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Unité 5
Partager des combats d’artistes :
du XVIe siècle à aujourd’hui
Durée approximative : 12 heures
Cette unité 5 s’inscrit dans une des entrées du cycle 4 : VIVRE EN SOCIÉTÉ, PARTICIPER À LA SOCIÉTÉ.
Pour aborder ce thème, nous nous intéresserons aux travers de la société, c’est-à-dire aux défauts communs
auxquels l’Homme est confronté.
« L’artiste est celui qui nous montre du doigt une parcelle du monde » a écrit J.M.G Le Clézio dans L’Extase
matérielle. Cette citation illustre parfaitement les objectifs de cette unité. Nous te proposons, en effet, d’aller à
la rencontre d’écrivains, d’illustrateurs, de musiciens qui ont choisi de recourir aux mots, aux images, à la musique
pour s’engager face aux maux qu’ils découvraient.
Tu constateras, d’ailleurs, que de tout temps, l’artiste a souhaité s’impliquer dans la société pour en dénoncer les
travers. Par conséquent, les thèmes envisagés sont variés et riches. Ils s’ancrent souvent dans une époque précise.
Au cours de tes lectures, tu réfléchiras sur l’opportunisme, l’injustice, l’esclavage, l’éducation. Tu prendras position
sur un sujet aussi grave que l’écologie et le devenir de la planète.
Mais rassure-toi ! Même si ces sujets sont sérieux, pour sensibiliser leur public, ces artistes ont souvent su adopter
un ton particulier, un style personnel. Ils ont su créer tout en nous donnant envie de les accompagner.
Nous t’invitons maintenant à découvrir cette nouvelle unité très engagée et surtout très enrichissante.
Prends ton cahier. En haut d’une nouvelle page, recopie en rouge le numéro et le titre de l’unité. Encadre-les.
Sommaire
Séance 1 Lire une satire de l’aristocratie
Séance 2 Lire une critique de la Justice
Séance 3 Découvrir des images engagées
Séance 4 Lire une dénonciation de l’esclavage
Séance 5 Différencier les homophones distingués par l’accent
Séance 6 Connaître un écrivain engagé
Séance 7 Réfléchir à un thème d’actualité
Séance 8 Je m’évalue
130 — © Cned, Français 3e
séance 1 — Unité 5
Séance 1
Lire une satire de l’aristocratie
Durée : 1 h 30
© Cned/ N. Julo
Dans cette première séance, tu vas lire un sonnet du XVIe siècle écrit par Joachim Du Bellay. De retour
en France après son séjour à Rome où ses fonctions le conduisirent à fréquenter la cour du Pape, Du
Bellay poursuit sa peinture des courtisans.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail
demandé.
Lis attentivement le poème suivant et réponds aux questions. Écoute également la lecture de ce poème à
la piste 15.
Notes :
1. « Seigneur » : apostrophe classique en début de sonnet. Du Bellay adresse son poème à un prince.
2. « contrefaire » : imiter.
3. « d’un pompeux appareil » : d’un vêtement de cérémonie.
4. « reçoit un bon visage » : est bien reçu.
5. « S’il le reçoit mauvais » : s’il est mal reçu.
6. « me dépite » : m’irrite, me peine.
A Comprendre
1- a) Qui dit « je » dans ce poème ?
7- Relis le deuxième tercet. Quel vice moral est reproché aux courtisans ?
8- À ton avis, dans quel but ces « vieux singes de cour » agissent-ils ainsi ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé et apprends le « Je retiens » qui suit avant de rédiger l’exercice
d’écriture.
j e retiens
- La satire
Une satire est un texte dans lequel l’auteur critique, souvent en les ridiculisant, les mœurs
de ses contemporains, des défauts humains ou des situations. Celle-ci peut donc être
morale ou sociale.
Exemple : Avec sa pièce Le Bourgeois gentilhomme, Molière fait la satire de la bourgeoisie
française de l’époque.
Plus généralement, on appelle satire toute œuvre écrite, chantée, peinte, tout propos
comportant une moquerie, une critique virulente.
Afin de rendre sa satire plus convaincante, l’auteur fait souvent appel à des figures de style.
- Les figures de style
• La métaphore : elle propose une image concrète en remplacement d’un autre terme.
Proche de la comparaison, elle ne contient cependant pas d’outil de comparaison.
Exemple : « Ces cheveux d’or sont les liens, Madame…
Dont fut premier ma liberté surprise… »
• Le chiasme : il s’agit d’une construction parallèle dont les éléments s’entrecroisent. Il
correspond au schéma de type ABBA.
Ex : « Jeune homme on te maudit, on t’adore vieillard. » (V. Hugo)
A B B A
• L’antithèse : elle rapproche dans une phrase deux termes qui sont opposés :
Exemple : « Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine » (« Heureux qui comme Ulysse… »
J. Du Bellay)
B Écriture bilan
Pour répondre aux deux questions suivantes, appuie-toi sur tes réponses précédentes qui te
permettront de construire un paragraphe synthétique.
Lis ensuite dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire avant de poursuivre ton travail.
Séance 2
Lire une critique de la Justice
Durée : 1 h 30
Dans la séance 1, tu as découvert que le poète pouvait critiquer ses contemporains. En lisant cette fable
de Jean de La Fontaine, tu vas découvrir qu’il peut aussi s’attaquer à une institution.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail
demandé.
Lis attentivement la fable suivante et réponds aux questions. Écoute également la lecture à la piste 16.
Notes :
1. « l’Achéron » : fleuve des Enfers.
2. « partant » : donc.
3. « du céleste courroux » : de la colère du ciel.
4. « force moutons » : plusieurs moutons.
5. « un chimérique empire » : un pouvoir imaginaire.
6. « mâtins » : gros chiens.
7. « on cria haro sur le baudet » : chacun se mit à huer l’âne (haro : terme de chasse. Cri poussé pour exciter les
chiens contre le gibier.).
8. « clerc » : savant.
9. « sa harangue » : son discours.
10. « dévouer » : sacrifier.
11. « peccadille » : faute légère, sans gravité.
A Comprendre
3- À quel domaine appartiennent les mots suivants ? : « Ciel » (v.2), « péchés » (v.17), « céleste
4- a) Quel type de discours est utilisé pour rapporter les paroles du Lion ? À ton avis pourquoi ?
a) Quel trait de caractère propre à cet animal retrouve-t-on ici ? Développe ta réponse.
b) Quel rôle, déjà rencontré dans le sonnet de J. Du Bellay, joue-t-il auprès du Lion ?
B Écriture bilan
Pour répondre aux deux questions suivantes, appuie-toi sur tes réponses précédentes qui te
Lis ensuite dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire avant de poursuivre ton travail.
Séance 3
Découvrir des images engagées
Durée : 1 h 30
Dans cette séance, tu vas découvrir des dessins de différentes époques qui portent un regard critique sur
la société.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail
demandé.
Observe attentivement les trois illustrations proposées puis réponds aux questions.
A Comprendre
1- D’où sont tirées ces différentes illustrations ?
2- a) Quelle image fait référence à un évènement de son époque ? De quel sujet s’agit-il ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé et apprends le « Je retiens » qui suit avant de rédiger l’exercice
d’écriture.
j e retiens
La caricature
Le mot français « caricature » vient de l’italien « caricatura », littéralement « charger de
façon exagérée ».
Il s’agit d’une représentation grotesque, en dessin, en peinture, etc., obtenue par
l’exagération et la déformation des traits caractéristiques du visage ou des proportions du
corps, dans une intention satirique.
La caricature peut concerner une personne dont l’apparence physique est déformée.
On trouve aussi la caricature de situation qui représente des événements réels ou
imaginaires sous une forme satirique et exagérée ; elle met alors en relief les mœurs ou le
comportement de certains groupes humains.
B Écriture
Choisis une des trois images que tu as étudiées. Puis présente-la en trois paragraphes en
répondant aux questions suivantes :
Lis ensuite dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire avant de poursuivre ton travail.
Séance 4
Lire une dénonciation de l’esclavage
Durée : 1 h 30
Dans cette nouvelle séance de lecture, tu vas lire un extrait de Candide ou l’Optimisme, un conte
philosophique de Voltaire. À travers celui-ci, le philosophe des Lumières, raconte les pérégrinations de
son personnage qui découvre les dures réalités du monde.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail
demandé.
Lis attentivement le texte suivant et réponds aux questions.
1 En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre1 étendu par terre, n’ayant plus que la
moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme
la jambe gauche et la main droite. « Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu
là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ? - J’attends mon maître, M. Vanderdendur, le
5 fameux négociant, répondit le nègre. - Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité
ainsi ? - Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage2. On nous donne un caleçon de toile pour
tout vêtement deux fois l’année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous
attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la
jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en
10 Europe. Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons3 sur la côte de Guinée,
elle me disait : « Mon cher enfant, bénis nos fétiches4, adore-les toujours, ils te feront vivre
heureux, tu as l’honneur d’être esclave de nos seigneurs les Blancs, et tu fais par là la fortune
de ton père et de ta mère. » Hélas ! je ne sais pas si j’ai fait leur fortune, mais ils n’ont pas
fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux
15 que nous. Les fétiches hollandais qui m’ont converti me disent tous les dimanches que nous
sommes tous enfants d’Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste5 ; mais si ces
prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains6. Or vous m’avouerez
qu’on ne peut pas en user avec ses parents d’une manière plus horrible.
Voltaire, Candide ou l’Optimisme, 1759
Notes :
1. « nègre » : mot qui vient du portugais « negro », et signifie « personne noire ». Ce terme à l’époque de
Voltaire n’a aucune connotation raciste.
2. « l’usage » : la coutume.
3. « écus patagons » : monnaie de Flandre.
4. « fétiches » : terme qui désignait tous les objets de culte que possédaient les esclaves. À la ligne 13, ce mot
désigne les prêtres qui cherchent à convertir les esclaves.
5. « généalogiste » : personne qui recherche et établit la succession des ancêtres de quelqu’un.
6. « cousins issus de germains » : Ce sont deux individus dont le père ou la mère de l’un est frère ou sœur du
père ou de la mère de l’autre. Ils ont donc au moins un grand-père ou une grand-mère en commun.
A Comprendre
1- Dans quel état se trouve l’esclave ? Pourquoi ?
2- Montre à l’aide de deux indices que Candide, au début de la rencontre, semble supérieur à
l’esclave.
4- Relève, dans cet extrait, le champ lexical de la religion. Quelle vision de celle-ci est donnée ?
5- « C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe.» (l.9). Explique cette affirmation de
l’esclave.
6- Dans les lignes 13 et 14, le mot « fortune » est employé à deux reprises. Quels sont les deux
sens de ce mot dans le texte ?
7- « Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. » (l.14
-15)
Quelle image est employée ici ? Reformule l’idée contenue dans cette phrase.
B Écriture
Pour répondre à la question suivante, appuie-toi sur tes réponses qui te permettront de
construire un petit texte synthétique.
Pourquoi, selon Voltaire, l’esclavage doit-il être aboli ? Propose trois arguments ordonnés et
rédigés. N’oublie pas de citer le texte.
Lis ensuite dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire avant de poursuivre ton travail.
Au XVIIIe siècle, l’esclavage est critiqué par les philosophes des Lumières. Dans l’Encyclopédie,
ils écrivent que « rien au monde ne peut rendre l’esclavage légitime ». Montesquieu explique
que « comme tous les Hommes naissent égaux, il faut dire que l’esclavage est contre la
nature ». Voltaire, lui, prend pour exemple un « nègre » du Surinam pour dénoncer l’horreur
de cette pratique. Condorcet propose dans son livre Réflexions sur l’esclavage des Nègres,
un affranchissement progressif et le rachat des esclaves. En 1789, Olympe de Gouges fut
emprisonnée à la prison de la Bastille par lettre de cachet après une seule représentation de sa
pièce de théâtre, Zamora et Mirza, qui dénonçait l’esclavage. En 1788, la « Société des amis des
Noirs » est créée. Cependant, il faudra attendre 1848 pour que l’esclavage soit aboli en France.
Séance 5
Différencier les homophones distingués par l’accent
Durée : 1 h 00
Observation :
Complète les phrases par cru, crû, du, dû, sur ou sûr :
— J’étais ............ que cela te plairait. Je pose les verres ............ cette table.
Vérifie tes réponses dans le corrigé et apprends le « Je retiens » qui suit avant de faire les exercices
d’application.
Séance 6
Connaître un écrivain engagé
Durée : 2 h 00
Nous t’invitons maintenant à revisiter l’œuvre de Victor Hugo à travers trois extraits qui témoignent de
l’engagement de l’écrivain.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail
demandé.
Lis attentivement les textes suivants et réponds aux questions. Écoute également la lecture du premier
texte à la piste 17.
Notes :
1. « ardemment » : avec vivacité.
2. « l’Instruction publique » : aujourd’hui, l’Éducation nationale.
3. « les chaires » : les postes de professeurs.
1- a) Dans quel but, Victor Hugo prononce-t-il ce discours ? Que veut-il obtenir ? Justifie ta
réponse en citant le texte.
b) Quel reproche adresse-t-il à la société ?
2- Relis les lignes 20 à 23.
a) Quelle anaphore trouve-t-on dans ce paragraphe ? Justifie son emploi.
b) Quelle solution propose l’écrivain face au « mal » (l. 20) qu’il dénonce ?
3- « il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l’esprit du peuple ; car c’est par les
ténèbres qu’on le perd. » (l. 31 à 32) Quelle image est employée ici ? Explique-la.
B Lecture poétique
Le poète, en exil, s’adresse à ses amis, à ses enfants, à ceux qu’il aime et leur exprime sa vision du
monde.
1 Marquis, depuis vingt ans, je n’ai, comme aujourd’hui,
Qu’une idée en l’esprit : servir la cause humaine.
La vie est une cour d’assises ; on amène
Les faibles à la barre accouplés aux pervers1.
5 J’ai, dans le livre, avec le drame2, en prose, en vers,
Plaidé pour les petits et pour les misérables ;
Suppliant les heureux et les inexorables3 ;
J’ai réhabilité le bouffon, l’histrion4,
Tous les damnés humains, Triboulet, Marion5,
10 Le laquais, le forçat et la prostituée;
Et j’ai collé ma bouche à toute âme tuée,
Comme font les enfants, anges aux cheveux d’or,
Sur la mouche qui meurt, pour qu’elle vole encor.
Je me suis incliné sur tout ce qui chancelle,
15 Tendre, et j’ai demandé la grâce universelle6 ; Victor Hugo d’après le
Et, comme j’irritais beaucoup de gens ainsi, Comte Stanislas Ostorog dit
Tandis qu’en bas peut-être on me disait : Merci, WALERY, Photogravure (1883)
J’ai recueilli souvent, passant dans les nuées,
L’applaudissement fauve et sombre des huées ;
20 J’ai réclamé des droits pour la femme et l’enfant ;
J’ai tâché d’éclairer l’homme en le réchauffant ;
J’allais criant : Science ! écriture ! parole !
Je voulais résorber le bagne7 par l’école ;
Les coupables pour moi n’étaient que des témoins.
Victor Hugo, Les Contemplations, Livre V, « En marche », 1856
Notes :
1. « aux pervers » : à ceux qui font le mal.
2. « le drame » : pièce de théâtre.
3. « les inexorables » : ceux qui se montrent durs, sévères.
4. « le bouffon, l’histrion » : personnage grotesque, mauvais acteur.
5. « Triboulet, Marion » : un fou, une courtisane.
6. « la grâce universelle » : le pardon de tous.
7. « résorber le bagne » : faire disparaître le bagne.
c) Cite à partir du texte trois combats dans lesquels le poète s’est engagé.
Notes :
1. « trimait » : (fam.) travaillait d’arrache-pied ; se donnait beaucoup de peine.
2. « gargote » : petit restaurant à bas prix.
3. « haillon » : vêtement en lambeaux.
1- a) « La gargote Thénardier était comme une toile où Cosette était prise et tremblait. » (l.7-8)
b) « Nulle pitié ; une maîtresse farouche, un maître venimeux. » (l. 6-7) Quelle est la
caractéristique de cette phrase ? Justifie cette construction.
c) Quels sont les différents maux dont souffre Cosette ? Cites-en trois.
D Écriture
Pour répondre à la question suivante, appuie-toi sur tes réponses précédentes qui te permettront
de construire un paragraphe synthétique.
Par quels moyens Victor Hugo a-t-il mené ses combats ? Pour quelles grandes causes s’est-il
engagé ?
Lis ensuite dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire avant de poursuivre ton travail.
Victor HUGO est né le 26 février 1802 à Besançon. Son père, le colonel Léopold Hugo, est
militaire de carrière. Sa mère, Sophie Trébuchet, est issue de la bourgeoisie vendéenne.
Au cours de son enfance, il effectue plusieurs voyages en compagnie de ses parents, mais ces
derniers se séparent alors que le garçon a dix ans. Il poursuit des études brillantes à Paris, au
lycée Louis-le-Grand. Il reçoit plusieurs récompenses dont un prix d’encouragement décerné par
l’Académie française.
Son œuvre est riche et variée. Il écrit des drames historiques comme Hernani qui font de Hugo
un écrivain romantique. Les Contemplations, La légende des siècles, les Châtiments l’ont fait
connaître comme poète. Quant à ses romans, ils ont tous obtenu le succès : Les Misérables,
Quatrevingt-Treize, Notre-Dame de Paris...
Durant toute sa vie, Victor Hugo s’est engagé politiquement en faveur de grandes causes : la
défense des pauvres, la lutte contre la peine de mort, les valeurs républicaines. Il est ainsi devenu
un homme public essentiel de son époque.
Il meurt le 22 mai 1885. Après des funérailles nationales, il est inhumé au Panthéon.
Séance 7
Réfléchir à un thème d’actualité
Durée : 2 h 00
Pour clore cette unité, avant l’évaluation, voici trois documents différents qui traitent de l’écologie :
une chanson, une planche de bande dessinée, une nouvelle. Comme tu vas pouvoir le constater, chacun
d’eux, à sa façon, cherche à sensibiliser le public sur un problème grave de notre société.
« La maison verte »
1 Voilà, tout est fait, je crois. Papa va être content quand il va rentrer du travail. Reste plus
qu’à vérifier la liste.
Porter le verre au conteneur. OK.
Arroser le potager avec l’eau des bacs de récupération. OK.
5 Retourner le compost. FAIT.
Il y a deux ans, nos parents ont décidé d’obtenir le label Maison verte qui, selon une
nouvelle directive gouvernementale, leur octroierait 50 % de réduction sur leurs impôts locaux
et jusqu’à 65 % sur la taxe d’habitation. Nos voisins d’à côté, les Giraud, l’ont obtenu l’an
passé, comme les Ledoux, en face. Notre village est « à la pointe », dit toujours papa quand on
10 a des invités, l’un des premiers à avoir été classé VFD, pour Village de France Durable.
Il était temps que l’on s’y mette aussi.
Vider le bac à sciure des toilettes. FAIT.
Ramasser le bois mort du jardin. OK.
Papa et maman ont beaucoup investi ces deux dernières années : une chaudière à granulés
15 de bois, des panneaux solaires sur le toit du garage, un système de récupération des eaux qui
permet non seulement d’arroser le potager bio mais aussi d’alimenter la salle de bains et le
lavabo de la cuisine, une douche à débit limité, du double vitrage à toutes les fenêtres et une
isolation complète des combles en laine de chanvre.
Chaque matin, sur une ardoise dans la cuisine, nos parents inscrivent la liste des tâches
20 que ma sœur et moi devons effectuer en rentrant de l’école. Au collège, la prof d’écocivisme
ne cesse de nous répéter que c’est avec des gestes simples et quotidiens que l’on peut préserver
la planète. Depuis cette année, l’écocivisme est coefficient 3 au bac. Autant que l’anglais et la
physique nucléaire.
Changer l’ampoule flucompacte du salon. FAIT.
25 Nourrir les poules. FAIT.
Tuer un lapin pour dimanche. OK.
Faire vos devoirs. OK.
Avec les économies qu’ils feront sur les impôts quand on aura le label Maison verte, mes
parents comptent acheter une voiture électrique, ce qui nous éviterait de prendre le car pour
30 aller à la gare TGV quand on part en vacances. Par contre, papa continuera d’aller au travail en
tandem avec M. Giraud. Il faut dire que, comme tout le monde dans le quartier, il travaille à la
centrale nucléaire qui n’est qu’à deux kilomètres de la maison. De toute façon, il aura quarante-
cinq ans dans deux ans et sera à la retraite.
Charger le four à bois. OK.
35 Cueillir une tomate pour le dîner (portez-la à deux pour ne pas vous faire mal au dos).
FAIT.
Prendre vos cachets d’iode1. OK.
Tout est fait.
Le soir tombe, c’est l’heure que je préfère de la journée. Les oiseaux s’appellent dans le
40 jardin, les derniers rayons de soleil étirent les ombres et embrasent le panache de la tour de
refroidissement de la centrale.
J’entends le porche qui grince. Papa revient du travail. J’aime, chaque soir, quand il
traverse la cour et qu’il scintille dans la pénombre.
Mikaël Ollivier, « La maison verte » Nouvelles re-vertes © Éditions Thierry Magnier, 2008.
Notes :
1. « cachet d’iode » : donné en prévention aux habitants proches des centrales nucléaires.
A Comprendre
1- Quel est le thème commun à ces trois documents ?
2- Quel problème particulier est mis en évidence ?
3- Quelle est la thèse précise défendue par chaque auteur ? Développe ta réponse en t’appuyant
précisément sur les documents.
4- Par quel(s) moyen(s) chaque artiste parvient-il à impliquer son public ?
5- Quel est le document le plus convaincant selon toi ? Pourquoi ?
B Écriture
Penses-tu qu’il soit important qu’un artiste s’engage face à un problème de société ? Pourquoi ?
Lis ensuite dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire avant de poursuivre ton travail.
Séance 8
Je m’évalue
Durée : 1 h 00
Comme à la fin de chaque unité, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra de
faire le point sur ce que tu dois savoir et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir. Complète
maintenant le tableau suivant. Bien sûr, si tu as oublié quelque chose ou si tu n’es pas sûr(e) de toi,
tu peux utiliser ton cours. Lorsque tu auras fini, prends le corrigé et vérifie tes réponses. Il est très
important que ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreurs.