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Le tournant linguistique

Une idée moderne


Locke : une conception classique de la
connaissance et du langage
• (1632-1704)
• Étudie à Oxford la philosophie classique d’inspiration
aristotélicienne.
• Devient un acteur important de la vie politique anglaise et un ardent
défenseur du libéralisme.
• Empiriste : nos connaissances proviennent de notre
expérience.
• « Blank slate theory »
• Philosophie morale : une conduite morale est une conduite se
conformant aux loies naturelles établies par Dieu.
• Philosophie politique : liberté individuelle, contrat social et droit
naturel.
Locke : une conception classique de la
connaissance et du langage
• Théorie du langage : An Essay Concerning Human
Understanding, livre 3 (1689)
1) Le caractère non nécéssaire du langage pour la
pensée.
2) La notion d’idée.
3) La primauté cognitive de la relation de
dénomination.
Locke : une conception classique de la
connaissance et du langage
1. Le caractère non nécessaire du langage pour la pensée
• La signification d’une chose est dans la tête. Elles sont perçues,
puis saisies par nos processus mentaux (interprétées). Elles
deviennent des idées, qui sont la matière invisible de la pensée.
• Le langage est comme le vêtement « superflu » que chaque
individu ou communauté ajoute sur ses idées pour les exprimer.
« Words in their primary or immediate Signification, stand for nothing, but the
Ideas in the Mind of him that uses them » (Locke, An Essay Concerning
Human Understanding, Livre 3)
Locke : une conception classique de la
connaissance et du langage
2. La notion d’idée
• Les idées sont des possessions privées dans la tête de chaque
personne.
• Communiquer, pour Locke, c’est «transporter» une idée d’un
esprit à l’autre.

« To make words serviceable to the end of communication, it is necessary, as


has been said, that they excite in the hearer exactly the same idea they stand
for in the mind of the speaker. Without this, men fill one another's heads with
noise and sounds; but convey not thereby their thoughts, and lay not before one
another their ideas, which is the end of discourse and language » (Locke, An
Essay Concerning Human Understanding, Livre 3)
Locke : une conception classique de la
connaissance et du langage
3. La primauté cognitive de la relation de
dénomination.
• Le modèle de base de la signification, c’est qu’un
signe « tient pour » l’idée de quelque chose. En tant
que nom de cette chose, il la désigne (pointe vers
elle).
Ex : «chien» ßà idée de 🐶
• Les noms s’additionnent les uns aux autres pour
former des phrases.
Locke : une conception classique de la
connaissance et du langage
• Quelques problèmes posés par la théorie de Locke
• Diversité des unités linguistiques.
• Caractère holistique de la signification des énoncés.
• Le problème de la communication.

“[According to this tradition, s]igns, like bodies, are the containers of spirit. The task of communication
is to move beyond, behind, or above sign-bodies to the immediate purity of meaning-minds. Spiritual
content should be poured from one mind to another. It not only is possible to achieve an identity in spirit
between individual minds, it is imperative” (Peters, Speaking into the Air, chap. 2)
Frege : le tournant linguistique
• (1848-1925)
• Mathématicien, logicien et philosophe allemand.
• Un énorme projet philosophique d’une théorie
uniforme de la pensée, de la logique et des
mathématiques
• ... Dont un des pillier est une théorie du langage
encore influente aujourd’hui
Frege : le tournant linguistique
1. Axiome de base du tournant linguistique :
Le langage est essentiel à la pensée et en reproduit la
structure.
• Étudier les structures du langage revient donc à
étudier les structures de la pensée.
• Il est donc possible d’étudier objectivement les
structures de la pensée (!)
Frege : le tournant linguistique
2. La signification d’un énoncé n’est pas subjective,
privée ou locale.
• Elle est une proposition logique (complexe ou
non) qui peut être comprise par différentes
personnes et dans différents contextes.
Frege : le tournant linguistique
3. Ce n’est plus la relation de dénomination qui
donne le modèle de la signification, mais la
proposition.
• La signification d’un énoncé est réductible à une
proposition logique simple ou complexe. Cette
proposition n’est pas réductible à la somme des
termes la constituant.
Ø F(a,b) =/= F + a + b
Frege : le tournant linguistique
4. La signification d’une proposition ou d’un
signe se décompose en deux parties : sens et
référence.
• La référence : ce qui est désigné.
• Le sens : la manière dont la référence est présentée.
Sens et référence
Signes : «Justin Trudeau» ; «le premier ministre du Canada»
Ø La référence ne change pas, le sens est différent.
Ø «Justin Trudeau est le premier ministre du Canada» =/= «Justin Trudeau est Justin Trudeau»
à cause de cette différence de sens.

Analogie du microscope
Sens et référence
• Proposition complexe : « Justin Trudeau a déclaré l’état d’urgence ».
• La référence est tout ce qui doit être vrai pour que cette proposition soit vraie.
• Le sens est la manière de présenter cette vérité ou cette fausseté.
• Proposition complexe : « Le premier ministre du Canada a déclaré l’état
d’urgence ».
• La référence est tout ce qui doit être vrai pour que cette proposition soit vraie. C’est la
même.
• Le sens est la manière de présenter cette vérité ou cette fausseté.
Sens et référence
• Proposition complexe : « Jésus (le fils de Dieu) soupa chez Zaché ».
• La référence est tout ce qui doit être vrai pour que cette proposition soit vraie.
• Le sens est la manière de présenter cette vérité ou cette fausseté.
• Proposition complexe : «Jésus (le personnage fictif) soupa chez Zaché ».
• La référence est tout ce qui doit être vrai pour que cette proposition soit vraie. Ce n’est
pas la même.
• Le sens est la manière de présenter cette vérité ou cette fausseté. C’est la même
manière... C’est la même pensée.
Frege : le tournant linguistique
1. Le tournant linguistique : étudier la signification à partir
de l’analyse logique des énoncés.
2. Antipsychologisme : ...et non à partir de la psychologie
des individus.
Ø La signification d’un énoncé, c’est ce qui a besoin d’être pour
que cet énoncé soit vrai + la façon dont cela est présenté.
3. Principe contextuel : la signification d’un énoncé
influence la signification de ses parties.
Ø La signification d’un énoncé est fonctionnelle, et non additive.
4. Sens et référence consituent la signification d’un énoncé
Frege : le tournant linguistique
«L'objet des “sciences sociales” ne peut être que
sémiotique. Un fait n'est psychologique, historique,
social, ou linguistique que pris dans le sens, c'est-à-
dire, de façon directe ou indirecte, dans le langage.»
(Achard, 1995)

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