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Philosphie sujet 2 S6SS1

PHILOSOPHER EN ARCHITECTURE
POLITIQUE DES ATMOSPHÈRES

Enseigné par CELINE BONICCO-DONATO


Sujet numéro 2 : Commentaires de textes

A/ Commentaire de texte de Heinrish Wölfflin

Prolégomènes à une psychologie de l’architecture est un texte écrit en 1886 par Heinrich Wölfflin (1864-
1945). Il s’agit du texte qu’il soutiendra comme thèse pour clore ses étude de philosophie à Berlin. Celle ci
l’orientera de manière convenu vers une carrière universitaire en histoire de l’art. Né en suisse, et passant
sa carrière entre Bâle et Berlin, il trouvera sa place dans la pensée allemande de l’atmosphère, du Stimung,
qu’il abordera notamment avec une approche empathique. Il influencera des penseurs contemporains des
problématique de l’atmosphère tel que Gernot Böhme. Dans cet extrait d’une traduction de sa thèse H.
Wölfflin soulève l’importance de la possession d’un corps pour pouvoir apprécier un objet spatial et de sa
connaissance pour pouvoir communiquer avec son environnement. Nous verrons dans un premier temps
comment Wölfflin défend la nécessité d’avoir un corps pour percevoir un espace complètement. Puis
comment au travers de l’expérience de notre corps nous associons une expressivité sensible aux objets
spatiaux de notre environnement. Enfin une réflexion sur l’interdépendance de toutes les caractéristiques
spatiales et expressives défendra la relation du corps et de l’atmosphère d’un lieu comme quelque chose de
diffus et général : non spécifique à un sens.

I/ Le corps et l’espace.

Par « forme corporelle » Wolfflin définit tout objet évoluant dans nos même trois dimensions. En cela il
évoque tout objet perceptible par nos sens. Or nos sens sont intimement lié à notre corps qui évolue dans
un environnement physique. Il en subit les lois de la même manière que toutes les formes corporelles qui
le composent. Ainsi la première affirmation du texte défend la corrélation entre caractérisation de
l’environnement par corrélation avec l’appréciation physique et sensible possible de notre corps sur ces
objets. Tout de suite il élimine l’idée reçu d’un univers « télévisuels » d’avec lequel nous n’aurions qu’un lien
d’appréciation esthétique, pour opposer et faire reconnaître l’importance de l’expérience spatial en tant
qu’objet spatial nous même. C’est par le corps que l’on éprouve la pesanteur et qui nous permet par
exemple de définir le haut du bas, le « au dessus » du « au dessous ». Ou bien encore notre musculature qui
peut être crispé, contracté, dur et de fait en effort. On peut concevoir la spatialité d’un porte à faux, son lien
avec le monde, que parce que l’on a un jour porté un poids à bout de bras. C’est cette expérience qui nous
arme dans la compréhension des dynamiques spatiales. Et qui nous permet de ressentir l’espace. En fait de
faire preuve d’empathie pour les objets spatiaux. On peut éprouver l’état des formes autant que nous
éprouvons des sensations physique d’équilibre, de tension, de raideur ou de souplesse… Ce que H. Wölfflin

Yannis Tourki 20055 S6SS1


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défend finalement c’est qu’une fois cette compréhension faite des objets spatiaux, l’architecture, qui est un
art de la conception spatiale, se doit de ne plus être supposé comme simple objet géométrique. C’est à dire
comme un objet purement visuel et intellectuel. On peut concevoir par abstraction la géométrie, or
l’architecture est un objet spatial, dont on peut « partager le ressenti » via la connaissance de notre corps.
Si il prétend que « les formations architectoniques agissent » ce n’est pas par personnification mais par
l’étendage du champs d’influence de ces objets à notre corps physique, et pas qu’intellectuel. Il faut donc
penser l’architecture en conséquence.

II/ Objet spatial et sensation

De manière générale pour avoir une compréhension d’une chose nous faisons preuve d’empirisme, et
d’association. Or pour ce faire quand nous découvrons n’importe quel objet nous comparons nos
expériences passés a ce qui se présente et tout naturellement nous lui confrontons et associons ce que
nous connaissons de ressemblant. Spatialement comment nous avons un corps qui évolue, nous avons une
connaissance de l’espace qui nous est propre et qui nous offre un catalogue de connaissance et
« d’images ». Ce sont ces images personnelles que nous associeront à notre environnement . Les
conditions physique de notre bien être sont associés à la nécessité par exemple d’équilibre, de
relachement, etc. Notre bien être physique, par exemple, repose en partie sur la minimalité de l’effort
nécessaire pour être stable dans une position. Nous associons position et forme d’un objet à une position
similaire de notre corps dans l’espace et au confort que nous attribuerions à cette position. Ce
confort (positif ou négatif): devient une sensation, et associé a un objet qui nous le communique : une
expressivité. Ainsi même si les objets « inorganiques », c’est à dire les objets que nous somme capable de
définir - que nous les ayons fabriqué ou non, n’ont pas une forme « humaine » nous somme capable d’en
extraire des informations et de les analyser. Ils nous expriment une sensation qui est humainement
compréhensible. H. Wolfflin conclut cette partie par une proposition clés à la compréhension du texte. Elle
explicite la capacité des objets à exprimer quelque chose à un sujet sous condition que celui ci puissent
associer les caractéristiques de l’objet à des expériences qui lui sont propres. Et il va plus loin en limitant
même la capacité d’expressivité d’un objet uniquement à celle du sujet à percevoir des corrolarités.

III/ Indissociablilité.

De la difficulté de supposer une quelconque ressemblance entre un objet et un humain ici l’auteur fait
remarquer le milieu commun que toutes ces entités ont. Et que des relations forte existent entre les
éléments de ce milieu et la capacité que nous avons développé à les décrire via certaines caractéristiques.
Par « rapport », ici encore il provoque et incite la comparaison, de deux choses qui diffèrent par
expressions et quantité des propriétés qu’ils ont mais qui restent de fait fonction de toutes ces propriétés.
Ainsi le bois est moins dure que la pierre, mais elles ont de similaire le fait d’être descriptible par leur

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dureté, que l’ont peut même comparer. La capacité du corps humain à « changer » ses caractéristiques en
fonction des actions et des humeurs, permet une comparaison propre entre humeurs et sensations avec
les objets physiques d’un milieu.
Cependant, l’impossibilité de définir et dissocier la nature humaine dans son intégralité pose une limite à
cette idée. Ainsi l’architecture en tant que spatialité pourra et doit exprimer des sensations « générales ». Si
elle peut exprimer quelque chose, celle-ci sera imprécise car empêtré dans l’indissociabilité des
sensations des humains. H Wölfflin défend même qu’elle ne « doit » pas tenter d’outre passer cette limite,
peut être car cela dénaturerait ou bien les affects qui serait exprimé, ou bien l’architecture. En effet, si l’on
vise un seul sens, comme l’Homme le recevra avec tous ses sens, l’expression sera biaisé ou bien
impossible. Ainsi conclu-t-il que l’architecture doit resté générale et ses expressions diffuse. L’ensemble
des expressions étant le stimmung, l’atmosphère, et qui doit et est diffus et indissociable car perçu sans
arrêt par tous les sens des Hommes.

Conclusion :

Dans ce texte Heinrich Wölfflin à donc démontré comment le corps est l’interface indissociable à la
compréhension du monde, qu’il nous permet de faire preuve d’empathie envers les autres objets physiques
qui constituent notre environnement. Il est à l’interface car notre corps nous permets de ressentir des
sensations qui sont elles même des expressions de notre ressenti d’une part, et d’autre part, il permet de
renvoyer aux autres objets ces sensations qui en deviennent une source expressive.
Enfin il exprime comment le milieu et l’ensemble des objets qui le composent expriment et affect les
individus d’une manière indissociable. C’est un pas de plus vers la définition de l’atmosphère. Ce qu’il ne
commente pas c’est l’uniformité possible des ressenti face à une architecture. C’est à dire le
questionnement de savoir si « les grands sentiments de l’existence » sont définissable. Ou bien dans quel
mesure peut on ou ne peut on pas concevoir un espace qui sera évocatrice d’un affect en particulier, de joie
par exemple, à tous ses occupants ?

B/ Commentaire du texte de M. Foucault.

Michel Foucault est un philosophe du XX siècle qui à étudier et critiqué l’évolution des différentes formes
d’application du pouvoir dans la société. Il a également fait le lien entre celles ci et les différentes
spatialités qui leurs sont propres. C’est ainsi que nous allons tenter d’expliquer le lien entre urbanisation et
médecine sociale: et d’expliciter dans quelle mesure les politiques urbaines participent d’une médecine
sociale qui vise à guérir les maux de la société.
Pour cela nous allons voir dans un premier temps comment parallèlement à l’avènement des sciences et
via une inter influence des disciplines la notion de milieu à évoluer pour devenir un espace d’action. Puis
dans un second temps, comment la figure du pouvoir et son application dans la société a évolué vers une

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gestion du « milieu » de la société, qui se traduit par des actions d’urbanisme dans les grandes cités. Enfin
nous verrons quelques exemples des différents urbanisme lorsqu’ils font médecine de la ville.

La notion de milieu est apparu dans les sciences au XVIII avec notamment une utilisation du terme en
biologie dans les écrits de Buffon , ou encore dont on retient une définition du terme apporté par Newton  :
« Un espace relationnel qui permet un transmission indirecte d’action ayant des effets » puis par Lamarck
au XIX, et qui se stabilisera enfin au XIXème siècle par les travaux de A. Compte  : « Ensemble total des
circonstances extérieurs nécessaire à l’existence de chaque organismes ».
A la renaissance et pendant le siècle des lumières l’avènement progressif des sciences dans la société a
fait que les penseurs se sont influencés d’une discipline à l’autre. C’est alors qu’on a pu voir apparaître
différentes formes d’analyses politiques et différentes formes de pouvoir prenant en compte la notion de
milieu et ce qu’elle permet. Le pouvoir de l’état a de plus en plus besoin de s’affirmer dans une société dont
la complexité est alors exponentiellement croissante. Il cherche différents moyens de s’appliquer. Et
l’urbanisme en est l’une des expressions.
L’autre élément qui va faire évoluer les mœurs politique vers une médecine sociale et urbaine c’est la
réalisation que d’autres formes de pouvoir sont envisageables et même désirable (car plus efficaces). On
sait notamment grâce a la théorie de Foucault que c’est sur cette même période que le pouvoir et sa façon
de s’exercer à changé. On passe du pouvoir de type répressif (interdire puis punir), à deux applications plus
économiques, plus efficaces, et plus insidieuses : le pouvoir disciplinaire et le pouvoir sécuritaire. C’est le
début des politiques hygiénistes, d’une politique qui fait médecine et soigne les maux de la société qu’elle
gouverne : la biopolitique.

Dans la première partie du texte de Foucault extrait de « Naissance de la médecine sociale » parut en 1977,
est introduit le contexte historique de la médecine sociale sous forme sa forme d’Urbanisme. Il spécifie
d’ailleurs que ce contexte changeant transcende le territoire Français mais que cette forme de modification
s’est produite spécifiquement ici.
On réalise effectivement avec les nouvelles notions de milieu que l’environnement influe sur les individus
qui y évoluent. Ainsi, consciemment où non, on va s’emparer de ces notions et les appliquer pour gouverner
et conserver et/ou consolider le pouvoir. Par un changement de vocabulaire on va s’étaler vers une
compréhension du milieu comme d’un organisme en symbiose. Parfois celui ci aura des symptômes qui
deviennent des pathologies : trop de pauvreté, pas assez bonne hygiène de vie... Et c’est par une
« médecine » que l’on pourra tenter de les guérir : c’est à dire des interventions sur l’ensemble de la société
au travers de son milieu, la ville.

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Dans la seconde partie du texte de M. Foucault nous explique notamment comment le problème
d’unification de l’urbain s’est présenté au grandes cités de France sous deux aspects principaux «  On a senti
à ce moment la nécessité […] de le régir par un pouvoir unique et bien ordonné. »
Tout d’abord un aspect économique est problématisé. La ville grandi et devient avec les grandes périodes
d’industrialisations un centres économiques majeurs, le centre des marchés et le centre des flux. Mais elle
s’est construite sur le modèle médiéval : donc chaotique, congestionné. Le modèle médiéval n’avait jamais
été pensé pour accueillir tant de monde et de nombreux problèmes d’hygiène, de propreté des eaux y sont
associés. S’en suivent d’ailleurs un ensemble d’épidémies. (veritable cette fois ci) tel que le choléra, ou la
tuberculose. De plus pour maximiser les échanges il faut fluidifier les interfaces d’échange et de
production, et pour cela avoir une pensée plus globale de la ville.
Ensuite un problème politique, lié lui aussi à l’évolution de l’économie et du fonctionnement politique global.
Le nombre croissant d’individu présent en ville provoque régulièrement des émeutes liés aux différentes
périodes de crises. M. Foucault les décrit comme de plus en plus importante tout au long du XVIIIe. Si elles
sont peu contrôlable alors c’est parce que la ville est à leurs échelle : il sont assez nombreux pour la
remplir, et celle ci devient hermétique à l’exercice d’un pouvoir répressif. Afin de pouvoir garder un contrôle
sur la ville et ses habitants il est alors nécessaire d’en modifier le fonctionnement générale  : c’est
l’urbanisme.

Voyons désormais par quels moyens est appliqué la médecine social, une nouvelle approche de la ville. Il
correspondent à deux formes de pouvoir qu’à défendu et décrit M. Foucault.
L’une d’elle est la forme de pouvoir disciplinaire. Elle tend à individualiser les personnes d’une société, les
séparer et les « moraliser » afin qu’ils se surveillent les uns les autres. Il agit sur le développement de
l’action afin d’éviter toute déviation. Certains espaces favorisent cet forme de pouvoir. On retrouve
notamment la salle de classe ou bien le panoptique. Afin de permettre un meilleurs fonctionnement de
l’industrie on trouve aussi l’exemple des salines royales d’Arc et Senan, et en urbanisme on trouve la ville
de Richelieu au canada. Ce sont des exemples de nouvel urbanisme possible qui présupposent un nombre
important d’objectifs prédéfini d’éléments à contrôler. Mais peut on ici parler de médecines quand on créé
de toute pièce un urbanisme et une ville « saine » ? Pas complètement dans ces cas ci. En revanche
lorsqu’on adjoint un plan discipliné a une ville, comme ce qu’à fait Cerdà à Barcelone, on opère une telle
médecine. Un plan discipliné de la ville, qui induit un milieu discipliné dans lequel évolue les gens finit par
discipliner les gens eux même. L’autre exemple bien connu sont les interventions Haussmanniennes dans
le Paris du XIX. Qui avaient pour rôle de purifier la ville (encore un terme médicale). La politique hygiéniste
est l’expression même de la médecine sociale : On incise, on créé des artères, on aère pour purifier. Les
pathologies spatiales favorisent les pathologies sociales et l’impossibilité de leur gestion une fois
commencées. Pour terminer avec l’urbanisme disciplinaire j’invoquerai une citation donnée cours : Walter
Benjamin, à écrit dans « Paris, capitale du XIXème siècle »: « Le véritable but de Haussmann était de
protéger la ville contre la guerre civile. Il voulait rendre à tout jamais impossible l’érection de barricades à

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Paris (...). La largeur des boulevards doit interdire la construction de barricades et de nouvelles percées
doivent rapprocher les casernes des quartiers ouvriers ».
Le second pouvoir décrit par M. Foucault est celui que l’on nomme sécuritaire. Il tendra plus vers une
manifestation du pouvoir par régularisation de la société. Il intervient en ville par mobilisations de certains
mobiliers urbains qui évitent les recoins par exemple, ou encore par la délimitation d’espaces définit pour
les différents usagers. La gestion des lépreux que l’on cantonnait à un quartier est un autre exemple du
pouvoir sécuritaire. Il est similairement appliqué aujourd’hui par le développement de matériel urbains ne
permettant pas les déviations d’utilisations : par exemple les mobilier anti-SDF, ou les dispositifs anti-
skates.

Nous avons donc vu ici certaines des raisons sociétales historiques aux changements de formes de
pouvoirs après les lumières. Nous avons vu comment Michel Foucault à décrypté deux formes de pouvoirs
qui ont été utilisé afin de guérir la société et précisément la ville de ses maux. Mais n’y a t il pas une
troisième forme de pouvoir est apparu au cours du siècle dernier ? Fortement lié à la société de
consommation entre autre, et à l’exacerbation de l’hygiénisme ? Le pouvoir lénifiant qui s’accapare
l’attention par le biais sensible et affectif, et diverti au point qu’il ne nous vient même plus à l’idée de
dévier ? Je souhaiterais poser la question suivante : Le prolétariat du XIX siècle aurait il été (était il)
sensible à cette forme de pouvoir, ou bien est ce quelque chose qui nous à été inculqué plus récemment ?
Somme nous Homo-œconomicus de manière innée ?

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