées avec l’étranger par les entreprises
installées dans les ZFE bénéficient d’une liberté totale de change quelle que soit la nationalité
et le lieu de résidence de l’opérateur. Le règlement des opérations réalisées à l’intérieur de ces
zones doit être effectué exclusivement en devises convertibles. En revanche, les règlements
entre les ZFE et le reste du territoire marocain s’effectuent conformément à la réglementation
générale des changes.

Les marchandises entrant ou sortant des zones franches d’exportation pour en être exportées,
ainsi que celles obtenues dans ces zones ou qui y séjournent, sont exonérées de tous droits,
taxes ou surtaxes frappant l’importation, la circulation, la consommation, la production ou
l’exportation. De même, le personnel étranger des entreprises opérant en zones franches
d’exportation bénéficie de la suspension des droits et taxes et des formalités de contrôle du
commerce extérieur pour le mobilier neuf ou en cours d’usage importé à l’occasion de son
installation au Maroc.

Sont considérées comme exportées du territoire assujetti tel que visé à l'article 20 ci-dessus,
les marchandises entrant en zones franches d'exportation à partir dudit territoire.

Les marchandises introduites dans les zones franches en provenance de l’étranger peuvent
être importées en territoire douanier marocain à condition que les formalités douanières
d’importation soient respectées et que les droits et taxes correspondants soient acquittés à
l’administration des douanes.

Les personnes morales ayant leur siège social au Maroc et les personnes physiques de
nationalité marocaine résidant au Maroc ne peuvent procéder à des opérations
d'investissement à l'intérieur des zones franches d'exportation qu'en conformité avec la
législation et la réglementation des changes en vigueur.

Les règlements des opérations réalisées à l'intérieur des zones franches d'exportation sont
effectués exclusivement en monnaies étrangères convertibles.

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4. L'accompagnement à l'investissement
Maroc Export (Centre marocain de promotion des exportations) - CMPE, est un établissement
public, créé par Dahir N° 1-76-385 du 25 Hija 1396 (17 décembre 1976). Doté de la
personnalité morale et de l´autonomie financière, le CMPE est sous la tutelle du Ministère du
Commerce Extérieur. Il est chargé de la promotion des exportations des produits industriels,
agro-alimentaires, des services et tous produits qui ne relèvent pas, en vertu d´une disposition
législative ou réglementaire, de la compétence d´autres administrations ou organismes.

4.1. Activités et missions de maroc export

L’approche opérationnelle déployée par Maroc Export se décline en plusieurs volets, à savoir:

- L’organisation de la participation marocaine aux salons sectoriels spécialisés au niveau


international et ce pour une meilleure visibilité internationale de l’offre exportable marocaine;

- Des missions d’affaires avec rendez-vous individualisés pour un démarchage direct des
clients étrangers sur les marchés ciblés.

- Des missions institutionnelles de haut niveau ciblant les décideurs des grands donneurs
d’ordre internationaux afin de renforcer leur sourcing au Maroc.

- Des missions multisectorielles d’envergure pour faciliter la pénétration des exportateurs


marocains dans les marchés de l’Afrique subsaharienne et des pays du Conseil de Coopération
du Golfe (CCG);

- Des campagnes de communication sectorielle pour un meilleur positionnement de l’offre


exportable marocaine sur les marchés internationaux ;

- Des opérations Business to Consumer (B-to-C) destinées à faciliter le référencement des


produits agroalimentaires marocains auprès des grandes chaines de distribution au niveau
international ;

- Invitation des donneurs d’ordre étrangers au Maroc afin de promouvoir la qualité et le


savoir-faire marocain.

- Des actions de formation et d’information pour identifier et recenser l’offre exportable


marocaine et aider les entreprises à mieux réussir leurs démarches à l’export ;

- Information et encadrement aux importateurs étranger afin de favoriser leurs démarches


d’approvisionnement auprès des exportateurs marocains ;

- Par ailleurs, Maroc Export participe activement à toutes les initiatives publiques ou privées
visant à favoriser l’internationalisation des entreprises marocaines.

4.2. Programme "Audit à l export"


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Le Ministère du Commerce Extérieur lance, en partenariat avec le Ministère de
l’Economie et des Finances, la CGEM et Maroc Export, le programme «Audit à l’ Export»
qui vise à soutenir les entreprises exportatrices dans l’amélioration de leurs systèmes à
l’export à travers un diagnostic de leurs capacités.

«Audit à l’Export» consiste en l’étude permanente ou intermittente de la capacité de


l’entreprise à exporter durablement sur les marchés étrangers. Le but du programme est de
produire et livrer des solutions efficaces et rentables à des besoins définis en utilisant les
habilités managériales.

Ce programme consiste à assister et accompagner ces entreprises à travers l’analyse de leurs


aptitudes à l’export ainsi que l’identification de leurs dysfonctionnements dans le but
d’aboutir à un plan d’action et un dispositif d’accompagnement à l’export.

Lancé en mars 2011 par le ministère du commerce extérieur (MCE), le programme «Audit à
l’export», qui cible 1 000 entreprises à l’horizon 2015 pour un budget global de 27 MDH,
semble être bien parti. A ce jour, une quarantaine d’entreprises ont bénéficié des services des
experts en la matière et neuf autres font actuellement l’objet d’audit. Les responsables de ce
programme tablent sur une centaine d’entreprises à la fin de cette année. En 2012, cet objectif
passera à 150 avant d’être porté à 200 en 2013, 250 en 2014 et 300 en 2015.

Le terme d’audit n’est pas synonyme d’inspection. C’est plutôt un service de soutien accordé
aux entreprises afin de dynamiser leurs exportations, pour celles qui exportent déjà mais de
manière irrégulière, et de se lancer sur les marchés étrangers pour celles qui n’ont jamais
exporté. Il faut rappeler à cet effet qu’en 2010, 5 495 entreprises ont exporté leurs produits à
l’étranger, dont 312 pour la première fois. Dans plusieurs pays, des organismes et cabinets
font de l’assistance à l’export une spécialité à part. Mais, au Maroc, l’idée vient à peine de
mûrir. Le ministère du commerce extérieur, initiateur du projet, l’a programmé parmi les axes
majeurs de sa stratégie.

5. L'aide au financement
5.1. Contrat de croissance a à l'export

Dans le cadre de sa stratégie de développement et de promotion des exportations visant le


renforcement des acquis du secteur des exportations et le positionnement progressif du Maroc
dans plusieurs marchés stratégiques, le gouvernement marocain a mis en place le programme
des Contrats de Croissance à l’Export consistant à accompagner les entreprises/coopératives
marocaines exportatrices, ou celles s’engageant à le devenir, dans la mise en œuvre de leurs
projets de croissance à l’export.

Ce programme a fait l’objet d’une convention de partenariat, signée le 30 Septembre 2011,


entre le Ministère Délégué auprès du Ministre de l’industrie, du Commerce, de
l’investissement et de l’Economie Numérique Chargé du Commerce Extérieur, le Ministère

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de l’Economie et des Finances, le Centre Marocain de Promotion des Exportations et la
Confédération Générale des Entreprises du Maroc.

Ce programme est mis en œuvre à travers des contrats de croissance Etat-


Entreprise/coopérative d’une durée de 3 ans. Il constitue un instrument financier destiné, sur
la base d’un appel à projets, à apporter le soutien financier de l’Etat aux
entreprises/coopératives de droit marocain porteuses d’un business plan ambitieux à l’export
pour la réalisation dudit plan. L’Etat contribue ainsi, à la prise en charge de certaines actions
de marketing et de commercialisation à destination des marchés étrangers pour le
développement de ces entreprises/coopératives à l’export, selon des modalités de financement
et des critères d’éligibilité définis par la convention.

L’adhésion à ce programme nécessite un engagement fort de la part de


l’entreprise/coopérative exportatrice, car il s’agit de la volonté et de la capacité de celle-ci à
définir et à mettre en œuvre son projet à l’export que dépendra sa réussite dans ce programme.
L’approche de commercialisation demeurera spécifique à chaque entreprise/ coopérative, en
fonction de sa taille, son positionnement et ses ambitions de développement à l’export.

Le programme CCE apporte un appui financier direct aux entreprises qui vendent des produits
à l’étranger – jusqu’à 5 millions de dirhams pour les entreprises exportatrices confirmées et 2
millions de dirhams pour les sociétés émergentes. Les entreprises souhaitant participer au
programme doivent soumettre un business plan qui présente un nouveau produit d’exportation
ou un nouveau marché cible. Le gouvernement compte investir 1 milliard de dirhams sur trois
ans et faire profiter du programme 375 entreprises exportatrices. Début août, 25 candidats
s’étaient déjà inscrits.

5.2. Mezzanine Export

le protocole d’entente signé le mercredi 03 juillet 2013 par M. Nizar Baraka, Ministre de
l’Economie et des Finances, M. Mohamed Benchaâboun, Vice-président du Groupement
Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) et M. Hicham Zanati Serghini, Directeur
Général de la Caisse Centrale de Garantie (CCG) devrait contribuer à l’accélération du rythme
des exportations des entreprises marocaines, notamment sur les marchés africains et arabes.

D’abord, sachant que pour exporter il faut d’abord produire le bien ou le service, les
partenaires ont lancé l’offre «Mezzanine Export». Il s’agit d’une offre de cofinancement entre
les banques et la CCG. A travers cette offre, cette dernière intervient via un prêt participatif
permettant de cofinancer jusqu’à 40 % du programme d’investissement de l’entreprise à un
taux de 2 %. Ce prêt participatif de la CCG ne peut dépasser la barre des 10 MDH, sachant
que le coût des investissements programmés dans le cadre de cette offre ne peut dépasser 25
MDH.

« Mezzanine Export » est un prêt participatif jumelé à un prêt bancaire.

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Dont l'objectif de faire bénéficier les entreprises, personnes physiques ou morales, de droit
marocain ayant pour objet ou activité la production de biens et/ou de services ;

Réalisant au moins 20% de son chiffre d’affaires à l'export pour tous les secteurs d'activité à
l'exclusion de la promotion immobilière, de la pêche hauturière et du secteur financier.

Ce prêt participatif est octroyé par la CCG conjointement avec un crédit bancaire et ce, dans
les proportions suivantes :

 Fonds propres et / ou autofinancement : 20% au minimum du coût du programme.

 Mezzanine Export : 40% au maximum avec un plafond de 10 MDH.

 Crédit bancaire : reliquat du financement.

Pour un taux d’intérêt de la part du Mezzanine Export : 2% l’an HT et un taux librement


négociable pour le crédit bancaire.

6. Le cautionnement des marchés à l’export


Le cautionnement des marchés à l’exportation est une intervention conjointe de la Caisse
Centrale de Garantie et des banques, en vue d’appuyer les entreprises marocaines pour
développer l’exportation de leurs biens et services.

Il couvre tout besoin de financement lié au développement de l’activité de à l’export qu’elle


que soit la taille de l’exportateur, qu’il soit soumissionnaire d’un marché de travaux, de
fournitures ou de services à l’étranger.

 Les entreprises bénéficiaires :

Sont les entreprises, personnes physiques ou morales, réunissant deux conditions, qui sont les
suivantes :

- Entreprises de droit marocain ayant pour objet ou activité la production de biens


et/ou de services,

- Soumissionnaire ou titulaire de marchés de travaux, fournitures ou services à


l’étranger.

 Les secteurs concernés :

Tous les secteurs d'activité à l'exclusion de la promotion immobilière et de la pêche


hauturière.

 Les concours garantis :

Cautionnements de soumission (ou provisoires), de restitution d’avance, de bonne fin, de


retenue de garantie,…. Qui sont exigés au titre de marchés à l’étranger.
15
 Le pourcentage du risque à couvrir :

Le pourcentage de couverture est de 70% des cautionnements.

 Le plafond de risque de garantie :

Le plafond de risque à l’octroi de la garantie : Contre-valeur de 20.000.000 DH par entreprise.

 Le coût de la garantie :

Le coût de la garantie est de 0,5% hors taxe, calculée sur le montant des cautionnements,
payable annuellement jusqu’à libération de l’engagement.

En cas de plafonnement de la garantie, l’assiette à retenir est l’équivalent des cautionnements


qui correspond à la garantie donnée.

 Le délai de réponse de la CCG :

Ce délai est de 10 jours ouvrables au maximum sur présentation de dossiers.

 La présentation des demandes :

La présentation des demandes se fait par l’intermédiaire de la banque choisie par le


bénéficiaire.

7. L’assurance à l’exportation

7.1.Couverture auprès de la SMAEX :

La SMAEX, la Société Marocaine d’Assurance à l’Exportation est une société d’économie


mixte créée par Dahir portant loi N° 1-73-366 du 23 avril 1974, tel que complété par le Dahir
portant loi N°1-92-282 du 29 décembre 1992 et modifié par le Dahir portant loi N° 1-04-09
du 21 avril 2004.

C’est un acteur principal de la sécurité des marchés à l’exportation ayant pour objet la gestion
du système d’assurance à l’exportation et propose pour ce faire deux types de services :

 L’assurance Export publique : qui englobe la garantie des risques politiques,


catastrophiques et de non transfert, La couverture des risques commerciaux
extraordinaires et e partage des risques afférents à toute action commerciale à l’étranger à
travers l’assurance foire et l’assurance prospection.

 L’assurance-crédit de marché : qui concerne la protection de l’exportateur contre les


risques de non paiement de ses créances commerciales.

Pour faire face aux risques couverts, la Société Marocaine d’Assurance à l’Exportation
dispose des fonds propres dont le montant atteint 83 millions de DH, d'un fonds spécial de

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réserves atteignant 63,5 millions de DH destiné à couvrir les risques exceptionnels, et D'un
fonds public de réserve de 254,5 millions de DH destiné aux risques couverts pour le compte
de l'Etat.

Elle joue un rôle essentiel dans la promotion des exportations nationales, ceci en :

- Sécurisant les transactions des exportateurs,


- Partageant avec les exportateurs les risques de prospection infructueuse,
- Confortant les garanties des banques,
- Facilitant l’accès au financement aux assurés.

7.2.Couverture dans le cadre du programme GTFP :

Le programme de financement du commerce extérieur, appelé également le GTFP « Le


Global Trade Finance Program », est un instrument au service des exportateurs marocains.
Lancé par la Société Financière Internationale (SFI), ce programme facilite l’accès au
financement du commerce en offrant des garanties de paiement à un réseau grandissant de
banques de commerce international. Les exportateurs marocains peuvent ainsi facilement
accéder à plus de crédits commerciaux pour leurs activités d’exportation grâce à celui-ci.
Il facilite les échanges commerciaux entre pays développés et pays en développement, et entre
les pays en développement, en mettant à la disposition du monde des affaires un réseau de
pourvoyeurs et d’utilisateurs de crédits commerciaux, ainsi que des mécanismes d’atténuation
des risques.

 Le principe du GTFP :

Son principe est de fournir aux banques confirmatrices des garanties partielles ou totales,
destinées à couvrir les risques de paiement associés aux banques émettrices sur les marchés
assez difficiles d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et du Moyen Orient (plus de 80 pays).

 Les types de transaction à couvrir par le GTFP :

Ce programme peut couvrir tout type de transaction quelle que soit sa taille. Des petites
transactions avec des délais relativement longs qui peuvent aller jusqu’à trois ans, peuvent
permettre de lever certaines contraintes financières au développement des micros, petites et
moyennes entreprises sur les nouveaux marchés.

 Objectifs du GTFP :

Il a pour mission d’accroître la part des pays en développement dans le commerce


international et promouvoir les échanges Sud-Sud, pour ce qui est des biens et des services.
Ce programme joue un rôle important dans la mise en place d’un réseau mondial de
partenariats bancaires. Le programme fournit des garanties et des avances en liquide avant
exportation à des banques régionales ou internationales dans plus de 80 pays.

 Les avantages du GTFP :

17
- Pour les entrepreneurs des pays en développement peuvent facilement importer les
biens (ex : machines) dont ils ont besoin pour développer leurs entreprises et
accéder à plus de crédits commerciaux pour leurs activités d’exportation.

- Pour les banques émettrices ont accès au réseau mondial de banques


confirmatrices, et la couverture de risques offerte par le GTFP diminue le volume
d’argent liquide dont ces banques doivent disposer comme garanties.

- Les banques confirmatrices peuvent bénéficier de la couverture de risque offerte


par la Société Financière Internationale (SFI), y compris pour les transactions
commerciales considérées comme particulièrement délicates.

A travers cette garantie permet, ce programme permet de contribuer à étendre la couverture


géographique des activités d’exportations.

8. Les incitations fiscales en faveur des entreprises exportatrices

8.1.Impôt sur le Revenu ou Impôt sur les Sociétés :

Selon l’article 6-I-B, les entreprises exportatrices de produits ou de services, qui réalisent dans
l'année un chiffre d'affaires à l'exportation, ainsi que celles qui vendent à d’autres entreprises
installées dans les plates-formes d’exportation, fixées par décret, des produits finis destinés à
l’export (sauf celles exerçant dans le secteur minier) , bénéficient :

- d'une exonération totale pendant les cinq premières années, à compter de l’exercice au cours
duquel la première opération d’exportation ou la première opération de vente de produits finis
ont été réalisées ;

- de l’application du taux réduit de 17.5% au titre de l’impôt sur les sociétés et de 20% au titre
de l’impôt sur le revenu au-delà de cette période.

L'exonération et l’imposition au taux réduit précitées ne sont acquises aux entreprises de


services que pour le chiffre d'affaires à l'exportation réalisé en devises.

8.2.Taxe sur la Valeur Ajoutée :

-Exonération des produits livrés et des services rendus à l'exportation ainsi que les
marchandises ou objets placés sous le régime suspensif en douane,

- Achat en suspension de la taxe sur la valeur ajoutée à l'intérieur par les entreprises
exportatrices des marchandises, des matières premières, des emballages irrécupérables et des
services nécessaires à la réalisation de ces opérations.

La suspension de la Taxe sur la Valeur Ajoutée est accordée dans la limite du chiffre
d'affaires réalisé par l’entreprise au cours de l'année écoulée.

- Remboursement de la taxe sur la valeur ajoutée ayant grevé les acquisitions des biens
nécessaires aux opérations d'exportation.

18
PARTIE II : PERFORMANCE GLOBALE DES
EXPORTATIONS MAROCAINES :
1. Quelques caractéristiques des exportations marocaines :

1.1. Les exportations et la compétitivité du Maroc :

Le secteur d’exportation est un véritable levier de développement économique et social pour


le Maroc. Si le développement international est une activité en expansion, il l’est
particulièrement au sein des grands groupes marocains et reste encore une préoccupation
secondaire pour les petites et moyennes entreprises du Royaume.

En 2012, le Maroc a perdu 0.1 point de part du marché dans l'Union européenne, tandis que la
Turquie a amélioré la sienne de 0.3 point, l'Égypte de 0.09 point et la Chine de plus de 5
points.

Effectivement, au moment où les pays concurrents ont amélioré leur part de marché au niveau
mondial, celle du Maroc a enregistré une baisse en 2012 pour s’établir à 0,112%, alors qu’elle
était stable depuis 2000. Trop faible au regard des ambitions affichées par les pouvoirs publics
et les opérateurs économiques.

Les pertes de parts de marché concernent certains produits agricoles, certains produits de la
mer, et les articles en textile.

En 2012 toujours, pour des importations de l’ordre de 382 milliards de DH, les exportations
n’ont pas dépassé 183 milliards, soit un déficit commercial de près de 200 milliards ou un
taux de couverture de l’ordre de 48%.

L’effort à l’exportation du Maroc, qui correspond à la part de la production nationale destinée


à l’export, se stabilise autour de 17%. Il reste faible par rapport à ceux affichés par la Tunisie
ou la Jordanie, ou par certains pays émergents, principalement d’Asie du Sud.

Cela peut être du au fait que les exportations marocaines sont toujours caractérisées par une
offre concentrée sur quelques produits, un niveau de diversification des marchés d’exportation
inférieur à celui des pays concurrents, une faible teneur en technologie et le fait que le Maroc
diversifie tant bien que mal ses débouchés.

1.2. Une ouverture croissante de l’économie

Le Maroc s’est orienté depuis plusieurs années vers l’ouverture de son économie. Ce choix
s’est concrétisé par l’adhésion à l’OMC en 1995, la signature de plusieurs accords de libre-
échange avec l’Union européenne, les Etats-Unis, la Turquie et les pays de l’accord d’Agadir.
Le Royaume a aussi signé de nombreux accords commerciaux avec d’autres pays, notamment
africains.

Le résultat a été une hausse du taux d’ouverture de l’économie nationale qui est passé de 51%
en 2000 à 64,8% en 2011. Comparativement aux autres pays émergents, le Maroc enregistre

19
un taux d'ouverture moyen sur la période 2006-2011 équivalent à 60,5%. A titre de
comparaison, ce niveau est supérieur à celui de l’Egypte (39,5%), de l'Inde (36,6%), de
l'Argentine (35,8%) de la Turquie (43,6%). Il reste toutefois inférieur à celui affiché
notamment par la Tunisie (86,9%) et la Jordanie (97,9%).

Cette ouverture croissante de l’économie marocaine ne s’est pas faite d’une manière équitable
entre les exportations et les importations. En effet, le niveau des importations de biens se
retrouve bien plus élevé que celui des exportations.

1.3. Des exportations moins dynamiques que les importations


La politique d’intégration irréversible du Maroc à l’économie mondiale a permis, certes, au
pays d’enregistrer un certain dynamisme des exportations au cours des dernières années, mais
cette amélioration s’est faite, en réalité, à un rythme plus faible que celui des importations.

En effet, durant la période 2000-2011, la valeur des exportations marocaines de marchandises,


a connu au cours de cette période une hausse annuelle moyenne de 112 milliards de dirhams
contre 214 milliards pour les importations. Quant au taux de progression des exportations, il a
été de 7,5% en moyenne annuelle contre 10,2%pour les importations. En fait, le rythme de
croissance des exportations par rapport aux importations a été beaucoup plus faible durant la
période 2000-2005, soit respectivement 4,7% et 9,2%. Cet écart a toutefois baissé entre 2006
et 2011, avec des taux de 8,5% et 11,2% respectivement.

A. Une légère amélioration de l’effort à l’export et une faible contribution des


exportations à la croissance économique

Ce raffermissement des exportations au cours des dernières années a engendré une certaine
amélioration de l’effort à l’exportation du Maroc1, qui a atteint près de 20% en 2011, après le
creux constaté en 2009 en lien avec les effets négatifs de la crise financière internationale.

En moyenne, et malgré cette hausse, l’effort à l’exportation du Maroc a oscillé aux alentours
de 17% entre 2000 et 2011. Ce taux reste faible par rapport à ceux affichés par la Tunisie ou
la Jordanie, ou par certains pays émergents, principalement d’Asie du Sud et des PECO
D’un autre côté, malgré les nombreuses mesures prises par les pouvoirs publics en vue de
créer les conditions favorables au développement des exportations et en dépit de
l’amélioration de ces dernières au cours des dernières années, elles contribuent faiblement à la
croissance économique au Maroc comparativement à un certain nombre de pays émergents

B. Des exportations qui ne profitent pas suffisamment de la demande étrangère


adressée au Maroc

L’analyse de l’évolution de la demande étrangère adressée au Maroc en volume pour les biens
au cours de la période 2000-2012 permet de dégager les principaux résultats suivants :

20
ode 2000-
2007 contre un rythme de croissance plus faible à la fin de la période en lien avec la crise
économique et financière internationale ;

pays de l’Union européenne ;

1.4. Une part de marché mondiale plus faible que celle des principaux
concurrents

Un des indicateurs les plus importants pour apprécier le niveau de compétitivité des
exportations d’un pays est l’évolution de sa part de marché au niveau mondial. Une hausse
reflète une augmentation des exportations par rapport au reste du monde, tandis qu’une baisse
est synonyme de recul.

Parallèlement à ce faible dynamisme de nos exportations de biens sur ce marché, d’autres


pays émergents, ont enregistré une amélioration de leur performance commerciale au niveau
de cette région. C’est le cas en particulier de la Turquie, de l’Inde et de la Chine. L’Egypte
apparaît aussi comme un pays qui a réalisé de bonnes performances à l’export au niveau de
l’Union européenne, avant de s’affaiblir au cours des dernières années en raison notamment
des effets négatifs de la crise mondiale sur le commerce extérieur en particulier au niveau de
cette région.

2. Contraintes de sous performance des exportations au Maroc

Le Maroc dispose d’atouts incontestables : un environnement politique et économique stable ;


des stratégies de développement ambitieuses ; un ensemble de facteurs de développement
compétitifs, un environnement des affaires favorable, des infrastructures qui s’adaptent aux
normes internationales.

Cependant l’international reste une aventure nouvelle pour la plupart des entreprises du
royaume ainsi que la compétitivité au niveau mondial est inférieure à celles de plusieurs pays
émergents ou de même niveau de développement.

Malgré que le Maroc, conscient de l’importance du secteur d’exportation pour l’économie,


aussi bien sur le plan des entrées de devises, d’emploi que de croissance, a mis en place
différentes mesures pour améliorer la compétitivité de ce secteur.

L’examen de la structure des exportations montre un ensemble de facteurs qui sont à l’origine
de la faible compétitivité extérieure des produits nationaux.

Les exportations marocaines sont, en effet, caractérisées par une offre concentrée sur
quelques produits un niveau de diversification des marchés d’exportation inférieur à celui de
plusieurs pays concurrents un faible niveau technologique de la majorité des produits destinés

21
à l’export une main d’œuvre faiblement qualifiée. Un faible niveau d’innovation et de
recherche-développement.

Sans oublier que le tissu économique marocain est constitué dans sa globalité d’un très grand
nombre de petites et moyennes entreprises qui par leurs tailles sont parfois dans l'incapacité
de se lancer à l'international.

Ces défis en matière de commerce extérieur peuvent être traités en :

 Agissant sur l’industrialisation : le Maroc s’est désindustrialisé, en faveur d’activités au


retour sur investissement plus important tel que l’immobilier. Relancer l’industrialisation
dans le pays serait ainsi une incitation à l’export.
 la prise en considération de ses atouts et agir sur la valeur ajoutée des produits : le Maroc
se doit de limiter les intermédiaires commerciaux qui récupèrent cette valeur ajoutée à leur
compte. Certains produits du terroir marocain, prisés dans le monde entier, tels que l’huile
d’argan, l’huile d’olive, l’eau de rose, etc. sont souvent vendus en vrac à l’international,
alors qu’un effort fait sur le packaging de ces produits démultiplierait leur valeur à
l’export.
 Investir dans le capital humain : l’enjeu d’éducation est majeur, car cette formation
permettra à moyen terme la création de valeur sur les produits et services marocains. La
dimension humaine peut ainsi être perçue comme s’inscrivant dans une véritable logique
de compétitivité, et devenir un avantage concurrentiel pour le Maroc.

3. STRUCTURE ET PROFIL DE L’OFFRE EXPORTABLE MAROCAINE

L’analyse d’un certain nombre d’indicateurs relatifs aux exportations nationales a révélé,
d’une part, un certain dynamisme qui est toutefois moins important que celui des importations
et, d’autre part, une compétitivité au niveau mondial inférieure à celles de plusieurs pays
émergents ou de même niveau de développement. Quels sont alors les principaux
déterminants de cette sous-performance sachant que le Maroc a accordé ces dernières années
une importance particulière à ce secteur et a mis en place plusieurs mesures incitatives en
faveur des exportations.

L’examen de la structure des exportations montre un ensemble de facteurs qui sont à l’origine
de la faible compétitivité extérieure des produits nationaux. Les exportations marocaines sont,
en effet, caractérisées par une offre concentrée sur quelques produits, un niveau de
diversification des marchés d’exportation inférieur à celui de plusieurs pays concurrents, un
faible niveau technologique de la majorité des produits destinés à l’export, une main d’œuvre
faiblement qualifiée ainsi qu’un faible niveau d’innovation et de recherche-développement.

 Concentration de l’offre exportable sur quelques secteurs et sur quelques pays

22
Une des principales caractéristiques des exportations marocaines réside dans la faiblesse
qualitative de l’offre de produits destinés à l’export. En effet, elle reste largement marquée par
la prédominance des demi-produits et des produits finis de consommation (plus de la moitié
des exportations totales). En 2012, ces deux groupes représentaient environ 29% et 25%.

Ces deux groupes sont eux même dominés (3/4 environ) par quelques produits : les engrais
naturels et chimiques (39,5%), l’acide phosphorique (27.4%) et les composants électroniques
(8,5%) pour les demi-produits ; les vêtements confectionnés (42,9%) et les articles de
bonneterie (17,2%) pour les produits finis de consommation. Une fois encore, la France et
l’Espagne occupent une part notable dans les exportations de ces biens.

D’un autre côté, l’analyse de la structure des exportations marocaines par destination montre
que, malgré l’ouverture croissante du Maroc sur l’économie mondiale, elle est concentrée sur
l’Union européenne. Cette concentration s’est, toutefois, atténuée passant de 74,1% des
exportations globales du Maroc en 1998 à 57,5% en 2012.

De leur côté, malgré une baisse relative de leur poids au cours des dernières années, la France
et l’Espagne constituent les principaux clients du Maroc avec des parts de 20,5% et 18,2%
respectivement en 2011, soit près de 38% ensemble, contre 30% et 20% respectivement en
2005, soit 50% pour ces deux pays. En d’autres termes, le niveau et l’évolution des
exportations du Maroc dépendent fortement de ces deux pays. Ils absorbent en effet tous les
deux, 2/5ème de la production marocaine destinée à l’export. Cette dépendance vis-à-vis de la
demande adressée émanant de ces deux économies est-elle même liée à l’activité et à la
conjoncture économique de ces deux pays.

ANALYSE DU SECTEUR DE L’EXPORT AU MAROC :

L'évaluation des principaux indicateurs de compétitivité du Maroc montre que, malgré les
efforts des pouvoirs publics et en dépit de certaines réussites ponctuelles ou sectorielles, notre
pays n'arrive pas encore à atteindre le niveau adéquat pour affronter la concurrence mondiale
et ce, en raison de la persistance de plusieurs handicaps structurels.

Il s’agit en particulier de l’inertie de l’offre exportatrice nationale, sa concentration sur


quelques produits et sur quelques marchés, la prédominance des produits à basse technologie
et à forte intensité de ressources naturelles et de main-d’œuvre, la faible qualification et
scolarisation des employés ainsi qu’une faible productivité comparativement à des pays
concurrents particulièrement asiatiques.

Le contexte mondial actuel, marqué par l’accélération du démantèlement des barrières à


l'échange international et les Co-localisations, offre, certes, des opportunités en matière
d’extension du commerce extérieur. Cependant, malgré ces opportunités, les risques et les
défis restent nombreux.

Dans ce contexte, marqué, également, par une crise économique profonde qui affecte la zone
euro, le renforcement de la compétitivité devient pour le Maroc un impératif pour relever le
défi de la croissance et du bien-être, ce qui nécessite l’association des efforts de tous les
acteurs socio-économiques pour développer une économie performante et compétitive.
23
Les pouvoirs publics ont joué un rôle important dans la promotion de la compétitivité et de
l’attractivité de l’économie. Ils ont, en particulier, lancé un programme ambitieux de
modernisation et de renforcement des infrastructures routière, autoroutière, ferroviaire et
aéroportuaire. Ils ont même identifié, dans le cadre du ‘‘Plan Emergence’’, de nouveaux
métiers mondiaux.

Ces efforts gagneraient, toutefois, à être complétés par la mise en place des conditions
propices à l’amélioration des performances des exportations et la consolidation de
l’attractivité du Royaume, en continuant à assurer la stabilité du cadre macro-économique et
en approfondissant les réformes structurelles et institutionnelles. Remporter le pari de la
compétitivité reste tributaire aussi du développement du capital humain.

Une importance particulière devrait être ainsi allouée à la formation de ressources humaines
de haut niveau, à travers le renforcement de la formation professionnelle, l’amélioration des
taux de scolarisation, la recherche d’une bonne adéquation des formations aux besoins du
marché de l’emploi et l’accélération de la mise en œuvre des réformes inscrites dans le cadre
de la charte de l’enseignement, dans le cadre d’une gouvernance globale et coordonnée
permettant des évaluations régulières et des ajustements continus pour s’adapter aux
évolutions et aux nouvelles opportunités qu’elles offrent.

L'administration constitue, dans ce cadre, une composante fondamentale de l'environnement


de l'entreprise. La compétitivité de celle-ci serait grandement entravée si elle ne trouve pas
dans l'administration un interlocuteur souple, efficace et performant. C'est pourquoi, malgré
les efforts consentis à ce niveau, la modernisation de l'administration s’affirme de plus en plus
comme une exigence incontournable pour relever le défi de la compétitivité.

Ces actions devront être accompagnées par l’amélioration de l’environnement de l’entreprise,


notamment en facilitant l’accès au financement bancaire pour un grand nombre de PME et en
assurant une plus grande flexi-sécurité au niveau du marché de travail.

Les autorités devraient aussi, à l’instar de certains pays asiatiques, déployer plus d’efforts
pour promouvoir la recherche scientifique, l'innovation et attirer des techniques et du savoir-
faire notamment à travers les marocains du monde. Ils devraient, d’un autre côté, continuer
l’effort d’investissement dans le développement des infrastructures de Recherche
&Développement (parcs scientifiques, laboratoires publics de R-D, ...).

Si l'Etat demeure sollicité pour assurer les conditions de la compétitivité de l'économie, il est
important de souligner le rôle important que l'entreprise est appelée à jouer pour réussir le défi
de la compétitivité. L'entreprise doit ainsi améliorer la qualité de ses produits, développer des
techniques de management modernes, investir plus dans l’innovation et la Recherche
&Développement. L'entreprise doit aussi intégrer dans sa stratégie de développement la
valorisation du capital humain comme facteur central de compétitivité et de promotion
économique et social du pays.

24
CONCLUSION :

L'évaluation des principaux indicateurs de compétitivité du Maroc montre que, malgré les
efforts des pouvoirs publics et en dépit de certaines réussites ponctuelles ou sectorielles, notre
pays n'arrive pas encore à atteindre le niveau adéquat pour affronter la concurrence mondiale
et ce, en raison de la persistance de plusieurs handicaps structurels.

Si l'Etat demeure sollicité pour assurer les conditions de la compétitivité de l'économie, il est
important de souligner le rôle important que l'entreprise est appelée à jouer pour réussir le défi
de la compétitivité. L'entreprise doit ainsi améliorer la qualité de ses produits

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BIBLIOGRAPHIE:

- www.ccg.ma

- www.smaex.com

- www.marocexport.ma

- www.econostrum.info

- www.ebusiness-network.org

- www.mce.gov.ma

- www.orhgroupe.com

- Loi n° 19-94 relative aux zones franches d’exportation

- http://www.hcp.ma

- http://www.finances.gov.ma/Docs/2004/depf/competitivite_des_exportations_a
u_maroc_fevrier_2004_.pdf

- http://www.lavieeco.com/news/economie/les-exportations-du-maroc-
devraient-croitre-de-3-6-en-2015-31871.html

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