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Théories d’apprentissage

Présenté par Ahlem Kerkeni Boulabiar

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Tolman (1886-1959), béhavioriste
“rebelle”

• Tolman était un béhavioriste mais issu d'un moule


complètement différent de celui de Watson et Pavlov.
• Tolman réfléchissait sur la manière dont allait s'y prendre
la théorie béhavioriste pour relier des notions comme
connaissance, pensée, planification, inférence, but et
intention. En somme Tolman se voulait un prophète du
béhaviorisme, décrivant tout comportement animal en
terme de motifs, de morceaux de connaissances
(cognition).
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• Tolman avait critiqué la théorie stimulus-réponse reliée
au renforcement. Selon lui la récompense n’est pas
nécessaire, mais la contigüité des évènements dans le
temps est importante. Les connexions qu’un animal se
fait dans un environnement sont organisées dans une
sorte de « carte cognitive ».

Carte cognitive
(représentation spatiale d’une réalité)
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Expérimentation de Tolman
Tolman soumet 2 groupes de rats au parcours quotidien
d’un labyrinthe.
• Le premier groupe bénéficie de renforcement (fromage à
la sortie). Après plusieurs essais et erreurs, ce groupe
réussit le parcours le 8ième jour. (Concordance avec
l’expérience de Skinner et ses résultats).
• Le 2ième groupe ne reçoit aucun renforcement pendant 6
jours. Ils se déplacent dans le labyrinthe sans récompense
de nourriture. Le 7ième jour, apparition du renforcement.
Le 8ième jour, ils font le circuit sans erreur, comme ceux
du premier groupe. 4
• pendant ces 6 jours, au fil de leur parcours sans
récompense, Les rats ont appris à se repérer dans le
labyrinthe, Tolman appelle cet apprentissage un
apprentissage « latent » , en complète contradiction
avec l’apprentissage par renforcement de Skinner.

Apprentissage latent

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Théorie de Tolman

Ses principales croyances étaient que :


• Le comportement devrait être analysé à un niveau
d'actions et non en mouvement ;
• Le comportement est un but en soi et doit être dirigé avec
motif ;
• Le comportement est docile et varié et il est relié aux
circonstances environnementales dans la poursuite d'un
but donné.
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• Selon Tolman, il y a apprentissage, si, et seulement si,
l’individu a perçu la signification ( ou les divers traits) de
la situation simulatrice rencontrée, et par suite, si les
actions sont intentionnelles. C’est l’appréhension du
stimulus et non pas le renforcement qui engendre un
résultat dit apprentissage; d’où l’importance de bien
reconnaitre ces signes (stimuli) qui éveillent des
dispositions à agir dans telle ou telle direction.
• Tolman suggère que des moments d’« explorations
libres » des élèves dans des situations d’apprentissage
seraient très formateurs, permettant aussi l’apprentissage
latent de prendre place.

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• Cette théorie de l’apprentissage intentionnel se
présente comme un trait d’union entre le
béhaviorisme et la Gestalt-théorie (psychologie
de la forme)

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Gestalt-théorie
psychologie de la forme
par les précurseurs du cognitivisme

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Gestalt et perception

• Le verbe gestalten signifie « mettre en forme, donner


une structure signifiante »
• La psychologie de la forme ou gestaltisme (de
l'allemand, Gestaltpsychologie) est une théorie
psychologique, philosophique et biologique, selon
laquelle les processus de la perception et de la
représentation mentale traitent spontanément les
phénomènes comme des ensembles structurés (les
formes) et non comme une simple addition ou
juxtaposition d'éléments.
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Représentants importants
• Les trois fondateurs Max Wertheimer, Wolfgang Köhler
et Kurt Koffka sont les pionniers du groupe de Berlin sur
la psychologie de la forme dans les années 1920.
• Kurt Lewin, fondateur de la dynamique de groupe.
• Frederick Perls (1893-1970), fondateur de la Gestalt-
thérapie, et Paul Goodman.
• Wolfgang Metzger, Edwin Rausch et Kurt Gottschaldt
sont les élèves qui sont restés en Allemagne après
l’émigration forcée de Wertheimer et de Köhler. Karl
Duncker, élève de Wertheimer et Köhler, a émigré aux
États-Unis. 11
• La notion de forme a été théorisée par Christian von
Ehrenfels qui publie en 1890 un article « Uber
Gestaltqualitäten ». Il y explique que dans l’acte de
perception nous ne faisons pas que juxtaposer une foule
de détails, mais nous percevons des formes (Gestalt)
globales qui rassemblent les éléments entre eux.
• Ehrenfels propose un exemple musical : lorsqu’on se
rappelle d’une mélodie, on se souvient d’une structure
globale de musique et non d’une suite successive de
notes prises isolément.

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• L’eau est autre chose que de l’oxygène et de l’hydrogène.

On constate ainsi que le tout est différent de la


somme de ses parties, un des principes phares de la
théorie de la gestalt.

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• Pour comprendre un comportement ou une situation, il
importe donc, non seulement de les analyser, mais
surtout, d’en avoir une vue synthétique, de les percevoir
dans l’ensemble plus vaste du contexte global, avoir un
regard non pas plus « pointu » mais plus large : le
« contexte » est souvent plus signifiant que le « texte ».
« Com-prendre » c’est prendre ensemble.

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Principes de base de la Gestalt

• La Gestalt est un paradigme qui s’oppose globalement à


l’individualisme en renversant cette perspective vers une
approche globale: en physique, la perception globale
d’une forme précède les détails ; en psychologie, la
société, le groupe, la culture, la nation sont des entités
supérieures qui priment sur l’individu.

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D’où le postulat gestaltiste suivant :
• le monde, le processus perceptif et les processus
neurophysiologiques sont isomorphes ; c’est-à-dire
structurés de la même façon, ils se ressemblent dans leurs
structures et dans leurs principes.
• Il n’existe pas de perception isolée, la perception est
initialement structurée.

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• La perception consiste en une distinction de la figure sur
le fond (vase de Rubin).

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Qu’est-ce que tu perçois sur ce dessin?
Le vase de Rubin, c’est un cas de réversibilité de fond-figure, mais c’est un cas
assez rare. Le plus courant c’est que s’impose ce que l’on appelle la
“bonne figure”.

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• Le tout est perçu avant les parties le formant : « Le Tout
est supérieur à la somme des parties » ou « L’ensemble
prime sur les éléments qui le composent ».
• La structuration des formes ne se fait pas au hasard, mais
selon certaines lois dites « naturelles » et qui s’imposent
au sujet lorsqu’il perçoit.

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Les principales lois de la Gestalt

• La loi de la bonne forme : loi principale dont les autres


découlent : un ensemble de parties informe (comme des
groupements aléatoires de points) tend à être perçu
d’abord (automatiquement) comme une forme, cette
forme se veut simple, symétrique, stable, en somme une
bonne forme.

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Loi de la bonne continuité
Loi de la bonne continuité

Pourquoi est-ce que l’on perçoit les points formant un arc?

Des points rapprochés tendent à représenter des formes lorsqu’ils


sont perçus, nous les percevons d’abord dans une continuité,
comme des prolongements les uns par rapport aux autres.
Loi de la proximité
Loi de la proximité

Pourquoi est-ce que l’on perçoit deux groupes et non pas douze points?

Nous regroupons les points d’abord les plus proches les


uns des autres.
La loi de similitude
La loi de similitude

Pourquoi est-ce que l’on perçoit des colonnes verticales et non pas des lignes horizontales?

Si la distance ne permet pas de regrouper les points, nous


nous attacherons ensuite à repérer les plus similaires entre
eux pour percevoir une forme.
Loi de la fermeture
Loi de la fermeture

Pourquoi est-ce que l’on perçoit les lignes (ou presque) des carrés et celles des cercles?

Une forme fermée est plus facilement identifiée comme une figure
(ou comme une forme) qu’une forme ouverte.
Loi du contraste
Loi du contraste

Pourquoi le cercle (ou le carré) est-il perçu comme figure et non pas comme fond?

La ségrégation figure-fond part du principe qu’un objet est

perçu lorsqu’il constitue une figure qui se distingue du fond.


L’apprentissage par insight
« Intuition. Cette faculté prodigieuse à saisir les indices les plus subtils, ceux que personne n'aperçoit. »

Jean-Claude Lalanne-Cassou

• En psychologie, l’insight est la découverte soudaine de


la solution à un problème sans passer par une série
d'essais-erreurs progressifs. La découverte d’une solution
nouvelle est le résultat d’une réorganisation des éléments
du problème.
• Ce phénomène a été mis en évidence chez le chimpanzé
par Wolfgang Köhler dans une série d'expériences
menées à Tenerife de 1913 à 1920.
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Köhler donne cette description d'un exercice réalisé par le
singe Sultan :

• Sultan essaie d'atteindre le fruit avec le plus petit des


deux bâtons. N'y arrivant pas, il arrache un bout de fil de
fer qui pend du grillage de sa cage, mais échoue
encore... Soudain il reprend le petit bâton, va du côté des
barreaux le plus proche du grand bâton, le rapproche de
lui grâce au bâton "auxiliaire", s'en empare, puis le
ramène du côté adjacent à son objectif (le fruit), dont il
se saisit.

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• L’insight est donc d’abord un mode d’appréhension des
phénomènes, une interprétation qui entend constituer en
objet scientifique un moment cognitif spécifique : la
saisie brusque d’une modification favorable du champ
pratique. C'est ce moment de restructuration perceptive
où se manifeste le pouvoir de changer la signification
donnée d’un objet en une signification neuve, et par là
d’anticiper sur la nouvelle fonction possible.

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L’apprentissage par insight : un processus cognitif
d’élaboration de la solution au problème posé.
Le sujet doit réorganiser les éléments d’une situation selon
sa propre perception pour résoudre un problème c’est-à-
dire pour apprendre.

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Caractéristiques principales de
l’apprentissage par insight

• - le degré d’intelligence de l’organisme


• - le nombre et la qualité des expériences passées
• - l’arrangement des éléments dans le champ visuel
• - la présence d’une période plus ou moins longue de
tâtonnement, avant d’arriver à l’insight.

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Cette analyse s'oppose frontalement à l'idée de
l’apprentissage par renforcement prôné par les
béhavioristes comme un principe suffisant pour rendre
compte de l'ensemble des conduites humaines ou
animales. L’existence de l’insight empêche en effet de
réduire la résolution de problèmes au conditionnement.

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