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OBJECTIF DU COURS
INTRODUCTION
I- Définition du droit en général
II- Sources des règles de droit
III- Caractères des règles de droit
IV- Classification des règles de droit
V- Définition du droit commercial
VI- Objectif du Droit commercial
Chapitre
OBJECTIF DU COURS
INTRODUCTION
Le droit est l’ensemble des règles qui organisent la vie en société en définissant le
statut des personnes et en réglementant les relations entre eux, et dont le
respect est sanctionné (civilement, pénalement, administrativement, etc). Ces
règles s’organisent autour de certaines divisions fondamentales (droit privé, droit
public…).
Les règles de droit sont considérées comme générales car elles sont
appliquées sur tout le territoire national et pour tous les faits qui s’y
produisent.
Les règles de droit sont impersonnelles car elles valent pour toutes les
personnes qui se trouvent ou se trouveront dans une décision
objectivement déterminée.
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Les règles de droit sont soumises à la contrainte étatique. Elles sont donc
obligatoires et sanctionnées par l’Etat.
Cette sanction peut prendre des formes variées qui peuvent parfois se cumuler.
➢ Dommages-intérêts :
Toute personne qui occasionne par son comportement un dommage à
autrui engage sa responsabilité. La réparation du préjudice subi par la
victime consiste à lui attribuer une somme d’argent ou des dommages
intérêts.
Le droit public est l’ensemble des disciplines juridiques qui régissent l'organisation de
l'Etat et les relations de l'Etat et des administrations publiques avec les particuliers et
entre ces administrations elles-mêmes.
Le droit public défend l'intérêt général avec des prérogatives liées à la puissance
publique. Il concerne les rapports entre personnes publiques mais également
personnes publiques et personnes privées.
2) Le droit privé
Le droit privé s’intéresse aux relations entre les particuliers. Il régit les
relations entre les personnes privées, qu'elles soient physiques ou morales.
Le droit commercial est un droit relatif aux opérations juridiques accomplies par les
commerçants, soit entre eux, soit avec leurs clients.
Ainsi la gestion de l’entreprise passe par une bonne maîtrise du droit commercial
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Rapports entre professionnels, notamment lors de la conclusion d’un
contrat : contrats commerciaux, contrats de distribution, cession d’un
fonds de commerce, …
Ainsi ce cours sera plus axé sur une sélection de thèmes du droit commercial en
rapport avec l'entreprise. Il abordera la dimension juridique de l’entreprise
individuelle et des règles régissant ses rapports.
Les sources du droit commercial sont les mêmes que celles du droit civil, à savoir : la
loi, au sens large, la jurisprudence ainsi que les coutumes et les usages commerciaux
qui sont plus développées en droit commercial qu'en droit civil. L’article 2 du code
de commerce stipule « Il est statué en matière commerciale conformément aux lois,
coutumes et usages du commerce, ou au droit civil dans la mesure où il ne contredit
pas les principes fondamentaux du droit commercial.
1) Le droit musulman
2) Le droit coutumier
Les sources du droit commercial sont spécifiques. Ce ne sont pas exactement les
mêmes que celles des autres branches du droit. On distingue les sources formelles et
les sources institutionnelles.
a) La loi
Elle régit les actes de commerce et les commerçants. (Article I et 2 du CC). L’article
46 de la Constitution dispose que le régime des obligations civiles et commerciales
relève du domaine de la loi.
Le terme Loi doit être entendu au sens large, c'est-à-dire, la loi votée par le
Parlement : Code de Commerce (CC)
Le Code de Commerce au Maroc est le texte législatif qui régit les actes de
commerce et les commerçants. Le premier CC a été élaboré sous le Protectorat
français en 12 août 1913.
Pour s'inscrire et répondre aux exigences de la libéralisation et de la globalisation des
économies, les textes du CC de 1913 ont été soit révisés ou élaborés. Ainsi,
l’élaboration du nouveau CC (Dahir du 1er août 1996) s’est inscrite dans le cadre
d'une réforme assez vaste et profonde du droit des affaires au Maroc tout en visant
à mettre les normes nationales en conformité avec les standards internationaux.
Ces pratiques peuvent s’étendre à toute une ville, à toute une profession.
Quand une pratique devient générale et constante, on dit qu’elle s’est transformée
en usage.
La force juridique des usages varie selon qu’il s’agisse d’usages conventionnels ou
d’usages de droit.
Les usages conventionnels résultent d’une pratique à laquelle les parties au contrat
ont entendu se référer tacitement, dans la mesure où elles ont dans l’habitude de
conclure de tels contrats.
Ces usages ne s’appliquent que si aucune règle contraire n’a été formulée par les
commerçants contractants.
Ces usages ne peuvent pas s’opposer aux personnes qui n’appartiennent pas à la
même profession.
Si une seule des parties au contrat est commerçante, ou si les deux commerçants
n’appartiennent pas à la même profession, l’usage ne s’impose que si le contrat le
prévoit.
C’est à celui qui invoque l’usage de le prouver, par tout moyen de preuve, le moyen
le plus efficace est de demander une attestation à la Chambre de Commerce du
lieu où s’exerce l’usage.
Ces usages sont habituellement suivis dans la formation et dans l’exécution d’actes.
Du fait de leur ancienneté. Ils sont considérés par les juges comme une règle de droit
(caractère impératif).
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Exemples :
Les usages de droit ont valeur de loi. Cela emporte les conséquences suivantes :
Pour la force juridique des usages et coutumes, l’article 475 DOC stipule que ne
saurait prévaloir contre la loi lorsqu’elle est formelle, l’article 476 DOC quant à lui
stipule que l’usage ne peut être invoqué que s’il est général ou dominant et s’il n’a
rien de contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Les coutumes et les usages spéciaux et locaux priment les coutumes et usages
généraux. (Article 3 du CC).
c) La jurisprudence commerciale
d) La doctrine
Les conventions internationales sont des accords conclus entre États qui imposent
des obligations entre les États impliqués. Ces sources internationales prennent
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également une importance grandissante avec la mondialisation et le renouveau du
libre-échange.
Dans la pratique divers termes sont employés pour désigner des conventions
internationales : traité, accord, arrangement, pacte, charte, échange de lettres,
protocole.
Au point de vue juridique, toutes les conventions internationales ont la même nature
et produisent les mêmes effets.
Les conventions internationales doivent généralement être ratifiées par
des États pour obtenir une force obligatoire et ainsi devenir de véritables traités
internationaux.
Par exemples :
L’arbitrage est une source de droit entre les parties permettant d'éviter le recours aux
instances juridictionnelles étatiques (Loi n° 08 - 05 / Dahir n° 1-07-169 du 30 novembre
2007). Il reste le principal mécanisme de règlement des différends dans le domaine
des échanges commerciaux et le plus prisé pour résoudre les litiges commerciaux
internationaux d’envergure.
L’arbitrage doit impérativement avoir été convenu par écrit entre les parties sous la
forme d’une clause d’arbitrage insérée dans le contrat ou d’un compromis
d’arbitrage.
La clause et le compromis sont soumis à des règles de formes et de contenu qui
doivent être respectées sous peine de nullité. Elles sont précisées par la loi.
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La décision rendue est appelée sentence arbitrale. Cette dernière obéit à des
conditions de forme (écrit) et fonds (Motivation).
Si l’arbitrage reste la méthode la plus prisée pour résoudre les litiges commerciaux
internationaux d’envergure, la médiation gagne néanmoins en popularité.
Les règlements professionnels sont des codes de bonne conduite qui définissent pour
la profession les modèles de comportement sur la manière d’agir, que ce soit entre
les commerçants de cette profession et d’autres professions ou avec leurs clients.
Les ordres professionnels peuvent édicter des règlements qui seront obligatoires pour
toute la profession concernée (ordre professionnel des pharmaciens).
Il s'agit généralement d'actes réalisés par une personne ou une société dont l'activité
repose sur des opérations commerciales.
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Par conséquent, un acte de commerce est un acte juridique soumis aux dispositions
du droit commercial du fait de sa nature, de sa forme, mais aussi des personnes qui
le réalisent.
Par ailleurs un acte peut être considéré comme acte de commerce s'il répond
à deux critères cumulatifs.
• D'abord, un critère de spéculation, qui implique une finalité lucrative pour une
opération, c'est-à-dire une opération pour laquelle on produit des bénéfices.
Ces actes sont toujours de nature commerciale en raison de leurs objets quel que
soit la qualité de celui qui les réalise
Il s’agit d’actes de commerce qui sont toujours commerciaux à raison de leur forme
et non par leurs objets et ce quelle que soit la personne qui les accomplisse.
Une lettre de change est un document écrit, émis avec une facture, sur lequel le
tireur (fournisseur) donne au tiré (client) l’ordre de payer une somme d’argent
déterminée à une date déterminée. La lettre de change réalise un transfert d'une
créance.
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Ainsi, la lettre de change est un effet de commerce, un instrument de crédit. On
l'appelle aussi « traite ». De ce fait, le simple fait de signer une lettre de change est
un acte de commerce, même si elle n'est pas signée par un commerçant.
Ils sont également considérés comme actes de commerce par la forme les actes
accomplis par les sociétés commerciales, ci-dessous, dans le cadre de leur objet
social, même si leur activité n’est pas commerciale. (Article 2 de la loi n° 5 - 96 sur :
• La Société à Nom Collectif (SNC) ;
• La Société en commandite simple (SCS) ;
• La Société A Responsabilités Limitées (SARL) ;
• La Société par Action Simplifiée (SAS) ;
• La Société en commandite par actions ;
• et l’article 1 de la 7- 95 sur la Société Anonyme (SA).
Ce sont des actes qui par nature sont civil, mais qui par accessoire deviennent des
actes de commerce parce qu’ils sont accomplis par le commerçant dans le cadre
de l’exercice de sa profession commerciale ou par une société commerciale en
liaison avec son activité.
On peut également citer les actes de commerce par rattachement, ce sont des
actes qui doivent leur commercialité à une déclaration de la loi ou à un effet de
cohérence.
La théorie de l’accessoire a été développée par la jurisprudence française. Pour que
la théorie puisse s’appliquer, il faut que deux conditions soient remplies :
➢ D’une part que les actes concernés soient accomplis par un commerçant,
personne physique ou personne morale, peu importe que l’autre partie ait ou
non la qualité de commerçant.
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4) Les actes mixtes
L’acte est civil pour le non commerçant et les règles applicables sont
ceux de droit commun.
• Le transport ;
• Toutes activités pouvant être assimilées aux activités énumérées aux Article 6
et 7 du CC.
I- Notion de la commercialité
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II- La qualité du commerçant
En Droit français : Un commerçant est une personne physique ou morale qui exerce
des actes de commerce et en fait sa profession habituelle (Article L121-1 CC).
❑ Pour être commerçant il faut faire des actes de commerce par nature
Le gérant salarié d’une entreprise n’agit pas pour son compte mais pour celui de son
employeur. Il n’a pas d’indépendance, il n’est donc pas commerçant bien qu’il fasse
des achats pour revendre avec bénéfice.
Pour être commerçant il ne suffit pas d’exercer une activité commerciale à titre
professionnel et de façon indépendante, il faut aussi que les activités commerciales
exercées ne soient pas une simple conséquence, un simple prolongement d’une
activité civile qui constituerait la profession principale. Ainsi l’association sportive
(dont l’activité est civile) qui vendrait des équipements avec un léger bénéfice
qu’elle utiliserait pour moderniser ou entretenir les salles ne serait pas commerçantes.
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III- Les différentes catégories du commerçant
Sont ceux qui exercent une activité commerciale en respectant les règles légales
relatives au commerce, à savoir l’intégralité des droits et des obligations pesant sur
les commerçants à savoir :
Sont ceux qui selon la loi et la jurisprudence exercent une activité commerciale à
titre professionnel ou habituel, mais ils ignorent totalement la loi commerciale.
Ils ne sont pas immatriculés au registre de commerce et ne tiennent pas de
comptabilité pour diverses raisons.
Remarque :
Cette qualification prive l’intéressé des droits du commerçant mais elle fait peser sur
lui toutes ses obligations.
Ainsi quand le commerçant de fait revendiquera les droits du commerçant celui-ci
lui sera refusé.
Cependant, quand un tiers revendique des obligations à son encontre, elles se
verront prises en considération.
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1) La commercialité par nature
• Celui qui achète des denrées ou des marchandises pour les revendre, soit
telles quelles, c'est le cas du plus grand nombre des commerçants, soit
transformées (Ex. : achat de tissus revendus sous forme de robes, manteaux,
costumes, etc.) ;
• Celui qui achète des denrées ou des marchandises pour en louer l'usage
(Ex. : achat de véhicule pour en faire la location) ;
• Celui qui reçoit des dépôts de fonds des particuliers et qui prête à d'autres
personnes (Ex. : les banques) ;
Il faut, en conséquence de ce qui précède, que le bien soit acheté (ou échangé)
non pas en vue de son utilisation ou de sa consommation par le commerçant mais
en vue de sa revente :
➢ Peu importe l’ordre dans lequel les achats et les reventes sont conclus
La revente peut avoir lieu avant même l'achat.
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➢ Peu importe aussi si le commerçant n'a pas réalisé les bénéfices
escomptés.
Exemples :
Exemple :
L'agriculteur vend des produits, des œufs pondus par des poules qu'il nourrit avec
son blé. Dans ce cas, il vend des œufs mais il n'y a pas d'achat préalable, son activité
est donc civile. Par contre, sur le même exemple, s'il achète de jeunes animaux, il
les engraisse avec des aliments qu'il a achetés et revend les animaux sur les foires,
son activité est donc commerciale.
La production intellectuelle est une activité purement civile (production des auteurs,
compositeurs, artistes, écrivains, etc.). Les personnes exercent une activité civile et
ce, même si la production intellectuelle débouche sur le dépôt d'un brevet.
Lorsqu'une activité est brevetée, cela implique une certaine activité commerciale,
mais celle-ci demeure civile. Ceux qui sont chargés de commercialiser l'activité
intellectuelle sont cependant des commerçants.
En principe, l'activité d'extraction des matières premières relève du droit civil. Il existe
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toutefois des exceptions pour tout ce qui s'apparente à la fourniture de matières
premières.
➢ L’article 6 du CC considère l'exploitation des mines comme un acte de
commerce.
De nombreux objets sont achetés pour être ensuite fournis. Cette catégorie d'actes
de commerce permet d'englober dans la sphère des actes de commerce des
produits qui seraient normalement exclus du champ d'application comme par
exemple les matières premières.
ère
Il s’agit de l’achat de matières 1 ou les extraire du sol, et les revendre en biens finis
ou semi-finis.
Les activités de Transformation concernent l'entreprise de manufacture. Ce terme
désigne la transformation d'une matière, que ce soit manuellement ou par
l'intermédiaire d'une machine. Mais toute manufacture ne constitue pas une activité
commerciale, il existe une manufacture artisanale.
L’artisan est censé tiré l’essentiel de son revenu de son propre travail, sauf dans le
cas d’une structure organisée.
Le maçon, le peintre en bâtiment, le plombier, l’électricien, le serrurier, même s’ils
ont un magasin de vente, exercent ces activités non pas dans l’intention de réaliser
un profit.
Les activités de service sont des activités où le commerçant offre à ses clients l’usage
temporaire de certaines choses, ou l’exécution à leur profit de certains travaux.
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2) La commercialité par accessoire
La commercialité par accessoire englobe tous les contrats nés pour les besoins du
commerce et ceux conclus pour les besoins de ce commerce.
Exemple :
Achat de matériel, emprunt bancaire, contrat d'assurance.
En revanche les actes que le commerçant accomplit sans rapport avec l’activité
commerciale sont des actes civils (achat d’une maison, d’un véhicule pour un usage
privé).
Comme vu précédemment, certains actes tirent leur commercialité non pas de leur
objet, mais par leur forme. Ainsi, certains actes sont commerciaux, quelle que soit
l’activité de celui qui les fait, en raison de leur forme : signature d’une lettre de
change, activité exercée par certain type de société.
Toute personne peut créer une entreprise dans le domaine de son choix. C’est une
valeur constitutionnelle. Toutefois certaines activités sont interdites et des conditions
sont imposées pour exercer certains commerces.
Ces interdictions et limitations tiennent soit aux personnes, soit au commerce
envisagé.
Incapacité ;
Incompatibilité de la condition avec la situation juridique où il se trouve ;
Interdiction légale ;
Sanction ;
Déchéance qui frappe l’intéressé.
I- Les incapacités
La capacité juridique doit être respectée. Seul un majeur peut être commerçant,
cela signifie que le mineur, ne peut être commerçant, de même que les majeurs
incapables. Cette règle est fondée sur un souci de protection des tiers et de
l’incapable lui-même.
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La capacité pour exercer le commerce obéit aux règles du statut personnel
(Moudawana). On distingue :
Le mineur commerçant ;
Le majeur incapable.
1) Le mineur commerçant
Il obéit à la loi de son statut personnel. Il est majeur à 20 ans mais peut exercer une
activité commerciale à sa puberté si ses parents l’acceptent.
«Est réputé majeur tout étranger ayant atteint 20 ans révolus même si sa loi nationale
prévoit un âge de majorité supérieure à celui qui est édicté par la loi marocaine ».
(Ex : sa loi dit 21 ans).
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Quand un étranger n’a pas l’âge de la majorité requis par la loi marocaine et qu’il
est réputé majeur par sa loi nationale, il ne peut exercer le commerce qu’après
autorisation du tribunal (Ex : sa loi dit majeur à 16 ans.) (Article 16 CC).
2) Le majeur incapable
Les personnes âgées de 18 ans peuvent ne pas être capables en raison de maladies
mentales, de faiblesse d’esprit. Ainsi, l’article 217 Moudawana écarte la capacité en
ce qui concerne l’aliéné mental ou de prodigalité.
Les incapables majeurs ne peuvent pas créer leur entreprise. Ils ne possèdent pas la
capacité commerciale, uniquement la capacité civile.
3) La femme mariée
Certaines activités sont jugées incompatibles entre elles. Le cas le plus fréquent en
est, par exemple, l’incompatibilité pour les personnes exerçant certaines professions
libérales de participer à une activité commerciale, soit pour leur propre compte, ne
soit par personne interposée. Parmi ces derniers on trouve :
• Les avocats ou experts comptables sauf s’ils l’exercent dans le cadre d’une
société commerciale ;
• Les commissaires aux comptes ;
• Les conseillers juridiques ;
• Les architectes sauf s’ils font accomplir des tâches de construction ou
promotion libérale ;
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• Les Médecins, …
Par conséquent :
Il n'est pas possible de cumuler une activité commerciale avec la fonction publique.
Toutefois un fonctionnaire peut être membre et diriger une société civile puisque
cette dernière n'a pas d'objet commercial.
Les commerçants mis en faillite ne peuvent plus exercer une activité commerciale.
Ainsi, l'exercice d'une activité commerciale est interdit à toute personne contre
laquelle a été prononcée la faillite personnelle ou l'interdiction de gérer.
IV- Les déchéances (Articles 711, 712, 713, 714, 715, 716, 717, 718 de
CC)
Cas de déchéance :
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SECTION II : LES INTERDICTIONS ET LIMITATIONS LIEES AU COMMERCE ENVISAGE
Défense nationale ;
Sécurité ;
Vente des armes et explosifs pour préserver l’ordre public;
Vente les organes humains pour préserver la moralité
Vente du corps humain (Prostitution), pour préserver la moralité
Vente de la drogue pour préserver la santé publique…)
Loterie, Jeux de hasard, casinos réservés aux entreprises ayant une
autorisation de l’Etat. (Moralité publique) ;
Un monopole de l’État (les minerais ex : phosphates, le pétrole); les individus
ne peuvent exercer le commerce dans un domaine monopolisé par l’ETAT
(Ex : Le transport ferroviaire) ;
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I- Règlementation des immatriculations au registre de commerce
1) Délai
L’immatriculation des personnes physiques doit être requise dans les trois mois
de l’ouverture de l’établissement commercial ou de l’acquisition du fonds de
commerce.
L’immatriculation des personnes morales doit être requise dans les trois mois
de leur création ou de leur constitution. Il en est de même des succursales et
agences marocaines ou étrangères.
2) Déclaration d’immatriculation
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• Quand c’est dans leur intérêt, elles ne peuvent invoquer le défaut
d’immatriculation pour se soustraire aux procédures de redressement ou
de liquidation judiciaire qui sont spéciales aux commerçants.
Ces peines sont doublées en cas de récidive dans les 5 années qui suivent
le prononcé de la première condamnation (article 67 du Code de
Commerce).
VI- La radiation
I- Identification fiscale
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de l’entreprise qui le concerne (changement de siège social, de forme
juridique, par exemple), et de sa volonté de modifier son régime
d’imposition.
2- Identifiant fiscal
La patente (Taxe professionnelle) que le commerçant doit coller sur les murs
de son commerce.
S’il s’agit d’une société : option pour l’IR ou l’IS (les sociétés de personnes). Pour les
sociétés de capitaux, soumises d’office à l’IS.
• L’Etat puisque l’assiette des impôts est calculée sur le chiffre d’affaire.
L’article 1er de la loi n° 9-88 dispose que les commerçants doivent procéder à
l’enregistrement comptable des mouvements affectant les actifs et passifs de
l’entreprise.
Tout commerçant tient obligatoirement trois livres :
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Le grand livre permet de classer méthodiquement dans des comptes
ouverts les écritures portées chronologiquement au livre journal.
Le livre inventaire sur lequel on reporte chaque année l’inventaire, le bilan
le compte de résultat et l’annexe.
Les documents de synthèse
A partir de ses livres comptables, l’entreprise doit établir des documents annuels à la
fin de son exercice. Ces documents comprennent le bilan, le compte de résultat et
une annexe.
Le livre journal et le livre d’inventaire doivent être tenus chronologiquement, sans
blanc, sans oubli, sans ratures ni rajouts. Ils doivent être cotés et paraphés par le
greffier du tribunal de première instance. Ces précautions permettent d’éviter des
modifications frauduleuses de comptabilité qui pourraient être faites soit pour
tromper le fisc, soit pour tromper la justice.
La comptabilité est admise par le juge pour faire preuve entre commerçants à raison
des faits de commerce (Article 19 CC). Le juge peut ordonner, dans le cadre de litige
la représentation (uniquement les écritures intéressant l’affaire), ou la
communication des documents comptables (production intégrale des documents
comptables) ordonnée exceptionnellement (affaire de succession partage,
redressement ou liquidation judiciaire).
1) Chambres de commerce
2) Le droit au bail
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CHAPITRE IV : L’ENTREPRISE COMMERCIALE
I- La définition économique
Parmi les définitions celle qui qualifie l’entreprise comme une « Unité économique,
combinant divers facteurs de production, produisant pour la vente des biens et des
services et distribuant des revenus en contrepartie… ».
Dans le langage courant, on appelle aussi « entreprise » une structure qui réunit un
certain nombre de moyens destinés à l'exercice d'une activité économique
prédéterminée. Ainsi, aujourd'hui, on parle d'entreprise artisanale, agricole
commerciale, etc.
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• Entreprise Individuelle classique
• Entreprise Individuelle A Responsabilité Limitée Associé Unique
(SARLAU) ;
• Devenir Auto-entrepreneur.
Comme son nom l'indique, l'entreprise individuelle est une entreprise en nom propre
qui ne dispose pas de la personnalité morale : l'entrepreneur et l'entreprise
constituent une seule et même entité sur le plan juridique, même si, sur le plan
comptable et fiscal, les activités professionnelles de l'entrepreneur sont clairement
séparées de ses activités civiles.
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Par conséquent :
• Il n’y a pas de statuts à rédiger, étant donné qu’aucune personne
morale n’est créée.
• Il n’y a pas de notion de capital.
• Il n’y a pas d’associé.
2) Souplesse et simplicité
3) Responsabilité illimitée
La propriété des moyens d'exploitation fonde la légitimité du dirigeant qui peut les
organiser librement, étendre son exploitation ou même y mettre fin.
D'un autre côté, le droit du travail fournit au dirigeant les moyens juridiques de son
exploitation : les contrats de travail légitiment le pouvoir de direction et pouvoir
disciplinaire. Cependant, ce pouvoir presque absolu de direction trouve ses limites
dans la rigueur de la responsabilité qui menace très directement cet exploitant.
5) Les salariés
2) Au point de vue fiscal c’est l’exploitant qui est imposé et non l’entreprise
Bien qu’il travaille dans l’entreprise et en tire un revenu, l’entreprise ne peut être
considérée comme son employeur puisqu’elle n’a pas d’existence juridique propre.
L’entrepreneur individuel n’a donc pas le statut de salarié. Il ne peut pas cotiser au
régime général de la sécurité sociale.
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Pour obtenir le statut de salarié cadre, il peut constituer une société dans laquelle en
tant que principal responsable, il aura ce statut, mais l’entreprise individuelle
disparaîtra.
DEFINITION
Il s’agit de biens meubles corporels. Il existe deux sortes d’éléments corporels : d’une
part le matériel et l’outillage, d’autre part les marchandises. Ces éléments corporels
ont un caractère facultatif. (EX. : Dans le commerce de services, il n’y a pas de
marchandises (prospectus) et dans la distribution, on peut se passer de l’outillage).
I- Le matériel et l’outillage
Il s'agit des machines, de l'équipement, des outils qui servent à l'exploitation du fonds
et qui sont la propriété du commerçant (Ex. : les machines, le mobilier de bureau, le
matériel de transport, les agencements).
Ils peuvent être indispensables (EX. : pour l'entreprise des travaux publics).
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Ils peuvent être inexistants, (EX. : pour les commerces de distribution, où parfois, à
l'exception des marchandises à vendre, un équipement spécifique n’est pas
nécessaire.
Le matériel et l’outillage ont un caractère stable au sein de l’entreprise.
Il s’agit d’une part des matières premières et produits semi finis servant à la
fabrication et, d’autre part, des produits mis en vente et qui sont la propriété du
commerçant.
Comme pour le matériel et l’outillage les marchandises peuvent être absolument
essentiels dans un fonds de commerce. (EX. : pour l'entreprise de transport routier).
Elles peuvent être aussi inexistantes dans un fonds de commerce. (EX. : pour les
agents de change. Elles n'ont pas de stock de marchandises).
Parfois l’entreprise utilise pour son propre usage les produits qu'elle fabrique et met
en vente. Dans ce cas, le critère de stabilité fait la différence entre le matériel et les
marchandises. Ainsi, contrairement au matériel les marchandises ont un caractère
essentiellement mouvant car elles sont destinées à la vente.
Les éléments incorporels constituent les éléments les plus importants du fonds de commerce
et jouent souvent un rôle essentiel lors de la création ou du développement de
l’entreprise.
« Le fonds de commerce comprend obligatoirement, la clientèle et
l'achalandage ». (Article 80 du CC, al 1).
« Il comprend aussi tous autres biens nécessaires à l’exploitation du fonds tels que le
nom commercial, l'enseigne, le droit au bail, le mobilier commercial, les
marchandises, le matériel et l'outillage, les brevets d'invention, les licences, les
marques de fabrique, de commerce et de service, les dessins et modèles industriels
et, généralement, tous droits de propriété industrielle, littéraire ou artistique qui y sont
attachés ». (Article 80 du CC, al 2).
Cette énumération n’est pas limitative. De nombreux éléments peuvent être ajoutés
comme un contrat de crédit-bail, mobilier par exemple.
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1) Définition de l'achalandage
Il s’agit de la clientèle de passage attirée par la commodité ou la proximité de
l'établissement mais n’effectuant que des achats occasionnels.
2) Définition de la clientèle
Elle est constituée par les clients qui s'approvisionnent régulièrement auprès d'un
fonds de commerce, d’une façon permanente et fidèle en raison de la compétence
ou du savoir-faire du commerçant.
Il ne faut pas confondre la clientèle à l’achalandage. La clientèle doit être réelle,
certaine et propre à l’exploitant.
a) Nécessité de la clientèle
Les commerçants qui n’ont pas de clientèle propre ne sont pas propriétaire d’un
fonds de commerce. Ainsi, celui qui exploite la clientèle d’autrui n’a pas de fonds de
commerce.
b) Caractères de la clientèle
Réelle et certaine
La clientèle doit être une clientèle réelle, certaine, actuelle. Une clientèle potentielle
ne suffit pas à révéler l’existence d’un fonds de commerce.
Une clientèle réelle et certaine peut subsister malgré une fermeture temporaire.
Cependant, la cessation de l’exploitation fait disparaitre la clientèle et donc le fonds
de commerce.
Le fonds de commerce est constitué dès la première opération traité avec la
clientèle ; un commencement d'exploitation est donc nécessaire.
La réalité de la clientèle se mesure par la durée de l’exploitation et le chiffre
d’affaires à partir des livres comptables.
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Personnelle au titulaire du fonds de commerce
Le droit au bail est le droit dont bénéficie le locataire d'utiliser ses locaux pendant
une certaine durée. Il fait partie intégrante du fonds de commerce même s'il existe
des fonds de commerce sans droit au bail. (Article 80 al 2 du CC).
Le droit au bail confère au commerçant ou à l’artisan (Personne physique ou morale)
la propriété commerciale. En effet, la loi protège le droit au bail pour
les commerçants ou artisans et le propriétaire d'un local où est exercée une activité
commerciale ou artisanale est obligé de renouveler le bail ou de payer au locataire
une indemnité dite d'éviction.
Aussi, la valeur du droit au bail correspond à l'indemnité qui peut être demandée
par un commerçant titulaire d'un bail commercial à celui qui prend sa suite dans la
location du local. Il s'agit de la somme que le cessionnaire (acheteur d'un fonds de
commerce) paye au cédant (vendeur du fonds de commerce).
L’enseigne c’est un signe de ralliement. C’est une inscription, une forme ou une
image apposée sur un immeuble et se rapportant à l’activité qui s’y exerce. Elle
permet d’individualiser le lieu où s’exerce l’activité.
Elle peut être soit le nom commercial lui-même, soit une dénomination de fantaisie
ou un emblème.
Elle individualise non pas l'entreprise, mais son établissement géographique, sa
réglementation est identique à celle du nom commercial.
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Il est à souligner que le nom commercial individualise le commerçant, entrepreneur
individuel ou société, tandis que l'enseigne localise géographiquement
l'établissement.
Le brevet d’invention est un titre de propriété par lequel l’inventeur d’un produit ou
d’un procédé reçoit un monopole d’exploitation pendant 20 ans non
renouvelables.
L'obtention du brevet permet à son auteur d'exercer, en compensation de la
divulgation de son invention, un monopole de fabrication, d'utilisation et de
commercialisation de son invention pendant 20 ans.
Le brevet peut être vendu ou loué (fabrication sous licence).
Pour être brevetée, l’invention doit satisfaire des conditions de fond et de forme :
L’invention doit être nouvelle, (n’a pas déjà été imaginée ni disponible).
L’invention doit résulter d’une action inventive. (ne découle pas d’une
manière évidente de l’état de la technique).
L’invention doit être susceptible d’une application industrielle, par exemple,
la découverte d'un produit nouveau ou d'un nouveau procédé de
fabrication.
41
VII- Les marques de fabrique et de service
Une marque est un signe distinctif qui indique que les produits ou services sont
produits ou fournis par une certaine personne physique ou morale.
Elle peut être une marque de fabrique, de commerce, ou de service. Elle est
protégée pour une durée de 10 ans renouvelable.
La marque de fabrique est opposée par un fabriquant aussi bien sur un produit
intermédiaire que sur un produit fini.
La marque de commerce est celle qu’un commerçant appose sur des
produits qu’il met en vente.
La marque de service est utilisée pour désigner des services qu’offre
l’entreprise.
La marque nominale :
Elle correspond au nom patronymique, géographique, dénomination de
fantaisie, ou encore d’une marque de distribution.
La marque est un élément facultatif du fonds de commerce. Elle peut être protégée
par son enregistrement à l’OMPIC. La durée de la protection et de 10 ans, mais des
dépôts successifs permettent de conserver indéfiniment la propriété de la marque.
Ce sont des créations à caractère décoratif qui donnent à l'objet un aspect extérieur
spécifique et nouveau. Les dessins et modèles sont très importants pour l'industrie des
carrosseries, des meubles, des tissus, etc..).
L'auteur du dessin ou du modèle reçoit un droit exclusif à la suite d'un dépôt auprès
OMPIC. Le dépôt de dessins et modèles s'inscrit dans un cadre juridique privilégié.
Il existe deux protections :
Droits d’auteur ;
Droits de la propriété industrielle et commerciale.
42
IX- Les autres éléments incorporels : Les licences ou autorisations
administratives
Les biens immeubles ne peuvent pas faire partie du fonds de commerce (le local),
même s'ils sont la propriété de l'exploitant et constituent un élément déterminant
d'attractivité pour la clientèle. Ainsi, dès qu'un bien est qualifié d'immeuble, il ne peut
plus faire partie du fonds.
43
IV- Les documents comptables
Elles ne font pas partie intégrante du fonds de commerce et ne sont pas transmis
de plein droit, mais l’acheteur dispose d’un droit de consultation pendant 3 ans.
V- Le droit de terrasse
Étant donné que cette autorisation est délivrée à titre personnel, l’acheteur du
fonds doit donc demander une nouvelle autorisation.
Le fonds de commerce peut être exploité directement par son propriétaire ou par
un tiers en exécution d'un contrat de location-gérance.
L'exploitation directe peut également être exercée dans le cadre d'une société
commerciale. Ce sont les organes de la société (gérant, conseil d'administration,
administrateur général, etc…) qui exploitent effectivement le FC.
Un fonds de commerce ou un fonds artisanal peut être loué sous la forme d’un crédit-
bail en vue de leur acquisition ultérieure par le locataire.
44
1) En quoi consiste le crédit-bail d’un fonds de commerce ?
Le FC peut être loué en vue de son acquisition ultérieure par le locataire, sous le
régime du crédit-bail. Dans ce cas, le FC est acquis par un établissement bancaire
(appelé crédit-bailleur) et loué, en location-gérance, au locataire (encore appelé
crédit-preneur).
Le crédit-bail confère à l'établissement bancaire une garantie efficace car elle n'est
autre que la propriétaire du fonds de commerce.
Les mots location-gérance et gérance libre sont synonymes. Ils désignent un contrat
de bail mobilier, et plus précisément l'opération par laquelle le propriétaire d'un fonds
de commerce (qu'on appelle bailleur ou loueur), donne ce fonds de commerce en
45
location à un preneur nommé gérant libre ou locataire gérant. Ce dernier a la
qualité de commerçant, est inscrit au registre du commerce, exploite le fonds sous
sa propre responsabilité à ses risques et périls moyennant le paiement d’un loyer
appelé « redevance de gérance ». Cette redevance peut être fixe ou liée au chiffre
d’affaires ou au bénéfice.
Ils se produisent sur deux plans : il faut déterminer la situation des parties avant
d'examiner le sort des dettes nées de l'exploitation.
L’achat du fonds de commerce doit être constaté par acte notarié ou sous seing
privé. Le montant de l’achat doit être déposé auprès d’une instance habilitée à
48
conserver les dépôts tels que les notaires.
Dès lors qu’un fonds de commerce intéressant est repéré et que les discussions sont
entamées, il convient de le diagnostiquer afin de s’assurer qu’il correspond à la cible
recherchée, puis pour déceler les risques éventuels ainsi que les points forts et les
points faibles.
L’étude ne doit pas se limiter au fonds de commerce mais être élargie à la zone dans
laquelle se situe le commerce, à la concurrence, aux évolutions prévisibles, à l’état
du marché et ses perspectives…
Comme nous l’avons vu, les éléments de fonds de commerce sont divisés en deux
en éléments corporels et incorporels et la valeur d’un fonds de commerce repose
essentiellement sur les éléments incorporels qui le composent :
Sa clientèle tangible ;
La qualité de l’emplacement :
L’achalandage du magasin ;
Sa notoriété ;
Sans oublier les conditions juridiques et financières du contrat de bail, qui
donnent la « valeur des murs ».
Cette méthode, utilisée par les experts et les tribunaux, est la plus courante. Elle
consiste à déterminer le chiffre d’affaires annuel moyen au regard des 3 derniers
exercices et à lui appliquer un pourcentage qui varie selon la nature de l’activité
(généralement compris entre 40 et 100%).
49
L’évaluation peut aussi être déterminée par comparaison, en observant les prix
pratiqués sur le marché pour des fonds de commerce semblables par leur nature,
leur volume d’affaires et leur emplacement.
L’évaluation du fonds de commerce permet ainsi d’avoir une fourchette de prix qui
servira à négocier le prix avec le vendeur.
Lorsque l’achat du fonds de commerce est décidé, il convient de réaliser toutes les
formalités obligatoires.
Une clause du bail peut valablement prévoir que le bailleur puisse agréer ou
refuser au candidat l’acquisition du droit au bail (qui constitue un élément
essentiel du fonds de commerce). Le refus ne doit pas être abusif.
Il est possible que le bail commercial stipule que le locataire signataire, s’il
décide de céder son fonds de commerce, se porte garant de la bonne
exécution du bail commercial par l’acquéreur.
Si l’acquéreur n’honore pas ses loyers, le bailleur peut ainsi se retourner contre
le cédant.
50
b) Etapes et formalités liées à l’achat d’un fonds de commerce
La vérification de
l’absence L’établissement de L’enregistrement de
d’hypothèque sur le l’acte de vente l’acte de vente
fonds de commerce
Publication d’un
Inscription de l’acte extrait de l’acte au Deuxième publication
de vente au tribunal B.O et dans un journal de l’extrait de l’acte
d’annonces légales
Vérification de
l’absence d’opposition
à la vente du fonds de
commerce
Comme tout bien, le fonds de commerce peut être cédé à titre onéreux (couteux),
c'est-à-dire vendu ou encore apporté en société. Il peut aussi faire l'objet d'un
nantissement (gage, caution).
La valeur du fonds de commerce lui permet de devenir un instrument de crédit, de
sorte qu'un créancier prêtera de l'argent contre prise d'un gage portant sur le fonds
de commerce.
On distingue des conditions de fonds et des conditions de forme ainsi que des
conditions de publicité. Les conditions de fond sont destinées à protéger les parties,
51
les conditions de formes et de publicité se préoccupent, quant à elles, de la situation
de l'acquéreur et des tiers.
La vente ou cession d'un fonds de commerce peut porter, selon les cas, sur tout ou
partie des éléments : marchandises, droit au bail, etc. Toutefois l'achalandage et la
clientèle formant les éléments essentiels doivent toujours être compris dans une
vente du fonds de commerce.
La vente du fonds de commerce est régie par les règles générales qui règlementent
les contrats, en particulier en matière de consentement, de capacité, d’objet et de
cause. Les règles de la capacité commerciale telles que édictées par le code de
commerce s’appliquent évidement dans ce contexte.
2) Le consentement
Pour être valable, le consentement des parties, une pour vendre et l’autre pour
acheter, doit être libre, conscient et exempt de vice (Erreur, dol, tromperie,
violence). Toutefois, la jurisprudence marocaine n’applique pas ces conditions de
manière absolue, elle tient en compte le particularisme du bien vendu.
o Le fonds de commerce
La loi exige que soient énumérés dans l’acte de vente, les différents éléments
qui composent le fonds commerce vendu, à savoir les éléments incorporels
(voir plus haut), le matériel et les marchandises (éléments corporels).
Le Prix de vente comme dans toute vente, le prix doit être déterminé ou
déterminable. Lorsque le prix n'est pas payé comptant, il faut fixer trois prix
distincts, l'un pour les éléments incorporels, l'autre pour le matériel, le dernier
pour les marchandises
Le prix doit être réel et sérieux. Un prix dérisoire dissimule généralement soit une
atteinte aux droits des créanciers soit une fraude fiscale pour éviter de payer
les droits de mutation.
➢ En premier lieu, elle permet aux créanciers du vendeur qui ont fait opposition
sur le prix de vente, de faire une surenchère de 1/6 et aux créanciers inscrits
(nantis), de faire une surenchère de 1/10.
➢ En second lieu, toute dissimulation de prix est sanctionnée par une forte
amende : « est nulle et de nul effet toute convention ayant pour but de
dissimuler une partie du prix de vente ». Dans tous les cas, le prix doit être
déposé auprès d’une instance dûment habilitée à conserver les dépôts, il
s’agit notamment des banques, des notaires et de la caisse du tribunal.
➢ En troisième lieu, l’acte de vente peut être annulé s’il est prouvé que la
convention avait pour but de dissimuler une partie du prix de vente.
La cause de la vente doit être conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs. En
pratique aucune difficulté n’est soulevée sur ce point, car il est très rare que son
absence ou son illicéité soit soulevée en matière de vente du fonds de commerce.
Ces conditions et leurs sanctions, sont rigoureuses parce qu'il s'agit de protéger
l'acquéreur par une information aussi large et loyale que possible.
53
1) La forme écrite de l’acte de vente
L’acte de vente peut être rédigé, soit par les parties elles-mêmes par un « acte sous
seing privé » soit par l’intermédiaire d’un professionnel du droit, un notaire, il s’agira
dans ce cas d’un « acte authentique ».
De plus, cet écrit doit être enregistré pour acquérir date certaine et pouvoir être
opposable aux tiers.
Pour produire ces effets, le contrat de vente du fonds de commerce doit contenir
obligatoirement un certain nombre de mentions, telles qu’elles sont prévues par
l’article 81 du Code de Commerce. On cite :
➢ La liste des inscriptions des privilèges et des nantissements qui sont pris sur le
fonds de commerce.
➢ S’il y a lieu, le bail (ne pas en tenir compte s’il est propriétaire), sa date, sa
durée, le montant du loyer actuel, le nom et l’adresse du bailleur.
Ce dispositif a été institué au profit de l’acquéreur pour lui permettre d’agir en toute
connaissance de cause. Ainsi, l’article 82 du Code de Commerce stipule si l’une de
ces mentions ne figure pas dans l'acte de vente, l’acquéreur ('acheteur) peut
demander l'annulation du contrat si l’absence de la mention lui a porté préjudice.
Le tribunal peut déclarer la vente nulle s'il estime cette omission déterminante pour
l'acquéreur. L'acheteur à un an pour agir, à défaut il peut toujours se fonder sur un
vice du consentement (Erreur ou dol).
Par contre, en cas d’inexactitude dans les mentions, l’acquéreur a le choix entre
l’annulation de la vente et la réduction du prix de vente, si cette inexactitude des
mentions lui a porté préjudice (l’article 82 du Code de Commerce).
Dans les deux cas, l’action doit être intentée par l’acquéreur (annulation ou
réduction du prix) dans un délai maximum d’un an à partir de la date de l’acte de
vente (du contrat).
54
En parallèle, pour que l’acte de vente puisse produire ses effets en faveur du
vendeur, l’acte de vente est soumis aux formalités de dépôt et de publicité.
Il faut distinguer deux cas selon que la publicité est inexistante ou qu’elle est
simplement incomplète ou irrégulière : (omission ou inexactitude).
Dans le premier cas (inexistant) la vente est inopposable aux tiers, il en résulte que
les créanciers du vendeur peuvent, si le prix de vente a été payé à l’acquéreur,
réclamer à ce dernier le montant de leurs créances à concurrence du prix de vente.
Autrement dit, l’acquéreur risque de payer une deuxième fois le prix de vente.
En premier lieu, les créanciers nantis c’est-à-dire ceux qui bénéficient d’un
nantissement inscrit sur le fonds de commerce, ces derniers n’ont rien à craindre
parce que du fait de l’inscription de leur gage, la vente ne peut pas se faire sans
eux.
En second lieu, les créanciers chirographaires c’est-à-dire qui n’ont pas de garantie
particulière, ils sont inconnus de l’acquéreur, ce qui fait que le commerçant peut
vendre son fonds, toucher le prix sans qu’ils puissent prétendre au paiement de leurs
dettes.
C’est principalement pour ses créanciers chirographaires que la publicité a été
organisée, elle leur permet d’une part de faire opposition sur le prix de vente, d’autre
part, ils peuvent faire une surenchère.
Dans les 15 jours qui suivent la seconde insertion au Bulletin Officiel et au J.A.L,
les créanciers chirographaires ont la possibilité de faire opposition sur le prix de
vente, c’est-à-dire s’opposer au versement du prix au vendeur. (Ex : bailleur
56
pour les loyers échus, fournisseurs non payés…).
Cette opposition peut se faire soit par l’envoi d’une lettre recommandée avec
accusé de réception au secrétariat greffe du tribunal où l’acte de vente a été
déposé, soit par le dépôt de l’opposition au greffe contre récépissé. (Article
84 du CC).
Tous les créanciers chirographaires du vendeur peuvent faire opposition sans tenir
compte de la nature de leurs créances (civile ou commerciale), ou de son exigibilité.
Si l’opposition est régulière, elle a pour effet de bloquer le prix de vente et
d’empêcher le vendeur de percevoir valablement le prix.
Tout paiement partiel ou total du prix avant que les créanciers opposants ne soient
désintéressés, ne leur sera pas opposable.
Le vendeur peut après l'expiration d'un délai de 10 jours après le délai fixé pour
l'opposition, se pourvoir en référé afin d'obtenir l'autorisation de toucher son prix
malgré l'opposition, à la condition de verser au secrétariat-greffe une somme
suffisante fixée par le juge des référés pour répondre éventuellement des causes de
l'opposition dans le cas où il se reconnaîtrait ou serait jugé débiteur (Article 85 du
Code de Commerce).
En premier lieu, un prix de vente important peut-être bloqué par une créance
dérisoire, c’est pourquoi le vendeur peut demander au président du tribunal de
percevoir le prix de vente en consignant dans la caisse du tribunal, le montant des
créances déclarées. Cette procédure s’appelle «le cantonnement de l’opposition».
Les créanciers opposants, s’ils estiment qu’une partie du prix a été dissimulée
57
(insuffisant), peuvent demander au tribunal de faire vendre le fonds de
commerce aux enchères publiques, en se portant eux- mêmes acquéreurs de
ce fonds et en offrant de payer le prix augmenté de 1/6 du prix de vente initial
des éléments incorporels. (La surenchère du sixième, article 123 CC).
o Il faut que le prix de vente déclaré ne suffise pas à désintéresser tous les
créanciers (Article 94 CC : « … si le prix de vente est insuffisant pour
désintéresser les créanciers visés ci-dessus, former, en se conformant aux
prescriptions de l’article 123 et suivants, une surenchère du sixième du prix
principal du fonds de commerce non compris le matériel et les
marchandises ».
o La surenchère doit être faite dans les 30 jours qui suivent la 2ème insertion.
o Il doit s’agir d’une vente ordinaire. La surenchère n’est pas admise après la
vente judiciaire d’un fonds de commerce (Article 121 du CC).
58
1) Première condition : L’acte de cession doit être écrit et enregistré
(Article 91 CC)
Le privilège n’a lieu que si la vente a été constatée par un acte authentique ou
sous seing privé dûment enregistré :
Cette inscription prime toute inscription prise dans le même délai du chef de
l'acquéreur. Elle est opposable aux créanciers de l'acquéreur en redressement ou
en liquidation judiciaire, ainsi qu'à sa succession bénéficiaire.
c) Délai d'inscription
L'inscription du privilège doit être prise, à peine de nullité, dans le délai de 15 jours à
compter de la date de l'acte de vente, à la diligence du vendeur (Article 92 CC).
59
2) Deuxième condition : Prix distincts dans l’acte pour les
éléments incorporels, le matériel et les marchandises
Si l'acte de vente indique seulement un prix global, le privilège ne garantit que les
éléments incorporels. Si le prix de vente est "sectionné" (fractionné) (éléments
incorporels, matériel, marchandises), le privilège grève tous les éléments.
Toute convention contraire, les paiements partiels autres que les paiements
comptants, s'impute d'abord sur le prix des marchandises, ensuite sur le prix du
matériel.
Ce privilège n'existe qu'en cas de cession du fonds de commerce et non sur la vente
d'éléments isolés et il ne porte que sur les éléments du fonds de commerce énumérés
dans la vente et dans l'inscription. Si ces éléments ne sont pas énumérés et à défaut
de désignation précise, il ne porte que sur le nom commercial, l'enseigne, le droit au
bail, la clientèle et l'achalandage. (Article 91 du CC).
Exemple du privilège
a) Première condition :
L’action résolutoire doit être mentionnée et réservée
expressément dans l'inscription du privilège du vendeur.
« L’action résolutoire pour défaut de paiement du prix doit, pour
produire effet, être mentionnée et réservée expressément dans
l’inscription prévu à l’article 92…, Cette action est limitée comme
le privilège aux seuls éléments qui font partie de la
vente…». (Article 99 du code de commerce).
Seul le vendeur d'un fonds de commerce peut engager une action résolutoire.
Le vendeur qui exerce l’action résolutoire doit notifier au créancier nanti. (Inscrits sur
le fonds) la demande en résolution, sous peine d'irrecevabilité aux domiciles par eux
élu dans leurs inscriptions.
Le jugement qui prononce la résolution ne peut intervenir que 30 jours après cette
notification (Article 101du CC).
Si la résolution résulte d'une clause résolutoire de plein droit ou d'un accord amiable
avec l'acquéreur, le vendeur doit aussi leur notifier la résolution encourue ou
consentie qui ne devient définitive qu'un mois après cette notification.
Il est à noter que c’est à l’encontre de l’acquéreur que doit s’exercer l’action
résolutoire et ce même si celui-ci a vendu le fonds de commerce.
61
L’action résolutoire comme le privilège est limitée aux seuls
éléments qui font partie de la vente.
Que la résolution soit amiable ou judiciaire, elle entraîne toujours les effets suivants :
Le vendeur doit reprendre tous les éléments du fonds de commerce qui ont
fait partie de la vente, même ceux qui ont été payés et pour lesquels son
privilège et l'action résolutoire sont éteints (Article 100 du CC).
L’action résolutoire doit aboutir à une « reprise indivisible », c’est à dire que le
vendeur sera tenu de reprendre l’ensemble des éléments du fonds. La
restitution ne portera bien sûr que sur les éléments encore compris dans le
fonds.
Aussi, l’obligation de restitution ne pourra s'étendre aux nouveaux éléments,
corporels ou incorporels.
Les éléments incorporels doivent être repris pour le prix porté au contrat, sans
qu'il y ait lieu de tenir compte de la moins-value que ces éléments ont pu subir
entre la date de la vente et celle de la résolution, mais en cas de faute de
l'acquéreur la dépréciation pourra être indemnisée.
Suite à la cession de son fonds, le cédant est tenu de délivrer à l’acheteur tous les
éléments qui ont été convenus dans l’acte (par une remise des titres de propriété,
de clés ou par tout autre moyen).
En cas de retard dans la délivrance du fonds, le vendeur peut être condamné en
justice à verser des dommages et intérêts si l'acquéreur prouve l'existence d'un
préjudice.
L’acquéreur a tout intérêt à prévoir dans l'acte de cession une clause expresse
relative à la délivrance complétée par des pénalités pour sanctionner tout retard
constaté dans la délivrance du fonds.
Pour protéger au mieux l'acheteur la loi prévoit que l'omission des mentions peut sur
la demande de l'acquéreur formée dans le délai d'un an entrainer la nullité de l'acte
de vente.
Remarque :
L’omission de l’une des mentions obligatoires prévues par la loi n’entraîne la nullité
de la vente que si le consentement de l’acquéreur a été vicié et s’il subit un
préjudice.
Le consentement de l’acquéreur a été vicié par une erreur sur les qualités
substantielles du fonds vendu.
Si en revanche l'acheteur connaissait la vraie valeur du fonds et qu'il y avait omission
d’une des mentions s’attachant à cette valeur, il ne peut obtenir la nullité. Le
vendeur peut alors rapporter la preuve par tout moyen que l'acheteur connaissait la
véritable valeur du fonds et qu'il ne commettait aucune erreur.
Il s'agit d'une nullité relative : seul l'acheteur peut invoquer la nullité de l'acte en cas
d’omission d’une des mentions et il peut y renoncer.
Le vendeur ne peut pas s'en prévaloir et le juge ne peut la soulever d'office, elle n'est
pas d'ordre public. On voit donc que la nullité ne vise essentiellement que la
protection de l’acheteur.
Cependant, on peut noter que ce délai est relativement court pour se rendre
compte que des données ont été oubliées. C'est un délai préfix qui ne peut être ni
suspendu ni interrompu.
En cas d'omission, l'acquéreur peut demander l'annulation mais pas une réduction
de prix.
Aussi, si ces mentions sont inexactes, l'acheteur dispose d'une action en garantie,
devant être intentée dans le délai d'un an à compter de la date de sa prise de
possession, et lui permettant de demander soit l'anéantissement (annulation) de la
vente soit une réduction du prix.
64
Toutefois, avant la signature de l'acte de vente l'acquéreur du fonds de commerce
devra préalablement recueillir le maximum d'informations utiles (état des
nantissements et état des privilèges, comptabilité, etc.).
Il devra également faire réaliser par des professionnels des audits comptables,
techniques et autres afin de vérifier la conformité aux lois et règlements de
l'exploitation du fonds de commerce.
Si l'acquéreur est soumis à un risque d'éviction, c'est-à-dire s'il n'est pas garanti d'avoir
la possession paisible du bien vendu, il lui est fortement recommandé de solliciter
rapidement l'intervention du vendeur pour faire cesser le trouble.
Les défauts cachés visés par la loi sont tels que l'acheteur n'aurait pas acheté le
fonds de commerce ou aurait payé un moindre prix, s'il les avait connus.
Ces actions doivent être engagées dans un bref délai (apprécié, au cas par cas,
par les juges du fond) à compter de la découverte du vice (le plus souvent au
moment de la prise de possession du fonds).
L’apport d’un fonds de commerce en société est semblable à une vente du fonds
de commerce, se sont deux opérations de même nature. La différence réside dans
le mode de payement.
La vente suppose le paiement du prix, tandis que l’apport est organisé par
l’attribution des parts sociales ou des actions et non une somme d’argent au profit
de l’apporteur.
I- La publicité légale
Cette opération sera soumise aux mêmes règles que la vente du fonds de
commerce. Cela signifie que l’acte qui constate l’apport (les statuts de la société),
pour protéger les autres associés, devra contenir les mentions exigées pour la vente
du fonds de commerce, être inscrit au registre de commerce et être publié dans un
journal d’annonces légales et au bulletin officiel, avec renouvellement entre le 8ème
et le 15ème jour de la première insertion.
Dans les 15 jours après la seconde insertion, tout créancier de l’associé fera
connaitre par une déclaration au secrétariat greffe du tribunal qui a reçu l’acte, la
somme qui lui est due.
Cette déclaration met la société en demeure soit de prendre à sa charge ce passif,
soit de renoncer à l’apport envisagé.
67
SECTION IV : PROTECTION DES CREANCIERS DU VENDEUR
Ils doivent être avertis de la vente ou de l'apport en société. Leur protection est
assurée par une publicité légale. Cette publicité est réalisée par une insertion dans
un journal d'annonces légales.
I- Les oppositions
En cas de vente, les créanciers du vendeur peuvent, même si leur créance n'est pas
encore exigible, dans les dix jours suivants la première publication, faire opposition
au payement du prix en bloquant les sommes entre les mains de l'acheteur ou de
l'intermédiaire.
Dans les 15 jours qui suivent la 2ème insertion, les créanciers ont la possibilité de faire
opposition au paiement du prix (Ex : bailleur pour les loyers échus, fournisseurs non
payés…) par dépôt de l’opposition auprès du secrétariat greffe du tribunal qui a
reçu l’acte de vente.
Pendant les délais d’opposition et après une opposition, le prix ne peut être
valablement versé au vendeur.
Le droit de surenchère : si les créanciers estiment que le prix de vente est insuffisant,
ils peuvent demander au tribunal la vente aux enchères publiques, en offrant de
payer le prix augmenté de 1/6 du prix de vente initial.
Les nécessités du commerce font que le fonds de commerce, étant un bien meuble
incorporel, devienne un instrument important de crédit commercial et faire l'objet
d'un gage, d'où la naissance de cette technique juridique du nantissement.
Le nantissement du fonds de commerce est une sureté réelle constituée sur le fonds
sans dépossession du débiteur. Elle permet au propriétaire du fonds de le donner en
garantie de ses dettes. Cette technique est assez pratiquée par les établissements
financiers.
Le nantissement du fonds présente quelque ressemblance avec l'hypothèque
68
immobilière, le commerçant demeure à la tête de son fonds, mais il affecte sa valeur
économique au remboursement du créancier nanti.
➢ Le nantissement doit être constaté par un acte écrit, notarié ou sous seing
privé.
➢ Un extrait de l’acte doit être inscrit au registre de commerce dans les 15 jours
de sa date à la diligence du créancier gagiste (banque).
Seuls certains éléments du fonds de commerce peuvent être donnés en gage aux
créanciers. Ainsi font obligatoirement partie du nantissement les principaux éléments
incorporels dont le droit au bail, le nom et l'enseigne commerciale, enfin la clientèle.
Peuvent également en faire partie, si les signataires du contrat le souhaitent, le
matériel, l'outillage, enfin les droits de propriété industrielle.
69
1) La rédaction d'un acte authentique ou sous seing privé enregistré ;
Le nantissement permet de maintenir la garantie sur tous les éléments du fonds, sauf
les marchandises, après l'imputation de la partie du prix payable comptant.
I- Droit de suite
Le créancier nanti du fonds de commerce a le droit de suite qui lui permet d’exercer
son droit de préférence même si le fonds a été vendu a un tiers acquéreur.
Il peut le faire saisir et le faire vendre judiciairement pour se payer sur le prix.
Le rang des créanciers gagistes entre eux est déterminé par la date de leur
inscription au registre de commerce.
70
CHAPITRE V : LA PROTECTION DU FONDS DE COMMERCE
L’élément essentiel qui sert à rallier la clientèle consiste dans le droit au bail qui est le
seul garant de la stabilité du fonds de commerce.
En raison de l’importance de cet élément, le commerçant bénéficie d’un certain
nombre de mesures protectrices. Il dispose d’un droit au renouvellement.
Il peut utiliser le local pour des activités différentes de celles prévues dans le contrat
initial (déspécialisation) et le loyer ne peut pas être révisé librement par le bailleur.
Pour rappel le bail commercial est un contrat de location utilisé pour la location de
locaux où sera exploité un fonds commercial, industriel ou artisanal
(boutique, magasin, restaurant, salon de coiffure, atelier, boulangerie, épicerie,
etc.). Un bail commercial peut être également conclu pour un bail commercial
terrain nu.
Ces règles sont applicables aux baux des immeubles ou locaux dans lesquels un
fonds de commerce est exploité, que ce fonds appartienne soit à un commerçant
ou à un industriel immatriculé au registre du commerce, soit à un chef d'entreprise
immatriculée au répertoire des métiers.
Le contrat de bail commercial est un contrat par lequel l’une des parties le
propriétaire d’un immeuble ou bailleur s’engage à assurer à l’autre partie la
jouissance des lieux moyennant un prix ou loyer. Il convient donc d’étudier la forme
71
et la durée du bail, l’objet du bail, la cession du bail et la sous-location.
Certaines activités professionnelles (telles que les professions libérales) n’entrent pas
en elle-même dans le champ d’application du bail commercial et doivent en
principe être soumises à d’autres types de baux (tel que le bail professionnel ou le
bail rural). Cependant, il est souvent laissé aux parties la possibilité de se soumettre
volontairement à un bail commercial. Il est également possible de conclure un bail
mixte qui sert à la fois de lieu d’habitation et de lieu d’exercice professionnel au
locataire.
Le contrat du bail peut être écrit ou verbal, si le contrat est constaté par un écrit, il
est généralement établi pour une durée déterminée.
Le contrat est verbal non seulement quand il n’est pas constaté par un écrit mais
aussi si un écrit existe mais ne fixe pas la durée du contrat.
Le bail commercial présente une spécificité par rapport au bail civil au niveau de la
fin du contrat.
La durée normale du bail commercial est de 9 ans. Mais la durée est parfois
supérieure : c’est le cas des baux signés dans les galeries commerçantes des
hypermarchés par exemple.
Si le propriétaire peut résilier le bail au bout des 9 ans, le locataire lui peut résilier son
bail indifféremment au bout de 3 ans, 6 ans, ou 9 ans. D’où l’appellation « bail 3 6 9 ».
Le bail commercial 3/6/9 est le type de bail le plus répandu en France pour la
location de locaux commerciaux. Ce bail offre de nombreux avantages pour le
locataire, qui se voit quasi propriétaire de son emplacement et protégé par des
loyers plafonnés.
Toutefois, la loi pose comme condition pour que le commerçant puisse se prévaloir
des dispositions légales relatives à la propriété commerciale qu’il justifie d’une
exploitation pendant deux années successives d’un fonds de commerce dans les
locaux qui lui sont loués.
Lorsque le contrat de bail est établi par écrit, la durée minimum est de deux années
; quand ce contrat est oral, la loi précise que sa durée minimum est de quatre ans.
Le contrat de location doit être relatif à un local utilisé pour une activité
commerciale, industrielle ou artisanale. Cette notion a été élargie à d’autres
activités comme pour l’enseignement privé.
Le contrat de location peut dans certains cas restreindre les activités pouvant être
exercées dans le local au moyen d’une clause de spécialisation.
Cette clause est de nature à permettre au propriétaire de l’immeuble d’en contrôler
l’utilisation, le non-respect par le locataire de la clause de spécialisation entraîne en
principe la résolution du contrat.
La clause d’exclusivité est une clause par laquelle le propriétaire des murs attribue
au locataire l’exclusivité pour l’exercice d’une activité donnée.
Par cette clause, le bailleur s’interdit de louer un autre local dans l’immeuble pour
l’exercice de la même activité, cette clause a une valeur obligatoire pour le bailleur
qui s’expose à une action en dommage - intérêt et en annulation du bail s’il ne le
respecte pas.
La cession (céder) du bail commercial est définie comme étant l’acte par lequel le
titulaire d’un bail ou locataire ne transmet dans tous ses droits et obligations à un
tiers ou cessionnaire qui prendra sa place dans le contrat.
La cession du bail commercial est permise par la loi qui pose la règle au terme de
laquelle toutes les clauses insérées dans le contrat de location ayant pour but
d’interdire au locataire de céder son bail à l’acquéreur de son fonds de commerce
ou de son entreprise sont nulles.
o La sous-location
La sous-location est définie comme étant le fait par le locataire de louer le local dont
il est locataire à une tierce personne et de recevoir de son sous locataire un loyer
alors qu’il continue à payer le loyer à son propriétaire.
La sous-location qu’elle soit totale ou partielle est interdite sauf stipulation contraire
dans le contrat de location ou accord du propriétaire (une clause du bail peut
l’autoriser).
Le locataire qui veut sous-louer doit faire connaître au propriétaire son intention, ce
dernier doit dans les 15 jours informer le locataire de sa volonté de concourir à l’acte
de sous-location. Si le propriétaire ne répond pas dans le délai ou s’il refuse de
participer, il est passé outre son refus si la sous-location est autorisée par le contrat.
Le propriétaire peut dans le cas ou le loyer de la sous-location dépasse le loyer
principal demander une augmentation du loyer.
4) Le prix du bail
A titre d’exemples :
Lors de la conclusion d’un bail, le bailleur peut exiger au locataire de lui verser
un «Pas de Porte » au début du bail c'est-à-dire une somme d’argent qui est une
sorte de droit d'entrée exigé pour obtenir la mise à disposition des locaux.
Le montant du loyer fait l’objet d’une révision triennale (tous les 3 ans), plafonnée à
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10% du loyer. Les modalités sont définies dans le contrat de bail.
Le montant du dépôt de garantie est fixé librement par les parties, mais excède
rarement 2 mois de loyer.
Selon la loi, un état des lieux d’entrée et de sortie contradictoires doivent être
réalisés. En l’absence, c’est le locataire qui sera favorisé.
Le bailleur doit faire connaître sa décision sur le renouvellement du bail par acte
extrajudiciaire (lettre recommandée), dans les six mois précédant l'expiration du bail.
Le propriétaire peut refuser le renouvellement du bail en échappant au payement
de l'indemnité dans les cas suivants :
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III_ Cas de non renouvellement du bail commercial
Dans ces cas le locataire qui veut obtenir le paiement de l'indemnité d'éviction doit
saisir le tribunal. Cette indemnité est égale au préjudice causé par le non-
renouvellement.
Parmi les préjudices :
frais de déménagement,
diminution de la valeur du fonds
Si le refus de renouvellement emporte disparition du fonds, la valeur
marchande du fonds augmentée des frais de déménagement et de
réinstallation et des frais et droits de mutation à payer pour un fonds de même
valeur.
Le propriétaire peut toutefois se repentir, dans les quinze jours suivant la date où le
jugement est passé en force de chose jugée, en consentant au renouvellement du
bail et en supportant les frais du procès.
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droit au bail qui sera retenue.
Le locataire n’est pas tenu de quitter les lieux tant que l’indemnité n’est pas versée.
La concurrence est illicite lorsqu’elle a été faite par erreur, sans volonté de
créer le dommage.
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I- La prévention
➢ Le bénéficiaire de la clause doit y avoir intérêt : par exemple justifier d’un risque
de détournement de clientèle.
➢ L’interdiction doit être limitée quant à son objet : l’interdiction ne peut porter
que sur une activité professionnelle précise.
➢ L’interdiction doit être limitée dans le temps : l’interdiction ne peut pas durer
indéfiniment.
Pour faire valoir ses droits, l’entreprise lésée doit prouver soit:
soit à créer la confusion entre les deux entreprises en cause, celle qui veut
prendre la clientèle de l’autre imitant son enseigne, la présentation de ses
produits, prenant un nom commercial proche de l’autre.
la confusion c’est une pratique qui consiste dans l’utilisation (modifiée) des
signes distinctifs d’une entreprise pour écouler ses marchandises.
On crée la confusion dans la tête du client en lui faisant croire qu’il s’agit du
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produit de la marque d’origine. Le commerçant déloyal profite d’une façon
indue de la réputation de l’entreprise.
soit à dénigrer (le dénigrement) l’autre dans sa publicité, ou dans ses notices
techniques qui sont distribuées aux clients ;
o L’espionnage industriel ;
o La vente à perte.
o La vente forcée.
Il s’agit d’une perte de chiffre d’affaires et des conséquences : par exemple atteinte
à la réputation, etc.
Il faut prouver que la perte de la clientèle est bien due à l’acte de concurrence
déloyale. La preuve étant difficile à apporter, le plus souvent, les tribunaux sont peu
exigeants en ce qui concerne ce lien de causalité.
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III- Les sanctions
La contrefaçon est l’action de fabriquer des produits qui imitent les caractéristiques
d’objets (œuvre littéraire, artistique, industrielle) issus d’une marque qui suscite un
certain engouement, au préjudice de son auteur, de son inventeur.
Contrairement à la confusion de marque, le contrefacteur se fait passer pour la
marque en usurpant volontaire les points qui en font son identité.
Si brevets, marques, dessins et modèles font l’objet de contrefaçons, c’est toutefois
la marque qui est la plus touchée. L’industrie du luxe est plus particulièrement
concernée par la contrefaçon ainsi que le domaine de l’électronique, notamment
pour les accessoires des appareils mobiles ou encore pour les consoles de jeux vidéo
et les jouets.
1) La protection nationale
2) La protection internationale
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II- Les sanctions
Une marque déposée peut faire l’objet d’une contrefaçon ou d’une imitation
abusive, car de nature à introduire la confusion dans l’esprit du client. Dans les deux
cas, le propriétaire de la marque supporte le préjudice et l’imitateur, le
contrefacteur, encourent des sanctions.
Les activités de l'entreprise présentent une très grande diversité qui varie selon leur
structure (Epiceries, grande surface, restaurant, hôtel, grande entreprise, petite
entreprise). Cependant toutes ces activités économiques ont en commun des
moyens juridiques mis en œuvre pour les accomplir et un cadre juridique dans lequel
elles s'exécutent.
Les moyens juridiques sont pour l'essentiel des contrats d'affaires. Pour opérer, tout
commerçant physique ou moral, et à travers lui l'entreprise qui dirige, doit conclure
en amont et en aval, avec ses fournisseurs, ses intermédiaires et ses clients, une
multitude de contrats.
En droit commercial, une vente est réalisée dans le cadre d'un contrat de vente, oral
ou écrit. Le contrat de vente n’est pas expressément défini par le code de
commerce. Toutefois, généralement un contrat est considéré comme commercial
lorsqu’il est établi pour régler un acte de commerce et/ou lorsqu’il est accompli par
un commerçant, pour les besoins de son activité.
Les contrats commerciaux sont d'une très grande diversité. Il y a des contrats
classiques qui existent depuis le droit romain (exemple : la vente), et des contrats
modernes (exemple : contrat de franchising, contrat de leasing, contrat de
sponsoring…).
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I- Définition de la vente commerciale
Une vente commerciale est un contrat par lequel une ou plusieurs personnes
(appelées vendeurs), dans le cadre de leurs activités commerciales, s'engagent à
livrer et à transférer la propriété d'un bien ou d’un service à une ou plusieurs autres
personnes (appelées acheteurs) qui s'engagent à en payer le prix.
Par la qualité des parties au contrat de vente ainsi que par l'objet du contrat,
la notion de vente commerciale vise les contrats de vente de
marchandises entre commerçants, personnes physiques ou personnes morales, y
compris les contrats de fourniture de marchandises destinées à des activités de
fabrication ou de production.
La formation du contrat commercial est soumise aux mêmes obligations que tout
contrat : les parties doivent avoir la capacité de contracter et doivent exprimer un
consentement exempt de vice et le contenu du contrat doit être licite et certain. A
défaut, ce dernier pourra être annulé.
Il n’est pas nécessaire que l’erreur soit commune aux deux parties, l’erreur
d’une partie suffit.
La convention contractée par erreur n'est pas nulle de plein droit. Elle donne
seulement lieu à une action en nullité.
Pour qu’un contrat soit valable, les parties doivent avoir la capacité juridique : les
mineurs non émancipés et les majeurs incapables ne peuvent pas contracter.
L’objet du contrat doit exister, un contrat sans objet est nul. (Exemple : les parties
contractent en ignorant que la chose vient d’être détruite).
L’objet du contrat doit et être dans le commerce et licite c’est-à-dire conforme aux
lois. (les organes humains et drogue sont illicites).
L’article 57 du DOC énonce que seuls «les choses, les faits et les droits incorporels qui
sont dans le commerce peuvent...former objet d’obligation..... ».
La cause est le pourquoi du contrat, le motif qui conduit chaque partie à contracter.
Elle doit être certaine et licite, c’est-à-dire conforme aux lois. (Article 6 et 64 du DOC).
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5) Le prix dans le contrat de vente
Pour être valable, le prix au contrat doit être déterminé ou déterminable. A défaut,
le contrat de vente encourt la nullité absolue.
Le prix doit être réel. (Pas fictif) (Pas d’échange, pas de donation), sérieux, il ne peut
être simulé ni dérisoire.
Le principe, le prix est généralement fixé librement par les parties. En général, c’est
le vendeur qui le fixe. Parfois c’est l’acheteur seul qui le détermine cas de la vente
aux enchères.
Le prix peut être fixé par référence aux prix du jour, au prix légal. Il peut être fixé par
un tiers (un mandataire choisi par les parties).
L’Etat peut intervenir pour fixer le prix de certaines marchandises, soit par la
technique normal, soit par la technique du prix minimal ou maximal (par exemple
pour : essences, médicaments, électricité, gaz…).
Aussi, la loi impose une information et une transparence sur le prix de vente dans les
contrats conclus entre professionnels et consommateurs (affichage et publicité des
prix).
Dans certains types de contrats, le juge peut réviser des prix qui lui paraissent
disproportionnés
Le prix peut prendre des dénominations variables suivant le type de contrat. On parle
de prix dans la vente, d’honoraires dans certains contrats de louage d’ouvrage,
de loyer dans le bail, de salaire dans le contrat de travail, de primes dans le contrat
d’assurance ou encore d’intérêts dans le prêt.
Remarque : L'offre d'une caution ou autre sûreté ne peut tenir lieu de paiement du
prix (Article 504 du DOC).
Lorsque les conditions de validité ne sont pas respectées, le contrat peut être annulé
par un juge. Le contrat est alors considéré comme n’ayant jamais existé, et chaque
partie doit restituer ce qu’elle a reçu.
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Que la nullité soit absolue ou relative, les effets sont identiques.
Il n’y a pas de conditions de forme pour la vente commerciale car c’est un contrat
consensuel qui est valable du seul fait de l’échange de volonté. L’article 230 du DOC
stipule «Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont et
ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou dans les cas prévus
par la loi».
Les exigences de forme qu’on rencontre n’apparaissent que comme des exceptions
à ce principe.
Exemples : Un écrit est obligatoire pour la validité du contrat de vente d’un bien
immobilier ou de location gérance ou de nantissement d’un fonds de commerce et
cession de brevets).
Mais dans la majorité des cas l’écrit est exigé, non pour la validité du contrat mais
pour une question de preuve.
Le formalise se traduit le plus souvent par un écrit (sous-seing privé ou notarié) ou par
la remise de la chose (Contrat réel : exemple le contrat de prêt).
La vente entre particuliers (vente civile) est un contrat formel. Il faut un contrat
écrit.
1- Un contrat consensuel
L’écrit n’est pas obligatoire, sauf pour certains contrats comme le cas de la vente
d’immeubles. Toutefois, depuis la promulgation de la loi n° 6/99, un écrit est exigé
pour des raisons fiscales. Il s’agit de la facture.
2- Un contrat synallagmatique
Le contrat fait naitre des obligations réciproques à la charge des deux parties dès sa
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conclusion qui sont à la fois débitrice et créancière.
4- Un contrat commutatif
Le contrat commutatif est un contrat à titre onéreux par lequel les parties s’engagent
réciproquement à fournir à l’autre partie une contrepartie déterminée et
équivalente (le contrat de vente et le contrat de louage).
Les avantages réciproques des parties sont susceptibles d’être évalués dès la
conclusion du contrat.
Les obligations des parties s’exécutent en une seule fois. Il cesse de produire effet
dès l’exécution des prestations.
Pour rappel, aux termes de l’article 478 du DOC, la vente est parfaite entre les parties,
dès qu’il y a consentement des parties :
✓ L’un pour vendre ;
✓ L’autre pour acheter.
Et qu’ils sont d’accord :
✓ Sur la chose ;
✓ Sur le prix ;
✓ Et sur les autres clauses du contrat.
Pour rappel :
Une marchandise est qualifiée de corps certain dès lors que les parties auront
procédé à son individualisation. Autrement dit, c’est aux parties de procéder à la
détermination de la marchandise, objet du contrat. (une voiture, un réfrigérateur, un
bijou, etc.).
Une chose de genre est une chose non individualisée qui se pèse, se mesure ou se
compte. Elle se détermine uniquement par ses caractéristiques et sa quantité.
(Exemple d’une quantité de riz ou de blé).
Les risques (pertes et détériorations) liés à cet objet sont transférés en même temps
que la propriété (Article 491 du DOC). Le nouveau propriétaire (l’acheteur) devant
immédiatement les assumer.
o Les impôts, contributions, et autres charges qui pèsent sur la chose vendue,
o Les frais de conservation.
Toutefois, l’article 494 du DOC prévoit que si la vente est faite «à la mesure, au
compte, à l’essai, sur dégustation ou sur simple dégustation» tant que la chose
vendue n’a pas été «comptée, mesurée, jaugée, essayée, dégustée, examinée ou
agréée par l’acheteur ou par son représentant», c’est le vendeur qui supporte seul
les risques liées à la chose, même si la chose est déjà entre les mains de l’acheteur,
jusqu’à l’individualisation du bien.
Aussi, en pratique, il arrive que l'objet du contrat de vente soit remis entre les mains
de l'acheteur bien que ce dernier n'ait pas totalement réglé le prix, (exemple des
biens en livraison, remise des clés). Ou encore, il est fréquent que l'objet du contrat
de vente soit transféré entre les mains de l'acheteur que postérieurement à la
conclusion du contrat.
En tout état de cause, si le bien objet du contrat venait à être détruit avant la livraison
du produit il faudra savoir si ledit bien est un corps certain ou bien une chose de
genre non individualisée. Dans le premier cas le vendeur n’aura pas l’obligation de
s’exécuter. Par contre, dans le second cas le vendeur devra supporter entièrement
la destruction du bien.
En vertu des dispositions de l’article 496 DOC, la chose vendue voyage aux risques
du vendeur jusqu'à réception par l’acheteur, ce qui revient à dire que le vendeur
supporte le risque du transport.
Il est souvent inséré dans les contrats de vente, où le bien n'est pas délivré en même
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temps que le droit de propriété, une clause de réserve de propriété.
Si le bien vendu est détruit ou abimé, en principe, le dommage subi par la chose
vendue est à la charge de l’acquéreur. Mais cette règle et inadaptée et les parties
peuvent convenir d’insérer dans le contrat une clause de dissociation :
▪ L’acquéreur d’un fonds de commerce n’est pas tenu des dettes du cédant,
même relatives à l’exploitation du fonds.
La vente est un contrat synallagmatique mais qui met à la charge du vendeur plus
d’obligations qu’à la charge de l’acheteur.
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Le vendeur a deux obligations principales :
Le vendeur est tenu de délivrer la chose objet du contrat entre les mains de
l'acheteur et selon les modalités incluses au contrat tant en ce qui concerne le
respect de :
➢ La quantité : Les usages déterminent valablement la valeur des unités
employées (tonne, baril, …) ;
➢ La qualité : elle doit être loyale, sauf si le contrat est plus précis. Tel est le cas
des ventes sur échantillon, des ventes subordonnées à l’agréage ou à l’essai
par l’acheteur.
➢ Le temps de livraison convenu.
L’article 512 DOC stipule que « La chose doit être délivrée dans l'état où elle se
trouvait au moment de la vente ». Le vendeur ne peut donc changer ou modifier la
chose vendue.
La délivrance doit porter aussi sur les accessoires de la chose vendue y compris les
éléments nécessaires à son utilisation (mode d'emploi, manuels d’utilisation et de
maintenance d’une machine, les documents administratifs). (Article 516 DOC).
Pour la date de délivrance, le principe est posé par l’article 504 du DOC, « La
délivrance doit se faire aussitôt après la conclusion du contrat, (sauf les délais exigés
par la nature de la chose vendue ou par l'usage). Toutefois, il faut distinguer selon la
modalité de la vente :
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Exemples :
Le premier est de garantir la jouissance paisible de la chose (que l'on appelle aussi
la garantie d'éviction). Cette éviction se trouve quand l’acheteur est troublé dans
la possession de la chose par un tiers exerçant sur cette chose un droit antérieur à
la vente.
Il y a éviction (Article 532 du DOC) :
o Lorsque l'acquéreur est privé en tout ou en partie de la possession
de la chose ;
o Lorsqu'il ne réussit pas à en obtenir la possession contre un tiers
détenteur ;
o Lorsqu'il est obligé de faire un sacrifice pour la délivrer.
Cette garantie est fondée sur un mécanisme simple, si les défauts non apparents
de la chose vendue la rende impropre à son usage l’acheteur peut :
La garantie est due de plein droit, même quand elle n'aurait pas été
stipulée dans le contrat. La bonne foi du vendeur ne l'exonère pas de
cette obligation.
Pour les délais d’exercice de l’action, selon la loi « Toute action résultant
des vices rédhibitoires, ou du défaut des qualités promises, doit être
intentée, à peine de déchéance :
o Pour les choses immobilières, dans les 365 jours après la délivrance ;
o Pour les choses mobilières et les animaux, dans les 30 jours après la
délivrance, pourvu qu'il ait été donné au vendeur l'avis dont il est
parlé à l'article 553.
Ces délais peuvent être prolongés ou réduits d'un commun accord par
les parties.
Remarque :
o Obligation de sécurité
Le vendeur est responsable du dommage que la chose peut causer à son acquéreur
ou à un tiers (si les conditions d’utilisations ont été normales).
Cette garantie se distingue de la garantie des vices cachés dans le sens où elle n'est
pas soumise aux strictes conditions d'application de cette dernière. Il s'agit d'une
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obligation de résultats, par conséquent, il n'est pas nécessaire de prouver une
quelconque faute de la part du vendeur. Le produit vendu ne doit pas être
dangereux même s'il est conforme à sa destination. Le vendeur peut aussi être
responsable du fait des produits défectueux qu'il a vendu. Il s'agit d'un régime global
de responsabilité (délictuelle et contractuelle) qui profite à toute personne ayant
subi un dommage de la part d'un produit défectueux.
Pour mettre en œuvre cette responsabilité, le demandeur doit prouver trois faits :
l'existence du dommage, le défaut du produit et le lien de causalité entre eux.
L'obligation de sécurité n'est pas spécifique au contrat de vente.
Le vendeur professionnel doit donner tous les renseignements sur les caractéristiques
essentielles du produit et sur son utilisation et conseiller utilement le client par rapport
à ses besoins (Exemple en matière informatique). Le statut de vendeur professionnel
est donc plus risqué qu’autrefois, il est désormais assimilé à un vendeur qui sait tout
de ses produits (ou qui «aurait dû tout savoir»).
o Obligation de vendre
➢ Entre professionnels :
Le refus de vente n’est pas interdit. Toutefois, lorsqu’une entreprise
considère que ce refus pour lui porter préjudice, elle peut demander
réparation devant la justice, dans le cadre des pratiques
discriminatoires. Elle peut aussi considérer que ce refus est
anticoncurrentiel et il peut alors faire l’objet de la procédure et des
sanctions applicables dans ce cas.
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b) Obligations de l'acheteur
Dans le cadre d’un contrat de vente, l’acheteur aussi est soumis à des obligations. Il
s’agit de l’obligation de payer le prix ainsi que l’obligation de retirer le bien.
Obligation du retirement
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