Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
LE FMI DE L’ORDRE
MONÉTAIRE AUX
DÉSORDRES
FINANCIERS
ECONOMICA
49, rue Héricart, 75015 Paris
Sommaire
Couverture
Présentation
Page de titre
Introduction
Chapitre I - La concertation monétaire : le volontarisme
de Bretton Woods mis en échec par les marchés
financière
financière
international
I.1. Régimes de change : des compromis
raisonnables
I.2. L’endiguement du risque de système
et financier international
Annexes
À propos de l’auteur
Notes
Copyright d’origine
Achevé de numériser
« The displacement of commodity money by fiduciary
money and commodity reserves by fiduciary reserves
reflects the effort of man to control, instead of being
controlled by, his environnement in the monetary field as
well as in others.
The displacement of national fiduciary reserves by
international fiduciary reserves should similarly be viewed
as one aspect of the adjustment of the former tribal, feudal,
and national institutions through which this control could
previously be asserted, to the ever-changing realities of a
more and more interdependent world.
Both phenomena should be viewed in a vaster historical
perspective : the long march of mankind toward its unity
and a better control of its own fate. »
Robert Triffin, Our International Monetary System :
Yesterday, Today and Tomorrow, pp. 178-179.
Introduction
La concertation monétaire : le
volontarisme de Bretton Woods mis en
échec par les marchés
Encadré 1
Encadré 2
Graphique 1
Structure de la balance des paiements des États-Unis (1960-
1972)
Graphique 2
Stock d’or américain et engagements extérieurs des États-Unis
Encadré 3
LE FMI ET LA BRI
La Banque des règlements internationaux (BRI)
fut créée entre les deux guerres (en 1930) pour
régler le problème des réparations allemandes. Elle
avait plus généralement pour objet de « favoriser la
coopération entre banques centrales, de fournir
des facilités additionnelles pour les opérations
financières internationales et d’agir comme
mandataire ou comme agent pour les règlements
financiers internationaux qui lui sont confiés en
vertu d’accords passés par les parties intéressées
». L’acte final de Bretton Woods semblait la
condamner à mort, puisqu’il recommandait la
liquidation « aussitôt que possible » de cette
institution qui paraissait ne plus avoir de raison
d’être, d’autant qu’elle rencontrait l’hostilité du
Trésor américain. On supposait que le transfert de
pouvoir des banques centrales aux ministères des
Finances nationaux, commencé durant l’entre-
deux-guerres, était désormais achevé. Le choix des
gouverneurs du FMI par les gouvernements des
États membres témoigne d’ailleurs de cette
évolution. En outre, la BRI était une institution
essentiellement européenne (avant la Seconde
Guerre mondiale, le seul participant non européen,
les États-Unis, était resté sur la réserve), et ne
pouvait rivaliser avec le FMI pour le titre de
principale organisation monétaire internationale.
Mais les banques centrales, qui étaient
propriétaires de la BRI et auraient donc dû prendre
les mesures nécessaires à sa liquidation,
préférèrent la voir continuer ses activités,
notamment parce qu’elles pouvaient ainsi rester en
contact étroit grâce aux réunions mensuelles à
Bâle.
La reconstruction européenne, avec la réussite
de l’UEP, dont la BRI était l’agent comptable,
accrédita l’idée que la BRI pourrait être un
instrument essentiel de coopération entre les
principaux pays développés. Cependant, le rôle
d’agent de compensation qu’elle tenait dans le
cadre de l’UEP a perdu toute raison d’être avec la
généralisation de la convertibilité externe des
principales monnaies européennes. Dans les
années 60, la BRI se réorienta vers des opérations
de court terme comme des crédits relais anticipant
la finalisation des prêts du FMI et des swaps entre
banques centrales. Les différents dispositifs
échafaudés dans les années 60 pour soutenir le
dollar contribuèrent à renforcer le rôle de Bâle
comme centre de négociation entre les
gouverneurs des banques centrales des pays du
G10. Ainsi, c’est à travers leurs contacts à la BRI
que les banques centrales des pays du G10
coordonnèrent leurs interventions sur le marché de
l’or entre 1961 et 1968. La Banque était en effet
étroitement liée à ce groupe : jusqu’en 1994, les
gouverneurs composant le conseil des directeurs
de la Banque étaient issus des seuls pays du G10.
La BRI cependant ne joue pas de rôle politique et
n’a pas de pouvoirs propres contrairement au FMI.
Elle assume un rôle technique comme instrument
souple d’intervention concertée et est avant tout un
cercle de gouverneurs de banques centrales. Le
Comité des gouverneurs des banques centrales de
Bâle a pris une place prépondérante dans le SMI
lorsque celui-ci a été placé sous l’influence des
mouvements de capitaux et des changes flexibles.
Les initiatives de ce Comité, avec l’aide des
services techniques de la BRI, se sont orientées
vers la prévention des risques liés aux opérations
internationales des banques. Dès juillet 1974, les
banques centrales ont été confrontées au risque
systémique dans les systèmes de paiements
interbancaires, provoqué par la faillite de la
banque Herstatt. Tirant les leçons de cet épisode,
le Comité de Bâle publiait, en septembre de la
même année, un Memorandum of Understanding,
définissant le partage des responsabilités entre
banques centrales en cas de crise bancaire à
répercussions internationales.
Dans les années 80, les activités du Comité et de
la BRI se sont développées avec la globalisation
financière. Des groupes de travail, formés d’experts
des banques centrales participantes, ont étudié les
innovations financières, tandis que la BRI se lançait
dans un effort statistique de longue haleine pour
améliorer la connaissance des positions
internationales des banques. Une percée fut faite
dans le domaine de la réglementation prudentielle
avec la publication du ratio pondéré de capital
minimum (dit ratio Cooke) en 1988.
Dans les années 90, l’attention s’est tournée vers
la connaissance théorique, pratique et statistique
des marchés dérivés de gré à gré, vers la mesure
des risques de marché (validation des modèles de
contrôle interne du risque par les banques) et vers
l’analyse du risque systémique. Le travail
réglementaire s’est considérablement développé
pour prendre en compte les risques de marché
dans la formulation d’un ratio de capital élargi et
pour mieux moduler les exigences de capital sur les
risques de crédit. La création d’un Forum de
stabilité financière en 1999 témoigne de la
sensibilité au risque systémique propagé dans les
marchés financiers internationaux. La capacité
d’expertise et la concertation étroite des banques
centrales fait de Bâle un lieu de coordination
incontournable de la fonction de prêteur en dernier
ressort au niveau international.
Tableau 1
Tirages par périodes34
Encadré 4
Graphique 4
Évolution des réserves mondiales et de leur structure
Encadré 5
LE FINANCEMENT CONCERTÉ ET LE
RÔLE DE CATALYSE DES
FINANCEMENTS DU FMI
Le rôle de médiateur joué par le FMI entre les
pays emprunteurs et leurs créanciers fut rendu
possible par l’organisation de ces derniers, au sein
du Club de Paris pour les créanciers publics, au
sein du Club de Londres pour les banques
commerciales. Dans cette organisation des
créditeurs, le statut de créancier privilégié des
institutions financières internationales, et en
particulier du FMI, est un élément fondamental.
Les créances de ces institutions sont considérées
comme non rééchelonnables, et à plus forte raison
non effaçables. Les créanciers bilatéraux acceptent
cette hiérarchie, même si leurs engagements
supplémentaires et leurs efforts de
rééchelonnement permettent aux pays débiteurs
d’honorer les paiements dus au FMI, car la
protection des ressources du Fonds est une
garantie pour la préservation de leurs propres
engagements.
La réunion des créanciers publics au sein du Club
de Paris, réunion mensuelle tenue sous présidence
française, préexistait largement à la crise de la
dette puisqu’elle fut initiée en 1956. Cependant,
l’essentiel des rééchelonnements accordés par le
Club de Paris l’a été à partir de 1982, dans le cadre
d’une collaboration très étroite avec le Fonds.
Ces liens entre Club de Paris et FMI tiennent
largement au fait que les membres de l’un sont les
principaux actionnaires de l’autre, d’où une forte
convergence d’intérêts. En pratique, l’approbation
d’un programme d’ajustement par le Fonds est un
préalable à l’ouverture de négociations en vue du
rééchelonnement de la dette des créanciers publics
réunis au sein du Club. Le FMI est ainsi le garant
de la conditionnalité des accords du Club de Paris,
qui s’en remet à son expertise et à son jugement
macroéconomique. Bien plus, les accords du Club
de Paris calquent leurs échéances sur la durée des
accords avec le FMI, et le bon déroulement des
premiers est étroitement lié au maintien et au
respect des phases successives des seconds. Pour
assurer cette coordination, l’information du Club
de Paris sur l’évolution des relations entre le FMI
et les pays débiteurs est assurée par un
représentant du FMI qui participe en tant
qu’observateur aux réunions mensuelles du Club.
À la différence du Club de Paris, le Club de
Londres n’est pas un groupe formel : on désigne
communément sous cette appellation l’ensemble
des différentes commissions consultatives des
banques de dépôts formées par chaque pays
débiteur rencontrant des difficultés de paiement.
Ainsi, pour le Mexique, qui était débiteur auprès
d’environ 800 banques, le club réunit 10 à 15 des
principaux établissements créditeurs en une
commission consultative pour servir
d’intermédiaire entre le pays et le reste des
banques. Durant les années 80, plus de trente pays
débiteurs constituèrent des commissions
consultatives, les banques variant d’un pays à
l’autre selon l’importance de leurs crédits. Ces
commissions furent le levier des plans de
financement concertés conduits par le FMI. Les
banques commerciales, qui ne sont guère en
mesure d’imposer des conditions économiques aux
emprunteurs souverains et de surveiller leur
respect, subordonnèrent leurs négociations avec
les pays emprunteurs à la conclusion d’un accord
avec le Fonds. En contrepartie de cette garantie, le
Fonds ne donnait son accord final qu’une fois que
les banques étaient prêtes à financer le « déficit
résiduel » du pays en difficulté.
En effet, le FMI insistait sur le fait qu’un
programme ne devait laisser aucun déficit des
paiements non financé, autrement dit, ne devait
laisser se développer aucun arriéré de paiement.
En conséquence, si un pays avait des retards de
paiement au moment de la conclusion de l’accord
avec le Fonds, cet accord devait avoir pour but
d’éliminer les arriérés au cours de la période
couverte.
Le financement du déficit résiduel par les
banques n’était évidemment concevable que si
l’action du FMI visait au remboursement intégral
de la dette, ce qui resta la stratégie officielle
jusqu’au plan Brady46.
À la suite de ce plan, à partir de la fin des années
80, les flux de capitaux privés, notamment non
bancaires, en direction des pays émergents ont
repris vigoureusement. Le développement de la
titrisation a radicalement modifié la nature des
risques dans le système financier international.
Dans la seconde moitié des années 90, une nouvelle
génération de crises a justifié à nouveau
l’engagement massif du FMI. Si sa part dans les
flux totaux de capitaux à destination des pays
émergents a retrouvé en 1998 des niveaux proches
de ceux de 1983, les conditions et les modalités de
son intervention ont évolué. Notamment, le rôle de
catalyse joué par le Fonds est beaucoup plus
délicat quand les titres de dette s’échangent sur les
marchés entre un nombre indéfini d’investisseurs...
I. Le cadre institutionnel
Encadré 1
Md = k. P. Y
Mo = C + R
Md = Mo
k. P. Y = C + R
R = k. P. Y – C
Encadré 2
LE PLAN BRADY
Les banques avaient le choix entre une série
d’options, préalablement arrêtées entre
l’emprunteur et un comité formé par les principaux
établissements créanciers. Les créances existantes
pouvaient être échangées contre des titres
négociables de moindre valeur faciale (conversion
avec décote), ou assorties d’un taux d’intérêt
prédéterminé, inférieur au taux du marché
(conversion sans décote). Le risque des nouveaux
actifs était réduit grâce à la garantie du principal
et/ou d’une partie des intérêts par des obligations «
zéro-coupon » du Trésor américain. La majorité de
ces Brady Bonds étaient libellés en dollars. Outre la
réduction de la valeur faciale et des intérêts,
l’allègement du poids de la dette passait aussi par
un allongement de la durée des emprunts. Les
périodes de remboursement des obligations
restantes ont été prolongées parfois jusqu’à 30 ans.
L’accord négocié en 1990 entre les autorités
mexicaines et les représentants de plus de 500
banques servit de modèle. Dans le cas du Mexique,
les banques choisirent d’échanger 49 % de leurs
prêts contre des discount bonds (titres à 30 ans
avec une décote de 35 % de la valeur faciale de la
dette, et servant un intérêt de 13/16e de point
supérieur au LIBOR), 41 % contre des par bonds
(titres à 30 ans à un taux inférieur au marché), et
pour les 10 % restant d’apporter de l’argent frais
contre l’émission de new money bonds, sans
collatéral. 48 milliards de dette commerciale à
moyen et long terme du Mexique furent ainsi
restructurés, permettant de réduire de plus d’un
quart le service de la dette.
Suivant cet exemple, une vingtaine de pays
s’engagèrent dans des plans de restructuration de
leur dette. Au total, environ 190 milliards de dette
commerciale à long terme furent restructurés, dont
30 à 35 % annulés.
Le FMI et la Banque mondiale étaient invités à
soutenir financièrement l’initiative en ouvrant des
crédits aux pays débiteurs qui acceptaient de
garantir la conversion de leur dette en obligations,
de manière à régulariser les cours de ces titres sur
les marchés secondaires. Ils fournirent ainsi 12
milliards chacun pour la sécurisation des nouveaux
titres, via le financement de comptes de
nantissement destinés à garantir le paiement du
principal et/ou d’une partie des intérêts des
nouvelles obligations. L’aide des institutions de
Bretton Woods pouvait aussi soutenir des
opérations de rachat de dette, ou reconstituer des
ressources pour le paiement futur des intérêts.
Surtout, le FMI s’assurait de la mise en œuvre par
le pays débiteur d’un programme d’ajustement et
de réforme, qui, combiné avec les opérations de
désendettement, lui permettrait de rétablir sa
position financière extérieure.
Graphique 1
Dette extérieure des principaux pays d’Amérique latine67
Source IIF
Encadré 3
Encadré 4
Source : FMI.
Régimes de Accord(s)
Pays
change avec le FMI
Afrique du Flottement
–
Sud indépendant.
Argentine currency board Ininterrompu
depuis 1991. jusqu’en
1997
Brésil Flottement Depuis 1998
indépendant – puis
crawling peg à
partir de 1994,
élargissement de la
bande de fluctuation
entre 1995 et 1997.
Retour au
flottement
indépendant en
janvier 1999.
Bulgarie Flottement contrôlé 1991-1994
jusqu’en juillet puis 1996-
1997, puis currency 1999
board.
Chili Flottement contrôlé
: crawling band
sans trajectoire
prédéterminée
–
(référence panier)
et bandes de
fluctuation (de ± 3
% à ± 12,5 %).
Chine Unification du taux
de change en 1994
et flottement
–
contrôlé (référence
dollar) : ancrage de
fait.
Colombie Flottement contrôlé –
: crawling band
avec trajectoire
prédéterminée
(référence dollar) et
bandes de
fluctuation de ± 7
%.
Corée du Flottement contrôlé Depuis 1997
Sud : bande horizontale
(référence dollar)
étroite par rapport à
la moyenne des
cours de la veille.
Flottement
indépendant
depuis 1997.
Hong Currency board.
–
Kong
Hongrie Ancrage panier Jusqu’en
(euro majoritaire) – 1993
crawling peg à
partir de 1995.
Inde Flottement 1991-1993
indépendant.
Israël Bande horizontale 1992
(part rapport à un
panier), puis
crawling band à
partir de 1992, avec
élargissement
progressif des
bandes de
fluctuation (jusqu’à
± 15° %).
Indonésie Crawling peg, puis Depuis 1997
crawling band à
partir de 1994.
Flottement
indépendant
depuis août 1997.
Malaisie Flottement dirigé
(référence panier)
sans annonce
–
préalable de la
trajectoire du taux
de change.
Mexique Crawling peg puis Jusqu’en
flottement 1992 puis
indépendant à 1995, puis
partir de décembre 1999
1994.
Philippines Flottement 1991-1994,
indépendant, depuis 1997
ancrage de fait
(référence dollar) à
partir de 1995.
Pologne Crawling peg, puis 1990-1991
crawling band à puis 1994
partir de 1995.
Réduction
progressive de
l’ajustement du taux
central mobile et
élargissement des
bandes de
fluctuation.
Russie Bande horizontale, 1992-1999
puis, à partir de
1996, crawling band
avec bandes étroites
et ajustement
fréquent du taux
central mobile ; puis
flottement dirigé
sans annonce
préalable de la
trajectoire du
change.
Rép. Parité fixe par 1991-1993
tchèque rapport à un panier
(avec bande de
fluctuation) jusqu’en
mai 1997, puis
flottement dirigé.
Thaïlande Flottement contrôlé Depuis 1997
: bande horizontale
étroite par rapport
au cours central de
la veille (référence
dollar). Flottement
indépendant
depuis juillet 1997.
Venezuela Flottement dirigé, 1989-1991
puis taux de change puis 1996.
fixe entre juillet
1994 et avril 1996.
Retour au
flottement dirigé
puis crawling band
à partir de juillet
1996.
Encadré 5
Flux de capitaux
Entre 1990 et 1994, les flux de capitaux à destination des
cinq principaux pays victimes de la crise s’élevèrent à 19
milliards de dollars en moyenne annuelle. Ce chiffre bondit
à 75 milliards en 1995 et 1996 et au premier trimestre
1997, soit l’équivalent de près de 9 % du total de leurs PIB
annuels (graphique 4).
Or de tels afflux de capitaux entraînent soit une
appréciation du taux de change qui pénalise la
compétitivité et la croissance, soit une croissance
monétaire qui favorise l’inflation. Ils créent en contrepartie
des déficits courants. Celui de la Thaïlande atteignait 8 %
du PIB en 1995 et 1996. Ceux de l’Indonésie et de la Corée
étaient plus modérés (respectivement 3,8 et 4,4 % du PIB
en 1996).
Malgré ces déficits, la confiance des investisseurs se
maintint, puisque les taux d’épargne élevés et les
excédents budgétaires témoignaient que les entrées de
capitaux finançaient l’investissement massif des
entreprises ou des ménages. En outre, l’arrimage des taux
de change au dollar jouait son rôle d’assurance contre le
risque de change.
Il faut noter cependant que les entrées de capitaux à long
terme étaient proportionnellement plus faibles dans les
économies d’Asie du Sud-Est touchées par la crise que dans
les autres pays émergents. La part des flux
d’investissements directs étrangers avait tendance à
s’amenuiser depuis 1993. Si l’endettement extérieur total
de ces pays était bien plus faible que celui de l’Amérique
latine, en revanche, leur dette à court terme était
proportionnellement plus importante (graphiques 5 et 6).
En 1995 les prêts à court terme représentaient près de la
moitié des entrées nettes de capitaux, de sorte qu’à la fin
de 1996, en Indonésie, Corée, Thaïlande, ils s’élevaient à
45 % de la dette extérieure totale, contre 21 % pour les
autres économies émergentes.
Surendettement des entreprises et fragilité des
institutions financières
Graphique 5
Dette extérieure sur exportations
(Asie/Amérique latine)
Graphique 6
Dette extérieure court terme
sur exportations dans quelques
pays émergents
Gestion du change
Source : Datastream
Graphique 2
Quotes-parts au FMI et exportations mondiales
Source : FMI
Encadré 2
La première allocation
Encadré 3
Source : FMI.
Graphique 3
Taux de change (contre dollar) et taux d’intérêt du DTS
Source : Datastream
Graphique 5
Crédits du FMI rapportés aux exportations mondiales
et au total des quotes-parts
Graphique 6
Crédits sur quotes-parts par groupes de pays
Source : FMI
Encadré 4
Pays ayant conclu neuf accords ou plus avec le FMI entre 1973
et 1997
Source : FMI
Graphique 12
Flux de capitaux vers les PVD et part des apports financiers du
FMI
Encadré 1
LE DISPOSITIF DE PRÉVENTION
Des changements ont été d’ores et déjà entrepris
dans le sens d’un renforcement de la discipline de
marché. Ils portent sur la transparence des agents
publics vis-à-vis des marchés et sur l’affinement
des règles prudentielles internationales.
L’amélioration de l’information fournie par les
États membres sur l’évolution monétaire et les
réserves de change constitue l’avancée la plus
facile. Ainsi, avant la crise, le gouvernement
thaïlandais communiquait le montant de ses
réserves brutes en devises, alors qu’il avait en
réalité vendu la plus grande partie de celles-ci sur
les marchés à terme. Or les gouvernements
n’étaient pas tenus de déclarer au FMI les contrats
à terme. Aujourd’hui, le FMI demande que lui soit
communiqué le montant des réserves nettes en
devises.
En outre, dans le cadre d’une vaste entreprise
d’harmonisation internationale des standards et
des codes, le FMI est directement responsable de
la définition et de la mise en pratique des
standards de diffusion des statistiques
économiques et financières pour les secteurs réel,
budgétaire, financier et extérieur. Depuis 1996, les
pays membres qui ont ou qui cherchent un accès
aux marchés de capitaux peuvent souscrire au
SDDS (Special Data Dissemination Standard).
Celui-ci a été complété en 1997 par le GDDS
(General Data Dissemination Standard), pour offrir
un cadre au développement de l’information
statistique dans l’ensemble des pays. Actuellement,
une cinquantaine de pays produisent des
statistiques selon ces normes.
Relèvent également de la responsabilité du Fonds
la définition et la mise en pratique de « codes de
bonne conduite » en matière de finances publiques
et de politique monétaire (Code of Good Practices
on Fiscal Transparency et Code of Good Practices
on Transparency of Monetary and Financial
Policies).
Par ailleurs, dans un souci de transparence qui
s’étend à ses propres activités, le Fonds encourage
de plus en plus les gouvernements à rendre
publiques les conclusions des consultations de
l’article IV138. Depuis 1997, il fait pression sur les
États pour qu’ils acceptent la publication d’un PIN
(Press Information Notice), qui résume les
discussions du Conseil d’administration. La
publication intégrale du rapport des services fait
actuellement l’objet d’une expérience pilote. Dans
le cas d’un accord financier, les lettres d’intention
des pays sont désormais elles aussi publiées.
Cependant, la divulgation de ces documents est
toujours soumise à l’approbation du pays concerné
(cette approbation fait aujourd’hui défaut pour
environ un tiers des documents publiables).
Toutefois, le FMI ne contrôle pas tous les leviers
de la discipline de marché. L’amélioration de la
prévention viendra aussi de la qualité et de l’usage
prudent des modèles internes de contrôle du risque
par les agents financiers, et pas seulement les
banques. L’impulsion dans ce domaine vient du
Comité de Bâle et d’autres comités techniques pour
les marchés de titres, les assurances,
l’harmonisation des normes comptables, la
déontologie de l’audit. Ces réglementations
internationales échappent au FMI, qui n’a pas
d’expertise dans ces domaines. Les travaux des
différents comités techniques sont censés être
coordonnés par le Forum de stabilité financière,
récemment créé. En outre, l’élaboration de ces
règles prudentielles et microéconomiques fait
intervenir de nouveaux acteurs (banques centrales
et autres agences gouvernementales de
supervision, agents privés). Les travaux du Comité
de Bâle et ceux des différents comités techniques
devraient continuer de s’ouvrir aux agents
financiers et aux superviseurs des pays émergents,
d’autant plus vite que les gouvernements de ces
pays auront impulsé les changements
institutionnels nécessaires. Dans ce domaine, le
FMI dispose de moyens de pression sur les États
membres, pour qu’ils mettent en place les
changements institutionnels favorisant l’émergence
d’agents privés autonomes et d’instances de
supervision indépendantes, capables de participer
aux discussions internationales, puis de veiller à
l’application de ces règles dans leurs propres pays.
Cependant, aucune organisation internationale
n’a les compétences qui lui permettraient de
contrôler l’application effective de tous les
principes dans les domaines qui font aujourd’hui
l’objet d’une normalisation. De plus, la mise en
œuvre de standards et de normes qui interfèrent
directement dans l’activité d’agents privés ne peut
s’effectuer sur le même mode que des codes de
bonne conduite concernant des politiques
gouvernementales.
Le FMI pourrait, en travaillant avec les
différentes instances réglementaires
internationales, incorporer le respect de certaines
règles microéconomiques dans sa conditionnalité. Il
serait alors amené à élargir sa surveillance à des
points qui ne lui incombent pas directement139. Le
Fonds s’investit déjà de plus en plus dans l’examen
des systèmes financiers de ses membres,
notamment à travers le Financial Sector
Assessment Program, conduit en collaboration avec
la Banque mondiale. Mais il ne saurait effectuer
une analyse microéconomique approfondie de tous
les aspects d’un système financier. Le champ de la
surveillance du Fonds n’est pas infiniment
extensible. La redéfinition de ses contours devrait
tenir compte des compétences et de l’avantage
comparatif dont il bénéficie. Ainsi, le récent
rapport d’évaluation externe sur la surveillance140
plaide pour un recentrage de celle-ci autour des
rapports de change et des politiques
macroéconomiques qui leur sont étroitement
associées. En revanche, les questions structurelles
et le suivi des standards internationaux qui
n’entrent pas directement dans les compétences du
Fonds devraient être traités par d’autres
organismes multilatéraux, le FMI pouvant
conserver un rôle de centralisation de
l’information.
La question de la délimitation du champ de la
surveillance est d’autant plus délicate qu’elle a des
implications, non seulement en matière de
prévention, mais aussi de gestion des crises. En
effet, l’idée de conditionner l’aide financière du
Fonds au respect des standards, codes et normes
qui viennent d’être évoqués progresse dans les
milieux officiels et académiques. La nouvelle ligne
de crédit contingent du FMI s’inspire d’un principe
de pré-qualification, puisqu’elle est réservée aux
pays qui mènent une politique orthodoxe, mais qui
sont susceptibles de subir par contagion les effets
d’une crise dans un pays mal géré. La
conditionnalité ex ante qu’elle instaure (grands
équilibres macroéconomiques, politique de change
viable, transparence, etc.) reste cependant limitée
au champ de compétence traditionnel du Fonds.
Plus largement, la pré-qualification est, comme
nous le verrons, au centre des propositions des
théoriciens qui préconisent un renforcement des
règles et de la discipline de marché pour endiguer
le risque de système.
Annexe 1
Annexe 2
La répartion actuelle des droits de vote au sein du
Conseil d’administration (au 2 août 1999)
Administrateurs nommés
Autres circonscriptions
(Administrateurs élus, sauf l’Arabie Saoudite, la Russie et la Chine qui
ont leur propre siège)
Alexandre Barro Chambrier (Gabon) Damian
Ondo Marie (Guinée équatoriale)
Nombre %
Bénin 869
Burkina Faso 852
Cameroun 2 107
Cap-Vert 346
République centrafricaine 807
Comores 339
Congo (République du) 1 096
Côte-d’Ivoire 3 502
Djibouti 409
Guinée équatoriale 576
Gabon 1 793
Guinée 1 321
Guinée-Bissau 392
Madagascar 1 472
Mali Mauritanie 1 183 894
Maurice 1 266
Niger 908
Rwanda 1 051
São Tomé et Principe 324
Sénégal 1 868
Tchad 810
Togo 984
Total circonscription 25 169 1,18
Total des quotes-parts 2 134 286155 99,90
Annexe 3
Montant en
Participants
millions de DTS
États-Unis 4 250
Deutsche Bundesbank 2 380
Japon 2 125
France 1 700
Royaume-Uni 1 700
Italie 1 105
Canada 892
Pays-Bas 850
Belgique 595
Sveriges Riksbank 382
Banque nationale Suisse 1 020
Total 17 000
Accord de crédit avec l’Arabie 1
Saoudite en association avec les
AGE
Montant en
Participants
millions de DTS
États-Unis 6 712
Deutsche Bundesbank 3 557
Japon 3 557
France 2 577
Royaume-Uni 2 577
Arabie Saoudite 1 780
Italie 1 772
Banque Nationale Suisse 1 557
Canada 1 396
Pays-Bas 1 316
Belgique 967
Sveriges Riksbank 859
Australie 810
Espagne 672
Autriche 412
Norvège 383
Danemark 371
Koweït 345
Autorité monétaire de Hong 340
Kong
Corée 340
Finlande 340
Luxembourg 340
Malaisie 340
Singapour 340
Thaïlande 340
Total 34 000
Sources : « Organisation et opérations financières du FMI »,
Département de la trésorerie, FMI.
Annexe 4
Facilités de crédit
Facilités déplafonnées
Annexe 5
Comptes administrés
Transactions Emplois au
Autres
entre participants compte de
détenteurs
ressources
autorises
générales
Bibliographie
Publications du FMI
Publications périodiques
Rapport annuel
World Economic Outlook
International Capital Markets
Exchange Arrangements and Exchange Restrictions,
Annual Report
Bulletin du FMI
Suppléments au Bulletin du FMI, septembre.
Finances et développement
International Financial Statistic Yearbook
Répertoire
Documents officiels
A
Absorption
Accord de confirmation
Accord du Smithsonian Institute Accord élargi
Accords de la Jamaïque
Accords de swaps
Accords généraux d’emprunt (AGE) Actif de réserve
Afrique
Afrique du Sud
Aide concessionnelle
Ajustement : Ajustement structurel ; Automaticité des
ajustements ; Contrainte d’ajustement ; Discipline
d’ajustement ; Gestion décentralisée des ajustements ;
Modèle d’ajustement ; Poids de l’ajustement ;
Programme d’ajustement ; Symétrie des ajustements ;
Variable d’ajustement Aléa moral
Allemagne
Ambiguïté constructive
Amendements aux statuts : Premier ; Deuxième ;
Troisième Amérique latine
Ancrage nominal
Approche monétaire de la balance des paiements Arabie
Saoudite
Architecture financière internationale Argentine
Article des statuts : Article I ; Article IV ; Article V ;
Article VI Article VII ; Article VIII ; Article XIV ; Article
XVIII Assistance mutuelle Assistance technique
B
Baht
Baker, G
Bancor
Banque centrale européenne
Banque d’Angleterre
Banque des règlements internationaux (BRI) Banque
mondiale
Belgique
Bilatéralisme
BIRD, Voir Banque mondiale.
Birmanie
Brady bonds
Brady (plan)
Brésil
Budget des opérations
Buffer Stock Financing Facility, Voir Facilité de
financement des stocks régulateurs.
Bulgarie
C
Camdessus, M.
Canada
Catalyse
Change (régime de) ; Change fixes ; Changes flexibles ;
Changes multiples ; Contrôle des changes ; Régimes
intermédiaires ; Règles de change ; Stabilisation des
changes ; Voir aussi Crawling band, Crawling peg,
Currency board, Flottement, Fluctuation (marges de),
Politique de change, Taux de change d’équilibre, Zones
cibles.
Chili
Chine
Circonscriptions
Club de Londres
Club de Paris
Colombie
Comité de Bâle
Comité des Vingt (C-20)
Comité intérimaire
Comité monétaire et financier international Commission
sur l’utilisation des ressources du Fonds Compensatory
and Contingency financing facility (CCFF), Voir Facilité
de financement compensatoire.
Comptes administrés
Conditionnalité ; Financement inconditionnel Congrès
américain
Conseil d’administration du FMI Conseil des
gouverneurs du FMI Consensus de Washington
Consortium de l’or
Contagion
Contingent Credit Lign (CCL), Voir Ligne de crédit
contingente.
Contrainte de liquidité du Fonds, Voir aussi Ratio de
liquidité.
Convertibilité ; Convertibilité de la livre ; Convertibilité
des monnaies européennes ; Convertibilité en or ;
Convertibilité en or du dollar ; Convertibilité pour les
transactions courantes ; Principe de libre convertibilité
Corée
Crawling band
Crawling peg
Crise de change
Crise de la dette
Crise de liquidité
Crise de solvabilité
Crise financière
Crise systémique
Crises (génération de) Crises (gestion des) Critères de
performance
Croatie
Currency board
D
Défaut de paiement
Déséquilibre fondamental
Déséquilibre temporaire
Désinflation
Dette : Dette à court terme ; Dette souveraine ; Dette
subordonnée ; Endettement des entreprises ;
Endettement extérieur ; Rééchelonnement ;
Restructuration ; Surendettement Dévaluation
Devise-clé
Directeur général du FMI Discipline de marché
Dollar ; Primauté du dollar ; Réserves en dollars ; Valeur
or du dollar ; Voir aussi Convertibilité en or du dollar.
Dollar canadien
Dollarisation
Droit de tirage
Droit de veto
Droits de vote
DTS ; Allocations ; Caractéristiques financières ;
Création ; DTS comme unité de compte ; DTS privé ;
Nature du DTS ; Taux d’intérêt ; Utilisation ; Valeur
Durée des programmes
E
Échelonnement des tirages
Écu
Éligibilité
Enhanced Structural Adjustement Facility (ESAF), Voir
Facilité d’ajustement structurel renforcée.
Étalon-or
États-Unis
Euro
Eurodollar
Europe
Europe de l’Est, Voir aussi Pays en transition.
F
Facilité d’ajustement structurel (FAS) Facilité
d’ajustement structurel renforcée (FASR) Facilité de
financement compensatoire (FFC) Facilité de
financement des stocks régulateurs Facilité de réserve
supplémentaire (FRS) Facilité pour la croissance et la
réduction de la pauvreté Facilité pour la transformation
systémique (FTS) Financial Sector Assessment Program.
Financial Sector Liaison Committee Flottement : géré ;
indépendant ; pur Fluctuation (marges de)
Fonds de stabilisation monétaire Fonds fiduciaire
Forum de stabilité financière (FSF) Fragilité financière
France
G
Gaulle (de).
Globalisation financière
Gouvernance
Gradualisme
Groupe des dix (G10)
Groupe des vingt (G20)
Groupe des sept pays les plus industrialisés (G7) Groupe
des vingt-quatre
H
Hong Kong
Hongrie
Hyperinflation
I
Illiquidité
Implication du secteur privé Inde
Indonésie
Inflation
Insolvabilité
International Clearing Union (ICU) Israël
Italie
J
Japon
Jordanie
K
Kennedy, J.F.
Keynes, J.M.
L
Larosière (de), J.
Légitimité
Lending into arrears.
Lettonie
Lettre d’intention
Libéralisation : des mouvements de capitaux ; des prix ;
des taux d’intérêt ; du commerce extérieur ; du marché
des changes ; du marché du travail ; Libéralisation
financière Libye
“Lien” (entre DTS et aide au développement) Ligne de
crédit contingente (LCC) Limites d’accès aux ressources
du Fonds Link, Voir “Lien”.
Liquidité internationale
Livre sterling, Voir aussi Convertibilité de la livre.
M
Malaisie
Marchés émergents
Mark
Marshall (plan)
Mécanisme de financement d’urgence Mécanisme de
financement supplémentaire
Mécanismes pétroliers
Mexique
Monnaies librement utilisables Moratoire
Morgenthau
Mouvements de capitaux : Contrôle ; Développement ;
Liberté ; Libéralisation ; Retournements ; Soutenabilité ;
Mouvements de capitaux déstabilisateurs Mundell
(Triangle d’incompatibilite de)
N
Nixon, R.
Nouveaux accords d’emprunt (NAE)
O
Opérations de réduction de l’encours de la dette Or ;
Prix de l’or ; Réserves d’or ; Ventes d’or ; Voir aussi
Étalon-or.
Ordre monétaire international Organisation européenne
pour la coopération économique (OECE) Organisation
pour la coopération et le développement économique
(OCDE)
P
Parité : Changement de parité ; Annonce de la parité ;
Défense de la parité ; Parités fixes ; Parités stables ;
Système de parité Pays à faible revenu
Pays-Bas
Pays en transition, Voir aussi Transition. P
erspectives de l’économie mondiale Peso mexicain
Peso argentin
Philippines
Polak, J.
Politique d’accès élargi
Politique de change
Pologne
Pool de l’or, Voir Consortium de l’or.
Position de réserve
Précondition
Press Information Notice (PIN) Prêteur en dernier
ressort
Prévention
Privatisation
Problème du énième pays Prudentiel : Contrôle
prudentiel ; Politique prudentielle ; Règles prudentielles
; Supervision prudentielle
Q
Quotes-parts : Augmentation ; Montant global ;
Composition ; Détermination ; Nature ; Révision ;
Système des quotes-parts ; Versement
R
Rachats
Rapport des services du Fonds Rapport sur l’observance
des standards et des codes Ratio de liquidité du Fonds
Reagan, R.
Réal
Réserve fédérale
Réserves de change
Réserves internationales ; Voir aussi Liquidité
internationale.
Ressources du Fonds : empruntées ; ordinaires ;
utilisables Risque de change
Risque systémique
Rouble
Roumanie
Roupie
Royaume-Uni
Rubin, J.
Russie
S
Schultz, G.
Schweitzer, P.P.
Serpent monétaire européen
Slovaque (Rép.)
Slovénie
Standards internationaux
Stand-by agreement (SBA), Voir Accord de confirmation.
Structural Adjustement Facility (SAF), Voir Facilité
d’ajustement structurel.
Suède
Suisse
Supplemental Reserve Facility (SRF), Voir Facilité de
réserve supplémentaire.
Surveillance
Système monétaire européen (SME) Systemic
Transformation Facility (STF), Voir Facilité pour la
transformation systémique.
T
Taux de change d’équilibre
Tchèque (Rép.)
Termes de l’échange
Thaïlande
Thatcher, M.
Thérapie de choc
Titrisation
Tranche de crédit
Tranche de réserve
Tranche-or
Transition
Transparence
Trésor americain
Trésor britannique
Triffin, R.
U
Ukraine
Union européenne
Union européenne des paiements (UEP) Unitas
Unité de compte
URSS
V
Venezuela
Volker, P.
Votes à la majorité qualifiée
W
White, H.
Won
World Economic Outlook, Voir Perspectives de
l’économie mondiale.
Y
Yen
Yougoslavie
Z
Zones cibles
Michel AGLIETTA
est professeur à l’Université de Paris X- Nanterre,
conseiller scientifique au CEPII et membre du Conseil
d’Analyse Économique auprès du Premier ministre. Il est
consultant à CPR.
Sandra MOATTI,
diplômée de l’IEP de Paris, d’HEC et titulaire d’un DEA, est
économiste à CPR.
Notes
1
Pour une analyse des dysfonctionnements du système
monétaire international dans l’entre-deux-guerres, voir
Nurkse, 1944.
2
Dans un système monétaire ne comportant que deux pays,
un seul taux de change bilatéral peut être fixé. Si les deux
pays prétendent mener des politiques monétaires
indépendantes, il y aura toujours des interventions
contradictoires sur le taux de change commun. En
revanche, si l’une des banques centrales se consacre à la
défense de la parité, l’autre pays conserve l’autonomie de
sa politique monétaire. Autrement dit, en décidant de fixer
leur taux de change, deux pays se privent d’un degré de
liberté. Plus généralement, si n pays se regroupent dans un
système de parités fixes, il n’existe que n – 1 taux de
change. Les contraintes de fixité sur les change ne
déterminent que n – 1 conditions. Le problème est de savoir
comment allouer le n-ième degré de liberté du système. Il
faut donc une règle compatible avec les contraintes sur les
taux de change pour prendre en charge le degré de liberté
qui subsiste. Dans l’étalon-or cette règle était la
convertibilité des n monnaies nationales dans une n + 1-
ième monnaie qui n’était pas la dette d’une institution
monétaire. Cette monnaie universelle étant acceptée
comme monnaie de règlement ultime des dettes entre les
banques centrales, il existait une symétrie formelle entre
les pays. Il était nécessaire et suffisant que chaque pays
respecte la convertibilité-or de sa monnaie pour que la
cohérence du système monétaire international soit établie
par des ajustements décentralisés. En l’absence d’un tel
étalon extérieur, l’allocation du degré de liberté qui
subsiste devient un problème potentiellement conflictuel.
3
Keynes, 1944.
4
Pour une analyse des implications théoriques et
prospectives du projet de Keynes, voir Denizet, 1987.
5
Cependant, dans certaines versions ultérieures de son plan,
White avait envisagé la création d’une unité de compte
internationale, l’« Unitas », permettant d’enregistrer les
obligations contractées à l’occasion de transactions
effectuées en monnaies nationales.
6
Les négociations sont analysées en détail dans Gardner,
1969.
7
Bien que ce problème n’ait pas été résolu à Bretton Woods,
les vues de Keynes ont introduit la notion même de
responsabilité de l’ajustement. Cette question est revenue
au centre des débats dans les années 70.
8
Pour un compte rendu historique détaillé de la négociation
anglo-américaine et de son issue, voir Van Dormael, 1978.
9
Le projet d’une banque internationale pour la
reconstruction, initialement évoqué dans le plan White, fut
développé et soutenu par les Britanniques.
10
Pour une analyse des controverses sur la convertibilité et
des engagements souscrits à cet égard par les
gouvernements, voir Gold, 1981.
11
Keynes, 1980b.
12
Cette notion délicate sera discutée par la suite.
13
Afin de protéger les ressources du Fonds des conséquences
des mouvements de capitaux déstabilisateurs, l’article VI
précise : « Aucun État membre ne peut faire usage des
ressources générales du Fonds pour faire face à des sorties
de capitaux importantes ou prolongées, sauf en vertu des
dispositions de la section 2 du présent article [pas de
restriction pour les achats dans la tranche de réserve]. Le
Fonds peut inviter un État membre à prendre les mesures
de contrôle propres à empêcher un tel emploi de ses
ressources générales. Si, après y avoir été invité, l’État
membre ne prend pas les mesures de contrôle appropriées,
le Fonds peut le déclarer irrecevable à utiliser les
ressources générales du Fonds ». L’utilisation des
ressources du Fonds dans les crises financières récentes a
de quoi surprendre au regard de cet article, toujours en
vigueur.
14
La clause de la monnaie rare ne fut jamais utilisée.
Considérée d’abord comme une concession faite aux
Britanniques – puisque l’article faisait implicitement
référence à une pénurie de dollars – cette proposition fut
curieusement reprise par les Américains. Son principe était
pourtant celui d’une discrimination à l’encontre des pays
durablement excédentaires.
15
Voir infra chapitre III. § 1.1. pour plus de précisions sur le
système des quotes-parts et des droits de tirage.
16
Aucune méthode de détermination des quotes-parts n’est
spécifiée par les statuts. Leur détermination initiale fit
l’objet d’une négociation très absorbante à la conférence
de Bretton Woods. Le montant total des ressources du
Fonds, ainsi que les contributions des États-Unis et du
Royaume-Uni, furent d’abord fixés. Une formule, dite
formule de Bretton Woods, intervint ensuite, pour
permettre de déterminer les contributions des autres États
membres en fonction des montants déjà arrêtés par les
deux puissances négociatrices. Par la suite, d’autres
formules l’ont complétée, pour tenir compte des
caractéristiques et du poids économiques des pays de façon
non discriminatoire. Elles ne déterminent cependant pas
strictement les quotes-parts : leur rôle est de faciliter la
négociation, non de s’y substituer. Pour plus de détails sur
la détermination et le montant des quotes-parts, voir
annexe 1.
17
45 pays étaient présents à la conférence de Bretton Woods,
excluant les puissances de l’Axe et incluant certains pays
du Commonwealth. À la suite du mouvement de
décolonisation, le nombre de membres a rapidement
augmenté dans les années 60. Mais les pays industrialisés
ont toujours conservé la majorité au sein du FMI,
contrairement à d’autres organisations internationales nées
au lendemain de la guerre, telles que l’ONU. Par ailleurs,
pas plus qu’il n’a été entravé sérieusement par une division
nord/sud, le fonctionnement du Fonds ne s’est heurté aux
tensions et blocages de la guerre froide. La Chine et
l’URSS, ainsi que la plupart des pays du bloc soviétique,
s’étaient retirés du Fonds dès les débuts ou au cours des
années 50 et 60.
18
Sur les modes de désignation des administrateurs, voir
chapitre II. § 1.1.
19
Par extension, on appelle période de Bretton Woods les 25
ans qui vont de la mise en place du système à son
effondrement au début des années 70.
20
En outre, les ressources utilisables du Fonds étaient encore
plus restreintes en raison de la pénurie de devises. En
effet, l’essentiel des tirages effectués était en dollars
américains. Après les deux premières années de
fonctionnement du Fonds en 1947-48, les ressources en
dollars du Fonds furent rapidement épuisées. Au début des
années 50, les engagements du Fonds se réduisirent à des
montants insignifiants. Voir chapitre III § 1.2.3.
21
Sur le plan Marshall, voir Hogan, 1989.
22
L’ouvrage de référence sur l’UEP est Kaplan et
Schleiminger,1989.
23
À cet égard, le système de changes multiples mis en place
par la France en 1948 était assez inhabituel. Il appliquait
des taux différents non pas à des transactions différentes
(taxant ou encourageant certaines exportations ou bien
dissociant les transactions courantes des mouvements de
capitaux) mais à des pays différents. Ainsi, dans le cadre de
la dévaluation de janvier 1948, le gouvernement français
fixa de nouvelles parités avec les monnaies inconvertibles,
alors qu’il laissait se déterminer sur le marché libre le taux
de change du franc avec les rares monnaies convertibles
qu’étaient le dollar américain, l’escudo portugais puis le
franc suisse. En conséquence, le taux de change entre une
monnaie convertible et une monnaie inconvertible n’était
pas compatible avec les taux de changes de ces deux
monnaies vis-à-vis du franc. Cette incohérence des taux
croisés déformait la structure des échanges commerciaux,
ce qui conduisit le Fonds à sanctionner la France en
déclarant irrecevables ses demandes de tirages.
Cependant, dans la mesure où la France avait accès aux
ressources du Plan Marshall, la sanction fut de peu d’effet.
Les manquements des États à leurs obligations concernant
les régimes de change ne furent plus jamais sanctionnés
par la suite.
24
L’article VI interdit en effet aux États membres de « faire
usage des ressources générales du Fonds pour faire face à
des sorties de capitaux importantes ou prolongées ».
25
Une description des phénomènes qui ont précédé la crise
du système de Bretton Woods se trouve dans Solomon,
1982.
26
Cf. Encadré 3.
27
C’est à cette occasion que Harold Wilson, alors Premier
ministre, a attaqué les spéculateurs en usant de
l’expression restée célèbre : « les gnomes de Zürich ».
28
Voir plus loin chapitre I. § II.3.
29
Triffin, 1960.
30
Nous reviendrons un peu plus loin sur une troisième
initiative, réunissant toujours à peu près les mêmes pays. Il
s’agit des Accords généraux d’emprunt, mécanisme
d’assistance financière organisée au sein du FMI mais
restreint aux principaux pays industrialisés réunis dans le
G10. Ce groupe est en fait composé de 11 pays
industrialisés (Belgique, Canada, France, Allemagne, Italie,
Japon, Pays-Bas, Suède, Royaume-Uni, États-Unis et la
Suisse, qui longtemps ne fit pas partie du FMI).
31
Une réévaluation avait pour effet de réduire le prix de l’or
par rapport à la monnaie nationale – conséquence mal
accueillie dans des pays comme la France où les réserves
d’or, tant publiques que privées, étaient importantes – et de
faire subir à la banque centrale une moins-value sur ses
avoirs en dollars.
34
(tous tirages, y compris dans le tranche de réserve)
32
Celles-ci furent augmentées de plus de 60 % en 1958-59, et
à nouveau de 30 % en 1965.
33
Pour plus de précisions sur la contrainte de liquidité du
Fonds et les Accords généraux d’emprunt, voir chapitre III.
§ 1.2.3.
35
En l’absence d’unanimité, les décisions sont prises selon un
système de vote pondéré lié au montant mis à disposition
du Fonds par chaque pays dans le cadre des AGE. De plus,
si une décision requiert une majorité des 3/5 des votes
pondérés, elle exige aussi l’approbation des 2/3 des
membres.
36
Les États-Unis dévaluèrent de 7,89 %, portant ainsi le prix
officiel de l’or à 38 $ l’once. La France maintint le prix de
l’or en francs. Les Allemands acceptèrent une réévaluation
de 13,58 % par rapport à l’ancienne parité mark/dollar qui
prévalait avant le flottement du mark en mai 1971. Les
Japonais réévaluèrent leur monnaie de 16,88 % par rapport
à l’ancienne parité.
37
Le G10 avait notamment décidé d’élargir les marges de
fluctuation à 2,5 %, en infraction aux règles de Bretton
Woods. Il fallut un tour de force du Conseil d’administration
du Fonds pour trouver une base juridique à cette décision.
38
Committee of Twenty, 1974.
39
C’est à cette époque que les pays du Tiers monde exclus du
G10 se constituèrent à leur tour en groupe au sein du FMI.
Bien que les 10 eussent déjà la majorité au sein du Fonds,
le G10 apparaissait comme l’instrument d’une mainmise
des pays riches sur le SMI. Ces contestations donnèrent
naissance, en 1972, à un groupe concurrent, créé avec la
bénédiction du directeur général de l’époque, le Français
Pierre-Paul Schweitzer. Le Groupe des 24 était une
émanation du Groupe des non-alignés. Chacun des trois
continents (Asie, Afrique, Amérique latine) était représenté
par 8 membres, qui nouèrent des liens avec les
administrateurs représentant les PVD.
40
Les raisons politiques et théoriques de l’échec des
négociations des années 70 sont analysées en détail par
Williamson, 1977.
41
Sur les propositions récentes concernant la réforme du
Comité intérimaire et les évolutions récentes, voir chapitre
II, § 1.1.
42
Triffin, 1976.
43
La signification profonde de la transformation du SMI
après la crise de Bretton Woods est mise en évidence par
Padoa-Schioppa et Saccomanni, 1995.
44
Cf. Chapitre IV, encadré 1.
45
Cependant, il existe une garantie politique dans la mesure
ou un Etat considère qu’être coupé du crédit international
représente un coût qui l’emporte sur le gain d’un moratoire
unilatéral. La récente crise russe montre combien cette
garantie est fragile.
46
Cf. chapitre II, § II.1.
47
Selon les statuts, ont aussi droit à un administrateur propre
les 2 pays dont les monnaies ont été le plus tirées durant
les deux années précédentes s’ils sont différents des pays
ayant les principales quotes-parts. En réalité, l’effet de ce
droit est neutralisé quand le pays en question est déjà à la
tête d’une circonscription (voir infra).
48
La composition actuelle du conseil Conseil d’administration
est précisée dans l’annexe 2.
49
Ce « Comité ministériel conjoint des Conseils des
gouverneurs de la Banque et du Fonds sur le transfert de
ressources réelles aux pays en développement » est
composé de 24 membres désignés pour deux ans par les
pays ou groupes de pays qui nomment ou élisent un
administrateur.
50
Les décisions qui requièrent une majorité de 85 % sont
notamment : les amendements aux statuts, les révisions de
quotes-parts, les allocations de DTS, etc.
51
Cf. chapitre I, § 1.4.
52
Les statuts du Fonds favorisent cette ambiguïté : ils ne font
pas explicitement des administrateurs les « représentants »
des intérêts nationaux. Mais ils ne leur confèrent
évidemment pas non plus, comme au directeur général et
aux membres des services, un devoir d’indépendance.
Pourtant, les administrateurs sont eux aussi des
fonctionnaires internationaux rémunérés par le Fonds. Les
administrateurs élus par plusieurs États membres ont une
position délicate lorsque des divergences se font jour entre
les États de leur circonscription ; ils doivent alors, le cas
échéant, refléter la diversité des points de vue.
53
La fonction a été occupée par le Belge Camille Gutt (1946-
51), les Suédois Ivar Rooth (1951-56) puis Per Jacobsson
(1956-63), le Français Pierre-Paul Schweitzer (1963-73), le
Néerlandais H. Johannes Witteveen (1973-78) et par deux
Français, Jacques de Larosière, de 1978 à 1987, puis
Michel Camdessus qui a démissionné en février 2000, dans
le cours de son troisième mandat. L’Allemand Horst Köhler,
qui le remplace, est entré en fonction en mai 2000.
Les États-Unis ont préféré garder la présidence de la
Banque mondiale. Cependant, une fonction de directeur
général adjoint du Fonds a été créée dans les années 60,
qui revient à un Américain. Elle est actuellement occupée
par Stanley Fischer.
54
Au sein de ces départements, 70 employés du FMI sont
détachés auprès des pays membres en qualité de
représentants résidents.
55
Pour la présentation de la procédure dans le cadre d’un
accord financier, voir Mussa, Savastano, 1999, dans le
cadre des consultations de l’article IV, voir Arriazu et al.,
1999.
56
« Le cas russe occupe environ 25 personnes, à temps
complet ou partiel – 8 cadres de haut niveau dont 4
expatriés pour la seule représentation de Moscou »
[L’Expansion, 7 octobre 1999).
57
Les tirages dans la tranche de réserve et dans la première
tranche de crédit ne sont soumis qu’à une faible
conditionnalité et n’exigent pas la négociation d’un accord
(Cf. chapitre III, § 1.1).
58
Ce document s’appelle « document cadre de politique
économique » dans les programmes conjoints du FMI et de
la Banque mondiale pour les pays à faible revenu (comme
les FASR, cf. chapitre III, § III.2.1.).
59
Les dissensions internes aux services se sont accrues avec
la complexité des problèmes à traiter. Récemment, à
l’occasion des crises russe et brésilienne, elles ont
transparu à l’extérieur du Fonds, certains fonctionnaires
exprimant leur inquiétude face à la montée des risques. Si
les services jouent effectivement – et légitimement – un rôle
de filtre de l’information à l’égard du Conseil, différentes
propositions visent à tempérer l’impact de ce rôle. Les
Japonais proposent ainsi de donner au gouvernement du
pays concerné la possibilité de s’exprimer directement
devant le Conseil sur les conditions économiques et les
solutions appropriées. Ils proposent également d’établir un
comité des programmes au sein du Conseil, qui discuterait
avant que les services n’entament les négociations.
D’autres (comme l’économiste J. Sachs) souhaiteraient voir
ouvertes les séances du Conseil à des consultants
indépendants. Pour un recensement des propositions, voir
De Gregorio et al., 1999. Au sein du Fonds, on minimise la
nouveauté de ces propositions : un membre du
gouvernement est normalement invité aux séances du
Conseil consacrées à son pays ; le Conseil tient également
des réunions informelles, qui permettent aux
administrateurs d’exprimer leurs points de vue sans
engager les pays qu’ils représentent.
60
Ainsi, pendant la durée de l’intervention en Corée du Sud
par exemple, il y a eu une quarantaine de conférences
téléphoniques entre les ministres ou les directeurs du
Trésor des pays du G7 et M. Camdessus ou S. Fischer.
61
Arriazu, Crow et Thygesen,1999.
62
Les auteurs de l’évaluation externe préconisent l’adoption
d’une structure de comité pour l’examen des rapports des
services. Ces comités établis sur une base régionale
auraient l’avantage de renforcer la surveillance régionale
et les échanges d’expérience entre les pays.
63
Polak, 1997.
64
Cf. chapitre I, encadré 5.
65
Même si les modalités de l’aide financière du Fonds se
sont, dans une certaine mesure, adaptées aux besoins de
financement des pays en développement : allongement des
programmes et des délais de remboursement,
prolongement, voire renouvellement des accords, etc. (voir
chapitre III, § III.2.).
66
Une approche critique du caractère systématique des
ajustements macroéconomiques imposés par le Fonds
monétaire et de leurs coûts sociaux pour les pays qui les
subissent, voir Blardone, 1990.
67
Venezuela, Uruguay, Panama, Équateur, Pérou, Brésil,
Mexique, Argentine, Chili, Colombie, Bolivie).
L’action du FMI permit de maintenir le niveau des créances
privées autour de 250 milliards de dollars de 1983 à 1987,
date à laquelle elles commencèrent à décroître, avec la
perte de crédibilité de la stratégie de remboursement
intégral. La rupture introduite par le plan Brady est
spectaculaire : à partir de 1989, l’encours et la part de la
dette privée non bancaire explosent.
68
L’expression a été employée pour la première fois en 1990
par l’économiste John Williamson. Elle soulignait les points
communs à toutes les réformes économiques alors
prescrites aux pays d’Amérique latine et susceptibles d’être
transposées ailleurs. Voir par exemple Williamson, 1990.
69
Schadler et al.,1995.
70
Le consensus de Washington marque la fin de la singularité
de l’économie du développement. Ses outils d’analyse
théorique se rapprochent considérablement de celles de
l’économie mainstream. Le terme même de « pays en
développement » est frappé d’obsolescence, au profit de
celui de « pays émergents ». Cette requalification témoigne
d’une nouvelle conception du « progrès » économique
(émergence de marchés au sein d’un ordre global plutôt
que développement autocentré) ainsi que d’un déplacement
de l’attention internationale vers les pays les plus avancés
du groupe hétérogène des PVD – attestée par l’évolution
des flux de financement. L’unification de la doctrine
accompagne ainsi l’intégration des marchés.
71
Le FMI a créé le département géographique Europe II qui
s’occupe spécifiquement des pays d’Europe de l’Est.
72
Interview accordée à Libération, 31 août 1999.
73
Stiglitz, 1999.
74
Pour une critique de la thérapie de choc, voir Sapir, 1998.
75
La théorie de l’agence met l’accent sur l’importance de
l’asymétrie d’information et des comportements
opportunistes dans les organisations. Le problème crucial
est ici celui du contrôle que les actionnaires peuvent
exercer sur le management.
76
C’est-à-dire le remplacement de la monnaie nationale par
une devise étrangère – le dollar – non seulement dans la
fonction privée de réserve de valeur, mais encore dans les
fonctions collectives d’unité de compte et de moyen de
paiement.
77
Une ancre nominale est une variable nominale dont le
niveau ou la variation sont fixés dans le but de favoriser la
stabilisation des prix. En principe, différentes variables
peuvent servir d’ancre nominale (l’offre de monnaie, les
salaires ou encore une marchandise exerçant une forte
influence sur le niveau général des prix), mais c’est le taux
de change qui fut privilégié. Il s’agit en effet d’une variable
facile à observer et significative de l’engagement
désinflationniste du pays.
78
Le Fonds a ainsi créé une facilité spécifique pour les
membres ayant opté officiellement pour une stratégie de
change fixe afin de combattre l’inflation, le Currency
Stabilization Fund. Celle-ci n’a cependant jamais été
utilisée, ce qui n’est guère surprenant compte tenu des
conditions requises et des montants financiers mis à
disposition (Cf. annexe 4).
79
Pour un bilan des régimes de changes et de leur application
aux pays émergents, voir Obstfeld, 1995 et le rapport du
FMI, Exchange rate Arrangements and Currency
Convertibility, 1999.
80
Hong Kong depuis 1983, Djibouti depuis 1949 et Brunei
depuis 1967.
81
L’importance stratégique des Philippines pour les États-
Unis n’est sans doute pas étrangère au fait que celles-ci
sont en situation débitrice vis-à-vis du Fonds de manière
ininterrompue depuis une trentaine d’années au moins.
82
Voir Krugman, 1996.
83
Les implications des interventions en Asie sur
l’organisation et les opérations financières du Fonds seront
abordées au chapitre III, § IV.
84
Sgard (1999) reprend le mécanisme d’implication des
banques commerciales en Corée.
85
Une des erreurs tactiques le plus souvent dénoncées
concerne l’Indonésie, avec la fermeture de 16 banques,
imposée par le FMI en novembre 97, sans garantie des
dépôts au-delà d’un montant modeste (équivalent à 7 000
dollars). Cette mesure fut responsable d’une perte de
confiance et d’un approfondissement de la récession. Elle
entraîna une ruée sur les dépôts et un retrait massif de
fonds du système bancaire. Ce n’est qu’à la fin janvier que
le gouvernement indonésien surmonta le problème en
offrant une pleine garantie aux dépositaires et créditeurs
domestiques et étrangers des banques indonésiennes. Cet
épisode témoigne d’une gestion maladroite de l’aléa moral :
la décision de fermer ces établissements au plus fort de la
crise, tout en limitant strictement les garanties des
dépositaires, a abouti à une perte de confiance généralisée.
86
Pour une analyse financière de la crise russe et de ses
répercussions sur l’ensemble des marchés de capitaux, voir
Aglietta, 2000.
87
Sur la définition et l’évolution des sources de la liquidité
internationale, voir Crockett, 1994. Sur la dimension
institutionnelle du régime de financement des balances des
paiements, voir Cohen, 1993. Pour une présentation
détaillée de l’organisation financière actuelle du Fonds et
de ses opérations, voir IMF Treasurer’s Department, 1998.
88
Nous avons vu que les quotes-parts fixent également les
droits de vote de chaque membre. Négociées sur la base
d’indicateurs tels que le revenu national, les échanges
internationaux, les réserves officielles, etc., elles reflètent
la position économique des États membres (voir annexe 1).
89
La valeur de référence est aujourd’hui le DTS, après avoir
été l’or durant le système de Bretton Woods.
90
Un pays membre a une position rémunérée dans la tranche
de réserve chaque fois que les avoirs du FMI en sa monnaie
sont inférieurs à la « norme » de rémunération par le pays
en question. Celle-ci est égale à 75 % de la quote-part du
pays membre avant le premier avril 1978, plus toutes les
augmentations subséquentes de cette quote-part. En avril
1998, la moyenne des normes pour tous les membres du
FMI était égale à 94,5 % des quotes-parts.
91
Le taux d’intérêt du DTS est calculé en fonction des taux
des monnaies qui le composent : le dollar, l’euro, le yen et
la livre sterling. Sur l’évolution de ce taux, voir § II.
graphique 3.
92
Signalons que le Conseil des gouverneurs peut également
envisager à tout autre moment, à la demande d’un État
membre, l’ajustement de sa quote-part, afin de tenir
compte des changements de sa position relative dans
l’économie mondiale.
93
Pour une présentation du calcul des quotes-parts à partir
des formules, voir l’annexe 1.
94
Après les années 1947 et 1948, au cours desquelles le
montant des tirages bruts sur le Fonds s’élevèrent à 676
millions de dollars, ses crédits se sont réduits comme une
peau de chagrin, faute de ressources utilisables : après une
année 1950 sans tirage, ils n’ont représenté que 35 et 85
millions en 1951 et 52. Cette éclipse du FMI s’est
accompagnée, on l’a vu, de la mise en place d’autres
circuits d’offre de liquidités internationales : les transferts
directs du plan Marshall et les accords multilatéraux entre
pays de l’OECE au sein de l’UEP.
95
Le dollar fait exception à cette règle : du fait qu’il est une
monnaie de réserve, les avoirs en or et en devises des
États-Unis ne sont pas une mesure significative de leur
position extérieure.
96
« Chaque État membre garantit que les avoirs en sa
monnaie achetés au Fonds sont des avoirs en une monnaie
librement utilisable ou qu’ils peuvent être échangés, au
moment de l’achat, contre une monnaie librement utilisable
de son choix... » (article V.3.e.i.). Le premier amendement
avait ouvert la voie en édictant l’obligation que les
monnaies fournies soient « réellement convertibles ». La
notion de convertibilité disparut après le deuxième
amendement.
97
Le Conseil d’administration a cependant pris la décision en
février 2000 de rendre public les sources des financements
du FMI d’ici quelques mois.
98
Les crédits consentis au Fonds par les participants des
accords d’emprunt (voir infra) constituent une créance
liquide sur le FMI, qui est équivalente à une position de
réserve et qui peut donc être considérée comme une partie
des réserves internationales des pays prêteurs.
99
Cf. chapitre I, § II.2.4.
100
Triffin, 1964.
101
Machlup, 1964.
102
Précisons, s’il en est besoin, que le stock d’or qui gage
l’émission du bancor n’est en rien une survivance de la
croyance en la « relique barbare » chez son prestigieux
pourfendeur. Tout au contraire, la centralisation des
réserves d’or était la meilleure façon de le faire disparaître
des comptes des banques centrales nationales et d’anéantir
son rôle international. Le chemin, en effet, était à sens
unique puisque le bancor n’était pas convertible en or.
103
Sur proposition du directeur général et après approbation
de cette proposition par le Conseil d’administration. La
majorité qualifiée de 85 % donne un droit de veto aux
États-Unis ainsi qu’à la Communauté européenne parlant
d’une seule voix.
104
Jeanneney, 1994 rappelle la position française dans ces
négociations.
105
Schweitzer,1967.
106
Une opération fréquente consiste ainsi à emprunter des
DTS auprès d’un membre pour acquitter les 25 % de
l’augmentation de quote-part ou de la souscription, comme
l’ont fait au moment de leur adhésion certains pays
d’Europe de l’Est. Les pays peuvent alors effectuer un
tirage dans leur tranche de réserve que le Fonds verse en
DTS, ce qui permet de rembourser aussitôt l’emprunt
contracté.
107
La valeur du DTS peut être modifiée à une majorité de 70
% du Conseil d’administration. Cependant les statuts du
Fonds précisent qu’une majorité de 85 % est requise pour
un changement « dans le principe de l’établissement de la
valeur ou un changement fondamental dans l’application du
principe en vigueur ».
108
Le taux d’intérêt du DTS peut être modifié à la majorité de
70 % au Conseil d’administration.
109
Les détenteurs agréés sont au nombre de 15 : trois
banques centrales, trois institutions monétaires
intergouvernementales, neuf institutions de
développement.
110
L’écu, créé en 1979, a connu un grand succès auprès du
secteur privé. Comme pour le DTS, il n’existait aucune
perméabilité entre les circuits de l’écu public et privé.
Cependant, l’écu a bénéficié d’une double impulsion qui a
fait défaut au DTS : d’une part, le Fonds n’a jamais
emprunté sur les marchés, par des émissions en DTS
privés, comme la Communauté ou la Banque européenne
d’investissement l’ont fait pour l’écu privé ; il n’a donc pu
donner l’impulsion nécessaire à l’usage du DTS comme
monnaie de financement ; d’autre part, le projet politique
de monnaie unique a considérablement renforcé l’attrait de
l’écu, dont le taux d’intérêt était inférieur au taux du panier
qui le composait.
111
Sur le problème du lien entre DTS et aide au
développement, voir Cline, 1976.
112
D’autres modalités concrètes ont été envisagées, comme
des allocations de DTS aux institutions de financement du
développement, ou encore une allocation générale mais
suivie d’un transfert de leurs DTS de la part des pays
industrialisés.
113
Reste que si le DTS n’a pas trouvé sa place dans le cadre
des activités du FMI orientées vers le développement
(notamment à cause de l’importance prépondérante de la
conditionnalité des financements), le pouvoir de création
monétaire qu’il confère au FMI et le caractère
inconditionnel des apports de liquidité qu’il autorise
permet d’imaginer pour lui une nouvelle carrière, dans le
cadre d’un FMI prêteur en dernier ressort. Ce
prolongement envisageable de notre quatrième « modèle »
sera abordé dans le dernier chapitre.
114
Nous avons vu comment le FMI est devenu le centre d’un
réseau de co-financement, impliquant des organisations
multilatérales, des créanciers publics et, avec la crise de la
dette des années 80, des banques privées, au sein duquel il
assume le rôle de prêteur de référence (voir chapitre I
encadré 5 sur le financement concerté). Les créditeurs
officiels ne pouvaient en effet assumer seuls le financement
des déséquilibres des paiements des pays dont l’accès aux
capitaux privés a été brutalement interrompu ou réduit.
115
Au début des années 80, le Fonds a conclu des accords
d’emprunt assortis d’échéances relativement courtes, ne
dépassant pas 2 ans et demi. Or ces sommes ont servi à
financer des tirages dont les rachats intervenaient dans un
délai de 3 ans et demi à sept ans. Le FMI a donc dû puiser
largement dans ses ressources ordinaires pour rembourser
ces emprunts. La politique de prêts du FMI a ainsi pu peser
sur la gestion de la liquidité, notamment à cause du
problème de non-concordance des échéances.
116
Dans le cadre de la politique d’accès élargi, l’Arabie
Saoudite, qui s’était engagée pour 8 milliards en 1981, puis
à nouveau pour 4 milliards en 1984, est devenue le
principal créancier du Fonds. Elle a obtenu des conditions
inédites : elle pouvait non seulement transférer à tout
moment sa créance à un autre pays membre, mais surtout,
demander au Fonds de lui remettre des billets à ordre au
porteur. Cette disposition créait un précédent d’une grande
portée puisque ces billets pouvaient être cédés à n’importe
quel organisme public ou privé qui détiendrait donc une
créance sur le Fonds. Cela ouvrait la voie à un marché
privé de créances libellées en DTS.
117
Juridiquement, le Fonds est habilité à agir en tant
qu’administrateur de ressources en vertu de l’article V
section 2b de ses statuts, qui l’autorise à « assurer des
services financiers et techniques conformes à ses buts,
notamment l’administration de ressources fournies par les
États membres ».
118
Le Conseil d’administration décida en mai 1976 de céder
environ un tiers du stock d’or du Fonds. La moitié de ce
montant fut vendue au prix de marché et les bénéfices
placés dans ce Fonds fiduciaire. Une partie fut distribuée
directement aux PVD au prorata de leur quotes-parts,
tandis que l’autre partie était mise à disposition de certains
pays sous forme de prêts à taux d’intérêt très bas.
119
Facilité déplafonnée et assortie d’une surcharge d’intérêts,
destinée à faire face aux brusques revirements des flux de
capitaux. Cf. infra § IV.3.
120
Mise en sommeil pendant plusieurs années, la FFC,
devenue FFCI – facilité de financement compensatoire et
de financement pour imprévus – a été réactivée en faveur
de la Russie en juillet 1998, pour un montant de 2,16
milliards de DTS, afin de compenser une chute de ses
revenus d’exportation à la suite d’une baisse du prix du
pétrole.
121
Malgré l’opposition virulente des républicains, relayée par
une grande partie de la presse américaine, les États-Unis
sont cependant intervenus par le biais de l’Exchange
Stabilization Fund du Trésor pour un montant de 20
milliards de dollars. Ce n’était pas la première fois que ce
Fonds, créé en 1934 pour stabiliser le cours du dollar par
rapport aux principales autres devises, servait à financer
des prêts, principalement à des pays d’Amérique latine,
permettant ainsi au Trésor de contourner le Congrès (voir
Schwarz, 1998). Enfin, la BRI a augmenté son engagement
de 5 à 10 milliards de dollars, de sorte que le montant total
des financements était proche de celui prévu par le plan
initial.
122
De plus, un pays prêteur faisant face à des difficultés de
balance des paiements peut soit obtenir le remboursement
anticipé du montant de ses prêts si le Fonds a
effectivement procédé à des emprunts, soit refuser
d’accorder de futurs prêts si l’organisation internationale
n’a pas effectué d’emprunts. Ces créances sur le FMI
constituent donc des actifs hautement procédé à des
emprunts, soit refuser d’accorder de futurs prêts si
l’organisation internationale n’a pas effectué d’emprunts.
Ces créances sur le FMI constituent donc des actifs
hautement liquides et sont considérées comme faisant
partie des réserves internationales des pays qui les
détiennent.
123
Les pays participant aux AGE et aux NAE, ainsi que les
montants qu’ils s’engagent à mettre à la disposition du
Fonds, sont précisés en annexe 3.
124
Lorsque des pays participants dont la somme des
engagements excède 28,9 milliards de DTS (85 % du total)
– dont les cinq États ayant les plus gros engagements – ont
pris la décision d’adhérer.
125
Les délais d’intervention du Fonds ont été réduit grâce à
une nouvelle procédure d’approbation accélérée des
programmes d’aide financière par le Conseil
d’administration. Ce « mécanisme d’intervention d’urgence
» a été mis en place en septembre 1995 et utilisé pour la
première fois à l’occasion de la crise asiatique.
126
Le financement de ce programme est emblématique de la
superposition des modèles d’intervention du Fonds. Il
combinait un accord élargi (6,3 milliards de DTS), dont une
partie au titre de la facilité de réserve supplémentaire (4
milliards), auxquels s’ajoutaient des crédits octroyés au
nom de la facilité de financement compensatoire, supposés
compenser la chute des revenus d’exportation (2,2
milliards). En outre, les ressources nécessaires ont été
obtenues par une activation des AGE.
127
Voir Aglietta et de Boissieu, 1999.
128
Comme nous l’avons vu, la possibilité d’une intervention en
dernier ressort du Fonds est même écartée par ses statuts
(cf. article VI.1.a : « Aucun Etat membre ne peut faire
usage des ressources générales du Fonds pour faire face à
des sorties de capitaux importantes ou prolongées... »).
129
Summers, 1999. Le récent rapport Meltzer (Meltzer, 2000),
commandé par le Congrès américain, plaide également
pour l’abandon des prêts concessionnels aux pays à faible
revenu et pour une limitation encore plus drastique de la
durée et des conditions de l’engagement financier du
Fonds. Celui-ci ne devrait intervenir qu’à très court terme,
dans des situations d’illiquidité et auprès de pays
préqualifiés en fonction de critères objectifs.
130
Mundell, 1968, chap. 18.
131
Pour une référence théorique sur les asymétries
d’information et leurs conséquences sur la fragilité
financière, voir Mishkin, 1991.
132
Funabashi, 1988 fait le bilan de la coopération sur le
change entre les autorités monétaires du G7 après l’accord
du Plaza de 1985.
133
Fischer, 1999.
134
voir Davanne, 1998.
135
Eichengreen et Mussa, 1998.
136
Aglietta et Deusy-Fournier, 1994.
137
Summers, 1999, présente la position du Trésor américain
sur l’avenir du FMI.
138
Voir II. § 1.1.2.
139
À titre expérimental, les services du Fonds ont produit des
« Rapports sur l’observance des standards et des codes »
pour quelques pays (une dizaine en septembre 1999).
140
Arriazu, Crow et Thygesen, 1999.
141
Radelet et Sachs, 1998 ont mis en évidence l’aspect
largement spéculatif de la crise asiatique.
142
Pour une défense du recentrage des activités du Fonds sur
son rôle macroéconomique voir notamment Feldstein,
1998.
143
Contamin et Denise, 1999.
144
Eichengreen, 1999a, avance un certain nombre de
propositions concrètes pour l’implication du secteur privé.
145
Le Fonds a d’ores et déjà mis au point une politique
prudente de « lending into arrears » (décision de 1989 pour
les arriérés souverains, étendue aux arriérés des débiteurs
privés suite à l’imposition de contrôle des changes en
1999), qui lui permet de soutenir financièrement des pays
en situation d’arriérés de paiements sur leur dette
extérieure à condition que ceux-ci entreprennent un
programme d’ajustement approprié et recherchent un
accord avec leurs créditeurs.
146
Pour un plan complet en vue d’un système fondé sur la
discipline de marché et ou le FMI aurait un rôle de garant
des règles et de prêteur en dernier ressort, voir Calomiris,
1998b. Ce dernier a d’ailleurs participé à l’élaboration du
récent rapport Meltzer (Meltzer, 2000), qui procède de la
même inspiration.
147
Goodhart et Haizhou Huang, 1999 montrent qu’il est
impossible de séparer crise de liquidité et crise de
solvabilité dans la fonction de PDR.
148
Giannini, 1998 tente de généraliser au niveau international
les procédés utilisés par les banques centrales dans leur
propre pays pour contenir l’aléa moral.
149
Voir Aglietta et Denise, 1999.
150
OCDE, 1997.
151
Camdessus, 2000.
152
Formule de Bretton Woods
Quote-part = (0,02Y + 0,05R + 0.10M + 0,10V)(1 + X/Y)
Y : revenu national en 1940
R : réserves d’or et avoirs en dollars au 1er juillet 1943
M : moyenne des importations de 1934 à 1938
V : variation maximum des exportations de 1934 à 1938
X : moyenne des exportations de 1934 à 1938
153
Formules utilisées, depuis la huitième révision, pour
déterminer les « quotes-parts calculées »
Formule de Bretton Woods simplifiée :
(0,01 Y + 0,025R + 0,05P + 0,2276VC) X(l + C/Y)
Autres formules modifiées :
(0,0065Y + 0,0205125R + 0,078P + 0,4052VC) X(l + C/Y)
(0,0045Y + 0,03896768R + 0,07P + 0,76976VC) X(l +
C/Y)
0,005Y + 0,042280464R + 0,044 (P + C) + 0,8352VC
0,0045Y + 0,05281008R + 0,039 (P + C) + 1,0432VC
Y : PIB
R : moyenne mensuelle des réserves
P : moyenne annuelle des paiements courants
C : moyenne annuelle des recettes courantes
VC : variabilité des recettes courantes (par rapport à la
moyenne quinquennale)
Pour obtenir la « quote-part calculée » de chaque pays, il
faut d’abord ajuster uniformément le résultat obtenu à
partir des quatre équations de façon à ce que la somme des
quotes-parts ajustées de tous les pays soit égale à la somme
des quotes-parts issues de la formule de Bretton Woods
simplifiée.
154
De Gregorio et al., 1999.
155
Ce total n’inclut pas le nombre de voix de l’État islamique
d’Afghanistan et de la Somalie qui n’ont pas participé à
l’élection ordinaire des administrateurs de 1998 ni celui de
la République Démocratique du Congo et du Soudan dont
le droit de vote est suspendu depuis le 2 juin 1994 et le 9
août 1993 respectivement. En effet, le troisième
amendement aux statuts du Fonds (adopté en 1990 et entré
en vigueur en 1992) permet au Conseil d’administration de
suspendre, par une décision prise à la majorité de 70 %, les
droits de vote d’un pays membre qui a été déclaré
irrecevable à utiliser les ressources générales du Fonds et
qui persiste à ne pas honorer l’une de ses obligations aux
termes des statuts. Cet amendement fait partie de la
stratégie adoptée pour faire face au problème des impayés
accumulés par certains pays au titre de leurs obligations
envers le FMI.
© Ed. ECONOMICA, 2000
Tous droits de reproduction, de traduction, d’adaptation et
d’exécution réservés pour tous les pays.
ISBN 2-7178-4056-7
Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de
savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition
numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors
uniquement sur un support imprimé, conformément à la loi n°
2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres
Indisponibles du XXe siècle.
*
La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une
licence confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des
Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er
mars 2012.