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UNIVERSITÉ DE MÉDECINE ET PHARMACIE

FACULTÉ DE MÉDECINE
Département 1 - Sciences morphologiques
Discipline d’Histologie

HISTOLOGIE
TISSUS

Coordonatrice: Alina Şovrea

Auteurs: Carmen Mihu, Mariana Mărginean, Carmen


Melincovici, Sergiu Şuşman, Bianca Boşca, Anne-Marie
Constantin, Daniel Pirici, Eleonora Dronca

2015
Descrierea CIP a Bibliotecii Naţionale a României
Histologie: tissus/Carmen Mihu, Mariana Mărginean, Carmen Melincovici, ... ;
coord. cours: Alina Şovrea - Cluj-Napoca: Editura Medicală Universitară "Iuliu
Haţieganu", 2015

Bibliogr.
ISBN 978-973-693-636-4
I. Mihu, Carmen Mihaela
II. Mărginean, Mariana
III. Melincovici, Carmen
IV. Şovrea, Alina (coord.)

611.018(075.8)

Tehnoredacteur
Eleonora Dronca
2|P a g e Histologie - Tissus
Auteurs
Alina Şovrea, Carmen Mihu, Mariana Mărginean, Carmen
Melincovici, Sergiu Şuşman, Bianca Boşca, Anne-Marie
Constantin, Daniel Pirici, Eleonora Dronca

Collaborateurs
Elena Mihaela Marina, Ioana Moldovan, Mihai Gîrbovanu

Référent scientifique
Monica Toader-Radu

Histologie - Tissus 3|P a g e


4|P a g e Histologie - Tissus
Avant-propos

La rédaction d’un nouveau manuel en français, destiné aux étudiants et aux médecins
intéressés du premier cycle des études médicales et paramédicales, était justifiée,
l'objectif étant une mise à jour de la riche information sur les dernières notions de la
morphologie complexe des tissus. Ces connaissances peuvent également être
indispensables pour comprendre les bases des signes diagnostiques des maladies et pour
la préparation des futurs examens.

Comme l’histologie se renouvelle successivement, un chapitre sur les techniques


microscopiques et sur d’autres méthodes actuelles d’étude de l’organisation
morphologique et moléculaire des cellules et des tissus, a été également inséré.

Les chapitres suivants impliquent quelques données fondamentales de biologie


cellulaire, moléculaire et de cytologie, qui rafraîchissent la mémoire sur la structure
cellulaire et contribuent ainsi à la formation d’une base de départ pour une
compréhension plus facile de la structure et des fonctions des tissus. En plus, ces
dernières années, l’histologie s’enorgueillit des progrès réalisés en biologie des cellules
souches et de leur participation dans la thérapie cellulaire et tissulaire, en conséquence
un chapitre sur ce sujet y a été inclus et largement décrit.

Ensuite, on a développé les 4 types fondamentaux de tissus: épithéliaux, conjonctifs,


musculaires et nerveux.

Conformément à notre programme universitaire, qui dépasse ce semestre le strict


concept de tissus et leur classification, on a aussi discuté le système cardio-vasculaire et
les organes hémato-lymphopoïétiques.

Tous les auteurs sont des histologistes et cytogénéticiens et les chapitres rédigés
correspondent à ce qui est enseigné sous forme magistrale en amphithéâtre.

À la fin de chaque chapitre, des différents tests interactifs et présentations de cas aident
et motivent le lecteur à approfondir et à vérifier les connaissances accumulées.

Alina Şovrea
Cluj-Napoca
15 Novembre 2015

Histologie - Tissus 5|P a g e


6|P a g e Histologie - Tissus
TABLE DE MATIÉRES PAGE
1. LES MÉTHODES D’ÉTUDE DE 1.1. Les microscopes 9
L’ORGANISATION 1.2. Les méthodes de préparation des 15
MORPHOLOGIQUE DES échantillons destinés à l`examen
CELLULES ET DES TISSUS microscopique
(Constantin AM, Şovrea A) 1.3. La méthode d`étude de l`architecture 22
moléculaire de la cellule et des tissus: la
cytochimie et l`histochimie
1.4. Les méthodes expérimentales 29
Tests interactifs 31
2. CYTOLOGIE 2.1. Introduction 33
(Dronca E, Şovrea A) 2.2. Le noyau 34
2.3. La membrane plasmique 44
2.4. Le cytoplasme 52
Tests interactifs 64
3. LES CELLULES SOUCHES 3.1. Introduction 67
(Şuşman S, Şovrea A, Gîrbovanu M, 3.2. Les types de cellules souches 68
Mihu C) 3.3. Les sources des cellules souches 69
3.4. Les cellules souches adultes 73
3.5. Les cellules souches humaines 75
pluripotentes induites
3.6. Conclusions 76
Tests interactifs 77
4. INTRODUCTION 4.1. Notions générales sur l’histologie 79
(Şovrea A, Mihu C) 4.2. Les niveaux d’organisation 82
structurale de la matière vivante
4.3. Les colorations histologiques 97
4.4. Les coupes histologiques 98
4.5. Les objectifs du MO 99
4.6. Les artefacts dans une préparation 99
histologique de routine
Tests interactifs 102
5. LES TISSUS ÉPITHÉLIAUX 5.1. Données générales 105
(Şovrea A) 5.2. Les épithéliums de revêtement 115
Tests interactifs 133
5.3. Les épithéliums glandulaires 136
Tests interactifs 154
6. LES TISSUS CONJONCTIFS 6.1. Données générales 157
(Şovrea A, Marina EM, Pirici D, 6.2. La structure 158
Şuşman S, Mărginean M, Moldovan Tests interactifs 198
I) 6.3. La classification des tissus conjonctifs 200
6.3.1. Tissu conjonctif embryonnaire 200
6.3.2. Tissus conjonctifs permanents 203
6.3.3. Tissus conjonctifs specialisés 211

Histologie - Tissus 7|P a g e


Tests interactifs 221
6.3.3.3. Le tissu cartilagineux 223
Tests interactifs 236
6.3.3.4. Le tissu osseux 238
Tests interactifs 278
6.3.3.5. Le sang 280
Tests interactifs 320
7. LES TISSUS MUSCULAIRES 7.1. Données générales 322
(Boşca B, Şovrea A) 7.2. La classification 323
7.3. Le tissu musculaire strié squelettique 323
7.4. Le tissu musculaire cardiaque 338
7.5. Le tissu musculaire lisse 345
7.6. La régénération des tissus 351
musculaires
Tests interactifs 353
8. LE TISSU NERVEUX 8.1. Données générales 356
(Constantin AM, Şovrea A) 8.2. Le neurone 356
8.3. Les synapses 367
8.4. La névroglie 370
8.5. La barrière hémato-encéphalique 379
8.6. La fibre nerveuse 381
8.7. Les nerfs périphériques 388
8.8. La réparation nerveuse 389
8.9. La plasticité neuronale et synaptique 390
Tests interactifs 392
9. LE SYSTÈME 9.1. Données générales 395
CARDIOVASCULAIRE 9.2. Les vaisseaux sanguins 395
(Boşca B, Şovrea A) 9.3. Le système vasculaire lymphatique 421
9.4. Le cœur 423
Tests interactifs 427
10. LE SYSTÈME LYMPHOÏDE 10.1. Introduction 430
(IMMUNITAIRE) 10.2. Le thymus 444
(Melincovici C, Şovrea A) 10.3. Les ganglions lymphatiques 453
10.4. La rate 465
10.5. Les organes lymphoïdes associés aux 473
muqueuses
Tests interactifs 477
11. RÉPONSES 480
12. RÉFÉRENCES 497

8|P a g e Histologie - Tissus


1. LES MÉTHODES D’ÉTUDE DE L’ORGANISATION MORPHOLOGIQUE
DES CELLULES ET DES TISSUS

L`observation des structures qui échappent à l`œil est possible grâce aux microscopes.
En effet, les microscopes, grâce à leur pouvoir séparateur, permettent de diminuer de
façon importante la distance minimale entre deux points telle que, lorsqu`on les
agrandit, ces points restent distincts l`un de l`autre.
Ce pouvoir séparateur varie en fonction de la longueur d`onde de la lumière utilisée et
de certains impératifs techniques. Il varie de 0,2μm pour les microscopes photoniques
(MO) à 0,2nm pour les microscopes électroniques (ME) à transmission.

1.1. Les microscopes


Le principe des différents microscopes est exposé dans les manuels de biophysique,
aussi ne seront envisagées ici que leurs performances et la pertinence de leur utilisation
au regard des recherches poursuivies.
1.1.1. Le microscope optique (photonique) (MO) est un système optique en fond clair
lumineux, centré dioptrique, qui utilise des lentilles (un objectif et un oculaire), ce qui
permet d’agrandir l'image d'un objet (grossissement) et de séparer les détails de cette
image (pouvoir de résolution).
Le pouvoir de résolution peut atteindre 0,2μm peut fournir des grandissements en direct
jusqu`à 1.500 à 2.000x (oculaire x objectif). Le plus largement utilisé pour les études
courantes, il donne d`excellentes images des tissus, des cellules, de l`aspect général de
certains de leurs organites et de leurs éventuelles modifications.
1.1.2. Le microscope à contraste de phase est un MO qui transforme en niveaux de
contraste les différences d'indices de réfraction entre deux structures, qui induisent aux
ondes lumineuses les traversant des différences de phase; ainsi, des structures
transparentes, qui ont un indice de réfraction diffèrent de celui de leur voisinage,
peuvent être visualisés:
 a les mêmes performances que le MO, mais il est équipé d`un dispositif qui permet
de distinguer les principales structures et notamment les organites (dans la limite de
son pouvoir séparateur) sans coloration ou l'utilisation de fluorochromes
 est donc particulièrement indiqué pour l`observation des cellules vivantes,
notamment des cellules en culture et d`une manière générale lorsqu`on veut éviter
l`éventuelle introduction d`artéfacts liés à la fixation et/ou à la coloration; on peut
observer aussi les micro-organismes, des tranches fines de tissu, des fibres, des
structures sous-cellulaires (y compris les noyaux et d'autres organites) où la
technique révèle la structure qui ne sont pas visibles en microscopie en fond clair
 produit un halo autour des structures observées, ce que ne fait pas le microscope à
contraste interférentiel

Histologie - Tissus 9|P a g e


1.1.3. Le microscope à contraste interférentiel produit le même type d'image
(essentiellement en noir et blanc) et a le même domaine d'utilisation, mais fonctionne
sur un principe différent de celui du microscope à contraste de phase:
 les structures étudiées apparaissent bordées de blanc d'un côté et de noir de l'autre,
induisant une fausse impression de relief
 le système optique permet d`obtenir des mesures des indices de réfraction des
parties des objets observés et de données quantitatives sur la teneur des structures en
certaines substances
1.1.4. Le microscope à lumière polarisée est un microscope muni de 2 filtres spéciaux,
polarisants de la lumière, appelés polariseur et analyseur:
 le polariseur laisse passer les photons vibrant dans le plan de l'alignement des ses
cristaux
 l’objet placé entre le polariseur et l’analyseur dévie la lumière polarisée et modifie
ses caractéristiques
 permet de reconnaître les structures biréfringentes (un rayon lumineux qui pénètre
un tel objet se dédouble en deux rayons de polarisation différente)
 la biréfringence est due aux structures asymétriques rangées régulièrement, que l'on
ne peut pas distinguer avec un MO puisque leur taille est bien inférieure à son
pouvoir séparateur; ex: zone pellucide d’un ovocyte, cristaux d’urate dans le liquide
synovial, cristaux de Charcot-Leyden dans les éosinophiles
 est utilisé également pour l`interprétation des agencements moléculaires au sein des
structures
1.1.5. Le microscope à lumière ultraviolette (UV)
 le principe de ce microscope repose sur la propriété que possèdent les substances
fluorescentes de restituer sous forme de lumière dans le visible l`énergie qu`elles
reçoivent lorsqu`elles sont stimulées par un rayonnement UV
 est doté d`un éclairage à UV, ses lentilles sont en quartz
 permet de reconnaître
 des substances spontanément fluorescentes (autofluorescentes) comme la
vitamine A
 des substances à fluorescence induite comme les catécholamines qui deviennent
fluorescentes après le traitement par le formol
 des structures rendues fluorescentes par addition d`un fluorochrome (substance
spontanément fluorescent, qui, en se liant à certaines molécules, forme avec
elles un complexe fluorescent; ex: les fluorochromes qui se lient aux acides
nucléiques; ex: le DAPI, qui marque l'ADN et fluoresce en bleu; les
fluorochromes combinés aux anticorps dans les techniques d`immun
cytochimie)
 sur la base de ce principe, il y a nombreuses techniques de
marquage fluorescent

10 | P a g e Histologie - Tissus
o marquage simple - se forme une liaison direct fluorochrome-structure à
étudier
o immun marquage avec des anticorps marqués - peut être direct
(anticorps contre la structure) ou indirect (anticorps secondaires contre
l’anticorps primaire)
o FISH (hybridation in situ en fluorescence) - pour marquer des
séquences des nucléotides
o GFP (protéine fluorescente verte) est une protéine d'une méduse qui
émet une fluorescence verte; par transfection ou infection, son gène peut
être fusionné in vitro au gène d'une protéine que l'on souhaite étudier,
alors la protéine synthétisée va devenir fluorescente
o FRAP (redistribution de fluorescence après photoblanchiment, an.
fluorescence recovery after photobleaching) et FLIP (perte de
fluorescence après photoblanchiment, an. fluorescence loss induced by
photobleaching) consistent à irradier une zone, dont la fluorescence va
disparaître, permettant d'étudier la mobilité moléculaire dans les
membranes ou dans la cellule (diffusion des molécules marquées), des
échanges entre compartiments cellulaires et entre cellules; ces deux
méthodes s’utilisent généralement en microscopie confocale ou en
microscopie de fluorescence par excitation multiphotonique
o FRET (transfert d'énergie par résonance de type Förster, an. resonance
energy transfer) utilise deux fluorochromes, un donneur qui va
transmettre son énergie à un autre fluorochrome accepteur; elle permet
d'étudier des interactions entre deux molécules
o BRET (an. bioluminescence resonance energy transfer) est similaire à
la méthode FRET, mais le donneur est bioluminescent (luciférase); elle
permet d'étudier des protéines en cellules vivantes
1.1.6. Le microscope à fond noir utilise le principe de l'illumination de champ sombre:
 utilise une source de lumière alignée pour la quantité de lumière directement
transmise et ne collecte que la lumière diffusée par l'échantillon transparent, mais
non-coloré; ca permet d'augmenter considérablement le contraste, les particules de
la phase dispersée, qui réfractent la lumière incidente, apparaissent comme autant
d`objets brillants dont on peut reconnaître la présence, la forme générale, mais en
aucun cas la structure
 cette méthode est utilisée particulièrement pour les échantillons transparents,
nécessite peu d'équipement et une préparation simple des échantillons, mais est
affectée d'une faible intensité lumineuse et de la limite de résolution
 exemples d’usage du microscope à fond noir
 échantillons frais en microcinématographie (bactéries en déplacement)
 formations filiformes (flagelles, fibres)

Histologie - Tissus 11 | P a g e
 objets ponctiformes ou linéaires très fins qui donnent une image de points ou
traits très lumineux (Tréponème pallidum - l’agent de syphilis) ou des bactéries
plus grandes (Borrelia - l’agent de la maladie de Lyme)
1.1.7. Le microscope confocal est un MO, sur quel, en positionnant le plan focal de
l’objectif à différents niveaux de profondeur dans l’échantillon, on peut réaliser des
séries d’images qui seront recomposées par ordinateur dans une image tridimensionnelle
(l'objet n'est donc pas directement observé par l'utilisateur). C’est comme une
tomographie à l'échelle cellulaire. Le microscope confocal fonctionne en lumière
réfléchie ou en fluorescence.
 le microscope confocal à balayage laser (CLSM, an. confocal laser scanning
microscope) utilise un laser comme source de lumière; en microscopie confocale, la
résolution latérale est légèrement meilleure (180-160nm) à celle d’un MO
conventionnel (200nm), la résolution en profondeur est de l’ordre de 600nm
 la microscopie confocal permet l’étude sur un matériel fixé, mais permet aussi des
phénomènes dynamiques, sur cellules ou tissus vivants dû aux molécules
fluorescentes de la famille GFP
1.1.8. Le microscope électronique (ME) en transmission
 le faisceau de photons est remplacé par un faisceau d`électrons émis par un filament
et soumis à une différence de potentiel de 60 à 120kV (système de lentilles
magnétiques)
 permet d`obtenir, sur un écran phosphorescent, une image optique de l`objet traversé
par le faisceau d'électrons et d`en réaliser une photographie
 l’intérêt essentiel de ce microscope est son pouvoir séparateur, qui peut atteindre
0,2nm, ce qui donne un grandissement direct de 106x
 les inconvénients
 la technique de la confection de coupes ultrafines (50 à 80nm) plus complexe et
plus astreignante que celle des coupes destinées à la MO
 le prix de revient de l`entretien du microscope et des appareils et des réactifs qui
en sont l`environnement indispensable (ultramicrotomes, fixateurs, couteaux de
diamant, etc)
 au plan de l`observation, la faible surface des champs qui peuvent être observés,
ce qui interdit les vues d`ensemble topographiques
 il y a plusieurs modes d'imagerie en ME
 diffraction (basé sur la diffraction des électrons, permet l’étude de l’organisation
et orientation des atomes)
 en champ clair (peuvent être utilisés des marqueurs lourds pour mettre en
évidence certaines structures)
 en champ sombre
 à haute résolution
 analyse dispersive en énergie
 spectroscopie des pertes d'énergie
12 | P a g e Histologie - Tissus
 mode faible dose
 holographie électronique
 à haut voltage pour l`étude de coupes «épaisses» de 1 à 5μm et d`obtenir ainsi
des données sur l`organisation tridimensionnelle des structures cellulaires
1.1.9. Le microscope électronique à balayage (SEM, an. scanning electron
microscopy) produit des images avec haute résolution de la surface d’une structure,
utilisant le principe des interactions électrons-matière:
 la surface de la structure analysée est balayée par un faisceau d’électrons et, en
réponse, réémet certaines particules, qui sont analysées par détecteurs, qui
reconstruisent une image en trois dimensions de la surface de respective structure
 les surfaces de la structure analysée sont préalablement recouvertes d`une mince
couche métallique, par vaporisation
 le pouvoir séparateur est d’habitude d`environ 7nm et les grandissements peuvent
atteindre 100.000x, mais aujourd’hui il y a des appareils avec détecteurs d’électrons
secondaires, dont la résolution se situe entre 0,4-20nm et le grandissement à
500.000x
 la fractographie est l'étude des surfaces fracturées, qui peut être faite communément
sur un SEM; la surface fracturée est découpée à une taille appropriée, nettoyée de
tout résidu organique et montée sur un porte-échantillon pour la visualisation dans le
SEM
 certains types de détecteurs utilisés dans SEM ont des capacités analytiques
 les détecteurs d'électrons secondaires et rétrodiffusés sont superposés et une
couleur est désignée à chacune des images capturées par chaque détecteur, avec
un résultat d'une image en couleurs, où les couleurs sont liées à la densité des
éléments structuraux
 cette méthode est connue sous le nom de SEM à couleur dépendant de la densité
(DDC-SEM, an. density-dependent colour SEM)
1.1.10. Les microscopes à effet tunnel, à force atomique, à champ proche
1.1.10.1. Le microscope à effet tunnel (STM, an. scanning tunneling microscope) est
un microscope en champ proche qui utilise l'effet tunnel (phénomène quantique) pour
déterminer la morphologie et la densité de surfaces conductrices; on peut alors voir le
profil de la surface avec une précision inférieure aux distances interatomiques:
 une sonde (pointe métallique très fine) balaie la surface d'un objet; une différence
de voltage (tension de polarisation) entraîne les électrons entre la pointe et
l'échantillon, en créant un courant qui peut être mesurée
 une fois le tunnel est établi, la tension de polarisation et la position de la pointe par
rapport à l'échantillon peuvent être modifiées (avec les détails de cette variation en
fonction de l'expérience) et les données sont obtenues à partir des changements du
courant résultés

Histologie - Tissus 13 | P a g e
 un ordinateur ajuste en temps réel la hauteur de la pointe pour maintenir un courant
constant (courant tunnel) et enregistre cette hauteur qui permet de reconstituer la
surface; si l'embout est déplacé à travers l'échantillon dans le plan xy, les variations
de hauteur de la surface et la densité d'états provoquent des changements du courant
crée, qui sont projetés en images
1.1.10.2. Le microscope à force atomique (AFM, an. atomic force microscope) repose
sur un principe voisin et aboutit à un résultat comparable. Le principe de l’AFM est basé
sur l'interaction (attraction/répulsion) entre les atomes de l'apex nanométrique de la
sonde et les atomes de la surface d'un échantillon:
 l'analyse d'un objet étudié se fait point par point, par le balayage d’une sonde
(pointe effilée), positionnée à l'extrémité libre d'un micro-levier flexible, qui se
déplace dans toutes les directions de l'espace
 l'analyse des flexions du micro-levier permet de déterminer l'exact parcours de la
pointe, ainsi que la mesure des forces d'interactions intervenant entre elle et
l'échantillon, donnant une image tridimensionnelle du matériau analysé
 ce mode d'observation permet l’observation nanométrique de la morphologie
tridimensionnelle de la surface d’un matériau et de cartographier certaines de ses
propriétés (adhésives, mécaniques, magnétiques, électriques, etc), mais également
de travailler dans des environnements particuliers tels que les milieux sous vide,
liquides ou ambiants; elle permet d'analyser des zones allant de quelques nm à
quelques µm de cotés et de mesurer des forces de l'ordre du nanonewton
1.1.10.3. Le microscope optique à champ proche (SNOM, an. scanning near-field
optical microscope) permet de compenser la diffraction (limitation de la MO):
 quand un objet est plus petit que la longueur d'onde de la lumière qui l'éclaire, la
lumière est diffusée sous la forme d'une tache est l’image n’est pas nette
 en plaçant le détecteur de lumière très proche de la surface, on observe l'onde
évanescente et pas l'onde dispersée et on peut visualiser des détails plus petits que la
longueur d'onde de la lumière
 les données des deux précédentes techniques sont complétées par une détermination
qualitative
 on peut utiliser la fluorescence de l'échantillon pour obtenir des informations sur les
propriétés physiques et chimiques ou l'échantillon peut être observé en réflexion ou
en transmission
 les applications de ces techniques qui apportent une véritable dissection atomique
des objets à la biologie en sont encore jeunes
 actuellement, la double hélice d`ADN et ses interactions avec des protéines, comme
les molécules de protéines régulatrices ont été étudiées avec succès

14 | P a g e Histologie - Tissus
1.2. Les méthodes de préparation des échantillons destinés à l`examen
microscopique
1.2.1. L’examen de cellules vivantes
 des méthodes plus anciennes avaient recours à des colorations vitales ou
supravitales qui utilisaient des colorants réputés non ou peu toxiques pour les
cellules et qui permettaient d`en obtenir la coloration de certains organites; l’examen
de la cellule vivante se base sur le fait que les indices de réfraction des diverses
structures cellulaires sont différents
 actuellement, cet examen peut être effectué sans préparation grâce à l`utilisation du
microscope à contraste de phase, avec différents modes d'observation
microscopique: contraste de phase positif, anoptral ou interférentiel
 le choix du microscope est en fonction de la structure ou de la fonction cellulaire
étudiés (ex: chimiotactisme des granulocytes neutrophiles, fréquence du battement
des cellules ciliées, mobilité des spermatozoïdes)
 l’examen peut être facilité tout de même par l’usage des colorants vitaux, qui
peuvent pénétrer dans la cellule vivante
 les cellules vivantes qui sont imperméables au colorant alors que les cellules mortes
ne le sont pas (bleu trypan ou nigrosine qui pénètrent dans les cellules mortes); ex:
pour étudier la stérilité masculine, est utilisé le test de Williams, pour l`évaluation
de la nécrospermie
 on peut aussi mettre en évidence des structures (rouge neutre) visualisant les
vacuoles de pinocytose
1.2.2. Le prélèvement et la fixation
 le matériel est prélevé de différentes façons: biopsie (directe comme pour la peau, le
muscle ou avec endoscopie pour les organes des appareils respiratoire, digestif,
urinaire), ponction à l’aiguille (comme pour le liquide pleural, péritonéal,
articulaire, pour les ganglions, les seins, la moelle osseuse)
 la biopsie est réalisée pour effectuer un examen, microscopique le plus souvent, ou,
parfois, biochimique, immunologique, génétique ou bien bactériologique
 le matériel histologique peut aussi provenir d’une pièce opératoire, d’une autopsie
ou de la dissection d’organe en expérimentation animale
 pour conserver l'échantillon dans un état le plus proche possible de l'état in vivo,
peuvent être utilisés deux moyens de conservation: la congélation (pour les
prélèvements dont le diagnostic doit être connu rapidement) ou la fixation par un
produit chimique
 l`étude des cellules, tissus et organes est réalisée, la plupart du temps, après leur
avoir fait subir une fixation qui a comme but de figer les tissus dans l’état le plus
proche de leur état initial; elle préserve les structures et en quelque sorte, les
immobilisant définitivement, mais qui a pour effet de polymériser les protéines
présentes dans l'organe

Histologie - Tissus 15 | P a g e
 la fixation est obtenue par l`immersion des échantillons dans un grand volume de
liquide fixateur ou mieux dans un mélange constitué de plusieurs agents fixateurs
qui, d`une manière générale, coagulent et/ou précipitent les protéines
 on peut également procéder à une fixation in situ par injection du mélange fixateur
dans des vaisseaux
 en plus de préserver les structures tissulaires et cellulaires et éviter les artefacts
(gonflements, rétractions), la fixation doit être rapide, permettre des colorations
topographiques, permettre l’immunohistologie, être peu ou pas toxique; la durée de
la fixation varie selon le volume de la pièce prélevée, la pénétration du fixateur est
d`autant plus lente que le volume est plus élevé (de quelques h pour un petit
fragment biopsique à plusieurs semaines pour un cerveau humain entier)
 la bonne conservation des structures dépend aussi de la qualité du fixateur, de sa
vitesse de pénétration; un bon fixateur doit introduire un minimum d`artéfacts dans
des structures et ne pas entraîner ou entraîner le moins possible de déplacements
d`édifices moléculaires au cours de sa progression; la fixation produit aussi un
durcissement des pièces, mais pas suffisant pour coupes des tranches
microscopiques
 il n’y a pas de fixateur idéal  il faut le choisir en fonction de ses avantages et
inconvénients, parmi des centaines disponibles; il existe de nombreux agents
fixateurs utilisés en vue d`un examen en MO (alcool, formol, bichromate, acide
picrique, chloroforme, etc)
 quel que soit le fixateur, le prélèvement doit être échantillonné et la taille des
échantillons adaptée à celle de la cassette d’inclusion
 le formol seul (formaldéhyde dilué) dans l’eau courante est d’un bon marché,
incolore, permet la fixation de grosses pièces, permet l’immunohistologie, mais est
allergisant et carcinogène
 autre fixateur contenant du formol, AFA (acide acétique-formol-alcool) est idéal
pour les biopsies, très rapide (risques de surfixation), permet les marquages immuns
histologiques, mais est peu pénétrant
 le mélange le plus couramment utilisé est le fixateur de Bouin (acide picrique,
formol, acide acétique) est rapide, pénétrant, donne des légères rétractions
tissulaires, des très belles colorations topographiques, mais ne permet que
difficilement l’immunohistologie; il est idéal pour voir des ganglions lymphatiques
dans le tissu adipeux
 pour les préparations destinées à la ME la technique usuelle associe une fixation par
le glutaraldéhyde suivie d`une «post-fixation» par le tétroxyde d`osmium
1.2.3. Les frottis et les empreintes
1.2.3.1. Les frottis
 les cellules des tissus liquides (sang) ou des cellules qui se détachent des
épithéliums peuvent être recueillies et étalées sur lame de verre, pour constituer un
frottis où elles sont disposées en une seule couche
16 | P a g e Histologie - Tissus
 les frottis une fois confectionnés, sont fixés par séchage ou par immersion dans un
fixateur, puis colorés
 les frottis sont de pratique quotidienne en médecine: sanguins, cervico-vaginaux, du
liquide cérébrospinal, du liquide articulaire, du liquide d’épanchement pleural, du
liquide d’ascite
 ces techniques sont utilisées très souvent pour le dépistage des cancers ou des
infections (les frottis cervico-vaginaux Papa-Nicolaou pour les cancers du col de
l’utérus) ou pour le diagnostic de nombreuses maladies (anémie, leucémie, etc)
1.2.3.2. Les empreintes sont réalisées par application de la section d`un tissu sur une
lame de verre où elle abandonne des cellules qui sont ensuite étudiées comme sur un
frottis. Cette technique est parfois utilisée pour pratiquer des examens cytologiques
extemporanés.
1.2.4. Les examens après confection de coupes
a. L’Inclusion/la congélation
 l’inclusion
 paraffine - l`étude des tissus et des organes implique la plupart du temps la
confection de coupes destinées à l`examen au microscope; ces coupes doivent
être minces pour que la lumière les traverse aisément et avoir une solidité
suffisante pour être manipulées; pour répondre à ces impératifs, on doit avoir
recours à des procédés qui permettent précisément de conférer aux tissus
animaux une consistance que, mis à part les tissus squelettiques, ils ne possèdent
pas; la plupart du temps, l`artifice utilisé est l`inclusion des échantillons dans un
milieu d`inclusion qui possède les qualités mécaniques souhaitées, mais il existe
d`autres procédés comme le recours à la congélation; le milieu d`inclusion le
plus fréquemment utilisé est la paraffine qui fond à 56°C et a une consistance
solide suffisante à la température ambiante et fait rigidifier suffisamment le tissu
inclue, pour pouvoir le couper ensuite; l`inclusion est précédée d`un traitement
de l`échantillon (déshydratation, imprégnation par le toluène) tel qu`il est
entièrement imprégné et non pas seulement enrobé par la paraffine, de telle
sorte qu`il en acquiert la même dureté; comme l’eau tissulaire n’est pas miscible
avec la paraffine, la déshydratation a comme but de remplacer l’eau par de
solvants organique; on procède par étapes (bains successifs dans des borels), en
remplaçant premièrement l’eau par un alcool (70°, 95°, 100°), puis l’alcool par
un solvant organique (toluène) et puis toluène par la paraffine; l’inclusion à
paraffine permet une épaisseur de la coupe de 5μm, pour l’étude en MO
 résine - l`inclusion d`échantillons destinés à la ME est faite selon le même
schéma général qu`en MO; cependant, les milieux d`inclusion utilisés sont des
résines, généralement des résines époxy, qui ont une beaucoup plus grande
dureté que la paraffine, mais qui produit aussi une polymérisation des protéines
et des lipides; il existe ici également des milieux d`inclusion hydrosolubles (LR

Histologie - Tissus 17 | P a g e
white, Lowicryl); l`inclusion dans des résines se prêtent à la confection de
coupes ultrafines de 1 à 0,05μm pour l’étude en ME
 la congélation - l`inconvénient d`utiliser des solvants organiques est qu’ils peuvent
faire disparaître certains constituants, comme les lipides; aussi, convient-il d`avoir
recours parfois à des milieux d`inclusion hydrosolubles comme la gélatine, ce qui
évite précisément l`intervention des solvants organiques; on peut également
supprimer totalement le temps d`inclusion en utilisant le microtome à congélation;
ce microtome est pourvu d`une platine que l`on peut refroidir et sur laquelle est
déposé l`échantillon qui, en se refroidissant, durcit et peut être débité en coupes
dites «coupes à la congélation» que l`on récupère également sur des lames de verre;
le cryostat est un appareil qui, schématiquement, comporte une enceinte réfrigérée
dans laquelle est déposé un microtome que l`on peut actionner depuis l`extérieur de
l`enceinte; les échantillons peuvent être préalablement fixés ou non; la congélation
(à -20°C) ne nécessite pas aucune inclusion et est utilisée pour l’étude en MO des
coupes de 5 à 100μm
b. Les coupes sont réalisées grâce à des appareils  les microtomes: microtomes à
avance mécanique et couteau d`acier pour les coupes de 2 à 20μm à la paraffine; à
avance thermique et couteau de verre ou de diamant pour les coupes dites ultrafines (50
à 80nm) destinées à la ME.
En MO, le bloc de paraffine contenant le prélèvement est fixé dans le porte-objet du
microtome et à chaque avancée du couteau, une coupe est réalisée. L’ensemble des
coupes forment un ruban récupéré sur un pinceau. Les coupes sont puis collées sur des
lames de verre avec une solution d’albumine et glycérine, en disposant les lames gravées
et garnies de ruban de paraffine sur une platine chauffante. Les coupes demi-fines sont
des coupes de 0,5 à 1μm destinées à être examinées, dans un premier temps, en MO
pour obtenir une vue d`ensemble des échantillons examinés ensuite en ME.
En ME, on utilise des ultramicrotomes, appareils de très grande précision, qui
permettent des coupes de 60 à 100nm.
c. Les colorations - comme la plupart des tissus sont transparents, on doit accentuer les
contrastes pour pouvoir reconnaître les différents éléments du tissu, en réalisant des
colorations sur les lames microscopiques optiques.
 le déparaffinage est une étape qui assure la réhydratation de la coupe afin de la
colorer, parce que la solution colorante (une solution aqueuse) n’est pas miscible
avec la paraffine; on utilise des bains successives dans des solutions de toluène, puis
dans l’alcool de concentrations qui décroissent (100°, 95°, 70°), puis dans l’eau
distillée
 les colorations usuelles - après l’étalement sur lame de verre, les coupes
histologiques sont colorées à fin de visualiser leurs différents constituants; il existe,
à cet effet, des colorants usuels qui sont, en fait, de véritables teintures, les unes
basiques, les autres acidophiles; les substances acides de la cellule sont colorées par
un colorant basique, les substances basiques de la cellule par un colorant acide; la
18 | P a g e Histologie - Tissus
coloration assure la fixation permanente du colorant, à un pH donné; cependant, ces
colorants, au demeurant irremplaçables en raison de leur efficacité, ne donnent que
peu ou pas du tout des indications précises sur les constituants biochimiques des
structures observées
 exemples
 l’hématoxyline-éosine (HE) - l'éosine est un colorant acide qui colore en
rouge plus ou moins intense le cytoplasme; l'hématéine est un colorant
basique qui colore les acides nucléiques en bleu violet; les fibres
conjonctives sont colorées en rose pâle; les fibres musculaires lisses et
striées en rouge; les hématies en rouge brique (dû à l’éosine)
 les colorations trichromiques - sont très recommandables pour l`histologie
topographique
o l’hématéine-éosine-safran donne de fort belles couleurs: les noyaux
sont violet bleu (dû à l’hématéine); le protoplasma est rouge de nuances
variables; les fibres élastiques, musculaires, nerveuses sont rose vif (dû
à l’érythrosine); les fibres conjonctives, l`osséine sont jaune d`or (dû au
safran)
o les trichromes de Masson associent un colorant nucléaire
(hématoxyline), un mélange de colorants acides cytoplasmiques
(fuchsine ponceau) et un colorant vert (vert lumière) ou bleu (bleu
d'aniline), pour les fibres de collagène
o l`hématéine picro-ponceau colore les noyaux en violet bleu (dû à
l’hématéine), les fibres conjonctives en rouge (dû au ponceau), les
fibres élastiques, les fibres musculaires et les globules rouges en jaune
(dû à l’acide picrique)
 les colorations signalétiques (spéciales) colorent seulement un nombre limité de
constituants
 pour fibres conjonctives
 la fuchsine ferrique colore les fibres élastiques en bleu violet sombre
 la fuchsine-paraldehyde de Gomori colore en violet les fibres élastiques
 la safranine colore les fibres élastiques en rouge
 l’orcéïne colore les fibres élastiques en rouge-brique
 la résorcine-fuchsine Weigert colore les fibres élastiques en violet
 la picro-Sirius (solution saturée de rouge Sirius dans de l’acide picrique) –
les fibres de collagène sont colorées en rouge
 la methode van Gieson colore les fibres collagènes en rouge soutenu
 les méthodes argentiques de Gordon-Sweet ou les colorations argentiques
des membranes basales (colorations de Wilder ou de Tuzi) colorent en noir
les fibres de réticuline

Histologie - Tissus 19 | P a g e
 pour structures spécifiques (organites, inclusions, granulations, pigments et
autres)
 la coloration verte Janus colore les mitochondries en bleu
 la coloration de Nissl est particulièrement utilisée pour structures du tissu
nerveux; peut être utilisé un colorant comme le violet de Crésyl, le bleu de
toluidine ou la thionine
o le bleu de toluidine est un colorant basique progressif, qui colore de
manière sélective et à l`exclusion d`autres les structures contenant des
acides nucléiques, des urates; ce colorant peut générer le phénomène de
métachromasie: il colore la matière amyloïde en bleu et les granulations
des mastocytes en rouge
 la fuchsine-paraldehyde de Gomori colore en violet aussi les
mucosubstances sulfatées, les granulations des cellules βdes îlots de
Langerhans (insuline), les hépatocytes en verre dépoli par accumulation
d’AgHBs
 les méthodes argentiques
o la coloration de Fontana-Masson - méthode argentaffine à base de
nitrate d’argent utilisée pour la mise en évidence en noir de la mélanine;
colore aussi céroïdes, lipofuchsines, pseudomélanine
o la coloration argentique de Grimelius met en évidence en noir des
granules neuroendocrines intracytoplasmiques
 le rouge Congo est un colorant rouge orangé spécifique de l’amylose (vaste
groupe de maladies, caractérisées par la présence de dépôts de
protéines insolubles dans les tissus ou amyloïde); cette coloration donne en
examen en lumière polarisée une biréfringence verte de l’amyloïde
 la coloration de Giemsa permet l’étude des maladies hématologiques (les
mastocytes - en violet, les éosinophiles - en rouge, les plasmocytes - avec
cytoplasme basophile)
 le bleu de Crésyl est utilisé pour identifier les réticulocytes des frottis
sanguins
 pour la détection d’agents infectieux
 peuvent être utilisés les colorations de Gram, de Ziehl, de Whartin-Starry
(détection de bactéries) ou la coloration de Grocott (détection de
champignons)
 les colorations à signification histochimique sont utilisées pour identifier et
localiser des constituants biochimiques définis
 colorations pour la mise en évidence des lipides
 le rouge à l'huile (l`Oil Red O) colore en rouge les lipides neutres
(triglycérides)

20 | P a g e Histologie - Tissus
 Soudan III ou Soudan noir - dans les coupes à la congélation, colore les
lipides en orange, respectivement en noir
 colorations pour la mise en évidence des mucopolysaccharides
 le bleu alcian est un colorant des mucosubstances acides; la colorabilité des
diverses substances va dépendre du pH de la solution acide utilisée: mucus
intestinal (mucines acides sulfatées), matrice extracellulaire riche en acide
hyaluronique; le bleu alcian peut être combiné au PAS pour une coloration
des mucines
 le permanganate - bleu alcian - les granules cytoplasmiques contenant des
mucopolysaccharides sulfatés des mastocytes - bleu foncée
 colorations pour la mise en évidence des glucides (qu'ils soient neutres ou à
fonction acide)
 le réactif de Schiff (PAS) colore en rouge le glycogène (la coloration est
annulée après incubation des coupes avec de l’amylase), les mucines neutres
(mucus gastrique, mucus des glandes salivaires), l’acide hyaluronique et les
membranes basales, des diverses glycoprotéines (thyroglobuline, hormones
hypophysaires glycoprotéiques - LH, TSH, FSH), des glycolipides
(cérébrosides et gangliosides), des lipopigments (céroïdes et lipofuchsines)
 colorations pour la mise en évidence des éléments minéraux
 la réaction de Perls - en milieu acide, les ions ferriques réagissent avec le
ferrocyanure de potassium en donnant un précipité, le ferrocyanure ferrique
(bleu de Prusse), qui met en évidence un pigment pathologique appelé
hémosidérine
 la coloration de von Kossa transforme des sels de calcium en sels d’argent
et met en évidence avec une coloration noire les phosphates et carbonates de
calcium présents dans les tissus
 le rouge d’alizarine S représente une autre méthode de mise en évidence du
calcium, est une molécule colorante chélateur du calcium qui apparaît en
rouge orange
d. Les «colorations» électroniques
 en ME, on prend une pièce de tissu d’environ 2mm3, qui est subie à une fixation
immédiate avec glutaraldéhyde et une post-fixation à tétroxyde d’osmium, puis à
une inclusion en résine; la coupe a 60 à 100nm d’épaisseur, quelques mm de largeur
et longueur
 l’inclusion se fait dans une résine synthétique type Epon ou Araldite, après que les
fragments ont été déshydratés dans les alcools et dans l’oxyde de propylène; la
coupe est déposée sur une grille métallique de cuivre
 il n`y a pas de coloration en ME, mais on traite ces coupes ultrafines par des sels de
métaux lourds (citrate de plomb, acétate d`uranium, sel d’or) qui accentuent les

Histologie - Tissus 21 | P a g e
contrastes en se déposant au niveau des groupements hydrophiles; on parle alors de
«coloration électronique»
 l’acétate d’uranyle est contrastant pour les nucléoprotéines (noyau, nucléole,
ribosomes) et le citrate de plomb pour les membranes
 il existe par ailleurs une technique de préparation en ME dite de coloration négative
qui fait apparaître les structures observées en clair sur fond sombre
e. Le montage - après la coloration, les coupes sont déshydratées, recouvertes d`un
milieu de montage dont l`indice de réfraction est semblable à celui du verre et qui se
solidifie en séchant puis d`une lamelle de verre.
1.2.5. La cryofracture et le cryodécapage impliquent la fracture sous-vide à basse
température (-100°C) d`un échantillon préalablement congelé lui-même dans l`azote
liquide (-196°C).
Le plan de fracture se fait de manière aléatoire, dans les zones de moindre résistance de
l`échantillon, le plus souvent entre la membrane et le hyaloplasme, et parfois entre les
deux feuillets de la bicouche phospholipidique de la membrane interfaces. Après, sur la
surface de fracture, se dépose un fin dépôt de platine, de 2nm, renforcé par un film de
carbone de 20nm. «L'ombrage métallique» avec platine/carbone est réalisé de façon
unidirectionnelle, pour donner du relief aux structures émergeant des plans de fracture.
L’empreinte ou la réplique obtenue sera déposée sur une grille de cuivre et examinée en
ME à transmission.
La cryofracture peut être suivie d'un cryodécapage, en sublimant la glace superficielle,
cela augmente les reliefs de l'échantillon, ce qui donne une meilleure visibilité au
microscope. L'étude de la membrane cellulaire représente le domaine ou cette technique
est particulièrement utile: le plan de fracture passe généralement entre les deux couches
lipidiques de la membrane. En ME à transmission, par différence de la structure
universelle constante de la membrane plasmique, l'observation des moulages des
membranes plasmiques en cryodécapage montre des structures très variables, lisses ou
granuleuses.

1.3. La méthode d`étude de l`architecture moléculaire de la cellule et des tissus: la


cytochimie et l`histochimie
L`étude de l`organisation morphologique des cellules et des tissus doit être complétée
pas seulement avec la liste des constituants biochimiques qu`ils contiennent, mais aussi
par la connaissance de leur localisation dans les diverses structures, du rôle qu`ils y
tiennent et de la manière dont ils l`assurent. Ces préoccupations sont celles de la cyto- et
de l`histochimie, qui disposent de deux grands groupes de techniques: les méthodes
dites ex situ et les méthodes in situ.
1.3.1. Les méthodes ex situ ont pour objet de procéder à l`analyse biochimique des
cellules ou de leurs constituants préalablement isolés de leur environnement.

22 | P a g e Histologie - Tissus
1.3.2. Les méthodes in situ
1.3.2.1. Les méthodes générales
 l’histochimie représente l’étude de la constitution chimique de la cellule, à travers
une coloration basée sur des réactions chimiques; certaines méthodes
histochimiques sont des transpositions plus ou moins simples ou plus ou moins
directes des réactions de la biochimie ou de la chimie organique qui doivent aboutir
à l`obtention d`un produit de réaction spécifique et visible au microscope, c`est-à-
dire en définitive coloré; c`est ainsi, par exemple, que la réaction de McManus-
Hotchkiss permet la mise en évidence du glycogène ou de certains sucres en faisant
apparaître à leur niveau grâce à une oxydation par l`acide périodique des fonctions
aldéhyde (réaction de Malaprade), fonctions aldéhyde «visualisées» ensuite par la
coloration que leur confère le réactif de Schiff; d`autres méthodes histochimiques
reposent sur des principes différents mais leur objet reste la même identification et
localisation de tel ou tel constituant chimiquement défini
 l’histoenzymologie représente une méthode de localisation des enzymes; grâce à leur
activité, les enzymes peuvent être détectées in situ sur des coupes fraîches, en y
ajoutant un substrat spécifique d’une certaine enzyme spécifique; ainsi, on peut
localiser son distribution cellulaire/tissulaire; l’enzyme réagit alors avec ce substrat
pour former un produit de réaction primaire, insoluble, qui, dans un second temps,
peut être mis en évidence par une coloration; la plupart des systèmes enzymatiques
étant détruits lors de la fixation, les méthodes d’histochimie enzymatique sont le
plus souvent réalisées sur coupes en congélation; ces techniques permettent de
détecter un grand nombre d’enzymes s’exprimant de façon pathologique dans
certains tissus; les enzymes les plus souvent utilisées dans ce système sont:
 la phosphatase alcaline (catalyse les réactions de déphosphorylation des
nucléotides, protéines) est très utilisée aussi comme système de détection dans
les techniques d’immunoessais, d’immunohistochimie, de Western blot,
d’ELISA, d’hybridation in situ
 la β-galactosidase (catalyse l’hydrolyse des β-galactosides en monosaccharides)
- une déficience en β-galactosidase est responsable du syndrome de Morquio
(stockage des polysaccharides)
 la peroxydase favorise l'oxydation de substrats avec le transfert d'ions
hydrogène vers le peroxyde d'hydrogène, formant les molécules d'eau; est
généralement localisée par l’histochimie; des sections de cellule ou de tissu sont
incubées dans une solution contenant du peroxyde d'hydrogène et le 3,3'-
diaminoazobenzidine (DAB), qui est oxydé en présence de peroxydase pour
produire un précipité électrondense, brun, insoluble
 les déshydrogénases éliminent les ions hydrogène d'un substrat et les transfèrent
à un autre; sont localisées en incubant les coupes de tissus dans une solution de
substrat contenant une molécule qui reçoit un atome d'hydrogène et précipite

Histologie - Tissus 23 | P a g e
sous la forme d'un composé insoluble, coloré; les mitochondries peuvent être
spécifiquement identifiées par cette méthode, parce que les déshydrogénases
sont parmi les enzymes du cycle de l’acide citrique (Krebs) dans cet organite
 la visualisation des molécules spécifiques - une macromolécule spécifique présente
dans une section de tissu peut parfois être identifiée en utilisant des composés
marqués qui se lient spécifiquement avec la molécule d'intérêt; ces composés
doivent être visibles à la lumière ou au ME, souvent étant marqués avec un marker
détectable; les markers les plus couramment utilisés sont des composés fluorescents,
des atomes radioactifs qui peuvent être détectés par l’autoradiographie, les
molécules de peroxydase ou d'autres enzymes qui peuvent être détectés avec
l’histochimie et des particules de métal (généralement de l'or, avec un diamètre
variant entre 10-20nm) qui peuvent être observées en MO et ME; ces méthodes
peuvent être utilisées pour détecter et localiser des sucres spécifiques, des protéines
et des acides nucléiques; les molécules le plus souvent utilisées, qui se lient
spécifiquement avec d'autres molécules, sont les suivants:
 la phalloïdine est un composé extrait d'un champignon, Amanita phalloïdes, qui
interagit fortement avec l’actine; marquée avec des colorants fluorescents, la
phalloïdine est couramment utilisée pour démontrer les filaments d'actine dans
les cellules
 la protéine A est obtenue à partir des bactéries comme Staphylococcus aureus et
se lie à la région Fc des molécules d'immunoglobuline (anticorps); la protéine A
marquée peut donc être utilisée pour localiser les anticorps produites
naturellement ou liés à des structures cellulaires
 les lectines sont des protéines ou des glycoprotéines dérivées principalement de
graines des plantes, qui se lient aux carbohydrates avec une haute affinité et
spécificité; les différentes lectines se lient à des sucres spécifiques ou à des
séquences de résidus de sucres; les lectines marquées par fluorescence sont
utilisées pour colorer spécifiquement les glycoprotéines, les proteoglycans et les
glycolipides et sont utilisées pour caractériser les composants de la membrane
qui contiennent des séquences spécifiques de résidus de sucre
1.3.2.2. L’autoradiographie repose sur la propriété que les radio-isotopes ont
d`impressionner les émulsions photographiques. Elle permet ainsi d`étudier le devenir
dans une cellule de molécules dites «marquées» où a été incorporé un élément radioactif
qui pourra être ensuite repéré précisément grâce à sa radioactivité. Le protocole
généralement utilisé est simple. La molécule rendue préalablement radioactive est
fournie soit à un organisme vivant soit ajoutée à un milieu de culture.
Des prélèvements sont faits ensuite à intervalles réguliers, traités par les méthodes
usuelles; les coupes obtenues sont recouvertes d`une émulsion photographique laissée en
place à l`obscurité, pendant un temps variable, suivant l`épaisseur de la coupe et la
qualité du rayonnement de la molécule utilisée, puis révélées.

24 | P a g e Histologie - Tissus
La présence d`Ag réduit en regard des structures observées indique la localisation au
moment du prélèvement de la molécule radioactive. L`autoradiographie peut être aussi
bien réalisée lors d`examens en MO que dans la ME.
Beaucoup d'informations deviennent disponible par autoradiographie de cellules ou de
tissus. Si est utilisé un précurseur radioactif de l'ADN (tels que la thymidine marquée au
tritium), il est possible de savoir quelles cellules dans un tissu (et combien) répliquent de
l'ADN et se préparent à se diviser.
Les événements dynamiques peuvent également être analysés. Par exemple, si l'on
souhaite savoir où est produite une protéine dans la cellule, si elle est sécrétée, et son
chemin dans la cellule avant d'être sécrétée, plusieurs animaux sont injectés avec un
acide aminé marqué radioactif et des tissus sont prélevés à différents moments après
l'injections radioactifs.
L'autoradiographie des tissus à partir des temps séquentiels indique la migration des
protéines radioactives. Donc, les deux usages les plus fréquents de cette méthode sont
l’incorporation de la thymidine tritiée lors de la réplication de l'ADN, en phase S de la
mitose et l’hybridation in situ. La technique d’autoradiographie tend à être remplacée
par l’immunohistochimie.
1.3.2.3. L’immunohistochimie (Fig. 1) repose sur la propriété qu`ont les anticorps (Ig,
immunoglobulines) de former avec les antigènes correspondants des complexes immuns
stables. Ainsi l`utilisation d`anticorps dirigés contre une molécule située dans une
structure permet-elle d`en reconnaître l`identification et la localisation. Le complexe
antigène-anticorps obtenu, étant par nature invisible, il est indispensable de recourir à
des artifices susceptibles de le visualiser. À cette fin, on utilise le plus souvent, des
anticorps couplés à une autre molécule qui est elle-même spontanément colorée ou qui
le devient aisément.
Les marqueurs des anticorps sont essentiellement pour la MO: les fluochromes qui sont
spontanément fluorescents (les échantillons seront alors examinés sous microscope à
fluorescence), la peroxydase qui donne secondairement avec la para-amino-benzidine un
précipité brun noir et pour la ME: la ferritine ou l`or colloïdal qui sont utilisées sous
forme de billes de 10 à 20-25nm et à nouveau la peroxydase, le précipité obtenu avec la
para-amino-benzidine étant dense aux électrons.
Cependant, il est préférable de ne pas se contenter de la réalisation d`un simple
complexe antigène-anticorps, mais d`utiliser un deuxième anticorps dit secondaire dirigé
contre le premier.
Il existe, en outre, des méthodes d`amplification utilisant par exemple le complexe
avidine-biotine qui rendent le marquage du complexe antigène-anticorps plus intense.
Ce système ci-dessus est particulièrement utile en cancérologie, ou il a 4 indications
essentielles:
 recherche
 diagnostic de cancer primitif

Histologie - Tissus 25 | P a g e
 facteurs pronostiques
 facteurs prédictifs de la réponse aux traitements
Les anticorps utilisés sont soit des anticorps dits polyclonaux obtenus par injection d`un
antigène donné chez un animal qui en réalité synthétisera plusieurs anticorps dirigés
contre des épitopes différents de cet antigène, soit des anticorps monoclonaux élaborés
par des hybridomes.
Ces derniers sont obtenus par la prolifération en principe illimitée d`un hybride résultant
de la fusion d`une cellule transformée d`un myélome avec un Ly B et qui déverse dans
un milieu de culture le seul anticorps dirigé contre un épitope donné par le Ly B
participant à l`hybride.
Les anticorps monoclonaux possèdent donc une spécificité plus étroite que les anticorps
polyclonaux des sérums immuns. La technique d’immunofluorescence avec des
anticorps polyclonaux marqués fluorescent tend à faire disparaître l’historadiographie.

Figure 1. Complexe antigène-anticorps

(Selon Desrentes E. Méthodes d'études en histologie. Disponible à:


http://www.poly-prepas.com/images/files/UE2%20chapitre%201-%20M%C3%A9thodes%20en%20histologie.pdf)

1.3.2.4. L`hybridation in situ (HIS) permet la localisation dans une cellule de


séquences d`ADN ou de molécules d`ARN, notamment d`ARNm, avec l’aide d’une
sonde fluorescente, radioactive, etc, qui reconnaît spécifiquement le gène recherché. Elle
représente l`application à l`étude in situ des méthodes de Southern et de Northern blot.
On utilise donc pour la réaliser des sondes constituées soit par des ADN
complémentaires (ADNc), soit par des ARN obtenus par transcription d`ADNc, soit par
des oligonucléotides artificiels obtenus par la synthèse.
La technique consiste à obtenir sur coupe l`association de la sonde utilisée avec la
molécule ou la partie de molécule que l`on cherche à mettre en évidence. Cette
association doit cependant être visualisée pour que son observation au microscope soit
possible.

26 | P a g e Histologie - Tissus
Ainsi, on peut marquer la sonde avec:
 des isotopes radioactifs (tritium H³, P32 ou S35), qu'on peut révéler
par l’autoradiographie
 des produits fluorescents, on parle alors d'hybridation fluorescente in situ (FISH),
qu'on révèle grâce à la microscopie à fluorescence
 des haptènes, biotine ou digoxygénine, qu'on peut révéler avec de l'avidine ou de la
streptavidine, ou encore avec des anticorps marqués par une enzyme
 des enzymes, qu'on révèle à l'aide d’un substrat spécifique
L'HIS est également réalisable en ME en utilisant un marquage à l'or colloïdal avec
plusieurs tailles de grains possibles (0,8 à 20nm). Cette méthode d`hybridation in situ a
apporté une dimension supplémentaire à l`investigation cytochimique et
cytophysiologique des cellules en permettant de reconnaître et d`évaluer, grâce à la
présence des ARNm correspondants, leur capacité de synthèse. Elle a permis aussi de
grands progrès dans l`étude de la localisation in situ de gènes normaux ou mutants. Plus
récemment, ont été mises au point des techniques de PCR in situ qui permettent
d`obtenir une amplification importante de molécules d`ADN ou d`ARN sur coupes et
d`en faciliter ainsi la caractérisation et la localisation.
1.3.2.5. L’histophotométrie repose sur la propriété qu`ont certains structures
d`absorber la lumière. Cette absorption proportionnelle à la densité de la structure
traversée peut donner une évaluation quantitative de ses constituants. On a le plus
souvent recours à la spectrométrie où la lumière utilisée est monochromatique. La
spectrométrie peut être qualitative: c`est ainsi que l`on peut identifier de l`ARN par sa
capacité à arrêter la lumière UV à 270nm ou quantitative (photoabsorptiométrie); la
quantité de lumière monochromatique absorbée est mesurée pour en déduire la quantité
de substance absorbante.
1.3.2.6. La cytométrie en flux est une technique qui peut compter et caractériser des
particules, molécules ou cellules, en le faire défiler à grande vitesse dans le faisceau
d'un laser. Sont analisés ainsi les signaux optiques ou physiques émis par la structure qui
passe et interrompe le faisceau laser. Les signaux mesurés sont relatifs soit aux
propriétés optiques intrinsèques des particules (diffusion lumineuse liés ou
autofluorescence), soit aux propriétés optiques induites de fluorescence obtenue par des
marquages spécifiques (marquage de structures ou de fonctions cellulaires).
Les signaux sont séparés par des filtres optiques et sont collectés par des
photomultiplicateurs, amplifiés, numérisés, traités et stockés par un ordinateur. Cette
technique est destinée à mesurer rapidement la taille de cellules placées en suspension et
l`intensité de leur «marquage» par des colorants fluorescents; les appareils utilisés sont
éventuellement complétés par un dispositif de triage de cellules en fonction de leurs
propriétés.
Les cellules marquées passent en file, une à une, dans une colonne où elles reçoivent un
rayonnement laser dont la dispersion va permettre de mesurer la taille de chacune

Histologie - Tissus 27 | P a g e
d`entre elles; dans le même temps le rayonnement fluorescent secondaire induit sera
également analysé.
Ce dispositif permettra donc de recueillir simultanément des informations sur la taille et
sur l`intensité de la coloration par les fluochromes de tel ou tel de leur constituant; ex:
récepteurs membranaires, teneur en ADN.
Chaque cellule pourra en outre recevoir une charge électrique proportionnelle à
l`intensité de la fluorescence émise; elle sera ainsi plus ou moins déviée en traversant en
aval un champ électrique et pourra être recueillie dans un compartiment qui lui est
spécifique.
De la sorte les cellules peuvent être automatiquement reparties en plusieurs groupes; ex:
par leur teneur en ADN. La cytométrie en flux permet donc l`analyse rapide et
simultanée de plusieurs caractères des cellules étudiées et éventuellement leur
séparation.
La cytométrie en flux est notamment utilisée pour:
 diagnostic ou le suivi thérapeutique de différentes affections dans l'hématologie
 détection de la cellule pathologique (contenu anormal d’ADN dans le noyau) en
cancérologie
 détection ou identification des sous-types cellulaires immuns dans l'immunologie
 mise en évidence de la distribution des cellules dans les différentes phases du cycle
en fonction de divers stimulus ou de l’ajout de certaines drogues ou l’analyse des
chromosomes dans les études génétiques
 études pharmacologiques de drogues antimitotiques, de l’immunothérapie
1.3.2.7. La diffraction des rayons X, qui aboutit à l`obtention de diffractogrammes,
donne des indications importantes sur l`agencement des molécules au sein des structures
biologiques. Par exemple, des diffractogrammes X ont été très précieux pour connaître
l`architecture moléculaire de la membrane plasmique ou de la fibre nucléosomique.
1.3.2.8. La sonde à dispersion d`énergie - l`analyse par sonde à dispersion d`énergie
ou a dispersion de longueur d`onde couplée à la ME permet l`identification des éléments
dans les cellules. Elle repose sur l`analyse des rayonnements émis par les éléments qui,
lorsqu`ils reçoivent un faisceau d`électrons, émettent eux-mêmes un rayonnement
caractéristique. Ces sondes de maniement généralement complexe peuvent être couplées
à un ME à balayage ou à un ME à transmission.
1.3.3. La morphologie quantitative - dès le début des investigations microscopiques,
les observateurs ont eu le souci de mesurer les dimensions des objets, d`établir entre eux
des comparaisons et d`évaluer objectivement leurs variations dans des conditions
physiologiques, pathologiques ou expérimentales. Ces mesures dites de morphométrie
ont été réalisées d`abord avec des techniques simples, mesures sur dessins faits à la
chambre claire ou sur microphotographies, mesures et/ou pesées de structures
reconstruites à partir de coupes sériées, application de diverses techniques
mathématiques.

28 | P a g e Histologie - Tissus
La technologie a rapidement évolué au cours des dernières décennies; il existe
maintenant des appareils capables de se substituer à l`œil et de procéder à des mesures
automatiques. Les techniques sont nombreuses et ouvrent un champ d`investigation
important; leur principe relève de traités spécialisés. Elles sont maintenant
indispensables à tout travail de morphologie qui nécessite (et cela est fréquent)
l`appréciation objective des modifications de taille, de forme et de répartition des
cellules et de leurs organites.

1.4. Les méthodes expérimentales


Les techniques expérimentales d`étude des cellules et des tissus sont très variées, aussi
ne nous en donnerons qu`un aperçu qui reste dans le cadre du présent ouvrage. À fin de
répondre au souci de ne pas se contenter «d`analyser péniblement un matériel mort» (R.
Collin), des techniques ont été conçues pour étudier les cellules vivantes.
1.4.1. La culture de tissus - on appelle culture le maintien en dehors de l'organisme, in
vitro, de manière à conserver la structure et les fonctions spécifiques. La culture peut
être d'organe (cœur perfusé), de tissus organisés ou de cellules (cellules non-organisées
en tissu mais capable de se diviser in vitro et d'exprimer des métabolismes et des
fonctions spécifiques).
Les cellules, tissus ou organes qui continuent à vivre (ou plutôt à survivre) en dehors de
l`organisme, à condition de satisfaire des exigences de stérilité, de nutrition, de
température. Il y a un vaste champ expérimental qui peut couvrir de telles méthodes:
étude de la différenciation et de ses facteurs, étude de la transformation des cellules,
appréciation des besoins nutritifs de la réponse à telle substance.
On distingue en réalité deux grands groupes de culture, les cultures histiotypiques qui
sont réalisées avec des cellules isolées de l`organisme et des cellules organotypiques qui
intéressent des organes entiers. Les cellules libres et circulantes (ex: les cellules du sang)
sont obtenues par prélèvement et centrifugation. Les cellules en cohésion les unes avec
les autres, constituant un tissu, nécessitent de techniques qui peuvent être de deux types:
la méthode par dissection et la méthode par digestion enzymatique.
Les cellules sont après cultivées en suspension ou sur un support auquel elles adhèrent.
Pour les cellules avec une durée de vie limitée et pour les cellules difficiles à entretenir,
c’est nécessaire une cryoconservation de longue durée des cellules obtenues, réalisée
dans de l'azote liquide (-180°C).
Les méthodes de culture peuvent être:
 la culture stationnaire ou monocouche (avec affinité des cellules au support
physiologique - collagène, fibronectine ou d'une membrane basale reconstituée ou
encore l'utilisation de gèle d'agarose, de gèle de collagène pour une orientation vers
la culture tridimensionnelle)
 la culture en suspension

Histologie - Tissus 29 | P a g e
Lors de la mise en route d'une culture, on vérifie les conditions d'asepsie lors de
processus d’obtenir les cellules et on vérifie aussi l'état des cellules recueillies par le
bleu de trypan (les cellules vivantes expulseront la molécule et resteront blanches).
Pendant de la culture, on vérifie la morphologie des cellules au microscope, ainsi que
leur adhérence et l'acidité du milieu.
Les deux propriétés fondamentales des cellules cultivées, la capacité proliférative et la
fonction différentiée, ont la tendance d’évoluer de manières très différentes. Ça peut
arriver que la fonction différentiée se modifie et même disparaît (phénomène de
dédifférentiation).
Certains changements (quelques-unes liés à oncogènes) peuvent favoriser l'immortalité
cellulaire, un processus appelé transformation, et sont semblables à des changements
initiaux dans une cellule normale qui commence de devenir une cellule cancéreuse.
Ces techniques sont largement utilisées en recherche, mais aussi en diagnostic; ainsi, par
exemple, les caryotypes sont habituellement réalisés sur des cultures de lymphocytes
sanguins ou de cellules du liquide amniotique.
1.4.2. Les greffes sont réalisées par la transplantation d`un organe en une nouvelle
localisation; elles permettent d`étudier le fonctionnement du greffon dans son nouveau
site, la tolérance dont il est l`objet et, avec une arrière-pensée thérapeutique, la reprise
éventuelle de son activité.
Les greffons peuvent être des implants de diverses substances; ex: des biomatériaux
dont il importe de connaître la biocompatibilité. Une mention particulière doit être faite
aux greffes sur animaux immunotolérants comme les souris nues qui se comportent vis-
à-vis des greffons comme de véritables milieux de culture.
1.4.3. Les traceurs sont des substances colorées ou susceptibles pour le devenir; sont
utilisées comme pour identifier certains trajets; ex: le lanthanum est employé pour
explorer les passages dans les espaces cellulaires, des neurotransmetteurs comme les
catécholamines pour suivre le trajet de fibres nerveuses.
Pour des applications d’imagerie biomédicale à base d’organolanthanides peuvent être
développés des nanoparticules luminescentes. En médecine nucléaire, les traceurs sont
des produits radiopharmaceutiques qui contient un marqueur (atome dont le noyau est
radioactif). L'émission par cet atome d'un rayonnement permet de suivre à la trace le
parcours dans l’organisme vivant de ce traceur. Il arrive que le traceur se réduise à un
atome radioactif (gaz nobles utilisés pour scintigraphies pulmonaires: krypton-81m ou
xénon-133).

30 | P a g e Histologie - Tissus
Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Les fibres de collagène se colorent avec les suivantes méthodes/substances:
a. trichromes de Masson
b. safran
c. orceïne
d. methode van Gieson
e. méthodes argentiques
2. Les fibres élastiques se colorent avec les suivantes méthodes/substances:
a. orcéïne
b. résorcine-fuchsine Weigert
c. fuchsine-paraldehyde de Gomori
d. trichromes de Masson
e. hématoxyline-éosine
3. Les fibres de réticuline se colorent avec les suivantes méthodes/substances:
a. methode van Gieson
b. méthodes argentiques
c. safranine
d. orcéïne
e. hématoxyline-éosine
4. Les méthodes histochimiques:
a. peuvent localiser des constituants biochimiques définis
b. Soudan III colore les lipides en noir
c. le réactif de Schiff (PAS) colore en rouge le glycogène
d. la réaction de Perls met en évidence l’hémosidérine
e. Soudan noir colore les glucides en noir
5. L’hématoxyline-éosine:
a. l'éosine est un colorant basique
b. l'éosine colore en rouge le cytoplasme
c. l'hématéine colore les acides nucléiques en bleu violet
d. les fibres de réticuline sont colorées en rose pâle
e. les hématies sont colorées en rouge brique
Tests de compréhension
1. Décrivez les types de colorations signalétiques ou spéciales.
2. Expliquez la liaison entre la structure et la coloration au niveau de la membrane
basale.
3. Comparez l’inclusion en paraffine avec celle en résine.

Histologie - Tissus 31 | P a g e
4. Enumérez les phénomènes qui interviennent dans le processus usuel de coloration
en MO (ex: avec HE).
5. Faites la différence entre le microscope à contraste de phase et le microscope a
contraste interférentiel.
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre, décrivez le principe de
l`immunohistochimie directe et l`immunohistochimie indirecte.
Test d’application technique
 comme la technique histologique est complexe, avec beaucoup d'étapes, une erreur
dans une des étapes peut déterminer l'apparition des artefacts au cours de
l'observation au microscope, qui peuvent être des corps étrangers dans la
préparation, des structures qu’ils n’existent pas dans le tissu/cellule étudiée ou une
altération d'une structure biologique sous l'effet de réactifs (fixateurs, colorants,
déshydratation, etc)
 quelle peut être la cause de tels artefacts (flèches) dans les images suivantes?

Figure 2

(Selon http://www.futura-sciences.com/)

Figure 3

(Selon http://www.microscopies.com/)

32 | P a g e Histologie - Tissus
2. CYTOLOGIE

2.1. Introduction
La cellule est l'unité fondamentale structurale et fonctionnelle des organismes vivants
qui contient tous les outils permettant de survivre dans un environnement en perpétuel
changement. Toutes les maladies susceptibles de nous affecter s'expliquent par la perte
de l'homéostasie cellulaire.
Dans les millions de millions de cellules de l'organisme humain (de 50 à 60 millions de
millions) on trouve quelque 200 types de cellules aux formes, tailles et fonctions
diverses: les cellules adipeuses sont sphériques, les globules rouges du sang sont en
forme de disque, les neurones sont ramifiés et les cellules des tubules des reins qui sont
cubiques; la dimension des cellules est aussi très variable  de 2µm pour les plus
petites à plus de 1 mètre pour les neurones; la forme d'une cellule et son mode
d'agencement avec ses voisines reflètent sa fonction  les cellules épithéliales plates en
forme de tuiles qui couvrent l'intérieur de joues sont étroitement imbriquées constituant
ainsi une barrière vivante qui protège les tissus sous-jacents de toute invasion
bactérienne. La cellule présente deux composants structuraux fondamentaux: le
cytoplasme (contenant les organites cellulaires, le cytosquelette, les inclusions
cellulaires et le cytosol) et le noyau (contenant la chromatine et les nucléoles) (Fig. 1).

Figure 1. Structure cellulaire en section

(Selon http://digilander.libero.it/silvanodgl3/morfologia_cellulare.htm)

Histologie - Tissus 33 | P a g e
2.2. Le noyau
2.2.1. Introduction
 le noyau, la plus grande organelle de la cellule dans l’interphase, comprend
l’enveloppe nucléaire, le nucléole, le nucléoplasme et la chromatine et contient le
matériel génétique codée dans l'acide désoxyribonucléique (ADN) de chromosomes
humains
 colore avec des colorants basiques (hématoxyline)  sa coloration est violette
A. Forme et taille
La forme varie en fonction de type cellulaire:
 sphérique (ex: cellules polygonales et cubiques)
 ovale (ex: cellules cylindriques)
 aplati (ex: cellules aplaties)
 lobés (ex: granulocytes)
 irrégulièrre (ex: cellules de Sertoli)
 en fer à cheval (ex: monocytes)
 etc
La taille varie en fonction de l’activité cellulaire, mais généralement est environ 15% du
volume cellulaire (ou 5-10μm diamètre):
 plus petite (ex: neurones granulaires de cervelet)
 plus grande (ex: follicule ovarien 20-25μm diamètre)

Corrélations cliniques
 la taille et la forme des noyaux sont spécifiques pour chaque
type de tissu  les traits non-caractéristiques (ex: dimensions
variables, modèles atypiques de chromatine) sont utilisées pour
apprécier la malignité d’une tumeur

B. Localisation
 très variable
 centrale (ex: muscle cardiaque)
 en bordure (ex: muscle squelettique)
C. Nombre
 sans noyau (ex: cellules anucléées globules rouges du sang)
 un seul noyau (ex: majorité des cellules)
 deux noyaux  cellules binucléées (ex: chondrocytes; cellules de la zone fasciculée
de CSR; hépatocytes; cellules Leydig; neurones des ganglions spinaux du sacrum et
ceux sympathiques; cellules de la glande mammaire)
 plusieurs noyaux  cellules multinucléées (ex: ostéoclastes; fibres musculaires
striées squelettiques)

34 | P a g e Histologie - Tissus
D. Fonction
Le noyau dirige la synthèse des protéines dans le cytoplasme via l'acide ribonucléique
(ARNr) du ribosome, l'ARN messager (ARNm) et l’ARN de transfert (ARNt). Toutes
les formes d'ARN sont synthétisées dans le noyau.
E. Structure
a. L’enveloppe nucléaire
L'enveloppe nucléaire (Fig. 2) entoure la matière nucléaire et se compose de deux
membranes trilamellaires parallèles, séparées par une espace périnucléaire  la citerne
périnucléaire; ces membranes fusionnent aux intervalles, formant des ouvertures dans
l'enveloppe nucléaire  les pores nucléaires.
 la membrane nucléaire externe
 d’environ de 6nm d’épaisseur
 regarde vers le cytoplasme et continue avec la lumière du
réticulum endoplasmique rugueux (RER)
 un maillage lâche des filaments intermédiaires (vimentine) couvre
la surface cytoplasmique
 des ribosomes couvrent la surface cytoplasmique de la membrane nucléaire
externe; ces ribosomes synthétisent des protéines qui entrent dans la citerne
périnucléaire
 la membrane nucléaire interne
 d'environ de 6nm d'épaisseur
 regarde vers la matière nucléaire, de qui est séparée par la lamina nucléaire
(lamina densa); il s’agit (Fig. 3) d’une lame fibreuse de 20µm d'épaisseur,
composée principalement de lamines A, B et C  durant l’interphase la
chromatine adjacente aux centromères des chromosomes est associée à la
lamina nucléaire qui assure ainsi la stabilité du noyau dans l’interphase; en
outre, les lamines sont essentielles au cours de la mitose, quand elles sont
responsables pour le démontage et le remontage de l'enveloppe nucléaire  la
phosphorylation des lamines conduit au démontage (en prométaphase) et la
déphosphorylation au remontage (en télophase) de l'enveloppe nucléaire
 la citerne périnucléaire
 est située entre la membrane nucléaire interne et externe
 est de 20-40nm de large
 est en continuité avec la citerne du RER
 est perforée par des pores nucléaires en divers endroits
 les pores nucléaires
 ont un diamètre extérieur de 80nm et une forme cylindrique
 sont plusieurs (dizaines à des milliers) en fonction de l'activité métabolique
 sont associés avec des sous-unités protéiques pour former le complexe du pore
nucléaire (an. nuclear pore complex ou NPC)

Histologie - Tissus 35 | P a g e
 permettent le passage sélectif de certaines molécules entre le noyau et le
cytoplasme via un canal interne de 9nm  des molécules de moins de 10nm de
diamètre passent par diffusion passive, alors que les grandes molécules
(protéines, ribonucléoprotéines) utilisent un mécanisme de transport actif

Figure 2. L’enveloppe nucléaire


(à gauche, les flèches montrent les pores nucléaires – en ME)

(Selon Ross M. Histology – a text and atlas, 2011)

Figure 3. La lamina nucléaire (à droite en ME)

(Selon Ross M. Histology – a text and atlas, 2011)

 le NPC
 est une structure macromoléculaire (près de 100 protéines) avec une symétrie
octogonale
 est composé de 4 éléments: l’échafaudage, le transporteur, les filaments épais et
le panier (Fig. 4)
 l’échafaudage entoure la périphérie du pore, avec un anneau cytoplasmique
et l’autre nucléoplasmique, chacun avec de 8 sous-unités protéiques; les
filaments épais avec un diamètre environ de 3nm rayonnent au dehors à

36 | P a g e Histologie - Tissus
partir de l’anneau cytoplasmique dans le cytoplasme  peuvent servir de
zone de transit avant le transport des protéines
 l’extension de l'anneau nucléoplasmique (8 filaments chacun à la longueur
approximative de 100nm) dans le nucléoplasme est une structure en forme
de panier  supposé à avoir une fonction dans le transport de l'ARN
 le transporteur est composé de 8 molécules de glycoprotéines
transmembranaires qui fixent la structure du pore à l’enveloppe; le
transporteur fonctionne dans le transport des matériaux à l’intérieur et à
l’extérieur du noyau

Figure 4. Le pore nucléaire


(en ME – au dessus; structure interne – au dessous)

(Selon Ross M. Histology – a text and atlas, 2011)

b. Le nucléole est une inclusion nucléaire (environ de 1-3µm diamètre) détectable en


interphase, qui n’est pas entouré par une membrane mais est fréquemment entouré d’un
anneau de chromatine  la chromatine nucléolo-associée. Il est présent dans les cellules
qui synthétisent activement des protéines ou il peut occuper jusqu'à 25% du volume
nucléaire; dans les cellules malignes les nucléoles peuvent devenir hypertrophiés. Plus
d'un nucléole peut être présent dans le noyau, mais on en observe d’habitude 1 ou 2
seulement, parce que ils ont la tendance de fusionner au cours d’interphase (ex: deux
dans les histiocytes, les chondrocytes, le muscle lisse, les cellules stem hématiques, les
monocytes, les neurones, les cellules basales de tégument, les cellules zymogènes de
pancréas). Il possède des régions organisatrices nucléolaires (NORs) - des parties des

Histologie - Tissus 37 | P a g e
chromosomes (13, 14, 15, 21 et 22) où sont situés les gènes d'ARNr (200 per génome
haploïde) pour la synthèse des sous-unités ribosomales.
En ME, le nucléole contient trois régions distinctes (Fig. 5):
 pars amorpha (région pale)  centres fibrillaires  aires peu denses, irrégulières,
contenant ADN inactif et NORs
 pars fibrosa (région sombre)  fibrilles de 5nm entourant les centres fibrillaires et
contenant les gènes pour la synthèse de l’ARNr et des précurseurs d'ARNr
 pars granulosa (région granuleuse)  particules de 15nm qui sont les précurseurs
ribosomiaux en cours de maturation
 la partie fibreuse et celle granulaire forment la nucléolonème
Colore avec HE  aspect bleu ou rose.
c. Le nucléoplasme est entourée par l’enveloppe nucléaire et contient des granules
inter-chromatiniennes (an. interchromatin granules ou IGs), des granules péri-
chromatiniennes (an. perichromatin granules ou PCGs), de petites particules de
ribonucléoprotéines (an. small nuclear ribonucleoprotein ou snRNPs) et de hnRNPs (an.
heterogenous nuclear RNPs) et la matrice nucléaire.
 IGs contiennent des particules de 20-25nm diamètre à ribonucléoprotéines et
enzymes
 PCGs sont des particules électrono-denses entourés d’une région plus claire (comme
un halo), localisées aux bords de l’hétérochromatine et contenant 4.7S ARN
 snRNPs sont formées de protéines et RNA et fonctionnent dans le clivage et le
transport de hnRNPs
 la matrice nucléaire remplit l’espace entre la chromatine et les nucléoles et contient
le complexe du pore nucléaire-lamina nucléaire, les nucléoles résiduels, le réseau de
RNP résiduel, les éléments fibrillaires

Figure 5. Le nucléole en ME
FC–pars amorpha; F–pars fibrosa; G–pars granulosa

(Selon Ross M. Histology – a text and atlas, 2011)

38 | P a g e Histologie - Tissus
d. La chromatine se compose d'ADN double brin complexé avec des histones et des
protéines acides. Il réside dans le noyau comme hétérochromatine et euchromatine,
visibles dans l’interphase du cycle cellulaire (Fig. 6).
 l’hétérochromatine, ou la chromatine inactive condensée, est concentré à
la périphérie du noyau et des nucléoles, ainsi que dispersé dans tout le nucléoplasme
 en MO, il apparaît comme régions foncés du noyau
 coloration intense avec des colorants basiques et d’hématoxyline ou avec des
colorants fluorescents
 joue un rôle dans les interactions interchromosomiques et la ségrégation
chromosomique au cours de la méiose
 l’euchromatine est la forme transcriptionnellement active de la chromatine, et va
apparaître en MO comme des régions clairs du noyau

Figure 6. Le noyau avec la chromatine en ME


P-pore nucléaire; HC–hétérochromatine; E–euchromatine; NU–nucléole

(Selon Gartner L. Cell biology and histology, 1997)

Corrélations cliniques
 chez les femmes, l’un de deux chromosomes X devient inactif
sous la forme de hétérochromatine (le corpuscule de Barr) qui se
présente sous la forme d’une petite masse convexe appliquée
contre l’enveloppe nucléaire interne (Fig. 7) (ex: dans les cellules épithéliales) ou
sous la forme d’une baguette de tambour appliquée contre l’enveloppe nucléaire
externe (ex: au niveau des granulocytes neutrophiles)
 la recherche du corpuscule de Barr est utile pour la reconnaissance du sexe
génétique (ex: 1 c. de Barr  46,XX; 0 c. de Barr  46,XY; 45,X ou le syndrome
de Turner; 2 c. de Barr  47,XXX ou le syndrome Triple X; 47,XXY ou le
syndrome de Klinefelter)

Histologie - Tissus 39 | P a g e
 l’hétérochromatine du bras long du chromosome Y se colore intensivement avec
des colorants fluorescents et porte le nom de corpuscule F (fluorescent) outil pour
l’identification du sexe masculin

Figure 7. Le corpuscule de Barr


(présent chez les femmes - à droite et absent chez les hommes - à gauche)

(Selon http://peda-go.fr/svtenligne/)

e. Les chromosomes sont constitués de chromatine largement pliée en


boucles; cette conformation est maintenue par des protéines. Chaque chromosome
contient une molécule d'ADN unique et associe protéines assemblés en nucléosomes,
l'unité structurale de la chromatine. Les chromosomes sont visibles en MO seulement
pendant la mitose et la méiose quand leur chromatine se condense.
 la chromatine étendue forme les nucléosomes  4 paires d’histones H2A, H2B, H3 et
H4 forment une structure globuleuse entourée par l’ADN près de 2x (~140 pb)
 les nucléosomes sont espacées à des intervalles de 146 pb (ADN de liaison)  en
ME, la chromatine étendue ressemble à un «collier de perles» de 11nm de diamètre,
stabilise par H1
 les fibres nucléosomiques s’enroulent pour donner des fibres chromatiniennes de
30nm diamètre
 les fibres chromatiniennes s’enroulent à leur tour en fibres plus volumineuses, puis
plus étroitement dans des boucles de 300nm
 les boucles de 300nm s’enroulent dans une structure de 700nm qui forme le
chromosome en métaphase (Fig. 8)
 les bandes G sont observées dans les chromosomes lors de la mitose après la
coloration Giemsa, qui est spécifique pour des séquences d'ADN riches en adénine
(A) et thymine (T); les bandes représentent des boucles d'ADN hautement pliées 
régions d’hétérochromatine; la disposition et la dimension de bandes G sont
caractéristiques de chaque espèce et sont utilisées pour identifier les anomalies
chromosomiques (Fig. 9)
 le caryotype désigne le nombre et la morphologie des chromosomes et
est caractéristique de chaque espèce
 nombre haploïde (n) est le nombre de chromosomes dans les cellules germinales
(23 chez les humains)
40 | P a g e Histologie - Tissus
 nombre diploïde (2n) est le nombre de chromosomes dans les cellules
somatiques (46 chez les humains)
 le génome est le complément génétique total d'un individu et il est stocké
dans ses chromosomes; chez les humains, le génome est constitué de 22 paires
d’autosomes et 1 paire de chromosomes sexuels (XX ou XY), totalisant 46
chromosomes

Figure 8. L’empaquetage d’ADN et de chromatine en chromosomes

(Selon Ross M. Histology – a text and atlas, 2011)

Figure 9. Le caryotype humain en bandes G (46,XX)

(Selon http://wellcomeimages.org/indexplus/obf_images/02/45/07e55fe508bdfab93843b8f90e31.jpg)

Histologie - Tissus 41 | P a g e
Corrélations cliniques
 l'aneuploïdie est définie comme un nombre anormal de
chromosomes et peut être détectée par les techniques de bandes
(ex: trisomie 21 - syndrome de Down ou 47,XX(XY),+21;
monosomie X - syndrome de Turner ou 45,X; syndrome de Klinefelter ou 47,XXY)

2.2.2. Le cycle cellulaire est composé d'une série d'événements qui préparent la cellule
de se diviser en deux cellules filles. Il est temporairement suspendu dans les cellules à
l'état G0. Ces cellules peuvent réintégrer le cycle, et commencent à se diviser à nouveau.
Il est interrompu de manière permanente dans des cellules différenciées qui ne se
divisent pas (ex: les cellules du muscle cardiaque et les neurones).
Deux grandes périodes, interphase (intervalle entre les divisions cellulaires) et la mitose
(phase M, la période de division cellulaire) composent le cycle cellulaire essentiel pour
la croissance, pour la cicatrisation des plaies ou pour le remplacement des cellules
mortes.
La méiose est importante pour la division des cellules sexuelles.
 l’interphase est considérablement plus longue (~24 h) que la phase M (~1 h)
 l’interphase est divisée en trois phases distinctes (G1, S, G2) (Fig. 10)
 phase G1: croissance cellulaire; synthèse des protéines; synthèse d’ARN
 durée très variable  à partir d’une période à peu près inexistante (dans les
cellules embryonnaires) jusqu'à une période très longue (dans les
fibroblastes silencieux, inactifs, ou dans les spermatogonies en pré-puberté)
 cellules dans une très longue phase G1  cellules dans phase G0 (ne se
divisent pas)
 phase S (~8-12 h): réplication de l’ADN; synthèse de protéines et ARN
 phase G2 (~2-4 h): synthèse des protéines et ARN

Figure 10. Les étapes du cycle cellulaire

(Selon http://www.bdbiosciences.com/in/research/apoptosis/analysis/index.jsp)

42 | P a g e Histologie - Tissus
 la mitose complète le cycle cellulaire et finit par la division du noyau (caryocinèse)
et du cytoplasme (cytocinèse)  deux cellules filles identiques (Fig. 11)
 se compose de cinq grandes étapes
 la prophase commence lorsque les chromosomes se condensent; le nucléole
et l’enveloppe nucléaire commencent à disparaître; les centrioles se
séparent et migrent vers les pôles opposés de la cellule; les microtubules du
fuseau de division se forment entre les centrioles
 la prométaphase commence lorsque l'enveloppe nucléaire et le nucléole
disparaissent; le fuseau de division (ou mitotique) s’associe aux
chromosomes au niveau de kinetochores (complexes protéiques associées
au centromère)
 la métaphase est la phase pendant laquelle les chromosomes condensés
s’alignent à la plaque équatoriale (au centre du fuseau mitotique)  l'arrêt
du cycle cellulaire avec colchicine permet de visualiser et analyser les
chromosomes  le caryotype
 l’anaphase commence quand les chromatides sœurs se séparent (au niveau
du centromère) et se déplacent vers les pôles opposés de la cellule
 la télophase se caractérise par la décondensation des chromosomes;
l’enveloppe nucléaire se reforme autour les deux nouveaux noyaux et le
nucléole réapparait; un sillon de division (contenant de filaments d’actine et
de myosine) se forme au niveau de la plaque équatoriale; à la fin, la cellule
se sépare en deux cellules filles identiques  la cytokinèse
 la cytokinèse commence vers la fin de l’anaphase, passe par télophase et
elle devient complète au début de l’interphase quand les cellules filles se
séparent  un anneau mince de filaments d’actine et de myosine se forme
au milieu de la cellule et se contracte  un sillon de clivage
 la méiose est une forme particulière de la division cellulaire pour les cellules
germinales (ovocytes et spermatozoïdes)  le nombre diploïde (2n) de
chromosomes est réduit à haploïde (n)  la fécondation ultérieure refait le nombre
diploïde au niveau de zygote
 les étapes de la méiose sont representées par la méiose I (division
réductionnelle) et la méiose II (division équatoriale)
 la méiose I contient les mêmes phases que la mitose; les chromosomes
homologues maternels et paternels s’apparient (la synapsis) formant une tétrade
pendant la prophase  un échange de matériel génétique (crossing-over) entre
les segments homologues des chromosomes augmentant ainsi la diversité
génétique (la recombinaison génétique); à l'anaphase, les deux chromatides d’un
chromosome restent ensemble et migrent vers le même pole

Histologie - Tissus 43 | P a g e
 la méiose II commence après la méiose I, après une brève interphase sans
réplication de l'ADN; les chromatides sœurs se séparent entre les deux cellules
filles

Figure 11. La mitose vs. la méiose

(Selon http://www.mabiologie.com/2015/11/mitose-meiose.html)

Corrélations cliniques
 les oncogènes sont des formes mutantes des gènes normales
(proto-oncogènes) qui habituellement codent des protéines pour
le contrôle de la division cellulaire
 les oncogènes peuvent produire une division cellulaire irrégulière et la prolifération
des cellules  le cancer (ex: le cancer de sein)

2.3. La membrane plasmique


2.3.1. Définition
 la membrane plasmique (plasmalemme; membrane cellulaire) enveloppe la cellule
et maintient sa structure et intégrité fonctionnelle
2.3.2. Structure
 la membrane plasmique est d'environ 7,5nm d'épaisseur et se compose d'une
bicouche lipidique et de protéines spécialisées associées à des glucides de surface
(Fig. 12)
44 | P a g e Histologie - Tissus
 la structure de la membrane plasmique, vue en ME, est asymétrique
 on distingue des lipides, des protéines et des oligosaccharides
1. Les lipides (phospholipides, glycolipides et cholestérol) constituent 50% de la masse
de la membrane cellulaire et sont disposés en 2 couches, avec les extrémités hydrophiles
(têtes polaires) orientés vers l’extérieur et les extrémités hydrophobes (chaines apolaires
d’acides gras) constituant une couche interne  des propriétés importantes:

Figure 12. La structure de la membrane plasmique

(Selon http://slideplayer.fr/slide/3328041)

 fluidité  la membrane cellulaire subit des modifications continuelles  modèle


de mosaïque fluide
 permet la diffusion latérale des protéines membranaires
 permet l'exocytose et l’endocytose
 permet la mobilité de la cellule
 perméabilité différentielle
 librement perméable à l’eau, à l’oxygène, et à petites molécules hydrophobes
comme l’éthanol
 imperméable aux ions chargés tels que Na+ et K+
 réparation spontanée des ruptures ou déchirures
1A. Les phospholipides constituent 50% des composants lipidiques
 entourent les protéines membranaires (ayant une fonction enzymatiques ou de
transport)
 trois membres essentiels
 phosphatidylcholine
 phosphatidylserine
Histologie - Tissus 45 | P a g e
 phosphatidyletanolamine
1B. Le cholestérol représente 2% de lipides de la membrane
 est présent dans les deux feuillets
 contribue à maintenir l'intégrité de la structure de la membrane
 limite les mouvements des phospholipides adjacents  augmente la stabilité mais
diminue la fluidité de la membrane
1C. Les glycolipides
 sont limités à l'aspect extérieur du feuillet extracellulaire
 leurs résidus glucidiques étendent à partir du feuillet externe dans l'espace
extracellulaire et font partie du glycocalyx, probablement étant impliquées dans les
communications intercellulaires
 les sphingolipides sont les plus importants des glycolipides  ex:
galactocerebroside de la myéline
 les gangliosides représentent plus de 10% des lipides membranaires dans les cellules
nerveuses
2. Les protéines comprennent des protéines intégrées ou transmembranaires (qui
traversent toute l’épaisseur de la membrane) et périphériques (qui sont fixées sur les
deux faces de la membrane).
Le rapport lipide-protéine dans les membranes plasmiques est compris entre 1:1 dans la
plupart des cellules à 4:1 dans la myéline.
Certaines protéines de la membrane diffusent latéralement dans la bicouche lipidique;
autres sont immobiles et sont maintenus en place par des composants du cytosquelette.
2A. Les protéines intégrées
 sont englobées dans la couche lipidique ou intercalées entre les molécules de lipides
 peuvent s’accumuler dans une région de la membrane plasmique, réalisant un
agrégat localisé
 fonctions
 de structure
 fixation de la cellule a la matrice extracellulaire
 fixation des filaments du cytosquelette sur la membrane
 de transport
 ex: transporteurs, canaux ou pompes ioniques
 de réception
 ex: immunorécepteurs; récepteurs des hormones; récepteurs des
neurotransmetteurs; récepteurs d’adhésion pour la jonction des cellules
voisines
2B. Les protéines périphériques
 sont dans une association lâche avec la surface membranaire
 ne se prolongent pas dans la bicouche lipidique

46 | P a g e Histologie - Tissus
 font des liaisons avec les groupes polaires des phospholipides ou protéines
intégrales de la membrane, par d'interactions non-covalentes
3. Les oligosaccharides
 se trouvent dans une liaison covalente avec les autres éléments structuraux
 entrent dans la structure des récepteurs qui sont les médiateurs des importantes
interactions cellulaires: l’adhésion et la reconnaissance
 se projettent sur la surface extérieure  le glycocalyx
 est composé de chaînes polaires d'oligosaccharides liées de manière covalente à
la plupart des protéines et des lipides (glycolipides) de la plasmalemme
 aide à la fixation de certaines cellules (ex: les fibroblastes, mais non les cellules
épithéliales) aux composants de la matrice extracellulaire
 se lie à des antigènes et aux enzymes de la surface cellulaire
 facilite la reconnaissance et l'interaction cellule-cellule  associations
cellulaires (tissus)
 protège les cellules en évitant le contact avec les substances inappropriées

Corrélations cliniques
 après une transplantation d’organe les cellules étrangères sont
reconnues et détruites grâce au glycocalyx
 le glycocalyx constitue le site des caractéristiques de groupes
sanguins  reconnaissances de globules rouges au cours d’une transfusion

2.3.3. Rôles de la membrane plasmique


 c’est une barrière sélective qui règle le passage de certains matériels vers l’intérieur
ou l’extérieur de la cellule
 les échanges entre la cellule et le milieu extérieur peuvent se faire par des
mécanismes différents:
 l’endocytose  le matériel est capté dans la cellule  vesicule d’endocytose
(ou endosome)
 la potocytose  petites invaginations (les caveoles) de la membrane
cellulaire d’environ 50nm diamètre qui englobent du fluide
extracellulaire/des petites molécules mais qui ne forment pas de vésicules
 sont entourées par une protéine appelée caveoline
 la transcytose  les caveoles peuvent être utilisées aussi pour le transport
au travers de la cellule comme dans les cellules de l’endothélium des
vaisseaux sanguins
 la pinocytose mediee par des recepteurs ou non-specifique  des protéines
spécifiques associées à la membrane se lient à des substances externes 
invaginations entourées des protéines (dans la plupart des cas – la clathrine)
 des puits mantelés

Histologie - Tissus 47 | P a g e
 la phagocytose  caractérise certains types cellulaires comme les
macrophages et les leucocytes PMN qui sont spécialisées dans la captation
et la destruction des bactéries, des protozoaires, des débris cellulaires et des
composants extracellulaires non-désirés avec l’aide des récepteurs localisés
sur la surface cellulaire; les microbes sont captés par les prolongements du
macrophage; les extrémités de ces prolongements fusionnent et ainsi les
microbes sont englobés dans une vacuole intracellulaire de plus de 250nm
diamètre; les lysosomes vont fusionner avec les vacuoles (phagosomes) et
les microbes sont détruits
 l’exocytose  représente la libération du matériel hors de la cellule
 ne compromet pas l’intégrité de la membrane plasmique
 est représentée par la fusion d’une structure enveloppée par une membrane
avec la membrane plasmique et le déversement du contenu de cette structure
dans l’espace extracellulaire (ex: le déversement des produits emmagasinés
par les cellules sécrétrices du pancréas exocrine)
 l’apocytose  évaginations multiples de la membrane plasmique qui se
détachent avec leur contenu (ex: glandes mammaires)
2.3.4. Différenciations de la membrane plasmique
En fonction du type cellulaire, il y a quelques types de différenciations:
A. Sur la surface apicale
1. Les microvillosités
 extensions digitiformes régulières qui augmentent la surface absorbante et qui sont
reliées entre elles par des protéines de liaison (fimbrine et fascine)
 2µm de long et 100nm de diamètre
 au centre  filaments d’actine qui sont ancres sur un réseau basal du cytosquelette
 ex: le plateau strié au niveau des entérocytes ou la bordure en brosse au niveau du
segment proximal du néphron
2. Les stereocils
 extensions plus longues (4-8µm) et immobiles qui sont reliées entre eux par de
ponts cytoplasmiques
 sont impliqués dans l’absorption et sécrétion ou peuvent fonctionner come de
récepteurs sensoriels
 ex: cellules olfactives ou cellules de l’oreille interne
3. Les cils
 fins prolongements mobiles
 6-12µm de long et 0,3µm de diamètre
 en ME, la partie centrale (axonème) est composée de 9 paires de microtubules
(tubule A et B) disposées autour d’un pair de microtubules centraux; les doublets
adjacents sont relies par la nexine; les tubules A émettent des bras contenant la

48 | P a g e Histologie - Tissus
dyneine et ATP-ase qui se fixent sur les tubules B  glissement entre les doublets
adjacents
 se terminent dans le cytoplasme par un corpuscule basal formé par 9 triplets de
microtubules courts
 ex: cellules de la voie respiratoire

Corrélations cliniques
 la dyskinésie ciliaire primitive (DCP) est une maladie respiratoire
rare caractérisée par une bronchorrhée chronique avec
bronchectasies et une sinusite chronique
 la DCP est la deuxième plus fréquente affection congénitale des voies respiratoires
après la mucoviscidose (prévalence estimée à 1/20.000)
 dans presque 50% des cas, il existe un situs inversus  on parle alors de syndrome
de Kartagener
 les signes cliniques peuvent débuter dès la naissance par des difficultés respiratoires
inexpliquées, une infection pulmonaire ou la découverte fortuite d’une dextrocardie;
chez les enfants plus âgés et les adultes, la maladie se présente par des infections
respiratoires à répétition: rhinite, sinusite, otite chronique, diminution de l’audition,
bronchite chronique et bronchiectasie; une diminution de la fertilité est aussi
possible
 l’analyse des battements ciliaires est réalisée sur des cellules vivantes prélevées par
brossage nasal; les mouvements des cils peuvent être observés directement au
microscope, ou enregistrés en vidéo  les battements ciliaires apparaissent ralentis,
désorganisés ou absents; une diminution de la motilité des spermatozoïdes peut
aussi être observée
 la ME permet de détecter des anomalies de la structure des cils
 les traitements consistent en une physiothérapie quotidienne pour faciliter le
drainage des sécrétions bronchiques, les bronchodilatateurs inhalés, les vaccinations
et les antibiotiques en cas d’infection; lorsqu’une insuffisance respiratoire se
développe, une oxygénothérapie est nécessaire; dans les cas graves, une
transplantation pulmonaire peut être réalisée

B. Sur la surface basale


1. Les replis
 invaginations tubulaires qui augmentent la surface pour le transport d’ions et d’eau
 ex: cellules des tubules rénaux ou des conduits sécréteurs des glandes salivaires
C. Sur la surface latérale (Tab. 1)
 on parle des connections cellulaires  jonctions
 étanches
 communicantes
Histologie - Tissus 49 | P a g e
 sont soit limitées à une partie de la surface de la cellule = macula, soit étendues sur
tout son pourtour = zonula
 de point de vue fonctionnel il y a
 les desmosomes = macula adherens
 les nexus = gap
 les jonctions serrées = zonula occludens
2.3.5. Les molécules d'adhésion sont des ligands de surface des cellules, généralement
des glycoprotéines, qui médient l'adhérence cellule-cellule. Ils ont démontré un rôle
dans le développement embryonnaire, l'homéostasie, les réponses immunitaires et de
transformation maligne.
 sont bien visualisées par des immunomarquages avec des anticorps spécifiques
dirigés contre leurs différentes variétés
Exemples pour les jonctions cellule-cellule:
 les cadhérines (dépendantes de calcium) sont fixés au cytosquelette d'actine par une
classe de protéines de liaison appelé les caténines
 les trois cadhérines plus largement exprimées sont
 E-CAD (CDH1) - trouvé dans l'épithélium et le tissu nerveux
 P-CAD (CDH3) - trouvé dans le trophoblaste (placenta) et l'épithélium
 N-CAD (CDH2) - trouvé dans le tissu nerveux et le muscle squelettique
 les immunoglobulines (indépendantes de calcium)
 sont impliqués dans
 l’adhésion
 transduction du signal
 la croissance axonale
 des membres importants de la famille Ig comprennent
 molécule d'adhésion neuronale (NCAM)
 molécule d'adhésion vasculaire (VCAM)
 molécule d'adhésion endothéliale-plaquettaire (PECAM)
 molécule d'adhésion intercellulaire (ICAM)
 les sélectines sont responsables d’interactions transitoires entre les leucocytes et
l’endothélium vasculaire, les leucocytes et les plaquettes
 il existe trois membres de la famille des sélectines
 L-sélectine, qui est exprimé sur les leucocytes
 E-sélectine, qui est exprimé sur des cellules endothéliales activées
 P-sélectine, qui est exprimé sur les plaquettes activées et des cellules
endothéliales
 l'expression de sélectines est induite par des médiateurs chimiques locaux
 E-sélectine est activé par le facteur de nécrose tumorale (TNF),
l'interleukine-1 (IL-1) et l'endotoxine

50 | P a g e Histologie - Tissus
 P-sélectine est activée rapidement par l'histamine, la thrombine, le facteur
d'activation des plaquettes et plus lentement par le TNFα et d'IL-1

Tableau 1. Les jonctions intercellulaires

(Selon Henrickson RC, Kaye GI, Mazurkiewicz JE. Histology, 1997)

Structures Structures
Forme/
Type d’attachement d’attachement Fonctions
diamètre
extracellulaires dans la cellule
Jonctions de cohésion mécanique (adhésives, d’ancrage)
Desmosomes Arrondie Cadhérines Protéines Adhésion
(macula adherens) Elliptique (desmogléines, d’adhésion cellule-cellule
0,1-0,5µm desmocollines) (desmoplakines,
plakoglobines,
plakophilines)
Filaments
intermédiaires
(cytokératine,
desmine)
Hémidesmosomes Intégrines α et β Adhésion
cellule-lamina
basale, cellule-
MEC
Ceinture En Cadhérines Protéines Adhésion
d’adhésion circonférence, d’adhésion cellule-cellule,
(zonula adherens) en ceinture (actinine, mouvements
vinculine, dans
catenine) morphogenèse
Filaments
d’actine
Punctum adherens Ponctiforme
Fascia adherens En bande
Jonctions serrées
Jonction étroite En Connexions Protéines La restriction
(zonula occludens) circonférence, focales des membranaires de la diffusion
en ceinture protéines intégrées paracellulaire,
transmembranaires (occlusine, la maintenance
claudine) des domaines
Filaments de la surface
d’actine cellulaire
Jonctions communicantes
Jonction gap En point, en Paires connexon – Aucune Le couplage
(nexus) spot, connexon métabolique et
extrêmement (connexine) électrique des
variable en cellules
dimension

Histologie - Tissus 51 | P a g e
Exemples pour les jonctions cellule-MEC:
 les intégrines sont des protéines membranaires intégrales
 ils sont les principaux récepteurs pour la liaison à l'ECM, et ont également un rôle
dans la transduction du signal à partir de l'ECM à la cellule
 β1-intégrines
 sur la plupart des cellules
 le plus important est VLA4 (α4-β1), qui se lie à VCAM1 (molécule
d'adhérence vasculaire) et est important dans le mécanisme de homing des
lymphocytes à l'endothélium aux sites d'inflammation
 β2-intégrines
 LFA1 (antigène-1 associé à la fonction des leucocytes) exclusivement
exprimé sur les leucocytes assure la médiation interactions cellule-cellule
directe par des molécules d'adhésion intercellulaire de liaison 1, 2 et 3
(ICAM-1, ICAM-2 et ICAM-3)
 MAC-1 (antigène-1 des macrophages) exclusivement exprimé sur les
granulocytes et les monocytes se lie à ICAM-1

2.4. Le cytoplasme
Le cytoplasme (hyaloplasme) est une matrice liquide qui englobe 3 structures: les
organites, les inclusions et d’autres composants; il est recouvert de la membrane
plasmique, qui sépare le cytoplasme du milieu extérieur.
2.4.1. Les organites cytoplasmiques (Fig. 13)
 présentent une membrane limitante (exception: les ribosomes)
 contiennent des enzymes qui participent à l’activité métabolique
 sont permanents
2.4.1.1. Les ribosomes
 sont de petites particules arrondies et électrono-denses
 ont un diamètre d’environ 20-25µm
 se trouvent dans toutes les cellules, mais chaque cellule présente un nombre et une
distribution caractéristique de ces particules
 sont composés de 4 types d’ARNr et de 80 de différentes protéines qui forment les
deux sous-unités: la sous-unité grande (60S) et la sous-unité petite (40S)
 dans les cellules eucaryotes: l’ARN est synthétisé par les nucléoles du noyau; les
protéines sont synthétisées par le cytoplasme, puis elles pénètrent le noyau ou
s’associent avec l’ARN et forment les sous-unités; celles-ci quittent le noyau par la
voie des pores nucléaires et entrent dans le cytoplasme où elles participent à la
synthèse protéique de la cellule
 sont intensément basophiles en HE, grâce à la présence de nombreux groupes
phosphatiques

52 | P a g e Histologie - Tissus
 dans le cytoplasme on peut identifier 2 formes: des granules indépendants et des
«nids» de polyribosomes; dans ceux-ci, les ribosomes (dénommés polysomes) sont
liés à une bande d’ARNm, qui représente «le code» des acides aminés synthétisés
par la cellule
 rôle: ils décodifient le code génétique durant la synthèse protéique

Figure 13. Les organites cytoplasmiques en ME

(Selon http://www.univ-nkc.mr/IMG/pdf_TP_Bio_cel.pdf)

2.4.1.2. Le réticule endoplasmique (RE)


 est représenté par des vésicules allongées, aplaties, rondes et tubulaires  une
structure réticulaire  les vésicules s’anastomosent entre elles pour former un
réseau intracellulaire
 on peut identifier 2 types de RE
 le réticule endoplasmique rugueux
 le réticule endoplasmique lisse
 la plus importante différence structurale de ces deux types de RE est la présence
dans RER des certaines protéines spécifiques dénommées ribophorines I et II

Histologie - Tissus 53 | P a g e
Le réticule endoplasmique rugueux (RER)
 est proéminent dans les cellules spécialisées pour la sécrétion protéiques; ex:
cellules acineuses pancréatiques, fibroblastes, plasmocytes, cellules de glandes
salivaires ou des glandes mammaires actives
 est composé de tubules enveloppés d’une membrane; ceux-ci peuvent parfois se
prolonger avec la membrane extérieure de l’enveloppe nucléaire
 est dénommé grâce aux ribosomes et polyribosomes qui s’attachent à la surface
cytoplasmique de ces constituants et qui donnent ainsi un aspect granulaire
 se colore intensément basophile en HE
 rôles
 la ségrégation des protéines destinées à l’export et le commencement de la
glycosylation des glycoprotéines
 l’assemblage des chaînes protéiques multiples
 la synthèse des phospholipides
Le réticule endoplasmique lisse (REL)
 a l’aspect d’un réseau membraniforme
 dérive de RER (parfois il y en a aussi une continuité membranaire)
 n’y a pas de ribosomes associés, par suite l’aspect lisse et la dénomination
 rôles
 la participation aux processus de contraction musculaires (constitue la réserve
du Ca2+)
 la synthèse d’hormones stéroïdes (ex: sexuelles et corticosurrenaliennes)
 la synthèse de lipides (ex: cholestérol, phospholipides) et de lipoprotéines
 la participation aux processus de neutralisation et de détoxication de certaines
hormones et substances nocives dans le foie
 constitue la réserve pour la membrane nucléaire
2.4.1.3. Les mitochondries
 forme de bâtonnets courts ou longs (0,5-5µm)
 épaisseur environ de 0,2µm
 leur nombre varie selon le type cellulaire
 nombreuses dans les cellules avec une forte activité métabolique et
consommatrice d’énergie (ex: cellules hépatiques, cellules pariétales de
l’estomac, cellules des tubules rénaux, cellules nerveuses, cellules du muscle
squelettique)
 les cellules rouges n’ont pas de mitochondries
 s’accumulent aux parties cytoplasmiques dans lesquelles l’activité cellulaire est plus
intense: les pôles apicaux des cellules ciliées ou les pôles basaux des cellules qui
transportent des ions; quand il n’y a pas de polarisation, les mitochondries se placent
au long de l’axe longitudinal cellulaire ou, quand les cellules sont rondes, elles ont
une disposition radiaire

54 | P a g e Histologie - Tissus
 ont une structure prédominante protéique (elles contiennent aussi des lipides, ADN,
ARN)
 sont structuralisées à l’échelle électronique: la membrane mitochondriale externe, la
membrane mitochondriale interne, l’espace intermembranaire et la matrice
 la membrane interne présente des replis qui élargissent la surface; les replis
mitochondriales peuvent être plates (crêtes) ou tubulaires (tubes) (ça caractérise
les cellules qui secrètent d’hormones stéroïdes: la zone réticulaire du cortex
surrénalien et cellules Leydig du testicule); les replis contiennent des enzymes
et d’autres substances impliquées aux processus de phosphorylation oxydative
et aux systèmes de transport des électrons; le nombre de replis/mitochondrie est
directement proportionnel à l’activité métabolique de la cellule
 la membrane externe est perméable aux de nombreuses molécules et contient
une protéine de transport très importante  la porine
 la matrice contient des protéines (surtout des enzymes), des lipides, d’ADN
(double hélice circulaire), Ca, Mg
 rôles
 transforment l’énergie chimique des métabolites cytoplasmiques en énergie très
accessible pour la cellule; l’énergie est emmagasinée en différents composants
(ex: dans l’ATP; l’ATP libère promptement de l’énergie quand la cellule en a
besoin)
 siège pour réactions chimiques importantes (ex: oxydation des acides gras;
gluconéogenèse; cycle Krebs)
2.4.1.4. L’appareil de Golgi
 est composé de 3 différents composants, enveloppés d’une membrane
 un paquet de 3-10 citernes aplaties
 de nombreuses petites vésicules, qui entourent la périphérie
 des vacuoles plus larges vers un pôle
 est localisé en général entre le noyau et le pôle apical en voisinage des petites
vésicules qui dérivent de RER (vésicules de transport) qui apportent les nouvelles
protéines synthétisées pour la préparation ultérieure; la citerne plus proche de cette
zone, d’une forme convexe, est dénommée la face «cis»; de l’autre côté, il y a une
zone d’accumulation des vacuoles Golgi (vacuoles de condensation), dénommée la
face «trans»; les vacuoles vont générer des vésicules de transport de protéines vers
différents endroits
 rôles
 la régénération de la membrane plasmique
 la production de lysosomes
 la glycosylation, la sulfatation, la phosphorylation des protéines
 l’emballage des produits sécréteurs dans des vésicules de transport 
exocytose

Histologie - Tissus 55 | P a g e
2.4.1.5. Les lysosomes
 sont présents dans toutes les cellules, mais ils sont plus nombreux dans les cellules
qui exhibent une activité phagocytaire
 sont des vésicules enveloppées d’une membrane
 ont un diamètre d’environ 0,1-1µm
 contiennent une grande variété d’enzymes hydrolytiques (>40) qui ont comme
fonction la digestion intracytoplasmique
 la phosphatase acide
 la ribonucléase
 des désoxyribonucléases
 des catepsines
 des sulfatases
 des lipases
 des β-glucuronidases
 les enzymes lysosomales sont capables de fragmenter toutes les classes de
macromolécules
 le pH optimal pour leur activité est 4-5
 en ME ont un aspect uniforme, granulaire et électrono-dense
 leur membrane sépare le cytoplasme et les enzymes lytiques  prévention de
l’attaque et de la digestion des composants cytoplasmiques; en plus il y en a encore
un autre facteur de protection: l’inactivité de ces enzymes à un pH de 7,2
 les enzymes sont synthétisées dans le RER et après, elles sont transférées au
complexe Golgi, où elles sont modifiées et emballées formant les lysosomes; ces
enzymes présentent de différentes oligosaccharides (ex: manose) attachées à leur
surface; pour celles-ci il y a des récepteurs dans le RER et dans le complexe Golgi,
permettant leur identification
 on distingue 2 types de lysosomes: primaires et secondaires
 les lysosomes qui ne participent pas à un évènement digestif, ce sont des
lysosomes primaires; ils sont très petits, limités par une membrane; leur contenu
ne peut pas être identifié que par des réactions histochimiques; ils participent au
processus d’hétérophagie (ils digèrent par fusion le matériel exogène inclus dans
une vacuole phagocytaire)
 les lysosomes qui participent au processus de la digestion sont des lysosomes
secondaires ou phagosomes; ils ont un aspect hétérogène causé par la variété
du matériel qui peut être digéré; ils dérivent de la fusion du matériel
phagocytaire avec les lysosomes primaires
 après la digestion, les substances nutritives résultées, vont diffuser par la membrane
lysosomale et entrent dans le cytosol; les components non-digérables sont retenus en
vacuoles dénommées corps résiduels; ceux-ci sont très abondants dans les cellules
avec une très longue durée de vie (ex: neurones, hépatocytes) et ils forment le
pigment de l’âge ou lipofuscine
56 | P a g e Histologie - Tissus
 rôle: dans le turn-over des organites cytoplasmiques
 dans certaines conditions, les organites ou des portions cytoplasmiques peuvent
être enveloppés d’une membrane; les lysosomes primaires fusionnent avec ces
structures et commencent à les lyser; les lysosomes secondaires résultés,
forment les autophagosomes (dénommés ainsi parce que leur contenu a une
origine intracellulaire); le processus de digestion par autophagosomes est plus
élevé dans les cellules qui vont développer les processus d’atrophie (ex: les
cellules épithéliales prostatiques après l’émasculation), ou dans les cellules
sécrétrices qui ont accumulé des produits sécréteurs à l’excès; les produits
digérés par l’hydrolyse lysosomale sont recyclés par la cellule pour être
réutilisés par le cytoplasme
 dans d’autres conditions, les lysosomes primaires libèrent leur contenu
extracellulaire
 ex: la destruction de la matrice osseuse par les colagénases synthétisées et
libérées par les ostéoblastes, durant la formation de tissu osseux normal
 dans la réponse inflammatoire
 dans le métabolisme des nombreuses substances

Corrélations cliniques
 beaucoup de maladies résultent par la suite des déficits des
enzymes lysosomales  accumulation de résidus 
augmentation de la taille des lysosomes et troubles fonctionnels
des cellules
 les symptômes sont en principal neurologiques: paralysies, troubles de
comportement, trouble de démarche, etc

2.4.1.6. Les peroxysomes


 sont des organites sphériques, enveloppés d’une membrane, avec le diamètre entre
0,2-1,5µm
 présentent une matrice finement granulaire, qui contient
 des oxydases  catabolisent les radicaux libres en les transformant en H2O2
 des catalases  décomposent H2O2 en H2O et O2
 le contenu matriciel protège les cellules par des effets de H2O2 qui peuvent affecter
de nombreux constituants cellulaires
 les enzymes peroxysomales sont synthétisées sur les polyribosomes
2.4.2. Les inclusions cytoplasmiques
 peuvent ou ne peuvent pas présenter une membrane limitante
 sont temporaires
 sont représentées par 2 types

Histologie - Tissus 57 | P a g e
 les inclusions qui forment le cytosquelette actionnant comme un réseau
dynamique de support: les centrioles, les microtubules, les microfilaments, les
filaments intermédiaire
 accumulation de pigments, lipides, protéines, carbohydrates
2.4.2.1. Le cytosquelette
 c’est un réseau complexe, composé de
 microtubules
 microfilaments
 filaments intermédiaires
 plusieurs rôles
 le modelage de la forme cellulaire
 le mouvement des organites et des vésicules intracytoplasmiques
Les microtubules
 sont des structures tubulaires
 peuvent être indépendants ou liés par ponts
 sont composés d’une sous-unité, un hétérodimère formé par des molécules de α- et
β-tubuline
 la polymérisation des tubulines pour former les microtubules est guidée par une
variété de structures, dénommées centres d’organisation microtubulaires; ces
structures incluent les corps basaux, les centrioles et les centromères
chromosomiques
 la prolifération des microtubules est plus rapide vers une extrémité, dénommée
«extrémité plus», l’autre extrémité, étant dénommée «l’extrémité minus»
 le MTOC, qui initie la formation des microtubules, est situé en regard de leur
extrémité (-) et sert ainsi, en quelque sorte, de butoir qui contribue à ce que
l`allongement des microtubules se fasse préférentiellement au niveau de l`extrémité
opposée
 l`allongement des microtubules se fait, en effet, avec la plus grande intensité au
niveau des extrémités (+) des microtubules; toutefois les mêmes phénomènes de
polymérisation et dépolymérisation existent également au niveau de l`extrémité (-);
on désigne sous le nom de phénomène du «tapis roulant» la situation où
l`allongement au niveau de l`extrémité (+) (où la polymérisation emporte sur la
dépolymérisation) est exactement compensé par un raccourcissement au niveau de
l`extrémité (-) (où la dépolymérisation emporte sur la polymérisation)

58 | P a g e Histologie - Tissus
Attention!
 certaines drogues interviennent dans les processus de genèse des
microtubules: ainsi la colchicine, la vinblastine inhibent la
polymérisation des dimères de tubuline, le taxol au contraire la
dépolymérisation, ce qui a pour effet de maintenir les
microtubules en l`état; ces drogues sont utilisées en médecine humaine notamment
pour empêcher la formation de l`appareil fusorial au cours de la mitose ou sa
dissociation à la télophase et ainsi perturber gravement les phénomènes de
prolifération tumorale

1. Protéines associées aux microtubules


 des protéines dites MAPs (an. microtubules associated proteins) sont associées aux
microtubules; elles peuvent être distinguées en deux groupes: les unes ont pour rôle
de contribuer à assurer la stabilité des microtubules, de les lier à d`autres organites,
de participer en raison de leur liaison avec les molécules de tubuline au phénomène
de nucléation évoqué plus haut, de former à leur extrémité une coiffe qui les protège
de la dépolymérisation, etc; elles participent activement à la mise en place de
compartiments dans certaines cellules, comme les cellules nerveuses, où certains
organites sont fixés dans une région plutôt que dans un autre suivant la distribution
des MAPs
 les autres interviennent dans la genèse de mouvements et dans le déplacement de
certains organites, ce sont les molécules de dyneine, de kinésine et de KRP (an.
kinesin-related proteins) qui se fixent par une de leur extrémité sur les structures à
déplacer et contractent dont le mécanisme est encore mal élucidé
2. Les microtubules stables
 ce sont représentés par les centrioles présents dans toutes les cellules et les cils
vibratiles que possèdent certaines cellules différenciées
 les centrioles sont situés généralement à proximité du noyau de la cellule
 ils sont formés d`un cylindre d`environ 0,4μm de hauteur sur 0,2μm de
diamètre, dont la paroi est constituée par 9 formations élémentaires de 3
microtubules chacune, les triplets, inclinés par rapport à leur grand axe; ces
microtubules ont des parois confluentes; ils sont désignés par les lettres A,
B, C, disposées de telle sorte que les microtubules A sont les plus internes,
les microtubules C les plus externes; des ponts protéiques associent à
distances régulières les triplets les uns aux autres; ce sont disposés dans la
matrice cytoplasmique péricentriolaire encore mal connue, dense aux
électrons, l`ensemble formant le centre cellulaire; ils se divisent selon le
mode semi-conservatif en donnant des centrioles fils disposés
perpendiculairement au centriole initial

Histologie - Tissus 59 | P a g e
 les cils et flagelles – certaines cellules possèdent un appendice mobile, le cil
vibratile; classiquement décrit comme possédant une partie libre qui fait saillie
hors de la cellule, une partie intracytoplasmique insérée sur une autre structure
dense: le corpuscule basal et éventuellement une structure cytoplasmique qui
semble prolonger la partie basale du cil: la racine ciliaire; certaines cellules
possèdent un seul cil vibratile, d`autres, plusieurs; au niveau du spermatozoïde
le flagelle a la même structure fondamentale qu`un cil vibratile
o en ME, le cil vibratile apparaît comme un prolongement étroit de la
cellule, occupé par un édifice constitué de microtubules: l`axonème,
entouré par la membrane plasmique
- l`axonème possède deux microtubules centraux (doublet central),
reliés l`un à l`autre par des ponts transversaux; ils sont entourés par
une gaine protéique incomplète, formée elle-même par de deux
parties symétriques; en périphérie sont disposés 9 paires de
microtubules, les doublets périphériques, qui comportent un
microtubule A (dont la paroi contient les 13 proto-filaments
habituels) et un microtubule B externe (dont la paroi contient
seulement 11 proto-filaments); le microtubule A et le microtubule B
ont une partie de paroi commune; dans les sillons entre microtubules
A et B s`étend une protéine hélicoïdale: la tektine; le microtubule A
d`un doublet est réuni au microtubule B du suivant, par un pont de
nexine , tandis que des microtubules A se détachent à la manière des
«rayons de roues» vers la gaine interne; enfin, des molécules de
dyneine constituent des «bras» latéraux aux microtubules A

Attention!
 des molécules de dyneine interviennent dans la genèse du
mouvement ciliaire en assurant le glissement des doublets les uns
sur les autres, ce qui a pour effet de provoquer leur incurvation et
leur déplacement

- l'axonème s`interrompt à la base du cil vibratile, a la jonction avec le


corps cellulaire; en dessous de lui, se trouve le corpuscule basal qui a
la même structure que celle du centriole (parfois il présente en plus
quelques formations denses radiaires se dirigeant vers une région
centrale également densifiée)
 rôles
 les microtubules jouent un rôle essentiel dans l`organisation des cellules; un
exemple en est donné par le maintien de la polarité des cellules glandulaires
exocrines où ils assurent la distribution du REG et de la plupart des

60 | P a g e Histologie - Tissus
mitochondries au pôle basal et une succession spatiale des différents
compartiments étudiés par ailleurs; ils jouent parallèlement un rôle prépondérant
dans le trafic cellulaire: déplacement des organites, des vésicules et vacuoles
d`échanges entre les différents compartiments
 les microtubules stables – les cils vibratiles ont un rôle mécanique important; les
cils des cellules trachéales et bronchiques, qui font progresser le mucus et les
particules qu`il peut avoir fixées, assurent, par leurs battements, le rejet de
substances indésirables; les cellules de l`épithélium de la trompe utérine
participent au déplacement de l`œuf fécondé; le flagelle du spermatozoïde,
quant à lui, assure le mouvement de la cellule toute entière vers le lieu de
rencontre avec l`ovocyte
Les microfilaments d’actine
 architecture moléculaire
 les microfilaments d`actine ont environ 7 à 9nm diamètre; ils apparaissent
constitués de deux hélices dont le pas est de 37nm; disposées en torsade,
chaque hélice est formée de molécules d`actine globulaire (actine G), 13
molécules d`actine G s`étendant sur une longueur de 74 nm
 les molécules d`actine G ont une structure polaire avec deux extrémités
différentes; comme les microtubules, les microfilaments d`actine ont eux-
mêmes deux extrémités différentes: l`une, l’extrémité (+) où la polymérisation
d`actine G se fait plus volontiers qu`au niveau de l`autre extrémité (-)
 les filaments d`actine naissent de la polymérisation des molécules d`actine
 les mêmes propriétés générales que celles exposées à propos des microtubules
sont observées au niveau des microfilaments d`actine; toutefois, ce sont des
molécules d`ATP et non de GTP qui sont liés aux monomères d`actine
 protéines associées
 des protéines cytoplasmiques interviennent dans le contrôle de la
polymérisation des molécules d`actine donc, dans celui de la formation du
réseau de microfilaments; d`autres interviennent en se liant aux filaments
d`actine et en orientant leur disposition en faisceaux, réticulum, ou en les
fragmentant
 fonction
 les filaments d`actine interviennent dans la genèse des mouvements, cette
propriété étant particulièrement évidente au niveau des fibres musculaires;
cependant, il existe dans toute cellule des processus de contraction du type
interaction actine myosine comparable à ce qui est observé dans le tissu
musculaire
 les microfilaments d`actine interviennent également dans la constitution des
zones de contact entre les cellules et dans les relations cellules-matrice
extracellulaire

Histologie - Tissus 61 | P a g e
Les filaments intermédiaires
 architecture moléculaire
 les filaments intermédiaires constituent une classe hétérogène de
microfilaments
 il y a plusieurs catégories dont la constitution biochimique est différente;
cependant, ils ont en commun un certain nombre de caractères qui justifient
qu`on les individualise dans un seul groupe:
 les filaments intermédiaires ont un diamètre de 8 à 10nm
 forment un réseau qui s`étend dans le cytoplasme depuis l`enveloppe
nucléaire (qu`ils entourent) jusqu`à la périphérie de la cellule
 ce sont des polymères (mais qui naissent à partir des molécules étirées
et non des protéines globulaires comme l`actine et la tubuline)
 assurent essentiellement d`importantes fonctions mécaniques (ils
s`insèrent sur les lames cytoplasmiques denses des desmosomes, ils
constituent la «charpente» des fibres nerveuses)

Attention!
 les édifices polymériques qui les constituent sont évocateurs des
catégories cellulaires auxquelles ils appartiennent (c`est ainsi
que la présence des filaments intermédiaires est utilisée comme
marqueur cellulaire)


sont formés par la polymérisation de sous-unités dimériques qui
s`assemblent de manière linéaire avec un léger décalage pour former
des proto-filaments qui s`associent latéralement pour donner naissance
aux filaments eux-mêmes
 classification et rôles
 on les classe en trois types principaux
 type I qui comprend essentiellement les kératines (PM de 40.000 à
70.000) présentes dans les cellules épithéliales
 type II qui comprend
o la desmine (PM 52.000) présente dans les cellules musculaires
o la vimentine (PM 53.000) distribuée dans les cellules d`origine
mésenchymateuse
o la protéine fibrillaire acide des cellules gliales (PM 45.000)
 type III qui comprend les neurofilaments (PM 60.000 à 130.000)
 on peut considérer qu`il existe, en outre, une sixième catégorie de filaments
intermédiaires: les lamines qui forment des feuillets bidimensionnels entrant
dans la constitution de la lamina nucléaire

62 | P a g e Histologie - Tissus
 récemment il a été suggéré que les protéines des filaments intermédiaires
interviennent dans la régulation de l`expression du matériel génétique; on peut
alors imaginer qu`il existe un continuum de protéines intermediate filament-like
qui s`étendrait depuis la membrane plasmique jusqu`à l`intérieur même du
noyau, avec probablement un relaie assuré par les lamines de la lamina densa
2.4.2.2. Inclusions et constituants granulaires
 les granules sécrétantes
 se trouvent dans les cellules qui emmagasinent un produit jusqu’à sa libération
(signalé par un signal métabolique, hormonal ou nerveux, qui règle cette
sécrétion)
 sont enveloppées d’une membrane
 contiennent une forme concentrée de produits de sécrétion (leur contenu peut
être 200x plus concentré que dans les citernes RER)
 celles qui contiennent des enzymes digestives sont dénommées granules de
zymogène
 les inclusions
 les grains de glycogène
 grossièrement arrondis
 à surface irrégulière
 diamètre moyen de 30 à 50nm
 possèdent une partie centrale (occupée par des molécules de glycogène) et
une partie périphérique (où sont distribuées les enzymes qui interviennent
dans la synthèse ou la dégradation du glycogène: le glycogène synthétase et
le glycogène phosphorylase)
 les inclusions de lipides
 à contours arrondis ou ovalaires
 réguliers
 de taille très variable selon les cellules
 homogènes
 en MO: mises en évidence par les colorants spécifiques (Scharlach Rot,
Sudan noir, Sudan III)
 en ME: de densité relativement faible
 les pigments
 très variés
 ils peuvent être des produits d`élaboration spécifique de la cellule (ex: la
mélanine) ou des produits de dégradation (ex: les lipofuscines dont l`origine
est parfois incertaine)

Histologie - Tissus 63 | P a g e
Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Cochez les vraies réponses sur la forme des noyaux:
a. sphérique dans les cellules polygonales et cubiques
b. aplati dans les cellules cylindriques
c. lobés dans les granulocytes
d. ovale dans les cellules de Sertoli
e. en fer à cheval dans les monocytes
2. Cochez les vraies réponses sur les chromosomes:
a. les nucléosomes contiennent 4 paires d’histones H2A, H2B, H3 et H4
b. les nucléosomes sont espacées à des intervalles de 300 pb (ADN de liaison)
c. le «collier de perles» est stabilisé par l’histone H1
d. les fibres nucléosomiques s’enroulent pour donner des boucles
e. les bandes G sont observées dans les chromosomes lors de la mitose après la
coloration Giemsa
3. Cochez les fausses réponses sur la structure de la membrane plasmique:
a. la structure de la membrane plasmique, vue en ME, est symétrique
b. les lipides constituent 20% de la masse de la membrane cellulaire
c. les glycolipides sont limités à l'aspect extérieur du feuillet extracellulaire
d. la phagocytose caractérise certains types cellulaires comme les macrophages et
les leucocytes PMN
e. les desmosomes sont des jonctions serrées
4. Cochez les fausses réponses sur les organites citoplasmiques:
a. les ribosomes sont composés de la sous-unité grande (50S) et la sous-unité
petite (30S)
b. le RER participe aux processus de contraction musculaires
c. l’appareil de Golgi contient 3-10 citernes aplaties
d. les enzymes lysosomales fonctionnent au pH 4-5
e. les peroxysomes contiennent la phosphatase acide
5. Cochez les vraies affirmations sur le cytosquelette:
a. la prolifération des microtubules est plus rapide vers une extrémité, dénommée
«extrémité +»
b. les centrioles sont situés généralement à la proximité de la membrane plasmique
de la cellule
c. les microfilaments d`actine sont constitués de deux hélices dont le pas est de
37nm

64 | P a g e Histologie - Tissus
d. les filaments intermédiaires forment un réseau qui s`étend dans le cytoplasme
depuis l`enveloppe nucléaire jusqu`à la périphérie de la cellule
e. les inclusions cytoplasmiques contiennent de glycogène, des lipides, des
pigments
Tests de compréhension
1. Décrivez la structure de la membrane nucleaire.
2. Décrivez la structure des chromosomes.
3. Décrivez les differenciations de la membrane plasmique sur la surface laterale.
4. Enumérez et décrivez les rôles des mitochondries.
5. Enumerez les rôles des lysosomes.
Test de capacité cognitive
Decrivez les differences entre le RER et REL.
Test d’application clinique
Cas clinique (Fig. 14 et 15) - après vous établissez le diagnostic, continuez votre
recherche sur l’internet.
 un homme de 17 ans, élève, se présente au médecin pour une toux productive
intermittente depuis 3 ans, plus fréquente dans les derniers mois (avec une
expectoration jaunâtre fétide), fièvre, céphalées intermittentes, amaigrissement et
asthénie physique
 l’antibiothérapie avec amoxicilline – acide clavulanique: sans effet
 l’écographie cardiaque: normale
 le bilan ORL: rhinosinusite frontomaxillaire bilatérale
 l’histoire personnelle et familiale: pneumopathie récidivante dans l’enfance;
contexte familial de consanguinité
 l’examen radiologique (Fig. 14) (cliché de face)  dextrocardie et dilatations de
bronches

Figure 14. Examen radiologique

(Selon http://www.chuv.ch/pneumologie/pne_dyskinesie_ciliaire_primitive.pdf)

Histologie - Tissus 65 | P a g e
 l’examen microscopique (Fig. 15)  aspect anormal des cils des cellules vivantes
prélevées par brossage nasal
 quel est le diagnostic d’une telle lésion?
 quelle est l’origine de cette maladie?
 quel traitement pouvez vous indiquez dans ce cas?

Figure 15. Vue en coupe transversale d’un cil anormal - cellule prélevée par brossage nasal
La disposition des microtubules est irrégulière. Il n’y a que 8 paires périphériques et un
microtubule isolé (flèche). Les «bras» de dynéine sont totalement absents

(Selon http://www.siold.ch/vivo2_02-2008_f_dyskinesie_ciliaire_primitive_syndrome_kartagener.pdf)

66 | P a g e Histologie - Tissus
3. LES CELLULES SOUCHES

3.1. Introduction
En 1960, les scientifiques canadiens E.A. McCulloch et J.E. Till ont jeté les bases de la
recherché sur les cellules souches, à présent connues sous le nom de cellules souches
hématopoïétiques. Ils ont prouvé la présence des cellules formatrices de colonies dans la
moelle osseuse de souris.
Les progrès des dernières années dans le domaine de la biologie cellulaire ont mené à
l’identification, à l’isolement, à la caractérisation et à la différenciation des cellules
souches dans des conditions de laboratoire.
La manipulation de ces entités cellulaires a engendré l’espoir de pouvoir les introduire
dans l’organisme, afin de remplacer des cellules lésées ou dysfonctionnelles dans le
cadre d’une nouvelle thérapie - la thérapie cellulaire.
Suite à ces observations, plusieurs types de cellules souches ont été identifiés, en vue de
leur utilisation.
Jusqu’à présent, quelques variétés de cellules souches ont été isolées et cultivées in
vitro.
Selon leur origine, les cellules souches ont été réparties en trois grandes catégories:
 embryonnaires
 fœtales
 adultes
En 2007, une quatrième catégorie a été découverte par S. Yamanaka, qui a remarqué le
fait que les fibroblastes humains peuvent être reprogrammés vers des cellules
pluripotentes. Elles portent le nom de cellules souches pluripotentes induites (CSPi):
 elles peuvent se différencier dans toutes les trois couches embryonnaires, comme les
cellules souches embryonnaires
 présentent un nombre de problèmes éthiques et religieux considérablement plus
réduit, ce qui simplifie le travail de recherche

Attention!
 il y a des obstacles qui empêchent l’usage des cellules souches
dans un but thérapeutique
 ces obstacles pourraient être levés par une meilleure connaissance
de l’isolement, des mécanismes de différenciation et de la
prévention des cellules souches d’évoluer vers des tératomes et/ou vers des
tératocarcinomes

Les cellules souches sont des cellules non-spécialisées qui présentent deux propriétés:
 autorenouvellement - la cellule est capable de garder sont statut non-différencié
après de nombreux cycles de division cellulaire

Histologie - Tissus 67 | P a g e
 pour que ce processus soit possible, les cellules souches subissent un type
spécial de division, dénommé division asymétrique; par la suite, l’une des
cellules engendrées sera identique à la cellule-mère, et préservera la population
de cellules souches, tandis que la deuxième cellule commencera à se
différencier, devenant, en fin de compte, une cellule spécialisée
 les facteurs de transcription qui jouent un rôle clé dans les mécanismes
moléculaires de ce processus sont: SOX2, NOTCH, WNT, PTEN, p53, Myc, de
même que le groupe HOX et Musashi-1
 plasticité - correspond à la capacité des cellules de se différencier, adoptant un
profil d’expression génétique qui mènera à la fin vers un phénotype spécifique
 plus la cellule souche est non-différenciée, plus le spectre de différenciation est
plus large
En raison de leur différenciation, elles acquièrent un phénotype plus spécialisé, en
adoptant un profil d’expression génétique spécifique. Elles deviennent en fin de compte
des cellules spécialisées ayant des propriétés caractéristiques.
Un exemple est représenté par la cellule souche embryonnaire, capable de se
différencier non seulement dans toutes les trois couches germinales embryonnaires
(endoderme, mésoderme, ectoderme) mais aussi dans les annexes embryonnaires (ex:
placenta, membranes amniotiques), ce qui entraîne la possibilité d’obtenir plus de 220
types de cellules qui se retrouvent dans l’organisme humain.

Attention!
 on remarque le fait que cette différenciation graduée des cellules
dans le cadre des unités de prolifération tissulaire peut être
comparée avec le processus de développement de l’organisme
dans l’ensemble, dans le cadre du processus de l’ontogenèse
(embryonnaire, fœtal, adulte), étant donné qu’il s’agit du même modèle
d’organisation, à une plus grande échelle

3.2. Les types de cellules souches


 les cellules souches totipotentes présentes dans le zygote jusqu’à ce que ce dernier
atteigne la conformation de 8 cellules
 peuvent se différencier dans des cellules des trois couches embryonnaires, y
compris les cellules placentaires
 les cellules non-spécialisées peuvent subir des divisions symétriques et
asymétriques et manifestent des marqueurs phénotypiques et moléculaires
spécifiques tels Oct3/4, Nanog, SOX2, SEEA-1, SEEA-3
 les cellules souches pluripotentes peuvent être isolées de la masse interne du
blastocyste

68 | P a g e Histologie - Tissus
 suite à leur différenciation, elles peuvent former des cellules des trois couches
germinales (endoderme, mésoderme et ectoderme)
 les cellules souches multipotentes se trouvent dans les organismes fœtaux en
évolution, mais également dans les organismes adultes
 elles peuvent se différencier dans un nombre limité de cellules, d’une couche
germinale donnée
 les cellules souches unipotentes – suite à leur différenciation est engendré un seul
type de cellule
 se trouvent dans les organismes adultes

3.3. Les sources des cellules souches


Comme nous l’avons mentionné, on a réussi à isoler et à cultiver in vitro quelques types
de cellules souches.
D’un point de vue théorique, les cellules souches embryonnaires présentent le plus
grand potentiel, car elles peuvent se différencier dans tous les types cellulaires de
l’organisme.
Les inconvénients majeurs de leur utilisation dans la pratique clinique sont éthiques, leur
prélèvement impliquant la destruction des embryons.
Un autre inconvénient majeur est représenté par la formation de tératomes et de
tératocarcinomes, une fois qu’elles sont introduites dans l’organisme.
 cellules souches embryonnaires
 les cellules souches embryonnaires humaines ont été isolées pour la première
fois de la masse cellulaire interne du blastocyste par Thomson et al. en 1998
 certaines études récentes montrent le fait que les morulas, voire les blastomères,
peuvent constituer des sources alternatives de cellules souches embryonnaires
humaines
 les marqueurs cellulaires de surface caractéristiques exprimés par les cellules
souches embryonnaires humaines sont SSEA-3, SSEA-4, l’antigène tumoral de
rejection-1-60 (TRA-1-60), TRA-1-81 et la phosphatase alcaline
 en plus des marqueurs cellulaires spécifiques de surface, on a recours également
à une série de gènes afin de détecter les cellules souches embryonnaires non-
engagées dans la différenciation; à cette étape, Nanog, Oct4 et SOX2 (Fig. 1)
sont le mieux exprimés: ce sont les trois facteurs de transcription typiques
utilisés pour prouver la pluripotence des cellules
 l’obtention d’un grand nombre de cellules souches embryonnaires est limitée
par le phénomène de la différenciation spontanée, de même que par les
possibilités réduites de contrôler une différenciation dirigée vers un type
cellulaire donné; le taux très bas de stabilisation des lignées cellulaires est un
autre inconvénient de la culture des cellules souches embryonnaires; au niveau
mondial, en 2005, environ 100 lignées cellulaires étaient stabilisées

Histologie - Tissus 69 | P a g e
 un autre obstacle pour l’utilisation des cellules souches embryonnaires est
représenté par le risque d’induire des tératomes et des tératocarcinomes
 cette capacité de différenciation vers les trois couches germinales mène à une
série d’avantages tels les applications dans la médecine régénérative
 pourtant, la multitude de problèmes éthiques et religieux constitue un
inconvénient majeur pour l’emploi des cellules souches embryonnaires
humaines (l’embryon est détruit lors de l’isolement de ces cellules)

Figure 1. L’expression Oct3/4 dans les cellules amniotiques stromales mésenchymateuses


humaines

(image de la collection d'auteur)

 applications des cellules souches embryonnaires:


 les tentatives d’obtenir des progéniteurs myogéniques datent de 2006,
lorsqu’un groupe de chercheurs ont obtenu des cellules myogéniques; par
une technique utilisée à la base pour l’obtention des progéniteurs
neurogéniques, ils ont découvert la présence de microsphères non-
adhérentes capables de préserver pendant au moins plusieurs mois leur
capacité de proliférer et de se différencier; ces cellules se sont avérées être
capables de participer à la régénération musculaire
 ce qui est intéressant c’est que, après l’initialisation de la différenciation, au
lieu d’obtenir des cellules multinucléées, les chercheurs ont remarqué la
présence de cellules allongées et mononuclées positives pour la myosine et
la myogénine, qui présentent une contractilité spontanée et une adhérence
cellulaire de surface, et suggèrent un phénotype très primitif
 en 2010, deux autres essais ont été approuvés pour la compagnie Advanced
Cell Technology, dans le but d’améliorer la vue des patients atteints de la
dystrophie maculaire de Stargardt et de dégénérescence maculaire sèche liée

70 | P a g e Histologie - Tissus
à l’âge; a ces fins, les chercheurs ont utilisé des cellules rétiniennes
pigmentées obtenues des cellules souches embryonnaires humaines
 les résultats préliminaires n’ont pas montré des signes de tumeurs ou de
tissu ectopique; des phénomènes de rejet n’ont pas été enregistrés
 actuellement, 6 essais cliniques sont en cours, avec le but de traiter la
dystrophie maculaire de Stargardt et la dégénération maculaire liée à l’âge
 utilisation thérapeutique des cellules souches embryonnaires humaines:
théoriquement, elles peuvent être différenciées dans n’importe quel type de
cellule de l’organisme, mais le manque de connaissances sur leur biologie
constitue un facteur qui limite leur potentiel d’emploi
 un autre inconvénient qui présente un risque élevé pour leur utilisation dans
la pratique clinique est l’apparition de tératomes et/ou tératocarcinomes
 en raison de leur grande plasticité, il est nécessaire d’établir des protocoles
standard de différenciation, plus exactes
 cellules souches fœtales – comme les cellules souches embryonnaires posent un
bon nombre de problèmes éthiques et religieux, une autre source importante de
cellules souches est représentée par les échantillons de tissu fœtal, ou, après
l’accouchement, par les annexes fœtales telles les membranes fœtales et le placenta
 les sources prénatales de cellules souches incluent le sang fœtal du cordon
ombilical et le liquide amniotique; a partir du sang fœtal, il est possible d’isoler
des cellules souches fœtales hématopoïétiques et des cellules souches fœtales
mésenchymateuses, ces dernières dans une quantité beaucoup plus réduite,
environ 0,4% dans le premier trimestre, avec une tendance de diminution au fur
et à mesure que la gestation avance
 la moelle osseuse fœtale, le foie, les reins, les poumons, de même que le cordon
ombilical constituent d’autres sources de cellules souches fœtales
mésenchymateuses
 les cellules souches fœtales hématopoïétiques expriment le marqueur CD34 et
peuvent se différencier vers toutes les lignées hématopoïétiques, tandis que les
cellules souches fœtales mésenchymateuses expriment les marqueurs
intracellulaires tels la fibronectine, la laminine, la vimentine et des marqueurs
mésenchymateux tels CD105, CD73, CD45, CD34, CD14 et peuvent se différencier
dans des cellules des tissus adipeux, cartilagineux et osseux, de même que dans
des cellules musculaires et neuronales
 dans le liquide amniotique, il est possible d’isoler les cellules souches qui
proviennent du tissu conjonctif; elles ont des propriétés et des marqueurs
communs aux cellules souches mésenchymateuses, raison pour laquelle on les
appelle cellules souches mésenchymateuses dérivées du liquide amniotique
 des sources postnatales de cellules souches peuvent être trouvées dans les
structures qui forment le placenta

Histologie - Tissus 71 | P a g e
 même si leur nombre diminue pendant la gestation, elles sont tout de même plus
nombreuses que les cellules souches adultes isolées
 quatre différents types de cellules ont été obtenus à partir des structures qui
forment le placenta
 cellules amniotiques épithéliales humaines
 cellules amniotiques stromales mésenchymateuses humaines (Fig. 2)
 cellules stromales mésenchymateuses chorioniques humaines
 cellules chorioniques trophoblastiques humaines (Fig. 3)

Figure 2. Cellules amniotiques stromales mésenchymateuses humaines


(image de la collection d'auteur)

Figure 3. Cellules chorioniques humaines


(image de la collection d'auteur)

 les marqueurs moléculaires exprimés: Oct3/4, SOX2 et Nanog


 les études montrent que les cellules amniotiques fœtales humaines peuvent se
différencier vers toutes les trois couches germinales, elles sont donc
pluripotentes

72 | P a g e Histologie - Tissus
 un fait intéressant, elles expriment des niveaux bas de HLA-ABC et
n’expriment pas de HLA-DR
 applications des cellules souches fœtales - la source la plus utilisée pour les
cellules souches hématopoïétiques est représentée par le sang du cordon
ombilical
 elle est également la plus ancienne source de cellules souches utilisée dans
la pratique clinique, la première transplantation réussie étant réalisée il y a
27 ans, pour un patient avec l’anémie de Fanconi; ce type de traitement est
utilisé chez les patients souffrant d’hémopathies malignes ou de maladies
métaboliques qui peuvent bénéficier d’une transplantation allogénique de
cellules souches hématopoïétiques
 actuellement, il y a plus de 600.000 unités placées dans des banques de
cellules souches
 dès 2007 jusqu’aujourd’hui, on compte 11 essais en cours, la plupart dans le
domaine de la neuropathologie (sclérose amyotrophique latérale, paralysie
cérébrale, atrophie cérébrale, maladie de Huntington et maladie de
Parkinson)
 les cellules souches obtenues à partir du cordon ombilical seront utilisées dans
l’avenir pour traiter différentes pathologies
 tout comme les cellules souches embryonnaires humaines, les cellules souches
fœtales présentent un potentiel qui n’est pas encore suffisamment exploité
 leur taux bas de HLA et leurs propriétés immunosuppressives les transforment
en un candidat idéal pour la thérapie cellulaire
 à la différence des cellules souches embryonnaires, elles posent peu de
problèmes éthiques
 jusqu’à présent, plus de 4.500 transplantations avec ce type de cellules ont été
réalisées au niveau mondial, afin de traiter les différentes maladies
hématogènes, beaucoup plus que lors des études qui utilisent des cellules
souches embryonnaires
 à côté des cellules souches hématopoïétiques, dans la structure du placenta se
retrouvent également des cellules non-hématopoïétiques, épithélioïdes –
amniocytes ou mésenchymateuses – au niveau des villosités chorioniques

3.4. Les cellules souches adultes


Une autre source est représentée par les cellules souches adultes, isolées au niveau des
tissus différenciés.
À l’heure actuelle, les cellules souches hématopoïétiques sont les plus utilisées pour la
transplantation médullaire, mais aussi les cellules isolées au niveau d’autres tissus, par
exemple le tissu adipeux.

Histologie - Tissus 73 | P a g e
Elles ont l’avantage d’être parfaitement compatibles du point de vue immunologique,
mais leur quantité est réduite, les techniques de prélèvement sont très invasives et leur
potentiel de différenciation est limité. Elles ne peuvent pas être utilisées dans les
maladies auto-immunes, telles le diabète sucré, car la maladie récidive après
transplantation.
Tout comme les cellules souches fœtales, les cellules adultes posent peu de problèmes
du point de vue religieux ou éthique, puisqu’elles sont prélevées sur les organismes
adultes.
La cellule souche adulte typique est la cellule souche hématopoïétique isolée pour la
première fois en 1961 par E.A. McCulloch et J.E. Till de la moelle osseuse de la souris,
dénommée CFU-S (an. spleen-colony forming units).
En 1982, Friedenshtein a isolé et décrit un autre groupe de cellules, localisées également
dans la moelle osseuse, avec les caractéristiques des cellules souches. Elles ont été
appelées CFU-F (an. colony forming units-fibroblasts), connues à présent sous le nom
de cellules souches mésenchymateuses.
La moelle osseuse et le sang périphérique constituent des sources viables de cellules
souches hématopoïétiques.
Les marqueurs de surface typiques exprimés dans les cellules souches hématopoïétiques
sont CD34, CD90 et CD133, CD38 n’étant pas exprimé. Les études montrent que les
cellules de la fraction CD34+ présentent une grande quantité de cellules souches
hématopoïétiques primitives. En plus, conformément à un compte rendu de 2013,
d’autres marqueurs tels le CD49f et l’aldéhyde déshydrogénase (ALDH) sont discutés et
proposés comme de nouveaux marqueurs spécifiques pour les cellules souches
hématopoïétiques.
Les cellules souches hématopoïétiques ont la capacité de se différencier vers toutes les
cellules qui forment le système hématopoïétique.
Les cellules souches mésenchymateuses sont des cellules souches adultes et
multipotentes qui peuvent être isolées non seulement à partir du stroma de la moelle
osseuse, mais aussi à partir d’autres tissus tels le tissu adipeux, le tissu nerveux, la
muqueuse olfactive, le tissu cardiaque, la peau, la gencive, etc.
Normalement, les cellules souches mésenchymateuses expriment le CD105, le CD73 et le
CD90 comme marqueurs spécifiques de surface et n’expriment pas le CD45, le CD34, le
CD14 ou le CD11b, le CD79α ou le CD19 et les molécules de surface HLA-DR.
Les cellules souches mésenchymateuses se différencient en adipocytes, ostéoblastes et
chondroblastes. Les cellules souches hématopoïétiques sont les seules cellules adultes
utilisées couramment pour la transplantation de moelle osseuse chez les patients
souffrant de différentes hémopathies malignes.
Il y a deux essais approuvés par la FDA (Food and Drug Administration) concernant
l’utilisation des cellules souches neurales chez les patients avec la maladie de Parkinson
et chez les patients avec des traumatismes de la moelle épinière.

74 | P a g e Histologie - Tissus
Les cellules souches obtenues de la moelle se trouvent dans un stade avancé dans le
traitement des pathologies pulmonaires dues à l’accouchement prématuré. Le fait de
comprendre les mécanismes moléculaires qui contrôlent le phénotype des cellules
souches a constitué une révolution dans le domaine de la biologie.
Malheureusement, nos connaissances restent tout de même encore très limitées, ce qui
entraîne un usage limité des cellules souches dans la pratique clinique.
La découverte de nouveaux marqueurs qui pourraient faciliter le triage des différentes
populations de cellules souches par classes, de même que l’identification de nouveaux
mécanismes impliqués dans la différenciation cellulaire (ex: microRNA, lncRNA)
mèneront à de nouvelles opportunités pour la médecine de l’avenir.

3.5. Les cellules souches humaines pluripotentes induites


En 2007, Yamanaka a été le premier qui a réussi à reprogrammer des fibroblastes
dermiques vers des cellules souches pluripotentes par transduction virale des gènes
humains Oct3/4, SOX2, Klf4, et c-Myc (OSKM cocktail). Il a également réussi à
reprogrammer les synoviocytes humains similaires aux fibroblastes, obtenant les mêmes
résultats.
En utilisant les Oct3/4, SOX2, Nanog et Lin28, Thomson a réussi à induire l’apparition
de cellules pluripotentes à partir des cellules somatiques, prouvant ainsi le concept lancé
par Yamanaka.
Les deux procédures étant invasives, les études ont prouvé qu’il est possible d’obtenir
des cellules souches pluripotentes induites voire à partir des cellules qui se trouvent dans
l’urine, ce qui évite les cicatrices et les saignements, et permet de prélever des cellules y
compris chez les patients qui souffrent d’hémophilie.
Théoriquement, toute cellule somatique peut être reprogrammée, pour obtenir à la fin
des cellules souches pluripotentes induites.
Les cellules souches humaines pluripotentes induites expriment des marqueurs de
surface spécifiques pour les cellules souches embryonnaires tels SSEA-3, SSEA-4,
TRA-1-60, TRA-1-8, la phosphatase alcaline et la protéine Nanog.
Elles expriment également les Oct3/4, SOX2 et Nanog.
Les cellules souches humaines pluripotentes induites sont des cellules qui préservent
leur faculté de se différencier vers des cellules qui dérivent des trois couches
germinatives.
Dans le même ordre d’idées, les études montrent que par la différenciation directe des
cellules souches pluripotentes induites ont été obtenues des cellules cardiaques,
neurales, des hépatocytes, des îlots pancréatiques, etc.
Bien qu’elles n’aient pas la même capacité de différenciation que les cellules souches
embryonnaires, les cellules souches pluripotentes induites peuvent former des tissus qui
dérivent des trois feuillets embryonnaires et, ce qui plus est, ne forment pas de tératomes
et des tératocarcinomes in vivo.

Histologie - Tissus 75 | P a g e
3.6. Conclusions
Ces cellules ont un potentiel immense d’utilisation à l’avenir. En l’absence des
problèmes éthiques, les chercheurs peuvent produire des lignées personnalisées de
cellules, à partir desquelles il sera possible d’obtenir des cellules différenciées.
Ces dernières peuvent être utilisées dans le traitement des maladies aujourd’hui
considérées incurables.
À mentionner également les maladies cardiaques et métaboliques.
L’emploi de ces cellules dans la pratique clinique de l’avenir ouvrira des voies vers la
médecine personnalisée.

76 | P a g e Histologie - Tissus
Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Selon leur origine les cellules souches sont réparties en trois grandes catégories:
a. embryonnaires
b. fœtales
c. adultes
d. pluripotentes
e. unipotentes
2. Les marqueurs moléculaires exprimés par les cellules souches sont:
a. CD7
b. Oct3/4
c. SOX2
d. Nanog
e. CD68
3. Les cellules souches fœtales:
a. posent peu de problèmes éthiques
b. expriment des niveaux bas de HLA-ABC
c. expriment HLA-DR
d. sont hématopoïétiques
e. sont mésenchymateuses
4. Les cellules souches embryonnaires sont caractérisées par:
a. la différenciation spontanée
b. le risque d’induire des tératomes et des tératocarcinomes
c. capacité de différenciation vers les trois couches germinales
d. l’embryon est détruit lors de l’isolement de ces cellules
e. elles sont multipotentes
5. Les cellules souches adultes:
a. à l’heure actuelle, les cellules souches hématopoïétiques sont les plus utilisées
b. posent peu de problèmes du point de vue religieux ou éthique
c. les cellules souches mésenchymateuses ne se différencient pas en adipocytes,
ostéoblastes et chondroblastes
d. préservent leur faculté de se différencier vers des cellules qui dérivent des trois
couches germinatives
e. l’emploi de ces cellules dans la pratique clinique de l’avenir ouvrira des voies
vers la médecine personnalisée

Histologie - Tissus 77 | P a g e
Tests de compréhension
1. Décrivez les catégories des cellules souches.
2. Expliquez la liaison entre les propriétés des cellules souches et leur utilisation dans
la pratique clinique.
3. Comparez les types des cellules souches.
4. Enumérez les critères de classification des cellules souches.
5. Faites la différence entre les cellules souches embryonnaires et adultes.
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre décrivez les catégories
des cellules souches.
Test d’application clinique
Cas clinique - après vous établissez le diagnostic, continuez votre recherche sur
l’internet.
 un enfant de 5 ans se présente dans le service de pédiatrie pour:
 signes en rapport avec une anémie mal tolère (installation rapide)
 signes infectieux en rapport avec une neutropénie
 syndrome hémorragique cutané ou muqueux, thrombopénie
 à l'examen clinique du patient, on peut retrouver une hypertrophie des organes
hématopoïétiques
 hémogramme: anémie normocytaire, thrombopénie, hyperleucocytose, neutropénie
 ponction médullaire: blastes de taille moyenne et cytoplasme peu abondante
 quel est le diagnostic?
 quelle sont les cellules modifiées?
 quel est le traitement?

78 | P a g e Histologie - Tissus
4. INTRODUCTION

4.1. Notions generales sur l’histologie


4.1.1. Définition
 l`histologie appartient au compartiment biologique, préclinique, de la médecine,
compartiment qui s`occupe avec l`étude de l`organisme bien portant (en médecine il
y a aussi un compartiment clinique qui s`occupe avec les processus pathologiques
proprement-dits)
 le terme «histologie» vient de la langue grecque ou «histio» signifie tissu et
«logos» signifie langage, donc on peut dire une «science des tissus»
4.1.2. Brève histoire
 les premières notions d’histologie proviennent de l’antiquité; C. Galenus (129-200
AD) distingue les parties dissimilaires, formées par plusieurs éléments (ex: muscle,
tendon) et les parties similaires, composées par un seul élément (ex: l’os)
 les fondateurs de l’histologie sont comme même plus modernes; il s’agit de M.
Malpighi (1628-1694), le premier qui par techniques de dissociation permet la
compréhension partiale de la structure des organes et identifie les différentes
structures qui aujourd’hui portent son nom (ex: les corpuscules Malpighi de la rate
et rein), X. Bichat (1771-1801) qui démontre la composition tissulaire des organes
et T. Schwann (1810-1882) qui met en évidence la cellule
4.1.3. Classification
On peut classifier l’histologie en trois classes majeures:
 l’histologie descriptive est la partie plus ancienne, pure morphologique, de cette
discipline, étant dénommée aussi «anatomie microscopique»; l’explication en est
qu’initialement l’histologie a eu comme objet d’étude seulement les structures
visibles aux microscopes
 l’histologie fonctionnelle est la partie moderne de cette discipline, une science
morpho-fonctionnelle, appelé histophysiologie; les éléments anatomiques sont
étudiés aussi dans leur dynamique fonctionnelle
 l’histologie moléculaire groupe un ensemble de méthodes utilisées pour la
caractérisation et la localisation in situ des molécules composantes les organites, les
cellules et les tissus, autant que leurs voies d’élaboration; elle fournit des
informations indispensables pour la compréhension des mécanismes biologiques
fondamentales, sans léser l’intégrité des structures cellulaires et tissulaires; ces
techniques sont complémentaires aux méthodes biochimiques usuelles, nécessaires
pour le profil moléculaire des cellules ou organites cellulaires
Par le but qu`elle poursuit, l`histologie peut être aussi classifiée en deux domaines:
 méthode de recherche (elle suit la mise en évidence et l’étude d’une catégorie
cellulaire/tissulaire pas encore découverte ou le comportement des cellules et des
tissus en conditions physiologiques/pathologiques pas encore éplorées; ex: la

Histologie - Tissus 79 | P a g e
recherche et la documentation sur des sujets encore mal connus: la cellule de
Merckel, les corpuscules ovariens Call-Exner, le sable epyphysaire; la découverte
des nouvelles méthodes qui peuvent servir a l’identification plus rapide ou plus
exacte des cellules ou tissus
 méthode de diagnostique (elle obtient continuellement des données sur la structure
et fonction d’un certain tissu/organe qui peuvent servir au diagnostic clinique; ex:
les biopsies tissulaires pour établir le diagnostic d’un certain type de tumeur
maligne, ou le diagnostic différencié entre les tumeurs bénignes et malignes
4.1.4. Relations avec d’autres disciplines
 dû les relations serrées avec des autres disciplines (Fig. 1), l’histologie est
actuellement une science intégrative qui permet la plus complexe interprétation des
mécanismes élémentaires de la vie

Embryologie

Histologie
Biologie cellulaire Anatomie

Physiologie

Histochimie
Biochimie

Histoenzymologie

Histopathologie

Laboratoire clinique: Cytopathologie

Figure 1. Liaison entre l’histologie et d’autres disciplines


L’histologie n’est pas une science indépendante. Par cytologie elle est liée à la biologie cellulaire,
biochimie, biophysique, dont l’objet d’étude et les milieux d’investigations sont similaires.
L’histologie générale et spéciale ont des connexions avec l’anatomie, la physiologie et
particulièrement à la morphopathologie (science qui s’occupe avec la description des lésions
pathologiques des tissus et organes)

(Selon Pintea A. Histologie des tissus, 2002)

80 | P a g e Histologie - Tissus
 récemment, presque tous les livres d’histologie sont écrits en association avec la
biologie cellulaire ou ils contiennent de chapitres sur ce sujet-la (Fig. 2)
 d’autre coté, les livres de physiologie et anatomie pathologique contiennent des
chapitres ou des références histologiques (Fig. 3)
4.1.5. Compartimentes de l’histologie
L’histologie peut se diviser en trois compartimentes:
 cytologie (s’occupe avec l’étude des cellules)
 histologie générale (s’occupe avec l’étude des tissus)
 histologie spéciale (s’occupe avec l’étude des organes)

Figure 2. Couvertures des différents livres d’histologie et biologie cellulaire

(Selon www.kaplanshop.ir, BRS Cell Biology and Histology, 7th Ed; www. accessmedicine.mhmedical.com,
AccessMedicine Book; www.amazon.com, Histology and Cell Biology - An Introduction to Pathology, 1st Ed;
www.amazon.com, Histology and Cell Biology - An Introduction to Pathology, 1st Ed)

Figure 3. Couvertures des différents livres ou chapitres d’histologie et physiologie,


respectivement anatomie pathologique

(Selon www.wiley.com, Wiley: Fundamentals of Oral Histology and Physiology - Arthur R Hand, Marion E Frank;
www.slideplayer.com, Muscular System: Histology and Physiology Chapter 9; www.amazon.com, Wheater's Functional
Histology: A Text and Colour Atlas, 6th Ed; www.amazon.com, Wheater's Review of Histology & Basic Pathology)

Histologie - Tissus 81 | P a g e
4.2. Les niveaux d’organisation structurale de la matiere vivante
On trouve dans l’organisme différents niveaux d’organisation structurelle, en allant du
plus élémentaire vers le plus complexe: petites molécules – macromolécules – cellules –
tissus (simples, composés) – organes – systèmes (Fig. 4 et 5).
4.2.1. Concept de tissu. La définition histologique d`un tissu est donc «un ensemble
d`éléments cellulaires spécialisés, ayant une disposition et une localisation
morphologique définies, en vue d`une activité physiologique spécifique». Cependant, un
tissu n’est jamais totalement indépendant parce qu`il forme, en association avec
les`autres, une structure plus complexe: l`organe.
Les tissus sont constitués en 2 éléments fondamentaux:
 population cellulaire (A)
 vaisseaux et nerfs (B)
Les cellules secrètent les produits secondaires d’accompagnement, qui complètent la
structure d’un tissu: la substance intercellulaire et les fibres.

Figure 4. L'organisation complexe du vivant

(Selon www.slideplayer.fr, Présentation „Évolution et Diversité du Vivant” 101-NYA-05 Cours)

A. La population cellulaire est formée de cellules qui se trouvent en différentes phases


d`évolution structurelle et fonctionnelle.
 les cellules sont
 jeunes – celles qui se divisent
 adultes – celles en pleine activité
 usées ou mortes - celles qu’ont fini leur activité
Il y a entre elles, un rapport autorégulé par connexion inverse (feed-back négatif).

82 | P a g e Histologie - Tissus
Figure 5. Niveaux d’organisation structurale de la matière vivante
Les cellules sont des éléments anatomiques qui s`associent pour former les tissus et ceux-ci se
groupent, à leur tour, pour former les organes. Différentes organes avec un bout fonctionnel
commun s’associent pour former les systèmes

(Selon Sovrea A. Histologie - cahier de travaux pratique: tissus, 2010)

A1. La substance intercellulaire


 est secrétée par les cellules
 a des rôles multiples
 lie les cellules entre elles (surtout au niveau de tissus épithéliaux)
 représente un milieu de circulation de métabolites et catabolites
 possèdent des appellations différentes, selon la variété tissulaire ou elle se trouve:
 substance de ciment, en quantité très réduite, aux niveaux des tissus épithéliaux
 SF, en quantité très abondante, aux niveaux des tissus conjonctifs
 matrice interstitielle, en quantité très abondante, aux niveaux des tissus
cartilagineux et osseux, ou elle se mêle avec les fibres de même indice de
réfraction
 les équivalentes de la SF, ont le même rôle, mais elles ne sont pas secrétés par de
cellules (ex: le neuropile, dans le tissu nerveux)
A2. Les fibres se trouvent seulement au niveau de tissu conjonctif
 sont secrétées par les cellules conjonctives
 se classifient en deux catégories: collagèniques et élastiques
 sont isolées ou mélangées dans la matrice interstititielle

Attention!
 la dénomination «fibre», improprement utilisée pour le tissu
musculaire et nerveux, remplace en effet des autres structures (une
cellule allongée pour les muscles striés squelettique; un
prolongement cellulaire, pour le tissu nerveux)

Histologie - Tissus 83 | P a g e
B. Les vaisseaux et les nerfs forment une composante intégrative:
 ce sont fortement développés au sein des tissus conjonctifs, musculaires et nerveux
 l’innervation est riche aussi au niveau des épithéliums, qui cependant ne sont pas
vascularisés
4.2.1.1. Tissus simples/composés
 tissus simples: des assemblages de cellules ayant toutes la même structure (ex: les
cellules pavimenteuses, qui composent l’épithélium simple pavimenteux, les
cellules adipeuses qui composent le tissu adipeux) (Fig. 6)
 tissus composés: des tissus, apparemment distincts, qui contiennent un mélange de
cellules, ou des cellules et des autres éléments: matrice interstitielle, fibres (ex: le
tissu nerveux renferme différents types de cellules nerveuses: neurones, astrocytes,
microglies, épendymocytes; le tissu conjonctif lâche renferme différents types des
cellules conjonctives, fibres de collagène et élastine, SF; le tissu cartilagineux et
osseux renferment différents types des cellules conjonctives - cartilagineuses et
osseuses - et une matrice interstitielle) (Fig. 7)

Figure 6. Tissus simples

(images de la collection d'auteur)

A. Epithélium pavimenteux simple; col. HE, ob. 100x


B. Tissu adipeux; col. HE, ob. 40x

4.2.1.2. Aspects cellulaires d’importance dans la pratique histologique


4.2.1.2.1. Les noyaux
 en coloration usuelle, hématoxyline-éosine (HE), les aspects spécifiques des
noyaux, peuvent donner des informations sur l’état de la dynamique cellulaire (Fig.
8)
 on peut classifier les noyaux comme
 euchromes (noyaux clairs, volumineux, à un ou plusieurs nucléoles, témoignant
l’intensité de la transcription de la chromatine) - caractérisent les cellules
jeunes ou en cours de multiplication
84 | P a g e Histologie - Tissus
 hypochromes (noyaux arrondis, compacts - à la chromatine dense, peu
transcrite, nucléolés) - caractérisent les cellules adultes en pleine activité,
surtout quand elles synthétisent des protéines
 hyperchromes (noyaux arrondis, compacts) - caractérisent les cellules adultes
avec l’activité métabolique au repos; noyaux tout petits, qui vont ultérieurement
se fragmenter en plusieurs particules, détruites après - caractérisent les cellules
usées

Figure 7. Tissus composés

(images de la collection d'auteur)

A. Tissu nerveux; col. HE, ob. 100x


B. Tissu conjonctif lâche; col. HE, ob. 20x
C. Tissu cartilagineux hyalin; col. HE, ob. 100x
D. Tissu osseux compact; col. HE, ob. 40x

Figure 8. Tubes rénaux - aspects spécifiques des noyaux en col. HE


(image de la collection d'auteur)

A. Noyau hyperchrome
B. Noyau euchrome
C. Noyau hypochrome
Histologie - Tissus 85 | P a g e
4.2.1.2.2. Le cytoplasme
 la coloration standard HE permet de repérer la répartition et l’intensité de
coloration des constituants cytoplasmiques
 on peut classifier le cytoplasme comme
 acidophile (éosinophile): coloration rouge rosée qui caractérise les cellules
adultes ou celles qui contiennent de nombreux mitochondries et vésicules de
sécrétion; les structures basiques du cytoplasme vont se colorer par l’éosine,
colorant acide
 basophile (violet): coloration bleue–mauve qui caractérise les cellules jeunes (à
forte synthèse de protéines); les structures acides du cytoplasme (molécules
acides comme l’ADN ou l’ARN) vont se colorer par l’hématoxyline, colorant
basique
 parfois en coloration HE, le cytoplasme reste non-coloré; les zones cytoplasmiques
non-colorées correspondent en général à de grandes vacuoles de sécrétion: mucines,
lipides, glycogène ou aux inclusions virales (Fig. 9)

Figure 9. Zones cytoplasmiques non-colorées, en HE

(images de la collection d'auteur)

A. Cellules riches en glycogène, dans la couche superficielle d’un épithélium


pavimenteux stratifié non-kératinisé (elles sont plus larges que leurs
progéniteurs de la couche basale)
B. Mucus, dans les cellules d’un acinus muqueux
C. Inclusion virale dans la couche épineuse d’un épithélium pavimenteux
stratifié non-kératinisé
D. Lipides dans les vacuoles centrales des cellules adipeuses

86 | P a g e Histologie - Tissus
4.2.1.3. Classification des tissus
 il y a 4 types fondamentaux de tissus selon leurs caractères structuraux et
fonctionnels (Fig. 10)
 les épithéliums de revêtement et glandulaires
 les tissus conjonctifs (comprenant également le sang)
 les tissus musculaires
 le tissu nerveux
 les tissus épithéliaux
 rôles
 limitent l’organisme du monde extérieur en le recouvrant
 tapissent toutes les cavités internes
 traits spécifiques sur le plan morphologique et moléculaire
 cellules géométriques, juxtaposées et adhérentes les unes des autres
 substance de ciment
 avasculaires
 filaments intermédiaires de cytokératine
 les tissus conjonctifs
 rôles
 forment une jonction entre les autres tissus et organes
 offrent un soutien plus ou moins prononcé
 traits spécifiques sur le plan morphologique et moléculaire
 cellules étoilées (comportant de prolongements cytoplasmiques)
 substance intercellulaire très abondante: SF, matrice interstitielle
 fibres collagèniques et élastiques
 filaments intermédiaires de vimentine
 les tissus musculaires
 rôle
 assurent la contraction
 traits spécifiques sur le plan morphologique et moléculaire
 cellules contenant de nombreux filaments contractiles
 filaments intermédiaires de desmine
 le tissu nerveux
 rôle
 effectue l’élaboration, la transmission et la réception de l’influx nerveux
 traits spécifiques sur le plan morphologique et moléculaire
 cellules très étoilées
 équivalente de la substance intercellulaire: le neuropile
 filaments intermédiaires de protéine acide fibrillaire gliale (GFAP)

Histologie - Tissus 87 | P a g e
4.2.1.4. La membrane basale
 improprement dénommée «membrane basale» (sa structure ne ressemble pas à la
structure d’une membrane cellulaire: trilaminaire lipido-protéique)
 structure spécifique pour les épithéliums, qu’elle polarise, étant située a l’interface
avec les tissus conjonctifs; elle se retrouve aussi au niveau des autres types
cellulaires non-épithéliales: cellules musculaires, cellules adipeuses, cellules
Schwann
 structure similaire pour les deux catégories cellulaires (épithéliales et non-
épithéliales): linéaire, d’épaisseur variable, amorphe, dense aux électrons,
constituée d`une assise de polysaccharides et un fin réseau de réticuline
 en cas des cellules épithéliales, elle limite leur pôle basal, ce qui détermine le
phénomène de polarisation épithéliale
 en cas des cellules non-épithéliales, elle les entoure complètement, ce qui détermine
leur non-polarisation
 sépare et isole les cellules lesquelles elle entoure de tissu conjonctif de voisinage,
assurant ainsi une compartimentation; les substances qui se déplacent entre les
deux compartiments (le tissu conjonctif, regardé entièrement comme un seul
compartiment, vis-à-vis des épithéliums, des muscles, des nerfs, de tissu adipeux,
qui représentent chacun un compartiment séparé) doivent traverser la membrane
basale

Figure 10. Classification des tissus

(images de la collection d'auteur)

A. Tissu épithélial (épithélium pavimenteux stratifié kératinisé); col. HE, ob. 40x
B. Tissus conjonctifs: B1, B2-SF et fibres visibles (tissu muqueux, ob. 40x, tissu
conjonctif lâche, ob. 20x); B3, B4-matrice interstitielle (tissu cartilagineux hyalin,
ob. 20x, tissu osseux spongieux, ob. 20x); col. HE
C. Tissu musculaire (fibres musculaires striées squelettiques); col. HE, ob. 40x
D. Tissu nerveux; col. HE, ob. 40x

88 | P a g e Histologie - Tissus
 nécessite de techniques spécifiques pour être visualisée en MO, la coloration HE
ne pouvant pas la mettre en évidence
 en coloration PAS (avec réactif Schiff), elle apparaît en rouge-violet (grâce à la
couche de polysaccharides)
 en imprégnation argentique on la révèle en noir (grâce à la couche de
polysaccharides et au réseau réticulinique)
 en immunocytochimie, elle apparaît en brune (à la suite des anticorps contre
différentes protéines qui la composent; ex: les antigènes BP230 et BP180,
protéines collagéniques)
 sa structure a été caractérisée par ME; on utilise fréquemment le terme basal
lamina pour les épithéliums et external lamina pour les cellules non-épithéliales
 c’est un réseau electrono-dense de filaments fins, composés de collagène IV (le
type de collagène mieux représenté à ce niveau-la; il assure la spécificité de la
basale par rapport aux différents tissus), inclus dans une matrice amorphe de
protéoglycanes (perlécane - assure le volume de la basale et règle le passage des
ions à travers de celle-ci), glycoprotéines (laminines – initialisent le processus
d’assemblage de la membrane basale, entactines – servent comme une liaison entre
les laminines et le réseau de collagène IV), protéines transmembranaires (intégrines
– récepteurs des laminines, protéines transmembranaires) et molécules d’adhésion
cellulaire (fibronectine)
 on trouve des différences structurelles entre les cellules épithéliales et non-
épithéliales; les composants universels sont représentés par: intégrines (isoforme
α3β1), laminine (isoforme 1), collagène IV (l’hétérotrimère α1α1α2), fibronectine,
fibuline2, perlécane; les composants spécifiques épithéliaux sont constitués par:
intégrines (isoforme α6β4), laminine (isoforme 5), collagène IV (l’hétérotrimère
α3α4α5); le collagène XVII et le collagène VII se trouvent seulement dans le
complexe d’ancrage des épithéliums malpighiens; le proteoglycane Agrin est
spécifique pour la basale glomérulaire, jouant un rôle dans la filtration; les
composants spécifiques des cellules non-épithéliales comprennent le collagène XV
(qui stabilise la membrane dans le muscles striés) et le collagène XVIII
(caractéristique pour les cellules endothéliales vasculaires, ayant un rôle dans
l’angiogenèse)
4.2.1.5. Histogenèse des tissus
Les tissus proviennent de tous les trois feuillets embryonnaires primitifs: ectoderme,
endoderme, mésoderme.
 tissus épithéliaux: origine dans les trois feuillets embryonnaires
 ectoderme: épiderme et ses annexes, épithélium de la cavité buccale, nasale,
épithélium du canal anal, épithélium sensoriel de l’oreille interne, muqueuse
olfactive, rétine, épithélium des glandes endocrines (neurohipophyse,
médullosurrénale)

Histologie - Tissus 89 | P a g e
 mésoderme: endothélium (tapisse les vaisseaux), mésothelium (tapisse les
séreuses), épithélium des tubes rénaux
 endoderme: épithélium des voies respiratoires, épithélium du tube digestif et
glandes annexes
 tissus conjonctifs: origine mésodermo-mésenchymateuse
 tissus musculaires: origine mésodermo-mésenchymateuse; exception: les cellules
myoépithéliales, d’origine ectodermique
 tissu nerveux: origine neuro-ectodermique; exception: la microglie et la méninge,
d’origine mésodermo-mésenchymateuse
4.2.1.6. Variabilité tissulaire: modifications tissulaires et cellulaires à la limite entre
l’état normal et pathologique
4.2.1.6.1. Régéneration
 assure le maintien de l’intégrité morpho-fonctionnelle des tissus
 remplacement permanent des cellules usées (régénération physiologique) ou le
remplacement d'une partie du corps, perdue spontanément, accidentellement ou
expérimentalement (régénération de «restauration»)
 cellules nouvelles, mais identiques du point de vue morphologique et fonctionnel
avec les cellules qu’elles remplacent
 vitesse de remplacement et les mécanismes de renouvèlement sont spécifiques à
chaque catégorie et variété tissulaire
Régénération physiologique
 caractérise les tissus labiles (ex: les épithéliums); dans le cas d’autres tissus, plus
complexes, les cellules individuelles ont une vie plus longue; la division cellulaire
après la maturation, au sein de ces populations cellulaires stabiles est rare (ex: le
foie)
 on exemplifie le renouvèlement cellulaire de l’intestin grêle (4-6 jours chez
l’homme):
 les cellules de remplacement sont produites par l’activité mitotique des cellules
souches localisées au niveau profond des glandes intestinales Lieberkuhn; c’est
un système de «tapis roulant»; elles vont migrer et se différencier dans quatre
types principaux de cellules; les entérocytes (cellules absorptives), les cellules
caliciformes (sécrétrices de mucus), les cellules enteroendocrines (régulatrices
et sécrétrices des hormones), parcourent le long de la villosité vers la lumière en
se différenciant toujours; au niveau de l’apex villositaire, elles subissent un
processus d’apoptose et sont éliminées dans la lumière; le quatrième type
cellulaire, les cellules Paneth, migre vers le fond de la glande
 le sort de la cellule est déterminé par le facteur de transcription Math-1,
exprimé par l’épithélium intestinal; les cellules qui possèdent une expression
augmentée pour ce facteur vont se développer vers la ligne sécrétoire (cellules
caliciformes, enteroendocrines, Paneth); les cellules où l’expression du facteur
Math-1 est réduite, vont devenir de cellules absorptives (enterocytes)
90 | P a g e Histologie - Tissus
Régénération de «restauration»
 peut être intégrale restauration ad integrum ou partiale
 exemple de restauration ad integrum
 le foie: la perte d’une quantité significative de tissu hépatique par traumatismes
ou intoxications aigues est remplacée par la prolifération active - dû à l’activité
mitotique stimulée des cellules hépatiques saines
 le tissu conjonctif lâche: la source primaire de nouvelles cellules nécessaires
dans le processus de cicatrisation est représentée par les cellules souches
mésenchymateuses, localisées dans l’adventice des veinules et petites veines;
d’autres cellules, comme les fibroblastes, les pericytes et les cellules
endothéliales situées en toute proximité de la lésion vont aussi se diviser
activement pour former un nouveau tissu conjonctif vascularisé
 exemple de restauration partiale
 le tissu cartilagineux: le processus de réparation dépend de l’implication du
périchondre dans la lésion, étant la conséquence de l’activité des cellules
souches pluripotentielles localisées à ce niveau; cependant le résultat est la
production d’un tissu conjonctif dense irrégulier, les vraies cellules
cartilagineuses étant presque absentes; trois facteurs sont responsables pour le
manque de réponse aux lésions de ce tissu: la vascularisation (présente
uniquement au niveau du périchondre), l’immobilité des chondrocytes mûres et
leur habilité réduite de prolifération
 le tissu musculaire cardiaque lésé va être remplacé par un tissu conjonctif
dense irrégulier, le pourcentage des cellules cardiaques régénérées étant limité;
en conséquence la fonction cardiaque de cette zone est perdue
4.2.1.6.2. Métaplasie
 processus anormal de régénération tissulaire (Fig. 11)
 caractérisé par la modification structurelle des cellules à la suite de leur
accommodations aux certains conditions de milieux environnant (adaptation
fonctionnelle, facteurs irritatifs prolongés)
 réversible (au moins au début)
 implique la transformation d’un type tissulaire mûr, plus délicat, dans un autre type
tissulaire mûr, plus résistant, au sein du même feuillet embryonnaire
 on exemplifie ce processus par la métaplasie pavimenteuse épithéliale, la plus
fréquente
 chez les grands fumeurs, à cause de l’irritation chronique, l’épithélium trachéal
(épithélium pseudostratifié cylindrique cilié) peut se transformer en épithélium
pavimenteux stratifié non-kératinisé, forme plus résistante
 chez les fumeurs de pipe, l’épithélium pavimenteux stratifié non-kératinisé de la
longue, lèvre, joues, peut se transformer en épithélium pavimenteux stratifié
kératinisé

Histologie - Tissus 91 | P a g e
 à la suite d’une transposition au niveau de l’uretère, l’épithélium pseudostratifié
cylindrique du canal déférent peut se transformer en urothelium

Figure 11. Le processus de métaplasie


Transformation d’un épithélium pseudostratifié cylindrique cilié des bronches en épithélium
pavimenteux stratifié non-kératinisé par irritation prolongée

(Selon Kumar et al. Pathologic basis of disease, 2009)

 caractérise surtout les épithéliums, étant absente au niveau des tissus musculaires et
nerveux; dans les tissus conjonctifs, elle est rare et représente plutôt une forme
évolutive liée à l’âge pour quelques variétés tissulaires (ex: la transformation du
tissu réticulaire de la moelle rouge hématogène en tissu adipeux); cependant elle ne
se retrouve jamais au niveau des tissus cartilagineux et osseux
 peut finalement conduire à la dysplasie et à la formation des tumeurs malignes
4.2.1.6.3. Ectopie
 localisation d’un tissu ou d’un organe dans une zone topographique anormale
 congénitale ou acquise
 ex: l’ectopie testiculaire (les testicules ne descendent pas dans les bourses)
4.2.1.6.4. Modifications de structure cellulaire
1. Dégénérescence
 modification primaire structurelle et fonctionnelle des cellules, à cause des facteurs
divers: biologiques, vasculaires, métaboliques, physico-chimiques, génétiques
 accompagne le processus d’involution
 désintégration du cytoplasme et des organites cytoplasmiques, qui aboutit rapidement
à la mort cellulaire
 implique deux mécanismes différents: l’apoptose (la mort cellulaire programmée),
contrôlée par des facteurs génétiques et la nécrose (mort anticipée cellulaire),
désorganisation non-contrôlée des mécanismes cellulaires à la suite des facteurs
externes

92 | P a g e Histologie - Tissus
 ex: la dégénérescence maculaire de la rétine liée à l’âge (première cause de
malvoyance après 55 ans)
2. Dystrophie
 modification locale ou générale des cellules, d’origine métabolique
 apparition dans le cytoplasme des certaines substances, normalement absentes ou
trouvées en quantité réduite (lipides, glycogène, amyloïde), provenues par la
dégradation ou du stockage des composants cellulaires
 ex: accumulation de lipides, glycogène, amyloïde au niveau des cellules hépatiques;
la dystrophie pigmentaire de la rétine
4.2.1.6.5. Modifications de maturation cellulaire
Anaplasie
 défet de croissance et maturation cellulaire
 cellules immatures, embryonnaires, qui ne peuvent plus assurer la structure et la
fonction normales des tissus
 tissus devient anarchiques
 processus caractéristique des tumeurs malignes
4.2.1.6.6. Modifications de volume cellulaire
1. Atrophie
 réduction du volume cellulaire et du nombre des organites cytoplasmiques
 implique une hypofonctionnalité tissulaire
 de règle liée à la nutrition déficitaire, mais peut aussi apparaitre dans d’autres
conditions; ex: tissu musculaire squelettique qui s’atrophie après un long repos au
lit, par le manque d’exercice
2. Hypertrophie
 augmentation du volume cellulaire et du nombre des organites cytoplasmiques, sans
prolifération mitotique
 associée avec une hyperfonctionnalité
 ex: le tissu musculaire squelettique qui s’hypertrophie à la suite des exercices de
force
4.2.1.6.7. Modifications de nombre cellulaire
1. Hypoplasie
 réduction du nombre des cellules
 implique une hypofonctionnalité
 liée à la nutrition déficitaire, mais peut aussi apparaitre au cours d’un processus
physiologique ou pathologique
2. Hyperplasie
 augmentation du nombre des cellules
 accompagnée par l’hypertrophie des cellules
 rare, en conditions normales, fréquente, en conditions pathologiques (tumeurs,
inflammations)

Histologie - Tissus 93 | P a g e
4.2.1.7. Transplant des tissus
 dénomination donnée en antiquité par Paracelsus
 problème très actuelle de la médicine et biologie, avec de nombreuses implications
théoriques et pratiques (1956 - le premier transplant rénal - jumeaux univitellines;
1964 - le premier transplant cardiaque)
 réussite dépendante seulement de la réactivité immunitaire, qui déclenche une
réponse de rejet (les difficultés chirurgicales d’ordre technique sont dépassées)
4.2.1.7.1. Définition
 c’est la greffe (gr. grafion) d’un tissu/organe, provenu du même organisme ou un
organisme différent, pour remplacer les tissus détruits et les organes
hypofonctionnels
 l’organisme qui donne le tissu s’appelle «donneurs», et l’organisme qui reçoive le
tissu, «récepteur» ou «hôte»
4.2.1.7.2. Types de transplant
 la terminologie moderne de la greffe comporte selon OMS, trois origines:
chirurgicale, immunologique et génétique
 il y a donc différents types de transplants
 autologue: le même organisme est donateur et récepteur; ils sont les plus surs et
les fréquentes, étant rapidement intégrés si les conditions d’asepsie sont
respectées (ex: la peau  interventions chirurgicales esthétiques, brulures)
 homologue: ils appartiennent aux individus de la même espèce
 hétérologue, xénogreffe: ils appartiennent aux individus d’espèce différente; ils
sont les plus difficiles, étant fréquemment éliminés par l’organisme hôte
 autres dénominations se référent aux particularités du tissu transplanté
 greffes homovitales: assurent la viabilité du tissu transplanté
 greffes homostatiques: assurent le support structurel pour le tissu hôte; elles
n’ont pas de tissu antigénique; elles remplacent un fragment vasculaire ou
osseux
 greffes ortotopiques: maintiennent leur même position au niveau du récepteur
 greffes heterotopiques: s’utilisent pour autre localisation au niveau du récepteur
(Tab. 1)
4.2.1.7.3. Rejet de la greffe
 le processus d’élimination des greffes est un processus immunologique complexe qui
se réalise par l’intermédiaire des anticorps circulants/cellulaires (il s’agit des
différences antigéniques entre les molécules CMHI/II du donneur et du récepteur)
 l’organisme réagit par la formation des anticorps chaque foie une protéine étrangère,
le pénètre
 en cas des greffes autologues, le tissu transféré est formé de protéines propres à
l’individu et la greffe se maintienne
 en cas des greffes homo/hétérologues, composées par des protéines étrangères à
l’hôte, l’organisme va réagir par la production des anticorps et l’élimination de la
94 | P a g e Histologie - Tissus
greffe; le processus de rejet est plus rapide s’il y a des grandes différences
antigéniques entre les molécules CMH du donneur et du récepteur
 les arguments indirects pour le rejet de la greffe sont représentés par
 fraicheur de la greffe (une greffe fraiche, transférée immédiatement après le
prélèvement tissulaire, est mieux intégrée qu’une greffe vieille, contenant plus
de cellules lésées, libératrices des molécules non-self, qui amplifient la réponse
immune)
 santé des tissus donneurs (les tissus sains sont mieux tolérés, que ceux usés
biologiquement)
 conditions optimales pour la conservation de la greffe (augment la tolérance de
l’organisme récepteur vers la greffe)
 l’âge d’organisme récepteur (les phénomènes de rejet sont plus intenses aux
enfants, dû à l’abondance de tissu lymphoïde)
 evolution du rejet des greffes (exemplifié sur la peau)
 rejet aigu/hyperaigu: incompatibilité totale entre le donneur et le récepteur, qui
ne possèdent pas la même groupe sanguine; la greffe ne se vascularisé pas et
elle est éliminée en quelques h (le progrès en xénogreffes désigne la prévention
du rejet hyperaigu)
 rejet après la dynamique de la réponse immune primaire: incompatibilité
relative entre le donneur et le récepteur (initialement le transplant semble géré,
mais après 10-12 jours, la greffe est éliminée)
 rejet après la dynamique de la réponse immune secondaire: greffe répétée dans
la même ligne inbred; l’élimination est rapide, en 3-4 jours, à la suite des
infiltrations augmentées aux Ly T sensibilisés, macrophages et neutrophiles
4.2.1.7.4. Tolérance immunologique
 la capacité de réaction de l’organisme, par la production des anticorps contre les
protéines étrangères, est vaincue par le phénomène de «tolérance immunologique»
 chez l’homme, l’état de «tolérance immunologique» peut être inné (au niveau de
l’intestin grêle) ou acquis (obtenu par la destruction ou l’inhibition fonctionnelle des
tissus produisant les anticorps)
 les méthodes utilisées en cas de tolérance immunologique acquise, sont: la thérapie
immunosuppressive du récepteur et l’ingénierie génique du donneur (éliminent les
grandes différences antigéniques entre les xénogreffes et allogreffes)
 la thérapie immunosuppressive se réalise par
 irradiation X
 cytostatiques
 méthodes immunologiques

Histologie - Tissus 95 | P a g e
Tableau 1. Terminologie des greffes

(Selon OMS, 1996)

Relation
génétique et Type de la
antigénique entre greffe Ancienne
Type de tissu Observations
l’organisme (nouvelle dénomination
donneur et dénomination)
récepteur
Greffe autologue L’individu est en
Tissu autogénique
Identité Autogreffe (autochtone, même temps donneur
autogène) et récepteur
Organismes identiques
Singreffe Isogreffe
Tissu singénique d’une ligne inbred;
Identité (homogreffe (greffe isogène;
(congénique) chez l’homme: les
singénique) greffe isologue)
jumeaux univitellines
Allos=autre
Allogreffe Organismes de la
Différentes (homogreffe Greffe homologue Tissu allogénique même espèce, avec
allogénique) des alleliques
différentes
Xénos=étrangers
Hétérogreffe
Organismes d’espèces
Très différentes Xénogreffe (greffe Tissu xénogénique
différentes
hétérologue)
(chien, porc, lapin)

4.2.1.7.5. Chimères biologiques


 crées par G. Mathé, hématologue français
 définition: un organisme doué artificiellement avec des composantes cellulaires,
tissus ou organes, provenues d’autres organismes
 ex: molécules chimériques d’ADN ou microorganismes chimériques qui possèdent
l’information génétique obtenue des deux espèces différentes
4.2.2. Concept d’organe
 c’est un assemblage des plusieurs tissus, anatomiquement distincts, qui remplit des
fonctions spécifiques
 sur les coupes histologiques on reconnaît 2 types d’organes: parenchymateux et
tubulaires (Fig. 12)
Les organes parenchymateux
 sont composés de 3 éléments spécifiques
 capsule (en général tissu conjonctif dense irrégulier; exception: le poumon et
l’ovaire, ou on trouve des épithéliums)
 stroma (tissu conjonctif contenant les vaisseaux sanguins et les nerfs destinés au
parenchyme)

96 | P a g e Histologie - Tissus
 parenchyme (le tissu propre d’un organe plein, épithélium sécréteur, divisé en
lobules, plages, cordons ou îlots par le stroma conjonctif et vasculaire)
 ex: les glandes salivaires, le foie
Les organes tubulaires
 sont constitués de différentes tuniques tissulaires superposées autour d’une lumière
 ex: les vaisseaux sanguins, la plupart des organes digestifs

Figure 12. Types d’organes

(images de la collection d'auteur)

A. Organe parenchymateux: glande salivaire


B. Organe tubulo-cavitaire: jéjunum

4.2.3. Concept de système ou appareil


Ce sont soit de cellules ayant une fonction analogue, mais disséminées dans plusieurs
régions anatomiques (ex: le system neuroendocrinien diffus), soit un groupe d’organes
qui ont des fonctions similaires ou reliées (ex: le système digestif composé par la
langue, l’œsophage, l’estomac, l’intestin, le foie, le pancréas exocrine, le rectum).

4.3. Les colorations histologiques


 on utilise la coloration standard HE, qui colore toutes les structures de la
préparation histologique et des colorations spécifiques, qui mettent en évidence
certain composants tissulaires d’intérêt
 on coloration HE, les noyaux fortement plus colorés, sont les structures qui captent
les yeux (la première fois qu’on regarde la coupe histologique); le reste de la
préparation présente différents dégrées de rouge, qui doivent être interprétés
 les colorations spécifiques ont des couleurs différents, caractéristiques pour chaque
variété tissulaire (Tab. 2)

Histologie - Tissus 97 | P a g e
4.4. Coupes histologiques
L’interprétation correcte d’une coupe histologique (Fig. 13 et 14) tient compte des deux
facteurs:
 l’épaisseur négligeable (7μm) de la coupe, prélevée sur un organe aux dimensions
parfois considérables (conséquence: la tranche n’a que deux dimensions et donne
une idée très approximative de l’aspect tridimensionnel de l’organe)
 les problèmes d’incidence de coupe (la fréquente incidence au hasard des structures
coupées, même si, dans la plupart des cas on oriente le bloc par rapport au plan de
coupe); les structures peuvent se présenter sous des aspects variés et déconcertants

Tableau 2. Colorations histologiques spécifiques fréquentes

(Selon Sovrea A. Histologie - Cahier de travaux pratiques, 2010)

Couleur du préparât Coloration/technique Type du préparât


orange van Gieson tissu conjonctif
violet résorcine-fuxine Weigert tissu conjonctif élastique
noires (taches) Soudan noir tissu adipeux - vacuoles lipidiques
brunes-dorées (taches) Soudan III tissu adipeux - vacuoles lipidiques
noire HFH fibres musculaires striées squelettiques
et cardiaques
noir/brun acide osmique fibres nerveuses
brun imprégnation argentique épithélium simple pavimenteux;
fibres de réticuline
vert, bleu trichrome Masson, Malory tissu conjonctif

Figure 13. Epithelium simple cylindrique


Diagramme de la coupe perpendiculaire et oblique-tangentielle

(Selon http://www.siumed.edu/~dking2/intro/epith.htm)

98 | P a g e Histologie - Tissus
Figure 14. Les coupes histologiques

(images de la collection d'auteur)

A. Coupe longitudinale sur un organe tubulo-cavitaire: jéjunum; col. HE, ob. 4x


B. Coupe transversale sur un organe tubulo-cavitaire: uretère; col. HE ob. 4x
C. Coupe transversale-1, oblique-2 et longitudinale-3 sur les glandes intestinales
(organe tubulo-cavitaire: appendice); col. HE, ob. 20x
D/E. Coupe tangentielle sur l’épithélium simple cylindrique des villosités
intestinales (les zones coupées de cette manière ont un aspect stratifié); col. HE,
ob. 20x, 100x

4.5. Les objectifs du MO


Les préparations microscopiques s’étudient à l’aide des objectifs de différentes
grandissements (4x, 6x, 10x, 20x, 40x, 100x), qui assurent la visualisation des images
d’ensemble ou des détails de la coupes, conformément à leurs ouvertures numériques
(Fig. 15).

4.6. Les artefacts dans une préparation histologique de routine


 ce sont des éléments indésirables ou défectueux, des images artificielles crées
pendant des étapes de la technique histologique (altération de la coupe sous l'effet de
réactifs: fixateurs, colorants, dessiccation, etc) (Fig. 16)
 ils sont isolés ou multiples
 on trouve plusieurs types
 de prélèvement (pinces, ciseaux)
 de fixation (dessèchement, fixateur trop ou moins concentré, retard de fixation)
 d’inclusion (vide artificiel par la rétraction des cellules ou des tissus)
 de coupe (stries de rasoir, coupes trop épaisses ou trop minces)
 de coloration (dépôts, taches de colorant)
 de collage (décollements, plis de la coupe)
 de montage (bulles d’air entre la lame et la lamelle)
Histologie - Tissus 99 | P a g e
Figure 15. Coupe de la glande salivaire vue par différents objectifs du MO

(images de la collection d'auteur)

A. Loupe (4x, 5x, 6x)


B. Objective 20x
C. Objective 40x
D. Objective 100x

Figure 16. Artefacts sur les coupes histologiques

(images de la collection d'auteur)

A/C. Craquelures des lamelles


B. Taches de saleté
D/F. Rupture de la préparation et replis
E. Bulles de l’air (montage défectueux)

100 | P a g e Histologie - Tissus


 ils peuvent
 altérer la structure de la préparation
 donner des informations structurelles falses
 affecter l’image d’ensemble
 complètement détruire la préparation
 changer la couleur
 masquer le diagnostic

Histologie - Tissus 101 | P a g e


Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Cochez les vraies réponses sur le processus de régénération:
a. assure le maintien de l’intégrité morpho-fonctionnelle des tissus
b. caractérisé par la modification structurelle des cellules à la suite de leur
accommodations aux certains conditions de milieux environnant (adaptation
fonctionnelle, facteurs irritatifs prolongés)
c. remplacement permanent des cellules usées (régénération de «restauration») ou
le remplacement d'une partie du corps, perdue spontanément, accidentellement
ou expérimentalement (régénération physiologique)
d. les tissus labiles sont caractérisés par la régénération physiologique
e. la restauration partiale se fait par le tissu conjonctif lâche
2. Cochez les vraies réponses sur le processus de métaplasie:
a. c’est le remplacement d'une partie du corps, perdue spontanément,
accidentellement ou expérimentalement
b. elle implique de cellules nouvelles, mais identiques du point de vue
morphologique et fonctionnel avec les cellules qu’elles remplacent
c. la vitesse de remplacement et les mécanismes de renouvèlement sont spécifiques
à chaque catégorie et variété tissulaire
d. implique la transformation d’un type tissulaire mûr, plus délicat, dans un autre
type tissulaire mûr, plus résistant, au sein du même feuillet embryonnaire
e. à la suite d’une transposition au niveau de l’uretère, l’épithélium pseudostratifié
cylindrique du canal déférent peut se transformer en urothelium
3. Cochez les fausses réponses sur le processus d’hyperplasie:
a. c’est un défet de croissance et maturation cellulaire
b. c’est une augmentation du volume cellulaire et du nombre des organites
cytoplasmiques, sans prolifération mitotique
c. c’est associée avec une hyperfonctionnalité
d. implique des cellules immatures, embryonnaires, qui ne peuvent plus assurer la
structure et la fonction normales des tissus
e. c’est absent au niveau des tissus musculaires et nerveux
4. Cochez les fausses réponses sur le processus de dégénérescence:
a. c’est une modification primaire structurelle et fonctionnelle des cellules
b. c’est l’apparition dans le cytoplasme des certaines substances, normalement
absentes ou trouvées en quantité réduite (lipides, glycogène, amyloïde),
provenues par la dégradation ou du stockage des composants cellulaires
c. elle est due à cause des facteurs divers: biologiques, vasculaires, métaboliques,
physico-chimiques, génétiques
102 | P a g e Histologie - Tissus
d. implique la désintégration du cytoplasme et des organites cytoplasmiques, qui
aboutit rapidement à la mort cellulaire
e. implique deux mécanismes différents: l’apoptose (la mort cellulaire
programmée), désorganisation non-contrôlée des mécanismes cellulaires à la
suite des facteurs externes et la nécrose (mort anticipée cellulaire), contrôlée par
des facteurs génétiques
5. Cochez les vraies affirmations:
a. l’ectopie est la localisation d’un tissu ou d’un organe dans une zone
topographique anormale
b. la dégénérescence est une modification de structure cellulaire
c. la dystrophie est une modification de maturation cellulaire
d. l’atrophie est une modification de volume cellulaire
e. l’hypoplasie est une modification de nombre cellulaire
Tests de compréhension
1. Donnez la définition d’un tissu.
2. Quelles sont les quatre grandes familles de tissus?
3. Quelle est la définition du système. Exemplifiez les deux grandes catégories.
4. Enumérez et décrivez les modifications de structure cellulaire.
5. Donnez la définition de stroma d’un organe parenchymateux.
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre décrivez le
mécanisme de rejet de la xénogreffe.
Test d’application clinique
Cas clinique - après vous établissez le diagnostic, continuez votre recherche sur
l’internet.
 un homme de 45 ans, programmateur dans une firme privée, se présente au médecin
pour des épisodes de toux (plus fréquents dans la dernière période), avec de crachats
et une malaise générale et fatigue chronique; il a aussi constate qu’il a perdu trois
kilo, et que son appétit est affaibli; il fume 2 paquets de cigarette à jour, depuis 13
ans, malgré les bronchites répétitives des dernières années
 à l’examen clinique général on observe un individu sédentaire, pâle, avec de grands
cercles noirs aux yeux; pendant les quintes de toux il accuse une douleur puissante
au thorax
 à l’examen macroscopique et microscopique de l’expectoration on trouve des stries
sanguinolentes
 à l’examen radiologique (Fig. 17) (cliché de face) on observe une opacité (A)
arrondie, à projection hilaire droite, non-située dans le plan du hile; le cliché de
profil confirme la situation postérieure de la formation, dans le lobe inférieur droit
 la ponction-biopsie a indiqué des cellules, dont les limites cytoplasmiques sont bien
visibles, produisant par endroit de la kératine (Fig. 18)

Histologie - Tissus 103 | P a g e


Figure 17. Clichés radiologiques de face et de profil

(Selon www.medecine.ups-tlse.fr)

 quel est le diagnostic d’une telle lésion?


 sur quel mécanisme?
 qu’est ce que pouvez vous dire sur l’aspect de l’épithélium de surface de
l’image A?
 quelles informations pouvez-vous donner à ce patient, en ce qui concerne cette
maladie, le traitement et la conduite ultérieure?
 avec quelles autres maladies pouvez-vous faire le diagnostique différentiel?
 donner encore de details sur cette condition

Figure 18. Microscopie


A. La muqueuse bronchique présente un remplacement réactif de l’épithélium
respiratoire en épithélium malpighien. Le tissu conjonctif souépithélial est infiltré
avec des cellules inflammatoires
B. Prolifération tumorale avec des cellules dont les limites cytoplasmiques sont
bien visibles produisant par endroit de la kératine

(Selon A. wwwmedsciindiana; B. www.campuscerimes.fr/anathomie-pathologique)

104 | P a g e Histologie - Tissus


5. LES TISSUS ÉPITHÉLIAUX

5.1. Données générales


5.1.1. Définition
Les tissus épithéliaux représentent:
 des structures surcellulaires
 des ensembles de cellules d’une forme géométrique, juxtaposées et adhérentes les
unes des autres, disposées en couches continues
Ce sont des tissus qui constituent:
 les structures qui recouvrent les surfaces libres de l`organisme: surface externe
(épiderme/tégument) ou cavités internes (estomac, intestin, utérus) et structures
tubulaires (vaisseaux, canaux), qui finalement vont communiquer avec l’extérieur
 la plus grande partie de parenchyme et de structures fonctionnelles des glandes
(foie, pancréas, etc), ou des organes viscéraux (reins, poumons, etc)
5.1.2. Fonctions
Ils sont des tissus spécialisés pour accomplir plusieurs fonctions:
 de protection
 mécanique (l’épithélium pavimenteux stratifié kératinisé; l’urothélium)
 physique (l’épithélium pavimenteux stratifié kératinisé, par ses mélanocytes: la
mélanine protégeant la peau contre les radiations solaires nocives)
 clinique (l’épithélium œsophagien ou gastrique, sécréteurs de mucus)
 d’absorption
 endocytose
 pinocytose (le tube proximal du rein)
 de sécrétion
 d`humeurs (l’humeur aqueuse, secrétée par les cellules épithéliales des procès
ciliaires de l’œil)
 de mucus (l’épithélium de surface gastrique, les glandes œsophagiennes ou
gastriques)
 de protéines (les acini séreux des glandes salivaires)
 d’excrétion: épithéliums glandulaires
 de glissement (l’épithélium simple pavimenteux: mésothelium pleural)
 de transport transcellulaire
 passif (diffusion de l’oxygène et du bioxyde de carbone: l’épithélium alvéolaire)
 actif (médié par les protéines IgA: le transport des acides aminés et du glucose;
ex: l’épithélium de l’intestine grêle)
 de perméabilité sélective (les structures de la membrane basale, les jonctions)
 de réception sensorielle (les épithéliums sensoriels; ex: les bourgeons gustatifs de la
langue, l’épithélium olfactif de la muqueuse nasale ou la rétine)

Histologie - Tissus 105 | P a g e


5.1.3. Histogenèse
Les épithéliums dérivent de tous les 3 feuillets embryonnaires (l’évolution des feuillets
embryonnaires ne correspondant pas à une spécificité tissulaire, la même catégorie
tissulaire pouvant provenir de différents feuillets).
 l`ectoblaste donne naissance
 à l`épiderme et ses dérivatives
 au revêtement de la cavité buccale, de l`anus, des glandes associées
 à la cornée et les composantes de l’oreille interne
 l’adenohypophyse
 le tube neural et ses dérivatives (neuroectoderme)
 l`endoblaste fournit l`épithélium de revêtement
 de la majorité du tube digestif
 de l`appareil respiratoire
 le mésoblaste forme
 une partie de l`épithélium rénal
 mésothelium
 endothélium
 les organes génitaux
 la corticosurrénale
 les tissus épithélioïdes
5.1.4. Caractères généraux
Ce sont des tissus:
 relativement purs, étant constitués surtout par des cellules
 la substance intercellulaire est réduite et il n’y a pas de fibres
 la participation d`autres types cellulaires est aussi réduite; la colonisation des
épithéliums par des cellules d’un autre lignage qui viennent d’autres régions,
pénètrent et se mêlent aux cellules épithéliales, peut être distinguée en deux
situations différentes: soit l’épithélium est colonisé pendant la vie fœtale (ex: les
mélanocytes issus de crêtes neurales qui arrivent et restent dans l’épiderme), soit
l’épithélium est un siège temporaire dans un cycle de migration plus large (ex:
les lymphocytes isolés des épithéliums de revêtement du tube digestif et des
voies respiratoires, qui partent et reviennent dans le sang, ou les cellules
Langerhans de l’épiderme, qui partent de la moelle osseuse et reviennent dans
les ganglions lymphatiques)
 ou les jonctions cellule-cellule sont prédominantes
 les hemidesmosomes et desmosomes sont caractéristiques (substrat d’une
barrière de surface effective)
 exceptionnellement d’autres classes tissulaires présentent ces éléments: les
myocytes cardiaques, les cellules arachnoïdiennes des leptoméninges, les
cellules folliculaires dendritiques

106 | P a g e Histologie - Tissus


 polarisés
 cette polarité s’exprime bien aux plans
 morphologique (plusieurs caractéristiques morphologiques différencient le
pôle apical du pôle basal et le domaine latéral: leur face apicale présente des
différentiations liées à leur fonction, leur pôle basale repose toujours sur une
membrane basale et la coté latérale présente des systèmes de jonctions
intercellulaires ou entre cellule et matrice)
 moléculaire (les molécules de la membrane plasmique ont la distribution et
la circulation strictement compartimentées par la zonula ocludens: le pôle
apicale et le domaine baso-latéral; ces différents processus se trouvent sous
le contrôle spécifique de chacun des éléments du cytosquelette; ex: les
microtubules sont impliques spécifiquement dans l’orientation des
molécules du pôle apical et dans la transcytose)
 fonctionnel (conséquence de la polarité morphologique et moléculaire; ex: le
passage trancellulaire du glucose est imposé par la présence des systèmes de
jonction, depuis la lumière intestinale jusqu’à la matrice conjonctive sous
jacente à la membrane basale); ce transport nécessite deux types de
protéines membranaires: les transporteurs actifs du glucose, situés au pôle
apical et les protéines porteuses qui permettent la diffusion facilitée du
glucose vers l’espace paracellulaire baso-latéral, respectivement la matrice
conjonctive)
 avasculaires
 les vaisseaux sanguins et lymphatiques sont absents, due à l’absence d’espace
entre les cellules adjacentes très serrées
 ils reçoivent la composante trophique nécessaire - nutriments ou facteurs de
signalisation - par l’intermédiaire du tissu conjonctif
 une seule exception à cette règle fondamentale est représentée par l’épithélium
de la strie vasculaire du canal cochléaire (sécrétant l’endolymphe)
 fortement innervés
 particulièrement l’épiderme et la cornée, qui renferment nombreuses
terminaisons nerveuses
 perméables, en dépit de leur fonction de barrière
 ils assurent la diffusion de facteurs nutritifs et facteurs de différenciation
 ils laissent passer certaines cellules conjonctives, comme les lymphocytes ou les
macrophages (elles traversent la membrane basale, s’insinuent entre les cellules
épithéliales et vont être expulsées à l’extérieur)
 mis en évidence par les cytokeratines
 caractérisent seulement les cellules épithéliales
 famille de 20 filaments intermédiaires de cytosquelette
 numérotées de CK1-CK20

Histologie - Tissus 107 | P a g e


s’accrochent soit sur les desmosomes, soit sur les hemidesmosomes
les CK1-CK8 sont basiques et les CK9-CK20 sont acides et pour créer par
polymérisation un filament, ce sont toujours associées par paires alternatives:
une acide, l’autre basique; ex: K1-K10, K2-K11, K3-K12, etc
 selon la position des cellules dans l’épithélium et le type épithélial intéressé,
l’expression de paires de cytokératines peut varier
 sont marquées utilisant les techniques d’IHC ou ME
 soumis à une constante perte et renouvellement cellulaire
 conservent la structure caractéristique de l’organe qu’ils revêtent
 cependant s’ils sont soumis a une irritation prolongée, ils vont se transformés
par métaplasie, dans une autre variété épithéliale, mieux adaptée pour protection
(de règle un épithélium pavimenteux stratifié kératinisé: métaplasie
pavimenteuse)
 c’est le cas de l’épithélium respiratoire des bronches, chez les gros fumeurs, ou
l’épithélium du col utérin, agressé par les virus ou infections, ou les épithéliums
épidérmoides

Corrélations cliniques
 la mise en évidence des cytokératines est utilisée pour affirmer
l’origine épithéliale des cellules tumorales; en conséquence le
diagnostic de carcinome (tumeur épithéliale) peut être mis même
sur très petits échantillons des cellules cancéreuses
 dans les cas difficiles des tumeurs malignes, la présence de desmosomes et surtout
la mise en évidence de molécules de plaques desmosomales (desmoplakine I et II),
désigne leur origine épithéliale (les cytokératines servent ainsi a faire un diagnostic
différentiel avec les tumeurs issues des autre tissus histologiques: sarcomes
(tumeurs musculaires), gliomes (tumeurs nerveuses), lymphomes (tumeurs du
système lymphoïde)

5.1.5. Morphologie des cellules épithéliales


 ce sont cohésives (trait caractéristique)
 s`engrènent avec les cellules voisines, à travers différents systèmes de:
 jonctions intercellulaires
o d`adhésion: desmosomes, hemidesmosomes
o d`étanchéité: cadres obturants
o de communication: jonctions gap
 d`ancrage (glycoprotéines, protéoglycanes, ions de calcium)
 elles ont une forme géométrique (à cause de la juxtaposition cellulaire) indiquée
par les noyaux
 ovalaires: en cellules cylindriques

108 | P a g e Histologie - Tissus


 arrondis: en cellules cubiques
 allongés: en cellules pavimenteuses

Attention!
 les cellules épithéliales qui ressemblent comme forme (à l’examen
superficiel) peuvent avoir différentes fonctions; ex: les cellules
cubiques qui limitent les follicules thyroïdiens n’ont presque rien
en commun avec les cellules cubiques qui revêtent la surface de l’ovaire
 il s’agit des spécificités enzymatiques, témoignées par des techniques
histoenzymologiques et immunohistochemiques

 ce sont polarisées (on distingue une nette polarité cellulaire) (Fig. 1)


 les propriétés des leurs trois domaines morphologiques sont déterminées par
de protéines intégrales de membrane et lipides spécifiques
 le pôle apical (la surface libre)
 orienté vers la lumière
 variable d’un épithélium à l’autre (la manière est suggestive pour la
fonction)
 possède des molécules pour l’adhérence cellulaire, glycolipides,
cholestérol, H+-ATPase, canaux ioniques, protéines spécifiques de
transport
 le pôle basal
 repose sur la membrane basale qui le sépare du tissu conjonctif sous-
jacent
 contient sites de fixation pour les constituants de la lame basale
 le côté latéral
 communique avec les cellules adjacentes
 se caractérise par de zones d’attachement spécialisées, pompes de Na+-
K+-ATPase dépendantes, canaux anioniques, récepteurs hormonaux
 la polarisation des cellules épithéliales
 est principalement due à la présence de la membrane basale seulement au
niveau du pôle basal
 fait la différence avec les cellules non-polarisées, entièrement entourées
d’une lame basale (ex: les cellules adipeuses, les cellules musculaires)
 s’exprime aussi par les spécialisations apicales, la position
supranucléaire de l’appareil Golgi, l’accumulation apicale des produits
de sécrétion, les différences biochimiques entre les régions apicales et
baso-latérales de la membrane

Histologie - Tissus 109 | P a g e


Figure 1. Diagramme d’une cellule épithéliale absorptive de l’intestin grêle
Tous les trois domaines cellulaires d’une cellule typique épithéliale sont indiqués sur le
diagramme. E-épithélium; 1. Lumière; 2. Complexe jonctionnel; 3. Coté latéral; 4. Pôle basal; 5.
Espaces intercellulaires; 6. Pôle apical; 7. Membrane basale; TC-tissu conjonctif.
Le complexe jonctionnel assure l’adhésion entre les cellules voisines et sépare la lumière de
l’espace intercellulaire, diminuant les mouvements des fluides entre la lumière et le tissu
conjonctif sous-jacent. La voie intracellulaire de fluide pendant l’absorption (flèches) est lumière
intestinal-cellule-coté latéral-espace intercellulaire-membrane basale-tissus conjonctif

(Selon Ross MH, Pawlina W. Histology - a text and atlas with correlated Cell and Molecular biology, 2005)

5.1.6. Différenciations (spécialisations) des cellules épithéliales


La différenciation peut également intéresser les trois domaines (Fig. 2).
5.1.6.1. Les différenciations du pôle apical
 les microvillosités
 caractérisent les épithéliums simples ou pseudostratifiés
 sont de projections digitiformes, immobiles, de la membrane cellulaire
 possèdent un axe central formé par de filaments parallèles d’actine, accrochés
au réseau d’actine cellulaire sous membranaire
 augmentent la surface cellulaire et donc la surface d`absorption
 peuvent être simples (courtes et non-systématisées, dans les cas où les échanges
transcellulaires sont augmentés: canal sudoripare, endothélium, épithélium
alvéolaire), peuvent former le plateau strié (microvillosités régulières, 1μm, au
niveau des entérocytes de l’intestin), ou la bordure en brosse (microvillosités
plus longues, 2μm, irrégulières, pour la réabsorption du filtrat glomérulaire au
niveau des tubes contournés proximaux du rein)

110 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 2. Diagramme d’une cellule épithéliale présentant les spécialisations et les trois
domaines cellulaires

(Selon Dudek RW. High-yield histology, 2000)

 les stéréocils
 sont de grandes microvillosités fixes, très longues (40-80μm)
 sont caractéristiques pour l’épididyme, la partie proximale du canal déférent et
les cellules sensorielles de l’oreille
 facilitent l’absorption
 sont différent de cils par le manque de tubules organisés ou de corpuscules
basaux
 les cils
 sont caractéristiques pour les épithéliums simples ou pseudostratifiés
 assurent la mobilité des divers éléments pour le transport de substances vers
l’extérieur (dans l’épithélium respiratoire, l’épithélium cylindrique simple cilié
de la trompe utérine)

Histologie - Tissus 111 | P a g e


 le pôle apical muqueux fermé
 se trouve au niveau de cellules de l’épithélium gastrique de surface, cellules
muqueuses qui n’ont pas une différenciation apicale (la membrane plasmique
reste intacte); ici, l’extrusion du produit de sécrétion est plus lente
 le pôle apical muqueux ouvert
 caractérise les cellules muqueuses caliciformes, où à cause d’un déchirement de
la membrane plasmique, le mucus se déverse à la surface en grand quantité; les
phénomènes d’exocytose sont si importants, que l’impression optique est le
manque d’une membrane plasmique apicale
5.1.6.2. Les différenciations du coté latéral
 spécialisation jonctionelle
 se caractérise par la présence des protéines uniques, les molécules d’adhésion
cellulaires, qui font partie de complexes jonctionnels
 interdigitations en «dents de peigne»
 invaginations et évaginations de la membrane cellulaire latérale, entre les
cellules voisines, qui augmentent la surface latérale
5.1.6.3. Les différenciations du pôle basal
 les invaginations de la membrane plasmique
 augmentent la surface basale pour les cellules impliquées dans le transport actif
de liquides ou ions: dans les tubes contournés du rein, les canaux Pflüger des
glandes salivaires
 ont un aspect caractéristique: striations perpendiculaires à la jonction épithélio-
conjonctive
 sont associées aux nombreuses mitochondries qui fournirent l’énergie pour le
transport actif
 le complexe d’ancrage
 est constitué par hémidesmosomes et de fibrilles d’ancrage, caractéristiques
seulement pour les épithéliums stratifiés (elles ne se trouvent pas dans les
épithéliums simples)
5.1.6.4. Les différenciations globales
 intéressent tout l’épithélium
 lui confèrent un caractère particulier, soit par la forme insolite des cellules (ex:
l’épithélium séminal), ou par les substances synthétisées (mélanine, kératine)
Les épithéliums pigmentaires
 synthétisent un pigment noir, la mélanine (ex: l’épithélium pigmentaire de la rétine)
Les épithéliums kératinisés
 assurent la fonction de barrière au tégument, dû aux cornéocytes, cellules
superficielles mortes (ce le résultat du processus de kératinisation, ou les
kératinocytes sont soumises à une évolution morphologique constante, de la
profondeur vers la superficie et vont subir de modifications progressives)

112 | P a g e Histologie - Tissus


L’épithélium des voies urinaires
 se caractérise par la présence de plaques membranaires à la surface des cellules
superficielles «en parapluie»
 les plaques membranaires se trouvent sous 2 aspects
 des aires rigides et épaisses (12nm) de la membrane plasmique, dans la vessie
vide, formées par de protéines spécifiques, les uroplakines, qui assurent
l’étanchéité de l’épithélium, par rapport à l'urine
 vésicules fusiformes de sous surface, replis de la membrane cellulaire, qui
représentent une réserve nécessaire dans les cas de distension de la vessie
L’épithélium interne de la capsule de Bowman
 est composé de cellules particulières, les podocytes, qui possèdent nombreuses
prolongements cytoplasmiques, s’intriquant les uns avec les autres en «dents de
peigne»
L’épithélium des tubes séminifères
 est un épithélium particulier, polymorphe, formé par 2 types de cellules: les cellules
Sertoli et les cellules de la lignée germinale (spermatogonies, spermatocytes,
spermatides, spermatozoïdes)
 les cellules germinales sont disposées sur les ramifications cytoplasmiques «en
branches d’arbre» des cellules Sertoli
5.1.6.5. La membrane basale
 c’est une structure spécialisée, localisée à l’interface entre les épithéliums et les
tissus conjonctifs
 il y a des auteurs qui la considèrent comme une vraie spécialisation du pôle basal
des cellules épithéliales
5.1.6.5.1. Structure (Fig. 3A, B)
 décrite par la ME
 2 composants
 la lame basale (lamina basalis)
 la lame réticulaire (lamina reticulata)
La lame basale
 il n’y a pas longtemps depuis on a considéré que la lame basale est composée de 2
couches superposées: la lamina lucida et la lamina densa
 aujourd’hui dû au développement des techniques de préparation pour la ME (la
méthode HPF, an. high pressure freezing), on a constaté que lamina rara est un
artefact de fixation (cependant elle reste décrite, comme une structure homogène,
claire aux électrons, dans les images classiques de ME)
 la lamina densa
 élaborée par les cellules épithéliales
 a une épaisseur de 40-60nm
 la structure a été discute dans le chapitre précédant

Histologie - Tissus 113 | P a g e


A. B.

Figure 3A, B. Structure de la «zone de la membrane basale» des cellules épithéliales


On distingue:
- la membrane plasmique du pôle basal des cellules épithéliales
- les hemidesmosomes (différenciations du pôle basal)
- la lame basale: lamina lucida et lamina densa (les molécules de laminine sont liées par une
extrémité aux récepteurs spécifiques de la membrane cellulaire et par l’autre extrémité au
collagène de la lamina densa)
- la lame réticulaire (riche en fibres de collagène à striation périodique, isolées les unes des
autres; des fibres d’ancrage grêles de collagène de type VII se tendent à partir de la
membrane basale sur les plaques d’ancrage, en faisant des boucles autour des fibres de
collagène du tissu conjonctif)

(Selon www.uaz.edu.mx et www.redesignhouse.co)

La lame réticulaire
 élaborée par les cellules conjonctives
 composée de collagène de type I, III (fibrilles de collagène à striation périodique),
VII (fait l`ancrage avec le collagène de la lamina densa et avec la fibronectine)
 ancrée de la lame basale à travers la fibronectine, le collagène type VII, la fibrilline
 les fibres d’ancrage sont plus abondantes sous l’épithélium pavimenteux stratifié
kératinisé de l’épiderme, dans les zones qui sont exposées aux frottements
5.1.6.5.2. Rôles
 forme le support pour l`épithélium
 assure l‘adhérence (spécialement dans la jonction dermo-épidermique)
 représente une barrière mécanique: elle limite l`épithélium et s`oppose à l`expansion
des cellules épithéliales; ex: dans une tumeur maligne à ses débuts, l`expansion des
cellules cancéreuses de l`épithélium est arrêtée pour un temps, par la membrane
basale; quand celle-ci se déchire les cellules malignes envahissent les tissus voisins
et puis disséminent

114 | P a g e Histologie - Tissus


 représente une barrière de filtration: le filtre physique est donné par le réseau de
collagène de type IV; le filtre chimique est constitué par les protéoglycane Perlécane
(400kDa) (caractéristique, il est altéré en diabète) et Agrin (500kDa) (ex: rôle
majeur dans la filtration glomérulaire)
 dirige la migration cellulaire tout au long de la surface pour guérir les plaies (les
laminines jouent un rôle dans le développement, différentiation et remodelage des
épithéliums)
5.1.7. Les épithéliums et les tissus épithélioïdes
On doit faire la différence entre les tissus épithéliaux et les tissus épithélioides.
Les tissus épithélioides
 sont constitués par des agrégats cellulaires qui manquent la surface libre (ils ont
perdu cette caractéristique pendant leur processus de développement), donc la
position étroite des cellules et la présence de la membrane basale rendent possible
leur classification dans la classe des épithéliums
 proviennent du progéniteur des cellules mésenchymateuses (cellules non-
différenciées embryonnaires qui se trouvent au niveau du tissu conjonctif)
 sont principalement représentés par des glandes endocrines: les cellules
interstitielles Leydig du testicule, les cellules lutéales du corps jaune ovarien, les
ilots de Langerhaans dans le pancréas
 la dénomination «épithélioïde» peut aussi être utilisée pour certaines tumeurs
d’origine épithéliale ou improprement, pour le modèle formé, par l’accumulation
des macrophages dans les tissus conjonctifs en réponse à diverses agressions
5.1.8. Classification fonctionnelle des épithéliums
Du point de vue fonctionnel, les épithéliums peuvent être:
 des épithéliums de revêtement (recouvrent la surface générale du corps - la peau, ou
tapissent les cavités naturelles
 des épithéliums glandulaires (adaptés aux fonctions sécrétrices)
 des épithéliums sensoriels (appartiennent aux organes de sens)

5.2. Les épithéliums de revêtement


5.2.1. Définition
Ce sont d’épithéliums qui recouvrent la surface du corps ou les cavités naturelles de
l’organisme:
 celui qui tapisse la surface du corps, forme avec le tissu conjonctif sous-jacent
(derme), le tégument
 ceux qui bordent les cavités en contact avec le milieu extérieur (tube digestif, voies
respiratoires, urinaires, génitales), forment avec le tissu conjonctif sous-jacent
(chorion), les muqueuses

Histologie - Tissus 115 | P a g e


5.2.2. Classification morphologique fait appel à 3 critères (Fig. 4):

Figure 4. Classification morphologique des épithéliums de revêtement

(Selon www.123rf.com)

A. La forme des cellules les plus superficielles:


 pavimenteuse (ce sont des cellules aplaties parallèles aux surfaces qu`elles revêtent)
 cubique (ce sont des cellules aux dimensions à peu près égales dans tous les sens; la
forme est plus exactement polyédrique, à cause de la pression réciproque
intercellulaire)
 cylindrique (ce sont des cellules plus hautes que larges, implantées
perpendiculairement aux surfaces qu`elles recouvrent; elles s’appellent aussi
prismatiques)
 il y a aussi de formes cellulaires insolites qui ne sont pas définies par le modèle
géométrique de cette classification (ex: les podocytes de la capsule de Bowman, les
cellules du tube séminifère, les cellules «en raquette de tennis» ou «en parapluie»
urothéliales)
B. Le nombre de couches cellulaires:
 épithélium simple (une couche cellulaire)
 épithélium pseudostratifié (une couche cellulaire)
 épithélium stratifié (plusieurs couches cellulaires)
C. Le type de différenciation des cellules:
 du pôle apical (ex: épithélium cylindrique cilié ou non-cilié)
 globale (ex: épithéliums kératinisés ou non-kératinisés, l’urothelium)
Selon ces critères, les épithéliums de revêtement sont:
 épithéliums simples
 pavimenteux
116 | P a g e Histologie - Tissus
 cubiques
 cylindriques
 inclassable (l’épithélium du feuillet interne de la capsule de Bowman)
 épithéliums pseudostratifiés
 cylindrique non-cilié
 cylindrique cilié (respiratoire)
 inclassable (urothelium)
 épithéliums stratifiés
 pavimenteux: kératinisés/non-kératinisés
 cubiques
 cylindriques
 inclassable (épithélium séminal)
Cette classification permet:
 de reconnaître les tissus et les organes normaux et pathologiques
 est suggestive pour la fonction accomplie de ces épithéliums
De manière générale on peut considérer que:
 l’épithélium simple pavimenteux est responsable des échanges transépithéliaux sans
modification intracellulaire des substances transportées (ex: l’épithélium alvéolaire
permet le passage rapide de l’oxygène et dioxyde de carbone entre l’air, le milieu
extérieur et le sang, le milieu intérieur)
 les épithéliums simples cylindriques ou pseudostratifiés sont responsables des
échanges transépithéliaux (processus d’absorption ou sécrétion), avec le traitement
intracellulaire des substances transportées (ex: l’épithélium simple cylindrique
intestinal permet aux produits de digestion de passer de la lumière intestinale, le
milieu extérieur, dans le sang, le milieu intérieur); l’hauteur cellulaire reflète le
niveau de l’activité sécrétrice ou absorptive
 les épithéliums stratifiés sont impliqués dans le processus d’imperméabilité (parce
que l’épiderme est sèche et exposé aux potentiels effets de dessiccation de l’air, sa
surface est recouverte de cellules mortes, remplies d’une protéine résistante a l’eau,
la kératine; cette couche protectrice est constamment enlever et donc il doit être
obligatoirement remplacé par le processus de division cellulaire des couches
inférieures)
Outre cette classification, plusieurs types épithéliaux possèdent d’appellations
traditionnelles:
 l’épithélium simple pavimenteux d’origine mésodermique, qui revête l’intérieur des
vaisseaux sanguins et lymphatiques s’appelle endothélium
 l’épithélium simple pavimenteux d’origine mésodermique qui borde les cavités
fermées d’origine cœlomiques (plèvre, péritoine, péricarde) est dénommé
mésothelium
 les épithéliums pavimenteux stratifiés sont dénommés malpighiens

Histologie - Tissus 117 | P a g e


 l’épithélium pavimenteux stratifie kératinisé de la surface tégumentaire est appelé
épiderme
 l’épithélium pavimenteux stratifie non-kératinisé est appelé épidermoide
5.2.2.1. Les épithéliums simples
 ce sont des épithéliums ou toutes les cellules s’insèrent sur la membrane basale
 la paire de cytokératine K8/K18 est caractéristique
5.2.2.1.1. Les épithéliums pavimenteux simples
 ils sont constitués d`une seule assise cellulaire, composée de cellules épithéliales
aplaties, engrenées les unes dans les autres (Fig. 5)

Figure 5. Les épithéliums pavimenteux simples

(images de la collection d'auteur)

A. Epithélium pavimenteux simple, vue de surface: cellules de forme polyédrique,


à des limites intercellulaires très bien visibles à cause de la substance de
ciment; imprégnation argentique, ob. 20x
B. Epithélium postérieur de la cornée, vue profil (les cellules pavimenteuses sont
représentées par leurs noyaux, allongés, hyperchromes et un cytoplasme
réduit); col. HE, ob. 100x
C. Endothélium d’une artère musculaire, vue de profil; col. HE, ob. 40x
D. Mésothelium (plèvre)-1, vue de profil; épithélium alvéolaire-2, vue de profil;
col. HE, ob. 100x
E. Epithélium du feuillet externe de la capsule Bowman (glomérule rénal), vue de
profil; col. HE, ob. 100x

 à l`examen de la surface la forme des cellules, polyédrique, «en mosaïque», est tout
à fait caractéristique
 vus de profil, les cellules sont minces (leur cytoplasme étant très réduit), mais plus
gonflées au niveau du noyau centralement disposé et épais

118 | P a g e Histologie - Tissus


 les limites cellulaires et les zones d`engrènement sont faibles mises en évidences par
HE, mais parfaitement relevées par les imprégnations argentiques (noir)
 ils forment l`anse de Henle du rein, le feuillet pariétale de la capsule Bowman du
rein, le mésothelium et l’endothélium

Attention!
 les cellules endothéliales qui forment l’endothélium présentent des
différences par rapport aux cellules épithéliales: elles peuvent
avoir une forme modifiée (ex: les veinules postcapillaires
lymphatiques ou l’endothélium est simple cubique, ou les sinus veineux de la rate,
ou les cellules endothéliales sont «en bâtonnet» avec une disposition spécifique),
n’expriment pas la cytokeratine, ne sont pas toujours réunies par des jonctions
serrés (pouvant être aussi non-jointives; ex: les capillaires discontinus), ne forment
pas de complexes de jonction, et reposent sur un tissu conjonctif très peu développé
(la couche sous endothéliale)
 les deux types épithéliaux ne viennent pas en contact avec le milieu extérieur

 les fonctions des épithéliums pavimenteux simples


 de revêtement
 de réduction de la friction
 de diffusion
 de filtrage
 de lubrification

Corrélations cliniques
 les mesotheliums sont le siège d’une fréquente tumeur maligne,
mesothelioma de la plèvre, secondaire à l’intoxication chronique
à l’amiante

5.2.2.1.2. Les épithéliums cubiques simples


 ils sont constitués d`une assise de cellules cubiques adhérentes l`une à l`autre par
leurs facettes latérales (Fig. 6)
 en coupe perpendiculaire à la surface les cellules ont un aspect cubique; en coupe
parallèle à la surface les cellules ont un aspect polygonal, résultant de la
compression de leurs facettes latérales par les éléments cellulaires voisins
 les noyaux sont sphériques, centraux
 ils forment l`épithélium ovarien, les tubes collecteurs du rein, les canaux excréteurs
intralobulaires glandulaires, les canaux biliaires
 les fonctions des épithéliums cubiques simples
 de sécrétion

Histologie - Tissus 119 | P a g e


 d’excrétion
 d’absorption
 de protection

Figure 6. Les épithéliums cubiques simples

(images de la collection d'auteur)

A. Diagramme d’un épithélium cubique simple: 1. Cellules épithéliales


cubiques, vue de surface (cellules polyédriques); 2. Cellules épithéliales cubiques,
vue de profil (cellules cubiques, centrées de noyaux arrondis); 3. Cellules
épithéliales cubiques en coupe longitudinale; 4. Cellules épithéliales cubiques en
coupe transversale
B. Epithélium ovarien adulte, vue profil; col. HE, ob. 100x
C. Epithélium du canal extralobulaire de la parotide, coupe longitudinale; col.
HE, ob. 20x
D. Epithélium des tubes collecteurs rénaux, coupe longitudinale-1; coupe
transversale-2; col. HE, ob. 100x

5.2.2.1.3. Les épithéliums cylindriques simples


 ils sont constitués d`une seule assise de cellules épithéliales cylindriques, adhérentes
l`une à l`autre par leurs facettes latérales (Fig. 7)

120 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 7A. Diagramme des voies transcellulaires et paracellulaires pour le transport
des substances à travers les épithéliums
1. Pôle apical; 2. Zonula occludens; 3. Coté latéral; 4. Pôle basal; 5. Voie paracellulaire; 6.
Voie transcellulaire
La voie transcellulaire se déroule à travers la membrane plasmique des cellules épithéliales
et représente un système de transport actif qui nécessite de protéines et de canaux spécialisés
pour le transport membranaire dépendant d’énergie. La voie paracellulaire se déroule à
travers les zonula occludens entre deux cellules épithéliales voisines. La quantité d’eau,
d’électrolytes et d’autres petites molécules transportées est subordonnée au serrage des
zonula occludens

Figure 7B. Diagramme de la structure des parties extracellulaire et cytoplasmiques des


jonctions serrées
1. Occludine; 2. Claudine (canaux aqueux); 3. Voie paracellulaire; 4. Brins des zonula
occludens; 5. PDZ-domaine protéines
Deux brins des zonula occludens, entre deux cellules voisines, fusionnent dans une manière
«tirette», créant une barrière qui scelle l’espace intercellulaire. La perméabilité de la barrière
est dépendante du mélange entre les claudines et les occludines au niveau de la zone
«tirette» et de nombre des canaux aqueux, formés par les molécules de claudine. Les pores
aqueux permettent à l’eau de se déplacer entre les cellules. Dans les épithéliums où les
places de fusion, ou les brins, sont rares (tubules rénaux), la voie intercellulaire est partielle
perméable pour l’eau et électrolytes; dans les épithéliums ou les brins sont nombreux
(épithélium intestinal et urothelium), les régions intercellulaires sont imperméables. Les
parties cytoplasmiques des brins (qui contiennent une séquence unique d’un aminoacide)
attirent des PDZ-domaine protéines, impliquées dans la signalisation cellulaire (ces
protéines incluent les protéines ZO-1, ZO-2, Z0-3 qui ont de fonctions régulatrices pendant
la formation de zonula occludens; ZO-1 est un suppresseur tumorale et ZO-2 intervient dans
le mécanisme de signalisation du facteur de croissance épidermique)

(Selon Ross MH, Pawlina W. Histology - a text and atlas with correlated Cell and Molecular Biology, 2005)

Histologie - Tissus 121 | P a g e


 en coupe parallèle à la surface les cellules sont polygonales, à cause de la
compression avec les cellules voisines; en coupe perpendiculaire à la surface, elles
ont une forme rectangulaire
 le noyau ovalaire est central, ou plus souvent, localisé dans le tiers inférieur de la
cellule
 les cellules présentent une polarisation fonctionnelle prononcée (elles ont des
complexes fonctionnels de type «bandelette de fermeture» - jonction occludens –
qui soudent entre eux les pôles apicaux cellulaires voisins et ferment ainsi les
espaces intercellulaires du côté de la surface libre; par IHC on a démontré qu’il
s’agit de molécules transmembranaires responsables de l’adhésion entre les cellules
adjacentes, soit spécifique, l’occludine, soit non-spécifiques, les claudines) (Fig. 7)

Corrélations cliniques
 les complexes jonctionnels sont de cibles pour les agents
pathogènes; la barrière physique crée par les épithéliums,
favorise la maintenance de l’homéostasie interne et protège
l’organisme contre différents virus, parasites et bactéries
 un exemple classique sont Clostridium Perfringens, une bactérie intestinale
et Helycobacter pylori, une bactérie localisé dans l’estomac, qui agressent les
jonctions serrées (causant leur mal fonctionnement) et produisent
d’intoxication alimentaire (la déshydratation massive est le résultat d’une
quantité augmentée des fluides qui passent par la voie paracellulaires),
lésions inflammatoires et carcinomes gastriques

 les épithéliums cylindriques simples peuvent être (Fig. 8)


 par rapport à la présence des cils
 non-ciliés (dans certains canaux excréteurs glandulaires)
 ciliés (dans les trompes utérines, les bronchioles, le corps utérin)
 par rapport aux types cellulaires
 monomorphes – quand ils sont constitués du même type cellulaire (le
revêtement épithélial gastrique)
 polymorphes – quand plusieurs types cellulaires sont présents (enterocytes,
cellules muqueuses caliciformes, quelques cellules endocrines - le
revêtement intestinal)
 les fonctions des épithéliums cylindriques simples
 de protection
 d’absorption
 de sécrétion
 de transport

122 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 8. Les épithéliums cylindriques simples

(images de la collection d'auteur)

A. Epithélium gastrique, monomorphe (cellules a pôle muqueux fermé), identiques,


pâles colorées (à cause du mucus qui occupent le cytoplasme); les noyaux hypochromes
sont localisés dans le tiers inferieur de la cellule); col. HE, ob. 20x
B. Epithélium intestinal, polymorphe; les entérocytes (cellules fortement colorées
basophile et munies d’un plateau strié - bandelette rouge au pôle apical) se mélangent
avec de cellules caliciformes (cellules a pôle muqueux ouvert, pâles colorées a cause du
mucus qui occupent le pôle apical); les noyaux hypochromes des entérocytes sont situés
presque au même niveau (dans le tiers inferieur de la cellule), autant que les noyaux des
cellules caliciformes, plus petits, hyperchromes, sont situés plus basal; col. HE, ob.40x
C. Epithélium ovarien (caractérise les fillettes et les jeunes filles); col. HE, ob. 40x
D. Epithélium de la trompe utérine, simple cylindrique cilié; col. HE, ob. 100x

5.2.2.1.4. Les épithéliums pseudostratifiés


 ils représentent une variante d`épithélium simple
 les cellules sont en fait disposées dans une seule couche et s’insèrent toutes sur la
membrane basale, étant liées de celle-ci par des fins prolongements cytoplasmiques,
à peine visibles (Fig. 9)
 la dénomination provienne de leur faux aspect de stratification, les formes et tailles
des cellules étant hétérogènes et n`atteignant pas toutes, la surface libre; la hauteur
des cellules étant différente, la localisation des noyaux (correspondante à la taille
des cellules) est différente
 les fonctions des épithéliums pseudostratifiés
 de protection
Histologie - Tissus 123 | P a g e
 de sécrétion
 d’élimination des particules étrangères inclues dans l`air inspiré
 on distingue 2 types d’épithélium pseudostratifié
A. cylindrique: cilié/non-cilié
A1. L’épithélium pseudostratifié cylindrique cilié
 c’est le type le plus répandu; la plupart des cellules sont cylindriques et celles qui
atteignent la surface possèdent des cils
 il est nommé fréquemment épithélium de type respiratoire (largement présent dans
les voies aériennes trachéo-bronchiques, il est un épithélium polymorphe, avec des
cellules caliciformes)
 il présente aussi d’autres localisations: le tube auditif, une partie de la cavité du
tympan, la cavité nasale, le sac lacrymal
A2. L’épithélium pseudostratifié cylindrique non-cilié
 il est présent dans l’urètre de l’homme, l’épididyme, certains canaux excréteurs des
glandes
B. inclassable, polymorphe (l’épithélium des voies urinaires - l’urothélium)
L’urothélium
 il tapisse les bassinets, les uretères, la vessie et la partie proximale de l’urètre
 il présente des cellules d’une forme spécifique
 les cellules basales, génératrices, sont cubiques hautes avec de mitoses
 les cellules intermédiaires, perpendiculaires sur celles sous-jacentes, ont une
forme «en raquette de tennis»; leur partie apicale est plus gonflée que la partie
basale, allongée
 les cellules plus superficielles ont une forme «en parapluie»; elles recouvrent 2-
3 cellules «en raquette», ayant un pôle apical élargi, sont grandes, souvent
binucléés
 cette fausse stratification est due à la capacité des cellules «en raquette» de se
déplacer en sens longitudinal, suivant les différents degrés de distension auxquels
les voies urinaires sont soumises; quand la lumière est distendue par l’urine, les
cellules urothéliales peuvent s’étirer, se déplacer l’une sur l’autre, s’aplatir et
forment une couche plus mince (ex: 2-3 assises dans la vessie vide en rapport de 6-8
dans la vessie pleine)
 l’aspect d’urothélium se change aussi selon le calibre des voies urinaires (d’ou la
dénomination d’épithélium de transition): 2 à 3 couches dans les petits calices, 5 à 6
couches dans l’uretère et 6 à 8 couches dans la vessie pleine
 la membrane basale qui sépare cet épithélium de tissu conjonctif sous-jacent est très
mince, en coupes histologiques étant indistincte; elle se détache facilement, causant
fréquemment des hémorragies; elle ne se colore pas en HE
 dans la vessie non-distendue, la surface de l’urothélium semble floue (du fait du
relâchement de la surface complexe et sinueuse des cellules de surface); dans l’état

124 | P a g e Histologie - Tissus


distendu, le plateau des plaques membranaires au niveau du pôle apical de cellules
superficielles, est visible
 les limites intercellulaires, comme la disposition stratifiée, sont bien visibles même
en HE

Figure 9. Les épithéliums pseudostratifiés


A. Diagramme d’un épithélium pseudostratifié cylindrique cilié, polymorphe, vue de
profil; on remarque les cellules insérées toutes à la membrane basale, par des
prolongements cytoplasmiques fins; la majorité des cellules ont une forme cylindrique et
sont munies de cils a leur pôle apical; de nombreuses autres reposant sur la lame basale,
ont une extrémité supérieure effilée, qui s’étende seulement en partie vers la surface;
c’est un épithélium polymorphe, présentant aussi de cellules caliciformes muqueuses
(pôle apical muqueux ouvert)

(Selon www.mhhe.com)

B. Epithélium d’un canal extralobulaire d’une glande salivaire mixte, pseudostratifié


cylindrique non-cilié; les noyaux ne sont pas disposés dans une manière régulière, mais
assez désordonnés; col. HE, ob. 20x
C. Epithélium respiratoire, pseudostratifié cylindrique cilié, polymorphe; outre l’aspect
de faux stratification des noyaux, on remarque les corpuscules basaux des cils-1
(bandelette rouge) et les cils-2; col. HE, ob. 40x
D. Urothelium (uretère), pseudostratifié inclassable; on remarque le faux aspect de
stratification des noyaux, apparemment disposés sur trois couches: 1. Cellules
superficielles «en parapluie», munies de plaques membranaires; 2. Cellules «en raquette
de tennis», arrangées sur plusieurs assises et recouvertes par de cellules superficielles; 3.
Cellules basales germinatives, cubiques; col. HE, ob. 40x

(images de la collection d'auteur)

Histologie - Tissus 125 | P a g e


5.2.2.2. Les épithéliums stratifiés
 ils sont constitués de deux ou plusieurs couches de cellules
 la dénomination de la forme des épithéliums (pavimenteux, cubiques, cylindriques)
correspond à la forme des cellules les plus superficielles (Fig. 10)

Figure 10. Les épithéliums stratifiés


A. Epithélium d’un canal sudoripare, bistratifié cubique; col. HE, ob. 100x

(Selon Sovrea A. Histologie - cahier de travaux pratiques: tissus, 2010)

B. Epithélium embryonnaire dentaire, stratifié cylindrique; col. HE, ob. 40x

(image de la collection d'auteur)

5.2.2.2.1. Les épithéliums cubiques stratifiés


 les épithéliums cubiques stratifiés sont formés de deux assises de cellules cubiques
et sont donc bistratifiés
 une couche de ces cellules repose sur la membrane basale, alors que la couche plus
superficielle borde une cavité (canal)
 ce type d’épithélium forme les canaux excréteurs des glandes sudoripares
5.2.2.2.2. Les épithéliums cylindriques stratifiés
 dans ce type d’épithélium, on distingue de bas en haut des cellules basales
polyédriques, des cellules intermédiaires et en surface des cellules cylindriques
 ils peuvent être ciliés (dans certaines régions laryngiennes) et non-ciliés (dans les
grands canaux des glandes exocrines, la conjonctive palpébrale, l’urètre)
 ils sont caractéristiques pour la vie embryonnaire
5.2.2.2.3. Les épithéliums pavimenteux stratifiés
 ils sont les types les plus fréquents et résistants des épithéliums, étant spécialisés
dans la fonction de protection des tissus sous-jacents
 ce sont composés de plusieurs couches de cellules (kératocytes) dont les plus
superficielles ont une forme pavimenteuse (Fig. 11)

126 | P a g e Histologie - Tissus


 ils se caractérisent par l’insertion unique des cellules de la couche basale sur la
membrane basale (par hemidesmosomes), les autres assises cellulaires étant liées
une de l’autre (desmosomes)

Figure 11. Les épithéliums pavimenteux stratifiés


A. Diagramme d’un épithélium pavimenteux stratifié kératinisé
1. Tissu conjonctif; 2. Membrane basale; 3. Couche basale (germinative);
4. Couche pavimenteuse (à épines); 6. Couche superficielle (de desquamation);
7. Couche de kératine

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1984)

B. Épithélium antérieur de la cornée; col. HE, ob.100x


C. Épithélium œsophagien (épidérmoide); col. HE, ob. 40x
D. Epiderme mince (la couche de kératine, desquamée, est très mince); col.
HE, ob.100x
E. Epiderme gros (la couche de kératine est épaisse); col. HE, ob.100x

(images de la collection d'auteur)

 ce sont constitués, de profondeur jusqu’à la surface, de 3 couches de cellules:


basales, intermédiaires et superficielles
 la couche basale (germinative)
 repose sur la membrane basale
 comprend une assise des cellules cubiques ou cylindriques
 possède de cellules avec un cytoplasme très réduit, mais basophile (à cause
de l’abondance de l’ARN); les noyaux sont ovalaires et situés
perpendiculairement sur la membrane basale
Histologie - Tissus 127 | P a g e
 se divise activement pour donner naissance aux cellules des couches supra
jacentes, plus grandes, plus polyédriques, qui vont progressivement s’aplatir
et enfin se desquamer (les cornéocytes)
 se caractérise par la présence de la paire de cytokératine K5/K14
 la couche intermédiaire (épineuse ou corps muqueux de Malpighi)
 est formé par plusieurs assises de cellules polyédriques plus volumineuses
que les basales et intimement accolées les unes aux autres par des filaments
intermédiaires et desmosomes
o en ce qui concerne les filaments intermédiaires, la couche se caractérise
par la présence d’une ou plusieurs paires de kératines, de très haut poids
moléculaire, spécifiques d’organe: K1/K10 et K2/K11 dans la peau, K3/K12
dans la cornée, K4/K13 dans le tube digestif
o en ce qui concerne les desmosomes, ils apparaissent en MO, comme des
points d’union, disposés comme une succession de petites épines
parallèles les unes aux autres (à la manière «barreaux d’une échelle»);
les cellules intermédiaires sont d’ailleurs appelées cellules épineuses ;
en ME, on peut discerner les molécules transmembranaires (cadherines
desmosomales: desmogleines et desmocollines) et les molécules de
plaques (desmoplakines, periplakines, envoplakines, plakophilines,
plakoglobines); la répartition de ces différents molécules est spécifique,
d’importance pour le diagnostic des différentes maladies; ainsi, les
épithéliums stratifiés présentent la desmogleine 2, la desmocolline 2 et
la desmoplakine 1, universellement trouvées en desmosomes, mais ils se
caractérisent par la présence de la desmogleine 1 et 3, les desmocollines
1 et 3, la desmoplakine 2 et plakophiline 1
 les noyaux sont vésiculeux et euchromes dans les assises profondes, où ils
sont orientés perpendiculairement sur la membrane basale, et denses et
hyperchromes dans les assises superficielles, où ils sont orientés
parallèlement à la membrane basale
 les limites intercellulaires sont très bien mises en évidence, même en HE
 la couche superficielle
 les cellules s’aplatissent progressivement et prennent une forme de plus en
plus pavimenteuse
 à la fin, ces cellules souffrent un processus de pycnose, meurent et se
desquament
Selon leur situation topographique on distingue deux variétés d’épithéliums
pavimenteux stratifiés:
A. L’épithélium pavimenteux stratifié kératinisé: l’épiderme; il entre dans la
composition des différentes variétés tégumentaires (ex: tégument mince - paupières;
moyenne - surface du corps; gros - talons): la kératine, acellulaire, est une protéine

128 | P a g e Histologie - Tissus


secrétée par des kératinocytes (à partir de filaments intermédiaires et graines de
kératohyaline), disposées en filaments (rouges en HE), qui remplit le cytoplasme
cellulaire jusqu'à ce que les cellules de la couche superficielle, entièrement kératinisées,
meurent et se détachent.
B. L’épithélium pavimenteux stratifié non-kératinisé, épidermoïde (cavité buccale,
œsophage, vagin); il revête alors des zones de contrainte mécanique qui doivent être
constamment humidifiées par une sécrétion glandulaire.

Corrélations cliniques
 la pathologie des épithéliums stratifiés est diverse et multiple;
elle peut toucher toutes lez zones recouvertes par ce type
épithélial: la peau, l’œsophage, les yeux, la bouche, étant soit
secondaire a des altérations moléculaires, ou donnée par les tumeurs (carcinomes)
 les pemphigus sont des maladies desmosomales, caractérisées par la formation des
bulles intraépithéliales; elles sont secondaires à la production d’auto anticorps
dirigés contre les protéines spécifiques des desmosomes, les desmogleines, qui vont
rompre les connexions intercellulaires; deux types de desmogleines sont atteintes, 1
(dans le pemphigus superficiel) et 3 (dans le pemphigus vulgaire) à localisations
différentes au niveau de l’épiderme; en conséquence l’apparition de bulles est
différente dans les deux maladies: très superficielle pour les pemphigus superficiel,
où le clivage est sous-corné et plus profonde dans le pemphigus vulgaire, ou le
clivage est suprabasal
 les tumeurs épithéliales peuvent être bénignes (quand elles restent localisées) ou
malignes (qui vont envahir les tissus entourant ou vont se disperser à la distance par
voie sanguine ou lymphatique - les métastases; les cellules tumorales ressemblent de
règle aux tissus d’origine et ça c’est utile dans le diagnostic pathologique;
cependant, les métastases ne présentent pas les caractéristiques du tissu de
provenance, étant difficile d’établir la localisation exacte de la tumeur primaire;
dans ces cas des tumeurs non-différentiées, le diagnostic se pose à l’aide de
cytokératines
 les carcinomes les plus fréquents sont les formes baso- et spinocellulaires; comme
leurs appellations indiquent, ils se développent à partir des cellules basales de la
couche germinative ou les cellules épineuses de la couche intermédiaire, qui vont se
multiplier anarchiquement; ils surviennent de règle aux personés âgés (60-70 ans),
aux endroits fortement exposées au soleil (visage, nez, les dos de la main); les
manifestations cliniques sont des indurations et ulcérations de la peux qui ne se
guérirent pas; le pronostic de ces tumeurs est assez bon, surtout si elles sont
détectées en stade précoce; le traitement consiste en excision chirurgicale

Histologie - Tissus 129 | P a g e


5.2.3. Populations cellulaires résidentes non-épithéliales
Entre les cellules épithéliales, au niveau des tissus épithéliaux de revêtement, on trouve:
 les cellules non-épithéliales (aux fonctions spécifiques au sein de chaque tissu
épithélial)
 les cellules souches (qui assurent le phénomène caractéristique de renouvellement)
1. Les cellules non-épithéliales
 les plus caractéristiques types des cellules sont localisés au niveau d’épiderme
 il s’agit de: mélanocytes, cellules de Langerhaans et cellules de Merckel
 les mélanocytes dérivent de la crête neurale, présentent une morphologie
ramifiée et se trouvent à forte densité dans la proximité de la membrane basale;
dans leur cytoplasme (non-coloré en HE), les filaments intermédiaires de
cytokératine sont remplacés par vimentine; leur noyau est petit et basal; les
mélanocytes possèdent des organites spécifiques, les mélanosomes, où sous
l’effet des radiations UV, se synthétise la mélanine; les grains de mélanine vont
être transmis aux cellules épithéliales voisines (pour la protection contre les
rayons UV), ou la mélanine va être stockée dans les lysosomes; environ 30
kératinocytes sont approvisionnés d’un seul mélanocyte et l’ensemble s’appelle
unité épidermique de mélanogenèse
 les cellules de Langerhaans appartiennent au système immunitaire, à la famille
des cellules dendritiques; leur rôle est la capture et la présentation d’antigènes
aux Ly T des ganglions lymphatiques; chargées d’antigènes, elles migrent a
travers la membrane basale vers les vaisseaux lymphatiques du tissu conjonctif
sous jacent et par la lymphe, au niveau des ganglions lymphatiques où elles vont
se déchargées par interaction avec les lymphocytes
 les cellules de Merckel accomplirent des fonctions neuro-sécrétoires et de
récepteurs sensitifs, ayant un double rôle: épithélial et neuronal; elles sont
localisées au niveau du tégument épais, faces palmaire et plantaires
2. Les cellules souches
 assurent la régénération des épithéliums
 possèdent comme trait particulier, un grand potentiel de prolifération
 ont la possibilité d’engendrer des cellules filles qui vont se différencier en cellules
épithéliales
 leur localisation et durée de vie sont spécifiques à chaque type épithélial, ainsi que
le renouvellement ne va pas s’effectuer de la même manière
 les interactions étroites avec la membrane basale se trouvent à la base de «concept
de niche» et assurent le control de leur prolifération et différenciation
5.2.4. La régénération des épithéliums
 dans le cas des épithéliums simples
 on trouve une multiplication et une évolution progressive de cellules isolées,
incomplètement différenciées, disséminées; elles sont toujours à la proximité
immédiate de la lame basale (on peut ainsi faire la différence avec les
130 | P a g e Histologie - Tissus
lymphocytes intraépithéliaux, qui eux, aussi isolés, se trouvent à la distance de
la lame basale)
 si les épithéliums sont à faible vitesse de renouvellement, les cellules sont
rares, isolées et homogène réparties le long de la lame basale (entre les pôles
basaux des cellules épithéliales matures)
 si les épithéliums sont à grande vitesse de renouvellement (48 h) (estomac,
l’intestin), les cellules, nombreuses, sont groupées en zones germinatives où
elles vont se multiplier, avant de migrer le long de la lame basale et
finalement d’être éliminées par desquamation
 dans le cas d’épithéliums pseudostratifiés
 la variété des cellules basales représente de cellules souches, qui y assurent la
maturation fonctionnelle des cellules épithéliales et ainsi le turn-over
 dans le cas d’épithéliums stratifiés
 les cellules souches composent la couche profonde, germinative (une couche
entière de cellules basales): elles présentent deux manières de division
 l’une de cellules filles reste en place (nouvelle cellule souche), tandis que
l’autre migre en position suprabasale (cellule parabasale), où commence son
processus de différenciation
 deux cellules filles parabasales, avec leur capacité de division maintenue,
mais implacablement engagées dans le processus de différenciation
 ce mécanisme de renouvèlement est responsable de l’aspect similaire de
premières assises de la couche intermédiaires à la couche basale (noyaux
perpendiculairement orientés vers la membrane basale)
 l’épiderme est complètement remplacé tout les deux semaines

Corrélations cliniques
 l’examen des cellules exfoliées de la couche externe de
l’épithélium qui limite le tractus reproductif féminin est une
procédure commune en gynécologie (les frottis PAP); pendant la
réparation d’un épithélium lésé mécanique, les cellules situées en voisinage de la
lésion forment une couche fine, en se déplaçant pour recouvrir la zone dénudée de la
membrane basale; le processus de renouvellement par division commence plus tard

5.2.4.1. Le contrôle du renouvellement des cellules épithéliales


Plusieurs classes des facteurs y interviennent:
 facteurs hormonaux
 facteurs divers qui peuvent modifier l’activité mitotique: âge, température,
radiations, anesthésiques, etc
 facteurs de croissance (ex: facteur de croissance épithélial)

Histologie - Tissus 131 | P a g e


 facteurs paracrins qui déterminent une inhibition de contact, de la croissance
cellulaire
Les modes de renouvellement sont dépendantes:
 du type épithélial
 de l’intégrité des cellules souches
 de l’intégrité de la membrane basale
La réépithélialisation d’une plaie se réalise par la migration et prolifération de cellules
souches bordant la zone lésée, la cicatrisation étant comme même dépendante du type de
lésion (coupure frangée ou nette).

132 | P a g e Histologie - Tissus


Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Quellles sont la où les vraies affirmations concernant l’épithélium pavimenteux
simple:
a. en vue profil, les cellules ont un aspect polyédrique
b. les noyaux sont situés dans le tiers inferieur de la cellule
c. il est responsable des échanges transépithéliaux (processus d’absorption où
sécrétion), avec le traitement intracellulaire des substances transportées
d. il assure les fonctions de filtrage, lubrification, réduction de la friction
e. il est représenté par l’épithélium antérieur de la cornée, l’anse Henle,
l’endothélium et les mésotheliums
2. Cochez les vraies affirmations à-propos de l’épithélium cylindrique simple:
a. il est formé par plusieurs couches cellulaires
b. il est responsable des échanges transépithéliaux (processus d’absorption où
sécrétion), avec le traitement intracellulaire des substances transportées
c. il est représenté par l’épithélium intestinal, monomorphe
d. il peut être cilié
e. les cellules présentent une polarisation fonctionnelle importante
3. Quels sont la où les fausses affirmations concernant l’épithélium pseudostratifié:
a. il présente de noyaux régulièrement disposés
b. les cellules basales sont de cellules souches qui y assurent la maturation
fonctionnelle
c. les cellules ont de formes et tailles hétérogènes
d. l’urothelium fait partie de ce type épithélial
e. les cellules qui composent l’épithélium respiratoire ne sont pas munies de cils
4. Les épithéliums stratifiés pavimenteux:
a. sont kératinisés et s’appellent épidérmoides
b. contiennent de cellules superficielles «en parapluie»
c. contiennent de cellules souches basales
d. contiennent de «bandelettes de fermeture» au pôle apical
e. contiennent plusieurs assises cellulaires pour la couche intermédiaire
5. Parmi les affirmations suivantes, quelles sont fausses?
a. l’épithélium simple pavimenteux d’origine mésodermique, qui revête l’intérieur
des vaisseaux sanguins et lymphatiques s’appelle mésothelium
b. les épithéliums pavimenteux stratifiés sont dénommés malpighiens
c. l’épithélium pavimenteux stratifie kératinisé de la surface tégumentaire est
appelé épiderme

Histologie - Tissus 133 | P a g e


d. les tissus épithélioïdes possèdent une surface libre
e. les CK1-CK8 sont acides et les CK9-CK20 sont basiques
Tests de compréhension
1. Décrivez la structure d’un épithélium pavimenteux stratifie kératinisé.
2. Expliquez la liaison entre structure et fonction au niveau d’urothelium.
3. Comparez un épithélium simple cylindrique cilié avec un épithélium pseudostratifié
cylindrique cilié.
4. Enumérez les facteurs qui interviennent dans le control du renouvellement
cellulaire.
5. Faites la différence entre les voies de transport paracellulaire et transcellulaire des
substances, dans un épithélium simple cylindrique.
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre décrivez le
mécanisme par qui l’épiderme est impliqué dans le processus d’imperméabilité.
Test d’application clinique
Cas clinique (Fig. 12, 13 et 14) - après vous établissez le diagnostic, continuez votre
recherche sur l’internet.
 une femme de 55 ans, travailleuse dans une fabrique des textiles, se présente au
médecin pour l’apparition sur son corps de bulles, non-prurigineuses, qui ont la
tendance de croitre en dimensions, de se casser, laissant le tégument dénudé, qui ne
guérissent pas et peuvent facilement s’infecter; la peau devient flasque dans ces
régions
 à l’examen macroscopique on observe des zones irritées, érythémateuses, avec des
bulles
 à l’examen microscopique on observe une acantolyse intraépidermique profonde,
supra basale; les cellules de la couche basale on un aspect caractéristique de «pierre
de tombe»

Figures 12 et 13. Bulles de pemphigus vulgaire


Après leur éclatement, le tégument reste dénudé, érythémateux. Les bulles ont la tendance à
confluer

(Selon www.ymed.ro et www.studentie.ro)

134 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 14. Pemphigus vulgaire
Phénomène d’acantolyse, dû à la rupture des liaisons intercellulaires épithéliales sous l’action des
autos anticorps spécifiques et apparition des bulles

(Selon www.dermatovenerologie.ro)

 quel est le diagnostic d’une telle lésion?


 sur quels critères? qu’est ce que pouvez vous dire sur l’aspect de
l’épithélium de surface de cette image?
 quelles informations pouvez-vous donner à ce patient, en ce qui concerne cette
maladie, le traitement et la conduite ultérieure?
 avec quelles autres maladies pouvez-vous faire le diagnostique différentiel?
 donnez encore de details sur cette condition

Histologie - Tissus 135 | P a g e


5.3. Les épithéliums glandulaires
5.3.1. Données générales
5.3.1.1. Définition
L’épithélium glandulaire est composé de cellules épithéliales étroitement juxtaposées et
jointives, spécialisées pour la fonction de sécrétion régulée:
 leur forme est la même que celle des cellules épithéliales de revêtement: cubique,
cylindriques, pyramidale
 on retrouve entre ces cellules les dispositifs habituels de jonction: cadres obturants,
desmosomes, jonctions gap
 le rapport avec le tissu conjonctif environnant se fait par l’intermédiaire d’une
membrane basale
 le développement des certains organites permet l’adaptation des cellules pour une
sécrétion différente des macromolécules; au cours de ce processus, les cellules
glandulaires captent des molécules provenant du sang circulant et les transforment
(par des mécanismes biosynthétiques intracellulaires) en éléments plus complexes,
spécifiques, qui seront expulsés hors de la cellule en réponse à un signal; les
produits de sécrétion apparaissent sous forme de gouttelettes, de vacuoles ou le plus
souvent de graines appelées «grains de sécrétion» (Fig. 15)
 certains cellules glandulaires présentent des cellules myo-épithéliales, qui favorisent
l’expulsion du produit de sécrétion par le canal excréteur
5.3.1.2. Sécrétion
 la sécrétion implique donc
 la synthèse du produit de sécrétion
 son stockage éventuel
 l’excrétion de ce produit hors de la cellule
 toutes les cellules spécialisées dans l’activité sécrétoire sont des cellules sécrétrices
 elles peuvent appartenir aux différentes familles tissulaires: cellules de tissu
conjonctif, cellules musculaires (les myo-endocrines), cellules du tissu nerveux
(neurones)

Attention!
 seulement les cellules sécrétrices épithéliales s’appellent cellules
glandulaires
 il n’y a de sécrétion que si le produit synthétisé est expulsé hors de
la cellule au profit de l’organisme

136 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 15. Les produits de sécrétion glandulaires en ME dans un acinus salivaire mixte
A. Vacuoles de mucus
B. Grains de sécrétion

(Selon www.slideshare.net)

Attention!
 si la cellule synthétise pour son propre compte, il s’agit alors
d’élaboration (sécrétion constitutive continue, commune à toutes
les cellules de l’organisme) et non de sécrétion régulée

 selon le pôle cellulaire d’ou se fait l’exocytose des produits de sécrétion, les cellules
glandulaires peuvent être
 exocrines (pôle apical): cellules caliciformes
 endocrines (pôle basal): cellules neuroendocrines du tube digestif
5.3.1.2.1. Le cycle sécrétoire
 dans beaucoup de cellules glandulaires, le processus de sécrétion n’est pas continu,
mais cyclique (c’est en particulier le cas des cellules séreuses)
 on décrit 3 phases du cycle sécrétoire
 la phase de mise en charge: les vésicules de sécrétion s’accumulent au pôle
apical de la cellule (Fig. 16)
 la phase d’excrétion: le produit de sécrétion est expulsé de la cellule
 la phase de repos: les organites de synthèse se reconstituent au sein de la cellule
5.3.1.2.2. Histogenèse
 les épithéliums glandulaires se développent à partir des tissus épithéliaux de
revêtement d’origine ectoblastique, mésoblastique ou endoblastique (Fig. 17)
 les cellules épithéliales prolifèrent et s’invaginent à l’intérieur du tissu conjonctif:
 quand le contact avec la surface est maintenu, se forment les épithéliums
exocrines
 quand le contact avec la surface n’est pas maintenu, se forment les épithéliums
endocrines

Histologie - Tissus 137 | P a g e


Figure 16. Glandes utérines en phase de mis en charge, HE, ob. 100x

(Selon www.dartmouth.edu)

Figure 17. La formation des glandes à partir de l’épithélium de revêtement


1. Epithélium de revêtement; 2. Cellules qui prolifèrent et s’invaginent dans le tissu
conjonctif sous-jacent; 3. Lamine basale; 4. Tissu conjonctif; 5. Formation des glandes
exocrines; 6. Cordons cellulaires qui forment une glande endocrine; 7. Formation d’une
glande endocrine folliculaire; 8. Canal excrétoire; 9. Partie sécrétoire; 10. Disparition des
cellules du canal; 11. Capillaires; 12. Parties sécrétoires

(Selon Ham AW. Histology, 1969)

138 | P a g e Histologie - Tissus


5.3.1.3. Structure des glandes
 les glandes sont formées par
 des cellules
 d’une seule cellule: glande unicellulaire (ex: cellules caliciformes)
 des amas de cellules avec une fonction sécrétrice, au milieu d’un épithélium
de revêtement: glandes intraépithéliales (ex: glandes Bowman de la
muqueuse olfactive, les glandes de l’urètre)
 des tissus épithéliaux
 de revêtement et glandulaire en même temps: glandes membraniformes (ex:
épithélium gastrique de surface: les cellules sont disposées d’une manière
continue)
 exocrine: glandes intestinales ou gastriques
 endocrine: épithélium folliculaire thyroïdien
 des organes (plusieurs composantes épithéliales et conjonctives - contiennent les
vaisseaux et les nerfs); ex: les glandes salivaires, le foie, les glandes endocrines
5.3.1.4. Les cellules myoépithéliales
 il s’agit des cellules à propriétés combinées, entre les cellules musculaires et les
cellules épithéliales
 ce sont localisées entre la membrane basale et le pôle basal des cellules glandulaires
sécrétrices ou excrétrices
 en MO, ce sont des éléments cellulaires aplatis, ramifiés, riches en myofibrilles
contractiles, avec de noyaux aplatis et hyperchromes
 en ME, les caractéristiques spécifiques sont mieux exprimés: du point de vu
épithélial: les desmosomes, qui assurent la jonction étroite entre elles ou avec les
cellules glandulaires; du point de vue musculaire: les myofilaments contractiles, les
corps denses et les plaques d’ancrages, typique pour la fibre musculaire lisse
 le tableau immunohistochimique se superpose aux traits ME: protéines
desmosomales, desmine, actine musculaire lisse
 elles se trouvent dans certains épithéliums glandulaires d’origine ectodermique (à la
périphérie des acini salivaires, les glandes sudoripares, la glande mammaire, les
glandes des voies respiratoires; exception le pancréas)
 leur rôle est de favoriser, par leur contraction, l’expulsion des produits de sécrétion
des glandes exocrines
 elles sont généralement innervées par des fibres adrénergiques (à l’exception de la
glande mammaire qui réponde à l’ocytocine)
5.3.2. Classification des glandes
On utilise deux critères généraux pour classifier les glandes: leur taille et le lieu de
déversement de leur produit de sécrétion.
1. La taille
 est variable

Histologie - Tissus 139 | P a g e


 macroscopique (foie, pancréas)
 microscopique (glandes gastriques, intestinales, cellules caliciformes)
2. Le lieu de déversement de leur produit de sécrétion (Fig. 18)
 on distingue
 les glandes exocrines
 leurs produits de sécrétion sont rejetés à l’extérieur de l’organisme (les
glandes sudoripares) ou dans une cavité en communication avec l’extérieur
(les glandes gastriques, salivaires)
 le processus est appelé exocrinie

Figure 18. Diagramme des types des glandes classifiées selon le lieu de déversement
de leurs produits de sécrétion
A. Glande exocrine
B. Glande endocrine
C. Glande paracrine
D. Glande amphicrine homotypique
E. Glande amphicrine hétérotypique

(Selon http://www.cram.com/flashcards/epithelial-cells)

 les glandes endocrines


 les produits de sécrétions (hormones) sont déversés à l’intérieur de
l’organisme, dans le sang (la thyroïde, l’hypophyse) et contrôlent l’activité
des organes cibles, habituellement éloignés
 le processus est appelé endocrinie
 les glandes endocrines sont dépourvues de canal excréteur et sont en général
représentées par des organes parenchymateux
 les glandes amphicrines
 le produit de sécrétion est déversé à l’extérieur et à l’intérieur de
l’organisme par
o une variété de cellules (le foie): glande homotypique
o des variétés cellulaires différentes, d’un même organe (le pancréas):
glande hétérotypique
 le processus est appelé amphicrinie
140 | P a g e Histologie - Tissus
 les glandes paracrines
 le produit de sécrétion est déversé localement, dans le tissu interstitiel et par
simple diffusion il se dirige vers une cible située dans le voisinage
 le processus est appelé paracrinie
5.3.2.1. Classification des glandes exocrines
On classifie les glandes exocrines après 3 critères: morphologiques (I); le mode
d’excrétion du produit de sécrétion (II); la nature du produit de sécrétion (III).
I. Les critères morphologiques
 on distingue dans la structure d’une glande exocrine deux composantes, chacune
pouvant se diviser en 2 sous critères
 une composante excrétoire – A (le canal excréteur)
 l’absence/la présence du canal (A1)
 le nombre: un seul ou de multiples canaux excréteurs (A2)
 une composante sécrétoire – B (l’adénomère, l’unité sécrétrice)
 la forme (B1)
 la non/ramification (B2)
A1. Selon l’absence ou la présence du canal excréteur, on peut trouver de glandes
exocrines sans canal excréteur et avec canal excréteur (les glandes exocrines proprement
dites).
a. Glandes exocrines sans canal excréteur
 leur produit de sécrétion est déversé en cavités naturelles et ensuite en dehors de
l’organisme
 elles sont représentées par
 les glandes unicellulaires
 sont constituées de cellules disposées parmi celles d’un épithélium de
revêtement
 sont représentées par les cellules caliciformes muqueuses (à forme
caractéristique de «calice»; leur corps cellulaire est évasé et dilaté au pôle
apical, dû à l’accumulation de vacuoles de mucigène, tassés les uns contre
les autres; ces vacuoles confluent, rendant leur limite imprécise; le
mucigène ne se colore pas en HE; les vacuoles de mucigène confluent au
pôle apical en masses volumineuses qui sont expulsées par mérocrinie; le
noyau est contenu dans la portion basale de la cellule; sont présentes dans
l’épithélium intestinal et respiratoire) (Fig. 19)
 les glandes multicellulaires
 sont formées par plusieurs types cellulaires
 peuvent être
o intraépithéliales (de petits groupes de cellules situées dans l’épaisseur
d’un épithélium de revêtement: la muqueuse olfactive, l’urètre)

Histologie - Tissus 141 | P a g e


o membraniformes (des cellules d’épithéliums de revêtement ayant
acquis des caractères glandulaires pour remplir leur rôle de protection:
l’estomac, l’intestin) (Fig. 20)

Figure 19. Cellule caliciforme (cellule a pôle muqueux fermé)


1. Vacuoles de mucine au pôle apicale; 2. Appareil Golgi; 3. Noyaux; 4. Pôle basal

(Selon www.highlands.edu)

o à différentes dégrées de complexité (leur organisation structurelle


permet des sous classifications)

Figure 20. Epithélium gastrique de surface: glande membraniforme; col. HE, ob. 100x

(image de la collection d'auteur)

b. Glandes exocrines proprement-dites


 ce sont définies par les 2 composantes structurelles et leurs sous critères
A2. Selon le nombre des canaux excréteurs, on peut trouver de glandes simples (un
canal unique et droit) ou de glandes composées (à canaux multiples) (Fig. 21).
B1. Selon la forme de l’adénomère on peut trouver de glandes tubuleuses (l’unité
sécrétrice est en forme de «cul de sac» ou «doigt de gant»; l’une des extrémités est
fermée, l’autre débouche dans une cavité ou un canal excréteur; ex: la glande intestinale
Lieberkuhn), acineuses (l’unité sécrétrice est arrondie, en «grain de raisin», constituée
de cellules en cône tronqué; la lumière est petite; ex: la glande lacrymale), alvéolaires
(l’unité sécrétrice est renflée, en sac à lumière large; ex: la glande sébacée) et mixtes,
142 | P a g e Histologie - Tissus
tubulo-acineuses (glande salivaire sous-maxillaire, sous-linguale), tubulo-alveolaires
(prostate, glande mammaire en lactation) (Fig. 22).

Figure 21. Classification des glandes exocrines proprement-dites


après le nombre des canaux excréteurs
A. Glande simple
B. Glande composée

(Selon www.mhhe.com)

Figure 22. Classification des glandes exocrines proprement-dites


après la forme de l’adénomère
A. Glande tubuleuse droite
B. Glande acineuse
C. Glande alvéolaire

(Selon www.lab.anhb.uwa.edu.au)

B2. Selon la ramification ou la non-ramification de l’adénomere les glandes peuvent


être ramifiées ou non-ramifiées; ex: la glande tubulaire droite non-ramifiée (la glande
intestinale Lieberkuhn), les glandes tubulaires-ramifiées (les glandes gastriques
fundiques), les glandes acineuses ramifiées (acini muqueux du cardia), les glandes
tubulo-acineuses ramifiées (les glandes salivaires) (Fig. 23).
Suivant la taille de la glande, les adénomères et les canaux des glandes exocrines
composées se rassemblent en lobules.
En conséquence il y a des:
 glandes unilobulées: contiennent un lobule unique, où les canaux intralobulaires
vont se continuer par le canal unique, terminal, qui débouche en surface; ex: les
glandes salivaires mineures

Histologie - Tissus 143 | P a g e


 glandes multilobulées: contiennent plusieurs lobules, séparés par des cloisons
conjonctives, où en trouve des canaux interlobulaires; ces canaux, continuation des
canaux intralobulaires, vont se continuer par le canal unique, terminal, qui débouche
en surface; ex: les glandes salivaires majeures
 glandes agminees, «en bataillon»: des glandes multilobulées où les canaux
excréteurs de chaque lobule sont de type terminal et indépendant; ex: les glandes
lacrymales, mammaires et prostatiques

Figure 23. Classification des glandes exocrines proprement-dites


après la non/ramification de l’adénomère
A. Glande simple tubuleuse droite non-ramifiée
B. Glande simple tubuleuse droite ramifiée
C. Glande simple tubuleuse pelotonnée non-ramifiée
D. Glande simple alvéolaire non-ramifiée
E. Glande composée tubulo-acineuse ramifiée
F. Glande composée tubulo-alvéolaire ramifiée

(Selon www.mhhe.com)

II. Le mode d’excrétion du produit de sécrétion


Il y a 3 types de glandes (Fig. 24):
 les glandes mérocrines – leur produit de sécrétion est éliminé par exocytose à
l’apex de la cellule, en réponse à un stimulus; les vésicules (entourées par une
membrane) vont fusionner au pôle apical avec la membrane plasmatique et éliminer
leur contenu; la membrane cellulaire est respectée; ce mode d’excrétion n’affecte de
rien l’intégrité de la cellule; ex: la glande sudoripare
 les glandes apocrines – leur produit de sécrétion est extrait par la décapitation; il
s’agit d’un étranglement et élimination du cytoplasme apical qui contient le produit
de sécrétion, le tout étant entouré par la membrane plasmique; le pôle apical de ces
cellules est bombé par des gouttelettes lipidiques sans membrane, qui fusionnent et
forment un globule large; l’intégrité de la cellule n’est pas respectée vu qu’elle est

144 | P a g e Histologie - Tissus


amputée d’une portion parfois non négligeable (1/3 à 1/4 de la cellule); ex: la glande
mammaire en lactation, glande sudoripare apocrine, les glandes Moll de la paupière
et les glandes cérumineuses du méat auditif externe
 les glandes holocrines – la cellule est elle-même transformée en gouttelette de
sécrétion et excrétée en totalité; les cellules dégénèrent au fur et à mesure qu’elles se
chargent de leur produit de sécrétion, étant soumises à une mort cellulaire
programmée; un tel mode de sécrétion implique nécessairement un renouvellement
cellulaire compensant la perte continuelle de cellules; ex: la glande sébacée et les
glandes Meibomius de la paupière

Figure 24. La classification selon le mode d’excrétion du produit de sécrétion


A. Sécrétion merocrine; 1. Grains de sécrétion; 2. Pôle apicale; 3. Complexe Golgi; 4.
Noyau
B. Sécrétion apocrine; 5. Décapitation du pôle apical
C. Sécrétion holocrine; 6. Les cellules mûres meurent et deviennent produits de
sécrétion

(Selon www.oerpub.github.io)

III. La nature du produit de sécrétion


Il y a différents types de glandes exocrines:
 les glandes séreuses
 secrètent principalement des protéines, notamment des enzymes de la digestion
(ex: trypsine, amylase, pepsine), mais elles peuvent secreter aussi des
polypeptides (ex: les peptides antibactériens – le lysozyme, la β-défensine 1, la
lactoferrine) ou des glycoprotéines
 participent à la transcytose des IgA sécrétoires des plasmocytes stromales vers
la lumière glandulaire
 leur produit de sécrétion est un liquide fluide, «aqueux»
Histologie - Tissus 145 | P a g e
 leur forme est prismatique ou plus souvent pyramidale
 en MO, en coloration HE, le cytoplasme des cellules est basophile au pôle basal,
où on trouve le noyau sphérique, euchrome, et éosinophile au pôle apical, où on
trouve les grains de sécrétion (grains de zymogène)
 le ME relève dans le cytoplasme tous les organites impliqués dans la synthèse et
l’excrétion des protéines: un nucléole volumineux, un réticulum endoplasmique
granuleux abondant infra- et latéro-nucléaire, un appareil de Golgi; le pôle
apical et la région médiane sont occupés par des «grains de sécrétion», vésicules
denses aux électrons, où est stocké le produit de sécrétion avant son extrusion
 par immunohistochimie, au pôle apical des certaines cellules séreuses (pour
l’homme: la muqueuse nasale, les glandes sudoripares eccrines, les cellules
centro-acineuses du pancréas), on a récemment mis en évidence la protéine du
canal CFTR (an. cystic fibrosis transmembrane conductance regulator),
transporteur de chlore, absent dans les cellules glandulaires muqueuses
 ce sont très répandues; ex: les acini parotidiens ou du pancréas, les glandes
lacrymales, les glandes von Ebner linguales, les glandes olfactives, les cellules
sombres des glandes sudoripares eccrines, les cellules principales des glandes
fundiques gastriques, les demi-lunes de Gianuzzi

Corrélations cliniques
 les mutations dans le gène codant la protéine du canal CFTR sont
à l’origine de la mucoviscidose; en mucoviscidose, les glandes
séreuses de la muqueuse respiratoire sont affectées par l’absence
de cet canal (entraine la manque d’excrétion des ions chlorure dans leur partie
sécrétrice)

 les glandes muqueuses


 secrètent des mucines «vraies», les principaux constituants du mucus;
produisent aussi des mucines membranaires (mucine-like) et des molécules
apparentées aux mucines
 leur produit de sécrétion est un liquide clair, visqueux, qui protège par
lubrification l’épithélium de surface (des voies digestives, aériennes, génitales,
etc), contre différentes agressions chimiques (le pH extrêmes des sucs digestifs),
mécaniques (progression du contenu luminal, notamment digestif), bactériennes
(par la colonisation saprophyte des voies respiratoires et digestives), physiques
(toxicité de particules ou gaz inhalé, déshydratation)
 contiennent au pôle apical des vacuoles de mucigène (mélange des
glycoprotéines et protéoglycanes), les précurseurs du mucus

146 | P a g e Histologie - Tissus


Attention!
 jusqu’à présent trois groupes de mucines ont été
caractérisées:
 les mucines vraies, les seules exclusivement produites par
les cellules glandulaires muqueuses, localisés sur le
chromosome 11p15 et codées par les gènes MUC2, MUC5AC, MUC5B et
MUC6
 les mucines membranaires, codées par les gènes MUC1, MUC3 A/B, MUC4,
MUC11, MUC12 et secrétées aussi par d’autres cellules glandulaires
 les protéines apparentées aux mucines, codées par les gènes MUC16 et
secrétées aussi par d’autres cellules glandulaires

 dans les préparations histologiques habituelles (HE) ces vacuoles apparaissent


claires, incolores, transparentes; en mucicarmine le mucus devient rouge, en
PAS rouge-violet ou rose
 le cytoplasme apparait vide en coloration HE à cause des vacuoles de mucus qui
le remplie (ces vacuoles étant solubles dans l’eau, vont se perdre pendant la
préparation de routine d’échantillon)
 leurs noyaux sont hyperchromes, denses, aplatis, périphériques (par
l’accumulation des produits de sécrétion)
 en ME, les vacuoles de mucus occupe presque tout le cytoplasme; les organites
de synthèse des mucines sont présentes, notamment un appareil Golgi
supranucléaire, très développé (site principal de glycosylation des protéines) et
un réticulum endoplasmique granuleux basal, qui élabore l’axe protéique des
mucines (apomucines)
 l’immunohistochimie par les anticorps diriges contre les différentes mucines a
permis d’étudier leur distribution normale ou en états pathologiques
 ce sont très répandues; ex: glandes de Brunner duodénales, les acini muqueux
de la langue et du palais, de l’œsophage, du cardia et du pylore dans l’estomac,
les corps des acini mixtes des glandes salivaires, les glandes de Cowper, de
l’endocol utérin, les glandes de Bartholin, les cellules caliciformes de l’intestin,
l’appareil respiratoire, les cellules muqueuses de l’épithélium de surface
gastrique
 les glandes à sécrétion hydroélectrolytique
 secrètent de l’eau et des ions
 en ME, elles se caractérisent par de replis des leur membrane apicale, qui
augmentent la surface d’échange, la présence de complexes de jonction à leur
pôle apical et des nombreuses mitochondries
 ce sont représentées par les cellules bordantes des glandes fundiques gastriques,
les cellules claires des glandes sudoripares eccrines

Histologie - Tissus 147 | P a g e


 les glandes à sécrétion lipidique
 secrètent des lipides
 en MO, leur cytoplasme est claire, écumeux, les lipides étant dissous lors de la
technique de préparation de l’échantillon microscopique
 en ME on trouve de pseudo vacuoles, sans membranes, de taille inégale, claires
aux électrons
 ce sont représentées par la glande sébacée
 les glandes mixtes
 leur produit de sécrétion est mixte, séro-muqueux, lipido-protéique, sero-
hydroélectrolytique
 ex: les glandes salivaires mixtes, glande mammaire en lactation, les glandes
sudoripares eccrines

Corrélations cliniques
 l’antigène membranaire épithélial (EMA), codé par le gène
MUC1, est exprimé dans plusieurs épithéliums normaux et
néoplasiques; son surexpression ou la distribution anormale
(cytoplasmique et pas apicale) sont considérés comme facteurs négatifs pour le
pronostic des cancers gastro-intestinaux, du sein, de la prostate ou du rein
 les marqueurs du CD45 et ceux de l’EMA dans une double coloration sont utilisés
pour marquer les cellules d’origine lymphoïde, tandis que la combinaison
d’anticorps anti-cytokératine et anti-EMA serve pour la caractérisation des cellules
épithéliales

5.3.2.1.1. Organisation générale des glandes exocrines proprement-dites comme


organes. Ce sont des organes parenchymateux, alors on décrit une capsule, un stroma et
le parenchyme (Fig. 25); l’exemple représentatif sont les glandes salivaires, glandes
composées tubulo-acineuses ramifiées, merocrines, séreuses ou mixtes.
1. La capsule
 est représentée par un tissu conjonctif dense désordonné
2. Le stroma
 est formé par des cloisons conjonctives (septes), qui se détachent de la face
profonde de la capsule, en découpant la glande en lobes; ceux-ci seront subdivisés
en lobules de plus petites dimensions; autour des acini, les unités morpho-
fonctionnelles du parenchyme, on trouve de fibre de réticuline
 contient les vaisseaux sanguins, lymphatiques et les nerfs; ces formations vasculo-
nerveuses pénètrent dans la glande par la capsule, cheminent dans les cloisons
conjonctifs extra (inter) lobaires et extra (inter) lobulaires pour se ramifier autour
des unités sécrétrices
 contient aussi le système excréteur extralobulaire et le canal collecteur commun; les
canaux intralobulaires de lobules voisins se joignent pour former des canaux
148 | P a g e Histologie - Tissus
extralobulaires de calibre de plus en plus important, entourés d’une quantité plus
importante de tissu conjonctif; les canaux extralobulaires se résument finalement
dans un canal collecteur unique (ex: canal de Sténon dans la parotide)

Attention!
 l’épithélium qui tapisse les canaux excréteurs se change vers
l’orifice d’aperture du canal collecteur, selon le type épithélial qui
tapisse la lumière où le canal s’ouvre; il passe d’un type simple à
un type stratifié, par le type pseudostratifié

Figure 25. L’organisation morphologique de la glande exocrine


1. Capsule conjonctive; 2. Lobe; 3. Lobule; 4. Passage intercalaire; 5. Canal intralobulaire; 6.
Canal interlobulaire; 7. Canal collecteur; 8. Travées conjonctives compartimentant la glande

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1984)

3. Le parenchyme
 est formé par les acini séreux, muqueux ou mixtes et les canaux intralobulaires
 le système sécréteur est représenté par les acini
 les acini séreux sont des formations de petite taille, sphériques, entassées
l’une dans l’autre; la lumière centrale est étroite, entourée par des cellules
hautes, sombres, avec des noyaux ronds; dans leur pôle apical on trouve des
grains éosinophiles de secrétions; des noyaux aplatis et hyperchromes
(noyaux des cellules myoépithéliales) peuvent être visibles entre la
membrane basale et les cellules séreuses
 les acini muqueux sont des formations claires, allongées, entassées l’une
dans l’autre; la lumière centrale est large, ondulée, entourée par des cellules
pyramidales, allongées et non-colorées, avec un aspect écumeux; les noyaux
sont hyperchromes, aplatis, périphériques; entre la membrane basale et les

Histologie - Tissus 149 | P a g e


cellules se trouvent des noyaux aplatis et hyperchromes, plus longs que ceux
déjà décrits, les noyaux des cellules myoépithéliales
 les acini mixtes sont des acini muqueux, coiffés à la périphérie par des
cellules séreuses sombres, les demi-lunes de Gianuzzi (à grains éosinophiles
et noyaux arrondis) et bordés à la périphérie par les noyaux aplatis et
hyperchromes des cellules myoépithéliales
 le système excréteur
 ses différentes parties ont une morphologie et fonction différente
(notamment dans le cas du pancréas et des glandes salivaires majeures)
 à l’intérieur des lobules, les culs-de-sac glandulaires (les acini ou les unités
sécrétrices) se continuent par des canaux excréteurs; les segments initiaux
sont les passages intercalaires (passages de Boll dans les glandes salivaires,
passages de Herring dans le foie); ils sont généralement ramifiés et se
réunissent dans un canal de calibre plus important, le canal excréteur
intralobulaire, disposé en plein parenchyme du lobule et entouré par des
acini
 dans cette portion initiale, les canaux excréteurs peuvent activement
modifier (par concentration, addition ou réabsorption) la composition du
produit sécrété par des acini, grâce aux systèmes de pompe ionique
o les cellules glandulaires de canaux stries intralobulaires des glandes
salivaires sécrètent des ions de K+, des bicarbonates et des protéines
(kallicreine) et réabsorbent du Na+ et du Cl- ; la salive initiale isotonique
est transformée dans la salive secondaire hypotonique; à la partie basale
de la cellule on trouve des replis de la membrane plasmique, contenant
la protéine membranaire active et des nombreuses mitochondries;
l’aspect des cellules est striée
o les cellules glandulaires des canaux excréteurs sudoripares réabsorbent
des ions de Na+ et Cl-, transformant la sueur initiale isotonique en sueur
hypotonique

Corrélations cliniques
 en mucoviscidose les canaux excréteurs des glandes sudoripares
sont affectés par l’absence ou la sous exprimassion de canal de
chlore CFTR, qui entraine la manque de réabsorption d’ions de
chlore et de sodium; en conséquence la sueur des ces patients va être riche en ions
de chlore, d’où le test de dépistage de cette maladie, le test de la sueur (> 60mEq/L
sur 2 tests consécutifs)

150 | P a g e Histologie - Tissus


5.3.2.1.2. Classification des glandes endocrines
On classifie les glandes endocrines après 4 critères: l’origine, la morphologie de
l’épithélium glandulaire (le plus fréquent critère utilisé), la nature du produit de
sécrétion, les types des récepteurs qu’elles possèdent.
L’origine
 on trouve
 glandes d’origine ectoblastique: la thyroïde, la parathyroïde, l’adenohypophyse,
les îlots endocrines de pancréas
 glandes d’origine mésoblastique: la corticosurrénale
 glandes d’origine neuroectodermique: la neurohypophyse, l’hypothalamus, la
médullosurrénale, l’épiphyse; le système APUD
La morphologie de l’épithélium glandulaire
 on trouve
 glandes de type cordonnal
 les cellules sont organisées en cordons épais d’une ou deux cellules,
anastomosées et délimitant entre eux des espaces conjonctivo-vasculaires
particulièrement riches en capillaires; ex: la surrénale ou, dans les 4 zones
du parenchyme on retrouve tous les types des cordons cellulaires: courtes et
arqués pour la zone glomérulaire, droits et longs pour la zone fasciculaire,
anastomosés en réseau pour la zone réticulaire, courts avec des cellules
gonflées (en «nids cellulaires») pour la zone médullosurrénale (Fig. 26)
 glandes de type folliculaire
 composées par des follicules, formations de tailles, morphologie et
fonctionnalités différentes; ceux-ci sont constituées de manière générale par
une cavité centrale (cavité folliculaire), le colloïde (le mode de stockage des
hormones thyroïdiennes T3 et T4, qui occupe la cavité folliculaire) et
l’épithélium endocrinien folliculaire (qui borde la cavité); les follicules sont
entourés par des fibres de réticuline qui renferment des capillaires, ou les
cellules déversent les hormones; ex: la thyroïde (Fig. 27)

Attention!
 les cellules folliculaires thyroïdiennes ont une double polarité:
elles déversent dans la lumière du follicule le produit de sécrétion
y stocké, qu’elles reprennent aux signaux de l’organisme, pour en
extraire l’hormone destinée aux capillaires entourant les vésicules

 glandes de type mixte


 possèdent à la fois des travées cellulaires organisées selon le type cordonnal
et des follicules; ex: la parathyroïde

Histologie - Tissus 151 | P a g e


La nature du produit de sécrétion
 l’immunocytochimie permet, le plus souvent, d’identifier in situ, grâce à des
anticorps plus ou moins spécifiques, le(s) produit(s) de sécrétion
 on distingue 3 groupes principaux de cellules glandulaires
 cellules sécrétrices de protéines
 elles sécrètent des polypeptides, des protéines ou des glycoprotéines
 le noyau est bien structuré avec le nucléole volumineux
 le réticulum endoplasmique granulaire est très développé
 l’appareil de Golgi est important
 elles présentent dans le cytoplasme des vésicules de sécrétion

Figure 26. Diagramme de la glande surrénale, avec les 4 zones du parenchyme


à morphologie différente
De haut en bas: la zone glomérulaire - cordons courts et arqués; la zone fasciculaire
- cordons droits et longs; la zone réticulaire - cordons anastomosés en réseau; la
zone médullosurrénale, centrale - cordons courts avec des cellules gonflées en «nids
cellulaires»

(Selon Di Fiore. Atlas of normal histology, 1988)

 cellules sécrétrices de stéroïdes


 elles sécrètent les corticoïdes, les œstrogènes, la progestérone, etc
 le réticulum endoplasmique lisse est extrêmement abondant
 possèdent des mitochondries très nombreuses avec des crêtes tubulaires
 contiennent des vacuoles lipidiques très fréquentes et parfois même très
abondantes

152 | P a g e Histologie - Tissus


 à la suite des organites prédominants, leur cytoplasme peut présenter des
aspects divers: soit éosinophile granuleux (nombreuses mitochondries et
petites quantités de lipides), soit peu coloré et vacuolisé (le réticule
endoplasmique lisse dilaté et abondant et grandes quantités de lipides)
 cellules sécrétrices d’amines biogènes
 rejettent leur produit de sécrétion au-dehors, par mécanisme d’exocytose
 présentent dans le cytoplasme des vésicules de sécrétion, sous la forme de
petites vésicules arrondies, cernées par leur membrane et contenant au
centre un granule très dense, séparé de la membrane par un halo clair
(«vésicules à cœur dense» ou «vésicules à centre dense»)
Les types des récepteurs
 on trouve
 de récepteurs membranaires: les hormones protéiques du pancréas, de
l’adenohypophyse
 de récepteurs cytosoliques: les hormones thyroïdiennes, les stéroïdes

Figure 27. Diagramme des follicules thyroïdiens

(Selon Di Fiore. Atlas of normal histology, 1988)

Histologie - Tissus 153 | P a g e


Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Cochez les vraies affirmations:
a. l’épithélium glandulaire est composé de cellules épithéliales étroitement
juxtaposées et jointives, spécialisées pour la fonction de sécrétion continue
b. parmi les formes des cellules glandulaires on trouve fréquent l’aspect
pavimenteux
c. les dispositifs habituels de jonction: cadres obturants, desmosomes, jonctions
gap caractérisent les épithéliums glandulaires
d. le rapport avec le tissu conjonctif environnant se fait par l’intermédiaire d’une
membrane basale
e. le développement des certains organites permet l’adaptation des cellules pour
une sécrétion différente des macromolécules
2. Cochez les fausses affirmations:
a. la sécrétion implique la synthèse du produit de sécrétion, son stockage et
l’excrétion de ce produit hors de la cellule pour son propre compte
b. toutes les cellules spécialisées dans l’activité sécrétoire sont des cellules
glandulaires
c. les cellules glandulaires peuvent appartenir aux différentes familles tissulaires
d. les cellules de l’épithélium de revêtement gastrique sont des cellules
glandulaires
e. selon le pôle cellulaire d’où se fait l’exocytose des produits de sécrétion, les
cellules glandulaires peuvent être exocrines ou endocrines
3. Quelle forme des adénomères des glandes exocrines ne se retrouve pas, parmi les
suivantes:
a. tubulaire pelotonnée
b. folliculaire
c. acineuse
d. alvéolaire
e. tubulo-acineuse
4. Les cellules muqueuses:
a. secrètent des mucines «vraies», les principaux constituants du mucus, codés par
les gènes MUC1, MUC3A
b. secrètent des mucines membranaires (mucine-like), codées par les gènes
MUC5B et MUC6
c. secrètent des molécules apparentées aux mucines, codées par les gènes MUC16

154 | P a g e Histologie - Tissus


d. contiennent au pôle apical des vacuoles de mucigène (des glycoprotéines), les
précurseurs du mucus
e. dans les préparations histologiques habituelles (HE) ces vacuoles apparaissent
claires, incolores, transparentes; en mucicarmine le mucus devient rouge, en
PAS rouge-violet ou rose
5. Les glandes à sécrétion hydroélectrolytique:
a. secrètent de l’eau et des ions
b. se caractérisent en ME, par de replis des leur membrane apicale, qui augmentent
la surface d’échange, la présence de complexes de jonction à leur pôle basal et
des nombreuses mitochondries
c. se caractérisent en ME par de pseudovacuoles, sans membranes, de taille
inégale, claires aux électrons
d. sont représentées par les cellules bordantes des glandes fundiques gastriques
e. sont représentées par les cellules claires des glandes sudoripares eccrines
Tests de compréhension
1. Décrivez les glandes unicellulaires.
2. Expliquez la liaison entre la structure et l’aspect en HE des cellules muqueuses.
3. Comparez les acini séreux, muqueux et mixtes.
4. Enumérez les critères de classification des glandes exocrines.
5. Faites la différence entre les glandes endocrine de type cordonal et les glandes de
type folliculaire.
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre décrivez le
mécanisme d’excrétion merocrine, apocrine et holocrine glandulaire.
Test d’application clinique
Cas clinique – après vous établissez le diagnostic, continuez votre recherche sur
l’internet.
 un enfant de 4 ans, se présente dans le service de pédiatrie pour manifestations
respiratoires chronique (toux paroxystique avec des vomissements, des crachats et
des difficultés expiratoires – wheezing); environ déjà deux ans, l’enfant est connu
dans le service, pour avoir des nombreux épisodes de bronchite chronique
 à l’examen clinique du patient, on peut retrouver une hypotrophie pondérale et
staturale, un début d’hippocratisme digital et une dystrophie thoracique;
l’auscultation met en évidence des râles sibilants ou bronchiques
 à la radiographie pulmonaire on retrouve des images bronchiques et alvéolaires non-
spécifiques, comme un épaississement péri bronchique, une distension pulmonaire
avec emphysème, des signes de bronchectasies
 les deux tests consécutifs de la sueur ont eu de résultats >60mEq/l ions de chlore
dans la sueur du patient
 quel est le diagnostic d’une telle maladie?

Histologie - Tissus 155 | P a g e


 sur quels critères? qu’est ce que pouvez vous dire sur les tests de dépistage?
 quelles informations pouvez-vous donner à la famille du patient, en ce qui
concerne cette maladie, le traitement et la conduite ultérieure ?
 avec quelles autres maladies pouvez-vous faire le diagnostique différentiel?
 donnez encore de details sur cette condition

156 | P a g e Histologie - Tissus


6. LES TISSUS CONJONCTIFS

6.1. Données générales


6.1.1. Définition
 très dissemblables et ubiquitaires
 ils forment un groupe hétérogène de tissus
 ce sont dénommés aussi des tissus de remplissage et support
 ce sont le plus complexes tissus, du point de vue structurel
 constitué de 3 éléments fondamentaux
 cellules
 SF abondante
 fibres (qui se classent en 2 catégories - collagènes et élastiques)
o quand l’index de réfraction pour les cellules et la SF est égal, se forme
la matrice interstitielle
 les diverses variétés de tissus conjonctifs dépendent de proportions de constituants
 leur classification utilise d’ailleurs comme critère la prédominance des certains
éléments par rapport à d’autres
6.1.2. Fonctions
 mécaniques
 ils soutiennent et lient les éléments des autres variétés tissulaires
 ils participent à la structure du squelette cartilagineux et osseux
 trophiques
 par leur composante intégrative vasculaire augmentée
 à travers la SF
 ils représentent un réservoir de l’eau et des différentes substances
o calcium: le tissu osseux
o graisse: le tissu adipeux
o de protéines: le tissu conjonctif lâche
 protectrices
 rôle de barrière de la SF, grâce à son phénomène de polymérisation
 les anticorps formés par les plasmocytes
 le processus de phagocytose des microbes et des corps étrangers par les
macrophages
6.1.3. Caractères généraux communs
 l’origine: mésenchymateuse
 l’histogenèse
 premiers éléments structuraux formés: les cellules
 la population cellulaire déjà constituée, va élaborer la SF et les fibres
 structure: cellules, SF et fibres
 par rapport à l’âge

Histologie - Tissus 157 | P a g e


 les enfants et les jeunes gens présentent une SF plus abondante
 les adultes et les vieilles personnes présentent plus de fibres
 capacité régénératrice et plastique
 grande
 se maintient pour toute la vie
 dans certaines conditions physiologiques ou pathologiques les tissus conjonctifs
peuvent se transformer et se substituer les uns aux autres
 ils sont générateurs de tumeurs
 recouverts constamment de tissus épithéliaux
 dès qu’ils sont séparés par la membrane basale
 ils ne viennent jamais en contact avec le milieu extérieur ou les différentes
cavités de l’organisme
 milieu de circulation: par les échanges entre le plasma et les cellules

6.2. La structure
6.2.1. Les cellules
6.2.1.1. Classification
 les cellules conjonctives peuvent être
 fixes (propres au tissu conjonctif)
 le fibroblaste/cyte
 le myofibroblaste
 le péricyte
 l’adipocyte
 le mastocyte
 les histiocytes
 allogènes (étrangères, venues d’ailleurs mais exerçant leur activité dans le tissu
conjonctif)
 elles dérivent de la moelle hématogène et circulent à voie sanguine
 stimulées, elles quittent le sang et migrent dans le tissu conjonctif pour
accomplir leurs fonctions
 ce sont représentées par
o la cellule mésenchymateuse
o les plasmocytes
o les cellules sanguines
6.2.1.2. Les cellules conjonctives fixes
6.2.1.2.1. La cellule mésenchymateuse
 origine: mesoderme
 cellules souches multipotentes qui se développent et forment le mésenchyme
 structure
 forme étoilée, avec des prolongements
158 | P a g e Histologie - Tissus
 cytoplasme basophile
 noyau
 euchrome
 nucléolé
 capacité de migration ubiquitaire
6.2.1.2.2. Le fibroblaste et le fibrocyte
 ce sont des cellules principales, présentes dans tous les tissus conjonctifs
 origine: la cellule mésenchymateuse non-différenciée CD34+; ultérieurement ils sont
capables de proliférer sur place
 ils élaborent les fibres conjonctives et la SF
 cette activité est beaucoup plus intense dans le fibroblaste, la cellule jeune, que
dans le fibrocyte, la cellule mûre
 le fibroblaste
 structure
 forme très irrégulière (étoilée ou allongée) (Fig. 1 et 2)
 à longs prolongements filiformes qui se dirigent vers ceux des cellules
voisines avec lesquelles se misent en contact (jonctions gap et jonctions
adhérentes), établissant un vaste réseau
o la finesse des prolongements et les contours cytoplasmiques peu
perceptibles sont responsables d’images de «noyaux nus» en MO
o vu leur longueur, à l’échelle électronique, ces prolongements cellulaires
ne sont visibles que par fragments
 noyau euchrome
o ovoïde ou fusiforme
o nucléolé
o chromatine pulvérulente, peu colorable
 cytoplasme
o homogène
o basophile
o appareil de synthèse développé
- mitochondries
- lysosomes
- microtubules
- microfilaments
- liposomes (rares)

Histologie - Tissus 159 | P a g e


Figure 1. Le fibroblaste

(Selon www.slideshare.net)

Figure 2. Le fibroblaste

(Selon www.studyblue.com)

 en IHC, il n’y a pas un marqueur spécifique, mais on trouve une quantité


abondante de vimentine (protéine des filaments intermédiaires) non-
spécifique
 propriétés
 la multiplication
o ce sont des cellules à développement rapide, en particulier dans les
tissus et organes en croissance et en cas de réparation après une
lésion tissulaire
 la transformation en autres types de cellules
o ils peuvent se différencier en cellules adipeuses, chondrocytes,
ostéoblastes
o dans le chorion de la muqueuse utérine ils peuvent se transformer en
cellules déciduales, sécrétrices (aspect arrondi, épithéloïde, avec des
organites de synthèse et vésicules de sécrétion)
o dans le stroma ovarien ils sont susceptibles de se transformer en
cellules sécrétrices d’hormones (œstrogène et progestérone).
o dans l’obésité, ils se multiplient et se transforment en adipocytes
 la mobilité
o ils sont capables de certains mouvements de glissement (on trouve
des faisceaux parallèles de filaments d’actine dans le cytoplasme et
les prolongements)

160 | P a g e Histologie - Tissus


 la phagocytose
o des vésicules cytoplasmiques témoignent leur capacité d’endocytose
 l’activité de synthèse
o des protéoglycanes de la SF
- la fraction protéique est élaborée dans le RER
- elle passe ensuite dans le REL et l’appareil de Golgi ou elle
subit une sulfatation avec addition de glucides
- les substances ainsi formées sont véhiculées vers la surface
cellulaire par les vésicules golgiennes et exocytées
o de tropocollagène
- se déroule en plusieurs étapes
1. Le RER élabore des séquences polypeptidiques, les pro-chaînes α
2. Deux acides aminés contenus dans les pro-chaînes, la proline et la lysine, subissent
ensuite une hydroxylation; cette étape nécessite la présence d’une hydroxylase et de
divers cofacteurs: l’oxygène, le fer ferreux, l’α-cétoglutarate et l’ascorbate

Attention!
 l’absence de ces derniers n’inhibe pas la synthèse du collagène
mais aboutit à la formation d’un collagène pathologique; ex: dans
le scorbut, maladie causée par une déficience en vitamine C, le
collagène formé est beaucoup plus flasque, moins résistant; il en
résulte des altérations des membranes basales, notamment autour des petits
vaisseaux sanguins ce qui explique les hémorragies caractérisant cette affection

3. Au niveau d’appareil Golgi, se produit ensuite une glycosylation


4. Les pro-chaînes s’alignes parallèlement 3 par 3 pour constituer de triples hélices;
chaque triple hélice porte le nom de pro-tropocollagène
5. Le pro-tropocollagène est excrété par les vésicules golgiennes
6. Le pro-tropocollagène ainsi synthétisé et excrété est en réalité une molécule trop
longue; dans le milieu extracellulaire, elle va être raccourcie par une digestion
enzymatique qui va éliminer les extrémités de chaque chaîne: le tropocollagène est
formé; cette molécule de 3000Å de longueur va s’associer avec ses voisines selon une
architecture bien définie
o des fibres élastiques
- au niveau du RER vont se séparer les 2 constituants des fibres
élastiques: la composante amorphe contenant la tropoélastine et
la composante microfibrillaire
o de la lame basale qui séparent surtout les cellules épithéliales de
tissu conjonctif
 la mecanosensibilité

Histologie - Tissus 161 | P a g e


o selon les caractéristiques de la force qui agit sur elles, la réponse peut
déterminer soit l’augmentation de la synthèse matricielle, soit
l’apparition de cytokines inflammatoires
 fonctions
 déterminisme de la forme des organes (pendant le développement
embryonnaire)
 renouvellement de la matrice extracellulaire (par la synthèse de
métalloprotéases)
 maintenance de la matrice extracellulaire (un jeu entre synthèse et
dégradation matricielle)

Attention!
 le déséquilibre en faveur de la synthèse conduira à l’apparition de
la fibrose

 dans le métabolisme des lipoprotéines et du cholestérol

Attention!
 ils assurent la protection contre l’athérome par leurs récepteurs
membranaires aux LDL

 dans la défense de l’organisme (par la sécrétion des cytokines et facteurs


chimiotactiques pour les cellules sanguines)
 le fibrocyte
 structure
 grossièrement fusiforme (Fig. 3A, B)
 moins ramifié
 plus petit
 noyau
o hyperchrome
o condensé dans un petit bâtonnet allongé avec des extrémités aiguës
 cytoplasme
o acidophile
o ne contient que quelques organites peu développés

Attention!
 la stimulation du fibrocyte peut transformer cette cellule en
fibroblaste (ex: dans le processus de guérison d’une lésion)
 les fibrocytes circulants CD34+, trouvés dans le sang des personnes
adultes, sont de précurseurs dérivés de la moelle osseuse
162 | P a g e Histologie - Tissus
 bien qu’ils synthétisent les protéines matricielles et les fibres de collagène de type I
et III, ils sont différents des fibrocytes fixes, ayant des autres rôles: colonisation du
tissu conjonctif lésé, pendant guérison des plaies, cellules présentatrices
d’antigènes aux Ly T, participants dans la fibrose de type collagenique

A B

Figure 3A, B. Le fibrocyte

(Selon www.studyblue.com)

6.2.1.2.3. Le myofibroblaste
 fibroblaste modifié, ayant des caractères communs avec la fibre musculaire lisse
(Fig. 4)
 il peut facilement se confondre avec le fibroblaste, dans les préparations de routine,
en MO
 des filaments d’actine et des corps denses, similaires avec ceux des fibres
musculaires lisses, peuvent être mise en évidence par la ME

Attention!
 la différence essentielle entre le fibroblaste et la fibre musculaire
lisse ou les cellules myoépithéliales réside en l’absence de la
lamina basale

 ce sont très abondantes


 dans le ligament périodontal (c’est possible qu’ils jouent un rôle dans l’éruption
de la dent)
 dans les processus de guérison des lésions

Figure 4. Le myofibroblaste

(Selon www.fibrogenesis.com)

Histologie - Tissus 163 | P a g e


Attention!
 lors d’une plaie, les cytokines secrétées par les cellules locales et
les altérations de l’environnement déterminent une activation des
fibroblastes de voisinage qui vont acquérir dans leur cytoplasme
des filaments d’actine (fibrilles de stress) et vont se transformer en myofibroblastes;
ceux-ci assurent la rétraction de la matrice restante, par leur contraction isotonique
persistante, et sa stabilisation, par leur sécrétion des éléments matriciels (surtout
les fibres de collagène); quand le processus de guérison est fini, ils meurent par
apoptose ou se transforment en fibroblastes

6.2.1.2.4. Le péricyte
 origine: cellule mésenchymateuse non-différentiée
 cellules qui peuvent maintenir les capacités pluripotentes des cellules
mésenchymateuses embryonnaires chez l’adulte
 peuvent se transformer en autres cellules (en certaines conditions)
 localisées à la longueur des capillaires et des veinules lesquelles elle entoure, ayant
une signifiance de tunique media (Fig. 5 et 6)
 structure
 petite taille
 entourés d’une lamina basale propre, qui peut fusionner avec celle des cellules
endothéliales
 possède des caractéristiques des cellules musculaires lisses et des cellules
endothéliales

Figures 5 et 6. Le péricyte

(Selon www.pathologyoutlines.com; www.udel.edu)

6.2.1.2.5. L’adipocyte
Les adipocytes seront étudiés avec le tissu adipeux.
6.2.1.2.6. Le mastocyte
 la plus grande cellule fixe du tissu conjonctif
 origine: dérivent des cellules souche en cours de l’hématopoïèse; à voie sanguine
leurs précurseurs CD34+ et c-Kit+ arrivent dans le tissu conjonctif, où ils se
164 | P a g e Histologie - Tissus
différencient en mastocytes (par contact direct des fibroblastes et du
microenvironnement) et gainent leurs grains cytoplasmiques caractéristiques
 localisation: à la proximité immédiate des petits vaisseaux sanguins des organes en
contact direct avec le milieu extérieur (tégument, intestin, voies respiratoires)
 ont une longue durée de vie et peuvent reentrer dans le cycle cellulaire
 structure
 forme arrondie ou ovalaire (Fig. 7)
 noyau
 unique
 central
 sphérique
 membrane plasmique
 irrégulière (présente de nombreuses microvillosités)
 molécules de surface nombreuses
o récepteurs IgE (participent dans les réactions d’hypersensibilité de type
I)
o récepteurs pour la substance P (neuropeptide)
o récepteurs pour les fractions du complément C3 et C5
 cytoplasme
 bourré de granulations (caractéristique essentielle de ces cellules)
o rondes (diamètre 0,1-0,7μm)
o denses
o homogènes
o métachromatiques (c’est à dire colorées en rouge violacé par le bleu de
toluidine)
o PAS+
o à contenu préformé
- l’héparine (puissant anticoagulant)
- l’histamine (qui exerce son action sur les vaisseaux sanguins une
vasodilatation et sur les muscles lisses leur produisant une
contraction)
- les protéases neutres
- l’arysulfatase
- le facteur chimiotactique acidophile
- le facteur chimiotactique neutrophile
- chondroitine-sulfate
- hydrolases acides

Histologie - Tissus 165 | P a g e


Figure 7. Le mastocyte

(Selon www. google.fr. vital26.revolublog.com)

Attention!
 parmi les médiateurs préformés, l’héparine caractérise les
mastocytes du tissu conjonctif et le chondroitine-sulfate les
mastocytes trouvés dans le chorion des muqueuses

o à contenu néoformé
- médiateurs lipidiques (leucotriène C4, prostaglandine D2)
- médiateurs protéiques (TNF-α, IL-4, chemokines, facteurs de
croissance GM-CSF) synthétisés et secrétés ultérieurement

Attention!
 parmi les médiateurs néoformés, les leucotrienes sont les
substances qui font la différence (en tenir compte de leur contenu)
entre les mastocytes du tissu conjonctif et le chorion de la muqueuse du tube digestif
 les cysteinil-leucotriènes synthétisées par les mastocytes, sont des molécules
irritatives, synthétisées à partir de l’acide arachidonique qui sont responsables du
phénomène de bronchoconstriction dans l’asthme bronchique

o les médiateurs sont déchargés par


- dissolution dans le cytoplasme, entraînant la libération de
l’histamine dans le milieu extracellulaire (sans libération des autres
substances)
- exocytose: tout le contenu des grains est excrété (après une forte
stimulation)
 appareil de synthèse modeste
o mitochondries (rares)
o RER (très faible)
o appareil Golgi (petit)

166 | P a g e Histologie - Tissus


 fonctions
 pour exercer leurs fonctions les mastocytes doivent être activés; les stimulations
peuvent être immunologiques (via les récepteurs IgE) et non-immunologiques
(neuromédiateurs, les produits de contraste iodés, les plantes et les animaux
venimeux); l’interaction avec le microenvironnement est très importante
 facteurs déclencheurs des réactions d’hypersensibilité (Fig. 8)

Figure 8. Le processus de dégranulation des mastocytes


A. Antigène; B. Anticorps IgE; C. Récepteur Ig E; D. Un antigène multivalente s’attache et
entrecroise deux ou plusieurs anticorps IgE; E. Libération des médiateurs proinflammatoires à la
suite de la fusion des lysosomes à la mure cellulaire; F. Dégranulation (minutes)

(Selon fr. dreamstime.com)

 certains antigènes, appelés allergènes (de divers types: inhalés – ex: pollen;
ingérés; médicamenteux; professionnels) entraînent une véritable explosion
des mastocytes et donc une libération dans le milieu extracellulaire de
l’histamine contenue dans les grains de sécrétion
 les allergènes, lors d’un premier contact, provoquent la production
d’anticorps, particuliers les IgE, qui ont la propriété de se fixer sur la
membrane plasmique des mastocytes; lors d’un deuxième contact avec ces
mêmes antigènes, le couplage antigène-anticorps fixé sur la mastocyte
provoque une ouverture explosive des mastocytes; il s’agit de trois
processus:
a. l’exocytose massive des médiateurs préformés
b. la synthèse et libération ultérieure des médiateurs néoformés lipidiques
c. la synthèse et libération tardive (après h) des médiateurs néoformé
protéiques

Histologie - Tissus 167 | P a g e


Attention!
 c’est l’histamine déversée brutalement dans l’espace
extracellulaire qui est responsable des symptômes majeurs
observés lors du choc anaphylactique (des troubles respiratoires
dues à une contraction des muscles lisses des voies respiratoires et à une dilatation
des capillaires avec l’augmentation de leur perméabilité)

 facteurs d’entretien de l’inflammation chronique: asthme chronique, rhume des


foins, conjonctivites et dermatite atopique
 défense contre les parasites
 angiogenèse normale et pathologique
 guérison des plaies et remodelage tissulaire
 ils modulent tous les étapes du processus de guérison des plaies
 activation du système entérique
 ils modifient la motricité et les secrétions intestinales
 ce sont responsables des douleurs abdominales, en agissant sur les
terminaisons nerveuses
6.2.1.2.7. Les histiocytes
 ensemble de cellules intervenant dans les phénomènes de défense de l’organisme
(réactions immunitaires non-spécifiques)
 aspect: très variable, qui représente des stades différents d’une même cellule ou des
cellules stimulées
 appartiennent au système phagocytaire mononucléaire (elles peuvent se rencontrer
aussi ailleurs qu’au sein du tissu conjonctif: les cellules de Kupffer du foie, les
macrophages alvéolaires du poumon ou la microglie du système nerveux central)
 origine: dérivent de monocytes, cellules sanguines formées dans la moelle osseuse;
ceux-ci, après leur passage dans le sang, arrivent dans le tissu conjonctif, où ils se
transforment en histiocytes ou cellules dendritiques; ultérieurement ils vont se
multiplier sur place à partir des macrophages résidents et perdent le phénotype
immunohistochimique des monocytes
 classification
 cellules fixes (s’attachent aux fibres collagènes)
 cellules mobiles (libres dans la SF)

Attention!
 stimulés, les histiocytes fixes se détachent des fibres de collagène et
migrent comme histiocytes libres, mobiles, vers les sites d’invasion
bactérienne

168 | P a g e Histologie - Tissus


 propriétés
 la mobilité
 plus ou moins développée, selon le type d’activité de la cellule
 considérable dans le cas du macrophage
 la plasticité
 remarquable, expliquant la diversité de formes
 le chimiotactisme
 consiste en l’attirance des cellules histiocytaires vers les substances
étrangères (bactéries, virus) et les territoires en état d’inflammation
 est due à l’action des produits bactériens mais aussi des substances libérées
par les tissus enflammés eux-mêmes
 peut être inhibée par le MIF (an. migration inhibiting factor), élaboré par les
lymphocytes
 la phagocytose
 processus tardif, qui survient après l’action préalable d’autres phagocytes,
les PMN
 implique une reconnaissance du matériel étranger, une adhérence de ce
matériel sur la membrane cellulaire et la formation d’un phagosome
 par la fusion du phagosome avec un lysosome primaire (la digestion
enzymatique) résulte un lysosome secondaire qui après la digestion devient
un corps résiduel
 les particules étrangères inertes qui résistent au processus de digestion,
restent indéfiniment dans le cytoplasme

Attention!
 c’est le cas des particules de charbon qui s’accumulent dans les
poumons

 l’activation des lymphocytes


 au cours des réactions immunitaires spécifiques, le macrophage fixe les
substances antigéniques puis il transmet l’information aux cellules
formatrices d’anticorps, les lymphocytes
 la résistance
 cellules très résistantes
o à l’anoxie
o aux toxines
o aux milieux pauvres en substances nutritives
 les seules cellules capables de survivre in vitro uniquement aux dépens des
protéines plasmatiques
Histologie - Tissus 169 | P a g e
 types
 l’histiocyte
 la cellule «à jeune» qui n’a pas encore phagocyté, mais qui est capable de le
faire
 semblable à monocyte sanguin (l’histiocyte n’est en fait rien d’autre que le
monocyte qui a quitté la circulation sanguine)
 cellule fixe, mais mobilisable
 structure
o forme peu définie (ses contours cellulaires sont généralement
fantaisistes)
o noyau
- hypochrome
- présente une encoche caractéristique
- nucléolé
o cytoplasme
- ne renferme pas d’inclusions (parfois des grains de lipofuscine)
- appareil de synthèse modeste
 des mitochondries
 des lysosomes
 quelques autres organites
 le macrophage
 la forme fonctionnelle de l’histiocyte (Fig. 9)
 cellule très mobile, qui phagocyte ou qui a phagocyté
 structure
o contours cellulaires extrêmement irréguliers
o membrane plasmique
- dessine de multiples invaginations et des projections impliquées
dans les mécanismes de phagocytose
 pseudopodes
 microvillosités
 voiles cytoplasmiques
- présente nombreux récepteurs de surface
 permettent l’identification des cibles
 ex: CD4, CD11, CE14-16, CD68, CMHII
o noyau
- arrondi
- hyperchrome
- nucléolé
o cytoplasme
- inclusions

170 | P a g e Histologie - Tissus


 visibles en MO
 nombreuses
 représentant le matériel ingéré
- appareil de synthèse
 centrosome
 appareil de Golgi
 mitochondries (rares, dispersées)
 RER (peu développé)
 lysosomes (une grande quantité, à l’équipement enzymatique
cependant moins abondant et différent de celui des PMN)
 phagosomes
 corps résiduels

Figure 9. Le macrophage

(Selon www. google.fr.pst.chez-alice.fr)

 la cellule épithélioïde
 macrophage modifié (sous l’action des Ly T qui le stimule) disposé d’une
manière epithelioïde en formation plus ou moins nodulaires
 structure:
o forme étoilée ou fusiforme
o noyau allongé
o cytoplasme éosinophile, peu colorable, aux limites imprécises
 caractérise les processus d’inflammations chroniques (ex: tuberculose,
syphilis, lèpre, etc)
 la cellule géante
 dérivée de la fusion de nombreuses cellules epithelioïdes (Fig. 10)
 structure
o taille considérable
o cytoplasme relativement basophile
o renferme un nombre élevé de noyaux (parfois supérieur à la centaine)
- aspects différents
Histologie - Tissus 171 | P a g e
 en «fer à cheval»: la cellule Langhans en tuberculose
 disposition irrégulière: cellule géante de corps étranger
 s’observe dans 2 conditions
o les réactions contre les corps étrangers
o les inflammations chroniques

Attention!
 dans ce dernier cas, elles constituent avec les cellules
épithélioïdes des formations particulières appelées
«granulomes» (réaction d’hypersensibilité de type IV)

Figure 10. La cellule géante

(Selon www. google.fr. lookfordiagnosis.com)

 les cellules dendritiques conjonctives


 présentent les antigènes aux Ly T
 structure
o forme arrondie (cellules jeunes) ou étoilées (cellules adultes)
o possèdent des récepteurs de surface (CD11, CMHII)
 suivant leur maturation après le rencontre avec un antigène, elles arrivent
dans les zones T - dépendantes des ganglions lymphatiques

Attention!
 le rôle de cellules dendritiques est divers: elles interviennent
dans l’immunité non-spécifique (par sécrétion de cytokines),
amplifient l’activité des Ly T régulateurs, présentent des traits
fonctionnels spécifiques au niveau de l’intestin et le cerveau

172 | P a g e Histologie - Tissus


 fonctions (macrophages)
 défense (étant les cellules sentinelles de l’immunité innée)
 control des réponses immunitaires (par sécrétion de chemokines et protéines
inflammatoires, ils recrutent les cellules inflammatoires, cellules présentatrices
d’antigènes)
 nettoyage (par élimination des cellules âgées, lésées, apoptiques)
 remodelage tissulaire (par la sécrétion des metalloprotéinases et par la
stimulation de la prolifération des fibroblastes)
 stimulation de l’angiogenèse normale et pathologique

Tableau 1. Les localisations des différents types de macrophages

(Selon Ross MH, Romrell LJ, Kaye GI. Histology - A text and atlas, 1995)

Le type cellulaire La localisation


Le macrophage (histiocyte) Le tissu conjonctif
Le macrophage péri sinusoïdale (cellule Le foie
Kupffer)
Le macrophage alvéolaire Le poumon
Le macrophage La rate, les ganglions lymphatiques, la moelle
osseuse, le thymus
Le macrophage de la plèvre et du péritoine Les cavités séreuses
L’ostéoclaste L’os
La microglie Le système nerveux central
La cellule Langerhans L’épiderme
Le macrophage dérivé du fibroblaste L’intestin, l’endomètre de l’utérus

6.2.1.3. Les cellules conjonctives allogènes


6.2.1.3.1. Le plasmocyte
 stade finale de maturation d’un sous population de Ly B, après le rencontre avec un
antigène
 origine: à partir des Ly B activés, au niveau de la moelle hématopoïétique ou le
chorion des muqueuses
 ceux-ci, après une stimulation antigénique, se multiplient et se transforment en
plasmocytes capables de fabriquer de façon active des anticorps de nature
glycoprotéique (gammaglobulines: IgG dans la moelle et IgA dans le chorion),
spécifiques de l’antigène qui a induit leur synthèse
 durée de vie différente: les plasmocytes à IgM en quelques jours, les plasmocytes à
IgG ou IgA en quelques semaines (apoptose)
 localisées essentiellement dans les régions envahies par des bactéries ou des
protéines étrangères

Histologie - Tissus 173 | P a g e


Attention!
 dans les tissus conjonctifs sains, ils se rencontrent moins
fréquemment, sauf dans les organes lymphoïdes et le tube digestif

 structure
 forme ovalaires ou polyédriques à bords arrondis
 noyau caractéristique
 unique
 arrondi
 position excentrique
 aspect typique de la chromatine, disposée «en damier» ou «en rayons de
roue» (Fig. 11)

Figure 11. Le plasmocyte

(Selon www.anne.decoster.free.fr)

 cytoplasme
 homogène
 basophile à l’exception d’une zone juxtanucléaire, le centre cellulaire,
particulièrement bien individualisée dans cette cellule
o la basophilie du cytoplasme s’explique par la quantité considérable du
RER qui remplit la quasi-totalité du cytoplasme; les anticorps (les
chaines lourdes et légers des immunoglobulines) sont synthétisés au
niveau du RER, puis transportés dans l’appareil de Golgi; les vésicules
golgiennes véhiculent ensuite les anticorps vers la membrane
plasmique ou ils seront excrétés par exocytose

Attention!
 parfois, lors d’une synthèse très active, les citernes du RER
apparaissant dilatées, contenant une importante quantité de
gammaglobulines concentrées; en MO l’image de ces granulations
acidophiles est connue sous l’appellation de «corps de Russell»
174 | P a g e Histologie - Tissus
ole centre cellulaire correspond à l’appareil de Golgi disposé
concentriquement autour des centrioles
 le marquage immunohistochimique peut être cytoplasmique (réalisé anti-chaînes
lourdes des IgA, IgG ou IGM et une chaine légère) ou membranaire (contre une
chaine légère et les chaines lourdes d’IgM)
 fonctions
 défense de l’organisme
 dispersion de la flore intestinale

Corrélations cliniques
 le rôle du plasmocyte dans la synthèse des anticorps est confirmé
par la pathologie: il existe des tumeurs à plasmocytes appelées
«myélomes» ou «myéloplasmocytomes»; la nature plasmocytaire
de ces tumeurs entraîne une importante augmentation du taux sérique des
gammaglobulines; à l’opposé, chez les malades atteints d’agammaglobulinémie
congénitale, les sites de stimulation antigénique sont dépourvus de plasmocytes

6.2.1.3.2. Les cellules sanguines


 circulent par voie sanguine et migrent par les parois des capillaires dans le tissu
conjonctif
 leur structure et fonction vont être étudiées avec le sang
6.2.1.3.2.1. Leucocytes
 interviennent dans les processus de défense de l’organisme
 elles sont rares en absence d’infection (surtout les neutrophiles)
6.2.1.3.2.2. Lymphocytes
 ils sont peux nombreux dans le tissu conjonctif
 leur nombre augmente dans les zones d’inflammation chronique
6.2.2. La substance fondamentale (SF)
 composant amorphe de la matrice intercellulaire (gel compressible)
 remplit les espaces libres entre les cellules et les fibres
 représente l’environnement de la diffusion du liquide tissulaire et des molécules
dissoutes
 fonctions
 organise la matrice intercellulaire
 règle la fibrillogenèse
 réservoir des facteurs latents de signalisation cellulaire (migration, prolifération)
 en MO
 incolore
 transparente
 homogène

Histologie - Tissus 175 | P a g e


 visqueuse
 contenu augmenté en eau
 en ME
 aspect fin granulaire (quand la préparation est fixée, les composants de la SF
s’agrègent et apparaissent comme un matériel granulaire)
 techniques spécifiques de congélation et dessiccation: réseau formé par l’acide
hyaluronique, des gycosaminoglycanes sulfates et glycoprotéines de structures
 composée de trois structures
 les glycosaminoglycanes
 les protéoglycanes
 les glycoprotéines de structure

Tableau 2. Les fonctions des cellules du tissu conjonctif

(Selon Junqueira LA, Carneiro J, Kelly RE. Basic histology, 1995)

Le type cellulaire Le produit principal ou La fonction principale


l’activité principale
Le fibroblaste, La production des fibres et SF Structurelle
le chondroblaste,
l’ostéoblaste,
l’odontoblaste
Le plasmocyte La production des anticorps Immunologique
Le lymphocyte La production des cellules Immunologique
immunocompétentes
Le leucocyte éosinophile La phagocytose du complexe Immunologique
antigène-anticorps
Le macrophage, La phagocytose des substances Défense
le leucocyte neutrophile étrangères et des bactéries
Le mastocyte, La libération des substances La libération des substances
le leucocyte basophile pharmacologiques actives pharmacologiques actives
(ex: l’histamine)
L’adipocyte Le dépôt des graisses neutres, Réservoir énergétique
la production de chaleur

6.2.2.1. Les glycosaminoglycanes (GAGs)


 appellation ancienne: mucopolysaccharides (car ils sont les constituants principaux
du mucus)
 macromolécules composées de longues chaînes de polysaccharides, formés d’unités
répétitives de disaccharides
 l’unité de disaccharide est formée de l’acide uronique (acide glycuronique, acide
iduronique) et une hexosamine (glucosamine, galactosamine)
 porteurs de nombreux groupements sulfatés, à l’exception de l’acide hyaluronique
 propriété hydro-attractive qui leur permet de retenir de grandes quantités d’eau
 différents types
176 | P a g e Histologie - Tissus
 l’acide hyaluronique
 la forme la plus simple des glycosaminoglycanes
 molécule capable de retenir le plus grand volume d’eau par unité de poids
sec, formant un gel et ayant l’aspect du verre (hyalos) d’où son nom
 abondant dans
o le tissu conjonctif lâche
o le corps vitré de l’œil
o le liquide synovial
o les tissus conjonctifs embryonnaires
o la guérison des plaies
 constitué d’une longue chaîne hydrocarbonée
 excrété par le fibroblaste
 synthétisé à la face interne de la membrane plasmique
 sa dégradation ne requiert qu’une seule enzyme l’hyaluronidase, sous
contrôle des hormones thyroïdiennes (thyroxine)
 rôles
o structural
o stimule les voies de signalisation (par interaction avec les récepteurs de
surface)
o modifie la migration cellulaire
o modifie la prolifération cellulaire
 le chondroitine-4-sulfate
 abondant en
o cartilage
o le tissu osseux
o la cornée
 le chondroitine-6-sulfate
 trouvé dans le cartilage
 le dermatane-sulfate
 localisé principalement dans:
o la peau
o les parois artérielles
o les tendons
 l’héparane-sulfate
 localisé surtout dans
o le foie
o l’aorte
o les poumons
 le kératane-sulfate
 répartition plus limitée, dans
Histologie - Tissus 177 | P a g e
o la cornée
o le cartilage
o les noyaux gélatineux des disques intervertébraux

Tableau 3. La composition et la distribution des glycosaminoglycanes dans le tissu


conjonctif et leurs interactions avec les fibres de collagène

(Selon Junqueira LA, Carneiro J, Kelly RE. Basic histology, 1995)

Glycosamino- Unités répétitives de disaccharides Distribution Interactions


glycanes (GAG) Acide Hexosamine électrostatiques
hexuronique au collagène
Acide Acide D-glucosamine Cordon
hyaluronique D-glucuronique ombilical,
fluide
synoviale, -
cartilage,
humeur
vitreuse
Chondroïtine Acide D-galactosamine Cartilage, Niveaux hauts
4-sulfate D-glucuronique os, d’interaction,
cornée, principalement
peau, au collagène de
aorte type II
Chondroïtine Acide D-galactosamine Cartilage, Niveaux hauts
6-sulfate D-glucuronique cordon d’interaction,
ombilical, principalement
peau, au collagène de
aorte (média) type II
Dermatane- D-galactosamine Peau, Niveaux bais
sulfate Acide L- tendon, d’interaction,
iduronique ou aorte principalement
acide (adventice) au collagène de
D-glucuronique type I
Héparane-sulfate Acide D- galactosamine Aorte, Niveaux
D-glucuronique poumon, intermédiaires
ou acide L- foie, d’interaction,
iduronique lamine basale principalement
au collagène de
type III et IV
Kératane-sulfate D-galactose D- galactosamine Cornée -
(cornée)
Kératane-sulfate D-galactose D- glucosamine Cartilage,
(squelette) nucleus -
pulposus,
anulus
fibrosus

178 | P a g e Histologie - Tissus


Tableau 4. Le poids moléculaire approximatif des GAGs

(Selon Henrickson RC, Kaye GI, Mazurkiewicz JE. Histology, 2005-2006)

Poids
GAG moléculaire Composition en disaccharides
approximatif
(Da)
Kératane-sulfate 10.000 galactose ou galactose 6-sulfate + N-
acetylglucosamine 6-sulfate
Héparane-sulfate 15.000 acide glucuronique ou acide L-iduronique 2-sulfate
+ N-acetylglucosamine ou N-sulfamylglucosamine
Chondroïtine-4-sulfate 25.000 acide
D-glucuronique + N-acetylglucosamine 4-sulfate
Chondroïtine-6-sulfate 25.000 acide
D-glucuronique + N-acetylglucosamine 6-sulfate
Dermatane-sulfate 35.000 acide L-iduronique + N-acetylglucosamine 4-sulfate
Acide hyaluronique 1.000.000 acide
D-glucuronique + N-acetylglucosamine

6.2.2.2. Les protéoglycanes


 appellation ancienne muco-protéines
 macromolécules composées d’une chaîne protéique sur laquelle se branchent (par
des liaisons covalentes) de nombreuses chaînes secondaires de glycosaminoglycanes
sulfatés
 l’aspect général de «brosse à bouteille» (Fig. 12)
 très riches en groupements hydroxyle, carboxyle, sulfate
 ils peuvent actionner comme des polyanions; à l’intermède de liaisons ioniques,
ils peuvent se lier d’un grand nombre de cations (Na+), qui vont attirer de l’eau
 les chaînes longues jusqu'à 200 molécules se liaient non-covalent de l’acide
hyaluronique, donnant naissance à des agrécanes

Attention!
 les agrécanes forment un gel hydraté dans la matrice extracellulaire

 s’assemblent aux fibres de collagène (grâce à leurs liaisons électrostatiques)


 synthèse: au niveau du RER; premièrement la chaîne protéique, après, la synthèse
des GAGs, qui va être complétée dans l’appareil Golgi
 se colorent avec des réactifs basiques (ex: l’hématoxyline); ils sont
métachromatiques en coloration avec le bleu de toluidine

Histologie - Tissus 179 | P a g e


Figure 12. Les protéoglycanes

(Selon homepage.smc.edu)

Figure 13. Les agrégats

(Selon www.easynotecards.com)

 types:
 le versicane
 gros
 localisé en cartilage
 la decorine
 petite
 localisée en derme, tendon et cartilage
 le syndecan et le β glycane
 intégrés à la membrane plasmique
 rôle dans l’adhérence cellulaire

180 | P a g e Histologie - Tissus


 fonctions
 «résilience» (résistance à la pression et l’amortissement des chocs), par leur
turgescence et leurs propriétés viscoélastiques
 barrière: contrôle du passage et de la diffusion des molécules (nutriments,
métabolites, hormones) entre le sang et les cellules
 fibrillogenèse (la décorine)

Corrélations cliniques
 le syndrome Ehlers–Danlos, déterminé par le défaut de liaison du
dermatane-sulfate à décorine

6.2.2.3. Les glycoprotéines de structure


 appartiennent à la structure même du tissu conjonctif
 formées d’une partie protéique (80-90%) et hydrates de carbone (glucosamine)
 fonctions (se réalisent par l’intermédiaire des integrines)
 l’adhérence d’un grand nombre de types cellulaires à d’autres cellules, ainsi
qu’au collagène et à d’autres substrats (ex: les fibronectines, les
chondronectines, les osteonectines)
 l’adhésion des cellules épithéliales aux protéoglycanes de la SF (ex: la laminine)
 types (Fig. 14)
 les fibronectines
 ensemble de glycoprotéines fibrillaires
 localisées
o derme
o matrice extracellulaire des lames basales épithéliales
o à la surface des nombreux types cellulaires et bactériens
o sang
 synthétisées de fibroblaste et de certaines cellules épithéliales
 caractérisées par un grand nombre de sites de fixation pour d’autres
protéines fibreuses (collagène, fibrinogène, fibrine), pour héparine et pour la
surface des nombreux types cellulaires et bactériens
 3 formes
o protéine plasmatique circulante (secrétée par les hépatocytes)
o protéine qui s’attache à la surface cellulaire (secrétée par le fibroblaste)
o fibrilles insolubles
 fonctions
o formation des cailloux en cas de lésion de la paroi des vaisseaux
sanguins

Histologie - Tissus 181 | P a g e


- la présence de fibronectine dans certaines granules des plaquettes
sanguines entraîne l’agrégation et l’adhésion des plaquettes
sanguines entre elles, à la fibrine et aux fibres collagènes
o cicatrisation des plaies
o servent de guide à la colonisation tissulaire par les fibroblastes et les
cellules endothéliales (revascularisation)

Figure 14. Les glycoprotéines de structure

(Selon www.reading.ac.uk)

Attention!
 la nette diminution de la fibronectine observée dans les cultures de
cellules cancéreuses (caractérisées par une prolifération
anarchique, infiltrative et destructrice) par rapport aux cultures de
fibroblastes normaux, serait un des facteurs invoqués pour expliquer le pouvoir
infiltrant des cellules cancéreuses

 la laminine
 localisée au niveau des lames basales
 fonction
o l’ancrage des cellules épithéliales au collagène des lames basales

Attention!
 une déficience en laminine serait responsable d’un mauvais
ancrage des cellules basales de l’épiderme au tissu conjonctif
sous-jacent, provoquant le décollement de l’épiderme à la moindre
friction

 la tenascine X
 règle la structure de la matrice
 forme des liens entre les fibrilles de collagène en les assurant un certain
distance

182 | P a g e Histologie - Tissus


6.2.2.4. Le fluide tissulaire
 très réduite, normalement; quantité augmentée: l’œdème (Fig. 15)
 similaire au plasma sanguin (par le contenu en ions et substances diffusables)
 contient des protéines plasmatiques (à poids moléculaire réduit), qui peuvent
traverser les parois des capillaires, grâce à la pression hydrostatique du sang

Figure 15. Le fluide tissulaire

(Selon blog.medici-de-familie.ro)

6.2.3. Les fibres


 composent auprès de la SF la matrice intercellulaire
 il y a deux catégories
 les fibres de collagène (où sont inclues aussi les fibres réticuliniques)
 les fibres élastiques
 les caractères communs
 origine cellulaire (elles sont initiées et polymérisées en microfilaments dans les
fibroblastes)
 état mûre au niveau de la SF
 composées de protéines spécifiques: collagène – pour les fibres de collagène;
élastine – pour les fibres élastiques
 distribution inégale dans les différents tissus conjonctifs
 le type prédominant de fibres donne les propriétés spécifiques à un certain type
de tissu conjonctif
6.2.3.1. Les fibres de collagène
 ce sont des filaments
 droites ou ondulées
 non-ramifiées
 non-anastomosées
 flexibles
 diamètre variable (30-150nm) de règle en fonction de l’organe de résidence
 épaisseur moyenne (10-15μm)
Histologie - Tissus 183 | P a g e
 entrecroisés dans toutes les directions ou avec une disposition parallèle
 l’orientation des fibres de collagène est donnée par la direction des forces
d’élongation et de pression
 dans les préparations histologiques elles sont de couleur différente
 en HE: rose
 en coloration van Gieson: rouge
 en coloration trichrome Mallory: bleu
 en coloration trichrome Masson: en vert
 en méthode PAS elles ne se colorent pas
 structure
 composées de sous-unités de collagène fibrillaire (on trouve aussi de types de
collagène non-fibrillaires)
 en MO: ensemble de fibrilles, ayant l’épaisseur moyenne de 0,3-0,5μm; les
fibrilles sont disposées parallèlement les unes aux autres et sont liées entre elles
par une substance interfibrillaire de nature GAGs (Fig. 16A, B)

Attention!
 le contact avec des substances alcalines, produit la dissolution de la
substance interfibrillaire et la stricte individualisation des fibrilles;
le contact avec des acides faibles produit une tuméfaction des
fibrilles qui présente ça et là des strangulations annulaires

 en ME: chaque fibrille, d’un diamètre de 200 à 500Å, a une structure


périodique de 670Å (visible seulement en coupe longitudinale), étant
caractérisée par une alternance de bandes claires et de bandes sombres (Fig.
17); en coupe transversales les fibres ont un contour regulier
 une fibrille correspond à l’agrégation d’un ensemble de microfibrilles ou
protofibrilles, structures possédant un diamètre compris entre 100 et 200Å
 chaque protofibrille résulte de l’association longitudinale d’un monomère,
le tropocollagène
 la molécule de tropocollagène, l’unité de base, est une glycoprotéine d’une
longueur de 2.800Å et d’un diamètre de 15Å; elle est constituée d’un
enroulement en triple hélice de 3 chaînes polypeptidiques, porteuses de
glucides, appelées «chaînes α»
 chacune de ces chaînes résulte de l’association bout à bout de quelques
1.050 acides aminés dont les plus abondants sont la glycine (de trois en trois
acides aminés), la proline, l’hydroxyproline ou, l’hydroxylysine (Fig. 18); la
chaîne est formée en présence de la vitamine C

184 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 16A. Faisceaux de collagène

(Selon sportscoprsetbienetre.webnode.fr)

Figure 16B. Structure des fibres de collagène

(Selon slideplayer.fr)

Attention!
 la vitamine C a une action bénéfique pour les collagènes,
réduisant les metalloproteinases induites par les ultraviolets;
c’est une propriété utilisée en cosmétologie

 les chaînes de la triple hélice sont unies par liaison d’hydrogène, ce qui les
rendent stabiles; la répétition du motif de base des chaines α peut varier,
entrainant une structure plus lâche ou plus serrée de la triple hélice; chacune
de chaines de ce triple hélice est codée par un gène différent

Histologie - Tissus 185 | P a g e


Figure 17. Structure du tropocollagène

(Selon www.labrha.com)

Figure 18. Les acides aminés les plus importants de la structure du collagène

(Selon biochimej.univ-angers.fr)

Correlations cliniques
 la maladie dénommée scorbut a pour cause un manque de
vitamine C: les chaînes α sont incapables de s’associer en fibrilles,
résultant la mobilisation des dents dans l’alvéole, suivie par leur
perte et par des hémorragies des gencives
 le syndrome Ehlers-Danlos est causé par l’absence de l’hydroxylysine avec la
modification des fibres de collagène (normalement l’hydroxylysine est lié
transversalement dans les molécules adjacentes du tropocollagène d’une
protofibrille), résultant des articulations hypermobiles et luxées et aussi une
hyperextensibilité de la peau
186 | P a g e Histologie - Tissus
o le tropocollagène
- unité moléculaire fondamentale du collagène
- caractéristiques fonctionnelles
 stabilité
 rigidité
 ferme accrochement des molécules les unes aux autres
selon des modalités précises en fonction du tissu où
elles se trouvent
- propriétés physiques et chimiques
 glycoprotéine fibreuse
 insoluble en eau
 gélatineux (par le bouillonnement)
 rétractile (par échauffement)
 désintégré par des enzymes spécifiques: collagénases
 digéré par la pepsine gastrique

Attention!
 dans l’insuffisance sécrétoire de l’estomac, le collagène n’est pas
digéré

- synthèse et modalité d’assemblage


 les chaînes α sont d’abord synthétisées sous la forme de
prochaînes α, qui contiennent des peptides
supplémentaires (télopeptides), ultérieurement
éliminés; leurs fonction principale est de guider la
formation de la triple hélice au cours de l’assemblage
de la molécule de procollagène
 les vésicules de transition assurent le transport du
procollagène jusqu’à l’appareil de Golgi; des vésicules
de sécrétion, associées aux microtubules et
microfilaments, assurent le transport des molécules
complètes de procollagène à la surface cellulaire
 après l’excrétion des molécules de procollagène dans
l’espace extracellulaire, des peptidases
(procollagénases) clivent les télopeptides à structure
non-hélicoïdale, transformant le procollagène en
tropocollagène insoluble
 les molécules de tropocollagène s’assemblent ensuite
pour former du collagène

Histologie - Tissus 187 | P a g e


 les molécules de tropocollagène toutes orientées dans le
même sens, se disposent bout à bout, mais en restant
toujours séparées l’une de l’autre par un espace régulier
long de 350Å
 elles se disposent parallèlement les unes aux autres
dans une même protofibrille avec un décalage par
rapport à ses voisines latérales; ce décalage longitudinal
a une longueur correspondant au quart de la longueur
de la molécule de tropocollagène
 suite à cet assemblage particulier il en résulte des
zones de chevauchement et des zones lacunaires
caractérisées par la présence des trous entre les
différentes molécules de tropocollagène
- types
 25 types de collagène, différents par
la structure des peptides de triple hélice (deux
grandes catégories: fibrillaires et non-fibrillaires)
leur localisation
leurs fonctions
1. Les collagènes fibrillaires
 possèdent des triples hélices serrées, continues, qui peuvent être associées en
fibrilles
 les fibrilles sont hétérotypiques (formées par plusieurs types de collagènes)
 composent à peu près 70% des collagènes de l’organisme
 on va décrire 5 types, les plus fréquents
 les 3 premiers types sont largement représentés dans l’organisme
 les 2 autres bien que minoritaires joue un rôle assez important pour les
membranes basales
Collagène de type I
 le plus fréquent type rencontré
 sa chaine α1 est codé par le gène COL1A1 et sa chaine α2 par le gène COL1A2
 synthétisé par les fibroblastes, les ostéoblastes, les odontoblastes, les cimentoblastes
 localisé: tissu conjonctif lâche, os, dents, organes internes
 en ME: composé de fibrilles larges, disposées en faisceaux denses
 fonction: résistance aux forces d’étirement et de tension
Collagène de type II
 synthétisé par les chondroblastes
 localisé: tissu cartilagineux hyalin et élastique
 en ME: composé de fibrilles très minces
 fonction: résistance à la force de pression intermittente

188 | P a g e Histologie - Tissus


Collagène de type III (la réticuline)
 type de collagène fort glycosylé
 un seul gène COL3A1 code une chaine α1
 synthétisé par les cellules musculaires lisses, les fibroblastes, les cellules
réticulaires, les cellules Schwann, les hépatocytes
 localisé: en proximité de la lame basale, dans les organes hémato-lymphopoïétiques,
les organes cavitaires, les organes qui peuvent modifier leur volume et leur forme et
dans toutes les régions de l’organisme ou s’effectue la synthèse des fibres
collagènes (tissus musculaires lisses, capillaires sinusoïdales, endonèvre, artères,
utérus, foie, rate, ganglions lymphatiques, reins, poumons, membrane basale, autour
des cellules adipeuses dans les lobules adipeux)
 en MO: composé de fibres très minces (0,5-2μm en diamètre), ramifiées et
anastomosées, qui forment des réseaux
 en ME: composé de fines fibrilles (45nm en diamètre), liées entre elles par de petits
ponts interfibrillaires (protéoglycanes et glycoprotéines) (Fig. 19)
 propriétés physiques et chimiques (il possède une quantité plus grande d’hexoses
comparatif au collagène de type I; il ne se transforme pas en gélatine sous l’action
de l’eau bouillante et il n’est pas digéré par des enzymes protéolytiques: trypsine ou
pepsine)

Attention!
 les fibres de réticuline forment avec les cellules réticulaires, le tissu
réticulaire

 selon les colorations utilisées, leur aspect est variable dans les préparations
histologiques: non-coloré en HE, rouge en PAS, noir en imprégnations argentiques
(fibres argyrophiles)
 ce sont les premières à être déposées lors de la réparation d’une plaie;
ultérieurement elles vont être remplacées par les fibres de collagène de type I, plus
fortes
Collagène de type IV
 synthétisé par les cellules endothéliales, les cellules épithéliales, les cellules
musculaires, les cellules Schwann
 localisé dans la membrane basale
 en ME: ne s’organise pas en fibres; il forme un réseau composé de molécules de
procollagène qui réalise un support pour la lame basale
 fonction: support et filtration

Histologie - Tissus 189 | P a g e


Collagène de type V
 synthétisé par les fibroblastes et les cellules mésenchymateuses
 localisé: stroma de la cornée (15-20%); derme, tendons, ligaments, os, capsules
d’organes placenta, membrane basale (2-5%)
 en ME: composé de fibrilles très fines, associées avec celles du collagène de type I;
forment plusieurs couches des réseaux flexibles; possèdent des récepteurs pour les
intégrines
 fonction: contrôle de la croissance des fibrilles hétérotypiques

Figure 19. Fibres de réticuline en ME

(Selon slideplayer.fr)

2. Les collagènes non-fibrillaires


 possèdent des triples hélices lâches, qui ne peuvent pas être associées en fibrilles (il
y a des domaines non-collagéniques qui les empêchent)
 on trouve plusieurs catégories:
 les collagènes qui forment des filaments sans striation périodique
 ex: type VI
o synthétisé par les cellules épithéliales de l’épiderme
o localisé à la jonction dermo-épidermique
o en ME: composé de filaments perlé (les extrémités du collagène
présente des gros globules non-collagéniques)
 les collagènes qui forment les fibrilles d’ancrage des épithéliums malpighiens à
la lame basale
 ex: type VII
 les collagènes qui forment des chaines courtes, assemblées en réseaux
 ex: type IV (lames basales), type VIII, type X (cartilage hypertrophique)
 le collagène FACIT (collagène mixte, avec des portions fibrillaire et non-
fibrillaire)
 ex: type IX et type XII
 les collagènes transmembranaires
 ex: type XIII, type XVII, type XXIII, type XXVII

190 | P a g e Histologie - Tissus


 les collagènes des multiplexines (collagène avec des zones de triple hélices et
zones interrompues)
 ex: type XV et XVIIII
o localisés dans les lames basales épithéliale et endothéliale

Corrélations cliniques
 les syndromes d’Ehlers-Danlos (ED) (Tab. 5)  symptômes:
hyperélasticité cutanée, hyperlaxité articulaire, fragilité tissulaire;
cause et variantes: mutation des gènes qui codent le collagène I
(ED arthrochalasiques); le procollagène 1N terminal peptidase (ED
dermatosparaxis: les fibrilles de collagène ont un aspect en «hiéroglyphes»); le
collagène III (ED vasculaire); le collagène V (ED variante classique)

Tableau 5. Des affections cliniques dues à la déficience de synthèse du collagène

(Selon Junqueira LA, Carneiro J, Kelly RE. Basic histology, 1995)

Affection Défet de synthèse Symptômes


Ehlers-Danlos type IV Faute de transcription ou Ruptures d’aorte et/ou d’intestin
translation de type III
Ehlers-Danlos type VI Faute d’hydroxylation de la Elasticité tégumentaire élevée,
lysine rupture du globe oculaire
Ehlers-Danlos type VII L’abaissement de l’activité du Mobilité articulaire élevée,
pro-collagène peptidase luxations fréquentes
Scorbut Déficience de vitamine C Ulcérations des gencives,
(cofacteur pour la proline- hémorragies
hydroxylase)
Ostéogenèse imparfaite Changement d’un nucléotide des Fractures spontanés, insuffisance
gènes codants pour le collagène cardiaque
type I

Histologie - Tissus 191 | P a g e


Tableau 6. Les types de collagène

(Selon Ross MH, Romrell LJ, Kaye GI. Histology - A text and atlas, 1995)

Type Composition Distribution Fonctions


Le collagène fibrillaire
I [α1(I)2α2(I)] Le tissu conjonctif de la peau, Assure résistance à la force
l’os, le tendon, les ligaments, la de tension, d’extension
dentine, la cornée, la (64-68nm périodicité)
sclérotique, les capsules des
organes (90% du collagène du
corps)
II [α1(II)]3 Le cartilage hyalin et élastique, Assure résistance à la
les disques intervertébraux, des pression
certains tissus oculaires (64-68nm périodicité)
III [α1(III)]3 Le tissu conjonctif des organes, Assure le support structurel
le muscle lisse, l’endonèvre, les et l’élasticité. Forme le
vaisseaux sanguins, la peau réseau interne réticulaire du
fœtale parenchyme
(64-68nm périodicité)
VI [α1(VI)2α2(VI) ou Est un composant Assure l’ancrage des cellules,
α1(VI)α2(VI)α3(VI)] microfibrillaire du tissu des fibrilles larges de
conjonctif; il est similaire aux collagène et de la lamina
micro-fibrilles localisées à basale à la matrice
l’interface d’entre les fibrilles extracellulaire.
de collagène et élastiques Apparaît comme des fibrilles
bandées (100nm périodicité)

Le collagène non-fibrillaire
IV [α1(IV)]3 ou La lamine basale des cellules Assure le support et forme une
[α2(IV)]3 endothéliales et épithéliales, barrière de filtration
le glomérule rénal, la
capsule du cristallin, la
lamina externe des cellules
musculaires et cellules
Schwann
V [α1(V)2α2(V) ou Est distribué uniformément Assure le support.
α1(V)α2(V)α3(V) dans le stroma conjonctif; il Est lié au collagène de type I
peut être lié au réseau dans la cornée pour limiter le
réticulaire diamètre des fibrilles.
Il peut former des fibrilles
bandées (64-68 nm périodicité)
VII [α1(VII)]3 Il a été isolé dans la peau Colle la lamina basale au tissu
humaine et dans les cellules conjonctif sous-jacent
de l’épithélium amniotique.
Il est un composant majeur
des fibrilles d’ancrage
VIII [α1(VIII)]3 Est synthétisé par l’aorte, les Joue un rôle dans l’induction et
autres cellules endothéliales la morphogenèse, spécialement
vasculaires, les cellules à pour les tissus vasculaires et
192 | P a g e Histologie - Tissus
l’origine dans la crête oculaires
neurale, des diverses lignes
cellulaires normales et
tumorales
IX α1(IX)α2(IX)α3(IX) Est associé au collagène de Stabilise le réseau de fibrilles de
type II dans le cartilage, le collagène du cartilage et limite
stroma primaire de la le diamètre de ces fibrilles.
cornée, l’humeur vitreuse Est dans une interaction directe
adulte avec les protéoglycanes
X [α1(X)]3 Est synthétisé par les Facilite la chondroplasie du
chondrocytes plateau de croissance.
hypertrophiées, Joue un rôle dans la
particulièrement au niveau calcification du cartilage
des plateaux de croissance
endochondrale
XI [α1(XI)]3 Dans le cartilage Forme des fibrilles.
Facilite la stabilisation du
réseau de collagène de type II
XII [α1(XII)]3 Est présent dans le tendon Forme des fibrilles avec le
embryonnaire collagène de type I; c’est une
manière similaire à celle d’entre
les fibres de collagène de type
IX et II

Tableau 7. Les caractéristiques des principaux types de collagène

(Selon Junqueira LA, Carneiro J, Kelly RE. Basic histology, 1995)

Type Distribution tissulaire MO Ultra structure


I Le derme, l’os, le tendon, Les fibres ont un Sont des fibrilles épaisses,
la dentine, les fascias, la assemblage serré, sont avec une évidente variation
sclérotique, les capsules épaisses, non du diamètre; elles ont un
des organes, le cartilage argyrophiles, sont jaunes assemblage serré
fibreux ou rouges et fortement
biréfringentes
II Le cartilage hyalin et Le collagène II forme un Le collagène II ne présente
élastique réseau lâche, visible pas de fibres, seulement des
seulement en coloration fibrilles très minces
picro-Sirius ou en emmurées dans la SF
lumière polarisée abondante
III Le muscle lisse, Le collagène III forme Le collagène III est formé
l’endonèvre, les artères, un réseau lâche de fibres par des fibrilles minces,
l’utérus, le foie, la rate, le minces, argyrophiles, lâchement assemblées, avec
rein, le poumon faiblement le diamètre plus uniforme
biréfringentes, verdâtres
IV La lamine et la membrane Le collagène IV forme On ne détecte pas des fibres
basale des cellules une membrane mince, ou des fibrilles
endothéliales et amorphe, faiblement
épithéliales biréfringente

Histologie - Tissus 193 | P a g e


Type Place de synthèse Interaction avec les Fonction
glycosaminoglycanes
I Le fibroblaste, Faibles interactions, principalement Résistance à la
l’ostéoblaste, avec le dermatane-sulfate tension
l’odontoblaste, le
chondroblaste
II Le chondroblaste Fortes interactions, principalement Résistance à la
avec le chondroïtine-sulfate pression
intermittente
III Le muscle lisse, le Interactions intermédiaires, Maintenance
fibroblaste, la cellule principalement avec le héparane- structurelle des
réticulaire, la cellule sulfate organes expansibles
Schwann, l’hépatocyte
IV Les cellules Interactions avec le héparane- Support et filtration
endothéliales et sulfate
épithéliales, les cellules
musculaires et les
cellules Schwann

6.2.3.2. Les fibres élastiques


 appellation après leur propriété de reprendre leur forme initiale a la suite d’une
distension; ce sont elles qui sont responsable de l’élasticité du tissu conjonctif)
 par étirement elles doublent facilement leur longueur (propriété liée à la structure
des molécules de tropoélastine qui peuvent changer de conformation)
 structure
 fins filaments (1-12μm de diamètre)
 longs
 homogènes
 rectilignes ou ondulés (par suite de leur rétraction lors du prélèvement et de la
fixation)
 on les trouve
 isolées (Fig. 20)
 groupées en faisceaux minces (Fig. 20)
 anastomosées (formant des réseaux)
 groupées en lames élastiques continues ou fenêtrées (les parois des grandes
vaisseaux sanguins) (Fig. 21)
 examinées à frais: coloration jaune
 sur les préparations microscopiques
 forte réfringentes
 colorations électives
 résorcine-fuchsine (apparaissent en violet) (Fig. 20 et 21)
 l’orcéine (apparaissent en brun foncé) (Fig. 21)

194 | P a g e Histologie - Tissus


 en ME: constituées d’une composante amorphe (essentiellement élastine) et d’une
composante microfibrillaire: fibrilline 1 et 2, FLP-fibrilin like protein, emiline,
MAGP-microfibril-associated glycoprotein) (Fig. 22)

Attention!
 l’intégrité des fibres élastiques dépend de la présence des
microfibrilles

 synthèse
 la composante microfibrillaire est la première synthétisée (par les fibroblastes,
fibres musculaires lisses, chondroblastes); elle contient une glycoprotéine
structurale, la fibrilline
 secrétée comme proélastine, l’élastine contient les acides aminés desmosine et
isodesmosine, qui ne se rencontrent pas dans le collagène de type I et sont
responsables de la liaison covalente des molécules entres elles; en plus l’élastine
contient proline, glycine et peu hydroxyproline (hydroxylisine est absente)
 digérées par la trypsine

Attention!
 dans l’insuffisance sécrétoire pancréatique, les fibres élastiques
peuvent être mises en évidence dans les fécales

Figure 20. Fibres élastiques en MO; col. résorcine-fuchsine Weigert, ob. 100x

(Selon slideplayer.fr)

Histologie - Tissus 195 | P a g e


Figure 21. Media de l’artère aorte en résorcine-fuchsine et orceine, ob. 20x

(images de la collection d'auteur)

Figure 22. Fibres élastiques en ME


L’élastine forme de plages des substances amorphes entre les fibres de collagène

(Selon slideplayer.fr)

 types précurseurs des fibres élastiques


 les fibres oxytalanes
 sont composées par des faisceaux de microfibrilles
 sont localisées: ligaments parodontaux ou autour des vaisseaux
 leurs nombre augmentent dans les affections du parodonte
 les fibres d’élaunine
 sont composées par des microfibrilles inclues dans une quantité réduite
d’élastine
 sont localisées: ligaments parodontaux et dans le derme, associées aux
glandes sudoripares

196 | P a g e Histologie - Tissus


Corrélations cliniques
 le syndrome Marfan est une anomalie génétique autosomique
dominante, secondaire à des mutations du gène codant la fibrilline
1; cette molécule ne se formera pas, donc les fibres élastiques ne
se développent normalement et la conséquence majeure est la rupture d’aorte
(cependant ce sont impliques aussi d’autres organes riches en fibres élastiques:
poumons, cartilage élastique, peau, ligament suspenseur du cristallin)
 le vieillissement extrinsèque des fibres élastiques est causé par une agression
externe: le plus frequent les radiations UV; en ME le phénomène peut être mis en
évidence comme la réduction suivie par la disparition des microfibrilles; au niveau
d’élastine vont apparaitre des vacuolisations multiloculaires qui vont fusionner en
lacunes, entrainant finalement la fragmentation des plages d’élastine

6.2.3.3. Le remodelage tissulaire et les métalloprotéinases matricielles


 définition: modification transitoire ou permanente de l’architecture tissulaire; les
membranes basales et le tissu conjonctif se désintègre
 trait essentielle: taux élevé d’activité enzymatique protéolytique (les
métalloprotéinases matricielles: collagénases, gélatinases et stromélinases)
 la synthèse des enzymes protéolytiques (secrétées par différentes types de cellules
soit conjonctives, soit épithéliales) s’augmente au cours des processus pathologiques
(généralement l’inflammation ou les cancers en métastases)
 leur activité est régulée par l’équilibre vis-à-vis de la synthèse des composants de la
matrice extracellulaire et leurs inhibiteurs spécifiques y présents; en conséquence
c’est l’environnement extracellulaire qui détermine la fonction des cellules: soit la
destruction par protéolyse, soit la synthèse des constituants matriciels
 par la dégradation de la matrice extracellulaire vont se libérer
 différents fragments des macromolécules ayant des effets positifs ou négatifs
sur la prolifération, la différenciation, la migration cellulaire, sur l’adhérence
cellule-matrice et cellule-cellule et sur la signalisation intracellulaire
 facteurs de croissance

Histologie - Tissus 197 | P a g e


Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Les fibres de collagène:
a. ce sont polymérisées dans les fibroblastes
b. dans la SF elles sont mûres
c. présentent une disposition inégale au sein des différentes variétés conjonctives
d. le type prédominant de fibres donne les propriétés spécifiques à un certain type
de tissu conjonctif
e. ce sont composées de protéines spécifiques
2. Les fibres de collagène:
a. ce sont des filaments droits ou ondulées
b. ce sont des filaments non-ramifiées, non-anastomosées
c. ce sont des filaments flexibles
d. ont un diamètre variable de 2 jusqu’aux centaines microns
e. ont une épaisseur moyenne: 10-15μm
3. Les glycosaminoglycanes (GAGs):
a. ce sont des macromolécules composées de longues chaînes de polysaccharides,
formés d’unités répétitives de disaccharides
b. ce sont porteurs de nombreux groupements sulfatés, à l’exception de l’acide
hyaluronique
c. possèdent des propriétés hydro-attractives qui leur permettent de retenir de
grandes quantités d’eau
d. ce sont des différents types
e. ce sont abondant dans le tissu conjonctif dense, le corps vitré de l’œil, le liquide
synovial
4. Le dermatane-sulfate est localisé principalement dans:
a. la peau
b. le foie
c. l’aorte
d. les poumons
e. les tendons
5. Les cellules conjonctives fixes peuvent être:
a. le fibrocyte
b. l’histiocyte
c. le péricyte
d. l’adipocyte
e. le plasmocyte

198 | P a g e Histologie - Tissus


Tests de compréhension
1. Décrivez le macrophage.
2. Expliquez la liaison entre structure et fonction au niveau de la SF.
3. Comparez le collagène de type I avec le collagène de type III.
4. Enumérez les substances trouvées dans les granulations du mastocyte.
5. Faites la différence entre le collagène fibrillaire et non-fibrillaire.
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre décrivez le
mécanisme de la synthèse et formation des fibres de collagène.
Test d’application clinique
Cas clinique - après vous établissez le diagnostic, continuez votre recherche sur
l’internet.
 un enfant de 10 ans avec des antécédentes d’allergie, se présente au service
d’urgence, après un après midi passé au pays, en pleine air; les parents disent que le
garçon a joué assez longtemps avec un veau dans la grange au foin; il présente des
éruptions cutanées, prurigineuses au niveau de la bouche et des yeux, avec des
signes respiratoires (dyspnée), des frissons et des douleurs abdominales
 quel est le diagnostic d’une telle lésion?
 sur quels critères?
 expliquer le mécanisme d’apparition de cette maladie
 quels types des cellules conjonctives sont impliqués?
 quelles informations pouvez-vous donner à ce patient, en ce qui concerne cette
maladie, le traitement et la conduite ultérieure?

Histologie - Tissus 199 | P a g e


6.3. La classification des tissus conjonctifs
On trouve:
 tissus conjonctifs embryonnaires
 le tissu mésenchymateux
 le tissu muqueux (gelée de Wharton)
 tissus conjonctifs permanents
 le tissu conjonctif lâche
 le tissu conjonctif dense
 irrégulier
 régulier
o collagénique
- seul plan
 la plus part des ligaments (unitendu)
 le tendon (unitendu)
- plans multiples
 l’aponévrose (bitendu)
 le tissu fibro-lamellaire (bitendu)
o élastique
- le ligament jaune élastique
- la media de l’artère aorte
 tissus conjonctifs spécialisés
 le tissu adipeux
 le tissu réticulaire
 les tissus cartilagineux (SF dure et élastique)
 hyalin
 élastique
 fibreux
 les tissus osseux (SF dure et rigide)
 haversiens
o spongieux
o compacte
 non-haversiens
 le sang (SF liquide)
6.3.1. Tissu conjonctif embryonnaire
 localisé au niveau d’embryon et du cordon ombilical
 on le classifie en deux sous groupes
 le tissu mésenchymateux
 le tissu muqueux (la gelée de Wharton)

200 | P a g e Histologie - Tissus


6.3.1.1. Tissu mésenchymateux
 tissu embryonnaire à partir duquel se différencient les autres tissus conjonctifs (tissu
non-spécialisé)
 se forme dans les premières deux semaines de la vie intrautérine et va disparaître
quand ses composants sont différenciés
 persiste chez l’homme, sous la forme des péricytes (les cellules qui se disposent
dans les parois des capillaires sanguines et qui peuvent se différencier en
endothéliums)
 dans son développement on distingue 2 étapes
 le mésenchyme cellulaire
 il est composé de grandes cellules, étoilées, avec des prolongements qui se
misent en rapport de contact par les desmosomes et forment un réseau
tridimensionnel
 le noyau cellulaire est grand, euchrome, avec nucléole
 le cytoplasme est pâle basophile, granulaire, avec beaucoup d’organites
(RER et l’appareil Golgi en grande quantité, vacuoles de sécrétion)
 le mésenchyme lâche
 une fois différenciée, la SF visqueuse s’accumule et sépare les cellules
mésenchymateuses qui perdent leur caractère de contiguïté
 dans la SF sont englobées des fibres réticuliniques fines, qui graduellement
se transforment en fibres de collagène type I (Fig. 23)

Attention!
 le stresse physique limité sur le développement du fœtus, explique
le nombre diminué des fibres de collagène

Figure 23. Le tissu mésenchymateux (bourgeon dentaire); col. HE, ob. 20x

(image de la collection d'auteur)

Histologie - Tissus 201 | P a g e


6.3.1.2. Tissu muqueux (gelée de Wharton)
 localisation
 cordon ombilical, où il enveloppe les divers éléments (artères ombilicales, veine
ombilicale)
 pulpe dentaire (chez l’homme jusqu’a 14 ans)
 l’hypoderme (quelques espèces animales)
 structure (Fig. 24)
 contient
 la SF abondante
o spécialisée
o très fluide
o métachromatique
o gélifiée
o riche en acide hyaluronique
o occupant les larges espaces intracellulaires, d’entre les fibres fines de
collagène
 les cellules (jeunes fibroblastes)
o grandes
o étoilées
o à prolongements fines, difficilement à différencier dans la coloration
de routine HE, qui fusionnent avec celles des cellules voisines
 les fibres de collagène
o fines
o groupées occasionnellement en faisceaux
 caractéristiques
 au cours de l’évolution il se transforme dans un tissu conjonctif qui contient du
collagène de type I

Figure 24. Le tissu muqueux; col HE, ob.20x

(image de la collection d'auteur)

202 | P a g e Histologie - Tissus


Attention!
 sur les coupes histologiques on repère les vaisseaux ombilicaux;
entre ces éléments on trouve le tissu muqueux avec ses nombreuses
cellules aplaties ou triangulaires et la SF basophile

6.3.2. Tissus conjonctifs permanents


6.3.2.1. Le tissu conjonctif lâche
 caractéristiques
 tissu de faible consistance, aisément dissociable
 considéré comme un prototype de tissu conjonctif, les 3 éléments constitutifs
étant représentés en proportion sensiblement égaux
 dénommé «lâche», parce que les fibres ont une disposition désordonnée et il est
dénommé aussi «aréolaire» parce que les fibres forment des cavités ou aréoles
qui contiennent des cellules et la SF
 renferme de nombreux nerfs et des vaisseaux sanguins
 structure hormono-dépendante (dans le tissu conjonctif lâche de la muqueuse
utérine, les fibroblastes présentent des récepteurs pour œstrogène et
progestérone)
 localisation
 ubiquitaire
 dans le stroma des organes parenchymateux
 autour des vaisseaux sanguins, des nerfs, des fibres musculaires
 dans la partie profonde de la peau et des muqueuses
 dans la sous-muqueuse des voies aériennes et digestives
 structure (Fig. 25, 26 et 27)
 SF
 abondante
 pâle basophile
 métachromatique
 assez visqueuse
 mêlée au fluide tissulaire
 fibres collagènes
 roses (en coloration HE)
 disposition désordonnée
 individualisées
 faisceaux minces
 cellules
 localisées dans les aréoles
 deux types: fixes et étrangers

Histologie - Tissus 203 | P a g e


Figure 25. Le tissu conjonctif lâche
1. Fibres de collagène; 2. Fibres de réticuline; 3. Fibres d’élastine; 4. SF; 5. Fibroblastes; 6.
Fibrocytes; 7. Histiocytes; 8. Macrophages; 9. Mastocytes; 10. Vaisseau sanguin; 11. Adipocytes

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1984)

Figures 26 et 27. Le tissu conjonctif lâche; col HE, ob. 10x, 40x

(images de la collection d'auteur)

 fonctions
 rôle mécanique: il constitue un soutien, une liaison entre les autres tissus
 rôle de nutrition: il sert de lieu de passage et d’échange entre les tissus qu’il
soutient et le sang; des produits nutritifs quittent le courant sanguin et
cheminent dans les espaces inter fibrillaires du tissu conjonctif vers les cellules
épithéliales; pour l’élimination des déchets du métabolisme cellulaire on utilise
les mêmes voies
204 | P a g e Histologie - Tissus
 rôle de défense: il constitue le siège des réactions inflammatoires et
immunologiques (c’est le premier endroit de pénétration des antigènes et
microbes; les cellules étrangères sont libérées du sang comme réponse à un
stimule inflammatoire); à cause du contact permanent avec les substances
étrangères, dans le tissu conjonctif sous-jacent l’ épithélium respiratoire et du
tractus digestif, on trouve plusieurs cellules transitionnelles responsables des
phénomènes inflammatoires, réactions allergiques et des réponses immunitaires
6.3.2.2. Le tissu conjonctif dense
Il se classifie selon la disposition des fibres en tissu conjonctif régulier et tissu
conjonctif irrégulier.
1. Le tissu conjonctif dense irrégulier
 localisation
 derme
 chorion
 périoste/périchondre
 capsules d’organes
 structure (Fig. 28)
 fibres de collagène
 abondantes
 épaisses
 disposées sans ordre dans toutes les directions
 individualisées
 faisceaux épais
 fibres élastiques et de réticuline
 réduites comparativement aux fibres de collagène qui prédominent
 cellules
 fibroblastes et histiocytes (les plus fréquentes types)
 SF (quantité relativement réduite)
 fonctions
 identiques à celles du tissu conjonctif lâche
 prépondérance du rôle mécanique (elles sont plus résistantes a l’étirement et
a la distension)

Histologie - Tissus 205 | P a g e


Figure 28. Le tissu conjonctif dense irrégulier dans le derme; col HE, ob. 20x

(image de la collection d'auteur)

2. Le tissu conjonctif dense régulier


 structure
 fibres
 abondantes
 à disposition ordonnée dans une direction (unitendues) ou une série de
plans (bitendues)
 parallèles
 groupées en faisceaux épais
 l’orientation est donnée par la force d’étirement qui s’exerce sur elles durant
le fonctionnement du tissu.
 cellules
 fibroblastes (les plus connu type cellulaire)
o regroupés et alignés parmi les faisceaux de fibres, lesquelles ils les
sécrètent et les maintiennent
 SF
 en petite quantité
 classification
 élastique ou collagènique
 forme particulière: le stroma de la cornée, avasculaire
 le tissu conjonctif dense régulier
 avec des fibres collagènes
o le ligament
o le tendon
o l’aponévrose

206 | P a g e Histologie - Tissus


 avec des fibres élastiques
o les lames élastiques (dans la média des artères élastiques)
o le ligament jaune (intervertébral, de la nuque)
Les ligaments
 structure
 unitendue
 fibres de collagène
 disposées en faisceaux, dans un seul plan, séparés par des espaces de tissu
conjonctif lâche
 plus désordonnées par rapport aux celles qui se trouvent dans les tendons
 se prolongent sur des distances variables dans la SF osseuse (enthèses); il
s’agit des extrémités du ligament, au niveau de leur zone d’insertion (où les
ligaments plongent dans la substance osseuse)
 fibrocytes
 à la surface des ligaments
 type particulier de ligament: les ligaments élastiques (Fig. 29)
 localisés au niveau de la colonne vertébrale
 contenu augmenté en fibres élastiques
 fournissent la mobilité de la colonne

Figure 29. Le ligament jaune; col RFW, ob. 10x

(image de la collection d'auteur)

Le tendon
 structure (Fig. 30)
 unitendue
 fibres de collagènes, disposées dans un seul plan
 épaisses
 nombreuses
 non-extensibles
Histologie - Tissus 207 | P a g e
 organisées en faisceaux disposées dans la même direction (unitendus) à
cause des forces mécaniques qui s’exercent dans un seul sens
 cellules: tenocytes (fibrocytes modifiés)
 allongées
 disposées en paires
o en coupe longitudinale: ont un aspect de «noyaux bigéminés»
o en coupe transversale: ont une forme «en étoile» résultante de la
compression des cellules par les fibres (cellule avec expansions
aliformes)
 SF
 très réduite
 caractéristiques
 tissu conjonctif dense (avec prédominance de fibres de collagène), régulier
 le tendon comme organe:
 entouré à la périphérie d’un tissu conjonctif dense désordonné, la capsule,
avec des vaisseaux sanguins et des fibres nerveuses: l’épitendon
(epitenonium)
o assure la liaison du tendon au milieu extérieur, en lui donnant ainsi un
léger glissement pendant la contraction musculaire

Attention!
 particularité: le tendon d’Achille où le tissu conjonctif de
l’épitendon est formé de deux couches (l’une sur le tendon, l’autre,
sur les tissus voisins), toutes les deux doublées des fibrocytes
aplatis; délimitent entre elles un petit espace occupé par un fluide similaire au
liquide synovial, qui assure la mobilité du tendon

 pénétré par des cloisons conjonctives (peritendon, peritenonium) d’origine


capsulaire, qui le sépare en faisceaux tertiaires, à leur tour, divisés en
faisceaux secondaires et faisceaux primaires; ces derniers sont composés
des fibres tendineuses entourés par l’endotendon (endotenonium)
 avasculaire: sa nutrition, par diffusion, est assurée du réseau vasculaire du tissu
conjonctif
 innervé par les fibres nerveuses, à travers le tissu conjonctif
 régénération fort réduite, même absente, à cause du manque de la
vascularisation

208 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 30. Le tendon; col HE, ob. 20x

(image de la collection d'auteur)

L’aponévrose
 tissu conjonctif dense régulier avec une prédominance de fibres, disposées en plans
multiples
 forme les aponévroses musculaires et les fascias
 structure
 fibres collagènes
 organisées en plans conjonctifs
 dans chaque plan, les fibres sont très denses, disposées parallèlement entre
elles
 d’un plan à l’autre elles se disposent perpendiculairement, à cause des
forces mécaniques qui s’exercent sur l’aponévrose
 cellules: fibrocytes
 comprimées entre les fibres collagènes denses (crêtes d’empreinte)
 allongées
 disposées parallèlement aux fibres
Le tissu fibro-lamellaire
 tissu conjonctif dense régulier , bitendu, avec une prédominance de fibres disposées
en plans multiples
 avasculaire, mais innervé
 représenté par le stroma cornéen et les corpuscules Vater-Paccini
A. Le stroma de la cornée (Fig. 31)
 forme la partie majeure de l’épaisseur de la cornée (400µm)
 structure
 cellules: kératocytes (fibrocytes modifiés)
 responsables du renouvellement de la matrice extracellulaire (cellules en
stade quiescent)
 interviennent dans les processus de cicatrisation (cellules qui ont quitté le
stade antérieur)
Histologie - Tissus 209 | P a g e
 matrice extracellulaire
 contient des protéoglycannes qui entourent des fibrilles de collagènes
 fibrilles de collagène
 principalement de type et I et V
 par association forment des fibres de collagène
o de diamètre constant (35nm)
o d’espacement constant (59nm)
o groupées en lamelles parallèles à la surface cornéenne
o arrangement particulier responsable de la transmission de la lumière
 d'autres types de collagènes sont présents
 leur rôle principal est d'assurer le maintien de l'espacement régulier

Figure 31. La cornée; col HE, ob. 20x

(image de la collection d'auteur)

B. Les corpuscules Vater-Pacini (Fig. 32)


 mécanorécepteurs sensibles aux pressions et aux vibrations de la peau
 forment de terminaisons encapsulées situés en profondeur de la peau, dans
l'hypoderme
 structure
 les fibres ont une disposition lamellaire, circulaire
 constitués d'une formation conjonctive lamellaire circulaire et d'un neurite
myélinisé, disposé centralement (apparence «en bulbe d'oignon»); la fibre
nerveuse perd sa gaine de myéline et s’entoure des prolongements des cellules
de Schwann organisés en lamelles concentriques séparées par du tissu conjonctif

210 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 32. Le corpuscule Vater-Pacini; col HE, ob. 40x

(image de la collection d'auteur)

6.3.3. Tissus conjonctifs specialisés (permanents, avec la prédominance des cellules)


6.3.3.1. Le tissu adipeux
 tissu conjonctif spécialisé, à prédominance cellulaire
 considéré un organe métabolique diffus
 bien représenté, dans des conditions habituelles (hommes/femmes: 15-20%/20-25%,
du poids de corps)
 2 types de tissu adipeux, selon la couleur, la localisation, la structure
 ordinaire (uniloculaire, blanc-jaunâtre)
 fœtal (multiloculaire, brun)
1. Le tissu adipeux blanc
 le tissu mieux représenté de l’organisme
 l’origine
 les cellules mésenchymateuses localisées périvasculaire (ex: glande mammaire)
et périviscéral (ex: épiploon)
 les fibroblastes (ex: graisse sous-tégumentaire)
 l’évolution
 2 étapes
 formation primaire (précoce dans la vie embryonnaire): à partir de la 30ème
semaine de vie, sous l’action des facteurs génétiques et alimentaires,
commence le dépôt de tissu adipeux par prolifération des cellules souches
d’origine mésenchymateuse; les agrégats des cellules de type épithelioïde
vont accumuler des gouttelettes lipidiques (dans la manière des adipocytes
bruns) (Fig. 33)

Histologie - Tissus 211 | P a g e


Figure 33. Le développement des cellules adipeuses
Les cellules mésenchymateuses non-différenciées sont transformées en lipoblastes qui
accumulent la graisse et donc se transforment en adipocytes mûrs. Quand l’organisme mobilise
une grande quantité de lipides, les adipocytes uniloculaires mûrs retournent à l’état de lipoblaste.
Les cellules mésenchymateuses non-différenciées sont transformées aussi en d’autres types
cellulaires (y compris les fibroblastes). L’adipocyte mûr est, en réalité, une cellule plus grande
que les autres cellules y dessinées

(Selon Junqueira LA, Carneiro J, Kelly RE. Basic histology, 1995)

Attention!
 l’obésité génétique, hyperplasique résulte si la prolifération
continue

 formation secondaire (à la fin de la vie embryonnaire et au cas d’une


alimentation excessive en graisses): on va se différencier de nouvelles
adipocytes à partir des fibroblastes; le nombre de ces cellules s’agrandit et
parallèlement commence l’accumulation des inclusions lipidiques qui sont
dispersées au début en cytoplasme, puis fusionnent dans une vacuole
unique

Attention!
 dans ce cas, l’obésité peut être influencée par la cure
d’amaigrissement

212 | P a g e Histologie - Tissus


 le développement du tissu adipeux varie en fonction d'état de la nutrition d’individu

Attention!
 les adipocytes mûres ne se divisent plus et leurs précurseurs ne
prolifèrent plus chez l’adulte
 les différences individuelles en ce qui concerne la représentation
quantitative de tissu adipeux est dépendante seulement de nombre des cellules
précurseurs qui se forment pendant la vie prénatale, lui aussi en rapport direct avec
l’état de la nutrition fœtale de ce période

 il va se réduire en états de la famine


 on trouve des zones dans lesquelles la famine n’affecte pas la quantité des
lipides emmagasinées; ex: l’orbite, les paumes, les plantes et partiellement
les joues
 la mobilisation des lipides de dépôts n’est pas uniforme; initialement sont
éliminées celles du hypoderme et après, celles localisées plus profond du
mésentère et retropéritonéale
 localisation
 l’hypoderme (en pannicules adipeux)
 péri viscérale, dans les régions profondes (le mésentère, les épiploons, les
régions rétropéritonéales)
 les orbites, les paumes, les plantes
 les muscles squelettiques ou dans le myocarde (en conditions pathologiques,
résultant des muscles pseudohypertrophiés)
 distribution
 inégale sous-cutanée s’explique par le niveau d’œstrogène circulante et le
nombre des récepteurs pour œstrogène exprimé au niveau des adipocytes
 égale au niveau du mésentère, épiploon, loges rénales; il va constituer une
réserve énergétique suffisante pour approximatif deux mois
 structure (Fig. 34)
 la SF est très réduite
 les fibres forment le réseau d’autour des cellules (corbeille pericellulaire)
 les adipocytes blancs
 sont grands, ont un diamètre de 50-150µm
 ont une forme ronde ou polygonale (en raison de leur tassement dans les
lobules graisseux)
 sont délimités d’une membrane qui possède des récepteurs pour les
hormones lipogénétiques (l’insuline, l’œstradiol) et les hormones
lipolytiques (l’ACTH, l’adrénaline)
 le cytoplasme

Histologie - Tissus 213 | P a g e


o est un mince anneau périphérique
o contient des mitochondries, des ribosomes, l’appareil Golgi, un
réticulum endoplasmique lisse
o l’équipement enzymatique est représenté par les lipases, les enzymes du
cycle Krebs, les phosphatases
o contient aussi des vésicules de pinocytose

Figure 34. Le tissu adipeux blanc; col HE, ob 20x

(image de la collection d'auteur)

 caractéristiques
 contiennent un grand globule lipidique, unique
 la couleur est variée de blanc à jaune, d’après la diète (en principal selon les
caroténoïdes dissous dans les globules lipidiques
 le microscope électronique a montré qu’ils existent des globules multiples qui
donnent dans le microscope optique une fausse impression de globule unique
 la graisse déposée est représentée par les graisses neutres et les esters du
glycérol avec des acides gras (oléique, palmitique, stéarique)
 les adipocytes uniloculaires sont disposés en groupes ou lobules adipeux (100-
200 cellules), délimités de cloisons conjonctives et vasculaires avec de
nombreux mastocytes
 chaque cellule est individualisée dans le lobule par un réseau fin de fibres
réticuliniques, fibres nerveuses, capillaires et elle peut être considérée comme
une glande unicellulaire
 le tissu adipeux est très riche en
 vaisseaux sanguins (le réseau capillaire)
 fibres nerveuses: sympathiques, cholinergiques (d’où se détachent les fibres
destinées aux adipocytes, les cellules n’étant pas directement innervées)

214 | P a g e Histologie - Tissus


 les adipocytes blancs peuvent être isolés au sein du tissu conjonctif lâche et dans
la moelle osseuse
 méthodes de coloration
 en HE: l’anneau de cytoplasme est rouge, le noyau est bleu, les lipides sont
dissous, ne se colorent pas; il résulte une image de «bague au chaton»
 particulières pour la préservation et la coloration de la graisse, ce sont les
techniques histochimiques: Soudan III - la colore en jaune orange, Scharlach
Roth - en rouge, Soudan noir, acide osmique - en noir
 histophysiologie
 la distribution des dépôts adipeux est en fonction d’âge et de sexe
 le nouveau-né: présent un dépôt uniforme de graisses sur tout le corps
 à l’avancement de l’âge: les dépôts adipeux ont la tendance de disparaître de
certaines régions et de se déposer dans d’autres (sous l’influence des
hormones; ex: les hormones de sexe qui modèlent le contour du corps)
 la mobilisation des lipides dans les dépôts ne se fait pas d’une manière
uniforme: les premières mobilisées sont les graisses dans les dépôts sous-
cutanés, mésentériques, rétropéritonéales
 le tissu adipeux blanc représente une source importante d’énergie pour les
mammifères (ils ont de l’énergie continue, pourtant ils s’alimentent avec
intermittence); il peut assurer la survie jusqu’à 40 jours
 fonctions
 principales
 de lipogenèse
 de lipolyse (par des facteurs hormonaux et nerveux)
 secondaires
 un rôle mécanique de protection, amortissement,
 de support et de liaison (pour remplir les espaces entre les autres tissus, pour
contribuer au maintien des positions d’organes)
 d’isolateur thermique
 de tissu de réserve
 les adipocytes sécrètent de nombreuses molécules
 leptine (hormone protéique qui joue un rôle-clef dans le contrôle du poids
corporel, en inhibant la prise alimentaire - agit comme un régulateur de
l’appétit par feed-back négatif; elle est reconnue des certains récepteurs
neuronaux hypothalamiques)
 resistine (joue un rôle important dans l’apparition du diabète de type II chez
les individus obeses)
 adipsine (impliqué dans le réglage de la masse adipeuse)
 cytokines: TNF-α (intervient également dans le contrôle du poids corporel),
des prostaglandines, de diverses protéines du complément
Histologie - Tissus 215 | P a g e
 c’est un tissu hormonodépendent
 la lipogenèse est réalisée par l’insuline
 la lipolyse est réalisée par l’adrénaline, l’ACTH, les hormones de
l’hypophyse
 les adipocytes médullaires (morphologiquement identiques aux adipocytes
blancs), par leurs contacts étroits (avec les cellules hématopoïétiques et les
cellules osseuses) jouent un rôle important dans l’ostéogenèse et dans
l’hématopoïèse (notamment par leur sécrétion de leptine et de cytokines)

Corrélations cliniques
 l’obésité hypertrophique est le surchargement des adipocytes
avec des lipides, leur nombre restant le même
 l’obésité hyperplasique est le surchargement des adipocytes
avec des lipides, le nombre des cellules étant augmenté (se multiplient les
précurseurs des cellules)
 l’obésité mixte: le surchargement des adipocytes avec des lipides et leurs
nombre augmenté
 au niveau des muscles squelettiques et du myocarde, en grand quantités, la
présence de tissu adipeux détermine l’aspect pseudohypertrophique
 les tumeurs de tissu adipeux sont
 bénignes: lipomes
 malignes: liposarcomes

2. Le tissu adipeux brun (multiloculaire)


 l’origine
 est dans les cellules mésenchymateuses
 localisation
 chez les animaux hibernants
 chez le nouveau-né ne représente que 2-5% du poids du corps; chez les
nourrissons, les petits enfants est présent au niveau du cou, des aisselles, du
médiastin, de la zone inter scapulaire, périrénale
 chez les adultes est très réduit

Attention!
 dans les états de cachexie, le tissu adipeux brun apparaît dans
les mêmes localisations de l’enfance
 les adultes peuvent présenter des tumeurs du tissu adipeux
brun (hibernomes)

216 | P a g e Histologie - Tissus


 structure (Fig. 35)
 est semblable à celle d’une glande endocrine
 a une vascularisation intense (la chaleur doit être distribuée d’une manière
efficace)
 est représentée par les adipocytes bruns
 sont petites
 disposées en cordons dans un réseau de fibres de réticuline et capillaires
 ont une forme polygonale avec le contour bien tracé
 contiennent des globules lipidiques multiples
 leur noyau est petit, disposé en centre
 leur cytoplasme contient
o des mitochondries nombreuses, leur activité étant de 3-4x plus grande
que celle de mitochondries normales
o des ribosomes libres nombreux
o des protéines libres non-couplées
o un équipement enzymatique – phosphate déshydrogénase
 sont directement liées aux fibres nerveuses sympathiques
 la couleur est brune, due au large réseau capillaire et à la présence de
cytochrome C dans les mitochondries

Figure 35. Le tissu adipeux brun; col HE, ob. 40x

(image de la collection d'auteur)

 fonctions
 il est un véritable organe thermo génétique (au nouveau-né, aux animaux
hibernants)
 le processus de thermogenèse est stimulé par le froid: le froid stimule les
récepteurs sensoriels cutanés d’où partent des influx nerveux vers le centre
régulateur du cervelet qui envoie des influx nerveux sympathiques

Histologie - Tissus 217 | P a g e


 les influx nerveux libèrent de la norépinephrine qui agit sur la lipoprotéine
lipase et détermine l’activation de la cellule, résultant la mobilisation des
triglycérides et leur division en acides gras et glycérol
 les mitochondries stimulées désaccouplent le processus de phosphorylation
oxydative, l’ATP ne se synthétise pas, l’énergie chimique est transformée en
chaleur; la protéine mitochondriale responsable de ce découplage est la
thermogénine; le sang réchauffé circule dans tout le corps et assure la
chaleur de l’organisme
6.3.3.2. Le tissu réticulaire
 forme le stroma des organes hématopoïétiques et lymphopoïetiques (à l'exception du
thymus)
 localisation
 répandu dans tout l’organisme, en pourcentages variables
 constitue la trame
 des organes hématopoïétiques et lymphopoïetiques
 de l’endomètre, du muscle lisse du tube digestif, du foie (des organes qui
changent leurs volumes)
 structure
 en MO, il nous semble qu’il manque la SF; elle existe en fait et se met en
évidence seulement en ME
 il contient des fibres réticuliniques et des cellules réticulaires fixes qui forment 2
réseaux superposés
Les fibres de réticuline
 sont disposées dans toutes les directions
 forment un réseau tridimensionnel avec 2 types de mailles: larges (les capillaires
sinusoïdes) et rondes, polygonales, étroites (le réseau de soutien pour les cellules
parenchymateuses)
 en MO, par l’imprégnation avec AgNO3, elles apparaissent en noir
Les cellules réticulaires fixes (Fig. 36 et 37)
 sont disposées dans le réseau
 ont une forme étoilée
 leur cytoplasme est abondant, basophile avec des granules et vacuoles.
 le noyau est grand, euchrome, avec un nucléole
 ont des prolongements qui entrent en contact les uns avec les autres par les
dispositifs de jonction (desmosomes), formant un réseau tridimensionnel de cellules,
superposé sur le réseau de fibres
 il résulte ainsi un fibro-cyto-réticule qui a dans ses mailles un liquide tissulaire
et, assez fréquemment, des macrophages actifs qui éloigneront les antigènes et
les autres détritus cellulaires

218 | P a g e Histologie - Tissus


Figures 36 et 37. Le tissu réticulaire
Sinus sous capsulaire et médullaire du ganglion lymphatique; on voit seulement le cyto réticule
formé par des cellules réticulaires, étoilées, à noyau euchrome, nucléolé; col HE, ob. 20x

(images de la collection d'auteur)

Corrélations cliniques
 altérations des fibres de collagène
 ces affections peuvent résulter d’altérations du collagène ou
d’autres molécules intervenant dans ses fonctions
 syndromes d’Ehlers-Danlos type IV
o le collagène de tip III est affecte, entraînant des risques
de rupture des organes creux, les vaisseaux ou le tractus
gastro-intestinal
o la peau, hyper extensible avec de cicatrice papyracées,
est fine, transparente et souvent anormalement fragile
o les contusions et ecchymoses peuvent être fréquentes,
surtout à la face antérieure des jambes
 ostéogenèse imparfaite
o cette affection est l’une des plus fréquentes maladies héréditaires des
tissus conjonctifs
o la symptomatologie associe une fragilité osseuse responsable de
fractures multiples à une peau fine accompagnée ou non d’une altération
dentaire (dents opalescentes), d’une hypermobilité articulaire, d’une
sclérose de l’appareil auditif et de sclérotiques bleutées
 altérations des fibres élastiques
 les altérations des micros fibrilles ou de l’élastine peuvent causer plusieurs
maladies
 pseudoxanthome élastique
o les symptômes sont très variables: perte de l’acuité visuelle et
découverte de stries angioïdes caractéristiques dans la rétine, découverte
Histologie - Tissus 219 | P a g e
de papules jaunâtres pseudoxanthomateuses, des plis, histoire d’un autre
cas familial, hématémèses, accident dramatique de rupture vasculaire
 cutis laxa
o il existe des cutis laxa congénitales, déterminées sur un mode génétique
et des cutis laxa acquises, généralisées ou localisées; elles ont comme
points communs un relâchement de la peau qui pend (chalazodermie,
dermatochalazie) et ne revient pas sur elle-même quand on l’étire (perte
de l’élasticité), et soit une réduction des fibres élastiques, fines et
fragmentées (élastolyse), soit leur absence totale (à l’examen
histologique)
 maladie de Marfan
o la caractéristique de cette affection est l’existence d’une taille souvent
élevée, associée à une envergure excessive des membres supérieurs, des
doigts très longs (arachnodactylie); la luxation des cristallins, l’ectasie
de la dure-mère, de même que les altérations cardiovasculaires
(principalement l’anévrysme de l’aorte thoracique) sont fréquentes

220 | P a g e Histologie - Tissus


Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Indiquez les affirmations vraies à-propos des cellules adipeuses uniloculaires:
a. le noyau est périphérique
b. origine: cellule mésenchymateuse anténatal
c. sont entourées par une lame basale qui contient du collagène IV
d. en MO, le cytoplasme contient plusieurs vacuoles lipidiques
e. sont impliqués dans les réactions immunitaires non-spécifiques
2. Indiquez les affirmations fausses à-propos des cellules adipeuses multiloculaires:
a. en MO, leur aspect est d’une «bague au chaton»
b. origine: fibroblaste postnatal
c. rôle: synthèse et stockage des triglycérides
d. leur cytoplasme contient plusieurs vacuoles lipidiques, mitochondries, REN,
ribosomes libres
e. sont plus petites en comparaison avec les cellules uniloculaires
3. Le tissu muqueux:
a. les fibres de collagène prédominantes sont de type I ou III
b. contient les 3 éléments constitutifs en proportions sensiblement égales
c. contient nombreuses cellules aplaties ou triangulaires
d. la SF est très réduite
e. chez l’adulte se trouve dans la pulpe dentaire
4. Le tissu tendineux:
a. est un tissu conjonctif lâche, régulier
b. les tenocytes ont des noyaux bigéminés
c. forme le perinèvre
d. les fibres collagènes sont épaisses et nombreuses
e. est un tissu conjonctif dense régulier
5. Indiquez les affirmations fausses à-propos de tissu réticulaire:
a. peut être visualisé en résorcine-fuchsine Weigert (violet) et orcèine (brun
orange)
b. forme la trame de l’endomètre, du muscle lisse du tube digestif, du foie
c. il contient assez fréquemment, des mastocytes qui éloigneront les antigènes et
les autres détritus cellulaires
d. les cellules réticulaires fixes sont disposées en réseau
e. les fibres de réticuline sont disposées dans toutes les directions

Histologie - Tissus 221 | P a g e


Tests de compréhension
1. Décrivez la structure du tendon.
2. Expliquez la liaison entre structure et fonction au niveau du tissu adipeux brun.
3. Comparez le tissu conjonctif lâche avec le tissu conjonctif dense irrégulier.
4. Enumérez la localisation du tissu conjonctif lâche.
5. Faites la différence entre l’adipocyte brun et l’adipocyte blanc.
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre décrivez la corrélation
entre la structure et les fonctions du tissu conjonctif lâche.
Test d’application clinique
Cas clinique – après vous établissez le diagnostic, continuez votre recherche sur
l’internet.
 une femme de 45 ans, professeur, se présente au médecin pour l’apparition de
douleur dans une masse graisseuse homogène, circonscrite, localisée dans les tissus
sous-cutanés de la cuisse droite
 à l’examen clinique on découverte une masse sous-cutanée, plus ou moins
«mollasse», de croissance lente, mobile sur les plans sous-jacentes, de taille
modérée et pas très douloureuse
 à l’examen histologique: tumeur bien limitée, organisée en lobules constitués
d'adipocytes mûres, sans atypies cellulaires, avec de fins septums conjonctivo-
vasculaires

Figure 38. Tissu adipeux blanc avec de grandes cellules (évidentes jusqu'à 300µm), sans
atypies et des vacuoles cytoplasmiques qui sont relativement uniformes sans figures de
mitoses

(Selon http://www.pathologyoutlines.com/topic/softtissueadiposelipoma.htm)

 quel est le diagnostic d’une telle lésion?


 qu’est ce que pouvez vous dire au sujet de l’apparition de la douleur?
 nommez quelques enquêtes supplimentaires qui peuvent vous aider dans votre
diagnostic
 avec quelles autres maladies pouvez-vous faire le diagnostique différentiel?
 quelle est votre approche thérapeutique?
222 | P a g e Histologie - Tissus
6.3.3.3. Le tissu cartilagineux
6.3.3.3.1. Définition
 les tissus cartilagineux sont des tissus conjonctifs spécialisés, constitués de trois
éléments
 les cellules
 la SF
 les fibres
 la SF est semi-dure et élastique ce qui confère aux tissus la résistance mécanique
nécessaire pour accomplir leur fonction de soutien, de même que la résistance
élastique aux pressions et aux tensions
 chez l’homme il y a
 des cartilages de transition - le squelette de l’embryon et du fœtus et par
ossification ils se transforment en tissu osseux
 des cartilages permanents (qui forment le squelette de certains organes: la
trachée, les bronches, l’épiglotte, le pavillon de l’oreille)
6.3.3.3.2. Caractéristiques générales
 leur origine est mésenchymateuse
 ce sont des tissus ordonnés avec une structure compacte
 la SF est l’élément prédominant
 la matrice intercellulaire est homogène, les fibres ne se distinguent pas dans la
masse de SF, ayant le même indice de réfraction
 les cellules sont formatrices et destructrices de cartilage
 ce ne sont pas de tissus vascularisés (exception: le cartilage fœtal)
 leur nutrition se réalise par diffusion, à partir des vaisseaux sanguins et
lymphatiques du périchondre
 ce processus est favorisé par une série de facteurs
 la grande quantité de liquide de la SF
 la disposition des fibres de collagène
 la présence des molécules d’acide hyaluronique dans la matrice
 l’existence de très fins espaces entre le chondrocyte et la paroi du
chondroplaste
 avec l’âge, la matrice devient plus dense et la diffusion plus difficile, ce qui
mène parfois à la nécrose des cellules cartilagineuses
 les cartilages articulaires se nourrissent du liquide synovial intraarticulaire
 ce sont des tissus faiblement innervés
 leur croissance se réalise par deux modalités (Fig. 39)
o apposition - croissance en épaisseur, à partir de la couche fertile du
périchondre; elle se maintient pendant toute la durée de vie, étant
influencée par le taux des vitamines A, C, D dans l’organisme

Histologie - Tissus 223 | P a g e


o division interstitielle: croissance en longueur, spécifique à la période
initiale de formation du cartilage

Figure 39. Formation et croissance du cartilage


A. Croissance appositionnelle
a. Couche fibreuse externe du périchondre
1. Fibroblaste; 2. Fibre de collagène; 3. Vaisseau sanguin
b. Couche interne du périchondre
4. Cellule chondrogène
B. Croissance interstitielle
5. Chondroblaste; 6. Chondrocyte isolé, disposé dans le chondroplaste; 7.
Groupe isogénique coronaire; 8. Groupe isogénique axial

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1984)

Attention!
 leur régénération est réduite, le cartilage étant avasculaire
 ce processus dépend complètement de l’intégrité du
périchondre
 dans les cas de pertes importantes, le cartilage hyalin convient à la
transplantation (en raison du fait que la matrice représente une barrière pour
les cellules du système immunitaire) allogreffe, si dans le greffon sont présentes
des chondrocytes viables
224 | P a g e Histologie - Tissus
 la transplantation constitue d’ailleurs la seule solution pour le cartilage
articulaire, dépourvu de périchondre

 du point de vue fonctionnel, ils sont impliqués dans le soutien de l’organisme, dans
la croissance, le développement et la réparation du tissu osseux
6.3.3.3.3. Classification du tissu cartilagineux
 selon la nature des fibres, sont décrits 3 types de tissu cartilagineux
 hyalin – avec la prédominance des fibres de collagène type II – élastique
 avec une prédominance des fibres élastiques – fibreux
 avec la prédominance des fibres de collagène de type I
1. Tissu cartilagineux hyalin
 représente la forme la plus fréquente et le mieux structurée, raison pour laquelle il
est étudié en tant que prototype du tissu cartilagineux
 pendant la vie intrautérine, il forme le squelette de l’embryon et du fœtus; chez
l’adulte, il forme la cloison nasale, la trachée, le larynx, les grandes bronches, le
cartilage articulaire, costal et les plaques épiphysaires des os pendant la période de
croissance
 histogenèse (Fig. 40)
 les cellules mésenchymateuses rétractent leurs processus ciliaires, perdent leur
apparence étoilée, s’arrondissent et s’agrègent dans des masses compactes à
l’aspect épithéloïde, dénommées centres de chondrification
 au fur et à mesure qu’ils se différencient en chondroblastes, elles commencent à
synthétiser autour d’elles la matrice cartilagineuse, métachromatique et
basophile, qui renfermera la cellule dans le chondroplaste
 par la croissance progressive de la matrice extracellulaire, les chondrocytes
situés dans les chondroplastes s’éloignent les un des autres
 à la périphérie du cartilage, les cellules mésenchymateuses s’organisent par
structures superposées qui se différencient dans des cellules chondrogènes
 à l’extérieur de la couche chondrogène, les cellules mésenchymateuses se
transforment en fibroblastes; c’est toujours ici que se différencient les vaisseaux
sanguins; les deux zones formeront le périchondre, responsable de la croissance
et du maintien du cartilage
 structure
 macroscopiquement, le cartilage hyalin a un aspect de verre ou semi-
transparent, de couleur blanche ou bleuâtre, caractéristiques dues à la SF
 observé par microscopie, il est formé de la matrice intercellulaire et de
nombreuses cellules
 à la périphérie, il est enveloppé par le périchondre (Fig. 41)

Histologie - Tissus 225 | P a g e


Figure 40. Histogenèse du cartilage hyalin
A. Mésenchyme, tissu précurseur de tous les types de cartilage; B. Centres de chondrification; C.
Séparation des chondroblastes par la formation d’une grande quantité de matrice; D. Formation
de groupes isogéniques par multiplication des cellules cartilagineuses; chaque groupe isogénique
est entouré d’une condensation matricielle capsulaire

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1984)

Figure 41. Cartilage hyalin de la trachée (HE)

(Selon http://www.histology-world.com/keyfeatures/trachea1.htm)

 périchondre
 tissu conjonctif dense, bien vascularisé et innervé, recouvre le cartilage à la
périphérie
 il présente deux couches
 externe fibrillaire, riche en fibres de collagène de type I et interne cellulaire
 la couche fertile; cette dernière contient des fibroblastes et des cellules
chondrogéniques des cellules mésenchymateuses qui peuvent se différencier
en chondroblastes et cellules ostéoprogénitrices
 les cellules chondrogéniques ont une forme fusiforme, allongée avec un noyau
ovoïde, avec un ou deux nucléoles
226 | P a g e Histologie - Tissus
 le cytoplasme est quantitativement réduit, avec peu d’organites cellulaires: le
réticule endoplasmique rugueux, des mitochondries, l’appareil de Golgi; par
contre, les ribosomes libres sont nombreux
 le rôle du périchondre externe est d’assurer la protection et la nutrition du
cartilage, et le rôle du périchondre interne est d’assurer la croissance en
épaisseur du cartilage; le périchondre est absent dans le cartilage articulaire
 cellules cartilagineuses
 les cellules cartilagineuses sont représentées par les chondroblastes et les
chondrocytes
 les chondroblastes sont des cellules formatrices de cartilage, elles produisent la
SF et les fibres et proviennent de deux sources
 les cellules mésenchymateuses proprement dites
 les cellules chondrogéniques
 sont localisées à la périphérie, sous le périchondre, dans une seule rangée
 ce sont des cellules jeunes, actives du point de vue métabolique, de petites
dimensions (10-12µm) et d’une forme aplatie, leur axe long est parallèle à
la surface du cartilage); leur noyau est ovalaire, euchrome, nucléolé; le
cytoplasme, basophile, présente de nombreux organites: RER et de
mitochondries et une multitude de vésicules sécrétoires
 les substances élaborées imbibent la SF, celle-ci étant par conséquent
capable de retenir une grande quantité d’eau; dans le processus de
formation de la matrice cartilagineuse, initialisé au niveau de l’RER, sont
élaborés: des protéines non-collagènes, des glycosaminoglycanes, des
protéoglycanes et du collagène de type II - qui s’organisent uniquement
jusqu’au niveau des fibrilles; ainsi, le chondroblaste devient le chondrocyte
 les chondrocytes sont des cellules formatrices et destructrices de cartilage
 ils maintiennent leur capacité de mitose et de synthèse de la matrice
cartilagineuse, assurant, en plus de la croissance apositionnelle, la croissance
interstitielle; ils produisent et dégradent à la fois les composants de la matrice
cartilagineuse
 les chondrocytes ont de grandes dimensions (15-40µm) et une forme sphérique
ou ovalaire
 leur aspect ultrastructural est en corrélation avec le degré d’activité métabolique
de la cellule au moment de l’examen; a la différence des éléments mûrs, avec un
cytoplasme éosinophile et un nombre réduit d’organites communs, les éléments
jeunes et actifs contiennent beaucoup d’organites (surtout des ribosomes libres);
en échange, ils possèdent de nombreuses vésicules de glycogène et des lipides –
des substances de réserve nécessaires pour les structures situées à une grande
distance des vaisseaux; leur noyau est hyperchrome, ovoïde; dans les cellules
plus jeunes, peuvent être observés 1-2 nucléoles, voire 2 noyau

Histologie - Tissus 227 | P a g e


Attention!
 à la surface des chondrocytes, les études sur des cultures cellulaires
ont mis en évidence des récepteurs hormonaux pour les hormones
somatotrope, parathormone, glucocorticoïdes et œstrogènes, de
même que des récepteurs pour les vitamines A, C et D

 la ME a prouvé l’existence (à l’interface avec le milieu extracellulaire)


d’évaginations et d’invaginations qui augmentent la superficie cellulaire,
constituant ainsi une adaptation à la survie dans une SF non-vascularisée
 les chondrocytes se trouvent d’habitude dans l’aire centrale du cartilage, dans
des cavités ou des logettes de la SF, appelées chondroplastes; souvent, pendant
la préparation histologique, le cytoplasme du chondrocyte se rétracte et ainsi le
chondroplaste n’est pas entièrement occupé, simple artéfact technique, dû à la
déshydratation; en réalité la forme de la cellule étant parfaitement adaptée à la
forme et à la dimension du chondroplaste
 les chondrocytes peuvent être disposés soit de manière isolée, soit dans ce qu’on
appelle des groupes isogéniques; un chondroplaste primaire est une logette; la
logette à un seul condrocyte est considérée un chondroplaste primaire, et la
logette à un groupe isogénique est considérée un chondroplaste secondaire
 leur forme et leur localisation varient: les chondroplastes sont ellipsoïdaux et
disposés superficiellement sous les chondroblastes, tandis que les logettes
secondaires sont plus globuleuses et disposées en profondeur, au niveau central
 les groupes isogéniques représentent des regroupements de 2-8 éléments issus
de la division d’un seul chondrocyte; chaque élément reste individualisé par une
capsule propre, représentée par le glycocalyx, et toutes les cellules du groupe
sont entourées d’une capsule commune, avec un rôle de protection, qui semble
entourer le chondroplaste
 la capsule est réalisée par une condensation de la SF, riche en chondromucine
(glycoprotéine qui par hydrolyse engendre les chondroïtine sulfates) et
renforcée par une armature interne et externe de fibres de collagène de type X et
XI; les groupes isogéniques peuvent être de 2 types
 groupe isogénique coronaire – la division des chondrocytes se fait dans des
plans différents et les cellules sont agencées sous la forme de cercle avec le
centre libre; ils apparaissent dans des cartilages costaux et dans toutes les
régions où les forces mécaniques de pression s’exercent simultanément et
de façon multidirectionnelle
 groupe isogénique axial – la division des chondrocytes se fait dans des plans
parallèles et les cellules sont agencées sous la forme de colonnes; sont
caractéristiques pour les cartilages qui s’ossifient

228 | P a g e Histologie - Tissus



dans le cartilage articulaire, les chondrocytes superficiels de la proximité de
l’articulation sont aplatis et parallèles à la surface articulaire, tandis que les
chondrocytes profonds, plus globuleux, sont perpendiculaires sur la surface
articulaire
 matrice du cartilage hyalin
 est composée de la SF et des fibres
 son intégrité dépend de la viabilité des chondroblastes et des chondrocytes
 homogène à la MO, elle est en fait un milieu d’une grande complexité,
actuellement étudié par des techniques d’immunohistochimie et de microscopie
confocale
 la SF, composant amorphe de la matrice, est formée de
 glycosaminoglycanes sulfatés (chondroïtine 4 et 6-sulfate, héparane-sulfate)
et non-sulfatés (acide hyaluronique)
 les glycosaminoglycanes sulfatés forment une liaison covalente avec les
molécules protéiques, formant les protéoglycanes; 100-200 molécules de
protéoglycanes adhèrent, par l’intermédiaire d’une protéine de liaison,
formant des agrégats gigantesques, les agrecans, avec une longueur de 3-
4µm
 les agrecans interagissent avec les fibres de collagène, étant immobilisés
dans le réseau créé par ces dernières; les maillons libres du réseau
deviennent ultérieurement occupés par l’eau et par les ions, car les
protéoglycanes sont hydrophiles
 les molécules d’eau représentent en fait 80% du poids d’un cartilage, ce qui
a une importance fonctionnelle particulière: absorbent les chocs, permettent
le transport des substances nutritives dans la matrice non-vascularisée,
assurent la flexibilité du cartilage et donc sa résistance à la compression – ce
qu’on appelle la résilience (propriété du cartilage de revenir au stade initial,
après une déformation par compression
 dans l’aire déformée l’eau et les ions sont éliminés, et les chaînes de
protéoglycanes se rapprochent; lorsque la compression cesse, sous l’action
de forces électrostatiques de rejet, les chaînes s’éloignent, avec le retour de
l’eau et des ions dans les espaces créés); la proportion de collagène, d’acide
hyaluronique et de protéoglycanes est variable, selon la localisation
anatomique et l’âge
 les protéoglycanes avec beaucoup de groupements sulfate donnent le
caractère basophile de la SF sur coloration HE; avec l’âge, la quantité de
protéoglycanes diminue et le collagène est mis en évidence par coloration
éosinophile
 la SF dans le cartilage adulte a l’aspect d’une «mosaïque»; les cellules des
groupes isogéniques synthétisent une matrice fraîche, qu’ils éliminent dans
Histologie - Tissus 229 | P a g e
les parois des chondroplastes propres; cette zone, appelée matrice
territoriale, est basophile et PAS+, riche en protéoglycanes sulfatés; elle se
distingue du reste de la matrice, produite antérieurement, dans laquelle
prédomine le collagène, éosinophile, aire appelée matrice interterritoriale
 à côté des glycosaminoglycanes et des protéoglycanes, la SF contient
également des molécules glycoprotéiques d’adhésion, des cytokines et des
facteurs de croissance; ainsi, la chondronectine est une glycoprotéine
adhésive qui maintient le contact entre les cellules et la matrice
cartilagineuse; elle lie le collagène de type II et les glycosaminoglycanes
aux intégrines cellulaires (protéines transmembranaires des chondroblastes
et des chondrocytes); l’ancorine CII et la protéine de matrice cartilagineuse
établissent des liaisons entre le collagène de type II et les protéoglycanes;
les cytokines ont une origine chondrocytaire ou bien ils sont produits par les
cellules du système mononucléaire phagocytaire
 les fibres sont constituées majoritairement de collagène de type II; ce type de
collagène ne s’associe pas dans des faisceaux, mais s’entrecoupe souvent; les
fibres concentrées autour des cellules où elles forment des nids péricellulaires
sont fines
 elles peuvent être facilement observées par l’examen à la lumière polarisée ou
par l’élimination de la SF par digestion à la trypsine
 dans le cartilage articulaire, l’orientation des fibres ne correspond pas à la
direction d’action des forces mécaniques: les fibres superficielles sont parallèles
à la surface, tandis que les fibres profondes ont une trajectoire courbe, en arche
gothique, avec un changement progressif de la direction (modèle architectural
qui permet la répartition des forces)
 dans une moindre proportion, sont rencontrés d’autres types de collagène: VI,
IX, X, XI; le collagène de type VI favorise l’adhérence entre les chondrocytes et
la matrice cartilaginese; le collagène de type IX stabilise le collagène par des
ponts le collagène de type II et renforce «l’armature» des nids péricellulaires
(qui ont également un rôle de protection des chondrocytes); le collagène de type
X apparaît dans les zones d’ossification enchondrale, étant élaboré par les
chondrocytes hypertrophiés; le collagène de type XI, fibrillaire, participe à la
réalisation du réseau
 le chondrone
 les chondrocytes, avec leur matrice territoriale et les fibres adjacentes,
constituent des unités morpho-fonctionnelles isolées dénommées chondrons
 un chondron peut être formé d’un seul chondrocyte ou de plusieurs cellules de
ce type; la limite du chondron est indiquée par la présence du collagène de type
IX; les interactions possibles entre les chondrons voisins restent une inconnue

230 | P a g e Histologie - Tissus


le composant minéral du cartilage est représenté notamment par les sels de
sodium
 modifications du cartilage liées à l’âge
 le cartilage fœtal (Fig. 42)
 on aspect histologique est différent de celui du cartilage adulte
 il consiste principalement dans des chondroblastes jeunes, qui ressemblent
aux cellules mésenchymateuses, avec des noyaux sphériques et des procès
cytoplasmiques
 dans ce stade, les chondroplastes sont absents
 les chondroblastes sont nombreux, agglomérés sur une aire spécifique et
inégalement distribués dans la matrice cartilagineuse qu’ils secrètent; ils ne
forment pas de groupes isogéniques
 à la périphérie du cartilage, les cellules mésenchymateuses sont concentrées,
et présentent une disposition parallèle
 les noyaux de ces cellules sont allongés et aplatis, et les membranes
cellulaires ne sont pas distinctes
 cette zone engendrera le périchondre
 la partie interne du périchondre formera la couche chondrogène, dont
apparaîtront les chondroblastes
 le cartilage vieilli
 avec l’âge, le cartilage perd son aspect translucide et la cellularité diminue
 la SF devient éosynophile, à cause de la perte de protéoglycanes et de
l’augmentation des protéines non-collagènes
 des processus dégénératifs peuvent donc apparaître
o la dégénérescence asbestique: consiste dans l’apparition de fibres
parallèles, réfringentes et à l’aspect de verre, qui ressemblent à
l’asbeste, et la diminution de la quantité d’eau de la matrice; le cartilage
perd l’élasticité et la résilience
o la calcification sénile: dépôt de petits granules de phosphate et de
carbonate de calcium dans la matrice cartilagineuse; ce processus est
favorisé par la présence de glycoprotéines adhésives locales, comme la
chondrocalcine, avec une affinité pour les sels de calcium; la
minéralisation n’a aucun rapport à la disposition des fibres de collagène
(à la différence de l’os mûr, où le dépôt des cristaux le long ou même à
l’intérieur de ces fibres augmente la résistance osseuse); les granules de
calcium confluent dans le temps sur des aires étendues, ayant comme
conséquence la réduction de la capacité de diffusion des substances
nutritives vers les cellules; il y a une hypertrophie cellulaire, suivie par
la mort de ces éléments, le cartilage devenant ainsi dur et fragile

Histologie - Tissus 231 | P a g e


Figure 42. Cartilage fœtal (HE)

(image de la collection d'auteur)

1. Chondroblastes fœtaux ressemblant aux cellules mésenchymateuses


2. Chondroblastes superficiels, légèrement aplatis; matrice

2. Tissu cartilagineux élastique


 le tissu cartilagineux élastique se trouve dans l’oreille (au niveau du pavillon, du
conduit auditif, de la trompe d’Eustache), dans l’épiglotte et partiellement dans le
larynx (cartilage cunéiforme); il est fréquemment associé au cartilage hyalin
 histogenèse
 dans les zones de développement du cartilage élastique, les cellules
mésenchymateuses maintiennent leur aspect étoilé et ne forment pas de centres
de chondrification; elles synthétisent un matériau fibrillaire primaire, qui n’a pas
les caractéristiques du collagène ou de l’élastine; au fur et à mesure que ces
fibres acquièrent le caractère tinctorial de l’élastine, les cellules
mésenchymateuses perdent leurs prolongements et se différencient en
chondrocytes; ceux-ci commencent à élaborer la SF amorphe qui, avec les fibres
élastiques qu’elle englobe, engendre la matrice cartilagineuse
 structure
 macroscopiquement, il a une couleur jaune, est opaque et friable
 microscopiquement il présente à la périphérie un périchondre dont la couche
externe est riche en fibres élastiques
 les chondrocytes sont isolés ou organisé par groupes isogéniques petits (2-3
éléments); leur forme est ovale; ils sont plus grands et beaucoup plus nombreux
que dans le cartilage hyalin (Fig. 43)

232 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 43. Cartilage élastique (HE et RFW)
1. Fibres élastiques de la matrice; 2. Chondroplaste; 3. Inclusions lipidiques; 4. Chondrocyte

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1984)

 la SF réduite, contient une quantité considérable d’élastine


 les fibres sont majoritairement élastiques, ramifiées, nombreuses, disposées en
réseau, de manière diffuse, dans toute la matrice; elles confèrent à ce type de
cartilage sa flexibilité accrue; les fibres qui forment les nids péricellulaires sont
plus longues et plus grossières, en comparaison avec les fibres des aires
interterritoriales
 afin de mettre en évidence uniquement les fibres élastiques, et pas d’autres
éléments, sont utilisées des colorations spéciales telles la résorcine-fuxine de
Weigert (les fibres apparaissent en violet) et l’orcéine (les fibres apparaissent en
rouge brun)
 sur les préparations, on observe le réseau d’anastomoses, avec des maillons
irréguliers, petits et grands (selon la dimension des groupes isogéniques, que ces
fibres entourent) (Fig. 44)
 le cartilage élastique ne subit pas de modifications dégénératives avec l’âge et
calcifie très rarement

Figure 44. Cartilage élastique (RFW) - réseau de fibres élastiques de la matrice

(image de la collection d'auteur)


Histologie - Tissus 233 | P a g e
3. Tissu cartilagineux fibreux
 est rencontré au niveau des disques intervertébraux, dans la symphyse pubienne et
dans les zones d’insertion des ligaments et des tendons dans le tissu osseux; ses
caractéristiques sont intermédiaires entre le tissu conjonctif dense et le cartilage
hyalin

Attention!
 ne présente pas de périchondre

 les chondrocytes sont rares et sont localisés dans les chondroplastes; ce sont des
cellules isolées ou parfois disposées dans des groupes isogéniques axiaux, dans une
matrice réduite de SF, riche en chondroïtine et dermatane sulphate; cette zone
représente la matrice territoriale
 les fibres sont des fibres de collagène de type I, organisées dans de gros faisceaux,
disposés selon la direction des forces de pression exercées sur eux; elles délimitent
les aires de SF où sont concentrés les chondrocytes; représentent l’équivalent de la
matrice interterritoriale
 dans la coloration HE, la matrice colorée en rouge en raison du collagène I, qui s’y
trouve dans une grande quantité; les colorations trichromes mettent en évidence non
seulement la présence des fibres, mais aussi leur orientation (Fig. 45)
 du point de vue fonctionnel, des trois formes de tissu cartilagineux, c’est le cartilage
fibreux qui assure une résistance maximale à la compression et à la traction

Corrélations cliniques
 la chondrosysplasie: les mutations génétiques qui touchent la
synthèse du collagène II sont responsables également de
l’apparition des chondrodysplasies, affections dans lesquelles le
cartilage anormal entraîne des malformations osseuses et articulaires
 l’arthrose: affection dégénérative du cartilage articulaire à l’origine de graves
problèmes de santé publique; le cartilage articulaire doit être rigide et déformable à
la fois, afin de permettre une répartition harmonieuse des pressions qui s’exercent au
niveau de l’articulation; l’absence du périchondre fait en sorte que, si ce cartilage est
usé, il n’y ait aucune possibilité d’apport cellulaire; la cicatrisation est imparfaite; la
transplantation de chondrocytes reste la seule solution satisfaisante
 la rupture du disque intervertébral: elle est localisée fréquemment dans la région
postérieure du disque intervertébral, notamment dans la zone lombaire; il s’agit de la
déchirure de l’anneau fibreux avec la protrusion consécutive du noyau pulpeux;
entraîne des douleurs intenses dans la région inférieure du dos et parfois dans les
membres inférieures, le disque hernié comprimant les nerfs spinaux

234 | P a g e Histologie - Tissus


 les tumeurs: les tumeurs bénignes s’appellent chondromes; les tumeurs malignes,
chondrosarcomes, sont rencontrées dans une proportion de 17-22% et affectent
d’habitude l’appareil locomoteur

Figure 45. Cartilage fibreux


1. Faisceau de fibres de collagène; 2. Chondrocyte; 3. Chondroplaste

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1984)

Histologie - Tissus 235 | P a g e


Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Quelles sont les caractéristiques générales du tissu cartilagineux:
a. leur origine est mésenchymateuse
b. ce sont des tissus ordonnés avec une structure compacte
c. ce ne sont pas de tissus vascularisés (exception le cartilage fœtal)
d. leur régénération est réduite
e. la SF est l’élément prédominant
2. Tissu cartilagineux hyalin:
a. il est étudié en tant que prototype du tissu cartilagineux
b. il forme le squelette de l’embryon et du fœtus
c. les chondroblastes sont des cellules formatrices de cartilage
d. la surface des chondrocytes il y a des récepteurs pour l’insuline et glucagon
e. les fibres sont constituées majoritairement de collagène de type I
3. Tissu cartilagineux élastique:
a. se trouve dans l’oreille
b. il est fréquemment associé au cartilage hyalin
c. macroscopiquement a un aspect de verre ou semi-transparent
d. il ne présente pas à la périphérie un périchondre
e. fibres sont majoritairement élastiques non-ramifiées
4. Tissu cartilagineux fibreux:
a. il est présent au niveau des disques intervertébraux, dans la symphyse pubienne
et dans les zones d’insertion des ligaments
b. présente périchondre
c. les chondrocytes sont fréquentes
d. les fibres sont des fibres de collagène de type II
e. la matrice est riche en chondroïtine- et dermatane-sulphate
5. Modifications du cartilage liées à l’âge:
a. avec l’âge la cellularité diminue
b. les processus dégénératifs sont la dégénérescence asbestique et la fibrose
c. la calcification sénile représente des dépôts de petits granules de phosphate et de
carbonate de calcium dans la matrice cartilagineuse
d. la minéralisation a un rapport avec la disposition des fibres de collagène
e. le cartilage perd l’élasticité et la résilience
Tests de compréhension
1. Décrivez les catégories du cartilage.
2. Expliquez la liaison entre les propriétés du cartilage et les propriétés mécaniques.
3. Comparez les types des cellules cartilagineuses.
236 | P a g e Histologie - Tissus
4. Enumérez les critères de classification des cartilages.
5. Faites la différence entre le catilage hyalin et le cartilage élastique.
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre décrivez les catégories
des cellules cartilagineuses.
Test d’application clinique
Cas clinique - après vous établissez le diagnostic, continuez votre recherche sur
l’internet.
 un jeun homme de 25 ans se présente dans le service pour une douleur dans la zone
lombaire, très vive et irradiant dans la jambe, après que il ait soulevé une lourde
charge
 quel est le diagnostic clinique?
 quel examen d’imagerie vous lui indiquer?
 quel est le traitement?
 quelles sont les complications?

Histologie - Tissus 237 | P a g e


6.3.3.4. Le tissu osseux
6.3.3.4.1. Caractéristiques générales
 tissus conjonctifs spécialisés
 tissus ordonnés
 tissus avec la SF dure et minéralisée
 conséquence: la dureté et la rigidité du tissu osseux
 tissus dynamiques
 ils vont soubir des remodelages au long de la vie
 changement de la forme en fonction des contraintes qui leurs sont imposées
o des pressions appliquées – résorption
o des tension appliquées - apposition (formation d'os nouveau)
 fonctions
 soutien
 station
 locomotion
 tendons
 muscles squelettiques
 protection
 boite crânienne - encéphale
 corps vertébraux - moelle épinière
 cage thoracique - cœur et poumons
 travées osseuses - moelle rouge hématopoïétique
 homéostasie phosphocalcique
 réservoir des ions dans la matrice minéralisée, libérées selon nécessitées
 hématopoïétique
 divers facteurs exprimes par les ostéoblastes
 formée par (Fig. 46)
 cellules
 matrice osseuse (fibres + SF)
 du point de vue anatomique
 les composants sont organisés en structures bien définies, les os
 du point de vue histologique: structure mixte
 la composante osseuse (des zones dures, minéralisées)
 la composante médullaire (des espaces conjonctifs et vascularisés)
6.3.3.4.2. Cellules osseuses
 2 types de cellules osseuses
 qui forment les os: ostéoprogénitrices, ostéoblastes, ostéocytes
 qui détruisent les os: ostéoclastes

238 | P a g e Histologie - Tissus


Tissus osseux Cellules osseuses – ostéocyte, ostéoblaste,
ostéoclaste

Substance osseuse

Partie inorganique (minérale) – phosphates tricalciques,


carbonates calciques, phosphates de Mg, fluorure de Ca
Partie organique
(matrice)

Substance fondamentale Fibres collagènes


– sans ordre = T.O. FIBREUX
– ordonnées = T.O. LAMELLAIRE

Figure 46. Le schéma de structure du tissu osseux (T.O.)

1. Cellules ostéoprogénitrices
 localisées dans
 la couche interne du périoste
 les canaux Havers
 l’endoste
 ont une origine mésenchymateuse

Attention!
 les cellules ostéoprogénitrices se transforment dans des
ostéoblastes à travers des divisions mitotiques et différentiations

 structure
 cellules fusiformes
 cytoplasme
 réduit
 peu basophile
 organites cellulaires bien développés: ribosomes libres, RER, appareil Golgi

Histologie - Tissus 239 | P a g e


 noyau
 ovalaire
 euchrome
 nucleolé
 rôle: cellule souche pour les ostéoblastes
2. Ostéoblastes (Fig. 47)
 cellules jeunes (actives du point de vue métabolique)
 localisées sur la surface des os en croissance (interface entre le tissu osseux et la
moelle osseuse hématopoïétique), où elles sont disposées dans une couche
épithéloïde

Figure 47. L’ostéoblaste en ME


1. Fibres de collagène; 2. Substance préosseuse; 3. Substance osseuse

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1984)

 l’origine
 cellule souche mésenchymateuse
 cellule ostéoprogénitrice
 types
 cellules bordantes: ostéoblastes inactifs, en état de repos (aspect similaire à la
cellule ostéoprogénitrice de laquelle, elle n’est peut pas être différenciée au
microscope optique)
 ostéoblastes actifs (après une stimulation hormonale ou contrainte mécanique)
 structure
 morphologie variable en fonction de leur degré de différenciation et d’activation
 cellules aplaties, fusiformes: synthèse réduite
 cellules grandes, cubiques, cylindriques: synthèse forte
 présentent des expansions
 nombreuses
 courtes
240 | P a g e Histologie - Tissus
 anastomosées à travers des jonctions gap (molécules de connexine 43)
 maintiennent des contacts avec les cellules voisines
 noyau
 petit: cellule bordante
 grand: ostéoblaste actif
 à nucléole proéminent: ostéoblaste actif
 cytoplasme
 très basophile
 contient
o RER (bien développé)
o appareil Golgi (bien développé)
o mitochondries (nombreuses)
o vésicules sécrétoires (contiennent de précurseurs de GAGs de la matrice
osseuse)
o équipement enzymatique (phosphatase alcaline, ATPase, enzymes
oxydoréductrices)
 cellules polarisées du point de vue morphologique et fonctionnel
 les molécules nouvellement synthétisées sont disposées vers le pôle de la cellule
en contact avec la matrice osseuse
 le noyau est disposé au pôle opposé à la zone d’activité sécrétoire
 les réactions immunohistochimiques ont mis en évidence des nombreux récepteurs
de surface: pour l’hormone parathormone, FGF2, TGF-β, prostaglandines,
œstrogènes et androgènes
 le métabolisme cellulaire est régulé par la participation de certaines facteurs
autocrines et paracrines, comme les facteurs de croissance (BMP2,7; TGF-β; FGF-
β; etc)
 le devenir des ostéoblastes peut se faire selon 3 voies
1) transformation en ostéocytes, en s’entourant complètement de MEC
2) mise au repos sous la forme de cellules bordantes, tapissant les surfaces osseuses
3) mort par apoptose
 rôles
A. Cellules bordantes
 régulation de la croissance des cristaux de hydroxiapatite
 barrière sélective entre le tissu osseux et les compartiments liquidiens
extracellulaires
B. Ostéoblastes actifs
 synthèse de la matrice osseuse
 collagène de type I, protéoglycanes, glycoprotéines, ostéocalcine,
ostéopontine

Histologie - Tissus 241 | P a g e


o synthèse forte - les ostéoblastes sont cubiques ou cylindriques et leur
cytoplasme est fortement basophile
o synthèse réduite - les ostéoblastes sont aplaties et leur cytoplasme est
peu basophile

Attention!
 la matrice osseuse nouvellement synthétisée est claire et elle se
dépose d’une manière adjacente autour des ostéoblastes et elle est
initialement non-calcifiée, en formant l’ostéoïde; par calcification,
les sels de calcium se déposent dans l’ostéoide, mais les ostéoblastes restent
toujours sépares de la surface osseuse par une bande d’ostéoide

 calcification de la matrice osseuse


 les ostéoblastes secrètent une grande quantité de phosphatase alcaline,
contenue dans les vésicules matriciels, qui
o détruit les inhibiteurs locaux de la calcification
o libère des ions phosphates
o imprègne avec les sels de calcium la matrice osseuse

Attention!
 initialement, l’ostéoïde, vers le pôle sécréteur de l’osteoblaste, reste
non-minéralisé; les ions de calcium et phosphate précipitent dans
les vésicules matriciels sous la forme de cristaux d’hydroxyapatite,
réalisant les germes de minéralisation; par le processus d’accrétion, les dépôts
minéraux vont s’augmenter jusqu’a la minéralisation complète de la matrice; à
partir du moment dans lequel les cellules avec leurs prolongements deviennent
complètement emmurées dans la matrice osseuse calcifiée, les ostéoblastes se
transforment en ostéocytes
 la phosphatase alcaline est un marqueur de la formation osseuse; le clinicien peut
contrôler la formation osseuse en mesurant le niveau de la phosphatase alcaline
dans le sang

 remodelage du tissu osseux (la résorption osseuse)


 synthèse d’une enzyme qui agit sur l’ostéoïde
 secrètent des enzymes protéolytiques (metalloprotéases matricielles MMP2,
cathepsines B/L)
 présentent sur la surface de la membrane cellulaire des récepteurs pour les
hormones parathyroïdiennes; quand l’hormone s’unit avec le récepteur,
l’ostéoblaste est stimulé et synthétise le facteur stimulateur pour les
ostéoclastes

242 | P a g e Histologie - Tissus


3. Ostéocytes
 cellules adultes, sans capacité de division (donc il n'y a aucuns groupes isogéniques
dans le tissu osseux)
 origine: les ostéoblastes en différenciation terminale
 localisées dans la matrice osseuse minéralisée, antérieurement formée par les
ostéoblastes (lacunes osseuses = ostéoplastes)
 structure
 cellules allongées, aplaties (selon la forme d’ostéoplaste), petites
 noyau hyperchrome
 cytoplasme
 réduit
 éosinophile/peu basophile
 organites cellulaires peu développés
 une couche de matrice organique plus déminéralisée se trouve autour du corps
cellulaire et prolongements, en relation étroite avec la membrane plasmatique
 assure le transport par diffusion de la distance (capillaires du périoste,
canaux Havers, etc) des matériaux nécessaires au métabolisme cellulaire (à
coté du système canaliculaire ou le transport se réalise sur une distance
d’environ 100μm)
 la phosphatase alcaline n’est pas normalement exprimée, mais ils expriment
ostéocalcine
 communiquent entre eux par de fins canalicules qui ont une disposition radiaire,
formant le système ostéo-canaliculaire
 chaque lacune est occupée par un seul ostéocyte (aspect rétracté dues les
techniques de fixation)
 les prolongements de l’osteocyte s’insinuent dans les fins canalicules qui
unissent les ostéoplastes entre eux; la communication se fait par des jonctions
gap; ainsi se réalise la diffusion des ions et des petites molécules (hormones de
croissance, substances nutritives et cataboliques) à partir des capillaires du canal
médullaire jusqu’aux plus éloignés ostéocytes (jusqu’à 15 cellules peuvent
s’enchaîner en cette manière)
 rôle
 maintenance de la SF élaborée

Attention!
 la mort des ostéocytes est suivie de la résorption de la matrice
osseuse; sous l’influence de la parathormone ils sont responsables
de l’ostéolyse ostéocytique

Histologie - Tissus 243 | P a g e


 l’homéostasie phosphocalcique
 remodelage osseux
 mécanorécepteurs – sensibles aux modulations de contraintes mécaniques (à
l’aide des intégrines β1 qui assurent le contact avec les fibres de collagène
tapissant les ostéoplastes)
 sécrétion des facteurs inhibiteurs de la synthèse de matrice organique (ex:
sclérostine)
4. Ostéoclastes (Fig. 48)
 essentielles dans la résorption du tissu osseux
 origine: les cellules souche de lignée monocytaire
 3% des monocytes circulantes sont des précurseurs ostéoclastiques
 les monocytes vont entrer et vont s’unir au niveau du tissu osseux sous
l’influence des facteurs élaborés par des ostéoblastes
 localisés sur la surface des os, en cavités superficielles de résorption osseuse, les
lacunes Howship
 durée de vie 12 jours (mort par apoptose)
 2 types
 inactifs: localisés à la distance des travées osseuses
 actifs: localisés au contact des travées osseuses
 cellules mobiles (leur déplacement vers la surface osseuse est assuré par la
métalloprotéase matricielle MMP9)
 présentent des récepteurs pour le facteur stimulateur des ostéoclastes et la
calcitonine
 structure
 en MO
 formes variées (globulaires, membraniformes) avec des prolongements
courts (en «massue») ou longs et fins
 très grandes (150m de diamètre)
 cytoplasme
o éosinophile
o avec des vacuoles
 noyaux
o nombreux (jusqu’à 50)
o ronds
o ovalaires
o hypochromes
 en ME
 4 zones
o convolutée
o claire
244 | P a g e Histologie - Tissus
o vésiculaire
o basale

Figure 48. L’ostéoclaste en ME

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1984)

a. La zone convolutée (la bordure «en brosse»)


- est représentée par la partie cellulaire impliquée dans la résorption de
l’os qui vient en rapport direct avec la surface osseuse
- la cellule a de nombreux prolongements, similaires aux
microvillosités, actifs et dynamiques, à disposition irrégulière, qui
agrandissent la zone de contact avec la surface osseuse et favorisent
la résorption

Corrélations cliniques
 l’ostéopetrosis est une maladie génétique, où on trouve une
perturbation de l'équilibre entre l'apposition et la résorption
osseuse (dysfonctionnement des ostéoclastes: la bordure «en
brosse» de la cellule n’est pas présente, donc la résorption osseuse ne se fait pas; les
os deviennent plus denses, plus durs, mais fragiles
 il y a 2 formes
 maligne: autosomique récessive, accompagné par de l’anémie, la
thrombocytopénie, la granulocytopénie, la cécité, la surdité; la
transplantation médullaire y est nécessaire
 bénigne: autosomique dominante, accompagnée par des fractures,
l'ostéomyélite, l'arthrite dégénérative

Histologie - Tissus 245 | P a g e


b. La zone claire
- est située sous la bordure en brosse
- contient de nombreux myofilaments d’actine
- rôles
 assure le contact entre la cellule et la surface de la lacune
Howship (les myofilaments ont une activité contractile et
facilitent les mouvements au niveau de la bordure «en brosse»),
ce qui favorise aussi la résorption
 empêche la diffusion des enzymes dans le milieu environnant
c. La zone vésiculaire
- est sous-jacente à la zone claire
- elle contient de nombreuses vacuoles d’exocytose avec des enzymes
lysosomales (cathepsine K) qui se dirigent vers la bordure «en
brosse» et d’autres vacuoles d’endocytose, avec produits de la
résorption osseuse
d. La zone basale
- contient de nombreux noyaux et des organites cellulaires
(mitochondries nombreuses, nécessaires pour fournir de l’énergie,
appareil Golgi très bien développé, lysosomes, contenant des
enzymes TRAP - phosphatase acide résistante au tartrate)
 lacunes de Howship
 petite chambre de résorption étanche
 exclue de tout contact avec le milieu extérieur par le dispositif de jonction
des ostéoclastes, l’anneau étanche (MEC-intégrines-actine), qui scelle la
chambre
o à la surface: l’intégrine α5β3 se lie avec des molécules de la matrice
extracellulaires (collagène de type I, vitronèctine, osteópontine,
sialoprotéine osseuse, thrombospondine)
o à l’intérieur (face cytoplasmique): l’intégrine est en contact avec la
taline et la vinculine, protéines liées aux faisceaux d’actine
 rôles
 la résorption osseuse
 activité maximale dans la période d’ostéogenèse
 l’activité des ostéoclastes ne commence qu’après la minéralisation des
lamelles osseuses
 mécanisme de résorption
o CO2 et H2O, sous l’influence de l’anhydrase carbonique, forment dans
l’ostéoclaste le H2CO3
o H2CO3, instable, se dissocie, en résultant à la fin H+ et HCO3-

246 | P a g e Histologie - Tissus


o H+ est transporté activement dans la lacune, par des pompes de protons
membranaires ATP-dépendantes
o HCO3 - se combine avec Na+ et facilite la liaison entre la membrane
cellulaire et les capillaires; il est transporté activement dans les
capillaires à travers la «pompe de protons» de la bordure «en brosse»
o Cl- est transporté passivement dans la lacune
- la composante inorganique de la matrice est dissolue au pH acide
(résulté après la libération des protons) de la lacune Howship,
résultant la libération des ions minéraux dans le cytoplasme; après ça
les minéraux passent dans les capillaires
 le calcium est responsable de la dépolymérisation des filaments d’actine de
la zone claire et du détachement des ostéoclastes vers la surface pour
l’activité de résorption
o des enzymes lysosomales (collagénase), secrétées par les ostéoclastes,
dissolvent les composants organiques de la matrice décalcifiée, résultant
des produits de dégradation endocellulaire (acides aminés, mono- et di-
saccharides) qui passent dans les capillaires adjacents
 l’activité de résorption osseuse est contrôlée par des hormones
o parathormone (PTH), glucocorticoïdes qui ont un effet stimulant (ex:
PTH - secrété par les glandes parathyroïdes consécutif à la réduction du
niveau de calcium dans le sang - active les ostéoblastes qui sécrètent le
facteur de stimulation des ostéoclastes et IL-6, qui à leur tour, agissent
localement sur les récepteurs des ostéoclastes, en les stimulant →
résorption osseuse et la libération d'ions Ca dans le sang)
o calcitonine, œstrogène, progestérone qui ont un effet inhibant (ex: la
calcitonine secrétée par les cellules parafolliculaires de la glande
tyroïde, est induite par l’augmentation du niveau de calcium dans le
sang; elle se lie sur les récepteurs des ostéoclastes et les inhibent,
arrêtant la résorption)
6.3.3.4.3. Matrice extracellulaire (MEC)
 composée de
 partie inorganique (étudiée sur l’os poli)
 partie organique (étudiée sur l’os décalcifié)
 substance fondamentale
 fibres
 méthodes d’étude
 2 méthodes pour préparer l’os a l’etude (tissu dur)
A. Sections décalcifiées et colorées
 permetent l'étude des cellules osseuses et de la partie organique de la
matrice osseuse

Histologie - Tissus 247 | P a g e


 représentées par
o décalcification de l'os dans une solution acide pour éliminer les sels de
calcium
o inclusion des sections dans la paraffine
o sectionnément avec le microtome
 coloration des sections
B. Sections de l’os poli
 permetent l'étude de la partie inorganique de la MEC
 préparées par
o sciage de l'os en fines tranches
o broyage des sections entre des plaques de verre abrasif
o montage de la section, lorsque elle suffisamment mince (l'étude en
MO)
 inconvénients: ostéocytes sont déformés ou détruites et ne peuvent pas être
identifiés; canalicules deviennent rempli de débris osseux
1. Partie inorganique
 représente 65% du poids de la matrice (le % est plus réduit chez l’embryon, le
nouveau-né ou dans des états pathologiques comme l’ostéoporose)
 contient: Ca (99%), P (88%) (cristaux d’hydroxyapatite = carbonate et phosphate
de Ca), des bicarbonates (80%), des citrates, F, S, Mg (50%), K, Na
 les cristaux d’hydroxyapatite Ca10(PO4)6(OH2)
 en ME
 6-7nm de longueur
 disposés
o entre les fibres de collagène
o dans les fibres de collagène (au niveau des «trous» entre les molécules
de tropocollagène)
 entourés d’une masse amorphe
 présentent des ions disposés sur la surface des cristaux
o attirent l’eau formant ainsi un gel hydraté (carapace d’hydratation)
o facilite les échanges d’ions entre les cristaux et la substance interstitielle
o orientation donnée par les fibres de collagène

Attention!
 au sein de la matrice minérale les ions de calcium et phosphate
peuvent être substitués par des ions de fluor, magnésium ou
carbonate; consécutivement les propriétés physico-chimiques de la
partie inorganique se modifient et des maladies peuvent apparaitre; ex: la fluorose,
un excès de fluor

248 | P a g e Histologie - Tissus


2. Partie organique
 représente 35% du poids sec de l’os
 est formée de
 fibres
 substance fondamentale
 aspect amorphe en MO et granulaire en ME
A. Fibres
 95% de la partie organique
 fibres de collagène type I et III
 groupées en faisceaux, liés par une substance de ciment (ostéocollagène)
 s’observent difficilement en MO (indice de réfraction égal à celui de la
substance fondamentale), mais l’abondance de collagène est responsable de
l’éosinophilie caractéristique pour la matrice osseuse
 les molécules de tropocollagène forment des pores avec le diamètre de 400Å
 dans ces pores se disposent 50% des cristaux d’hydroxyapatite
o forment une armature dans la structure des os
o ont l’orientation déterminée par l’action des forces mécaniques
(pression, traction) exercées sur les os
B. Substance fondamentale
 composée de GAGs, PGs, glycoprotéines de structure (GP) et facteurs de
croissances
 GAGs
o PAS +
o représentés par
- chondroïtine 4 et 6-sulfate
- kératane-sulfate
- leurs groupements sulfate donnent la métachromasie de la MEC
 PGs
o fibromoduline
o biglycane
o décorine
 GP
o synthèse stimulée par la vitamine D (à leur tour ils stimulent ainsi la
calcification de la matrice osseuse)
o représentés par
- l’ostéocalcine – marqueur des ostéoblastes matures, intervenant dans
la minéralisation
- l’ostéopontine - reliant l’hydroxy-apatite aux cellules osseuses
- l’ostéonectine - intervenant dans la minéralisation par son affinité
pour le collagène I et le calcium

Histologie - Tissus 249 | P a g e


- les sialoprotéines – 2, 3 et 4 - attachent les cristaux d’hydroxyapatite
mais présentent aussi des sites de liaison pour d’autres composants
de la matrice osseuse et pour les intégrines (des protéines sur les
ostéoblastes et les ostéoclastes), ce qui détermine l’augmentation de
l’adhésion cellulaire à la matrice
 facteurs de croissance (TGF)
o TGF-β
o bone morphogenetic proteines (BMP2-7), cytokines de la famille TGF

Attention!
 les interactions entre les GP et les minéraux et entre le collagène et
les cristaux d’hydroxyapatite donnent la rigidité caractéristique des
os

 rôle de la MEC
 réservoir pour les cytokines et facteurs de croissance
 ils persistent liés aux molécules de la MEC
 ont des origines multiples (cellules osseuses, origine systémique, véhiculés
par le sang circulant)
 rôles
o ostéoinducteurs (explique le rapport existant entre la résorption et la
formation osseuse)
- lorsque MEC est dégradée par l’action des ostéoclastes, ces
molécules sont libérées et peuvent agir sur les cellules
ostéoformatrices
- ex: la libération des BMP assure la différenciation des cellules
souches mésenchymateuses fœtales en ostéoblastes ou chez l’adulte,
la stimulation de cellules ostéoprogénitrices de l’endoste pour la
réparation des fractures
o de communication entre les cellules osseuses
o de régulation des activités des cellules osseuses

Corrélations cliniques
 la maladie des os de verre consiste dans la fragilisation du tissu
osseux, à la suite d’une mutation d’un gène codant les chaines de
collagène I (COL1A1/COL1A2)

6.3.3.4.4. Lamelle osseuse


 l’unité morphologique du tissu osseux
 chaque lamelle (dimensions de 5-10μm) est formée de

250 | P a g e Histologie - Tissus


 matrice osseuse
 ostéocytes en ostéoplastes, liés à travers le système canaliculaire
 dans les préparations microscopiques d’os poli et emmuré en baume de Canada
 la matrice osseuse apparaît claire
 le système canaliculaire apparaît noir, à cause de la réflexion de l’air contenu
 dans une étude avec lumière polarisée apparaît une alternance de lamelles claires
(disposition des fibres d’une manière concentrique autour du canal Havers) et
obscures (disposition des fibres parallèlement avec l’axe long du canal Havers);
l’alternance est due donc à la direction différente des faisceaux de collagène dans les
lamelles jointes (les fibres à aspect clair sont parallèles entre elles dans la même
lamelle mais perpendiculaires sur les lamelles jointes) (Fig. 49)

Attention!
 la structure lamellaire permet à l'os l'adaptation des systèmes
Havers aux tractions et pressions qui sont exercées sur la verticale

Figure 49. Os compact poli et emmuré en baume de Canada

(image de la collection d'auteur)

6.3.3.4.5. Classification des tissus osseux


 les tissus osseux se classifient comme
 immature
 matures
 non-haversien (tissu osseux fibreux)/haversien
o tissu osseux spongieux
o tissu osseux compact

Histologie - Tissus 251 | P a g e


Attention!
 les 2 variétés de l'os mature sont différents en termes de:
l'architecture (arrangement lamellaire de l'os) et le rapport entre le
composant et le composant d'os médullaire

1. Tissu osseux immature (nonlammelaire, reticulaire)


 tissu osseux primaire
 généralement provisoire
 os tissé (MO en lumière polarisée)
 aspect tinctorial basophile
 localisation
 os embryonnaires, fœtaux (ébauches en cours d’ossification)
 chez l’adulte
 les sutures osseuses du crâne
 le labyrinthe osseux de l’oreille interne
 les alvéoles dentaires
 le processus de réparation osseux (cal de fractures)
 des tumeurs osseuses
 structure
 non-lamellaire, en désordre
 formée par
o cellules
- nombreuses
- libres (la plupart ne sont pas disposées en ostéoplastes)
- sphériques
- à disposition désordonnée
o SF
- très réduite
- basophile
- peu minéralisée
o fibres de collagène
- faisceaux épais
- entrecroisés dans toutes les directions: disposition spatiale en
désordre
2. Tissu osseux mature (lamellaire)
 formé à partir du tissu osseux primaire
 aspect tinctorial éosinophile
 localisation
 os définitifs
 structure

252 | P a g e Histologie - Tissus


 lamellaire, ordonnée
 représentée par
 cellules
o peu nombreuses
o disposées en ostéoplastes
o aplaties
 SF
o abondante
o éosinophile
o minéralisée
 les fibres de collagène
o organisation lamellaire
o disposition spatiale ordonnée (dans la direction des forces mécaniques
de traction exercées sur l’os)
A. Tissu osseux non-haversien (fibreux)
 formé par ossification endoconjonctive
 représenté par l’os périostal
 localisation
 couche superficielle des diaphyses osseuses
 structure
 tissu conjonctif dense/peu d’espaces conjonctifs médullaire et vasculaires
 représenté par
 cellules
o peu nombreuses
 fibres de collagène
o prédominantes
o continuent les fibres Sharpey du tissu conjonctif périosseux
 rôle
 résistance mécanique (cependant il est fragile sous l’action des forces
mécaniques exercées perpendiculairement sur la direction de ses fibres
conjonctives; ex: les fractures)
B. Le tissu osseux haversien
 formé par l’ossification
 endoconjonctive
 endocartilagineuse
 il est de 2 types
 spongieux
 compact
B1. Le tissu osseux spongieux (Fig. 50)
 localisation

Histologie - Tissus 253 | P a g e


 épiphyses des os longs
 diploë des os courts et larges
 péricanal médullaire

Figure 50. Le tissu osseux spongieux


1. La travée osseuse; 2. La moelle osseuse; 3. L’ostéocyte dans l’ostéoplaste;
4. L’ostéoblaste; 5. La cellule adipeuse; 6. Le mégacaryocyte; 7. Les cellules sanguines

(Selon www.anninvitation.com)

 types
 immature
 mature
 structure (en MO)
 tissu alvéolaire (comparable à l’organisation d’un éponge)
 irrégulière
 des espaces
 à forme et dimensions différentes
 à intercommunication élevée
 à contenu riche en moelle osseuse rouge, hématopoïétique
 délimités par des lames osseuses
 des lames (travées) osseuses
 diamètre jusqu’à 400Å (distance maximale à laquelle les ostéocytes
survivent: maximum 200Å des capillaires sanguins)
 formées de 1 jusqu’à n lamelles osseuses à disposition irrégulière
 contiennent des ostéocytes en ostéoplastes, liés par le système ostéo–
canaliculaire
 présentent à la périphérie des ostéoblastes
 orientation déterminée par l’action des forces de pression et traction sur l’os

254 | P a g e Histologie - Tissus


Attention!
 dans ce type d’os la composante structurale prédominante est
représentée par des espaces médullaires (la composante osseuse
étant réduite, résultant un complexe médulo-osseux
 les lamelles osseuses ne présentent pas de canaux Havers

B2. Le tissu osseux compact (Fig. 51)


 localisation
 diaphyse des os longs
 corticale des os courts
 épaisseur variable selon la localisation (s’augmente proportionnellement aux
contraintes mécaniques)
 structure
 ordonnée
 formée par
 systèmes haversiens
 systemes interhaversiens
 systemes circonférentiels externes et internes
Système haversien (ostéone complet) (Fig. 49, 51, 52)
 représente l’unité morphologique et fonctionnelle de l’os compact
 formé par le canal Havers avec son propre système lamellaire concentrique
cylindrique
 forme de fuseau
 limité vers
 périphérie – par une ligne réfringente, mince, la ligne decimentation (matrice
osseuse calcifiée avec un nombre reduit des fibres de collagene)
 l'intérieur – par la limitante interne, qui sépare le système lamellaire, de tissu
conjonctif et vasculaire du canal Havers
 canaux Havers
 disposés longitudinalement (dans la coupe transversale leur forme est ronde ou
ovalaire)
 limités
 les canaux Havers périphériques s'ouvrent sous le périoste
 les canaux Havers qui entourent le canal médullaire s'ouvrent celui-la
 les canaux Havers centraux se finissent en «cul de sac»
 entourés par 8-15 lamelles

Histologie - Tissus 255 | P a g e


Figure 51. Le tissu osseux lamellaire
I. Le système de Havers (l’ostéone). II. L’ostéone «déboîté».
Les fibres collagènes sont parallèles au sein d’une même lamelle osseuse mais ont des directions
différentes dans les lamelles adjacentes.
1. Le canal de Havers contenant des vaisseaux sanguins (2), quelques fibres collagènes (3) et des
fibroblastes (4); 5. Les lamelles osseuses concentriques; 6. Les ostéocytes; 7. Les canalicules
osseux à disposition radiaire reliant les ostéocytes au canal de Havers

(Selon www. studydroid.com; www.antranik.org )

Attention!
 la première lamelle synthétisée est celle externe; les prolongements
cytoplasmiques des ostéocytes les plus externes d’un ostéone ne
traversent pas la ligne de cimentation et n’établissent pas de
jonctions avec les ostéocytes d’un ostéone voisin; au fur et à mesure qu'elles se
multiplient, les lamelles se disposent vers le canal central
 les lamelles supplémentaires nouvellement-formées vont réduire le diamètre du
canal de Havers, mais l'épaisseur de la paroi d’ostéone augmente

 liés par des anastomoses transversales/obliques, les canaux Volkmann


 diamètre plus large que les canaux Havers
 ne sont pas entoures de lamelles concentriques
 ne sont pas tapissés à l’intérieur par l’endoste
 servent pour le passage des vaisseaux et des nerfs du périoste vers les
canaux de Havers
 tapissés vers l'intérieur par
 des cellules bordantes
256 | P a g e Histologie - Tissus
 des cellules ostéoprogénitrices
 contiennent de
 tissu conjonctif lache
 nerfs
 vaisseaux
o trajet longitudinal
o en connexion avec les vaisseaux du périoste et ceux de la cavité
médullaire à travers les branches latérales des canaux Volkmann
 selon leurs dimensions (diamètre 100µm-1mm; longueur jusqu'à 1cm)
 petits canaux
o possèdent de capillaires, peu de fibres de réticuline et de fibroblastes
conjonctives
 grands canaux
o possèdent: tissu conjonctif lâche, une artériole, une petite veine, un
vaisseau lymphatique et une fibre nerveuse amyelinique
 les lamelles osseuses
 5-30 par un ostéone
 au sein d'une lamelle, les faisceaux de fibres de collagène sont parallèles les
uns aux autres mais sont orientés à peu près perpendiculaire à ceux des
lamelles adjacentes
 le système ostéoplasto-canaliculaire établisse des liaisons entre les
ostéocytes d'une lamelle et les ostéocytes des lamelles adjacentes
 structure
o cylindrique (tubulaire) superposée (empêchant ainsi la propagation de
fissures)
o cellules (cités ci-avant)
o matrice (où les fibres de collagène de type I sont orientées obliquement
au canal de Havers)
Systèmes interhaversiens (interstitiels ou intermédiaires, ostéones incomplets)
 lamelles osseuses arquées, sans canal Havers central
 représentent des vestiges des systèmes haversiens remodelés au cours de
l'ostéogenèse
 entourés aussi par des lignes de cimentation
 donnent résistance et flexibilité à l'os adulte
Systèmes circonférentiels (fondamentaux)
Système circonférentiel (fondamental) externe
 localisation périphérique
 recouvert de périoste
 pénétré par les fibres Sharpey (des fibres épaisses de collagène) qui servent à
l'ancrage du périoste à l'os
Histologie - Tissus 257 | P a g e
 structure: lamelles osseuses concentriques d’os primaire entourant l’os entièrement
 traverses par des vaisseaux periostaux
Système circonférentiel (fondamental) interne
 localisation centrale, autour du canal médullaire
 tapissé d'endoste
 structure
 lamelles osseuses concentriques d’os primaire entourant complètement la cavité
médullaire
 fenêtré, par des pertuis correspondant a l’ouverture des canaux Volkman dans le
canal médullaire

Figure 52. La formation d’un ostéone: la déposition centripète des lamelles osseuses
A. La première lamelle osseuse est déposée sur la paroi du tunnel osseux. On trouve des
vaisseaux sanguins et un espace périvasculaire assez grand
B. Des lamelles adjacentes sont déposées
C. L’ostéogenèse continue jusqu’au développement complète de l’ostéone. À la fin, les plus
récentes lamelles osseuses déposées forment la paroi du canal de l’ostéone (Havers) qui
contient les vaisseaux sanguins; l’espace périvasculaire restant est très réduit

(Selon Junqueira LA, Carneiro J, Kelly RE. Basic histology, 1995)

6.3.3.4.6. Le périoste et l'endoste


 tissus ostéogènes qui concourent à maintenir le tissu osseux chez l’adulte et la
croissance du tissu osseux chez l’enfant
1. Le périoste
 est le tissu conjonctif qui entoure l'os à la périphérie sauf au niveau des surfaces
articulaires
 il a 2 couches
 externe (fibro-vasculaire) avec
 des fibres collagènes: une partie entre elles pénètre dans l'os sous la forme
des fibres Sharpey
 des vaisseaux sanguins

258 | P a g e Histologie - Tissus


 des nerfs: les fibres nerveuses non-myélinisées, disposées en réseau
(vasomotrices et trophiques)
 interne (fertile) qui
 contient des cellules ostéoprogénitrices et cellules bordantes
 c’est une zone active dans le processus de formation de l'os
 après la fin de l'ostéogenèse, la couche interne entre en repos
 elle peut se réactiver dans le processus de réparation osseuse
2. L'endoste
 il n'a pas de structure histologique bien individualisée
 entoure
 les cavités médullaires des diaphyses des os longs
 les espaces du tissu osseux spongieux
 contient du tissu conjonctif avec de nombreuses fibres et peu de cellules
 devient évident dans l'ostéogenèse ou dans des conditions pathologiques
 forme la capsule de la moelle osseuse
6.3.3.4.7. La moelle osseuse
 elle peut être de différents types
 moelle rouge ostéogène
 apparaît dans l'ostéogenèse
 contient
o un réseau de fibres de réticuline
o de nombreuses cellules formatrices
o des vaisseaux sanguins
 moelle rouge hématopoïétique
 contient
o un tissu réticulaire
o des cellules des séries érythrocytaires, granulocytaire, mégacaryocytaire
 chez l'adulte elle est présente dans les os larges et corps vertébraux
 moelle jaune
 se trouve dans la cavité médullaire des diaphyses des os longs
 contient
o un tissu réticulaire
o de nombreux adipocytes (qui donnent la couleur)
 peut se transformer en moelle rouge dans des conditions spéciales (anémies)
 moelle grise
 contient
o des fibres conjonctives
o peu de cellules avec des vacuoles
 est présente chez les personnes âgées
 moelle gélatineuse
Histologie - Tissus 259 | P a g e
 se rencontre dans des conditions pathologiques, après des maladies avec
cachexie
6.3.3.4.8. L'ossification et l’ostéolyse
 le long de sa vie le tissu osseux subit des processus biologiques complexes qui lui
assurent la croissance, le maintien et le renouvellement de sa structure intime, autant
que sa réparation
 ces processus se réalisent à partir de deux processus fondamentaux : l’ossification
(primaire et secondaire) et l’ostéolyse
6.3.3.4.8.1. L’ossification primaire
 définition
 c’est le processus de formation du tissu osseux primaire, réticulaire, sur un
support non osseux, hôte
 les cellules les plus importantes dans ce processus sont les chondrocytes
hypertrophiées et les ostéoblastes
 dans un premier stade se forme le composant organique de la matrice
osseuse, l’ostéoide, qui ensuite va se minéraliser
 indépendamment de sa localisation, l’os primaire a une organisation de type
spongieuse; il se caractérise par l’orientation aléatoire de ses fibres de
collagène, avec de couches concentriques (pseudo lamelles) mal-définies
 en dehors de l’ossification primaire, on trouve l’os primaire formant les
systèmes circonférentiels externes et internes
 facteurs impliqués
 le processus d’ossification nécessite la présence de plusieurs facteurs, lesquels,
par leur action concertée, vont déterminer les ostéoblastes à produire tout les
composantes de l’ostéoide
 alimentation: l’apport insuffisant de calcium et phosphate détermine une
minéralisation incomplète de la matrice
 hormonaux
o la parathormone – stimule l'activité des ostéoblastes à l’intermédiaire
d’un récepteur spécifique membranaire; il stimule aussi la résorption de
la matrice par les ostéoclastes
o la calcitonine – stimule l'activité de formation du tissu osseux par les
ostéoblastes
o la STH (l'hormone somatotrope hypophysaire) – détermine la croissance
des os
o les hormones sexuelles – favorisent l'apparition des centres
d'ossification actionnant sur les cartilages de conjugaison

260 | P a g e Histologie - Tissus


Attention!
 l’excès des hormones sexuelles peuvent arrêter la croissance au
niveau des cartilages de conjugaison
 au cours et après la ménopause il y a une chute des taux
d’estrogènes, responsable de la perte augmentée de densité minérale osseuse

 de croissance
o VEGF (an. vascular endothelial growth factor) – stimule la progression
de la vascularisation (par chimiotactisme attire les précurseurs des
ostéoblastes et des ostéoclastes)
o FGF2 (an. fibroblast growth factor-2) - synthétisé par les ostéoblastes;
stimulus autocrine qui agit sur un groupe des récepteurs membranaires
(FGFR1,2,3,4) des ostéoblastes pour moduler sa fonction
o IGF1, 2 (an. insulin growth factor) - localisés dans la matrice organique
o TGF-β (an. tumoral growth factor-β) est synthétisé sous forme inactive
par des ostéoblastes, qui présentent en même temps des récepteurs pour
celui-ci; il stimule la production des nouveaux ostéoblastes (à partir des
cellules ostéoprogénitrices) et leur production de matrice organique; il
intervient dans le processus de résorption osseuse, de réparation et
d’ossification ectopique
 paracrines
o BMP (an. bone morphogenic proteine) - induit l’ossification, son action
pouvant être augmenté par TGF-β
o protéine de signalisation Ihh (an. Indian hedgehog) – assure la
multiplication des chondrocytes et la formation du cartilage série;
permet la différenciation des cellules du perichondre en ostéoblastes au
niveau diaphysaire
o le PTHrp (an. parathyroid hormone-related peptide) - induit la
multiplication sériée des chondrocytes et assure, par inhibition des
chondrocyres hypertrophiées, un équilibre entre ce type cellulaire et le
contingent sensible à la croissance
 vascularisation
o apporte des substances nutritives, des sels de Ca2+, des vitamines, des
hormones
 vitamines
o D – assure l’absorption des Ca et P dans l’intestine et implicitement la
réserve des ces ions nécessaires pour la minéralisation de la matrice
dans l’organisme
o C – nécessaire pour la synthèse de collagène
o A – maintienne l’équilibre entre l’apposition et la résorption osseuse

Histologie - Tissus 261 | P a g e


Attention!
 les états d’hypovitaminoses sont nocifs pour les processus
d’ossification
 la carence en vitamine D détermine le rachitisme et l’ostéomalacie,
la carence en vitamine C peut s’associer avec un retard dans la régénération des os
après les fractures et la carence en vitamine A accélère l’ossification de la plaque
épiphysaire

Corrélations cliniques
 le rachitisme est causé par l’hypovitaminose D chez l’enfant
 il se caractérise par la perturbation de l’ossification au
niveau des cartilages de croissance
 du point de vue microscopique on trouve un mélange de tissu cartilagineux non
minéralisé et d’une matrice osseuse hypo minéralisée; des déformations
squelettiques apparaitront, principalement dans les zones qui doivent soutenir le
poids du corps
 l’ostéomalacie est le rachitisme chez l’adulte
 elle implique l’existence d’une grande quantité d’ostéoide non minéralisé

 classification
 selon le tissu hôte, l'ossification peut être
 endocartilagineuse (endochondrale) – pour les os longs et les os courts (A)
 endomembraneuse (endoconjonctive) (B)
o ossification de membrane – pour les os plats (B1)
o ossification périostique – pour les diaphyses des os longs (B2)
A. L'ossification endochondrale (Fig. 53)
 se développe à partir du tissu cartilagineux hyalin
 initialement, pendant le développement utérin, celui–ci préfigure le model des
futures os, qui en temps va être résorbé et remplacé par le tissu osseux
immature
 forme la majorité du squelette (des os longs, les côtes, le sternum, les os de la base
du neurocrâne)
 contribue à la croissance en longueur des os longs et courts
 se déroule en 3 phases: cartilagineuse, de transition et osseuse
La phase cartilagineuse
 implique
 la zone du cartilage de réserve (germinatif), située à la distance de la zone
d’ossification; elle maintienne la structure caractéristique d’un cartilage
embryonnaire hyalin et représente le territoire de réserve qui assure le

262 | P a g e Histologie - Tissus


déroulement de l’ossification; ses cellules ont une intense activité mitotique et
sont bien vascularisées à partir du périchondre
 la zone de prolifération (cartilage hyperplasique et sérié)’est l’expression des
phénomènes de prolifération, par mitoses successives, des chondrocytes; celles-
ci d’une forme initiale arrondie, deviennent de plus en plus aplatis et se
disposent en groupes isogéniques axiaux, sériés, orientés vers les vaisseaux, en
parallèles avec l'axe de croissance du future os
 la zone d cartilage hypertrophique et calcifié: les chondrocytes augmentent
progressivement de volume (contiennent dans leur cytoplasme une grande
quantité de glycogène et des vésicules matricielles riches en phosphatidylserine
à grande affinité relative aux ions de calcium) et leurs chondroplastes
s’élargissent; ils secrètent de collagène de type X et libèrent les vesicules
matricielles et la phosphatase alcaline qui vont induire la minéralisation de la
matrice (d’ou la dénomination de zone de calcification provisoire); la perte de la
diffusibilité de la matrice va entraîner la dégénération des chondrocytes
hypertrophiés et puis leur mort par apoptose; la matrice, trouée de grands
chondroplastes vides, va se résorber et se réduire jusqu’à des cloisons très
fines qui vont se calcifient.
La phase d'érosion
 implique
 le front d’érosion: les ostéoclastes résorbent les chondrocytes dégénérées et les
cloisons de cartilage calcifiées; en conséquence, de nombreuses lacunes vont
apparaitre, délimitées de cloisons de matrice cartilagineuse calcifiée directrices,
très fines
 le front de vascularisation: dans les lacunes arrivent des cellules
mésenchymateuses (parties du niveau du perichondre/périoste) qui se
différencieront en cellules ostéoprogénitrices, précurseurs ostéoclastiques et
cellules hématopoïétiques; les cellules ostéoprogénitrices vont se différencier en
ostéoblastes, qui se disposent autour les cloisons fines de matrice cartilagineuse
calcifiée, en commençant à déposer la matrice osseuse désordonnée,
caractéristique a l’os primaire
La phase osseuse
 implique
 la zone d'ostéoïde: la déposition de matrice non minéralisé par des vagues
successives des ostéoblastes (dérivés des précurseurs mésenchymateux restants
dans le territoire), va déterminer l’agrandissement des cloisons; elles
contiennent maintenant au centre une matrice cartilagineuse calcifiée, restante,
basophile et à la périphérie une substance osseuse, éosinophile (aspect
caractéristique, bicolore, en coloration HE); entre les cloisons on trouve des
cellules médullaires

Histologie - Tissus 263 | P a g e


 la zone de tissu osseux immature: se réalise à travers la minéralisation
d'ostéoïde; les ostéoblastes emmurés dans la matrice osseuse deviennent
ostéocytes; ainsi se forme-t-il les travées osseuses; il résulte un tissu osseux de
type primaire, à l’organisation spongieuse, qui sera remplacé (par le processus
d’ostéogenèse) par un tissu osseux mature lamellaire (soit compact, soit
spongieux)

Figure 53. L’ossification endochondrale

(Selon www.afblum.be)

B. L'ossification endomembraneuse
B1. Ossification de membrane (Fig. 54)
 se développe à partir du tissu mésenchymateux, le plus souvent, crânien: les
cellules mésenchymateuses se transforment directement en ostéoblastes sans passer
par un stade intermédiaire cartilagineux
 est responsable de la formation des os plats: du crâne (frontal, pariétal, parties de
l’occipital et des temporaux, le maxillaire supérieur et la mandibule), les os
sésamoïdes
 mécanisme
 les cellules mésenchymateuses se divisent et se condensent (par la rétraction de
leurs longs prolongements), en se groupant en îles, l’ébauche des futurs centres
d’ossification; dans un temps suivant, elles s'hypertrophient et prennent une
forme polyédrique, en se transformant en cellules ostéoprogénitrices
 la vascularisation de cette zone progresse en parallèle de l’apparition des
centres d’ossification qui se développent d’une manière radiaire, centrifuge
264 | P a g e Histologie - Tissus
 les cellules ostéoprogénitrices prolifèrent et se transforment en ostéoblastes, à
disposition épithéloïde
 elles secrètent la matrice pré-osseuse où ostéoïde; qui s'imprègne de sels
minéraux et devient la substance osseuse; les sels de Ca2+ ne se précipitent pas
dans l'ostéoïde (comme dans la calcification des cartilages), mais réalisent une
liaison intime avec les fibres de collagène
 les ostéoblastes emmurés dans l'ostéoïde sécrété autour d'elles se transforment
en ostéocytes en ostéoplastes
 un grand nombre des ostéoblastes s’éloignent de la zone centrale et continuent
leur activité sécrétrice à la périphérie du centre d’ossification où ils vont
former de spicules osseux fins
 par déposition continue de la matrice à leur périphérie, les spicules vont
s’agrandir et deviennent travées osseuses
 le tissu conjonctif vascularisé entre les travées se transforme en moelle osseuse
 par croissance, après le même model, les centres d’ossification vont fusionner,
remplaçant le tissu d'origine, en donnant naissance à un tissu osseux immature
 chez le nouveau né, la partie de la matrice conjonctive qui ne subit pas
d'ossification va former les fontanelles
B2. L’ossification périostique
 se développe à partir du tissu mésenchymateux du périoste et endoste
 réalise la formation de l’os périostique
 assure la croissance en épaisseur des diaphyses des os longs et courts
 mécanisme
 en parallèle avec les modifications de la zone centrale diaphysaire (ossification
endochondrale) ou de la zone centrale des os plats (ossification de membrane),
sous l’influence de l’oxygénation, la vascularisation du tissu mésenchymateux
périphérique devient plus riche
 consécutivement les chondrocytes hypertrophiées expriment leur potentiel
ostéogénique (par la sécrétion des facteurs paracrines, d’où très importante est la
protéine de signalisation Ihh qui va initiée l’ossification périostique) et se
transforment en cellules ostéoprogénitrices; celles-ci vont se différencier en
ostéoblastes et le périchondre devient périoste
 les ostéoblastes vont secréter l’ostéoide sur un support constitué par les fibres
de Sharpey du périoste, qui vont se minéraliser en formant de l’os réticulaire
 des vagues des ostéoblastes vont déposer la matrice osseuse, assurant
l’épaississement des travées osseuses et la densification progressive de la
matrice

Histologie - Tissus 265 | P a g e


Figure 54. Ossification de membrane

(Selon www.fr.slideshare.net)

Attention!
 dans la diaphyse, les couches concentriques de matrice minéralisée
qui l’entoure de l’intérieur vers l’extérieur, en réalisant sa
croissance en épaisseur, forment le collier periosté
 celui- ci empêche la diffusion des substances nutritives vers les chondrocytes
hypertrophiées du centre de la diaphyse (en cours de l’ossification endochondrale),
en produisant avec la minéralisation de la matrice, leur mort

 au niveau de l’endoste le phénomène est plus masqué, grâce à l’activité intense


des ostéoclastes qui détermine un élargissement progressif de la cavité médullaire
6.3.3.4.8.2. L’ossification secondaire
 formation d’un tissu osseux sur un support osseux (l’os secondaire remplace l’os
primaire)
 il s’agit d’os lamellaire compact pour la diaphyse des os longs et d’os lamellaire
spongieux pour les épiphyses des os longs et pour les os court et plats
 mécanisme
A1. L’os compact diaphysaire
 le processus d’ossification secondaire commence vers l'âge d'un an
 à partir de l’ébauche de la cavité médullaire (réalisée par les ostéoclastes à la fin de
l’ossification primaire), un canal de Volkman est creusé obliquement par des
ostéoclastes, dans l’os périostique, suivi par une grande zone de résorption, une
lacune de Howship
266 | P a g e Histologie - Tissus
 dans cette lacune pénètre un bourgeon conjonctivo-vasculaire de la moelle osseuse
 à partir de la face interne de la cavité de résorption, les cellules ostéoprogénitrices
vont générer des ostéoblastes à disposition epithélioide, lesquelles vont déposer une
première lamelle d’os compact
 la seconde bordure ostéoblastique va former une seconde lamelle et le processus va
continuer jusqu'à la formation d’un ostéon ou système de Havers
 une autre lacune de Howship va être creusée par des ostéoclastes à partir de cet
ostéon et de la même façon un autre ostéon sera formé
 les lamelles déposées, ou les fibres de collagène ont une disposition ordonnée,
édifient des systèmes haversiennes classiques
 par les processus d’ostéolyse du cadre du remaniement osseux, les ostéons sont en
partie résorbés, formant des systèmes de Havers incomplets
A2. L’os compact plat
 dans les zones périphériques de l’os spongieux primaire, les travees s’accroissent
progressivement tandis que les aréoles diminuent
 l’os réticulaire est transformé, dans un os lamellaire, mature, compact,
partiellement organisé en systèmes de Havers
 se forment les tables externe et interne de futur os plat
 au moment de remplacement de l’os primaire avec l’os lamellaire, les aréoles,
réduites à de petites espaces entourant des vaisseaux sanguins, vont devenir des
canaux haversiens
B1.L’os spongieux épiphysaire
 des lacunes de Howship sont creusées dans l’os réticulaire, dans lesquelles
pénètrent des vaisseaux sanguins et cellules ostéoprogénitrices de la moelle osseuse
des aréoles intratrabeculaires
 à partir du support de celles–ci, l’os lamellaire spongieux est synthétisé
B2. L’os spongieux plat
 sur la surface des travees nouvelles –formées par l’ossification primaire, vont
apparaitre des ostéoclastes provenus du système macrophagique mononucléaire; par
leur activité ostéolytique sur l’os primaire, il est progressivement résorbé et
remplacé de l’os secondaire de type lamellaire spongieux
 se forme le diploé de futur os plat
6.3.3.4.8.3. L’ostéolyse
 c’est le processus de formation des zones de résorption osseuse (Fig. 55)
 la cellule impliquée est l’ostéoclaste
 mécanisme
 il s’agit de l’adhésion de l’ostéoclaste à une surface osseuse minéralisée et la
formation du compartiment sous-ostéoclastique, scellé par une zone étanche
 comporte
 la déminéralisation de la matrice

Histologie - Tissus 267 | P a g e


 l’hydrolyse enzymatique des composantes organiques
 les surfaces osseuses sont tapissées par une pellicule mince d’ostéoide,
recouverte par la bordure ostéoblastique, ce qui empêche la fixation des
ostéoclastes; par suite, les ostéoblastes rétractent leurs prolongements avec
lesquels ils se misent en contact (processus déterminé par la stimulation des
récepteurs pour la parathormone, vitamine D et la prostaglandine PGE2) et
exposent la surface osseuse; en plus, par l’activation de la collagenase
latente, l’osteoide va être lysé, en présentant la surface osseuse minéralisée,
sur laquelle les ostéoclastes peuvent se fixer
 entre l’ostéoclaste et la surface osseuse va être crée le compartiment sous-
ostéoclastique ; la déminéralisation nécessite un milieu acide, de sorte que
l‘ostéoclaste actif produise des ions de H qui vont être libérer dans cette
espace
 les enzymes hydrolytiques, emmagasinées dans les lysosomes d’ostéoclaste,
sont libérées par exocytose et deviennent actives dans le milieu acide, y
produisant l’hydrolyse des composantes organiques de la matrice
décalcifiée
 régulation: les ostéoblastes stimulés par la parathormone synthétisent les cytokines
IL-1 (interleukine-1), GM-CSF (an. granulocyte-monocyte colony-stimulating
factor) et PGE2 qui vont activer les précurseurs des ostéoclastes; davantage, TGF-β
stimule la production des nouveaux ostéoblastes et leur production d’ostéoide
6.3.3.4.8.4. L’ostéogenèse
 tous les processus qui vont aboutir à la formation d'os définitif
 implique l’ossification et le remodelage osseux (un os secondaire de même nature
remplace l’os secondaire)

Attention!
 l’ossification est toujours impliquée en ostéogenèse, mais elle peut
aussi apparaitre sans ostéogenèse, en conditions pathologiques

Corrélations cliniques
 l’ossification ectopique représente l’apparition de tissu osseux en
localisations extra squelettiques: les parois artérielles, le bassinet
rénal, les tissus musculaires striés, les tendons

268 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 55. Le processus d’ostéolyse
(Selon http://www.lab.anhb.uwa.edu/mb140/corepages/bone)

1. L’ostéogenèse et la croissance des os longs (Fig. 56)


 l’ébauche cartilagineuse de l’os long peut être divisé anatomiquement dans une
partie droite centrale, la diaphyse, encadrée de chaque coté par des épiphyses
 à chacune de ces trois parties va correspondre un centre d’ossification distinct,
d’où le processus d’ossification va commencer et se dérouler sur le model déjà
décrit
 le point d’ossification de l’épiphyse supérieure apparait de règle, plus précocement
que celui de l’épiphyse inferieure
 le centre primaire d’ossification est situé dans la partie moyenne de la diaphyse et
la progression de l’ossification se fait a partir de lui, de chaque coté, de pas en pas,
en direction longitudinale vers les deux épiphyses; l’ossification primaire est de type
enchondrale (pour la croissance en longueur) et de type périostique (pour la
croissance en épaisseur); par l’ossification secondaire, l’ os primaire à organisation
spongieuse est transformé dans un tissu osseux compact, percé par le canal
médullaire; le manchon d’os périostique reste à la périphérie
 les centres secondaires d’ossification se trouvent au niveau des épiphyses et les
modifications se propagent dans une direction radiaire; l’ossification primaire est de
type endochondrale, les travées directrices sont concentriques, sauf la zone du
cartilage de conjugaison; l’os périostique est absent; par l’ossification secondaire,
l’os primaire est transformé en os mature spongieux; deux zones ne s’ossifient pas
pendant ces processus: la zone du cartilage articulaire (qui va persister toute la vie)
et la zone de cartilage de croissance (la plaque piphysaire, les cartilages de
conjugaison) entre l’épiphyse et la diaphyse, qui est présente jusqu’au final de la
croissance osseuse; quand le processus de croissance s’arrête (18-20 ans), la
prolifération cellulaire au niveau du cartilage épiphysaire est stoppée; en temps il
va disparaitre, étant remplacé par un tissu osseux formé à partir du centre primaire
diaphysaire et se réalise la continuité physique entre l’épiphyse et la diaphyse, la

Histologie - Tissus 269 | P a g e


cavité médullaire diaphysaire communiquant elle- aussi avec le réseau des cavités
médullaires des épiphyses

Attention!
 la localisation et la transformation du cartilage de croissance en
tissu osseux peuvent être facilement observées par radiographie

Corrélations cliniques
 le nanisme hypophysaire est produit par un déficit en hormone de
croissance STH hypophysaire
 il s’agit d’un retard statural (moins de 1,20m) associé à des
anomalies morphologiques prédominantes au niveau de la face, des troubles
métaboliques et un grand impact psychosocial
 la thérapie consiste dans l’administration de STH humaine recombinante
pendant la période de croissance

Figure 56. L’ostéogenèse d’un os long

(Selon droualb.faculty.mjc.edu)

2. L’ostéogenèse et la croissance d’os courts


 il y a des différences dans l’ostéogenèse des os sphériques et tubulaires
 la formation et la croissance des os courts sphérique sont similaires à celles de
l’épiphyse d’os long en notant qu’il n’a pas un cartilage de conjugaison sous-jacent
 la formation et la croissance des os courts tubulaires sont similaires à celles de la
diaphyse, en notant qu’elle est séparée d’une seule épiphyse par un cartilage de
conjugaison

270 | P a g e Histologie - Tissus


3. L’ostéogenèse et la croissance d’os plats
 l’ostéogenèse et la croissance d’os plats se fait après le model de la diaphyse d’un
os long; il s’agit d’une ossification de membrane pour la zone centrale et une
ossification périostique pour les tables externe et interne; l’os primaire du diploé est
transforme dans un os lamellaire spongieux; les tables externe et interne sont formés
par un os compact
 la boite crânienne comporte plusieurs plaques, qui s’accroissent par leur périphérie;
des espaces conjonctifs, les sutures persistent entre les plaques osseuses pendant la
croissance; quand elle s’arrête, la structure des sutures s’ossifie en os primaire

Attention!
 la tétracycline (substance fluorescente naturelle) administrée chez
un animal d’expérience permet la visualisation des zones
d’ostéogenèse en lumière polarisée

4. Remodelage osseux
 est un processus cyclique qui conduit à la réorganisation de l’architecture
histologique osseuse, par un équilibre dynamique entre les processus d’ossification
et d’ostéolyse (Fig. 57)
 rôle: la maintenance de la plasticité osseuse et son adaptation à des diverses forces
mécaniques
 est un processus présent dès la formation des os, mais il est considéré l’apanage de
l’os adulte
 est le résultat de la coopération étroite entre les ostéoblastes et les ostéoclastes au
sein d’une unité multicellulaire fonctionnelle de remodelage
 nombreuses (plusieurs millions)
 mobiles
 progressantes dans le tissu osseux
 régulation
 par plusieurs systèmes de régulation envisageant une triade d’effecteurs
terminaux de la superfamille TNF (an. tumor necrosis factor): les OPG
(ostéoprotégérines), RANK (an. receptor activator of NF-kB)(tous les deux
synthétises par les ostéoblastes) et RANKL (an. RANK ligand) (localisé à la
surface des ostéoclastes)
 si RANKL stimule la différenciation et l’activation des ostéoclastes, l’OPG
inhibe la fixation de RANKL sur RANKL, cette fixation empêchant la
différenciation complète des ostéoclastes

Histologie - Tissus 271 | P a g e


Attention!
 par compétition entre OPG et RANKL les ostéoblastes régule le
nombre des ostéoclastes actifs
 la calcitonine, fabriquée par la glande thyroïde, est la seule
hormone qui agit directement sur les ostéoclastes, comme modulateur négatif de
l’activation
 une dérégulation de l’équilibre fonctionnel de cette triade va déterminer des
pathologies ostéolytiques ou ostéocondensantes

Figure 57. Le cycle de remodelage osseux

(Selon www.ipubli.inserm.fr)

 mécanisme: se déroule en six phases


 Phase I: activation
 les ostéoblastes stimulent
o la différenciation des monocytes en preostéoclastes
o la fusion des ces précurseurs mononuclées en ostéoclastes quiescents

272 | P a g e Histologie - Tissus


o la différentiation de ces ostéoclastes quiescents en ostéoclastes actifs
(possédant un anneau étanche et une «bordure en brosse»)
 Phase II: résorption
 processus plus rapide que la deposition de la matrice
 un osteoclaste peut resorbe la quantite de tissu osseux produite par 10-40
osteoblastes
 implique un contrôle multifactoriel de la parathormone, viramine D3, PGE2
 l’HCl est produit dans la lacune de Howship, détruit l’hydroxyapatite et
libère des ions de Ca2+ et PO4-
 les lysosomes déversent leurs enzymes qui digèrent les protéines de la
matrice osseuse: phosphatases acide, cathepsines, collagénases, métallo
protéinases
 Phase III: inversion
 les ostéoclastes meurent par apoptose et sont remplacés par les macrophages
qui lissent le fond de la lacune
 sur le planché de la cavité va se former une couche dense granuleuse (la
ligne cimentante) qui contient des nombreuses phosphoprotéines et qui se
calcifie, ayant un rôle de ligand minéralisé entre l’os ancien et l’os nouveau-
formé
 Phase IV: formation de l’ostéoïde
 les ostéoblastes présents à la proximité de la matrice érodée se divisent et
secrètent les composants d’ostéoïde sur l’influence de la vitamine D3,
androgènes, œstrogènes
 le tissu ostéoïde comble la lacune de Howship
 Phase V: minéralisation de l’ostéoïde
 les ostéoblastes synthétisent
o la phosphatase alcaline qui hydrolyse les esters phosphoriques,
inhibiteurs de la minéralisation
o l’ostéocalcine qui se lie aux ions de calcium et augmente la
concentration locale
 Phase VI: quiescence
 à la fin de la synthèse les cellules osseuses rentre en phase de repos jusqu’au
prochain cycle
 certains ostéoblastes s’emmurent et deviennent des ostéocytes ou des
cellules bordantes

Histologie - Tissus 273 | P a g e


Attention!
 par historadiographies on peut faire la différence entre les ostéons
jeunes (peu minéralisés et plus foncés) et les ostéons vieillis
(complètement minéralisés et plus pâles), ce qui atteste que la
déposition des lamelles osseuses est plus rapide que leur minéralisation

Corrélations cliniques
 la maladie de Paget osseuse de l’adulte se traduit par un
remodelage osseux important: des déformations des os et des
signes biologiques de résorption (hydroxiprolinemie et nombre des
ostéoclastes accrus)
 l’ostéoporose apparait avec l’âge et la perte des hormones sexuelles; les mécanismes
des destructions deviennent plus importants que ceux des genèses osseuses
 la perte osseuse entre 20-80 ans est de 30% chez l’homme et de 50% chez
femme
 elle se traduit par un amincissement des travées osseuses et la perte des
connexions entre elles
 le résultat et le tassement vertébraux et un risque accru des fractures

6.3.3.4.9. Structure des os adultes


 les os longs
 ont une partie moyenne, la diaphyse creusée de la cavité médullaire et deux
extrémités, les épiphyses; des parties intermédiaires, les métaphyses relient la
diaphyse et les épiphyses
 la diaphyse présente de l’intérieur vers l’extérieur
 le périoste
 le système fondamental externe
 l’os compact (la masse centrale de la diaphyse – les systèmes de Havers et
interhaversiens)
 le système fondamental interne
 l’endoste
 le canal médullaire (plein de moelle osseuse)
 les épiphyses
 entourées d’un tissu osseux compact
 à l’intérieur elles sont constituées d’os spongieux
 les os courts et les os plats
 possèdent deux assises de tissu osseux compact, les tables externe et interne,
revêtues par le périoste
 entre les deux tables est disposé un tissu osseux spongieux caractéristique, le
diploé qui contient une moelle hématopoïétique
274 | P a g e Histologie - Tissus
6.3.3.4.10. Réparation osseuse
 pendant la vie sous l’action des facteurs traumatiques des solutions de continuités
ou déplacements des fragmentes osseux peuvent se produire, en résultant les
fractures
 elles peuvent intéresser l’os partiellement, ou dans tout son épaisseur
 elles se guérissent spontanément, par la formation des tissus conjonctifs et
cartilagineux
 il y a 5 étapes
 cal hémateux (fracture mobile): 1-5 jours
 après la rupture des vaisseaux localisés dans la zone de la fracture, résulte
une hémorragie localisée; le tissu osseux de la région est affecté,
l’interruption de la vascularisation des systèmes haversiennes déterminant la
mort d’un grand nombre d’ostéocytes et par suite, la déminéralisation de la
matrice
 se caractérise par l’accompagnement de l’hématome par le processus de
coagulation
 cal gélatineux (fracture mobile): 5-10 jours
 se caractérise par la transformation de l’hématome en tissu de granulation,
après la migration de fibroblastes et des capillaires dans le coagulum
 cal de granulation (fracture commence à se stabiliser): 10-15 jours
 se caractérise par la différenciation des cellules ostéoprogénitrices en
fibroblastes, chondroblastes et ostéoblastes qui vont sécréter l’ostéoide
 cal provisoire (fracture élastique): 15-21 jours
 se caractérise par la résorption de l’os lésé, grâce aux ostéoclastes et la
formation de nouvel os; un manchon périphérique se forme aussi, ayant un
rôle de stabilisation
 cal définitif (fracture stabile): 21-60 jours
 se caractérise par le remodelage osseux et la consolidation de la masse de
fracture; se forme le canal médullaire avec la moelle hématopoïétique
6.3.3.4.11. Les jointures osseuses
 l'ensemble des éléments qui tiennent les os proches
 se classifient-en
 synarthroses (jointures demi-mobiles ou immobiles)
 diarthroses (jointures mobiles)
 les synarthroses sont
 synarthroses - jointures fixes: les bouts articulaires sont unis par un tissu osseux
(les sutures de crâne)
 synchondroses - jointures demi-mobiles, avec des mouvements limités: les bouts
osseux sont unis par un cartilage hyalin (aux sites d'adhésion entre les côtes et le
sternum)

Histologie - Tissus 275 | P a g e


 syndesmoses - jointures demi-mobiles, avec des mouvements limités: les bouts
articulaires sont unis par un tissu conjonctif (la jointure tibio-fibulaire
inférieure)
 les diarthroses: les bouts articulaires sont couverts de cartilage articulaire hyalin
 ce sont les plus nombreuses
 dans certaines jointures entre les bouts osseux s'interpose une lame fibro-
cartilagineuse, le ménisque ou le disque articulaire
 l'entière jointure est couverte d'une capsule articulaire qui est doublée sur la face
interne d'une couche conjonctivo-vasculaire, la membrane synoviale
 à l'intérieur on trouve le liquide synovial
 la membrane synoviale (Fig. 58) contient de
o fibres: de collagène (en nombre réduit) et élastiques (en nombre
variable)

Figure 58. La structure histologique de la membrane synoviale (les cellules de revêtement


sont dans un arrangement épithéloïde)
Il n’y a pas une lamine basale entre les cellules de revêtement et le tissu conjonctif sous-jacent.
Le tissu conjonctif est riche en capillaires sanguins et contient un nombre variable de
cellules adipeuses (AD)

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1984)

o cellules: fibroblastes, adipocytes et 2 types particuliers: A et B


- les cellules A: macrophages
 ont dans le cytoplasme un appareil Golgi très bien développé,
de nombreux lysosomes, un RER réduit
 sont responsables de l'éloignement des détritus cellulaires de la
cavité articulaire
- les cellules B: semblables aux fibroblastes

276 | P a g e Histologie - Tissus


 ont le RER très bien développé
 secrètent le liquide synovial (qui contient de grandes quantités
d'acide hyaluronique) et la lubricine (glycoprotéine qui actionne
comme un lubrifiant pour la jointure)

Histologie - Tissus 277 | P a g e


Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Les caractéristiques générales du tissu osseux sont:
a. ce sont des tissus conjonctifs spécialisés
b. ils sont adaptés pour les fonctions de soutien et de protection
c. rôle dans la régulation du taux de calcium dans le sang
d. origine mésenchymateuse
e. ce sont des tissus conjonctifs spécialisés
2. Les ostéoblastes:
a. ce sont des cellules jeunes
b. ce sont peu actives métaboliquement
c. ce ne sont pas des cellules polarisées
d. synthétise la matrice osseuse
e. ne sont pas impliquées dans la calcification
3. Les ostéocytes:
a. sont incluses dans la matrice osseuse minéralisée
b. ils maintiennent la SF élaborée
c. ont un noyau hyporchrome
d. leur cytoplasme est réduit
e. ne communiquent pas entre elles
4. Les ostéoclastes:
a. ce sont des cellules essentielles dans la résorption du tissu osseux
b. ils sont disposés sur la surface des os dans des cavités superficielles de
résorption osseuse, les lacunes Howship
c. l’activité de résorption osseuse est contrôlée par des hormones par la
parathormone et la calcitonine
d. leur cytoplasme est basophile
e. ils ont l’origine dans les cellules mésenchymateuses
5. Les canaux Havers:
a. sont liés par des anastomoses transversales ou obliques, les canaux Volkmann
b. ont une disposition longitudinale
c. autour de chaque canal se disposent 8-15 lamelles
d. chaque canal contient des vaisseaux lymphatiques
e. chaque canal contient du tissu conjonctif, des éléments vasculaires et nerveux
Tests de compréhension
1. Décrivez les ostéoblastes.
2. Expliquez la liaison entre les propriétés de la mécanique et la composition de la
matrice.
278 | P a g e Histologie - Tissus
3. Enumérez les critères de classification des différents types du tissu osseux.
4. Faites la différence entre les différentes types des tissus osseux.
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre décrivez les catégories
des osseuses.
Test d’application clinique
Cas clinique - après vous établissez le diagnostic, continuez votre recherche sur
l’internet.
 une femme âgée (70 ans) se présente dans le service d’urgence pour une fracture de
la hanche après une simple chute de sa hauteur; depuis 2 ans elle a suivi un
traitement par corticoïde pour une maladie auto-immune; a la radiographie le
médecin constate la fracture mais aussi une perte de la masse osseuse et des
tassements vertébraux
 quel est votre diagnostique?
 quel est le traitement?
 quelles sont les complications?

Histologie - Tissus 279 | P a g e


6.3.3.5. Le sang
6.3.3.5.1. Considérations générales
 le sang a un volume total environ 5 litres
 il circule dans le système vasculaire que certaines de ses cellules ne quittent pas
alors que d’autres sont susceptibles de s’en échapper pour y revenir éventuellement
 le sang assure
 le transport des nombreuses substances qui sont l’objet d’échanges entre
l’organisme et le milieu extérieur (gaz, nutriments, produit de catabolisme,
différentes substances chimiques, ions, etc)
 la régulation de la constance du milieu intérieur
 la défense de l’organisme
6.3.3.5.2. Structure
 le sang est une forme unique de tissu conjonctif, ou les cellules (A) sont suspendues
dans un liquide circulant, le plasma (B)
A. Les cellules
 les types cellulaires majeurs trouvés dans ce fluide sont représentés par: les
hématies, les leucocytes (lymphocytes, monocytes, granulocytes) et les
thrombocytes
 les cellules sanguines possèdent une durée de vie limitée, étant nécessaire d’être
constamment remplacées; ce processus s’appelle hematopoiese
 les cellules du sang sont faciles à prélever et à étudier cytologiquement; l’étude de
leur nombre et leur aspect cytologique donne de précieuses indications dans de
nombreuses situations pathologiques
 la coloration standard de référence utilisée pour l’étude des cellules sanguines et de
leurs précurseurs est May-Grunwald-Giemsa qui permet de les différencier les unes
des autres, notamment en ce qui concerne les granulocytes, par les propriétés
tinctoriales de leurs granulations
B. Le plasma
 le liquide plasmatique a la signification d’une matrice extracellulaire à plusieurs
rôles
 apporte le matériel nécessaire pour le métabolisme cellulaire
 enlève les produits de catabolismes
 serve comme un réservoir dynamique (maintien la composition adéquate du
fluide extracellulaire dans l’organisme); les protéines plasmatiques sont
synthétisées dans le foie, tandis que le rein règle le niveau de l’eau et des ions
6.3.3.5.3. Le système tissulaire hémato-immun
 le sang est en interrelations étroites avec le système immun formant le système
tissulaire hémato-immun, ayant une origine commune (on étudiera à part le système
immun, dû à ses particularités)
 le système tissulaire hémato-immun (STHI) est défini par 3 populations cellulaires
 les myélocytes (cellules myéloïdes)
280 | P a g e Histologie - Tissus
 les cellules immunocompétentes
 les monocytes
Les cellules myéloïdes
 ont l’origine dans la moelle hématogène
 sont représentées par 3 types: hématies, granulocytes, mégacaryocytes–
thrombocytes
 ont une évolution unidirectionnelle (de la cellule jeune vers la cellule vieille)
 n’ont pas la propriété de recirculation
Les cellules immunocompétentes
 ont l’origine dans les organes lymphoïdes les équivalents de la bourse de Fabricius,
le thymus)
 l’origine est déterminée par plusieurs facteurs
 sont représentées par Ly B et T
 ont une évolution de type particulier, due au processus de transformation blastique
(ou rajeunissement)
 ont la propriété de recirculation
Les monocytes
 ont l’origine dans la moelle hématogène
 sortent de la moelle hématogène et par voie sanguine arrivent dans de différents
tissus où deviennent macrophages (ex: histiocytes = les macrophages de tissu
conjonctif; les ostéoclastes = les macrophages de tissu osseux)
La cellule d’origine de toutes les cellules de STHI est la cellule souche (ou stem),
population des cellules pluripotentes hématopoïétiques (HSCs):
 ces cellules peuvent se diviser dans une manière asymétrique, de sorte que la cellule
fille peut s’orienter en deux directions: soit elle devient une cellule pluripotente,
maintenant ainsi la population des cellules stem, ou, elle prend la ligne de
maturation et devient une cellule progénitrice, engagée à la production des cellules
sanguines
 les cellules progénitrices peuvent maintenir leur population par division
asymétrique, mais elles sont aussi continument rempliées de la population cellulaire
pluripotente
 telles cellules progénitrices ont été identifiées comme «unités formatrices de
colonies» (an. colony-forming units, CFUs), cellules capables à produire de petites
colonies des cellules sanguines (dans la rate d’un souris ou par expérimentes in
vitro)
 les moins spécialisées CFU sont représentées par une cellule progénitrice lymphoïde
(engagée sur la ligne de production des Ly T et B) et une cellule progénitrice
myéloïde, dénommée GEMM (engagée sur la ligne de production de granulocytes,
hématies (érythrocytes), monocytes et thrombocytes (à partir de mégacaryocytes)
 les étapes parcourues sont, en ordre:

Histologie - Tissus 281 | P a g e


 1ère: les cellules stem pluripotentes
 2ème: les cellules multipotentes
 CFU-S (an. colony forming unit spleen) - les prédécesseurs des cellules
myéloïdes et des monocytes
 CFU-Ly (an. colony forming unit lymphocytes) - les prédécesseurs des
cellules lymphoïdes
 3ème: les cellules progénitrices suivent, selon la voie de différentiation
hématopoïétique, les étapes
 oligopotentes, les plus immatures
 bipotentes
 unipotentes, les plus mûres, engagées sur une seule lignée de différentiation
 4ème: les cellules précurseures sanguines, des formes immatures
 les cellules multipotentes et les cellules progénitrices s’identifient et se caractérisent
par leur capacité de former des colonies d’une ou n lignées cellulaires
hématopoïétiques (in vitro), résultant CFU (an. colony forming units) ou CFC (an.
colony forming cells)
 la cellule oligopotente forme des colonies qui contiennent érythroblastes,
granulocytes, mégacaryocytes, macrophages: les CFU-GEMMf
 la cellule bipotente forme
 des colonies qui contiennent granulocytes et macrophages: CFU-GMf
 des colonies qui contiennent érythroblastes et mégacaryocytes: CFU-E-Mega
 des colonies qui contiennent érythroblastes et éosinophiles: CFU-E-Eo
 la cellule unipotente
 forme des colonies qui contiennent
 granulocytes:
o basophiles: CFU-Ba
o neutrophiles: CFU-N
o éosinophiles: CFU-Eo
 érythrocytes: CFU-E
 mégacaryocytes: CFU-Mega
 macrophages: CFU-Mf
 ces colonies donneront naissance aux cellules précurseures sanguines, les
formes immatures
 les cellules pluripotentes et les cellules progénitrices ressemblent aux lymphocytes
de taille moyenne de qui elles ne peuvent pas se différencier en colorations usuelles
 cependant, les stades terminaux de l’hématopoïèse (qui commence avec de cellules
dénommées «blastes») sont associés à une morphologie distinctive, facilement à
reconnaitre sur les préparations colorées par la méthode Wright
 les compartiments de STHI sont

282 | P a g e Histologie - Tissus


1. le compartiment central (la moelle hématopoïétique + les organes lymphoïdes
centraux et périphériques)
 les cellules myéloïdes + les cellules immunocompétentes y sont formées
2. le compartiment circulant (le sang)
 les cellules déjà formées sont lancées dans la circulation
3. le compartiment périphérique (les tissus - sur la voie sanguine les cellules arrivent
dans les tissus)
 est très vaste
 1 neutrophile dans le sang est correspondant à 60 neutrophiles dans les tissus
 1 éosinophile dans le sang est correspondant à 200 éosinophiles dans les tissus
 ces 3 compartiments ont une dépendance «en cascade»
I. la composition des compartiments (2) et (3) dépend du compartiment central (1)
II. le compartiment (2) donne des informations sur l’état du compartiment (1)
6.3.3.5.4. L’hématopoïèse (Fig. 59)
1. Définition
 l’hématopoïèse est un processus qui est basé sur la propriété des cellules stem de se
diviser dans la vie embryo-fœtale et adulte
 ce processus contient des phénomènes de
 division
 différentiation
 maturation
2. Localisations
 l’hématopoïèse se déroule, dans les différents organes du corps, correspondant au
stade du développement de l’individu
 au niveau embryonnaire, elle va initialement apparaitre dans le sac vitellin, et
plus tard, au niveau du foie, de la rate, de ganglions lymphatiques et de la
moelle rouge
 après la naissance, le processus va continuer à peu prés exclusivement dans
la moelle rouge des différents os
 chez les nouveau-nés, toute la moelle osseuse est rouge, étant complètement
impliquée dans l’hématopoïèse
 dans ce processus, toutes les cellules sanguines dérivent d’une cellule souche pluri
potentielle à capacité d’auto renouvellement, qui va produire deux lignes majeures
 les cellules souches myéloïdes pluri potentielles
 les cellules souches lymphoïdes pluri potentielles
 avant leur maturation et libération dans le sang, les deux cellules
pluripotentielles vont subir de nombreuses divisions, en passant par différents
stades intermédiaires

Histologie - Tissus 283 | P a g e


 les cellules souches myéloïdes vont se développer dans la moelle rouge et vont
produire, des hématies, des éosinophiles, des neutrophiles, des basophiles, des
monocytes et des mégacaryocytes

Figure 59. L’hématopoïèse

(Selon tpe-epo.over-blog.com)

 les cellules souches lymphoïdes se développent aussi dans la moelle rouge


 certaines d’entre elles restent ici, prolifèrent, devient mûres et se transforment
en Ly B
 d’autres éléments quittent la moelle et migrent via le courant sanguin vers les
ganglions lymphatiques et la rate, ou ils prolifèrent et se différencient en Ly B;
de ces endroits ils vont coloniser les tissus et les organes lymphoïdes ou les
tissus conjonctifs
 d’autres cellules lymphoïdes non-différenciées vont migrer vers le thymus, ou
elles vont proliférer et vont se différencier en Ly T; les Ly T entrent le courant
sanguin et migrent vers les tissus conjonctifs et vers de régions spécifiques des
organes lymphoïdes périphériques
 on peut trouver les Ly B et T dans nombreux tissus lymphoïdes périphériques,
dans les ganglions lymphatiques et dans la rate
 les deux types cellulaires sont indifférenciables du point de vue morphologique
 seulement par immunocytochimie, à cause de leurs markers protéiques de
surface on peut les différencier

284 | P a g e Histologie - Tissus


3. Classification:
 l’hématopoïèse présente deux étapes
 l’hématopoïèse prénatale, avec
1. la période pré-hépatocytaire
2. la période hépato-splénique
3. la période médullaire et ganglionnaire
 l’hématopoïèse postnatale
L’hématopoïèse prénatale
La période pré-hépatique
 comprit les premiers 3 mois de vie intrautérine
 commence les jours 16–18 dans le mésenchyme extraembryonnaire au niveau des
îles de Wolf-Pander
 de la portion périphérique se développent les endothéliums
 de la portion centrale se développent
 les cellules stem
 les hématogonies (hématies primitives)
 dans cette période il y a 2 processus A et B
A. la migration et la colonisation des futurs organes hémato- et lymphopoïétiques: le
foie, la rate, la moelle hématogène, les ganglions lymphatiques, le thymus, les
équivalents de bourse de Fabricius
B. la formation des hématies primitives (mégaloblastes)
 sont les seuls éléments sanguins présents dans la période pré-hépatique
 peuvent se trouver jusqu’aux III-IVème mois de grossesse (quand apparaît le facteur
antianémique, en présence duquel elles sont transformées dans des hématies
définitives)
 dans des conditions pathologiques (anémie pernicieuse) les mégaloblastes
apparaissent de nouveau, étant des markers pour ce type d’anémie
La période hépatosplénique
 commence dans la VIème semaine de grossesse et dure jusqu’à la naissance
 apparaît (dans la muqueuse gastrique et dans le foie) le facteur antianémique qui
détermine la maturation des hématies et leur transformation dans des hématies
définitives
 le foie et la rate seront colonisés des cellules stem des îles Wolf-Pander
 le foie va former des éléments myéloïdes (hématies, granulocytes,
mégacaryocytes-thrombocytes); sa fonction hématopoïétique s’arrête dans le
VIème mois, sans disparaître totalement, ainsi que chez les enfants nés
prématurément il peut se faire remarquer des îles hématopoïétiques
 la rate va former
o des éléments myéloïdes (hématies, granulocytes, mégacaryocytes-
thrombocytes) jusqu'au Vème mois de grossesse

Histologie - Tissus 285 | P a g e


o à partir du Vème mois jusqu'à la naissance, consécutivement à la migration
des cellules de type lymphoïde du thymus, la rate va former des éléments
lymphoïdes

Attention!
 dans des conditions pathologiques (anémies, leucémies) la rate peut
réactiver ses capacités hématopoïétiques

La période médullaire et ganglionnaire


 l’hématopoïèse médullaire
 commence dans le IIIème mois au niveau de la clavicule
 devient efficiente dans les V-VIème mois
 est complètement constituée dans le VIIIème mois
 se continue toute la vie
 progressivement, la moelle prend les fonctions hématopoïétiques
(érythropoïétique, thrombopoïétique, granulocytopoïétique) au niveau du
foie
 le ganglion lymphatique devient un organe lymphopoïétiques après le Vème
mois, quand les cellules de thymus coloniseront le ganglion lymphatique
L’hématopoïèse postnatale
 l’hématopoïèse postnatale se déroule dans des organes
 hématopoïétiques (la moelle rouge hématogène), pour les cellules
 myéloïdes
 précurseurs de Ly B
 monocytes
 lymphopoïétiques centraux et périphériques pour les
 lymphocytes
 plasmocytes
 le réglage d’hématopoïèse est réalisé par plusieurs facteurs
1. Les facteurs de croissance (facteurs produits par les types cellulaires différents)
 chaque facteur agit sur
 les cellules stem spécifiques
 les cellules progénitrices
 la fonction des cellules matures
 stimule la mitose et la différentiation rapides
 la majorité est représentée de glycoprotéines qui actionnent sur 3 voies
o sanguine: les hormones endocrine
o au près des cellules hématopoïétiques: les hormones paracrines
o directement (par contact cellule-cellule): les molécules signal de surface

286 | P a g e Histologie - Tissus


 les interleukines (IL-1, 2, 3, 6) stimulent la prolifération des cellules
pluripotentes et multipotentes, les maintenant comme population cellulaire
2. Les facteurs de stimulation des colonies (an. colony stimulating factors, CSF)
 stimulent
 la division cellulaire
 la différentiation des cellules unipotentes (dans granulocytes et monocytes)
3. L’érythropoïétine active les cellules de la série érythrocytaire
4. La thrombopoïétine: stimule la production des plaquettes sanguines
5. Le facteur des cellules stem (an. stem cell factor)
 agit sur les cellules stem pluripotentes, multipotentes, unipotentes
 est produit par les cellules du stroma de la moelle hématogène
 s’insère dans la membrane cellulaire

Attention!
 les cellules souches doivent contacter les cellules du stroma pour
devenir actives et capables de mitose

 les cellules hématopoïétiques meurent par apoptose si elles ne viennent pas en


contact avec des facteurs de croissance; les cellules qui meurent présentent sur la
surface des macromolécules spécifiques qui seront reconnues par les récepteurs de
la membrane plasmatique des macrophages, étant ainsi phagocytées et détruites
6.3.3.5.5. La moelle rouge hématogène (MRH)
 la moelle rouge, située entre les travées osseuses de l’os spongieux, représente la
localisation principale pour la formation des cellules sanguines (l’hématopoïèse)
 son poids chez l’adulte est assez grand, entre 1.600–3.400g
 chez le fœtus et l’enfant, la moelle rouge hématogène est présente dans tous les
os
 à partir de 7 ans, la MRH se trouve dans les épiphyses des os longs (dans la
diaphyse il y a la moelle jaune), les côtes, les os larges, le sternum, l’os coxal,
les corps vertébraux
 avec l’âge les os longs vont graduellement accumuler de la graisse et leur moelle
devient jaune (consécutif ils perdent leurs fonctions hématopoïétiques)

Attention!
 dans des anémies graves, la moelle jaune des diaphyses devient
MRH

Histologie - Tissus 287 | P a g e


 c’est le seul organe dans lequel l’hématopoïèse est
 indépendante (la MRH contient des cellules stem avec la propriété
d’autoréplication et de différentiation dans des lignes cellulaires différentes)
 auto-entretenue (elle assure un taux constant de renouvellement des cellules
sanguines et remplace celles qui sont usées ou détruites)
 c’est aussi la place ou les macrophages tissulaires engloutirent et phagocytent les
érythrocytes usées, en récupérant et emmagasinant le fer provenu de la destruction
de l'hémoglobine, pour la prochaine génération de cellules
 au niveau de la moelle osseuse il y a une compartimentation biologique évidente,
certains types de cellules ayant tendance à se regrouper dans des domaines
spécifiques; ex: les érythrocytes, les macrophages et leurs précurseurs se
rassemblent notamment autour des vaisseaux sanguins, tandis que les granulocytes
se rassemblent à la périphérie
 la MRH a les rôles de
 formation des éléments sanguins (l’hématopoïèse)
 destruction d’érythrocytes
 stockage de fer sous la forme de ferritine et hémosidérine dans le cytoplasme
des macrophages
 barrière: par ses vaisseaux sanguins qui vont inhiber les cellules sanguines
immatures, à l’exception des cellules souches hématopoïétiques, de quitter la
moelle; les cellules sanguines adultes sont les seules qui contiennent des
protéines de membrane (aquaporines, glycophorines) nécessaires pour l’attache
et passage de l’endothélium capillaire
1. Structure histologique
 la MRH est un organe parenchymateux, intensément cellulaire, constitué de
 capsule
 stroma
 parenchyme
La capsule est représentée par l’endoste, avec une structure prédominante fibrillaire: les
fibres de réticuline et de collagène.
Le stroma est représenté principalement par un tissu réticulaire, composé de
 fibro-réticule: avec des mailles rares
 cyto-réticule
 composé des cellules réticulaires avec des prolongements nombreux, qui
forment un réseau
 rôles
 dans la régulation de l’environnement de l’hématopoïèse, ayant une fonction
de croissance hématopoïétique
 de synthèse du collagène I, III, de la fibronectine
 capillaires sinusoïdes ramifiés, qui s’ouvrent en mince sinus veineux

288 | P a g e Histologie - Tissus


 forment un réseau avec une disposition radiaire vers l’endoste, constituant
un support pour les cellules du parenchyme
 ont une paroi discontinue (ça détermine leur rôle comme sortie principale
dans la circulation des nouvelles différenciées cellules sanguines),
formée des cellules endothéliales et macrophages
o les cellules endothéliales et les macrophages de la paroi contiennent
dans le cytoplasme: des ribosomes, RER, des vésicules de pinocytose,
des lysosomes, des gouttelettes lipidiques, de microfilaments situés dans
les prolongements, donnent la réaction positive pour phosphatase
alcaline
 outre le tissu réticulaire, au niveau de la moelle, on peut trouver: ostéoblastes (ayant
le rôle de synthétiser l’os), ostéoclastes (impliqués dans la résorption osseuse),
cellules souches endothéliales (donnent naissance à des cellules endothéliales des
capillaires sinusoïdes)
 rôle: assure le microenvironnement qui facilite l’hématopoïèse (ex: la sécrétion des
facteurs de croissance qui règlent l’activité de cellules progénitrices, maintiennent
un équilibre adéquat entre les cellules sanguines saines; ils règlent aussi leur
production comme réponse aux différentes maladies ou blessures), n’étant pas
directement impliqué dans l’hématopoïèse

Attention!
 le contenu stromal de la moelle jaune est plus grand que cel de la
moelle rouge

Le parenchyme est formé des cellules qui se disposent dans les espaces des fibro- et
cyto-réticules, parmi les capillaires sinusoïdes.
 est représenté par
 les cellules non-hématopoïétiques (selon des certains auteurs elles appartiennent
au stroma)
 macrophages (cellules phagocytaires)
 cellules adipeuses
 mastocytes
 les cellules hématopoïétiques
 précurseurs des cellules myéloïdes
 précurseurs des cellules lymphoïdes et lymphocytes
 précurseurs des monocytes

Histologie - Tissus 289 | P a g e


Les cellules non-hématopoïétiques
 les macrophages
 sont grandes
 ont une forme irrégulière, avec des prolongements
 dans le cytoplasme présentent
 des vacuoles
 des inclusions avec du matériel phagocyté: l’hémosidérine (les inclusions
d’une couleur jaune-brun, qui se mettent en évidence avec la méthode Pearl
pour le fer)

Attention!
 ces inclusions donnent la possibilité d’apprécier les réserves de fer
dans l’organisme (méthode semi-quantitative)

 rôles
 de générer la fonction de croissance hématopoïétique, en secrétant
o de l’interleukine 1 (IL-1), ayant un rôle dans la régulation de la
myélopoïèse
o du facteur de stimulation de la formation des colonies avec un rôle dans
la régulation de la myélopoïèse
 les adipocytes
 sont absentes chez le nouveau-né
 aux 2 semaines de vie elles représentent 18%
 à 18 ans elles représentent 20–65%
 à 70 ans elles représentent plus de 75%
 sont en contact intime avec
 les autres cellules du parenchyme
 les capillaires sinusoïdes
o leur origine est dans
- les cellules mésenchymateuses des parois des capillaires (par
l’accumulation des lipides)
- les cellules réticulaires
 quand le nombre des cellules hématopoïétiques s’abaisse, le
nombre des cellules adipeuses s’agrandit et à l’envers ainsi que
les espaces des cavités médullaires sont toujours occupé
 dans des conditions pathologiques apparaît la moelle
gélatineuse, chargée de mucopolysaccharides acides

290 | P a g e Histologie - Tissus


 les mastocytes
 se disposent autour des
 artérioles
 sinusoïdes
Les cellules hématopoïétiques
 produisent à peu près 500 milliards de cellules sanguines par jour, qui par
l’intermédiaire du réseau sanguin médullaire entre dans la circulation sanguine
systémique
 sont représentées par
 les cellules précurseures des cellules myéloïdes
o les cellules granulocytopoïétiques
o les érythroblastes
o les mégacaryocytes
- les cellules granulocytopoïétiques
 sont les formes les plus jeunes
 se disposent autour des
travées osseuses
petites artères
les formes mûres se disposent autour des capillaires
sinusoïdes par où elles entrent dans la circulation
- les érythroblastes
 les formes jeunes se disposent en 1-2 fils, entourant 1-2
macrophages
 les formes mûres, les réticulocytes se disposent autour des
capillaires sinusoïdes
- les mégacaryocytes
 confinent les capillaires sinusoïdes
 envoient des prolongements cytoplasmiques à l’intérieur des
capillaires qui se détachent et se transforment dans des
plaquettes sanguines
 ce sont des cellules géantes, avec
le cytoplasme intense éosinophile
le noyau hyperchrome, avec plusieurs lobes
 les précurseurs des cellules lymphoïdes et les lymphocytes
o la cellule stem lymphoïde
o les cellules progénitrices B et T
o le Ly B

Histologie - Tissus 291 | P a g e


Attention!
 les cellules progénitrices B passent par des étapes intermédiaires
de maturation dans le micro-milieu de la moelle et se transforment
dans des Ly B, qui, à travers le sang, arrivent dans les organes
lymphoïdes périphériques
 les cellules progénitrices T arrivent d’abord sur la voie sanguine dans le thymus, où
elles arrivent à la maturité par un processus antigène- indépendant; d’ici, sur la
voie sanguine, les Ly T colonisent les organes lymphoïdes périphériques

 les cellules précurseures des monocytes


o le monoblaste
o le pro monocyte
o le monocyte
2. L’aspect de MRH dans les coupes histologiques (Fig. 60)
 la MRH est le tissu fortement cellulaire, avec
 des cellules adipeuses, isolées ou en groupes
 des cellules géantes, dispersées = les mégacaryocytes
 des cellules de petites dimensions, disposées dans des îlots ou il y a un type de
cellules prédominantes (en différentes étapes d’évolution)
 au centre il y a 1-2 macrophages qui guident le processus d’évolution vers 2
directions
o hématies
- cellules jeunes, avec
 cytoplasme intense basophile
 noyau rond, euchrome, avec nucléole
- cellules matures, avec
 cytoplasme éosinophile
 noyau pycnotique
o granulocytes
- cellules jeunes, avec
 cytoplasme homogène
 noyau rond, grand, euchrome
- cellules matures, avec
 cytoplasme granulaire, avec des granulations spécifiques
 noyau segmenté

292 | P a g e Histologie - Tissus


Correlations cliniques
 l’examen histologique des coupes de la moelle est utilisé
pour évaluer l'état de santé général de ce tissu et pour
déterminer si les lignes cellulaires qui produisent les
hématies, les granulocytes et les thrombocytes, se trouvent en proportions
normales
 le diagnostic des maladies qui atteignent la moelle, nécessite de règle une
ponction biopsie de celle-ci
 les greffes de la moelle osseuse peuvent être utilisées pour le traitement des
maladies graves, y compris certaines formes de cancer comme la leucémie ou les
maladies inflammatoires de l'intestin
 en outre, les cellules souches de la moelle osseuse ont été transformées avec
succès en cellules neurales fonctionnels

Figure 60. Diagramme de la moelle rouge hématogène

(Selon Di Fiore. Atlas of histology, 2005)

3. La myélogenèse
 représente la totalité des processus de différentiation et maturation à travers lesquels
naissent les cellules des 3 séries myéloïdes
 la myélogenèse est composée de 3 processus différents
 la granulocytopoïèse
 l’érythropoïèse
 la megacaryocyto-thrombopoïèse
A. La granulocytopoïèse (Fig. 59 et 61)
 il y a 3 types finals, mûrs, de granulocytes
 neutrophiles
 éosinophiles
Histologie - Tissus 293 | P a g e
 basophiles
 la série granulocytaire est représentée par 6 formes cellulaires, groupées en 2
secteurs
 le secteur de division
 myéloblaste
 promyélocyte
 myélocyte
 le secteur de maturation
 métamyélocyte
 granulocyte non-segmenté
 granulocyte segmenté
 l’origine est la suivante: les cellules stem pluripotentes se transforment en →
cellules stem multipotentes CFU-S qui se transforment en → cellules stem
progénitrices qui peuvent être
 unipotentes: par divisions elles se transforment en myéloblastes (sur lignée
éosinophile: CFU-Eo → myéloblastes; sur lignée basophile: CFU-Ba →
myéloblastes)
 bipotentes (CFU-GM): par divisions elles se transforment en cellules
unipotentes: CFU-G → myeloblastes; CFU-M → monoblastes (lignée
monocytaire)
Le secteur de division
 le myéloblaste
 c’est la cellule précurseure, tête de série
 le diamètre est de 16μm sur section, 20-25μm sur frottis
 le noyau est grand, euchrome, avec 4–5 nucléoles
 le cytoplasme
 est réduit, basophile
 contient des mitochondries et des ribosomes libres nombreux, un RER
réduit
 a un aspect agranulaire
 le promyélocyte
 a le diamètre plus grand que celui de myéloblaste
 le noyau est plus petit et plus condensé, hypochrome, avec les nucléoles moins
clairs
 le cytoplasme
 est abondant, basophile
 contient des granulations primaires, non-spécifiques, denses azurophiles
(des lysosomes primaires qui contiennent des enzymes lysosomales dérivées
des vésicules matures de l’appareil Golgi et délimitées par une membrane)
 présente un RER et un appareil Golgi bien développés
294 | P a g e Histologie - Tissus
Figure 61. Les étapes de développement des érythrocytes et granulocytes

(Selon Junqueira LA, Carneiro J, Kelly RE. Basic histology,1995)

 le myélocyte
 représente la cellule clef, l’ultime qui se divise et la première qui commence
d’arriver à la maturité
 le signe de maturation est l’apparition des granulations spécifiques neutrophiles,
éosinophiles ou basophiles
 les granulations non-spécifiques se réduisent, elles sont bien contournées
seulement dans l’étape de promyélocyte
 a le diamètre de 10–12μm
 le cytoplasme est peu basophile, quelque fois éosinophile
 le noyau
 est hyperchrome, vers la fin est excavé, avec une forme de fer à cheval
 les nucléoles sont visibles seulement dans le contraste de phase
 les granulations spécifiques
Histologie - Tissus 295 | P a g e
 l’affinité spécifique tinctoriale des granulations va se traduire dans la
différenciation des 3 types de myélocytes: neutrophiles, éosinophiles,
basophiles
 au cours du processus de maturation le nombre des granulations spécifiques
s’agrandit et masque les granulations azurophiles, mais ces dernières ne
disparaissent pas
 sont disposées autour du noyau et dans tout le cytoplasme
 ont l’origine dans les citernes immatures de l’appareil Golgi
 le diamètre est grand (basophiles), petit (neutrophiles), intermédiaire
(éosinophiles)
Le secteur de maturation
 le métamyélocyte
 représente une forme juvénile de granulocyte
 a le diamètre de 14-18μm
 le noyau: au début a une forme de fer à cheval, puis il se transforme dans un
noyau lobulé, avec 3-5 lobes
 chez le métamyélocyte basophile, le noyau ne se divise pas dans des lobes
distinctifs
 le cytoplasme
 est éosinophile
 contient des granulations non-spécifiques et des granulations spécifiques en
fonction desquelles s’identifient les 3 types de métamyélocytes
 contient des organites de synthèse réduites: l’appareil Golgi et le RER
 le granulocyte non-segmenté
 est la première cellule qui peut être trouvée soit dans la moelle de même que
dans le sang périphérique
 le cytoplasme est éosinophile, avec des granulations spécifiques
 le noyau est petit, condensé, avec des formes différentes: fer à cheval, demi-
lune, banane, bâton
 le nombre de ce type de granulocyte s’agrandit dans le sang périphérique dû à la
stimulation de la granulocytopoïèse (sa valeur normale est de 3-5%)
 la croissance de cette valeur implique la déviation vers la gauche de la formule
leucocytaire, qui a une signification clinique
 le granulocyte segmenté
 on distingue 3 types de granulocytes segmentés (selon les critères cytologiques,
les caractéristiques tinctoriales et morphologiques des granulations spécifiques):
 neutrophile
 éosinophile
 basophile

296 | P a g e Histologie - Tissus


Les neutrophiles (Fig. 61 et 62)
 représentent 60-70% des lymphocytes circulantes
 ont le diamètre de 10–12μm (intermédiaire entre celui de l’éosinophile – 12-14μm
et celui du basophile – 8-10μm)

Figure 62. Les 3 types principaux des granulocytes


1. Neutrophile; 2. Eosinophile; 3. Basophile

(Selon http://image.slidesharecdn.com/19inmunologia-130418130345-phpapp02/95/19-inmunologia-17-
638.jpg?cb=1366290260)

 le noyau est polylobé, avec 2-5 lobes, en général 3 lobes liés par ponts fins de
chromatine
 n’a pas de nucléoles
 plus les cellules sont mûrs, plus le noyau est segmenté, semblable aux lettres
E,U,V,S,Z,Y
 présente une petite prolongation comme un bâtonnet (le corpuscule de Barr) qui
sert à la détermination du sexe génétique (il représente un chromosome X
inactif, condensé chez les femmes)
 le cytoplasme contient
 des granulations azurophiles
 elles représentent 1/3 des granulations
 sont non-spécifiques, primaires
 sont peu nombreuses, difficilement de distinguer en MO
 en ME elles ont une forme ellipsoïdale, étant électron-denses
 elles ont un diamètre de 0,5-1μm
 contiennent
o des enzymes hydrolytiques lysosomales
o de la phosphatase acide
o de la myéloperoxydase: elle se combine avec le peroxyde pour produire
l’O2 activé, bactéricide
o α-naphtil acétate estérase
 des granulations spécifiques
 elles représentent 2/3 des granulations
 en MO elles sont

Histologie - Tissus 297 | P a g e


o
petites
o
égales comme diamètre et également distribuées
o
violacées dans la coloration MGG
o
en ME elles sont de 2 types
- secondaires
 ont une forme ronde
 ont une densité réduite aux électrons
 le diamètre est plus petit que celui des granulations primaires
- tertiaires
 elles apparaissent à partir de l’étape de métamyélocyte
 sont petites, ont un diamètre de 0,2-0,5μm
 ont des formes différentes: ronde, ovale, bâton
 elles représentent une forme intermédiaire entre les granulations
primaires et celles secondaires
 elles contiennent
de la phosphatase alcaline
de la lactoferrine (protéine bactériostatique) qui peut lier Fe
avidement; et puisque le Fe est indispensable pour la
nutrition des bactéries, s’il manque, ça conduit à la mort
des bactéries
du lysozyme: qui détruit les glucosides de la paroi des
bactéries
de la phagocytine: protéine moins caractérisée
de la collagénase de type IV
 des granules de glycogène
 moins d’organites de synthèse; les neutrophiles sont des cellules de
stockage et de transport, pas de synthèse; ils ont une durée de vie très
courte et la synthèse des nouveaux granules n’est pas nécessaire:
o peu de ribosomes libres
o du RER, un appareil Golgi
o des mitochondries: elles fonctionnent dans le métabolisme
anaérobie, sur la voie de shunt dexozo-mono-phosphate elles
détruisent les microbes dans des milieux non-oxygénés
 présentent comme markers de surface
 des récepteurs pour le fragment Fc de complément
 des récepteurs pour le facteur d’activation des thrombocytes
 des leucotriènes
 le facteur d’adhésion leucocytaire

298 | P a g e Histologie - Tissus


 rôles
 ils représentent la première lignée de défense de l’organisme; on les appelle
aussi «microphages» principaux, ayant le rôle dans:
o la phagocytose des petites particules (inactivés et sphériques, quand ils
sont libérés dans la circulation, ils changent leur forme quand ils
adhèrent à un substrat solide sur lequel ils migrent utilisant des
pseudopodes; la particule qui doit être phagocytée est entourée par les
pseudopodes qui fusionnent autour d’elle; à la fin la particule sera
délimitée par une membrane originaire de la membrane de surface de la
cellule, constituant un phagosome)
o la destruction des bactéries (les granulations spécifiques fusionnent avec
le phagosome et déchargent leur contenu à l’intérieur; par les pompes de
protons de la membrane du phagosome, le pH de l’intérieur des
vacuoles est abaissé jusqu’à la valeur de 4; ce milieu acide peut
produire par lui même la mort des certaines microorganismes; à ce
moment les granulations azurophiles déchargent leurs enzymes à
l’intérieur du milieu acide où la destruction de la bactérie se termine;
lors de la phagocytose, les bactéries sont hydrolysées jusqu’à leurs
constituants micromoléculaires; ils diffusent au dehors de la cellule et
fournissent de petites quantités de substances nutritives pour les tissus
voisins)
 circulation
 passent par quelques compartiments différents du point de vue anatomique
et fonctionnel (Schéma 1):
o le compartiment médullaire de formation – est sous-divisé en
compartiments de mitose et de maturation
o le compartiment médullaire de dépôt – est capable de libérer à la
demande de grandes quantités de neutrophiles mûrs dans la circulation
o le compartiment circulant – il contient des neutrophiles suspendus dans
le plasma, circulants dans les vaisseaux sanguins
o le compartiment marginal – est représenté par des neutrophiles présents
dans le sang (ils ne circulent pas dans les capillaires qui sont exclus
temporairement de la circulation par la vasoconstriction) et dans les
poumons (ils restent à la périphérie des vaisseaux pulmonaires, adhérant
à l’endothélium)
 les neutrophiles entrent dans les tissus conjonctifs, passant par les jonctions
intercellulaires entre les cellules endothéliales des capillaires et veinules
post capillaires (diapédèse); leur migration est beaucoup plus grande vers
les endroits de lésions ou dans les processus inflammatoires; cette

Histologie - Tissus 299 | P a g e


migration représente une réponse spécifique aux facteurs chimiotactiques,
les cellules étant attirées par les substances élaborées des cellules affectées
Les éosinophiles (Fig. 61 et 62)
 leur pourcentage est de 2 à 4 % (chez l’adulte) et de 2 à 6 % (chez l’enfant)
 ont une durée de vie environ deux semaines
 ont un diamètre de 12-14μm
 le noyau est bilobé, en «bissac»
 dans le cytoplasme ils contiennent des granulations spécifiques, qui
 sont des lysosomes primaires (le rôle des lysosomes primaires est réalisé aux
neutrophiles par les granulations azurophiles)
 en MO les granulations
 sont relativement grandes
 sont rouges briques dans coloration MGG
 ont les diamètres égaux entre elles
 sont uniformément reparties
 en ME les granulations
o contiennent
- de la phosphatase acide
- de la cathepsine-peroxydase
- de la histaminase (rôles dans la réaction d’hypersensibilité)
- de l’arysulfatase (rôles dans la réaction d’hypersensibilité)
- de la neurotoxine
- de la protéine cationique éosinophile

Attention!
 les granulations contiennent la protéine basique majeure qui est
responsable de leur éosinophilie et de la destruction des vers et
parasites

 ont comme markers de surface


 des récepteurs pour Ig E
 des récepteurs pour les facteurs chimiotactiques, le facteur éosinophile
 rôles
 dans les réactions allergiques (la croissance du nombre absolu des
éosinophiles dans le sang (l’éosinophilie) est y associé; les éosinophiles
phagocytent des complexes antigène-anticorps, ayant le rôle de neutraliser
l’action de l’histamine libérée par les basophiles dans les réactions
allergiques.
o les éosinophiles sont attirés à l’endroit de réaction par les basophiles et
les lymphocytes
300 | P a g e Histologie - Tissus
 dans les infestations parasitaires (détruisent les vers; les granulations
spécifiques fusionnent avec les vacuoles phagocytées et les hydrolases
solubles digèrent le matériel phagocyté)
 dans la réalisation un grand compartiment périphérique tissulaire,
spécialement dans les organes qui viennent en rapport avec le milieu
externe: le tube digestif, le poumon, le derme, le vagin

Schéma 1

(Selon Pintea A. Histologie des tissus, 2002)

MRH
Avec mitoses:
les cellules souches
le myéloblaste
le promyélocyte
le myélocyte
Avec maturation:
le métamyélocyte
le granulocyte non-segmenté
le granulocyte segmenté
↓↓
Dépôt
↓↓
SANG
Cellules dans la Cellules Dans ces 2 compartiments le nombre
marge des vaisseaux circulantes des cellules circulantes reste constant
tout le temps

Migrations dans Distruction dans les


les cavités naturelles tissus conjonctifs

Les basophiles (Fig. 61 et 62)


 sont les plus petits granulocytes: le diamètre de 8-10μm
 sont moins nombreux: 0,5-1%
 ont une durée de vie jusqu'à 1 ou 2 ans (chez les rats)
 ont comme markers de surface des récepteurs pour IgE
 le noyau
 est d’une forme irrégulière, de trèfle ou S
 est formé de 2-4 lobes
 n’a pas de nucléoles

Histologie - Tissus 301 | P a g e


 les granulations
 sont inégales en diamètre, 0,4-0,9μm
 sont disposées d’une manière inégale dans le cytoplasme, souvent masquant le
noyau
 sont PAS + (dû à l’héparine)
 sont métachromatiques (elles se colorent en rouge avec bleu de toluidine)
 sont basophiles en MGG (dû à l’héparine)
 en ME chaque granulation est entourée d’une membrane avec une structure
lamellaire et elle est formée de nombreux granules fins, étroitement empaquetés
 contiennent
 de la sérotonine
 de l’héparine
 de la peroxydase
 de l’histamine
 du facteur chimiotactique éosinophile et neutrophile
 sont capables de produire des leucotriènes (à base d’acide arachidonique) qui
déterminent la contraction lente des muscles lisses
 rôles
 supplémentent et accentuent la fonction des mastocytes dans les réactions
d’hypersensibilité immédiate, dû à la migration dans les tissus conjonctifs
(libèrent des granules comme réponse à l’action de l’antigène qui a
déterminé antérieurement la formation d’IgE)

Corrélations cliniques
 leucémie
 c’est une maladie maligne
 elle est déterminée par la production non-contrôlée de
leucocytes, réalisée par la moelle
 les cellules progénitrices leucocytaires, normalement confinées dans la moelle,
vont apparaitre dans un grand nombre dans le sang peripherique
 il y a différents types de leucémies, selon le type de leucocyte ou les précurseurs
leucocytaires proliférés
 dans la leucémie chronique, l’évolution de la maladie est lente et les cellules
prolifératives ont la possibilité de se différencier, pouvant être reconnues
 dans la leucémie aigue, le sang périphérique contient de nombreuses cellules
progénitrices leucocytaires

302 | P a g e Histologie - Tissus


B. L’érythropoïèse (Fig. 59, 61 et 63)
 par ce processus, chaque jour, on forme jusqu'à 2,5x1011 érythrocytes
 il y a 2 types de cellules progénitrices unipotentes  les CFU – S (an. colony
forming unit spleen)
 CFU – E (an. colony forming units – erythrocyte)
 BFU – E (an. burst forming units – erythrocyte): donne naissance à une
explosion de divisions quand le nombre d’érythrocytes dans le sang est
fortement réduit ou quand le rein produit une grande quantité d’érythropoïétine
 la série érythroblastique est formée de 6 éléments cellulaires, dont les trois
premières (celles jeunes) appartiennent au secteur de division (mitotique) et les trois
dernières appartiennent au secteur de maturation
 proérythroblaste
 érythroblaste basophile
 érythroblaste polychromatophile
 érythroblaste oxyphile ou acidophile
 réticulocyte
 érythrocyte ou hématie adulte
 au cours de la maturation des cellules de la série érythrocytaire, on produit les
suivantes modifications histologiques majeures
 le volume cellulaire s’abaisse graduellement
 le diamètre du noyau s’abaisse
 la chromatine nucléaire devient de plus en plus dense et à la fin le noyau avec
un aspect pycnotique est éliminé
 la dimension des nucléoles s’abaisse
 la basophilie et le nombre de polyribosomes s’abaissent: la basophilie du
cytoplasme est due au contenu de ARN dans les polyribosomes qui synthétisent
l’hémoglobine, la synthèse est plus intense dans l’érythroblaste basophile
 la quantité d’hémoglobine s’agrandit (se développe l’acidophilie)
 le nombre de mitochondries s’abaisse (au niveau d’érythrocyte les
mitochondries n’existent plus)
Le secteur de division (mitotique)
Le proérythroblaste (normoblaste)
 c’est la cellule «tête de série», semblable au myéloblaste
 a le diamètre de 15-16μm
 le cytoplasme est réduit, peu basophile
 le noyau est
 grand
 euchrome
 à 1-3 nucléoles bien visibles
 présente comme markers de surface des récepteurs pour la transferrine

Histologie - Tissus 303 | P a g e


 en ME on observe dans le cytoplasme des granules: les sidérosomes qui contiennent
de grandes quantités de ferritine
 le Fe est fourni aux érythroblastes par
 la transferrine
 les macrophages dans les îlots d’érythropoïèse dans la moelle

Attention!
 la transferrine est une protéine plasmique qui peut lier 2 atomes
de Fe; les érythroblastes ont des récepteurs pour transferrine au
niveau de la membrane; ces récepteurs seront aussi présents chez
les autres cellules de la série; le complexe récepteur – transferrine
est ensuite internalisé par un phénomène d’endocytose; le complexe récepteur –
transferrine – Fe contient 2 atomes de fer: 1 Fe se dissocie et devient disponible
pour la synthèse d’hémoglobine; le reste, le complexe transferrine – Fe, est recyclé
au niveau de la surface d’érythroblaste où il capte de nouveau un autre atome de
Fe, rentrant ensuite dans l’érythroblaste

 dans le cytoplasme on trouve aussi des polyribosomes, des mitochondries localisées


périnucléaire, un appareil Golgi
 la quantité d’hémoglobine dans le cytoplasme, qui est encore réduite, ne peut pas
être détectée par des méthodes usuelles
L’érythroblaste basophile (normoblaste basophile)
 est plus petit
 a le diamètre de 15μm
 le cytoplasme est plus abondant, fortement basophile
 le noyau présente des blocs alternatifs de eu- et hétérochromatine, mais il est plus
intensément chromatique que celui de la première cellule
 les nucléoles ne se voient plus
 les organites cellulaires
 l’appareil Golgi est faiblement développé
 le RER est réduit
 les mitochondries sont très nombreuses
 les microfilaments sont peu nombreux
 la synthèse d’hémoglobine est en train de déroulement, mais au niveau de MO on ne
peut pas encore observer sa présence, l’hémoglobine acidophile étant encore
masquée par les ribosomes basophiles
L’érythroblaste polychromatophile (normoblaste polychromatophile)
 est la dernière cellule du secteur mitotique
 a le diamètre de 10-13μm

304 | P a g e Histologie - Tissus


 le noyau est petit, condensé, intensément chromatique, avec une position
excentrique
 en MO l’hémoglobine apparaît dans le cytoplasme; elle détermine l’apparition des
zones éosinophiles sur le fond basophile, ce qui donne un aspect caractéristique
polychromatophilique
 le nombre d’organites cellulaires est réduit

Figure 63. Les étapes de développement de la série érythrocytaire

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1984)

Le secteur de maturation
L’érythroblaste acidophile (normoblaste oxyphile)
 est une cellule petite
 a le diamètre de 8-11μm
 a une forme ronde
 le cytoplasme est abondant, éosinophile dû à l’accumulation d’hémoglobine
 le noyau est
 petit, condensé
 sans nucléoles
 pycnotique
Histologie - Tissus 305 | P a g e
 disposé à la périphérie
 après une fragmentation préalable, le noyau sera expulsé au dehors de la cellule
avec une quantité réduite de cytoplasme et sera ingéré par les macrophages
associés
Le réticulocyte
 est une cellule sans noyau, un érythrocyte immature
 la dimension (plus grande que celle de l’érythrocyte) est de 7-11μm
 dans le sang périphérique se trouve en pourcentage de 0,05-2%

Corrélations cliniques
 les réticulocytes deviennent très nombreux au cours de la guérison
des certaines anémies réticulocytaires, confirmant l’efficacité du
traitement (le cas des anémies régénératrices)

 on le colore avec des colorants vitaux: violet de crésyl


 se caractérise par la présence d’un réseau fin, granulaire, formé d’ARN et de réticule
endoplasmique
 en ME on peut encore observer la présence des polyribosomes qui assurent la
synthèse d’hémoglobine en % environ de 20%, nécessaire pour la maturation
complète de l’érythrocyte; les polyribosomes ne peuvent pas pourtant être remplacés
à cause de l’absence du noyau, ainsi qu’en peu de temps la synthèse protéique cesse
 est capable de se contracter
 entre dans la circulation sanguine par l’émission des pseudopodes qui pénètrent par
la paroi des capillaires sinusoïdes et ainsi les cellules entrent dans la lumière
vasculaire
 la période de maturation du réticulocyte dans la circulation est de 24-48 h; à cette
période elles perdent leurs mitochondries et ribosomes
L’érythrocyte (l’hématie)
 représente l’élément complètement mûr de la série érythrocytaire, adapté pour le
transport des gaz respiratoires
 on le trouve dans le sang périphérique
 les éléments adultes survivent dans la circulation sanguine environ 120 jours
 a le diamètre de 7,6μm, plus grand sur les frottis
 l’épaisseur de l’hématie est plus grande dans les frottis
 a une forme de lentille biconcave, la zone centrale étant plus mince et moins colorée
(en le regardant de profil, l’hématie a une forme d’haltère, qui réalise une surface
d’échange plus grande, en facilitant la saturation avec l’oxygène dans l’état frais).
 la couleur est
 jaune à l’état frais
 rouge dans la coloration MGG

306 | P a g e Histologie - Tissus


 le nombre est de 5.000.000/ml de sang chez les hommes, 4.500.000/ml de sang chez
les femmes
 structure
 sur la surface de l’hématie il y a les agglutinogènes selon lesquelles on
détermine les systèmes AOB et Rh de groupe sanguin
 les agglutinogènes sont les carbohydrates terminaux des oligosaccharides
des glycoprotéines et les glycolipides de la membrane de l’hématie
 le plasmalemme contient
 10% hydrates de carbone
 40% lipides (phospholipides, glycolipides, cholestérol)
 50% protéines
o 50% des protéines de la membrane sont des protéines intégrales de
membrane qui traversent la double couche lipidique de la membrane; on
connaît plusieurs
- glycophorine
- spectrine
- actine
o les protéines intégrales de membrane ont le rôle de maintenir la forme
biconcave qui permet l’entrée d’O2 et CO2 dans la cellule
o les protéines intégrales de membrane sont liées aux autres protéines
périphériques de membrane nommées ankirines (ex: la protéine 4.1)
o les ankirines se trouvent à l’extérieur de la molécule d’hémoglobine et
forment un cytosquelette avec 2 couches
- granulaire verticale
- filamenteuse, horizontale

Attention!
 l’hémoglobine avec le cytosquelette:
 donnent la forme de la cellule
 maintiennent la flexibilité qui permet le changement de la
forme de la cellule quand elle passe par les capillaires
 forment une barrière semi-perméable qui maintient la différence entre les
concentrations de Na+ et K+ entre le plasma et l’intérieur de cellule
 si les érythrocytes sont placés au milieu hypotonique, elles se gonflent, deviennent
sphériques et perdent leur hémoglobine qui passe dans le fluide entourant:
phénomène d’hémolyse

 à l’intérieur de la cellule, dans le cytosol, on trouve


 de l’hémoglobine (en % de 33%), la protéine qui porte l’oxygène et qui
détermine l’acidophilie des érythrocytes; en combinaison avec O2 ou avec

Histologie - Tissus 307 | P a g e


CO2 on forme de l’oxyhémoglobine et de la carboxyhémoglobine; la
réversibilité de ces processus constitue la base pour la capacité de
l’hémoglobine de transporter les gaz respiratoires
 la réserve de lipides
 les protéines structurales
 les enzymes qui participent à la glycolyse dans l’anaérobiose
 les hématies adultes dépendent ainsi continûment du système de glycolyse dans
l’anaérobiose (parce qu’elles n’ont pas de mitochondries) et de la voie pentoso-
phosphate pour obtenir de l’énergie; la source d’énergie est le glucose qui est
dégradée en % de 90% (le reste de 10% est utilisé sur voie anaérobe par le shunt
hexozo-mono-phosphate)

Attention!
 les hématies adultes ne synthétisent pas d’hémoglobine parce
qu’elles n’ont pas le noyau et les organites de synthèse

 les érythrocytes usés sont éloignés de la circulation par les macrophages de la


rate et de la moelle rouge; le signal pour l’éloignement des érythrocytes semble
être l’apparition sur leur surface des certains complexes oligosaccharidiques
défectueuses attachées aux protéines intégrales de membrane du plasmalemme
 variations structurelles
 la forme, les dimensions et la tinctorialité ne sont pas des paramètres fixes,
ils peuvent présenter une série de modifications qui sont multi-factorielles
déterminées
o facteurs héréditaires
o déficiences des facteurs nécessaires pour maturation
o déficiences des facteurs impliqués dans la synthèse d’hémoglobine
 variations de forme (poïkilocytose: poïkilo = différent)
o sphérocytes: hématies sphériques
o drépanocytes: hématies falciformes
 variations de dimension (anisocytose: aniso = inégal)
 variations de tinctorialité (anisochromie)
 dans le cytoplasme des hématies persistent des débris provenant du processus de
maturation
 débris de noyau: les corpuscules basophiles de Jolly
 débris de membrane nucléaire: les anneaux de Cabot
 débris d’ARN: des granulations basophiles

308 | P a g e Histologie - Tissus


 histophysiologie
 le développement normal des érythrocytes est dépendent de plusieurs
facteurs
o de la globine
o du Fe

Attention!
 une nutrition faible, un processus de malabsorption, une perte
chronique de sang dans les hémorragies peuvent tous déterminer
une anémie ferriprive

o du groupe hem
o de l’acide ascorbique
o de la vitamine B12
o du facteur intrinsèque de l’estomac élaboré des cellules pariétales
o l’hypoxie (le facteur le plus important pour le développement des
hématies) qui indue la formation d’érythropoïétine facteur humoral
(arrive à la moelle sur la voie du plasma sanguine) stimulateur de la
formation d’hématies

Attention!
 la déficience du facteur intrinsèque ensemble avec celle de
vitamine B12 détermine l’anémie pernicieuse

Attention!
 l’érythropoïétine:
 est produite par les reins
 actionne par la stimulation de la différenciation des cellules
progénitrices engagées dans l’érythropoïèse pour se
transformer en proérythroblastes et en érythroblastes
 augmente le rythme de divisions
 augmente le rythme de libération des réticulocytes de la moelle
 une sécrétion augmentée d’érythropoïétine conduit à une polycytemie secondaire
qui représente une croissance du nombre total d’hématies dans le sang,
accompagnée d’une viscosité augmentée; la diminution de la viscosité peut
caractériser les tumeurs

Histologie - Tissus 309 | P a g e


Corrélations cliniques
 l‘anémie
 condition pathologique à causes multiples
 produite par le déficit d’hémoglobine dans le sang (anémie
ferriprive)
 manque de fer alimentaire
o dans cette condition, les hématies ont une taille petite (microcytes) et
elles sont pale colorées (hypochromes)
 saignement récurrente de différentes origines (ex: hémorragie menstruelle
excessive, infestations parasitaires à l’ankylostome)
 destruction massive des hématies (anémie hémolytique)
 hématies d’une forme anormale
o spherocytose: forme sphérique par l’absence de l’ankyrine, spectrine et
bande 3; la spherocytose héréditaire affecte la fonction de la membrane
et les éléments du cytosquelette, qui maintiennent la forme et la
flexibilité des globules rouges; à fur et à mesure que les hématies
arrivent dans la rate, les macrophages détectent leurs anomalies
membranaires et leur inflexibilité due à leur forme modifiée et les
détruites; la splénectomie est la thérapie usuelle en ce cas
o drépanocytose: forme de faucille par l’adhérence des molécules altérées
d’hémoglobines (produites par une mutation génétique ponctiforme) les
unes sur les autres en formant des longues fibres qui déforment les
globules rouges; due à leur forme modifiée, ces cellules peuvent
oblitérer les capillaires et les petits vaisseaux sanguins, déterminant
l’apparition des infarctus et des lésions tissulaires (Fig. 64A, B)

Attention!
 la drépanocytose chez les hétérozygotes semble réduire la
sévérité du paludisme

o paludisme: formes et aspects diferentes qui varient


avec le stade d'évolution du parasite, ou des inclusions pigmentaires
provenant du catabolisme de l'hémoglobine
 formes héréditaires associées à une hémoglobinopathie (thalassémie)
 la surproduction de l'une des deux chaînes de l'hémoglobine; l'excès de
chaînes peut former des précipités qui se lient à la membrane, causant une
raideur locale; la rate hypertrophiée est associée à des modifications du
crane et des os longs; la maladie est également connue sous l'appellation
populaire de «maladie méditerranéenne»

310 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 64. A. Sphéricités B. Hématies d'un individu drépanocytaire

(Selon www.jle.com) (Selon www.muta-sang.e-monsite)


 la polycythemie
 élévation de la masse absolue des globules rouges due à la pression réduite
d’oxygène dans les tissus
 peut être déterminée d’une maladie pulmonaire ou le temps passé à haute
altitude
Les compartiments de la série érythrocytaire (Schéma 2):

Moelle rouge hématogène

Cellule stem plasma sanguin

Érythropoïèse
Réticulocyte

Sang Rein

Réticulocytes 1%
pO2
Érythrocytes hypoxie

C. La monocytopoïèse
 les monocytes résultent d’une cellule stem progénitrice bipotente = CFU – GM qui
donne naissance à 2 colonies
 CFU – G
 CFU – M (monoblastes)
Le secteur de division
Le monoblaste
 c’est une cellule ronde
 a un cytoplasme abondant
 les mitochondries sont nombreuses
 le RER, l’appareil Golgi sont bien développés
 le noyau est grand, euchrome
 a 1-2 nucléoles visibles
Histologie - Tissus 311 | P a g e
Le promonocyte
 c’est une grande cellule, de diamètre de 6-18μm
 sa forme est réniforme
 le noyau est excentrique
 le cytoplasme est bleuâtre
 a de nombreuses granulations azurophiles (lysosomes)
Le secteur de maturation
Les monocytes
 ils sont formés dans un nombre de 1010/jour/adulte
 la plus grande partie entre dans la circulation
 en 1 ou 2 jours les monocytes nouveaux-formés entrent dans les tissus conjonctifs
où ils deviennent macrophages
 ils sont des cellules rondes, avec un diamètre de 17-25μm
 dans le sang circulant, ils représentent 3-8% et sont les plus grands éléments
 le cytoplasme
 est abondant
 est bleu-gris
 contient des granulations azurophiles avec
 de la myéloperoxydase
 du lysozyme
 de la phosphatase acide
 contient peu d’organites de synthèse
 le noyau
 est grand
 réniforme
 a 1 jusqu’à n nucléoles visibles
 sur la surface ils présentent des récepteurs pour: IgM, IgG, Complément
 rôles
 ce sont des cellules phagocytaires qui éliminent des matériaux étrangers du sang
(bactéries, substances colloïdales injectées, cellules altérées ou âgées): elles ont
des propriétés semblables aux neutrophiles
 dans l’inflammation aiguë les monocytes s’accumulent après des neutrophiles
comme réponse aux facteurs chimiotactiques pour les monocytes
 forment des rosettes avec les érythrocytes enveloppées dans IgG (anticorps)
 ont la capacité de
 préparation de l’antigène
 synthèse de
o components de système complément
o transferrine
o interféron

312 | P a g e Histologie - Tissus


o facteur de stimulation des colonies

Attention!
 dans les états inflammatoires chroniques ils sont probablement
responsables des concentrations grandes de lysozyme dans le
sérum et urine
 ils répondent aux facteurs chimiotactiques et immobilisateurs (le
facteur qui inhibe la migration), les facteurs produits par les lymphocytes
 les matériaux endogènes incomplètement métabolisés, générés dans certains
thésaurismoses s’accumulent dans les monocytes

D. La thrombocytopoïèse (Fig. 59 et 65)


 la production des plaquettes nécessite la présence du facteur de croissance
thrombopoïétine, secrété dans le foie ou les reins
La cellule progénitrice unipotente = CFU-Méga
Le mégacaryoblaste (en résulte)
 c’est une grande cellule
 a le diamètre de 25-40μm
 le cytoplasme est basophile, avec des granulations azurophiles
 le noyau est polylobé
 subit un processus d’endomitose par lequel il devient une cellule plus grande et le
noyau apparaît polyploïde (64 noyaux)
Le mégacaryocyte (résulté par la transformation du mégacaryoblaste)
 c’est une cellule très grande
 a le diamètre de 40-100μm
 le noyau est lobé
 le cytoplasme est basophile
 en ME on observe de nombreux organites de synthèse: le RER, l’appareil Golgi,
les mitochondries, les lysosomes
 il présente dans le cytoplasme des granulations disposées en groupes de 10-12
 est localisé tout près de sinusoïdes où il envoie des prolongements dans la
lumière
 les prolongements cytoplasmiques se fragmentent dans le soi-nommés
«canaux de démarcation», les proplaquettes qui se dispersent en temps très
court dans des plaquettes individualisées
 chaque mégacaryocyte peut former jusqu'à 2.000 plaquettes, quelques-unes
deviennent des éléments circulants, d’autres arrivent dans la rate et le
poumon
 le cytoplasme et le noyau qui restent, dégénèreront et seront phagocytés par
les macrophages

Histologie - Tissus 313 | P a g e


Les plaquettes sanguines (les thrombocytes): les éléments mûrs
 sont les éléments fonctionnels de la série, avec un rôle important dans l’hémostase
 sont des fragments cytoplasmiques sans noyau
 ont une forme ronde ou ovale
 le diamètre est de 2-5 jusqu'à 30μm
 sur les frottis elles apparaissent en agrégats et amas, rarement singulières
 dans la coloration Giemsa elles apparaissent bleu-violet
 sont formées de 2 zones
 le granulomère (le centre granulaire)
 a une couleur rouge-pourpre, violet
 contient des mitochondries, du glycogène, des enzymes pour le catabolisme
de glycogène
 le hialomère = la zone périphérique, homogène, peu basophile
 en ME on observe
 des microtubules très nombreux qui circonscrivent à la périphérie les
plaquettes donnant la forme (se trouvent dans le hialomère)
 la membrane plasmique – présente un système canaliculaire ouvert
interconnecté aux invaginations de la membrane plasmique
thrombocytaire (les plaquettes endocytent les grandes particules dans les
invaginations de la membrane et les petites particules et les substances
dissoutes dans le système canaliculaire)
 des microfilaments d’actine et de myosine associés aux microtubules et
disposés sous la membrane plasmique; quand les plaquettes sont
activées par les facteurs mécaniques ou thermiques, elles forment un
réseau de microfilaments qui s’interconnectent
 2 types de granules – ils sont attachés au réseau filamenteux
o les granules à milieu dense (granules Δ)
o les granules α associés aux granules λ (lysosomes)
Les granules Δ (à milieu dense)
 le diamètre est de 100-250nm
 sont correspondants aux granules azurophiles de la MO
 contiennent
 de la sérotonine
 de l’ADP, l’ATP
 du calcium
Les granules α
 le diamètre est de 300-500 nm
 contiennent
 de différentes substances liées à la coagulation
 des acteurs qui neutralisent l’héparine

314 | P a g e Histologie - Tissus


 des facteurs qui montent la perméabilité vasculaire
 des facteurs chimiotactiques pour les neutrophiles

Figure 65. Les étapes de développement de la série thrombocytaire

(Selon Leloup R. Histologie générale)

Les granules λ (lysosome) contiennent des enzymes hydrolytiques.


 un système tubulaire dense (dans hialomère) avec rôle dans
 la séquestration du calcium
 la synthèse des prostaglandines
 des microprojections parties des bords des plaquettes activées, qui
 jouent le rôle de reconnaissance de la lésion tissulaire
 déterminent l’adhésion à la lésion
 rôles
 l’endothélium intact synthétise
 des prostacyclines et du dioxyde d’azote – inhibent l’agrégation des
plaquettes
 de la thrombomoduline et des molécules héparine-like – molécules
associées à la membrane, qui bloquent la coagulation (inactivent les facteurs
spécifiques de la coagulation)
 l’endothélium lésé synthétise
 le facteur von Willebrand
 la thromboplastine tissulaire
 l’endothéline
Histologie - Tissus 315 | P a g e
o vasoconstricteur fort, qui abaisse la perte du sang
 l’activation plaquettaire
 c’est le processus d’adhésion avide des plaquettes au collagène sous-
endothélial, notamment en présence du facteur von Willebrand
 à la suite de ce processus on libère le contenu des granules (ADP et
thrombospondine) qui fait les plaquettes «gluantes», déterminant que les
autres plaquettes circulantes adhèrent aux premières et qu’elles dégranulent
continuellement; l’agrégat des plaquettes actionne comme un caillot,
bloquant l’hémorragie
 les plaquettes activées synthétisent
o le thromboxane A2 (vasoconstricteur et activateur plaquettaire) de
l’acide arachidonique (formé dans le plasmalemme)
o le facteur 3 plaquettaire qui est exprimé sur le plasmalemme,
fournissant la surface phospholipidique nécessaire pour l’action des
facteurs de coagulation (thrombine)
o la prothrombine circulante, sous l’action de la thromboplastine tissulaire
et plaquettaire se transforme en thrombine
o la thrombine avec le Ca2+ facilite l’agrégation plaquettaire et transforme
le fibrinogène en fibrine
o les monomères de fibrine se polymérisent et forment un réticule de
caillot
o le réticule de caillot attire d’autres plaquettes, hématies et leucocytes et
tous ensembles se transforment dans une trombe (caillot) stabile,
gélatineuse
o le caillot, dans 1 h (temps où les monomères d’actine et myosine
forment des filaments fins et épais qui interactionnent) se contracte à
une moitié de volume; ainsi les extrémités des vaisseaux sont tirées plus
près, le flux sanguin est diminué, le vaisseau est réparé
o les cellules endothéliales synthétisent des activateurs du plasminogène
qui transforment le plasminogène circulant en plasmine, qui à son tour
produit la lyse du caillot: la lyse est aussi favorisée des enzymes
hydrolytiques libérées des granules plaquettaires

Corrélations cliniques
 la thrombocytopenie
 est définie comme la réduction du nombre des plaquettes dans
le sang périphérique en dessous de la limite inférieure
normale; ex: en dessous 150.000/μl

316 | P a g e Histologie - Tissus


 est associée à un saignement anormal, incluant purpura spontanée de la peau et
des hémorragies des muqueuses, ainsi que des saignements prolongés après un
traumatisme

Attention!
 cependant, la tendance hémorragique spontanée devient cliniquement
évidente seulement après un grave appauvrissement des plaquettes,
comptées à niveau inférieur à 20.000/μl

 la thrombocytose
 est définie comme une numération plaquettaire anormalement élevé
 peut résulter d'une infection qui stimule la production de plaquettes, ou bien elle
peut être liée à des troubles de la moelle osseuse, telles que les leucémies
 les personnes ayant un nombre élevé de plaquettes peuvent être
asymptomatiques, mais sont supposés être à un risque accru d’excessive de
thrombembolies

6.11.4.4.4. La cytodiabase
 provient du mot grecque diabaine («passer par»)
 c’est le processus qui englobe la totalité des mécanismes par lesquels les éléments
des 3 séries de la myélopoïèse passent de moelle par les capillaires et pénètrent dans
le sang circulant
 il y a des mécanismes différents pour
 les granulocytes: diapédèse (passage par la paroi capillaire)
 les mégacaryocytes: pseudopodes (perforent la paroi capillaire et dans la
lumière se détachent des fragments cytoplasmiques qui forment les
thrombocytes)
 les hématies: fente enzymatique temporaire de la paroi des capillaires (va
ultérieurement se réparer)
6.11.5. Le myélogramme
 représente l’étude de la structure du tissu médullaire, avec l’identification des
éventuelles modifications quantitatives et qualitatives

Corrélations cliniques
 les nombreux états pathologiques (des infections, l'anémie, ou le
cancer) sont associés à ou produites par des modifications
significatives des cellules sanguines circulantes
 ces modifications résultent d’altérations soit dans la production de cellules au niveau
de la moelle osseuse soit par la destruction ou l'utilisation de ces cellules dans le
reste du corps

Histologie - Tissus 317 | P a g e


 dans certains cas, un diagnostic complet dépendra d'une évaluation des activités
dans la moelle osseuse, ce qui nécessite un échantillonnage direct (procédure
invasive)
 des échantillons de moelle osseuse hématopoïétiques sont habituellement obtenus de
la crête iliaque et peuvent impliquer à la fois l'insertion d'une aiguille de seringue
pour obtenir un échantillon d'aspiration par succion, ainsi que l'utilisation d'une
aiguille du trépan a plus grande alésage pour prélever un échantillon intact de la
moelle
 frottis d'un échantillon d'aspiration disperse les cellules hématopoïétiques,
permettant l'analyse cytologique détaillée
 le myélogramme (médulogramme) est la formule des pourcentages des cellules
myéloïdes présentes dans les frottis effectués sur la moelle récoltée (Fig. 66)

Figure 66. Myelogramme

(Selon www.fumed1.com)

 pour l’interprétation correcte on tient compte des critères généraux avec


signification orientative
 le rapport % entre les éléments myéloïdes/normoblastes: 60/30 (le
développement d’un érythrocyte mûr nécessite 120 jours en comparaison le
développement d’un granulocyte de 11-14 jours)
 le nombre des cellules mûres ou relativement mûres (normalement plus grand
que celui des cellules jeunes)
 pour la série myéloïde: 64/36
 pour la série normoblastique: 80/20
 le petit nombre des mitoses
 dans la série myéloïde: 5-6/1.000 cellules
 dans la série normoblastique: 15-18/1.000 cellules
318 | P a g e Histologie - Tissus
les mégacaryocytes sont des éléments relativement rares (dans une centaine de
cellules avec noyau, environ 2 cellules sont mégacaryocytes)
 les modifications au niveau de la moelle se réfléchissent en différents degrés aussi
au niveau du sang périphérique
 pour établir un diagnostique hématologique on étudie à côté du frottis médullaire
aussi un frottis sanguin périphérique (Tab. 8, Fig. 67)

Tableau 8. Frottis sanguin périphérique

(Selon Pintea A. Histologie des tissus, 2002)

Cellules Erythroblastes basophiles 3% (0,2-4%)


erithropoïetiques (et proérythroblastes)
Erythroblastes polychromatophiles 2% (6 -18%)
Erythroblastes 3% (1-5%)
ortochromatophiles
Cellules Promyélocytes Myélocytes 3% (0,4% -5%)
granulocitopoïetiques (et myéloblastes) Neutrophiles 12 % (5-19%)
Eosinophiles 0,5% (0,5-3%)
Basophiles 0,3% (0-0,5%)
Métamyélocytes (tous types) 8% (4-15%)
Cellules non-segmentées 24%
Neutrophiles 18% (13-20%)
Eosinophiles 2% (0-6%)
Basophiles 0,2% (0-5%)
Lymphocytes 10% (10-16%)
Monocytes 2% (0-6%)
Plasmocytes 0,3% (0-2%)

Figure 67. Frottis sanguin peripherique

(Selon www.cll.osu.edu)

Histologie - Tissus 319 | P a g e


Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Quelle est la cellule «tête de série» de la série érythrocytaire?
a. myéloblaste
b. erihtroblaste polycromatophyle
c. proérythroblaste
d. pro myéloblaste
e. megakarioblaste
2. Le métamyélocyte se caractérise par:
a. appartenance au secteur de division de la granulocytopoïese
b. appartenance au secteur de maturation de la granulocytopoïese
c. appartenance au secteur de division de la monocytopoïese
d. appartenance a une forme juvénile de granulocyte
e. un noyau qui ne se divise pas dans des lobes distinctifs du métamyélocyte
basophile
3. Indiquez les affirmations correctes, à-propos de système tissulaire hemo-immun?
a. toutes les cellules du système immun ont une origine dans la cellule souche
pluripotente
b. le compartiment central du système hemo-immun est représenté par le sang
c. la thrombopoïétine inhibe la production des plaquettes sanguines
d. les hématies définitives se forment dans le période prehépatique de
l’hématopoïèse prénatale
e. chez l’adulte, l’hématopoïèse est prépondérant médullaire
4. Le normoblaste oxyphyle se caractérise par:
a. noyau euchrome nucléole
b. noyau condense, pycnotique
c. cytoplasme abondant, éosinophile, dû à l’accumulation d’hémoglobine
d. nombreuses divisions
e. dimensions plus grandes que le réticulocyte
5. Etablissez les affirmations vraies à-propos de la moelle rouge:
a. le stroma est forme par des cellules reticulo-épithéliales à rôle sécrétoire
b. le parenchyme n’a pas une structure lobulaire
c. la capsule est représentée par l’endoste
d. c est la place de maturation des Ly T
e. c’est le seul organe dans lequel l’hématopoïèse est indépendante et auto-
entretenue

320 | P a g e Histologie - Tissus


Tests de compréhension
1. Décrivez la cellule clé de la série granulocytaire.
2. Comparez du point de vue fonctionnel la cellule souche multipotente myéloïde et la
cellule souche multipotente lymphoïde (CFUs–CFU Ly).
3. Quels sont les facteurs qui peuvent influencer l’hématopoïèse?
4. Expliquez la modalité et les facteurs à l’aide de lesquels les thrombocytes
interviennent dans l’hémostase?
5. Quelle est la différence entre les cellules pro génitrices et les cellules précurseurs
des séries myéloïdes?
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre, décrivez la modalité
par laquelle le basophile intervienne dans la hypersensibilité de type immédiat.
Test d’application clinique
Cas clinique - après vous établissez le diagnostic, continuez votre recherche sur
l’internet.
 un enfant âgé de 5 ans est amené à la clinique par ses parents, parce qu'elle a de la
fièvre et des malaises
 dans lequel type d'élément sanguin formé, chez l'enfant, l’augmentation serait
plus probable en accord avec la présence d'une infection bactérienne?

Histologie - Tissus 321 | P a g e


7. LES TISSUS MUSCULAIRES

7.1. Données générales


 les tissus musculaires sont des tissus d’origine mésodermo-mésenchymale, adaptés
pour les fonctions de conductibilité et de contractilité
 les fonctions principales des muscles sont
 le mouvement
 la maintenance de la posture
 réservoir pour les acides aminés
 production de chaleur
 les caractéristiques des tissus musculaires sont
 l’excitabilité - répondent aux stimuli (ex: les impulses nerveux)
 la contractilité – sont capables de se rétrécir
 l’extensibilité – peuvent s’allonger quand ils sont tirés par la contraction des
muscles opposés
 l’élasticité – peuvent revenir à la même forme et longueur après la contraction
ou l’extension
 l’unité morpho-fonctionnelle des tissus musculaires est la cellule musculaire (le
myocyte, la fibre musculaire )
 les particularités morphologiques des cellules musculaires reflètent leur adaptation
fonctionnelle
 la forme est allongée et les cellules musculaires ont la forme des fibres (d’où
dérive la dénomination fibres musculaires; le rétrécissement dans une certaine
direction est plus efficient chez une cellule allongée par rapport à une cellule
ronde avec le même volume
 le cytoplasme es cellules musculaires contient des organites spécifiques qui
assurent la contractilité (les myofibrilles) et la conductibilité (le système
tubulaire)
 le noyau et les organites communs et spécifiques des cellules musculaires
prennent certaines positions caractéristiques; ces positions assurent une
interaction spatiale, optimale entre les différentes formations cellulaires et
moléculaires impliquées dans la contraction musculaire
 les tissus musculaires sont toujours associés aux tissus conjonctifs qui accomplissent
dans ce cas les fonctions suivantes
 trophique – à travers les éléments vasculaires contenus
 de protection – par l’infiltration des tissus conjonctifs avec des cellules
allogènes qui ont un rôle dans la défense immune
 de conduire les fibres nerveuses
 mécanique – de solidariser et soutenir les fibres musculaires
 de relaxation et contraction à travers les:

322 | P a g e Histologie - Tissus


 fibres élastiques – qui déposent de l’énergie au cours de la contraction,
l’énergie qui est retournée dans les cessations de contraction, participant
ainsi à la relaxation des fibres musculaires
 fibres réticuliniques – qui passent d’une cellule à l’autre, favorisant la
diffusion de la contraction

7.2. Classification
 du point de vue structural il y a 2 groupes de tissus musculaires
 les tissus musculaires striés (qui ont un aspect strié dû à l’alternance des discs
clairs et sombres)
 le tissu musculaire lisse (qui n’a pas des striations) (Fig. 1)
 selon la localisation, les muscles striés sont classifiés en
 muscles squelettiques (s’insérant sur le squelette)
 muscle cardiaque (forme le myocarde)
 muscles lisses forment la paroi des viscères creux, des vaisseaux, etc
 du point de vue fonctionnel
 les muscles squelettiques sont sous la dépendance du système nerveux
volontaire
 le muscle cardiaque et le muscle lisse sont sous la dépendance du système
nerveux autonome

Attention!
 en dehors des muscles striés squelettiques, il existe quelques autres
muscles striés sous le contrôle de la volonté, notamment les
muscles peauciers du visage, des lèvres, de la langue, le muscle du
pharynx et du tiers supérieur de l’œsophage (impliqués
respectivement dans la mimique, l’ouverture de la bouche et la déglutition)

7.3. Le tissu musculaire strié squelettique


 l’unité morpho-fonctionnelle du tissu musculaire strié squelettique est la fibre
musculaire striée squelettique (FMSS) ou le rhabdomyocyte
 les FMSS se caractérisent par
 le grand nombre de noyaux
 la localisation périphérique des noyaux
 l’organisation particulière de l’appareil myofilamentaire conférant l‘aspect strié

Histologie - Tissus 323 | P a g e


Figure 1. La structure des 3 types musculaires
La coupe longitudinale est dessinée à gauche et la coupe transversale à droite. Le muscle
squelettique est composé des fibres multinucléées, allongées et grandes. Le muscle cardiaque est
composé de cellules ramifiées irrégulièrement, liées ensemble au sens longitudinal par les
disques intercalaires. Le muscle lisse est une agglomération de cellules fusiformes; la densité des
cellules dépend de la quantité du tissu conjonctif extracellulaire présent

(Selon Junqueira LA, Carneiro J, Kelly RE. Basic histology, 1995)

7.3.1. L’histogenèse
 de point de vue embryonnaire, le tissu MSS provient du mésoderme
 l’origine des cellules MSS est
 plasmodiale – la division des cellules est suivie de la croissance quantitative du
cytoplasme sans la diviser
 syncytiale – résultante de la fusion des myoblastes embryonnaires
7.3.2. La forme des cellules est cylindrique avec les extrémités arrondies (à l’exception
de la langue où les fibres peuvent être ramifiées).
7.3.3. Les dimensions
 le diamètre est de 10-100m, avec des variations déterminées par l’effort physique
et les facteurs hormonaux
 la longueur est de 2-4cm jusqu’au 12cm (le muscle couturier)
 selon leur longueur, il y a 3 types de fibres
 bitendonelles – leur longueur est égale à celle du muscle, leurs extrémités
s’insèrent sur 2 tendons

324 | P a g e Histologie - Tissus


 unitendonelles – les fibres qui s’insèrent sur un seul tendon, leur longueur est
plus courte que celle du muscle, elles se perdent progressivement dans la masse
musculaire
 atendonelles – enveloppées dans la masse musculaire, sans liaison avec les
extrémités de muscle
7.3.4. L’aspect en MO est strié, dû à la présence des myofibrilles.
7.3.5. La structure
 les FMSS sont formées de sarcolemme, noyaux et sarcoplasme
7.3.5.1. Le sarcolemme
 représente la membrane cellulaire qui a une structure complexe; les éléments
constitutifs qu’on distingue de l’intérieur vers l’extérieur sont
 le sarcolemme proprement-dit - est formé de
 plasmalemme – c’est une double couche lipidique associée avec des
protéines
 glycocalix – c’est l’enveloppe glucidique de la cellule
 la membrane basale a la signification d’une matrice péricellulaire, formée de:
 la lamina basale – est formée à son tour de
o la lamina lucida: a 2-5nm d’épaisseur, elle est transparente aux
électrons
o la lamina densa: a 10nm d’épaisseur, elle contient du collagène type IV
 la lamina sous-basale ou réticulaire, la plus extérieure, est formée d’une
matrice cellulaire amorphe qui contient des fibrilles et des granules riches
en glycosaminoglycanes; cette structure se continue avec l’endomysium
 des cellules satellites ont été distinguées dans des dépressions superficielles, entre
le plasmalemme et la membrane basale du sarcolemme
 ce sont des cellules non-différenciées du point de vue structural, qui dérivent de
myoblastes
 ces cellules sont petites, fusiformes, avec un seul noyau, hyperchrome, central,
et avec un cytoplasme réduit
 elles ne contiennent pas des myofibriles
 en cas de lésion musculaire, les cellules satellites sont activées, prolifèrent et,
par leur fusion avec la fibre musculaire, assurent la régénération
7.3.5.2. Les noyaux
 sont très nombreux (jusqu’à quelques centaines)
 ont une forme ovalaire ou allongée, l’axe long est parallèle à celui de la cellule
 la dimension est de 10/4-5m
 sont disposés en périphérie, sous le sarcolemme, en files
 sont hyperchromes, la chromatine est structurée sous la forme de grands granules
 ont 1-2 nucléoles

Histologie - Tissus 325 | P a g e


7.3.5.3. Le sarcoplasme
 représente le cytoplasme non-différencié
 est éosinophile
 est plus dense à la périphérie et plus fluide au centre
 est formé de protéines non-contractiles
 contient des noyaux, des organites communs et spécifiques
7.3.5.4. Les organites communs et les inclusions sarcoplasmiques
 les organites communs sont:
 les mitochondries (sarcosomes) – sont disposées centralement, parallèlement
parmi les myofibrilles et à la périphérie, autour des noyaux
 les lysosomes – ont une disposition juxtanucléaire
 l’appareil Golgi – contient de grandes et petites citernes
 les ribosomes libres sont absents, le RER – est organisé dans un système
tubulaire périnucléaire
 les inclusions sarcoplasmiques sont:
 le glycogène – c’est une source d’énergie
 les lipides – deviennent plus nombreux avec l’âge et dans les conditions
d’inanition
 les grains de lipofuscine – s’accumulent avec l’âge
7.3.5.5. Les organites spécifiques
 les myofibrilles
 le système T
Les myofibrilles = des organites spécifiques qui assurent la contraction.
 la structure des myofibrilles en MO
 elles se disposent sous la forme des faisceaux parallèles dans la zone centrale du
sarcoplasme
 en coupe
 longitudinale – ont la forme des colonnettes de Leydig
 transversale – ont la forme des champs polygonaux (champs de Conheim)
avec une structure des agglomérats de petits points arrondis (chaque point
représente une myofibrille)
 la structure de myofibrilles est hétérogène, elles sont formées d’une alternance
régulière de bandes ou disques clairs (ou isotropes : I ou mono-réfringents) et de
bandes ou disques sombres (ou anisotropes: A ou bi-réfringents); les disques
clairs et sombres sont disposés au même niveau dans toutes les myofibrilles
d’une fibre musculaire ce qui donne l’aspect strié caractéristique (la
dénomination «bandes» correspond à la coupe longitudinale; bien entendu, il
s’agit de cylindres; la dénomination «disques» correspond à la coupe
transversale)
 en MO, les fibres présentent une double strie

326 | P a g e Histologie - Tissus


 longitudinale – est due à la disposition parallèle de myofibrilles à l’axe long
de la cellule, disposition en faisceaux ou colonnettes
 transversale – est due à la disposition au même niveau des disques clairs et
sombres dans les myofibrilles adjacents
 les myofibrilles apparaissent sous la forme d’une alternance régulière des
disques clairs et sombres
 chaque disque clair est divisé par une membrane sombre (la membrane Z ou la
strie d’Amici); les membranes Z des myofibrilles adjacentes se trouvent les unes
en continuation des autres et s’insèrent dans le final sur le sarcolemme
 chaque disque sombre A est divisé en 2 segments égaux par une bande claire (la
bande H - Hensen), divisée elle-même à son milieu par une ligne sombre, la
strie M
 l’unité morphofonctionnelle de la fibre MSS au niveau de MO est le sarcomère
 le sarcomère: est le segment d’une myofibrille délimité entre 2 membranes
Z
o il a une forme cylindrique, avec la longueur de 2-3m
o il est formé de 2 moities de disque clair I qui encadrent 1 disque sombre
A (Fig. 2)

Figure 2. La structure des myofibrilles et du sarcomère en MO

(Selon Ross MH, Pawlina W. Histology - a text and atlas, 2011)

 la structure des myofibrilles en ME


 les myofibrilles sont formées de sous-unités ordonnées, parallèles avec l’axe
longitudinal, les myofilaments
 il y a 2 types de myofilaments
 épais (10-11nm/1,5m) – dans le disque A
 fins (5-6nm/2m) – dans le disque I et dans le disque A jusqu’à la bande H
 il résulte que
o le disque A contient des filaments épais et des filaments fins jusqu’à la
bande H

Histologie - Tissus 327 | P a g e


o le disque I contient seulement des filaments fins, qui s’insèrent sur la
membrane Z
o la bande H contient seulement des filaments épais
 en coupe transversale, chaque filament épais de disque A est entouré de 6
filaments fins (aspect d’hexagone) et chaque filament fin est entouré de 3
filaments épais (aspect de triangle) (Fig. 3)

Figure 3. L’organisation des filaments en coupe transversale

(Selon Ross MH, Pawlina W. Histology - a text and atlas, 2011)

 la structure biochimique des myofibrilles


 les myofilaments, la membrane Z et la ligne M sont formés de protéines
 protéines contractiles fondamentales: la myosine et l’actine
 protéines contractiles régulatrices: la tropomyosine et la troponine qui
règlent l’interaction myosine-actine
 d’autres protéines avec rôle dans l’organisation sur-moléculaire du
sarcomère; elles assurent le maintien des filaments dans une certaine
position optimale pour que le glissement des filaments doit être efficient
pendant la contraction
 les myofilaments épais sont constitués essentiellement de l’assemblage
régulier de molécules de myosine
 les myofilaments fins sont formés de l’association de l’actine à deux
protéines régulatrices: la tropomyosine et la troponine (Fig. 4)
1. Les protéines contractiles fondamentales: la myosine et l’actine représentent 55%
de toutes les protéines du muscle strié.
La myosine
 a un poids moléculaire de 500.000Da
 est formée par l’association des plusieurs chaînes polypeptidiques ayant la forme
d’un bâtonnet dont l’une des extrémités est formée de 2 parties globuleuses
 des protéases (ex: trypsine) scindent la myosine en 2 fragments de taille inégale, les
méromyosines

328 | P a g e Histologie - Tissus


 la méromyosine légère (LMM)
 la méromyosine lourde (HMM)
 peut être scindée elle-même par la papaïne en 2 sous-unités
o une partie globulaire S1
o une partie fibrillaire S2
 LMM représente la partie plus grande de la portion droite du bâtonnet;
HMM représente la partie globulaire + une petite partie de la portion droite
du bâtonnet
 la myosine peut être dissociée en 2 chaînes lourdes, identiques et en 2 paires
de chaînes légères
 les chaînes lourdes sont fines, formées de 2 chaînes lourdes tordues
ensemble (la partie fibrillaire S2); de petites projections globulaires (la
partie globulaire S1), disposées à la fin de chaque chaîne lourde forment
les têtes, qui ont des places pour la liaison d’ATP et aussi la capacité
enzymatique d’hydrolyser l’ATP et de lier l’actine
 un filament lourd de myosine est formé de molécules de myosine
disposées tête-bêche: les bâtonnets sont placés côte à côte, parallèlement
au grand axe du myofilament et se recouvrent partiellement pendant que
les têtes restent en saillie et forment des projections latérales disposées
par paires qui forment entre elles des angles de 120

Figure 4. L’ultrastructure d’une myofibrille et la position des filaments fins (actine) et


filaments épais (myosine) du sarcomère
La structure moléculaire de ces éléments est illustrée à droite

(Selon Ross MH, Pawlina W. Histology - a text and atlas, 2011)

Histologie - Tissus 329 | P a g e


L’actine
 c’est la plus abondante dans les myofibrilles
 se dispose sous 2 formes: monomère (l’actine G - globulaire) et polymère (l’actine
fibrillaire)
 l’actine G (ou l’actine globulaire)
 est une molécule polypeptidique globulaire formée de 374 acides aminés
 l’actine F (ou l’actine fibrillaire)
 est la forme fibrillaire résultée par la polymérisation de l’actine G
 constituée de 2 chaînes hélicoïdales enroulées l’une autour de l’autre
 chaque chaîne résulte de la juxtaposition des monomères d’actine G
globulaire qui forment 2 brins torsades en une double hélice
2. Les protéines contractiles régulatrices: la tropomyosine et la troponine font partie
de la structure des myofilaments fins.
La tropomyosine
 est formée de 2 chaînes polypeptidiques identiques disposées en double filament et
elle est située dans le sillon formé par les 2 brins torsades d’actine
 une molécule de tropomyosine est en contact avec 7 molécules d’un même brin
d’actine
La troponine
 c’est un complexe de 3 sous-unités protéiques à rôle bien distinct
 la sous-unité I ou Tn-I inhibe l’activité ATP-asique et donc empêche la
formation d’acto-myosine par la liaison entre l’actine et la myosine
 la troponine T ou Tn-T fixe le complexe des 3 sous-unités sur la
tropomyosine
 la troponine C ou Tn-C fixe les ions de Ca2+ provenus du réticulum
sarcoplasmique
3. Les autres protéines
 dans la structure des FMSS il y a d’autres protéines qui forment le cytosquelette
 le cytosquelette endosarcomérique, situé à l’intérieur des sarcomères, est
représenté par la titine (ou connectine) et la nébuline
 ces molécules contribuent à l’assemblage et au maintien du sarcomère
 la titine est un composant élastique qui relie chaque filament épais à la
membrane Z; elle maintient l’alignement des filaments épais
 la nébuline est associée aux filaments fins et détermine leur longueur

330 | P a g e Histologie - Tissus


Attention!
 la titine est présente tant dans les FMSS que dans les fibres
musculaires cardiaques, mais la nébuline est absente dans le
muscle cardiaque; une protéine analogue, plus courte y existe,
dénommée nébulette

 le cytosquelette exosarcomérique, situé à l’extérieur des sarcomères, comprend


des microtubules et des filaments intermédiaires de desmine
 ils assurent la cohésion entre les sarcomères et la membrane plasmique
 le cytosquelette sous-sarcolemmique (ou sous-membranaire) est représenté par le
complexe dystrophine-protéines associées à la dystrophine et le complexe intégrine-
taline-vinculine
 les protéines associées à la dystrophine (les syntrophines intracytoplasmiques)
 les sarcoglycanes et β-dystroglycane transmembranaires
 l’α-dystroglycane extracellulaire sert à amarrer l’appareil contractile des 3 types
de myocytes (squelettiques, cardiaques et lisses) à la matrice extracellulaire
 le complexe intégrine-taline-vinculine permet l’encrage des sarcomères à la
zone sous-sarcolemmique et à la membrane basale
 dans la structure des myofilaments épais on a isolé la protéine C qui a une structure
fibrillaire et qui est disposée en anneaux réguliers autour de l’axe du filament épais
de myosine
 elle aurait le rôle de maintenir une certaine cohésion entre ces molécules
fibrillaires de méromyosine

Corrélations cliniques
 les dystrophinopathies et myopathies apparentées
 les dystrophies musculaires: groupe de maladies
musculaires congénitales caractérisées par une faiblesse
musculaire, l'atrophie, une élévation des taux d'enzymes musculaires sériques et
les changements destructeurs de tissu musculaire
 la dystrophine est codifiée par un gène située sur le bras court du
chromosome X; la mutation de ce gène est responsable de la myopathie de
Duchenne, transmise par les filles et touchant les garçons
 des mutations des gènes codant un des sarcoglycanes ou l’intégrine α peuvent
donner les dystrophies musculaires semblables à la maladie de Duchenne, mais
pouvant atteindre les deux sexes
 un déficit de glycosylation de l’α-dystroglycane qui empêche l’interaction
directe avec laminine a été décrit dans certain syndromes avec dystrophie
musculaire congénitale

Histologie - Tissus 331 | P a g e


Le système tubulaire (longitudinal et transversal)
 dans le sarcoplasme de FMSS il y a 2 systèmes tubulaires
 longitudinal L: représente une modification du réticulum endoplasmique
 transversal T: représente un système tubulaire provenant du sarcolemme
1. Le système longitudinal (L)
 est le réticulum sarcoplasmique, constitué par un réseau de canalicules et des
saccules anastomosés, longitudinaux, disposés parallèlement avec les myofibrilles
qui en sont entourées
 au niveau de la jonction entre les disques A et I, le système L se termine par une
extrémité dilatée, la citerne terminale
2. Le système transversal (T)
 est formé par des structures tubulaires (les tubes T) qui représentent des expansions
ou des invaginations du sarcolemme; la membrane basale passe en pont au-dessus
de l’origine des tubes T
 les tubes T sont disposés transversalement, en traversant toute l’épaisseur de la
FMSS
 les tubes T entourent les myofibrilles au niveau de chaque jonction entre les bandes
A et I
Entre les 2 systèmes de canalicules s’établissent des relations de contact résultant des
«triades» (dans les FMSS) et des «dyades» (dans les FMSC).
 une triade: un tube central provenant de T + une paire de sacs latéraux ou de citernes
provenant du L. La triade se trouve au niveau des zones de jonction entre les disques
A et I (Fig. 5)
 une dyade: un tube central provenant de T + une seule citerne latérale de système L
(dans les fibres musculaires striées cardiaques); la dyade est localisée au niveau de
la raie Z
 les rôles des systèmes tubulaires
 les tubes T ont un rôle dans le stockage des ions de Ca2+
 les tubes L ont un rôle dans la transmission des impulses électriques du
sarcolemme aux myofibrilles
7.3.6. Mécanisme de la contraction des FMSS
 la contraction, c’est-à-dire le raccourcissement des cellules musculaires, résulte d’un
mouvement de glissement actif des filaments épais de myosine entre les filaments
fins d’actine (Fig. 6)
 la mise eu œuvre de la contraction repose sur une double propriété de la myosine: un
domaine moteur capable de fixer l’actine et l’ATP et une activité ATP-asique
actine-dépendante; en effet, le carburant est l’ATP; la contraction répond à la
modification des liaisons (ponts d’union) qui unissent les filaments d’actine et de
myosine; cette contraction est activée par le calcium
 plusieurs temps sont décrits

332 | P a g e Histologie - Tissus


 la tête de myosine, sur laquelle s’est fixée une molécule d’ATP est libre,
dissociée de l’actine (l’état relâché)
 l’influx nerveux libère au niveau de la jonction neuromusculaire l’acétylcholine
qui, liée au récepteurs, induit une dépolarisation qui se propage du sarcolemme
via le système T jusqu’aux citernes du réticulum sarcoplasmique libérant les
ions de Ca2+ qui initieront la contraction
 les ions de Ca2+ se fixent sur le complexe de troponine (sur Tn-C) et de
tropomyosine et découvrent les sites de liaison pour les têtes de myosine sur les
filaments d’actine, permettant à celles-ci de s’y fixer
 le Mg se fixe sur les têtes de myosine et entraîne l’utilisation de l’énergie;
l’ATP-ase est activée de Ca2+ et hydrolyse l’ATP en ADP et Pi (phosphate),
avec libération d’énergie
 le détachement du Pi de la tête de myosine s’associe à un changement de
conformation, ce qui entraine une fixation plus forte de la myosine sur l’actine
et une rotation d’environ 40º de la tête de myosine: il y a déplacement de la
crémaillère d’actine
 la libération de l’ADP achève le déplacement et laisse la tête de myosine ancrée
à l’actine sous un angle de 45º; les temps 5 et 6 induisent un déplacement
d’environ 10nm du filament d’actine
 les filaments d’actine glissent vers le centre du sarcomère, dû à une succession
d’attachements des ponts de myosine sur les filaments d’actine; chaque phase de
liaison est suivie d’une phase de dissociation qui permet aux ponts d’atteindre
les sites de liaisons suivantes sur les filaments d’actine
 ainsi, de proche en proche, les filaments d’actine se déplacent par rapport aux
filaments de myosine; chaque liaison consomme de l’énergie
 la longueur de la bande A reste inchangée
 à la fin de la contraction, les ions de Ca2+, grâce à un mécanisme de pompe Ca ATP-
dépendant situé dans les membranes du réticulum, sont ré-pompés dans les citernes;
le relachement se produit, les têtes de myosine en se détachant des filaments
d’actine

Corrélations cliniques
 aspects pathologiques de la contraction musculaire:
 les pesticides et les gaz de combat inactivent l’enzyme qui
détruit l’acétylcholine résultant des contractions tétaniques
 le curare empêche l’acétylcholine d’induire la dépolarisation, les cellules
musculaires ne se contractent plus
 la toxine botulinique bloque la libération d’acétylcholine des terminaisons
nerveuses des jonctions neuromusculaires

Histologie - Tissus 333 | P a g e


 la myasthénie grave, une maladie auto-immune, présente des auto-anticorps qui
bloquent les récepteurs d’acétylcholine du sarcolemme
 la dermatomyosite est une maladie inflammatoire auto-immune qui intéresse la
peau et les muscles striés ; elle se caractérise par une inflammation chronique et
la dégénérescence des fibres musculaires

Figure 5. Les systèmes tubulaires (transversal et longitudinal) et les triades

(Selon www.umn.edu/muscle)

7.3.7. Aspects morphofonctionnels du muscle strié squelettique


7.3.7.1. Les caractéristiques morpho-fonctionnelles
 le rapport myofibrilles/sarcoplasme peut être différent, en résultant 3 types morpho-
fonctionnels de FMSS: rouges (les rhabdomyocytes de type I), blanches (les
rhabdomyocytes de type IIb) et intermédiaires (les rhabdomyocytes de type IIa)
 les fibres rouges
 sont présentes dans tous les muscles
 ont une fonction posturale
 ont un diamètre plus mince
 sont riches en sarcoplasme et myoglobine
 ont peu de myofibrilles
 glycolyse par aérobie
 leur contraction est lente
 sont résistantes à la fatigue
 ont des mitochondries nombreuses et la réaction pour SDH = intense
 continent beaucoup de gouttelettes lipidiques
 sont richement vascularisées

334 | P a g e Histologie - Tissus


 les fibres blanches (rhabdomyocytes de type IIb)
 sont présentes seulement dans certains muscles, parmi les fibres rouges
 ont une fonction phasique
 ont peu de sarcoplasme et de myoglobine
 ont beaucoup de myofibrilles
 leur contraction est rapide
 elles se fatiguent vitement
 glycolyse par anaérobie
 ont peu de mitochondries et la réaction pour SDH = faible
 sont faiblement vascularisées
 le caractère lent ou rapide des contractions est déterminé par la nature des isoformes
qui composent la molécule de myosine de la FMSS; il apparaît ainsi que le temps de
détachement du Pi et de l’ADP de la tête motrice – il s’agit de l’étape limitante – est
plus ou moins long
 la composition d’un muscle en cellules de type I et cellules de type II est fixe et il
est existe une certaine corrélation entre le type de FMSS et les propriétés
contractiles du muscle; le type de FMSS est déterminé par la cellule nerveuse qui
l’innerve (motoneurone α)
7.3.7.2. Agencement des cellules musculaires striées et constitution du tissu MSS
 les cellules MSS se groupent en faisceaux dont l’assemblage est assuré par le tissu
conjonctif comme un squelette formé de fibres collagènes et réticuliniques, peu de
SF et de cellules conjonctives, de capillaires sanguins et lymphatiques, de
nombreuses fibres nerveuses afférentes et efférentes
 chaque muscle est entouré d’épimysium d’où se détachent des cloisons conjonctifs,
le périmysium, qui découpe le muscle en faisceaux primaires (20–50 fibres) et
secondaires (plusieurs faisceaux primaires); de fines ramifications ( l’endomysium)
enveloppent chaque fibre (Fig. 7)
 les insertions squelettiques des FMSS se font par l’intermédiaire d’aponévroses et
surtout de tendons dont les fibres collagènes s’insèrent sur les extrémités de chaque
FMSS; a ce niveau, la membrane plasmatique de la FMSS présente des digitations
plus ou moins profondes, enrichies en intégrines α7β1, ce sont les jonctions
myotendineuses

Histologie - Tissus 335 | P a g e


Figure 6. La contraction de la fibre musculaire striée squelettique

(Selon http://www.volodalen.com)

Figure 7. La structure du muscle squelettique comme organe


Le tissu musculaire est associé au tissu conjonctif richement vascularisé et innervé:
l’endomysium enveloppe chaque fibre nerveuse, le périmysium entoure les faisceaux de fibres
musculaires et l’épimysium entoure le muscle

(Selon http://imagestack.co)

336 | P a g e Histologie - Tissus


7.3.8. La vascularisation et l’innervation
 la vascularisation
 les artères et les artérioles qui entrent dans le muscle ont une direction
transversale mais les capillaires sont disposés parallèlement entre les fibres MSS
(ont une direction longitudinale)
 les capillaires sont liés par des anastomoses transversales qui présentent très
souvent dans les muscles rouges de petites dilatations fusiformes dans lesquelles
s’accumule le sang au cours de la contraction
 les veines ont le même trajet d’artères
 les vaisseaux lymphatiques se trouvent seulement dans le périmysium et
l’épimysium
 l’innervation
 motrice: les fibres motrices arrivent par le tissu conjonctif aux fibres
musculaires; une seule fibre nerveuse innerve plusieurs fibres musculaires
formant une unité motrice; toutes les FMSS d’une unité motrice sont de même
type morphofonctionnel
 sensitive
 le fuseau neuromusculaire
 les terminaisons libres
 les terminaisons encapsulées Golgi (à la zone de limite tendon – muscle: ce
sont des fibres tendineuses fusionnées + des fibres nerveuses myélinisées)
o les fuseaux neuromusculaires sont des récepteurs sensoriels encapsulés,
répondant au degré de tension et à la vitesse d’étirement du muscle; ils
sont disposés en parallèle avec les cellules musculaires striées
extrafusales; ils sont faits de cellules musculaires striées spécialisées
(intrafusales) et de fibres nerveuses, motrices (fibres issues des
motoneurones γ) et sensitives
7.3.9. La synapse neuromusculaire (la jonction neuromusculaire ou la plaque
motrice) est formée de:
 la composante nerveuse = la membrane pré-synaptique: l’axone du motoneurone α
de la corne antérieure de la moelle perd sa gaine de myéline, l’axolemme présente
des dilatations sous la forme des boutons
 la composante musculaire = la membrane post-synaptique: est formée de
sarcolemme + sarcoplasme avec plusieurs noyaux et mitochondries parmi les
myofibrilles
 l’espace synaptique
 primaire: localisé entre les membranes pré- et post- synaptiques
 secondaire: localisé entre les plis du sarcolemme
 dans l’espace synaptique primaire et secondaire il y a un matériel
glycoprotéique qui contient de l’acétylcholine (Fig. 8)

Histologie - Tissus 337 | P a g e


7.4. Le tissu musculaire cardiaque
 le myocarde est de 2 types
 le myocarde commun: est formé de fibres musculaires striées cardiaques
(les cardiomyocytes); les cardiomyocytes sont organisées en faisceaux
circulaires ou spiralés, entre lesquelles il y a un tissu conjonctif qui contient des
fibres collagènes et élastiques, des adipocytes, des vaisseaux et des fibres
nerveuses; le myocarde commun avec la composante conjonctivo–vasculaire et
les fibres nerveuses, forment la paroi contractile du cœur
 le myocarde spécifique: les cellules cardionectrices qui engendrent l’impulse
responsable de la contraction cardiaque, en le conduisant aux différentes parties
du myocarde
 dans les atriums, il existe en plus des cariomyocytes de type particulier: les
cardiomyocytes myoendocrines

Attention!
 dans la vie intrautérine, l’activité enzymatique de ces 2 types de
myocarde est la même, mais après la naissance cela change; le
myocarde commun a un équipement enzymatique pour le
métabolisme en aérobiose, et le myocarde spécifique pour le
métabolisme en anaérobiose ayant ainsi une résistance particulière chez l’anoxie

7.4.1. Le myocarde commun


 l’unité morpho–fonctionnelle du myocarde commun est la fibre musculaire striée
cardiaque (FMSC)
7.4.1.1. La forme
 est cylindrique avec les extrémités ramifiées disposées en rapport de contiguïté
7.4.1.2. Les dimensions
 sont la longueur de 50–100m et le diamètre de 14m
7.4.1.3. L’aspect
 est strié, dû aux myofibrilles qui donnent une image de double striation
longitudinale et transversale (Fig. 9)
 dans les préparations communes histologiques, le muscle cardiaque a l’aspect d’un
syncytium à cause de la ramification et de l’anastomose des fibres; mais la ME a
démontré que les FMSC sont parfaitement individualisées, donc on parle d’un
syncytium physiologique pas d’un morphologique
 l’interstice a l’aspect des fentes qui contiennent l’endomysium, riche en capillaires
sanguins, lymphatiques et en terminaisons nerveuses
7.4.1.4. La structure
 contient les mêmes éléments que ceux de la FMSS

338 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 8. La synapse neuromusculaire composée de la membrane pré-synaptique
L’axone du motoneurone α avec des boutons terminaux qui contiennent les vésicules
synaptiques; membrane post-synaptique: le sarcolemme qui a des récepteurs pour l’acétylcholine;
l’espace synaptique ou le neurotransmetteur est libéré

(Selon Gartner LP, Hiatt JL. Color textbook of histology, 1995)

7.4.1.4.1. Le sarcolemme
 comme pour toutes les myocytes, le sarcolemme de la FMSC est doublé d’une
membrane basale; il présente sur sa face interne des épaississements régulièrement
espacés en regard des membranes Z, dénommés costamères
 il n’existe pas des cellules souches analogues aux cellules satellites du muscle
squelettique
7.4.1.4.2. Le noyau
 est unique et disposé centralement
 est allongé, ovoïde, comme un bâtonnet avec les extrémités droites et les dimensions
de 8-15m
 contient le nucléole
7.4.1.4.3. Le sarcoplasme
 est homogène, éosinophile, contient des organites communs et spécifiques
 les striations transversales dues à l’alternance des bandes claires et sombres sont
moins individualisées et ne sont pas présentes autour du noyau central
 la région centrale, fusiforme, dépourvue du matériel contractile forme le fuseau ou
le cône sarcoplasmique axial

Histologie - Tissus 339 | P a g e


Figure 9. Cellule musculaire cardiaque

(Selon http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/25367/ch02.html)

7.4.1.4.4. Les organites communs et les inclusions sarcoplasmiques


 les organites communs
 sont nombreux, disposés sous forme des colonnes parmi les myofibrilles
 l’appareil Golgi est faiblement développé, situé juxtanucléaire
 les mitochondries sont très grosses et très nombreuses dans la région
périnucléaire; elles sont aussi présentes entre les myofibrilles
 le RE forme le système tubulaire T
 les inclusions sont représentées par des gouttelettes de lipides, des grains de
lipofuscine, de glycogène
 gouttelettes lipidiques sont très nombreuses entre les myofibrilles
 les grains de lipofuscine sont plus nombreux dans le cône sarcoplasmique
(l’atrophie brune du cœur)
7.4.1.4.5. Les organites spécifiques
 ce sont representes par
 les myofibrilles
 le système T
Les myofibrilles
 forment les colonnettes longitudinales de Leydig et les champs transversaux de
Conheim
 donnent une double striation longitudinale et transversale mais elles ont une
disposition moins ordonné
 sont moins délimitées que dans la FMSS parce qu’elles se ramifient et
s’anastomosent; ainsi les faisceaux de myofilaments passent d’une myofibrille à
l’autre et confluent

340 | P a g e Histologie - Tissus


 la structure en MO (sarcomères), ME (myofilaments) et biochimique (actine,
myosine) est identique
Les systèmes tubulaires
 ils sont représentes par le système L et T avec la même signification morphologique
et le même rôle; la différence consiste par le manque des triades, remplacees par des
dyades; celles ci sont formées par un tube T + une citerne latérale de système L,
localisée au niveau de la raie Z et pas au niveau de la jonction A - I (comme dans les
FMSS) (Fig. 10)

Figure 10. L’ultrastructure d’une fibre musculaire striée cardiaque

(Selon http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/25367/ch02.html)

Corrélations cliniques
 le dosage de la troponine cardiaque T (TnTc) et I (TnIc) est une
méthode immunoenzymatique spécifique qui se fait par un
prélèvement sanguin veineux; le taux de la troponine (la
troponinémie) n'est significatif que par son élévation (le taux normal étant proche de
zéro) et permet de confirmer le diagnostic d’un angor instable ou d’un infarctus du
myocarde; les troponines cardiaques peuvent être élevées (parfois de façon
importante) dans tous les cas où il existe une souffrance myocardique quelle que soit
sa cause: myocardite, spasme coronarien, contusion cardiaque
 l'analyse est effectuée lors de douleurs thoraciques, mais, étant donné que
l'augmentation de la troponine est retardée par rapport à la douleur (même dans le
cas d'un infarctus, le dosage sanguin peut être normal avant la 4ème h après la
douleur), le test doit être répété à deux reprises, respectivement à 8 et à 12 h; les
angors à troponine élevée indiquent le risque de faire à court et moyen terme un
infarctus et, par conséquent, nécessitent une hospitalisation urgente; si les patients
ont des niveaux de la troponine moins de 5 ng/ml, le risque d'infarctus est très faible

Histologie - Tissus 341 | P a g e


et ils pourraient sortir rapidement de l'hôpital en toute sécurité avec une valeur
prédictive négative (probabilité de souffrir d'une maladie, lorsque le test médical
emploie résultat négatif) de 99,6%; cette probabilité existe indépendamment de
l'âge, le sexe et le risque cardiovasculaire

7.4.1.5. Les disques intercalaires ou stries scalariformes Eberth


 les disques intercalaires ou scalariformes sont les systèmes de jonction entre les
extrémités des cardiomyocytes avec le rôle de solidariser les cellules pendant la
contraction
 en MO ils ont l’image de bandes épaisses, homogènes, hyperchromes (anisotropes),
d’aspect droit ou scalariforme; leur aspect en «marche d’escalier» est dû à
l’alternance de segments transversaux et longitudinaux
 structure
 par rapport à l’axe long de la FMSC, le disque scalariforme présente
 un segment transversal: il solidarise les cellules entre elles; il contient 2
jonctions
o fascia adhaerens – c’est une jonction pour l’ancrage des filaments
d’actine des sarcomères terminaux
o macula adhaerens - c’est un desmosome qui empêche la dissociation
des FMSC au cours de la contraction
 dans le segment transversal, sur la face interne, sous le sarcolemme, il y a
aussi un matériel électron-dense qui contient de la vimentine ( protéine pour
l’ancrage des filaments d’actine et des filaments protéiques qui
appartiennent au squelette exosarcomérique)
 un segment longitudinal qui contient des jonctions de communication gap
(permettent la communication à travers des ions entre les cellules,
transformant le myocarde en un syncytium fonctionnel) (Fig. 11)

Attention!
 les cellules myoendocrines sont des cardiomyocytes pauvres en
myofibrilles et différenciées dans le sens d’un phénotype sécrétoire
endocrine, plus nombreuses au niveau de l’oreillette droite; elles
secrètent le facteur natriurétique auriculaire (FNA): des grains
sphériques autour des noyaux. FNA produit l’élimination dans l’urine de Na+, K+,
H2O déterminant la réduction de l’HTA, du niveau plasmatique et de la sécrétion de
rénine et aldostérone; les grains de ces cellules contiennent la pré-hormone
auriculine (ou atriopeptine); un volume intravasculaire augmenté détermine la
libération de la pré-hormone qui se transforme en hormone active par le clivage du
fragment COOH terminal

342 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 11. L’ultrastructure des stries scalariformes

(Selon http://intranet.tdmu.edu.ua/data/kafedra/internal/histolog.%20Muscular%20tissues.htm)

7.4.2. Le myocarde spécifique


 est le tissu myocardique de type embryonnaire qui assure la contraction rythmique
du cœur
 les cellules du système cardionecteur sont des cellules peu différenciées, riches en
glycogène, localisées dans: le nœud sino-auriculaire Keith-Flack, le nœud auriculo-
ventriculaire d’Aschoff–Tawara, le faisceau de His et le réseau de Purkinje
 on distingue 3 types de cellules
1. Les cellules petites, P
 ce sont des cellules nodales situées dans le nœud sino-auriculaire, le nœud auriculo-
ventriculaire et le tronc du faisceau de His
 ce sont des cellules embryonnaires, elles ont un rôle de pace-maker
 sont rondes, petites, elles ont les dimensions de 5–10m
 leur contenu est riche en glycogène, pauvre en myofibrilles
 présentent des liaisons intercellulaires peu spécialisées
2. Les cellules de transition
 ce sont des formes intermédiaires entre les cellules P et les cellules Purkinje
 sont fins, minces
 les myofibrilles sont peu développées, la transmission de l’influx nerveux est lente
 ont des liaisons intercellulaires avec les cellules P et Purkinje et aussi avec les
FMSC

Histologie - Tissus 343 | P a g e


3. Les cellules Purkinje
 sont fréquentes dans les branches du faisceau de His et dans le réseau de Purkinje
 sont allongées, mais épaisses, plus volumineuses que les cardiomyocytes banales
 ont peu de myofibrilles et beaucoup de glycogène et de mitochondries
 présentent des jonctions à travers les disques scalariformes, donc elles ont une
transmission rapide
7.4.3. La structure du cœur inclut
 l’endocarde tapisse les cavités cardiaques, les valvules et les cordages tendineux et
les muscles papillaires; il comporte
 un endothélium - épithélium simple pavimenteux
 une membrane basale
 une couche sous-endothéliale de tissu fibro-élastique renfermant dans les
ventricules les ramifications du réseau de Purkinje
 le myocarde forme l’essentiel de la masse du cœur
 il se situe entre l’épicarde et l’endocarde au niveau de la paroi externe du cœur,
et entre deux zones de l’endocarde au niveau des cloisons interauriculaire et
interventriculaire
 le myocarde est mince au niveau des atriums et épais au niveau des ventricules,
en particulier le ventricule gauche
 le péricarde est formé de deux feuillets délimitant une cavité
 l’épicarde est le feuillet viscéral de la séreuse péricardique qui tapisse
extérieurement le myocarde; il est constitué de trois éléments
 un mésothélium-épithélium simple pavimenteux
 une membrane basale
 un tissu fibro-élastique
7.4.4. La vascularisation et l’innervation du myocarde
 la vascularisation
 les artères coronaires, branches de l’aorte, sont deux: droite et gauche; elles
donnent des branches qui abordent le cœur par l’épicarde, se ramifient et
forment des réseaux capillaires au contact des cardiomyocytes
 les capillaires sont classiquement terminales; cependant, il ya des anastomoses
au niveau es branches de division
 les veines coronaires ont un trajet plus ou moins jumelé à celui des artères; les
veines se réunissent pour former le sinus coronaire, qui déverse le sang dans
l’atrium droit
 l’innervation est végétative; les fibres motrices modifient le rythme cardiaque en
innervant les cellules cardionectrices; les fibres de système parasympathique
ralentissent le cœur, tandis que le système sympathique l’accélère; ces fibres
nerveuses n’ont aucune action directe sur les FMSC, et il n’y a pas de plaques
motrices

344 | P a g e Histologie - Tissus


Corrélations cliniques
 les pathologies du myocarde sont les plus fréquentes des
pathologies cardiaques
 on peut décrire
 les cardiomyopathies familiales
 les cardiopathies hypertrophiques secondaires à une valvulopathie ou à une
hypertension artérielle
 les cardiopathies d’origine ischémique
 les myocardites
 d’origine infectieuse: virus, rickettsies, mycobacteries, parasites,
champignons
 d’origine immunologique: lupus, sclérodermie, dermatomyosite
 d’origine toxique: alcool, cocaïne, anthracyclines, bléomycine
 le diagnostique en est parfois difficile et impose la biopsie du septum par voie
transendocardique

7.5. Le tissu musculaire lisse


 les éléments contractiles du muscle lisse sont les cellules musculaires lisses, encore
appelées fibres musculaires lisses (FML) ou léiomyocytes
 les FML ne présentent pas des striations transversales, mais elles sont striées
longitudinalement
 la contraction des FML est involontaire spontanée ou en réponse à divers stimuli
physiques ou biochimiques comme l’étirement ou les hormones; cette contraction
est modulée par le système nerveux végétatif
7.5.1. La forme
 en coupe longitudinale, la forme est allongée, fusiforme, avec une partie moyenne
plus large et deux extrémités effilées, parfois bifurquées ou rameuses
 en coupe transversale, les FML sont arrondies ou ovalaires
7.5.2. Les dimensions
 la longueur varie selon la localisation: d’environ 15-20m (dans les parois des
vaisseaux sanguins) jusqu’à 500-700m (dans le myomètre d’utérus gravide)
 le diamètre est variable: 4-20m, en fonction de leur longueur
7.5.3. L’organisation des fibres musculaires lisses
 les FML sont disposées
 isolées – dans le tissu conjonctif de la prostate, dans le tissu érectile, de
certaines régions cutanées (scrotum, mamelon), la villosité intestinale
 groupées en petits amas entourés de tissu conjonctif
 dans les tuniques musculaires lisses (dans les parois des organes creux: le
tube digestif, les voies aériennes de l’appareil respiratoire, les voies
urinaires et génitales); les FML peuvent être orientées de façon circulaire ou
Histologie - Tissus 345 | P a g e
longitudinale par rapport à la lumière de l’organe; par conséquent, la
contraction des FML entraîne soit une diminution du diamètre, soit un
raccourcissement de l’organe
 dans les muscles lisses individualisés; ex: le muscle érecteur du poil

Attention!
 la particularité de disposition: les cellules sont disposées avec les
extrémités aiguës des unes sur les zones moyennes des autres (dans
les zones de jonctions) pour obtenir la plus dense disposition

7.5.4. La structure (Fig. 12)


7.5.4.1. Le sarcolemme: la membrane plasmique + la membrane (lame) basale
 chaque cellule musculaire lisse est entourée d’une lame basale sur laquelle
s’insèrent des fibres réticuliniques et des fibres collagènes qui assurent la cohésion
de l’ensemble des cellules; le réseau fin de fibres réticuliniques enserrant chaque
cellule  le manchon pellucide (mis en évidence par la coloration de Wilder)
 particularités de structure
 la membrane plasmique a les caractéristiques suivantes
 la face interne est accolée aux plaques d’ancrage des filaments A
 la face externe est recouverte d’une lame basale continue, épaisse, qui
entoure complètement la cellule mais disparaît aux endroits des jonctions
intercellulaires (cell-coat est également présent sur la membrane plasmique)
 le sarcolemme présente des invaginations, qui peuvent être de 2 types
o longues et fins indentations - correspondantes aux fibres de collagène
qui traversent la lame basale
o volumineuses et irrégulières – les cavéoles - pour une grande
augmentation de la surface cellulaire, favorisant la diffusion de l’influx
nerveux; les cavéoles sont en rapport étroit avec le réticulum
sarcoplasmique et sont considérées comme l’équivalent fonctionnel des
tubules T du muscle strié ; elles contiennent une réserve extracellulaire
de calcium qui pénètre dans le cytoplasme lors de la contraction
 entre les cellules il y a des zones de jonction  deux types de jonctions sont
observés dans l’interface entre les FML
 les jonctions communicantes - gap - assurent le passage de petites
molécules et d’ions et le couplage électrique de cellules; le groupe de
cellules se comporte alors comme un syncytium fonctionnel qui se
dépolarise et se contracte en même temps
 les plaques d’attache symétriques semblables aux desmosomes de type
serré assure le couplage mécanique

346 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 12. La cellule musculaire lisse en ME

(Selon https://quizlet.com)

7.5.4.2. Le noyau
 est unique, central, allongé, situé dans le cône sarcoplasmique (zone moins colorée
en MO qui contient les organites vitaux de la cellule)
 a une forme de tire-bouchon quand la cellule est contractée
7.5.4.3. Le sarcoplasme
 est distribué
 dans le cône sarcoplasmique hébergeant des organites communs et des
inclusions
 dans la région sous-sarcolemmique
 la plus grande partie de la cellule est remplie de myofilaments (organites
spécifiques)
 particularités de structure
 le sarcoplasme contient des vésicules superficielles, qui
 ont une taille plus réduite et un diamètre plus uniforme que les vésicules de
pinocytose
 ont l’intérieur tapissé de la membrane basale qui communique avec
l’extérieur par un pertuis
 ont 100Å de diamètre
7.5.4.4. Les organites communs et les inclusions sarcoplasmiques
 les organites communs sont
 l’appareil de Golgi, les citernes de réticulum endoplasmique granuleux et les
ribosomes se trouvent ans le cône sarcoplasmique
 les mitochondries qui sont aussi disposées à la périphérie de la cellule sous le
sarcolemme en même temps que dans le cône sarcoplasmique
 les inclusions sont représentées principalement par le glycogène

Histologie - Tissus 347 | P a g e


7.5.4.5. Les organites spécifiques sont
 les myofilaments
 le réticulum sarcoplasmique
Les myofilaments
 il n’y a pas d’organisation en sarcomères comme dans le muscle strié
 sont dispersés dans toute la cellule sauf dans la région sarcoplasmique périphérique
et dans les cônes sarcoplasmiques
 sont représentés par
 les filaments fins d’actine
 sont constitués de deux polymères d’actine G associés en double hélice;
dans le sillon de l’hélice se loge des molécules de tropomyosine mais,
contrairement aux FMS, la troponine est absente; en outre, les filaments
d’actine impliqués dans la contraction contiennent de la caldesmone et de la
calponine, tandis que les filaments d’actine associés aux filaments
intermédiaires contiennent de la filamine
 sont en rapport de 15:1 avec la myosine
 ont une disposition variable
o en rosette (15Å pour 1M)
o en faisceaux volumineux sans filaments M
 sont maintenus par
o des corps denses
o des plaques d’ancrage ou d’attache
 les corps denses intracytoplasmiques
 ce sont des structures opaques aux électrons, parsemant la cellule de place
en place
 ils servent pour l’ancrage des extrémités des filaments A
 ils ne sont jamais en rapport avec les filaments M
 sont en relation avec les filaments intermédiaires
 contiennent de l’α-actinine
 sont les équivalents des membranes Z présentes aux FMSS et FMSC
 les plaques d’ancrage
 ce sont des zones denses aux électrons sur la face interne du sarcolemme
 elles sont rares dans la partie moyenne de la cellule est elles sont de plus en
plus fréquentes vers les extrémités
 lors de la contraction elles s’invaginent dans la cellule avec la partie
correspondante de la membrane plasmique
 les filaments épais de myosine
 ont un contour irrégulier
 ils sont intercalés parmi les filaments d’actine, sans aucun contact avec les
corps denses
348 | P a g e Histologie - Tissus
 ils présentent des têtes sur toute leur longueur avec des régions libres aux
extrémités
 les filaments intermédiaires
 ont un contour régulier, arrondi
 sont disposés au centre de la cellule ou dans la périphérie autour des corps
denses
 sont représentés par
o la desmine – dans tous les muscles lisses
o la vimentine – dans le muscle lisse vasculaire
Le réticulum sarcoplasmique
 le réticulum endoplasmique lisse (réticulum sarcoplasmique) est situé dans la région
sous-sarcolemmique
 c’est une structure tubulaire orientée longitudinalement
 il présente des structures de couplage entre ses éléments les plus périphériques et la
membrane plasmique et entoure les vésicules superficielles
 il régule le flux de calcium intracellulaire essentiel lors de la contraction
7.5.5. Les types particuliers des cellules musculaires lisses
1. Les cellules rameuses
 sont localisées dans la paroi des grosses artères, entre les lames élastiques de la
média
 sont courtes, aplaties, polygonales
 les prolongements sont bifurquées et s’insèrent sur les lames élastiques
 le noyau est ovoïde, disposé au centre
 les myofilaments sont disposés obliquement
2. Les cellules myoépithéliales
 leur origine est ectodermique
 leur forme est étoilée
 ont une disposition «en panier», enserrant l’acinus de glandes exocrines sudoripares,
mammaires, salivaires
 sont situées entre la lame basale et la membrane plasmique du pôle basal des
cellules de l’acinus
 leur contraction est sous le contrôle du système nerveux autonome et facilite
l’expulsion du produit de sécrétion dans le canal excréteur
3. Les cellules myoépithélioïdes de Ruyters
 ont un double phénotype, contractile et sécrétoire
 remplacent les cellules musculaires lisses de l’artériole afférente au niveau où elle
pénètre dans le glomérule rénal
 sont séparées de l’endothélium seulement par leur membrane basale
 sécrètent dans l’artériole afférente une hormone = la rénine

Histologie - Tissus 349 | P a g e


4. Les cellules mioïdes
 sont des cellules contractiles
 sont localisées dans les tubules séminifères du testicule
5. Les cellules périneurales
 sont des cellules contractiles mais ont aussi un rôle de transport et barrière
 sont disposées en couches concentriques dans le tissu conjonctif qui entoure les
faisceaux de fibres nerveuses dans les nerves périphériques
6. Les cellules myofibroblastiques
 sont es fibroblastes qui contiennent des filaments d’actine et des corps denses et ont
des propriétés contractiles
 ont un rôle important dans la cicatrisation et dans des circonstances pathologiques
 ont la capacité de se diviser et de secréter des protéines de la matrice extracellulaire,
en particulier de collagène

Corrélations cliniques
 on a démontré que les cellules musculaires lisses peuvent
synthétiser des fibres de collagène, d’élastine et de protéoglycanes
(le RER et l’appareil Golgi sont bien développés)
 ça explique pourquoi dans le syndrome Ehlers-Danlos type IV (déficience de
synthèse de collagène III) il peut survenir des ruptures des parois de l’aorte et du
tube digestif

7.5.6. La vascularisation et l’innervation


 la vascularisation
 elle est pauvre par opposition à celle du muscle strié; les capillaires ne pénètrent
jamais dans un faisceau de cellules (peu d’énergie est nécessaire pour la
contraction)
 l’innervation
 elle dépend du système végétatif, la contraction échappe au contrôle de la
volonté
 la contraction est lente, durable et soutenue; elle peut être rythmique (l’onde de
contraction se transmettant d’une cellule à l’autre) ou tonique (cellules dans un
état permanent de contraction partielle)
 le degré d’innervation d’un certain faisceau de muscle lisse dépend de la
fonction et de la dimension du muscle; souvent, les terminaisons des axons
végétatifs se terminent par une série de dilatations dans le tissu conjonctif de
l’endomysium; les muscles lisses qui forment des tuniques, ont beaucoup de
jonctions gap et relativement peu de fibres nerveuses et ils fonctionnent comme
un syncytium; ex: le muscle lisse viscéral; par contre, le muscle lisse

350 | P a g e Histologie - Tissus


multiunitaire a une riche innervation et peut produire des contractions précises
et gradées (ex: l’iris de l’œil)
 d’habitude, le muscle lisse a une activité spontanée dans l’absence de
stimulation nerveuse; l’innervation a donc la fonction plutôt de modifier
l’activité que de l’initier; le muscle lisse reçoit des terminaisons ortho- et para-
sympathiques qui actionnent en manière antagoniste, stimulant ou inhibant son
activité; dans certains organes, les terminaisons parasympathiques activent et
celles sympathiques inhibent, dans les autres organes c’est à l’envers
7.5.7. L’influence des hormones
 les cellules musculaires lisses de la paroi des organes génitaux sont sensibles aux
hormones: au cours de la grossesse, la sécrétion de progestérone entraîne non
seulement une augmentation de taille et de diamètre des cellules musculaires lisses
du myomètre, mais aussi une augmentation numérique du nombre des cellules
7.5.8. La contraction des cellules musculaires lisses
 elle se fait par un mécanisme du glissement, comparable à celui du muscle strié
 les ions de Ca2+ nécessaires au déclenchement de la contraction sont d’origine
extracellulaire; la membrane plasmique contrôle les échanges avec le sarcoplasme
 lors de l’excitation de la fibre, la perméabilité de la membrane plasmique au Ca2+ est
augmentée, la diffusion du Ca2+ dans la cellule se fait beaucoup plus lentement; la
contraction d’une fibre lisse est ainsi plus lente que celle d’une fibre striée;
l’abaissement des taux de Ca2+ est fait par des pompes a Ca2+ situées dans la
membrane plasmique
 la myosine du muscle lisse, pourtant, s’attache de l’actine seulement quand sa
chaîne légère est phosphorylée; puisque la troponine est absente, le mécanisme de
contraction dans le muscle lisse est différent de celui du muscle squelettique et
cardiaque; Ca2+ dans le muscle lisse est lié avec calmoduline, une protéine de liaison
de Ca2+ qui est aussi impliquée dans la contraction des cellules non-musculaires; le
complexe Ca2+-calmoduline active la kinase des chaînes légères de myosine,
l’enzyme responsable de la phosphorylation de la myosine
 d’autres facteurs peuvent influencer le degré de contraction du muscle lisse; la
contraction et le relachement peuvent être déclenchées par des hormones qui
actionnent par le messager cAMP; l’augmentation du taux de cAMP actionne la
kinase et la cellule se contracte; l’abaissement a l’effet inverse; par exemple,
l’œstrogène stimule la contraction de myomètre, la progestérone relache le
myomètre d’utérus

7.6. La régénération des tissus musculaires


 dans le muscle squelettique, bien que les noyaux ne soient pas capables de mitose,
pourtant le tissu peut se régénérer en manière extensive; la source de régénération
est représentée par les cellules satellites; elles forment une population réduite de

Histologie - Tissus 351 | P a g e


cellules avec un seul noyau, fusiformes, qui se disposent sous la lame basale qui
entoure chaque fibre (à cause de leur disposition intime sur la surface des fibres
elles peuvent se distinguer seulement dans ME); elles sont considérées comme des
myoblastes inactives qui persistent après la différenciation du muscle; après la
stimulation produite par les lésions ou les autres facteurs, les cellules satellites
normalement inactives deviennent actives, prolifèrent et fusionnent pour former de
nouvelles fibres musculaires squelettiques; une activité similaire est impliquée dans
l’hypertrophie musculaire, processus où les cellules satellites fusionnent avec leurs
«parents» pour augmenter la masse musculaire (ex: après d’exercices physiques
extensifs)
 le muscle cardiaque n’a pas pratiquement une capacité régénératrice après la
période de l’enfance; les défections ou les lésions (infarctus) dans le myocarde sont
remplacées en général par la prolifération du tissu conjonctif, en formant des
cicatrices sur le myocarde; tout de même, de nouvelles études montrent que les
cellules musculaires âgées sont également remplacées dans les cœurs de
mammifères; chaque année, environ de 1-4% des cellules du muscle cardiaque sont
remplacés; ainsi, le traitement de l'infarctus pourrait faire appel à la thérapie par
cellules souches et aux facteurs qui accélèrent le processus de régénération
 le muscle lisse est aussi capable d’une réponse régénératrice modeste; suivant à une
lésion, les cellules musculaires lisses encore vives soufrent le processus de mitose et
donnent naissance à d‘autres FML; cependant, lors de lésions destructrices du
muscle lisse, les processus de réparation dépendent de la localisation; en général,
dans la musculeuse digestive, les FML blessées sont remplacées par un tissu
conjonctif cicatriciel, mais dans la média des vaisseaux, les cellules
mésenchymateuses périvasculaires pourraient se différencier en FML pour
régénérer le tissu

352 | P a g e Histologie - Tissus


Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Parmi les propositions suivantes concernant les cellules satellites du muscle strié
squelettique, laquelle est exacte:
a. elles sont volumineuses et multinucléées
b. elles sont des cellules non-différenciées qui dérivent de myoblastes
c. elles ont des propriétés contractiles
d. elles sont douées d’activité mitotique continue
e. sont localisées intra-cellule, dans la région sous-sarcolemmique
2. Indiquez les caractéristiques des fibres musculaires striées squelettiques:
a. les noyaux sont multiples et localisés au centre des cellules
b. sont très riches en myofibrilles striées
c. se trouvent exclusivement dans la structure des muscles squelettiques
d. le tubule T est formé par l’invagination de la membrane plasmatique
e. les filaments épais sont constitués essentiellement de molécules de myosine
3. Parmi les propositions suivantes concernant les fibres musculaires striées
cardiaques, lesquelles sont exactes:
a. ils sont bifurqués à leurs extrémités
b. le sarcolemme est bordé d’une membrane basale
c. les cellules satellites y sont absentes
d. ils sont accrochés entre eux au niveau des stries scalariformes
e. les noyaux sont multiples et localisés à la périphérie des cellules
4. Parmi les propositions suivantes concernant les fibres musculaires lisses, lesquelles
sont inexactes:
a. les mitochondries sont localisées exclusivement dans la région sous-
sarcolemmique
b. les myofilaments sont organisées en sarcomères
c. les myofilaments fins sont constitués de deux polymères d’actine G associés à la
tropomyosine et la troponine
d. les corps denses intracytoplasmiques servent pour l’ancrage des extrémités des
filaments fins
e. les myofilaments épais présentent des têtes sur toute leur longueur avec des
régions libres aux extrémités
5. Parmi les propositions suivantes, lesquelles sont exactes:
a. les fibres musculaires lisses sont cohésives grâce aux stries scalariformes
b. les filaments intermédiaires sont représentés par la vimentine dans le muscle
lisse vasculaire

Histologie - Tissus 353 | P a g e


c. les cellules myoépithéliales se trouvent dans l’artériole afférente et ont un
double phénotype: contractile et sécrétoire (la rénine)
d. les cellules rameuses sont un type particulier de fibres musculaires striées
cardiaques localisées dans la paroi des grosses artères
e. les cellules Purkinje sont fréquentes dans les branches du faisceau de His,
présentent des stries scalariformes et ont une transmission rapide
Tests de compréhension
1. Décrivez le sarcomère des fibres musculaires striées squelettiques.
2. Décrivez l’agencement des cellules musculaires striées et constitution du muscle
squelettique comme organe.
3. Comparez les fibres musculaires squelettiques blanches et rouges du point de vue
morphologique et fonctionnel.
4. Faites la différance entre les triades et les dyades (la localisation, les éléments
constitutifs).
5. Quels sont les facteurs qui influencent la contraction des fibres musculaires lisses?
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre faites un tableau
comparatif entre les caractéristiques de la contraction des fibres musculaires
squelettiques et cardiaques.
Test d’application clinique
Cas clinique - après vous établissez le diagnostic, continuez votre recherche sur
l’internet.
 un homme de 55 ans, un patient tabagique (2 paquets par jour), sans autre facteur de
risque connu, se présente au médecin pour une douleur thoracique
 trois jours d’avant, à la suite de l’annonce téléphonique d’une mauvaise nouvelle, il
avait une violente douleur précordiale antérieure en pointe suivie d’un malaise qui
avait cédé spontanément
 la soirée précédente, il s’est plaint d’une sensation d’oppression thoracique et à 6h
du matin il est réveillé par une nouvelle douleur thoracique précordiale plus intense
irradiant dans le dos et les deux bras, l’empêchant de dormir non-calmée par la
trinitrine; la trinitrine est sans effet; la douleur était plus importante que celles
précédentes
 dix mois d’avant, il avait consulté un cardiologue pour des précordialgies; une
épreuve d’effort maximale était négative
 la médication de ce patient inclut: d’antiacides, de la spasmine et de la «trinitrine si
douleur»
 l’examen clinique est normal: 84 kg pour 1,74 m
 les résultats des tests sanguins sont: le bilan lipidique est modérément perturbé; les
transaminases et γ-GT (glutamyl-transférase), la créatinine, la kaliémie et la VS
(vitesse de sédimentation) sont normales et la numération met en évidence une
polynucléose à 12.190/mm3 avec 68% de polynucléaires; le dosage de troponine
354 | P a g e Histologie - Tissus
réalisé est normal selon la référence du laboratoire (0,2 ng/ml pour une valeur de
référence indiquée inférieure à 5); les CPK (créatinine kinase) et CPK-MB (sa
fraction MB, la myoglobine) ne sont pas demandées
 quel est le diagnostic présomptif d’une telle douleur?
 sur quels critères? qu’est ce que pouvez vous dire sur les valeurs des tests
sanguins?
 quelle est la prise en charge de ce patient?
 quels autres examens sont nécessaires pour le diagnostique de précision?
 quel est le traitement de référence dans un infarctus?
 avec quelles autres maladies pouvez-vous faire le diagnostique différentiel?

Histologie - Tissus 355 | P a g e


8. LE TISSU NERVEUX

8.1. Données générales


8.1.1. Définition
 représente le composant de base du système nerveux, central et périphérique
 il est formé par des éléments spécifiques (les cellules nerveuses) et non-
spécifiques (le réseau vasculaire très riche)
8.1.2. Fonctions
 assure le fonctionnement intégré de l’organisme
8.1.3. Histogenèse
 origine ectodermique
 la cellule primordiale est la cellule souche pluripotente ou la cellule
neuroépithéliale:
 des cellules souches qui tapissent le tube neural résultent les épendymoblastes,
les neuroblastes et les glioblastes
 des cellules souches des crêtes neurales résultent les ganglions nerveux crâniens
et spinaux, les cellules de Schwann, les cellules de la pie-mère et de
l’arachnoïde, les cellules chromaffines de la médullosurrénale, les mélanocytes
et les odontoblastes
 la seule cellule avec l’origine mésodermo-mésenchymateuse est la microglie,
cellule qui fait partie du système macrophagique-mononucléaire
8.1.4. Caractères généraux
 structure pure, étant constitué par des cellules
 la population cellulaire du tissu nerveux est représentée par de neurones, fortement
spécialisés et de cellules gliales (la névroglie), avec un rôle auxiliaire
 il n’y a pas des fibres ou de la SF
 la SF est absente et son équivalent est représenté par le neuropile (réseau
tridimensionnel situé entre les corps cellulaires et composé de la totalité des
prolongements cellulaires des neurones et des cellules gliales)
 les fibres ne sont pas secrétées par les cellules mais représentent des
prolongements cellulaires entourées par des 2 ou 3 gaines différentes
 il est reparti partout dans l’organisme (ubiquitaire) et il établit un réseau de
communication aux connexions multiples

8.2. Le neurone
 représente l’unité morpho-fonctionnelle du tissu et du système nerveux
 possede 2 caractères essentiels: l’excitabilité et la conductibilité
8.2.1. Forme et dimensions
 forme variable: d’étoile, de pyramide ou d’arbre
 dimensions du corps cellulaire de 4–9μm (dans les cellules granulaires de la
substance grise du cervelet) jusqu'à 125μm (dans les cellules pyramidales Betz)
356 | P a g e Histologie - Tissus
8.2.2. Nombre
 le nombre des neurones est à la «naissance», environ de 12-14 milliards
 au cours de la vie, une grande partie des neurones se désintègrent et meurent

Attention!
 cette déplétion permanente de neurones n’a aucune signification
particulière sur l’activité du système nerveux; dans des conditions
habituelles, seulement 4-10% des neurones existants sont
effectivement utilisés par l’organisme

 les neurones matures sont des cellules qui ne se divisent pas, post-mitotiques; ils
sont bloquées pour la vie dans la phase G0, étant hautement spécialisées,
anatomiquement et fonctionnellement; même si les neurones mûrs ne se divisent
pas, dans le cerveau adulte il y a une neurogenèse au niveau de 2 régions, qui
conservent des cellules souches neurales:
 la région sous-ventriculaire du ventricule latéral (la place d’origine des neurones
du bulbe olfactif)
 la région du gyrus denté du hippocampe (impliquée dans les processus
d'apprentissage et de mémoire); cette capacité est prouvée par la présence de la
nestine (une protéine des filaments intermédiaires, caractéristique pour les
cellules souches neuro-épithéliales)

Attention!
 pour le moment le cerveau adulte, se répare mal; le nombre de
nouveaux neurones est faible par rapport au nombre total de
neurones; cependant, l’avenir démontrera la possibilité de son
grand pouvoir de multiplication des neurones
 la stimulation des cellules souches pour former des neurones fonctionnels dans
certaines régions du cerveau, conduira au traitement des maladies neuro-
dégénératives (Alzheimer, Parkinson, etc), aux conséquences des traumatismes ou
des accidentes vasculaires cérébrales, dont les neurones sont lésés ou détruits

8.2.3. Les fonctions des neurones


 les fonctions de neurones sont basées sur leurs 3 propriétés principales
 excitabilité
 conductibilité
 communicabilité (la modification de la différence de potentiel entre faces
interne et externe des membranes plasmiques, ce qui conduit à une propagation
d’un potentiel électrique ou le potentiel d’action)
 ainsi, les neurones

Histologie - Tissus 357 | P a g e


 reçoivent les informations des milieux intérieur et extérieur, à travers
les récepteurs sensoriels et décodent ces signaux
 assurent le traitement, stockage, transfert de l’information provenant du milieu
extérieur ou intérieur de l’organisme, afin de provoquer une réponse adaptée et
coordonnée
 organisent et coordonnent les fonctions de l’organisme, par
 les substances neuroactives (neurotransmetteurs, neuromodulateurs,
neurohormones)
 les récepteurs sensoriels (extérocepteurs, intérocepteurs, propriocepteurs)
 le système neuromoteur (connexion aux différentes cellules musculaires)
 assurent la base structurelle et chimique du raisonnement, de la conscience,
du comportement et de la personnalité
8.2.4. Classifications des neurones
 classification morphologique (Fig. 1)
 se fait selon le nombre des prolongements et la longueur des prolongements
A. Selon le nombre des prolongements
 les neurones multipolaires: ont une forme étoilée, des nombreuses
ramifications (la majorité des neurones)
 les neurones bipolaires: ont une forme ovalaire ou fusiforme, avec un
prolongement au niveau de chaque extrémité (des ganglions Scarpa et Corti,
quelques-uns des neurones de la rétine)
 les neurones unipolaires: ont un seul prolongement (l’axone) (les cellules
amacrines de la rétine)
 les neurones pseudounipolaires: ont une forme sphérique, un seul
prolongement initial unique, qui se divise ultérieurement dans une branche
périphérique (dendritique) et une branche centrale (axonique), ayant la
forme de la lettre T (les neurones des ganglions rachidiens et crâniens)
B. Selon la longueur de l’axone
 les neurones de type Golgi I: ont un axone long (les neurones de projection
d’au niveau du cerveau, ou des nerfs périphériques)
 les neurones Golgi II: l’axone est court (les neurones d’association)
 classification fonctionnelle
A. Selon la fonction accomplie
 les neurones moteurs: sont de grandes cellules, étoilées, multipolaires, avec
l’axone long (les cellules pyramidales de cortex cérébral, les neurones
multipolaires des cornes antérieures de la moelle épinière)
 les neurones sensitifs: sont bipolaires ou pseudounipolaires, réceptionnent les
stimules sensorials du milieu ambiant (les neurones des ganglions sensitifs)

358 | P a g e Histologie - Tissus


 les neurones d’association: sont les plus nombreux (99,9%), multipolaires ou
bipolaires, établissent les interrelations entre les autres neurones, constituant des
chaînes fonctionnelles (les cellules étoilées Cajal)
 les neurones neurosécréteurs: contiennent des granules de sécrétion abondantes
(hypothalamus)
 selon la nature et la modalité d’action des neurotransmetteurs
o les neurones excitateurs (acétylcholine)
o les neurones inhibiteurs (GABA ou acide gamma amino-butyrique,
glycine)
8.2.5. Structure des neurones (Fig. 2)
 le corps cellulaire (le péricaryon)
 2 types de prolongements cytoplasmiques (l’axone et les dendrites)
8.2.5.1. Le péricaryon
 réalise la fonction de centre trophique
 est formé de la membrane cellulaire (le neurilemme), du noyau et du cytoplasme
(le neuroplasme)

Figure 1. Morphologie des neurones


A. Axone, D. Dendrite, C. Corps cellulaire; 1. N. unipolaire (amacrine de la rétine), 2. N.
pseudounipolaire ou en T des ganglions rachidiens (fausse cellule unipolaire résultante par la
fusion des prolongements axonique et dendritique), 3. N. bipolaire, 4. N. multipolaire; 5. N.
pyramidale (cortex cérébral), 6. N. Purkinje (cortex cérébelleux)

(Selon Erik HG. Portrait de neurone, 2005)

1. La membrane cellulaire (neurilemme)


 est de type commun (trilaminaire et de nature lipoproteique)
 participe à la réalisation des synapses, contenant des nombreux canaux ioniques
 elle est doublée par les membranes cellulaires des cellules gliales satellites
2. Le noyau
 d’aspect caractéristique
 grand (diamètre de 20–25μm)

Histologie - Tissus 359 | P a g e


unique (à l’exception des neurones des ganglions spinaux sacraux et
sympathiques)
 vésiculeux (en «œil de hibou»), plus condensé dans les petits neurones
 euchrome (la chromatine fine réfléchissant l’intense activité métabolique)
 sphérique
 central
 contient un seul nucléole; chez les femmes, entre le nucléole et la membrane
cellulaire se dispose une agglomération de hétérochromatine qui forme le
corpuscule Barr ou la chromatine sexuelle
 la membrane du noyau est évidente en MO, présentant de nombreux pores en ME

Figure 2. Schéma générale de la structure d’un neurone

(Selon Villar R. Les Neurones et leur principe de plasticité neuronale, 2011)

3. Le neuroplasme
 est abondant, faiblement coloré
 contient des organites communs et spécifiques et de différents types des inclusions
 les organites communs sont représentés par:
 mitochondries – sont localisées surtout parmi les corps tigroïdes (blocs de
Nissl) et aussi dans les portions terminales des prolongements, en plus
grand nombre dans les terminaisons axoniques
 appareil Golgi – est bien exprimé, localisé juxtanucleaire
 lysosomes – sont dispersés dans le cytoplasme tout entier
 réticule endoplasmique lisse – est bien exprime au niveau de l’axone et est
impliqué dans l’homéostasie de Ca2+
 lysosomes (primaires, secondaires qui contiennent lipofuscine)
 centrioles – impliqués dans l’organisation des microtubules

360 | P a g e Histologie - Tissus


 peroxysomes
 polyribosomes libres
 les inclusions sont représentés par
 grains de lipofuscine, un pigment jaune, hypochrome (sont des lysosomes
secondaires qui s’accumulent avec l’âge)
 pigment de mélanine, présent dans les neurones de SNC (système nerveux
central), dans la substance noire (locus niger) et le noyau dorsal du vague et
aussi dans le SNP (système nerveux périphérique), dans les ganglions
sympathiques
 gouttelettes lipidiques – matériel du réserve ou produit métabolique
pathologique
 pigment ferrique - peut être vu dans les péricaryons
 granules de sécrétion - peuvent être observés dans les neurones sécrétoires,
contenant catécholamines (diamètre 80-120nm), ADH, l'ocytocine et les
neurophysines transportatrices (10-30nm), polypeptide intestinal vasoactif
(PIV) et cholécystokinine (CCK)
 la neuro-mélanine est un produit du métabolisme des neurotransmetteurs
monoaminiques (dopamine, noradrénaline), stockée dans les lysosomes et
qui est impossible de dégrader; est absente à la naissance, et sa quantité
augmente avec l'âge
 les organites spécifiques (caractéristiques seulement pour les neurones)
 les corps de Nissl
o apparaissent comme des grains basophiles, sur les lames colorées avec
des substances basiques (bleu de méthylène, bleu de toluidine, violet
crezyl); dans les petits neurones on observe seulement une basophilie
diffuse
o se disposent au niveau du péricaryon et des racines de dendrites et
manquent dans l'axone et dans le cône d’émergence de l'axone
o sont constitués par les citernes de RER associées aux polyribosomes et
des ribosomes libres ou associés
o ont un rôle dans la séquestration du calcium et contiennent et
transportent des protéines au niveau de la cellule nerveuse
o bien représentés dans les neurones moteurs (avec une soutenue activité
métabolique de synthèse des protéines)

Attention!
 les stimuli modérés produisent une augmentation de corps Nissl
 le nombre des granulations s’abaisse dans le processus de
sénescence et dans les lésions des neurones (chromatolyse)

Histologie - Tissus 361 | P a g e


 les neurofibrilles (neurofilaments)
o sont distinguées seulement par des imprégnations avec AgNO3 ou sels
d’or
o forment dans le cytoplasme un réseau fibrillaire et se disposent dans des
faisceaux parallèles dans les prolongements neuronales
o ont une nature protéique, ayant aussi une composante phospholipidique
o la ME a démontré que les neurofibrilles sont formées de neurofilaments
(des filaments intermédiaires avec le diamètre de 10nm)
o exécutent les suivantes fonctions: formation du cytosquelette,
histogenèse des fibres nerveuses et guidage du flux neuroplasmique
 les neurotubules
o se distinguent seulement en ME (formations tubulaires de 10nm
longueur et de 240Å de diamètre)
o sont présents au niveau du péricaryon et dans les 2 types de
prolongements (étant plus nombreux dans l’axone)
o fonctions
- le maintien et l’extension des prolongements des neurones
- dans le transport des organites cellulaires intraneuronales
4. Le cytosquelette du neurone (Fig. 3)
 se compose de
 neurofilaments
 neurotubules avec les protéines associées
 elles régulent la stabilité et la promotion de l’assemblage du cytosquelette:
tau (dans les parties distales d'axones), MAP-1, MAP-2 (plus abondante
dans le péricaryon et les dendrites et absente dans les axones), MAP-3
(présente seulement dans l'axone)
 microfilaments d'actine
 ont un diamètre de 3-6nm
 sont couplés à la membrane plasmique par l'intermédiaire des molécules de
fodrine
 sont concentrés dans les épines dendritiques
 ont un rôle dans la mobilité des dendrites
 microfilaments de méromyosine lourde (H)
 la protéine tau
 module la stabilité du cytosquelette et fournit une flexibilité axonale
 est abondante dans les neurones du SNC et est également exprimée à de faibles
niveaux dans les astrocytes du SNC et oligodendrocytes

362 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 3. Le cytosquelette du neurone

(Selon Hameroff S, Penrose R. Conscious Events as Orchestrated Space-Time Selections.


Disponible à: http://www.abandon.nl/orchor.htm)

Attention!
 elle est impliquée dans la genèse des maladies dégénératives: la
maladie d'Alzheimer et la démence fronto-temporale héréditaire

 les protéines synthétisées dans le neurone


 protéines du cytosquelette: actine, microtubules, MAP, neurofilaments
 protéines de la neurotransmission: neurotransmetteurs (NT), enzymes de
biosynthèse et de dégradation de NT, récepteurs de NT, protéines des canaux
ioniques du transport membranaire
 protéines d’ancrage des protéines membranaires dans le cytosquelette:
contrôlent la densité et la mobilité des récepteurs synaptiques et post-
synaptiques
 protéines d’adhésion membranaire: assurent la stabilité des synapses (cadhérine,
nectine, neurexine), le contact axones - cellules gliales (Necl1 – au niveau des
synapses, contactine – au niveau des jonctions paranodales), le contact entre les
axones pour former un faisceau (L1, N-CAM, etc)
 protéines pour différenciation et la survie des neurones: facteur neurotrophique
(NGF), les récepteurs du facteur neurotrophique
5. Les marqueurs immunohistochimiques des neurones
 structuraux
 NSE (énolase neuro-spécifique): enzyme glycolytique dans les neurones
cérébraux, exprimée aussi dans les néoplasmes gliaux et cellules gliales
réactives

Histologie - Tissus 363 | P a g e


 neun (an. neuronal nuclei) ou Fox3: impliqué dans l’ajustement d'épissage
d’ARNm, la différenciation cellulaire et le développement du système
nerveux
 MAP-2: assure la stabilisation des microtubules et des dendrites et c’est
présent dans les neurones et les astrocytes réactifs
 βIII tubuline (TuJ1): impliquée dans la différenciation neuronale; est
localisée dans les corps cellulaire, dendrites, axones et terminaisons
axonales des neurones immatures
 doublecortine (DCX): associée aux microtubules dans les neurones
migrateurs, dans les premières étapes du développement neuronal
 nestine: protéine de neurofilaments, impliquée dans la croissance axonale
radiale
 polysialic acid-neural cell adhesion molecule (PSA-NCAM) (dans la
membrane plasmique) et neurogenic differentiation 1 (NeuroD or Beta2)
(dans le cytoplasme et le noyau): sont exprimées dans des populations de
neurones immatures
 calbindin-D28k: protéine de liaison de calcium, exprimée dans les neurones
de Purkinje et les cellules neuroendocrines
 calretinine: en neuroplasme, largement distribué dans différentes
populations neuronales
 NFP (protéine des neurofilaments): dans les axones où elle fournit un
soutien structurel et régule le diamètre; largement distribué dans différentes
populations neuronales
 cliniques
 choline acétyltransférase (CHAT): déterminée dans la maladie d’Alzheimer
(perte des neurones cholinergiques)
 tyrosine hydroxyle (TH): déterminée dans la maladie de Parkinson (perte
des neurones dopaminergiques)

Corrélations cliniques
 la maladie de Parkinson: maladie neurodégénérative où les
péricaryons des neurones des noyaux spécifiques subissent une
dépigmentation (neuro-mélanine réduite) et présentent des
agrégats protéiques - les corps de Lewy, qui provoquent la mort lente et progressive
de neurones et le déficit du système dopaminergique; la maladie peut être
déterminée par des facteurs toxiques, des mutations dans les gènes spécifiques de
neurones (parkine, α-synucleine); les symptômes spécifiques sont: l’hypertonie
musculaire extrapyramidale, le tremblement de repos des extrémités, la lenteur des
mouvements (bradykinésie)

364 | P a g e Histologie - Tissus


 la maladie d'Alzheimer: affecte les personnes avec l’âge >65 ans; elle produit une
perte de mémoire, troubles de l'élocution, pensée, reconnaissance; d’autres
symptômes comme délusions, dépression, anxiété peuvent apparaître; ce sont
impliqués aussi les facteurs génétiques (préséniline, apoLPE, protéine amyloïde β),
que les facteurs d’environnement; une atrophie cérébrale (frontale, pariétale,
temporale) et une diminution massive du nombre des neurones
(acétylcholinergiques) et des synapses sont caractéristiques; du point de vue
morphopathologique les traits essentielles sont les agrégats d'amyloïde β (qui
constituent les plaques séniles, ce qui empêche la transmission des impulsions d'un
neurone à l’autre) et la dégénérescence neurofibrillaire (agrégats de neurotubules et
de protéines tau modifiées)
 la sclérose latérale amyotrophique: se caractérise par la destruction des neurones
moteurs
 la chorée de Huntington: on trouve une accumulation des protéines dans le
striatum et les noyaux basaux de cerveau
 la démence associée au SIDA: le virus infecte et se multiplie dans les microglies

8.2.5.3. Les prolongements des cellules nerveuses


 les dendrites et les axones sont des expansions cytoplasmiques, enveloppées de
membrane
A. Les dendrites
 structures réceptrices qui conduisent l’influx nerveux vers le corps cellulaire
 nombreuses
 courtes
 fortement ramifiées, les ramifications devenant de plus en plus minces
 présentent tous les organites communs, à l’exception du complexe Golgi
 parmi les organites spécifiques, les neurotubules sont abondants
 pour les enzymes de l'hydrolyse des neurotransmetteurs, le transport dendritique
a une vitesse intermédiaire au niveau des synapses
 la surface des dendrites est irrégulière, avec un aspect épineux
 les «épines» représentent des contacts synaptiques
 ce sont formes d’un pédicule et une projection (la tête)
 le cytosquelette contient seulement actine
 à la base d’épines il y a un «appareil épineux», formé par des extensions de RE
lisse et rugueux, qui assure la synthèse protéique locale (de récepteurs des NT)
 dans la morphologie des épines se produisent des changements après la
potentialisation à long terme

Histologie - Tissus 365 | P a g e


Attention!
 dans les carences nutritionnelles se produit une diminution du
nombre des épines dendritiques; la structure se modifie aussi avec
l’âge ou au cas des anomalies chromosomiques (trisomie 13 et 21)

B. L’axone
 structure effectrice qui conduit l’influx nerveux vers d’autres neurones ou
directement aux cellules effectrices
 prolongement unique
 forme cylindrique, dont la longueur et le diamètre sont variés en fonction du
type de cellule nerveuse
 plus long que les dendrites (100cm dans le cas des neurones moteurs de la
moelle épinière)
 émerge du cône d’émergence (région conique du péricaryon)
 segment initial non-myélinisé (rôle dans le déclenchement des potentiels
d'action)
 surface lisse, régulière
 diamètre constant
 émet au long de son trajet des rameaux collatéraux
 dans sa partie terminale présente des ramifications qui forment l’arbre terminal:
 les ramifications terminales présentent aux extrémités des dilatations
nommées «boutons terminaux»
 dans le cytoplasme de ces boutons terminaux il y a des nombreuses
vésicules synaptiques qui contiennent des neurotransmetteurs, les
substances responsables de la transmission de l’influx nerveux:
l’acétylcholine, les acides aminés, les amines biogènes, les neuropeptides
(GABA, noradrénaline, dopamine, sérotonine, histamine, acide glutamique,
acide aspartique, glycine, taurine) et les gaz (NO et CO)
 la membrane plasmique est nommée axolemme, le cytoplasme est nommé
axoplasme
 l’axoplasme
 manque des organites (ribosomes, RER, appareil Golgi) ou présente un
nombre très réduit de ceux-ci (mitochondries, microtubules et
neurofilaments)
 ne contient pas de grains de pigment
 contient une matrice abondante (électrolytes et protéines solubles, réseau de
neurofilaments et microtubules parallèles à l'axe longitudinal qui édifient le
cytosquelette, ayant aussi le rôle d’ajuster le diamètre de l'axone (les
neurofilaments reliés par de petits ponts de contact formés de dynamine)
 siège du transport (flux) axonal

366 | P a g e Histologie - Tissus


o mécanisme du transfère des matériaux dans le sens antero- et rétrograde
(du et vers le péricaryon)
o 4 types
- flux antérograde lent (protéines du cytosquelette, neurofilaments,
neurotubules, diverses enzymes); assuré par le glissement des
filaments d’actine sur l’axolemme; vitesse de 0,2–0,4mm par jour
- flux antérograde rapide (mitochondries, vésicules avec protéines et
précurseurs de neurotransmetteurs, protéines enzymatiques); assuré
par microtubules et la kinésine; vitesse de 20 à 400mm par jour
- flux bidirectionnel (mitochondries)
- flux rétrograde rapide (lysosomes, endosomes avec matériel à
dégrader); assuré par la dynéine et les microtubules; vitesse de 100-
300mm par jour; peut transporter des neurotoxines, comme la
toxine tétanique ou des virus neurotropes, comme le virus de la rage,
la polio

Corrélations cliniques
 les processus de mémoire sont fondés:
 sur des événements intracellulaires discrets - des
changements réversibles dans l'efficacité de la
transmission synaptique
 sur changements structurels persistants dans la taille et le nombre de connexions
synaptiques

8.3. Les synapses


8.3.1. Données générales
 zones spécialisées de contact qui permettent la transmission au sens unique de
l’influx nerveux (Fig. 4)
 se trouvent entre la terminaison d’un axone et la surface d'un autre neurone ou
d’une cellule effectrice
 nombre énorme (le nombre total des neurones multiplie par environ 1.000)
8.3.2. Types de synapses
 selon la fonction, les synapses peuvent être
 inhibitrices – ayant comme médiateurs GABA ou glycine – à travers canaux de
Cl-
 excitatrices – ayant comme médiateurs acétylcholine, glutamine, sérotonine - à
travers canaux de Na+
 selon le type de transmission, les synapses peuvent être
 électriques (ont une activité synchronisée, sont rares chez les humains)

Histologie - Tissus 367 | P a g e


 chimiques (à travers des neurotransmetteurs, les plus fréquentes synapses du
système nerveux)
 selon l'épaisseur de la densité pre/post-synaptique
 asymétriques (avec densité post-synaptique plus épaisse, sont des synapses
excitatrices)
 symétriques (des synapses inhibitrices)
 selon la structure de l’élément post-synaptique
 interneuronales (axo-somatiques, axo-dendritiques, axo-axonales, dendro-
dendritiques)
 «en passant» – le NT des varicosités axonales passe dans le milieu extérieur
(muscles lisses, glandes)
 neuro-capillaires (entre terminaison axonale et le capillaire post-synaptique) -
hypophyse postérieure
 la jonction neuromusculaire
 dans leur grande majorité les synapses sont axo-dendritiques et axo-somatiques
 de nombreuses synapses sont le siège d’une co-localisation des deux ou des
plusieurs transmetteurs

Figure 4. Schéma d’une synapse chimique

(Selon Chandramouli R. Textbook of physiology, 2009)

8.3.3. La structure de la synapse


 l’élément présynaptique (le bouton synaptique axonale)
 contient des mitochondries, du cytosquelette, NT, vésicules synaptiques

368 | P a g e Histologie - Tissus


 au niveau de ME on peut observer une densification (la grille présynaptique),
qui représente le domaine de l'exocytose active où le cytosquelette est
interrompu
 la périphérie de la synapse contient des canaux de Ca2+ voltage-dépendants
 les marqueurs pour cette zone sont: SNARE (des protéines transmembranaires),
synaptotagmine 1 (associée aux vésicules), Rab-GTP-ase (complexes dans les
zones actives)
 la fente synaptique
 c’est l’espace, large d’environ 20-50nm, où sont libérés les neurotransmetteurs
 elle sépare les éléments pré- et post-synaptiques et est limitée latéralement par
les prolongements des astrocytes
 contient des protéines (cadhérines) qui assurent l’adhérence de l’appareil pré- et
post-synaptique
 contient enzymes de dégradation pour les NT
 l’élément postsynaptique
 la membrane postsynaptique est souvent plus épaisse que celle présynaptique
 cette densité post-synaptique est formée par des protéines d’échafaudage, qui
assurent l’ancrage des récepteurs des NT au cytosquelette d'actine
 sous la membrane postsynaptique, à une certaine distance, il y a les appareils
sous-synaptiques (ex: les appareils épineux de la base des épines dendritiques)
8.3.4. Les neurotransmetteurs
 par IHC, hybridation in situ, autoradiographie on peut développer une vraie
neuroanatomie microscopique pour la détection des diverses populations neuronales
 on peut grouper les NT dans les suivants types
 classiques (une douzaine) – acétylcholines, acides aminés et dérivés glutamate,
GABA, glycine, monoamines (telles que noradrénaline, dopamine), sérotonine
 peptidiques (des centaines) – endorphines, enképhalines, somatostatine,
substance P, vasopressine, ocytocine, neurotensine, cholécystokinine (CCK)
 autres NT - des gaz dissous (NO), nucléotides (adénosine, ATP), neurostéroïdes
(progestérone, DHEA)
 les enzymes associées à la membrane postsynaptique dégradent environ 20% des
neurotransmetteurs qui restent dans l'espace synaptique (ex: l’acétylcholinestérase)

Corrélations cliniques
 tests de mémoire: l’activité fonctionnelle des synapses et le
métabolisme régional ont été corrélés significativement avec la
performance
 la myasthénie grave: maladie autoimmune neuromusculaire, caractérisée par le
blocage post-synaptique de la jonction neuro-musculaire, due aux anticorps anti-

Histologie - Tissus 369 | P a g e


récepteurs de l'acétylcholine; dans le traitement de cette maladie sont utilisés les
inhibiteurs de l’acétylcholinestérase
 des nombreuses substances ayant des effets toxiques agissent au niveau des
synapses
 les amphétamines et la cocaïne (perturbent les synapses à dopamine en
propageant l’effet de ce neurotransmetteur)
 la caféine (perturbe la dégradation de l’acétylcholine et donc prolonge sont
effet)
 le curare (agit seulement sur les muscles striés squelettiques et bloque les
récepteurs d'acétylcholine, paralysant les muscles)
 la toxine botulique (inhibe la libération d'acétylcholine au niveau des jonctions
neuromusculaires et conduit aux paralysies flasques respiratoire et locomotrice)
 la toxine tétanique (par transport rétrograde arrive au niveau des neurones
inhibiteurs de la moelle épinière et là bloque la libération de neuromédiateur,
produisant une paralysie spastique)
 diverses affections peuvent alterer la structure ou le nombre des synapses (ex: la
répartition anormale des synapses, entre les fibres grimpantes et les cellules de
Purkinje cerebelleuses, a été corrélée avec des formes cliniques du tremblement
essentiel)

8.4. La névroglie
La névroglie est représentée par la totalité des cellules auxiliaires.
8.4.1. Données générales
8.4.1.1. Origine
 ectodermique
 différents types de cellules progénitrices y sont impliqués
 les spongioblastes (astrocytes, oligodendrocytes)
 le précurseur des oligodendrocytes (le progéniteur O–2A) donne naissance
à un type rare d’astrocyte (le type II astrocitaire)
 les épendymoblastes (épendymocytes)
 les lemnoblastes (cellules de Schwann)

Attention!
 l’origine de ces cellules est importante dans le diagnostique des
gliomes

 mésodermique
 une seule cellule: la microglie

370 | P a g e Histologie - Tissus


8.4.1.2. Forme
 étoilée, avec des nombreux prolongements
8.4.1.3. Nombre
 énorme: la proportion est de 1 neurone sur 10 cellules gliales
8.4.1.4. Dimensions
 réduites: seulement 1/2 du volume total du tissu nerveux
8.4.1.5. Rôles
 des cellules en générale
 le soutien et la protection des neurones
 la trophicité, la nutrition et le métabolisme des neurones
 le processus d’élaboration de la myéline
 le processus de défense du tissu nerveux
 le processus de réparation du tissu nerveux
 des prolongements
 ils assurent un support structurel du tissu nerveux
 ils déterminent la limitante gliale (ils participent à la formation de la barrière
hémato-encéphalique et de la méninge)
 ils entourent complètement les vaisseaux du réseau nutritif
 ils limitent les processus de communication entrecroisée (cross-talk) entre les
canaux de communication voisins
8.4.2. Structure
 formées d’un corps cellulaire et de nombreux prolongements
 la coloration HE distingue seulement les noyaux de ces cellules (grands, ronds
ou ovalaires, hypochromes)
 les prolongements se distinguent clairement dans l’imprégnation avec AgNO3
ou par IHC avec GFAP (protéine gliale fibrillaire acide)
 ne forment pas de synapses
8.4.3. Classification
 selon l’origine
 macroglie (à origine neuroectodermique)
 centrale
 périphérique
 névroglie épendymaire (à origine neuroectodermique)
 microglie (à origine mésodermique) - appartient au système macrophagique-
mononucléaire
8.4.3.1. Macroglie centrale
 est représentée par plusieurs types cellulaires
 l’astrocyte (glie) protoplasmique
 l’astrocyte (glie) fibrillaire
 présente des sous-types spécialisés

Histologie - Tissus 371 | P a g e


o l’astrocyte (glie) Bergman: cervelet
o l’astrocyte pylocitique: périventriculaire, cervelet, moelle épinière
 présente des types réactifs
o l’astrocyte gemistocytique
o l’astrocyte de type Alzheimer II
o l’oligodendroglie
Les astrocytes (Tab. 1)
 caractères généraux
 le noyau est unique, central, euchrome
 le cytoplasme
 contient des organites communs, du glycogène (la principale réserve
énergétique cérébrale), un fort cytosquelette
 abondance de microtubules et filaments intermédiaires (gliofilaments)
riches en protéine glio-fibrillaire acide (GFAP) et vimentine
 la membrane cellulaire contient
 des aquaporines
 des canaux ioniques (K+)
 des transporteurs de glucose (GLUT1) et de glutamate (GLAST)
 des récepteurs du glutamate (AMPA) et purinergiques (P2)
 les relations intercellulaires sont faites avec
 d’autres astrocytes (à travers des desmosomes, jonctions lacunaires,
gliotransmetteurs)
 les neurones (les astrocytes entourent complètement les péricaryon et les
prolongements neuronales, sauf les terminaisons présynaptiques; aussi elles
couvrent de côté la fente synaptique, empêchant ainsi la diffusion, assurant
l'absorption et la dégradation des neurotransmetteurs; ex: le GABA, le
glutamate)
 les capillaires (forment la barrière hémato-encéphalique - BHE)
 les méninges (forment la membrane pio-gliale)
1. L’astrocyte protoplasmique
 est localisé prédominant dans la substance grise du cerveau et cervelet
 est une grande cellule, étoilée
 le cytoplasme est abondante, pauvre en organites
 le noyau est grand, sphérique, central, hypochrome
 les prolongements sont nombreux, courts, épais, fortement ramifiés; ils présentent
aux extrémités des fines prolongations ou des jetés vasculaires, qui se misent en
contact avec les vaisseaux sanguins, formant la BHE
 dans les cellules plus petites, le contact vasculaire se réalise par le corps cellulaire
neuronal

372 | P a g e Histologie - Tissus


 dans les astrocytes localisées au niveau du cerveau et de la moelle épinière, leurs
prolongements (pieds terminaux) viennent en contact avec la méninge (pie-mère),
formant une membrane limitante (pio-)gliale
2. L’astrocyte fibreux
 est localisé surtout dans la substance blanche du SNC
 se caractérise par un noyau ovalaire, assez claire et des prolongements longs,
minces, droites, peu ramifiés, qui se misent en contact avec les capillaires et les
nœuds de Ranvier
 contient des nombreux filaments gliaux, dans le corps cellulaire et les
prolongements
 forme la plupart des tumeurs gliales, 80% (des astrocytomes fibreux)
Les rôles des astrocytes fibreux et protoplasmiques
 forment la barrière hémato-encéphalique
 assurent la nutrition et l’élimination des produits du métabolisme des neurones
(présentent dans le cytoplasme des vésicules de pinocytose - la preuve du transport
de substances des capillaires vers les neurones et à l’envers)
 libèrent le glucose du glycogène du dépôt, jouant ainsi un rôle dans le métabolisme
énergétique du cortex cérébral
 régulent le taux de K+ extracellulaire et le flux sanguin
 assurent la plasticité et l'activité synaptique, maintenant l’homéostasie des ions, des
fluides et des neurotransmetteurs
 contribuent à l’inactivation des neurotransmetteurs
 ont un rôle essentiel dans le processus de cicatrisation de SNC (l’astrogliose
réactive)
 ont une fonction de guidage des cellules nerveuses dans l’embryogenèse
 ont une fonction restrictive dans la croissance des axones; il n’existe pas de
régénération neuro-axonale dans la cicatrice gliale
 les astrocytes qui expriment GFAP dans les niches neurogènes sont considérés
comme des cellules souches neuronales multipotentes
L’unité neurovasculaire (ou glio-angio-neurale)
 contrôle les échanges paracellulaires et transcellulaires cerveau-sang
 est constituée de:
 cellules endothéliales cérébrales – éléments principaux, avec propriétés uniques
de barrière et de transport
 péricytes inclues dans la lame basale – assurent le contrôle du trafic
intracellulaire dans les cellules endothéliales, l'intégrité de la BHE au cours de
l'embryogenèse, la régulation du flux sanguin, ont un rôle dans l'angiogenèse
 astrocytes – avec des prolongements qui contactent directement d'autres types
cellulaires, assurent l’échange de molécules, le réglage de jonctions, exercent

Histologie - Tissus 373 | P a g e


des influences sur l'expression des molécules d'adhésion sur les cellules
endothéliales cérébrales

Tableau 1. Types des astrocytes

Types Localisation Morphologie Fonctions principales


d’astrocytes
Protoplasmique Matière grise, Prolongements courtes, BHE
distribuées ramifiées, épaisses Réglage de flux
uniformément Corps cellulaire ovoïde sanguin
ou fusiforme Métabolisme neuronal
Fibreux La substance blanche, Etoilées Impliqué dans la
au long des faisceaux Prolongements longues, fonction synaptique
nerveux minces, droites L'homéostasie des
fluides, ions, pH, NT
Interlaminaire Couche moléculaire du Corps sphérique et La propagation des
cortex cérébral, près de prolongements courtes ondes de calcium
la surface piale
Avec des La couche 5, 6 du 1-5 projections (jusqu'à Inconnue
projections cortex cérébral 1 mm), avec varicosités
variqueuses (10µm) régulièrement
espacées
Bergmann Couche Purkinje et Prolongements longues Interférent avec la
granulaire du cortex en éventail - la couche transmission
cérébelleux moléculaire de cortex synaptique
cérébelleux communiquant avec
Pieds vasculaires piales les neurones à travers
l'espace extracellulaire
(modulent la
concentration d'ions et
de NT dans la fente
synaptique)
Fananas Couche moléculaire de Quelques courtes
cortex cérébelleux prolongations, avec
aspect caractéristique
de «plume»
Müller Couche 6eme Cellules de soutien,
(granulaire interne) de formant la membrane
la rétine visuelle limitante interne et
externe
Peuvent influencer la
survie neuronale
rétinienne
Pituicyte Neurohypophyse Forme irrégulière, avec
nombreux processus
cytoplasmiques
péricapillaires et autour
de corps de Herring
Interstitielle Epiphyse Processus
épiphysaire cytoplasmiques
374 | P a g e Histologie - Tissus
Les oligodendrocytes
 se trouvent dans la substance blanche (oligodendrocytes interfasciculaires) et grise
(oligodendrocytes satellites), disposées péri-neuronal et périvasculaire
 le nombre est le plus grand chez l’homme (le nombre s’agrandit avec la complexité
du système nerveux)
 ont des dimensions plus petites que les astrocytes
 le noyau est grand, hyperchrome, avec une forme irrégulière
 le cytoplasme
 est réduit et riche en organites (mitochondries, ribosomes, RER, appareil Golgi,
microtubules)
 est disposé comme un anneau périnucléaire et a un aspect clair, optique vide,
«d’œuf cuit», aspect qui est aussi gardé dans les tumeurs (oligodendrogliomes)
 les prolongements sont moins nombreuses et plus courtes, moins ramifiés et avec
une surface nodulaire
 la membrane contient une série de molécules de surface (protéines) impliquées dans
les processus de myélinisation et de remyélinisation
 MAG (la glycoprotéine myélinique associée): a un rôle dans la formation de la
myéline autour l’axone et dans le maintien de la myéline
 MBP (la protéine myélinique basique)
 PLP (phospho-lipoprotéine-protéine): a un rôle dans la compaction de la
myéline
 les rôles des oligodendrocytes
 ils sont responsables de l’élaboration de la myéline
 chaque prolongement forme un seul segment de myéline autour d’une seule
fibre nerveuse, mais un oligodendrocyte peut générer 40 ou plusieurs segments
de myéline autour des axones différents

Figure 5. Cellules gliales (vues en imprégnation métallique)


1. Astrocyte protoplasmique, 2. Astrocyte fibreux, 3. Oligodendrocyte, 4. Microglie
Seulement les astrocytes ont des pieds vasculaires qui couvrent les parois des capillaires sanguins

(Selon Junqueira LA, Carneiro J, Kelly RE. Basic histology, 1998)

Histologie - Tissus 375 | P a g e


Les cellules gliales NG2+
 présentent l’antigène de surface neurogliale 2
 sont situées dans la substance blanche et grise
 sont considérées soit comme précurseurs d'oligodendrocytes, soit comme une
population de cellules spécifiques
 leurs prolongements entourent des péricaryons, des fibres nerveuses, des synapses
et des nœuds de Ranvier
 par rapport aux astrocytes, les cellules gliales NG2+ sont différentes due à
l'absence de GFAP et de transporteurs pour glutamate

Attention!
 dans les lésions du tissu nerveux, ces cellules peuvent proliférer et
participer à la formation de la «cicatrice gliale», favorisant la
croissance axonale et le processus de remyélinisation

8.4.3.2. La macroglie périphérique


 est représentée par
 les cellules Schwann (disposées au long des fibres nerveuses et décrites à ce
niveau-la)
 les cellules satellites (présentes autour des neurones sensitifs des ganglions
spinaux)
 les cellules gliales Muller de la rétine
8.4.3.3. La glie épendymaire (les épendymocytes)
 représente une forme de glie adaptée pour les fonctions de revêtement et de
sécrétion/réabsorption (ex: le plexus choroïde)
 est localisée dans le système ventriculaire et le canal rachidien de la moelle épinière
 a l’origine dans la couche interne du neuroépithélium (du tube neural)
 présente des caractéristiques très variables, selon la localisation anatomique
Les épendymocytes
 forment la barrière épendymaire qui sépare les neurones du liquide céphalo-
rachidien (LCR)
 sont des cellules pseudoépiteliales cylindriques ou cubiques

Attention!
 contrairement aux épithéliums, ces cellules ne présentent pas une
lame basale et des jonctions serrées
 sont unies par des jonctions latérales (zonula adherens) et des
jonctions communicantes et ne forment pas une barrière
imperméable; la perméabilité est régulée par les aquaporines (canaux transporteurs
d'eau)

376 | P a g e Histologie - Tissus


 présentent un prolongement basale, qui contribue au support et qui peut s’allonger
jusqu’à la méninge et qui s'imbrique avec celui des astrocytes de la zone sous-
épendymaire
 dans quelques régions, les épendymocytes présentent des cils, qui facilitent le
déplacement du LCR
 dans d’autres régions, ils se continuent avec les cellules cubiques de l’épithélium
des plexus choroïdes (cellules responsables de la production de LCR)
 leur grande capacité régénératrice et proliférative explique l’apparition des tumeurs
(épendymomes)
 les épendymocytes de la zone sous-ventriculaire chez l'adulte appartiennent à la
niche neurogénique, participant à la régulation de l’activité neurogénique; ils sont
capables de générer des neurones seulement en conditions anormales ou
pathologiques; les vraies cellules souches sont représentées par certains astrocytes
de cette zone
Les cellules des plexus choroïdes
 sécrètent le LCR
 le pole basal
 présente des plis
 se dispose en rapport étroit avec des capillaires fenêtrés
 il n’y a pas le prolongement basal; à ce niveau il y a des jonctions serrées
(zonula occludens), qui contrôlent la quantité de fluide qui traverse l'épithélium
Les tanycytes
 sont localisées au niveau de IIIème ventricule
 présentent un prolongement basal qui s’étend à travers la couche des
prolongements astrocytaires et forme des pieds terminaux sur les capillaires
sanguins
 sont unies entre elles et avec les épendymocytes par des jonctions serrées
 sont des cellules clé de l'interface hémato-hypothalamique, dans la région de
l'éminence médiane (organe circumventriculaire caractérisé par la présence de
capillaires fenêtrés permettant la diffusion des molécules circulantes dans le
parenchyme cérébral) et constituent une interface sang/cerveau, impliquée dans la
régulation des échanges entre le sang et le LCR
8.4.3.4. La microglie
 peut avoir l’origine dans des macrophages de la moelle osseuse, des monocytes, des
péricytes ou des formes immatures (spongioblastes) d’oligodendrocytes et
astrocytes
 est considérée comme le macrophage du SNC (présente sur la surface des
molécules du MHCII)
 est disposée partout dans le SNC, surtout adjacente aux vaisseaux sanguins

Histologie - Tissus 377 | P a g e


 peut être mis en évidence soit par des colorations argentiques, soit par IHC:
lectines ou anticorps monoclonaux
 elle comprit un corps cellulaire et des prolongements:
A. Le corps cellulaire
 est petit, allongé
 le noyau est petit, aplati, hyperchrome, disposé dans l’axe cellulaire
 le cytoplasme contient de nombreux lysosomes et des inclusions, mais peu
d’autres organites
B. Les prolongements
 sont minces, spiralés, fortement ramifiées, d’une surface irrégulière, épineuse
 rôles
 élimine les détritus cellulaires (est capable de migration et de phagocytose et
élimine les débris cellulaires des neurones dégénérés – neuronophagie, ou les
gouttelettes lipidiques résultées de la désintégration de la myéline – les corps
granulo-graisseux)
 participe aux processus réparateurs réalisés après des modifications
dégénératives
 sécrète de cytokines, facteurs de croissance, radicaux libres, oxyde nitrique
 peut jouer un rôle de cellule présentatrice d’antigène
 intervient dans la médiation des réactions neuroimmunes

Attention!
 le nombre des microglies augmente beaucoup dans les:
hémorragies, tumeurs, lésions, infections virales, maladies
neurodégénératives

8.4.3.5. L’immunohistochimie des cellules gliales


Les plus souvent marqueurs utilisés sont représentés par:
 GFAP (protéine gliale fibrillaire acide) – isoformes de GFAP sont rencontrées dans
des processus prolifératifs des astrocytes et dans des cellules souches neurales
 protéine S100β - exprimée dans les astrocytes matures périvasculaires, les cellules
gliales NG2+, le processus d'extension du neurite, l’astrocytose, la prolifération
axonale, l'inhibition de l'assemblage des microtubules; est considérée comme un
facteur neurotrophique et présente une expression élevée dans les lésions du tissu
nerveux
 vimentine - plus exprimée par la glie radiale (en développement du tissu nerveux)
et par les cellules microgliales activées et les astrocytes migrées (dans les lésions du
tissu nerveux)
 CNP-ase (an. 2',3'-cyclic nucleotide 3'-phosphodiesterase) - exprimé par les
oligodendrocytes et les cellules de Schwann (processus de myélinisation)

378 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 6. Épendymocytes et tanycytes

(Selon Kierszenbaum AL, Tres LL. Histology and cell biology. An introduction to pathology, 2012)

Corrélations cliniques
 la symbiose d’entre les neurones et les cellules gliales est
essentielle pour la différenciation, le développement et la fonction
de toutes les deux
 les cellules gliales sont différentes des neurones par leur capacité de division (ou
proliférative), pouvant donner naissance à des tumeurs (gliomes); elles représentent
50% des tumeurs intracérébrales, quelques-unes ayant une évolution bénigne (ex:
les oligodendrogliomes) et d’autres, une évolution maligne (ex: le glioblastome
multiforme)
 les modifications quantitatives et qualitatives des cellules gliales représentent des
critères fondamentaux dans le diagnostic de nombreuses affections nerveuses

8.5. La barrière hémato-encéphalique (BHE)


8.5.1. Définition
 structure complexe
 barrière biologique entre les neurones et les vaisseaux sanguins, réalisée par le
corps cellulaire et les prolongements des astrocytes
 présente dans la substance grise et dans la substance blanche
 protège les neurones (des cellules extrêmement sensibles) vers les éventuelles
substances toxiques du sang circulant
8.5.2. Structure (Fig. 7)
 2 compartiments
 le compartiment astrocyto-vasculaire (A)

Histologie - Tissus 379 | P a g e


 le compartiment astrocyto-neuronal (B)
A. les prolongements astrocytaires forment une structure de type membranaire qui
double la paroi capillaire; en temps, le liquide du compartiment astrocyto-vasculaire
acquit une composition similaire au sang
B. le liquide a une composition proche de liquide céphalo-rachidien (LCR)

Figure 7. Eléments de structure de la barrière hémato-encéphalique


1. Membrane basale, 2. Membrane gliale limitante, 3. Pied vasculaire de l’astrocyte, 4. Péricyte,
5. Paroi capillaire

(Selon http://www.nature.com/nrn/journal/v7/n1/fig_tab/nrn1824_F2.html)

La BHE est formée des suivantes couches:


1. la paroi capillaire (l’endothélium + la membrane basale)
 l’endothélium présente des jonctions occlusives, qui empêchent le passage des
molécules grandes et hydrophiles et des bactéries (à l'exception de spirochètes
Tréponème pallidum et Borrelia), mais permettent le passage de molécules
hydrophobes (O2, CO2, des hormones, de l'alcool); les capillaires du SNC se
distinguent des capillaires continus banals par la rareté des vésicules de pinocytose
 la membrane basale est continuelle et contient collagène IV, laminine, fibronectine
2. les péricytes régulent la fonction des cellules endothéliales et déterminent la
polarisation des prolongements des astrocytes
3. les prolongements des astrocytes se disposent en sens longitudinal (formant une
structure de type membranaire, ce qui double en dehors la paroi du capillaire) et en
sens transversal (formant structures semblables aux rosettes)
Il y a des zones sans BHE, qui permettent le passage des hormones: dans la glande
pinéale, l'hypophyse, l'hypothalamus.
La BHE est formée entièrement dans le IIIème mois de vie intrautérine.
8.5.3. Fonctions
 dans le métabolisme neuronal
 dans la cicatrisation après des lésions neuronales

380 | P a g e Histologie - Tissus


 fournit des éléments nutritifs - elle contient des transporteurs pour glucose et acides
aminés et libère le lactate aux neurones
 filtre l’excès des molécules
 empêche l'accumulation excessive d'eau et d'ions
 protège contre les substances toxiques dans le sang
 ne permet pas le passage des anticorps et des substances thérapeutiques

Corrélations cliniques
 altérations de la BHE
 pendant la vie, elle peut être altérée par les facteurs divers
(des microbes, des virus, des toxines, radiations,
hypertension) ou avec l’âge
 peuvent apparaitre dans la sclérose en plaques, l'épilepsie, la maladie
d'Alzheimer
 l'inflammation accroît la perméabilité de la barrière, permettant le passage des
antibiotiques et des cellules phagocytaires

8.6. La fibre nerveuse


 c’est le prolongement du péricaryon (l’axone), autour duquel se dispose un nombre
de gaines concentriques
8.6.1. Classification des fibres nerveuses
 du point de vue topographique
 fibres nerveuses centrales
 fibres nerveuses périphériques
 du point de vue structural
 fibres nerveuses myélinisées
 fibres nerveuses amyéliniques
1. Les fibres nerveuses centrales peuvent être
 fibres nerveuses amyéliniques – dans la substance grise et substance blanche de
l’encéphale et de la moelle épinière; elles ne présentent pas des gaines
 fibres nerveuses myélinisées – dans la substance blanche ce sont les
oligodendrocytes qui entourent les axones; la gaine de myéline est souvent plus
mince, les incisures de Schmidt-Lanterman sont absentes; les nœuds de Ranvier
peuvent être couverts par les astrocytes fibrillaires et la gaine conjonctive, mais
l’axolemme épaisse ne permet pas la diffusion de l’impulse nerveux
2. Les fibres nerveuses périphériques
Classification
 selon la structure, le diamètre, la vitesse de conduction des influx nerveux, se
classifient en
 fibres myélinisées A: ont un diamètre de 1-20μm (le maximum), la vitesse de
conduction de 120 m/s (le maximum), sont des fibres proprioceptives,
Histologie - Tissus 381 | P a g e
afférentes, somatiques, qui conduisent les afférences de douleur intense, de
température, de sens tactile ou de pression
 fibres hypomyélinisées B: ont un diamètre de 1-3μm, sont des fibres végétatives
pré-ganglionnaires avec une conduction modérée; elles conduisent les
afférences végétatives
 fibres amyéliniques C: ont un diamètre de 0,5-1,5μm, la vitesse de conduction
de 2 m/s (le minimum), sont des fibres végétatives post-ganglionnaires, avec
conduction lente, qui conduisent les afférences de la douleur diffuse
 selon la présence de gaine de myéline
 fibres amyéliniques: sont entourées par 2 gaines, Schwann et Henle; une seule
cellule Schwann entoure plusieurs axones, dans des invaginations de la
membrane, formant une gaine continue
 fibres myélinisées: sont entourées par 3 gaines, myéline, Schwann et
Henle/l’endonèvre; un seul axone est entouré par plusieurs cellules Schwann,
qui forment une gaine discontinue
8.6.2. La gaine de myéline
8.6.2.1. Caractéristiques généraux de la gaine de myéline
 délimite l’axone
 du point de vue macroscopique, elle apparaît comme un tube d’une couleur
blanche-nacre, qui détermine la couleur blanche des fibres nerveuses et des
faisceaux nerveux dans le SNC
 du point de vue microscopique, la myéline se distingue généralement sur les
préparations histologiques colorées avec acide osmique
 du point de vue biochimique, la myéline est une lipoprotéine avec 75-80% lipides
et 20-25% protéines, insoluble dans l’eau et soluble dans les solvants organiques
 structure: la myéline manque dans la partie initiale et terminale de la fibre nerveuse
et elle n’est pas continue; est formée de segments cylindriques, séparés par un
étranglement circulaire ou le nœud de Ranvier (un nœud de Ranvier est
correspondant aux bords adjacents de 2 cellules myélinisantes)

Attention!
 la structure des nœuds de Ranvier est très différente dans le SNC
et le SNP et les nœuds de Ranvier du SNC sont plus larges que
ceux de SNP

8.6.2.2. Types de myéline


 selon la structure
 la myéline compacte (ou serrée) – est une structure lamellaire spiralée
périodique, qui présente 2 types de lignes: la ligne dense majeure ou périodique
(formée par l’accolement des faces cytoplasmiques de la membrane de la cellule

382 | P a g e Histologie - Tissus


de Schwann) et la double ligne dense mineure ou intrapériodique, située entre
les lignes denses majeures (correspond à l’apposition des faces extracellulaires
de la membrane de la cellule de Schwann); les mésaxones sont situés dans la
continuité de la double ligne dense mineure
 la myéline non-compacte est localisée au niveau des incisures de Schmidt-
Lanterman et dans le voisinage de nœuds de Ranvier
 selon la localisation
 la myéline du SNP – les protéines les plus abondantes sont les protéines P0, P1,
P2, et il y a d’autres protéines minoritaires PMP 22 (an. peripheral myelin
protein 22), MAG (an. myelin-associated-glycoprotein), connexine 32, peu BP;
ne contient pas PLP
 la myéline du SNC – contient MBP (an. myelin basic protein), PLP (an.
proteolipid protein), MAG (an. myelin associated glycoprotein), MOG (an.
myelin oligodendrocyte protein), OMGP (an. oligodendrocyte
myelin glycoprotein)
8.6.2.3. L’aspect et la formation de la gaine de myéline dans SNP
 dans MO, la gaine de myéline apparaît homogène, de couleur très pâle basophile
dans coloration HE, ou noire avec coloration d’acide osmique
 dans la lumière polarisée elle apparaît sous la forme des lignes claires (lipides) et
sombres (protéines), disposées concentriquement
 la ME a démontré que la gaine de myéline est formée par la membrane de
cellules Schwann: au début, les fibres nerveuses sont amyéliniques, situées à
l’extérieur des cellules Schwann; ultérieurement, la fibre nerveuse émerge dans la
cellule Schwann, étant entourée du cytoplasme de celle-ci; les 2 membranes
cellulaires de cellule Schwann qui se trouvent face à face fusionnent et forment le
mésaxone interne; la cellule Schwann suivit un mouvement de rotation autour du
cylindraxe (50x ou plusieurs); les membranes cellulaires enroulées des cellules
Schwann fusionnent résultant un aspect lamellaire concentrique; les mésaxones
relient la membrane plasmique de la cellule de Schwann respectivement à la lamelle
de myéline la plus externe (mésaxone externe) et la plus interne (mésaxone interne);
la myéline est donc formée de plusieurs couches concentriques de la membrane
cellulaire Schwann modifiée; le processus de myélinisation commence à l’IV-Vème
mois de vie intrautérine
8.6.2.4. Les incisures de Schmidt-Lanterman
 sont des incisures transversales qui apparaissent en ME comme une dissociation
focale des lignes denses majeures
 pendant la formation de la gaine de myéline, entre les lamelles concentriques
restent inclues des fragments de cytoplasme de la cellule de Schwann, ce qui permet
de déplacer de cytoplasme et de maintenir l'intégrité des components membraneux

Histologie - Tissus 383 | P a g e


Figure 8. Schéma du processus de myélinisation périphérique
a. Invagination de la fibre nerveuse dans la cellule Schwann; b. Rotation de la cellule Schwann
autour du cylindraxe; c. Gaine de myéline avec mésaxone interne (1), ligne dense majeure
(flèche), mésaxone externe (2)

(Selon Gartner LP, Hiatt JL. Cell biology and histology, 2015)

8.6.2.5. Les nœuds de Ranvier et la région paranodale (Fig. 9)


 les nœuds de Ranvier constituent une zone où sont concentrés presque tous les
canaux Na+ de l’axone, permettent le déclenchement des potentiels d’action et la
conduction saltatoire au long de l’axone myélinisé
 à ce niveau, les cellules Schwann forment des microvillosités nodales, qui
constituent un prolongement des cellules recouvrant l’axone
 dans les boucles paranodales et dans les incisures, les membranes plasmiques des
cellules de Schwann myélinisantes établissent des jonctions adhérentes, serrées et
communicantes (formées par un assemblage de connexines et qui facilitent le
passage d’ions et de petites molécules entre le cytoplasme ab-axonal et péri-axonal
de la cellule de Schwann)
8.6.2.6. Les rôles de la myéline
 trophique
 de protection
 de conduction de l’influx nerveux: ça se réalise en sauts avec économie de matériel,
d’énergie et d’espace
8.6.3. La gaine de Schwann
8.6.3.1. Caractéristiques généraux des cellules de Schwann
 sont différenciées en partant de la crête neurale (facteur de transcription SOX10)
 est une étape de maturation caractérisée par l'induction de l'expression de la
protéine S100
 la différenciation des cellules de Schwann est stabilisée par leurs contacts avec les
neurones
 accompagnent l’axone depuis son commencement jusqu'à l’arborisation terminale
 les cellules de Schwann sont couvertes par une lame basale, qui contient collagène
IV et laminine

384 | P a g e Histologie - Tissus


 sont associées avec tous les 2 types de fibres nerveuses, amyéliniques et
myélinisées
 dans les fibres amyéliniques, les axones, seuls ou en groupes, sont disposés dans
des dépressions des cellules Schwann; chaque cellule Schwann peut entourer un ou
plusieurs axones non-myélinisés; ici il n’y a pas d’étranglements Ranvier, les
cellules Schwann étant unies et formant une couche continue

Figure 9. Nœud de Ranvier et la région paranodale


Il y a trois types de contacts entre la cellule de Schwann et l’axone, qui définissent trois domaines
anatomiquement et fonctionnellement distincts le long de l’axone: le nœud (N), le paranœud
(PN) et le juxtaparanoeud (JPN). Le nœud est recouvert par les microvillosités des cellules
Schwann. Au niveau des paranœuds, l’axolemme est étroitement associé aux boucles latérales
des cellules gliales myélinisantes par des jonctions de type «septé»

(Selon Oguievetskaia H et al. Contacts cellulaires des fibres myélinisées du système nerveux périphérique. M/S:
médecine sciences, 2005)

8.6.3.2. L’aspect et la formation de la gaine de Schwann des fibres myéliniques


 en MO la gaine de Schwann a l’aspect d’une membrane mince, formée d’un
enfilage de cellules allongées, aplaties, avec des noyaux hyperchromes et peu
d’organites (mitochondries, polyribosomes, appareil Golgi, RER)
 chaque cellule Schwann forme une structure tubulaire, entourant un segment
cylindrique de myéline situé entre 2 étranglements Ranvier; à ce niveau la les
cellules Schwann sont en rapport de contact, étant solidarisées par des
interdigitations
 les cellules de Schwann ont deux compartiments
 le premier, situé à l'extérieur de la gaine de myéline, autour du noyau
 l’autre, mince, à l’intérieur de la gaine de myéline
 l’épaisseur de la gaine de myéline est déterminée par des facteurs de croissance: les
axones épais sécrètent la neuroréguline 1, qui stimule la formation de myéline par
les cellules Schwann

Histologie - Tissus 385 | P a g e


 la fonction normale des fibres myélinisées nécessite la formation de contacts
fortement différenciés et organisés entre les cellules de Schwann, les axones
myélinisés et la matrice extracellulaire
 l’un des constituants majeurs de la lame basale, qui entoure la cellule de Schwann
myélinisante dans le SNP, est la laminine-2, pour laquelle la cellule de Schwann
possède plusieurs récepteurs (ex: le dystroglycane)
8.6.3.3. Les rôles de cellules de Schwann
 sont complexes
 se manifestent au niveau du
 développement du tissu nerveux
 en produisant des facteurs neurotrophiques et une matrice extracellulaire,
les cellules de Schwann
o facilitent la survie des neuroblastes et des neurones
o facilitent la croissance des axones
 fonctionnement du tissu nerveux
 ont un rôle important dans la conduction de l'influx nerveux
 déterminent la concentration des canaux ioniques axonaux au niveau des
nœuds de Ranvier
 contrôlent l'environnement des neurones: le contact avec l’axolemme forme
une barrière partielle et contrôle le mouvement des matériaux dans l'espace
périaxonal
 l’intégrité des fibres myélinisées dans le SNP nécessite aussi le maintien
d’interactions entre la cellule Schwann myélinisante et la matrice
extracellulaire
 phénomène de régénération des fibres nerveuses périphériques
8.6.3.4. L’immunohistochimie des cellules Schwann
 c’est une méthode très importante, parce qu’elle aide le diagnostic positif et
différentiel des cellules Schwann
 diagnostic positif: on peut mettre en évidence les différentes protéines de la
myéline; les cellules Schwann sont souvent GFAP et vimentine positives
 diagnostic différentiel
 entre les cellules Schwann (positives pour la protéine S100 et négatives
pour l’EMA-antigène épithélial de membrane) et les cellules périneurales
(positives pour l’EMA et négatives pour la protéine S100)
 il y a une expression différente de marqueurs moléculaires entre les 2
phénotypes de cellules Schwann: myélinisantes (positives pour caveolin-1,
périaxine, protéines de la myéline, facteurs de transcription) et non-
myélinisantes (négatives pour ces facteurs la)
8.6.4. La gaine conjonctive endoneurale
 c’est la seule gaine réellement continue

386 | P a g e Histologie - Tissus


 rôles
 mécanique - de résistance, protection
 de contrôle et régulation du processus de perméabilité
8.6.4.1. La gaine de Henle
 est localisée au niveau des branches nerveuses fines, distales
 est formée par une couche des cellules endothéliformes, qui fusionne avec les
corpuscules sensitifs Pacini
8.6.4.2. L’endonèvre
 appartient au tissu conjonctif du neurone
 fusionne avec la lame basale externe des cellules Schwann
 est un tissu conjonctif lâche, qui délimite chaque fibre nerveuse
 manque au niveau de la terminaison synaptique
 la structure de l’endonèvre inclut
 SF
 cellules conjonctives (fibroblastes dispersés, quelques mastocytes,
macrophages)
 fibres de collagène, réticuline, élastine; les fibres de collagène de la couche
extérieure sont épaisses, celles de la couche intérieure sont minces, obliques
 capillaires de type continu et péricytes

Corrélations cliniques
 les maladies démyélinisantes de SNC
 la sclérose en plaques endommage les gaines de myéline du
SNC; la maladie a une étiologie auto-immune (autoanticorps
anti-MBP, PLP); les symptômes communs sont des troubles visuels, de
coordination et de la motricité, l'incontinence urinaire, des troubles intestinaux
 autres maladies démyélinisantes du SNC sont: la leucodystrophie (cause
génétique), les affections inflammatoires (myélite centrale, encéphalomyélite
aiguë disséminée – après vaccins, infections), la démyélinisation aiguë
hémorragique (inflammations de vaisseaux et démyélinisation périveineuse), la
névrite optique aiguë, la myélite transverse aiguë, les syndromes du tronc
cérébral (démyélinisation aiguë du tronc cérébral), les traumatismes (en
particulier de la moelle épinière)
 les maladies démyélinisantes de SNP
 dans le syndrome Guillain-Barré se produisent des lésions à la gaine de
myéline de nerfs périphériques (polyradiculonévrite inflammatoire
démyélinisante aiguë); c’est une maladie auto-immune, souvent déclenchée
par un processus infectieux aigu, avec une étiologie génétique (mutations du
gène P0); les symptômes sont: la paralysie, la faiblesse musculaire, des
troubles de sensibilité; le pronostic est bon (80% cases)

Histologie - Tissus 387 | P a g e


 une autre maladie démyélinisante de SNP, la maladie de Charcot-Marie-
Tooth, a été associée à la présence des mutations sur les gènes codant pour
des protéines des contacts cellulaires (implique PMP22, connexine 32)
 dans les névrites périphériques aussi, il y a une phase de démyélinisation
pendant le processus inflammatoire

8.7. Les nerfs périphériques


 ce sont constitués par des fibres nerveuses myélinisées et amyéliniques
périphériques, groupées en faisceaux
 chaque fibre nerveuse est entourée par l’endonèvre, chaque faisceau est limité par
le périnèvre et l’ensemble des faisceaux est maintenu par l’épinèvre (Fig. 10)
8.7.1. L’épinèvre
 est un tissu conjonctif dense, qui enveloppe le tronc nerveux et réunit les différents
faisceaux
 contient les suivants éléments
 fibroblastes
 fibres de collagène en faisceaux
 adipocytes - nombre variable
 vaisseaux sanguins (vasa nervorum), nombreux, avec l'endothélium fenêtrée
 émet des cloisons conjonctives qui s’attachent de périnèvre
8.7.2. Le périnèvre
 entoure chaque faisceau nerveux
 est formée de plusieurs couches concentriques, dont le nombre diminue vers la
partie distale du nerf
8.7.3. Les cellules périneurales
 sont disposées en 5-6 couches, séparées par de fibrilles de collagène
 sont entourées par la lame basale (à l’extérieur et l’intérieur)
 contiennent des filaments d’actine et des vésicules de pinocytose (rôle dans le
transport transcellulaire)
 sont unies par des jonctions occlusives en réalisant une barrière nerf-sang
8.7.4. La barrière nerf-sang
 est formée de
 l’endothélium des capillaires de l’endonèvre (de type continu)
 les cellules périneurales (reliées par des jonctions occlusives)
 rôles
 isole l’épinèvre (qui admit la diffusion des substances) de l’endonèvre (qui
contrôle strictement le microclimat)
 empêche la diffusion des substances qui peut interférer ou bloquer la
transmission nerveuse

388 | P a g e Histologie - Tissus


 utilise le transport actif pour des nutriments (glucose) et pour l’élimination des
métabolites

Attention!
 les anesthésiques locaux sont des molécules hydrophobes qui se lient
aux canaux de Na+ et inhibent le potentiel d'action

Figure 10. Coupe transversale d’un nerf mixte


1. Epinèvre, 2. Périnèvre, 3. Endonèvre, 4. Faisceau de fibres de collagène coupe en sens
transversal (épinèvre), 5. Fibroblaste de l’épinèvre, 6. Adipocytes de l’épinèvre, 7. Vaisseau
sanguin de l’épinèvre, 8. Vaisseau sanguin de périnèvre, 9. Vaisseau sanguin de l’endonèvre, 10.
Fibre myélinisée schwannienne coupée au niveau de noyau schwannien, 11. Fibre myélinisée
schwannienne coupée en dehors de noyau schwannien, 12. Fibre amyélinique schwannienne, 13.
Fibroblaste de l’endonèvre

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1984)

8.8. La réparation nerveuse


8.8.1. La dégénérescence et la régénération des fibres nerveuses périphériques (Fig.
11)
 un traumatisme, qui provoque la section d’une fibre nerveuse, peut déterminer
 une dégénérescence complète du neurone auquel elle appartient, en cas d’une
lésion invasive (la dégénérescence wallerienne indirecte ou rétrograde)
 une dégénérescence de la partie de fibre située en aval de la section (la
dégénérescence wallerienne directe, suivie d’une régénération)
 dans le processus de dégénérescence
 les corps Nissl vont disparaître (chromatolyse)
 le volume du péricaryon diminue
Histologie - Tissus 389 | P a g e
 la partie proximale de l’axone se fragmente sur une longueur de quelques
segments interannulaires; la partie distale de l’axone se fragmente sur toute sa
longueur; ces fragments vont disparaître
 les cellules de Schwann éliminent les débris cellulaires et stimulent la
régénération des fibres nerveuses
 dans le processus de régénération
 le neurone reprend la capacité de synthèse en commençant à édifier une
nouvelle fibre nerveuse
 les cellules de Schwann vont proliférer d’une part et de l’autre de la section
 à l’extrémité axonale, elles vont former le névrome de régénération, bientôt
pénétré par les fibres néoformées
 à l’extrémité distale elles vont former le gliome de régénération
 le facteur de croissance gliale (GGF), secrété par les neurones, stimule la
prolifération des cellules Schwann, qui s’organisent dans des bandes (Bugner)
ou tubes de régénération
 la régénération n’est pas possible que si les bouts proximal et distal de la section
restent dans le prolongement l’un de l’autre et à une distance réduite
8.8.2. Réparation au niveau de SNC
 en cas de lésions des neurones de SNC
 va apparaître le phénomène de compensation fonctionnelle
 il est assuré par les neurones restants
 il implique l’augmentation de la
o l'efficacité de la neurotransmission
o la synthèse et la libération de neurotransmetteurs
o le nombre des boutons synaptiques
o une réaction des cellules gliales (l’astrogliose réactive) va se produire
en parallèle

8.9. La plasticité neuronale et synaptique


 définition
 tous les ajustements et toutes les formes de réorganisation du SN qui vont
apparaitre à la suite, des modifications du milieu interne ou externe
 l'augmentation des processus neuronaux
 la formation de nouvelles synapses
 est facilitée par la sécrétion des neurotrophines, produites par les neurones et les
cellules gliales
 pendant l'embryogenèse
 processus très intense
 se forment les connexions synaptiques

390 | P a g e Histologie - Tissus


les neurones qui ne forment pas de synapses correctes sont éliminés par
apoptose
 chez l’adulte
 la plasticité neuronale et synaptique persiste à un moindre dégrée
 rôles
 dans les phénomènes de régénération après une lésion
 dans les processus de réorganisation des circuits neuronaux des phénomènes de
mémoire et d’apprentissage du cerveau

Figure 11. Schéma de la régénération des fibres nerveuses périphériques

(Selon Marieb EN. Essentials of human anatomy and physiology, 1999)

Histologie - Tissus 391 | P a g e


Tests interactifs

Tests des connaissances


1. À-propos de l'axone des neurones:
a. il n'est pas toujours unique
b. son cytoplasme est pauvre en microtubules
c. il contient les mêmes organites que le corps cellulaire
d. son segment initial correspond à la zone où le potentiel d'action est généré
e. sa membrane plasmique est pauvre en canaux ioniques
2. À-propos des épendymocytes (ou cellules épendymaires)
a. leur pôle apical est caractérisé par la présence de cils
b. leur pôle apical est directement au contact avec le liquide céphalorachidien
c. ils reposent sur une membrane basale
d. leurs prolongements basaux sont mêlés aux prolongements oligodendrocytaires
e. ils sont reliés par des jonctions de type zonula adherens
3. À-propos des astrocytes:
a. ils constituent 75% de la population gliale
b. ils assurent la synthèse de la myéline dans le système nerveux central
c. leur cytoplasme est riche en glycogène
d. certains prolongements enroulent étroitement les synapses
e. ils constituent la plus grande partie des cellules de renouvellement du système
nerveux central
4. À-propos de la barrière hémato-encéphalique:
a. elle est responsable d'une perméabilité sélective
b. elle permet des échanges directs entre les neurones et les capillaires
c. elle est constituée de capillaires sanguins de type continu
d. elle est absente de la substance grise
e. elle est renforcée par des pieds oligodendrogliaux
5. À-propos du transport axonal antérograde rapide:
a. il permet le transport d'organites vers l'extrémité distale de l'axone
b. sa vitesse est de 20cm par jour
c. il est assuré par les kinésines
d. il se fait le long des neurofilaments
e. il est assuré par les dynéines
Tests de compréhension
1. Décrivez les types morphologiques des neurones avec exemples de la localisation.
2. Expliquez la liaison entre la structure et la fonction au niveau des fibres nerveuses.
3. Comparez un astrocyte protoplasmique avec un astrocyte fibrillaire.

392 | P a g e Histologie - Tissus


4. Enumérez les phénomènes qui interviennent dans la dégénérescence et la
régénération des fibres nerveuses périphériques.
5. Faites la différence entre les relations intercellulaires des astrocytes.
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre, décrivez les différences
entre le mécanisme par qui se forme la gaine de myéline dans le SNP et le SNC.
Test d’application clinique
Cas clinique (Fig. 12 et 13) - après vous établissez le diagnostic, continuez votre
recherche sur l’internet.
 un patient, male, de 55 ans, présentant un tabagisme, souffre de quelques mois de
paresthésies distales des membres inférieurs (fourmillements, picotements); il
présente des infections urinaires fréquentes dans la dernière année; il présente aussi
une tendance à la polydipsie et à la polyurie
 l'examen clinique révèle une hypoesthésie aux membres inférieurs et supérieurs,
une diminution des réflexes tendineux aux membres inférieurs, une amyotrophie
distale, une sécheresse cutanée et une plaie de gambe droite qui requiert des soins
depuis plus de 2 mois
 quel peut être le diagnostic dans un tel cas?
 sur quels critères?
 quelle peut être l'origine dans le cas présent?
 qu’est-ce que pouvez-vous dire sur l’aspect de la plante et du nerf dans ces
images?
 quelles informations pouvez-vous donner à ce patient en ce qui concerne cette
maladie, le traitement et la conduite ultérieure?
 avec quelles autres maladies pouvez-vous faire le diagnostic différentiel?
 donnez encore de détails sur cette condition (autres éléments cliniques, examens
paracliniques)

Figure 12. Plante

(Selon http://www.allodocteurs.fr/maladies/diabete/)

Histologie - Tissus 393 | P a g e


Figure 13. Nerf
(Selon http://neuropathologyweb.org/chapter12/chapter12Neuropathy.html)

394 | P a g e Histologie - Tissus


9. LE SYSTÈME CARDIOVASCULAIRE

9.1. Données générales


 système de transport qui conduit le sang et la lymphe
 il inclut deux systèmes circulatoires principaux
1. le système circulatoire sanguin
 transporte l’oxygène, le dioxyde de carbone, les nutriments et les produits du
catabolisme des cellules
 transporte des cellules immunitaires et d’autres systèmes de défense, des
messagers chimiques (hormones)
 est constitué des vaisseaux sanguins et du cœur (organe creux qui a le rôle de
pompage du sang)
2. le système circulatoire lymphatique
 draine les liquides interstitiels des tissus, traversent les ganglions lymphatiques
et se débouchent dans la circulation veineuse
 est impliqué dans l’absorption de nutriments venant du tube digestif
 est constitué des vaisseaux lymphatiques et des ganglions lymphatiques
 l’origine du système cardiovasculaire est mésodermique

9.2. Les vaisseaux sanguins


9.2.1. Définition
 sont des organes tubulaires adaptés structurellement pour la fonction de conduite du
sang
 forment un système tubulaire fermé
9.2.2. Caractères généraux
 sont composés par des artères, veines, et capillaires
 sont caractérisés par plasticité et capacité adaptative
9.2.2.1. Structure de la paroi
 la paroi des vaisseaux sanguins est formée de 3 tuniques concentriques, qui
entourent la lumière
 l’intima (la tunique interne)
 la média (la tunique moyenne)
 l’adventice (la tunique externe)

Attention!
 la structure et la proportion de ces 3 tuniques est différente et
caractéristique pour chaque type de vaisseau
 les capillaires font une exception, étant formés seulement
d’endothélium

Histologie - Tissus 395 | P a g e


1. L’intima
 est formée par
 l’endothélium, assis sur une membrane basale
 épithélium simple pavimenteux formé d’une couche de cellules aplaties.
 l’espace sous-endothélial
 tissu conjonctif mince, formé de fibres collagènes et élastiques
 la LEI (la limitante élastique interne)
 fibres élastiques: forment un réseau tridimensionnel (semblable à un tuyau
perforé) qui assure la communication entre l’intima et le média)

Attention!
 l’espace sous-endothélial et la LEI peuvent être plus ou moins
développés, en fonction du type de vaisseau

2. La média
 formée en principal de muscle lisse renforcé par des couches organisées de fibres
élastiques

Attention!
 elle a une structure différente (des fibres élastiques ou des fibres
musculaires lisses) par rapport au type de vaisseau

 très développée dans les artères; moins distincte dans les veines; pratiquement
inexistante dans les très petits vaisseaux, comme les capillaires
 les grands et moyens vaisseaux présentent une LEE (limitante élastique externe),
en délimitant la média de l’adventice
3. L’adventice
 formée par
 tissu conjonctif qui contient
 fibres de collagène orientées longitudinalement
 quelques fibres élastiques
 fibres musculaires lisses (dans les veines)
 vaisseaux (artères et veines), dénommés vasa vasorum, responsables de la
nutrition de la paroi
 nerfs (nerva vasorum), impliqués dans l’innervation de la parois vasculaire
9.2.2.1.1. Fonctions de l’endothélium
 ce sont
 protection de la paroi
396 | P a g e Histologie - Tissus
 empêchement de la diffusion intercellulaire à l’aide des jonctions adhérentes
serrées
 transport des substances (les cellules endothéliales contiennent des vésicules de
pinocytose qui se déplacent d’un pôle à l’autre)
 perméabilité sélective (la diffusion de l’oxygène et des substances nutritives à
partir de la lumière)
 réaction aux divers facteurs (noradrénaline, histamine, acétylcholine,
prostaglandines) due aux molécules d’adhésion et divers récepteurs sur la
membrane des cellules endothéliales
 contrôle de la coagulation sanguine (quand il est intact, il empêche la formation
des caillots, dû à l’expression de facteurs anticoagulants et à la répression de
facteurs activateurs)
 l’endothélium intègre produit des prostacyclines et NO2; la
thrombomoduline et les molécules heparin-like situées sur le plasmalemme
des cellules de la lumière bloquent la coagulation; ainsi l’agrégation des
plaquettes sanguines est empêchée
 dans les artères, les cellules endothéliales contiennent les granules de
Weibel- Palade avec le facteur von Willebrand
o quand les cellules endothéliales sont desquamées, elles libèrent
plusieurs facteurs: le facteur von Willebrand, la thromboplastine
tissulaire, l’endothéline – les facteurs produisant une vasoconstriction
qui réduit la pression sanguine
o la matrice conjonctive de l’espace sous-endothélial devient responsable
de l’agrégation de thrombocytes et de la formation successive des
caillots pariétaux
 transport actif du glucose dans le cerveau (les cellules endothéliales des
capillaires dans le système nerveux central expriment des protéines de transport)
 détection des modifications de la pression sanguine, de la pression en oxygène
ou du débit sanguin (en réponse à tels changements, les cellules endothéliales
peuvent sécréter des substances qui agissent sur le tonus du muscle lisse
vasculaire: endothélines, oxyde nitrique et prostacycline – ex: PGI2; ces
substances provoquent le relâchement du muscle lisse vasculaire, induisent une
vasodilatation et augmentent le débit sanguin local)
 permission de la pénétration des lymphocytes (les cellules endothéliales peuvent
être activées par des cytokines pour exprimer des molécules d’adhésion
cellulaire)
 synthèse des facteurs de croissance: PDGF (an. platelet-derived growth factor),
βFGF (an. fibroblast growth factor), TGFβ (an. transforming growth factor)

Histologie - Tissus 397 | P a g e


9.2.2.1.2. Caractéristiques des granules de Weibel-Palade
 élaborées par la majorité des cellules endothéliales
 dimensions: le diamètre: 0,1μm; la longueur: 3μm
 stockées seulement dans les artères
 rôle: facilitent la coagulation des thrombocytes au cours de la formation du caillot
du sang
 structure
 enveloppées d’une membrane
 formées d’une matrice dense, avec des éléments tubulaires, et d’une
glycoprotéine (le facteur von Willebrand)

Attention!
 l’abaissement du taux de facteur von Willebrand détermine
l’augmentation du temps de coagulation et des hémorragies
excessives dans les zones lésées

9.2.2.2. Vascularisation de la paroi


 la vascularisation sanguine est différente pour les artères et les veines
 dans les artères: les vasa vasorum assurent la nutrition de l’adventice et du tiers
extérieur du média; les deux tiers intérieurs de la média et l’intima sont nourris
par diffusion du sang provenant de la lumière
 dans les veines: les vasa vasorum sont plus nombreux, et pénètrent jusqu’à
l’intima parce que l’oxygène et les substances nutritives se trouvent en quantités
plus basses dans le sang veineux
 la vascularisation lymphatique
 est absente dans les artères (la grande pression sur la paroi bloque les vaisseaux
lymphatiques)

Attention!
 les substances colloïdales et les liquides interstitiels extravasés ne
peuvent pas être drainés; par conséquent, il en résulte la formation
d’un dépôt du matériel extravasé de capillaires et l’apparition
précoce des modifications d’usure

 est présente dans les veines (le drainage est plus efficace)
9.2.2.3. L’innervation de la paroi
 l’innervation des vaisseaux est contrôlée par des nerfs (nerva vasorum) du système
nerveux végétatif

398 | P a g e Histologie - Tissus


 les vaisseaux sanguins sont abondamment pourvus de fibres nerveuses
sympathiques adrénergiques; l’excitation de ces nerfs provoque une contraction
musculaire et une vasoconstriction
 certains vaisseaux sanguins des muscles squelettiques ont aussi une innervation
parasympathique cholinergique capable de produire une vasodilatation
9.2.3. Modifications adaptatives
 sont dépendantes de l’état fonctionnel de l’organisme
 ex: les modifications physiologiques des vaisseaux d’utérus enceint, de la glande
mammaire en lactation, des organes atrophiés
9.2.4. Types
9.2.4.1. Artères
9.2.4.1.1. Définition
 vaisseaux sanguins qui font suite au cœur et transportent le sang jusqu’aux
capillaires dans les tissus et les organes; la pression du sang dans les artères est
relativement haute
9.2.4.1.2. Caractéristiques
 lumière large
 paroi épaisse
 rôle: évitent les grandes fluctuations de la pression sanguine, déterminées par les
contractions du myocarde
9.2.4.1.3. Classification
 selon le diamètre de la lumière on peut distinguer trois types d’artères
 grandes
 moyennes
 petites
 selon le component prédominant de la média, on trouve
 artères de type élastique
 artères de type musculaire
1. Les grandes artères ou les artères élastiques (artères de grand calibre) (Fig. 1)
 correspondent aux plus gros vaisseaux
 les artères qui sont liées directement au cœur (aorte, artères pulmonaires)
 leurs branches principales (carotides, sous-clavières)
 reçoivent la quasi-totalité du débit cardiaque et doivent résister à la pression
systolique élevée
 rôles
 d’amortir l’ondée systolique
 de transformer le débit cardiaque discontinu en courant sanguin semi-continu
 structure de la paroi
 inclut les 3 tuniques décrites, avec les proportions suivantes:
 l’intima: 10%

Histologie - Tissus 399 | P a g e


 la média: 80%
 l’adventice: 10%

Figure 1. L’artère élastique


L’intima contient: l’endothélium, la couche sous-endothéliale et la LEI. La média est formée de
lames élastiques et de tissu de liaison qui contient: une matrice extracellulaire, des fibres
musculaires lisses, des fibres collagènes et élastiques et la LEE. L’adventice est formée de tissu
conjonctif qui contient: des fibroblastes, des fibres collagènes, des fibres élastiques
longitudinales et spiralées, vasa vasorum et nerva vasorum

(Selon Ross MH, Pawlina W. Histology - a text and atlas, 2011)

L’intima
 contient
 l’endothélium (A)
 la couche sous-endothéliale (B)
 la limitante élastique interne (C)
A. Les cellules endothéliales ont les caractéristiques suivantes
 dimensions: longueur: 10–50μm; diamètre: 10–15μm
 l’axe long parallèle à la longueur du vaisseau
 structure
 jonctions occlusives
 petites vésicules dans la membrane plasmatique et dans le cytoplasme (rôle: le
transport de l’eau, des macromolécules et des électrolytes)
 granules de Weibel-Palade
 prolongements qui traversent occasionnellement la limitante élastique interne,
en formant des jonctions avec les fibres musculaires lisses de la média

400 | P a g e Histologie - Tissus


B. La couche sous-endothéliale
 tissu conjonctif qui contient
 fibroblastes et histiocytes (rares)
 substance fondamentale
 fibres collagènes
 fibres élastiques (disposées «en spirale»)
 fibres musculaires lisses (rares)

Attention!
 dans les états d’hypercholestérolémie on trouve aussi des lipides et
de cholestérol

C. La limitante élastique interne (LEI)


 difficilement visible
 formée par le fusionnement des structures élastiques
 composée de 3–4 lamelles fenêtrées
La média
 est formée par
 lames élastiques
 orientation concentrique
 en nombre de 40 chez nouveau–né, 70 chez l’adulte
 discontinues, fenêtrées
 plus épaisses avec l’âge
 tissu conj-musculaire de liaison (entre les lames élastiques)
 substance fondamentale
 des fibres collagènes et élastiques
 des fibres musculaires lisses (les cellules rameuses)

Attention!
 les fibres musculaires lisses (cellules rameuses) ont un phénotype
dual: contractile et sécréteur; ce sont elles qui sécrètent les
éléments du tissu de liaison
 les fibroblastes sont absents dans la media des artères élastiques

 la LEE (limitante élastique externe)


 présente
 difficilement visible

Histologie - Tissus 401 | P a g e


Attention!
 les fenêtres de la LEI permettent la diffusion d’oxygène et de
substances nutritives du sang circulant aux cellules du média

L’adventice
 formée par
 tissu conjonctif
 fibroblastes et fibrocytes
 fibres collagènes
 fibres élastiques longitudinales et spiralées
 nerfs ou nerva vasorum
 vaisseaux nutritifs ou vasa vasorum

Attention!
 partis de vasa vasorum, les capillaires arrivent dans le tiers
extérieur de la média en assurant la nutrition de celle-ci et de
l’adventice; les deux tiers internes de la paroi se nourrissent par
diffusion

Histophysiologie
 pendant la systole, la paroi artérielle emmagasine une partie de l’énergie
mécanique fournie par le cœur à l’ondée systolique; elle va la restituer lors de la
diastole, quand les lamelles élastiques se relaxent, en évitant la croissance de la
pression artérielle
 pendant la diastole, les lamelles se rétrécissent, en empêchant l’abaissement trop
fort de la pression artérielle

Attention!
 les artères élastiques déterminent la pression de la diastole (voila
la motivation pour la richesse en structures élastiques de la
paroi)

2. Les artères moyennes ou les artères musculaires (de distribution) (Fig. 2)


 diamètre moyen
 ex: l’artère radiale, fémorale, tibiale
 rôle
 de desservir les différents tissus et organes

402 | P a g e Histologie - Tissus


 les contractions et les relaxations des fibres musculaires de la média servent à
régler le flux local sanguin
 structure de la paroi
 les mêmes 3 tuniques avec les suivantes proportions
 l’intima: 5-10%
 la média: 50%
 l’adventice: 40–45%

Figure 2. L’artère musculaire


L’intima contient: l’endothélium, la couche sous-endothéliale et une LEI très évidente. La
média est formée des fibres musculaires lisses disposées concentriquement et de tissu de liaison
qui contient: une matrice extracellulaire, des fibres collagènes et élastiques et la LEE.
L’adventice est formée de tissu conjonctif qui contient: des fibroblastes, des fibres collagènes,
des fibres élastiques, vasa vasorum et nerva vasorum

(Selon Ross MH, Pawlina W. Histology - a text and atlas, 2011)

L’intima
 contient
 l’endothélium
 la couche sous-endothéliale
 mieux représentée
 contient
o fibroblastes (nombreux)
o fibres de réticuline et d’élastine
 la LEI
 bien exprimée

Histologie - Tissus 403 | P a g e


 formée de plusieurs lames élastiques, fenêtrées (à travers ses fenêtres, par
les jonctions gap, devient possible le couplage métabolique entre les
cellules endothéliales et les cellules musculaires lisses)
 ligne ondulée, réfringente en MO

Attention!
 dû à cet aspect caractéristique, LEI est considérée l’élément de
diagnostic pour l’artère de type musculaire

La média
 présente
 couches concentriques de fibres musculaires lisses
 rôle double: de contraction et de sécrétion (le substrat en ME: des
myofilaments contractiles et des nombreux organites intracytoplasmiques
de synthèse)
 tissu de liaison
 sécrété par les cellules musculaires lisses
 contient
o des fibres de réticuline (collagène type III)
o des fibres élastiques
o la SF (réduite, contient de chondroïtine-sulfate)
 la LEE (réseau élastique tridimensionnel, difficile à observer)
L’adventice
 contient
 tissu conjonctif
 fibroblastes
 SF (réduite, avec dermatane-sulfate et héparane-sulfate)
 fibres élastiques
 fibres de collagène type I longitudinales et spiralées
 vasa vasorum
 nerva vasorum

Corrélations cliniques
 l’athérome
 maladie artérielle qui débute dans l’intima
 se caractérise par
 l’infiltration de l’intima par des lipides qui s’accumulent dans les
macrophages

404 | P a g e Histologie - Tissus


 l’augmentation de la formation de collagène et de fibres élastiques, qui vont
épaissir l’intima et vont former une plaque athéromateuse
 les conséquences sont
 la réduction du débit sanguin due à la réduction du diamètre de la lumière
 la formation de thrombus due à l’altération de l’endothélium qui expose le
sang au collagène et déclenche la coagulation sanguine

Attention!
 les thromboses réduisent la lumière et peuvent même l’obstruer
complètement; en ce cas, le tissu irrigué par ce vaisseau va se
nécroser (infarctus); les infarctus sont fréquents au niveau du
ventricule gauche, du cerveau (accident vasculaire cérébral), des
pieds et des orteils (gangrène)

 l’anévrisme
 maladie artérielle qui débute dans la media
 se caractérise par la perte du tissu élastique ou de cellules musculaires lisses
 ces éléments sont remplacés par des fibres de collagène inextensibles et le
vaisseau se dilate pour former une poche anormale (l’anévrisme)
 la paroi vasculaire est fragilisée et susceptible de se rompre
3. Les artérioles (artères musculaires de petit calibre)
 diamètre de 100μm
 rapport entre la lumière et l’épaisseur de la paroi:1/2
 rôle essentiel: le contrôle de la quantité et de la pression du sang qui va entrer dans
les capillaires
 structure de la paroi
 les mêmes 3 tuniques
L’intima
 contient
 l’endothélium
 les cellules endothéliales présentent les granules Weibel-Palade (forme de
bâtonnet en ME), qui contiennent le facteur von Willebrand
 l’espace sous-endothélial
 très réduit
 la LEI
 très mince, fenêtrée
La média
 contient
 fibres musculaires lisses (disposées en 1–3 couches concentriques)
 fibres de réticuline et élastiques
Histologie - Tissus 405 | P a g e
 LEE (très mince, presque inexistante)
L’adventice
 faiblement développé
 contient
 fibrocytes
 fibres de collagène (longitudinales) et fibres de réticuline
 fibres élastiques (très rares)
 rôles
 la contraction tonique de la paroi d’artérioles s’oppose à la résistance du sang ce
qui détermine l’abaissement de la pression du sang
 les métartérioles pulvérisent lentement et uniformisent la colonne du sang venue
d’artérioles vers les capillaires

Attention!
 dans l’hypotension artérielle, les artérioles se dilatent
(vasodilatation); dans l’hypertension la paroi des artérioles
deviennent plus épaisse, le rapport entre la lumiere/paroi arrive à
1/7

4. Les artères de type particulier - les artères avec coussinet


 forme particulière d’artère
 localisée dans la muqueuse nasale et labiale et dans les reins
 contient des groupes de cellules globulaires (entre l’endothélium et la LEI)
 rôle: dans la contraction, les cellules globulaires forment une excroissance qui
bloque complètement la lumière du vaisseau, réglant ainsi le débit circulatoire et la
pression sanguine

Corrélations cliniques
 en général, les parois des artères peuvent être affaiblies par des
causes diverses
 malformations
 athérosclérose
 syphilis
 maladies du tissu conjonctif (syndrome Ehlers-Danlos ou Marfan)
 ces conditions pathologiques peuvent déterminer des anévrismes des parois
artérielles
 les modifications d’usure des artères peuvent être
 précoces: les artères élastiques sont les premières structures qui subissent un
processus d’usure et vieillissent après l’âge de 30–35 ans, ce qui représente le
substrat morphologique de l’athérosclérose

406 | P a g e Histologie - Tissus


 déterminées en particulier par 2 facteurs
 leur état de continue tension – elles ne se relaxent jamais
 leur vascularisation inadéquate – ce facteur détermine une nutrition
déficitaire et la présence d’un dépôt du matériel extravasé provenant des
capillaires (liquide interstitiel, colloïdes); ce phénomène est dû au manque
des capillaires lymphatiques dans la paroi d’artères

9.2.4.1.4. Structures sensoriales spécialisées de la paroi artérielle


 les artères possèdent à la fois une innervation afférente (qui fournit des
informations sur la pression intraluminale - barorécepteurs et le contenu en gaz du
sang: gaz carbonique et oxygène - chémorécepteurs) et une innervation efférente
 les structures sensoriales contiennent des terminaisons nerveuses qui contrôlent la
pression sanguine et la composition du sang
 il y a 3 types de structures sensoriales spécialisées
 le sinus carotidien (A)
 le corpuscule carotidien (B)
 les corps aortiques (C)
A. Le sinus carotidien
 localisé au niveau de la bifurcation d’artère carotide commune
 structure
 petite dilatation bien innervé
 l’adventice très bien développée (par rapport à la média)
 rôle: barorécepteur

Attention!
 le sinus s’agrandit au cours de la croissance de la pression
artérielle; sa distension stimule les terminaisons nerveuses qui
l’entourent, en déclenchant des influx nerveux afférents qui arrivent
au centre nerveux vasomoteur du cerveau, ce qui conduit à la régulation de la
pression sanguine

B. Le corpuscule carotidien
 localisé dans la paroi de l’artère carotide interne
 formé de structures cellulaires organisées sous la forme de cordons séparés par les
capillaires sinusoïdes
 rôle: chémorécepteur: contrôle la concentration d’O2, CO2, H+ dans le sang
C. Les corps aortiques
 localisés dans l’arc aortique
 leurs structure est similaire au corpuscule carotidien
 rôle: chémorécepteurs

Histologie - Tissus 407 | P a g e


9.2.4.2. Les capillaires
9.2.4.2.1. Définition
 des conduits très fins (diamètre 6–30μm)
9.2.4.2.2. Caractéristiques
 présence ubiquitaire
 forment des réseaux variables, en fonction des caractères morpho-fonctionnels de
l’organe respectif
9.2.4.2.3. Structure
 adaptée pour les échanges entre le sang et les tissus
 formée par
 paroi capillaire (I)
 endothélium
 membrane basale
 espace sous-endothélial
 tissu conjonctif péricapillaire (périthélium) (II)
I. Paroi capillaire
 structure:
 l’endothélium
 épithélium simple pavimenteux
 formé de cellules allongées, avec l’axe long parallèle au vaisseau
o chaque cellule a un seul noyau ovale, hyperchrome, proéminent dans la
lumière
o les cellules sont liées par des complexes de jonction (de type zonula
ocludens)
o l’image des cellules en ME
- membrane cellulaire à surface irrégulière
 vers la lumière, elle présente des microvillosités qui
agrandissent la surface de contact avec le sang
 vers la membrane basale, elle présente des irrégularités
- cytoplasme avec
 ribosomes libres
 mitochondries
 lysosomes
 appareil Golgi (périnucléaire)
 RER (peu nombreux)
 vésicules de pinocytose (rôle de transport transcytoplasmique
des substances)

408 | P a g e Histologie - Tissus


Attention!
 les vésicules de pinocytose sont formées par les invaginations de
la membrane; elles captent les substances dans la lumière, se
détachent, traversent le cytoplasme et fusionnent avec la
membrane de la partie opposée, en déchargeant leur contenu

 la membrane basale
 secrétée par les cellules endothéliales
 1μm d’épaisseur
 composée de
o glycoprotéines PAS+
o fibres de réticuline (elles peuvent se distinguer avec AgNO3)
 rôles
o mécanique: de support
o d’opposition aux dilatations excessives
o de perméabilité sélective pour H2O et petites molécules
 l’espace sous-endothélial
 disposé entre l’endothélium et la membrane basale
 100–125Å d’épaisseur
 contient
o un matériel amorphe
o les microvillosités des cellules endothéliales
o les prolongements des cellules péricapillaires
 rôles
 représente une membrane biologique active avec une perméabilité sélective
 contrôle le mouvement des fluides entre les vaisseaux et les tissus
 réalise des échanges tissulaires des substances nutritives, des gaz, des
métabolites
 l’échange transcapillaire se réalise par 3 modalités
 à travers les cellules endothéliales
 à travers les jonctions intercellulaires
 transendothélial par des vésicules de pinocytose
II. Tissu péricapillaire
 contient
 fibroblastes
 histiocytes
 leurs prolongations cytoplasmiques pénètrent à travers la paroi capillaire
dans la lumière, ayant un rôle de phagocytose et de pinocytose
 péricytes
 cellules jeunes, étoilées
Histologie - Tissus 409 | P a g e
 enveloppent le capillaire
 ont des prolongations
o primaires - parallèles à l’axe long de capillaires
o secondaires - détachées de celles primaires et perpendiculaires à l’axe
long
 forment des jonctions gap avec les cellules endothéliales
 présentent dans le cytoplasme
o des organites communes ( appareil Golgi réduit, mitochondries, RER)
o des microtubules
o des filaments qui se trouvent dans les prolongations cellulaires
- protéines (tropomyosine, isomyosine) et proteinkinases (des
enzymes) ayant ensemble une fonction contractile de régulation du
flux sanguin dans les capillaires

Attention!
 les péricytes peuvent se différencier dans autres types de cellules
en fonction des zones lésées (ex: fibres musculaires lisses ou
cellules endothéliales)

 substance fondamentale
 fibres de collagène et réticuline
9.2.4.2.4. Rôles
A. Les cellules endothéliales
 rôle métabolique
 elles déposent et dégradent certaines substances
 ex: la scission (lipolyse enzymatique) des lipoprotéines dans triglycérides et
acides gras, ultérieurement stockés dans les adipocytes
 elles activent ou inactivent des substances
 ex: la conversion de noradrénaline, bradykinine et prostaglandines dans des
composantes inertes
 ex: la conversion d’angiotensine I et angiotensine II dans l’angiotesinogène;
il actionne sur la rénine libérée de reins dans les conditions d’abaissement
de pression sanguine, en transformant la rénine dans l’angiotensine I;
l’angiotensine I, à travers les enzymes localisées sur le plasmalemme des
cellules capillaires endothéliales, est transformée en angiotensine II (surtout
dans le poumon); l’angiotensine II a un effet vasoconstricteur, initiant la
contraction des fibres musculaires lisses et, ultérieurement, la réduction du
diamètre de la lumière et la croissance de la pression sanguine
 rôle sécréteur
 des fibres (de collagène II, IV et V)
410 | P a g e Histologie - Tissus
 des glycoprotéines de structuré (fibronectine, laminine)
 des substances qui influencent
 la circulation des lymphocytes
 la mobilité des neutrophiles
B. Le tissu conjonctif péricapillaire
 rôle défensive
 dû à la présence des mastocytes et des macrophages
9.2.4.2.5. Classification
 selon leurs caractères morphologiques
 capillaires préférentiels
 capillaires vrais
 selon la particularité ultrastructurelle
o communs
o fenêtrés
o sinusoïdes
 réseaux de type spécial
1. Capillaires préférentiels
 rôle: assurent une circulation permanente entre les artérioles et les veinules
 2 types
 directs
 artério–veineux
 caractères
 disposés en directe prolongation de l’artériole et se continuent directement avec
la veinule (ils sont intermédiaires entre les artérioles et les veinules)
 ne présentent pas des sphincters précapillaires
 innervés autonomement
 constitués de 3 segments
 la métartériole
o en continuation de l’artériole
o présente des cellules musculaires lisses isolées ou groupées en îles
 le segment proximal
o présente des cellules musculaires lisses rares
 le segment distal
o se continue avec la veinule
o lumière: large et régulier
o sans cellules musculaires lisses (sans éléments contractiles)
2. Capillaires vrais
 rôle: dans la circulation intermittente
 dû à la contraction des sphincters existants sur leur route
 caractères

Histologie - Tissus 411 | P a g e


 forment un angle droit ou aigu avec le vaisseau d’origine
 se ramifient ou s’anastomosent
 réalisent un réseau ou le «lit capillaire» de l’organisme, étant nombreux dans
chaque organe
 structure
 lumière
 irrégulière ou sinueuse
 étroite (dans la partie artérielle) et large (dans la partie veineuse)
 sphincter précapillaire
 dispositif particulier
 localisé au point d’origine
 formé d’un manchon de cellules musculaires lisses
 en rapport étroit avec l’endothélium et les terminaisons nerveuses
A. Capillaires vrais de type commun
 structure
 endothélium continu
 les cellules endotheliales liées entre elles à travers les interdigitations et la
zonula occludens
 les jonctions d’endothélium présentent dans des certaines conditions une
perméabilité pour macromolécules
 membrane basale continue
 localisation: tissu conjonctif, SNC, muscles, poumon, peau, thymus
B. Capillaires vrais de type fenêtré
 structure
 endothélium discontinu
 présente des pores
o diamètre de 30–50nm
o diaphragme présente ou pas
o permettent le passage des macromolécules
 membrane basale continue, mince
 localisation: les zones avec fonctions de filtration, sécrétion et absorption (ex:
glomérule rénal, glandes endocrines, muqueuse digestive)
C. Capillaires vrais de type sinusoïde
 type particulier de capillaires
 trajet sinueux
 structure
 lumière
 large, irrégulière
 macrophages (présentes dans certains organes; ex: foie)
 endothélium discontinu
412 | P a g e Histologie - Tissus
pores
o diamètre de 0,1–0,3μm
o diaphragme absente
 membrane basale discontinue et inégale
 localisation: organes métaboliques actifs: foie, glandes endocrines, organes
hématopoïétiques et lymphoïdes (Fig. 3)
 rôles
 adaptés pour une circulation lente
 favorisent les échanges entre les tissus et le sang

Figure 3. Les types de capillaires vrais


a. Les capillaires de type commun ont un endothélium continu et une membrane basale
continue; b. Les capillaires de type fenêtré ont un endothélium discontinu avec des pores
dans les cellules endothéliales et une membrane basale continue; c. Les capillaires de
type sinusoïde ont un endothélium discontinu et une membrane basale discontinue

(Selon Ross MH, Pawlina W. Histology - a text and atlas, 2011)

Histologie - Tissus 413 | P a g e


3. Réseaux capillaires de type spécial (système port)
 disposition entre les vaisseaux du même type, artériel ou veineux
 dans le glomérule rénal: réseau capillaire entre 2 artérioles glomérulaires
(afférente et efférente)
 dans le lobule du foie: réseau capillaire entre 2 veines (périlobulaire et
centrolobulaire)
 l’interposition d’une artère ou d’une veine entre 2 réseaux capillaires
 artériel (dans les reins)
 veineux (dans l’hypophyse)
9.2.4.3. Veines
9.2.4.3.1. Définition
 sont les vaisseaux qui collectent le sang contenu dans le lit capillaire et le transporte
au cœur
9.2.4.3.2. Caractéristiques
 la pression du sang dans les veines est basse (Fig. 4)

Attention!
 la circulation lente est à une pression relativement baisse dans ces
vaisseaux, ce qui produit des modifications adaptatives des parois
veineuses qui sont minces, avec peu d’éléments contractiles
 par rapport aux artères de diamètre extérieur comparable, les
veines ont une lumière plus large et une paroi plus mince; elles sont habituellement
collabées sur les coupes histologiques

9.2.4.3.3. Structure
 les parois des veines sont formées de 3 tuniques
 l’intima = 5%
 la média = 15%
 l’adventice = 80%

Attention!
 les tuniques sont moins distinctes et il est souvent difficile de
reconnaître où finit une couche et où commence une autre
 de plus, il existe des variations considérables dans la structure
des parois veineuses, en fonction de leur localisation

L’intima
 présente
 endothélium
 membrane basale

414 | P a g e Histologie - Tissus


Attention!
 la couche sous- endothéliale et la LEI sont, de règle, absentes

La média
 mince
 formée par
 fibres musculaires (rares et disposées longitudinalement)
 fibres de collagène

Attention!
 la LEE est absente

L’adventice
 épaisse
 contient
 tissu conjonctif lâche
 fibres de collagène (longitudinalement disposées)
 fibres d’élastine (rares)
 cellules musculaires lisses (rares)
 vasa vasorum
 nerva vasorum (Fig. 4)
9.2.4.3.4. Classification
 selon le calibre
 petites
 moyennes
 grandes
1. Veinules et petites veines
 les veinules postcapillaires
 les plus petites veines
 collectent le sang au niveau du lit capillaire
 diamètre: 10–25μm
 leur structure ressemble à celle des capillaires
 leur paroi contient
 endothélium
 fibres de réticuline
 péricytes (très nombreux)

Histologie - Tissus 415 | P a g e


 les grosses veinules collectrices
 succèdent aux veinules post-capillaires
 diamètre: 20–50μm
 leur paroi contient
 endothélium
 fibres de collagène
 péricytes (couche continue)
 les petites veines
 diamètre: plus grand d’1mm
 leur paroi contient
 endothélium
 fibres musculaires lisses (forment une ou deux couches et remplacent les
péricytes)
 adventice (contenant des fibres de collagène)

Figure 4. La veine
L’intima contient: l’endothélium sur la membrane basale. La média est formée de fibres
musculaires lisses et fibres collagènes. L’adventice est formée de tissu conjonctif qui
contient: des fibres collagènes, des fibres musculaires lisses longitudinales, vasa
vasorum et nervi vascularis

(Selon Ross MH, Pawlina W. Histology - a text and atlas, 2011)

416 | P a g e Histologie - Tissus


Attention!
 les veinules des organes lymphoïdes:
 leur endothélium a des cellules hautes et cubiques
 leur endothélium a la fonction de reconnaissance des
lymphocytes à travers les récepteurs spécifiques de la surface
 leur paroi est perméable et permet les échanges nutritifs entre le sang et les
tissus

2. Veines moyennes
 diamètre: moins grand d’1cm
 paroi formée de 3 couches
 l’intima
o contient
- un endothélium sur une membrane basale
- des fibres de réticuline et d’élastine dans un réseau
 la média
o est un mélange de
- fibroblastes et fibres de collagène
- fibres musculaires lisses
 l’adventice
o présente
- des faisceaux de fibres de collagène, de fibres d’élastine disposées
longitudinalement
- de rares fibres musculaires lisses
3. Les grandes veines
 diamètre: moins grand de 1cm
 ex: la veine cave, pulmonaire, porte, rénale, jugulaire
 paroi formée de 3 couches
 l’intima
 est formée de
o un endothélium sur une membrane basale
o une couche sous-endothéliale avec des fibrocytes
 la média
 contient
o des fibres musculaires lisses nombreuses dans les veines pulmonaires
et les veines des membres inférieures
 l’adventice
 est très bien représentée

Histologie - Tissus 417 | P a g e


Attention!
 dans la veine cave inférieure on trouve des fibres musculaires
lisses disposées longitudinalement
 dans les veines pulmonaires tout près du cœur on trouve des fibres
musculaires cardiaques

9.2.4.3.5. Les valvules veineuses


 ce sont des plis membraneux de l’intima
 ont une forme semi-lunaire, en «nid d’hirondelle»
 sont uniques ou doubles et ont une disposition symétrique
 les fonctions des valvules veineuses, dans les veines des membres inférieurs, sont:
 l’action contre la force de gravitation
 l’empêchement du reflux de la colonne de sang
 la propulsion du sang veineux vers le cœur
 la structure histologique des valvules présente
 l’axe central, qui
 est fibro-élastique avec une disposition lamellaire
 est tapissé de cellules endothéliales
 de rares fibres musculaires lisses disposées longitudinalement à leur base

Corrélations cliniques
 les varices
 ce sont des veines anormalement dilatées, chez les personnes
âgées
 localisations: dans les membres inférieurs, dans l’œsophage ou les hémorroïdes
de la partie terminale d’anus
 ont comme causes d’apparition
 la perte de la tonicité musculaire
 la dégénération de la paroi vasculaire
 le non-fonctionnement des valvules

9.2.5. Les dispositifs vasculaires de type particulier


9.2.5.1. Les anastomoses artério-veineuses
 représentent un système de liaison directe entre l’artériole et la veinule
 sont localisés à la proximité du réseau capillaire
 ont 3 segments
 artériel
 sa structure est celle de l’artère
 intermédiaire

418 | P a g e Histologie - Tissus



présente une couche sous-endothéliale qui contient des cellules
pavimenteuses, aplaties, résultantes des cellules musculaires lisses
modifiées et disposées longitudinalement
 il est bien innervé par les nerfs adrénergiques et cholinergiques
 il a une média épaisse
 veineux
 sa structure est celle de la veine
 rôles
 elles court-circuitent le lit capillaire
 quand les anastomoses sont
 fermées – le sang passe à travers le lit capillaire
 ouvertes – le sang passe à travers les anastomoses, évitant le lit capillaire et
le système de capillaires préférentielles (dans ces derniers-là le débit de
sang s’abaisse)

Attention!
 elles participent au processus de termoréglage: la fermeture des
anastomoses dérive le sang dans le système capillaire et permet
une perte de chaleur, tandis que l’ouverture du vaisseau exclut le
lit capillaire et conserve la chaleur
 elles sont rencontrées fréquemment au niveau de la peau: la pulpe des doigts, les
lèvres, les oreilles, les orteils

Figure 5. Le diagramme qui compare la structure de l’artère musculaire (à


gauche) à la veine d’accompagnement (à droite)
Les tuniques intima et média sont fortement développés dans l’artère mais non pas dans
la veine

(Selon Junqueira LA, Carneiro J, Kelly RE. Basic histology, 1995)

Histologie - Tissus 419 | P a g e


9.2.5.2. Les anastomoses glomérulaires
 l’artériole
 perd sa limitante élastique
 présente une couche circulaire de fibres musculaires lisses bien innervées, qui
contrôle le débit circulatoire avant d’entrer dans un plexus veineux
9.2.5.3. Les systèmes portes sanguins
 un système porte relie deux systèmes capillaires
 les circulations portes sont constituées de canaux veineux qui relient deux systèmes
capillaires placés en série et sont indépendants de l’action du cœur; la nature des
vaisseaux portes de connexion varie d’un endroit à l’autre

Tableau 1. Les différences fondamentales entre les artères et les veines

(Selon Leloup R. Histologie générale, 1989)

L’artère La veine
Morphologie Ronde Aplatie, collabée
générale Lumière étroite Lumière large
Paroi épaisse Paroi mince
Structure constante Valvules présentes
Nombreuses adaptations
Intima Plicaturée, plissée Lisse, unie, régulière
Noyaux endothéliaux projetés dans LEI
la lumière
LEI
Média Tunique la plus épaisse Cellules musculaires lisses +
Cellules musculaires lisses +++ Tissu conjonctif ++
Tissu conjonctif +
LEE
Adventice Vasa vasorum pénétrant jusqu’au Tunique la plus épaisse
milieu du média Vasa vasorum pénétrant jusqu’à l’intima
Cellules musculaires

9.2.5.3.1. Le système porte hépatique


 relie les capillaires de l’intestin aux sinusoïdes du foie
 sont des petites veines au voisinage des lits capillaires et des veines moyennes et
grosses entre ces deux systèmes veineux
9.2.5.3.2. Le système porte hypophysaire
 entre l’hypothalamus et la post-hypophyse
 les vaisseaux de connexion sont des gros capillaires et des veinules

420 | P a g e Histologie - Tissus


9.3. Le système vasculaire lymphatique
9.3.1. Définition
 est un système tubulaire ouvert
 est formé de capillaires, de vaisseaux, de troncs lymphatiques
9.3.2. Caractéristiques
 il draine la lymphe des espaces interstitiels tissulaires dans le système vasculaire
sanguin
 la lymphe arrive dans le système veineux

Attention!
 les vaisseaux lymphatiques se trouvent dans tout l’organisme à
l’exception de SNC, de l’oreille interne, de l’épiderme, du
cartilage, des os

9.3.3. Classification
9.3.3.1. Les capillaires lymphatiques
 sont formés dans les tissus
 ont la forme d’un doigt de gant, ayant un bout aveugle
 la paroi est formée de
 endothélium
 membrane basale incomplète
 les cellules endothéliales sont en contact, mais sans jonctions ou sont distancées
mais sans fenêtres
 la lumière est maintenue ouverte, dû aux bandes des filaments de 5–10nm de
diamètre, couvertes de plasmalemme
 rôles
 l’endothélium fenêtré et la membrane basale discontinue permet l’entrée des
molécules plus grosses, telles que les protéines de haut poids moléculaire, des
triglycérides, etc
 certaines cellules peuvent aussi entrer dans les lymphatiques, en particulier
celles du système immunitaire
 le système de capillaires lymphatiques agit comme un système de drainage
éliminant l’excès de liquide des espaces tissulaires

Attention!
 normalement, la lymphe est un liquide limpide, incolore, mais celle
provenant de l’intestin a souvent un aspect laiteux à cause de sa
forte teneur en lipides absorbes; on l’appelle alors le chyle

Histologie - Tissus 421 | P a g e


 les capillaires lymphatiques confluent pour former des vaisseaux à parois plus
épaisses qui ressemblent à des veinules et à des veines moyennes
9.3.3.2. Les vaisseaux lymphatiques
 résultent de l’union des capillaires
 selon le calibre sont petits et moyens
 ont une structure semblable aux veines, mais les tuniques sont moins évidentes
 sur leur trajet on rencontre des ganglions lymphatiques

Attention!
 pendant la traversée des ganglions, les antigènes de la lymphe
peuvent être reconnus par les cellules immunocompétentes
 les lymphocytes activés, importants pour la défense immunologique
sont ajoutés à la lymphe

9.3.3.3. Les troncs lymphatiques


 résultent de l’union des vaisseaux
 ont les 3 tuniques (l’intima, la média, l’adventice) semblables à celles des veines
 drainent la lymphe dans les veines jugulaires internes
 rôles
 ils assurent le drainage du fluide interstitiel l’introduisant, à la fin de la
circulation lymphatique, dans le cœur

Attention!
 la lymphe circule donc dans un seul sens, de la périphérie vers le
cœur
 la lymphe s’écoule lentement depuis le réseau capillaire vers les
vaisseaux lymphatiques plus gros, le reflux étant empêché par nombreuses valves,
similaires à celles des veines

Corrélations cliniques
 tous les lymphatiques d’une région donnée déversent leur lymphe
dans les ganglions lymphatiques régionaux drainant cette région
 les cellules des tumeurs malignes peuvent pénétrer dans les
capillaires lymphatiques et être transportées par lymphe
 ainsi, les tumeurs sont disséminées dans les organes à travers les vaisseaux
lymphatiques et métastasent fréquemment au niveau des ganglions lymphatiques où
elles forment des tumeurs secondaires à distance du siège de la tumeur primitive
 l’intervention chirurgicale pour une tumeur cancérigène implique donc l’extirpation
large des ganglions lymphatiques régionaux et des vaisseaux lymphatiques associés

422 | P a g e Histologie - Tissus


 par exemple, la plupart des cancers du sein peuvent disséminer vers les ganglions
régionaux du sein, dont la majorité se trouve dans le tissu sous-cutané de l’aisselle;
une palpation soigneuse des creux axillaires constitue, par conséquent, une partie
essentielle de l’examen d’une malade chez laquelle on soupçonne un cancer du sein

9.4. Le cœur
9.4.1. Définition
 c’est un organe musculo-cavitaire
9.4.2. Structure (Fig. 6)
 la paroi inclut
 l’endocarde – à l’intérieur
 le myocarde: le muscle cardiaque et un squelette fibreux – en milieu
 le péricarde – vers l’extérieur
9.4.2.1. L’endocarde
 tapisse les cavités du cœur

Attention!
 l’endocarde des oreillettes est plus épais que celui des ventricules

 se continue avec l’intima au niveau des vaisseaux


 est formé de
 endothélium
 tissu sous-endothélial
 plus profond on trouve un tissu conjonctif abondant - avec des nombreuses fibres
d’élastine et peu de fibres musculaires lisses
 présente, près du myocarde, les grands vaisseaux et le réseau de fibres de Purkinje
 la couche d’au-dessous de l’endocarde se continue avec l’endomysium des fibres
musculaires striées cardiaques
9.4.2.2. Le myocarde
 est la paroi contractile du cœur
 est formé de fibres musculaires cardiaques
 dans les oreillettes
 le myocarde est plus mince
 les fibres musculaires
 ont une disposition lâche ou circulaire
 le sarcoplasme est abondant
 contiennent peu de myofibrilles
 les fibres musculaires ont plusieurs rôles
 la contraction

Histologie - Tissus 423 | P a g e


la sécrétion endocrine de
o l’atriopeptine
o le facteur natriurétique atrial
o la cardiodilatine
 dans les ventricules
 le myocarde du ventricule droit est plus épais que celui du ventricule gauche
 les fibres musculaires
 sont disposées en spirale
 le sarcoplasme est réduit
 les myofibrilles sont nombreuses
 les rôles des fibres sont
 l’adhérence du myocarde au squelette fibreux du cœur
 la génération et la conduction des impulsions nerveuses

Figure 6. Les différentes tuniques du cœur

(Selon http://histologyolm.stevegallik.org)

9.4.2.3. Le squelette fibreux du cœur


 est représenté par
 les anneaux fibreux autour de
 la base de l’aorte
 l’artère pulmonaire
 les orifices des oreillettes et des ventricules
 la partie fibro-membraneuse du sept interventriculaire
9.4.2.4. Le péricarde
 est formé de
 péricarde fibreux
 péricarde séreux avec 2 feuillets

424 | P a g e Histologie - Tissus


 externe = pariétale
 interne = viscérale
o entre les feuillets il y a la cavité péricardique avec peu de liquide séreux
o les 2 feuillets se continuent l’un avec l’autre à la place d’entrée et de
sortie des vaisseaux dans le cœur
o le feuillet viscéral est formé d’un mésothélium doublé d’un tissu
conjonctif fibreux (l’épicarde)
 dans la profondeur de la couche d’au-dessous du péricarde fibreux se trouvent un
tissu conjonctif lâche, les vaisseaux coronaires, les nerfs et les ganglions associés
9.4.2.5. Les valves du cœur
 ce sont des plis de l’endocarde
 sont formées
 d’endothélium
 d’un squelette central de tissu conjonctif
 des fibres du myocarde au niveau de leur base d’insertion

Corrélations cliniques
 pathologie des valves cardiaques
 maladie valvulaire rhumatismale
 les valves sont endommagées pendant la phase aiguë d‘une
maladie de l’enfance: rhumatisme articulaire aigu
 la guérison des lésions provoque une cicatrice progressive: la composante
élastique des valves est remplacée par collagène
 les valves deviennent plus rigides
 les cuspides peuvent fusionner partiellement, ce qui limite leur capacité
d’ouverture (sténose) ou de fermeture (insuffisance)
 calcification des valves
 intéressent en principal la valve aortique, surtout si elle a une malformation
congénitale avec deux cuspides (bicuspide)
 les valves épaississent et sont déformées
 leur mobilité est réduite et le débit diminue, conduisant à une insuffisance
cardiaque
 valvulite infectieuse (endocardite infectieuse)
 les valves peuvent être infectées par des bactéries ou des champignons, le
plus souvent si elles ont été au préalable endommagées
 les valves sont le siège de microthrombi dans lesquels les organismes se
fixent et prolifèrent
 les signes d’infection sont de deux ordres
o les tissus valvulaires peuvent s’éroder et être détruits

Histologie - Tissus 425 | P a g e


o
les fragments de thrombus peuvent se détacher, migrer dans la grande
circulation et aller se bloquer dans une petite artère
 maladies coronariennes
 la maladie cardiaque la plus fréquente est la réduction du diamètre des artères
coronaires par l’athérome qui, en diminuant son irrigation sanguine, et donc son
apport en oxygène, réduit l’efficacité du ventricule gauche; les artères
coronaires sont particulièrement concernées par l’athérome, avec deux
conséquences
 l’angine de la poitrine: la réduction progressive de la lumière des artères
diminue l’oxygénation du ventricule gauche, ce qui conduit à une douleur
thoracique caractéristique, déclenchée par un effort
 infarctus du myocarde (l’attaque cardiaque): l’obstruction complète d’une
des artères conduit a l’absence d’apport de sang et d’oxygène a une zone du
myocarde et les fibres musculaires se nécrosent et ne peuvent pas être
remplacées

426 | P a g e Histologie - Tissus


Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Parmi les propositions suivantes concernant les artérioles, laquelle est inexacte:
a. le rapport entre la lumière/l’épaisseur de la paroi est 1/2
b. leur paroi est perméable et permet les échanges nutritifs entre le sang et les
tissus
c. contrôlent la quantité et la pression du sang qui va entrer dans les capillaires
d. la LEI et la LEE sont présentes, mais très minces
e. la media contient 2 ou 3 couches de fibres musculaires lisses
2. Parmi les propositions suivantes concernant les artères élastiques, lesquelles sont
inexactes:
a. les cellules endothéliales contiennent les granules de Weibel-Palade
b. les vasa vasorum sont nombreux et pénètrent jusqu’ à l’intima
c. la limitante élastique interne est absente, mais la limitante élastique externe est
présente
d. déterminent la pression de la diastole
e. la média contient des lames élastiques fenêtrées et tissu de liaison dont les
éléments sont sécrétés par les cellules rameuses (fibres musculaires lisses avec
un phénotype duale: contractile et sécréteur)
3. Indiquez les caractéristiques des veines:
a. l’endothélium des veinules des organes lymphoïdes a des cellules hautes et
cubiques
b. les veines moyennes ne contiennent pas de fibres musculaires lisses
c. les grandes veines près du cœur contiennent des fibres musculaires cardiaques
d. la limitante élastique interne est visible comme une ligne réfringente et ondulée
e. dans la paroi des veinules, les péricytes forment une couche continue qui
représente la média
4. Parmi les propositions suivantes concernant les vrais capillaires, lesquelles sont
inexactes:
a. sont disposés en directe prolongation de l’artériole et se continuent directement
avec la veinule
b. se ramifient ou s’anastomosent
c. la lumière est étroite dans la partie artérielle et est large dans la partie veineuse
d. ne possèdent pas des sphincters précapillaires
e. forment un angle droit ou aigu avec le vaisseau d’origine
5. Indiquez les propositions correctes:

Histologie - Tissus 427 | P a g e


a. dans les organes lymphoïdes, les cellules endothéliales des veinules ont des
récepteurs spécifiques de la surface pour reconnaître les lymphocytes
b. dans le SNC, les capillaires sinusoïdes permettent le passage des
macromolécules
c. dans les artères élastiques, les fibroblastes de la média secrètent les fibres de
collagène du tissu de liaison entre les lames élastiques
d. dans les vaisseaux lymphatiques, la lymphe s’écoule lentement et le reflux est
empêché par nombreuses valves
e. les capillaires lymphatiques ont la forme d’un doigt de gant, ayant un bout
aveugle
Tests de compréhension
1. Décrivez les structures sensoriales spécialisées de la paroi artérielle.
2. Expliquez l’histophysiologie des artères élastiques lors de la systole et la diastole
cardiaque.
3. Décrivez la structure des capillaires préférentiels.
4. Comparez la vascularisation des parois des artères et des veines.
5. Faites la différance entre l’artère musculaire et la veine moyenne.
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre, faites un tableau
comparatif entre les trois types de capillaires vrais (communs, fenêtrés et sinusoïdes).
Test d’application clinique
Cas clinique - après vous établissez le diagnostic, continuez votre recherche sur
l’internet.
 un home âgé de 50 ans est hospitalisé pour une fièvre évoluant depuis deux mois;
ce patient a comme principaux antécédents médicaux une sténose mitrale; cette
valvulopathie a été provoquée par une angine à streptocoque β-hémolytique du
groupe A, compliquée avec un rhumatisme articulaire aigu à 9 ans; l’anamnèse
permet de retrouver (deux mois par avant) une extraction dentaire: un molaire avec
un granulome apical
 l’histoire débute après l’extraction dentaire par l’instauration progressive d’une
asthénie, d’une anorexie et d’un amaigrissement important; secondairement, il
apparaît une fièvre à 39ºC à prédominance vespérale, accompagnée de frissons, de
sueurs et de myalgies
 l’examen clinique indique à l’auscultation un souffle systolique d’insuffisance
mitrale; il n’y a pas de signe d’insuffisance cardiaque droite ou gauche; l’examen
pulmonaire est sans particularité; l’examen dentaire relève un retard de la
cicatrisation, mais sans de signe inflammatoire
 le bilan biologique effectué à l’admission montre des taux élevé de la protéine C-
réactive et du fibrinogène, un taux bas de l’hémoglobine et une fonction rénale
normale
 quel est le diagnostic présomptif d’une maladie?
428 | P a g e Histologie - Tissus
 sur quels critères? qu’est ce que pouvez vous dire sur les valeurs des tests
sanguins? une hémoculture est-elle nécessaire? qu’est-ce qu’elle pourrait
démontrer?
 quels autres examens sont nécessaires pour le diagnostique de précision?
 quelle est la prise en charge de ce patient ?
 quel est le traitement de référence dans une endocardite infectieuse?
 quelles sont les mesures de prévention que vous recommanderez à ce patient?

Histologie - Tissus 429 | P a g e


10. LE SYSTÈME LYMPHOÏDE (IMMUNITAIRE)

10.1. Introduction
Le système lymphoïde protège l’organisme contre les agents pathogènes, comme:
 les macromolécules étrangères
 les bactéries
 les virus
 les cellules altérées
Le système lymphoïde ou immunitaire (SI) est composé de populations cellulaires
hétérogènes:
 les Ly B
 les Ly T
 les Ly NK
 les cellules présentatrices d’antigène
La réponse immune (RI) est initiée et effectuée par les lymphocytes.
La réponse immune a 4 propriétés:
 la spécificité
 la diversité
 la mémoire
 l’immuno-surveillance: le SI peut reconnaître le self de non-self, ex: la destruction
des protéines tumorales synthétisées dans les cellules malignes
La défense de l’organisme contre les antigènes se réalise en 2 modalités:
A. Non-spécifique
 à travers les suivants éléments
 la barrière cutanéo-muqueuse
 les macrophages
 les polymorphonucléaires
 des facteurs humoraux non-spécifiques
 lysozyme
 interféron
 complément
 ce type de modalité est accompagné fréquemment de phénomènes
inflammatoires et de fièvre
 si ces phénomènes sont inefficaces, intervient la modalité de type B
B. Spécifique
 est adaptée aux antigènes
 est réalisée par le tissu lymphoïde
 les cellules lymphoïdes communiquent entre elles à travers des molécules de signal,
les cytokines, libérées comme réponse au contact avec l’antigène
 il y a 2 types d’immunité spécifique

430 | P a g e Histologie - Tissus


1. humorale
 déclenchée après une infection microbienne
 réalisée par les Ly B
 transmise par: le sérum, les anticorps
2. cellulaire
 les Ly T interviennent, actionnant à travers
 la cytotoxicité
 les lymphokines
 cette réponse immun est responsable de
 rejet des greffes et des tumeurs
 la réaction d’hypersensibilité retardée
Le système lymphoïde ou immunitaire (SI) est structuré en 2 compartiments:
 central, qui
 a une origine endodermique
 est représenté par les organes lymphoïdes centraux
 est composé de:
 la moelle rouge hématogène ou les équivalents de la bourse de Fabricius
 le thymus
 périphérique, qui
 a une origine mésodermique
 est représenté par les organes lymphoïdes périphériques
 est composé
 de la rate
 du ganglion lymphatique
 du tissu lymphoïde associé aux muqueuses ou MALT (tissu lymphoïde
associé aux muqueuses)
La dualité de l’immunité, cellulaire – humorale, est concrétisée par les deux populations
lymphocytaires: T et B.
10.1.1. L’origine des lymphocytes

Histologie - Tissus 431 | P a g e


La cellule progénitrice B (Fig. 1)
 se différencie dans la moelle hématogène
 présente sur la surface des antigènes caractéristiques
 le CMHII
 des protéines de différenciation - CD - ou les marqueurs spécifiques: CD19,
CD20 et autres
 synthétise des immunoglobulines (Ig) qui se disposent sur la surface du lymphocyte
 la maturation dans le Ly B se réalise en 3 étapes
1. le Ly pré B: présente dans le cytoplasme IgM
2. le Ly B immature: présente sur la surface IgM sous l’influence des lymphokines; se
transforme en Ly B mûr
3. le Ly B mûr présente sur la surface
 IgM et IgD
 IgG, IgA ou IgE
Chaque cellule B est spécifique à un seul antigène.
 les nouveaux formés lymphocytes migreront sur la voie sanguine dans les organes
lymphoïdes périphériques où ils formeront des zones B – dépendantes (zones bien
précisées)

Figure 1. Ontogénèse des Ly B

(Selon www.jle.com)

La cellule progénitrice T
 arrive dans le thymus où elle se différencie
 sur le chemin, elle gagne successivement des antigènes de membrane CD7, CD2 =
en se transformant dans le Ly pré-T
 dans la corticale de thymus les lymphocytes subissent un nouvel arrangement des
gènes et ils deviendront mûrs en 3 étapes:
1. le pré-thymocyte
 présente sur la surface les marqueurs CD7, CD2 et CD3C
 au cours de maturation ces cellules sont fortement détruites

432 | P a g e Histologie - Tissus


2. le thymocyte immature: présente CD3-S, CD1, CD4, CD8 et TCR (les récepteurs de
cellules T)
3. le thymocyte mûr: présente CD3-S, CD1, CD4, CD8 et TCR (les récepteurs de cellules
T)
 les Ly T mûrs (thymocytes) migreront sur voie sanguine dans les organes
lymphoïdes périphériques où ils formeront des zones T–dépendantes (zones bien
précisées):
 les zones paracorticales des ganglions lymphatiques
 les gaines péri artérielles (PALS) de la rate
 les zones interfolliculaires dans les amygdales, l’appendice, les plaques de Peyer
10.1.2. Les types de lymphocytes
10.1.2.1. Les Ly B
 on les trouve en pourcentage de 12–15% dans le sang périphérique
 ce sont des petits lymphocytes: le diamètre est de 4-7μm, le diamètre moyen est de
5,4μm
 ont une forme ronde
 au cours du mouvement ils prennent la forme d’un «miroir avec queue»
 le noyau est grand, condensé, sans nucléole
 le cytoplasme est réduit
 contient peu de ribosomes et de lysosomes
 du point de vue tinctorial, il est PAS+
 la surface est irrégulière, avec de nombreuses microvillosités
 présente, en manière caractéristique, les récepteurs pour les antigènes
 chaque cellule secrète 50.000–100.000 IgM et IgD qui sont insérées dans la
membrane plasmique; les sites de liaison des antigènes (avec leurs épitopes)
regardent vers l’espace extracellulaire; la région Fc des anticorps traverse la couche
phospholipidique; elle présente le carboxyle terminal en contact avec le complexe
de protéines intracellulaires; quand les Ig de surface réactionnent avec l’épitope, la
partie intracellulaire de la région Fc des anticorps transmet l’information au
complexe de protéines intracellulaires, avec qui elle est en contact; ainsi est-elle
initiée une chaîne de phénomènes qui conduisent à l’activation des Ly B
 les Ly B sont considérés comme: des cellules mûres, des cellules en repos du point
de vue fonctionnel
 sont remplacés constamment, à l’intervalle de quelques jours, par les divisions des
cellules médullaires précurseurs
 se trouvent dans:
 la corticale du ganglion lymphatique
 les cordons médullaires du ganglion lymphatique
 la pulpe blanche de la rate (des follicules lymphoïdes spléniques ou des
corpuscules de Malpighi)

Histologie - Tissus 433 | P a g e


 au niveau des muqueuses: du tube digestif (les plaques de Peyer), de l’appareil
respiratoire
 au niveau de la muqueuse digestive ils présentent un phénomène caractéristique de
homing: les Ly B différenciés à ce niveau, circulent sur la voie sanguine et se
retournent dans la muqueuse du tube digestif où ils se transforment en plasmocytes
et secrètent IgA
10.1.2.2. Les Ly T (Fig. 2)
 représentent
 70–80% des lymphocytes du sang périphérique
 90% des lymphocytes du canal thoracique
 ont un diamètre de 4,5μm
 en MO ils ne présentent pas des différences importantes vers les Ly B
 du point de vue tinctorial, ils sont PAS (–)
 ont une grande mobilité
 s’ils sont incubés avec des érythrocytes de mouton, ils forment des rosettes
(cette caractéristique n’est pas présente aux Ly B)
 en ME
 ils présentent une surface lisse
 ne présentent pas d’anticorps sur leur surface
 ils présentent seulement des récepteurs spécifiques (an. T cells receptors ou
TCR) et des protéines de différenciation: les marqueurs de surface-CD)
 ils reconnaissent seulement les antigènes captés, phagocytés et présentés par les
cellules présentatrices d’antigène (an. antigen presenting cells ou APC)
 ils réalisent leurs fonctions seulement à une petite distance
 les structures de surface sont
1. les récepteurs de cellules T (TCR)
 les TCR sont liés à la membrane à l’aide des autres protéines membranaires; ex:
CD3 formant un complexe TCR – CD3
 les TCR peuvent reconnaître l’antigène seulement s’ils sont liés aux
molécules CMH, présentes dans le cytoplasme des autres cellules
 le CMH ou le complexe majeur d’histocompatibilité
 est unique chez chaque individu (à l’exception des jumeaux monovitelins)
 est formé de glycoprotéines qui servent comme récepteurs pour la liaison de
l’antigène, activant la réponse des Ly T à un antigène étranger
 il y a 2 classes de CMH: CMHI et CMHII
o le CMHI est localisé sur la surface des cellules nucléées
o les CMHI et CMHII sont localisés sur la surface des cellules
présentatrices d’antigène (APC)
 la capacité des Ly T d’actionner contre un antigène est restrictionée par le
CMH

434 | P a g e Histologie - Tissus


2. les protéines de différenciation (CD)
 les molécules protéiques des groupes CD sont corrélées avec de diverses
activités: la stimulation, la suppression des lymphocytes
 le CD3 caractérise tous les Ly T
 elles sont liées par des ligands spécifiques

Figure 2. Les marqueurs principaux de surface des populations lymphocytaires

(Selon intranet.tdmu.edu.te.ua)

Selon les TCR, les CD et leurs rôles, on distingue 4 catégories des Ly T:


Les Ly T cytotoxiques (CTLC)
 expriment comme marqueur spécifique de surface CD8
 reconnaissent les antigènes liés de CMHI à la surface des cellules nucléées
 détruisent
 les cellules étrangères
 les cellules cancéreuses
 les propres cellules envahies de virus
 font des trous dans la membrane de ces cellules, à travers lesquelles le contenu des
cellules est perdu

Attention!
 le virus HIV (virus de l'immunodéficience humaine, an. HIV-
human immunodeficiency virus) peut diminuer la réserve
circulante de Ly T CD8+ (CTLC) et aussi leur fonction, en affectant
la fonction des Ly T CD4+ (Ly T helper) et des cellules présentatrices d’antigène,
nécessaires pour la maturation des cellules T CD8+

Histologie - Tissus 435 | P a g e


Les LyT helper (inducer) (Ly TH)
 secrètent les cytokines, qui stimulent la réponse vers l’antigène des cellules T et B
 reconnaissent les antigènes liés au CMHII à la surface des cellules présentatrices
d’antigène (ex: le macrophage)
 facilitent l’activation des autres cellules immunocompétentes
 initient la majorité des réactions immunologiques
 les Ly T helper activés produisent une variété de substances relativement non-
spécifiques, les lymphokines ou interleukines, qui accentuent l’activité des
phagocytes
 ils appartiennent aux 2 clases
 TH1 – secrètent les cytokines qui règlent la réponse immune cellulaire
 TH2 – règlent la réponse immune humorale
 ont comme marqueur spécifique de surface: CD4
Les Ly T suppresseurs
 dépriment la réponse des cellules B et T vers
 l’antigène
 Ly T avec mémoire
 sont responsables du phénomène de «tolérance immunologique» vers certains
antigènes
 le complexe CD8 – CMHI facilite la reconnaissance des antigènes de cette classe
Les Ly T avec mémoire
 ont une mémoire immunologique pour un certain antigène
 sont localisés
 dans le ganglion lymphatique
 les zones paracorticales profondes
 la périphérie des centres germinatifs
 dans la rate: les thèques lymphoïdes péri artérielles (PALS) de la pulpe blanche
 dans les organes lymphoïdes associés aux muqueuses: les zones
interfolliculaires
10.1.2.3. Les cellules «tueurs» ou natural killer (NK)
 ce sont de grands lymphocytes granulaires ou null cells
 détruisent les cellules tumorales et cellules altérées par les virus, d’une manière
semblable aux Ly T cytotoxiques
 du point de vue immunologique, les Ly NK n’entrent pas dans le thymus pour
devenir compétents
 ne sont pas restrictionées de CMH
 en MO contiennent dans le cytoplasme de grandes granulations azurophiles
 présentent sur la surface des récepteurs pour

436 | P a g e Histologie - Tissus


 IL-12
 interféron α qui agrandissent leur cytotoxicité
 interféron β
 des certains marqueurs des cellules T: CD16, CD56
 le fragment Fc du complément
 ils agissent d’une manière non-spécifique
 ils attaquent de préférence les cellules enveloppées en anticorps: processus nommé
cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps
 ils libèrent de grandes quantités d’interféron γ (la cytokine qui active les
macrophages pour tuer les bactéries)

L’activation du Ly T (Fig. 3)

Histologie - Tissus 437 | P a g e


Figure 3. Activation des Ly T helper

(Selon www2.estrellamountain.edu)

L’activation du Ly B (Fig. 4)

Figure 4. L’activation du Ly B

(Selon www.futura-sciences.com)

438 | P a g e Histologie - Tissus


10.1.3. Les cellules impliquées dans la réponse immune
Les cellules présentatrices d’antigène (APC)
 ont les rôles de
 phagocytose de l’antigène
 préparation d’antigène
 attaque de l’antigène avec les molécules de CMHII
 présentation du complexe (Ag – CMHII) aux Ly T (Fig. 3)
 dérivent du monocyte, appartenant au système phagocytaire mononucléaire
 sont représentées par
 les macrophages
 les cellules dendritiques
 les cellules Langerhans qui se trouvent dans l’épiderme et la muqueuse de la
cavité buccale
 les cellules réticulo-épithéliales du thymus
 les Ly B
 synthétisent des cytokines qui activent les cellules cible pour réaliser leurs
fonctions spécifiques
10.1.4. Les propriétés des lymphocytes
1. Transformation blastique
2. Recirculation
10.1.4.1. La transformation blastique (Fig. 3 et 4)
 est le «rajeunissement» des cellules
 sous l’action de l’antigène, les lymphocytes subissent une transformation blastique
en lymphoblastes (immunoblastes) = l’activation des lymphocytes
 les lymphoblastes
 ce sont des cellules jeunes
 ont la capacité de
 différenciation
 division

Histologie - Tissus 439 | P a g e


 forment un grand nombre des cellules qui peuvent réactionner avec l’antigène
qui a initié la réaction = le phénomène d’expansion clonale
 ont de grandes dimensions (le diamètre est de 15–30μm)
 le noyau
 est grand, rond, euchrome
 contient de 1 à n nucléoles
 le cytoplasme
 est basophile
 contient de nombreux ribosomes et polysomes
 est PAS +
 le lymphocyte se transforme, par différenciation, en
 des lymphocytes effecteurs
 des lymphocytes mémoire
10.1.4.2. La recirculation des lymphocytes
 c’est la propriété des lymphocytes de revenir dans la circulation, après leur arrivée
dans les tissus
 elle est de 3 types
1. La recirculation lente
 dure des semaines
 pendant son cours, les cellules souches de la moelle arrivent dans les organes
lymphoïdes centraux où se différencient; de là, elles partent pour les organes
périphériques et d’ici, sur la voie lymphatique du canal thoracique, entrent dans la
circulation sanguine
2. La recirculation rapide
 dure des h
 les Ly T participent en pourcentage de 85%, les Ly B en 15%
 les lymphocytes mémoire du sang passent dans les organes lymphoïdes
périphériques et sur la voie lymphatique, du canal thoracique, reviennent dans la
circulation sanguine
3. La recirculation aiguë
 elle apparaît au cours d’une réponse immune aiguë
 les lymphocytes effecteurs du sang arrivent dans les organes lymphoïdes
périphériques, dans le chorion des muqueuses et infiltrent tout le tissu conjonctif;
d’ici, par la voie des lymphatiques (canal thoracique), ils arrivent dans la circulation
sanguine
10.1.5. La structure du tissu lymphoïde
 est adaptée pour les 2 fonctions principales
 la lymphopoïèse (cytogenèse des lymphocytes)
 la filtration
 il résulte qu’il y a 2 types de tissu lymphoïde

440 | P a g e Histologie - Tissus


A) dense
 pour la fonction de lymphopoïèse
 il est de 2 types
 diffus
 nodulaire – qui manque dans le thymus
B) lâche
 pour la fonction de filtration
 on le trouve dans:
 les organes lymphoïdes périphériques
 le chorion des muqueuses
 est formée de tissu réticulaire
 est un double réseau: de cellules + de fibres de réticuline
 dans les mailles du réseau on trouve des cellules:
 des macrophages fixes
 des cellules présentatrices d’antigène (APC)
 des lymphocytes
 des plasmocytes
 des monocytes
10.1.5.1. Le tissu lymphoïde lâche
 predomine les mailles larges d’un réseau lâche de tissu reticulaire
 les mailles contiennent des capillaires sinusoïdes, tapissées d’un endothélium et des
macrophages
10.1.5.2. Le tissu lymphoïde dense (Fig. 5)
 predomine les lymphocytes (meme si a la même structure que le precedent)

Figure 5. Le tissu lymphoïde dense nodulaire et diffus

(Selon www.dartmouth.edu)

Histologie - Tissus 441 | P a g e


 est de 2 types
 tissu lymphoïde dense diffus
 des masses lymphoïdes faiblement délimitées, formées du squelette
réticulinique et de la population cellulaire (spécialement les cellules
immunocompétentes)
 se trouve
o dans paracorticale du ganglion lymphatique
o dans la région interfolliculaire du ganglion
o dans les cordons médullaires du ganglion
o dans la rate – dans les thèques lymphoïdes péri artérielles (PALS)
 tissu lymphoïde dense nodulaire
 des masses nodulaires de lymphocytes
 les cellules prédominant dans les follicules sont des Ly B
 on le trouve dans:
o la corticale du ganglion lymphatique
o les nodules spléniques (corpuscules de Malpighi)
o le chorion des muqueuses (ex: les plaques Peyer dans la partie terminale
de l’iléon)
o les amygdales
 il est constitué de nodules lymphatiques de 2 types
a. Le follicule (nodule lymphatique) primaire
 grande structure, visible avec la loupe
 forme: sphérique
 structure: contient essentiellement de petits Ly B mûrs (avec de noyaux grands,
hyperchromes et cytoplasme basophile)
 présent les premiers jours après la naissance, jusqu'au moment de contact avec
l’antigène qui determine sa transformation en follicule secondaire
b. Le follicule (nodules lymphatiques) secondaire (Fig. 6)
 répond à un antigène
 contient principalement des Ly B
 est délimité par une fine capsule réticulinique
 présente un centre clair, germinatif (une zone centrale, claire) et une couronne
lymphocytaire
 le centre clair
 contient des lymphoblastes - qui ont un grand noyau, euchrome et le
cytoplasme pâle basophile
 a 2 pôles: supérieur et inférieur
o le pôle supérieur
- est situé adjacent aux lymphatiques afférentes, la voie sur laquelle les
lymphocytes sont portés
442 | P a g e Histologie - Tissus
- contient les lymphoblastes
o le pôle inférieur
- a un aspect foncé
- contient des petits lymphocytes qui sont les résultats de la
différenciation des lymphoblastes
- les petits lymphocytes ont un noyau hyperchrome et sont de plusieurs
types: B effecteur - plasmocytes et B mémoire
 la couronne lymphocytaire
 entoure à la périphérie le centre clair
 au niveau de pôle supérieur est plus exprimée, en formant le capuchon
lymphocytaire
10.1.6. Les organes lymphoïdes
Le tissu lymphoïde forme les organes lymphoïdes:
 les organes lymphoïdes primaires (ou organes lymphoïdes centraux), qui sont les
organes de maturation des lymphocytes:
 le thymus qui mature les Ly T
 la moelle osseuse (chez les mammifères) ou bourse de Fabricius (aux oiseaux)
où vont se maturer les Ly B
 les organes lymphoïdes secondaires (ou organes lymphoïdes périphériques), où
les cellules de l'immunité rencontrent des antigènes
 les ganglions lymphatiques
 la rate
 les tissus lymphoïdes associés aux muqueuses (MALT): GALT ( an. gut-
associated lymphoid tissue) - les formations lymphoïdes digestives (plaques de
Peyer), BALT (an. bronchus-associated lymphoid tissue) - les formations
lymphoïdes respiratoires, et d'autres formations lymphoïdes tissulaires

Figure 6. Le follicule secondaire


1. Centre clair, germinatif - pôle supérieur
2. Centre clair, germinatif - pôle inférieur
3. Couronne lymphocytaire

(Selon http://www.isto.ucl.ac.be/safe/images/00007470.jpg)
Histologie - Tissus 443 | P a g e
Tous les organes lymphoïdes contiennent majoritairement des lymphocytes, qui sont
produits dans la moelle osseuse.

10.2. Le thymus
 est l’organe lymphoïde central, situé dans le médiastin antéro-supérieur
 est le site de maturation des Ly T, indépendamment de stimulation antigénique
 est un organe de transition qui subit une involution à la puberté, puis il diminue
progressivement chez l’adulte, sans disparaître complètement
 a deux points d’origine
 les lymphocytes ont l’origine dans le mésoderme
 les cellules épithéliales (cellules réticulo-épithéliales du stroma) ont l’origine
dans l’endoderme
10.2.1. La structure
Macroscopique
 il est constitué de 2 grands lobes, unis à travers un tissu conjonctif
Microscopique
 chaque lobe est formé de centaines de lobules (Fig. 7)
 le lobule du thymus
 représente l’unité morpho-fonctionnelle du parenchyme
 est formé de 2 zones, composées de la même population cellulaire: thymocytes
et cellules réticulo-épithéliales
 la corticale = la zone périphérique
 la médullaire = la zone centrale
 le thymus est un organe parenchymateux, formé
 d’une capsule
 d’un stroma
 d’un parenchyme
10.2.1.1. La capsule
 est formée de tissu conjonctif fibrillaire, avec des fibres de collagène et d’élastine
sous la capsule se trouve fréquemment un tissu adipeux
10.2.1.2. Le stroma
 est de 2 types: conjonctive et réticulo-épithéliale
 le stroma conjonctif
 est formé des cloisons conjonctives qui partent du niveau de la capsule et
délimitent les lobules
 quelque fois, les cloisons conjonctives délimitent incomplètement les lobules;
dans ce cas, la corticale apparaît sous la forme d’une corticale continue d’un
lobule à un autre (la médullaire constitue un axe central de chaque lobule)

444 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 7. Structure du thymus
1. Lobule du thymus, 2. Corticale, 3. Médullaire, 4. Capsule, 5. Stroma conjonctif

(Selon cal.vet.upenn.edu)

 le stroma réticulo-épithéliale
 diffère de stroma des organes lymphoïdes périphériques
 est formé de cellules réticulo-épithéliales (epithelio-reticular cells - ERC), qui:
 ont une origine endodermique
 n’ont pas de capacité phagocytaire
 ne sont pas attachées aux fibres de réticuline
 ont une forme étoilée ou avec des prolongements
 forment un réseau
 sont en contact par les jonctions cellulaires: des desmosomes et des
tonofibrilles
 leurs noyaux: sont grands, ovoïdes, euchromes, nucléoles
 le cytoplasme contient
o des vacuoles
o des lysosomes
o des granules électrono-denses, qui
- sont délimités d’une membrane
- sont similaires aux granules endocrines
- sont le support de la sécrétion des substances impliquées dans la
différenciation des cellules pré-T dans des Ly T immatures et, après,
dans des Ly T mûrs: la thymosine, thymopoïétine, thymuline,
facteur humoral thymique, interleukines et interféron
Types de cellules réticulo-épithéliales
On décrit 6 types de cellules réticulo-épithéliales, 3 types localisés au niveau de la
corticale et 3 types au niveau de la médullaire des lobules thymiques:
 type I
 sont localisés près de la capsule et des cloisons conjonctifs, étant disposées aussi
autour de l’adventice des vaisseaux sanguins de la corticale

Histologie - Tissus 445 | P a g e


 sont connectées par des jonctions occlusives
 les lymphocytes immatures de la corticale sont séparés, à travers le type I de
cellules, de tissu conjonctif (participent à la formation de la barrière thymus-
sang)
 type II
 sont localisées à l’intérieur de la corticale
 sont connectées par desmosomes
 délimitent au niveau de la corticale des zones où se développeront les
thymocytes
 expriment des molécules du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) I et
II
 ont un rôle dans la différenciation et la sélection positive des lymphocytes
 type III
 sont situées à la limite corticale-médullaire, ayant un rôle de barrière entre
celles-ci
 présentent à la surface des molécules du CMHI et II
 ont un rôle dans la différenciation et la sélection positive des lymphocytes
 type IV
 sont localisées à la limite corticale-médullaire
 les prolongements cellulaires sont solidarisés entre eux par des jonctions
occlusives (comme dans le type III de cellules réticulo-épithéliales),
réfléchissant leur fonction de barrière entre la corticale et la médullaire
 type V
 sont situées dans la zone médullaire
 sont connectées par desmosomes
 délimitent au niveau de la médullaire des zones où sont situés les lymphocytes
participant à la sélection négative des lymphocytes
 type VI
 forment au niveau de la médullaire les corpuscules Hassall (corpuscules
thymiques) (Fig. 8 et 9)
 ce sont des formations sphériques ou ovoïdes
 ont un caractère intense éosinophile
 le diamètre est de 20-100μm
 sont formés de cellules aplaties disposées en couches concentriques (comme
un bulbe d’oignon), cellules qui résultent de la transformation des cellules
réticulo-épithéliales VI
 les cellules centrales dégénèrent dans une masse amorphe, qui peut se
calcifier ou kératiniser
 sont bien représentés pendant la période de destruction accentuée des
thymocytes au cours de l’involution

446 | P a g e Histologie - Tissus


 leur signification n’est pas bien connue

Figure 8. La médullaire du thymus

(Selon www.iupui.edu)

Figure 9. Le corpuscule Hassall

(Selon www.iupui.edu)

Les rôles des cellules réticulo-épithéliales


1. forment des réseaux de support pour les lymphocytes du parenchyme
2. assurent la différenciation, prolifération et maturation des lymphocytes, dû aux
hormones sécrétés
3. ont un rôle dans la sélection positive et négative des lymphocytes
 la sélection positive est réalisée dans la corticale, avec l’aide des cellules
réticulo-épithéliales type II et III, sélectant des lymphocytes CD8 ou CD4 en
fonction de la capacité de réactionner avec CMHI ou II
 la sélection négative est réalisée dans la médullaire, avec l’aide des cellules
réticulo-épithéliales type IV et V, éliminant des lymphocytes qui réactionnent
trop fortement ou trop faiblement avec les auto-antigènes
4. forment la barrière thymus-sang (type I)
5. forment les corpuscules Hassall (typeVI)

Histologie - Tissus 447 | P a g e


Dans thymus il y a aussi d’autres cellules impliquées dans les processus de
différenciation des lymphocytes:
 représentent 5% du total
 présentent 4 types
 les macrophages
 ont une activité phagocytaire
 secrètent un facteur qui stimule la mitose et la différenciation des Ly T
 sont nombreuses au niveau des zones périvasculaires et de la jonction
corticale-médullaire
 les cellules «nourricières» (nurse cells)
 représentent un type spécial de cellules réticulo-épithéliales localisées
seulement dans la corticale
 entourent de grandes populations de lymphocytes
 assurent un microenvironnement propice pour la prolifération et la
différenciation des lymphocytes
 les cellules présentatrices d’antigène (APC) = les cellules avec des
interdigitations
 participent au processus de sélection des lymphocytes, spécialement dans la
médullaire
 les cellules myoïdes
 sont plus fréquents chez les fœtus humains et animaux
 contient des myofilaments d’actine et de myosine
10.2.1.3. Le parenchyme
 il est représenté par les thymocytes (les Ly T), qui se trouvent dans de différentes
étapes de maturation
 ces cellules sont plus nombreuses dans la corticale (qui a un aspect dense cellulaire)
que dans la médullaire, ce qui explique l’aspect tinctorial différent de ces 2 zones
 a cet aspect contribue aussi la croissance du nombre des cellules réticulo-
épithéliales dans la médullaire (les cellules réticulo-épithéliales sont moins colorées
que les lymphocytes = les cellules épithéliales hypertrophiques avec de nombreuses
vésicules et vacuoles dilatées dans le cytoplasme et, parfois, avec un noyau
excentrique)
 dans la médullaire on trouve les corpuscules Hassall
 a côté de ces corpuscules, dans la région médullaire, on peut rencontrer des
vésicules ou des kystes tapissés d’un épithélium, parfois avec des cellules ciliées ou
mucipares – considérées par certains auteurs comme des restes du 3ème et 4ème
fentes branchiales endoblastiques qui ont donné naissance à la trame thymique
 les Ly T
 passent par un long processus de différenciation entre la place d’origine
(moelle) et le thymus
448 | P a g e Histologie - Tissus
 ils gagnent sur leur surface des protéines de différenciation CD
 dans la moelle osseuse, au passage de la cellule souche CFU–Ly vers la
cellule précurseur, les lymphocytes gagnent sur leur surface le marker CD7
 le pré-thymocyte gagne CD2 - dans le sang
 des études auto-radiographiques avec thymidine3H ont montré
o dans les 15–30 minutes, les lymphocytes arrivent dans la corticale
superficielle du thymus
o dans les 12–24 h les lymphocytes arrivent dans la zone de corticale
profonde et dans la zone médullaire
 dans la corticale du thymus
o les lymphocytes subissent le nouvel arrangement de gènes et expriment
les récepteurs antigène-spécifiques: CD1, CD3 – thymocyte immature
o au passage vers la profondeur (les lymphocytes en train de maturation
se déplacent vers la médullaire du thymus), ils prolifèrent et gagnent les
markers CD4 et CD8 – au début co-exprimés sur la même cellule, puis
les markers sont sélectionnés (sélection positive): CD4-Ly T helper ou
CD8-LyT cytotoxique
o au fur et à mesure que les lymphocytes deviennent mûrs dans la
profondeur de la corticale, plus de 90% de lymphocytes meurent et sont
phagocytés par les macrophages (les causes sont inconnues,
probablement liées à l’élimination des cellules «confuses» du point de
vue immunologique)
 dans la médullaire du thymus
o arriveront seulement 5% des lymphocytes = des lymphocytes immatures
o ici se réalise la sélection négative des lymphocytes, en enlevant les
cellules «confuses» qui ne pourront pas distinguer le self (soi-même) de
non-self; si elles prolifèrent, il résulte des maladies auto-immunes
«confuses»
o les Ly T gagnent aussi des molécules HLA (antigène leucocytaire
humaine) de classe I et II = l’expression du complexe majeur de
histocompatibilité CMH
o l’abaissement du nombre des lymphocytes porte à la découverte dans la
zone médullaire des cellules du stroma
 les Ly T de la corticale (probablement étant immatures) sont détruits de
 rayons X
 cortisone
 testostérone
 stress, ce qui explique l’involution du thymus à la puberté
 les Ly T de la médullaire sont résistants
 les Ly T mûrs

Histologie - Tissus 449 | P a g e


 ce sont des Ly T «vierges»
 ils sont contrôlés par une molécule de surface qui prévient leur entrée dans les
autres tissus que les zones thymo-dépendantes des organes lymphoïdes
périphériques
 à travers les veinules post-capillaires, les Ly T mûrs quittent le thymus et
arrivent dans la rate ou le ganglion lymphatique où ils perdent leur «virginité»
après avoir rencontré un antigène; l’antigène a le rôle de stabiliser la cellule, non
pas de l’activer immunologiquement
10.2.2. La vascularisation du thymus
10.2.2.1. Les artères et les capillaires
 les artères
 proviennent de l’artère thoracique interne et l’artère thyroïdienne inférieure
 donnent des branches pour la capsule
 dans le thymus les artères se ramifient et suivent les cloisons conjonctives
devenant des artérioles
 au niveau de la jonction cortico-médullaire les artérioles qui ont traversé le
parenchyme se recourbent pour donner naissance dans la corticale à un réseau
de capillaires arqués
 les capillaires
 se ramifient dans la corticale et quelques-uns nourrissent la médullaire
 la structure des capillaires présente:
 un endothélium sans pores dans la corticale
 une membrane basale très épaisse
 autour d’eux il y a un espace conjonctif avec des macrophages et autour de
cet espace se dispose une gaine épithéliale formée de cellules réticulo-
épithéliales qui édifient la barrière thymus-sang dans la corticale
 la barrière thymus-sang (Fig. 10)
 protège les lymphocytes de l’influence des antigènes circulants, ce qui explique
leur virginité et l’absence des follicules lymphoïdes
 c’est un complexe structural présent seulement dans la corticale
 elle est formée:
 de l’endothélium – cellules solidarisées à travers des jonctions occlusives
 de la membrane basale du capillaire de type continu
 du tissu conjonctif périvasculaire, avec des macrophages
 de la membrane cellulaire des cellules réticulo-épithéliales type I (leurs
prolongements longs et minces sont disséminés, dû à l’intercalation d’un
grand nombre de lymphocytes)
 du cytoplasme des cellules réticulo-épithéliales

450 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 10. La barrière thymus–sang

(Selon www.studyblue.com)

10.2.2.2. Les veines


 le réseau capillaire est continué, au niveau de la jonction cortico-médullaire, par les
veinules post-capillaires; donc, le sang drainant la corticale et la médullaire se
mélange dans les veinules post-capillaires
 les veinules post-capillaires
 sont perméables pour les macromolécules et les lymphocytes et permettent aux
lymphocytes de circuler en cet endroit
 continuent avec les veinules et, après, avec les veines qui cheminent à côté des
artérioles dans les cloisons conjonctives
 la circulation lymphatique
 est très faiblement représentée
 les vaisseaux lymphatiques efférents sont situés dans la paroi des vaisseaux
sanguins et la capsule
 contrairement au ganglion lymphatique, dans le thymus il n’y a pas des vaisseaux
lymphatiques afférents, des follicules lymphoïdes ou des sinus (lymphoïdes ou
veineux)
 les Ly T immunocompétentes sortent du parenchyme par les veinules post-
capillaires ou par les lymphatiques efférents
10.2.3. L’involution du thymus (Fig. 11a et b)
 après la puberté
 le thymus involue progressivement mais jamais totalement
 la corticale présente une déplétion lymphocytaire
 la médullaire apparaît alors plus foncée que la corticale = le thymus interverti
 le nombre des corpuscules Hassall augmente

Histologie - Tissus 451 | P a g e


 la trame est infiltrée par des cellules adipeuses issues du tissu conjonctif
interlobulaire
 chez le vieillard
 restent quelques îlots de tissu lymphoïde noyés dans le tissu adipeux
 le thymus peut subir une involution précoce dans certaines conditions
pathologiques ou expérimentales: les radiations X, les glucocorticoïdes entraînent
un dépeuplement rapide du thymus
 chez le jeune, les maladies cachectisantes provoquent également son involution

Figure 11a. Thymus - structure normale b. Le thymus âgé est infiltré massivement avec du
tissu non-thymique, surtout adipeux, mais garde encore des iles de tissu lymphoïde

(Selon www.nature.com)

10.2.4. Les fonctions du thymus


 la lymphopoïèse
 dure de la vie fœtale et postnatale jusqu'à la puberté
 le thymus est responsable pour la production du réservoir (pool) des Ly T
circulants
 la thymectomie effectuée immédiatement après la naissance est suivie d’un
déficit de lymphocytes et des réactions immunitaires faibles
 la thymectomie chez l’adulte n’a pas des effets prononcés; ces 2 résultats
prouvent que l’activité trophique du thymus est importante seulement pour la
formation du système lymphoïde et que les organes lymphoïdes une fois formés,
sont capables de se maintenir
 aux animaux avec thymectomie: le pool de Ly T n’existe pas et ne se réalise pas
la réaction de rejet de greffe; le pool de Ly B est presque normal et les anticorps
sont produits; mais dans le cas d’anticorps thymus-dépendants il est nécessaire
la collaboration des Ly T pour la production des anticorps
 la sécrétion de facteurs humoraux
 la thymopoïétine, qui
 stimule le développement du tissu lymphoïde
452 | P a g e Histologie - Tissus
 a une action trophique
 réalise la différenciation des Ly T
 la thymoprotéine: induit la maturation des Ly T
 le facteur thymique humoral: favorise la réaction greffe contre l’hôte
 le facteur thymique sérique: induit le développement des markers sur les Ly T
 l’éosinophilopoïèse
 le thymus sécrète un facteur qui intervient dans la formation des éosinophiles

Corrélations cliniques
 la myasthénie grave
 est une maladie neuromusculaire auto-immune, caractérisée
par faiblesse et fatigue musculaire
 est associée dans 30% des cas avec thymomes (tumeurs du thymus)
 au début sont affectés les muscles d’au niveau du visage (les muscles
extrinsèques de l’œil, masticateurs, faciaux, pharyngiens)
 habituellement, ces tumeurs thymiques ne sont pas malignes et dans les
examens d'imagerie sont détectés comme des masses solides, localisées dans le
médiastin antérieur
 on pratique thymectomie et à l'examen microscopique on trouve dans les
thymus des nombreux follicules lymphoïdes, avec centres germinatifs
 la casuistique est plus fréquente chez les 4-6 décades de la vie
 l’état thymico-lymphatique
 on peut le rencontrer chez les enfants, caractérisé par une hyperplasie lymphoïde
et une atrophie de la corticosurrénale jusqu'à son insuffisance
 le syndrome DiGeorge
 est une embryopathie caractérisée par une anomalie du développement du 3ème
et 4ème arcs branchiaux
 il s'ensuit une absence congénitale du thymus et des glandes parathyroïdes
 l’insuffisance grave de l’immunité cellulaire est accompagnée par des crises de
tétanie (dues à l’absence congénitale des parathyroïdes)

10.3. Les ganglions lymphatiques


 les ganglions lymphatiques sont des organes lymphoïdes secondaires (ou
périphériques), situés dans tout l’organisme sur le trajet des vaisseaux lymphatiques
 peuvent être disposés d’une manière isolée ou souvent groupée: en chaînes ou
paquets
 ils sont abondants dans de certaines régions comme les racines de membres, le
mésentère, le cou, le médiastin

Histologie - Tissus 453 | P a g e


 leurs fonctions principales sont: la filtration de la lymphe et le rôle immunitaire
(sont un siège préférentiel de prolifération et de différenciation des cellules
immunitaires après le contact avec l'antigène)
10.3.1. La structure
Macroscopique
 ce sont des structures sphériques encapsulées, réniformes, avec un diamètre de
quelques millimètres
 ils présentent un bord convexe par où les lymphatiques afférents arrivent et un bord
concave ( le hile), par où les artérioles et les nerfs pénètrent et d’où les veines et les
lymphatiques efférents partent (Fig. 12)
Microscopique
 des organes parenchimateux
 en MO on décrit
 la capsule
 le stroma
 le parenchyme
10.3.1.1. La capsule
 est formée de tissu conjonctif avec des fibres conjonctives et élastiques
 contient au niveau d’ hile quelques fibres musculaires lisses
 de la face profonde, des cloisons conjonctives incomplètes se détachent
perpendiculairement, formant des logettes communicantes (les cloisons
interfolliculaires)
 d’ hile, d’autres cloisons médullaires se détachent (les cloisons intercordonnales)

Figure 12. Le ganglion lymphatique

(Selon www.eurocytology.eu)

454 | P a g e Histologie - Tissus


10.3.1.2 Le stroma
 des cloisons conjonctives incomplètes
 un double réseau formé de fibres de réticuline et de cellules réticulaires
 sur ce réseau se disposent des macrophages (fixes) et des cellules présentatrices
d’antigène APC (cellules dendritiques avec beaucoup de prolongements) qui fixent
l’antigène
Les sinus lymphatique (Fig. 13)
 les sinus lymphatiques sont des espaces lâches du réseau de réticuline dans lesquels
la lymphe circule; les antigènes qui arrivent par les lymphatiques afférents vont être
filtrés et phagocytés par les macrophages qui sont fixées sur le réseau de réticuline
 on décrit trois types de sinus lymphatiques:
 le sinus marginal ou sous-capsulaire, situé entre la capsule fibreuse et la
corticale; ici débouchent les lymphatiques afférents
 les sinus corticaux, étroites ou périfolliculaires, situés dans la corticale
 les sinus médullaires larges, sinueux, entre les cordons cellulaires dans la
médullaire, qui débouchent dans les lymphatiques efférents
 quelques sinus lymphatiques sont délimités par un endothélium discontinu et une
membrane basale interrompue, donc les sinus communiquent avec le parenchyme
10.3.1.3. Le parenchyme
 s’organise en 3 zones
 la corticale (périphérique, sombre)
 la paracorticale (intermédiaire)
 la médullaire (centrale, pâle)
 la corticale
 est composée de tissu lymphoïde nodulaire, avec des Ly B
 contient
 des follicules primaires
 des follicules secondaires ou réactifs, avec un centre clair
 au niveau des follicules secondaires se déroule l’amplification antigène-
dépendante d’une population de Ly B = le développement oligoclonale
 le follicule est composé de
 cellules folliculaires dendritiques
 macrophages
 cellules lymphoïdes
1. Les cellules folliculaires dendritiques (FDCs) (Fig. 14)
 sont des cellules du système immun qui se trouvent dans le centre des follicules
lymphatiques primaires et secondaires
 possèdent des prolongements qui retiennent à longtemps l’antigène sur leur surface
et qui reactionnent avec les Ly B

Histologie - Tissus 455 | P a g e


 la différence entre les cellules folliculaires dendritiques et les cellules dendritiques
est l’origine: les cellules folliculaires dendritiques ne sont pas dérivées de la moelle
rouge, mais elles ont une origine mésenchymale
 elles ne sont pas des cellules présentatrices d’antigène, parce qu’elles n’ont pas la
molécule CMHII
 donnent une réaction de longue durée pour l’antigène, importante dans la mémoire
immunitaire
 ont un noyau grand, allongé, avec une chromatine fine, avec nucléole
 le cytoplasme est pâle en MO
 les prolongements sont en contact à travers les desmosomes

Figure 13. La circulation de la lymphe dans les ganglions lymphatiques

(Selon www.slideshare.net)

2. Les macrophages
 sont des cellules phagocytaires et présentatrices d’antigène
 ont des prolongements qui pénètrent les sinus par les pores des cellules
endothéliales et contrôlent l’élimination des particules étrangères de la lymphe
3. Les cellules lymphoïdes
 les follicules primaires
 sont constitués de petits lymphocytes (les Ly B)
 sont des follicules vierges qui n’ont pas encore réagi contre un antigène
 sont présents chez les embryons, les animaux axéniques
 les follicules secondaires (Fig. 15)
 ils présentent plusieurs zones
a. la couronne lymphocytaire (la coiffe ou la calotte)
 au niveau de pôle supérieur est plus exprimée, en formant le capuchon
lymphocytaire

456 | P a g e Histologie - Tissus


 est disposée en croissant ouvert dans la direction du hile
 a son épaisseur maximale au sommet de la zone claire
 borde le sinus marginal
 s’amenuise au fur et à mesure que l’on se rapproche de la zone sombre ou
foncée
 elle contient
o des petits Ly B avec noyau hyperchrome = des Ly mûrs (probablement
avec la predominance des Ly mémoire )
o des Ly T helper CD4
o cellules folliculaires dendritiques

Figure 14. Les cellules folliculaires dendritiques. Leurs prolongements interactionnent avec
les Ly B

(Selon www.studyblue.com)

Figure 15. Le ganglion lymphatique


F. Les follicules secondaires avec le centre clair (germinatif); P. La paracorticale; MC. Cordons
médullaires

(Selon www.pathologyoutlines.com)

Histologie - Tissus 457 | P a g e


b. le centre clair (germinatif)
 a 2 pôles: supérieur et inférieur
b1. le pôle supérieur
o est formé de
- nombreuses cellules transformées blastique (lymphoblastes)
- cellules folliculaires dendritiques
- rares macrophages
- quelques petits lymphocytes
- quelques Ly T helper
o les cellules transformées d’une manière blastique sont prédominantes et
donnent l’aspect clair
o les processus de division et prolifération des lymphocytes au niveau du
centre clair l’agrandissent, son diamètre étant un indice pour l’intensité
de la réponse immunologique
b2. le pôle sombre (couleur foncée)
o contient
- de petits lymphocytes, qui sont les résultats de la différenciation des
lymphoblastes
- des lymphocytes mémoire
- plasmocytes, des lymphocytes effecteurs sécrétoires d’Ig G, A, M, E
- des macrophages
o présente de nombreuses mitoses

Attention!
 le cytoplasme des cellules immunes est intense basophile (dû aux
nombreux ribosomes), ce qui donne la teinte foncée de la
preparation
 les macrophages phagocytent les débris cellulaires de division, en
resultant les corps tingibles de Flemming (fortement colorés) qui donnent un aspect
de ciel étoilé
 quelques fois les germes captés par les macrophages peuvent proliférer et détruisent
le parenchyme: dans la tuberculose, des néoplasies, des suppurations

 les processus immunologiques de la corticale de ganglion lymphatique ont un


caractère dynamique; quand la stimulation immune cesse, les follicules stoppent leur
activité mitotique, le centre clair devient involutif et disparaît
 la paracorticale (Fig. 15 et 16)
 c’est le cortex profond, composé de tissu lymphoïde dense diffus qui forme des
unités ovoïdes, organisant le ganglion dans des compartiments

458 | P a g e Histologie - Tissus


 un compartiment est une zone du cortex profond qui correspond à un vaisseau
lymphatique afférent et qui répond à la pénétration d’un antigène dans le
lymphatique respectif

Figure 16. Le ganglion lymphatique


Veinules post-capillaires (HEV) dans la paracorticale

(Selon studydroid.com)

 un compartiment inclut
 l’ouverture du lymphatique afférent dans le sinus marginal
 la corticale superficielle correspondante (avec 2–6 follicules lymphatiques)
 une unité de cortex profond
 les cordons médullaires qui continuent l’unité
 l’unité de cortex profond présente
 un centre - où se déroulent les processus de réponse immune cellulaire
 une périphérie - où le réseau réticulaire est plus lâche
o correspond à un territoire de trafic pour les Ly B et T circulants
 la population cellulaire contient
 majoritairement de Ly T dans le centre de l’unité
 quelques Ly B, à la périphérie de l’unité
 de quelques macrophages
 de cellules dendritiques interdigitées (DCs)
o sont des cellules présentatrices d'antigène
o d'origine monocytaire, dans la moelle osseuse
o noyau de grande taille, à chromatine fine
o présentent l’antigène aux Ly T (attaque de l’antigène avec les molécules
de CMHII)
o sont localisées dans les zones T dépendantes

Histologie - Tissus 459 | P a g e


 la paracorticale présente un réseau de veinules post-capillaires (HEV- an. high
endothelial venules) (Fig. 16), qui
 sont localisées à la périphérie de l’unité
 sont communes pour les zones interfolliculaires et pour la périphérie de l’unité
de cortex profond
 ont une paroi discontinue avec des cellules endothéliales de forme cubique qui
ont des espaces entre elles; par ces espaces peuvent passer les lymphocytes
 elles sont fonctionnellement très importantes parce que à ce niveau se fera le
passage des lymphocytes du sang vers le ganglion (la recirculation des
lymphocytes)
 les cellules endothéliales ont des récepteurs sur leur surface, récepteurs qui
interactionnent avec ceux des lymphocytes qui sont ainsi orientées spécialement
vers ces veinules; ainsi, s’assure-t-il le phénomène de recirculation
 la majorité des lymphocytes (80-85%) vont entrer dans la lymphe par ces
veinules
 les autres lymphocytes (15–20%) et les cellules présentatrices d’antigène et les
antigènes vont entrer dans le ganglion lymphatique par les lymphatiques
afférents
 plus la réaction sur la lignée de Ly T dans la paracorticale est intense, plus les
sinus de l’unité seront riches en cellules
 les Ly B qui arrivent dans la corticale: s’ils sont entraînés dans une réponse
immune, ils se transforment en lymphoblastes, plasmocytes et lymphocytes
mémoire et arrivent dans les cordons médullaires passant par la périphérie de
l’unité
 les lymphocytes qui ne sont pas intéressés à l’immunité humorale (Ly B) ou
cellulaire (Ly T) passent directement du sinus marginal dans les sinus
médullaires
 la médullaire (Fig. 17)
 située en regard du hile
 est formée du tissu lymphoïde diffus organisé dans des cordons médullaires
entourés par les sinus médullaires
 la population cellulaire des cordons médullaires est formée de
 Ly B
 plasmocytes - qui secrètent des anticorps qui seront libérés dans les sinus
médullaires, d’où ils sortent du ganglion sur la voie des lymphatiques
efférents
 Ly T qui modulent la formation des anticorps (Ly T helper)
 macrophages

460 | P a g e Histologie - Tissus


 les sinus lymphatique médullaires sont dilatés, irréguliers, avec l’endothélium
discontinu et la membrane basale interrompue, communiquent directement avec
le début des voies lymphatiques efférentes (Fig. 13)

Figure 17. Le ganglion lymphatique-médullaire


1. Cordons médullaires-section longitudinale; 2. Cordons médullaires-section transversale; 3.
Travées (cloisons) conjonctives incomplètes ou septa

(Selon webapps.fundp.ac.be)

10.3.2. La vascularisation
10.3.2.1. Les voies de circulation lymphatique
 les lymphocytes recirculent continument entre le sang et les organes lymphoïdes; la
recirculation des lymphocytes permet le contrôle de toutes les zones du corps, et
informe le système immun de la présence des corps étrangers
 la lymphe parcourut le trajet suivant: les lymphatiques afférents → le sinus
marginal → les sinus périfolliculaires (corticaux) → les sinus médullaires → les
lymphatiques efférents → canal thoracique → circulation sanguine
 les parois externes du sinus lymphatique marginal et la face trabéculaire des sinus
corticaux, présentent un endothélium adjacent, continu; ainsi les parois des sinus
adjacentes au tissu conjonctif limitent les mouvements des lymphocytes, tandis que
les parois adjacentes au tissu lymphoïde ont des espaces qui permettent le
mouvement libre des lymphocytes
 les sinus interfolliculaires (corticaux) et les sinus médullaires sont tapissés de
cellules dendritiques et de macrophages fixes dont les prolongements s’étendent
dans la lumiere qu’ils encombrent et où ils ralentissent le cours de la lymphe (ce qui
favorise la fixation d’éventuels antigènes)
 soit les lymphatiques afférentes que les lymphatiques efférentes présentent des
valves qui permettent la circulation de la lymphe dans une seule direction à travers
le ganglion

Histologie - Tissus 461 | P a g e


10.3.2.2. La circulation sanguine (Fig. 18)
 une artère hilaire pénètre dans le ganglion au niveau du hile et se ramifient dans les
travées conjonctives (artérioles) et, après elles pénètrent la médullaire, elles réalisent
un réseau capillaire dans tout la corticale, concentrique autour des centres
germinatifs
 du réseau concentrique périfolliculaire, quelques ramifications se détachent,
irriguant les centres germinatifs
 les réseaux capillaires sont drainés par les veinules post-capillaires de la zone
paracorticale qui se regroupent en veines; les veines suivent sensiblement le même
trajet des artérioles et elles sortent du ganglion par l’ hile
10.3.3. Les fonctions des ganglions lymphatiques
1. La circulation lymphocytaire
 les lymphocytes arrivent dans le ganglion par voie sanguine (80-85%) ou par voie
lymphatique (15-20%)

Attention!
 la lymphe dans les lymphatiques efférentes est plus cellulaire que
la lymphe dans les lymphatiques afférente
 raisons:
 les lymphocytes dans la voie sanguine pénètrent dans le
ganglion par les veines post capillaires
 après le contact entre l'antigène et le lymphocyte se produit la multiplication et
la différenciation des cellules lymphatiques (fonction de lymphopoïèse)
 en effet, la lymphe contient beaucoup plus de lymphocytes en sortant d'un
ganglion qu'en y entrant

 la majorité des lymphocytes qui sortent du ganglion sont lymphocytes qui vont
recirculer dans les autres organes lymphoïdes secondaires, le sang et le tissu
conjonctif
2. La filtration de la lymphe
 est accomplie par les macrophages fixes sur le réseau de réticuline et les cellules
présentatrices d’antigène-APC (cellules dendritiques)

Attention!
 les cellules dégénérées, les microbes, les virus, les particules et les
substances étrangères sont éloignées (ex: les ganglions du poumon
apparaissent noirs dûs aux particules de charbon)
 les possibilités de défense du filtre ganglionnaire peuvent être parfois débordées et
le ganglion lui-même devient alors un foyer pathologique à l’origine de
dissémination (septicémie, métastases)

462 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 18. La circulation sanguine dans le ganglion lymphatique
1. Artère hilaire; 2. Artérioles; 3. Veinules post-capillaires dans la paracorticale; 4. Veines dans
la médullaire; 5. Veines qui quittent le ganglion par le hile

(Selon www.isto.ucl.ac.be/safe/lymph2.htm)

3. Le rôle immunitaire
 les antigènes arrivés dans le ganglion sont capables de réagir avec les Ly T et les
Ly B
 l’immunité humorale: lors d’une stimulation antigénique induisant une réponse
humorale, l’antigène est d’abord capté par les macrophages des sinus; les Ly B sont
activés dans la zone corticale; plus tard les Ly T helper (CD4) se déplacent vers les
follicules lymphoïdes et interactionnent avec les Ly B et les macrophages; les Ly B
prolifèrent et forment les centres germinatifs donnant naissance aux plasmocytes;
ceux-ci passent dans les cordons médullaires où ils élaborent des anticorps qui sont
libérés dans les sinus médullaires, d’où ils arrivent dans le sang
 l’immunité cellulaire: lors d’une réaction immunitaire à médiation cellulaire (un
rejet de greffe, l’hypersensibilité retardée), l’antigène capté entraîne, dans les 24 h,
un développement de cellules blastiques dans les sinus en fond de sac de la zone
paracorticale (d’une apparence hypertrophiée en ces conditions); les lymphocytes en
transit dans cette région seront séquestrés (les lymphocytes continuent de pénétrer
dans le ganglion mais ils n’en sortent plus), ce qui explique également (comme la
formation des centres germinatifs) l’augmentation du volume de ganglion; les
cellules blastiques prolifèrent pendant 4 jours environ et donnent naissance aux Ly
T effecteurs; ceux-ci quittent le ganglion par les lymphatiques efférentes et migrent
vers le site de la stimulation antigénique

Histologie - Tissus 463 | P a g e


Corrélations cliniques
 adénopathies (adénomégalies)
 dans des situations pathologiques, les ganglions
lymphatiques peuvent augmenter de volume (plus d'un
centimètre) – l’adénopathie
 l’adénopathie est un symptôme, pas un diagnostique
 les causes sont variables et peuvent être inflammatoires ou tumorales
 les adénites inflammatoires sont des augmentations des ganglions
secondaires aux infections virales, bactériennes ou fungiques; les ganglions
sont, de règle, localisés dans la proximité du site de l’infection; chez les
enfants, les adénites sont plus fréquemment localisées dans la région
cervicale, parce que les oreilles et les amygdales sont les sièges des
infections bactériennes; à l’examen clinique, les ganglions sont augmentés,
douloureux, et, s’il y a une blessure infectée, le tégument peut être rouge et
chaud à la palpation; à l’examen histologique il ya des follicules
lymphatiques secondaires très larges et des neutrophiles dans les sinus
lymphatiques
 les adénopathies tumorales peuvent être
o des tumeurs primaires
- les lymphomes qui se développent à partir
 des centres clairs: sont les plus malignes
 de la calotte: sont d’une malignité modérée
 des cordons médullaires: ont la malignité la plus réduite
- la leucémie peut être
 myéloblastique aiguë: due à la mitose non-contrôlée des cellules
stem (CFU–GM, CFU–Eo, CFU–Ba) dont la différenciation
s’arrête au myéloblaste; c’est plus fréquente chez les personnes
de 15–40 ans
 lymphoblastique aiguë: se développe à partir des cellules
relativement immatures; a un début rapide avec anémie,
leucocytose avec des leucocytes immatures, thrombopénie,
adéno-, hépato- et splénomégalie
 chronique: se développe à partir des cellules relatives mûres; a
un début lent avec la leucocytose modérée, plus tard une
anémie, une thrombopénie, et une hépato- et splénomégalie se
développent
le syndrome de hypogammaglobulinémie: l’abaissement
ou l’absence des Ly B, associé à l’absence des amygdales
et des centres germinatifs de follicules lymphoïdes;

464 | P a g e Histologie - Tissus


s’accompagne des infections avec bactéries encapsulées
(pneumocoque, streptocoque)
- le syndrome d’immunodéficience SIDA: le virus HIV infecte les Ly
T helper et supprime l’immunité cellulaire et humorale
o des tumeurs secondaires
- les cellules tumorales peuvent disséminer de la tumeur primaire et
entrer dans les vaisseaux lymphatiques, d’où elles peuvent migrer
dans les ganglions lymphatiques; ici, les cellules tumorales
prolifèrent dans les sinus; les tumeurs malignes métastasent
fréquemment par cette voie; à l’examen clinique, les ganglions sont
durs, non-douloureux et fixés aux tissus sous-jacents; plus
fréquemment, l’adénopathie généralisée non-douloureuse indique
une leucémie, un lymphome, la maladie de Hodgkin; l’adénopathie
non-douloureuse localisée indique une métastase maligne (ex: la
métastase des ganglions gauches supra-claviculaires: un carcinome
de l’estomac ou du pancréas; la métastase des ganglions axillaires: le
cancer du sein; la métastase unilatérale des ganglions hilaire
pulmonaire: le cancer du poumon, un lymphome ou la tuberculose)
 le caractère de l’adénopathie, la constitution et la mobilité, s’ils sont
douloureux ou non, sont les caractéristiques qui indiquent la cause:
inflammation ou tumeur

10.4. La rate
 la rate est un organe hémo-lymphatique situé dans la partie supérieure de
l'abdomen
 la rate est considérée comme un organe lymphoïde secondaire (ou périphérique),
situé sur la voie sanguine
 elle assure deux fonctions principales:
 d'organe immunologique (participe à la réponse immunitaire contre un agent
pathogène)
 de filtration du sang (débarrasser le sang des cellules vieillies, lésées, des
bactéries, des virus)
10.4.1. La structure
Macroscopique
 la rate est un organe allongé, de couleur rouge, d'environ 150 à 200g, non palpable
à l'état normal
Microscopique
 en MO est un organe parenchymateux, formé par
 une capsule
 un stroma
 un parenchyme
Histologie - Tissus 465 | P a g e
10.4.1.1. La capsule
 est formée de
 fibres collagènes denses
 fibres musculaires lisses, qui
 donnent l’intense couleur rouge de la capsule en HE
 permettent la distension de l’organe dans les états congestifs ou tumoraux
 sur les préparations histologiques, au-dessus de la capsule on retrouve fréquemment
des noyaux du mésothélium du péritoine
10.4.1.2. Le stroma
 a 2 composantes
 la composante conjonctive
 est représentée par les travées conjonctives et musculaires qui partent du
niveau de la capsule et compartimentent incomplètement le parenchyme de
la rate dans des loges pyramidales avec la pointe vers le hile
 les travées se trouvent dispersées dans la masse de l’organe et contiennent
des éléments vasculaires
 la composante réticulaire
 est formée de tissu conjonctif réticulaire (réseau de fibres de réticuline
doublée par des cellules réticulaires) et des macrophages
 les cellules réticulaires ont les caractères déjà connus; dû aux éléments
cellulaires nombreux, elles ne peuvent pas être observées sur les
préparations histologiques
 les fibres de réticuline s’observent seulement par des colorations spéciales
10.4.1.3. Le parenchyme
 est la partie fonctionnelle de la rate
 il est sous-divisée en deux régions: la pulpe rouge et la pulpe blanche
 étant organisé autour des vaisseaux sanguins, est conditionné de vascularisation
La vascularisation de la rate (Fig. 19)
 comme un organe hémo-lymphatique, la rate est structurée d’une part au long des
artères et des capillaires – la pulpe blanche, et de l’autre part autour des sinus
veineux – la pulpe rouge
Le système des artères et capillaires
 au niveau d’ hile, l’artère splénique donne 7–9 branches qui se distribuent vers la
capsule et dans les travées conjonctives
 les artères dans les travées conjonctives sont les artères trabéculaires; elles
continuent de se diviser dans les travées conjonctives, jusqu'à un diamètre de 200μm
(dans la pulpe rouge) quand elles deviennent des artérioles nues, manquantes
d’adventice
 après un trajet dans la pulpe rouge, les artérioles nues deviennent les artérioles
centrales qui s’entourent du tissu lymphoïde (thèques lymphoïdes périartérielle-

466 | P a g e Histologie - Tissus


PALS) et dans les corpuscules de Malpighi (follicules lymphoïdes spléniques dans
la pulpe blanche), les artérioles centrales émettent des petites branches collatérales,
les artérioles centro-folliculaires qui traversent le follicule et débouchent dans un
réseau capillaire péricorpusculaire extrêmement développé, le sinus marginal
 a la sortie du corpuscule Malpighi, dans la zone marginale, les artérioles centrales
se divisent en artérioles pénicillées, qui
 ont des fibres musculaires lisses dans la première partie
 ont un endothélium disposé sue une membrane basale épaisse
 ont une gaine de cellules phagocytaires de formes différentes (carrées, rondes,
ovales) dans la dernière portion, la housse de Schweigger–Seidel
 les artérioles pénicillées sont suivies par les capillaires artériels qui assurent la
vascularisation de la thèque lymphoïde et du corpuscule Malpighi et qui se
continuent avec des capillaires postartériels, qui débouchent dans
 les sinus veineux (constituant la circulation fermée), d’où se continuent avec
les cordons Billroth: les éléments du sang, spécialement les hématies usées,
passent par les sinus dans les cordons où elles sont phagocytées; ce mode est
caractéristique pour la rate contractée qui a peu de sang dans les vaisseaux
sanguins
 le tissu réticulaire pulpaire (dans les cordons Billroth, constituant la circulation
ouverte), d’où se continuent avec les sinus veineux; cette modalité caractérise la
rate détendue
Le système veineux
 les sinus veineux s’abouchent dans les veines pulpaires qui ont des parois minces
 les veines pulpaires s’abouchent à leur tour dans les veines trabéculaires (des
veines plus grandes)
 les veines trabéculaires se réunissent dans l’ hile et forment la veine splénique

Figure 19. La vascularisation de la rate

(Selon smallcollation.blogspot.com)

Histologie - Tissus 467 | P a g e


 le parenchyme splénique est représenté du point de vue macroscopique et
microscopique par 2 structures (Fig. 20)
 la pulpe blanche
 est un tissu immunocompétent disposé autour des artères
 participe aux processus immuns (fonction de lymphopoïèse)
 la pulpe rouge
 est formée
o des capillaires postartérielles
o des sinus veineux
o des cordons cellulaires (cordons spléniques de Billroth) qui
forment l’interstice entre les éléments vasculaires
 rôles
o ne participe pas aux processus immuns
o elle regagne une capacité hématopoïétique chez les rats dans des
conditions normales ou chez l’homme dans des conditions
pathologiques
o élimine les globules rouges âgées ou lésées
o est un filtre qui élimine les microorganismes dans le sang (d’où la
couleur et le nom de «rouge»)
o est un réservoir pour les cellules sanguines

Figure 20. Histologie de la rate

(Selon www.sacm.illinois.edu)

La structure de la pulpe rouge (Fig. 20 et 21)


 représente la plus grande partie de l’organe
 est composée de
 capillaires postartérielles, qui dérivent d'artérioles pénicillées et débouchent en
sinus veineux (formations tubulaires avec la paroi fenêtrée)
468 | P a g e Histologie - Tissus
 les cordons spléniques de Billroth qui se trouvent entre les sinus veineux et qui
représentent en fait l’interstice réticulaire du stroma
 les cordons spléniques contiennent les éléments du sang circulant: des hématies,
des leucocytes, des thrombocytes, mais aussi des macrophages migrés, des
monocytes, des lymphocytes, des plasmocytes
 les sinus veineux de la rate sont différents des capillaires communs par 4 caractères
 sont très extensibles
 ont la lumiere grande, dilatée, irréguliere
 la lamine basale est discontinue
 entre les cellules endothéliales il y a des espaces qui permettent les échanges
entre les sinusoïdes et les tissus entourant
 les cellules endothéliales qui tapissent les sinus veineux sont
 allongées, avec l’axe long parallèle à l’axe long de sinus (cellules «littoral»)
 enveloppées en
 fibres de réticuline (nommées «fibres en grillage»)
 prolongements des cellules réticulaires
 ces deux structures sont disposées en T – en sens transversal, semblable aux
«cercles de tonneau»
 a la base des cellules endothéliales sont présents des faisceaux de microfilaments
qui contrôlent probablement la dimension des fenêtres des parois des sinus et
l’adhérence de fibres de réticuline
 il y a des espaces suffisamment larges entre les «cellules littoral», les fibres de
réticuline et les prolongements des cellules réticulaires, pour permettre aux éléments
sanguins de traverser les parois de sinus, la lamine basale étant aussi discontinue
 les sinus veineux constituent un système de tunnels anastomosés, disposé dans
toute la pulpe rouge; ils occupent un espace plus grand que les cordons spléniques

Figure 21. La pulpe rouge

(Selon quizlet.com)

Histologie - Tissus 469 | P a g e


La structure de la pulpe blanche (Fig. 20 et 22)
 la notion de «pulpe blanche» est macroscopique: sur la surface de la section on peut
observer de l’œil libre des petits nodules blanchâtres, avec le diamètre d’environ
1mm, dispersés dans le tissu coloré en rouge de la pulpe rouge
 sur les préparations microscopiques, la pulpe blanche est composée du tissu
lymphoïde disposé autour des artères
 l’artère présente, à la place de l’adventice, un tissu réticulaire infiltré avec des
lymphocytes, formant (quand les lymphocytes sont disposés en manière diffuse) les
thèques lymphoïdes périartérielles (PALS), qui contiennent des Ly T
 parmi les Ly T on rencontre aussi des cellules avec des interdigitations, qui
 ont des prolongements cytoplasmiques
 n’ont pas de desmosomes
 ont un grand noyau, irrégulier
 présentent des enfoncements sur la surface
 ont un cytoplasme clair, moins coloré
 ce sont des cellules présentatrices d’antigène qui fixent sur leur surface un
antigène correspondant au CMH, antigène qui est reconnu après par les Ly T
 les thèques lymphoïdes périartérielles s’entourent des Ly B
 en coupe transversale, le tissue lymphoïde dense qui entoure l’artère centrale peut
être semblable à un follicule lymphatique
 consécutivement à la stimulation antigénique, les zones nodulaires devient des
follicules lymphoïdes spléniques (corpuscules de Malpighi) avec des centres clairs
germinatifs formés de Ly B et de lymphoblastes; quand le centre germinatif se
développe, l’artériole devient excentrique
 à l’interface de la pulpe blanche et la pulpe rouge il y a la zone marginale
 dans la pulpe blanche, les Ly B et T sont séparés en 2 zones distinctes
 les Ly T – dans les thèques périartérielles (PALS)
 Ly B – dans
 la zone marginale
 les nodules lymphoïdes
 la quantité de tissu lymphoïde n’est pas constante, elle varie comme réponse aux
différents stimules
La zone marginale
 se trouve entre la pulpe blanche et la pulpe rouge
 contient de tissu lymphoïde diffus en quantité réduite
 présente de nombreux macrophages et des cellules dendritiques qui captent
l’antigène (cellules présentatrices d’antigène)
 les macrophages se disposent en manière dispersée, apparaissant sous la forme
de cellules grandes, avec le cytoplasme peu coloré, qui contiennent des
fragments phagocytés; ils phagocytent les débris cellulaires

470 | P a g e Histologie - Tissus


 est formée de sinus vasculaires concentriques, qui est le lieu de capture des
antigènes
 est la zone à travers laquelle les lymphocytes laissent le sang circulant et passent
dans le tissu lymphoïde (la recirculation des lymphocytes)
 les Ly T entrent dans les thèques lymphoïdes périartérielles où restent quelques
h
 les Ly B entrent dans les nodules et restent une longue période de temps,
élaborant des anticorps qui passent dans le sang
 à ce niveau sont aussi captés les antigènes circulants
 l’antigène capté sur la surface des cellules dendritiques (nombreuses dans la
zone marginale), est reconnu par les Ly B qui circulent à travers les sinusoïdes;
les lymphocytes passent dans le follicule, formant le centre clair (les
lymphoblastes résultées des Ly B transformées blastique sont celles qui forment
le pôle clair) et le pôle foncée (les Ly B mémoire et les plasmocytes)

Figure 22. La pulpe blanche


1. Artériole centrale (devient excentrique); 2. Thèques lymphoïdes périartérielle PALS
3. Follicule lymphoïde spléniques (corpuscules de Malpighi) avec des centres clairs germinatifs
constitué classiquement d'une zone sombre et d'une zone claire; 4. Couronne lymphocytaire (la
coiffe orientée face à la pulpe rouge); 5. Zone marginale

(Selon openi.nlm.nih.gov)

10.4.2. Les fonctions de la rate


La lymphopoïèse
 de nouveaux lymphocytes sont formés dans la pulpe blanche, par la transformation
des lymphoblastes dans les centres germinatifs des corpuscules Malpighi, d’où ils
passent dans la pulpe rouge et, à travers les sinusoïdes, dans les vaisseaux
spléniques
 il y a aussi un processus inverse, dû à la recirculation des lymphocytes

Histologie - Tissus 471 | P a g e


La myélopoïèse
 chez le fœtus les éléments myéloïdes (des granulocytes, des hématies) sont formés
dans la rate

Attention!
 dans certaines conditions pathologiques (leucémies) la rate subit
un processus de métaplasie myéloïde

La destruction des hématies


 les hématies ont une durée de vie de 120 jours, période après laquelle les hématies
sont détruites (la plus grande partie) dans la pulpe rouge de la rate, par les
macrophages
Le stockage des éléments sanguins, réservoir de sang
 la rate est une structure spongieuse qui dépose de grandes quantités de sang,
pouvant résulter une splénomégalie
 par la contraction de la capsule et la modification du diamètre des vaisseaux
sanguins, la rate se vide et lance le sang en circulation
 le stockage des thrombocytes

Attention!
 le stockage des thrombocytes peut produire quelque fois des
hémorragies dues à l’absence des thrombocytes dans la circulation

 le stockage des hématies

Attention!
 la rate est un réservoir d’hématies chez le fœtus, le stockage peut
produire une crise anémique

 le stockage les cellules sanguines sont concentrées dans la pulpe rouge, d’où elles
peuvent être relancées dans la circulation
 le stockage des monocytes: dans la pulpe blanche – la zone marginale – la pulpe
rouge: les monocytes se transforment en macrophages
La fonction de défense
 les macrophages spléniques sont les plus actifs dans la captation des bactéries, des
virus, des particules inertes (lipides)

472 | P a g e Histologie - Tissus


Attention!
 elle intervient tout particulièrement dans le contrôle des infections
à bactéries encapsulées, en particulier les pneumocoques et les
méningocoques
 en cas d’une infection massive il peut se former la rate septique,
caractérisée par une prolifération excessive des centres germinatifs

La sécrétion de facteurs humoraux


 la rate sécrète un facteur humoral qui détermine, dans la moelle rouge hématogène,
la production de monocytes et leur transformation en macrophages

Corrélations cliniques
 chez les vieux apparaît une réticulo-fibrose, un épaississement du
stroma réticulinique avec collagènisation
 la splénectomie est nécessaire en deux situations:
 la rupture traumatique
 les maladies hématologiques
Dans ces cas, les patients ont un risque particulièrement élevée pour les infections ; les
autres organes (en principal le foie), augmentent leur capacité de lutter contre les
infections et d’éliminer les globules rouges âgées ou lésées.

10.5. Les organes lymphoïdes associés aux muqueuses


 les muqueuses contiennent des formations lymphoïdes quelque fois tres
abondantes ; ce sont des regions plus aisément exposées aux contacts avec le milieu
extérieur, d’où viennent les antigènes susceptibles à traverser les épithéliums
 les tissus lymphoïdes associés aux muqueuses forment une partie des organes
lymphoïdes secondaires qui se situent de manière diffuse dans différents organes du
corps, par exemple dans le tube digestif (gut-associated lymphoid tissue - GALT),
les poumons (bronchus-associated lymphoid tissue - BALT), la peau, etc, toujours
sous l'épithélium de la muqueuse
 ces tissus lymphoïdes associés aux muqueuses contiennent des Ly B et T et des
cellules auxiliaires
 du point de vue quantitatif le plus important de ces tissus est le tissu lymphoïde
associé au tube digestif (GALT)
 ces formations lymphoïdes sont groupées au niveau du carrefour aéro-digestif et au
niveau du tractus digestif lui-même, en formations anatomiquement différenciées:
les amygdales, les plaques de Peyer, l’appendice iléo-cæcal
10.5.1. Les amygdales sont annexées à la muqueuse de l’oropharynx: les amygdales
tubaires, l’amygdale pharyngée, l’amygdale linguale, les amygdales palatines – leur
ensemble forme le grand cercle lymphatique de Waldeyer.

Histologie - Tissus 473 | P a g e


Structure (Fig. 23)
1. L’épithélium buccal de surface
 de type malpighien est creusé d’invaginations profondes et étroites, les cryptes
amygdaliennes, parfois bifurquées à leur extrémité profonde (dans les amygdales
palatines)
 parmi les cellules épithéliales, des cellules dendritiques sont dispersées, analogues
aux cellules de Langerhans de l’épiderme
 les lymphocytes infiltrent l’épithélium superficiel, y creusant des cavités ou des
logettes entre les cellules épithéliales, les thèques intraépithéliales; d’ailleurs ces
logettes sont plus volumineuses et occupées par un plus grand nombre de
lymphocytes, plus qu’elles se trouvent au voisinage de la surface épithéliale
2. Le chorion sous-jacent
 contient un tissu lymphoïde de même type que celui des ganglions ou de la rate,
avec des follicules primaires et secondaires: les Ly B constituent la plus grande
partie des follicules et les Ly T sont disposés autour du pôle apical, situé à la
proximité de la lumière et dans la zone interfolliculaire
 la calotte lymphocytaire est très épaisse et dense du coté épithélial et présente un
aspect crescentiforme particulièrement marqué, spécialement au niveau des
amygdales palatines
 de nombreux macrophages et mastocytes sont dispersés dans les zones sous-
épithéliales et interfolliculaires

Corrélations cliniques
 les cryptes amygdaliennes sont occupées par des cellules
épidermiques qui se desquament, des lymphocytes en voie
d’élimination, des microbes, des débris alimentaires; tous ces
débris peuvent former des bouchons caséeux obstruant les cryptes
 l‘amygdalite aiguë consiste généralement dans une inflammation bactérienne des
amygdales palatines; les enfants d’âge scolaire en sont le plus souvent atteints
 les amygdalites chroniques nécessitent une ablation chirurgicale des amygdales
(amygdalectomie)

10.5.2. Les plaques de Peyer (Fig. 24)


 le chorion de la muqueuse digestive est le siège d’une infiltration lymphoïde
diffuse, en contact avec l’épithélium supra-jacent et il contient aussi des follicules
lymphatiques qui peuvent être isolés (follicules clos de l’intestin) ou agminés en
amas sous-épithéliaux (dans les plaques de Peyer, l’appendice)
 les plaques de Peyer sont situées au bord antimésentérique de la moitié inférieure
de l’intestin grêle et plus particulièrement de l’iléon terminal

474 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 23. La structure de l'amygdale

(Selon Pintea A. Histologie des tissus, 2002)

Structure
 ce sont des formations ovalaires de 1-10 cm de longueur sur 1 cm de largeur,
visibles à l’œil libre
 elles sont en nombre variable de 20 à 50,etant constituées de 20–40 follicules
lymphoïdes
 les follicules occupent le chorion de la muqueuse intestinale et s’enfoncent dans la
sous-muqueuse; ils refoulent l’épithélium de surface qui va perdre ses villosités et sa
différenciation
 l’épithélium de surface est le siège d’une infiltration lymphocytaire sous la forme
de petites thèques intraépithéliales qui traduisent le passage des lymphocytes vers la
lumière intestinale où ils seront éliminés
 les Ly B constituent la plus grande partie des follicules; les Ly T sont disposés
autour du pôle apical situé à la proximité de la lumière et dans les espaces
interfolliculaires
 l’épithélium intestinal, en dôme, contient des Ly T CD8 suppresseurs et des
cellules M qui ont la propriété de capter les antigènes et de les transporter vers
les cellules sous-jacentes: les cellules dendritiques et les macrophages
 la muscularis mucosae est interrompue et les glandes de Lieberkühn et les
villosités ne subsistent qu’entre les follicules
 des lymphatiques efférentes assurent le drainage de ces formations
10.5.3. L’appendice iléo-cæcal (Fig. 25)
 il est l’équivalent d’une plaque de Peyer
 petite excroissance du caecum, au-dessous de l’abouchement de l’ileon
 son chorion et sa sous- muqueuse sont envahis par un tissu lymphoïde important
qui modifie fortement la structure colique et qui contient des follicules primaires et
secondaires

Histologie - Tissus 475 | P a g e


Les rôles des organes lymphoïdes associés aux muqueuses
 les formations lymphoïdes intraviscérales sont des sentinelles juxta-épithéliales
réagissant aux antigènes venus de la lumière intestinale ou respiratoire
 après avoir traversé l’épithélium de surface, les antigènes atteignent le tissu
lymphoïde; sous leur action les Ly B avec la coopération des Ly T se différencient
en immunoblastes B, dans les centres germinatifs, en resultant des lymphocytes
mémoire; les Ly B memoire et les Ly T quittent les follicules par la voie
lymphatique et poursuivent leur maturation dans les ganglions mésentériques; ils
gagnent ensuite la circulation générale sous la forme de grands lymphocytes,
retrouvent le chorion de l’intestin grêle ou des bronches et y s’installent sous la
forme de plasmocytes sécrétantes ( mécanisme de homing)
 les plasmocytes sécrètent principalement des IgA (en forme de dimères); les
molecules des IgA seront captées au niveau épithélial, combinées avec une pièce
sécrétoire (un fragment glycoprotéique synthétisé par les cellules épithéliales) et
rejetées sous la forme d’un complexe IgA – pièce sécrétoire dans la lumière
intestinale ou bronchique; les complexes seront absorbés sur la surface épithéliale
(où ils seront liés par le glycocalyx) et constitueront une barrière contre l’invasion
de nombreux antigènes, le phénomène d’exclusion immune; la plus grande partie
des Ly T CD8 migrent dans l’épithélium des villosités, probablement pour servir de
médiateur pour la tolérance orale aux antigènes alimentaires

Figure 24. Les plaques de Peyer Figure 25. L’appendice iléo-cæcal

(Selon www.isto.ucl.ac.be) (Selon www.anatomybox.com)

A. Lumière de l’appendice contenant des débris


B. Muqueuse du colon
C. Nodules lymphatiques avec centres germinatifs
D. Tunique musculaire
E. Séreuse

476 | P a g e Histologie - Tissus


Tests interactifs

Tests des connaissances


1. Parmi les affirmations suivantes à-propos de tissu lymphoïde dense, laquelle est
fausse:
a. est adaptée pour la fonction de filtration
b. est adaptée pour la fonction de lymphopoïèse
c. est formée de tissu réticulaire
d. les lymphocytes sont prédominants
e. les cellules prédominantes dans le tissu lymphoïde dense nodulaire sont les Ly
B
2. Parmi les affirmations suivantes concernant la rate, lesquelles sont fausses:
a. la rate est un organe lymphoïde central
b. les thèques lymphoïdes périartérielles dans la pulpe blanche contiennent des Ly
T
c. la pulpe rouge contient un tissu immunocompétent disposé autour des artères
d. les nodules lymphoïdes se trouvent dans la pulpe rouge
e. les sinus veineux sont localisés dans la pulpe rouge et sont tapissés par des
cellules endothéliales (les cellules «littoral»)
3. Au sujet du thymus, retrouvez les propositions fausses:
a. il a une vascularisation lymphatique afférente importante
b. après la puberté le nombre des corpuscules de Hassall augmente
c. dans la médullaire du thymus il y a des Ly T mûrs «vierges»
d. le stroma est formé de tissu réticulaire
e. dans le parenchyme il y a des follicules (nodules lymphatiques) secondaires
4. Concernant les cellules réticulo-épithéliales du thymus, retrouvez les propositions
exactes:
a. les cellules réticulo-épithéliales ont une origine endodermique
b. leurs noyaux: sont grands, ovoïdes, euchromes, nucléoles
c. sécrètent des thymosine, thymopoïétine, etc
d. les corpuscules de Hassall résultent de la transformation des cellules réticulo-
épithéliales IV
e. la barrière thymus – sang est située dans la corticale et dans la médullaire
5. Concernant les ganglions lymphatiques, retrouvez les vraies propositions:
a. sont des organes lymphoïdes secondaires
b. la corticale contient des follicules primaires et des follicules secondaires
c. la corticale contient de nombreuses veinules postcapillaires

Histologie - Tissus 477 | P a g e


d. la zone paracorticale est composée de tissu lymphoïde dense diffus,
majoritairement avec des Ly T
e. les sinus lymphatiques médullaires sont dilatés, irrégulière et communiquent
directement avec le début des voies lymphatiques efférentes
Tests de compréhension
1. Décrivez la structure des follicules (nodules lymphatiques) secondaires.
2. Expliquez le trajet parcourut par la lymphe dans le ganglion lymphatique.
3. Comparez la structure de la pulpe blanche et de la pulpe rouge dans la rate.
4. Faites la différence entre le tissu lymphoïde lâche et le tissu lymphoïde dense.
5. Enumérez les éléments de la barrière entre sang et thymus.
Test de capacité cognitive
Par la seule utilisation de l’information décrite dans ce chapitre décrivez le
mécanisme de recirculation lente et rapide des lymphocytes.
Test d’application clinique
Cas clinique - après vous établissez le diagnostic, continuez votre recherche sur
l’internet.
 monsieur T, 23 ans, étudiant en droit, vous consulte pour une hémoptysie et une
toux sèche apparue il y a 6 semaines, persistante malgré un traitement antibiotique
prescrit par son médecin traitant; il ne fume pas; l’état général est altéré, mais sans
perte du poids; il n’y a pas de sueurs nocturnes
 l’examen clinique met en évidence une adénopathie sus-claviculaire gauche (Fig.
26) de 25mm, dure, ferme, irrégulière, indolore; il n’y a pas de splénomégalie ni
d’hépatomégalie; la température est de 37,2ºC
 la radiographie des poumons: opacité dans l’hile pulmonaire gauche aux contours
irréguliers (cliché de face) (Fig. 27)
 il présente également des adénopathies antéro-médiastinales gauches
 quelle sont votre hypothèses/diagnostiques concernant l'origine de ces
adénopathies?
 quelles sont les examens complémentaires que vous proposés?
 quelles sont les maladies entre lesquelles le diagnostic différentiel doit être fait?

Figure 26. Adénopathie sus-claviculaire gauche

(Selon http://campus.cerimes.fr/semiologie/enseignement/esemio5/site/html/1_2.html)

478 | P a g e Histologie - Tissus


Figure 27. Radiographie des poumons - cliché de face
Opacité dans le hile pulmonaire gauche

(Selon www.mevis-research.de)

Histologie - Tissus 479 | P a g e


11. RÉPONSES

1. LES MÉTHODES D’ÉTUDE DE L’ORGANISATION MORPHOLOGIQUE DES


CELLULES ET DES TISSUS

Tests de connaissances
1. a,b,d
2. a,b,c
3. b
4. a,c,d
5. b,c,e
Tests de compréhension
1. Les colorations signalétiques ou spéciales colorent seulement un nombre limité de
constituants. Exemples: pour fibres conjonctives de réticuline, collagène ou élastiques, pour
structures spécifiques (organites, inclusions, granulations, pigments, et autres) (pour
mitochondries, granulations des mastocytes, l’amyloïde) ou pour la détection d’agents
infectieux (détection de bactéries ou de champignons).
2. La membrane basale peut être mise en évidence par 2 méthodes: avec des méthodes
argentiques pour les fibres de réticuline de lamina reticularis et avec le réactif de Schiff
(PAS) pour la composante glucidique de lamina rara.
3. L’inclusion en paraffine est la plus fréquemment utilisée dans MO et fournit une rigidité
assez suffisante pour faire de coupes fines de 5μm. L`inclusion dans des résines donne une
dureté beaucoup plus grande que la paraffine et permet la confection de coupes ultrafines de
1 à 0,05μm pour l’étude en ME.
4. Les phénomènes qui interviennent dans le processus usuel de coloration en MO sont: 1)
prélèvement; 2) fixation (alcool, formol, bichromate, acide picrique chloroforme, etc); 3)
prétraitement de l`échantillon avant d’inclusion (déshydratation dans bains successifs des
alcools, puis imprégnation par le toluène); 4) inclusion à paraffine; 5) déparaffinage et
réhydratation (bains successives dans des solutions de toluène, puis dans alcool de
concentrations qui décroissent); 6) coloration; 7) déshydratation et imprégnation par le
toluène; 8) inclusion dans le milieu de montage.
5. Le microscope à contraste de phase est un MO qui transforme en niveaux de contraste les
différences d'indices de réfraction entre deux structures, qui induisent aux ondes lumineuses
les traversant des différences de phase. Ainsi, des structures transparentes, qui ont un indice
de réfraction diffèrent de celui de leur voisinage, peuvent être visualisés. Le microscope à
contraste de phase produit un halo autour des structures observées, ce que ne fait pas le
microscope à contraste interférentiel. Le microscope à contraste interférentiel produit le
même type d'image (essentiellement en noir et blanc) et a le même domaine d'utilisation,
mais fonctionne sur un principe différent de celui du microscope à contraste de phase. Les
structures étudiées apparaissent bordées de blanc d'un côté et de noir de l'autre, induisant une
fausse impression de relief.
Test de capacité cognitive
 dans la méthode de l`immunohistochimie directe la réaction d’entre un anticorps primaire,
qui est liée à un système de détection (celui-ci peut être l’enzyme peroxydase liée à
l'anticorps, dont la mise en présence du substrat provoque une réaction colorée ou un
480 | P a g e Histologie - Tissus
marqueur fluorescent de l'anticorps), provoque un signal visible par des techniques de MO,
respectif microscope à fluorescence
 dans la méthode de l`immunohistochimie indirecte, s’utilise un deuxième anticorps, ou
l’anticorps secondaire, qui sert de pont entre l'anticorps primaire et le système de détection;
cette méthode indirecte est plus sensible et offre une légère amplification de la réaction
Test d’application technique
Figure 2. Préparation réalisée dans la technique d’imprégnation argentique; quand on inclut la
préparation dans le milieu de montage, on peut prendre des boules d’air (flèches).
Figure 3. Préparation de thyroïde colorée avec technique usuelle d’HE; le colloïde thyroïdien est
un liquide protéique, donc éosinophile, qui occupe normalement l’espace entier de follicule, mais
dû à la dénaturation des protéines se produit une rétraction et entre les noyaux violets des cellules
de l'épithélium qui entoure ce colloïde apparaît un espace qu’il n’existe pas (flèches).

2. CYTOLOGIE

Tests de connaissances
1. a,c,e
2. a,c,e
3. a,b,e
4. a,b,e
5. a,c,d,e
Tests de compréhension: voir le livre.
Test de capacité cognitive: voir le livre.
Test d’application clinique
Cas clinique
 le syndrome de Kartagener
 les mouvements des cils sont ralentis, désorganisés ou absents
 physiothérapie quotidienne; bronchodilatateurs inhalés; vaccinations et antibiotiques en cas
d’infection; parfois oxygénothérapie; transplantation pulmonaire dans les cas graves

3. LES CELLULES SOUCHES

Tests de connaissances
1. a,b,c
2. b,c,d
3. a,b,d,e
4. a,b,c,d
5. a,b,e
Tests de compréhension: voir le livre.
Test de capacité cognitive: voir le livre.
Test d’application clinique
Cas clinique
 leucemie aigue lymphoblastique (LAL)
 les cellules souches hématopoïétiques

Histologie - Tissus 481 | P a g e


 chimiothérapie, radiothérapie, greffe de cellules souches hématopoïétiques (allogenique-
donneur sain ou autogreffe-le malade en remision), thérapeutique ciblée

4. INTRODUCTION

Tests de connaissances
1. a,d
2. d,e
3. a,b,c,d,e
4. b,e
5. a,b,d,e
Tests de compréhension: voir le livre.
Test de capacité cognitive: voir le livre.
Test d’application clinique
Cas clinique
 cancer pulmonaire: carcinome épidérmoide
 l’irritation chronique du tabac a déterminé une zone de métaplasie, qui ultérieurement se
transformait en cancer)
 la transformation de l’épithélium pseudostratifié cylindrique cilié en épithélium pavimenteux
stratifie non-kératinisé
 le cancer épidérmoide pulmonaire peut être suspecté si une personne a plusieurs symptômes
tels que: quintes de toux, augmentation des expectorations, essoufflement, douleurs
thoraciques, sang dans les crachats; les examens radiologiques et la ponction biopsie sont
nécessaires pour définir l’étendue et le stade de maladie, confirmer le diagnostic, obtenir de
détails sur la forme tumorale et initier le traitement; si le cancer est précoce (stade I/II),
l’ablation chirurgicale de la tumeur est possible avec les meilleurs résultats; la radiothérapie
est une alternative; la chimiothérapie commence seulement dans le IIème stade; pour les
stades III/IV, si la tumeur semble résécable, la chirurgie reste la meilleure option, mais
précédée par la chimiothérapie qui peut réduire la taille de la tumeur (la rendant résécable);
la radiothérapie s’utilise quand la tumeur n’est pas résécable ou elle est généralement
disséminée, pendant et après la chimiothérapie (thérapie systémique); l’efficacité du
traitement est évaluée grâce à des examens radiologiques effectués tous les 2 à 3 mois; la
conduite ultérieure implique le manque du stress, tranquillité d’esprit, optimisme, régime
alimentaire
 avec d’autres types de cancer pulmonaires (à petites cellules, à grandes cellules,
adénocarcinomes) ou les métastases pulmonaires d’autres types de cancer; maladie très
grave et fréquente (la première cause de mortalité par cancer chez l’homme et la quatrième
cause chez la femme en France); l’âge médian est de 66 ans; le principal facteur de risque du
cancer bronchique est le tabac (contient plus de 40 carcinogènes différents dans le condensat
gazeuses- notamment les nitrosamines); le risque relatif de cancer bronchique chez le sujet
fumeur par rapport au non-fumeur est de 10

482 | P a g e Histologie - Tissus


5. LES TISSUS ÉPITHÉLIAUX

Tests de connaissances
1. d
2. b,d,e
3. a,e
4. c,e
5. a,d,e
Tests de compréhension: voir le livre.
Test de capacité cognitive: voir le livre.
Test d’application clinique
Cas clinique
 pemphigus vulgaire
 l’apparition des bulles, l’acantolyse supra basale, le signe Nikolsky positif; le test de
cytodiagnostic Tzanck (qui met en évidence l’acantolyse cellulaire) est obligatoire; les tests
spéciaux d’immunofluorescence directe (indiquent une fluorescence intercellulaire
réticulée) et indirecte sont nécessaires pour établir le diagnostic immunologique et
moléculaire; les tests de sang incluent les anticorps spécifiques contre cette maladie; on peut
observer la couche intermédiaire ou les jonctions intercellulaires sont interrompues au
niveau de la bulle
 le diagnostic précoce de pemphigus est très important, parce que l’absence d’un traitement
agressif avec des médicaments immunosuppresseurs, va conduire à la mort par
complications: infections, cachexie, anémie; outre les tests usuels, on peut encore faire
immun-ME, immunoblotting, immunoprecipitation; le traitement utilise la corticothérapie
systémique, Dapsone, selles d’or, des échanges plasmatiques, photophorèse,
immunoglobulines; les malades doivent être observés attentivement pour éliminer le risque
de complications de la corticothérapie: diabète sucré, ulcère gastroduodénale, ostéoporose,
hypertension, glaucome, insuffisance rénale et cardiaque, neuropathie, etc
 la disposition et la localisation de bulles suggèrent le diagnostic de pemphigus; une biopsie
de la peau avec de bulles rende possible le diagnostic différentiel entre les formes de
pemphigus; le pemphigus superficiel se caractérise par les anticorps contre la desmogleine 1
et le pemphigus vulgaire, contre la desmogleine 3
 le pemphigus vulgaire est une maladie auto-immune grave, dans laquelle l’acantolyse est
produite par une glycoprotéine de 130kD (molécule d’adhésion de la famille de cadherines),
calcium-dépendante; on peut trouver des manifestations orales où au niveau des autres
muqueuses; ce sont des lésions érythémateuses et érosives, trainantes et douloureuses; elles
précédent au moins 12 mois, les lésions cutanées; un trait caractéristique est représenté par
la fragilité cutanée (à cause de la rupture de liaisons entre les cellules de la peau) et
l’apparition de la bulle; si les érosions sont très larges, la possibilité d’installation de la
fièvre, de la nausée, des vomissements, des déséquilibres hydroélectrolytiques, est
augmentée; la cachexie peut apparaitre aussi, suivant les lésions orales

Histologie - Tissus 483 | P a g e


Tests de connaissances
1. c,d,e
2. a,b,c
3. b
4. c,e
5. a,d,e
Tests de compréhension: voir le livre.
Test de capacité cognitive: voir le livre.
Test d’application clinique
Cas clinique
 mucoviscidose
 les manifestations pulmonaires chroniques et récidivantes (toux chronique, encombrement et
syndrome obstructif chronique), les anomalies radiologiques et le résultat du test de la sueur
et le genotypage
 les tests de dépistage se basent sur l’un ou l’association des signes de dysfonctionnement du
gène CFTR: mutation du gène CFTR sur des chromosomes 7, deux tests de la sueur
consécutifs positifs (>60 mEq/L); le test de la sueur représente une méthode moderne pour
le diagnostic de cette maladie (positif chez plus de 90% des cas de mucoviscidose) et se
réfère au dosage du chlore dans la sueur du patient; on a besoin de deux tests consécutifs
positifs pour en être sur; un résultat d’une concentration sous 40 mmol/l est normal; les tests
douteux (40-60 mEq/L) bénéficient de l’aide d’un autre test: la différence de potentiel de
l'épithélium nasal positive; ce dernier s’applique surtout dans les formes cliniques atypiques
associées aux tests de la sueur «à la limite»
 c’est une maladie génétique, à transmission autosomique récessive, affectant les épithéliums
glandulaires de nombreux organes; elle est causée par un dysfonctionnement du canal
ionique perméable à chlore CFTR (an. cystic fibrosis transmembrane conductance
regulator) à la suite des mutations du gène CFTR sur le chromosome 7; l’altération de cette
protéine augmente la viscosité du mucus et permet son accumulation dans les voies
respiratoires et digestives; plusieurs organes sont atteints, mais les manifestations
respiratoires prédominent; fréquent les troubles respiratoires sont associés avec des
manifestations digestives, comme la malabsorption des graisses et des vitamines (A, D, K, E,
B12) et une hypotrophie staturo-pondérale; l’évolution est chronique, s'aggravant
progressivement, des autres manifestations pouvant apparaitre en temps (douleurs
thoraciques, pneumopathies récurrentes, formes atypiques d'asthme, kystes et fibrose du
parenchyme pulmonaire, pneumothorax, hémoptysies, abcès, hémorragie digestive,
occlusion distale de l’intestin grêle, sténose colique, rachitisme, fractures, anémie), quelques
unes engageant le pronostic vital; le traitement est symptomatique
 le diagnostic différencié se fait avec d’autres maladies pulmonaires (des bronchectasies
immunes, le syndrome Kartagener, la tuberculose, l’asthme, une dysplasie broncho-
pulmonaire, un déficit en α-1 antitrypsine, avec emphysème pulmonaire et signes
respiratoires, un tabagisme passif), maladies digestives (la maladie de Hirschsprung, le
syndrome du bouchon méconial, les pancréatites aiguës récidivantes ou une insuffisance
pancréatique chronique)
 en l'absence de signes cliniques, le diagnostic peut être fait au cours d'un dépistage néonatal
systématique, au cours d'un dépistage in utero, ou s’il y a deja un malade connu dans la
484 | P a g e Histologie - Tissus
famille; à la suite des tests de depistage et les nouvelles classes de medicaments, le pronostic
de cette maladie a beaucoup progressé au cours des 20 dernières années

6. LES TISSUS CONJONCTIFS

Tests de connaissances
1. a,b,c,d,e
2. a,b,c,d,e
3. a,b,c,d
4. a,c,e
5. a,d,e
Tests de compréhension: voir le livre.
Test de capacité cognitive: voir le livre.
Test d’application clinique
Cas clinique
 réaction allergique majeure qui peut conduire au choc anaphylactique
 sur l’association entre les signes cutanés et les symptômes respiratoires et digestifs
 lors d'un premier contact avec un allergène, les anticorps IgE sécrétés par les plasmocytes
vont se fixer sur les mastocytes; ce premier contact n'entraîne pas de signes cliniques, mais
une sensibilisation de l’organisme; un deuxième contact des anticorps IgE avec l'allergène,
va déterminer la dégranulation des mastocytes, suivie par la libération des médiateurs vaso-
actifs (l'histamine, l’héparine, la sérotonine, des prostaglandines, des leucotriènes); ni cette
deuxième rencontre n'entraîne obligatoirement une réaction allergique majeure,
anaphylactique; cependant, les nouvelles rencontres avec des antigènes similaires chez un
sujet déjà sensibilisé, et la libération de tout ces médiateurs vaso-actifs vont induire le choc
anaphylactique avec hypovolémie, une augmentation de la perméabilité des capillaires et
d'œdèmes
 auprès des mastocytes, dans les réactions anaphylactiques sont impliquées aussi les
basophiles et les éosinophiles
 le choc anaphylactique est une urgence majeure, qui peut conduire à la mort du patient; le
seul traitement en pleine crise est l’administration d’adrénaline par voie sous-cutanée,
intramusculaire (0,3 à 0,5 mg), ou intraveineuse (solution diluée: 1/10.000); il existe aussi un
auto-injecteur à base d'adrénaline pour administration intramusculaire; on utilise également
des bronchodilatateurs (β2-mimétiques en aérosols) contre la broncho-constriction et des
corticoïdes, en cas d’œdèmes
 dehors la crise il a des possibilités de désensibilisation; c’est bénéfique d’éviter tout contact
avec l’allergène responsable
 en France tout les cas de choc anaphylactique sont déclarés au centre régional de
pharmacovigilance, en utilisant l'information disponible sur le site de la Société Française
d'Anesthésie et de réanimation (SFAR)

Histologie - Tissus 485 | P a g e


Tests des connaissances
1. a,c
2. a,b,c,d
3. c,e
4. b,c,e
5. a,c
Tests de compréhension: voire le livre.
Test de capacité cognitive: voire le livre.
Test d’application clinique
Cas clinique
 lipome
 les douleurs chroniques peuvent apparaitre par la compression des racines nerveuses, au fur
et à la mesure que la tumeur se développe; l’imagerie, l'analyse tissulaire et l’échographie
sont les examens principaux; à l’écographie la tumeur se révèle comme un nodule bien
limité, lisse, situé dans le grand axe du membre, hyperéchogène ou hypoéchogène,
compressible par la sonde; à l’examen Doppler il est sans flux vasculaire; pour dépister une
éventuelle infiltration du lipome on utilise l’IRM, technique d'imagerie adaptée pour l’étude
des tissus mous
 le liposarcome est la forme maligne de lipome; son aspect est d’une masse indolore à
l’aspect infiltrant (plus de 5cm), ferme et non-mobilisable (accrochées aux structures sous-
jacentes); provient des cellules mésenchymateuses après une différenciation adipocytaire
http://sarcomahelp.org/translate/fr-liposarcome.html; un kyste sébacé est un kyste au niveau
d'un follicule pileux; c’est une boule sous-cutanée sensible, plus «dure» que le lipome; la
maladie de Dercum, ou la neurolipomatose, est une maladie rare, qui touche de règle les
femmes obeses; on trouve des formations adipeuses sous-cutanées, au niveau du tronc et des
membres, douloureuses, en association de troubles mentaux et neurologiques; un trait
caractéristique est la consistance de ces masses: «sac plein de vers»
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maladie_de_Dercum
 la thérapie du lipome se fait selon sa localisation et sa nature; la meilleure option
thérapeutique est l’excision complète de la tumeur selon les indications fournies par l’IRM;
c’est une méthode qui prévienne la récidive locale, surtout si le lipome est sous-cutané;
d’autres solutions comprennent la liposuccion ou des injections de corticoïdes
http://www.lipome.org/lipome-douloureux

Tests de connaissances
1. a,b,c,d,e
2. a,b,c
3. a,b
4. b
5. a,c,e
Tests de compréhension: voir le livre.
Test de capacité cognitive: voir le livre.
Test d’application clinique
Cas clinique
 hernie du disque intervertébral
486 | P a g e Histologie - Tissus
 résonance magnétique ou scanographie
 dans la plupart des cas on n'opère pas et le repos ou/et l'administration d'une infiltration
épidurale suffisent; il existe une indication chirurgicale en cas de: douleur traînant plusieurs
semaines; troubles sensoriels dans la région pubienne ou/et troubles mictionnels; douleur qui
résiste au traitement médicamenteux (morphine)
 des troubles sensoriels et des symptômes de paralysie

Tests de connaissances
1. a,b,c,d,e
2. a,d
3. a,b,d
4. a,b,c
5. a,b,c,e
Tests de compréhension: voir le livre.
Test de capacité cognitive: voir le livre.
Test d’application clinique
Cas clinique
 ostéoporose
 une bonne hygiène de vie: activité physique et alimentation riche en calcium, une possible
supplémentation vitamino-calcique, des protecteurs de hanche, le traitement hormonal
substitutif, modulateurs sélectifs de l'activation des récepteurs aux estrogènes
 fractures vertébrales multiples et fractures du col fémoral

Tests de connaissances
1. c
2. b,d,e
3. a,e
4. b,c ,d
5. a,b,c,e
Tests de compréhension: voir le livre
Test de capacité cognitive
 les rôles des basophiles
 supplémentent et accentuent la fonction des mastocytes dans les réactions
d’hypersensibilité immédiate, dû à la migration dans les tissus conjonctifs
 libèrent des granules comme réponse à l’action de l’antigène qui a déterminé
antérieurement la formation d’IgE
Test d’application clinique
 le polynucléaire (PMN) neutrophile est la principale innée cellule immunitaire à rôle de
combattre les infections bactériennes

Histologie - Tissus 487 | P a g e


7. LES TISSUS MUSCULAIRES

Tests des connaissances


1. b
2. b,d,e
3. a,b,c,d,
4. a,b,c
5. b.e
Tests de compréhension
1. Le sarcomère est l’unité morpho–fonctionnelle de la fibre musculaire striée squelettique au
niveau de MO. Le sarcomère est le segment d’une myofibrille délimité entre 2 membranes
Z. Il a une forme cylindrique, avec la longueur = 2–3m. Il est formé de 2 moitiés de disque
clair I qui encadrent 1 disque sombre A.
2. Les fibres musculaires striées squelettiques se groupent en faisceaux dont l’assemblage est
assuré par le tissu conjonctif comme un squelette formé de fibres collagènes et
réticuliniques, peu de SF et de cellules conjonctives, de capillaires sanguins et lymphatiques,
de nombreuses fibres nerveuses afférentes et efférentes. Chaque muscle est entouré
d’épimysium d’où se détachent des cloisons conjonctifs = périmysium qui découpent le
muscle en faisceaux primaires (20–50 fibres) et secondaires (plusieurs faisceaux primaires).
De fines ramifications = l’endomysium enveloppent chaque fibre.
3. Les fibres rouges (les rhabdomyocytes de type I):
 sont présentes dans tous les muscles
 ont une fonction posturale
 ont un diamètre plus mince
 sont riches en sarcoplasme et myoglobine
 ont peu de myofibrilles
 glycolyse par aérobie
 leur contraction est lente
 sont résistantes à la fatigue
 ont des mitochondries nombreuses et la réaction pour SDH = intense
 continent beaucoup de gouttelettes lipidiques
 sont richement vascularisées
Les fibres blanches (rhabdomyocytes de type IIb):
 sont présentes seulement dans certains muscles, parmi les fibres rouges
 ont une fonction phasique
 ont peu de sarcoplasme et de myoglobine
 ont beaucoup de myofibrilles
 leur contraction est rapide
 elles se fatiguent vitement
 glycolyse par anaérobie
 ont peu de mitochondries et la réaction pour SDH = faible
 sont faiblement vascularisées
4. Les systèmes transversal et longitudinal de canalicules établissent des relations de contact
résultant des triades (dans les fibres musculaires striées squelettiques) et des dyades (dans les
fibres musculaires striées cardiaques). Une triade est formée d’un tube central provenant de
488 | P a g e Histologie - Tissus
T et une paire de sacs latéraux ou de citernes provenant du L. La triade se trouve au niveau
des zones de jonction entre les disques A et I. Une dyade est formée d’un tube central
provenant de T et une seule citerne latérale de système L. La dyade est localisée au niveau de
la raie Z.
5. Les facteurs qui influencent la contraction des fibres musculaires lisses sont l’innervation et
les hormones. La contraction est lente, durable et soutenue; elle peut être rythmique (l’onde
de contraction se transmettant d’une cellule à l’autre) ou tonique (cellules dans un état
permanent de contraction partielle). D’habitude, le muscle lisse a une activité spontanée dans
l’absence de stimulation nerveuse. L’innervation a donc la fonction plutôt de modifier
l’activité que de l’initier. Le muscle lisse reçoit des terminaisons ortho- et para-
sympathiques qui actionnent en manière antagoniste, stimulant ou inhibant son activité. Dans
certains organes, les terminaisons parasympathiques activent et celles sympathiques
inhibent, dans les autres organes c’est à l’envers. Les hormones influencent les cellules
musculaires lisses de la paroi des organes génitaux: au cours de la grossesse, la sécrétion de
progestérone entraîne non seulement une augmentation de taille et de diamètre des cellules
musculaires lisses du myomètre, mais aussi une augmentation numérique du nombre des
cellules.
Test de capacité cognitive: voir le livre.
Test d’application clinique
Cas clinique
 diagnostique présomptif:
 un angor instable
 un infarctus du myocarde
 la prise en charge:
 une hospitalisation urgente
 d’autres examens nécessaires:
 l’électrocardiographie
 les dosages successifs de la troponine, espacés de 4 h
 la créatinine kinase (CPK) et sa fraction MB, la myoglobine, sont moins spécifiques,
donc leur dosage n’est pas essentiel
 les critères pour le diagnostique:
 les circonstances de survenue
 la description de la douleur
 l’examen clinique (dans la phase aigüe, en cas d'angine de poitrine): l’auscultation
cardiaque, la tension artérielle, et l’électrocardiographie; le dosage sanguin de la
troponine peut être normal dans les premières h après la douleur
 l'augmentation de la troponine à une valeur supérieure à 5 ng/ml après la 4ème h indique
le risque de faire à court et moyen terme un infarctus de myocarde
 le traitement de référence:
 doit être immédiat: la désobstruction de l’artère coronaire, faite le plus rapidement
possible et idéalement avant la 6ème h du début des signes
 le diagnostique différentiel:
 d’autres maladies cardiaques: myocardite, spasme coronarien, cardiomyopthie dilatée,
insuffisance cardiaque, cardiomyopathie hypertrophique

Histologie - Tissus 489 | P a g e


 des atteintes secondaires du myocarde: septicémie, hypertension pulmonaire primaire,
insuffisance rénale, exercice physique intense

8. LE TISSU NERVEUX

Tests des connaissances


1. d
2. a,b,e
3. c,d
4. a,c
5. a,c
Tests de compréhension
1. Selon le nombre des prolongements: neurones multipolaires (forme étoilée, nombreuses
ramifications - dans la moelle épinière, le cerveau), bipolaires (forme ovalaire ou fusiforme –
la rétine, les ganglions Scarpa et Corti), unipolaires (un seul axone - les cellules amacrines
de la rétine), pseudounipolaires (sphériques, prolongement en lettre T – les ganglions
rachidiens et crâniens).
Selon la longueur de l’axone: type Golgi I (axone long - projection au niveau du cerveau, des
nerfs périphériques) ou Golgi II (axone court – des neurones d’association).
2. Les fibres myélinisées A ont un diamètre de 1-20μm (le maximum), la vitesse de conduction
de 120 m/s (le maximum), sont des fibres proprioceptives, afférentes, somatiques, qui
conduisent les afférences de douleur intense, de température, de sens tactile ou de pression.
Les fibres hypomyélinisées B sont de 1-3μm diamètre, sont des fibres végétatives pré-
ganglionnaires avec conduction modérée, qui conduisent les afférences végétatives.
Les fibres amyéliniques C ont un diamètre de 0,5-1,5μm, la vitesse de conduction de 2 m/s
(le minimum), sont des fibres végétatives post-ganglionnaires, avec conduction lente, qui
conduisent les afférences de la douleur diffuse.
3. ≠ localisation (P-substance grise, F-substance blanche), ≠ forme (P-étoilée, prolongements
sont nombreux, courts, épais; F-prolongements longs, minces, droites, peu ramifiés), ≠
noyau (P-grand, sphérique, hypochrome; F-noyau ovalaire, plus condensé); ≠ filaments (F-
plus nombreux); ≠ rôle (P-barrière hémato-encéphalique et membrane limitante pio-gliale); ≠
prolifération (P-gliose réactive lésions, F-plupart des tumeurs).
4. La dégénérescence wallerienne indirecte et directe: chromatolyse; volume du péricaryon
diminué; fragmentations des parties proximale (quelques segments) et distale (toute la
longueur) des axones; élimination des débris cellulaires, prolifération des cellules de
Schwann, croissance des fibres nerveuses.
5. Les prolongements des astrocytes: 1) s’entrecroisent et forment le réseau de support ou
neuropil; 2) entourent étroitement et isolent les synapses; 3) entourent complètement les
capillaires et forment la barriere hemato-encephalique; 4) forment à la surface du névraxe la
mebrane limitante
Test de capacité cognitive: voir le livre.

490 | P a g e Histologie - Tissus


Test d’application clinique
Cas clinique
 une polyneuropathie périphérique progressive, chronique, associant des troubles sensitifs,
avec une diminution des réflexes ostéotendineux, sans troubles sphinctériens, sans signes
d'atteinte neurologique centrale
 la causes peut être le diabète, qui, à cote de consume d’alcool et de tabac, représente les deux
causes les plus fréquentes de polyneuropathie périphérique; le diabète présent polyurie et
polydipsie, et une microangiopathie diabétique de vasa nervorum qui affecte les nerfs
périphériques; l’alcool et la nicotine produisent toxicité directe sur les nerfs périphériques et
aussi indirecte par carence de vitamines B1, B6, PP, folate; en plus peut apparaitre pancréatite
chronique chez l'alcoolique chronique, qui favorise le diabète
 la plaie chronique apparaît dans le cadre du diabète par polyneuropathie sensitive et
artériopathie; le pied diabétique peut présenter des complications infectieuses (érysipèle,
lymphangite, gangrène, etc) qui peuvent déterminer septicémie et nécessiter l'amputation
Figure 12. Au cas de pied diabétique apparaît souvent le mal perforant plantaire, dû à la perte de
sensibilité et à la microangiopathie diabétique.
Figure 13. Dans la plupart des neuropathies, la biopsie du nerf ne peut pas déterminer la cause de
la neuropathie, distingue seulement le diagnostic de neuropathie axonale d’une neuropathie
démyélinisante et le processus aiguë de celui chronique. Modifications pathologiques spécifiques
apparaissent dans les neuropathies aiguës et chroniques inflammatoires démyélinisantes,
neuropathies héréditaire moteurs et sensitives.
 le patient nécessite mesures hygiéno-diététiques (sevrage en alcool, tabac et régime
diabétique), supplémentation vitaminique (en vitamine B 6), prévention du delirium tremens
(anxiolyse si nécessaire), un hypoglycémiant oral si le régime diabétique est insuffisant, un
traitement antalgique à vise neurologique, la prise en charge de la plaie (antiseptiques,
surveillance clinique)
 la polyneuropathie diabétique (polyneuropathie périphérique est très généralement sensitivo-
motrice et de mécanisme prédominant aux membres inférieurs) présente de différences vers
la polyneuropathie périphérique de cause médicamenteuse et toxique (les polyneuropathies
sont parfois douloureuses), vers la polyneuropathie toxique alcoolique (apparaissent crampes
nocturnes des mollets, une faiblesse motrice, des troubles cutanés, une hypoesthésie
symétrique, une aréflexie achilléenne, une amyotrophie et un déficit moteur prédominant sur
les muscles de la loge antéro-externe de jambe)
 l'examen clinique doit être complété par la recherche d’autres signes dysautonomiques dans
le cadre d'une neuropathie sensitive: troubles du rythme cardiaque, hypotension
orthostatique, atonie œsophagienne, parésie gastroduodénale, diarrhées-constipation,
incontinence anale, atonie vésicale
 dans le cadre de son diabète, il faut rechercher: l’atteinte cardiaque (signes angineux,
d'insuffisance cardiaque, HTA), des troubles visuels (rétinopathie), des troubles trophiques
liés à la neuropathie sensitive mais aussi à la microangiopathie en général, avec la recherche
de maux perforants plantaires
 pour un fumeur, doivent être vérifiés: signes d'insuffisance respiratoire chronique,
l’altération de l'état général, des adénopathies; pour un consommateur d’alcool doivent être
vérifiés des signes d'insuffisance hépatocellulaire et de cirrhose

Histologie - Tissus 491 | P a g e


 les examens paracliniques peuvent comprendre: un électromyogramme pour confirmer et
caractériser la polyneuropathie, dosages de vitamines B 1, B6; glycémie à jeun, HbA1c, CRP,
urée, créatininémie; enzymes hépatiques (SGOT, SGPT, TP, γ-GT, phosphatase alcaline);
une radiographie pulmonaire chez un fumeur; au cas d'éventuelles complications du diabète:
examens de fond d'œil, microalbuminurie, fonction rénale, ECG, lipidogramme
(triglycérides)

9. LE SYSTÈME CARDIOVASCULAIRE

Tests des connaissances


1. b
2. b, c
3. a,c,e
4. a,d
5. a,d,e
Tests de compréhension
1. Les vaisseaux sanguins possèdent à la fois une innervation afférente (qui fournit des
informations sur la pression intraluminale: barorécepteurs et le contenu en gaz du sang: gaz
carbonique et oxygène : chémorécepteurs) et une innervation efférente. Les structures sensoriales
contiennent des terminaisons nerveuses qui contrôlent la pression sanguine et la composition du
sang. Il y a 3 types de structures sensoriales spécialisées: le sinus carotidien, le corpuscule
carotidien et les corps aortiques.
Le sinus carotidien est une petite dilatation bien innervé localisé au niveau de la bifurcation
d’artère carotide commune; à ce niveau l’adventice est très bien développé par rapport à la
média. Son rôle est de barorécepteur. Le sinus s’agrandit au cours de la croissance de la pression
artérielle; sa distension stimule les terminaisons nerveuses qui l’entourent, déclenchant des influx
nerveux afférents qui arrivent au centre nerveux vasomoteur du cerveau, ce qui conduit à la
régulation de la pression sanguine.
Le corpuscule carotidien est localisé dans la paroi de l’artère carotide interne est formé de
structures cellulaires organisées sous la forme de cordons séparés par les capillaires sinusoïdes;
son rôle est de chémorécepteur: contrôle la concentration de O 2, CO2, H+ dans le sang.
Les corps aortiques sont localisés dans l’arc aortique et ont une structure et fonction identiques
aux celles des corpuscules carotidiens.
2. Elles reçoivent la quasi-totalité du débit cardiaque et leur rôle essentiel est d’amortir l’ondée
systolique et de transformer le débit cardiaque discontinu en courant sanguin semi-continu.
Pendant la systole, la paroi emmagasine une partie de l’énergie mécanique communiquée par le
cœur à l’ondée systolique pour la restituer lors de la diastole. Les lamelles élastiques se relaxent,
évitant la croissance de la pression artérielle. Pendant la diastole, les lamelles se rétrécissent
empêchant l’abaissement trop fort de la pression artérielle. Donc, les artères élastiques
déterminent la pression de la diastole.
3. Il y a 2 types de capillaires préférentiels: directs et artério–veineux. Rôle: ils assurent une
circulation permanente entre les artérioles et les veinules. Ils sont disposés en directe
prolongation de l’artériole et se continuent directement avec la veinule (ils sont intermédiaires
entre les artérioles et les veinules). Ils sont constitués de 3 segments: la métartériole, le segment
proximal et le segment distal. La métartériole continue l’artériole et contient, dans sa paroi, des
492 | P a g e Histologie - Tissus
cellules musculaires lisses isolées ou groupées in îles. Le segment proximal contient de rares
cellules musculaires lisses. Le segment distal se continue avec la veinule et les cellules
musculaires lisses, donc sans éléments contractiles manquent. La lumière des capillaires
préférentiels est relativement large, avec un contour est régulier. Les dispositifs du type des
sphincters pré-capillaires sont absents. Ils ont une innervation végétative riche.
4. La vascularisation des parois vasculaires est accomplie par des vaisseaux dénommés vasa
vasorum. Dans les artères, les vasa vasorum assurent la nutrition de l’adventice et du tiers
extérieur de la média. Les deux tiers intérieurs de la média et l’intima sont nourris par diffusion
du sang provenant de lalumière. Dans les veines, les vasa vasorum sont plus nombreux, et
pénètrent jusqu’ à l’intima parce que l’oxygène et les substances nutritives se trouvent en
quantités plus basses dans le sang des veines. La vascularisation lymphatique est absente dans les
artères (parce que la pression sur la paroi, qui est grande à ce niveau, bloque les vaisseaux
lymphatiques). Les substances colloïdales et les liquides interstitiels extravasés ne peuvent pas
être drainés; par conséquent, il en résulte la formation d’un dépôt du matériel extravasé de
capillaires et l’apparition précoce des modifications d’usure. Les capillaires lymphatiques sont
présents dans les veines, d’où le drainage est plus efficace.
5.
L’artère musculaire La veine moyenne
Morphologie -ronde -aplatie, collabée
générale -lumière étroite -lumière large
-paroi épaisse -paroi mince
-structure constante -valvules présentes
-nombreuses adaptations
Intima -représente 5-10% -représente 5%
-plicaturée, plissée -lisse, unie, régulière
-noyaux endothéliaux projetés dans la -couche sous-endothéliale est, de
lumière règle, absente
-la couche sous-endothéliale est présente -LEI est absente
-LEI est visible et caractéristique
Média -représente 50% -représente 15%
-tunique la plus épaisse -mince
-cellules musculaires lisses disposées en -cellules musculaires lisses: rares,
plusieurs couches concentriques disposées longitudinalement
-tissu conjonctif réduit -tissu conjonctif abondant
-LEE est présente
Adventice -représente 40-45% -représente 80%
-tissu conjonctif lâche -tunique la plus épaisse
-vasa vasorum pénétrant jusqu’au milieu -tissu conjonctif lâche
de la média -avec des cellules musculaires isolées
-lymphatiques sont absents -vasa vasorum pénétrant jusqu’à
l’intima
-lymphatiques sont présents

Histologie - Tissus 493 | P a g e


Test de capacité cognitive
Les capillaires de type Les capillaires de type Les capillaires de
commun fenêtré type sinusoïde
L’endothélium -est continu -est discontinu -est discontinu
La membrane -est continue -est continue, mince -est discontinue et
basale inégale comme
épaisseur
Rapport entre -jonctions: -présentent des pores -présentent des pores,
les cellules  des interdigitations de 30–50 nm, sans qui de 0,1–0,3μm, sans
endothéliales  la zonula occludens diaphragme diaphragme
Perméabilité -peuvent être perméables -permettent le passage -permettent le passage
pour macromolécules des macromolécules des cellules
Rôles -permettent les échanges -filtration, sécrétion et -favorisent les
par diffusion absorption échanges entre les
-peuvent former des tissus et le sang
barrières
Localisation -le tissu conjonctif -le glomérule rénal -le foie
-le SNC -les glandes endocrines -les glandes endocrines
-les muscles -la muqueuse digestive -les organes
-le poumon hématopoïétiques et
-la peau lymphoïdes
-le thymus

Test d’application clinique


Cas clinique
 diagnostique présomptif:
 une endocardite infectieuse
 les critères pour le diagnostique:
 les signes d’un syndrome inflammatoire aigu: les symptômes et les tests sanguins
 les antécédents pathologiques: la valve mitrale au préalable endommagée
 l’histoire d’une extraction dentaire qui est une porte d’entrée, provoquant une
bactériémie et l’infection de la valve endommagée
 la prise en charge:
 une hospitalisation urgente
 une antibiothérapie: précoce, massive, continue et prolongée (6 semaines), bactéricide,
associant deux antibiotiques synergiques en fonction de l’antibiogramme, par voie
intraveineuse
 le traitement chirurgical permet d’améliorer la survie du malade avec une destruction
valvulaire à cause infectieuse; la chirurgie valvulaire comporte deux temps: le
débridement de tous les tissus infectés ou nécrosés, puis la reconstruction de tous les
dégâts anatomiques
 autres examens nécessaires:
 l’échocardiographie par voie classique ou transœsophagienne pour déceler une
végétation sur la valve mitrale

494 | P a g e Histologie - Tissus


 une hémoculture peut confirmer le diagnostique et permet à identifier le micro-
organisme qui a provoqué la bactériémie; l’hémoculture doit être répétée pour juger
l’efficacité du traitement: la négativation des hémocultures et la normalisation des
signes d’inflammation
 un antibiogramme: l’antibiothérapie serra donc spécifique, dépendante de
l’antibiogramme
 l’examen stomatologique et l’orthopantomogramme dentaire pourront retrouver d’autres
dents suspectes des foyers infectieux et ces foyers doivent être éliminés
 les mesures de prévention:
 mesures générales:
 consulter en cas de fièvre
 faire une hémoculture avant l’antibiothérapie
 les infections à staphylocoque ou streptocoque sont des potentielles portes d’entrée;
donc elles doivent être traitées efficacement et rapidement
 l’endocardite d’origine dentaire:
 pour un patient à risque, la prophylaxie antibiotique avec Amoxicilline avant les
interventions buccodentaires: à la dose de 2 à 3 grammes en prise unique, 1 h avant
l’intervention: détartrage, extraction ou chirurgie bucco-dentaire
 d’autres antibiotiques en cas d’allergie à l’Amoxicilline
 une bonne hygiène dentaire

10. LE SYSTÈME LYMPHOÏDE (IMMUNITAIRE)

Tests des connaissances


1. a
2. a,c,d
3. a,d,e
4. a,b,c
5. a,b,d,e
Tests de compréhension: voir le livre.
Test de capacité cognitive: voir le livre.
Test d’application clinique
Cas clinique
 adénopathies tumorales: dure, ferme, irrégulière, indolore
 le bilan biologique
 formule sanguine
 test cutané à la tuberculine (TCT)
 fonction hépatique, rénale
 RX pulmonaire
 CTscan (TDM thoracique)
 bronchoscopie pulmonaire
 examen anatomopathologique
Le diagnostic différentiel doit être fait entre les maladies suivantes:

Histologie - Tissus 495 | P a g e


 cancer du poumon
 tuberculose pulmonaire
 lymphomes
 leucémie
 infection pulmonaires: histoplasmose, mycoplasmose
1ère intention en cas de suspicion tuberculose ou de cancer du poumon: radiographie du thorax
(cliché de face et profil).
La TDM thoracique constitue un apport important au diagnostic. Elle permet de mettre en
évidence des nodules, des masses ou des condensations parenchymateuses systématisée.
Probabilité qu’un nodule pulmonaire solitaire soit de nature cancéreuse:
 nodule de grande taille (> 2cm)
 croissance rapide
 à contours irréguliers, spiculés
 prend le contraste au scanner avec injection
 chez un homme de plus de 50 ans qui a fumé
 qui crache du sang
Confirmation du diagnostic: l’examen anatomopathologique.

496 | P a g e Histologie - Tissus


12. RÉFÉRENCES

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